Thse_MCv6.2
Thse_MCv6.2
Thse_MCv6.2
net/publication/341489606
CITATIONS READS
2 163
1 author:
Mikaël Cugnet
Atomic Energy and Alternative Energies Commission
46 PUBLICATIONS 786 CITATIONS
SEE PROFILE
All content following this page was uploaded by Mikaël Cugnet on 19 May 2020.
THÈSE
PRÉSENTÉE À
L’UNIVERSITÉ BORDEAUX 1
ÉCOLE DOCTORALE DES SCIENCES PHYSIQUES ET DE L’INGÉNIEUR
PAR
Mikaël CUGNET
POUR OBTENIR LE GRADE DE
DOCTEUR
SPÉCIALITÉ : AUTOMATIQUE, PRODUCTIQUE, SIGNAL ET IMAGE
—————
INTEGRATION DU VIEILLISSEMENT
A LA GESTION D’UNE BATTERIE PLOMB AUTOMOBILE
—————
Après avis de :
- 2008 -
A ma mère
Le savant doit ordonner.
On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres ; mais une
accumulation de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison.
Ces travaux ont été menés au Centre Technique de Vélizy du groupe PSA Peugeot
Citroën (70% du temps), au sein de l’équipe CRONE, département LAPS du laboratoire IMS
de Bordeaux (20% du temps) et au LRCS d’Amiens (10% du temps).
Je ne pourrais clore ces remerciements sans une pensée très personnelle à ma femme
Fanny qui m’a soutenu sans faillir durant toute cette thèse et particulièrement durant les
moments les plus pénibles. Je remercie aussi très chaleureusement les membres de ma famille
ainsi que Marie-Jeanne et Jacques pour leur accueil durant tous ces week-ends studieux
passés dans le Barrois. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour leur dire à quel point je
leur suis reconnaissant de tout ce qu’ils ont fait pour moi. Une pensée particulière va
également à mes amis Nicolas, David, Damien, Cédric, Sébastien, Pascal, Rémi, Alain et
Laurence, pour leurs soutiens et leurs encouragements.
Table des matières
CHAPITRE 4
MODELE D’ORDRE NON ENTIER DE LA BATTERIE .........................145
4.1 INTRODUCTION............................................................................................ 145
4.2 OPERATEURS DIFFERENTIELS NON ENTIERS ............................................. 146
4.2.1 Intégration non entière – Définition de Riemann-Liouville........................... 146
4.2.2 Dérivation non entière – Définition de Riemann-Liouville ........................... 148
4.2.3 Dérivation non entière – Définition de Grünwald-Letnikov.......................... 150
4.2.4 Transformation de Laplace............................................................................. 152
4.2.5 Caractérisation fréquentielle .......................................................................... 153
4.3 SYSTEMES LINEAIRES NON ENTIERS .......................................................... 155
4.3.1 Pseudo-représentation d’état des systèmes non entiers.................................. 156
4.3.2 Du système non entier à l’équation de diffusion............................................ 158
4.3.3 Méthodes directes de simulation d’un système non entier............................. 161
4.3.4 Méthodes indirectes de simulation d’un système non entier.......................... 163
4.4 IDENTIFICATION PAR MODELES NON ENTIERS .......................................... 167
4.4.1 Modèle non entier borné en fréquence........................................................... 168
4.4.2 Modèle non entier issu d’une décomposition modale.................................... 170
4.4.3 Algorithme non linéaire d’estimation à erreur de sortie ................................ 172
4.5 MODELISATION DE LA BATTERIE PLOMB .................................................. 174
4.5.1 Acquisition de données dans le domaine fréquentiel ..................................... 174
4.5.2 Acquisition de données dans le domaine temporel ........................................ 177
4.5.3 Modèles d’ordre non entier de la batterie plomb ........................................... 180
4.6 ESTIMATEURS D’ETAT DE CHARGE DE LA BATTERIE ................................ 185
4.6.1 Estimateur basé sur l’identification d’un modèle non entier.......................... 185
4.6.2 Estimateur basé sur la comparaison des signaux temporels........................... 189
4.7 INDICATEUR DE DEMARRABILITE DES VEHICULES ................................... 191
4.7.1 Vieillissement batterie et non démarrage ....................................................... 191
4.7.2 Démarrabilité et performance en puissance de la batterie.............................. 193
4.7.3 Modélisation de la batterie au démarrage ...................................................... 197
4.7.4 Résistance de la batterie au démarrage .......................................................... 199
4.8 CONCLUSION ............................................................................................... 201
CHAPITRE 5
ESTIMATION DE L’ETAT BATTERIE PAR INVALIDATION DE MODELE
..........................................................................................................203
5.1 INTRODUCTION............................................................................................ 203
5.2 CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE ................................................................ 204
5.2.1 Contexte ......................................................................................................... 204
5.2.2 Problématique................................................................................................. 205
5.3 MODELISATION DES SYSTEMES INCERTAINS ............................................. 206
5.3.1 Représentation LFT des systèmes incertains ................................................. 206
5.3.2 Algèbre des LFTs ........................................................................................... 207
5.3.3 Modélisation des incertitudes......................................................................... 209
5.4 ETAT DE L’ART DE L’INVALIDATION DE MODELE ..................................... 210
5.4.1 Invalidation de modèle dans le domaine fréquentiel...................................... 210
5.4.2 Invalidation de modèle dans le domaine temporel......................................... 212
Table des matières 11
ANNEXE F
INCERTITUDES DE MODELE NON STRUCTUREES................................................... 279
ANNEXE G
STABILITE ROBUSTE ............................................................................................... 283
ANNEXE H
OPTIMISATION CONVEXE : LE FORMALISME LMI............................................... 285
BIBLIOGRAPHIE ...............................................................................291
12 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Liste des abréviations
Les normes de plus en plus draconiennes imposées au secteur automobile, dans le but
de réduire les émissions de gaz polluants (CO2, NOx, …), obligent les constructeurs à
proposer des solutions substituant l’usage d’énergies fossiles au profit de l’énergie électrique.
A titre d’exemple, les salons automobiles ont présenté, ces dernières années, un nombre
croissant de véhicules hybrides ou électriques dont certains sont d’ores et déjà disponibles sur
le marché et accessibles au grand public (Toyota Prius). Dans ces véhicules, il est
indispensable de gérer au mieux l’énergie électrique stockée dans les batteries.
Pour toutes ces raisons, il est nécessaire de disposer d’estimateurs d’état batterie
embarqués performants. A l’heure actuelle, la majorité des solutions d’estimation de l’état
batterie disponibles sur le marché, n’intègre pas de manière fiable le problème du
vieillissement de l’organe. C’est dans un tel contexte que le groupe PSA Peugeot Citroën a
décidé de lancer une étude, sous la forme de la présente thèse, visant à intégrer le
vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile.
Dans un tel cadre de travail, l’objectif de la thèse était donc dans un premier temps
d’analyser, de comprendre et de caractériser les mécanismes de vieillissement affectant les
batteries de démarrage des véhicules actuels. Dans un second temps, l’objectif était
d’appliquer cette connaissance à la conception d’un estimateur d’état. Pour répondre à ces
objectifs, un certain nombre de travaux ont été menés et sont détaillés dans le présent
mémoire, comme indiqué dans ce qui suit.
Une validation des performances du modèle est effectuée à partir de différents essais
expérimentaux réalisés durant la thèse. Une telle modélisation est riche d’intérêts car elle
permet de relier les effets du vieillissement aux paramètres physiques de la batterie et par
conséquent, aux signaux électriques observés. Malheureusement, un tel modèle n’est pas
intégrable dans un calculateur automobile.
Les estimateurs et indicateur précédents ne répondent pas au cahier des charges initial
de suivi du degré de vieillissement de la batterie. C’est pour cela que le cinquième chapitre
propose un nouvel estimateur, utilisant le concept d’invalidation de modèle. La batterie est
alors considérée comme un système incertain, perturbé et caractérisé pour différentes valeurs
de résistance interne par un modèle nominal, un modèle d’incertitude et un modèle de bruit.
La résistance interne est en effet corrélée au vieillissement de la batterie. Une fois encore cette
méthode met en œuvre des outils logiciels non implantables dans un calculateur automobile.
Une version, certes plus pessimiste mais simplifiée, est finalement développée.
18 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Chapitre 1
1.1 Introduction
Depuis les expériences de Gaston Planté jusqu’à la batterie plomb étanche à
recombinaison de gaz, la batterie plomb n’a cessé d’évoluer, pour répondre aux besoins
industriels. En ce qui concerne les applications automobiles, ce sont les batteries de
démarrage qui sont majoritairement utilisées, même si la proportion des batteries étanches
devient de moins en moins négligeable. Compte tenu de la diversité des batteries équipant les
véhicules et dans un souci de simplification, notre étude s’est porté exclusivement sur la
batterie de taille L2 et de capacité 60Ah, à électrolyte liquide. Elle représente le plus gros
volume de batteries équipant les véhicules du groupe PSA Peugeot Citroën. Les éléments qui
la constituent, ainsi que ses caractéristiques électriques et ses modes de fonctionnement sont
détaillés dans ce chapitre.
Une synthèse des différents modèles de batterie plomb acide 12V, existants dans la
littérature, a été effectuée. Ces modèles sont tous destinés au diagnostic de l’état de charge des
batteries. La majorité d’entre eux permet de simuler efficacement le comportement de la
batterie dans le cadre de leur application spécifique (PV, UPS, …).
Pour finir, les solutions de diagnostic de l’état batterie sont étudiées. Hormis les
solutions à base de modèles, il existe de nombreux indicateurs physiques de l’état de la
batterie, dont la difficulté de mise en œuvre et la fiabilité diffèrent selon les cas. Les solutions
existantes sont présentées de manière précise mais non exhaustive, les travaux sur le sujet
étant très nombreux.
20 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
1.2 Historique
Cependant Volta ne comprit jamais qu’il fallait que des transformations chimiques se
produisent pour obtenir de l’électricité. Ce fut le rôle de ses successeurs qui réalisèrent des
électrolyses et s’aperçurent, après avoir déconnecté la pile, qu’ils pouvaient obtenir un
courant, bref et intense, en sens inverse du courant d’électrolyse, en connectant les bornes de
la cellule d’électrolyse. L’étude de ces « courants secondaires » préoccupa les savants pendant
la première moitié du XIXème siècle. En France, ils furent particulièrement étudiés par Antoine
Becquerel, inventeur de la pile « impolarisable » Zn / Zn nitrate // Cu nitrate / Cu en 1831,
perfectionnée en 1836 par Daniell, avec des ions sulfates non réductibles et commercialisée
jusqu’en 1900 environ. Toutefois, ces « courants secondaires » ne furent compris qu’après
l’établissement des lois de l’électrolyse par Faraday en 1834, mis à profit par Sir William
Groove pour réaliser, en 1839, la première pile à combustible. La pile Zn / H2SO4 // HNO3 /
Pt inventée en 1836 par Sir William Groove fut perfectionnée par Robert Bunsen en 1839
grâce à la mise au point de l’électrode de carbone sous la forme Zn / H2SO4 // HNO3 / C,
utilisée industriellement jusqu’à la mise en service de la dynamo, inventée par Zénobe
Gramme en 1868.
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 21
• le montage spiralé (figure 1.3), toujours utilisé de nos jours, pour obtenir de la
puissance,
• le plus conducteur des électrolytes aqueux, H2SO4 5M (5mol/l),
• des réactions réversibles aux électrodes, relativement rapides,
• des matières actives (MA) poreuses obtenues par corrosion du plomb et réduction des
oxydes formés.
Figure 1.3 - Premier modèle d’accumulateur électrique au plomb de Gaston PLANTE en 1859
22 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Gaston Planté utilisait des feuilles de plomb séparées par des feuilles de papier kraft
ou de minces feuilles de bois poreux. Les électrodes étaient à tour de rôle portées à un
potentiel positif, puis négatif, grâce à deux piles Bunsen en série. La plaque positive se
corrodait dans l’acide sulfurique en formant à sa surface PbSO4, puis PbO2. Soumise à un
potentiel négatif, elle formait ensuite en surface du plomb spongieux, puis du dihydrogène.
Gaston Planté alternait les séquences jusqu’à ce que la capacité lui paraisse devenue
suffisamment grande, ce qui se mesurait au temps passé avant qu’il ne se produise des
dégagements gazeux importants aux deux électrodes. Ainsi naquit la fabrication des batteries
d’accumulateurs « à plaques formées ». Les collecteurs de courant étaient en plomb, seul
matériau résistant à cette époque, non seulement à la corrosion provoquée par la tension
électrique élevée, mais aussi au dégagement de dioxygène contenant de l’ozone. Les batteries
de Gaston Planté (figure 1.4), à la différence des piles, avaient la propriété d’être
rechargeable. Elles furent utilisées pour l’alimentation d’arcs électriques pour l’éclairage et le
déclenchement électrique de tirs de mines [FAU06].
Long et coûteux, ce procédé fut amélioré en 1881 par Camille Fauré qui proposa
d’appliquer une pâte, composée de poudre de plomb partiellement oxydée PbO et d’acide
sulfurique, directement sur des lames de plomb et d’enrouler le tout dans un feutre. Ce
procédé eut pour effet d’augmenter la capacité. C’était le début de la production industrielle et
d’une époque où les innovations dans ce domaine allaient se multiplier. Sellon déposa, la
même année, un brevet sur un alliage de plomb-antimoine pour la fabrication les plaques.
L’alliage Pb-Sb, utilisé dans la fabrication des plombs d’imprimerie et des plombs de chasse,
beaucoup plus dur que le plomb pur, assurait la durabilité mécanique de l’ensemble.
Parallèlement, Volckmar remplaça la plaque de plomb formant le collecteur de courant par
une grille de plomb, facilitant ainsi l’empâtage [IND77].
A cette époque, la dynamo était née et les batteries au plomb ont commencé à être
utilisées comme moyen de stockage de l’électricité pour l’éclairage domestique, le télégraphe,
la signalisation des voies ferrées et progressivement la régulation et le secours d’énergie de la
traction électrique (métro), ainsi que pour la propulsion des sous-marins [FAU06].
Au début du XXème siècle, l’électrode tubulaire fut créée par Phillipart et Woodward.
Elle est constituée de tubes en fibres de verre ou de polyester (ou d’autres types de fibres
résistantes à l’acide) remplis de poudre d’oxyde de plomb et de minium (tétroxyde de plomb
de formule Pb3O4, hautement toxique) puis assemblés en parallèle pour former une plaque.
Un fil en alliage de plomb ou « épine » sert de collecteur de courant dans chaque tube
[LIN02]. En 1910, les principales caractéristiques de conception ainsi que l’interprétation des
réactions électrochimiques fondamentales de la cellule sont acquises.
Figure 1.5 – Exemple d’une batterie au plomb sans entretien de la marque VARTA
Les sous-marins militaires de type diesel nécessitent des batteries (figure 1.6) utilisées
en cyclage pour la propulsion. Ces batteries sont conçues avec des grilles de plomb allié sans
antimoine, ni arsenic, car la stibine (sulfure d’antimoine Sb2S3) et l’arsine (hydrogène arsénié
AsH3), produits en charge, sont inacceptables pour la santé du personnel en environnement
clos. De plus, l’antimoine favorise le dégagement de dihydrogène, particulièrement dangereux
dans les espaces confinés. C’est pourquoi, les militaires ont rapidement mis au point un
alliage Pb-Ca 0,8% à durcissement structural (métallurgie plus délicate) pour les grilles des
batteries de sous-marins [FAU06]. Leur corrosion produit PbSO4 et CaSO4 insoluble, en outre
Ca2+ ne peut être réduit en Ca à la plaque négative. Le mauvais contact à l’interface grille /
MA positive résultant de ce nouvel alliage a été résolu par l’addition d’étain (1 à 2%). Les
plaques (tubulaires ou planes) des batteries de sous-marins sont beaucoup plus grandes que
celles utilisées dans les batteries de traction avec plus de 60cm de large et 150cm de hauteur
[LIN02]. La capacité d’un élément est comprise entre 10000 et 12000Ah pour une masse de
500 à 600kg.
26 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Figure 1.7 – Exemple de batterie stationnaire munie de plaques positives tubulaires d’après [ROB07]
d’atteindre la plaque négative et d’y être réduit. Cette réaction évite ainsi, théoriquement, la
perte des gaz et finalement la perte d’eau.
Toutefois, pour que cette réaction se réalise pleinement, il importe que l’émission
d’oxygène soit modérée. Si le courant de charge est trop élevé, seule une fraction du
dioxygène est réduite. Puisque les batteries VRLA sont étanches, l’électrolyse provoque donc
une augmentation de la pression interne. C’est pourquoi, ces batteries sont toutes munies de
soupapes.
En 1971, sont apparues les batteries munies d’un séparateur appelé AGM (Adsorption
Glass Mat). Il s’agit de fibres de verre de différents diamètres et de fibres organiques entre
lesquelles les espaces ménagés sont tels que l’électrolyte peut s’y maintenir par capillarité. On
découvrira vingt ans plus tard que l’application d’un effort, normalement au plan des plaques
améliore sensiblement les performances des batteries VRLA munies d’AGM. L’ensemble
plaques-séparateurs est donc soumis à une pression latérale d’origine externe.
Figure 1.8 – Déformation relative (en %) de l’épaisseur initiale de séparateurs AJS et AGM
en fonction de la pression appliquée d’après [ROB07]
Les batteries de démarrage sont munies de plaques planes. Les plaques positives sont
contenues dans des séparateurs pochettes, afin d’éviter la chute de matière active (shedding),
aggravé par les chocs et les vibrations (on notera que les batteries destinées à des engins
travaillant dans des conditions difficiles sont munies de plaques tubulaires).
La batterie « sans entretien » s’est imposée, ces vingt dernières années, sur le marché
des batteries de démarrage. Cette dénomination signifie qu’il n’y a pas lieu d’ajouter de l’eau
durant la vie de la batterie. Il importe, pour en arriver là, de réduire l’électrolyse de cette
dernière et la formation de gaz qui en résulte. Cet objectif est atteint en remplaçant
l’antimoine de l’alliage de grille par un alliage ternaire Pb-Ca-Sn et en réglant soigneusement
le dispositif de charge à bord du véhicule, la tension en fin de charge étant limitée à 2,4V par
élément (valeur indicative).
Dans les véhicules du groupe PSA Peugeot Citroën, la mise en œuvre du concept
« Stop & Start » (STT), ne permet pas de conserver une batterie de démarrage classique. La
fonction STT consiste à couper le moteur lorsque le véhicule est à l’arrêt et à le relancer
lorsque le conducteur relâche la pédale de frein. Ce mode de fonctionnement sollicite
davantage la batterie de démarrage (plus grande profondeur de décharge), ce qui a pour
conséquence de fortement diminuer sa durée de vie. C’est pourquoi, la batterie de démarrage
est progressivement remplacée par la batterie VRLA, plus performante en cyclage mais
légèrement moins énergétique à iso-volume.
1.4.1 Connectique
La connectique est en plomb et assure la circulation des courants électriques (à
différencier des courants ioniques en solution) des plaques de chaque élément de la batterie
vers les bornes extérieures. Dans la batterie plomb, ce réseau électrique permet d’une part, la
mise en parallèle de plusieurs plaques positives et négatives au sein d’un même élément afin
d’assurer la demande de forts courants (comme lors d’un démarrage, par exemple) et d’autre
part, la mise en série de 6 éléments afin d’obtenir une tension de l’ordre de 12V.
1.4.3 Plaques
Les plaques positives et négatives sont constituées d’un collecteur de courant en
alliage de plomb, empâté de matières actives dont la préparation varie selon les constructeurs.
Le nombre de plaques peut varier selon les performances en énergie et en puissance attendues.
Il existe deux formes de collecteur de courant réalisées selon les procédés « métal
déployé » ou « coulé gravité ». Les alliages les plus utilisés sont les alliages Pb/Sb (tableau
1.1) ou Pb/Ca/Sn (tableau 1.2).
Les matières actives sont élaborées selon le procédé Faure (tableau 1.3). Ce procédé
comprend de nombreuses étapes tels que la synthèse de PbO à partir du plomb métallique, le
malaxage, l’empâtage, le mûrissage, l’imbibition et la dernière étape, appelée formation, qui
mène aux matières actives à l’état chargée PbO2 et Pb respectivement présentes aux plaques
positives et négatives.
La matière active positive non chargée peut contenir majoritairement deux matériaux :
le sulfate de plomb dit tribasique (3PbO.PbSO4.H2O) ou le sulfate de plomb dit tétrabasique
(4PbO.PbSO4) [GRU04]. Leur formation dépend de la température et du degré d’hygrométrie
lors de l’étape de fabrication dite de mûrissage. Ces deux matériaux présentent des
morphologies totalement différentes qui influent par effet mémoire sur la porosité de
l’électrode une fois chargée.
1.4.4 Electrolyte
L’électrolyte est une solution d’acide sulfurique (H2SO4) concentré dont les densités
varient selon le climat mais aussi le fabriquant (d = 1,23 à 1,28kg/l). Son rôle est double, il
génère le potentiel d’électrode et assure le transport de l’électricité par conduction ionique.
1.4.5 Séparateur
Pour des raisons d’encombrement et de réduction de la résistance interne de la
batterie, les plaques positives et négatives sont très proches les unes des autres (quelques
millimètres). L’isolation galvanique entre les plaques est assurée par un séparateur de type
pochette en polyéthylène poreux (diamètre des pores < 1µm) isolant, permettant le transfert
des ions et évitant tout risque de court-circuit. Les propriétés d’un séparateur sont les
suivantes :
Vue extérieure
Vue intérieure
Remarque 1.1 Les valeurs de seuil de densité et d’état de charge notées respectivement x et y
dans le tableau 1.4 peuvent être calibrés selon la zone de virage de couleur recherchée.
Cet indicateur est fiable, essentiellement sur une batterie neuve ou peu usagée,
lorsqu’elle est utilisée dans un véhicule, en raison des vibrations générées par ce dernier. Le
principal inconvénient de cet indicateur est sa grande sensibilité à la stratification de
l’électrolyte. En effet, la stratification de l’électrolyte conduit à une panne bien connue des
sites de production du groupe PSA où l’on peut observer des batteries neuves chargées dont la
tension est proche de 13V mais pour laquelle l’ « œil magique » (surnom de l’hydromètre) est
noir. Le constructeur recommande donc, dans ce cas, d’effectuer une recharge de la batterie
jusqu’à l’électrolyse (légère surcharge) pour créer des bulles d’air qui brassent l’électrolyte et
le rendent plus homogène.
1
Pb + PbO 2 + 2HSO 4− + 2H 3O + F 2PbSO 4 + 4H 2O , (1.4)
2
1
Pb + PbO 2 + 2H 2SO 4 F 2PbSO 4 + 2H 2O . (1.5)
2
Comme on peut le constater au travers de la réaction (1.4), l’électrolyte prend part aux
processus électrochimiques. Il s’agit d’une solution aqueuse d’acide sulfurique dont la
concentration évolue lors de l’utilisation de l’accumulateur (annexe A). Ceci implique, donc,
qu’intrinsèquement l’électrolyte peut limiter la quantité d’électricité délivrée par
l’accumulateur. Celle-ci est donnée par la formule :
F [H 2SO 4 ]
Ce = , (1.6)
3600
RT aHSO4− aH 3O +
E = E0 + ln , (1.7)
F aH2 2 O
dans laquelle R désigne la constante des gaz parfaits (R = 8,3143 J/K/mol), ai l’activité de
l’espèce i présente en solution et E 0 la force électromotrice standard de l’accumulateur.
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 35
2.2
2.15
2.1
1.95
1.9
1.85
1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3 1.35
Masse volumique de l'acide sulfurique à 25°C (g.cm -3)
La figure 1.12, obtenue à partir des valeurs de [IND77], illustre les résultats de ce
calcul, présenté en fonction de la densité d ou masse volumique de l’acide sulfurique. La
linéarisation des résultats expérimentaux de cette figure donne la formule empirique suivante :
E = d + 0,84 . (1.8)
1.6.2 Capacité
La capacité massique théorique d’un matériau d’électrode, notée Cm (en Ah/kg), est
donnée par la formule :
1000 n F
Cm = , (1.10)
3600 M
Cm+ Cm−
Ca = + , (1.11)
Cm + Cm−
En pratique, cette valeur n’est jamais atteinte car il faut naturellement tenir compte de
la masse de l’électrolyte, mais aussi de celle des autres constituants de la batterie (collecteurs
en plomb, séparateurs, bac, etc.), qui représente souvent 25% du poids total de la batterie. Un
autre facteur grevant la capacité est le rendement d’utilisation de la MA. En effet, les matières
actives ne peuvent être déchargées totalement, en raison du caractère isolant du PbSO4. Ainsi,
le rendement d’utilisation des matières actives excède rarement 50%.
• pour les batteries de traction, la capacité nominale notée C5 est définie selon un régime
de décharge de 5 heures (C/5) ;
• pour les batteries stationnaires, la capacité nominale notée C10 est définie selon un
régime de décharge de 10 heures (C/10) ;
• pour les batteries de démarrage, la capacité nominale notée C20 est définie selon un
régime de décharge de 20 heures (C/20).
1.6.3 Energie
L’énergie W d’une batterie peut être définie en termes d’énergie massique ou
d’énergie volumique. L’énergie massique théorique de l’accumulateur au plomb (en Wh/kg)
peut être calculée à partir de la formule suivante :
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 37
2 FE 0
W= , (1.12)
M Pb + M PbO2 + 2M H 2 SO4
Cependant, il faut noter que l’acide sulfurique n’est pas utilisable sans eau. Dans
l’accumulateur chargé, la concentration en acide sulfurique est 5M. Par conséquent, 2 moles
d’acide sulfurique sont contenues dans un volume d’électrolyte de 0,4l. L’électrolyte ayant
une masse volumique de 1,29kg/l (soit 520g pour 0,4l), cela donne une nouvelle valeur de
l’énergie massique égale à 111Wh/kg.
1.6.4 Puissance
Les batteries au plomb sont réputées pour être des batteries de puissance. Cependant,
leur puissance dépend de facteurs tels que :
Figure 1.13 – Comparaison des conductivités de trois types de grille issue des travaux de [YAM05]
14 12.6
10 Polarisation : U – E 12.2
Tension batterie, U (V)
Tension batterie, U (V)
Interpolation
logarithmique
8 12
6 11.8
4 11.6
2 11.4
0 11.2
0 500 1000 1500 2000 2500 0 1 2
10 10 10
Courant batterie, I (A) Courant batterie, I (A)
Figure 1.14 – Evolution de la tension d’une batterie Pb de 60Ah en fonction du courant (à gauche),
obtenue à partir d’essais expérimentaux (trait plein) et d’une extrapolation (trait pointillé) et
zoom sur l’évolution logarithmique de la tension en fonction des faibles courants (à droite)
Si l’on utilise la batterie à fort courant, il est possible de la caractériser, comme tout
électromoteur, par son modèle équivalent de Thévenin, défini en convention générateur par
l’expression suivante :
U = E − RI . (1.13)
Ainsi, la puissance fournie par la batterie au circuit auquel elle est reliée est la
puissance électrique, notée P :
P = UI , (1.14)
Le bilan des puissances mises en jeu dans la batterie fait intervenir la puissance
chimique, notée PC , ainsi que la puissance dissipée par effet Joule, notée PJ :
⎧ PC = EI
PC = P + PJ avec ⎨ . (1.15)
⎩ PJ = RI
2
Le bilan des puissances (1.15) nous permet d’exprimer la puissance électrique sous
une forme faisant apparaître sa dépendance vis-à-vis du courant :
P = PC − PJ = EI − RI 2 , (1.16)
⎧I = 0
⎪
P=0 ⇔ ⎨ E. (1.17)
⎪⎩ I = R
E
I= , (1.18)
2R
E
U= , (1.19)
2
ce qui donne :
E2
Pmax = . (1.20)
4R
30 1
Puissance chimique
0.9
Puissance électrique
25 Puissance dissipée par effet Joule 0.8
0.7
Puissance batterie, P (kW)
20
Rendement batterie η
0.6
15 0.5
0.4
10
0.3
0.2
5
0.1
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 0 500 1000 1500 2000 2500
Courant batterie, I (A) Courant batterie, I (A)
Figure 1.15 – Bilan des puissances (à gauche) et rendement (à droite) d’une batterie SLI (60Ah) obtenus à
partir d’essais expérimentaux (trait plein) et extrapolée par calcul (trait pointillé)
Le bilan des puissances de la figure 1.15 à gauche confirme notre bilan théorique. Il
montre notamment que la puissance électrique est maximale lorsqu’elle est égale à la
puissance dissipée par effet Joule. La batterie débite alors sur une impédance égale à sa
résistance interne. En pratique, il est recommandé de veiller à ce que la tension de la batterie
ne soit pas inférieure à 3E/4. En effet, au-delà de cette valeur de polarisation, le rendement η
devient médiocre (figure 1.15 à droite) et l’élévation de la température risque d’endommager
la batterie. Il est important d’ajouter que la puissance d’une batterie diminue quand son état de
charge diminue, car sa résistance interne augmente. De plus, la puissance est proportionnelle à
la surface active des plaques. Dans la littérature, la puissance massique des batteries au plomb
s’évalue entre 250 et 350W/kg.
1.7 Fonctionnement
Ce paragraphe rappelle les réactions principales intervenant lors du fonctionnement de
la batterie, ainsi que les réactions parasites qui y sont naturellement associés. Il fait apparaître
notamment l’impact de la température et du régime de courant sur le fonctionnement de la
batterie en décharge. De plus, différents modes de charge sont présentés afin de montrer les
avantages et les inconvénients de chacun d’eux.
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 41
1.7.1 Décharge
Durant la décharge, l’acide sulfurique réagit avec le dioxyde de plomb à l’électrode
positive (cathode en décharge). Il en résulte la production de sulfate de plomb et d’eau. Le
plomb passe de l’état d’oxydation +IV à +II :
A l’inverse, lors d’une décharge à fort régime, la matière active est utilisée de manière
quasi uniforme mais superficiellement. En effet, la formation de sulfate de plomb diminue
fortement la porosité des électrodes, créant ainsi une barrière à la diffusion de l’acide
sulfurique au sein de la matière active. Néanmoins, une batterie déchargée à régime élevé
conserve une partie de son énergie. Après un temps de repos permettant la diffusion de l’acide
sulfurique dans les matières actives, le reste de la capacité pourra être récupéré, à régime plus
faible cependant.
42 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Figure 1.16 – Caractéristique tension-capacité d’un accumulateur au plomb d’une capacité nominale de 100Ah
d’après [ROB07]
L’impact du régime de décharge d’une batterie sur sa capacité disponible est illustré à
la figure 1.16. Ce phénomène est caractérisé depuis 1897 par la loi de Peukert :
I nT = k , (1.24)
Figure 1.17 – Caractéristiques capacité – régime de décharge en heures d’une batterie de démarrage (SLI)
à différentes température d’après [ROB07]
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 43
1.7.2 Charge
A l’inverse de la décharge, les matières actives positives et négatives qui ont été
transformées en sulfate de plomb réagissent peu à peu, pour redevenir respectivement du
dioxyde de plomb à l’anode et du plomb spongieux à la cathode. La réaction chimique globale
intervenant aux électrodes lors de la charge peut se résumer à la relation suivante :
Figure 1.19 – Caractéristique de charge galvanostatique en régime C/20 d’une batterie de démarrage (60Ah)
Cette procédure de charge présente donc des inconvénients. Elle est longue et accélère
la corrosion des grilles positives. Cela étant, l’électrolyse de l’eau provoque l’émission de
bulles de gaz permettant l’homogénéisation de l’électrolyte et s’opposant au phénomène de
stratification. Bien entendu, le courant de charge peut être plus intense. Mais dans ce cas, plus
le courant est intense, plus la capacité disponible à U = 14,4V diminue et plus le coefficient
de charge augmente.
Figure 1.20 – Caractéristique de charge galvanostatique par paliers d’une batterie de démarrage (C20 = 60Ah)
Figure 1.21 – Caractéristique de charge potentiostatique d’une batterie de démarrage (C20 = 60Ah)
particulièrement intenses, si bien que les chargeurs doivent être munis d’une limitation en
courant. La charge débute donc sous courant constant, la tension, croissante, étant inférieure à
14,4V. Quand celle-ci atteint 14,4V, la charge se poursuit à tension constante, tandis que le
courant décroît. Le coefficient de charge, rapport de la quantité d’électricité fournie à celle
stockée, est environ égal 1.
Cette procédure de charge présente cependant des inconvénients. Elle est longue et
l’absence d’électrolyse ne permet pas l’homogénéisation de l’électrolyte. Bien entendu, la
limitation en courant du chargeur peut être plus élevée, mais cela ne fait gagner que quelques
heures. C’est cette procédure que l’on retrouve dans les véhicules automobiles lorsque la
batterie est rechargée par l’alternateur.
Figure 1.22 – Caractéristiques IU et IUI de charge d’une batterie de démarrage (C20 = 60Ah)
La durée des différentes charges qui viennent d’être décrites s’étend de plus de 12h à
plus de 24h. Elle est peu adaptée à la journée de travail, habituellement fondée sur des
séquences de 8h. On observe dans les exemples précédents que la charge galvanostatique par
paliers est la plus brève (plus de 12h) et que, dans le cas de la charge IU, un état de charge de
95% est atteint au bout de 5h. La charge de type IUI exploite ces deux avantages. Elle se
distingue de la charge IU par la mise en œuvre d’une ultime phase à courant constant
accélérant la fin de charge. Ce courant, noté I2 sur la figure 1.22, est supérieur à celui associé
à la charge à tension constante. On observe alors une augmentation de la tension et un
dégagement gazeux résultant de l’électrolyse. Un coefficient de charge de l’ordre de 1,1 à 1,2
est atteint au bout de 2h de ce régime. L’intérêt de la charge IUI est évidemment la rapidité de
la charge qui s’effectue en seulement 8h.
1.7.3 Autodécharge
Une batterie au repos (à courant nul), même débranchée, se décharge. Ce phénomène
est appelé autodécharge. Nous allons voir dans ce qui suit comment la batterie se décharge
alors que les électrodes positives et négatives sont isolées.
Considérons l’échelle de potentiels standards tracée sur la figure 1.23. Entre les
valeurs notées E+0 = 1,690V et E−0 = −0,353V , correspondant respectivement à chacune des
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 47
1
O 2 + 2H 3O + + 2e − F 3H 2O , (1.26)
2
2H 3O + + 2e − F H 2 + 2H 2O . (1.27)
Nous avons porté sur la figure 1.23 les réactions (1.2) et (1.3) aux électrodes, ainsi que
(1.26) et (1.27). En l’absence de courant extérieur, les réactions (1.2) et (1.26) peuvent se
produire simultanément, de gauche à droite, à la plaque positive, les espèces intervenant et les
valeurs des potentiels standards autorisant le processus, tandis que pour les mêmes raisons, les
réactions (1.3) et (1.27) ont lieu à la plaque négative. Ainsi donc, l’accumulateur, (supposé)
au repos, en réalité se décharge, provoquant un dégagement de dioxygène à l’électrode
positive et un dégagement de dihydrogène à l’électrode négative. Ce phénomène constitue
l’autodécharge de l’accumulateur au plomb. Est-ce à dire que ce dernier ne peut demeurer à
l’état chargé ? Les considérations qui suivent, où intervient la cinétique des processus,
apportent à cette interrogation une réponse nuancée.
48 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
L’accumulateur étant en circuit ouvert, l’électrode positive est le siège des réactions
(1.2) et (1.26), dont les caractéristiques intensité-potentiel sont représentées à la figure 1.24.
D’après l’allure de ces courbes, il existe une valeur unique du potentiel, pour laquelle le
courant associé à la réaction d’oxydation (1.26) est de même intensité que celui associé à la
réaction de réduction (1.2). Ce potentiel, noté EM0 et appelé « potentiel mixte », est distinct du
potentiel à courant nul, déduit pour la réaction (1.2) de l’équation de Nernst. Le potentiel de
l’électrode se fixe à cette valeur tandis que les réactions (1.2) et (1.26) se développent de
gauche à droite, selon une cinétique imposée par le courant d’autodécharge. Dans ces
conditions, la cinétique de décomposition de l’eau est, en fait, très lente (ou les surtensions,
associées au dégagement de dioxygène, élevées), si bien que la caractéristique intensité-
potentiel associée à la réaction (1.26) est beaucoup plus proche, sur un large intervalle de
potentiels, de l’axe des abscisses, qu’il n’apparaît sur la figure 1.24. En conséquence, le
potentiel mixte est proche du potentiel d’équilibre associé à la réaction (1.2) et le courant
résultant de l’échange d’électrons entre les deux réactions (1.2) et (1.26), très peu intense. Des
conclusions semblables valent pour l’électrode négative. Il apparaît donc que la force
électromotrice de l’accumulateur est la différence apparaissant entre les deux potentiels
mixtes, l’écart par rapport à la valeur calculée à partir de l’équation de Nernst est très faible,
voire négligeable.
On notera enfin que le processus d’autodécharge est plus lent à l’électrode positive
qu’à l’électrode négative. Le dégagement gazeux résultant de l’autodécharge est donc surtout
constitué d’hydrogène. D’une façon générale, les cinétiques d’autodécharge propres à chaque
électrode dépendent de la température, du volume et de la concentration de l’électrolyte, de
l’âge de l’accumulateur, enfin de divers additifs, notamment dans les alliages de grille. Tel est
le cas de l’antimoine, introduit dans les grilles positives parce qu’il facilite leur métallurgie et
améliore les performances de l’accumulateur en cyclage. On observe en effet, qu’en présence
d’antimoine, les grains de PbO2 se rassemblent en gros édifices qui se maintiennent bien au
sein de la plaque. Mais l’on a également observé que l’antimoine favorise l’autodécharge. La
corrosion des grilles positives libère cet élément qui passe en solution sous forme d’ions Sb2+.
Ces ions migrent vers la plaque négative où ils sont réduits. Or, la surtension de l’hydrogène
sur l’antimoine est faible, si bien que la cinétique de l’autodécharge à la plaque négative est
sensiblement augmentée. La plaque ne peut être maintenue chargée tandis que le dégagement
d’hydrogène s’accompagne d’une importante consommation d’eau. En conséquence,
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 49
aujourd’hui, le taux d’antimoine dans l’alliage de grille positif dépend de l’utilisation prévue
de l’accumulateur. D’une façon générale, il est fait en sorte que l’autodécharge demeure un
phénomène de peu d’importance. La tendance actuelle est l’abandon de l’antimoine dans le
cas de batteries destinées à un usage stationnaire ou automobile et son maintien quand il s’agit
de batteries pour la traction lourde [ROB07].
