Tuffery Adrien 2012 PDF
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THÈSE
présentée à
L’UNIVERSITÉ BORDEAUX I
ÉCOLE DOCTORALE DES SCIENCES PHYSIQUES ET DE L’INGENIEUR
DOCTEUR
SPÉCIALITÉ : ÉLECTRONIQUE
Cette thèse a été dirigée par Eric KERHERVE, Professeur à l’Institut Polytechnique de
Bordeaux, directeur de thèse, qui m’en a proposé le sujet. Je le remercie pour la confiance qu’il m’a
accordée en m’offrant cette première opportunité en tant que concepteur de circuits analogiques et
radiofréquences, au sein de son équipe Circuits et Systèmes Hyperfréquences (CSH). Je tiens à
remercier également ma co-directrice de thèse, Nathalie DELTIMPLE, Maître de Conférences à
l’Institut Polytechnique de Bordeaux, qui, connaissant mon intérêt pour la conception de circuits,
m’a contacté à la fin de mon stage de fin d’études de l’ENSEIRB effectué à CSR sur le site de
Sophia Antipolis, et m’a apporté son soutien durant ces trois années.
Ces travaux ont été accomplis en collaboration avec le partenaire industriel ST-Ericsson, et
je remercie Philippe CATHELIN et Vincent KNOPIK, ingénieurs R&D à ST-Ericsson, qui ont
suivi leur évolution en me prodiguant leurs conseils et leur aide durant ces trois années. Je tiens à
remercier plus particulièrement Philippe CATHELIN pour son attention et sa disponibilité durant la
rédaction du manuscrit de thèse, et Vincent KNOPIK pour la préparation de la soutenance et sa
participation à mon jury de thèse.
Je souhaite ensuite remercier, en soulignant l’importance de ce qu’ils m’ont apporté tant sur
le plan humain que par leur savoir-faire : Nejdat DEMIREL, Sofiane ALOUI, Yohann LUQUE,
André MARIANO, Cédric MAJEK, Romaric TOUPE, Magalie DE MATOS, Bernardo LEITE,
Pierre-Olivier LUCAS DE PESLOUAN, Diego ROSSONI MATTOS, Paolo LUCCHI, Kamal
BARAKA. Tous m’ont consacré beaucoup de leur temps et je leur en suis très reconnaissant. De
même, je tiens à remercier ceux qui ont commencé leur thèse en même temps que moi et avec qui
j’ai partagé les moments difficiles, mais aussi les meilleurs: Sophie DREAN, Yoann ABIVEN,
Hassen KRAIMIA, Quentin BERAUD-SUDREAU. Sans oublier les doctorants que j’ai pu côtoyer
au sein de la salle ST : Dean, Matthieu, Aurélien, Yohan, Youssef, François, Dwight, Marcos.
Je désire ensuite saluer les autres doctorants et membres du laboratoire IMS, avec lesquels
je partage de bons souvenirs : J.B JULLIEN, Georges DUBOURG, Issam EL MOUKHTARY, Kai
SHAO, Emeric FARAUD, Adèle MORISSET, Camille LARUE, Akram EDDAHECH, Damien
THUAU, Marco SANTORELLI, Maura MAGALLO, Cédric AYALA, Jean-Luc LACHAUD,
Yannick DESHAYES, Christine BOGDAN, Antoine JAYR, Selda DEMIRAL. Je tiens à remercier
pour son immense gentillesse et son aide au quotidien Simone DANG VAN.
Parmi toutes les personnes formidables que j’ai rencontrées durant ces années d’étude, je me
tourne vers mon binôme à l’ENSEIRB, mon complice, Nicolas TAUZIN, sur qui j’ai pu compter
dans les moments difficiles ; je pense également fort à nos deux Nico, amis de promotion, qui nous
ont quittés trop vite.
Et par-dessus tout, merci à mes parents, supporters de toujours, pour leurs encouragements
qui m’ont soutenu dans ma détermination, et m’ont donné la force de d’atteindre mon objectif, y
compris ne pas dépasser le délai que je m’étais donné avant d’intégrer une entreprise à un poste qui
me motive.
Enfin j’exprime ma gratitude envers les dirigeants de l’entreprise TELERAD qui m’ont
recruté tout en m’accordant le temps de finir ma thèse avant de les rejoindre. Je remercie à cet
égard Patrice MARIOTTE, président du directoire, Philippe RUAS, directeur des ressources
humaines et directeur administratif, et Didier DEMAILLY, responsable du service recherche et
développement.
Table des matières
Introduction générale
Depuis le début des années 90, les systèmes de communication sans fil sont devenus
progressivement omniprésents dans notre vie quotidienne, avec une multiplication des standards de
communication et des applications possibles. La raison principale de cet essor fulgurant est
l’amélioration des technologies CMOS, dédiées à la base pour la conception numérique. Cette
amélioration a permis d’envisager la réalisation de circuits radiofréquence (RF) dans la perspective
d’une intégration totale sur une puce unique, implémentation qui permet de réduire de façon
significative les coûts et la surface nécessaire des terminaux mobiles.
Dans le cas des systèmes de communication sans fil destinés aux applications cellulaires, au
cours des années, presque tous les blocs : digitaux, mixtes, RF, ont pu être progressivement intégrés
avec succès sur un même substrat en technologie CMOS. Cependant, l’amplificateur de puissance
(PA) constitue le dernier obstacle dans la perspective d’une intégration totale sur un substrat unique.
L’amplificateur de puissance est généralement implémenté avec un procédé de fabrication coûteux
dans un module externe.
Le rendement énergétique dans les systèmes de communication sans fil est également un
critère primordial qui impacte la durée d’utilisation de la batterie. Principalement déterminé par la
consommation d’énergie du transmetteur, il est plus particulièrement lié à celle de l’amplificateur
de puissance (PA). Pour les terminaux mobiles de 4ème génération (4G), les techniques de
transmission et les modulations utilisées pour atteindre les débits de données visés nécessitent une
dynamique importante du signal à transmettre, ce qui justifie l’implémentation de techniques
d’amélioration du rendement autour du PA. L’objectif fondamental de cette thèse est d’étudier et de
concevoir des architectures innovantes d’amplificateurs de puissance reconfigurables en
technologie CMOS avancée pour une application cellulaire de 4G LTE utilisant des techniques
d’amélioration du rendement.
Dans un premier chapitre, après avoir succinctement rappelé l’évolution du contexte des
radiocommunications mobiles, les principes du standard 4G LTE sont décrits afin de comprendre
l’ensemble des exigences imposées à la conception de l’amplificateur de puissance. Le but étant de
concevoir des architectures d’amplificateurs de puissance en technologie CMOS, les contraintes
imposées par cette technologie sont présentées, et des topologies adaptées pour la conception de
1
Introduction générale
PAs en technologie CMOS sont détaillées. Ensuite, un état de l’art des techniques d’amélioration du
rendement pour les applications cellulaires est proposé, afin de déterminer les plus attractives pour
concevoir des architectures innovantes d’amplificateur de puissance en technologie CMOS. Parmi
ces techniques, celles du Power Cell Switching (PCS) et de l’Envelope Tracking (ET) ont été
retenues, et un état de l’art des architectures de PA en technologie CMOS utilisant ces techniques a
également été établi.
2
Introduction générale
3
Chapitre I
I Radiocommunications mobiles de quatrième génération
et amplificateurs de puissance
I RADIOCOMMUNICATIONS MOBILES DE QUATRIEME GENERATION ET AMPLIFICATEURS
DE PUISSANCE ............................................................................................................................................................... 5
I LES RADIOCOMMUNICATIONS MOBILES DE QUATRIEME GENERATION ................................................................... 6
I.1 Evolution des performances et des exigences des radiocommunications mobiles ........................................... 6
I.2 Spécificités du standard LTE ........................................................................................................................... 8
I.2.a Positionnement du LTE dans l’évolution des systèmes cellulaires ..........................................................................9
I.2.b Caractéristiques et bande passante du LTE ..............................................................................................................9
I.2.c Techniques d’accès employées par le LTE ............................................................................................................10
I.2.d Bandes de fréquence allouées ................................................................................................................................12
II LES AMPLIFICATEURS DE PUISSANCE DANS LE CONTEXTE DES RADIOCOMMUNICATIONS MOBILES DE QUATRIEME
GENERATION ................................................................................................................................................................. 13
II.1 Les paramètres de caractérisation des amplificateurs de puissance ........................................................ 13
II.1.a Définition des différents gains ...............................................................................................................................13
II.1.b Le rendement .........................................................................................................................................................15
II.1.c La linéarité .............................................................................................................................................................15
II.1.d PAPR (Peak to Average Power Ratio) et Output Back-Off (OBO) .......................................................................17
II.1.e Influences de l’ordre de la modulation et de la technique d’accès utilisées sur le PAPR .......................................19
II.1.f Le Cubic Metric (CM) ...........................................................................................................................................21
II.1.g EVM (Error Vector Magnitude).............................................................................................................................21
II.1.h ACLR et masques d’émission ................................................................................................................................22
II.2 Compromis rendement linéarité................................................................................................................ 23
II.3 Contraintes imposées par la décharge de la batterie sur la conception de l’amplificateur de puissance 24
III CHOIX DE LA TECHNOLOGIE CMOS .................................................................................................................... 26
III.1 Intérêt de la technologie CMOS................................................................................................................ 26
III.2 Contraintes technologiques imposées par la technologie CMOS ............................................................. 27
III.2.a Tensions de claquage .............................................................................................................................................27
III.2.b Niveaux de métallisation ........................................................................................................................................27
III.2.c Pertes dans les transistors et modélisation .............................................................................................................28
IV AMPLIFICATEURS DE PUISSANCE POUR APPLICATION CELLULAIRE DE QUATRIEME GENERATION ........................ 29
IV.1 Topologies adaptées pour la conception d’amplificateurs de puissance en technologie CMOS .............. 29
IV.1.a Structure cascode ...................................................................................................................................................29
IV.1.a Structure cascode auto-polarisée ............................................................................................................................33
IV.1.b Structures différentielles ........................................................................................................................................33
IV.1.c Réseaux d’adaptation à base de transformateurs ....................................................................................................35
IV.1.d Combineurs de puissance à base de transformateurs..............................................................................................36
IV.1.e Exemples de conception d’amplificateur de puissance en technologie CMOS ......................................................39
IV.2 Techniques d’amélioration du rendement ................................................................................................. 42
IV.2.a Polarisation dynamique en courant (DCB) ............................................................................................................42
IV.2.b Power Cell Switching (PCS) ..................................................................................................................................44
IV.2.c Envelope Tracking (ET).........................................................................................................................................47
IV.2.d Envelope Elimination and Restoration (EER) ........................................................................................................49
IV.2.e La technique Doherty .............................................................................................................................................50
IV.2.f Stage Bypass ..........................................................................................................................................................51
IV.2.g Bilan sur les techniques d’amélioration du rendement ...........................................................................................52
IV.3 Etat de l’art des amplificateurs CMOS ..................................................................................................... 53
V CONCLUSION ....................................................................................................................................................... 55
5
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Introduction : Dans ce premier chapitre, nous rappellerons tout d’abord le contexte d’étude
avec l’évolution rapide des systèmes de communication sans fil dictée par la demande croissante
des utilisateurs, et ce pour des applications toujours plus performantes. Puis nous présenterons le
standard LTE (Long Term Evolution) retenu pour notre application en le positionnant vis-à-vis de
ses prédécesseurs, et avec les exigences qu’il impose pour la conception de l’amplificateur de
puissance (PA). Nous listerons les paramètres qui nous permettront d’évaluer les performances des
PAs, et nous énumérerons les contraintes des applications cellulaires pour la conception du PA.
L’objectif étant de concevoir un PA en technologie CMOS, nous présenterons ensuite des
topologies de PAs adaptées à la technologie CMOS, ainsi que des architectures reconfigurables de
PAs utilisant des techniques d’amélioration du rendement attractives pour les applications
cellulaires. Enfin, nous exposerons un état de l’art pour les applications cellulaires, afin de justifier
les choix d’implémentation qui seront retenus dans les parties suivantes.
Débit
10 Gbit/s
WLAN (10m)
802.11n
802.11ac/ad
100 Mbit/s 802.11a/g
802.11b
LTE
UMTS
1 Mbit/s WiMAX
802.11 Cellulaire
EDGE (100m)
GSM GPRS
10 Kbit/s
1995 2000 2005 2010 2015 Année
Figure I-1 : Evolution des débits de données avec les standards de communication sans fil [FET10]
6
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Poussés par la nécessité d’augmenter les débits de données dans le cadre de la troisième
génération 3G, les standards ont évolué avec l’utilisation de modulations à forte capacité spectrale,
et avec des techniques d’accès optimales, afin de pouvoir implémenter des applications telles que
l’internet mobile. Ces choix d’implémentation ont imposé de nouvelles contraintes dans la
conception du transmetteur des terminaux mobiles, et plus particulièrement dans celle de
l’amplificateur de puissance (PA), du fait de la nature du signal à amplifier. Aussi, afin de mieux
comprendre les contraintes en termes de linéarité sur la conception du PA, il est nécessaire de
connaître la façon dont est formé le signal, en présentant les spécificités du standard LTE.
L’objectif de la 4G étant de faciliter la connexion à Internet et la transmission de données en
atteignant des débits similaires à ceux des applications courtes portées WLAN.
Le rendement énergétique dans les systèmes de communication sans fil est également un
critère primordial, principalement déterminé par la consommation d’énergie du transmetteur, et plus
particulièrement par celle du PA. Dans une chaîne de transmission RF, le PA est le dernier bloc
avant l’antenne comme le montre la Figure I-2. C’est aussi un contributeur important dans la
consommation d’énergie. Par conséquent, son rendement en puissance va impacter la durée
d’utilisation de la batterie dans les terminaux mobiles.
Amplificateur de
CNA Puissance
DSP
Signal 0
Bande de 90 VREF
Base
CNA
La contrainte de faible de coût et celle de faible surface, avec l’intégration sur une même
puce d’un maximum des fonctions, sont également des paramètres essentiels à prendre en compte
dans les architectures radios utilisées pour les terminaux mobiles. Un PA reconfigurable capable de
7
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
répondre aux exigences de différents standards est une solution pour réduire la surface [DEL05],
[LEY10].
EDGE 1710-1785 1805-1880 Données TDMA, FDMA GMSK, 8-PSK 384 kbit/s
Données
UMTS 1920-1980 2110-2170 Visio W-CDMA QPSK, HPSK 2 Mbit/s
Voix
Données
TDMA,
Cellulaire WiMAX 2000-11000 Visio BPSK, QPSK, xQAM 70 Mbit/s
OFDMA
700-716 728-746
Amérique
1710-1785 2110-2155
8
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Le Long-Term-Evolution (LTE) constitue la véritable évolution vers la 4G, même s’il fait
encore partie des systèmes de radiocommunication mobile de la troisième génération (3G)
[KHA09]. Le LTE est donc parfois considéré comme la 3,9G ou la 3,99G. Les opérateurs de
téléphonie mobile le désignent parfois par 4G, afin de s’en servir comme argument commercial. Les
organisations de normalisation travaillent actuellement sur le LTE-Advanced, un développement du
LTE. Du point de vue de la normalisation, le LTE-Advanced sera un système de la 4ème génération
(4G).
Par rapport à la norme UMTS actuelle, les principales nouveautés du LTE résident dans
l'introduction du procédé de codage par répartition en fréquences orthogonales sous forme de
multiples sous-porteuses OFDMA (Orthogonal Frequency Division Multiple Access) pour la liaison
descendante (downlink), et dans le SC-FDMA (Single Carrier-Frequency Division Multiple
Access), une méthode voisine de l'OFDM, pour les liaisons montantes (uplink) [HOL09].
Grâce à des largeurs de bande modulables et à une division avec un nombre de porteuses
ajustables, le LTE atteint des débits nettement plus élevés que ses prédécesseurs. Il permet d'adapter
rapidement les paramètres radio au canal radio, en recourant au nouveau procédé de codage
OFDMA. Les modulations utilisées pour les sous-porteuses sont la QPSK, la 16-QAM et la 64-
QAM. Le choix du type de modulation s’opère de manière dynamique sur la base de la qualité
momentanée du canal radio signalée par le terminal.
