Traitement Biologique U1800

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V-1 Introduction :

Afin d’obtenir des eaux traitées qui répondent aux normes de rejet vers mer et qui
peuvent être utilisées comme appoint pour la tour de refroidissement des utilités, nous
avons jugé nécessaire de vérifier tout le circuit de traitement des effluents.
Ce travail nous a permet de localiser plusieurs anomalies empêchant le bon
déroulement du traitement des effluents, parmi ces anomalies on cite :
 Le traitement par dessablage et dégraissage ne s’effectue pas par manque de
pompes et de suppresseurs, ce qui a engendré la présence d’une importante quantité de
sables et de boues ;
 La vis d’Archimède de relevage est à débit faible, ce qui oblige l’utilisation de la
pompe de secours, de ce fait la quantité de l’effluent à traiter est moins importante que
celle de l’eau pompée ;
 Les déshuileurs API ont un rendement de déshuilage faible ;
 La récupération du slop au niveau de la flottation est faible, suite au mauvais
raclage ;
 Les aérateurs du bassin biologique sont dans un état de dégradation avancée des
ailettes ;
 Manque de sonde pour l’analyseur d’oxygène ;
 La clarification est à l’arrêt, ce qui empêche la récupération des boues décantées ;
 Le dosage des produits chimiques injectés est non contrôlé.
Toutes ces anomalies citées précédemment, ne permettent pas la filtration de l’eau,
ainsi que sa récupération autant qu’une eau d’appoint pour la tour de refroidissement.
Vue l’importance de l’unité de traitement des effluents U1800, qui fait face à
plusieurs anomalies qui ont été citées précédemment, la raffinerie d’Arzew a mis au point
un projet de réhabilitation pour cette dernière, de ce fait nous avons jugé utile d’élaborer
une étude pour la mise en service du traitement biologique qui constitue le coeur de cette
installation.
V-2 Les micro-organismes épurateurs
Les micro-organismes sont largement mis à contribution dans l’épuration ou le
traitement des eaux.
Nous pouvons chercher dans leur diversité la raison de cette sollicitation. Il s’avère
que les bactéries, par exemple, s’adaptent relativement bien à un contexte comportant des
substrats divers.
Les espèces sont autotrophes ou hétérotrophes, aérobies, anaérobies ou
facultatives, psychrophiles, mésophiles ou thermophiles. L’épuration biologique doit
être employée le plus souvent possible mais cette méthode n’est applicable que si les
substrats sont biodégradables et que le milieu est non toxique.Des contraintes de
concentration, de température, de PH …etc.
On distingue dans le monde vivant :
 Les êtres vivants à cellules rudimentaires c’est à dire dépourvus de véritables
noyaux, ce sont les procaryotes ou protistes inférieurs.Ils comprennent les algues
bleues et les bactéries.
 Les êtres vivants à cellules parfaites ou eucaryotes ou protistes supérieurs, ils
comprennent tous les autres organismes unicellulaires tels que les protozoaires,
fungi et certaines algues…etc.