Les valeurs d’autodécharge sont très variables selon les auteurs : 1 à 15% par mois
pour une température d’environ 20°C. Une augmentation de la température de 10°C induit un
doublement de la vitesse d’autodécharge. Dans le tableau 1.5 sont indiqués les taux
d’autodécharge mensuels des batteries plomb automobile (à électrolyte liquide) en fonction
du mois de l’année, à partir des températures moyennes relevées en Europe tempérée (entre
les mers Baltique et Méditerranée). Ces données ont été définies à partir d’informations
obtenues auprès des principaux fabricants de batteries automobiles.
Tableau 1.5 – Valeurs mensuelles d’autodécharge de la batterie plomb automobile en Europe tempérée
(source PSA)
pour évaluer les performances énergétiques de la batterie, initialement sur la base d’un simple
comptage ampérométrique.
t
Cdisp = C0 + ∫ i (τ )dτ . (1.28)
0
Comme cela a été expliqué au paragraphe 1.7.1, la capacité C d’une batterie est définie
non seulement pour un courant I donné (loi de Peukert) mais aussi pour une température T
donnée. C’est pourquoi, de nombreux travaux, [BUO87], [GIG88], [GIG90], [GIG92],
[CER00], [BAR02], proposent une expression de la capacité disponible pour I et T constants :
ε
⎛ T ⎞
K C C ∗ ⎜1 − ⎟
⎜ T ⎟
Cdisp (I , T ) = ⎝ f ⎠
δ , (1.29)
⎛ I ⎞
1 + (K C − 1) ⎜ ∗ ⎟
⎝I ⎠
Etant donné que le courant n’est pas constant dans toutes les applications, l’évaluation
de la capacité disponible n’est donc pas chose aisée.
Tout ceci nous amène à définir, pour cette étude, différentes notions.
Définition 1.1 Soit Cdisp la capacité disponible et Cnom la capacité nominale de la batterie.
L’état de charge d’une batterie neuve, noté SOC (State Of Charge), est défini comme le
rapport de la capacité disponible sur la capacité nominale :
Cdisp
SOC = . (1.30)
Cnom
Cependant, la définition 1.1 n’est qu’une définition restreinte de l’état de charge car
son application à une batterie usagée fournit une information erronée. En effet, le
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 51
La notion de capacité maximale Cmax est donc introduite pour rendre compte de la
baisse de capacité d’une batterie usagée :
La définition du concept d’état de charge peut ainsi être généralisée à l’ensemble des
batteries, et en particulier aux batteries neuves (Cmax = Cnom ) . Cependant, dans le cas des
batteries neuves, il n’est pas rare que la capacité maximale soit supérieure à la capacité
nominale.
Définition 1.2 Soit Cdisp la capacité disponible et Cmax la capacité maximale de la batterie.
L’état de charge d’une batterie, noté SOC (State Of Charge), est défini comme le rapport de
la capacité disponible sur la capacité maximale :
Cdisp
SOC = . (1.32)
Cmax
Fortement corrélée au SOC, la profondeur de décharge, notée DOD, est aussi une
indication très importante. La durée de vie d’une batterie en cyclage, par exemple, est souvent
donnée en fonction de cette indication (figure 2.1).
Définition 1.3 Soit Cdisp la capacité disponible et Cmax la capacité maximale de la batterie. La
profondeur de décharge d’une batterie, noté DOD (Depth Of Discharge), est défini comme
suit :
Cdisp
DOD = 1 − = 1 − SOC . (1.33)
Cmax
Définition 1.4 Soit Cmax la capacité maximale et Cnom la capacité nominale de la batterie.
L’état de santé relatif à la capacité d’une batterie, noté SOH (State Of Health) ou SOHC, est
défini comme le rapport de la capacité maximale sur la capacité nominale :
Cmax
SOH C = . (1.34)
Cnom
Définition 1.5 Soit Cdisp la capacité disponible et Cnom la capacité nominale de la batterie.
L’état de fonctionnement relatif à la capacité d’une batterie, noté SOF (State Of Function) ou
SOFC, est défini comme le rapport de la capacité disponible sur la capacité nominale :
Cdisp
SOFC = = SOC × SOH C . (1.35)
Cnom
Afin d’illustrer les définitions précédemment établies, un exemple concret du rôle des
états relatifs à la capacité est présenté à la figure 1.25, à partir d’essais expérimentaux réalisés
sur une batterie neuve et une batterie vieillie. Outre la différence d’évolution des tensions
respectives de ces deux batteries, les états sont aussi bien différents d’une batterie à l’autre.
Ainsi, le SOC est toujours compris entre 0 et 1 dans les deux cas mais possède une pente
différente, selon les cas, due à la différence de capacité maximale. Cette dernière est
notamment visible au niveau du SOH. Le SOF et le SOC se confondent à l’état neuf, mais
diffèrent lorsque la batterie est usagée. Leur pente reste toutefois constante puisque le régime
de décharge reste inchangé dans les deux cas.
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 53
13.5
batterie neuve SOC = SOF batterie neuve
1
batterie usagée SOC batterie usagée
13
SOF batterie usagée
SOH batterie neuve
0.8
12.5 SOH batterie usagée
Tension, u (V)
0.6
Etat batterie
12
11.5 0.4
11
0.2
10.5
0
10
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Temps, t (h) Temps, t (h)
Figure 1.25 – Illustration des états relatifs à la capacité de deux batteries de 60Ah durant une décharge à C/20
Dans le cas des batteries neuves, il n’est pas rare que la capacité déchargée lors des
premières utilisations soit supérieure à la capacité nominale. Cependant, le SOC, le DOD, le
SOH et le SOF ne peuvent pas être inférieurs à zéro ou supérieurs à un, puisqu’il s’agit de
grandeurs normalisées. C’est pourquoi, à la figure 1.25, les valeurs de SOC et de SOF de la
batterie neuve restent nulles au-delà de 20h.
P u
SOFP = = . (1.36)
Préf E − Ri
54 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
13 6
12.5
5
12 batterie neuve
batterie usagée
11.5 4
Puissance, P (kW)
batterie neuve
Tension, u (V)
11 batterie usagée
3
10.5
10 2
9.5
1
9
8.5 0
0 50 100 150 200 250 300 0 50 100 150 200 250 300
Temps, t (ms) Temps, t (ms)
600 1
500
batterie neuve
batterie usagée
400 0.95
Courant, i (A)
SOFP
300
batterie neuve
batterie usagée
200 0.9
100
0 0.85
0 50 100 150 200 250 300 0 50 100 150 200 250 300
Temps, t (ms) Temps, t (ms)
Figure 1.26 – Illustration de l’état de fonctionnement relatif à la puissance de deux batteries de 60Ah
lors d’une impulsion de courant de 500A durant 300ms à 25°C
Afin d’illustrer la définition du SOFP, un exemple concret du rôle de cet état relatif à
la puissance est présenté à la figure 1.26, dans le cas d’une impulsion de courant (500A durant
300ms). Fort heureusement, les valeurs de la force électromotrice E et de la résistance R de la
batterie neuve ont déjà été identifiées au paragraphe 1.6.4. Le calcul du SOFP peut donc être
directement effectué et fournir une évaluation des performances en puissance de la batterie
par rapport à la puissance de référence, calculée à partir du modèle de Thévenin. Il est tout à
fait naturel que la valeur du SOFP baisse, même pour la batterie neuve, car la puissance de
référence correspond à des conditions d’utilisation proche des conditions d’équilibre de la
batterie (t = 0). Cependant, dans le cas de la batterie usagée, qui est la même que celle ayant
servi pour les essais de la figure 1.25, cette baisse est plus importante avec déjà 8% d’écart
entre la batterie neuve et la batterie usagée à t = 300ms.
fiable la batterie sur une large gamme de sollicitations sont les modèles électrochimiques
abordés au chapitre 3. Plus complexe, ces derniers n’ont pas vocation à être implantés dans
des stratégies de gestion.
L’utilisation d’un réseau de neurones pour la détermination du SOC est présentée dans
les travaux de [EHR00] et [PIL01]. Puisque les réseaux de neurones établissent une relation
entre des données d’entrée/sortie de toute sorte, cette méthode peut être utilisée pour tous les
types de batteries, quel que soit leur état, et toutes les applications. Cependant, des données
d’apprentissage (courant, tension, température et référence de SOC) sont nécessaires. Lors de
la phase dite d’ « apprentissage », les facteurs de pondération (poids synaptiques et biais) du
réseau de neurones sont définis. Lors de la phase d’utilisation, les mesures de tension,
courant, température ainsi que la valeur initiale de SOC constituent les données d’entrée et le
SOC est récupéré en sortie. Les erreurs obtenues en sortie du réseau sont majoritairement
imputables aux données et à la méthode d’apprentissage.
bouclé à 3 couches. L’apprentissage a été effectué selon l’algorithme PSO (Particle Swarm
Optimisation) jugé, par les auteurs, plus efficace que l’algorithme BP (Back Propagation)
classique. Les résultats affichent une erreur inférieure à 5% pour la plupart des données
enregistrées. Cet estimateur peut facilement être intégré dans un microprocesseur bas coût
contenu dans les systèmes automobiles en raison de son architecture simple.
• une règle de base décrivant la relation entre les variables d’entrée et de sortie ;
• une base de données qui définit les fonctions d’appartenance ;
• un mécanisme de raisonnement qui exécute la procédure d’inférence (interprétation) ;
• une transformation de la sortie floue en une valeur de sortie précise.
Figure 1.28 – Modèle de batterie utilisant une chaîne de Markov et ses probabilités de transition
d’après [RAO05]
i(t ) L Rl
σ
R W =
sn
W
u (t )
Figure 1.29 – Modèle de Randles
Le modèle électrique le plus célèbre, et sans aucun doute le plus utilisé, est le modèle
de Randles (figure 1.29). Sa structure sert le plus souvent de base aux modèles précédemment
cités et ses paramètres peuvent être déterminés par spectroscopie d’impédance. Le modèle
dynamique obtenu par [MAU97] à partir de spectroscopies d’impédance à différents niveaux
de courant permet de simuler la batterie avec une erreur moyenne de l’ordre de 0,2%.
Cependant, les travaux de [KAR02] vont plus loin en prenant en compte la composante
continue du signal de courant utilisé pour la spectroscopie d’impédance et la non linéarité
qu’il constitue pour le système. De plus, une attention particulière est apportée à l’évolution
des valeurs des paramètres (électriques) du modèle et celles des paramètres internes de la
batterie (cinétique de transfert de charge, double couche électrique, limitation du transport,
porosité des électrodes) en fonction de l’état de charge et du vieillissement.
L’analyse des réponses fréquentielles des batteries VRLA excitées à l’aide d’un bruit
pseudo-aléatoire permet d’obtenir un modèle utilisable comme outil de diagnostic [CEU03].
Mais ce modèle nécessite tout de même au moins une décharge de la batterie. Concernant la
surcharge des batteries VRLA/AGM, [THE02] propose une solution en complément des
modèles existants. Il s’agit d’un modèle d’impédance décrivant l’accroissement et
l’appauvrissement des espèces en solution, prenant notamment en considération le dégazage
et la recombinaison de l’oxygène.
⎛ Q ⎞ −1
E = Es − K ⎜⎜ ⎟⎟ i − N i + Ae − BQ i t , (1.37)
⎝ Q − it ⎠
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 59
Les modèles présentés au tableau 1.6 sont généralement intégrés dans des solutions de
diagnostic batterie (SOC, SOH et éventuellement SOF). Cependant, ce sont les modèles
électriques et empiriques qui constituent la grande majorité des modèles embarqués dans les
solutions vendues pour les applications SLI, HEV et EV. Cette prédominance est
principalement due à la structure de ces modèles, proche des équations caractérisant les
phénomènes physiques mis en œuvre dans la batterie.
Pour simuler de manière fiable la batterie sur une large gamme de sollicitations, il
existe des modèles performants : les modèles électrochimiques. Complexes et difficilement
exploitables en temps réel, ces modèles sont abordés au chapitre 3.
60 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
1.10.1 Coulométrie
La coulométrie consiste à comptabiliser les charges que l’on extrait ou injecte dans la
batterie. C’est l’une des méthodes les plus fiables et les plus utilisées pour l’estimation de
l’état de charge [LEP98]. Puisque les capacités chargées et déchargées sont respectivement
liées aux courants fournis et extraits, les charges entrantes et sortantes sont comptabilisées par
une intégration du courant en fonction du temps. Ainsi, le SOC peut être calculé directement
par la relation suivante :
∫ (i − i ) dτ ,
1
SOC = SOC0 + p (1.38)
Cnom 0
Cependant, cette méthode a deux inconvénients. D’une part, outre l’erreur de mesure,
l’intégration numérique du courant implique une erreur dépendante de la période
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 61
⎛ u − un T − Tn ⎞ ⎛u K ⎞
i p = i0 exp⎜⎜ − K2 ⎟⎟ avec i0 = K 0 exp⎜⎜ n − 2 ⎟⎟ , (1.39)
⎝ K 1 T Tn ⎠ ⎝ K1 Tn ⎠
où K0, K1, K2 sont des constantes, un une tension nominale et Tn une température nominale.
Les valeurs de tension et de température nominales correspondent à des conditions standard
d’utilisation.
En conclusion, lorsque l’on dispose d’un capteur de courant, la coulométrie est un bon
indicateur de la capacité disponible de la batterie. La fiabilité de cette information dépend
toutefois de nombreux facteurs (précision de la mesure, état de charge initial, régime de
fonctionnement). De plus, une mise à jour de l’état de charge doit être effectuée
régulièrement.
des pores des électrodes peut potentiellement être une source d’erreurs (diffusion lente des
ions) : plus le régime de courant est élevé plus l’erreur est importante (loi de Peukert).
Tableau 1.7 – Corrélation entre état de charge, profondeur de décharge, densité de l’électrolyte et tension à
vide d’une batterie plomb-acide neuve
Une technique très originale, développée par General Electric dans les années 1980
[WEI82], permet d’estimer l’état de charge d’une batterie au moyen d’un capteur d’humidité.
Ce dernier est enveloppé d’une membrane imperméable à l’électrolyte, mais perméable à la
vapeur d’eau. Cette technique fournit des résultats reproductibles à ±10%, moyennant un
temps de stabilisation très long (3 à 30min) et une température constante.
erronée si la durée de repos de la batterie n’est pas suffisante. En effet, pour assurer la fiabilité
de cet indicateur, il importe que la batterie reste en circuit ouvert durant plusieurs heures.
L’application de cette technique aux batteries VRLA par [PAS00] a permis, en outre,
d’analyser l’impact des conditions d’utilisation de la batterie sur le coup de fouet (profondeur
de la précédente décharge, tension et durée de la charge). Ainsi, il semblerait que la
profondeur de décharge ait une influence sur la courbure du coup de fouet.
64 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Le fait que le coup de fouet puisse être observé, seulement si la batterie est
entièrement chargée, est trop contraignant pour la plupart des applications. Toutefois, pour
des courants de décharge constants et à iso-température, cet indicateur reste avantageux,
notamment pour les systèmes de batteries stationnaires, utilisés dans les télécommunications
[PIL01].
Une étude récente [DEL05] montre qu’une fois que la batterie est pleinement chargée,
le coup de fouet apparaît non seulement si on la décharge, mais aussi si on la surcharge. Le
coup de fouet serait dû à un problème de transport de masse dans les pores lié à la texture des
électrodes. Les résultats obtenus montrent que le coup de fouet n’est pas adapté au diagnostic
du SOC et du SOH des batteries soumises à des cyclages irréguliers (PV). De plus, sa grande
sensibilité à la température et au régime de décharge ne le positionne pas parmi les indicateurs
les plus performants pour estimer l’état des batteries au plomb.
Figure 1.31 – Spectroscopie d’impédance effectuée sur une batterie faible capacité 6V – 7Ah neuve
chargée (à gauche) et déchargée (à droite) d’après [KED77]
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 65
Bien entendu, ces gammes de fréquences peuvent fluctuer d’une batterie à une autre.
La température influe sur les valeurs d’impédance. Par conséquent, il est nécessaire de
contrôler la température, si l’on souhaite obtenir des résultats comparables entre eux.
Parmi les travaux récents, on peut citer la combinaison de la logique floue et de l’EIS,
permettant d’estimer l’état de charge d’une batterie Pb avec une précision de 5% environ
[SIN00]. Une vue exhaustive des possibilités offertes par l’EIS en termes de diagnostic du
SOC, du SOH et du SOF, pour les applications HEV et EV est proposée par [BLA05].
Solution de premier choix pour le secteur automobile, la résistance interne indique non
seulement les effets du vieillissement, mais aussi, la faculté de la batterie à démarrer le
véhicule. L’utilisation de la résistance de la batterie comme indicateur de démarrabilité du
véhicule est d’ailleurs proposé par [BUL02]. Nous reviendrons sur ce dernier point
ultérieurement.
Les spires de la bobine doivent être placées sur la surface de la batterie, parallèlement
à une plaque négative terminale comme l’illustre la figure 1.32. La circulation d’un courant
alternatif dans la bobine génère un champ magnétique qui se propage le long de l’axe de la
bobine et pénètre à l’intérieur de la batterie. Ce champ magnétique passe au travers des
isolants et peut être absorbé par un conducteur tel qu’une électrode métallique. Il en résulte
une circulation de courant dans l’électrode et la création d’un champ magnétique opposé à
celui de la bobine. L’énergie ainsi absorbée par le conducteur peut être détectée au travers de
la chute de la valeur d’inductance de la bobine.
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 67
Figure 1.32 – Exemple d’application de l’inductance externe sur la paroi d’une batterie VARTA
comportant des plaques terminales négatives
Pour une précision de SOC estimée à ±10%, un recalibrage, comportant une décharge
complète de la batterie, doit être effectué régulièrement. La mesure d’inductance est effectuée
sur une gamme de fréquence allant de 1 à 40kHz avec une bobine de cuivre (Ø 35mm).
L’inductance augmente quand le SOC diminue et inversement, mais cette variation reste très
faible (+1mH entre SOC = 100% et SOC = 0%). De plus, on note un phénomène d’hystérésis
entre la charge et la décharge. En conclusion, cette méthode cumule les inconvénients (prix,
sensibilité au bruit, encombrement …) pour un résultat dont la fiabilité reste incertaine.
Une extension des travaux précédents aux batteries VRLA, particulièrement adaptées
aux véhicules hybrides, a été entreprise par [GIG92]. Ce nouvel observateur permet d’évaluer
68 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
CD
RI RD
IG RK
UKL RG CA UCA CR UCR
Figure 1.33 – Modèle de la batterie plomb pour la détermination du SOC dans les applications HEV et EV
d’après [PIL01]
Les travaux de [PIL01] montrent que les filtres de Kalman peuvent être employés dans
différentes applications. Un premier filtre de Kalman est appliqué au modèle d’une batterie Pb
à électrolyte liquide (12V, 125Ah), cyclée selon un régime photovoltaïque typique de 30
mois. L’erreur obtenue est inférieure à 10%. Un second filtre de Kalman est appliqué au
modèle présenté à la figure 1.33, dédié aux applications HEV et EV. L’absence de données
expérimentales nécessite des simulations avec l’outil FAHRSIM®. Bien que les dynamiques
de fonctionnement soient plus élevées, les erreurs obtenues sont de l’ordre de 2% avec
différents profils de cyclage.
Une estimation du SOC à partir de données expérimentales mesurées sur des batteries
en décharge est proposée par [PAN01], dans le cadre d’applications HEV. Elle repose sur un
modèle électrique, plus simple que celui présenté à la figure 1.33, et met en œuvre un filtre de
Kalman étendu (EKF). Les résultats obtenus sont encourageants.
Chapitre 1 – Généralités sur les batteries au plomb 69
Tableau 1.8 – Tableau de synthèse des solutions d’estimation du SOC, du SOH et du SOF de la batterie Pb
70 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
1.11 Conclusion
En dépit de l’émergence de nouveaux couples électrochimiques (Ni-MH, Li-ion, etc.),
la batterie au plomb occupe toujours la place de leader sur le marché des accumulateurs (hors
applications électroniques grand public), avec plusieurs centaines de millions d’exemplaires
vendus tous les ans. Fortement répandue dans tous les secteurs industriels, elle se décline en
différentes technologies pour répondre à des besoins spécifiques (puissance, énergie,
cyclabilité).
2.1 Introduction
Une batterie, utilisée ou pas, se dégrade au fil du temps. Cette dégradation, appelée
vieillissement, provoque une baisse des performances en puissance et en énergie de la
batterie. Elle peut être accélérée sous certaines conditions d’utilisation (nombreux cycles,
fortes profondeurs de décharge, repos à l’état déchargé, sollicitations à fort régime). Le but de
ce chapitre est d’une part, de relier chacune des dégradations constatées à des phénomènes
physico-chimiques distincts et d’autre part, de les détecter grâce à des indicateurs exploitables
dans le cadre de la gestion de la batterie.
Le vieillissement des batteries au plomb est un sujet que l’on peut qualifier de
« sensible » dans la mesure où, aujourd’hui encore, il est difficile de l’évaluer de façon fiable.
Pourtant, comme cela a été constaté au chapitre précédent, ce ne sont pas les solutions qui
manquent. On est donc en droit de se poser la question suivante : qu’est-ce qui rend le
vieillissement imprévisible ? Pour répondre à cette question, il faut comprendre l’origine du
vieillissement. En effet, ce dernier est le résultat de multiples phénomènes chimiques et
électrochimiques interdépendants (corrosion, sulfatation irréversible, perte d’eau, etc.). C’est
pourquoi, ce chapitre débute par une description détaillée des différents phénomènes
conduisant au vieillissement des batteries.
électriquement les batteries (vieillissement accéléré sur bancs d’essais) et à les expertiser
ensuite pour établir un lien entre le profil de vieillissement utilisé et les dégradations
obtenues. L’identification des différents facteurs responsables du vieillissement, leur
influence sur les divers mécanismes de dégradation et le comportement électrique de la
batterie sont étudiés pour mettre au point des estimateurs d’état de santé.
2.2.1 Généralités
Les électrodes positives sont généralement rendues responsables des pertes de
performance de la batterie toute entière [GRU04]. Le terme de perte prématurée de la capacité
(désigné PCL pour Premature Capacity Loss) a été introduit pour résumer les phénomènes
responsables d’une chute de capacité aux électrodes [PRE01] :
• le taux d’autodécharge ;
• la vitesse de corrosion des grilles ;
• la perte d’eau par évaporation ou par électrolyse ;
• la sulfatation irréversible des plaques ;
• la résistance électrique métallique de la batterie.
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 75
• dégradation des matières actives positives dans le cas des batteries stationnaires
opérant dans des conditions de charge en floating ;
• corrosion des collecteurs de courant dans le cas des batteries de démarrage ;
• sulfatation irréversible des matières actives ou perte d’eau dans le cas des batteries
étanches.
Bien entendu, cela ne signifie pas que ces batteries subissent exclusivement ces seuls
types de dégradations, sinon notre étude n’aurait aucun sens.
La durée de vie moyenne d’une batterie de démarrage suit une distribution gaussienne
centrée sur 5 ans. Cependant, cette durée de vie peut aussi s’exprimer en nombre de cycles, on
parle alors de cyclabilité de la batterie.
Définition 2.2 Le cycle de fonctionnement d’une batterie est caractérisé par un profil
d’utilisation, une température et au moins une condition de fin de cycle. La condition de fin
de cycle peut être une valeur de capacité déchargée, on parle alors de profondeur de
décharge du cycle en % de la capacité nominale de la batterie, mais il peut aussi s’agir d’une
valeur de tension en V.
Définition 2.3 Une batterie est dite défectueuse lorsqu’elle n’est plus capable de fournir
l’énergie et la puissance nécessaire au système qu’elle alimente.
76 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Figure 2.1 – Aptitude au cyclage d’une batterie de démarrage en fonction de la profondeur de décharge
Figure 2.2 – Diagramme potentiel-pH de l’élément plomb en solution d’acide sulfurique d’après [GRU04]
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 77
A l’électrode positive, les produits d’oxydation sont des oxydes de plomb. La présence
de ces oxydes est régie par la cinétique des trois réactions d’oxydation se déroulant à
l’interface [GRU04] ; chacune d’entre elles étant contrôlée par la diffusion de l’oxygène :
Pb → αP bO , (2.1)
la puissance. Dans certains cas extrêmes, le collecteur est corrodé à un point tel qu’il ne peut
plus soutenir mécaniquement la matière active ou que le contact électrique avec la matière
active est interrompu. D’autres phénomènes peuvent également intervenir. En particulier, la
formation d’oxyde de plomb, plus volumineux que le plomb métallique, provoque une
élongation du collecteur, du fait de la forte adhérence MA/collecteur. Il en résulte que le haut
des plaques positives dépasse les séparateurs et peuvent entrer en contact avec les plaques
négatives, provoquant ainsi un court-circuit.
En début de décharge, la plaque positive se décharge plus rapidement par le haut que
par le bas en raison de la résistance électrique plus faible en haut de plaque. La figure 2.3
montre une batterie à l’état partiellement déchargé. Le haut des plaques est plus fortement
polarisé que le bas. La convection des espèces (du bas vers le haut) pour compenser le
gradient de concentration est court-circuitée par un phénomène plus rapide : la redistribution
des charges par réactions rédox [RUE04]. Lorsque la batterie est au repos, le haut de la plaque
va donc jouer le rôle d’anode et le bas de cathode : le PbO2 est réduit en PbSO4 en bas et le
PbSO4 est oxydé en PbO2 en haut.
Figure 2.3 – Mécanisme de redistribution des charges résultant de la stratification de l’acide sulfurique
d’après [RUE04]
Lors de la recharge, l’acide sulfurique est reformé au sein des pores de la matière
active, mais, du fait de sa forte densité locale, tend à descendre, par gravité, au fond de la
batterie. Ce phénomène de convection l’emporte sur la diffusion et le bas des plaques ne tarde
pas à baigner dans un électrolyte plus dense que le haut [FAU06]. Il en résulte alors une
stratification de l’acide sulfurique. La FEM en bas de plaques est donc plus élevée qu’en haut,
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 79
et par application de la loi d’Ohm, la densité de courant de charge en bas de plaques est moins
élevée qu’en haut. Ainsi, le bas des plaques, insuffisamment chargé, est sujet à la sulfatation.
Ce processus est aggravé du fait des courants internes résultant des gradients de FEM.
La stratification n’est pas trop gênante dans les batteries automobiles car ces dernières
sont soumises à des vibrations. Elle reste toutefois un réel problème pour les batteries
stationnaires (applications PV, UPS). Il est cependant possible d’y remédier en surchargeant
la batterie. En effet, l’émission gazeuse de fin de charge homogénéise l’électrolyte. Ce
problème ne concerne pas les batteries étanches (VRLA), dont l’électrolyte est immobilisé.
Figure 2.4 – Nouveau modèle de sulfatation de la matière active négative d’après [YAM00]
A titre indicatif, notons que très récemment, un nouveau mode de dégradation lié à
l’électrode négative est apparu dans les batteries étanches, appelé PCL3. Celui-ci est dû à une
sulfatation trop importante. Certains auteurs évoquent la responsabilité des réactions de
recombinaison de gaz en envisageant le scénario suivant : trop d’oxygène arrive à l’électrode
négative pour y être réduit ; il en résulte un dégagement de chaleur et une augmentation du
potentiel qui empêche une recharge complète des plaques [GRU04].
Des évolutions structurales ont été mis en évidence en cyclage, notamment la perte
d’hydrogène dans la structure PbO2, leur mauvaise répartition (théorie gel/cristal [GRU97])
ou encore la transformation cristalline de αPbO2 (rhomboédrique) en ßPbO2 (tétragonale).
Cependant, le lien entre ces évolutions et la perte de capacité de la batterie reste difficile à
démontrer.
Une augmentation de la taille des grains élémentaires et des cristallites de PbO2 est
également observée en cyclage, elle ne semble pas influer de manière prédominante sur les
baisses de performance de l’électrode positive. En revanche, des pertes de contact au niveau
des agglomérats de PbO2 interviennent en cyclage et contribuent largement au déclin de la
capacité. Ces pertes de contact sont le résultat d’un phénomène de respiration de la matière
active. En effet, au cours des cycles, la différence de volume molaire du PbO2 et du PbSO4
provoque peu à peu une dilatation de la matière active. L’accumulation des cycles peut
induire de mauvaises connexions entre les grains de PbO2, provoquant une baisse de
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 81
La matière active négative n’a jamais été, à notre connaissance, soupçonnée d’être
responsable d’une perte de capacité de la batterie à électrolyte liquide. L’adjonction d’additifs
permet de compenser certains phénomènes indésirables résultant du cyclage. Par exemple, les
expandeurs permettent de lutter contre la densification de la matière.
Figure 2.6 – Réactions intervenant dans les batteries au plomb en fonction du potentiel d’après [BER01]
2H + + 2e − → H 2 . (2.5)
82 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
2H 2O → O 2 + 4H + + 4e − , (2.6)
Figure 2.7 – Evolution de la tension aux bornes d’une cellule plomb-acide en fonction de son état de charge
Le déséquilibre d’un élément peut notamment être provoqué par un léger court-circuit
qui provoque son autodécharge [FAU06].
Les batteries étanches (VRLA) sont plus sensibles à ce déséquilibre que les batteries
ouvertes. Ceci est dû à la différence du taux de recombinaison de l’oxygène entre les cellules
qui entraîne une variation du potentiel des électrodes négatives et par conséquent une
variation de la tension individuelle de fin de charge de chaque cellule.
2.2.8 Courts-circuits
Les courts-circuits à travers les séparateurs sont dus pratiquement toujours aux
décharges prolongées. Pour les batteries de démarrage (SLI), de telles conditions abusives
arrivent relativement fréquemment. Dans l’acide sulfurique dilué, le sulfate de plomb tend à
précipiter sous la forme de gros cristaux à l’intérieur des pores du séparateur. Lors de la
recharge, le sulfate de plomb des pores du séparateur peut alors être converti en plomb
métallique dendritique, causant la métallisation des séparateurs et éventuellement un court-
circuit.
• par convection au sommet des plaques négatives. Elles peuvent alors être réduites en
Pb métallique pour former des dépôts de mousse (le terme anglais « mossy » est
parfois employé) et augmenter ainsi le risque de court-circuit.
• par gravité à la base des plaques. Elles peuvent alors former des sédiments (le terme
anglais « sludge » est parfois employé) et augmenter ainsi le risque de court-circuit.
Référence FIAMM VARTA FULMEN FULMEN VARTA VARTA FULMEN FULMEN FULMEN
batterie 51 40 24 20 VCN106 VCN104 44 45 16
Age (mois) 12 18 32 37 43 56 60 66 94
SOHC (%) 76 55 6 29 32 11 34 53 55
Tableau 2.1 – Tableau des caractéristiques des batteries usagées analysées
1.3 1.3
24 51
1.28 1.28 44
1.26 1.26 20
fulmen
1.24 1.24
1.22 1.22 40
45
densité d'électrolyte
1.2
densité d'électrolyte
1.2
varta
16
1.18 1.18
1.16 1.16
1.14 1.14
1.12 1.12
1.1 1.1
1.08 1.08
neuve fulmen
1.06 1.06
neuve varta
24 fulmen
20 fulmen
44 fulmen
45 fulmen
16 fulmen
51 fiamm
1.04
40 varta
1.04
1.02 1.02
1 1
12 18 32 37 60 66 94 mois 0 20 40 60 80 100 120
% SOHc
Figure 2.10 – Densité volumique de l’électrolyte des batteries analysées en fonction de leur âge (à gauche) et en
fonction de leur SOHC (à droite) d’après [GRU04]
Les figures 2.10 présentent les valeurs de densité mesurées sur chaque cellule en
fonction respectivement de l’âge et du SOHC des batteries, la bande rouge indiquant la densité
de l’acide sulfurique à l’état neuf. Ces mesures ont été faites à partir des volumes d’électrolyte
extraits de chacune des cellules. Il s’agit donc de valeurs moyennes ne rendant pas compte de
la stratification de l’acide sulfurique au sein des cellules.
Les densités varient globalement entre 1,22 et 1,30g/cm³ alors que toutes les batteries
sont chargées. Les faibles valeurs indiquent une sulfatation de la matière active liée à un
phénomène d’autodécharge, de cristallisation ou de mauvaise recharge durant le
fonctionnement de la batterie. La formation de PbSO4 peut avoir eu lieu lors du stockage des
batteries pendant la période précédent l’analyse (quelques jours) ou encore lors d’un stockage
prolongé (batterie neuve VARTA). Pour pallier ce problème et affiner cette analyse, les
mesures de densité devraient être réalisées en suivant toujours la même procédure. En effet, le
respect d’un délai très court, entre la fin de charge et l’analyse, pour toutes les batteries,
garantirait des résultats comparables.
Les cellules des batteries analysées présentent des densités plus ou moins dispersées
au sein d’une même batterie démontrant une certaine inhomogénéité de leur état de santé
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 87
local. Un écart de densité d’environ 1,5 à 3% est généralement constaté sauf pour certaines
batteries pour lesquelles l’une des cellules présente une densité très inférieure aux autres. Les
cellules dont la densité est inférieure à 1,19g/cm³ sont dégradées et leur tension est assez
faible (à peine 2V à l’état chargé).
0.7 80
0.6 70
60
0.5
volume corrigé (litre)
50
capacité (Ah)
0.4
40
0.3
neuve 30
batt 51
0.2 batt 40 batt 45
batt 44 20 batt 51
batt 45 batt 40
0.1 neuve
10 bat 44
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
cellule cellule
Figure 2.11 – Volume (à gauche) et capacité équivalente (à droite) de l’électrolyte de chacune des cellules des
batteries analysées d’après [GRU04]
Le volume d’électrolyte contenu dans les batteries usagées est clairement inférieur à
celui contenu dans la batterie neuve, comme le montre la figure 2.11 à gauche. Initialement
récupéré par un simple écoulement, le volume d’électrolyte est corrigé en prenant en compte
le volume imbibé dans les plaques. Ce dernier a pu être estimé à 10ml par plaque grâce à une
mesure effectuée sur batterie neuve et une donnée fournisseur (volume d’électrolyte par
élément).
Prises indépendamment l’une de l’autre, les deux grandeurs physiques que sont la
densité et le volume d’électrolyte nous renseignent sur l’inhomogénéité de l’état des
différentes cellules d’une même batterie. Il est toutefois possible d’obtenir une troisième
information sur l’électrolyte, si l’on considère ce dernier comme une matière active. En effet,
la capacité équivalente théorique (en Ah) de l’électrolyte, représentée à la figure 2.11 à droite,
est calculée à partir de la formule empirique suivante, déterminée à partir des valeurs du
tableau A.1 de l’annexe A :
D’après la relation (2.7), une batterie neuve contenant 600ml d’électrolyte d’une
densité de 1,28g/cm3 possède théoriquement une capacité d’électrolyte de 80Ah, soit un excès
de 20Ah, par rapport à la capacité nominale. Nous constatons sur le graphe de droite de la
figure 2.11 que, dans le cas de la batterie neuve, la capacité théorique calculée est très proche
de cette valeur. Pour toutes les autres batteries, indépendamment de leur âge, les capacités
calculées sont inférieures à cette valeur, ce qui traduit une sulfatation de la matière active.
20 et 44). Tout ceci met ainsi en évidence le déséquilibre résultant des dégradations
différentes des éléments d’une même batterie, illustré au paragraphe 2.2.7. En règle générale,
aucun lien direct entre la densité volumique de l’électrolyte et l’âge ou le SOHC des batteries
n’a pu être établi. Ces résultats ont toutefois permis de montrer le rôle important du stockage
et la nécessité de respecter un protocole (type de charge et délai de stockage), préconisant un
laps de temps court et constant entre la fin de charge et la mesure.
Vref
d = d max = 1 + (d ref − 1)
perte d’eau
uniquement
Vref − V 0
V
Tableau 2.2 – Quantification des effets des variations de volume et de densité volumique de l’électrolyte
La perte d’eau pourrait être quantifiée par une mesure coulométrique de la différence
de la totalité des charges emmagasinées et restituées par la batterie (capacité chargée et
déchargée respectivement), sur l’ensemble de sa durée de vie. Cette hypothèse est par aillleurs
vérifiée dans le paragraphe suivant. En revanche, la sufatation ne peut être quantifiée qu’après
ouverture de la batterie.
Figure 2.12 – Ouverture de la batterie VCN104 et repérage de l’alignement des connecteurs des plaques
positives (en rouge) et négatives (en bleu)
Une fois les batteries ouvertes, il faut choisir les cellules que nous souhaitons étudier
et préparer les plaques qu’elles contiennent.
Les plaques positives et négatives des cellules retenues sont lavées et séchées. Pour
cela, elles sont placées dans un bac ou l’eau circule pendant 3 heures afin d’éliminer l’acide
résiduel. Les plaques sont ensuite rincées à l’eau distillée et le pH de cette eau est vérifié. Si
ce pH est inférieur à 6 les plaques sont remises sous circulation d’eau. Celles-ci sont ensuite
séchées dans une étuve à 50°C sous vide, avant d’être caractérisées.
Figure 2.13 – Observation de l’état du connecteur (à gauche) et des plaques positives (à droite) de la cellule 6
de la batterie VCN104
Cependant, l’observation d’un tel degré de corrosion sur des batteries de ce type, quel
que soit le fabricant, reste tout à fait exceptionnel. Cela est d’autant plus surprenant compte
tenu de l’alliage Pb/Ca/Ag composant les grilles positives de cette batterie, l’ajout d’argent
dans la composition des plaques (de 0,015 à 0,045%) étant censé augmenter leur résistance à
la corrosion. Généralement, les plaques positives et négatives des cellules retenues conservent
leur intégrité mécanique et peuvent donc être traitées (lavage + séchage) en vue de leur
caractérisation.