De plus, le LTE permettra pour la première fois de franchir la barre des 100 Mbit/s en
liaison descendante: la nouvelle norme promet – du moins en théorie – des débits pouvant aller
jusqu'à 326 Mbit/s en liaison descendante et 86 Mbit/s en liaison montante. Cette augmentation est
rendue possible principalement par l'utilisation d'un nombre d'antennes pouvant aller jusqu'à 8 dans
la station de base et le terminal (MIMO : Multiple Inputs Multiple Outputs) et par l'exploitation d'un
multiplexage spatial (SDMA : Space Division Multiple Access) avec un codage adéquat de chacun
des signaux des antennes. Le LTE offre non seulement des débits nettement plus élevés et une
meilleure utilisation du spectre que ses prédécesseurs, mais aussi un temps de transfert des paquets
9
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Pour la liaison descendante (downlink), le choix s'est porté sur l'OFDMA. Il s'agit d'une
extension de l'OFDM pour l'implémentation d'un système de communication multi-utilisateurs. A la
différence de l'OFDM, avec l'OFDMA, les blocs des sous-porteuses sont attribués à un utilisateur, à
un moment précis. Les attributions se succèdent rapidement et de manière flexible comme le montre
la Figure I-3.
Utilisateur 1
Symboles (temps)
Symboles (temps)
Utilisateur 2
Utilisateur 3
OFDM OFDMA
Figure I-3 : Allocation des sous-porteuses OFDM et OFDMA
10
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
requise le nombre de blocs de sous-porteuses utilisé est différent. Pour une bande passante de
20 MHz, le débit symbole est de 18 Msymbol/s. Ainsi, cela permet de transmettre un débit
maximum de 108 Mbit/s, puisque chaque symbole d’une modulation 64-QAM est constitué de
6 bits.
Pour la liaison montante (uplink), le procédé choisi est celui de l’accès multiple à répartition
en fréquences, avec une seule porteuse (SC-FDMA), ce qui présente l'avantage de produire des
puissances relativement faibles dans les canaux adjacents, même lorsque l'amplificateur de
puissance n'est pas absolument linéaire. Le SC-FDMA impose donc moins de contraintes de
linéarité au circuit, en particulier à l’amplificateur de puissance. Le choix du SC-FDMA a ainsi pu
permettre de s’affranchir des problèmes posés par le choix de l’OFDMA en uplink pour le WiMax.
SC-FDMA
Puissance
11
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Comme avec l'OFDM, les données sont réparties sur les sous-porteuses, une transformation
de Fourier (FT) étant appliquée comme précorrection. C'est pourquoi, dans le cas du SC-FDMA
[MYU08], on parle de quasi-sous-porteuses. Les quasi-sous-porteuses utilisées par un utilisateur
sont toujours adjacentes, de sorte qu'elles forment un seul bloc. En liaison ascendante, il en résulte
un accès FDMA (Frequency Division Multiple Access) simple. La répartition des quasi-sous-
porteuses entre les utilisateurs est conçue de manière à ce qu'à un moment donné, dans la même
cellule, le même bloc de sous-porteuses ne puisse pas être utilisé par deux téléphones portables
actifs en même temps. La Figure I-5 montre une comparaison de l’OFDMA avec le SC-FDMA.
-F que es
SC ha us
le t c te
A
Symboles
M
b o an p or
D
modulation QPSK
ym n d u s -
e s pe so
e d nte de
od a e
ri nst nc
pé co issa
Pu
Symbole Symbole
OFDMA SC-FDMA
Temps
IG
Temps
Symbole Symbole
OFDMA SC-FDMA
Figure I-5 : Comparaison entre l’OFDMA et le SC-FDMA dans le cas d’émission des symboles QPSK
La bande 20, attribuée pour les zones rurales avec la voie descendante
(downlink) comprise entre 791 MHz à 821 MHz, et la voie montante (uplink) comprise
entre 832 MHz et 862 MHz.
12
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
La bande 7, attribuée aux zones urbaines : 2500 MHz à 2570 MHz pour le
uplink et 2620 MHz à 2690 MHz pour le downlink.
La Figure I-6 présente la répartition des fréquences de la bande 7 du LTE en France pour les
différents opérateurs. Pour la voie montante (uplink) dédiée aux terminaux mobiles, la fréquence
centrale est 2535 MHz.
La Figure I-7 présente le bilan de puissance d’un amplificateur de puissance attaqué par un
générateur (Eg, Zg) et chargé par une charge ZL. Les principales grandeurs utilisées dans ce travail
sont les suivantes :
Pin et Pout : puissance d’entrée de l’amplificateur et puissance délivrée à la charge
Zin et Zout : impédances d’entrée et de sortie de l’amplificateur de puissance
ZG : impédance interne du générateur (typiquement 50Ω)
ZL : impédance de charge présentée à l’amplificateur de puissance
13
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
PDC
Zin Zout
PA
Pdg Pin Pds Pout
ZG
ZL
Eg
PA Charge
Source
(I-1)
(I-2)
(I-3)
Le gain transducique est le plus significatif puisqu’il permet de prendre en compte les
adaptations en entrée et en sortie du PA. Les autres expressions de gain sont généralement utilisées
pour les analyses petits-signaux utilisant les paramètres S, afin d’évaluer la stabilité et les pertes des
réseaux d’adaptation.
14
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
( )
(I-4)
II.1.b Le rendement
(I-5)
(I-6)
( )
L’équation (I-6) montre que lorsque le gain transducique est important, les valeurs de ηd et
de la PAE peuvent être confondues.
II.1.c La linéarité
15
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Pout (dBm)
Psat
P-1dB 1dB
(G1-1)+P2
G1+P1
P1
P2
Pin (dBm)
Le point de fonctionnement où le gain diminue de -1dB par rapport au gain dans la zone de
fonctionnement linéaire est connu sous le nom de point de compression à -1dB. Dans la suite du
manuscrit, la puissance de sortie en ce point sera définie par la notation P-1dB. La puissance de sortie
à -1dB (P-1dB) est définie lorsque le gain diminue de -1dB par rapport au gain dans la zone de
fonctionnement linéaire.
Nous avons jusqu’ici traité les non linéarités d’amplitude, qui correspondent à la relation
non linéaire entre la puissance d’entrée et la puissance de sortie de l’amplificateur, et qui peuvent
être également observées sur la caractéristique gain vs Pin, comme illustré en Figure I-9(a). Elles
peuvent également être désignées par le terme de conversion de gain AM/AM.
16
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
l’amplificateur, qui est la conversion amplitude-phase, AM/PM, comme représenté en Figure I-9(b).
Les non linéarités créent une déformation du signal dont les effets EVM (Error Vector Magnitude)
et ACLR (Adjacent Channel Leakage Ratio) sont décrits plus loin.
Phase de sortie/entrée
1dB
Gain (dB)
Caractéristique théorique
Caractéristique réelle
Caractéristique théorique
Caractéristique réelle
Les techniques d’accès employées par le standard LTE telles que l’OFDMA ou le SC-
FDMA consistent, comme nous l’avons vu précédemment, en une transposition des données dans le
domaine fréquentiel sur plusieurs sous-porteuses. Dans le domaine temporel, cela revient à la
superposition d’ondes sinusoïdales à des fréquences différentes, et induit une dynamique importante
pour le signal à transmettre, comparativement à une modulation classique utilisant une porteuse
unique ou une simple sinusoïde (SW).
17
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Ainsi, afin de quantifier les fluctuations d’enveloppe que doit supporter le PA, le PAPR
(Peak to Average Power Ratio) est défini comme le rapport entre la puissance maximale requise
par le standard (Pmax) et la puissance moyenne (Pmoy) du signal à émettre. Pour un signal s(t) et en
considérant un intervalle de temps donné T, son expression est donnée en équation (I-7).
| |
(I-7)
∫ | |
Le recul de puissance de sortie OBO (Output Back-Off) est quant à lui défini comme le
rapport entre la puissance maximale que peut fournir le PA (Psat) et la puissance de sortie moyenne
du signal modulé (Pmoy).
( ) (I-8)
De plus, le recul de puissance de sortie maximale PBO (Peak Back-Off) est utilisé pour
définir la différence entre Psat et la puissance maximale instantanée. PBO correspond à la marge que
l’on prend par rapport à Psat (et donc à une limite dans la zone linéaire).
(I-9)
La Figure I-11 illustre les notions de PAPR et d’OBO sur la caractéristique Pout versus Pin.
18
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Psat Psat
Pout Pout
PAPR_out OBO PBO OBO PBO
PAPR_out
Pout_moy
Pout_moy
Pin_moy
(t) (t)
Pin_moy
Pin (dBm)
Pin
Pin (dBm)
Pin
PAPR_in
PAPR_in
(t)
(t)
(a) OBO avec un signal SW (b) OBO avec un signal modulé
Figure I-11 : Exigences imposées par le PAPR sur l’amplificateur de puissance
La puissance que peut délivrer (linéairement) un PA sera d’autant plus faible (I-9) que son
PAPR est plus grand. Le PAPR oblige donc à sur-dimensionner le PA, et donc à consommer plus.
Ceci est illustré par l’expression du rendement η en fonction du PAPR, en dB :
(I-10)
Afin d’atteindre des débits conséquents, le LTE utilise des modulations d’ordre élevé : 16-
QAM et 64-QAM, représentées en Figure I-12. Cependant, ces modulations induisent un PAPR
important sur le signal à transmettre pour l’amplificateur de puissance par rapport à une modulation
QPSK.
19
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Sur la Figure I-10, nous avons illustré la superposition de seulement quatre sinusoïdes. Avec
des techniques d’accès telles que l’OFDMA ou le SC-FDMA, le nombre de sous-porteuses est plus
important, et le PAPR n’est pas suffisant pour caractériser de façon précise le signal à émettre,
puisqu’il ne prend pas en compte la probabilité d’apparition des valeurs maximales de l’enveloppe.
Les courbes de densité de probabilités cumulées complémentaires (CCDF) peuvent alors être
utilisées en complément. A partir des courbes de CCDF, il est en effet possible de déterminer la
probabilité que le signal modulé dépasse un certain seuil.
La Figure I-13 compare les courbes CCDF obtenues avec le logiciel Matlab pour les
techniques d’accès OFDMA et SC-FDMA utilisant les modulations QPSK, 16-QAM. Le nombre de
sous-porteuses étant fixé à 512, et la bande passante du canal à 5 MHz, il est intéressant de noter
que l’ordre de modulation n’influe pas fortement dans le cas de l’OFDMA, alors que dans le cas du
SC-FDMA, l’ordre de modulation influe de façon significative sur la dynamique du signal à
transmettre.
0
10
OFDMA QPSK
SC-FDMA QPSK
OFDMA 16-QAM
SC-FDMA 16-QAM
-1
10
Probabilité(PAPR>x)
-2
10
-3
10
-4
10
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
PAPR[dB]
20
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Un autre moyen qui peut être utilisé afin d’atteindre des débits élevés dans la voie montante
du LTE est d’utiliser les techniques de multiplexage spatial MIMO (Multiple Input Multiple
Output). Cependant, les architectures de multiplexage spatial MIMO nécessitent des chaînes RF
multiples, et donc plusieurs amplificateurs de puissance, ce qui impacte fortement la complexité de
l’architecture globale du système, mais aussi la consommation de la batterie.
Dans le cadre de l’évaluation des performances du LTE, il a été noté que le PAPR ne
fournissait pas une mesure suffisamment précise pour la détermination du recul de puissance de
sortie nécessaire OBO. En effet, selon la puissance moyenne de sortie désirée, l’OBO à considérer
n’est pas constant. Or, cette variation n’est pas prise en compte par le PAPR. Le CM est défini
comme le recul supplémentaire à prendre par rapport au recul nécessaire pris pour un signal de
référence [WAN11]. Le Cubic Metric (CM) a donc été développé dans ce sens comme prédicateur
plus efficace pour les signaux modulés à multi-porteuses.
avec :
| |
| [( ) ] (I-12)
L’EVM est utilisé pour caractériser la performance d’une chaîne de transmission lorsqu’une
modulation numérique est utilisée. Idéalement, les symboles d’une constellation émis sont tous
placés aux points idéaux de la constellation définie par la modulation. Les imperfections des
différents étages de la chaîne RF causent une déviation du signal réellement émis par rapport à sa
position idéale comme illustré en Figure I-14. L’EVM a donc pour but de déterminer la distorsion
21
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
entre le symbole réellement émis et le symbole idéal. Dans le cas du PA, la mesure de l’EVM se fait
à partir de la comparaison d’un signal amplifié idéalement et du signal en sortie de l’amplificateur
réel. Cette mesure est effectuée sur le signal en bande de base dans le plan complexe (I, Q). Le
calcul est effectué à partir, l’EVM est exprimée en pourcentage (%) et définie par l’équation (I-13).
∑ ( ) ( )
√ (I-13)
Q Symbole réel
Qréel
LTE Modulation EVM
Vecteur
requis
d’erreur
(%)
Uplink QPSK 17,5
Qidéal
Symbole idéal
16-QAM 12,5
QPSK 17,5
Downlink 16-QAM 12,5
Iréel Iidéal I
64-QAM 8
L’ACLR (Adjacent Channel Leakage Ratio) permet de mesurer la quantité de signal qui a été
générée dans les bandes adjacentes par rapport à la bande passante allouée, à cause des non
linéarités de l’amplificateur dues en particulier aux produits d’intermodulation. Comme l’indique
l’équation (I-14) et l’illustre la Figure I-15, l’ACLR est défini comme étant la différence, en dB,
entre le niveau de puissance dans la bande utile B2 et le niveau de puissance dans la bande
adjacente B1. Ces deux bandes de fréquence sont séparées de Δf (défini par le standard).
22
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
∫
(I-14)
∫
5 MHz
Pout (dBm)
10 MHz
0
B1 B2 B3 15 MHz
20 MHz
-5
Pout(dBm)
-10
-15
-20
-25
Fréq.
fc-Δf fc fc+Δf
8 16 24 32 40 Δf(MHz)
(a) Méthode de calcul de l’ACLR (b) Masque spectral de puissance
Figure I-15 : Mesures des remontées spectrales dans les bandes adjacentes
Il peut exister une dissymétrie entre le lobe droit et le lobe gauche, ce qui peut conduire à la
définition d’un ACLR droit (bande B1) et gauche (bande B3) différents. L’ACLR est un paramètre
important dans la caractérisation des amplificateurs de puissance. En effet il permet de renseigner
sur le taux de « pollution » spectrale dans les bandes adjacentes, provoqué par les non-linéarités.
Pour le LTE, dans les canaux adjacents de 20 MHz, l’ACLR ne doit pas être supérieur à 30dB. Si les
exigences en termes d’ACLR et si les masques imposés par le standard ne sont pas respectés, la
puissance de sortie du PA doit être réduite jusqu’à ce que ces spécifications soient respectées.
23
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Comme nous l’avons vu précédemment, avec les modulations et les techniques d’accès
employées par le standard LTE, l’information est contenue à la fois dans la phase et dans
l’amplitude du signal à transmettre. Par conséquent, le choix d’une classe linéaire doit être
impérativement fait au détriment du rendement. Une solution classique pour le design d’un PA
linéaire est d’utiliser un amplificateur en classe A, avec laquelle le transistor est toujours en
conduction. En fonctionnement linéaire, le PA peut être assimilé à un amplificateur
transconductance. Or, dans les technologies CMOS avancées, l’impédance de sortie des transistors
de puissance Rout est relativement faible [CHO09]. Lorsque l’excursion de tension en sortie du PA
augmente, Rout diminue également, entraînant une P-1dB beaucoup plus faible qu’espéré. Un recul en
puissance supplémentaire est alors nécessaire pour satisfaire les contraintes de linéarité, et un
rendement très faible est obtenu. Ainsi l’hypothèse très répandue selon laquelle la classe A serait
préférable pour la linéarité, puisque le transistor n’est jamais éteint, n’est pas toujours vérifiée.
Afin d’obtenir une P-1dB plus proche de Psat, des concessions doivent être faites sur le
compromis rendement/linéarité, et donc sur le choix de la classe de fonctionnement. Les
amplificateurs fonctionnant en classe B augmentent le courant de drain lorsque la puissance
d’entrée augmente, entrainant une élévation de la transconductance gm, et causant une expansion du
gain. C’est avec la classe AB que peut être trouvé le compromis rendement-linéarité [CHO09].