Organismes monocellulaires ou protistes

Protistes supérieurs Protistes inférieurs


Eucaryotes Procaryotes

Protozoaires Fungi Algues Algues bleues Bactéries


V-3 Classification des bactéries
On peut classer les bactéries selon divers paramètres :
V-3-1 Classification des bactéries suivant le mode d’obtention de l’énergie
 Les bactéries autotrophes : Peuvent effectuer la synthèse de leur matière
vivante (acides aminés) à partir des éléments minéraux de l’environnement.
 Les bactéries hététrophes : Ne peuvent pas effectuer la synthèse de tous
leurs éléments constitutifs ; il est nécessaire de leur fournir les acides aminés
déjà synthétisés, c’est le cas de plusieurs bactéries pathogènes.
V-3-2 Classification selon l’utilisation de l’oxygène
 Les bactéries aérobies : Strictes, consomment l’oxygène du milieu (oxygène
libre et oxygène dissous).
 Les bactéries anaérobies : Strictes, consomment l’oxygène combiné et ne
peuvent pas vivre en présence de l’oxygène libre.
 Les bactéries aérobies anaérobies facultatives : Qui peuvent utiliser soit
l’oxygène libre, soit l’oxygène combiné.
V-3-3 Classification suivant le comportement vis-à-vis de la chaleur
 Bactéries psychrophiles : 0°C
 Bactéries mésophiles : 25-40°C
 Bactéries thermophiles facultatives : 25-50°C
 Bactéries thermophiles strictes : 45-75°C
V-4 Métabolisme bactérien (anabolisme ; assimilation ou production)
Accumulation ou mise en réserve d’énergie et synthèse des composants cellulaires.
Il conduit à un développement des cellules ou des colonies c'est-à-dire à un
accroissement de la biomasse.
En technologie de l’épuration, on appelle cette biomasse ‹‹boue secondaire›› et elle a
une incidence très particulière sur l’exploitation.
Le détail de ce phénomène est extrêmement mal connu. Les filières métaboliques
menant à la synthèse des composants cellulaires sont nombreuses et complexes.
Il est toute fois intéressant de noter que l’abondance de substrat ne mène pas
automatiquement à la croissance puis à la division cellulaire : certains substrats qui ne
permettent pas la croissance sont néanmoins dégradés et assimilés.
On a noté en particulier que la division cellulaire faisait impérativement appel à une
ressource en azote.
V-5 Croissance bactérienne
La dégradation biologique s’accomplit en deux phases qui s’effectuent
simultanément :
 L’adsorption très rapide des matières organiques sur la masse des cellules.
 Le processus d’oxydation ou de stabilisation qui par contre se fait lentement et
dans lequel s’accomplit la dégradation proprement dite de la substance organique
en CO2 et H2O qui sont les produits ultimes de la dégradation aérobie.
La vitesse de dégradation est fonction de nombreux facteurs : le nombre
d’organismes, la quantité utilisable d’oxygène et de la température.
Dans les eaux résiduaires industrielles, la nature de pollution joue également un rôle
déterminant. Le processus de dégradation peut se schématiser ainsi :
Matière organique +O2 + (phosphate, azote, potassium, etc.) →
Microorganismes + CO2 + H2O + nouvelles cellules. (1)
La pollution dissoute ou en suspension se retrouve sous forme solide appelée
biomasse et d’un gaz non polluant CO2.
Les nouvelles cellules édifiées sont elles mêmes susceptibles de dégradation suivant
la réaction :
Cellule + O2 → CO2 + H2O + NH3 (2)
Lorsque le substrat organique est suffisamment épuisé, certains microorganismes
pourront utiliser l’azote ammoniacal produit par la réaction (2) comme nouveau substrat :
C’est le phénomène de nitrification.
Un effluent industriel est un substrat complexe de substances métabolismes
simultanément ou successivement
Etude dans un milieu non renouvelable le traitement d’un effluent, permet de tracer
la courbe de croissance d’une culture bactérienne, on distingue 5 périodes :

x
xf

x2

1 2 3 4 5

X1

X0

Fig. V.1 : Croissance d’une culture bactérienne dans un milieu non


renouvelable
X : le nombre de bactéries.
t : temps d’incubation en heures.