12
11
U (V)
10
7
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
t (h)
Figure 2.14 – Tension aux bornes de la batterie VCN104 durant une décharge galvanostatique à C/20
(à gauche) et observation d’une perforation du séparateur avec dégradation locale des plaques (à droite)
L’analyse d’une autre batterie usagée, référencée VCN106, a révélé une forte
dégradation de la matière active négative. En effet, une sulfatation jusqu’à mi-plaque ainsi
qu’une décohésion avancée de la matière active négative est observée dans la partie inférieure
représentée à la figure 2.15. Habituellement, les plaques négatives sont plutôt dans un état
correspondant à celui du haut de la plaque représentée à la figure 2.15, soit une densification
de la matière active négative entraînant une perte de conduction à l’interface collecteur / MA.
Les plaques positives montrent aussi des signes de vieillissement visibles à l’œil nu,
résultant du phénomène de respiration de la matière active. En effet, au cours des cycles, la
92 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
différence de volume molaire du PbO2 et du PbSO4 provoque peu à peu une dilatation de la
matière active. Cette dernière provoque successivement une baisse de conductivité
électronique, un ramollissement de la matière active (softening) et dans le cas extrême, illustré
à la figure 2.5, la perte de connexion d’amas de matière active, que l’on retrouve au fond du
bac de la batterie (shedding).
Au cœur de la matière active, le mélange des deux phases rend difficile ce type de
caractérisation visuelle. Des dosages sont alors nécessaires. Seules les plaques étant restées à
l’état fortement déchargé se distinguent des autres par leur couleur orangée. Tel fut le cas par
exemple des plaques de la batterie 51 (figure 2.16 à droite). Cette batterie n’était plus
rechargeable, probablement en raison d’une décharge très profonde suivie d’une période de
stockage à l’état déchargé.
Les exemples que l’on a choisi de relater dans ce paragraphe permettent de rendre
compte des principaux types de dégradations facilement identifiables à l’œil nu :
• corrosion des plaques positives avec parfois rupture des collecteurs de courant ;
• sulfatation irréversible, ramollissement et chute de la matière active positive ;
• sulfatation irréversible, ramollissement et densification de la matière active négative ;
• courts-circuits.
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 93
Figure 2.17 – Sélection des 3 alvéoles sur chacune des plaques des cellules analysées d’après [GRU04]
Un dosage chimique est ensuite effectué pour évaluer le pourcentage de PbO2 dans la
matière active positive. Le pourcentage de Pb contenu dans la matière active négative est
obtenu par diffraction des rayons X. Le taux de PbSO4 calculé à partir des dosages indique
une sulfatation des plaques positives et négatives, comme suggérée par le diagnostic de
l’électrolyte (paragraphe 2.3.1). Celle-ci peut être localisée ou répartie sur l’ensemble de la
plaque :
• haut, milieu et bas des plaques positives pour les batteries 40, 44 et 45 ;
• haut, milieu et bas des plaques négatives pour les batteries 40 et 44 ;
• bas des plaques négatives pour les batteries 45 et VCN106.
Des observations par microscopie électronique à balayage (MEB) ont aussi été
réalisées (figures 2.18 et 2.19). Les différences de morphologie des composés de la matière
active permettent de les reconnaître facilement :
Il est assez difficile de conclure sur la sulfatation globale des plaques, car les
échantillons observés ne nous renseignent que sur la sulfatation locale de surfaces
extrêmement petites. D’autre part, l’irréversibilité du PbSO4 ne peut être prouvée qu’après
avoir testé électriquement et individuellement chacune des plaques.
Afin de connaître le comportement individuel des plaques, chacune d’entre elles subit
un test électrique selon la procédure résumée au tableau 2.3. L’analyse des signaux de tension
et de courant permet ainsi de déceler d’éventuelles anomalies (réactions parasites d’oxydation
du collecteur, électrolyse, résistance interne élevée, faible capacité, court-circuit). Ce test
permet de contrôler l’état de charge de la plaque avant de procéder à une nouvelle
caractérisation physico-chimique. Chaque plaque est testée séparément en utilisant la
configuration suivante : négative / positive / négative. Les plaques sont prises dans l’ordre
existant dans la cellule. L’intensité du courant appliqué en charge et en décharge est égale à
0,4A, ce qui équivaut à un régime proche de C/20. Le protocole suivant est appliqué :
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 95
Seule la capacité D3 est utilisée pour différencier les différentes plaques. Les données
sont parfois incomplètes (cassure de collecteurs ou chute de la MA) mais il est néanmoins
possible d’établir une corrélation entre les capacités individuelles des plaques et le SOHC
global des batteries. Une échelle de vieillissement, ou d’usure, des plaques en fonction de leur
capacité individuelle peut ainsi être définie :
Zone 1 2 3
Degré d’usure faible moyen fort
Etat de santé (%) SOHC > 75 40 < SOHC ≤ 75 SOHC ≤ 40
Les résultats ont montré qu’une cellule pouvait contenir des plaques appartenant à
différentes zones. L’expérience montre toutefois que si l’une de ces plaques est contenue dans
la zone 3, alors toute la cellule est également défectueuse et la batterie défaillante. Cela se
vérifie pour l’ensemble des batteries usagées testées. En conclusion, le test électrique
démontre le caractère limitant des plaques positives bien connu de la littérature mais
également, de manière plus surprenante, celui des plaques négatives. En effet, les plaques
négatives sont sujettes à la sulfatation et/ou à la densification de la matière active.
Les batteries 40, 44, 45 et 51 présentent une forte sulfatation irréversible en bas de
plaques négatives pouvant expliquer leur baisse de capacité. En effet, même à l’état neuf et
chargé, le bas des plaques négatives contient beaucoup de PbSO4 (≥ 40%). Ce taux peut alors
atteindre rapidement des valeurs critiques au-dessus desquelles la percolation électronique
devient difficile rendant cette phase inerte électrochimiquement.
Les plaques positives présentent également une sulfatation irréversible, dans le cas de
batteries particulièrement dégradées (20, 24, VCN104 et VCN106). Pourtant, à l’état neuf et
chargé, les taux de PbSO4 des plaques positives sont très faibles, voire nuls, ce qui permet de
maintenir un réseau conducteur de bonne qualité et de retarder l’isolation électrique de la
matière active.
L’irréversibilité du PbSO4 ne semble pas due à une taille de particules trop importante
mais plutôt à une mauvaise qualité du réseau percolateur de charge au niveau de la matière
96 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Zone 0 1 2 3
Age enfance adolescence adulte vieillesse
Epaisseur de corrosion (µm) e < 40 40 < e ≤ 200 200 < e ≤ 350 e > 350
Tableau 2.5 – Echelle d’âge des plaques positives en fonction de l’épaisseur de la couche de corrosion
Les batteries neuves se situent dans cette zone. Cette corrosion est initiée dès l’étape
de mûrissage lors de l’élaboration des plaques.
Elle comprend les batteries 51, 40 et 24. La batterie 40 est jeune mais présente une
corrosion intergranulaire atypique (figure 2.20 à droite), susceptible d’avoir provoqué
sa mort.
Elle concerne les batteries 20, 44 et 45. De même technologie, ces batteries présentent
des phénomènes de vieillissement assez similaires. Les collecteurs croisés, fabriqués
par déploiement, sans armature, se sont déformés ou ondulés. Notons également que
les cellules de ce type de batterie comptent peu de plaques (11) laissant libre cours à la
déformation par manque de pression. Dans le cas de la batterie 44, celle-ci est
particulièrement accentuée ; les endroits tortueux présentent une épaisseur de
corrosion nettement plus élevée comparativement aux endroits plats.
Les batteries 16 et VCN104 se situent dans cette zone. Les collecteurs droits avec
armature de la batterie 16, fabriqués par coulée, ne sont pas déformés. La batterie
VCN104 est, quant à elle, extrêmement corrodée, jusqu’à la rupture du collecteur
(paragraphe 2.3.4).
2.3.8 Synthèse
Cette étude a permis d’évaluer le potentiel de différents tests physico-chimiques pour
la caractérisation des batteries au plomb dans l’optique de définir une échelle de santé. En
raison d’un manque de statistiques ou de précision, les résultats de certains tests n’ont pas été
mentionnés volontairement. C’est le cas par exemple de la taille des cristallites et des mesures
de surfaces par bleu de méthylène. Nous retiendrons néanmoins quelques points intéressants :
• Les tests de capacités individuelles des plaques reflètent également l’état d’usure des
batteries, que ce soit au niveau des plaques positives ou négatives. Une échelle d’usure
peut être définie (tableau 2.4).
• Usure Normale : UN
Les résultats des analyses qui ont été effectuées tout au long de ce paragraphe ont
permis de classer les conséquences de l’usure d’une batterie en deux catégories dans le
schéma de la figure 2.21. Les phénomènes de type 1 apparaissent dans toutes les batteries
usagées et n’affectent pas trop les performances de la batterie. A contrario, les phénomènes de
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 99
Une synthèse des types d’usure de chacune des batteries analysées est fournie au
tableau 2.6. Les couleurs correspondent aux phénomènes mentionnés à la figure 2.21.
Référence FIAMM VARTA FULMEN FULMEN VARTA VARTA FULMEN FULMEN FULMEN
batterie 51 40 24 20 VCN106 VCN104 44 45 16
Age (mois) 12 18 32 37 43 56 60 66 94
SOHC (%) 76 55 6 29 32 11 34 53 55
UN
UMU
UFC
UDF
Tableau 2.6 – Classification des batteries usagées analysées selon le type d’usure
2.4.1 Objectifs
Une simulation expérimentale du vieillissement a été entreprise afin de reproduire les
phénomènes de dégradation, apparaissant au cours du fonctionnement des batteries au plomb,
dans l’application automobile. L’objectif est la mise au point d’indicateurs, si possible
électriques, spécifiques de chaque dégradation ou révélateurs de l’état de santé global de la
batterie. Le travail consiste donc à dégrader électriquement les batteries et à les expertiser
ensuite pour établir un lien entre le profil de cyclage utilisé et les dégradations obtenues.
L’identification des différents facteurs responsables du vieillissement, leur influence sur les
divers mécanismes de dégradation et le comportement électrique de la batterie sont étudiés
pour mettre au point des estimateurs d’état de santé.
Cette étude a été initiée avant le début de la thèse. Tout d’abord, il a fallu mettre au
point une méthode de vieillissement accéléré et paramétré, et analyser le comportement
électrique des batteries ainsi dégradées. Ensuite, l’impact du vieillissement accéléré sur les
mécanismes de dégradation a été analysé.
100 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Les spécifications des cyclages ont été établies à partir des principaux paramètres
susceptibles d’influencer la dégradation de la batterie, comme l’indique le tableau 2.7.
Profondeur de décharge C
Modification de la matière active
(structure, porosité, adhésion, sulfatation)
Régime de décharge E
T Réf. du Pause
D1 C1 D2 C2
(°C) cyclage
I I U I I U I t
-300A 80A 14,8V -14A 80A 14,8V 7,5A
A id id 2h
(5s) (14,8V) (1A) (60min) (14,8V) (1A) (5min ou 18V)
-300A 80A 14,8V -14A 80A 14,8V 7,5A
C (*) id 2h
20 (5s) (14,8V) (1A) (15min) (14,8V) (1A) (5min ou 18V)
-300A 80A 14,8V -3,5A 80A 14,8V 7,5A
E id id 2h
(5s) (14,8V) (1A) (240min) (14,8V) (1A) (5min ou 18V)
-300A 80A 14,8V -14A 80A 14,8V 7,5A
40 H id id 2h
(5s) (14,8V) (1A) (60min) (14,8V) (1A) (5min ou 18V)
(*) Suite à une erreur de programmation, la décharge D3 dure 60min au lieu de 15min
Six batteries (A1, A3, C1, E1, H1 et H2) ont été cyclées sur des bancs d’essais
Digatron®, dans le laboratoire batterie du Centre Technique de Vélizy (groupe PSA Peugeot
Citroën), selon les protocoles définis dans le tableau 2.8. La batterie A1 n’a pas subi de
check-up afin d’étudier l’impact du check-up sur les modes de dégradation par comparaison
avec la batterie de référence A3. Toutes les autres batteries ont subi environ 50 cycles entre
chaque check-up. Les cyclages ont été stoppés soit en fin de vie, soit après un total de 150
cycles (exceptionnellement 100 cycles pour la batterie H2, pour une caractérisation aux 2/3 de
la vie).
Nominal
40
30
20
A3 : I=-14A DOD=-14Ah T=20°C
C1 : I=-14A DOD=-3Ah/-14Ah T=20°C
E1 : I=-3,5A DOD=-14Ah T=20°C
10
H1 : I=-14A DOD=-14Ah T=40°C
H2 : I=-14A DOD=-14Ah T=40°C 2/3 vie
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
# cycles
Figure 2.22 – Evolution de la capacité des batteries en fonction du nombre de cycles effectués
La puissance est donc clairement indépendante de la capacité disponible, quel que soit
le vieillissement de la batterie. Le seuil de capacité de 20Ah à partir duquel la puissance des
batteries chute correspond manifestement à une limite à partir de laquelle la conduction
électronique au sein des électrodes commence à décliner. En effet, les matières actives
partiellement déchargées sont moins conductrices du fait de la présence de PbSO4 (isolant).
Ce seuil correspond aussi à l’augmentation rapide de la résistance de la batterie en fin de
décharge mentionnée dans la littérature.
100 16,0
Charge 1 Charge 2
80 15,5
60 15,0
Capacité (Ah)
t (mn)
40 14,5
20 14,0
A3 E1 H1 A3 E1 H1
0 13,5
1/3 2/3 3/3 1/3 2/3 3/3 1/3 2/3 3/3 1/3 2/3 3/3 1/3 2/3 3/3 1/3 2/3 3/3
Durée de cyclage
Figure 2.24 – Evolution de la durée et de la capacité des charges à 14,8V au cours du cyclage
(1/3, 2/3 et 3/3 de la vie de la batterie)
• pour les batteries A3 et H1, la durée de la charge augmente en fin de cyclage alors que
la capacité chargée reste constante ; la charge est donc plus difficile à mesure que l’on
se rapproche de la fin de vie de la batterie ;
• pour la batterie E1, la capacité chargée et la durée de la charge sont globalement
supérieures aux batteries A3 et H1 ; la décharge à courant faible (-3,5A) semble donc
nécessiter une recharge plus importante ;
• pour la batterie H1, la durée de la charge est inférieure, pour une capacité chargée
supérieure ; la charge est donc plus efficace à 40°C qu’à 20°C.
L’évolution des durées et des capacités en charge au cours du cyclage indique que la
charge va en s’améliorant jusqu’au 2/3 de la vie de la batterie pour ensuite se détériorer. Les
tests effectués montrent une dépendance de l’acceptance de charge avec la température
(meilleure si la température augmente) et l’intensité du courant de décharge (moins bonne
pour un faible courant). L’influence du courant de décharge reste à confirmer par d’autres
expériences.
son acceptance de charge est faible. En charge potentiostatique, cela se traduit par des valeurs
d’intensité plus faibles et donc un allongement de la durée de charge.
13,7
13,6
13,5
U0 (V)
13,4
13,2
0 20 40 60 80 100 120 140
Nb cycles
• pour les cyclages à 20°C, la tension à vide est variable dans le premier tiers de la vie
de la batterie, puis se stabilise ;
• pour les cyclages à 40°C, la tension à vide est en constante augmentation, ce qui peut
s’expliquer par une perte d’eau (surcharge + température).
Il semble donc que le suivi de la tension à vide tout au long du cyclage ne soit pas un
bon indicateur d’état batterie, dans les conditions de ces essais. Pour que cet indicateur soit
fiable, il faut que deux paramètres soient constants durant le cyclage : la densité de
l’électrolyte (pas de perte d’eau ou de sulfatation) ainsi que la tension de fin de charge.
Visiblement, il n’est pas possible d’identifier une tendance d’évolution de la tension à vide
représentative d’un état batterie.
Chapitre 2 – Vieillissement des batteries au plomb 105
16,8
16,7
16,6
16,5
16,4
U (V)
16,3
16,2
16,1
15,8
0 20 40 60 80 100 120 140
Nb cycles
Figure 2.26 – Evolution de la tension de fin de charge galvanostatique (7,5A – 5min) au cours du cyclage
En fin de charge galvanostatique (figure 2.26), la tension augmente avec l’usure des
batteries (excepté pour la batterie H2).
On observe une courbe en S pour les batteries A3, C1 et E1. Le plateau du bas (avant
50 cycles) indique que l’on continue à charger la matière active après la charge
potentiostatique, tandis que celui du haut (après 60 cycles) est dû à l’électrolyse de l’eau. Le
saut entre les deux plateaux serait une période transitoire mettant en jeu les deux processus. Il
semble donc que la matière se soit dégradée rapidement entre les cycles 50 et 60 et cela quel
que soit le type de cyclage. Cette dégradation est sûrement imputable au check-up qui
comporte de nombreuses sollicitations, dont une décharge complète.
Pour la batterie H1 cyclée à 40°C, le phénomène est beaucoup moins marqué, mais on
peut néanmoins observer une augmentation du potentiel comme dans le cas précèdent. La
batterie H2 a un comportement hors norme qui ne peut être analysé.
cyclage appliqués aux batteries ne sont pas équivalents aux vieillissements de ces dernières
sur véhicule. L’impact du check-up sur la dégradation des batteries est important en raison de
la décharge complète qu’il nécessite. Par conséquent, une nouvelle étude pourrait être menée
en choisissant des profils de cyclage plus représentatifs des sollicitations imposées à la
batterie à bord du véhicule (moins longs, moins énergétiques mais plus puissants). De plus,
durant le check-up, il faudrait se contenter d’imposer quelques sollicitations à la batterie en
évitant de la décharger complètement.
Cette étude a fait l’objet de deux brevets relatifs à l’estimation de l’état batterie. Le
brevet INPI n°FR0754108 est basé sur la réponse en tension d’une batterie chargée à un
créneau de courant. La tension ainsi récupérée permet de conclure sur l’état de la batterie
(« normal », « dégradé » ou « en fin de vie »). Le brevet INPI n°FR0755863 porte sur la
mesure de la tension à vide d’une batterie au repos. Cette tension permet d’estimer l’état de
charge de la batterie comme le montre par ailleurs le tableau 1.7. Cependant, au cours de
l’utilisation du véhicule, une partie de l’énergie utilisée pour recharger la batterie est
consommée par la réaction d’électrolyse de l’eau. Pour un même état de charge, le potentiel
en circuit ouvert est alors supérieur à sa valeur à neuf. Toutefois, si l’on comptabilise les
capacités chargées et déchargées sur toute la durée de vie de la batterie, il est alors possible de
connaître le volume d’eau électrolysée et de mettre à jour la fonction liant l’état de charge à la
tension à vide de la batterie.
2.5 Conclusion
Une analyse bibliographique a permis de faire une synthèse des phénomènes de
vieillissement affectant la batterie de démarrage. Un schéma permet notamment d’illustrer
l’interdépendance des différents phénomènes de vieillissement et les conditions d’utilisation
susceptibles de les favoriser. Il est important de noter que tous ces phénomènes de
vieillissement induisent une augmentation de la résistance de la batterie.
Contrairement aux objectifs initiaux, le vieillissement accéléré sur bancs d’essais n’a
pas fourni les résultats escomptés. En effet, les profils de cyclage appliqués aux batteries
neuves n’ont pas permis d’obtenir un vieillissement équivalent à celui observé sur les
batteries ayant vieilli sur véhicule. Par conséquent, une nouvelle étude pourrait être menée en
choisissant des profils de cyclage plus représentatifs des sollicitations imposées à la batterie à
bord du véhicule (moins longs, moins énergétiques mais plus puissants) et des check-up sans
décharge complète.
Chapitre 3
3.1 Introduction
Le modèle développé dans ce chapitre fait partie des modèles « électrochimiques » car
les équations qui le composent reposent principalement sur des théories de l’électrochimie.
Les modèles de ce genre sont aussi qualifiés de modèles « mathématiques » dans les revues
scientifiques. Ce ne sont pas des modèles couramment employés dans l’industrie car ils sont
complexes, ce qui implique un développement coûteux et une puissance de calcul élevée.
Cependant, nous verrons que ce sont les seuls capables de fournir des performances en
simulation fiables sur une large gamme de fonctionnements. On peut considérer aujourd’hui
que ces modèles servent de base à un « engineering » batterie en plein développement, avec
notamment, à court terme, le management de l’énergie et l’hybridation des véhicules
automobiles.
Ce type de modélisation n’a donc pas vocation à équiper directement les véhicules
automobiles, mais se veut répondre aux objectifs suivants :
Les cellules plomb-acide étanches (figure 3.3) ont été modélisées afin d’étudier les
mécanismes associés à la recombinaison de l’oxygène et au transport des espèces durant la
charge [BER95]. Il est montré qu’en charge le volume d’oxygène à l’état gazeux augmente à
l’électrode négative et décroît à l’électrode positive. A courant constant, la différence de
potentiel aux bornes de la cellule augmente jusqu’à une valeur maximum de 85% d’état de
charge. La diminution qui s’ensuit est principalement due à une dépolarisation de l’électrode
négative, résultant de l’augmentation de la fraction de courant nécessaire à la recombinaison
de l’oxygène à l’électrode négative. La modélisation de la recombinaison de l’oxygène et de
l’hydrogène dans les batteries au plomb étanches a fait l’objet de nombreux travaux
[NEW97], [SCH03a] et [SCH03b].
La recombinaison de l’oxygène dans les batteries VRLA génère plus de chaleur que la
surcharge des batteries à électrolyte liquide. Une température élevée accélère la perte d’eau et,
par conséquent, diminue la durée de vie de la batterie. Une solution au problème d’élévation
de la température en charge consiste à réduire la tension aux bornes de la batterie [NG96b].
Cette stratégie permet ainsi d’allonger la durée de vie de l’organe.
[EKD89a&b]
[SCH03a&b]
[TEN01&2]
[MCG03]
[NEW97]
[KOR05]
[GUO99]
[NGU90]
[HAR99]
[BER93]
[BER95]
[DIM88]
[SIM73]
Références
[SRI03]
[GU87]
[GU97]
Electrode + + – +
Modèles Cellule X X X X X X X X X X
Batterie X X
1D X X X X X X X X X X X X X
Géométries
2D X X X
Liquide X X X X X X X
Electrolytes
Gélifié X X X X X X X X X
Charge X X X X X X X X X X X
Régimes
Décharge X X X X X X X X X X X X X
Porosité X X X X X X X X X X X X X
Potentiel en
X X X X X X X X X X X X X X X X
Caractéristiques physico-chimiques
phase solide
Potentiel en
phase liquide
X X X X X X X X X X X X X
Concentration X X X X X X X X X X X X X X X X
Courant X X X X X X X X X X X X X X X
Température X X X X X X X X X X X X X X X X
Volume des gaz X X X X
Pression X X X X
Vitesse des ions X X
Etat de charge X X X X X
Double couche
électrique
X X
Phénomènes
pris en Electrolyse X X X X X X X
considération
Stratification X X X
Convection X
l’appeler simplement « électrolyte » n’est pas assez discriminant, car l’électrolyte est aussi
présent dans les autres régions. Le terme « réservoir d’électrolyte » lui est donc préféré afin
d’insister sur le fait que la région 2 ne représente pas uniquement le volume local
d’électrolyte existant entre la plaque positive et le séparateur, mais le volume global contenu
non seulement entre les plaques et le séparateur mais aussi en-dessous et au-dessus.
3.4.1 Commande
Le modèle 1D de la cellule est commandé au moyen d’une valeur de densité
surfacique de courant notée I (en A/cm2). La tension de la cellule qui en résulte, notée Vcell (en
V), est calculée à partir de la relation suivante [NGU90] :
où, Φ1,i ,1 et Φ1,i ,nj représentent les potentiels au centre des électrodes respectivement positive
et négative. Nous reviendrons ultérieurement sur l’interprétation de la notation employée.
3.4.2 Etat
Le modèle 1D est composé de 5 variables spatio-temporelles référencées dans le
tableau 3.2. Ces variables constituent ce que l’on pourrait appeler l’ « état » du système. Il est
à noter que le potentiel électrique est représenté par deux variables selon qu’il résulte d’une
conduction électrique Φ1 ou d’une conduction ionique Φ 2 .
Chapitre 3 – Modèle 1D d’une batterie au plomb 115
⎛ 2174 2174 ⎞
D = 10− 5 (1,75 + 260 c ) exp⎜ − ⎟, (3.3)
⎜ T T ⎟
⎝ ref ⎠
116 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎛ E (T − Tref ) ⎞
io = io ,ref exp⎜ A ⎟, (3.4)
⎜ RT T ⎟
⎝ ref ⎠
U PbO2 = 1,628194 + 0,073924 log m + 0,033120 log 2 m + 0,043220 log 3 m + 0,021567 log 4 m ,
(3.5)
⎛ 712860 ⎞
⎜ 3916,95 − 99406 c − ⎟
κ = c exp 1,1104 + (199,475 − 16097,781 c ) c +
⎜ T ⎟. (3.8)
⎜⎜ T ⎟⎟
⎝ ⎠
∂ε
= 0, (3.9)
∂x
∂Φ 2
= 0, (3.10)
∂x
Φ1 = U PbO2 , (3.11)
∂c
= 0, (3.12)
∂x
i2 = 0 . (3.13)
Les conditions (3.9) à (3.13) sont des conditions mixtes car elles sont composées de
conditions de Dirichlet (valeur de la solution au bord d’un domaine) et de conditions de
Neumann (valeurs de la dérivée de la solution au bord d’un domaine). Les conditions de
Neumann (3.9), (3.10) et (3.12) résultent de l’hypothèse de symétrie expliquée au paragraphe
3.3. L’hypothèse selon laquelle le centre de l’électrode positive est le siège d’une conduction
exclusivement électronique est représentée par la condition de Dirichlet (3.13). Le potentiel
de l’électrode positive est considéré égal au potentiel thermodynamique du couple
PbO2/PbSO4, comme le montre la condition de Dirichlet (3.11). En effet, il n’est pas possible
de trouver une solution particulière aux systèmes d’équations composant le modèle, sans fixer
le potentiel au centre de l’électrode positive. Dans les travaux de [GU87], ce potentiel est nul.
Nous avons préféré lui donner une valeur plus proche de celle qui serait mesurée au moyen
d’une électrode standard à l’hydrogène.
• variation de porosité
∂ε ∂i
+ K11 2 = 0 , (3.14)
∂t ∂x
avec
1 ⎛⎜ MWPbSO 4 MWPbO 2 ⎞
⎟ ;
K11 = − − (3.15)
nF ⎜⎝ ρ PbSO 4 ρ PbO 2 ⎟
⎠
i ∂Φ 2 ∂ ln c
2
+ + K2 = 0, (3.16)
ε κ
ex1
∂x ∂x
avec
K2 = −
RT
F
(
1 − 2t +o ;) (3.17)
∂Φ1
i2 − ε exm1σ PbO2 −I =0 ; (3.18)
∂x
• conservation de la matière
∂c ∂c ∂ ⎛ ∂c ⎞ ∂i
ε + K 31i2 − ⎜ ε ex1D ⎟ + (K 41c + K 51 ) 2 = 0 , (3.19)
∂t ∂x ∂x ⎝ ∂x ⎠ ∂x
avec
⎡⎛ MWPbSO MWPbO ⎞ ⎤
K 31 = −
1
⎢⎜
⎜
4
− 2
⎟
( )
⎟ − 3 − 2t +o Ve + 2 Vo ⎥ , (3.20)
nF ⎣⎢⎝ ρ PbSO4 ρ PbO2 ⎠ ⎦⎥
K 41 = −
1
nF
[ (
2 Vo − 3 − 2t+o Ve , ) ] (3.21)
et
3 − 2t +o
K 51 = − ; (3.22)
nF
∂i2
∂x
{ [ ( )] [ (
+ K 61cγ 1 (ε − ε o1 ) exp K 71 Φ1 − Φ 2 − U PbO2 − exp K81 Φ1 − Φ 2 − U PbO2
ζ1
)]}
(3.23)
⎛ ∂ Φ1 ∂ Φ 2 ⎞
+ K 91 ⎜ − ⎟=0,
⎝ ∂t ∂t ⎠
avec
120 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
amax 1io1
K 61 = − ζ1 , (3.24)
cref (ε max 1 − ε o1 )
γ1
α a1 F
K 71 = , (3.25)
RT
α c1 F
K 81 = − , (3.26)
RT
et
K 91 = −Cdc1amax 1 ; (3.27)
∂i2
∂x
{ [ ( )] [ (
+ K101cγ 1 (ε max 1 − ε ) exp K 71 Φ1 − Φ 2 − U PbO2 − exp K81 Φ1 − Φ 2 − U PbO2
ζ1
)]}
(3.28)
+ K 91 ⎜
⎛ ∂ Φ1 ∂ Φ 2 ⎞
− β1 ζ1
[ ( )]
⎟ + K111c (ε − ε o1 ) exp K121 Φ1 − Φ 2 − U O2 = 0
⎝ ∂t ∂t ⎠
avec
amax 1io1
K101 = − ζ1 , (3.29)
cref (ε max 1 − ε o1 )
γ1
amax1io1,O2
K111 = − , (3.30)
cref (ε max1 − ε o1 )
β1 ζ1
et
αO F
K121 = 2
. (3.31)
RT
Figure 3.5 – double couche électrique : distribution des charges et variation du potentiel électrique φ
en fonction de la distance x à la surface de l’électrode [TRE05]
∂ε ∂i
+ K11 2 =0, (3.32)
∂t ∂x région 1
∂Φ 2 ∂Φ 2
ε ex1 − = 0, (3.33)
∂x région 1 ∂x région 2
∂Φ1
= 0, (3.34)
∂x région 1
∂c ∂c
ε ex1 − = 0, (3.35)
∂x région 1 ∂x région 2
et
i2 = I . (3.36)
• porosité
ε =1 ; (3.37)
Chapitre 3 – Modèle 1D d’une batterie au plomb 123
i2 ∂Φ 2 ∂ ln c
+ + K2 =0 ; (3.38)
κ ∂x ∂x
Φ1 = 0 ; (3.39)
• conservation de la matière
∂c ∂c ∂ 2c
+ K 31I −D 2 =0, (3.40)
∂t ∂x ∂x
i2 = I . (3.41)
L’équation (3.37) indique que le réservoir est rempli d’électrolyte. L’équation (3.38)
est la loi d’Ohm appliquée à l’électrolyte. Le potentiel de la phase solide de l’électrode est nul
(3.39), parce qu’il n’y a pas de phase solide d’électrode dans le réservoir. L’équation (3.40)
représente la conservation de la matière dans l’électrolyte du réservoir. Enfin, l’équation
(3.41) établit que la totalité du courant circule à travers la phase liquide, par conduction
ionique, puisqu’il n’y a pas de phase solide dans le réservoir.
ε = ε sep , (3.42)
⎡ ∂Φ 2 ∂ ln c ⎤ ⎡ ex 3 ∂Φ 2 ∂ ln c ⎤
⎢⎣ ∂x + K 2 ∂x ⎥⎦ − ⎢ε sep + ε sep
ex 3
K2 = 0, (3.43)
région 2 ⎣ ∂x ∂x ⎥⎦ région 3
Φ1 = 0 , (3.44)
∂c ex 3 ∂c
D − K 31Ic − Dε sep + K 34 Ic = 0 , (3.45)
∂x région 2 ∂x région 3
i2 = I . (3.46)
L’équation (3.45) satisfait l’hypothèse que les flux d’espèces sont continus.
L’équation (3.42) fixe la valeur de porosité à l’interface comme égale à la porosité du
séparateur, qui est une valeur constante. L’équation (3.46) indique que la densité surfacique
124 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
• porosité
ε = ε sep ; (3.47)
i ∂Φ 2 ∂ ln c
2
+ + K2 =0 ; (3.48)
ε κ ex 3
sep ∂x ∂x
Φ1 = 0 ; (3.49)
• conservation de la matière
∂c ∂c ∂ 2c
ε sep + K 34 I − ε sep
ex 3
D 2 =0 ; (3.50)
∂t ∂x ∂x
i2 = I . (3.51)
∂ε ∂i
+ K14 2 = 0, (3.52)
∂t ∂x région 4
∂Φ 2 ∂Φ 2
ε sep
ex 3
− ε ex 4 = 0, (3.53)
∂x région 3 ∂x région 4
∂Φ1
= 0, (3.54)
∂x région 4
∂c ∂c
ε sep
ex 3
− ε ex 4 = 0, (3.55)
∂x région 3 ∂x région 4
i2 = I . (3.56)
Les équations de cette interface ont été établies selon le même raisonnement que celui
appliqué à l’interface entre les régions 1 et 2 (paragraphe 3.5.3).
• variation de porosité
∂ε ∂i
+ K14 2 = 0 , (3.57)
∂t ∂x
avec
1 ⎛⎜ MWPbSO4 MWPb ⎞⎟
K14 = − ; (3.58)
nF ⎜⎝ ρ PbSO4 ρ Pb ⎟⎠
i ∂Φ 2 ∂ ln c
2
+ + K2 =0 ; (3.59)
ε κ ex 4
∂x ∂x
∂Φ1
i2 − ε exm 4σ Pb −I =0 ; (3.60)
∂x
• conservation de la matière
126 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
∂c ∂c ∂ ⎛ ∂c ⎞ ∂i
ε + K 34i2 − ⎜ ε ex 4 D ⎟ + (K 44c + K 54 ) 2 = 0 , (3.61)
∂t ∂x ∂x ⎝ ∂x ⎠ ∂x
avec
⎡⎛ MWPbSO MWPb ⎞⎟ ⎤
K 34 =
1
⎢⎜⎜ 4
−
ρ Pb ⎟⎠
(
+ 1 − 2t+o Ve ⎥ , ) (3.62)
nF ⎢⎣⎝ ρ PbSO4 ⎥⎦
1 − 2t+o
K 44 = Ve , (3.63)
nF
et
1 − 2t+o
K 54 = − ; (3.64)
nF
∂i2
+ K 64cγ 4 (ε − ε o 4 ) {exp[K 74 (Φ1 − Φ 2 − U Pb )] − exp[K 84 (Φ1 − Φ 2 − U Pb )]}
ζ4
∂x
(3.65)
⎛ ∂ Φ1 ∂ Φ 2 ⎞
+ K 94 ⎜ − ⎟ = 0,
⎝ ∂t ∂t ⎠
avec
amax 4io 4
K 64 = − ζ4 , (3.66)
cref (ε max 4 − ε o 4 )
γ4
αa4F
K 74 = , (3.67)
RT
αc4 F
K84 = − , (3.68)
RT
et
K 94 = −Cdc 4 amax4 ; (3.69)
∂i2
+ K104cγ 4 (ε max 4 − ε ) {exp[K 74 (Φ1 − Φ 2 − U Pb )] − exp[K84 (Φ1 − Φ 2 − U Pb )]}
ζ4
∂x
(3.70)
+ K 94 ⎜
⎛ ∂ Φ1 ∂ Φ 2 ⎞
− β4 ζ4
[ (
⎟ + K114c (ε − ε o 4 ) exp K124 Φ1 − Φ 2 − U H 2 = 0, )]
⎝ ∂t ∂t ⎠
avec
amax 4io 4
K104 = − ζ4 , (3.71)
cref (ε max 4 − ε o 4 )
γ4
amax 4io 4, H 2
K114 = , (3.72)
cref (ε max 4 − ε o 4 )
β4 ζ4
Chapitre 3 – Modèle 1D d’une batterie au plomb 127
αH F
K124 = − 2
. (3.73)
RT
Les équations de cette région sont analogues à celles établies pour l’électrode positive.
L’électrode de référence utilisée pour mesurer la différence de potentiel est de type standard à
l’hydrogène, comme pour l’électrode positive.
• porosité
∂ε
=0 ; (3.74)
∂x
∂Φ 2
=0 ; (3.75)
∂x
∂i2
+ K 64cγ 4 (ε − ε o 4 ) {exp[K 74 (Φ1 − Φ 2 − U Pb )] − exp[K84 (Φ1 − Φ 2 − U Pb )]}
ζ4
∂x
(3.76)
⎛ ∂ Φ1 ∂ Φ 2 ⎞
+ K 94 ⎜ − ⎟ =0;
⎝ ∂t ∂t ⎠
∂i2
+ K104cγ 4 (ε max 4 − ε ) {exp[K 74 (Φ1 − Φ 2 − U Pb )] − exp[K 84 (Φ1 − Φ 2 − U Pb )]}
ζ4
∂x
(3.77)
+ K 94 ⎜
⎛ ∂ Φ1 ∂ Φ 2 ⎞
− β4 ζ4
[ ( )]
⎟ + K114c (ε − ε o 4 ) exp K124 Φ1 − Φ 2 − U H 2 = 0 ;
⎝ ∂t ∂t ⎠
∂c
= 0. (3.78)
∂x
i2 = 0 . (3.79)
128 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
∀N d ∈ {1, 2, 3} S = (2 N r + 1) × 3N d −1 , (3.80)
⎛ f1 ( x) ⎞
⎜ ⎟
∀x = ( x1 , K, xn ) ∈ Ω
T
f ( x) = ⎜ M ⎟ . (3.81)
⎜ f ( x) ⎟
⎝ n ⎠
Chapitre 3 – Modèle 1D d’une batterie au plomb 129
Cet élément est défini de manière unique et ∇f (x) est appelé gradient de f au point x. Il peut
être identifié à une matrice dont chaque coefficient est donné par les dérivées partielles de f :
⎛ ∂f1 ∂f1 ⎞
⎜ ( x) L ( x) ⎟
⎜ ∂x1 ∂xn ⎟
∇f ( x ) = ⎜ M O M ⎟ ∈ 4 n , n () . (3.83)
⎜ ∂f n ∂f n ⎟
⎜ ∂x ( x) L ∂x ( x) ⎟
⎝ 1 n ⎠
La matrice ∇f (x) est appelée matrice jacobienne de f et son déterminant est le Jacobien.
Pour chaque composante f i , i = 1, K, n il est donc possible d’écrire :
n
∂f i
f i ( x + h) = f i ( x ) + ∑ ( x) h j + h ε i (h), lim ε i (h) = 0 . (3.84)
j =1 ∂x j
h →0
Par la suite, il sera mis en évidence que la matrice jacobienne permet notamment de
mettre en œuvre la méthode de Newton dans n .
f ( x) = 0 . (3.85)
En général, il n’existe pas d’algorithme fini pour trouver une solution à un tel
problème. Une méthode itérative doit donc être utilisée.