24
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
décharge de la batterie. Cette tension d’alimentation peut fluctuer, par exemple d’une valeur
maximale de 4,8V pendant la charge à une valeur nominale typique de 3,6V durant une grande
partie du fonctionnement, et enfin chuter à une valeur minimale de 2,3V. Cette fluctuation est
également une contrainte importante dans la conception de l’amplificateur de de puissance pour les
applications cellulaires [CHOI10]. En effet, les performances de ce dernier doivent être garanties
sur toute la plage de variation de la tension d’alimentation. Un synoptique illustre cette difficulté en
Figure I-16, avec deux approches de conception du PA :
- + SMPS
Convertisseur
Batterie LDO
4,8V max DC/DC
Régulateur
3,6V nom
2,3V min de tension
PA1 :
PA2 : 1ème approche
4.8V max
2ème approche
4.8V max
Figure I-16 : Approches de conception pour un amplificateur destiné aux applications cellulaires
La première approche consiste à faire fonctionner l’amplificateur de puissance PA1 avec une
faible tension d’alimentation en utilisant en série avec la batterie : un convertisseur DC/DC SMPS
(Switching Mode Power Supply) et un régulateur de tension LDO (Low Dropout Regulator) afin
d’abaisser la tension fournie par la batterie. Le problème de cette topologie est qu’elle impose
d’utiliser un fort courant afin d’obtenir un niveau de puissance important. Or, le courant fourni au
convertisseur DC/DC et au régulateur étant proportionnel au courant de polarisation du PA, le
courant délivré par la batterie devient encore plus important que celui fourni au PA, et conduit par
conséquent à une décharge très rapide de la batterie.
25
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
L’amélioration des performances des technologies CMOS [TSI10], fondées à la base pour la
conception numérique, a permis d’envisager la réalisation de circuits radiofréquences dans la
perspective d’une intégration totale sur une puce unique ‘System on Chip : SoC’. Cette
implémentation permet de réduire les coûts de façon significative, grâce à la réduction du nombre
de composants nécessaires sur le circuit imprimé des terminaux mobiles (réduction de la surface).
Au cours de la dernière décennie, la majorité des blocs : digitaux, mixtes, RF ont pu être
intégrés avec succès sur un même substrat en technologie CMOS. Cependant, pour les applications
cellulaires, l’amplificateur de puissance (PA) constitue la dernière pièce manquante du puzzle dans
l’objectif d’intégration totale sur un même substrat. Dans le cas le cas d’un standard tel que le WiFi,
les niveaux de puissance de sortie sont moindres que ceux qui sont nécessaires pour les applications
cellulaires, et le PA a pu être d’ores et déjà être intégré dans des produits commercialisés, pour
lesquels la pression sur les prix est plus forte.
26
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Bien que la miniaturisation en technologie CMOS avec la migration vers des nœuds
technologiques 130 nm-> 65 nm -> 45 nm -> 32 nm soit bénéfique aux parties numériques, avec
une réduction de la consommation et avec des fréquences de transition ft des transistors plus
élevées, elle s’accompagne de l’augmentation des contraintes sur la conception des blocs
analogiques, et plus particulièrement sur la conception du PA [YTT03].
Les technologies CMOS sont davantage orientées pour satisfaire la contrainte de faible
coût, et sont bénéfiques aux parties digitales, mais, comme le montre la Figure I-18, leurs niveaux
de métallisation ne sont pas adaptés pour réaliser les composants passifs, et les connexions entre les
composants, en comparaison de la technologie BiCMOS. En effet en technologie CMOS, les
niveaux de métallisation sont beaucoup plus fins qu’en technologie BiCMOS, ce qui induit une
réduction du facteur de qualité des composants passifs (inductances, capacités) ainsi qu’une
augmentation des risques d’électro-migration.
27
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
De plus, la conductivité du substrat entraîne aussi une limitation du facteur de qualité des
composants passifs [LEI09]. En effet, avec la miniaturisation, la distance des niveaux de
métallisation au substrat est également beaucoup plus petite, et un couplage capacitif plus important
s’opère avec le substrat.
130 nm MW
250 nm
130 nm
65 nm
Une partie significative des pertes provient de la connexion entre le métal de plus haut
niveau et le contact de drain/source/grille du transistor. Le fait de travailler avec de forts courants
provoque des pertes résistives très importantes. La prise en compte des parasites générés par le
routage est primordiale dans la conception d’un transistor de puissance.
Un problème majeur dans la conception du PA est le manque de modèle adapté pour les
puissances et les fréquences élevées. Les transistors sont généralement bien caractérisés en DC et en
28
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
hautes fréquences avec des simulations petits signaux. Les performances en grand signal sont
extrapolées à partir de mesures DC et petits signaux. Cependant, beaucoup de phénomènes non-
linéaires dans les transistors CMOS sont très peu dépendants de la fréquence, y compris de la
fréquence de transition ft du transistor elle-même [EMA04].
Au niveau circuit, plusieurs techniques de conception ont déjà été explorées et constituent
une boîte à outils pour la réalisation d’un amplificateur de puissance en technologie CMOS dédié
aux applications cellulaires. Il s’agit de l’implémentation de structures cascodées et différentielles,
ainsi que de l’utilisation de transformateurs, afin de de partitionner les exigences en terme de
puissance sur plusieurs cellules amplificatrices parallélisées, tout en réalisant les réseaux
d’adaptation [ASB09]. Ces différentes stratégies de conception sont présentées dans les paragraphes
suivants.
∑
(I-15)
Pour un même niveau de puissance de sortie, une structure cascode permet d’obtenir une
excursion de tension plus importante, tout en réduisant le courant nécessaire. En effet, comme le
montre la Figure I-19, quatre transistors sont empilés, et pour assurer la fiabilité du montage, la
tension Vgs de chaque transistor est limitée à 4,5V, sachant que dans la technologie CMOS SOI
0,28µm de STMicroelectronics utilisée dans la référence [POR09], la tension de claquage des
29
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
transistors choisis est de 5V, permettant une excursion maximale de 18V sur le drain du transistor
au sommet de l’empilement, avec une tension d’alimentation de 9V.
Par rapport à une structure source commune (SC) classique, une structure cascode permet
d’obtenir également une impédance de sortie plus importante, et donc un comportement plus proche
d’une source de courant parfaite, comme le montre la Figure I-20.
1/Rsortie_SC
Tension de coude
1/Rsortie_cascode
Figure I-20 : Caractéristique IDC vs Valim pour un montage source commune et un montage cascode
30
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
De plus, une structure cascode permet également de présenter une impédance de charge
optimale plus grande. L’expression de l’impédance optimale de charge approchée Roptimale pouvant
être approximée, en négligeant la tension de coude (knee voltage) des transistors, avec l’équation
suivante :
(I-16)
Ainsi, pour délivrer une puissance de 1W sous une tension d’alimentation Valim de 2,25V
avec un unique transistor monté en source commune, l’impédance optimale à présenter est de 2,5Ω.
Dans le cas de la structure cascode à 4 transistors, pour fournir 1W, Valim peut être montée à 9V, et
l’impédance de charge optimale à présenter est de 40,5Ω. Or, avec une impédance de charge
optimale à présenter plus grande, un rapport de transformation moins important est nécessaire pour
convertir l’impédance de l’antenne (50Ω) vers l’impédance optimale de sortie. Plus le rapport de
transformation est important, plus les valeurs des inductances nécessaires pour réaliser le réseau
d’adaptation sont grandes. Or, pour un coefficient de qualité donné, les pertes résistives sont
proportionnelles à la valeur de l’inductance, d’où résulte une augmentation des pertes dans le réseau
d’adaptation lorsque le rapport de transformation augmente. Par conséquent le choix d’une structure
cascode présente également un intérêt afin de réduire les pertes du réseau d’adaptation de sortie.
Dans le cas d’une adaptation par l’intermédiaire d’un transformateur, un ratio moins important entre
le nombre de tours du primaire et du secondaire est également nécessaire avec une structure
cascode.
Avec une structure cascode, comme le montre la Figure I-19, il est également possible
d’ajuster de façon équitable l’excursion en tension de chacun des transistors en ajoutant une
capacité externe aux grilles cascodées. Le schéma aux petits signaux de chacun des transistors
31
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
empilés permettant de dimensionner la valeur de ces capacités (notées CI en Figure I-21) est donné
en Figure I-21.
g d
rds
Cgs gm.vgs RL
CI
s
iin ZSI
Vin
En considérant la résistance rds très grande, la valeur de l’impédance vue dans la source
s’exprime de la manière suivante :
( ) ( ) (I-17)
( ) ( ) (I-18)
D’après (I-18), L’impédance de source ZSI se trouve alors influencée par la valeur de la
capacité CI placé sur la grille du transistor. Dans cette configuration, l’impédance a un
comportement purement résistif.
Ainsi comme le montre la Figure I-19, les quatre transistors empilés partagent la même
excursion de courant Im, et les valeurs des capacités externes (C2-C4) doivent être ajustées de telle
manière que ZS2=Ropt, ZS3=2Ropt, ZS4=3Ropt respectivement, en considérant que l’impédance
optimale de charge est égale à 4Ropt. Ces conditions permettent d’assurer que chaque transistor a la
même excursion drain-source, drain-grille et grille-source en tension.
32
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
33
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
25Ω
0° PA 0°
IN BALUN et BALUN et
Réseau Masse Réseau OUT
d’adaptation virtuelle d’adaptation Vin+ Vout+ Vout- Vin-
RLOAD=50Ω PA PA
25Ω
180° PA 180°
Dans le cas de la Figure I-23, si les baluns sont idéaux, et si les excursions en tension de
sortie des cellules élémentaires sont identiques, la puissance de sortie est doublée (+3dB). Il est
également à noter que le rapport de transformation est réduit et plus faible en comparaison d’une
structure single-ended. En effet, en mode différentiel, l’excursion de la tension de sortie est doublée
(en conservant la même alimentation et les mêmes caractéristiques pour les cellules
amplificatrices), ce qui permet de multiplier la charge présentée aux cellules amplificatrices par 4
pour délivrer la même puissance, et donc de réduire le rapport de transformation. La Figure I-24
présente un PA avec une architecture différentielle [PAL06] utilisant 2 étages cascodes.
34
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Figure I-25 : Comparaison entre deux topologies de réseaux d’adaptation de la référence [FRI08]
Les performances de ces deux structures sont regroupées dans le Tableau I-3. Ces résultats
mettent en évidence des meilleures performances pour l’adaptation avec les transformateurs, en
terme de gain, de puissance de compression à -1dB.
Tableau I-3 : Comparaison des performances des deux architectures de la référence [FRI08]
Figures de mérite P-1dB (dBm) Gain petits signaux (dB)
35
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Une façon d’atteindre les niveaux de puissance de sortie recherchés est d’utiliser des
combineurs de puissance [LIU08]. Plusieurs techniques de combinaison de puissance peuvent être
envisagées, une des plus prometteuses, est d’utiliser une structure à base de transformateurs
nommée DAT (Distributive Active Transformer) [LIU08].
Vout
Rload
Rm_2 Rm_4
Rm_1 Rm_3
Le principe d’une structure DAT décrite en Figure I-26 est le suivant : les enroulements des
primaires sont connectés à des cellules amplificatrices, représentées par leur circuit équivalent de
Thévenin, alors que leurs secondaires sont connectés en série. Les bénéfices d’une telle
implémentation sont les suivants :
• Les puissances générées aux primaires par les cellules amplificatrices sont
sommées au secondaire et donc les contraintes en puissance sont relâchées sur les cellules
amplificatrices puisqu’elles ont besoin de générer N fois moins de puissance dans une
configuration avec N primaires.
• Les tensions étant sommées au secondaire, l’impédance de charge « globale »
est plus grande et le ratio de transformation est plus faible.
36
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
La puissance délivrée à la charge constitue donc la somme des puissances des cellules
amplificatrices moins la perte du réseau d’adaptation. Le DAT, en plus de permettre la
recombinaison en puissance, permet de réaliser des transformations d’impédance. Sur la
Figure I-26, on considère N=4 transformateurs avec leurs secondaires connectés en série. Ainsi
chaque enroulement de secondaire supporte le même courant Vout/Rload. Les cellules amplificatrices
sont ainsi couplées entre elles, et par conséquent l’impédance vue par chacune d’elles dépend de la
tension de sortie et des impédances des autres cellules amplificatrices. Il a été montré dans la
référence [LIU08] que l’impédance Rm vue par chaque cellule amplificatrice est donnée par :
∑
(I-19)
∑
On observe que l’impédance Rm_j vue par chaque cellule amplificatrice dépend de
l’impédance de charge Rload et des tensions de sortie de chaque cellule amplificatrice. Ainsi quand
toutes cellules amplificatrices ont la même impédance de sortie et génèrent la même tension de
sortie, l’équation (I-19) devient :
(I-20)
L’impédance Rm_j vue par chaque cellule amplificatrice est déterminée uniquement par deux
paramètres : le ratio m entre le nombre d’enroulement entre le primaire et le secondaire et le nombre
d’étages en parallèles N.
(I-21)
37
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Les structures DATs peuvent être classées en deux grandes familles [KIM11] :
N1 : N2 N1 : N2
R1 R2 R1 R2
I2
PA PA
M Rload M Rload
R1 R1
PA PA
SCT PCT
Pour la structure SCT, les enroulements secondaires des transformateurs sont connectés en
série et partagent le même courant I2. D’après la référence [KIM11], le rendement en puissance
pour les deux structures peut être exprimé à partir des équations (I-22) et (I-23) où P2 est la
puissance de sortie et P1 la puissance fournie par chaque cellule amplificatrice:
(I-22)
[ ( ) ]
(I-23)
[ ( ) ]
38
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Les équations (I-22) et (I-23) illustrent qu’avec la structure SCT, les pertes d’insertion
augmentent avec le nombre d’étages, alors qu’avec la structure PCT, théoriquement les pertes
peuvent être minimisées en augmentant le nombre d’étages. Cependant avec une structure PCT,
pour un même rapport du nombre de tours entre le primaire et le secondaire, la transformation
d’impédance entre l’impédance de charge et l’impédance présentée aux cellules amplificatrices sera
plus faible. Et comme nous le verrons avec l’implémentation de la technique du PCS (Power Cell
Switching), cette structure sera moins intéressante.
La Figure I-28 montre une comparaison de layout entre une structure PCT et une structure
SCT permettant de ramener les mêmes impédances. On observe que la structure PCT permet d’être
plus compact.
Nous présentons maintenant des topologies d’amplificateur de puissance (PA) combinant les
techniques décrites précédemment, afin de répondre aux exigences en termes de linéarité et de
puissance de sortie imposées par les standards de quatrième génération (4G).
La référence [CHO09] illustrée sur la Figure I-29 constitue la première démonstration d’un
PA totalement intégré en technologie CMOS permettant de répondre aux exigences du standard
39
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
WiMax jusqu’à une puissance de sortie moyenne de 22,7dBm. Ce circuit a été implémenté en
technologie CMOS 90 nm. Il occupe une surface de 2,1×2,06mm² et fonctionne avec une tension
d’alimentation de 3,3V.
Il est constitué d’un étage pilote et d’un étage de puissance composé de deux cellules
amplificatrices. Une architecture différentielle et cascodée est utilisée pour chacun des étages. Des
DATs avec une structure SCT planaire sont utilisés pour réaliser le réseau d’adaptation inter-étage
et pour recombiner la puissance en sortie.
Les pertes d’insertion simulées sous Momentum du combineur de puissance sont de 1,25dB
à 2,4GHz. Son gain est de 28dB. A 2,3GHz, la Psat et la P-1dB sont respectivement de 30,1dBm et
28dBm. Sa PAEmax et sa PAEOCP1 sont respectivement 33,1% et 32%.
40
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
41
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Ainsi que nous l’avons présenté précédemment, les techniques de transmission et les
modulations utilisées par le standard LTE imposent au niveau de la conception du PA de prendre un
OBO (Output Back Off) beaucoup plus important que pour ses prédécesseurs de deuxième (2G) et
troisième génération (3G). Or, nous avons vu également dans les exemples précédents que le
rendement d’un PA utilisé seul est maximisé lorsqu’il émet une puissance de sortie proche de Psat.
Comme illustré en Figure I-31, les améliorations sont généralement réalisées en concevant
des PAs reconfigurables en termes de courant de polarisation, tension d’alimentation, ou
d’impédance de charge. Nous allons présenter les techniques les plus attractives pour les
applications cellulaires.