Les bactéries se multiplient à partir des aliments ou nutriments qu’on leur fournit
dans les milieux de culture, ou qui sont à leurs dispositions dans leur environnement
naturel. La croissance d’une bactérie, placée dans des conditions idéales de culture, peut
être définie par deux constantes : le temps de génération G=t/n, (t) étant le temps, (n) le
nombre de divisions et le taux de croissance µ, qui est l’inverse de G, soit µ =n /t. La
courbe de croissance d’une bactérie, cultivée en milieu liquide, peut être reproduite en
milieu liquide en représentant le nombre de bactéries en fonction du temps.On distingue
quatre phases principales (Fig.V.1) caractérisées par la valeur du taux de croissance :
1-phase de latence (1), oŭ le taux de croissance est nul : µ = 0, c’est la première
phase d’adaptation du milieu.
2-phase exponentielle (2), oŭ le taux de croissance est constant et maximal : µ = cte
=max, c’est la seconde phase physiologique par excellence, au cours de laquelle les
bactéries se multiplient sans entrave.
3- phase de ralentissement (3), elle correspond à l’épuisement du milieu de culture
avec disparition de un ou plusieurs éléments nécessaires à la croissance bactérienne. Dans
certains cas, la phase de ralentissement peut être due à l’accumulation de produits
inhibiteurs provenant du métabolisme bactérien.
4- phase maximale stationnaire (4), au cours de laquelle µ= 0.
5-phase de déclin (5), ou le taux de croissance diminue µ<0
La phase stationnaire et celle de déclin pourraient traduire un taux de mortalité de
plus en plus élevée de la population.
V-6 La biodégradabilité
V-6-1 Définition
Si le milieu ne renferme pas des inhibiteurs, les micro-organismes vivant au sein des
eaux, des sédiments ou dans le sol transforment et dégradent partiellement ou totalement
les substances organiques ou inorganiques. Grâce à leurs systèmes enzymatiques, les
micro-organismes chimioorganotrophes peuvent métaboliser de nombreux corps
organiques. Les processus impliqués sont très divers impliquant des oxydoréductions et
hydrolyses (oxydases, déshydrogénases, hydrolases…).
Les caractéristiques du milieu spécialement, sa teneur en oxygène, orientent la voie
de dégradation impliquant la fourniture de nombreux métabolites. Certaines substances
chimiques sont ainsi métabolisés mais d’autres ne sont que peu ou pas dégradées.
Ces derniers corps en faibles quantités s’accumulent souvent dans les biomasses,
contaminent les chaînes alimentaires en quantités appréciables, et peuvent inhiber
l’activité biologique. Dans certaines conditions un corps peut bloquer un système
biologique mais être métabolisé lorsque les conditions du milieu changent (ex : phénol),
il importe en fin de noter que le rapport biomasse/substrat doit rester dans une gamme de
valeurs plus ou moins étroite pour que la métabolisation puisse être réalisée.
Parmi les substances inorganiques il convient de distinguer celles apparaissant dans
les cycles géochimiques, et dont les teneurs sont compatibles avec la vie du milieu, de
celles qui ne semblent pas y apparaître.
L’azote (ammoniac, nitrite et nitrate…), le soufre (soufre, sulfate) sont des exemples
d’éléments dont les formes sont traitables, il convient même de veiller à ce qu’il soient
présents dans les influents, soumis à une épuration biologique dans une gamme de
concentration, plus ou moins étroite. Pour le chrome, le plomb, le mercure, le
sélénium…, leur présence à des niveaux importants constitue une pollution ,il convient
d’observer d’ailleurs de nombreux métaux et non métaux (métalloïdes) qui font parties de
cycles biologiques.
Le mercure, particulièrement étudié, subit des biotransformations comme la
méthylation. Les transformations biologiques modifient le comportement et les effets des
substances et on observe dans de nombreux cas des accroissements de toxicité et de
bioaccumulation.
Un ralentissement ou un arrêt des processus biologiques peut résulter des
modifications du milieu (PH, T°, O2…) mais aussi de la présence d’inhibiteurs
organiques ou minéraux. On observe de nombreuses situations d’inhibition: excès de
substrats, métabolites nuisants, arrêt du transfert (ex : de O2), destruction ou blocage des
chaînes enzymatiques.
Schéma d’action des micro-organismes

Polluants (organiques et inorganiques)

Assimilation et transformation Dégradation par


en matériaux cellulaires. Oxydation Stockage dans la
cellule pour une
consommation ultérieure
(En cas d’abondance de la nourriture).