Définition 3.2 [BRE06] En Analyse numérique, une méthode itérative est une méthode qui
résout un problème (équation ou système d’équations) par un procédé d’itérations qui génère
une suite convergente de vecteurs xn, ayant pour limite la solution désirée. Cette approche est
en contraste avec les méthodes directes qui résolvent les problèmes en un seul calcul (ex :
résolution du système linéaire A x = b par le calcul de la matrice inverse de A). Les méthodes
itératives sont souvent utilisées pour résoudre les problèmes de grande taille (ex : lorsque la
matrice A contient beaucoup de coefficients nuls hors de sa diagonale).
130 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Sans hypothèses supplémentaires, cette définition ne dit rien sur l’existence d’une
solution au problème (3.85). Par exemple, pour f ( x) = e x , il n’y a pas de solution, et pour
f ( x) = sin( x) , il y en a une infinité. Pour obtenir ce type de renseignement, le théorème
d’inversion locale, qui fournit un résultat sur l’unicité locale, peut être utilisé :
Théorème 3.1 [HAI01] Soient U et V deux ouverts d’un espace vectoriel normé. Si f (a) = 0
et si la matrice jacobienne f ′(a) est inversible, alors il existe un voisinage U de a et un
voisinage V de 0 tels que f : U → V soit bijective.
Le théorème 3.1 implique que a est l’unique solution de (3.85) dans le voisinage U de
a. Or, il se trouve justement qu’il existe une telle solution à notre problème. En effet, dans le
cas d’une batterie neuve au repos, pour I = 0 et t = 0, si :
⎧ ⎧ε max 1 si 0 ≤ x ≤ L1
⎪ ⎪
⎪ ε = ⎪1 si L1 < x < L1 + L2
⎪ ⎨
⎪ ⎪ε sep si L1 + L2 ≤ x < L1 + L2 + L3
⎪ε
⎪ ⎩ max 4 si L1 + L2 + L3 ≤ x ≤ L1 + L2 + L3 + L4
⎪⎪Φ 2 = 0
⎨ , (3.86)
⎧U PbO2 si 0 ≤ x ≤ L1
⎪
⎪ Φ1 = ⎪⎨U Pb si L1 + L2 + L3 ≤ x ≤ L1 + L2 + L3 + L4
⎪ ⎪0 sinon
⎪ ⎩
⎪ c = cref
⎪
⎪⎩ i2 = 0
alors
f (ε , Φ 2 , Φ1 , c, i2 ) = 0 . (3.87)
ti = t0 + i Δt i = 0, 1, K, ni , (3.88)
⎧ x0 + j Δx1 si 0 ≤ j ≤ n1 + 1
⎪ x + ( j − n − 1) Δx si n + 2 ≤ j ≤ n + n + 2
⎪ n1 +1 1 2 1 1 2
xj = ⎨ , (3.89)
⎪ xn1 + n2 + 2 + ( j − n1 − n2 − 2 ) Δx3 si n1 + n2 + 3 ≤ j ≤ n1 + n2 + n3 + 3
⎩ n1 + n2 + n3 + 3 + ( j − n1 − n2 − n3 − 3) Δx4 si n1 + n2 + n3 + 4 ≤ j ≤ n j
⎪x
∂c c −c
= i , j i −1, j + O(Δt ) . (3.90)
∂t i , j Δt
Même si cet algorithme n’est pas très précis (erreur de l’ordre de Δt ), il permet
néanmoins d’exprimer la solution à l’instant t uniquement en fonction de l’instant t − Δt .
Pour les dérivées spatiales d’ordre 1 et 2, à l’intérieur des régions, une différence finie
centrée du second ordre est utilisée, afin d’améliorer la précision (erreur de l’ordre de (Δx ) ) :
2
∂c
∂x i , j
c −c
(
= i , j +1 i , j −1 + O (Δx ) ,
2Δx
2
) (3.91)
et
∂ 2c
∂x i , j
2
c
= i , j +1
− 2ci , j + ci , j −1
(Δx ) 2
(
+ O (Δx ) .
2
) (3.92)
Aux frontières des régions, si les points ci , j +1 ou ci , j −1 ne sont pas disponibles, il faut
alors utiliser respectivement les points ci , j − 2 ou ci , j + 2 et les schémas de dérivation du second
ordre suivants :
∂c
∂x i , j
−c
= i, j + 2
+ 4ci , j +1 − 3ci , j
2Δx
(
+ O (Δx ) ,
2
) (3.93)
à gauche, et
∂c
∂x i , j
c
= i, j − 2
− 4ci , j −1 + 3ci , j
2Δx
(
+ O (Δx ) .
2
) (3.94)
à droite.
132 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎧⎪ x (0 ) = x0 ∈ n ,
⎨ (3.95)
( ) (k )
⎪⎩ f x + ∇f x ( )(
(k )
)
x (k +1) − x ( k ) = 0 n , k ≥ 0.
Pour chaque k ∈ , le problème (3.95) doit être résolu, il faut donc pour cela :
• ( )
calculer la matrice ∇f x (k ) ;
• ( )
s’assurer que la matrice ∇f x (k ) est bien inversible ;
• résoudre le système x ( k +1)
( ( )) f (x( ) )∈
= x ( k ) − ∇f x ( k )
−1 k n
.
Théorème 3.2 [FIL07] Soit f : Ω ⊂ n → n une fonction deux fois dérivable et dont la
( )
deuxième dérivée est continue (f est de classe * 2 Ω, n ). Supposons qu’il existe x ∈ Ω tel
que f ( x ) = 0 et f ′( x ) est inversible. Soit ) ( x , δ ) la boule de n de centre x et de rayon δ ,
alors,
(i) ( )
il existe δ > 0 tel que pour tout x0 ∈ ) ( x , δ ) , la suite x (k ) k ∈ donnée par
(3.95) est bien définie et x (k ) ∈ ) ( x , δ ) ;
(ii) ( )
la suite x (k ) k ∈ donnée par (3.95) est convergente vers la solution x ∈ Ω ;
2
(iii) il existe une constante C > 0 telle que x (k +1) − x ≤ C x (k ) − x .
Y=
( )
∂f x (k )
, A =
( )
∂f x (k )
, B =
( )
∂f x (k )
, D =
( )
∂f x (k )
et X =
∂f x (k ) ( )
. (3.96)
∂xi(,kj)− 2 ∂xi(,kj)−1 ∂xi(,kj) ∂xi(,kj)+1 ∂xi(,kj)+ 2
Les sous-matrices jacobiennes, calculées à partir des formules (3.96), sont présentées à
l’annexe D. Elles forment la matrice jacobienne pentadiagonale ∇f x (k ) suivante : ( )
⎡ B1 D1 X1 ⎤
⎢A B2 D2 ⎥
⎢ 2 ⎥
⎢ O ⎥
⎢ ⎥
⎢ A2 B2 D2 0 ⎥
⎢ Y3 A3 B3 D3 X3 ⎥
⎢ ⎥
⎢ A4 B4 D4 ⎥
⎢ O ⎥
⎢ ⎥
⎢ A4 B4 D4 ⎥
( )
∇f x (k )
=⎢
⎢
Y5 A5 B5 D5 X5 ⎥.
⎥
⎢ A6 B6 D6 ⎥
⎢ ⎥
⎢ O ⎥
⎢ A6 B6 D6 ⎥
⎢ ⎥
⎢ Y7 A7 B7 D7 X7 ⎥
⎢ 0 A8 B8 D8 ⎥
⎢ ⎥
⎢ O ⎥
⎢ A8 B8 D8 ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ Y9 A9 B9 ⎥⎦
(3.97)
Pour s’assurer que la matrice jacobienne est bien inversible, son conditionnement est
calculé :
( ( )) ( ) (∇f (x( ) ))
K ∇f x ( k ) = ∇ f x ( k ) k −1
. (3.98)
( ( ))
Remarque 3.1 [LAS93] Si K ∇f x (k ) = ∞ , alors le Jacobien est nul et la matrice ∇f x (k ) ( )
est non inversible.
( ( ))
Si K ∇f x (k ) est trop grand, il se peut que la matrice ∇f x (k ) soit inversible mais ( )
que le résultat soit inexploitable en raison d’un mauvais conditionnement du problème.
134 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Définition 3.3 [BRE06] On dit qu’un problème est bien conditionné si une petite variation
des données n’entraîne qu’une petite variation des résultats. Inversement, un problème est
mal conditionné si une petite variation des données peut entraîner une grande variation des
résultats.
( ( ( )))
N c = 16 − log K ∇f x (k ) . (3.99)
La méthode de Newton n’est évidemment pas complète tant que son critère d’arrêt
( )
n’est pas précisé. Généralement et comme vu précédemment, la suite x (k ) k∈ converge vers
la solution x ∈ Ω . Cependant, cela nécessite un temps infini :
( )
f x (k )
∞
<ε . (3.101)
Le paragraphe qui suit montre comment il est possible de passer du modèle 1D d’une
cellule au modèle 1D d’une batterie complète.
• Il n’est pas commandable en tension, ce qui ne lui permet pas de simuler la charge
potentiostatique de l’alternateur lors des phases de roulage du véhicule.
• commande en courant (entrée : I batt / sortie : U batt ) comme lors d’un démarrage ;
• commande en tension (entrée : U batt / sortie : I batt ) comme lors d’une recharge.
I batt
I= . (3.102)
h w ( N − 1)
La tension de sortie U batt , qui en résulte, est calculée à partir de la loi d’Ohm suivante,
issue des travaux de [NGU90] :
⎛ 12 Rg ⎞
U batt = 6 Vcell + I batt ⎜⎜ 5 Rci + 2 Rb + ⎟, (3.103)
⎝ N − 1 ⎟⎠
où, Rci représente la résistance d’un connecteur intercellulaire, Rb la résistance d’une borne,
Rg la résistance d’une grille et N le nombre total de plaques contenues dans la cellule.
Compte tenu des relations précédentes, le modèle 1D de la batterie complète peut être
représenté par le schéma de la figure 3.6.
136 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
La sulfatation irréversible des plaques peut être simulée par une diminution de la
surface active. Il suffit pour cela de diminuer la valeur de la grandeur amax contenue dans les
expressions de K 61 , K 64 , K 91 , K 94 , K101 , K104 , K111 et K114 . Bien entendu, la sulfatation
irréversible s’accompagne, à iso-volume d’eau, d’une augmentation de la concentration en
acide sulfurique de référence. Cependant, il n’est pas possible de relier la diminution de la
surface active et l’augmentation de la concentration.
La corrosion des collecteurs de courant peut être simulée par une augmentation de la
résistance des grilles et des connecteurs intercellulaires. Il suffit pour cela d’augmenter les
valeurs des grandeurs Rg et Rci contenues dans l’expression de U batt .
La perte d’eau peut être simulée par une diminution de la hauteur des électrodes,
représentant d’une part la perte de volume, assortie d’une augmentation de la concentration,
Chapitre 3 – Modèle 1D d’une batterie au plomb 137
La dégradation des matières actives peut être simulée par une modification de la loi de
Butler-Volmer utilisée dans les équations relatives à la cinétique des réactions aux électrodes.
S’il n’est pas possible de modifier les équations, il nous faut alors jouer sur les valeurs des
exposants β, γ et ζ.
Le court-circuit peut être simulé en supprimant l’une des cellules de la batterie dans le
modèle. Cela se traduit par le remplacement des valeurs 6 et 12, contenues dans l’expression
de U batt , par les valeurs respectives 5 et 10. Il est toutefois peu probable que la modélisation
d’un court-circuit ait beaucoup d’intérêt.
0 0
-100
-0.5
-200
-1
-300
Battery Current (A)
-2 -500
-600
-2.5
-700
-3
-800
-3.5 -900
0 5 10 15 20 25 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Time, t (h) Time, t (s)
Figure 3.7 – Représentation des courants mesurés et appliqués en entrée du modèle lors de la décharge
complète sur banc (à gauche) et lors du démarrage sur véhicule (à droite)
13.5 13
Experimental data Experimental data
Model simulation 12.5 Model simulation
13
12
12.5 11.5
Battery Voltage (V)
11
12
10.5
11.5
10
11 9.5
9
10.5
8.5
10 8
0 5 10 15 20 25 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Time, t (h) Time, t (s)
Figure 3.8 – Comparaison des tensions mesurées et simulées par le modèle lors de la décharge complète sur
banc (à gauche) et lors du démarrage sur véhicule (à droite)
Chapitre 3 – Modèle 1D d’une batterie au plomb 139
Figure 3.9 – Evolution de la porosité simulée par le modèle lors de la décharge complète sur banc (à gauche) et
lors du démarrage sur véhicule (à droite)
Figure 3.10 – Evolution de la concentration d’acide sulfurique simulée par le modèle lors de la décharge
complète sur banc (à gauche) et lors du démarrage sur véhicule (à droite)
En conclusion, le modèle 1D qui a été mis en place est robuste aux variations de
régime liées à une utilisation de la batterie sur véhicule (courants statique ou dynamique).
0 0
-100 -100
-200 -200
-300 -300
Battery Current (A)
-400 -400
-500 -500
-600 -600
-700 -700
-800 -800
-900 -900
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Time, t (s) Time, t (s)
Figure 3.11 – Comparaison des courants mesurés et appliqués en entrée du modèle lors des démarrages à 20°C
(à gauche) et à -30°C (à droite)
Les résultats obtenus à la figure 3.12 sont encourageants. A -30°C, l’erreur maximale
vaut 2,4% (0,8% en moyenne), contre 3% (0,7% en moyenne) à 20°C, en dépit d’un écart de
tension de plusieurs centaines de millivolts au début du démarrage (à bas régime). De plus, les
variations en fonction de la température du pic de démarrage ont été très bien simulées par le
modèle (6V à -30°C contre 9V à 20°C). L’écart entre les flèches noires indiquant les demi-
tours du moteur, illustre la diminution de sa vitesse de rotation à basse température. Il est
important de noter qu’à l’instar de la validation effectuée au paragraphe précédent, les valeurs
des paramètres du modèle 1D restent inchangées (tableau 3.4).
Chapitre 3 – Modèle 1D d’une batterie au plomb 141
Figure 3.12 – Comparaison des tensions mesurées et simulées par le modèle lors des démarrages à 20°C (à
gauche) à -30°C (à droite) ; les flèches noires matérialisent les tours du moteur
Figure 3.13 – Comparaison des tensions mesurée et simulée en charge galvanostatique (à gauche) et des
courants mesuré et simulé en charge potentiostatique (à droite)
La figure 3.13 montre que le modèle ne simule pas très bien le comportement réel
d’une batterie neuve en charge. En effet, en charge galvanostatique ( I batt = 15A ), l’erreur
maximale vaut 5,7% (1,9% en moyenne), et en charge potentiostatique ( U batt = 16V ), l’erreur
maximale vaut 62% (53% en moyenne). Cette dernière valeur d’erreur est à nuancer compte
tenu de la faible précision des bancs d’essais pour cette amplitude de courant (20% environ).
142 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Figure 3.14 – Simulations d’une batterie usagée effectuées à partir du modèle d’une batterie neuve déchargée (à
gauche) et à partir d’un modèle aux paramètres modifiés (à droite)
Le résultat obtenu, représenté à la figure 3.14 à droite, est d’assez bonne qualité,
puisque l’erreur maximale est redescendue à 1,9% (0,7% en moyenne), soit un niveau de
qualité équivalent à celui de nos précédentes simulations.
3.10 Conclusion
Le travail de modélisation abordé dans ce chapitre comporte deux étapes importantes.
La première vise à reproduire un modèle d’une cellule plomb-acide existant dans la littérature,
en l’enrichissant de fonctions issues d’autres travaux (double couche électrique, électrolyse de
l’eau …), pour améliorer la simulation en régime transitoire et en charge. La seconde a pour
but de passer d’un modèle de cellule à un modèle de batterie et de valider les performances de
ce dernier au moyen d’essais expérimentaux effectués sur banc ou sur véhicule.
L’état de l’art des nombreux modèles existants dans la littérature nous a permis de
sélectionner un modèle de cellule adapté à la batterie automobile que nous souhaitions
modéliser (batterie à électrolyte liquide de taille L2 et de capacité 60Ah). Les hypothèses
simplificatrices et les équations aux dérivées partielles non linéaires utilisées dans ce modèle
sont détaillées afin de maîtriser les phénomènes électrochimiques pris en compte.
Le développement d’un modèle 1D n’est pas chose aisée, comme cela a été constaté.
C’est pourquoi, le développement d’un modèle 2D ou 3D n’a pas été entrepris. Le temps de
calcul aurait été au moins 3 fois plus long en 2D et 9 fois plus long en 3D.
Les résultats de validation montrent que ce modèle est fiable sur une large gamme de
fonctionnements (robuste aux variations de régime de courant et de température). De plus, il
peut permettre de simuler le comportement d’une batterie usagée. Cependant, quelques
travaux supplémentaires restent à mener pour optimiser ses performances en charge
galvanostatique et surtout en charge potentiostatique.
4.1 Introduction
Ce chapitre a pour but de présenter un type de modélisation différent du modèle 1D,
présenté au chapitre précédent. En effet, ce nouveau modèle pourrait servir de base à une
solution de diagnostic de l’état batterie embarquée. Il s’agit donc de concevoir un modèle
satisfaisant à un compromis de performance et de compacité, capable de fournir un état
batterie fiable et intégrable dans un calculateur automobile. Les travaux sur les modèles à
dérivées non entières, effectués par Alain Oustaloup et l’équipe CRONE du LAPS
(Bordeaux), ont été mis en application pour atteindre cet objectif.
Tout d’abord, il n’est pas possible d’aborder les modèles à dérivées non entières, sans
définir préalablement les opérateurs différentiels non entiers, dont ils sont composés. Ainsi,
les notions d’intégration et de dérivation non entières permettent d’introduire les systèmes
linéaires non entiers et leurs propriétés fréquentielles.
Ensuite, nous montrons comment représenter ces systèmes, les simuler et identifier
leurs paramètres avec les outils communs à l’automaticien. De plus, nous démontrons qu’il
existe un lien étroit entre un système non entier et une équation de diffusion (loi de Fick). Le
modèle non entier utilisé pour modéliser la batterie au plomb est initialement un modèle de
Randles. Cependant, des modèles comptant moins de paramètres sont développés pour
simplifier les calculs et faciliter la simulation sur un calculateur embarqué.
Les modèles non entiers compacts ainsi obtenus sont exploités dans deux estimateurs
d’état de charge de la batterie. Le premier est assez complexe puisqu’il tient compte de la
température et évalue les variations paramétriques du modèle. Le second, plus simple,
effectue une comparaison des tensions mesurées et simulées par des modèles de la batterie à
différents état de charge.
⎧t > t0
⎪t ∈
Δ 1 f (τ ) ⎪
I tn0 f (t ) =
t
∫
Γ(n ) t 0 (t − τ )1− n
dτ avec ⎨ 0
n ∈
, (4.1)
⎪
⎪⎩Re(n ) > 0
Γ(n ) = ∫ e- x x n −1dx .
∞
(4.2)
0
Pour que l’intégrale non entière I tn0 d’une fonction temporelle f (t ) existe, il faut et il suffit
que f (t ) soit continue par morceaux sur ] t 0 , + ∞[ et intégrable sur [t 0 , t ] pour tout t > t0 .
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 147
Pendant longtemps, ce nouvel opérateur a été considéré par les physiciens comme un
concept mathématique sans application possible pour les Sciences Physiques. Ce n’est que
récemment (2ème moitié du XXème siècle) que son application, notamment en Sciences pour
l’Ingénieur s’avère significative. Le peu d’intérêt que les physiciens ont porté à cet opérateur
n’est certes pas étranger à la difficulté de lui attribuer un sens géométrique ou physique
comparable à celui que l’on accorde à l’intégration d’ordre entier. Lorsque l’ordre
d’intégration n est réel, voire complexe, l’image de « l’aire sous la courbe » ou de la « charge
d’un condensateur » perd en effet son sens.
Néanmoins, dans le cas où l’ordre d’intégration n est réel, la définition (4.1) peut être
interprétée comme l’aire de la surface que définit la fonction f (t ) , pondérée par un facteur
d’oubli, représenté par la fonction ϕ (t ,τ ) , telle que :
1
ϕ (t ,τ ) = . (4.3)
Γ(n )(t − τ )
1− n
Ainsi, si n est égal à 1, I tn0 f (t ) est une intégrale classique (toutes les valeurs de f (t )
ayant le même « poids »). Si n est un réel compris entre 0 et 1, les valeurs les plus récentes
ont plus de « poids » que les plus anciennes. La figure 4.1 représente les variations du facteur
d’oubli pour des valeurs de n comprises entre 0,1 et 1. A travers cette interprétation, les
différentes pondérations obtenues en faisant varier l’ordre d’intégration n mettent en évidence
l’aptitude de cet opérateur à décrire des phénomènes physiques à mémoire longue tels que les
phénomènes de diffusion.
2
n= 0.1
1.8 n= 0.2
n= 0.3
1.6 n= 0.4
n= 0.5
1.4
n= 0.6
n= 0.7
1.2
n= 0.8
φ (0,τ )
1 n= 0.9
n= 1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-20 -18 -16 -14 -12 -10 -8 -6 -4 -2 0
Temps τ pour t = 0
Dans le cas où l’ordre d’intégration n est complexe, l’interprétation est encore plus
délicate puisque le facteur d’oubli devient une fonction à valeurs complexes. Celui-ci agit
alors à la fois sur le module et sur l’argument de la fonction f (t ) .
Remarque 4.1 Dans le cas où l’ordre d’intégration n est complexe, l’intégrale I tn0 f (t ) est une
fonction à valeurs complexes même si la fonction temporelle f (t ) est réelle.
Remarque 4.2 Les opérateurs d’intégration non entière vérifient la propriété de semi-
groupe, soit [SAM93] :
⎧t > t0
⎪t ∈
1 f (τ ) ⎪
I tn0 f (t ) =
t
∫
Γ(n ) t 0 (t − τ )1− n
dτ avec ⎨ 0 , (4.4)
⎪n ∈
⎪⎩Re(n ) > 0
Définition 4.2 Un semi-groupe est un magma (ou groupoïde) noté (E,*), c’est-à-dire une
structure algébrique simple composée d’un ensemble et d’une loi de composition interne
ayant les propriétés suivantes :
• unifère : elle possède un élément neutre bilatère (à droite et à gauche) ;
• associative : pour tous x, y et z dans G, on a : (x * y) * z = x * (y * z) ;
• régulière : si x * y = x * z ou y * x = z * x, alors y = z.
où, n ∈ , ⎣Re(n)⎦ est la partie entière de Re(n) et {Re(n)} est la partie non entière de Re(n)
telle que 0 ≤ {Re(n)} < 1 .
Définition 4.3 La dérivée d’ordre n ∈ , Re(n) > 0 , d’une fonction f (t ) de dans est
définie comme la dérivée entière d’une intégrale non entière (dont la partie réelle de l’ordre
d’intégration est comprise entre 0 et 1), soit [SAM93] :
⎧t > t0
⎣Re(n) ⎦ +1 ⎪t ∈
⎛d⎞
(I ) ⎪
Δ
Dtn0 f (t ) = ⎜ ⎟ 1− {Re(n)} − i Im(n)
t0 f (t ) avec ⎨ 0 , (4.6)
⎝ dt ⎠ ⎪n ∈
⎪⎩Re(n ) > 0
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 149
qui, par application de la définition de l’intégrale non entière (4.1), peut aussi s’écrire :
⎣
f (τ )
Re(n) ⎦ +1
Δ 1 ⎛d⎞ ⎛ t ⎞
Dtn0 f (t ) = ⎜ ⎟ ⎜⎜ ∫ dτ ⎟⎟ . (4.7)
Γ (⎣Re(n)⎦ + 1 − n ) ⎝ dt ⎠ ⎝ t 0 (t − τ ) ⎣
1− ( Re(n) ⎦ +1− n )
⎠
Pour que la dérivée non entière Dtn0 d’une fonction temporelle f (t ) existe, il suffit que f (t )
puisse s’écrire :
⎧ f (t ) = (t − t0 )λ η (t − t0 ) ⎧λ ∈
⎪ ⎪
⎨ou avec ⎨Re(λ ) > −1 . (4.8)
⎪ ⎪η (t ) fonction analytique de pour t ≥ 0
⎩ f (t ) = (t − t0 ) ln(t − t0 ) η (t − t0 )
λ
⎩
Remarque 4.3 Une fonction analytique est une fonction qui peut s’exprimer localement
comme une série entière convergente. En analyse complexe, le résultat important est que les
fonctions holomorphes sont analytiques.
Ces propriétés permettent d’interpréter les systèmes non entiers comme des systèmes à
mémoire longue, les systèmes entiers étant alors interprétables comme des systèmes à
mémoire courte.
Remarque 4.4 Lorsque Re(n) < 0 , l’intégrale d’ordre n est définie par :
Δ
I tn0 f (t ) = Dt−0 n f (t ) , (4.9)
Δ
Dtn0 f (t ) = I t−0 n f (t ) , (4.10)
Remarque 4.6 Dans le cas où l’ordre de dérivation n est complexe, l’intégrale Dtn0 f (t ) est
une fonction à valeurs complexes même si la fonction temporelle f (t ) est réelle.
Remarque 4.7 La dérivée non entière de l’intégrale de même ordre d’une fonction temporelle
f (t ) est telle que :
Remarque 4.8 Contrairement aux opérateurs d’intégration non entière, les opérateurs de
dérivation non entière ne vérifient la propriété de semi-groupe que sous certaines conditions.
En effet, si f (t ) vérifie les conditions (4.8), alors [SAM93] montre que :
⎧Re(n1 ) > 0
( )
D0n1 D0n2 f (t ) = D0n1 + n2 f (t ) si ⎨
Re( n ) < Re( λ ) + 1
, (4.13)
⎩ 2
et
⎧r entier positif
( )
Dtr0 Dtn0 f (t ) = Dtr0+ n f (t ) si ⎨ . (4.14)
⎩n arbitraire
Définition 4.4 La dérivée à gauche d’ordre 1 d’une fonction f (t ) de dans s’écrit par
définition :
f (t ) − f (t − h )
D1 f (t ) = lim . (4.15)
h→0 h
f (Kh ) − f ((K − 1) h )
D1 f (t ) = lim . (4.16)
h→0 h
1 − q −1
D1 f (t ) = lim f (Kh ) . (4.17)
h→0 h
D 2
f (t ) = lim
(1 − q ) f (Kh ) .
−1 2
(4.18)
2
h →0 h
D n
f (t ) = lim
(1 − q ) f (Kh ) .
−1 n
(4.19)
n
h →0 h
1 ∞ k n (n − 1)(n − 2 )L (n − k + 1)
D n f (t ) = lim n ∑ (− 1) f (t − kh ) , (4.20)
h→0 h
k =0 k!
1 ∞ k ⎛ n⎞
D n f (t ) = lim n ∑ (− 1) ⎜⎜ ⎟⎟ f (t − kh ) , (4.21)
h →0 h
k =0 ⎝k⎠
où
⎛ n ⎞ n (n − 1)(n − 2 )L(n − k + 1) Γ(n + 1)
⎜⎜ ⎟⎟ = = . (4.22)
⎝k⎠ k! Γ(k + 1) Γ(n − k + 1)
⎢ t −t0 ⎥
⎢ h ⎥
1 ⎣ ⎦
⎛ n⎞
Dtn0 f (t ) = lim ∑ (− 1) ⎜⎜ ⎟⎟ f (t − kh ) .
k
(4.23)
h →0 hn
k =0 ⎝k⎠
Remarque 4.9 L’équivalence des deux définitions (4.6) et (4.21) n’est pas toujours vérifiée.
On montre cependant que pour la majorité des fonctions rencontrées, la définition de
Grünwald converge vers celle de Riemann-Liouville.
152 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎧Re(n) > 0
⎧ t n −1u (t ) ⎫ ⎧ t n −1u (t ) ⎫
{ }
3 I f (t ) = 3 ⎨
n
* f (t )⎬ = 3 ⎨
1 ⎪
⎬ 3{ f (t )} = n F (s ) avec ⎨ F ( s ) = 3{ f (t )} ,
⎩ Γ(n ) ⎩ Γ(n ) ⎭
0
⎭ s ⎪ s = σ + jω
⎩
(4.24)
Il est ici important de noter que s n est une fonction multiforme de C. En effet, en
posant s = ρ e jθ et n = a + jb , le développement de s n conduit à :
(
s n = ρ e jθ )
a + jb
= ρ a e − bθ e jaθ , (4.25)
relation dans laquelle la multiformité apparaît à travers la fonction e jaθ . Il est donc nécessaire
de limiter à 2π la plage de variation de l’argument de la variable s par une coupure du plan
complexe (figure 4.2).
Im(s)
Coupure du plan
complexe
ϕ
Re(s)
O
Cette coupure, définie par la demi-droite d’origine O(0,0) et d’angle orienté φ par rapport à
l’axe des abscisses, doit être choisie de manière à respecter deux contraintes :
• la coupure ne doit pas croiser la droite verticale du demi-plan droit définie par les
bornes de l’intégrale de Mellin-Fourier (4.26) afin de pouvoir calculer la transformée
de Laplace inverse de la fonction F (s ) :
c+ j ∞
1
f (t ) = 3 −1{F ( s )} = ∫e
st
F ( s )ds . (4.26)
2 jπ c− j ∞
π 3π
<ϕ < . (4.27)
2 2
{ } ( )
n −1
3 f ( n ) (t ) = s n F (s ) − ∑ s n −1− k f ( k ) 0+ , (4.28)
k =0
où f ( k ) (0 + ) est la dérivée d’ordre k de la valeur initiale f (0+ ) , évaluée comme étant la limite
à droite de f (t ) quand t tend vers zéro par valeur positive.
Dans le cas où l’ordre n est non entier, l’utilisation de la relation (4.14) conduit à
[OLD74] :
⎡Re( n ) ⎤ −1 ⎧n ∈
3{D0n f (t )} = s n F (s ) − ∑s ⎡Re( n ) ⎤ −1− k (
D k I 0⎡Re( n ) ⎤ − n f (0+ ) ) avec ⎨ , (4.29)
k =0 ⎩Re(n) ≥ 0
où ⎡Re(n)⎤ est la partie entière par excès, ou partie entière supérieure de Re(n). La relation
(4.29) traduit un résultat remarquable en ce sens qu’elle généralise la formule bien connue
dans le cas entier.
Ainsi, si les définitions temporelles des opérateurs différentiels non entiers souffrent
d’un formalisme mathématique quelque peu compliqué, leur expression dans le domaine
opérationnel relève d’une simplicité remarquable, en particulier dans le cas de l’étude de
systèmes relaxés à t = 0 . Ce formalisme opérationnel est d’ailleurs largement utilisé dans la
littérature, notamment dans [OUS95] où l’on trouve une introduction aux opérateurs
différentiels non entiers s’inscrivant dans une approche systémique à travers la caractérisation
d’un dérivateur non entier par sa transmittance opérationnelle D( s ) = (τ s ) n .
y (t ) = τ n D nu (t ) , (4.30)
A l’aide des relations (4.24) et (4.29) et sous l’hypothèse de conditions initiales nulles,
la traduction opérationnelle de l’équation (4.30) détermine l’équation symbolique :
Y (s ) = (τ s ) U (s ) ,
n
(4.31)
n
⎛ s ⎞
Y (s ) = ⎜⎜ ⎟⎟ U (s ) , (4.32)
⎝ ωu ⎠
n
⎛ s ⎞
D (s ) = ⎜⎜ ⎟⎟ .
n
(4.33)
⎝ ωu ⎠
n
⎛ jω ⎞
D ( jω ) = ⎜⎜
n
⎟⎟ . (4.34)
⎝ ωu ⎠
⎧ ⎛ω ⎞
n
⎪ D ( jω ) = ⎜⎜ ⎟⎟
n
⎪ ⎝ ωu ⎠ .
⎨ (4.35)
⎪
(
⎪⎩Arg D ( jω ) = n 2
n
)
π
L’analyse d’un tel système d’équations révèle une propriété remarquable de ce type de
dérivateur en ce sens que :
• le diagramme de gain est caractérisé par une droite oblique de pente 6n dB par octave
(ou 20n dB par décade) ;
• le diagramme de phase est caractérisé par une droite horizontale d’ordonnée
ϕ = π n 2 rad.
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 155
La figure 4.3 représente les diagrammes de Bode d’un dérivateur non entier réel pour
ωu = 1 rad/s et pour des ordres de dérivation compris entre -1.5 et 1.5.
100
n=-1.5
50 n=-1
n=-0.5
Gain (dB)
0 n=0
n=0.5
-50 n=1
n=1.5
-100
-3 -2 -1 0 1
10 10 10 10 10
Pulsation (rad/s)
200
100
Phase ( deg)
-100
-200
-3 -2 -1 0 1
10 10 10 10 10
Pulsation (rad/s)
y (t ) + a1D a1 y (t ) + a2 D y (t ) + ... + aL D y (t ) =
n a0 n n a2 n aL
D
, (4.36)
b0 D b0 u (t ) + b1D b1 u (t ) + ... + bM D u (t )
n n nbM
156 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
• une équation relative à l’état non entier, dans laquelle le vecteur du « pseudo-état » ne
fait plus l’objet d’une dérivation unitaire mais d’une dérivation d’ordre n entier ou non
entier ;
• une équation d’observation identique à celle du cas entier.
Définition 4.5 La pseudo-représentation d’état non entière est définie par le système
d’équation :
⎧ D n x(t ) = A x(t ) + B u (t )
⎨ , (4.37)
⎩ y (t ) = C x(t ) + E u (t )
dans lequel :
Remarque 4.10 Bien que souvent désigné sous l’appellation « vecteur d’état non entier », le
vecteur x(t ) ne présente plus les propriétés « d’état » au sens classique du terme. On montre
en effet que la connaissance de x(t ) à l’instant t0 ne suffit plus pour résumer le passé d’un
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 157
système non entier. Le problème de l’initialisation d’un tel système à l’instant t0 requiert la
connaissance, soit d’un nombre infini de conditions initiales, soit d’un nombre fini de
variables (signal d’entrée par exemple) mais sur un temps correspondant à tout le passé du
système. Quelques travaux traitant de ce problème ont été proposés et figurent dans
[LOR01].
Telle que définie dans le cas MIMO par le système d’équations (4.37), une pseudo-
représentation d’état non entière d’un système SISO n’est pas équivalente, dans le cas
général, à une équation différentielle non entière telle que celle définie par l’équation (4.36),
pour les deux raisons suivantes :
644L7 fois
44 8
n n n
( )
y (t ) + a1D y (t ) + a2 D D y (t ) + ... + aL D ... D y (t ) =
n n
(( )) (4.38)
b0 D nu (t ) + b1D n (D nu (t )) + ... + bM D n (...(D nu (t ))).
14 4244 3
M fois
⎛
( )))⎞⎟⎟
⎡Re( n ) ⎤ −1
{ ( )} ( (
3 D n D n f (t ) = s n ⎜⎜ s n F (s ) − ∑ s ⎡Re( n ) ⎤ −1− k D k I ⎡Re( n ) ⎤ − n f 0+
⎝ k =0 ⎠
⎡Re( n ) ⎤ −1
− ∑ s⎡ Re( n ) ⎤ −1− k
(D (I ⎡
k Re( n ) ⎤ − n
(D f (0 ))))
n +
(4.39)
k =0
{
≠ 3 D 2 n f (t ) , }
dans laquelle, la fonction f (t ) peut désigner l’entrée u (t ) ou la sortie y (t ) .
Par conséquent, pour qu’il y ait équivalence entre les représentations (4.36) et (4.37),
il est nécessaire que :
{ ( )}
3 D n D n f (t ) = s 2 n F (s ) = 3 D 2 n f (t ) , { } (4.40)
n∈ ⎩Re(n) ∈] 0 ; 1]
⎩⎪
Bien qu’ayant fait l’objet d’une résolution numérique [OUS95], une équation
différentielle dont les ordres de dérivation sont complexes non commensurables, se prête
difficilement à une résolution analytique. Notre étude se bornera donc au cas où les ordres
sont commensurables réels.
Lorsque la condition (4.41) est vérifiée, le passage d’une équation différentielle non
entière à une pseudo-représentation d’état équivalente s’effectue de la même manière que
dans le cas entier.
H ( s ) = C (s n I − A) B + E .
−1
(4.42)
1 ⎧0 < γ < 2
H (s) = γ
avec ⎨ , (4.43)
s −a ⎩a < 0
sin (γπ )
∞
1 xγ e −tx
h(t ) = ∑ pk etpk + ∫0 a 2 − 2axγ cos(γπ ) + x 2γ dx . (4.44)
aγ k π
t
y (t ) = ∫ h(t − τ ) u (τ ) dτ , (4.45)
0
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 159
soit,
sin (γπ ) ⎛ xγ e − (t −τ )x ⎞
t t ∞
1
y (t ) = ∫ γ ∑ pk e(t −τ ) p k u (τ ) dτ + ∫ ⎜∫ 2
⎜ a − 2ax cos(γπ ) + x
γ γ
dx ⎟ u (τ ) dτ , (4.46)
⎟
a π 2
444⎝4 42444444⎠ 444
0 k 0 0
1 444424444 3 1 4444 3
modes exponentiels multimode apériodique
ou encore,
sin (γπ ) ⎛ t − (t −τ )x ⎞
∞
xγ
t
1
y (t ) = ∫ ∑ pk e(t −τ ) pk u(τ ) dτ + ∫ ⎜∫e u (τ ) dτ ⎟ dx .