42
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
43
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Power Control
PA1
PA2 Power
Combiner
PAM
44
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
L’intérêt est qu’en fonction de la puissance d’entrée le point de compression pourra être
déplacé de telle sorte que la puissance de sortie se situe au plus près du point de compression. Ceci
permettra alors de travailler dans la zone où le rendement est le meilleur.
Un intérêt supplémentaire de la technique du PCS est qu’elle peut être implémentée avec des
structures à base de combineurs de puissance de type DAT, comme dans la référence [KIM11]
représentée en Figure I-35. En effet, le PA de la référence [KIM11], développé en technologie
CMOS 180 nm, utilise un DAT de structure PCT pour recombiner la puissance générée par des
45
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
cellules amplificatrices parallélisées (étage driver et étage de puissance). Ce DAT est composé de
deux voies, et chacune des voies comprend 3 cellules amplificatrices. En fonction de la puissance
désirée, trois modes de fonctionnement sont possibles, avec 1, 2 ou 3 cellules activées sur chacune
des voies. Ainsi, à 2,5GHz, la Psat peut passer de 22,3dBm à 26dBm et à 31dBm, et la PAEmax
atteint 15%, 22,5% et 34,8% en fonction du mode de fonctionnement. Comme le montre la
Figure I-35(c), la consommation en courant est significativement réduite lorsque le PA est
reconfiguré dans les modes faibles puissances.
46
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Puissance tension
tension dissipée d’alimentation
d’alimentation fixe Puissance
dissipée
Comme l’illustre la Figure I-37, dans les architectures modernes de transmetteur RF, le
signal d’enveloppe est directement généré par le DSP, et un amplificateur d’enveloppe doit être
également implémenté avec le PA.
Envelope Tracking
√(I2+Q2)
Amplificateur
Mise en d’enveloppe
forme de
l’enveloppe
I
DSP
Générateur
0
Signal
Bande de 90 VRFout
Base VRFin
Q
Amplificateur de
Puissance (classe A/AB/B)
47
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Le système opère de la façon suivante : le signal d’enveloppe d’entrée va être amplifié, puis
appliqué au niveau de l’alimentation de l’amplificateur de puissance, par l’intermédiaire d’un
système composé d’un étage linéaire (linear amplifier), d’un circuit détecteur d’erreurs utilisant un
comparateur à hystérésis, et d’un convertisseur DC/DC de type Buck. Lorsque l’enveloppe a une
fréquence basse (comprise dans la bande passante du convertisseur Buck + comparateur à
hystérésis), c’est le convertisseur DC/DC qui sera capable de fournir les composantes continue DC
et alternative AC de l’enveloppe à l’amplificateur de puissance. Dans le cas inverse, si l’enveloppe
a une fréquence non comprise dans la bande passante du convertisseur Buck (+ comparateur à
48
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
hystérésis), celui-ci ne pourra pas répondre et ne sera capable de fournir que la composante DC.
L’amplificateur linéaire se chargera dans ce cas de fournir la composante AC de l’enveloppe. Afin
de réduire les pertes par commutation, un signal d’enveloppe avec une bande passante plus faible
[JEO09] peut être appliqué au modulateur d’enveloppe comme le montre la Figure I-38(b). Un
inconvénient de l’ET est qu’elle nécessite une inductance L de l’ordre du µH qui ne peut pas être
intégrée [LIY10].
Le principe de cette technique est basé sur l’utilisation d’un amplificateur de puissance
fonctionnant en commutation (D, E, F), dans un but d’optimisation de rendement. Le schéma de
principe est donné en Figure I-39 :
Amplificateur
Détecteur
d’enveloppe
d’enveloppe
Enveloppe
VRFin VRFout
Limiteur PA
Phase
PA
(classe D/E/F)
Pour utiliser un PA à haut rendement, malgré un signal d’entrée à enveloppe non constante,
le but va être d’éliminer la composante enveloppe à l’aide d’un limiteur pour attaquer le PA avec un
signal carré. Seule l’information en phase est donc appliquée en entrée du PA. Par la suite la
restitution de la modulation d’amplitude se fait par variation de la tension d’alimentation du PA au
rythme de l’enveloppe du signal d’entrée.
L’inconvénient commun aux techniques ET et EER est que celles-ci nécessitent d’utiliser un
convertisseur DC/DC à haut rendement, avec une bande passante beaucoup plus large que la bande
passante de l’enveloppe. Le but de ces techniques étant d’améliorer le rendement global, ajouter des
blocs supplémentaires au système n’est envisageable que si ceux-ci ne dégradent pas ce rendement
global.
49
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Le fait d’utiliser un amplificateur à haut rendement pour la technique EER laisse présager un
meilleur rendement global par rapport à la technique ET. Le problème est que l’alignement en
temps entre l’enveloppe (appliquée sur la tension d’alimentation du PA) et le signal RF est crucial
pour la technique EER. En effet, le signal amplifié par le PA ne contient pas toute l’information,
l’information en amplitude étant restituée par la modulation de la tension d’alimentation. Un
mauvais alignement en temps des deux signaux engendrera une perte de l’information. Ce problème
est moins critique avec la technique ET, puisque la totalité du signal est amplifié par le PA.
Les techniques permettant de faire varier la droite de charge ont été développées comme une
approche permettant de réduire la consommation énergétique du PA lorsque celui-ci fonctionne
avec des niveaux de puissance faibles. Une impédance plus grande est présentée au PA quand la
puissance est réduite, maintenant ainsi une excursion en tension constante.
La technique Doherty, qui est la plus connue, utilise deux amplificateurs en parallèle (un
amplificateur principal et un amplificateur auxiliaire). L’amplificateur auxiliaire se comporte
comme une charge active, il entraîne une variation de la charge présente en sortie de l’amplificateur
principal, de telle sorte que l’excursion de tension de celui-ci reste quasiment constante à pleine
puissance, même si son courant RF augmente. Quand la puissance de sortie est réduite,
l’amplificateur auxiliaire ne fonctionne pas, réduisant considérablement la consommation en
courant de la structure pour les très faibles niveaux de puissance. Des structures à plusieurs étages
Doherty peuvent être implémentées afin de réduire encore davantage la consommation pour les
faibles niveaux de puissance.
L’inconvénient de cette technique est qu’il est difficile de maitriser avec précision
l’impédance de charge, à cause des variations de procédés de fabrication, notamment en technologie
CMOS. Mais bien qu’elle ait été inventée en 1936, elle génère un regain d’intérêt, non seulement
pour les stations de base, mais aussi pour les applications cellulaires avec utilisation de
transformateurs intégrés. Dans la référence [KAY12] illustrée à la Figure I-40, la technique Doherty
est implémentée en utilisant des transformateurs et des DAT de type SCT en technologie CMOS
50
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
90 nm. A 2,4GHz, la PAEmax atteint 33% avec une Psat de 26,3dBm ; avec un recul en puissance de
6dB, la PAE reste élevée et égale à 25%.
51
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
(a) Schéma de principe de la structure (b) Etat des différentes cellules amplificatrices
Figure I-41 : Architecture de PA utilisant la technique du stage-bypass [HAU10]
Parmi les techniques d’amélioration du rendement les plus prometteuses pour les
applications cellulaires intégrées en technologie CMOS, la technique PCS est celle qui semble être
la plus intéressante pour reconfigurer le PA en courant de polarisation, tout en imposant une faible
variation du gain, ce qui n’est pas le cas avec les techniques DCB et du stage Bypass [REY09]. La
variation du gain ne doit en effet pas être trop importante, pour éviter de modifier la forme de
l’enveloppe à transmettre, comme nous l’avons vu pour les standards de quatrième génération tels
que le LTE. De plus cette technique peut être implémentée dans un procédé de fabrication CMOS,
en utilisant des combineurs de puissance DAT, et ne nécessite pas de circuits complémentaires
complexes réduisant le rendement énergétique global.
Pour ces raisons, nous retiendrons les techniques du PCS et de l’ET pour la suite de l’étude.
L’objectif principal étant d’augmenter significativement le rendement pour les faibles niveaux de
puissance, et d’apporter de la flexibilité par rapport à un PA fonctionnant seul (approche
multistandard), l’implémentation d’une architecture innovante permettant non seulement de coupler
les techniques du PCS et de l’ET, mais également de résoudre le problème posé par la fluctuation de
la tension, sera envisagée dans les chapitres suivants.
52
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Le Tableau I-4 présente un état de l’art des performances des PAs intégrés, avec et sans
technique d’amélioration du rendement (efficiency enhancement technique : EET), dédiés aux
standards de quatrième génération.
L’ensemble des PAs CMOS présentés dans le Tableau I-4 utilisent des structures cascodées et
différentielles, avec des transformateurs intégrés pour réaliser les réseaux d’adaptation.
Implémenter un combineur de puissance à base de transformateurs (DAT) est également une
dominante afin de pouvoir délivrer des puissances élevées avec une tension d’alimentation réduite.
PAE (%)
Freq Valim taille P-1dB/Psat Gain
Ref Technologie Standard @ -12dB/ Structure EET
(GHz) (V) (mm2) (dBm) (dB)
-6dB/Psat
Cascode
CMOS
[AFS10] WiMAX 2,4 3,3 2,2 30,5/33,5 40 5/18,5/37,6 différentielle aucune
65 nm
+DAT PCT
Cascode
CMOS
[FRA11] LTE 0,930 2 2,7 -/29,4 25 6/13/25,8 différentielle aucune
90 nm
+ DAT SCT
Cascode
CMOS
[TAN11] NC 2,75 1,8 2 26,5/28 16 10/12,5/31,9 différentielle + aucune
32 nm
DAT SCT
Cascode
CMOS PCS
[CHO09] WiMax 2,4 3,3 4,32 27,7/30 28 10,4/16/33 différentielle
90 nm (2 modes)
+ DAT SCT
Cascode
CMOS PCS
[KIM11] WiMax 2,5 3,3 1,98 27,5/30,7 31,3 10,5/19,8/35,8 différentielle+
180 nm (3 modes)
DAT PCT
Cascode
CMOS PCS
[PYE11] WCDMA 1,9 1,5 4 29,5/30 27 14/23/31 différentielle+
130 nm (4 modes)
DAT SCT
BiCMOS Source
[WAN07] WLAN 2,4 [0,3-3,3] 4 27/28 11 8/15/35 ET
180 nm SiGe Commune
BiCMOS Cascode
[LI11] LTE/WiMAx 2,4 [1,4-4,2] 1,65 25/- 16 7/20/42 ET
350 nm SiGe différentielle
53
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
Les références [AFS10] et [KIM11] utilisent des DATs avec des structures PCT, alors que
les références [FRA11], [TAN11], [CHO09] et [PYE11] privilégient une structure SCT pour leur
DAT. Le choix entre une structure SCT et PCT est très dépendant de l’application et de la
technologie. Dans les références [FRA11] et [TAN11] une topologie en anneau est également
implémentée, ce qui permet de réaliser un layout plus compact. Ces techniques de conception sont
donc indispensables pour la réalisation d’un amplificateur de puissance dédié au standard LTE.
La technique d’amélioration du rendement PCS est privilégiée pour des PAs implémentés
dans des technologies moins matures, et apporte de la flexibilité par rapport à un PA non
reconfiguré. Elle permet d’envisager la réalisation un PA multistandard. Dans la référence
[CHO09], deux modes de fonctionnement sont en effet possibles :
La technique de l’envelope tracking (ET) est quant à elle implémentée actuellement avec des
technologies plus matures. Ce choix vient du fait que, pour être efficace, la dynamique appliquée à
la tension d’alimentation du PA doit être importante, ce qui est difficile à réaliser avec des
technologies mettant en jeu des transistors présentant des tensions de claquage faibles.
Dans les références [WAN07] et [LI11], des PAs utilisant la technique de l’ET ont été
implémentés en technologie SiGe, ce qui permet de disposer pour la conception de transistors
bipolaires robustes.
Une autre solution utilisée dans la référence [HAS11] est d’implémenter l’amplificateur de
mise en forme en technologie CMOS, et le PA dans une technologie telle que l’AsGa.
Actuellement, aucun PA utilisant l’ET avec la technologie CMOS n’a été réalisé.
54
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
V Conclusion
Ce chapitre a permis dans un premier temps de mettre en évidence l’évolution rapide des
systèmes de communication sans fil dictée par la demande en débits de plus en plus élevés. Pour
pouvoir transmettre des débits jusqu’à 100 Mbit/s, le standard LTE visé pour notre application
utilise des modulations d’ordre élevé (16-QAM et 64-QAM), et des techniques d’accès telles que
l’OFDMA et le SC-FDMA, qui induisent une dynamique importante sur le signal à transmettre.
Ainsi présenter ces techniques d’accès et ces modulations permettent de mieux comprendre les
contraintes imposées pour la conception du PA.
L’objectif visé étant la réalisation d’un PA pour un marché de masse (application cellulaire),
la technologie CMOS a été choisie afin de réduire de façon significative les coûts. L’objectif dans
les années à venir est de regrouper, sur une même puce, l’amplificateur de puissance avec
l’ensemble des blocs constituant la chaîne d’émission/réception. Si le choix de la technologie
CMOS est bénéfique pour les parties numériques, elle impose des contraintes technologiques
importantes aux blocs analogiques, et plus particulièrement à l’amplificateur de puissance. Par
conséquent nous avons listé les architectures permettant non seulement de répondre à ces
contraintes technologiques, mais également d’atteindre des puissances de sortie élevées. De plus,
des paramètres tels que la consommation, la taille du circuit, et les spécifications du standard
doivent être pris en compte dans la conception du circuit.
55
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
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Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
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57
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
58
Chapitre I : Radiocommunications mobiles de quatrième génération et amplificateurs de
puissance
59
60
Chapitre II
II Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la
technique du Power Cell Switching
61
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
62
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
D’après le Tableau II-1, l’amplificateur doit être capable de fournir une puissance maximale
linéaire de 26dBm [HOL09]. De plus l’amplificateur de puissance devra fonctionner en étant
connecté avec une valeur nominale typique de 3,8V pour la tension d’alimentation, comme s’il était
directement connecté à la batterie.
Un PAPR maximal de 8dB étant aussi imposé, une architecture reconfigurable avec
plusieurs modes de fonctionnement est une solution intéressante pour augmenter le rendement pour
les faibles niveaux de puissance, où un amplificateur de puissance utilisé seul se trouve
surdimensionné.
63
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
De plus avec l’alucap, le niveau de métallisation supérieur peut être déposé sur le métal 7
pour former une piste plus épaisse. Cependant, l’alucap étant en aluminium, la majorité du courant
alternatif (AC) va circuler dans le métal 7, réduisant ainsi le bénéfice de cet assemblage.
64
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
cellules amplificatrices connectées aux primaires sont réfléchis au secondaire, et y sont sommés. La
recombinaison en puissance se fait en sommant les courants. On peut qualifier cette dernière
structure de combineur de courants.
(II-1)
gm.Vin_i
Vin_i PAi Vp_i RPi Vin_i ZIN Vp_i RPi
gmi
65
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
N1 : N2
Transformateur
Unitaire N1 : N2 DAT
M*RL
M M RL
VL
N1 : N2
M*RL RL VL
PCT1 PCT2
Figure II-3 : Topologies possibles pour une structure PCT
Sachant que l’impédance de charge vue par une cellule amplificatrice correspond à
l’impédance vue dans le primaire où elle est connectée, c'est-à-dire au rapport entre la tension aux
bornes du primaire sur le courant le traversant, dans le cas des structures PCT 1 et PCT2,
l’impédance vue par chaque cellule amplificatrice est donnée par (II-2):
( ) (II-2)
Le gain en tension de chacune des cellules amplificatrices est déduit de (II-2), et s’exprime
de la manière suivante :
( ) (II-3)
66
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Avec cette implémentation, on constate donc que plus le nombre d’étages M du DAT est
élevé, plus l’impédance ramenée sera importante, et, par conséquent, plus le gain en tension de
chaque cellule amplificatrice sera important.
( ) (II-4)
Dans le choix de la structure DAT, les performances du DAT lorsque l’architecture globale
est reconfigurée avec la technique du PCS (lorsque des cellules sont désactivées) doivent être
également prises en compte. Sur la Figure II-4, deux possibilités d’implémentation de la topologie
PCT2 sont présentées (ces deux possibilités peuvent également être envisagées avec la topologie
PCT1). Dans la configuration 1, une seule cellule amplificatrice est connectée aux bornes de chaque
primaire, alors que dans la configuration 2 plusieurs cellules amplificatrices sont connectées en
parallèle aux bornes de chaque primaire.