V-6-2 Eléments nutritifs


Ce sont les éléments nécessaires pour le développement des micro-organismes qui
effectuent l’épuration biologique (biodégradation des polluants), ces éléments sont le
carbone, l’azote, le phosphore et dans une moindre mesure le soufre. Ces micro-
organismes sont des composés organiques et minéraux dissous dans l’eau usée.
V-7 Principes de l’épuration biologique
L’épuration biologique des eaux résiduaires est basée sur l’autoépuration naturelle
sous l’action des micro-organismes aquatiques.
V-7-1 Propriétés principales des micro-organismes
Les micro-organismes ont la faculté de métaboliser de nombreux composés
organiques et aussi des composés minéraux non oxydés (H2S, NH3, NO2).
Il existe des bactéries qui peuvent assimiler des composés toxiques tels que le
phénol, les cyanures, etc.
Grâce à ces différentes possibilités offertes par les micro-organismes on peut
effectuer :
 Une transformation naturelle des substances polluantes par simple rejet en
milieu récepteur.
 Un processus d’épuration biologique des eaux usées.
V-7-2 Types de dégradation biologique
L’épuration biologique des eaux usées est toujours aérobie :
 Dans des bassins aérés par boues activées.
 A travers des bio filtres par pellicule activée.
La transformation des matières organiques contenues dans des boues activées en
excès se fait toujours dans des conditions anaérobies.
V-7-3 Formation de la boue activée
La boue activée est formée par aération de l’eau résiduaire, elle consiste en des
flocons légers formés :
 Particules colloïdales.
 De micro-organismes (bactéries).
Les flocons possèdent la propriété d’adsorber les matières organiques grâce à
leur grande surface. Les polluants organiques adsorbés sont minéralisés par les
micro-organismes présents eux aussi à la surface de ces flocs.
V-8 Conditions favorables pour avoir une bonne épuration
 Une forte concentration de micro-organismes.
 Une aération intensive de l’eau résiduaire qui assure dans les ouvrages une
quantité d’oxygène dissous suffisante pour la forte concentration de micro-
organismes sur les flocons.
 Une bonne agitation de l’eau qui crée un contact optimal entre les micro-
organismes et l’eau à épurer.
 La formation des flocons est une propriété commune des bactéries, elle résulte
d’une aération de la suspension bactérienne. Les bactéries se regroupent et se
développent en flocons.
 Les flocons légers et possédant une grande surface leurs conférant la propriété
d’adsorber les substances organiques.
 Une bonne dispersion des flocons dans l’eau.
V-9 Le procédé biologique
Le traitement secondaire est essentiellement une oxydation biologique des matières
dissoutes.
Les agents de cette oxydation sont des micro-organismes, en particulier des bactéries
aérobies susceptibles de se nourrir des matières organiques présentes dans les eaux
usées. Les installations de traitement secondaires se présentent donc comme des bassins
de culture où l’on met en contact une population bactérienne et l'effluent à traiter en
présence d’oxygène.
V-9-1 Traitement biologique à culture fixe
V-9-1-1 Les lits bactériens
Dans ce procédé, on fait ruisseler l’eau à traiter, préalablement décantée, sur un
garnissage poreux ou caverneux accumulé sur une hauteur convenable et qui sert de
support aux micro-organismes épurateurs.
L’aération provient du tirage naturel, on assure quelquefois une ventilation forcée.
La microflore se développe à la surface du support sous forme de pellicules
membraneuses riche en colonies microbiennes. La pollution contenue dans l’eau et
l’oxygène de l’air diffusent à travers le film biologique jusqu’aux micro-organismes
épurateurs tandis qu’inversement les sous produits et le dioxyde de carbone s’éliminent
dans les fluides en circulation.