0
aγ k 0
π a 2 − 2axγ cos(γπ ) + x 2γ ⎜
⎝0
⎟
⎠
(4.47)
t
w(x, t ) = ∫ e − (t −τ ) xu (τ ) dτ , (4.48)
0
w& ( x, t ) = − x w( x, t ) + u (t ) . (4.49)
⎧⎡ w& 1 (t ) ⎤ ⎡ p1 0 ⎤ ⎡ w1 (t ) ⎤ ⎡1⎤
⎪⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ M ⎥ ⎢M ⎥
⎪⎢ M ⎥ = ⎢ O ⎥⎢ ⎥ + ⎢ ⎥ u (t )
⎪⎢ w& k (t ) ⎥ ⎢ pk ⎥ ⎢ wk (t ) ⎥ ⎢1⎥
⎪⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥ ⎢⎥
⎨⎣ w& ( x, t )⎦ ⎣ 0 − x ⎦ ⎣ w( x, t )⎦ ⎣1⎦ avec w( x,0) = 0 ,
⎪
⎪ ⎡ w1 (t )⎤
⎥ + sin (γπ ) xγ w( x, t )
∞
⎡ p1 pk ⎤ ⎢
⎪ y (t ) = ⎢ γ L
π ∫0 a γ − 2axγ cos(γπ ) + x 2γ
M dx
⎪ ⎣a aγ ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎩ ⎢⎣ wk (t )⎥⎦
(4.50)
sin (γπ ) x γ w( x, t )
∞
ϕ (t ) = ∫0 a 2 − 2axγ cos(γπ ) + x 2γ dx , (4.51)
π
sin (γπ )
∞
xγ
ϕ (t ) = ∫ μ ( x ) w( x, t ) dx avec μ (x ) = . (4.52)
0
π a 2 − 2axγ cos(γπ ) + x 2γ
160 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
B( s) ∑ q sβ l
l
⎧ β l +1 ≥ β l ≥ 0
H (s ) = = l =0
avec ⎨ . (4.53)
A( s ) m
⎩α ≥ α ≥ 0
∑r s
k =0
k
αk k + 1 k
∞
ϕ (t ) = ∫ μ (x ) w( x, t ) dx , (4.54)
0
avec,
m q
1 ∑∑ r q sin ((α
k l k − β l )π )xα k + β l
μ (x ) = k =0 l =0
. (4.55)
π m
∑r
k =0
k
2 2α k
x + ∑ 2r q cos((α
0≤ k < l <m
k l k − α l )π )x α k +α l
μ (x ) =
1
2iπ
[ (
H (− x ) − H (− x ) .
− +
) ( )] (4.56)
⎧w& ( x, t ) = − x w( x, t ) + u (t )
⎪ ∞
⎧ x ∈ +
⎨ avec ⎨ . (4.57)
⎪ y (t ) = ∫ μ ( x ) w( x, t ) dx ⎩w( x,0)
⎩ 0
⎧ ∂φ (ζ , t ) ∂ 2φ (ζ , t )
⎪ ∂t = ∂ζ 2 + u (t ) δ (ζ ) ⎧ζ ∈
⎪ ⎪
⎨ ∞
avec ⎨φ (ζ ,0) = 0 . (4.58)
⎪ y (t ) = m(ζ ) φ (ζ , t ) dζ
⎪ ∫ ⎪m(ζ ) = 4π 2ζ μ 4π ζ 2
⎩ ( )
⎩ −∞
Si on tient à nouveau compte des modes exponentiels, alors tout système non entier
peut donc être vu comme un système linéaire classique associé à un système de dimension
infini, décrit par la seconde loi de Fick relative à la diffusion linéaire :
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 161
⎧ ∂φ (ζ , t ) ∂ 2φ (ζ , t )
⎪ ∂t = ∂t 2 + u (t )δ (ζ ) ⎧ ∞
⎪ ⎪ 1y (t ) = ∫ φ (ζ , t ) m(ζ ) dζ
⎪⎡ w& 1 (t )⎤ ⎡ p1 0 ⎤ ⎡ w1 (t )⎤ ⎡1⎤ ⎪ −∞
⎪⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ M ⎥ + ⎢M⎥ u (t ) ⎪
⎨⎢ M ⎥ = ⎢ O ⎥⎢ ⎥ ⎢⎥ avec ⎨ ⎡ w1 (t )⎤ .
⎪⎢ w& (t )⎥ ⎢ 0 pk ⎦ ⎣ wk (t )⎥⎦ ⎢⎣1⎥⎦
⎥ ⎢ ⎪ y (t ) = ⎡ p1 L pk ⎤ ⎢ M ⎥
⎪⎣ k ⎦ ⎣ ⎪ 2 ⎢⎣ a γ aγ ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎪ y (t ) = y1 (t ) + y2 (t ) ⎪⎩ ⎢⎣ wk (t )⎥⎦
⎪
⎩
(4.59)
Comme l’illustre la figure 4.4, l’état φ (ζ , t ) est de dimension infini et u (t ) est à la fois
l’entrée d’un système linéaire entier et l’entrée d’un système de dimension infini appliqué à
l’abscisse z = 0 .
ζ =0
ζ
φ (ζ , t ) u (t )
∞
y1 (t ) = ∫ m(ς )φ (ζ , t )dζ
−∞
Figure 4.4 – Représentation de la sortie du mode apériodique incluse dans la représentation (4.59)
1 K
⎛n⎞
D n f (Kh ) ≈ ∑ (− 1) ⎜⎜ k ⎟⎟ f ((K − k )h) ,
k
(4.60)
hn k =0 ⎝ ⎠
1 K ⎛ na0 ⎞ a K ⎛n ⎞ a K ⎛n ⎞
∑ (− 1) ⎜⎜ ⎟ y ((K − k )h ) + n1 ∑ (− 1)k ⎜ a1 ⎟ y ((K − k )h ) + ... + nL ∑ (− 1)k ⎜ aL ⎟ y ((K − k )h ) =
k
na0 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜k ⎟
h ⎝k ⎠ h k =0 ⎝k ⎠ h k =0 ⎝ ⎠
a1 a1
k =0
k ⎛ b0 ⎞ k ⎛ b1 ⎞ ⎛n ⎞
b0 K n b1 K n bM K
nb0 ∑ (− 1) ⎜
⎜
⎟
⎟u (( K − k )h ) + nb1 ∑ ( − 1) ⎜
⎜
⎟
⎟u (( K − k )h ) + ... + nbM ∑
(− 1)k ⎜⎜ bM ⎟⎟u ((K − k )h ),
h k =0 ⎝k ⎠ h k =0 ⎝k ⎠ h k =0 ⎝k ⎠
(4.61)
L
al K
⎛ nal ⎞ M
b K
⎛ nbm ⎞
∑ n al ∑ (− 1)k ⎜⎜ ⎟⎟ y((K − k ) h) ∑ nmb ∑ (− 1) ⎜⎜k
⎟⎟ u((K − k ) h)
y(Kh) = l =0 h k =1 ⎝ k ⎠ + m=0
h m k =0 ⎝ k ⎠ . (4.62)
L L
al al
∑
l =1 h
nal ∑
l =1 h
nal
L’avantage d’une telle approche réside dans sa simplicité de mise en œuvre. Elle est,
de plus, applicable quelles que soient les valeurs des ordres de dérivation, commensurables ou
non, réels ou complexes.
n n
⎛2⎞ ⎛ 1 − q −1 ⎞
s →⎜ ⎟
n
⎜⎜ ⎟ .
−1 ⎟
(4.63)
⎝h⎠ ⎝ 1 + q ⎠
Une méthode basée sur l’opérateur d’Al-Alaoui [CHE01] a également été développée.
Celle-ci consiste à remplacer l’opérateur de dérivation non entière par l’opérateur discret :
n n
⎛ 8 ⎞ ⎛ 1 − q −1 ⎞
s →⎜ ⎟
n
⎜⎜ −1
⎟⎟ . (4.64)
⎝ 7h ⎠ ⎝ 1 + q / 7 ⎠
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 163
L’approche basée sur les distributions récursives de zéros et de pôles repose sur les
travaux d’A. Oustaloup [OUS95] concernant la synthèse d’un dérivateur non entier borné en
fréquence. Cette approche consiste, dans un premier temps, à remplacer chaque opérateur de
dérivation non entière par un dérivateur non entier borné en fréquence, soit :
n
⎛ s ⎞
⎜1+ ⎟
ωb
s n → D (s ) = C 0 ⎜ ⎟ . (4.65)
⎜ s ⎟
⎜1+ ω ⎟
⎝ h ⎠
La synthèse d’un tel dérivateur résulte d’une démarche intuitive fondée sur l’analyse
des diagrammes asymptotiques de gain et de phase de la figure 4.5. Elle repose en effet sur
une distribution récursive de zéros et de pôles, soit :
⎛ s ⎞
⎜1+ ⎟
N
ω 'k
D(s ) ≈ C0 ∏ ⎜ ⎟. (4.66)
⎜
k =1 1 +
s ⎟
⎜ ωk ⎟
⎝ ⎠
164 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
D ( jω ) dB DN ( jω ) dB
droite de lissage de gain
1/2log η log η 1/2log η
log α
6n dB/oct
D0 dB 6 dB/oct
0 dB ω
π/2
nπ/2
ωb ω'1 ω1 ωN ωh ω
ω'N
Dans le cas d’un ordre de dérivation réel, la récursivité des zéros et des pôles de
synthèse (figure 4.5) se traduit par une distribution des fréquences transitionnelles ωh et ωk′
conforme à l’ensemble des relations suivantes :
ω k +1 ω ' k +1
= = αη > 1 ; (4.67)
ωk ω 'k
ωk ω'
= α ; k +1 = η ; (4.68)
ω 'k ω k +1
log α
n= . (4.69)
log α + logη
Les rapports α et η définis par (4.68) et qui impliquent un rapport constant α η entre
deux zéros ou deux pôles consécutifs sont appelés facteurs récursifs. Pour un ordre de
dérivation n donné et un rapport μ = ωb ωh donné entre les fréquences transitionnelles ωb et
ωh , ces facteurs ne dépendent que du paramètre N, soit :
n/ N
⎛ω ⎞
α = ⎜⎜ h ⎟⎟ , (4.70)
⎝ ωb ⎠
et
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 165
(1− n ) / N
⎛ω ⎞
η = ⎜⎜ h ⎟⎟ . (4.71)
⎝ ωb ⎠
Il est à noter que le choix d’une distribution récursive de pôles peut se justifier
analytiquement par la discrétisation de l’intégrale caractérisant le multimode apériodique de la
relation (4.46). Une modification de cette approche a été proposée par Trigeassou [TRI99] et
Lin [LIN01] dans laquelle l’opérateur d’intégration non entière n’est plus approximé par la
relation (4.65) (avec n négatif) mais par un intégrateur classique présentant un comportement
non entier dans une bande de fréquence moyenne (figure 4.6). Cette approximation, dans le
cas d’un ordre d’intégration réel compris entre 0 et 1, est définie par :
1− n
⎛ s ⎞
⎜1+ ⎟
1 1 ωb
→ I (s ) = C 0 ⎜ ⎟ . (4.72)
s n
s ⎜1+ s ⎟
⎜ ω ⎟
⎝ h ⎠
ρ dB
ωh
log ω
ωb
θ ωb ωh
log ω
− n × 90 °
− 90°
La synthèse d’un tel intégrateur repose sur l’approximation du dérivateur non entier
borné en fréquence, contenue dans (4.72), par la distribution récursive de zéros et de pôles
(équation (4.66)). La figure 4.7 représente l’intégrateur synthétisé sous forme de schéma-bloc.
u 1 x 1 1 + s ω 1′ x 2 1 + s ω ′2 x3 x N 1 + s ω ′N x N + 1
s 1+ s ω1 1+ s ω2 1+ s ω N
Figure 4.7 – Schéma bloc de l’intégrateur synthétisé
166 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
L’intégrateur non entier ainsi obtenu s’exprime alors sous la forme d’une
représentation d’état, soit :
⎡ 1 0 L L 0⎤ ⎡ x&1 ⎤ ⎡ 0 0 L L 0 ⎤ ⎡ x1 ⎤ ⎡C0 ⎤
⎢− α 1 ⎥ ⎢ ⎥ ⎢
M ⎥ ⎢ x&2 ⎥ ⎢ω1 − ω1 M ⎥⎥ ⎢⎢ x2 ⎥⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎢ ⎥
⎢ 0 −α 1 M ⎥ ⎢ M ⎥ = ⎢ 0 ω2 − ω2 M ⎥ ⎢ M ⎥ + ⎢ M ⎥ u , (4.73)
⎢ ⎥⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O O 0⎥ ⎢ M ⎥ ⎢ M O O 0 ⎥⎢ M ⎥ ⎢M ⎥
⎢⎣ 0 L 0 −α 1⎥⎦ ⎢⎣ x& N +1 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 L 0 ωN − ω N ⎥⎦ ⎢⎣ xN +1 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
ou encore :
x& = A x + b u , (4.74)
−1
⎡ 1 0 L L 0⎤ ⎡0 0 L L 0 ⎤
⎢− α 1 M ⎥⎥ ⎢ω − ω M ⎥⎥
⎢ ⎢ 1 1
A=⎢ 0 −α 1 M⎥ ⎢ 0 ω2 − ω 2 M ⎥, (4.75)
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O O 0⎥ ⎢M O O 0 ⎥
⎢⎣ 0 L 0 −α 1⎥⎦ ⎢⎣ 0 L 0 ωN − ω N ⎥⎦
et le vecteur b par :
−1
⎡ 1 0 L L 0⎤ ⎡C0 ⎤
⎢− α 1 M ⎥⎥ ⎢0⎥
⎢ ⎢ ⎥
b=⎢ 0 −α 1 M⎥ ⎢ M ⎥, (4.76)
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O O 0⎥ ⎢M⎥
⎢⎣ 0 L 0 −α 1⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
Initialisés au début des années 1990 par B. Mathieu et L. Le Lay, les travaux sur
l’identification par modèle non entier ont fait l’objet de nombreuses publications et de trois
thèses de doctorat, dont deux à l’Université Bordeaux I [LEL98] et [COI01].
Une première conséquence relative à l’extension des ordres de dérivation au corps des
réels réside dans l’augmentation du nombre de paramètres nécessaires à la description du
modèle. En effet, si, dans le cas entier les coefficients des opérateurs de dérivation suffisent à
décrire complètement une équation différentielle, les ordres de dérivation étant distribués
implicitement en raison d’un écart unitaire entre deux ordres consécutifs, il en est autrement
dans le cas non entier, où la connaissance des ordres de dérivation est nécessaire.
Le premier cas correspond à l’identification d’un système dynamique dont une étude
préalable permet de fixer a priori les ordres de dérivation. Seuls les coefficients des opérateurs
font alors l’objet d’une estimation paramétrique. Le modèle ainsi obtenu est qualifié de
modèle boîte grise. Basées sur les méthodes d’estimation de modèles à erreur d’équation, les
techniques d’optimisation utilisées sont linéaires vis-à-vis des paramètres et en permettent une
estimation directe (pour de plus amples informations sur ces méthodes, se référer à [COI01]).
Le second cas constitue l’objet de ce paragraphe. Les ordres de dérivation doivent être
estimés au même titre que les coefficients, le modèle étant alors de type boîte noire. Basées
sur les méthodes d’estimation de modèles à erreur de sortie, les techniques d’optimisation
utilisées sont non linéaires vis-à-vis des paramètres et font appel à des algorithmes de
programmation non linéaire (PNL). La première méthode présentée, issue des travaux de
Trigeassou et Lin, est basée sur la définition d’un opérateur de dérivation non entière borné en
fréquence. La seconde méthode présentée est fondée sur une décomposition modale.
168 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Basée sur l’expression du dérivateur non entier borné en fréquence proposé par
Oustaloup [OUS95], soit
1− n
⎛ s ⎞
⎜ 1+ ⎟
ωb
D1− n (s ) = C0 ⎜ ⎟ , (4.77)
⎜ s ⎟
⎜1+ ⎟
⎝ ωh ⎠
la définition d’un tel opérateur est motivée par le constat selon lequel le caractère non entier
inhérent aux systèmes physiques est à spectre borné, parfois même limité à une seule décade.
Dans ce contexte, il s’avère indispensable de définir de manière réaliste, en l’occurrence par
un intégrateur conventionnel, le comportement de cet opérateur hors de ce domaine limité.
La figure 4.6 illustre la réponse fréquentielle d’un tel opérateur à travers ses deux
diagrammes de Bode. Le comportement dynamique correspond :
x& I = AI xI + bI u , (4.78)
−1
⎡ 1 0 L L 0⎤ ⎡0 0 L L 0 ⎤
⎢− α 1 M ⎥⎥ ⎢ω − ω M ⎥⎥
⎢ ⎢ 1 1
AI = ⎢ 0 −α 1 M⎥ ⎢ 0 ω2 − ω2 M ⎥, (4.79)
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O O 0⎥ ⎢M O O 0 ⎥
⎢⎣ 0 L 0 −α 1⎥⎦ ⎢⎣ 0 L 0 ωN − ω N ⎥⎦
et le vecteur bI par :
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 169
−1
⎡ 1 0 L L 0⎤ ⎡C0 ⎤
⎢− α 1 M ⎥⎥ ⎢0⎥
⎢ ⎢ ⎥
bI = ⎢ 0 −α 1 M⎥ ⎢ M ⎥. (4.80)
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O O 0⎥ ⎢M⎥
⎢⎣ 0 L 0 −α 1⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎧ D n x(t ) = a0 x(t ) + b0 u (t )
⎨ avec x(t ) ∈ , (4.81)
⎩ y (t ) = x(t )
⎧ x& = A x + b u
⎨ , (4.82)
⎩y = c x
avec
−1
⎡ 1 0 L L 0⎤
⎢− α ⎧ ⎡0 L 0 − C0 a0 ⎤ ⎫
1 M ⎥⎥ ⎪ ⎢M O ⎪
⎢ ⎪ ⎢ 0 ⎥⎥ ⎪
A=⎢ 0 −α 1 M⎥ ⎨ AI + ⎬, (4.83)
⎢ ⎥ ⎪ ⎢M O M ⎥⎪
⎢ M O O 0⎥ ⎢ ⎥
⎪⎩ ⎣0 L L 0 ⎦ ⎪⎭
⎢⎣ 0 L 0 −α 1⎥⎦
−1
⎡ 1 0 L L 0⎤
⎢− α 1 M ⎥⎥
⎢
b=⎢ 0 −α 1 M ⎥ bI , (4.84)
⎢ ⎥
⎢ M O O 0⎥
⎢⎣ 0 L 0 −α 1⎥⎦
et
c = [0 L 0 b0 ] . (4.85)
Le lecteur est renvoyé à [LIN01] pour une description détaillée de la mise en œuvre
pratique de cette méthode dans le cas d’un système non entier où vecteur x(t ) est de
dimension supérieure à 1.
Y (s ) b
H (s ) = = n 0 . (4.86)
U (s ) s − a0
Remarque 4.11 Pour des raisons de simplicité, la méthode présentée ici se borne au cas où
le vecteur d’état non entier est de dimension 1. Le lecteur se référera à [LIN01] pour une
description détaillée des autres cas.
θ = [a0 ; b0 ; ω1 ; α ; η ]Τ . (4.88)
⎧ D n xJ (t ) = J xJ (t ) + BJ u (t )
⎨ , (4.89)
⎩ y (t ) = C J xJ (t )
où J est une matrice diagonale contenant les valeurs propres du modèle sur sa diagonale.
Dans cette configuration, la sortie du modèle s’écrit sous la forme d’une combinaison
linéaire de modes propres (figure 4.8), soit :
{ (
y (t ) = 3 −1 C J s n I − J ) −1
}
BJ ∗ u (t ) , (4.90)
(
où s n I − J ) −1
s’exprime par :
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 171
⎜ (
⎛ sn − λ
1 ) −1
0 ⎞
⎟
⎜ O ⎟
( −1
)⎜
sn I − J = ⎜ (s n
− λl ) −1 ⎟
⎟, (4.91)
⎜ O ⎟
⎜⎜ −1 ⎟
⎝ 0 (
sn − λN ⎟⎠ )
A1
s n − λ1
A2
u(t) n y(t)
s − λ2 +
AN
s n − λN
Figure 4.8 – Décomposition d’un système non entier en modes propres
θ T = [n A1 λ1 ... AN λN ] , (4.92)
où
• n est l’ordre de dérivation commun à tous les modes ;
• les Al sont les coefficients de chaque mode propre ;
• les λ l sont les valeurs propres.
Par réduction au même dénominateur, il est possible d’exprimer le modèle non entier
H(s) sous trois formes équivalentes :
N
Al
H (s ) = ∑ , (4.93)
l =1 s − λl
n
Nz
(
K ∏ s n − zl )
H (s ) = l =1
, (4.94)
∏ (s )
N
n
− λl
l =1
bN −1 s ( N −1) n + ... + b0
H (s ) = . (4.95)
s Nn + a N −1 s ( N −1) n + ... + a0
y * (t ) = y (t ) + b(t ) , (4.96)
b(t ) étant un signal additif représentant par exemple le bruit de mesure généré par le capteur
(ou un bruit blanc).
( )
ε kh,θˆ = y * (kh ) − yˆ kh,θˆ . ( ) (4.97)
La valeur optimale de θˆ , soit θˆopt , est obtenue par la minimisation d’un critère
quadratique portant sur l’erreur de prédiction, soit :
() ( )
K −1
J θˆ = ∑ ε 2 kh,θˆ . (4.98)
k =0
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 173
( )
La sortie yˆ kh,θˆ étant non linéaire vis-à-vis du vecteur θˆ , un algorithme
d’optimisation non linéaire, en l’occurrence l’algorithme de Marquardt [MAR63], est utilisé
pour estimer θˆopt itérativement, soit :
{
θˆi +1 = θˆi − [J θθ
′′ + ξ I ]−1 J θ′ }
θ = θˆi
, (4.99)
avec
⎧
( )
K −1
J
⎪ θ ′ = −2 ∑ ε (kh ) S kh,θˆ : gradient
⎪ k =0
⎪
( ) ( )
K −1
⎨
J
⎪ θθ′′ ≈ 2 ∑
k =00
S kh,θˆ S T kh,θˆ : hessien
(4.100)
⎪
( )
⎪S kh,θˆ =
⎪
∂y
∂θ
( )
kh, θˆ : fonction de sensibilité de la sortie
⎪ξ : paramètre de Marquardt
⎩
Cet algorithme est fondamentalement basé sur le calcul du gradient et du hessien, eux-
mêmes dépendant de l’intégration numérique des fonctions de sensibilité S kh,θˆ [RIC71], ( )
qui sont équivalentes au régresseur dans le cas linéaire. Très souvent utilisé en programmation
non linéaire, il assure une convergence robuste malgré une mauvaise initialisation de θˆ . Une
bonne précision sur la sensibilité de la sortie est toutefois nécessaire afin d’assurer une bonne
convergence. Dans le cas d’une identification basée sur la méthode décrite au paragraphe
4.4.1, deux sortes de fonctions de sensibilité sont distinguées :
• S y ,θ =
∂y
∂θ
( )
kh, θˆ : fonction de sensibilité de la sortie vis-à-vis du vecteur θˆ (fonction
• S x ,θ =
∂x
∂θ
( )
kh, θˆ : fonction de sensibilité de l’état (équation (4.87)) vis-à-vis de θˆ .
()
S& x ,θ = A θˆ S x ,θ + ⎢ ()
⎡∂ A ˆ ⎤
θ ⎥ x+
∂b ˆ
θ u, () (4.101)
⎣ ∂θ ⎦ ∂θ
les fonctions
∂A ˆ
∂θ
()
θ et
∂b ˆ
∂θ
()
θ étant calculées à partir de la représentation d’état (4.78) de
()
S y ,θ = c θˆ S x ,θ + ⎢ ()
⎡ ∂c ˆ ⎤
θ ⎥ x. (4.102)
⎣ ∂θ ⎦
Dans le cadre du modèle non entier issu d’une décomposition modale, le calcul de
( ) ˆ
S kh,θ est relativement facilité. Ainsi on montre que :
⎧
( ˆ ) ⎛
⎪ ∂ y kh, θ = 3 −1 ⎜ 1 ⎟ ∗ u (t )
⎞
⎪ ∂ Al ⎜ sn − λ l ⎟
⎪ ⎝ ⎠
⎨
(
⎪⎪ ∂ y kh, θˆ ) ⎛ A ⎞
= 3 −1 ⎜ n l 2 ⎟ ∗ u (t ) . (4.103)
⎪ ∂λl ⎝ (
⎜ s −λ ⎟
l ⎠)
⎪
⎪
(
⎪ ∂ y kh, θˆ
=
)3
⎛ N A s n ln (s ) ⎞
−1 ⎜
∑ − ln ⎟ ∗ u (t )
⎪⎩ ∂ n
⎜ (
⎝ l =1 s − λ l ⎠
2
⎟ )
Le calcul numérique des deux premières fonctions ne pose aucun problème, le calcul
de la troisième, plus délicat par la présence de ln(s), est donné en annexe de la thèse de O.
Cois [COI01].
−1
() ⎛ K −1
( ) (⎞
cov θˆ = σ 2 ⎜ ∑ S Τ kh,θˆ S kh,θˆ ⎟ , ) (4.104)
⎝ k =0 ⎠
où σ 2 est la variance du bruit de sortie. A partir de cette matrice, il est ensuite possible
d’obtenir les variances sur chaque paramètre (sur la diagonale) ainsi que les coefficients de
corrélation entre chaque paramètre (hors diagonale).
Dans le but d’étudier les variations paramétriques des modèles non entiers de la
batterie plomb en fonction de l’état de charge (SOC) et de la température, plusieurs
acquisitions ont été effectuées pour un ensemble de valeurs de SOC et de température, soit :
• SOC : 40%, 50%, 60%, 70%, 80% et 90% (la valeur SOC 100% n’a pas été réalisée,
du fait de la surcharge occasionnée durant l’essai) ;
• Température : -10°C, 20°C, 35°C et 50°C (dans une enceinte climatisée et ventilée).
Remarque 4.12 Une première acquisition avec des valeurs de SOC allant jusqu’à 10% a été
effectuée. Celle-ci a permis de constater une dégradation importante de la batterie. C’est
pourquoi, il a donc été décidé de ne pas descendre en dessous de SOC 40% pour l’ensemble
des acquisitions. Cet intervalle incluant largement le domaine de fonctionnement de la
batterie sur véhicule.
Afin d’étudier la reproductibilité des phénomènes mis en jeu le même protocole a été
appliqué pour 4 batteries neuves d’un même lot de même marque et de même modèle,
nommées LOO4, LOO5, LOO6 et LOO7.
Pour un SOC de 90% et une batterie en état de relaxation (durée de repos supérieure à
2h), un signal d’excitation sinusoïdal est généré. Celui-ci balaye, dans le sens des fréquences
décroissantes, la plage fréquentielle déterminée par l’utilisateur. Par la mesure de la tension
aux bornes de la batterie, l’outil de spectroscopie d’impédance détermine ensuite, fréquence
par fréquence après établissement du régime permanent, le gain et le déphasage entre les
signaux d’intensité et de tension. Le SOC de la batterie est ensuite diminué par pas de 10% au
moyen d’une décharge à courant continu.
-25 -20
LOO4soc50T50 LOO6soc50T35
LOO4soc70T50 -25 LOO6soc70T35
Magnitude (dB)
Magnitude (dB)
-35
-35
-40
-40 -45
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz) Frequency (Hz)
10 10
0 0
Phase (°)
Phase (°)
-10 -10
-20 -20
-30 -30
-40 -40
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz) Frequency (Hz)
Figure 4.9 – Diagrammes de Bode de l’impédance, pour 3 valeurs de SOC (50%, 70% et 90%), de la batterie
LOO4 à 50°C (à gauche) et de la batterie LOO6 à 35°C (à droite)
176 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
-20 -15
LOO5soc50T20 LOO7soc50Tm10
-25 LOO5soc70T20 -20 LOO7soc70Tm10
Magnitude (dB)
Magnitude (dB)
LOO5soc90T20 LOO7soc90Tm10
-30 -25
-35 -30
-40 -35
-45 -40
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz) Frequency (Hz)
20 20
0 0
Phase (°)
Phase (°)
-20 -20
-40 -40
-60 -60
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz) Frequency (Hz)
Figure 4.10 – Diagrammes de Bode de l’impédance, pour 3 valeurs de SOC (50%, 70% et 90%), de la batterie
LOO5 à 20°C (à gauche) et de la batterie LOO7 à -10°C (à droite)
L’analyse comportementale des réponses fréquentielles des figures 4.9 et 4.10 conduit
à distinguer 3 zones.
Enfin, la troisième zone correspond aux hautes fréquences f > 102 Hz . Dans cette ( )
gamme de fréquence, la batterie a un comportement inductif dû à la connectique. C’est
pourquoi, le gain HF est relativement insensible aux variations du SOC et de la température.
-25 -20
LOO4soc50T50 LOO4soc50T35
-30 LOO4soc90T50 -25 LOO4soc90T35
Magnitude (dB)
Magnitude (dB)
LOO6soc50T50 LOO6soc50T35
LOO6soc90T50 LOO6soc90T35
-35 -30
-40 -35
-45 -40
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz) Frequency (Hz)
10 10
0 0
Phase (°)
Phase (°)
-10 -10
-20 -20
-30 -30
-40 -40
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz) Frequency (Hz)
Figure 4.11 – Comparaison des diagrammes de Bode de l’impédance, pour 2 valeurs de SOC (50% et 90%), des
batteries LOO4 et LOO6 à 50°C (à gauche) et des batteries LOO4 et LOO6 à 35°C (à droite)
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 177
-20 -10
LOO5soc50T20 LOO5soc50Tm10
-25 LOO5soc90T20 -20 LOO5soc90Tm10
Magnitude (dB)
Magnitude (dB)
LOO7soc50T20 LOO7soc50Tm10
-30 LOO7soc90Tm10
LOO7soc90T20
-30
-35
-40
-40
-45 -50
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz) Frequency (Hz)
20 20
0 0
Phase (°)
Phase (°)
-20 -20
-40 -40
-60 -60
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz) Frequency (Hz)
Figure 4.12 – Comparaison des diagrammes de Bode de l’impédance, pour 2 valeurs de SOC (50% et 90%), des
batteries LOO5 et LOO7 à 20°C (à gauche) et des batteries LOO5 et LOO7 à -10°C (à droite)
En identification, le signal binaire pseudo aléatoire (SBPA) est largement utilisé pour
sa richesse spectrale mais aussi pour sa simplicité de mise en œuvre. Il s’agit d’un signal carré
dont l’amplitude est constante mais dont la période évolue aléatoirement sur un intervalle
donné (figures 4.13 et 4.14 à gauche). Cependant, il existe aussi le signal gaussien pseudo
aléatoire (SGPA) qui possède une dimension aléatoire supplémentaire (figures 4.13 et 4.14 à
droite). Contrairement au SBPA, l’amplitude du SGPA est elle aussi aléatoire sur un
intervalle donné, ce qui le rend particulièrement intéressant pour solliciter un système non
linéaire.
178 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Figure 4.13 – Exemples de SBPA (à gauche) et de SGPA (à droite) dans le domaine temporel
Figure 4.14 – Exemples de SBPA (à gauche) et de SGPA (à droite) dans le domaine fréquentiel
Dans le cadre des essais batterie, les SBPA ont été principalement utilisés en tant que
signaux d’excitation (intensité), avec les caractéristiques suivantes :
Deux autres signaux ont été générés à partir de ce signal de base, qualifié de mixte en
raison des alternances des régimes de charge et de décharge qui le composent :
L’ensemble de ces signaux a été appliqué aux bornes des batteries LOO4 et LOO5
pour des valeurs de SOC et de température suivantes :
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 179
0.05
dU (V)
-0.05
-0.1
0 50 100 150 200 250
Temps (s)
5
I(A)
-5
0 50 100 150 200 250
Temps (s)
Données traitées - LOO5 - Ts=0.02s - SOC=80% - T=20°C Données traitées - LOO5 - Ts=0.02s - SOC=80% - T=20°C
0.1 0.4
0 0.3
0.2
dU (V)
dU (V)
-0.1
0.1
-0.2
0
-0.3 -0.1
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps (s) Temps (s)
2 6
0 4
I(A)
I(A)
-2 2
-4 0
-6 -2
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps (s) Temps (s)
Figure 4.15 – Réponse temporelle de la batterie LOO5 (à SOC 80% et à 20°C) au signal d’excitation mixte (en
haut), au signal d’excitation de décharge (en bas à gauche) et au signal d’excitation de charge (en bas à droite)
Dans sa forme généralisée, le modèle de Randles est décrit par le schéma électrique de
la figure 1.29.
i(t ) L Rl
σ
W=
R sn
W
u (t )
Figure 4.16 – Modèle de Randles généralisé d’une impédance de batterie au plomb
1 ⎛ σ⎞
⎜R + n ⎟
U (s ) Cs ⎝ s ⎠ Rl RCs n +1 + Rlσ Cs + (Rl + R )s n + σ
H (s ) = = (Ls + Rl ) + = .
I (s ) ⎛ 1
⎜
σ⎞
+R+ n⎟
L =0 (
s n RCs + σ Cs1− n + 1)
⎝ Cs s ⎠
(4.105)
La figure 4.17 illustre la réponse fréquentielle d’un modèle de Randles pour les
paramètres suivants :
• L = 0,45 μH ;
• Rl = 9,6 mΩ ;
• C = 3,45 F ;
• R = 3,9 mΩ ;
• σ = 7,6 × 10−3 ;
• n = 0,52 .
-20 0.04
-25
Magnitude (dB)
-30
0.03
-35
-40
-Imag(H(jw)
-45 0.02
-2 -1 0 1 2
10 10 10 10 10
10
0.01
0
Phase (°)
-10
-20
0.00
-30 0
-40
-2 -1 0 1 2
10 10 10 10 10 0.00 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05
Frequency (Hz) Real(H(jw))
Figure 4.17 – Diagrammes de Bode (à gauche) et diagramme de Nyquist (à droite) d’un modèle de Randles
0 , 5 − n1 − n 2 − n3
K ⎛⎜ ⎛ s ⎞ ⎞⎟⎛
n1 n2 − n3
s ⎞ ⎛ s ⎞ ⎛ s ⎞
H CRONE1 (s ) = 0,5 1 + ⎜⎜ ⎟⎟ ⎜⎜1 + ⎟⎟ ⎜⎜1 + ⎟⎟ ⎜⎜1 + ⎟⎟ . (4.106)
s ⎜ ⎝ ω1 ⎠ ⎟⎝ ω 2 ⎠ ⎝ ω3 ⎠ ⎝ ω 4 ⎠
⎝1444 42 ⎠ 44443 14 442444 3
moyennes fréquences
basses fréquences
182 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
-15
LOO7soc50T20
-20 CRONE1
Randles
LOO7soc70T20
-25
Magnitude (dB)
CRONE1
Randles
-30 LOO7soc90T20
CRONE1
-35 Randles
-40
-45
-3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz)
10
-10
Phase (°)
-20
-30
-40
-50
-3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz)
Figure 4.18 – Comparaison des diagrammes de Bode de l’impédance de la batterie LOO7 pour 3 valeurs de
SOC (50%, 70% et 90%) à 20°C avec les modèles de Randles et CRONE1
−n −n
⎛ s ⎞ 1⎛ s ⎞ 2
⎜1+ ⎟ ⎜1+ ⎟
⎜ ωb ⎟ ⎜ ωr ⎟
H CRONE 2 (s ) = K . (4.107)
⎜ s ⎟ ⎜ s ⎟
⎜1+ ω ⎟ ⎜1+ ω ⎟
⎝142r43 ⎠
⎠ ⎝142h43
basses fréquences moyennes fréquences
CRONE2
-30
-35
-40
-45
-3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz)
20
0
Phase (°)
-20
-40
-60
-3 -2 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10
Frequency (Hz)
Figure 4.19 – Comparaison des diagrammes de Bode de l’impédance de la batterie LOO5 à SOC 80% (20°C)
avec les modèles CRONE2 estimés à partir des réponses temporelles en charge (vert) et en décharge (rouge)
La figure 4.19 montre que le modèle CRONE2 n’est pas aussi performant que le
modèle CRONE1 (figure 4.18).
Les contraintes liées à l’instrumentation utilisée imposent de générer des SBPA dont
le spectre fréquentiel est limité en HF. Par ailleurs, la durée des essais impose, quant à elle,
une limite en BF. Pour ces raisons, et suite à une étude de la sensibilité des paramètres du
modèle CRONE2, il a été mis en évidence que tous les paramètres n’influent pas de façon
égale sur le comportement du système.
Il est a donc été envisagé une simplification du modèle CRONE2, appelée CRONE3,
ne comportant que 4 paramètres et permettant d’obtenir des résultats en simulation très
proches de ceux obtenus à l’aide du modèle CRONE2. De plus, il s’agit du premier modèle
comportemental de ce type à posséder moins de paramètres que le modèle de Randles
généralisé (4.105), ce dernier ne possédant que 5 paramètres puisque l’inductance L est
considérée nulle. La fonction de transfert du modèle CRONE3 se résume ainsi à :
184 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
n
⎛ s ⎞
⎜1+ ⎟
ωh
H CRONE 3 ( s ) = K ⎜ ⎟ . (4.108)
⎜ s ⎟
⎜1+ ω ⎟
⎝ b ⎠
Données traitées - LOO24 - Ts=0.02s - SOC=80% - T=-10°C Données traitées - LOO24 - Ts=0.02s - SOC=80% - T=-10°C
0.5
0.4
0.4
0.3
0.3
0.2
0.2
dU (V)
dU (V)
0.1
0.1
0 0
-0.1
-0.1
Données traitées - LOO24 - Ts=0.02s - SOC=80% - T=-10°C Données traitées - LOO24 - Ts=0.02s - SOC=80% - T=-10°C
0.08 0.08
0.06 0.06
0.04 0.04
0.02 0.02
0 0
dU (V)
dU (V)
-0.02
-0.02
-0.04
-0.04
-0.06
-0.06
-0.08
-0.08
-0.1
-0.1
-0.12
150 200 250 300 350 400 450 500 150 200 250 300 350 400 450 500
Temps (s) PA brut decharge pure couvrant 0.01 Hz à 25 Hz | LOO24 DECH Tm10
Temps (s)
A brut decharge pure couvrant 0.01 Hz à 25 Hz | LOO24 DECH Tm10
Figure 4.20 – Comparaison des performances des modèles CRONE2 (à gauche) et CRONE3 (à droite) en
réponse aux SBPA en décharge (en haut) et en charge (en bas) à SOC 80% et à -10°C
Température T
Identification
du système Fonction
non entier d’estimation
CRONE2 Paramètres SOC
K, ωb, ωh,
Batterie ωr, n1, n2
I (SBPA) ΔU
M
1
SOC = ∑ δ SOC . (4.109)
∑i =1δ i
M i i
i =1
Une grande variation paramétrique en fonction du SOC conduit à une estimation fiable
car elle implique une grande dépendance du paramètre aux variations du SOC. La figure 4.22
montre les sensibilités des paramètres vis-à-vis du SOC, ces paramètres ayant été obtenus par
identification.