N1 : N2 N1 : N2
PAK
M RL M RL
PAK
Configuration 1 Configuration 2
Figure II-4 : Topologies de connexion des cellules amplificatrices avec une architecture PCT
( ) (II-5)
De l’équation (II-5), les expressions du gain en tension des branches actives (II-6) et du gain
en tension global (II-7) peuvent être déduites :
67
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
( ) (II-6)
(II-7)
( ) (II-8)
Cependant dans cette configuration, si I cellules sont éteintes dans chacune des M branches,
la transconductance équivalente de chacune des branches est réduite, et est égale à (K-I).gmj, et par
conséquent le gain équivalent de chaque branche active s’exprime de la manière suivante :
( ) (II-9)
(II-10)
Pour une structure SCT, les deux configurations analogues à celles étudiées précédemment pour la
structure PCT sont illustrées en Figure II-5.
68
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
N1 : N2 N1 : N2
PAK
M RL M RL
PAK
PAM RPM
PA1
Configuration_ 1 Configuration_ 2
Figure II-5 : Topologies de connexion des cellules amplificatrices avec une architecture SCT
( ) (II-11)
( ) (II-12)
Par conséquent, pour une SCT avec les cellules amplificatrices connectées dans la
configuration 1, l’impédance présentée aux cellules amplificatrices augmente lorsque des cellules
sont désactivées dans d’autres branches. Dans une telle configuration, la modulation de la charge
s’opère, et le gain peut théoriquement être maintenu constant.
Le gain global en tension peut être déduit des équations (II-11) et (II-12) et s’exprime de la
manière suivante :
(II-13)
Dans la configuration 2, l’impédance Rp_j présentée aux bornes des cellules amplificatrices
actives en fonction du nombre de cellules amplificatrices s’exprime de la manière suivante :
69
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
( ) (II-14)
Dans cette configuration, l’impédance Rp_j reste constante lorsque le nombre de cellules
éteintes I dans chaque branche augmente, par contre la transconductance équivalente dans chaque
branche va être réduite et vaudra (K-I).gmj, ce qui va induire une diminution du gain des cellules
encore actives (II-15) pour les faibles niveaux de puissance lorsque des cellules amplificatrices
seront désactivées.
( ) (II-15)
(II-16)
Nous avons présenté quatre topologies de combineur de puissance qui peuvent être
implémentées non seulement pour recombiner la puissance, mais également pour moduler la charge
présentée aux cellules amplificatrices actives de l’étage de puissance, afin de conserver un gain
relativement constant lorsque des cellules sont désactivées. Le Tableau II-2 regroupe l’ensemble
des expressions des impédances présentées aux cellules amplificatrices actives pour les quatre
configurations. Avec N le nombre de branches désactivées, K le nombre de cellules amplificatrices
connectées en parallèle sur chacun des M primaires, I le nombre de cellules éteintes dans chaque
branche, N1 le nombre de tours de chaque primaire, N2 le nombre de tours au secondaire et RL
l’impédance de charge.
Tableau II-2 : Impédances ramenées aux cellules amplificatrices actives en fonction de la configuration
PCT configuration 1 PCT configuration 2 SCT configuration 1 SCT configuration 2
( ) ( ) ( ) ( )
( )
70
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
(II-17)
Afin d’étudier les différentes possibilités pour implémenter des structures DATs, chacune
des cellules amplificatrices peut être modélisée par une source de courant commandée par la tension
d’entrée en parallèle avec une résistance de sortie Rs et une capacité parasite Cs, comme représenté
en Figure II-6(a). De même pour comprendre les difficultés dans la réalisation des combineurs de
puissance à base de transformateurs, il est utile de se référer au modèle illustré en Figure II-6(b), qui
prend en compte les capacités parasites entre les enroulements primaires et secondaires pour les
transformateurs élémentaires qui constituent la structure.
gm.Vin_i Cw11
Vin_i PAi Vp_i Vin_i ZIN Rs Cs Vp_i Vp(t) Lp Cw13 Cw14 Ls Vs(t)
gmi
Cw12
(a) Modèle équivalent des cellules amplificatrices (b) Modèle équivalent des
transformateurs élémentaire
Figure II-6 : Modèles équivalents
71
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
moduler la charge présentée aux cellules amplificatrices. C’est cette structure que nous allons
maintenant concevoir en nous appuyant sur le simulateur électromagnétique Agilent Momentum.
Nous prenons, comme point de départ, un transformateur élémentaire illustré en Figure II-7
avec un enroulement au primaire et un enroulement au secondaire (1 :1).
+ =
Transformateur
Primaire Secondaire élémentaire
Figure II-7 : Transformateur élémentaire
La première idée simple pour implémenter une telle structure est de venir connecter en série
les secondaires de transformateurs élémentaires, comme représenté en Figure II-8.
Transformateur
élémentaire
vrfout+
+ I1(t) N1 : N2
V1(t) Vs_1(t)
Vin_1
PA1 RP1 V1(t) Vs_1
gm1
-
IL(t) vo1_2
I2(t) N1 : N2
+
V2(t) Vs_2(t) VL(t)
Vin_2
PA2 RP2 V2(t) Vs_2
gm2
-
vo2_3
Rload
VL(t)
I3(t) N1 : N2
+
V3(t) Vs_3(t)
Vin_3
PA3 RP3 V3(t) Vs_3
gm3
-
vo3_4
I4(t) N1 : N2
+
V4(t)
72
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Si les transformateurs élémentaires sont idéaux, les impédances présentées aux cellules
amplificatrices sont les mêmes. Cependant, en utilisant un modèle plus réaliste de transformateur
prenant en compte les capacités parasites entre les enroulements (Figure II-9), les simulations dans
le domaine temporel des tensions et des courants (Figure II-10) obtenus avec le fichier de
paramètres S (résultat de la simulation électromagnétique) montrent un déséquilibre de phase et
d’amplitude entre les signaux présents, traduisant des différences entre les différentes impédances
de charge.
Nous avons considéré une structure avec quatre cellules amplificatrices, chacune de ces
cellules étant connectée sur un primaire. Comme représenté en Figure II-10, les formes d’ondes des
courants et des tensions vus par PA1 et PA4 sont différentes de celles vues par PA2 et PA3.
Sur la Figure II-9, le potentiel vo2_3 se comporte comme une masse virtuelle ; si les tensions
de sortie sont respectivement égales à vrfout+=vL/2 et vrfout-=-vL/2, et si les quatre transformateurs
sont identiques, nous avons dans la structure vo1_2= vrfout+/2= vL/4 et vo3_4= vrfout-/2=-vL/4. Ainsi
différentes tensions sont vues au secondaire de chaque transformateur, et les capacités ramenées aux
primaires, en appliquant le théorème de Miller, changent les impédances vues par les cellules
amplificatrices, puisque les capacités parasites des différents transformateurs élémentaires ne sont
pas reliées aux même potentiels.
Transformateur DAT
élémentaire
vrfout+
I1(t) Cw11
Cw12
IL(t)
vo1_2
I2(t) Cw21
Cw32 vo3_4
I4(t) Cw41
Cw42
vrfout-
Figure II-9 : Circuit équivalent prenant en compte les capacités parasites entre les enroulements
73
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Figure II-10 : Formes d’onde associées d’une structure SCT avec des transformateurs classiques
La structure du circuit étant symétrique, en considérant une masse virtuelle au nœud vo2_3, il
est possible d’étudier la moitié du circuit pour comprendre les dissymétries dans les impédances
ramenées aux primaires, comme représenté en Figure II-11. A partir de la Figure II-11(a), les
capacités parasites peuvent être ramenées aux primaires et au secondaire, en utilisant le théorème de
Miller, comme illustré en Figure II-11(b).
Zp12 Zs12
vp1_2
vp1_2
Cw12
vo1_2=
vo1_2= RL/2 vrfout+/2
RL/2
vrfout+/2
Cw21 I2(t) vp2_1
I2(t) vp2_1
Zp21 Zs21
(a) Schéma simplifié en considérant une masse (b) Transfert des capacités parasites aux primaires et
virtuelle AC au nœud vo2_3 aux secondaires avec le théorème de Miller
Figure II-11 : Circuit équivalent de la moitié d’une structure DAT SCT avec 4 cellules amplificatrices
( ) ( ) (II-18)
( ) ( ) (II-19)
74
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
( ) ( ) (II-20)
( ) ( ) (II-21)
( ) ( ) (II-22)
( ) ( ) (II-23)
( ) ( ) (II-24)
( ) ( ) (II-25)
Lorsque nous utilisons 4 transformateurs connectés en série, les cellules amplificatrices PA1
et PA4 ne partagent pas la masse virtuelle située au nœud vo2_3 avec les cellules amplificatrices
PA2 et PA3. A cause de cette masse virtuelle non partagée, les impédances différentielles ramenées
en sortie de PA1 et PA4 sont différentes de celles ramenées en sortie de PA2 et PA3.
En connectant en série seulement deux transformateurs identiques (avec les mêmes capacités
parasites), comme représenté en Figure II-12, pour élaborer un étage de puissance constitué de deux
cellules amplificatrices (PA1 et PA2), celles-ci partageant dans cette configuration la même masse
virtuelle au nœud vo1_2, les impédances différentielles RP1 et RP2 vues aux primaires sont ainsi
identiques. Cependant les impédances de mode commun ZPA11 et ZPA22 sont différentes des
impédances ZPA12 et ZPA21, ce qui peut créer également des déséquilibres entre les voies
différentielles de chaque cellule amplificatrice. Avec seulement deux cellules amplificatrices,
75
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
l’influence des capacités parasites entre les enroulements doit donc également être minimisée pour
réduire les déséquilibres.
Cw11
ZPA11
I1(t) vp1_1 vo1=vrfout
vp1_2
ZPA12
Cw12
vo1_2=0 RL
Masse
Cw21
virtuelle AC
ZPA21
I2(t) vp2_1
Cw23 Cw24
PA2 RP2 V2(t) Lp Ls
vp2_2 vo2_3=-vrfout
ZPA22
Cw22
Figure II-12 : Circuit équivalent d’une structure DAT SCT avec 2 cellules amplificatrices dans l’étage
de puissance
Avec une structure SCT, il est cependant possible de minimiser l’effet des capacités
parasites ramenées aux primaires et au secondaire en utilisant une topologie appropriée pour les
transformateurs élémentaires composant la structure; une telle topologie est présentée en
Figure II-13. Dans cette configuration, les ports du secondaire ont été tournés de 90° par rapport à la
configuration classique représentée en Figure II-7.
+ =
76
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
montre la Figure II-14, la structure est symétrique suivant un axe vertical permettant de présenter
des valeurs d’impédances différentielles beaucoup plus proches qu’avec la structure classique.
vrfout+
vo1_2
vrfout+
vo2_3 VL(t)
VL(t)
vrfout-
vo3_4
vrfout-
Les formes d’ondes des tensions et des courants sont présentées en Figure II-15 avec la
nouvelle topologie, les tensions et les courants des primaires sont en phase permettant de
recombiner efficacement la puissance au secondaire. Grâce à la structure modifiée de DAT SCT
représentée en Figure II-14, les pertes du transformateur sont réduites, et l’implémentation d’une
telle topologie est envisageable pour recombiner la puissance générée par 4 cellules amplificatrices.
77
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Pour réduire les déséquilibres et les déphasages, une autre solution proposée dans les
références [LAI10] et [ALO12] est de combiner deux structures SCTs (N=2) avec une structure
PCT. Une structure ainsi composée peut être nommée SPCT (Series Parallel power-Combining
Transformer). La recombinaison de puissance se fait dans un premier temps en sommant les
tensions (Vs_1(t) et Vs_2(t) d’une part, et Vs_3(t) et Vs_4(t) d’autre part, puis en sommant dans un
deuxième temps les courants (Is1(t) et Is2(t)) des deux branches parallèles, comme représenté en
Figure II-16(a).
Dans cette configuration, comme le montre la Figure II-16(b), les 4 cellules amplificatrices
voient une masse virtuelle : PA1 et PA2 partagent la masse virtuelle au nœud vo1_2, et PA3 et PA4
partagent la masse virtuelle au nœud vo3_4 ; les impédances différentielles Rpj ramenées aux
primaires sont égales, cependant, comme pour la structure SCT avec N=2 cellules amplificatrices,
les impédances de mode commun ZPA11, ZPA22, ZPA31 et ZPA42 sont différentes de ZPA12, ZPA21, ZPA32 et
ZPA41, à cause des capacités parasites entre les enroulements, et des déséquilibres peuvent apparaitre
entre les voies différentielles de chaque cellule amplificatrice.
Cw11
Transformateur
ZPA11
de base I1(t) vp1_1 vo1=vrfout
Cw13
+ I1(t) N1 : N2 PA1 RP1 V1(t) Lp Cw14 Ls
Vin_1
PA1 RP1 V1(t) ZPA12
vp1_2
Vs_1 Is1(t)
gm1 Cw12
-
vo1_2=0
Masse
Cw21 virtuelle AC
vrfout ZPA21
I2(t) vp2_1
I2(t) N1 : N2 Is2(t) Cw24
+ PA2 RP2 V2(t) Lp Cw23
Ls IL(t)
PA2 IL(t)
Vin_2 RP2 V2(t) Vs_2 ZPA22
vp2_2 vo2=-vrfout
gm2 Cw22
-
VL(t) RL
RL VL(t)
Cw31
ZPA31
I3(t) N1 : N2 I3(t) vp3_1
+
PA3 RP3 V3(t) Lp Cw33 Cw34
Ls vo3=vrfout
Vin_3
PA3 RP3 V3(t) Vs_3
gm3 vp3_2
- ZPA32
Cw32
vo3_4=0
Masse
-vrfout Cw41 virtuelle AC
I4(t) N1 : N2
ZPA41
+ I4(t) vp4_1
Cw43 Cw4
Vin_4 PA4 RP4 V4(t)
PA4 RP4 V4(t) Lp
4 Ls
Vs_4
gm4
- ZPA42
vp4_2 vo4=-vrfout
Cw42
(a) Structure SPCT avec 4 cellules amplificatrices (b) Prise en compte des capacités parasites
Figure II-16 : Structure SPCT
78
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
différence de potentiel aux bornes de la charge VL(t) est nulle, et aucune puissance n’est délivrée à
la charge. L’architecture globale devient ainsi inopérante. De même si uniquement PA1 est éteinte,
Vs_2(t) va se retrouver aux bornes de la charge, et la structure SPCT sera déséquilibrée, provoquant
des pertes importantes dans l’architecture globale. Ainsi la solution est de désactiver PA1 ou PA2
dans la première branche et dans un même temps de désactiver PA3 ou PA4. Dans ce cas on passe
d’une structure SPCT à une structure PCT.
Plus récemment, dans la référence [KIM12] une architecture non reconfigurable est
proposée, la solution avancée est de combiner deux structures PCTs (N=2) avec une structure SCT.
Une telle structure peut être nommée PSCT (Parallel Series power-Combining Transformer). Avec
elle, la recombinaison se fait dans un premier temps en courant, puis en tension, comme le montre
la Figure II-17. Comme la structure SPCT, implémentée dans une architecture reconfigurable, la
structure devient dissymétrique lorsque des cellules sont désactivées, et elle perd de son intérêt.
Structure PCT
+ I1(t) N1 : N2 vrfout
Vin_1
PA1 RP1 V1(t)
gm1
-
Vs1(t)
I2(t)
+
IL(t)
Vin_2
PA2 RP2 V2(t)
gm2
-
Masse
vo=0
virtuelle AC RL VL(t)
I3(t) N1 : N2
+
Vin_3
PA3 RP3 V3(t)
gm3
-
Vs2(t)
I4(t)
+
Après avoir étudié toutes les topologies possibles de DATs permettant de recombiner la
puissance, de moduler la charge présentée aux cellules amplificatrices et également d’implémenter
une architecture reconfigurable avec 4 modes de fonctionnement, nous avons choisi comme
implémentation pour le combineur de puissance une structure SCT avec des transformateurs
élémentaires, dont l’orientation des ports de sortie est à 90°. Dans cette configuration, les
déphasages et les déséquilibres d’amplitude entre les tensions et les courants générés par les cellules
amplificatrices sont réduits, ce qui permet de recombiner efficacement la puissance.