Selon l’épaisseur du film, une couche anaérobie peut apparaître sous la couche
aérobie.
Le film biologique comporte des bactéries hétérotrophes généralement proche de la
surface et des autotrophes (bactéries nitrifiantes) prés du support.
V-9-1-2 Biofiltres
Le développement actuel des techniques par cultures fixées sur milieu granulaire
vise à réaliser la réaction biologique de dégradation de la pollution par la biomasse
épuratrice et la clarification par filtration de l’effluent traité. Elle ne comporte pas de
clarification finale par décantation.
L’ouvrage se présente comme un filtre garni en matériaux de granulométrie
suffisamment faible pour obtenir un effet de filtration efficace dans lequel,
l’accroissement de la biomasse et les matières en suspensions de l’effluent à traiter,
retenues dans le matériau, vont colmater progressivement le lit.
V-9-1-3 Le disque biologique
Le dispositif est constitué d’une série de disque en matière plastique à surface
ondulée de trois mètres de diamètre environ et montés sur un axe horizontal.
Ces disques sont immergés à 40 % approximativement dans un bassin recevant
l’eau à traiter. Les disques sont suffisamment espacés de manières à ce que l’eau puisse
circuler librement. Lorsqu’ils subissent une rotation autour de leur axe, les parties
submergées entrent en contact avec l’air.
Le film biologique qui recouvre les disques est alternativement en contact avec l’eau
usée et l’air, l’excès de biomasse se détache des disques et est évacué avec l’effluent puis
décanté.
Ce procédé ne permet qu’un seul passage de l’eau, le recyclage n’y soit pas pratiqué.
Les paramètres de réglage sont :
 La vitesse de rotation ;
 Le temps de séjour de l’eau dans la chambre ;
 La disposition des étages.
Les eaux usées traversent quatre étages de disques séparés par des chicanes pour
stimuler l’écoulement en piston.
Les axes des disques peuvent être parallèle ou perpendiculaires au sens
d’écoulement des eaux usées.
Les avantages du procédé sont :
 La facilité de l’opération.
 Un fort pourcentage d’élimination de la DBO5.
 Une bonne décantation des boues produites.
V-9-2 Traitement biologique à culture libre
V-9-2-1 Boue activée
 Principe :
Les micro-organismes épurateurs sont en suspension dans un bassin aéré, on parle
alors de procédé à boues activées. Le réacteur est alimenté en continu (eau usée) et la
biomasse transforme les polluants :
 Par adsorption ou absorption des matières polluantes sur le floc bactérien.
 Par conversion de la DBO5 en matières cellulaires : croissance de la culture
bactérienne et des micro-organismes associés : insolubilisation de la pollution.
 Par oxydation en CO2 et H2O qui produit l’énergie nécessaire au fonctionnement et
la production de nouveau matériau cellulaire : transformation de la pollution dissoute en
gaz.
Environ un tiers de la matière organique de l’eau usée doit être oxydée pour produire
l’énergie requise.
En conséquence, deux tiers subsistent sous forme de boues en excès (biomasse
épuratrice générée).
Si la séparation des phases d’eau épurée et de la boue en excès est convenablement
réalisée, c’est plus de 80% à 95 % de la charge organique introduite qui peut être
soustraite de l’eau à traiter en un temps très court.
Comme dans le traitement physico-chimique des eaux usées, on aura deux phases :
 Phase biologique : transformation de la pollution dissoute en gaz ou en biomasse.
 Phase physique : séparation de la biomasse épuratrice de l’eau épurée :
décantation.
 Caractéristiques des matières polluantes à éliminer:
1. Les matières solides et les colloïdales:
La biomasse épuratrice n'aura que très peu d'impact sur l'élimination des MES et les
colloïdales. Ils seront éliminés lors de la phase de décantation, les colloïdales s'adsorbent
sur le floc bactérien.
