Traitement Biologique U1800
Traitement Biologique U1800
Traitement Biologique U1800
Afin d’obtenir des eaux traitées qui répondent aux normes de rejet vers mer et qui
peuvent être utilisées comme appoint pour la tour de refroidissement des utilités, nous
avons jugé nécessaire de vérifier tout le circuit de traitement des effluents.
Ce travail nous a permet de localiser plusieurs anomalies empêchant le bon
déroulement du traitement des effluents, parmi ces anomalies on cite :
Le traitement par dessablage et dégraissage ne s’effectue pas par manque de
pompes et de suppresseurs, ce qui a engendré la présence d’une importante quantité de
sables et de boues ;
La vis d’Archimède de relevage est à débit faible, ce qui oblige l’utilisation de la
pompe de secours, de ce fait la quantité de l’effluent à traiter est moins importante que
celle de l’eau pompée ;
Les déshuileurs API ont un rendement de déshuilage faible ;
La récupération du slop au niveau de la flottation est faible, suite au mauvais
raclage ;
Les aérateurs du bassin biologique sont dans un état de dégradation avancée des
ailettes ;
Manque de sonde pour l’analyseur d’oxygène ;
La clarification est à l’arrêt, ce qui empêche la récupération des boues décantées ;
Le dosage des produits chimiques injectés est non contrôlé.
Toutes ces anomalies citées précédemment, ne permettent pas la filtration de l’eau,
ainsi que sa récupération autant qu’une eau d’appoint pour la tour de refroidissement.
Vue l’importance de l’unité de traitement des effluents U1800, qui fait face à
plusieurs anomalies qui ont été citées précédemment, la raffinerie d’Arzew a mis au point
un projet de réhabilitation pour cette dernière, de ce fait nous avons jugé utile d’élaborer
une étude pour la mise en service du traitement biologique qui constitue le coeur de cette
installation.
V-2 Les micro-organismes épurateurs
Les micro-organismes sont largement mis à contribution dans l’épuration ou le
traitement des eaux.
Nous pouvons chercher dans leur diversité la raison de cette sollicitation. Il s’avère
que les bactéries, par exemple, s’adaptent relativement bien à un contexte comportant des
substrats divers.
Les espèces sont autotrophes ou hétérotrophes, aérobies, anaérobies ou
facultatives, psychrophiles, mésophiles ou thermophiles. L’épuration biologique doit
être employée le plus souvent possible mais cette méthode n’est applicable que si les
substrats sont biodégradables et que le milieu est non toxique.Des contraintes de
concentration, de température, de PH …etc.
On distingue dans le monde vivant :
Les êtres vivants à cellules rudimentaires c’est à dire dépourvus de véritables
noyaux, ce sont les procaryotes ou protistes inférieurs.Ils comprennent les algues
bleues et les bactéries.
Les êtres vivants à cellules parfaites ou eucaryotes ou protistes supérieurs, ils
comprennent tous les autres organismes unicellulaires tels que les protozoaires,
fungi et certaines algues…etc.
x
xf
x2
1 2 3 4 5
X1
X0
Les bactéries se multiplient à partir des aliments ou nutriments qu’on leur fournit
dans les milieux de culture, ou qui sont à leurs dispositions dans leur environnement
naturel. La croissance d’une bactérie, placée dans des conditions idéales de culture, peut
être définie par deux constantes : le temps de génération G=t/n, (t) étant le temps, (n) le
nombre de divisions et le taux de croissance µ, qui est l’inverse de G, soit µ =n /t. La
courbe de croissance d’une bactérie, cultivée en milieu liquide, peut être reproduite en
milieu liquide en représentant le nombre de bactéries en fonction du temps.On distingue
quatre phases principales (Fig.V.1) caractérisées par la valeur du taux de croissance :
1-phase de latence (1), oŭ le taux de croissance est nul : µ = 0, c’est la première
phase d’adaptation du milieu.
2-phase exponentielle (2), oŭ le taux de croissance est constant et maximal : µ = cte
=max, c’est la seconde phase physiologique par excellence, au cours de laquelle les
bactéries se multiplient sans entrave.