186 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Figure 4.22 – Variations des paramètres du modèle CRONE2 en fonction de l’état de charge de la batterie
Si τ soc , τ rel , τ ref , τ sol et τ bm représentent respectivement dans la fonction SOCi les
variations du paramètre p en fonction de :
τ soc ( p )
∀p ∈ {K , ωb , ωr , ωh , n1 , n2 } δi = . (4.110)
τ rel ( p ) + τ ref ( p ) + τ sol ( p ) + τ bm ( p )
⎧40 si f i ( xi ) < 40
⎪
SOCi = ⎨ f i ( xi ) si 40 ≤ f i ( xi ) ≤ 100 , (4.111)
⎪100 si f ( x ) > 100
⎩ i i
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 187
avec
x1 = Kωh , x2 = ωb , x3 = ωr , x4 = n1 , (4.112)
et
Les fonctions fi sont obtenues par interpolation des fonctions donnant l’évolution de
l’état de charge de la batterie en fonction de l’évolution des paramètres utilisés, comme
l’illustre la figure 4.23.
80 70
SOC
SOC
70 60
60 50
50 40
40 30
2 4 6 8 10 12 14 0.008 0.009 0.01 0.011 0.012 0.013 0.014 0.015
Paramètre K*wh Paramètre wb
Variations de wr Variations de n1
110 100
Mesures
Fonction interpolée
100 Fittage 90
90 80 Mesures
Fonction interpolée
Fittage
80 70
SOC
SOC
70 60
60 50
50 40
40 30
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5 0.55 0.6 0.65
Paramètre wr Paramètre n1
Pour valider cette méthode d’estimation de l’état de charge, deux batteries (notées
LOO19 et LOO20 non utilisées pour la synthèse de l’estimateur) ont été soumises à des
SBPA de courant en charge et en décharge à 20°C et 40°C :
Données traitées - LOO20 - Ts=0.02s - SOC=xx1% - T=20°C Données traitées - LOO19 - Ts=0.02s - SOC=xx2% - T=20°C
0.05
Battery time response
CRONE2
0.04 0.04
0.03
0.02
0.02
0
dU (V)
dU (V)
0.01
0 -0.02
-0.01
-0.04
-0.02
Battery time response
-0.06 CRONE2
-0.03
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Temps (s) Temps (s)
Figure 4.24 – Comparaison des réponses des batteries aux sollicitations de courant de type SBPA à 20°C
avec les réponses issues des modèles CRONE2 identifiés
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 189
Données traitées - LOO19 - Ts=0.02s - SOC=xx3% - T=40°C Données traitées - LOO20 - Ts=0.02s - SOC=xx4% - T=40°C
0.02
0.01
0.01
dU (V)
dU (V)
0
0
-0.01
-0.01
-0.02
-0.02
-0.03 Battery time response
CRONE2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Temps (s) Temps (s)
Figure 4.25 – Comparaison des réponses des batteries aux sollicitations de courant de type SBPA à 40°C
avec les réponses issues des modèles CRONE2 identifiés
Bien entendu, l’état de charge respectif des batteries pour chacun des essais était inconnu.
il a été envisagé de baser l’estimation de l’état de charge non pas sur l’évolution des
paramètres du modèle CRONE2, mais sur la comparaison des réponses temporelles de la
batterie avec les réponses des modèles CRONE2 identifiés à différents SOC (la batterie et les
190 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Figure 4.26 – Estimation de l’état de charge par comparaison des signaux de variations de tension
Le traitement des signaux issus de la batterie ou des modèles CRONE2 est analogue à
celui effectué en vue de l’identification par modèles non entiers, à savoir :
⎧ K = 3,203
Kp ⎪
F ( p) = avec ⎨ωb = 2π 0,05 rd/s . (4.115)
⎛ p ⎞⎛ p⎞ ⎪ω = 2π 10 rd/s
⎜⎜1 + ⎟⎟⎜⎜1 + ⎟⎟ ⎩ h
⎝ ωb ⎠⎝ ωh ⎠
La comparaison des signaux est effectuée en calculant une erreur semblable à l’erreur
quadratique entre les signaux de variation de tension aux bornes de la batterie et les signaux
sortant des différents modèles CRONE2. Le schéma de la figure 4.26 étant composé de 8
modèles CRONE2, 8 erreurs notées ε i sont donc définies par :
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 191
Vi (kh ) − Vb (kh )
2 2
N
εi = ∑ 2
, (4.116)
⎛ 1 N ⎞
⎜Vb (kh) + ∑Vb (kh) ⎟
k =1
⎝ N k =1 ⎠
Pour valider cet estimateur, des essais de décharge à une température de 20°C ont été
utilisés. Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau 4.2.
Bien que restant à affiner, les résultats obtenus sont encourageants et laissent entrevoir
l’intérêt des méthodes d’invalidation de modèle qui seront utilisés, dans le chapitre suivant,
pour le diagnostic de l’état batterie.
Les principales fonctions que doit assurer la batterie sont rappelées dans le tableau 4.3.
Le démarrage est une fonction particulièrement sensible au vieillissement de la batterie car il
requiert une forte puissance électrique.
Tableau 4.3 – Tableau illustrant une stratégie de gestion de la batterie dans le véhicule
Les pannes batterie interviennent plus fréquemment durant les mois les moins chauds
de l’année, car la batterie est moins puissante à froid. Lorsque le véhicule ne démarre plus et
qu’il s’agit bien d’une panne batterie, deux causes peuvent l’expliquer :
Les pannes batterie sont non seulement onéreuses pour l’utilisateur du véhicule, mais
aussi pour le constructeur automobile, durant la période de garantie du véhicule. Par
conséquent, la nécessité d’un estimateur d’état batterie performant s’impose à la fois à
l’automobiliste et au constructeur.
La recherche d’un estimateur d’état batterie, discriminant les deux causes de pannes
précédemment énoncées, doit débuter par la définition des performances attendues. En effet,
les estimateurs basés sur l’évaluation des performances de la batterie en termes d’état de
charge ont montré leur limite, liée à la relativité du concept d’état de charge. Deux autres états
ont donc été définis : l’état de santé, dans le but de prévenir la défaillance de la batterie et
l’état de fonctionnement, dans le but d’avoir un état spécifique à chaque fonction.
Compte tenu des réflexions précédentes, la fonction démarrage est analysée plus en
détail dans les paragraphes qui suivent afin de proposer un indicateur de démarrabilité.
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 193
Dans ce qui suit, seule l’étape 2 est analysée car, durant cette étape, la batterie
alimente en énergie la plus importante fonction du véhicule. Le concept de démarrabilité peut
donc être défini comme l’aptitude de la batterie à démarrer le moteur du véhicule.
12 -100
11.5 -200
11 -300
10.5 -400
U (V)
I (A)
10 -500
9.5 -600
9 -700
8.5 -800
8 -900
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
t (s) t (s)
Figure 4.27 – Signaux de tension (à gauche) et de courant (à droite) d’une batterie neuve
mesurés lors d’un démarrage véhicule
194 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
-1000
-50
-2000
-100
-3000
P (W)
Q (C)
-150 -4000
-5000
-200
-6000
-250
-7000
-300 -8000
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
t (s) t (s)
Figure 4.28 – Courbes de capacité (à gauche) et de puissance (à droite) d’une batterie neuve
calculées d’après les mesures de tension et de courant
La figure 4.29 présente les résultats expérimentaux obtenus en sollicitant une batterie
sur banc d’essais, au moyen d’un signal de courant simulant un démarrage sur véhicule. Cette
figure montre clairement des variations significatives de la réponse en tension de la batterie en
fonction de son état de charge. A première vue, il semble donc intéressant de considérer le
démarrage non plus comme une fonction, mais plutôt comme une sollicitation, susceptible
d’être utilisée, comme estimateur d’état de charge.
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 195
13
12
11
10
Tension batterie U (V)
9 SOC 100%
SOC 90%
8 SOC 80%
SOC 70%
7 SOC 60%
SOC 50%
6 SOC 40%
SOC 30%
5 SOC 20%
SOC 10%
4
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
Temps t (s)
Figure 4.29 – Tension d’une batterie neuve soumise à un courant de démarrage sur banc d’essais à T = 20°C
Le démarrage possède toutefois un inconvénient majeur que n’ont pas les SBPA : il
n’est pas reproductible (chaque sollicitation est unique). Le courant de démarrage dépend non
seulement de l’état du démarreur mais aussi de celui du moteur thermique (position du
vilebrequin, température, usure, …). Il n’est donc pas possible de s’affranchir de la mesure du
courant comme le prouve la figure 4.30 à droite, dans laquelle toutes les mesures de courant
sont différentes.
-100
12
-200
11
-300
-400 10
U (V)
I (A)
SOC 100%
-500 SOC 90% 9
SOC 80%
-600 SOC 70%
8
SOC 60%
-700 SOC 50%
SOC 40% 7
-800 SOC 30%
SOC 20%
-900 6
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
t (s) t (s)
Figure 4.30 – Signaux de courant (à droite) et de tension (à gauche) d’une batterie neuve à différents états de
charge mesurés en phase de démarrage sur le même véhicule
196 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Le premier pic de la figure 4.28 à droite correspond au courant fourni par la batterie au
démarreur pour amorcer la rotation du moteur. Ce premier pic est nécessairement celui où la
puissance est maximale car le démarreur a besoin d’un maximum de couple pour vaincre
l’inertie des éléments mécaniques à mettre en mouvement.
Des essais de démarrage véhicule mettant en œuvre 3 batteries neuves (NJS2, NJS1 et
NJS0) et 3 batteries usagées (VCN101, VCN102 et VCN103), d’une capacité nominale de
60Ah, ont été effectués afin d’analyser leurs performances, et notamment l’impact du SOC.
Les mesures des puissances maximales délivrées par chacune des batteries ont été extraites de
ces essais et présentées à la figure 4.31.
7000
6000
5000
P max (W)
4000
NJS2
Pas de démarrage !!! NJS1
3000 NJS0
VCN101
VCN102
2000
VCN103
1000
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
SOF C (% )
Figure 4.31 – Evolution de la valeur maximale de la puissance délivrée par 3 batteries neuves (NJS2, NJS1 et
NJS0) et 3 batteries usagées (VCN101, VCN102 et VCN103) en fonction du SOFC
Le véhicule n’a pas démarré lors des tests effectués à SOFC < 10%, à l’exception de la
batterie VCN101. Il ne faut toutefois pas se limiter à une analyse purement énergétique des
performances des batteries car la seule et unique cause du non démarrage provient de leur
inaptitude à fournir la puissance nécessaire. En effet, comme le prouve la figure 4.28 à
gauche, une capacité de quelques ampères heures devrait largement suffire pour assurer le
démarrage.
Modèle CRONE3 - Batterie NJS1 - SOC 50% - ε = 0.014798 Modèle CRONE3 - Batterie VCN101 - SOC 50% - ε = 0.019586
0.5 1
0
0
-0.5
-1 -1
-1.5
-2
Tension (V)
Tension (V)
-2
-3
-2.5
-3 -4
-3.5
-5
-4 tension batterie tension batterie
sortie modèle sortie modèle
-4.5 -6
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Temps (s) Temps (s)
Figure 4.32 – Validation des modèles CRONE3 identifiés à partir d’essais de démarrage effectués sur véhicule
avec une batterie neuve (à gauche) et une batterie usagée (à droite)
198 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Erreur d'identification du modèle CRONE3 - Batterie NJS1 - SOC 50% Erreur d'identification du modèle CRONE3 - Batterie VCN101 - SOC 50%
0.06 0.15
0.04 0.1
0.02 0.05
0 0
Erreur (V)
Erreur (V)
-0.02 -0.05
-0.04 -0.1
-0.06 -0.15
-0.08 -0.2
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Temps (s) Temps (s)
Les diagrammes de Bode des modèles présentés à la figure 4.34 montrent clairement
une variation monotone du gain et de la pulsation de coupure en fonction du SOFC.
Diagramme de Bode des gains de la batterie NJS0 Diagramme de Bode des gains de la batterie VCN101
-38 -38
-40 -40
Gain |G| (dB)
-42 -42
-44 -44
-46 -46
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Pulsation ω (rad/s) Pulsation ω (rad/s)
Diagramme de Bode des phases de la batterie NJS0 Diagramme de Bode des phases de la batterie VCN101
0 0
Phase φ G (°)
Figure 4.34 – Comparaison des diagrammes de Bode des modèles CRONE3 identifiés à partir des essais de
démarrage d’une batterie neuve (à gauche) et d’une batterie usagée (à droite)
Les diagrammes de Nyquist des modèles présentés à la figure 4.35, comparables aux
spectroscopies d’impédance effectuées par les électrochimistes, montrent une évolution
homothétique du spectre fréquentiel en fonction du SOFC. L’analyse de ces diagrammes
prouve que la batterie se comporte vraisemblablement comme une résistance en phase de
démarrage. En effet, avec une valeur de réactance environ dix fois inférieure à la valeur de
résistance, le comportement capacitif de la batterie est négligeable. De plus, il est à noter que
la valeur exacte de la résistance interne de la batterie est équivalente au gain haute fréquence
du modèle.
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 199
-Im(G) (Ω )
0.8 0.8
SOFC 93% (55.84Ah)
SOFC 83% (49.84Ah)
0.6 SOFC 73% (43.84Ah) 0.6
SOFC 63% (37.84Ah)
0.4 SOFC 53% (31.84Ah) 0.4
SOFC 43% (25.84Ah)
SOFC 33% (19.84Ah)
0.2 0.2
SOFC 23% (13.84Ah)
SOFC 13% (7.84Ah)
0 0
4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Re(G) (Ω ) x 10
-3 Re(G) (Ω ) -3
x 10
Figure 4.35 – Comparaison des diagrammes de Nyquist des modèles CRONE3 identifiés à partir des essais de
démarrage d’une batterie neuve (à gauche) et d’une batterie usagée (à droite)
NJS2
10
NJS1
NJS0
9 VCN101
VCN102
VCN103
8
R (mΩ )
4
0 10 20 30 40 50 60
Q (Ah)
Figure 4.36 – Evolution des valeurs de résistance des batteries testées en fonction de leur capacité disponible
200 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Cette grande sensibilité ne semble pas, à priori, placer la résistance au premier rang
des indicateurs d’état batterie fiables. Néanmoins, la figure 4.37 montre que la résistance est
étroitement corrélée à la puissance disponible. Il est d’ailleurs possible de tracer une tendance
à partir des valeurs de résistance obtenues.
NJS2
8 NJS1
NJS0
VCN101
7 VCN102
VCN103
P (kW)
3
4 5 6 7 8 9 10 11
R (m Ω )
Figure 4.37 – Tracé de l’évolution de la puissance disponible des batteries testées en fonction de leur résistance
Il apparaît que les batteries présentant une puissance disponible supérieure au seuil
précédemment établi de 4kW ont toutes une résistance inférieure à 9mΩ. Il semble donc
intéressant d’utiliser la résistance de la batterie comme indicateur de démarrabilité et
d’exploiter sa grande sensibilité pour garantir les performances en puissance de la batterie
quelque soit la phase de vie du véhicule.
Chapitre 4 – Modèle d’ordre non entier de la batterie 201
4.8 Conclusion
Nous avons pu voir que les modèles non entiers permettent de simuler efficacement le
comportement de la batterie. Leur forme compacte induit une simplicité de mise en œuvre
sans comparaison avec le modèle 1D du chapitre précédent. Cependant, il est nécessaire de
trouver un compromis entre fiabilité et compacité du modèle, pour fournir une solution de
diagnostic robuste sur une large gamme d’utilisation de la batterie et implantable sur véhicule.
5.1 Introduction
Ce chapitre a pour but de proposer une solution innovante d’estimation de l’état
batterie par invalidation de modèle. L’invalidation de modèle est une méthode de diagnostic
dédiée aux systèmes mono ou multivariables incertains et perturbés, qui a vu le jour à la fin
des années 1980. Elle est appliquée dans notre cas, au diagnostic de la résistance de la
batterie, afin de fournir un indicateur de démarrabilité.
5.2.1 Contexte
Le comportement réel d’un système physique est presque toujours non linéaire et non
stationnaire. Le fonctionnement d’une batterie au plomb montre très bien cette réalité et peut
être décrit par des équations dynamiques. Ces dernières dépendent de paramètres dont les
valeurs sont souvent mal connues ou évolues au cours du temps (vieillissement).
L’analyse d’un système nécessite un modèle mathématique issu, soit des équations
physiques reflétant notre compréhension des mécanismes mis en jeu, soit d’une procédure
d’identification du comportement entrée/sortie du système. Toutefois, un modèle
mathématique d’un système physique n’est jamais parfait et certaines incertitudes sur le
comportement du système lui échappent. Comme l’illustre le schéma de la figure 5.1, l’écart
entre le système réel et son modèle nominal Pnom peut provenir de deux sources : les
incertitudes du modèle Δ et les perturbations exogènes, nommées par la suite bruit, w.
5.2.2 Problématique
Quelques soient les données d’entrée/sortie u et y, l’écart entre le comportement
nominal et le comportement réel du système peut être attribué à l’incertitude Δ et/ou au bruit
w. L’ambiguïté entre incertitudes et bruit est volontairement introduite pour qualifier la
difficulté d’estimation des contributions respectives de Δ et de w à cet écart. Dans la pratique,
les comportements non modélisés sont attribués à Δ alors que les comportements intervenant
à u = 0 sont attribués à w. Il importe donc de ne pas négliger le travail d’identification qui
permet de réduire cette ambiguïté.
Quelles que soient les données d’entrée/sortie u et y, si aucune paire (Δ, w) n’existe,
alors le modèle n’est pas en mesure de reproduire le comportement réel du système et est
invalidé. Le test d’invalidation de modèle est donc une condition nécessaire à la description
d’un système physique par un modèle. Cependant, il n’est pas possible de valider un modèle
car il existe toujours des données d’entrée/sortie inconnues susceptibles d’invalider ce dernier.
C’est pourquoi l’usage du terme « non invalidation » est plus rigoureux que celui de
« validation », dans le cas où un élément de l’ensemble de modèles génère exactement les
données mesurées.
Une approche alternative à la réponse au PDVM consiste à se poser une autre question
relative au problème d’optimisation de la validation de modèle (POVM), présentée elle aussi
dans la thèse de [MOU04] :
La classe de systèmes considérée est à présent celle des systèmes incertains linéaires
invariants dans le temps (systèmes LTI). Une famille de modèles notée G se définit
généralement par un modèle nominal Pnom et des incertitudes de modèles représentées par la
matrice Δ. La matrice Δ peut être une matrice de transfert quelconque, une matrice de
transfert diagonale par bloc ou encore une matrice diagonale réelle. Dans le cadre du
formalisme LFT, on peut représenter la famille de modèles G par une matrice de transfert P
contenant le modèle nominal Pnom, bouclée par les incertitudes de modèle (Δu ou Δl selon la
représentation choisie) conformément à la figure 5.2.
Figure 5.2 – Représentation LFT supérieure (figure de gauche) et inférieure (figure de droite)
Le schéma de gauche de la figure 5.2 est une représentation LFT dite « supérieure » ou
« haute » notée Fu (P, Δ u ) ou en introduisant le « produit-étoile » de Redheffer (Δ u ∗ P ) :
y = Fu (P, Δ u ) = (Δ u ∗ P ) . u . (5.1)
v = Δu z
z = P11 v + P12 u , (5.2)
y = P21 v + P22 u
où v et z sont des signaux internes. La fonction de transfert liant u à y peut s’écrire comme la
transformation linéaire fractionnaire (LFT) haute suivante :
De même, le schéma à droite de la figure 5.2 est une représentation LFT dite
« inférieure » ou « basse » notée Fl (P, Δ l ) ou (Δ l ∗ P ) :
y = Fl (P, Δ l ) = (Δ l ∗ P ) . u , (5.4)
v = Δl z
z = P21 u + P22 v . (5.5)
y = P11 u + P12 v
1
Δ = sup σ (Δ( jω )) ≤ , (5.7)
∞
ω γ
où γ est un réel positif. Ce majorant est l’élément P12 ou P21 de P selon que le système est
représenté en LFT haute ou basse respectivement.
( ) (
Soient deux LFTs hautes notées Fu P (1) , Δ(1) et Fu P (2 ) , Δ(2 ) , telles que : )
( ) ( ) P( ) ,
Fu P (1) , Δ(1) = P22(1) + P21(1)Δ I − P11(1)Δ
−1 1
12 (5.8)
F (P ( ) , Δ( ) ) = P ( ) + P ( )Δ (I − P ( )Δ ) P ( ) .
2 2 2 2 2 −1 2
u 22 21 11 12 (5.9)
( )
La LFT issue de la somme des deux LFTs hautes Fu P (1) , Δ(1) et Fu (P (2 ) , Δ(2 ) ) se note :
208 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎛ ⎡Δ(1) 0 ⎤ ⎞
Fu (P (1) , Δ(1) ) + Fu (P (2 ) , Δ(2 ) ) = Fu ⎜ Σ (P (1) , P (2 ) ) , ⎢ ⎟
(2 ) ⎥ ⎟ , (5.10)
⎜ 0 Δ
⎝ ⎣ ⎦ ⎠
où
⎡ P11(1) 0 P12(1) ⎤
Σ (P (1) , P (2 ) ) = ⎢ 0
⎢ ⎥
P11(2 ) P12(2 ) ⎥ . (5.11)
⎢ P21(1) P21(2 ) P22(1) + P22(2 ) ⎥⎦
⎣
⎛ ⎡P P12 ⎤ ⎞
∀ dim(M ) = dim(P22 ) Fu (P, Δ ) + M = Fu ⎜⎜ ⎢ 11 , Δ ⎟ = M + Fu (P, Δ ) . (5.12)
⎝ ⎣ P21 P22 + M ⎥⎦ ⎟⎠
( )
La LFT issue du produit des deux LFTs hautes Fu P (1) , Δ(1) et Fu (P (2 ) , Δ(2 ) ) se note :
⎛ ⎡Δ(1) 0 ⎤ ⎞⎟
Fu (P (1) , Δ(1) )× Fu (P (2 ) , Δ(2 ) ) = Fu ⎜ Π (P (1) , P (2 ) ) , ⎢ ⎥ , (5.13)
⎜ Δ(2 ) ⎦ ⎟⎠
⎝ ⎣0
où
⎡ P11(1) P12(1) P21(2 ) P12(1) P22(2 ) ⎤
(
Π P (1) , P (2 ) ) ⎢
=⎢ 0 P11(2 ) P12(2 ) ⎥ .
⎥
(5.14)
⎢ P21(1) (1) ( 2 )
P22 P21 P22(1) P22(2 ) ⎥⎦
⎣
Le produit d’une LFT haute et d’une matrice M quelconque n’est pas commutatif. En
effet, si les éléments P12 et P22 de P sont composés de m colonnes, alors le produit à gauche
d’une LFT haute et d’une matrice M quelconque de dimension (m × n) s’écrit :
⎛ ⎡P P12 M ⎤ ⎞
Fu (P, Δ ) × M = Fu ⎜⎜ ⎢ 11 ,Δ⎟ , (5.15)
⎝ ⎣ P21 P22 M ⎥⎦ ⎟⎠
sinon, si les éléments P21 et P22 de P sont composés de n lignes, alors le produit à droite d’une
LFT haute et d’une matrice M quelconque de dimension (m × n) s’écrit :
⎛⎡ P P12 ⎤ ⎞
M × Fu (P, Δ ) = Fu ⎜⎜ ⎢ 11 ,Δ⎟ . (5.16)
⎝ ⎣ M P21 M P22 ⎥⎦ ⎟⎠
−1
⎡ ⎛ ⎡ P11 P12 ⎤ ⎞⎤ ⎛ ⎡ P11 − P12 P22−1P21 P12 P22−1 ⎤ ⎞
⎢ Fu ⎜⎜ ⎢ , Δ ⎟ ⎥ = F ⎜
u⎜⎢ ⎥, Δ ⎟ . (5.17)
⎢⎣ ⎝ ⎣ P21 P22 ⎥⎦ ⎟⎠⎥⎦ −1
⎝ ⎣ − P22 P21 P22−1 ⎦ ⎟⎠
Le choix de l’une des formes non structurées (annexe F) dépend du type d’incertitude
que l’utilisateur souhaite prendre en compte, comme l’illustre le tableau 5.1.
{ ( r r r c
)
Δ ∈ Δ = diag δ1r I k1 ,K, δ mr r I k m , δ1c I k m +1 ,K, δ mc c I k m +m , ΔC1 ,K, ΔCmc ,
(5.18)
δ ir ∈ , δ ic ∈ , ΔCi ∈ }
Figure 5.3 – Structure générique du problème de validation de modèle avec bruit en entrée
Problème 5.1 [SMI92a] Soit un modèle P et μ (P11 ) ≤ 1 , étant donné un ensemble de modèles
Fu (P, Δ ) , et un jeu d’entrée/sortie (u, y ) , existe-t-il une paire (Δ, w) , avec w ∈ BL2 et Δ ∈ BΔ
⎡ w⎤
telle que : y = Fu (P, Δ ) ⎢ ⎥ ?
⎣u ⎦
Toute paire (Δ, w) répondant aux conditions du problème 5.1 est dite admissible.
Smith a exprimé le problème 5.1 comme un problème de faisabilité en montrant qu’une paire
admissible existe si et seulement s’il existe un signal de bruit w et un signal v, sortie de Δ, tel
que le modèle de la figure 5.3 reproduise les données. Si aucune paire ne satisfait les
conditions du problème 5.1 alors le modèle est invalidé.
Soit la matrice de projection Ri, compatible avec la structure du bloc Δ, définie par :
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 211
[
Ri = 0k1 L 0k i−1 I ki 0k i+1 L 0k m , ] (5.19)
le théorème suivant donne une condition LMI d’existence d’une paire (Δ, w) admissible.
Théorème 5.1 Il existe une paire (Δ, w) admissible pour le problème de validation de modèle
telle que :
⎡ w⎤
w 2 ≤ 1 , Δ ∈ BΔ et y = Fu (P, Δ ) ⎢ ⎥ , (5.20)
⎣u ⎦
⎡v⎤
si et seulement s’il existe un x = ⎢ ⎥ tel que :
⎣ w⎦
2
⎡ x⎤
[Ri 0]x ≤ [Ri
2
0] P ⎢ ⎥ , i = 1,..., m (5.21)
⎣u ⎦
[0 I ]x ≤ 1 ,
2
(5.22)
⎡ x⎤
y = [0 I ] P ⎢ ⎥ . (5.23)
⎣u ⎦
Problème 5.2
⎧ g i ( x ) ≤ 0, i = 1,..., m
min f ( x ) sous ⎨ (5.24)
x
⎩ ge (x ) = 0
où
f ( x ) = [0 I ]x ,
2
(5.25)
2
⎡ x⎤
g i ( x ) = [Ri 0]x − [Ri 0] P ⎢ ⎥ ,
2
(5.26)
⎣u ⎦
⎡ x⎤
g e ( x ) = y − [0 I ] P ⎢ ⎥ . (5.27)
⎣u ⎦
notée µs permet toutefois, pour des cas spécifiques de l’ensemble de modèles Fu (P, Δ ) , de
résoudre le problème de validation de modèle exposé au théorème 5.1.
Pour définir le problème d’invalidation, les résultats fournis par les théorèmes 5.2 et
5.3, respectivement appliqués au cas LTI et LTV, sont nécessaires.
Δ ∞
≤γ , (5.28)
et
⎡ u 0 ⎤ ⎡ y0 ⎤
∀k = 1, 2, K, l π k Δ ⎢⎢ M ⎥⎥ = ⎢⎢ M ⎥⎥ , (5.29)
⎢⎣uk −1 ⎥⎦ ⎢⎣ yk −1 ⎥⎦
si et seulement si
⎡ u0 0 L 0⎤ ⎡ y0 0 L 0⎤
⎢u u0 O M⎥⎥ ⎢ y y0 O M ⎥⎥
Tu = ⎢ 1 et Ty = ⎢ 1 . (5.32)
⎢ M M O 0⎥ ⎢ M M O 0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ul −1 ul − 2 L u0 ⎦ ⎣ yl −1 yl − 2 L y0 ⎦
Remarque 5.1 [POO92] La condition (5.35) est nécessaire à tout opérateur causal. Elle reste
donc valable pour les opérateurs non linéaires.
{
Δ LTI = Δ LTI avec Δ ∞
≤γ }
, (5.36)
Δ LTV = {Δ LTV avec Δ ∞
≤γ }
et le système incertain défini par :
⎧Δ ∈ Δ LTI
⎪
∀w ∈ , ⎨ou y = Pnomu + ΔWu + w . (5.37)
⎪Δ ∈ Δ
⎩ LTV
1. Si Δ ∈ Δ LTI , alors le modèle n’est pas invalidé par le jeu de données si et seulement si :
⎡ − ⎤
∃ q = (q0 , q1 , K, ql −1 ) ∈ π l / σ ⎢(Tyˆ − Tq ) (TuˆT Tuˆ ) 2 ⎥ ≤ γ .
1
(5.39)
⎣ ⎦
2. Si Δ ∈ Δ LTV , alors le modèle n’est pas invalidé par le jeu de données si et seulement si :
∀k = 1, 2, K, l ∃ q = (q0 , q1 , K, ql −1 ) ∈ π l / π k ( yˆ − q ) 2 ≤ γ π k uˆ 2
(5.40)
Remarque 5.2 [POO92] Le théorème 5.4 est transposable aux modèles d’incertitude de
formes multiplicatives et facteur premier normalisé.
Dans l’approche considérée, il est supposé que l’identification du système réel Psys a
fourni un modèle nominal noté Pnom. Comme l’illustre la figure 5.4, l’écart entre le système
réel et son modèle nominal provient de deux sources. La première notée Δ0, dépendante de
l’entrée, relative aux dynamiques négligées et la seconde notée w0, indépendante de l’entrée,
relative au bruit. En supposant que ces deux sources sont additives, le résidu noté r,
correspondant à l’écart entre les données mesurées et simulées, peut alors être défini :
On suppose par ailleurs qu’il existe une borne sur l’énergie du signal de bruit w0 et une
borne sur l’amplitude du bloc d’incertitude Δ0 :
Δ0 ∞
≤γ et w0 2
≤γ . (5.42)
Cependant, la réponse au POVM, qui est de savoir s’il existe une paire (Δ 0 , w0 )
suffisamment petite capable de reproduire les données, nécessite une normalisation de la paire
(Δ 0 , w0 ) pour les besoins de l’optimisation. C’est pourquoi, les matrices de pondérations Pz et
Pw sont respectivement définies pour normaliser le contenu fréquentiel du signal w0, tel que
w ∈ BL2 et normaliser le majorant du bloc d’incertitude Δ0, tel que Δ ∈ BΔ. Cela conduit à la
représentation du problème d’invalidation de modèle par le schéma de la figure 5.5.
Δ ∞
≤ 1 et w 2 ≤ 1. (5.43)
r = y − P22 u , (5.44)
v = Δz
z = P11 v + P12 u . (5.45)
y = P21 v + P22 u + Pw w
Le problème 5.1 énoncé dans les travaux de Smith et al. [SMI92a] peut être appliqué
au problème générique d’invalidation de modèle de la figure 5.6 et interprété comme un
PDVM au sens de [MOU04], défini comme suit.
Problème 5.3 Soit un ensemble de modèles Fu (P, Δ ) robustement stable ⎛⎜ sup μ (P11 (e jω )) < 1⎞⎟
⎝ ω ⎠
et un jeu de données expérimentales (u, y ) , existe-t-il une paire (Δ, w) , avec w ∈ BL2 et
Δ ∈ BΔ telle que : y = Fu (P, Δ ) u + Pw w ?
Si aucune paire (Δ, w) ∈ BΔ × BL2 ne satisfait les conditions du problème 5.3 alors le
modèle est dit invalidé par les données expérimentales, ces dernières ne pouvant être
reproduites par l’ensemble de modèles considéré.
Remarque 5.3 Due à l’hypothèse de stabilité robuste (cf. annexe G), (I − P11Δ ) existe
−1
toujours et est parfaitement défini. Le problème 5.3 est par conséquent bien posé.
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 217
Remarque 5.4 Dans le problème générique d’invalidation de modèle, le cas trivial y = P22 u ,
qui conduit à la solution évidente du couple (Δ, w) identiquement nul, n’est pas considéré.
Par hypothèse, les sorties mesurées sont supposées bruitées.
Première approche
w2 =
opt
min
w∈BL2 , Δ∈BΔ
{γ ∃ Δ ∞
≤ 1, w 2 ≤ γ / y = Fu (P, Δ ) u + Pw w . } (5.46)
Deuxième approche
Δ
opt
∞
= min
w∈BL2 , Δ∈BΔ
{α ∃ Δ ∞
≤ α , w 2 ≤ 1 / y = Fu (P, Δ ) u + Pw w . } (5.47)
Troisième approche
Δ
opt
∞
= w2 =
opt
min
w∈BL2 , Δ∈BΔ
{β ∃ Δ ∞
≤ β , w 2 ≤ β / y = Fu (P, Δ ) u + Pw w .} (5.48)
problème 5.6. C’est cette dernière approche qui est mise en œuvre dans la suite de ce travail.
Il est à noter toutefois que, dans notre cas (bloc d’incertitude non structurée scalaire), le
formalisme LMI peut aussi être appliqué.
⎧ y = Fu (P, Δ ) u + Pw w
⎪⎪
β opt = min β sous ⎨ Δ ∞ ≤ β . (5.49)
w, Δ
⎪
⎪⎩ w 2 ≤ β
La valeur de β opt donne une réponse au PDVM puisque si β opt ≤ 1 alors le modèle
n’est pas invalidé, et réciproquement, si β opt > 1 alors le modèle est invalidé. Cette réponse au
PDVM peut donc être reformulée selon la proposition suivante :
⎧ Δ ∞ >1
⎪
∀w ∈ BL2 , Δ ∈ BΔ, y = Fu (P, Δ ) u + Pw w ⇒ ⎨ou . (5.50)
⎪ w >1
⎩ 2
( )
Vn = Δ n e jω n Z n
Zn = P (e )V + P (e )U
11
jω n
n 12
jω n
n . (5.51)
Yn = P (e ) V + P (e )U
21
jω n
n 22
jω n
n ( )W
+ Pw e jω n
n
( )
Rn = Yn − P22 e jω n U n . (5.52)
N −1
1
∑W
2
w2= n . (5.53)
N n=0
Les deux lemmes qui suivent sont utilisés pour montrer que la solution au problème
5.6 peut être obtenue à partir de la solution des problèmes d’optimisation posés fréquence par
fréquence.
Lemme 5.2 Soit ∆ le transfert liant un signal d’entrée z à un signal de sortie v. Soient
V = {Vn ; n = 0, K, N − 1} et Z = { Z n ; n = 0, K, N − 1} , les TFDs respectives de v et z liées
par la relation Vn = Δ n Z n , alors:
∀n = 0, K, N − 1, Vn∗Vn ≤ η n2 Z n∗ Z n ⇔ ∃Δ n / Δ n = σ (Δ n ) ≤ η n , (5.55)
∀n = 0, K, N − 1, Vn∗Vn ≥ η n2 Z n∗ Z n ⇔ ∃Δ n / σ (Δ n ) ≥ η n , (5.56)
∀n = 0, K, N − 1, Vn∗Vn ≥ η n2 Z n∗ Z n ⇒ ∃Δ n / σ (Δ n ) ≥ η n , (5.57)
Compte tenu des lemmes précédents, résoudre le problème d’optimisation 5.6 revient
à résoudre, pour chaque fréquence n, le POVM qui suit.
Problème 5.7 Quelle est la plus petite valeur β n telle que Vn ≤ β n Z n et Wn ≤ β n vérifient
Rn = P21 Vn + Pw Wn ?
⎧ Rn = P21 Vn + Pw Wn
⎪
∀n = 0, K, N − 1, β nopt = min β n sous ⎨Vn∗Vn ≤ β n2 Z n∗ Z n . (5.58)
Vn , Wn
⎪ ∗
⎩Wn Wn ≤ β n
2
n
( )
max β nopt ≤ 1 . (5.59)
n
( )
min β nopt > 1 . (5.60)
Démonstration 5.1 [MOU04] L’existence d’une solution β nopt au problème (5.58) nécessite :
⎧⎪ Vn ≤ β nopt Z n
∀n = 0, K, N − 1, ∃⎨ / Rn = P21 Vn + Pw Wn , (5.61)
⎪⎩ Wn ≤ β n
opt
∀n = 0, K, N − 1, ( )
Vn∗Vn ≤ β nopt Z n∗ Z n ⇔ ∃Δ n / Δ n = σ (Δ n ) ≤ β nopt .
2
(5.62)
Puisqu’à chaque fréquence, il existe une matrice Δ n telle que Δ n ≤ β nopt , alors le bloc
d’incertitude Δ est borné en amplitude :
Δ ∞ n
( )
≤ max β nopt . (5.63)
De plus, le lemme 5.1 montre que la même borne s’applique à l’énergie du bruit w, soit :
( ) ( )
N −1
1
∑W W
2
∀n = 0, K, N − 1, ∃Wn / Wn∗Wn ≤ β nopt ⇒ ∃w / w 2 = n
∗
n ≤ max β nopt . (5.64)
N n =0
n
Selon la valeur maximale β nopt , qui vérifie les relations (5.61) à (5.64), il convient de
considérer deux cas :
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 221
n
( )
1er cas : max β nopt ≤ 1 ⇒ Δ ∞
≤ 1 et w 2 ≤ 1 . Toutes les conditions du problème 5.3 sont
respectées sur l’ensemble des fréquences donc le modèle n’est pas invalidé.
n’est pas respectée pour au moins une fréquence donc le modèle est invalidé.
⎧⎪Vn∗Vn ≤ ρ n Z n∗ Z n
∀n = 0, K, N − 1, ρ opt
= min ρ n sous ⎨ . (5.65)
n
Vn
(
⎪⎩ Pw−1Rn − Pw−1P21 Vn ) (P
∗
w
−1
)
Rn − Pw−1P21 Vn ≤ ρ n
D’après les équations de bouclage (5.51), la première inégalité de (5.65) peut être
reformulée de la façon suivante :
ρ nU n∗ P12∗ P11Vn + ρ nVn∗ P11∗ P12U n + ρ nU n∗ P12∗ P12U n − Vn∗ (I − ρ n P11∗ P11 ) Vn ≥ 0 . (5.67)
L’inégalité non linéaire (5.67) peut être transformée en une inégalité linéaire par
application du complément de Schur. Cependant, si l’ensemble de modèles est composé
d’incertitudes structurées (P11 ≠ 0 ) , alors l’inégalité non linéaire (5.67) devient :
⎢
(
⎡ I − ρ P∗ P
n 11 11 )
−1
Vn ⎤
⎥ ≥ 0. (5.68)
⎢⎣ Vn∗ ρ nU n∗ P12∗ P11Vn + ρ nVn∗ P11∗ P12U n + ρ nU n∗ P12∗ P12U n ⎥⎦
Il s’agit d’une contrainte non convexe qui ne peut pas être traitée par le formalisme
LMI. Le problème d’optimisation (5.58) doit alors être résolu à l’aide du formalisme de la
valeur singulière généralisée [NEW98].