79
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Cette architecture, entièrement différentielle, est présentée en Figure II-18. Elle est
composée d’un étage pilote et d’un étage de puissance avec 4 cellules amplificatrices (PA1, PA2,
PA3, PA4).
80
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
milieux de ses quatre enroulements secondaires. Le DAT1 permet quant à lui de recombiner la
puissance en sortie, d’alimenter les 4 cellules amplificatrices de l’étage de puissance et de moduler
la charge présentée à chacune des quatre cellules amplificatrices. Il est à noter que l’utilisation de
transformateurs pour partitionner et recombiner la puissance élimine le besoin de capacités de
liaison entre les étages et le besoin en inductances de Choke.
Image
numérique de Cellule
l’enveloppe Amplificatrice
+ Rfout+
+ +
PA1
- -
+ +
PA2
Rfin+ + - -
PA3
- -
+ +
PA4
Rfout-
- -
-
DAT2 DAT1
Comme illustré en Figure II-18, le système opère de la manière suivante : les cellules
amplificatrices de l’étage de puissance sont allumées et éteintes grâce à un code binaire (fourni par
le DSP), image de l’enveloppe du signal à transmettre. Ainsi, pour les puissances de sortie
importantes, les quatre cellules amplificatrices de l’étage de puissance sont allumées alors que
lorsqu’une puissance de sortie plus faible est désirée, sont activées seulement un certain nombre de
cellules. Nous avons retenu le choix d’une topologie avec quatre cellules amplificatrices pour une
adaptation aux différentes valeurs du PAPR qui évoluent en fonction de la largeur de bande
passante du signal à émettre dans le cas du standard LTE.
81
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
+ N1 : N2
+ N1 : N2
RL VL
+ N1 : N2
+ N1 : N2
( ) (II-26)
Le gain en tension de chaque cellule amplificatrice Av_j peut ainsi s’exprimer de la manière
suivante en fonction de gmj, transconductance de la cellule amplificatrice PAj :
82
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
( ) (II-27)
( ) (II-28)
(II-29)
( ) (II-30)
( ) ( ) (II-31)
(II-32)
83
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Ainsi, lorsque la tension à l’entrée des cellules amplificatrices est réduite de Vin à Vin/2 et
quand la moitié des cellules sont désactivées, grâce à la modulation dynamique de la charge,
l’excursion de tension de sortie Vp_ON_j des cellules amplificatrices encore actives reste identique
au cas étudié précédemment. Les cellules actives peuvent donc continuer à fonctionner proches de
leur rendement maximum, même lorsqu’une puissance de sortie de 6dB de moins est exigée. De
même lorsqu’une puissance de sortie de 2,5dB de moins est exigée, une cellule amplificatrice peut
ainsi être éteinte, et quand une puissance de sortie de 12dB de moins est exigée, trois cellules
peuvent être éteintes.
(II-33)
Figure II-20 : Courbes de rendement théoriques en fonction du nombre de cellules actives pour un
étage de puissance opérant en classe B
84
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Pour les cellules amplificatrices opérant en classe A, le rendement théorique est le suivant :
(II-34)
Cependant, nous avons négligé l’effet des cellules amplificatrices désactivées. En réalité un
DAT n’est jamais idéal, et la modulation dynamique de la charge présentée aux cellules
amplificatrices n’est pas parfaite, à cause des inductances mutuelles entre les primaires des
transformateurs élémentaires, ce qui engendre des pertes et une diminution de la puissance de
sortie espérée lorsque des cellules amplificatrices sont désactivées. Ces effets seront donc pris en
considération dans la méthodologie de conception des DATs.
Nous allons présenter tout d’abord une étude théorique aux petits signaux, en négligeant
l’effet Miller (Figure II-21), d’une structure cascode à 2 transistors. Nous pourrons ainsi déterminer
l’expression de la transconductance en court-circuit (Gcc) et de l’impédance de sortie en court-
circuit (Rscc).
85
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Valim
is
L D2
gm2.vgs2
Vpola2
vs
rds2
vds2
M2
G1 vgs2
D1 S2
Vpola1 gm1.vgs1
C
rds1
vds1=-vgs2
vin M1 vin=vgs1
S1 G2
Figure II-21 : Montage cascode à deux transistors avec son schéma équivalent aux petits signaux
La Figure II-22 présente les circuits aux petits signaux permettant de déterminer Gcc et Rscc
gm2.vgs2 gm2.vgs2
is
rds2 rds2
gm1.vgs1
vgs2
is vs
rds1
vgs2
rds1
(a) Circuit petits signaux pour le calcul de Gcc (b) Circuit petits signaux pour le calcul de Rcc
Figure II-22 : Circuits équivalents petits signaux permettant de déterminer Gcc et Rcc
[ ] (II-35)
(II-36)
86
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
A partir de l’équation (II-36), le gain en court-circuit peut être déduit, et est donné en
équation (II-37) :
[ ] ( ) (II-37)
( )
( )
[ ] (II-38)
(II-39)
(II-40)
Dans cette configuration, nous pouvons non seulement tirer l’avantage du gain important
d’un transistor avec une épaisseur d’oxyde fine pour M1, mais également conserver de la robustesse
en tension pour un transistor avec une épaisseur d’oxyde plus importante pour M2. De plus, si une
tension d’alimentation suffisamment importante est choisie, l’effet de la tension de coude plus
élevée causée par M2 avec la structure cascode sur l’excursion en tension de sortie peut être
compensé. De même, par rapport à une structure amplificatrice avec seulement un transistor monté
87
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
en source commune où l’impédance de sortie Rscc est égale à rds, l’équation (II-39) montre que
l’impédance de sortie obtenue avec une structure cascode est plus importante.
Ainsi en comparaison d’une structure source commune, le choix d’une structure cascode à
deux transistors va nous permettre de fonctionner avec une tension d’alimentation et avec une
impédance de sortie Rscc plus élevées, tout en ayant la même transconductance Gcc.
Dans le design kit CMOS 65 nm bulk de STMicroelectronics, nous avons choisi le transistor
nhpalp_rf qui a une transconductance gm élevée et des tensions de claquage de 1,2V pour le
transistor M1, et le transistor next25_hv avec une épaisseur d’oxyde plus importante pour le
transistor M2.
Le transistor next25_hv est dérivé des transistors classiques du Design Kit (nsvt25), mais il
utilise en plus une structure avec accès au drain étendu. Ainsi, la zone du contact du drain se trouve
éloignée de la grille créant une résistance parasite d’accès Rdsx, comme représenté sur la
Figure II-23. Avec cette structure, une tension drain source de 5V peut être appliquée avec le
transistor next25_hv, contre 2,5V pour le transistor classique nsvt25. Cependant, un inconvénient
avec ce choix de transistor est que l’épaisseur d’oxyde plus importante induit une fréquence de
transition ft de 20GHz, beaucoup plus faible celle du transistor nhpalp_rf, ce qui limite l’effet
bénéfique de cette topologie.
88
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
( ) (II-41)
Le gain en tension peut être également approximé aux basses fréquences par l’équation
(II-42) :
(II-42)
L’équation (II-41) montre que l’ajout d’une inductance dans la source du transistor monté en
source commune permet d’élever la valeur de l’impédance d’entrée et d’améliorer la stabilité. Cet
ajout a néanmoins un effet néfaste sur le gain en tension, comme le montre l’équation (II-42), si une
valeur trop importante est choisie pour l’inductance de dégénérescence inductive Ls. Il est donc
nécessaire de faire un compromis entre l’impédance d’entrée et la chute du gain.
id
vin
M1 G1 Rg in
in id
D1
gm1.vgs1
Cgs vgs
Cgs S1
Ls Vin
Ls
Pour l’architecture des cellules amplificatrices, nous avons par conséquent retenu
l’architecture différentielle représentée en Figure II-25.
89
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Cellule single-ended
Vpola2 Vs Vpola2
Id Id R1
R1
M2 D2 Vsupply M2
G2
C1 D =S C1
1 2
M1 M1
G1
S1
L1 Vpola L1
Vin_p Vin_n
| | (II-43)
(II-44)
où Cov est la capacité de chevauchement (‘overlap’) qui doit être ajoutée aux valeurs de C gs
et de Cgd dues aux diffusions source et drain qui s’étendent légèrement sous la grille, Cox la capacité
la capacité de couche d’oxyde, W1 la largeur choisie pour M1, et Av_sc le gain en tension du transistor
monté en source commune.
90
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Le LTE requiert une puissance maximale linéaire de 26dBm. Par conséquent, nous nous
sommes fixé une puissance maximale de sortie de 30dBm à délivrer pour l’amplificateur de
puissance, afin de garantir les exigences de linéarité du standard LTE. Avec l’architecture retenue,
constituée de 4 cellules amplificatrices pour l’étage de puissance, et en considérant le combineur de
puissance idéal, les cellules amplificatrices doivent être chacune capable de délivrer 30dBm-
6dB=24dBm.
Cependant le combineur de puissance n’est pas idéal, et une marge minimale de 2dB doit
être prise pour tenir compte les pertes d’insertion. Par conséquent, nous nous donnons comme
exigence une puissance maximale de 26dBm pour chacune des cellules amplificatrices.
Sachant que pour les cellules amplificatrices nous avons retenu une architecture
différentielle, chacune des cellules single-ended représentées en Figure II-25 composant la structure
différentielle doit être capable de délivrer une puissance maximale Pmax_PA_single de 26dBm-
3dB=23dBm (200mW). La puissance Pmax_PA_single est définie par l’équation (II-45), où Vk
correspond à la tension de coude de la cellule single-ended
(II-45)
(II-46)
Dans le montage cascode, c’est le transistor source commune M1 qui va fixer le courant dans
la structure, et l’expression du courant de drain de M1 est donnée en équation (II-47):
(II-47)
Avec ID=Imax=2. IDC_PA_single, et en fixant la longueur de grille L1, la largeur de grille W1 peut
être déterminée.
91
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
De même pour le transistor grille commune M2, l’expression du courant du courant ID est
donnée en équation (II-48).
(II-48)
Sachant que VS2=VD1, ID=Imax=2. IDC_PA_single, et en fixant la longueur de grille L2, la largeur
de grille W2 peut être déduite de (II-48).
Il est à noter que la tension de coude Vk ne varie pas uniquement avec la valeur Imax, mais
également avec la largeur de grille des transistors M1 et M2, et il faut en tenir compte lors du
dimensionnement.
Avec la structure cascode proposée, et compte-tenu des tensions de claquage des transistors
employés, la tension d’alimentation Valim a été choisie à 3.8V. A partir de l’équation (II-45), pour
fournir une Pmax_PA_single de 23dBm, nous pouvons déduire le courant maximal DC IDC_PA_single égal à
110mA et ZPAout_single=32Ω. Afin d’équilibrer les excursions en tension des transistors M1 et M2, une
capacité C1 est placée dans la grille du transistor M2. L’ensemble des dimensions des différents
composants choisis pour les cellules amplificatrices sont regroupées dans le Tableau II-3.
92
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Tableau II-3 : Valeurs des différents composants
Dimensions des composants
M1 W1=750µm L1=0,310µm ND1=100
M2 W2=1000µm L2=0,25µm ND2=100
C1 3,5pF
L1 40pH
R1 10kΩ
(a) Transistor avec un nombre de doigts important et une largeur de doigt petite
(b) Transistor avec un nombre de doigts réduit avec une largeur de doigt importante
Figure II-26 : Différentes configurations pour la même largeur de grille
Cependant, le choix de la largeur des doigts (WD) et du nombre de doigts (ND) impose un
compromis entre le gain et la puissance de sortie. D’une large dimension de doigt résulte une
grande résistance de doigt (Rg). La grille de chaque doigt pris individuellement se comporte comme
un réseau RC distribué dans lequel la résistance totale peut être approximée par:
(II-49)
où Rpoly est la résistance par carré du polysilicium de grille, WD est la largeur des doigts, L la
longueur de grille canal et n nombre de contacts de grille. Ainsi avec WD importante, une grande
résistance grille est obtenue, induisant une augmentation des pertes dans le transistor, et réduisant le
93
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
gain disponible. La fréquence de gain unitaire (fmax) peut être approximée à partir de l’équation
(II-50) :
(II-50)
√ ( ) ( )
où la fréquence de transition (lorsque le gain en courant est égal à 1) peut être approximée
par fT≈gm/Cgg, avec gm la transconductance du transistor, Cgg=Cgs+Cgd la capacité totale de grille,
gds=1/rds la conductance de sortie du transistor, et Rg, rch et Rs les résistances de grille, du canal et de
source.
Aussi afin de ne pas dégrader fmax, la largeur de doigt choisie doit être limitée.
Le nombre de doigts pour les transistors M1 et M2 est choisi égal à 100, afin d’obtenir pour
le transistor M1 une largeur de grille W1 égale à 7,5×100=750µm et pour le transistor M2 une
largeur de grille W2 égale à 10µm×100=1000µm.
Après avoir dimensionné les cellules amplificatrices avec la méthode décrite précédemment
pour répondre aux spécifications du cahier des charges, il est nécessaire de trouver les impédances
optimales à présenter en entrée et en sortie des cellules amplificatrices. L’impédance de charge
optimale ZPAout_single a pu être approximée à partir de l’équation (II-46), mais en pratique ZPAout_single
et ZPAin_single sont déterminées à partir d’analyses load-pull et source-pull.
A notre fréquence de travail (2,5GHz), les impédances optimales de charge et d’entrée sont
choisies pour optimiser essentiellement la puissance de sortie, puisque les transistors ont
suffisamment de gain à cette fréquence.
94
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Vpola2
ZPAout_single
Structure Id
R1
single-ended M2 Cd=1µF
D2
G2
Charge
Γ
Ld=1µH
C1 D1=S2
M1 Valim
ZPAin_single
G1
Cd=1µF
L1
ZG
Eg
Ld=1µH
Vpola1
(a) Schéma du circuit de la méthode load-pull (b) Réseau de cercles dans l’abaque de Smith
Figure II-27 : Méthode load-pull
| | (II-51)
De façon analogue, l’analyse source pull permet de faire varier l’impédance de source pour
une fréquence donnée avec une impédance de charge et une puissance d’entrée fixée.
Une méthode itérative est utilisée afin de trouver les impédances optimales de charge et de
source. Dans un premier temps, une analyse load-pull est menée afin de trouver une première
impédance de charge ‘optimale’. On effectue ensuite une analyse source-pull puis à nouveau une
analyse load-pull. On réitère ce processus jusqu’à ce que les impédances optimales de source et de
95
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
charge ne changent plus. Le choix du niveau de puissance d’entrée est déterminant ; avec un niveau
trop faible, nous retrouverons les résultats obtenus avec les paramètres S, alors qu’avec un niveau
trop important, la cellule de puissance opérera en saturation et l’optimisation sera faussée.
III.3.f Fiabilité
96
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
la P-1dB est obtenue à 19,6dBm. Le courant DC au repos Idco_single est de 60mA, et le courant DC à
Psat (Idc_Psat) atteint 110mA.
A partir de ces simulations, les caractéristiques des cellules amplificatrices single-ended ont
pu être déterminées, et sont regroupées dans le Tableau II-4(a). Les caractéristiques des cellules
amplificatrices différentielles (PA1, PA2, PA3 et PA4) peuvent en être déduites, et sont regroupées
dans le Tableau II-4(b). Notons, puisque l’architecture des cellules amplificatrices est différentielle,
que les impédances optimales à présenter à l’entrée et à la sortie sont le double de celles des cellules
single-ended.
97
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Les puissances d’entrée et de sortie à -1dB de l’étage pilote et des cellules amplificatrices de
l’étage de puissance (Pin_-1dB_Pilote, Pout_-1dB_Pilote, Pin_-1dB_PAi, Pout_-1dB_PAi) sont définies en équation
(II-52) avec leurs gains de compression respectifs (Gc_Pilote, Gc_PAi).
(II-52)
(II-53)
Pour les cellules amplificatrices de l’étage, Pin_-1dB_PAi peut être calculée de la façon suivante
en utilisant l’équation(II-52) :
(II-54)
Le DAT1 n’étant pas idéal, il est nécessaire de prendre une marge de 4dB prenant en compte
ses pertes d’insertion pour trouver la Pout_-1dB_Pilote minimale : Pout_-1dB_Pilote=17,7dBm.