3- phase de ralentissement (3), elle correspond à l’épuisement du milieu de culture
avec disparition de un ou plusieurs éléments nécessaires à la croissance bactérienne. Dans
certains cas, la phase de ralentissement peut être due à l’accumulation de produits
inhibiteurs provenant du métabolisme bactérien.
4- phase maximale stationnaire (4), au cours de laquelle µ= 0.
5-phase de déclin (5), ou le taux de croissance diminue µ<0
La phase stationnaire et celle de déclin pourraient traduire un taux de mortalité de
plus en plus élevée de la population.
V-6 La biodégradabilité
V-6-1 Définition
Si le milieu ne renferme pas des inhibiteurs, les micro-organismes vivant au sein des
eaux, des sédiments ou dans le sol transforment et dégradent partiellement ou totalement
les substances organiques ou inorganiques. Grâce à leurs systèmes enzymatiques, les
micro-organismes chimioorganotrophes peuvent métaboliser de nombreux corps
organiques. Les processus impliqués sont très divers impliquant des oxydoréductions et
hydrolyses (oxydases, déshydrogénases, hydrolases…).
Les caractéristiques du milieu spécialement, sa teneur en oxygène, orientent la voie
de dégradation impliquant la fourniture de nombreux métabolites. Certaines substances
chimiques sont ainsi métabolisés mais d’autres ne sont que peu ou pas dégradées.
Ces derniers corps en faibles quantités s’accumulent souvent dans les biomasses,
contaminent les chaînes alimentaires en quantités appréciables, et peuvent inhiber
l’activité biologique. Dans certaines conditions un corps peut bloquer un système
biologique mais être métabolisé lorsque les conditions du milieu changent (ex : phénol),
il importe en fin de noter que le rapport biomasse/substrat doit rester dans une gamme de
valeurs plus ou moins étroite pour que la métabolisation puisse être réalisée.
Parmi les substances inorganiques il convient de distinguer celles apparaissant dans
les cycles géochimiques, et dont les teneurs sont compatibles avec la vie du milieu, de
celles qui ne semblent pas y apparaître.
L’azote (ammoniac, nitrite et nitrate…), le soufre (soufre, sulfate) sont des exemples
d’éléments dont les formes sont traitables, il convient même de veiller à ce qu’il soient
présents dans les influents, soumis à une épuration biologique dans une gamme de
concentration, plus ou moins étroite. Pour le chrome, le plomb, le mercure, le
sélénium…, leur présence à des niveaux importants constitue une pollution ,il convient
d’observer d’ailleurs de nombreux métaux et non métaux (métalloïdes) qui font parties de
cycles biologiques.
Le mercure, particulièrement étudié, subit des biotransformations comme la
méthylation. Les transformations biologiques modifient le comportement et les effets des
substances et on observe dans de nombreux cas des accroissements de toxicité et de
bioaccumulation.
Un ralentissement ou un arrêt des processus biologiques peut résulter des
modifications du milieu (PH, T°, O2…) mais aussi de la présence d’inhibiteurs
organiques ou minéraux. On observe de nombreuses situations d’inhibition: excès de
substrats, métabolites nuisants, arrêt du transfert (ex : de O2), destruction ou blocage des
chaînes enzymatiques.
Schéma d’action des micro-organismes
Spontané
R-NH2 R + NH3 NH4-
Assimilation
R-NH2
Oxydation de l'ammonium:nitrification
Cette réaction globale, liée aux synthèses cellulaires, rend compte de l'action de deux
groupes de germes chimiolithoautotrophes sur l’ammonium : les germes nitrifiants.Ces
germes, dont l'un est nitritant (nitrosomonas) et l'autre nitratant (nitrobacter), sont
aérobies stricts et tirent leur énergie de l'oxydation de l'ammonium.Cette réaction n'est
possible en station d'épuration que si la DBO 5 est suffisamment minéralisée et si les
conditions d'oxygénation suivantes :
La quantité de CO2 (source de carbone) issue de la minéralisation de la DBO 5 doit
être suffisante pour permettre le développement des autotrophes nitrifiant.