⎡I V ⎤
n
A=⎢ ∗ ≥ 0. (5.69)
⎣Vn ρ nU P P U n ⎥⎦
∗ ∗
n 12 12
⎡ I Pw−1Rn − Pw−1P21 Vn ⎤
B = ⎢ −1 ⎥≥0. (5.70)
( −1
⎣ Pw Rn − Pw P21 Vn ) ∗
ρn ⎦
⎡ ΔR ⎤
N = ⎢ ⎥. (5.75)
⎢ 2ε ⎥
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 223
-3
x 10 Lieux de Nyquist des modèles non entiers nominaux
1.2
R = 4,5m Ω
0.8 R = 5m Ω
R = 5,5m Ω
R = 6m Ω
-Im(Z) (Ω )
0.6 R = 6,5m Ω
R = 7m Ω
R = 7,5m Ω
0.4 R = 8m Ω
R = 8,5m Ω
0.2
0
4 5 6 7 8 9 10
Re(Z) (Ω ) x 10
-3
La structure des modèles non entiers nominaux, identifiés pour chacune des 9
résistances de batterie retenues, est la suivante :
n(i )
⎛ s ⎞
⎜1+ ⎟
⎜ ωh (i ) ⎟
∀i = 1, K, 9, Pnom (i ) = r (i ) + K (i ) . (5.76)
⎜ s ⎟
⎜ 1 + ω (i ) ⎟
⎝ b ⎠
Le modèle incertain peut aussi être représenté sous la forme LFT générique de la
figure 5.9 :
⎛ s ⎞
⎜1+ ⎟
F ( s ) = 10 − 4 ⎜ 200π ⎟. (5.78)
⎜ 1+ s ⎟
⎜ ⎟
⎝ 2π ⎠
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 225
0.03
0.02
0.01
0
Tension (V)
-0.01
-0.02
-0.03
-0.04
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
Temps (s)
⎛ s ⎞
⎜ 1+ ⎟
Pz ( s ) = 0,002 × ⎜ 100 ⎟ . (5.79)
⎜1+ s ⎟
⎜ ⎟
⎝ 2000 ⎠
1 1
10 10
0 0
10 10
βn
βn
-1 -1
10 10
-2 -2
10 10
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Pulsation w (rad/s) Pulsation w (rad/s)
Figure 5.11 – Evolution de β nopt avec les données de la batterie NJS2 à SOC 90% (à gauche) et les données de
la batterie NJS1 à SOC 60% (à droite)
1 1
10 10
0 0
10 10
βn
βn
-1 -1
10 10
-2 -2
10 10
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Pulsation w (rad/s) Pulsation w (rad/s)
Figure 5.12 – Evolution de β nopt avec les données de la batterie VCN101 à SOC 90% (à gauche) et les données
de la batterie VCN101 à SOC 40% (à droite)
Il n’est pas possible de montrer l’ensemble des résultats obtenus pour chacun des
modèles nominaux. Cependant, l’exemple de 5mΩ montre que la méthode de diagnostic de la
résistance interne par invalidation de modèle non entier est plutôt efficace. Naturellement, il
est légitime de se poser des questions quant à la complexité de mise en œuvre de cette
méthode, comparativement à la mesure physique de la résistance au moyen d’un appareillage
spécialisé. La mesure de la résistance d’un composant impose généralement de l’isoler du
circuit auquel il est habituellement raccordé, sous peine de mesurer la résistance du
composant en parallèle avec la résistance du circuit. Or, il est interdit de débrancher la batterie
du reste du réseau électrique du véhicule, excepté lors d’une opération de maintenance du
véhicule. C’est pourquoi, de nombreuses solutions alternatives ont été proposées, telles que la
sollicitation imposée par la lunette arrière chauffante (créneau de courant), le courant de
charge de l’alternateur lors d’un roulage de type extra-urbain (autoroute). Cependant, toutes
ces solutions impliquent un surcoût financier et un encombrement inacceptables pour une
solution finalement peu fiable (d’après une étude confidentielle PSA).
estimé à partir d’un procédé de diagnostic intégrant une méthode d’invalidation de modèle
non entier. Cet estimateur intègre, en outre, un moyen pour caractériser l’état de santé des
batteries (technologie plomb-acide liquide) afin de :
• Garantir le démarrage ;
• Assurer la disponibilité du véhicule et de ses fonctions électriques ;
• Gérer la production d’énergie ;
• Optimiser le stockage ;
• Réduire la consommation de carburant ;
• Informer (APV ou Client) du risque de non démarrage.
Ce nouvel estimateur d’état batterie repose sur une stratégie de diagnostic hybride qui
lie la coulométrie, la mesure de la tension à vide et l’estimation innovante de la résistance de
la batterie par invalidation de modèle non entier. En phase de démarrage, l’identification de
modèles non entiers de batteries neuves et usagées a permis d’évaluer leur résistance et son
évolution en fonction de l’état de charge. Ces modèles sont utilisés dans l’estimateur pour
fournir une valeur de résistance représentative des performances en puissance de la batterie et
notamment la démarrabilité.
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 229
SOC = f (U 0 , T ) . (5.80)
D’après la définition 1.1, le SOC d’une batterie neuve peut être définit comme suit :
Qnom − Qdch
SOC = , (5.81)
Qnom
ce qui permet de définir une relation liant la capacité déchargée (à l’état neuf) à la tension à
vide et à la température :
Ainsi, pour une batterie de capacité Qnom à une température T, une approximation
linéaire de la capacité déchargée à l’état neuf Qdch en fonction de la tension à vide U0 est
proposée :
50
45 Batterie n°1
Batterie n°2
40 Batterie n°3
Approximation linéaire
35
30
Q dch (Ah)
25
20
15
10
0
11.8 12 12.2 12.4 12.6 12.8 13 13.2 13.4
U 0 (V)
Figure 5.14 – Approximation linéaire de la capacité déchargée de 3 batteries neuves de 60Ah à T = 20°C
La figure 5.14 montre que, pour 3 batteries neuves de 60Ah à 20°C, l’approximation
linéaire est proche des mesures expérimentales.
232 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
-3
x 10 Diagramme de Nyquist d'une batterie usagée
1.2
SOC 100%
SOC 90%
1 SOC 80%
SOC 70%
SOC 60%
0.8 SOC 50%
-Im(G) (Ω )
0.6
0.4
0.2
0
5.5 6 6.5 7 7.5 8 8.5 9 9.5 10
Re(G) (Ω ) x 10
-3
Figure 5.15 – Diagramme de Nyquist des modèles d’une batterie usagée à différents états de charge
-4
x 10 Diagrammes de Nyquist des ensembles de modèles
14
12
10
R = 4,5m Ω
8 R = 5m Ω
R = 5,5m Ω
6
-Im(Z) (Ω )
R = 6m Ω
R = 6,5m Ω
4 R = 7m Ω
R = 7,5m Ω
2 R = 8m Ω
R = 8,5m Ω
0
-2
-4
4 5 6 7 8 9 10 11
Re(Z) (Ω ) x 10
-3
Figure 5.16 – Exemple de diagrammes de Nyquist d’ensembles de modèles obtenus pour différentes résistances
et caractérisés par un modèle nominal et des domaines d’incertitudes
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 233
Pour tout couple de données courant/tension, il faut trouver le modèle de spectre S qui
reproduit les données et l’ensemble de modèles dans lequel S est contenu. Si S est contenu
dans un des ensembles précédemment définis et représentés à la figure 5.16, alors la batterie a
une résistance comprise dans l’encadrement correspondant. Dans le cas contraire, la valeur de
résistance est exclue des encadrements prédéfinis.
D’un point de vue plus formel, le principe de l’estimation de la résistance repose sur la
méthode d’invalidation fréquentielle de modèle préalablement décrite, qui consiste à
rechercher, pour un jeu de données entrée-sortie, un bruit de mesure de spectre spécifié et à
vérifier que l’incertitude sur le modèle reste bornée par un calibrage fréquentiel.
Contrairement à ce qui a été vu précédemment, la méthode est appliquée successivement à
chacun des modèles nominaux et des domaines d’incertitudes d’indice i, représentés à la
figure 5.16. Cette stratégie peut être illustrée par le schéma de la figure 5.17 avec :
w(t ) 2
< 1, (5.84)
et
Δ i ( jω ) ∞
< 1. (5.85)
⎧ 1 d
t
⎪U offset = ∫ u (t )dt
⎪ td 0
∀t ∈ [0 ; t d ] ⎨ t
. (5.86)
⎪ 1 d
⎪ I offset = t ∫ i (t )dt
⎩ d 0
Une seconde étape consiste à recaler à zéro l’amplitude des signaux bruts de tension et
de courant, ce qui se traduit par :
Après filtrage des signaux de tension et de courant, un recalage temporel est effectué :
⎧⎪udem (t − td ) = u fil (t )
∀t ∈ [td ; tmax ] ⎨ . (5.88)
⎪⎩idem (t − td ) = i fil (t )
100
Signal brut 12
0
Signal filtré
Signal recalé 10
-100
8
-200
Signal brut
6 Signal filtré
-300
Tension U (V)
Courant I (A)
Signal recalé
-400 4
-500 2
-600
0
-700
-2
-800
-4
-900
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
Temps t (s) Temps t (s)
Figure 5.19 – Courbes représentatives des différentes étapes du traitement des signaux de courant et de tension
Les signaux de courant et de tension respectivement notés idem et udem ont une durée
tmax – td, après recalage. L’amplitude maximale du bruit, notée bmax, est équivalente à la valeur
maximale de la composante variable du signal b :
⎛ 1
t max − t d
⎞
∀t ∈ [0 ; tmax − td ] bmax = max⎜ b(t ) − ∫0 b (t ) dt ⎟. (5.89)
⎜ tmax − td ⎟
⎝ ⎠
La stratégie d’invalidation de modèle, telle quelle est présentée à la figure 5.17, met en
œuvre le modèle d’incertitude noté Pz préalablement défini à la relation (5.79). Ce modèle
caractérise les perturbations additives générées par les erreurs d’identification et la précision
de la valeur de résistance souhaitée.
t max − t d t max − t d
∫ v (t ) dt = ∫ (u (t ) − ui (t ) − w(t ) ) dt .
2 2
i dem (5.92)
0 0
Dans la pratique, la perturbation vi ne peut être calculée puisque le signal de bruit w est
inconnu. En effet, seule sa borne maximale est connue. Il est toutefois possible de majorer
l’expression (5.92) en appliquant l’inégalité de Minkowski, soit :
∫ v (t ) dt ≤ ∫ (u (t ) − ui (t ) ) dt + ∫ w (t ) dt .
2 2 2
i dem (5.93)
0 0 0
∫ (u (τ ) − ui (τ ) ) dτ + bmax t
2
dem
vi (t )
Δ i (t ) 2
= 2
≤ β i (t ) = 0
. (5.94)
z (t ) t
∫z (τ ) dτ
2 2
0
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 237
γ i = β i (t ) ∞
≤ 1. (5.95)
Soit R = r(i), une fonction qui à i (indice du modèle nominal Pnom(i)) associe une
valeur R de résistance de la batterie. Les modèles nominaux sont classés, arbitrairement, dans
l’ordre croissant des valeurs de résistance qui leur sont associées. Ainsi r(1) est égal à la plus
petite valeur de résistance et r(n) la plus grande. La valeur de r(n) équivaut à la résistance
maximale d’une batterie pouvant encore garantir un démarrage.
Nombre de modèles
Méthodes d’estimation de la résistance batterie
non invalidés N
N=0
γ1 < γ n Batterie en court-circuit : R < r(1)
N=0
γ1 > γ n Batterie déchargée ou vieillie : R > r(n)
N=1 ∃ ! k ∈ [1 ; n] / γ k ≤ 1 ⇒ R = r (k )
−1
⎛ r ( j ) ⎞⎛ 1 ⎞⎟
N>1 Moyenne pondérée : ∀j = {i γ i ≤ 1 } R = ⎜∑
⎜ j γ ⎟⎜ ∑
⎟⎜
⎟
(2ème méthode) ⎝ j ⎠⎝ j γ j ⎠
Tableau 5.3 – Méthodes d’estimation de la résistance batterie en fonction du nombre de modèles non invalidés
méthode prend en compte toutes les valeurs de γ inférieures ou égales à 1 dans le calcul de la
résistance, ce qui donne R = 5,99mΩ.
3.5
3
R = 4,5mΩ : γ = 2.1487
R = 5mΩ : γ = 1.5385
2.5 R = 5,5mΩ : γ = 0.60163
R = 6mΩ : γ = 0.1271
2 R = 6,5mΩ : γ = 0.69696
β
R = 7mΩ : γ = 1.3475
1.5 R = 7,5mΩ : γ = 2.1091
R = 8mΩ : γ = 3.2574
1 R = 8,5mΩ : γ = 3.8662
0.5
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
Temps t (s)
1 b (T , Qnom )
U0 = Qdch − dch , (5.97)
adch (T , Qnom ) adch (T , Qnom )
ainsi que sa dérivée :
dU 0 1
= . (5.98)
dQdch adch (T , Qnom )
Chapitre 5 – Estimation de l’état batterie par invalidation de modèle 239
t
Qcha (t ) = ∫ i (τ )dτ . (5.101)
0
La capacité disponible Qdisp de la batterie s’obtient par une somme algébrique des
capacités nominale Qnom, déchargée Qdch et chargée Qcha :
5.8 Conclusion
Une solution innovante d’estimation de l’état batterie par invalidation de modèle a été
proposée et brevetée (Brevet INPI n°FR0759784). Elle permet de diagnostiquer la valeur de la
résistance de la batterie et fournit ainsi un indicateur de démarrabilité.
C’est pourquoi, une version simplifiée de cette méthode a été développée et intégrée
dans un estimateur d’état batterie innovant, capable à lui seul de prédire l’état de charge, l’état
de santé, l’état de fonctionnement et la démarrabilité de la batterie. Cet estimateur,
implantable dans un calculateur automobile, n’a toutefois pas encore été validé sur des cycles
de roulage complets. Ce travail de validation fait partie des perspectives à court terme de la
thèse.
Conclusion générale et perspectives
Cette approche n’a toutefois pas été abordée par manque de temps. Cependant,
parallèlement au développement du modèle électrochimique, une modélisation de type « boîte
noire » a été menée. Cette dernière repose sur la mise en œuvre de modèles non entiers qui
sont généralement bien adaptés pour prendre en compte les phénomènes de diffusion tels que
ceux intervenant dans le fonctionnement des batteries au plomb. Cette bonne adaptation se
traduit généralement par des modèles à faible nombre de paramètres, comparativement à des
modèles entiers. Les modèles non entiers identifiés pour différents états de charge de la
batterie, ont été intégrés dans un estimateur d’état de charge exploitant leur évolution
paramétrique. Cet estimateur a fourni des résultats satisfaisants lors d’essais de validation à
états de charge inconnus. Cependant, son implantation dans un calculateur automobile n’étant
pas envisageable, une solution simplifiée a donc été développée. Elle repose sur la
comparaison du signal de tension de la batterie avec les réponses des modèles identifiés.
Certes moins précise, cette méthode présente un bon compromis entre simplicité de mise en
œuvre et fiabilité de l’estimation, et constitue surtout un premier pas dans le domaine de
l’invalidation de modèle utilisé par la suite. Ce type d’indicateur n’est toutefois pas robuste au
vieillissement de la batterie. Par opposition, l’indicateur de démarrabilité, qui a été développé
par la suite, fonctionne quel que soit le degré de vieillissement. Ce dernier exploite la
résistance interne de la batterie fournie par le gain haute fréquence de modèles non entiers
identifiés à partir de signaux de démarrage.
Pour finir, la méthode d’estimation de l’état batterie par invalidation de modèles non
entiers reste à valider sur des essais longs et à implanter sur un calculateur automobile.
244 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Annexe A
Caractéristiques de l’électrolyte
A.2 Formulaire
Le pourcentage en masse d’acide sulfurique w (en %) est égal au quotient de la masse
de H2SO4 par la masse totale d’électrolyte :
100 wH 2 SO4
w= . (A.1)
wH 2 O + wH 2 SO4
100 VH 2 SO4
V= . (A.2)
VH 2 O + VH 2 SO4
wH 2 O + wH 2 SO4 1−V
d= = . (A.3)
VH 2 O + VH 2 SO4 1− w
1000 wH 2 SO4
m= , (A.4)
wH 2 O M H 2 SO4
10 w d
c= . (A.5)
M H 2 SO4
Fc
Ce = . (A.6)
3600
Annexe A – Caractéristiques de l’électrolyte 247
Figure A.1 – Evolution de la conductivité électrique de l’électrolyte (en S/cm) en fonction du pourcentage en
masse de H2SO4 (en %) pour différentes températures d’après [BOD77]
248 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Annexe B
Les exemples fournis dans cette annexe sont issus de [ABR72]. Le lecteur intéressé
par l’analyse numérique peut se reporter à [HOR75] et [YAK89].
hn ( n)
f ( x + h) = f ( x) + hf ′( x) + L + f ( x) + Rn , (B.1)
n!
avec
h n +1
Rn = f ( n +1) (ξ ), x < ξ < x + h . (B.2)
(n + 1)!
f ( x − h) = f ( x) − hf ′( x) + R1 , (B.3)
qui permet d’écrire l’expression de la dérivée d’ordre 1 au moyen d’une différence finie
régressive d’ordre 1 (erreur d’ordre h) :
f ( x ) − f ( x − h)
f ′( x) = + O(h ) . (B.4)
h
Tableau B.1 – Coefficients des éléments des différences finies régressives d’ordre 1 utilisées dans le calcul des
dérivées d’ordre 1 à 5 (erreur de l’ordre de h)
Il est aussi possible d’utiliser une différence finie régressive d’ordre 2 pour améliorer
la précision de la dérivée d’ordre 1 calculée, ou pour calculer cette dérivée à la frontière d’un
maillage. Une démonstration de cette dérivée peut être faite à partir de l’expression du
polynôme d’interpolation de Lagrange :
n
f ( x) = ∑ li ( x) f i + Rn ( x) , (B.5)
i =0
avec
π n ( x)
li = , (B.6)
(x − xi )π n′ ( xi )
π n ( x) = ( x − x0 )( x − x1 )K( x − xn ) , (B.7)
li =
(x − x0 )K(x − xi −1 )(x − xi +1 )K(x − xn ) , (B.9)
(xi − x0 )K(xi − xi −1 )(xi − xi +1 )K(xi − xn )
et
f ( n+1) (ξ )
Rn ( x) = π n ( x) , x0 < ξ < xn . (B.10)
(n + 1)!
Pour obtenir une précision de la dérivée de l’ordre de h2, il faut partir de la définition
du polynôme d’interpolation quadratique sur 3 points : x0, x1 et x2 :
f ( x) =
(x − x1 )(x − x2 ) f ( x ) + (x − x0 )(x − x2 ) f ( x ) + (x − x0 )(x − x1 ) f ( x ) + R ( x) .
(x0 − x1 )(x0 − x2 ) 0 (x1 − x0 )(x1 − x2 ) 1 (x2 − x0 )(x2 − x1 ) 2 2
(B.11)
Ces 3 points étant régulièrement espacé (Δx constant), la relation suivante peut
s’appliquer :
h = x2 − x1 = x1 − x0 . (B.12)
Annexe B – Démonstration des dérivées numériques 251
f ( x) =
(x − x1 )(x − x2 ) f ( x ) − (x − x0 )(x − x2 ) f ( x ) + (x − x0 )(x − x1 ) f ( x ) + R ( x) .
0 1 2 2
2h 2 h2 2h 2
(B.13)
3 f ( x ) − 4 f ( x − h) + f ( x − 2h)
f ′( x) = + O(h 2 ) . (B.14)
2h
Tableau B.2 – Coefficients des éléments des différences finies régressives d’ordre 2 utilisées dans le calcul des
dérivées d’ordre 1 à 4 (erreur de l’ordre de h2)
h2
f ( x − h) = f ( x) − hf ′( x) + f ′′( x) − R2 , (B.15)
2
et
h2
f ( x + h) = f ( x) + hf ′( x) + f ′′( x) + R2 . (B.16)
2
f ( x + h) − f ( x − h)
f ′( x) =
2h
( )
+ O h2 . (B.17)
h2 h 3 ( 3)
f ( x − h) = f ( x) − hf ′( x) + ′′
f ( x) − f ( x) + R3 , (B.18)
2 6
et
h2 h 3 ( 3)
f ( x + h) = f ( x) + hf ′( x) + f ′′( x) + f ( x) + R3 . (B.19)
2 6
f ( x + h) − 2 f ( x ) + f ( x − h)
f ′′( x) =
h 2
( )
+ O h2 . (B.20)
Tableau B.3 – Coefficients des éléments des différences finies centrées d’ordre 2 utilisées dans le calcul des
dérivées d’ordre 1 à 5 (erreur de l’ordre de h2)
Tableau B.4 – Coefficients des éléments des différences finies progressives d’ordre 1 utilisées dans le calcul des
dérivées d’ordre 1 à 5 (erreur de l’ordre de h)
Tableau B.5 – Coefficients des éléments des différences finies progressives d’ordre 2 utilisées dans le calcul des
dérivées d’ordre 1 à 4 (erreur de l’ordre de h2)
254 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Annexe C
Cette annexe donne les formes discrétisées des équations aux dérivées partielles
présentées au paragraphe 3.5, dans les différentes régions et frontières du modèle, en charge et
en décharge.
⎧ − ε i , 2 + 4ε i ,1 − 3ε i ,0
⎪ =0
2Δx1
⎪
⎪ − Φ 2,i , 2 + 4Φ 2,i ,1 − 3Φ 2,i , 0
⎪ =0
⎪ 2 Δ x1
⎪
⎨Φ1,i , 0 = U PbO2 (C.1)
⎪
⎪ − ci , 2 + 4ci ,1 − 3ci ,0 = 0
⎪ 2Δx1
⎪
⎪i2,i ,0 = 0
⎪⎩
256 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
C.2.1 En décharge
⎧ ε i , j − ε i −1, j i −i
⎪ + K11 2,i , j +1 2,i , j −1 = 0
⎪ Δt 2Δx1
⎪ i2,i , j Φ 2,i , j +1 − Φ 2,i , j −1 1 ci , j +1 − ci , j −1
⎪ ex1 + + K2 =0
⎪ε i, j κ 2Δx1 ci , j 2Δx1
⎪ Φ1,i , j +1 − Φ1,i , j −1
⎪i2,i , j − ε iexm
, j σ PbO2
1
−I =0
⎪ 2Δx1
⎪ c −c
⎪ε i , j i −1, j + K i ci , j +1 − ci , j −1
⎪ i, j Δt
31 2 , i , j
2Δx1
⎪
⎪ ⎛ ε −ε c −c c − 2ci , j + ci , j −1 ⎞
⎨ − D⎜⎜ ex1 ε iex, j1−1 i , j +1 i , j −1 i , j +1 i , j −1 + ε iex, j1 i , j +1 ⎟
⎟
⎪ ⎝ 2 Δ x 1 2 Δ x 1 (Δx1 ) 2
⎠
⎪ i −i
⎪ + (K 41ci , j + K 51 ) 2,i , j +1 2,i , j −1 = 0
⎪ 2Δx1
⎪i
⎪ 2,i , j +1 − i2,i , j −1 + K 61ciγ,1j (ε i , j − ε o1 )ζ 1
⎪ 2Δx1
⎪
⎪ { [ ( )] [ (
exp K 71 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 − exp K81 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 )]}
⎪
⎪ ⎛ Φ − Φ1,i −1, j Φ 2,i , j − Φ 2,i −1, j ⎞ (C.2)
+ K 91 ⎜⎜ 1,i , j − ⎟⎟ = 0
⎪ ⎝ Δt Δt ⎠
⎪
⎩
Annexe C – Systèmes d’équations aux différences finies du modèle 1D 257
C.2.2 En charge
⎧ ε i , j − ε i −1, j i −i
⎪ + K11 2,i , j +1 2,i , j −1 = 0
⎪ Δt 2Δx1
⎪ i2,i , j Φ 2,i , j +1 − Φ 2,i , j −1 1 ci , j +1 − ci , j −1
⎪ ex1 + + K2 =0
⎪ ε i , j κ 2 Δ x1 c i , j 2 Δx1
⎪ Φ1,i , j +1 − Φ1,i , j −1
⎪i2,i , j − ε iexm
, j σ PbO2
1
−I =0
⎪ 2Δx1
⎪ c −c
⎪ε i , j i −1, j + K i ci , j +1 − ci , j −1
⎪ i, j Δt
31 2 , i , j
2Δx1
⎪
⎪⎪ ⎛ ε −ε c −c c − 2ci , j + ci , j −1 ⎞
− D ⎜ ex1 ε iex, j1−1 i , j +1 i , j −1 i , j +1 i , j −1 + ε iex, j1 i , j +1 ⎟
⎨ ⎜ 2 Δ x 2 Δ x (Δx )2 ⎟
⎪ ⎝ 1 1 1 ⎠
⎪ i −i
⎪ + (K 41ci , j + K 51 ) 2,i , j +1 2,i , j −1 = 0
⎪ 2Δx1
⎪ i2,i , j +1 − i2,i , j −1
+ K101ciγ,1j (ε max 1 − ε i , j )
ζ1
⎪
⎪ 2Δx1
⎪
⎪
{ [ ( )] [ (
exp K 71 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 − exp K81 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 )]}
⎪ ⎛ Φ − Φ1,i −1, j Φ 2,i , j − Φ 2,i −1, j ⎞
⎪ + K 91 ⎜⎜ 1,i , j − ⎟⎟ (C.3)
⎪ ⎝ Δt Δt ⎠
⎪
⎪⎩ [ (
+ K111ci , j (ε i , j − ε o1 ) exp K121 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U O2 = 0
β1 ζ1
)]
⎧ε i , j = 1
⎪
⎪ i2,i , j + Φ 2,i , j +1 − Φ 2,i , j −1 + K 1 ci , j +1 − ci , j −1 = 0
⎪ κ 2Δx2
2
ci , j 2Δx2
⎪⎪
⎨Φ1,i , j = 0 (C.5)
⎪
⎪ ci , j − ci −1, j + K I ci , j +1 − ci , j −1 − D ci , j +1 − 2ci , j + ci , j −1 = 0
⎪ Δt
31
2Δx2 (Δx2 )2
⎪
⎪⎩i2,i , j = I
⎧ε i , j = ε sep
⎪
⎪ Φ 2,i , j − 2 − 4Φ 2,i , j −1 + 3Φ 2,i , j + K 1 ci , j − 2 − 4ci , j −1 + 3ci , j
⎪ 2Δx2
2
ci , j 2Δx2
⎪
⎪ ⎛
ex 3 ⎜ − Φ 2 , i , j + 2 + 4Φ 2 , i , j +1 − 3Φ 2 , i , j 1 − ci , j + 2 + 4ci , j +1 − 3ci , j ⎞⎟
⎪ − ε sep + K2 =0
⎨ ⎜ 2 Δ x c 2 Δx ⎟ (C.6)
⎝ 3 i , j 3 ⎠
⎪
⎪Φ1,i , j = 0
⎪ c − 4ci , j −1 + 3ci , j ex 3 − ci , j + 2 + 4ci , j +1 − 3ci , j
⎪D i, j − 2 − K 31Ici , j − Dε sep + K 34 Ici , j = 0
⎪ 2Δx2 2Δx3
⎪i
⎩ 2,i , j = I
⎧ε i , j = ε sep
⎪
⎪ i2,i , j + Φ 2,i , j +1 − Φ 2,i , j −1 + K 1 ci , j +1 − ci , j −1 = 0
⎪ ε sep
ex 3
κ 2Δx3
2
ci , j 2Δx3
⎪⎪
⎨Φ1,i , j = 0 (C.7)
⎪
⎪ε ci , j − ci −1, j + K I ci , j +1 − ci , j −1 − ε ex 3 D ci , j +1 − 2ci , j + ci , j −1 = 0
⎪ sep Δt
34
2Δx3
sep
(Δx3 )2
⎪
⎪⎩i2,i , j = I
Annexe C – Systèmes d’équations aux différences finies du modèle 1D 259
C.8.1 En décharge
⎧ ε i , j − ε i −1, j i −i
⎪ + K14 2,i , j +1 2,i , j −1 = 0
⎪ Δt 2Δx4
⎪ i2,i , j Φ 2,i , j +1 − Φ 2,i , j −1 1 ci , j +1 − ci , j −1
⎪ ex 4 + + K2 =0
⎪ ε i , j κ 2 Δ x 4 c i , j 2 Δ x4
⎪ Φ1,i , j +1 − Φ1,i , j −1
⎪i2,i , j − ε iexm
, j σ Pb
4
−I =0
⎪ 2Δx4
⎪ c −c
⎪ε i , j i −1, j + K i ci , j +1 − ci , j −1
⎪ i, j Δt
34 2 , i , j
2Δx4
⎪
⎪ ⎛ ε −ε c −c c − 2ci , j + ci , j −1 ⎞
⎨ − D⎜⎜ ex 4 ε iex, j4 −1 i , j +1 i , j −1 i , j +1 i , j −1 + ε iex, j4 i , j +1 ⎟
⎟
⎪ ⎝ 2 Δ x 4 2 Δ x 4 (Δx4 )2
⎠
⎪ i −i
⎪ + (K 44ci , j + K 54 ) 2,i , j +1 2,i , j −1 = 0
⎪ 2Δx4
⎪i
⎪ 2,i , j +1 − i2,i , j −1 + K 64ciγ, 4j (ε i , j − ε o 4 )ζ 4
⎪ 2Δx4
⎪
⎪ [ ] [
{exp K 74 (Φ1,i, j − Φ 2,i, j − U Pb ) − exp K84 (Φ1,i, j − Φ 2,i, j − U Pb ) } ]
⎪ ⎛ Φ − Φ1,i −1, j Φ 2,i , j − Φ 2,i −1, j ⎞
⎪ + K 94 ⎜⎜ 1,i , j − ⎟⎟ = 0 (C.9)
⎪ ⎝ Δt Δt ⎠
⎪
⎩
260 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
C.8.2 En charge
⎧ ε i , j − ε i −1, j i −i
⎪ + K14 2,i , j +1 2,i , j −1 = 0
⎪ Δt 2Δx4
⎪ i2,i , j Φ 2,i , j +1 − Φ 2,i , j −1 1 ci , j +1 − ci , j −1
⎪ ex 4 + + K2 =0
⎪ ε i , j κ 2 Δ x 4 c i , j 2 Δx 4
⎪ Φ1,i , j +1 − Φ1,i , j −1
⎪i2,i , j − ε iexm
, j σ Pb
4
−I =0
⎪ 2Δx4
⎪ c −c
⎪ε i , j i −1, j + K i ci , j +1 − ci , j −1
⎪ i, j Δt
34 2 , i , j
2Δx4
⎪
⎪⎪ ⎛ ε −ε c −c c − 2ci , j + ci , j −1 ⎞
− D ⎜ ex 4 ε iex, j4 −1 i , j +1 i , j −1 i , j +1 i , j −1 + ε iex, j4 i , j +1 ⎟
⎨ ⎜ 2 Δ x 2 Δ x (Δx )2 ⎟
⎪ ⎝ 4 4 4 ⎠
⎪ i −i
⎪ + (K 44ci , j + K 54 ) 2,i , j +1 2,i , j −1 = 0
⎪ 2Δx4
⎪ i2,i , j +1 − i2,i , j −1
+ K104ciγ, 4j (ε max 4 − ε i , j )
ζ4
⎪
⎪ 2Δx4
⎪
⎪
[ ] [
{exp K74 (Φ1,i, j − Φ 2,i, j − U Pb ) − exp K84 (Φ1,i, j − Φ 2,i, j − U Pb ) } ]
⎪ ⎛ Φ − Φ1,i −1, j Φ 2,i , j − Φ 2,i −1, j ⎞
⎪ + K 94 ⎜⎜ 1,i , j − ⎟⎟ (C.10)
⎪ ⎝ Δt Δt ⎠
⎪
⎪⎩
β4 ζ4
[ (
+ K114ci , j (ε i , j − ε o 4 ) exp K124 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U H 2 = 0 )]
Annexe C – Systèmes d’équations aux différences finies du modèle 1D 261
C.9.1 En décharge
⎧ ε i , n − 2 − 4ε i , n −1 + 3ε i , n
⎪ =0
2Δx4
⎪
⎪ Φ 2,i , n − 2 − 4Φ 2,i , n −1 + 3Φ 2,i , n
⎪ =0
⎪ 2Δx4
⎪ i2,i , n − 2 − 4i2,i , n −1 + 3i2,i , n
+ K 64ciγ, n4 (ε i , n − ε o 4 )
ζ4
⎪
⎪ 2Δx4
⎪
⎨ {exp[K 74 (Φ1,i ,n − Φ 2,i,n − U Pb )] − exp[K84 (Φ1,i,n − Φ 2,i,n − U Pb )]} (C.11)
⎪
⎪ ⎛ Φ − Φ1,i −1, n Φ 2,i , n − Φ 2,i −1, n ⎞
+ K 94 ⎜⎜ 1,i , n − ⎟⎟ = 0
⎪ ⎝ Δt Δt ⎠
⎪
⎪ ci , n − 2 − 4ci , n −1 + 3ci , n = 0
⎪ 2Δx4
⎪
⎪i2,i , n = 0
⎪⎩
C.9.2 En charge
⎧ ε i , n − 2 − 4ε i , n −1 + 3ε i , n
⎪ =0
2Δx4
⎪
⎪ Φ 2,i , n − 2 − 4Φ 2,i , n −1 + 3Φ 2,i , n
⎪ =0
⎪ 2Δx4
⎪ i2,i , n − 2 − 4i2,i , n −1 + 3i2,i , n
+ K104ciγ, n4 (ε max 4 − ε i , n )
ζ4
⎪
⎪ 2Δx4
⎪
⎨
{exp[K 74 (Φ1,i ,n − Φ 2,i,n − U Pb )] − exp[K84 (Φ1,i,n − Φ 2,i,n − U Pb )]} (C.12)
⎪ ⎛ Φ − Φ1,i −1, n Φ 2,i , n − Φ 2,i −1, n ⎞
⎪ + K 94 ⎜⎜ 1,i , n − ⎟⎟
⎪ ⎝ Δt Δt ⎠
⎪
⎪ [ ( )]
+ K114ci , n (ε i , n − ε o 4 ) exp K124 Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U H 2 = 0
β4 ζ4
⎪c − 4ci , n −1 + 3ci , n
⎪ i,n −2 =0
⎪ 2Δx4
⎪i
⎩ 2,i , n = 0
262 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Annexe D
Cette annexe décrit les sous blocs de la matrice jacobienne ∇f ( x) mise en œuvre, au
paragraphe 3.6.5, pour la résolution des systèmes d’équations algébriques issues de la
discrétisation du modèle effectuée en annexe C.