2. Les matières dissoutes:
 Les matières organiques:
Elles comprennent le carbone organique dissous biodégradable (CODB) et le
carbone organique dissous réfractaire (CODR).
La biomasse épuratrice utilise le CODB comme source de carbone et d'énergie et n’a
aucune action sur le CODR. En conséquence le CODR représente la fraction non
biodégradable de la matière organique et quantifiée dans la DCO soluble, quant au
CODB, il représente la fraction biodégradable quantifiée dans la DBO 5.
 Les matières minérales :
Les matières minérales biotransformables sont l'ammonium et les ortho
phosphatent.
 Phase biologique :
Les polluants sont éliminés par oxydations biologiques, pour la plupart grâce à une
microfaune aérée constituée de bactéries chimioorganotrophes principalement de
protozoaires voire de métazoaires : les boues activées.
La forte concentration en micro-organismes (2 à 5 g/l) est maintenue constante
grâce à un recyclage de la biomasse qui permet de maintenir, dans le bassin à boue
activée, un taux de croissance constant .Le système d'apport de l'air permet le brassage de
la biomasse et évite sa décantation dans le bassin d'aération.
La filière biologique est envisageable lorsque :
 Le rapport DCO/DBO5 est inférieur à 3, ce qui correspond à un bon indice de
biodégradabilité de l'effluent.
 Le rapport carbone/azote/phosphore de l'effluent est de 100/5/1 ce qui correspond
à un bon équilibre en nutriments, permettant ainsi le développement optimal de la
biomasse épuratrice.
1. Structure de la boue activée:
La boue activée est constituée par le floc, lui-même étant constitué de bactéries
agglomérées, emprisonnées dans une matrice organique.
Dans les conditions d'une eau usée, les bactéries sont sous-alimentées et pour
mieux résister vont sécréter des polymères exo cellulaires composés d'un mélange de
polysides principalement,
Grâce à ce polymère, les bactéries peuvent:
 Adhérer les unes aux autres pour éviter une dispersion des bactéries.
 Retenir et adsorber les substances nutritives de l'eau usée, et donc de concentrer les
matières nutritives (DBO5, O2,…) au voisinage des bactéries, viennent ensuite se
développer sur et à proximité de ces flocs.
Une faune de protozoaires voire de métazoaires qui profitent de cet  Oasis.
2. Composition de la boue activée:
 Bactéries à raison de 6,6 milliards/ml de boue activée.Elles représentent la
biomasse la plus abondante par le nombre.On y trouve des germes de l'environnement et
pour l'essentiel des bacilles Gram-, aérobies et mobiles.
Les principaux genres sont Pseudomenas, Aéromonas, Arthrobacter, Flavobacter,
Achromobacter et Alcaligenes.
 Protozoaires à raison de 50000/ml de boues activées, ils se partagent en
différentes classes comme les zooflagellés (Bodo…), les holotriches (litonotus …), les
hypotriches (Aspidisca …) et les péris triches (Vorticelles …).
 Métazoaires comme les Rotifiéres et les Nématodes.
3. Fonctionnement de la boue activée :
La boue activée est organisée comme une chaîne alimentaire, les bactéries étant
à la place des producteurs et se multipliant de manière proportionnelle à la charge
organique. Les autres organismes établissent des relations de prédation ou de
compétition.
Les bactéries minéralisent la matière organique alors que les autres organismes
favorisent leur élimination, participant ainsi au maintien d'une biomasse bactérienne
constante et à la clarification du liquide interstitiel.
4. Processus biochimique :
 Elimination de la matière organique
Les bactéries chimioorganotrophes aérobies jouent un rôle prépondérant dans la
dégradation de la pollution carbonée (DBO5).Ainsi, dans les boues activées se passent les
réactions suivantes :
Minéralisation de la DBO5 rapportée par l’effluent :
Oxydation directe de la DBO5 :

