Cours de Microbiologie Croissance Bacterienne 1 1

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Faculté de Médecine de Constantine

Cours de Microbiologie
Pr H. LAOUAR

CROISSANCE BACTERIENNE

PlAN :

I- Définition
II -Mesure de la croissance
1. Techniques directes :
1.1 Dénombrement direct des bactéries
1.2 Mesure automatique
1.3 Méthode d’epifluorescence
1.4 Dénombrement des bactéries par la méthode de dilution
1.5 Détermination du poids sec
1.6 Mesure du trouble
2. Mesures indirectes :
2.1 Réactions de bioluminescences
2.2 Atres marqueurs indirects
111. Paramètres de la croissance
1. Taux de division ou taux de croissance
2. Temps de génération
IV. Courbe de croissance :
1. Phase de latence :
2. Phase exponentielle :
3. Phase maximale stationnaire :
4. Phase de déclin :
V. Autres modes de croissance
1. La diauxie
2. Croissance synchrone :
3. Croissance continue :

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I- Définition : La croissance se définit comme l’accroissement ordonne’ de tous les composants d’un
organisme. Chez les bactéries elle conduit à une augmentation du nombre d’individu.Toutes les 30
minutes environ, E/ Coli donne naissance, par division à deux nouvelles bactéries

II -Mesure de la croissance : Les techniques de mesure de la croissance peuvent être directes, basées sur
l’évaluation du nombre de microbes ou de leur masse par unité de volume ou de poids du milieu ; Ou
indirectes fondées sur la mesure d’un paramètre lié à l’activité métabolique.

1. Techniques directes :
1.1 Dénombrement direct des bactéries. La méthode la plus simple est la lecture au microscope à l’aide
d’une cellule quadrillée (hématimètre) .cette technique est moins sensible.
1.2 Mesure automatique ( compteur de particules).Le dispositif de mesure est constitué par un tube
cylindrique percé d’un orifice de part et d’autre duquel sont disposées deux électrodes,reliées à un
générateur de courent electrique.Lorsqu'une cellule traverse l’orifice,elle déplace un volume de solution
conductrice égal à son propre volume et produit une augmentation de la résistance, laquelle se traduit au
dessus d’un certain seuil par une impulsion qui est enregistré par un compteur electronique.L'inconvenient
de la methode est de compter indistinctement cellules ou particules de même taille
1.3 Méthode d’epifluorescence. Les bactéries sont colorées par un fluorochrome comme par exemple
l’acridine orange et observées au microscope à fluorescence.
1.4 Dénombrement des bactéries par la méthode de dilution.Un volume fixe de la suspension ou de la
dilution est étalé à la surface d’un milieu gélosé ou incorporé au milieu avant sa solidification.Apres
incubation à une température convenable, le nombre de colonies apparues correspond au nombre de
bactéries pressentes dans le volume analysé de la suspension. Les résultats sont exprimés en unité formant
une colonie (UFC).
1.5 Détermination du poids sec. Les bactéries du culot de centrifugation sont lavées, séchées et pesées.Le
résultat est exprimé en gramme de matières sèches par litre, c’est une technique délicate et
particulièrement longue.
1.6 Mesure du trouble .C’est le procédé le plus simple, le plus rapide et le plus utilisé pour évaluer la masse
microbienne. Il consiste à déterminer l’absorbance d’une solution qui est proportionnelle à la
concentration cellulaire.

2. Mesures indirectes :

2.1 Réactions de bioluminescences. Ces réactions permettent de quantifier à l’aide du couple


luciférine- luciférase selon la reaction suivante.

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(1) Activation de la luciférine

(2) Oxydation de la luciférine ; la dehydroluciferine est à l’état excité

(3) Décarboxylation de la dehydroluciferine ; Retour à l’état fondamental de la decarboxyluciferine, émission


de lumière.

2.2 Atres marqueurs indirects. Tels que le dosage de la FAD, FMN, les mesures de PH, impédance et
potentiel redox

111. Paramètres de la croissance. La croissance des bactéries peut être étudiée en mesurant le nombre de
cellules en fonction du temps ou encore la masse que représente la population bactérienne.
Les bactéries se multiplient par division binaire, leur accroissement s’effectue selon une progression
géométrique 1 21 22 23………….. 2n . Ce qui correspond à 1, 2, 4, 8,16 cellules.
Soit :
N 0 ; Nombre de cellules par unité de volume au temps (t0 )
N ; Nombre de cellules par unité de volume au temps (t)

Au temps t N = N0 ×2n
Log N =Log N0 + n Log 2
Le nombre de division cellulaire (n) sera :
Log N - Log N0
n=
Log 2
Le nombre de division par heure, appelé taux de division (V) est :
n Log N - Log N0
V= =
t Log 2 (t-t0)

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1. Taux de division ou taux de croissance est le nombre de division par unité de temps

2.Temps de génération est le temps entre deux divisions successives ou celui neseccaire au doublement de
la population.
t 1
G= =
n v
Le temps de génération est différent selon les espèces bactériennes ; Il est d’environ 20 minutes pour E/Coli,
80minutes pour Lactobacillus acidophilus et 800 minutes pour Mycobacterium tuberculosis.Le taux de
division sera respectivement pour ces bactéries de 3,0,75et 0,075.