⎡ 3 ⎤
⎢− 2Δx 0 0 0 0⎥
⎢ 1
⎥
⎢ 0 3
− 0 0 0⎥
B1 = ⎢ 2Δx1 ⎥ (D.1)
⎢ 0 0 1 0 0⎥
⎢ 3 ⎥
⎢ 0 0 0 − 0⎥
⎢ 2Δx1 ⎥
⎢⎣ 0 0 0 0 1⎥⎦
⎡ 2 ⎤
⎢ Δx 0 0 0 0⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 2
0 0 0⎥
D1 = ⎢ Δx1 ⎥ (D.2)
⎢ 0 0 0 0 0⎥
⎢ 2 ⎥
⎢ 0 0 0 0⎥
⎢ Δx1 ⎥
⎢⎣ 0 0 0 0 0⎥⎦
264 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎡ 1 ⎤
−
⎢ 2Δx 0 0 0 0⎥
⎢ 1
⎥
⎢ 0 1
− 0 0 0⎥
X1 = ⎢ 2Δx1 ⎥ (D.3)
⎢ 0 0 0 0 0⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 − 0⎥
⎢ 2Δx1 ⎥
⎢⎣ 0 0 0 0 0⎥⎦
D.2.1 En décharge
⎡ K11 ⎤
⎢ 0 0 0 0 − ⎥
2Δx1
⎢ ⎥
⎢ 1 K2 ⎥
0 − 0 − 0
⎢ 2Δx1 2ci , j Δx1 ⎥
⎢ ⎥
ε iexm
, j σ PbO
1
A2 = ⎢ 0 0 2
0 0 ⎥ (D.4)
⎢ 2Δx1 ⎥
⎢ Dex1ε ex1−1 (c
⎢ i , j +1 − ci , j −1 ) K 41ci , j + K 51 ⎥⎥
i, j
0 0 A244 −
⎢ 4(Δx1 ) 2Δx1 ⎥
2
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 0 − ⎥
⎢⎣ 2Δx1 ⎥⎦
⎡ 1 ⎤
⎢ Δt 0 0 0 0 ⎥
⎢ i ex1 K 2 (ci , j +1 − ci , j −1 ) 1 ⎥
⎢− 2,exi , 1j+1 0 0 − ⎥
⎢ ε i, j κ 2ci2, j Δx1 ε iex, j1κ ⎥
B2 = ⎢ ⎥
B231 0 0 0 1
⎢ ⎥
⎢ B ε i, j 2 Dε iex, j1 K (i −i ) K 31 (ci , j +1 − ci , j −1 )⎥
0 0 + + 41 2,i , j +1 2,i , j −1
⎢ 241
Δt (Δx1 )2 2Δx1 2Δx1 ⎥
⎢ B B252 B253 B254 0 ⎥
⎣ 251 ⎦
(D.6)
exm1ε iexm
,j
1−1
σ PbO2 (Φ1,i , j +1 − Φ1,i , j −1 )
B231 = − (D.7)
2Δx1
Annexe D – Sous-matrices jacobiennes du modèle 1D 265
B251 = K 61ciγ,1j (ε i , j − ε o1 )
ζ 1−1
ζ 1{exp[K 71 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO 2
)] − exp[K (Φ 81 1, i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 )]}
(D.9)
B252 = K 61ciγ,1j (ε i , j − ε o1 )
ζ1
{− K 71 [ ( )] [ (
exp K 71 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 + K81 exp K81 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 )]}− KΔt 91
(D.10)
B253 = K 61ciγ,1j (ε i , j − ε o1 )
ζ1
{K 71 [ ( )] [ (
exp K 71 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 − K81 exp K81 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 )]}+ KΔt 91
(D.11)
{ [ ( )] [ (
B254 = K 61ciγ,1j−1γ 1(ε i , j − ε o1 ) exp K 71 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 − exp K81 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2
ζ1
)]}
(D.12)
⎡ K11 ⎤
⎢ 0 0 0 0 ⎥
2Δx1
⎢ ⎥
⎢ 1 K2 ⎥
0 0 0
⎢ 2Δx1 2ci , j Δx1 ⎥
⎢ ⎥
ε iexm
, j σ PbO
1
D2 = ⎢ 0 0 − 2
0 0 ⎥ (D.13)
⎢ 2Δx1 ⎥
⎢ Dex1ε ex1−1 (c
⎢− i, j i , j +1 − ci , j −1 ) K 41ci , j + K 51 ⎥⎥
0 0 D244
⎢ 4(Δx1 ) 2Δx1 ⎥
2
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢⎣ 2Δx1 ⎥⎦
D.2.2 En charge
B251 = − K101ciγ,1j (ε max 1 − ε i , j )
ζ 1−1
ζ 1{exp[K 71 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO 2
)] − exp[K (Φ 81 1, i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 )]}
+ K111ciβ, 1j (ε i , j − ε o1 )
ζ 1−1
ζ 1exp[K121 (Φ1, i , j − Φ 2,i , j − U O 2
)]
(D.15)
266 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
{ [ ( )]
B252 = K101ciγ,1j − K 71 exp K 71 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 + K81 exp K 81 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2[ ( )]}
(ε max 1
ζ1 ζ1
[ (
− ε i , j ) − K111ciβ, 1j (ε i , j − ε o1 ) K121 exp K121 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U O2 − )] K 91
Δt
(D.16)
{ [ ( )] [ (
B253 = K101ciγ,1j K 71 exp K 71 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 − K81 exp K81 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 )]}
(ε − ε i , j ) + K111ciβ, 1j (ε i , j − ε o1 ) K121 exp[K (Φ − Φ )]
ζ1 ζ1 K 91
max 1 121 1, i , j 2,i , j − U O2 +
Δt
(D.17)
{ [ ( )] [ (
B254 = K101ciγ,1j−1γ 1 exp K 71 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 − exp K81 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U PbO2 )]}
(ε max 1 −ε ) + K
i, j
ζ1 β 1−1
c
111 i , j ) exp[K (Φ
β 1(ε i , j − ε o1 ζ 1 121 1, i , j − Φ 2 , i , j − U O2 )]
(D.18)
⎡ K11 ⎤
⎢0 0 0 0
2Δx1 ⎥
⎢ ⎥
⎢0 ε iex, j1
⎢ 0 0 0 ⎥⎥
2Δx1
Y3 = ⎢⎢ 1
⎥ (D.19)
0 0 0 0 ⎥
⎢ 2Δx1 ⎥
⎢ ε iex, j1 ⎥
⎢0 0 0 0 ⎥
⎢ 2Δx1 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 0 ⎥⎦
⎡ 2 K11 ⎤
⎢0 0 0 0 −
Δx1 ⎥
⎢ ⎥
⎢0 − 2ε i , j
ex1
⎢ 0 0 0 ⎥⎥
Δx1
A3 = ⎢⎢ 2
⎥ (D.20)
0 0 − 0 0 ⎥
⎢ Δx1 ⎥
⎢ 2ε iex, j1 ⎥
⎢0 0 0 − 0 ⎥
⎢ Δx1 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 0 ⎥⎦
Annexe D – Sous-matrices jacobiennes du modèle 1D 267
⎡ 1 3K11 ⎤
⎢ 0 0 0
Δt 2Δx1 ⎥
⎢ ex1−1 ⎥
⎢ ε i , j ex1(Φ 2,i , j − 2 − 4Φ 2,i , j −1 + 3Φ 2,i , j ) 3 ⎛⎜ ε i , j 1 ⎞⎟
ex1
⎥
⎢ + 0 0 0 ⎥
2Δx1 ⎜
2 ⎝ Δx1 Δx2 ⎟⎠
⎢ ⎥
B3 = ⎢ 3
0 0 0 0 ⎥
⎢ 2Δx1 ⎥
⎢ ⎥
⎢ ε i , j ex1(ci , j − 2 − 4ci , j −1 + 3ci , j ) 3 ⎛⎜ ε i , j 1 ⎞⎟
ex1−1 ex1
0 0 + 0 ⎥
⎢ 2Δx1 ⎜
2 ⎝ Δx1 Δx2 ⎟⎠ ⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 1 ⎦
(D.21)
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 2 ⎥
⎢0 − Δx 0 0 0⎥
⎢ 2
⎥
D3 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.22)
⎢0 2
0 0 − 0⎥
⎢ Δx2 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 0⎥⎦
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 1 ⎥
⎢0 2Δx2
0 0 0⎥
⎢ ⎥
X 3 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.23)
⎢0 1
0 0 0⎥
⎢ 2Δx2 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 0⎥⎦
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 1 K2 ⎥
⎢0 − 2Δx 0 −
2ci , j Δx2
0⎥
⎢ 2
⎥
A4 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.24)
⎢0 IK31 D
0 0 − − 0⎥
⎢ 2Δx2 (Δx2 )2 ⎥
⎢0 0 0 0 0⎥⎦
⎣
268 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎡1 0 0 0 0⎤
⎢ K 2 (ci , j +1 − ci , j −1 ) 1⎥
⎢0 0 0 −
⎢
2ci2, j Δx2 κ ⎥⎥
B4 = ⎢0 0 1 0 0⎥ (D.25)
⎢0 1 2D
0 0 + 0⎥
⎢ Δt (Δx2 )2 ⎥
⎢ ⎥
⎣0 0 0 0 1⎦
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 1 K2 ⎥
⎢0 2Δx2
0
2ci , j Δx2
0⎥
⎢ ⎥
D4 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.26)
⎢0 IK 31 D
0 0 − 0⎥
⎢ 2Δx2 (Δx2 )2 ⎥
⎢0 0 0 0 0⎥⎦
⎣
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 1 K2 ⎥
⎢0 2Δx2
0
2ci , j Δx2
0⎥
⎢ ⎥
Y5 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.27)
⎢0 D
0 0 0⎥
⎢ 2Δx2 ⎥
⎢0 0 0 0 0⎥⎦
⎣
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 2 2K 2 ⎥
⎢0 − Δx 0 −
ci , j Δx2
0⎥
⎢ 2
⎥
A5 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.28)
⎢0 2D
0 0 − 0⎥
⎢ Δx2 ⎥
⎢0 0 0 0 0⎥⎦
⎣
⎡1 0 0 0 0⎤
⎢ 3 ⎛⎜ 1 ε sep
ex 3
⎞ ⎛ − ci , j − 2 + 4ci , j −1 ⎞
ex 3 − ci , j + 2 + 4ci , j +1 ⎟
⎥
⎢0 + ⎟ 0 K2 ⎜ + ε 0⎥
2 ⎜⎝ Δx2 Δx3 ⎟⎠ ⎜ ⎟
sep
⎢ ⎝ 2ci , j Δx2
2
2ci , j Δx3
2
⎠ ⎥
B5 = ⎢0 0 1 0 0⎥ (D.29)
⎢ 3 ⎛⎜ D Dε sep ex 3
⎞ ⎥
⎢0 0 0 + ⎟ − I (K 31 − K 34 ) 0⎥
⎢ 2 ⎜⎝ Δx2 Δx3 ⎟⎠ ⎥
⎢0 0 0 0 1⎥⎦
⎣
Annexe D – Sous-matrices jacobiennes du modèle 1D 269
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 2ε sep
ex 3
2ε ex 3
K2 ⎥
⎢0 − 0 − sep
0⎥
⎢ Δx3 ci , j Δx3 ⎥
D5 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.30)
⎢ 2 Dε sepex 3
⎥
⎢0 0 0 − 0⎥
⎢ Δx3 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 0⎥⎦
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ ε ex 3
sep ε K2ex 3
sep ⎥
⎢0 0 0⎥
⎢ 2Δx3 2ci , j Δx3 ⎥
X 5 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.31)
⎢ Dε sep ex 3
⎥
⎢0 0 0 0⎥
⎢ 2Δx3 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 0⎥⎦
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 1 K2 ⎥
⎢ 0 − 0 − 0⎥
2Δx3 2ci , j Δx3
⎢ ⎥
A6 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.32)
IK34 ε sep D
ex 3
⎢ ⎥
⎢0 0 0 − − 0⎥
2Δx3 (Δx3 )2
⎢ ⎥
⎣0 0 0 0 0⎦
⎡1 0 0 0 0 ⎤
⎢ K 2 (ci , j +1 − ci , j −1 ) 1 ⎥
⎢0 0 0 − ex 3 ⎥
⎢
2ci2, j Δx3 ε sep κ⎥
B6 = ⎢0 0 1 0 0 ⎥ (D.33)
⎢ ε sep 2ε sep ex 3
D ⎥
⎢0 0 0 + 0 ⎥
⎢ Δt (Δx3 )2 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 1 ⎥⎦
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 1 K2 ⎥
⎢0 2Δx3
0
2ci , j Δx3
0⎥
⎢ ⎥
D6 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.34)
IK 34 ε sep D
ex 3
⎢ ⎥
⎢0 0 0 − 0⎥
2Δx3 (Δx3 )2
⎢ ⎥
⎣0 0 0 0 0⎦
270 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ ε sep
ex 3
⎥
⎢0 0 0 0⎥
⎢ 2Δx3 ⎥
Y7 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.35)
⎢ ε ex 3
sep ⎥
⎢0 0 0
2Δx3
0⎥
⎢ ⎥
⎣0 0 0 0 0⎦
⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 2ε sep
ex 3
⎥
⎢0 − 0 0 0⎥
⎢ Δx3 ⎥
A7 = ⎢0 0 0 0 0⎥ (D.36)
⎢ 2ε sep
ex 3
⎥
⎢0 0 0 − 0⎥
⎢ Δx3 ⎥
⎣0 0 0 0 0⎦
⎡ 1 3K14 ⎤
⎢ 0 0 0 −
Δt 2Δx4 ⎥
⎢ ⎥
3 ⎛⎜ ε sep ε i , j ⎞⎟
ex 3 ex 4
⎢ ⎥
⎢ B721 + 0 0 0 ⎥
2 ⎜⎝ Δx3 Δx4 ⎟⎠
⎢ ⎥
B7 = ⎢ 3
0 0 − 0 0 ⎥
⎢ 2Δx4 ⎥
⎢ ex 4 −1 ⎥
⎢ ε i , j ex 4(ci , j + 2 − 4ci , j +1 + 3ci , j ) 3 ⎛⎜ ε sep ε i , j ⎞⎟
ex 3 ex 4
0 0 + 0 ⎥
⎢ 2Δx4 2 ⎜⎝ Δx3 Δx4 ⎟⎠ ⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 1 ⎦
(D.37)
ε iex, j4 −1ex4(Φ 2,i , j + 2 − 4Φ 2,i , j +1 + 3Φ 2,i , j )
B721 = (D.38)
2Δx4
⎡ 2 K14 ⎤
⎢0 0 0 0
Δx4 ⎥
⎢ ⎥
⎢0 − 2ε i , j
ex 4
⎢ 0 0 0 ⎥⎥
Δx4
⎢
D7 = ⎢ 2 ⎥ (D.39)
0 0 0 0 ⎥
⎢ Δx4 ⎥
⎢ 2ε iex, j4 ⎥
⎢0 0 0 − 0 ⎥
⎢ Δx4 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 0 ⎥⎦
Annexe D – Sous-matrices jacobiennes du modèle 1D 271
⎡ K14 ⎤
⎢0 0 0 0 −
2Δx4 ⎥
⎢ ⎥
⎢0 ε iex, j4
⎢ 0 0 0 ⎥⎥
2Δx4
X 7 = ⎢⎢ 1 ⎥ (D.40)
0 0 − 0 0 ⎥
⎢ 2Δx4 ⎥
⎢ ε iex, j4 ⎥
⎢0 0 0 0 ⎥
⎢ 2Δx4 ⎥
⎢⎣0 0 0 0 0 ⎥⎦
D.8.1 En décharge
⎡ ⎤
K14
⎢ 0 0 0 0 − ⎥
2Δx4
⎢ ⎥
⎢ 1 K2 ⎥
0 − 0 − 0
⎢ 2Δx4 2ci , j Δx4 ⎥
⎢ ⎥
ε iexm
, j σ Pb
4
A8 = ⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢ 2Δx4 ⎥
⎢ Dex4ε ex 4 −1 (c
⎢ i , j +1 − ci , j −1 ) K c + K 54 ⎥
⎥
i, j
0 0 A844 − 44 i , j
⎢ 4(Δx4 ) 2Δx4 ⎥
2
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 0 − ⎥
⎣⎢ 2Δx4 ⎦⎥
(D.41)
⎡ 1 ⎤
⎢ Δt 0 0 0 0 ⎥
⎢ i ex 4 K 2 (ci , j +1 − ci , j −1 ) 1 ⎥
⎢− 2,exi , 4j +1 0 0 − ⎥
⎢ ε κ 2ci2, j Δx4 ε iex, j4κ ⎥
B8 = ⎢ i , j ⎥
B831 0 0 0 1
⎢ ⎥
⎢ B ε i, j 2 Dε iex, j4 K (i −i ) K 34 (ci , j +1 − ci , j −1 )⎥
0 0 + + 44 2,i , j +1 2,i , j −1
⎢ 841
Δt (Δx4 )2 2Δx4 2Δx4 ⎥
⎢ B B852 B853 B854 0 ⎥
⎣ 851 ⎦
(D.43)
272 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
B831 = − (D.44)
2ε i , j Δx4
B851 = K 64ciγ, 4j (ε i , j − ε o 4 )
ζ 4 −1
ζ 4{exp[K 74 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb )] − exp[K84 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb )]}
(D.46)
B852 = K 64ciγ, 4j (ε i , j − ε o 4 )
ζ4
{− K 74 [ ] [
exp K 74 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) + K84 exp K84 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) }− ] K 94
Δt
(D.47)
B853 = K 64ciγ, 4j (ε i , j − ε o 4 )
ζ4
{K 74 [ ] [
exp K 74 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) − K84 exp K84 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) }+ ] K 94
Δt
(D.48)
⎡ K14 ⎤
⎢ 0 0 0 0 ⎥
2Δx4
⎢ ⎥
⎢ 1 K2 ⎥
0 0 0
⎢ 2Δx4 2ci , j Δx4 ⎥
⎢ ⎥
ε iexm
, j σ Pb
4
D8 = ⎢ 0 0 − 0 0 ⎥ (D.50)
⎢ 2Δx4 ⎥
⎢ Dex4ε ex 4 −1 (c
⎢− i, j i , j +1 − ci , j −1 ) K 44ci , j + K 54 ⎥
⎥
0 0 D844
⎢ 4(Δx4 ) 2Δx4 ⎥
2
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎣⎢ 2Δx4 ⎦⎥
D.8.2 En charge
B851 = − K104ciγ, 4j (ε max 4 − ε i , j )
ζ 4 −1
ζ 4{exp[K 74 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb )] − exp[K84 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb )]}
+ K114ciβ, j4 (ε i , j − ε o 4 )
ζ 4 −1
ζ 4 exp[K124 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U H 2
)]
(D.52)
[ ] [
B852 = K104ciγ, 4j {− K 74 exp K 74 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) + K84 exp K84 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) } ]
(ε − ε i , j ) − K114ciβ, j4 (ε i , j − ε o 4 ) K124 exp[K (Φ )]
ζ4 ζ4 K 94
max 4 124 1, i , j − Φ 2,i , j − U H 2 −
Δt
(D.53)
[ ] [
B853 = K104ciγ, 4j {K 74 exp K 74 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) − K84 exp K84 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) } ]
(ε max 4 − ε i, j )
ζ4 ζ4
[ (
+ K114ciβ, j4 (ε i , j − ε o 4 ) K124 exp K124 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U H 2 + )] K 94
Δt
(D.54)
[ ] [
B854 = K104ciγ, 4j −1γ 4{exp K 74 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) − exp K84 (Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U Pb ) } ]
(D.55)
(ε max 4 − ε i, j ) ζ4
[ (
+ K114ciβ, j4 −1β 4(ε i , j − ε o 4 ) exp K124 Φ1,i , j − Φ 2,i , j − U H 2
ζ4
)]
D.9.1 En décharge
⎡ 1 ⎤
⎢ 2Δx 0 0 0 0 ⎥
⎢ 4
⎥
⎢ 0 1
0 0 0 ⎥
⎢ 2Δx4 ⎥
Y9 = ⎢ 1 ⎥ (D.56)
⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢ 2Δx4 ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0
2Δx4
0 ⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 0 ⎦
274 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎡ 2 ⎤
⎢− Δx 0 0 0 0 ⎥
⎢ 4
⎥
⎢ 0 2
− 0 0 0 ⎥
⎢ Δx4 ⎥
A9 = ⎢ 2 ⎥ (D.57)
⎢ 0 0 0 0 − ⎥
⎢ Δx4 ⎥
⎢ 2 ⎥
⎢ 0 0 0 − 0 ⎥
Δx4
⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 0 ⎦
⎡ 3 ⎤
⎢ 2Δx 0 0 0 0 ⎥
⎢ 4
⎥
⎢ 0 3
0 0 0 ⎥
⎢ 2Δx4 ⎥
B9 = ⎢ 3 ⎥ (D.58)
⎢ B931 B932 B933 B934 ⎥
⎢ 2Δx4 ⎥
⎢ 3 ⎥
⎢ 0 0 0
2Δx4
0 ⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 1 ⎦
B931 = K 64ciγ, n4 (ε i , n − ε o 4 )
ζ 4 −1
ζ 4{exp[K 74 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U Pb )] − exp[K84 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U Pb )]}
(D.59)
B932 = K 64ciγ, n4 (ε i , n − ε o 4 )
ζ4
B933 = K 64ciγ,n4 (ε i ,n − ε o 4 )
ζ4
D.9.2 En charge
B931 = − K104ciγ, n4 (ε max 4 − ε i , n )
ζ 4 −1
ζ 4{exp[K 74 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U Pb )] − exp[K84 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U Pb )]}
+ K114ciβ, n4 (ε i , n − ε o 4 )
ζ 4 −1
ζ 4 exp[K124 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U H 2
)]
(D.63)
Annexe D – Sous-matrices jacobiennes du modèle 1D 275
B932 = K104ciγ, n4 {− K 74 exp[K 74 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U Pb )] + K84 exp[K84 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U Pb )]}
(ε max 4
ζ4 ζ4
[ ( )]
− ε i , n ) − K114ciβ, n4 (ε i , n − ε o 4 ) K124 exp K124 Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U H 2 −
K 94
Δt
(D.64)
B933 = K104ciγ,n4 {K 74 exp[K 74 (Φ1,i ,n − Φ 2,i ,n − U Pb )] − K84 exp[K84 (Φ1,i ,n − Φ 2,i ,n − U Pb )]}
(ε max 4
ζ4 ζ4
[ (
− ε i ,n ) + K114ciβ,n4 (ε i ,n − ε o 4 ) K124 exp K124 Φ1,i ,n − Φ 2,i ,n − U H 2 +)] K 94
Δt
(D.65)
B934 = K104ciγ, n4 −1γ 4{exp[K 74 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U Pb )] − exp[K84 (Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U Pb )]}
(D.66)
(ε max 4 − ε i , n )
ζ4
[ (
+ K114ciβ, n4 −1β 4(ε i , n − ε o 4 ) exp K124 Φ1,i , n − Φ 2,i , n − U H 2
ζ4
)]
276 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
Annexe E
Soit la représentation d’un système non entier, sans mode exponentiel, défini par :
⎧w& (x, t ) = − x w( x, t ) + u (t )
⎪ ∞
⎧ x ∈ +
⎨ avec ⎨ . (E.1)
⎪ y (t ) = ∫ μ ( x ) w( x, t ) dx ⎩ w ( x ,0)
⎩ 0
⎧w& (x, t ) = − x w( x, t ) + u (t )
⎪ ∞ ∞
⎨ 1 1 . (E.2)
( ) ( ) ( ) ( ) ( )
2 ∫0 2 ∫0
⎪ y t = μ x w x , t dx + μ x w x , t dx
⎩
x dx
z= ⇒ dz = ⇒ dx = 8π 2 z dz , (E.3)
4π 2
4π x
ou
x dx
z=− ⇒ dz = − ⇒ dx = −8π 2 z dz . (E.4)
4π 2
4π x
En substituant les différentielles dx définies aux relations E.3 et E.4 aux dx de chacune
des deux intégrales composant la sortie de la représentation (E.2), on obtient :
278 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎧ψ& ( z , t ) = −4π 2 z 2ψ ( z , t ) + u (t ) ⎧z ∈
⎪
⎨ ∞
avec
⎪
( 2 2
)
⎨ψ ( z , t ) = w 4π z , t . (E.5)
2
( 2 2
)
⎪ y (t ) = ∫ 4π z μ 4π z ψ ( z , t ) dz ⎪ψ ( z ,0) = 0
⎩ −∞ ⎩
∞
ψ ( z, t ) = - {φ (ζ , t )} = ∫ φ (ζ , t ) e − 2iπ zζ dζ , (E.6)
−∞
⎧ ⎧ ∂φ (ζ , t ) ⎫
⎪- ⎨ ∂t ⎬ = (2iπ z ) - {φ (ζ , t )} + - {u (t )}
2
⎪ ⎩ ⎭ ⎧ζ ∈
⎨ avec ⎨ . (E.7)
⎩φ (ζ ,0) = 0
∞
( )
⎪ y (t ) = 4π 2 z μ 4π 2 z 2 - {φ (ζ , t )} dz
⎪⎩ ∫
−∞
∞
⎛∞ ⎞
y (t ) = ∫−∞ 4π 2
z μ (
4π 2 2
z ⎜ )
⎜ ∫ φ (ζ , t ) e − 2iπ zζ dζ ⎟dz ,
⎟ (E.8)
⎝ −∞ ⎠
d’où
∞
⎛∞ 2 ⎞
y (t ) = ∫−∞ ⎜⎝ −∫∞
⎜ 4π z μ (
4π 2 2
z e )
− 2 iπ zζ
dz ⎟ φ (ζ , t ) dζ .
⎟ (E.9)
⎠
⎛∞
∞
⎞
( )
y (t ) = ∫ ⎜⎜ ∫ − 4π 2 x μ 4π 2 x 2 e 2iπ xζ dx ⎟⎟ φ (ζ , t ) dζ . (E.10)
−∞ ⎝ −∞ ⎠
⎧ ∂φ (ζ , t ) ∂ 2φ (ζ , t )
⎪ ∂t = ∂ζ 2 + u (t ) δ (ζ ) ⎧ζ ∈
⎪ ⎪
⎨ ∞
avec ⎨φ (ζ ,0) = 0 . (E.11)
⎪ y (t ) = m(ζ ) φ (ζ , t ) dζ
⎪ ∫ ⎪ ( ) {
⎩m ζ = - − 4π x μ 4π x
−1 2 2
( )}
⎩ −∞
Annexe F
1 ⎛ ⎡0 WI ⎤ ⎞
∀Δ ≤ G = Pnom + ΔW = Fu ⎜⎜ ⎢ ⎥, Δ ⎟⎟ . (F.1)
∞
γ ⎝ ⎣ I Pnom ⎦ ⎠
280 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎛ ⎡− WPnom WPnom ⎤ ⎞
∀Δ ∞
≤
1
γ
( −1
G = Pnom + ΔW )−1
= Fu ⎜⎜ ⎢
− P P ⎥, Δ ⎟⎟ . (F.2)
⎝ ⎣ nom nom ⎦ ⎠
1 ⎛⎡ 0 WI ⎤ ⎞
∀Δ ≤ G = Pnom (I + ΔW ) = Fu ⎜⎜ ⎢ ,Δ⎟ . (F.3)
∞
γ ⎝ ⎣ Pnom Pnom ⎥⎦ ⎟⎠
Annexe F – Incertitudes de modèle non structurées 281
1 ⎛ ⎡ − WI WI ⎤ ⎞
G = Pnom (I + ΔW ) = Fu ⎜⎜ ⎢ ,Δ⎟ .
−1
∀Δ ≤ (F.4)
∞
γ ⎝ ⎣− Pnom Pnom ⎥⎦ ⎟⎠
1 ⎛ ⎡0 WPnom ⎤ ⎞
∀Δ ≤ G = (I + ΔW )Pnom = Fu ⎜⎜ ⎢ ⎥, Δ ⎟⎟ . (F.5)
∞
γ ⎝ ⎣ I Pnom ⎦ ⎠
1 ⎛ ⎡− WI WPnom ⎤ ⎞
G = (I + ΔW ) Pnom = Fu ⎜⎜ ⎢ ⎥, Δ ⎟⎟ .
−1
∀Δ ≤ (F.6)
∞
γ ⎝ ⎣ − I Pnom ⎦ ⎠
Stabilité robuste
Soit un système incertain représenté sous la forme d’une LFT à la figure G.1 La
matrice P n’est supposée contenir que des matrices de transfert stables, c’est-à-dire des
systèmes n’ayant aucun pôle à partie réelle positive.
Dans le cas où la matrice d’incertitude Δ est constituée d’un seul bloc (m = 1), la
stabilité robuste est garantie par le lemme qui suit (issu du théorème du petit gain) :
Lemme G.1 [MOU04] Si P et Δ ont leurs pôles à partie réelle strictement négative, alors le
modèle Fu (P, Δ ) est stable de manière robuste si et seulement si :
∀σ (Δ ) ≤ 1 P11 ∞
≤ 1. (G.1)
Dans le cas où la matrice d’incertitude Δ n’est plus pleine, le lemme précédent fourni
une condition de stabilité très pessimiste et nécessite l’introduction de la valeur singulière
structurée µ définie par :
284 Intégration du vieillissement à la gestion d’une batterie plomb automobile
⎧0 si ∃/ Δ ∈ BΔ / det (I − PΔ ) = 0
⎪
μ (P ) = ⎨ 1
sinon . (G.2)
⎪ min{σ (Δ ) ∃ Δ ∈ BΔ / det (I − PΔ ) = 0}
⎩ Δ∈BΔ
Lemme G.2 [MOU04] Le modèle Fu (P, Δ ) est stable de manière robuste si et seulement si :
Cette annexe a pour but de rappeler les notions les plus importantes et nécessaires à la
compréhension du Chapitre 5. Le lecteur intéressé pourra trouver des détails complémentaires
dans [BOY94] et [ELG99].
H.1 Convexité
f (x ) = aT x − b ≤ 0 , (H.2)
m
∀x ∈ m , Fi = Fi T ∈ n× n , F ( x ) = F0 + ∑ xi Fi > 0 , (H.4)
i =1
Définition H.1 Soit A une matrice carrée réelle d’ordre n. La matrice A est dite symétrique si
elle est égale à sa propre transposée :
∀A ∈ n× n , A = AT ⇔ ai , j = a j ,i . (H.5)
Définition H.2 Soit A une matrice symétrique réelle d’ordre n. La matrice A est dite définie
positive si toutes ses valeurs propres sont strictement positives :
Réciproquement, la matrice A est dite définie négative si son opposée (symétrique elle aussi)
est définie positive.
Définition H.3 Soit A une matrice symétrique réelle d’ordre n. La matrice A est dite semi-
définie positive si toutes ses valeurs propres sont positives ou nulles :
∀A = AT ∈ n× n , sp( A) ⊂ [ 0 ; + ∞ [ ⇔ A ≥ 0 . (H.7)
Réciproquement, la matrice A est dite semi-définie négative si son opposée (symétrique elle
aussi) est semi-définie positive.
Annexe H – Optimisation convexe : le formalisme LMI 287
Remarque H.2 Les contraintes F(x) < 0 et G(x) > F(x) sont des cas particuliers de (H.4)
puisqu’elles peuvent être écrites comme : − F ( x) > 0 et G ( x) − F ( x) > 0 .
Problème de faisabilité
⎧λ A( x) < B( x)
⎪
Problème H.3 Trouver min n λ sous les contraintes ⎨ A( x) > 0 .
λ ∈R , x∈R
⎪C ( x) < 0
⎩
Il convient de remarquer que les deux premiers problèmes sont convexes et que le
dernier est quasi convexe.
La mise sous forme LMI d’un problème d’optimisation consiste, dans un premier
temps, à traduire les contraintes par des inégalités matricielles et ensuite, à les exprimer
comme des fonctions affines des variables d’optimisation. Certaines inégalités non linéaires
(convexes) peuvent être représentées par une LMI en utilisant un outil fondamental dans le
maniement des inégalités matricielles : le complément de Schur.
affines en x :
Remarque H.4 Le complément de Schur reste valide quelque soit le sens des inégalités de la
relation (H.8).
⎡ I Z ( x )⎤
⎢ Z (x )T >0. (H.9)
⎣ I ⎥⎦
⎡ P(x ) c( x )⎤
⎢c( x )T > 0. (H.10)
⎣ 1 ⎥⎦
⎡− AT P − PA − Q PB ⎤
⎢ ⎥ > 0. (H.12)
⎣ BT P R⎦
∀A ∈ n× n , A = A∗ ⇔ ai , j = a j ,i . (H.13)
En particulier, une matrice à éléments réels est hermitienne si et seulement si elle est
symétrique. En outre, toutes les valeurs propres d’une matrice hermitienne sont réelles.
Annexe H – Optimisation convexe : le formalisme LMI 289
Les solveurs de LMI sont écrits pour des matrices réelles et ne peuvent pas
directement manipuler des problèmes impliquant des matrices complexes. Cependant, les
LMIs complexes peuvent être transformées en LMIs réelles, en observant qu’une matrice
hermitienne complexe satisfait F(x) < 0 si et seulement si :
[LIN99] – J. Lin, T. Poinot, Modélisation de systèmes d’ordre non entier, JDA’99 Journées
Doctorales d’Automatique, pp.53-56, Nancy, France, 1999.
[LIN00] – J. Lin, T. Poinot, J.-C. Trigeassou, R. Ouvrard, Parameter estimation of
fractional systems : application to the modeling of a lead-acid battery, IFAC-
SYSID’2000, 5th Symposium on System Identification, Santa-Barbara, USA, 21-23
June, 2000.
[LIN01] – J. Lin, T. Poinot, J.-C. Trigeassou, P. Coirault, Parameter estimation of
fractional systems: application to heat transfer, in proceedings of ECC’2001, 6th
European Control Conference, Porto, Portugal, 3-5 September, 2001.
[LIN02] – D. Linden, T. B. Reddy, Handbook of Batteries Third Edition, McGraw-Hill
Handbooks, 2002 by The McGraw-Hill Companies, Inc.
[LOR01] – C. F. Lorenzo, T. T. Hartley, Initialization in fractional order systems, in
proceedings of ECC’2001, 6th European Control Conference, Porto, Portugal, 3-5
September, 2001.
[MAR63] – D. W. Marquardt, An algorithm for Least-Squares estimation of Non-Linear
Parameters, J. Soc. Industr. Appl. Math., 11(2), pp. 431-441, 1963.
[MAT98] – D. Matignon, Stability properties for generalized fractional differential systems,
ESAIM: proc. Vol.5, Systèmes Différentiels Fractionnaires – Modèles, Méthodes et
Applications, Paris, 1998.
[MAU96] – P. Mauracher, E. Karden, K. Rembe, Measurement of the ultra-low frequency
impedence of lead-acid batteries, Proceedings of the International Conference on Lead-
Acid Batteries LABAT’96, Varna, Bulgaria, pp. 91-94, 1996.
[MAU97] – P. Mauracher, E. Karden, Dynamic modelling of lead / acid batteries using
impedance spectroscopy for parameter identification, Journal of Power Sources, Vol.
67, pp. 69-84, 1997.
[MCA96] – J. M. McAndrews, R. H. Jones, A Valve regulated lead-acid battery
Management System (VMS), Proceedings of the 18th IEEE International
Telecommunications Energy Conference (INTELEC), pp. 507-513, 6-10 October 1996.
[MCG03] – M. McGuinness, B. Benjamin, Submarine Lead-Acid Battery Performance,
Proceedings of the Mathematics-in-Industry Study Group, held at the University of
South Australia, Adelaide, 3-7 Feb 2003.
[MEI03] – E. Meissner, G. Richter, Battery Monitoring and Electrical Energy Management
Precondition for future vehicle electric power systems, Journal of Power Sources, Vol.
116, pp. 79-98, 2003.
[MIL93] – K. S. Miller, B. Ross, An introduction to the fractional calculus and fractional
differential equations, A Wiley-Interscience Publication, 1993.
[MON98] – G. Montseny, Diffusive Representation of Pseudo-Differential Time-Operators,
ESAIM: proc. Vol.5, Systèmes Différentiels Fractionnaires – Modèles, Méthodes et
Applications, Paris, 1998.
[MOU04] – O. Mouhib, (In-)validation de modèles de systèmes incertains, Thèse de
Doctorat, Service Automatique de Supélec, Université de Paris XI, 2004.
[MOY96a] – A. A. Moya, J. Horno, Simulation of nonstationary diffusion-migration
processes in electrochemical cells using the network method, Electrochemica Acta, Vol.
41, No. 2, pp. 285-290, 1996.
[MOY96b] – A. A. Moya, A. Hayas, J. Horno, A network approach to the simulation of
electrical properties of symmetric electrochemical cells, Journal of Electroanalytical
Chemistry, Vol. 413, pp. 1-7, 1996.
[MOY96c] – A. A. Moya, A. Hayas, J. Horno, A network approach to the simulation of
electrical properties of asymmetric electrochemical cells, Journal of Electroanalytical
Chemistry, Vol. 413, pp. 9-14, 1996.
[NEW75] – J. Newman, W. Tiedemann, Porous-Electrode Theory with Battery
Applications, AIChE Journal, Vol. 21, No. 1, pp. 25-41, January 1975.
[NEW97] – J. Newman, W. Tiedemann, Simulation of Recombinant Lead-Acid Batteries,
Journal of The Electrochemical Society, Vol. 144, No. 9, pp. 3081-3091, 1997.
[NEW98] – M. P. Newlin, R. S. Smith, A Generalization of the Structured Singular Value
and Its Application to Model Validation, IEEE Transactions on Automatic Control, Vol.
43, No. 7, pp. 901-907, July 1998.
[NEW04] – J. Newman, K. E. Thomas-Alyea, Electrochemical Systems (3rd Edition),
Electrochemical Society Series, Wiley-Interscience, John Wiley & Sons, Inc., 2004.
[NGU90] – T. V. Nguyen, R. E. White, The Effects of Separator Design on the Discharge
Performance of a Starved Lead-Acid Cell, Journal of The Electrochemical Society, Vol.
137, No. 10, pp. 2998-3004, October 1990.
[NG96b] – P. K. Ng, K. Wolf, Effect of Temperature Compensation on Battery Temperature
as Predicted by a Thermal Model, Proceedings of the 18th IEEE International
Telecommunications Energy Conference (INTELEC), pp. 33-38, 6-10 October 1996.
[OLD74] – K. B. Oldham, J. Spanier, The fractional calculus, Academic Press, New-York
and London, 1974.
[OUS83] – A. Oustaloup, Systèmes asservis linéaires d’ordre fractionnaire, Editions Masson,
1983.
[OUS91] – A. Oustaloup, La Commande CRONE, Editions Hermès, Paris, 1991.
[OUS95] – A. Oustaloup, La dérivation non entière : théorie, synthèse et applications,
Editions Hermès, Paris, 1995.
[OUS99] – A. Oustaloup, La commande CRONE : du scalaire au multivariable – 2ème
édition, Editions Hermès, Paris, 1999.
[PAN01] – S. Pang, J. Farrell, J. Du, M. Barth, Battery State-of-Charge Estimation,
Proceeding of the American Control Conference, pp. 1644-1649, Arlington, VA, June
25-27, 2001.
[PAS00] – P. E. Pascoe, A. H. Anbuky, VRLA Battery Capacity Estimation Using Soft
Computing Analysis of the Coup de Fouet Region, Proceedings of the 22th IEEE
International Telecommunications Energy Conference (INTELEC), pp. 589-596, 2000.
[PAS02] – P. E. Pascoe, A. H. Anbuky, The behaviour of the coup de fouet of VRLA
Batteries, Journal of Power Sources, Vol. 11, pp. 304-319, 2002.
[PAS04] – P. E. Pascoe, A. H. Anbuky, A VRLA battery simulation model, Energy
Conversion and Management, Vol. 45, pp. 1015-1041, 2004.
[PIL01] – S. Piller, M. Perrin, A. Jossen, Methods for state of charge determination and
their applications, Journal of Power Sources, Vol. 96, pp. 113-120, 2001.
[POO92] – K. Poolla, P. Khargonekar, A. Tikku, J. Krause, K. Nagpal, A Time-Domain
Approach to Model Validation, Proc. Amer. Contr. Conf., pp. 313-317, 1992.
[PRE01] – R. D. Prengaman, A. Siegmund, Corrosion Resistant Positive Grids, Novel
Separators and Negative Plate Additives for Increased VRLA Battery Life, IEEE, pp.
201-205, 2001.
[RAO05] – V. Rao, G. Singhal, A. Kumar, N. Navet, Battery Model for Embedded
Systems, Proceedings of the 18th International Conference on VLSI Design held jointly
with 4th International Conference on Embedded Systems Design (VLSID’05), IEEE,
2005.
[RIC71] – J. Richalet, A. Rault, R. Pouliquen, Identification des processus par la méthode
du modèle, Gordon and Breach, 1971.
[ROB07] – J. Robert, J. Alzieu, Accumulateurs : Accumulateurs au Plomb, Techniques de
l’Ingénieur, D 3 352, 2007.
Bibliographie 297