Spontané
R-NH2 R + NH3 NH4-

Cette étape de minéralisation de la matière organique (oxydation du glucose en CO 2


et H2O) s'accompagne d'une fraction de l'azote de Kjeldahl (à hauteur de 5 % de la
valeur de la DBO5 assimilée) et d'une production de biomasse (C5H7NO2).

Minéralisation de la biomasse produite :


Oxydation indirecte de la DBO5:

97 NO3- + 50CH2OH-CH3 + 97 H+ 5C5H7NO2+75CO2+181H2O+46N2


(Matière organique)
Cette seconde réaction n'a cours que dans certaines conditions, en particulier quand
la teneur en DBO5 devient insuffisante par rapport à la biomasse présente.Il s'ensuit une
minéralisation complète de la biomasse formée.
Cette seconde réaction n'est jamais totale et son importance dépend de la charge
organique appliquée dans le bassin d'aération, plus la charge organique à éliminer par
unité de masse de biomasse est faible, plus cette réaction sera importante et vis versa.
En traitement des eaux on définit cette phase par les termes de ''respiration endogène
'' ou d'auto oxydation '' de la biomasse.
 Elimination de l'azote
L'élimination de l'azote par voie biologique requiert des bactéries aux types
trophiques très différents, les différentes formes de l'azote servant tour à tour de source
d'azote, de source d'énergie et d'accepteur final d'électrons et de protons.Le processus
peut être schématisé ainsi:

Ammonification Nitrification Nitration Dénitrification

R-NH2 NH4+ NO2- NO3- N2

Assimilation

R-NH2

Minéralisation de l'azote organique : ammonification

6C6H12O6 + 4NH3 + 16 O2 4C5H7NO2 + 16 CO2 + 28 H2O


(Matière organique) (Biomasse)
Cette réaction, réalisée par des germes hétérotrophes, ne permet pas de fournir un
abattement en azote kjeldhal important mais simplement de fournir une source d'azote
minéral pour que les bactéries puissent minéraliser et assimiler la pollution carbonée (cf.
réaction de minéralisation de la DBO5).L'azote minéral est transféré de la phase liquide
vers la phase solide (biomasse) par assimilation et sera éliminée en fin de filière.
Les stations d'épuration soumises à des contraintes sévères en termes de rejets
azotés (zones sensibles à l'eutrophisation) doivent compléter ce traitement par un
traitement qui permettra de transformer l'ammonium en diazote : réactions de
nitrification- dénitrification.

Oxydation de l'ammonium:nitrification

NH4+ + 1, 83O2 + 1, 98HCO3- 0,021C5H7NO2 + 1, 04 H2O + 0, 98NO3- + 1,88H2CO3

Cette réaction globale, liée aux synthèses cellulaires, rend compte de l'action de deux
groupes de germes chimiolithoautotrophes sur l’ammonium : les germes nitrifiants.Ces
germes, dont l'un est nitritant (nitrosomonas) et l'autre nitratant (nitrobacter), sont
aérobies stricts et tirent leur énergie de l'oxydation de l'ammonium.Cette réaction n'est
possible en station d'épuration que si la DBO 5 est suffisamment minéralisée et si les
conditions d'oxygénation suivantes :
 La quantité de CO2 (source de carbone) issue de la minéralisation de la DBO 5 doit
être suffisante pour permettre le développement des autotrophes nitrifiant.
 La quantité de DBO5 (source de carbone et d'énergie des hétérotrophes) doit être
suffisamment faible pour que les nitrifiants ne soient pas en compétition avec les germes
hétérotrophes pour l'ammonium (source d'azote et d'énergie). Le temps de génération des
hétérotrophes étant de 30 minutes à l'heure, contre 24 heures pour les nitrifiants, celles-ci
peuvent représenter l’espèce dominante et séquestrer l'ammonium et l'oxygène aux
dépens des nitrifiants.
 Teneur en oxygène libre ou égale à 2 mg/l.