La quantité de DBO5 (source de carbone et d'énergie des hétérotrophes) doit être
suffisamment faible pour que les nitrifiants ne soient pas en compétition avec les germes
hétérotrophes pour l'ammonium (source d'azote et d'énergie). Le temps de génération des
hétérotrophes étant de 30 minutes à l'heure, contre 24 heures pour les nitrifiants, celles-ci
peuvent représenter l’espèce dominante et séquestrer l'ammonium et l'oxygène aux
dépens des nitrifiants.
Teneur en oxygène libre ou égale à 2 mg/l.
Cette réaction, liée aux synthèses cellulaires, est catalysée par des bactéries
chimioorganotrophes aérobies strictes pratiquant la respiration anaérobie.Les nitrates,
issus de la nitrification, servent d'accepteurs finaux d'électrons et de protons dans le
processus de respiration.A l'inverse de la précédente, cette réaction n'est possible que
dans les conditions suivantes:
La teneur en DBO5 doit être suffisante pour permettre le développement des
hétérotrophes dénitrifiants.
On doit être dans des conditions d'anoxie, c'est-à-dire présence d'oxygène lié
(NO3-) et absence d'oxygène libre (O2) afin de favoriser la respiration sur nitrates.
L'anoxie est mesurée par le potentiel redox du milieu et correspond à une valeur
moyenne de EH2=+150 mV.
Remarque : pour l'aérobiose, hormis la mesure de l'oxygène dissous, elle
correspond à une mesure de potentiel redox de l'ordre de EH2=+350 mV.
On arrive dans des conditions d'anaérobiose (absence d'oxygène libre et d'oxygène
lié) lorsque EH2=0 mV.
Cette élimination conjointe de l'azote est très difficile à mettre en œuvre dans
une filière classique et nécessite la conception de deux bassins séparés dans lesquels sont
générées les conditions optimales de chacun:
Bassin d’anoxie Bassin d’aération
[O2] =0 mg /l Recirculation de la liqueur mixte [O2]>2 mg /l
EH2=+150 mV EH2=+350mV
NO3-
Eau
Recirculation de la biomasse traitée
Le bassin d'anoxie doit être plus petit que le bassin d'aération, cette différence de
taille permettant de générer, dans le bassin d'anoxie, les conditions idéales de
développement des hétérotrophes et dans le bassin d'aération les conditions idéales de
développement des autotrophes. Les germes dénitrifiants génèrent, par la respiration
nitrate, le CO2 nécessaire aux nitrifiants, et ont besoin d'un apport suffisant en carbone
organique, d’où le positionnement de la zone d'anoxie en tête de filière.
Elimination du phosphore
Elle repose sur la génération de deux phases:
Phase anaérobie:des germes aérobies stricts qui, sous l'action du stress
anaérobie, libèrent du phosphore dans le milieu et accumulent des réserves de
polyhydroxybutyrate.
Phase aérobie:les mêmes germes aérobies stricts réabsorbent le phosphore libéré
plus celui présent dans l'eau usée en hydrolysant leur réserve de
polyhydroxybutyrate:on parle d'assimilation piéthorique.
Globalement, il y a eu plus de phosphore absorbé que de phosphore libéré, le
phosphore de l'eau usée ayant été transféré de la phase liquide vers la phase solide. Il
sera donc éliminé dans les boues lors de la phase de décantation.
Phase décantation:
Elle aura pour but de séparer la biomasse épuratrice et les MES de l'eau épurée:il y' a
production de boues biologiques.Les principes et contraintes de la phase de décantation
sont identiques à ceux décrits dans le traitement physico-chimique, ainsi que pour le
devenir des boues.
V-9-2-2 Le lagunage
L'utilisation des étangs naturels ou artificiels, comme milieu récepteur d'effluents
bruts ou traités remontent à des temps anciens.
On distingue deux types de lagunage :
1. Les lagunages naturels, anaérobies facultatifs ou aérobies qui peuvent recevoir
des effluents bruts ou prétraités .Alimentées d'effluents traités les lagunages naturelles
sont nommées étangs de stabilisation ;
2. Les lagunages aérés (avec aérateurs artificiels) qui constituent un dispositif très
proche du procédé à boues activées à faible charge.