IV. Courbe de croissance :


La culture de E/Coli dans un milieu de culture liquide non renouvelé, dans les conditions optimales de
croissance ; permet d’obtenir une courbe de croissance qui reflète l’évolution de la concentration
cellulaire(N) ou la biomasse ( X) en fonction du temps.

Courbe de croissance en coordonnées semi-logarithmiques

Phase 1 : Phase de latence avec un taux de croissance (µ=0)


Phase 2 : Phase d’accélération au cours de laquelle µ s’accroît régulièrement
Phase 3: Phase de croissance exponentielle pendant laquelle µ devient constant et atteint une valeur Max
Phase 4: Phase de ralentissement avec une valeur de µ qui régresse
Phase 5: Phase maximale stationnaire au cours de laquelle la croissance s’arrête et µ = 0
Phase 6: Phase de déclin avec un taux de croissance négatif (µ< 0)

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1.Phase de latence :
Au cours de cette phase il n’y a pas de division cellulaire.X= constant= X (X = concentration cellulaire à t) La
durée de cette phase varie en fonction de plusieurs facteurs.
→ Age des bactéries : Lorsque des cellules jeunes sont introduites dans un milieu neuf ; La phase de latence
peut être extrêmement courte, elle est au contraire prolongée avec des bactérie provenant d’une culture en phase
stationnaire ou en phase de déclin.
→Composition du milieu : Des bactéries en phase exponentielle prélevées et introduites dans un milieu neuf,
de composition identique se multiplient sans aucune phase de latence, en revanche si elle sont ensemencées dans
un milieu pauvre on observe une phase de latence, cette dernière correspond au temps nécessaire pour la bactérie
de synthétiser des enzymes supplémentaires afin d’utiliser les nouveau substrats.

2.Phase exponentielle :

C’est la phase physiologique par excellence, pendant laquelle la vitesse de division des bactéries est à son
maximum.les conditions physico- chimiques (PH, Température) peuvent modifier profondément cette phase.
3.Phase maximale stationnaire :
Au cours de cette phase le milieu devient de moins au moins favorable à la croissance (épuisement d’un aliment
indispensable ou accumulation des métabolites toxiques).Le nombre cellules viable (UFC) reste constant, il peut
correspondre à un équilibre entre les cellules provenant de la multiplication et le nombre de cellules qui
disparaissent par autolyse.
4.Phase de déclin :

Dans cette dernière phase ; Les bactéries cessent de se diviser, beaucoup d’entre elles meurent par lyse
enzymatique ( autolysines), dans certains cas des bactéries survivantes peuvent amorcer une nouvelle phase de
multiplication au dépend des substances libérées par la lyse. Ce phénomène est connu sous le nom de croissance
cryptique

V. Autres modes de croissance :


1.La diauxie : Lorsque on fournit à la bactérie deux substrats carbonés (aliments limitants).On observe une

croissance diphasique ou double, caractérisée par une première croissance exponentielle suivie d’un plateau
(quelquefois même d’une décroissance) puis d’une deuxième phase exponentielle succédant à une phase de
latence intermédiaire plus ou moins prononcée. C e phénomène est due à une utilisation en premier du substrat
A (voir figure), ce n’est que lorsque’il est épuisé totalement que la bactérie assimile le substrat B à son tour. Les
enzymes qui dégradent le substrat A sont constitutifs, ceux du substrat B sont adaptatifs.

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Phénomène de diauxie chez Escherichia coli

A : Utilisation du fructose seul ; B : Phase d’adaptation à l’arabinose ; C : Utilisation de l’arabinose

2. Croissance synchrone :
Les bactéries en phase exponentielle de croissance se multiplient à la même vitesse, mais avec un décalage
dans le temps dû à une inégalité des réserves initiales des bactéries ; Cela se traduit par des temps de latence
differents d’où l’asynchronisme de la croissance. Si toutes les cellules se divisaient au même instant ; La
courbe de croissance montrerait des paliers successifs exprimant le doublement de la population.
La synchronisation de la croissance peut être obtenue par differents procédés comme la filtration selective et
le choc thermique.

Croissance synchrone chez le pneumocoque

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3. Croissance continue :

La phase exponentielle de croissance ne peut durer que quelques heures dans les conditions habituelles,en
milieu non renouvelé.Si le milieu ou’ se multiplient les bactéries est constamment renouvelé et que en même
temps les produits du métabolisme sont éliminés ; Dans ces conditions il est possible de maintenir les
microorganisme indefinement en phase exponentielle de croissance.Parmi les techniques permettant une telle
croissance, on peut citer le Turbidostat et le Chemostat

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