Pour l’implémentation de l’étage pilote, la même topologie que pour les cellules
amplificatrices de l’étage de puissance a été reprise mais en choisissant une valeur de 2,7V pour la
tension d’alimentation. Afin de trouver les impédances optimales d’entrée et de sortie de l’étage
pilote, la même procédure itérative basée sur des analyses load-pull que pour les cellules
amplificatrices de l’étage de puissance a été menée, et les impédances optimales ZPAout_opt_Pilote et
ZPAin_opt_PAi de sortie et d’entrée sont respectivement de (20+j*14)Ω et de (52+j*50)Ω.
98
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Cette étude doit être menée à la fois pour des analyses linéaires (paramètres S) mais aussi en
effectuant une analyse dans le domaine temporel de l’amplificateur de puissance.
En analyse petits-signaux, le facteur de Rollet (facteur K) peut être utilisé pour vérifier si
l’amplificateur est stable, et pour mettre en évidence les instabilités potentielles. Le PA est connecté
à deux ports (à l’entrée et à la sortie). Les conditions de stabilité inconditionnelle sont données par
les équations (II-55) et (II-56).
| | | | | |
| | (II-55)
Avec
| | | | | | (II-56)
Avec le logiciel ADS, les conditions (II-55) et (II-56) peuvent être vérifiées avec les
fonctions appelées respectivement stab_fact() et stab_meas(). Pour avoir une stabilité
inconditionnelle, les parties réelles vues dans les ports 1 et 2 doivent être positives pour n’importent
quelles valeurs d’impédance de charge et de source. Mathématiquement, cela revient à avoir |ΓIN|<1
et |ΓOUT|<1 (avec ΓIN et ΓOUT les coefficients de réflexion à l’entrée et à la sortie) pour tout |ΓL|<1 et
tout |ΓS|<1 dans l’intervalle de fréquence d’étude. Si |ΓIN|>1, la puissance réfléchie dans le port 1 est
plus grande que la puissance incidente, conduisant à ce que la partie réelle de l’impédance au port 1
soit négative. Le même principe est vrai au port 2.
Ainsi un calcul des facteurs K et B a été réalisé pour l’étage de puissance et pour l’étage
pilote. Ce calcul est également effectué avec l’architecture globale à la fin de la conception. Sur la
Figure II-30, sont représentés les facteurs K et B obtenus avec les cellules amplificatrices, nous
avons bien K>1 et B>0 pour toutes les fréquences.
99
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Vpola2
R1
Id
M2 Cd
D2
G2
Charge
Ld
C1 D1=S2
M1 Valim
G1
Cd
L1
ZG
Eg
Ld
Vpola1
100
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Après avoir déterminé les impédances optimales ZPAout_opt à présenter en sortie des cellules
amplificatrices, la conception du combineur de puissance peut être réalisée. Le combineur de
puissance va permettre de transformer l’impédance de charge différentielle de 100Ω en impédances
optimales ZPAout_opt à présenter aux cellules amplificatrices, de moduler l’impédance présentée aux
cellules amplificatrices en fonction du nombre de cellules amplificatrices actives, et également de
recombiner la puissance en sortie. Nous avons fait le choix d’une structure avec N=4 cellules
amplificatrices pour l’étage de puissance, et d’optimiser les performances dans la configuration où
toutes les cellules sont actives.
Valim DAT1
N1 : N2
ZPAout_opt 25Ω
N1 : N2
ZPAout_opt 25Ω N1 : N2
ZPAout_opt 25Ω
100Ω
N1 : N2
N1 : N2
ZPAout_opt 25Ω
Valim
101
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Dans notre implémentation N=4, par conséquent nous pouvons dans un premier temps
concevoir un transformateur élémentaire qui convertit une impédance différentielle de 100/4=25Ω
vers l’impédance optimale de sortie de chaque cellule amplificatrice.
Pour les cellules amplificatrices, nous avons choisi une structure différentielle. A partir des
analyses load-pull, nous avons pu déterminer l’impédance de sortie optimale à présenter à chaque
cellule single-ended ZPAout_single composant la structure différentielle. De ce fait, l’impédance
optimale ZPAout_opt est égale à 2* ZPAout_single.
Ainsi chaque transformateur élémentaire doit nous permettre de transformer 25Ω vers
(44+j*30)Ω.
P k P P
Iin Ip Is Rs
Iin
Zp_opt Vin Lp Ls Vs RL
Zp_opt Vin Xs Zp_opt
Rp Xp=Leq.ω
102
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Le couplage magnétique est défini par la mutuelle inductance (M), et s’exprime en fonction
des valeurs des inductances LP et LS et du coefficient de couplage par :
√ (II-57)
Le coefficient de couplage k prend des valeurs comprises entre 0 et 1, k=0 correspond à une
absence de couplage magnétique et k=1 correspond à un couplage total (c'est-à-dire que toute
l’énergie est transmise au secondaire). Le dimensionnement du transformateur consiste alors à
déterminer les inductances LP et LS et le coefficient de couplage k permettant d’assurer la
transformation d’impédance adéquate à la fréquence de travail.
On peut ainsi exprimer l’impédance série (Rs+j*Xs) ramenée au primaire dans le plan P de la
Figure II-33(b), à partir des équations (II-58) et (II-59) :
(II-58)
(II-59)
On en déduit Zp_opt :
( ) (II-60)
(II-61)
(II-62)
L’impédance Zp_opt peut se mettre sous la forme d’une résistance Rp et d’une réactance Xp
parallèles, comme représenté en Figure II-33(b) :
103
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
[ ] (II-63)
[ ]
(II-64)
[ ][ ]
Dans le cas d’un transformateur parfait (k=1), on retrouve bien RP=(Lp/Ls).RL et XP=Lp.ω.
D’après l’expression (II-63), l’impédance RP ramenée au primaire est proportionnelle au
rapport de la valeur de l’inductance du primaire sur la valeur de l’inductance du secondaire, et
inversement proportionnelle au carré du coefficient de couplage k.
(II-65)
L’équation (II-65) montre que pour une impédance de charge RL fixée, il est possible
d’ajuster les valeurs de RP et XP en fonction de LS, LP et k. Cependant, si l’on change l’inductance
du primaire en maintenant constante celle du secondaire, le coefficient de couplage se trouve
modifié. De plus, le coefficient de couplage est dépendant de la valeur des inductances des
enroulements et de leur distance géométrique moyenne.
Pour ces raisons, et afin de réaliser la transformation d’impédance, nous avons joué d’une
part sur le diamètre du transformateur, et d’autre part sur le ratio entre le nombre de tours du
primaire et le nombre de tours du secondaire, avec deux tours pour le primaire et un tour pour le
secondaire. L’enroulement primaire devant supporter davantage de courant, il est empilé sur le
secondaire en assemblant le metal 7 avec l’alucap, le secondaire étant implémenté en métal 6. La
largeur maximale autorisée par les règles de DRC de 12µm a été choisie pour la largeur des pistes,
afin de minimiser les pertes résistives, et le diamètre intérieur de chaque transformateur est de
460µm.
Pour ce faire, nous avons choisi d’utiliser une topologie empilée (stacked) avec des
enroulements orthogonaux pour l’implémentation du layout comme représenté en Figure II-34.
104
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Avec la topologie proposée illustrée en Figure II-35, les enroulements primaires adjacents
ont des courants circulants dans des directions opposées, et de ce fait leurs portions de primaires
situées côte à côte contribuent très peu au couplage magnétique avec l’enroulement secondaire.
105
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Afin de réduire ces pertes de flux magnétique, un espacement de 25µm a donc été laissé entre les
enroulements primaires.
Afin que les enroulements primaires situés au centre de la structure aient des surfaces de
recouvrement avec le secondaire aussi identiques que possible à ceux qui sont situés sur les
extérieurs, le layout des secondaires situés à l’intérieur de la structure a été légèrement modifié,
comme illustré en Figure II-36. Ce choix d’implémentation permet également d’améliorer le
couplage magnétique, tout en ne déséquilibrant pas les impédances ramenées aux primaires.
106
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Les pertes d’insertion sont de 1.5dB, et varient de moins de 0.13dB sur toute la bande
d’intérêt de 2,5GHz à 2,57GHz. Les impédances différentielles ramenées sur les primaires des voies
extérieures sont Zp_1=Zp_4=(48+j34)Ω et Zp_2=Zp_3=(43+j37)Ω. Ainsi aucune capacité d’adaptation
entre les ports d’entrée des primaires et les ports d’entrée au secondaire n’est nécessaire. En
connectant les transformateurs élémentaires, les impédances ramenées au primaire sont quasiment
les mêmes que celles ramenées par le transformateur élémentaire chargé avec une résistance de
25Ω.
Pour évaluer les performances du DAT1 lorsque des cellules amplificatrices seront
désactivées, les pertes d’insertion en fonction du nombre de voies actives sont évaluées dans deux
configurations en Figure II-38. Dans la première, les ports d’entrée des primaires désactivées ont été
laissés en circuit-ouvert Figure II-38(a). Dans la seconde, les ports d’entrée des primaires
désactivées sont court-circuités Figure II-38(b).
A 2,5GHz, dans la première configuration, les pertes d’insertion passent de 1,5dB à 1,7dB
quand il n’y a plus que 3 voies actives, puis à 2,3dB avec deux voies actives, et chutent à 4dB
lorsqu’une seule voie est activée. Dans la deuxième configuration, les pertes d’insertion sont de
1,7dB lorsque 3 voies sont actives, puis de 2,4dB avec deux voies actives, et de 4,2dB avec une
seule voie active.
Les pertes d’insertion dans les deux configurations sont donc raisonnables lorsque 4, 3 et 2
voies sont actives.
107
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Un DAT (DAT2) est également employé afin d’implémenter le réseau d’adaptation inter-
étage et de partitionner la puissance fournie par l’étage pilote à l’étage de puissance. La synoptique
du DAT2 est représentée en Figure II-39.
N1 : N2
ZPilote_out_opt/4 ZPAin_opt
N1 : N2
ZPilote_out_opt/4 ZPAin_opt
N1 : N2
ZPilote_out_opt/4 ZPAin_opt
Transformateur
élémentaire
N1 : N2
ZPilote_out_opt/4 ZPAin_opt
108
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
A partir des analyses source-pull, nous avons déterminé l’impédance d’entrée optimale
ZPAin_single à présenter à chaque cellule single-ended composant la structure différentielle. Cette
impédance est très proche du conjugué de l’impédance d’entrée, et nous avons
ZPAin_opt=2*ZPAin_single.
Ainsi chaque transformateur élémentaire doit nous permettre de présenter une impédance
aussi proche que possible de ZPilote_opt/4=(5+j*3,5)Ω à son primaire, et aussi proche que possible de
ZPAin_opt=(54+j*56) à son secondaire. Comme pour le DAT1, nous avons choisi d’utiliser une
topologie empilée (stacked) avec des enroulements orthogonaux pour l’implémentation du layout
avec les ports secondaires tournées de 90° par rapport aux ports du primaire, comme représenté en
Figure II-40.
109
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
110
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Vs1_1
Vs1_2
Vs2_1
Vs2_2
Vs3_1
Vp1_1 Vs3_2
Vp1_2
Vs4_1
Vs4_2
L’inconvénient majeur d’une implémentation avec quatre tours pour les secondaires est que
les capacités parasites entre les enroulements sont plus importantes que pour une topologie avec
seulement deux tours comme dans le cas du DAT1. Les impédances vues dans chacun des ports de
sortie (ZPA11, ZPA12, ZPA21, ZPA22, ZPA31, ZPA32, ZPA41, ZPA42) sont légèrement différentes dans cette
configuration, et il devient nécessaire d’utiliser des capacités pour équilibrer les impédances vues
sur les ports des secondaires, comme représenté sur la Figure II-42(a), pour équilibrer les
impédances vues dans chacun des ports. La Figure II-42(b) montre les excursions de tension avant
compensation VS11, VS12, VS21, VS22 au niveau des ports de sortie, alors que la Figure II-42(c) les
montre après compensation. L’ajout des capacités de 3,5pF permet ainsi de rééquilibrer les
potentiels en sortie de la structure [ESS11]. Cet équilibre d’amplitude est déterminant afin que les
cellules amplificatrices de l’étage de puissance soient pilotées par la même puissance d’entrée, et
qu’une cellule amplificatrice ne sature pas avant les autres, détériorant ainsi la recombinaison en
puissance en sortie.
111
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
ZPA11 ZPA12 Comp1 ZPA21 ZPA22 Comp2 Comp3 ZPA31 ZPA32 Comp4 ZPA41 ZPA42
(b) Excursion en tension dans les ports de sortie (c) Excursion en tension dans les ports de sortie
avant compensation après compensation
Figure II-42 : Compensation du mode commun pour le DAT2
112
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Après avoir dimensionné les DAT1 et DAT2, nous arrivons à l’architecture globale
représentée en Figure II-44. L’étage de puissance peut être piloté par un mot numérique de 3-bit
(image de l’enveloppe). Ainsi 4 modes de fonctionnement sont possibles :
Le mode pleine puissance HPM (High Power Mode) où PA1, PA2, PA3 et PA4 sont
actives
Le mode intermédiaire 1 MPM1 (Median Power Mode 1) où PA1, PA2, PA3 sont
actives.
Le mode intermédiaire 2 MPM2 (Median Power Mode 2) où PA1, PA2 sont actives.
Le mode faible puissance LPM (Low Power Mode) où uniquement PA1 est activée.
PA1
PA2
Rfin+
+ -
Rfout+
100Ω Pilote 100Ω
Rfout-
- +
Rfin-
PA3
PA4
DAT2 DAT1
113
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Figure II-44 : Architecture globale retenue
V.2.a Paramètres S
Les paramètres S obtenus avec une tension d’alimentation de 3,8V sont présentés en
Figure II-45. A 2,5GHz, le gain du circuit (S21) est de 28,2dB, et la bande passante à -3dB est égale
à 1,6GHz, de 1,2GHz à 2,8GHz. Les paramètres S11 et S22 caractérisant les adaptations d’entrée et
de sortie sont respectivement de -23,6dB et -6,2dB. Le paramètre S11 reste inférieur à -10dB de
1,98GHz à 3,2GHz.
@ 2,5GHz
S11 -23,6dB
S12 -72dB
S22 -6,2dB
S21 28,1dB
114
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
LPM, Psat chute à 19,5dBm, les performances sont très fortement dégradées dans cette
configuration, la structure du DAT2 devenant très fortement dissymétrique. P-1dB passe quant à elle
de 28,1dBm dans le HPM à 26,8dBm dans le MPM1 puis à 23,6dBm dans le MPM2.
Figure II-46 : Simulation de la Pout en fonction de Pin pour différentes cellules amplificatrices actives de
l’étage de puissance à 2,5GHz
La Figure II-47, présente les courbes de gain pour différentes cellules amplificatrices
actives ; le gain passe de 28dB dans le HPM à 27,3dB dans le MPM1, puis à 25,8dB MPM2. Ainsi
avec l’implémentation choisie, la variation du gain est réduite pour ces trois modes de
fonctionnement. Comme pour la puissance de sortie, les performances sont fortement dégradées
dans le LPM.
Figure II-47 : Simulation du Gain en fonction de Pin pour différentes cellules amplificatrices actives de
l’étage de puissance à 2,5GHz
V.2.c Efficacité
115
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
la puissance de sortie reste linéaire sont obtenues à Pout égal à 25dBm, où la PAE augmente de
12,8% dans le HPM à 16% en passant dans le MPM1, et à Pout égal à 21dBm où la PAE augmente
de 5,2% dans le HPM à 8,8% en passant dans le MPM2.
Le HPM a les mêmes performances qu’un amplificateur de puissance de l’état de l’art non
reconfiguré [KAN06], [LUQ08], mais en plus dans le MPM1 et le MPM2 le rendement est
significativement amélioré tout en conservant un gain constant.