Réduction des nitrates: dénitrification dissimilatrice

4 C5H7NO2 + 20 O2 20 CO2 + 4 NH3 + 8 H2O

Cette réaction, liée aux synthèses cellulaires, est catalysée par des bactéries
chimioorganotrophes aérobies strictes pratiquant la respiration anaérobie.Les nitrates,
issus de la nitrification, servent d'accepteurs finaux d'électrons et de protons dans le
processus de respiration.A l'inverse de la précédente, cette réaction n'est possible que
dans les conditions suivantes:
 La teneur en DBO5 doit être suffisante pour permettre le développement des
hétérotrophes dénitrifiants.
 On doit être dans des conditions d'anoxie, c'est-à-dire présence d'oxygène lié
(NO3-) et absence d'oxygène libre (O2) afin de favoriser la respiration sur nitrates.
L'anoxie est mesurée par le potentiel redox du milieu et correspond à une valeur
moyenne de EH2=+150 mV.
Remarque : pour l'aérobiose, hormis la mesure de l'oxygène dissous, elle
correspond à une mesure de potentiel redox de l'ordre de EH2=+350 mV.
On arrive dans des conditions d'anaérobiose (absence d'oxygène libre et d'oxygène
lié) lorsque EH2=0 mV.
Cette élimination conjointe de l'azote est très difficile à mettre en œuvre dans
une filière classique et nécessite la conception de deux bassins séparés dans lesquels sont
générées les conditions optimales de chacun:
Bassin d’anoxie Bassin d’aération
[O2] =0 mg /l Recirculation de la liqueur mixte [O2]>2 mg /l
EH2=+150 mV EH2=+350mV
NO3-

NO3- N2 NH4+ NO2- NO3-


DBO5 DBO5 CO2
R-NH2 DBO5 CO2
+
NH4+ R-NH2 NH4

Eau
Recirculation de la biomasse traitée

Fig.V.2 : Filière de traitement biologique du carbone et de l'azote

Le bassin d'anoxie doit être plus petit que le bassin d'aération, cette différence de
taille permettant de générer, dans le bassin d'anoxie, les conditions idéales de
développement des hétérotrophes et dans le bassin d'aération les conditions idéales de
développement des autotrophes. Les germes dénitrifiants génèrent, par la respiration
nitrate, le CO2 nécessaire aux nitrifiants, et ont besoin d'un apport suffisant en carbone
organique, d’où le positionnement de la zone d'anoxie en tête de filière.
 Elimination du phosphore
Elle repose sur la génération de deux phases:
 Phase anaérobie:des germes aérobies stricts qui, sous l'action du stress
anaérobie, libèrent du phosphore dans le milieu et accumulent des réserves de
polyhydroxybutyrate.
 Phase aérobie:les mêmes germes aérobies stricts réabsorbent le phosphore libéré
plus celui présent dans l'eau usée en hydrolysant leur réserve de
polyhydroxybutyrate:on parle d'assimilation piéthorique.
Globalement, il y a eu plus de phosphore absorbé que de phosphore libéré, le
phosphore de l'eau usée ayant été transféré de la phase liquide vers la phase solide. Il
sera donc éliminé dans les boues lors de la phase de décantation.
 Phase décantation:
Elle aura pour but de séparer la biomasse épuratrice et les MES de l'eau épurée:il y' a
production de boues biologiques.Les principes et contraintes de la phase de décantation
sont identiques à ceux décrits dans le traitement physico-chimique, ainsi que pour le
devenir des boues.
V-9-2-2 Le lagunage
L'utilisation des étangs naturels ou artificiels, comme milieu récepteur d'effluents
bruts ou traités remontent à des temps anciens.
On distingue deux types de lagunage :
1. Les lagunages naturels, anaérobies facultatifs ou aérobies qui peuvent recevoir
des effluents bruts ou prétraités .Alimentées d'effluents traités les lagunages naturelles
sont nommées étangs de stabilisation ;
2. Les lagunages aérés (avec aérateurs artificiels) qui constituent un dispositif très
proche du procédé à boues activées à faible charge.

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