Figure II-48 : Simulation de la PAE en fonction de Pout pour différentes cellules amplificatrices actives
de l’étage de puissance à 2,5GHz
116
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Figure II-49 : Simulation du courant DC en fonction de Pout pour différentes cellules amplificatrices
actives de l’étage de puissance à 2,5GHz
Pour éviter d’introduire des déphasages entre les cellules amplificatrices de l’étage de
puissance, les lignes d’accès RF ont été dimensionnées avec la même longueur. La puce entière est
couverte par un plan de masse afin de réduire la résistance parasite de la connexion à la masse. Le
plan de masse est constitué de tous les niveaux de métallisation. Afin de venir alimenter les cellules
amplificatrices par le point milieu du DAT1 et des points milieux des primaires du DAT2, de larges
rails d’alimentation (60µm) ont été implémentés, composés de tous les niveaux de métallisation
comme le plan de masse, afin de réduire au maximum la résistance d’accès aux alimentations.
117
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
118
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Il a été procédé à l’envoi du circuit en tape-out le 16 octobre 2011, avec une épaisseur
d’oxyde non standard OD18 choisie pour ses performances en matière de gain des transistors
utilisés dans les cellules amplificatrices. Cependant la fabrication a été reportée par deux fois : pour
le tape-out d’octobre 2011, puis pour le tape-out de mars 2012. La raison de ces reports est que le
nombre de circuits avec de l’OD18 n’était pas suffisant pour fabriquer un wafer complet. La même
situation s’est reproduite sur le tape-out de juillet 2012. Pour permettre la fabrication d’un circuit
dans les délais impartis, une version du circuit avec de l’OD25 a donc été réalisée et envoyée sur le
tape-out de juillet 2012.
119
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Les mesures petits-signaux ont été réalisées avec un analyseur de réseaux 4 ports (Agilent
E8361A 100 MHz à 67GHz). Ces mesures sur puce utilisent des pointes RF différentielles en
configuration Ground-Signal-Ground-Signal-Ground (GSGSG), avec un espacement de 100µm. La
Figure II-52 présente la comparaison des valeurs des paramètres S mesurées et simulées, obtenues
avec une tension d’alimentation de 3,8V.
Le gain du circuit (S21) mesuré est de 25,6dB contre 28 dB en simulation. Cette différence
dans le gain peut être causée par des pertes supplémentaires introduites par les transformateurs
intégrés. La bande passante mesurée à -3dB du gain est égale à 1,6GHz, de 1,1GHz à 2,7GHz. Les
paramètres S11 et S22 mesurés sont respectivement de -16dB et -10dB, alors qu’en simulation nous
avons obtenu -23,6dB et -6,2dB. Nous observons un léger décalage en fréquence pour l’adaptation
d’entrée qui est centrée à 2,25GHz. Nous obtenons cependant des allures similaires pour l’ensemble
des paramètres. Les résultats de simulations les plus significatifs sont regroupés dans le Tableau
II-5.
120
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
Avec la mesure des paramètres S, nous avons pu évaluer les performances de l’architecture
lorsqu’elle est reconfigurée. La Figure II-53 présente les courbes de paramètres S21 pour différentes
cellules amplificatrices actives. Le gain du circuit passe de 25,6dB dans le HPM à 22,5dB dans le
MPM1, puis à 21dB dans le MPM2. Comme pour la simulation des gains grands-signaux en fonction
du nombre de cellules amplificatrices, les performances sont fortement dégradées dans le LPM.
@ 2,5GHz S21
HPM 25,6dB
MPM1 22,5dB
MPM2 21dB
LPM 15,8dB
Figure II-53 : Paramètres S21 mesurés pour différents cellules amplificatrices actives de l’étage de
puissance
La Figure II-54 présente la mesure des paramètres S11 et S22 pour différentes cellules actives.
La Figure II-54(a) montre que l’adaptation d’entrée n’est que très légèrement modifiée lorsque des
cellules amplificatrices sont désactivées. Pour le paramètre S22, nous obtenons cependant un léger
décalage en fréquence, qui reste toutefois acceptable lorsque les cellules amplificatrices sont
désactivées.
121
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
@ 2,25GHz S11
HPM -37,7dB
MPM1 -36dB
MPM2 -34,5dB
LPM -32,5dB
@ 2,5GHz S22
HPM -10dB
MPM1 -9,7dB
MPM2 -8,7dB
LPM -8dB
Ces résultats de mesures petits-signaux ont donc permis de mettre en évidence le bon
fonctionnement de l’amplificateur lorsqu’il est reconfiguré, et de vérifier la cohérence des mesures
avec les simulations.
Les mesures larges-signaux ont été réalisées sur le circuit représenté en Figure II-55 en
utilisant un ton CW à 2,5GHz. Lorsque les 4 cellules amplificatrices de l’étage de puissance sont
actives, la puissance maximale Psat obtenue est de 28dBm et la puissance de sortie à -1dB (P-1dB) est
de 26,8dBm. Si les deux cellules (PA2 et PA3) situées sur les voies internes connectées au DAT1
122
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
sont désactivée, Psat passe à 23,8dBm et P-1dB à 22dBm. Ces résultats de mesures valident le concept
proposé permettant de faire fonctionner le PA au plus proche de la compression, même lorsque des
niveaux de puissance moindre sont requis.
Figure II-55 : Pout vs Pin pour différentes cellules amplificatrices actives de l’étage de puissance à
2,5GHz
Les améliorations sur le rendement ont également pu être quantifiées sur les courbes de rendement
de drain en fonction de la puissance de sortie, comme illustré en Figure II-56. Les améliorations les
plus significatives lorsque la puissance de sortie reste linéaire sont obtenues à Pout égal à 21dBm, où
le rendement de drain augmente de 6,2%, lorsque 4 cellules amplificatrices sont actives, à 9,5%
lorsque deux cellules sont désactivées, soit une amélioration de 53%. Les mesures larges-signaux
sur l’étage de puissance ont ainsi permis de valider la fonctionnalité du concept proposé en matière
d’adaptation du rendement au niveau de puissance.
Figure II-56 : rendement de drain pour différentes cellules amplificatrices actives de l’étage de
puissance à 2,5GHz
123
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
VI Conclusion
Basée sur ces choix d’implémentation, une architecture différentielle innovante a été
développée en utilisant des DATs pour recombiner la puissance générée, et également pour
partitionner la puissance délivrée par l’étage pilote aux cellules amplificatrices de l’étage de
puissance. Une méthodologie de conception a été proposée afin de séquencer les différentes phases
de la conception.
Une comparaison avec l’état de l’art des PAs en technologie CMOS utilisant la technique du
PCS est faite dans le Tableau II-6 . Notre implémentation constitue la première réalisation en
technologie CMOS 65 nm d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du PCS. Grâce à la
topologie SCT choisie, notre architecture permet d’obtenir une variation de gain réduite lorsque des
cellules sont éteintes. Les puissances de sortie maximum obtenues en simulation Psat de 30dBm et
P-1dB de 28dBm se situent aux niveaux de l’état de l’art, niveaux nécessaires pour respecter les
exigences en termes de puissance de sortie et de linéarité imposés par le standard LTE.
En ce qui concerne les améliorations sur la PAE lorsque des cellules sont éteintes avec la
technique PCS, l’architecture développée n’est pas au meilleur niveau de l’état de l’art. Cependant,
nous devions choisir un nombre de cellules actives qui permette d’assurer la linéarité à des
puissances égales à Psat-6dB et à Psat-9dB.
124
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
CMOS Recombinaison
[OH06] - 2,4 3,3 1,53 20,2/23 14/19 10/16/35
180 nm en courant
125
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
REFERENCES
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126
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
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Reconfigurable CMOS Power Amplifier based on Switched Power Cells for 3GPP
LTE Applications", conference on Design of Circuits and Integrated Systems 2012 :
DCIS 2012, 28-30 novembre 2012.
127
128
Chapitre II : Conception d’un amplificateur de puissance utilisant la technique du
Power Cell Switching
129
Chapitre III
III Intégration complète d’un PA CMOS combinant les
techniques du power cell switching et de l’envelope
tracking
III INTEGRATION COMPLETE D’UN PA CMOS COMBINANT LES TECHNIQUES DU POWER CELL
SWITCHING ET DE L’ENVELOPE TRACKING .................................................................................................. 130
I IMPLEMENTATION DES TECHNIQUES DU POWER CELL SWITCHING DE L’ENVELOPPE TRACKING......................... 131
I.1Architecture globale retenue ....................................................................................................................... 131
I.2Difficultés d’implémentation ....................................................................................................................... 133
I.3Performances de l’amplificateur d’enveloppe en fonction de la tension d’alimentation ............................ 134
II MISE EN ŒUVRE DE LA TECHNIQUE DE L’ET ..................................................................................................... 135
II.1 Régulateur de tension linéaire ................................................................................................................ 135
II.2 Alimentation à découpage....................................................................................................................... 136
II.2.a Implémentation ....................................................................................................................................................136
II.2.b Contraintes de la conception d’une alimentation à découpage .............................................................................137
II.3 Choix de la topologie de l’amplificateur d’enveloppe ............................................................................ 138
III IMPLEMENTATION DE L’AMPLIFICATEUR D’ENVELOPPE .................................................................................... 140
III.1 Architecture retenue pour l’amplificateur d’enveloppe .......................................................................... 140
III.2 Principes de fonctionnement ................................................................................................................... 142
III.3 Modes de fonctionnement ....................................................................................................................... 145
III.4 Implémentation de l’amplificateur linéaire ............................................................................................ 147
III.5 Implémentation de l’alimentation à découpage ...................................................................................... 149
III.5.a Implémentation d’un Convertisseur Buck ............................................................................................................150
III.5.b Dimensionnement des transistors utilisés comme commutateurs.........................................................................150
III.5.c Etage pilote du convertisseur Buck ......................................................................................................................155
III.5.d Comparateur à hystérésis .....................................................................................................................................156
IV PERFORMANCES DE L’AMPLIFICATEUR DE PUISSANCE COMBINANT LES TECHNIQUES DU PCS ET DE L’ET ....... 158
IV.1 Rendement de l’amplificateur d’enveloppe ............................................................................................. 158
IV.2 Rendement de l’amplificateur de puissance combinant les techniques du Power Cell Switching et de
l’Envelope Tracking .............................................................................................................................................. 160
IV.3 Etude de la linéarité ................................................................................................................................ 162
IV.3.a Simulation des ACLRs ........................................................................................................................................162
IV.3.b Simulation de l’EVM ...........................................................................................................................................163
IV.3.c Compromis rendement linéarité ...........................................................................................................................164
V CONCLUSION ET PERSPECTIVES ......................................................................................................................... 165
130
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
(III-1)
131
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
√ (III-2)
(III-3)
A cause des opérations non linéaires introduites dans les équations (III-2) et (III-3), les
bandes passantes du signal d’enveloppe A(t) et du signal de phase Φ(t) sont beaucoup plus
importantes que celle du signal bande de base sBB(t) [WAN07]. Aussi, la technique de l’envelope
tracking (ET), qui nécessite une bande passante de l’amplificateur d’enveloppe moins importante et
un alignement moins précis que la technique EER (Envelope Elimination and Restoration)
[REY05], est la plus appropriée pour les applications nécessitant une large bande passante du signal
à transmettre, comme dans le cas du standard LTE [MCC12].
DSP
Batterie
Générateur
(2.8V~4.2V)
Signal
Bande de Base Image numérique de l’enveloppe : 3bits
Q 0
I Vpola2 Valim2 Vpola1 Valim1
90
PA
Rfout+
+ + +
PA1
- -
+ +
PA2
+ - -
Pilote 100Ω
- + +
PA3
- -
+ +
PA4
- -
- Rfout-
Figure III-1 : Architecture globale du système combinant les techniques du PCS et de l’ET
132
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
(III-4)
Valim(V) Valim(V)
(a) Gain en tension du PA vs Valim (b) Phase du signal RF de sortie vs Valim
Figure III-2 : Distorsions d’amplitude et de phase en fonction de la tension d’alimentation
133
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Les caractéristiques de la PAE vs Pout et du gain vs Pout en fonction de Valim, en ne prenant pas en
compte le rendement énergétique de l’amplificateur d’enveloppe, sont représentées en Figure III-3
pour les trois modes de fonctionnement. Ces caractéristiques mettent en évidence les améliorations
sur la PAE obtenues en ajustant la tension d’alimentation du PA, et la variation du gain en fonction
de la tension d’alimentation. Aussi, vont-elles également permettre de déterminer la dynamique de
tension de l’amplificateur d’enveloppe afin d’optimiser les performances du PA.
(a) LPM
(b) MPM
(c) HPM
Figure III-3 : Caractéristiques PAE vs Pout et Gain vs Pout en fonction de Valim et du mode de
fonctionnement en appliquant un signal CW
134
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
VPA=2,8V
VPA=2,6V VPA=3,2V
VPA=3V VPA=3,6V
VPA=3,8V
VPA=2,6V VPA=3V
VPA=2,6V
VPA=2,8V VPA=2,8V
VPA=3,2V VPA=3V
VPA=3,6V
VPA=3,8V VPA=3,6V VPA=3,8V
VPA=3,2V
Comme nous l’avons présenté au chapitre 1, la technique de l’ET consiste à faire varier la
tension d’alimentation de l’amplificateur de puissance au rythme du signal d’enveloppe, de telle
sorte que la puissance de sortie du PA soit à chaque instant au plus proche de la puissance qu’il peut
fournir. Afin de pouvoir implémenter la technique de l’enveloppe tracking, nous allons présenter
différentes topologies possibles.
La Figure III-5 montre l’implémentation d’un régulateur linéaire LDO (Linear Output
Regulator). Le principe d’un tel régulateur [HAZ05] est de contrôler une chute de tension résistive
135
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
pour réguler la tension de sortie. Les pertes sont alors proportionnelles à la chute de tension à
travers l’élément résistif, et le rendement d’un tel régulateur peut s’exprimer de la manière suivante:
(III-5)
VALIM VALIM
Venv Venv
+ +
AV AV
- -
VPA VPA
IPA IPA
PA PA
II.2.a Implémentation
136
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
transposé à la fréquence de découpage, puis, dans un second temps, élevé ou abaissé, pour enfin être
filtré.
Transposition à la fréquence
Montage élévateur/abaisseur Filtrage des ondulations
de découpage
VPA
Venv
VDEC
Une alimentation à découpage est composée d’un convertisseur de tension DC/DC combiné
à un système de contrôle. Le système de contrôle permet de réguler la tension de sortie et de
commander les transistors utilisés comme commutateurs. La Figure III-7 présente deux des
principales topologies de convertisseur DC/DC : le convertisseur Buck, permettant de convertir la
tension de référence en une tension de plus faible valeur, et le convertisseur Boost, qui convertit la
tension de référence en une tension de plus forte valeur. Un système de contrôle doit également être
implémenté afin d’effectuer la régulation de tension de sortie et de contrôler la commande des
commutateurs.
VControl
VPA
VControl PMOS
PMOS
Batterie IPA
VPA Batterie
(2,8V~4,2V) IPA PA
(2,8V~4,2V)
VControl VControl
NMOS NMOS
PA
137
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
138
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
possible de combiner un régulateur linéaire et une alimentation à découpage afin d’optimiser les
performances, et de réaliser ainsi un compromis entre la bande passante et le rendement.
Figure III-8 : Comparaison des performances entre un régulateur linéaire et une alimentation à
découpage, et mise en perspective d’une alimentation optimisée
Comme représenté en Figure III-9, un transistor utilisé comme commutateur (Mshunt) avec
une faible résistance série peut être placé à la sortie du convertisseur DC/DC comme première
solution. Ce commutateur permet ainsi de court-circuiter le potentiel de sortie du régulateur à la
tension d’alimentation de la batterie lorsque l’amplificateur d’enveloppe ne permet plus d’améliorer
le rendement.
139
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Amplificateur linéaire
Venv
VControl Vshunt
PMOS Mshunt
Batterie
VPA
(2,8V~4,2V) IPA
VControl
NMOS
PA
Figure III-9 : Topologie de régulateur de tension hybride combinant un régulateur linéaire et une
alimentation à découpage
140
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Convertisseur
Alimentation à découpage Buck
Valim
Mc1
Commande
du convertisseur Pilote
Buck Convertisseur
Buck
Amplificateur opérationnel
Valim Valim
Ilin/N Rshunt
Mpmos1 N : 1 Mpmos2
Venv ipmos
+ Vshunt
- VDEC
Gm Mnmos2 AOP
Mnmos1 +
L
-
inmos
Ilin
RPA IBuck
VPA
R2 IPA
R1
PA
(III-6)
141
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Comme illustré en Figure III-11, de façon schématique, l’amplificateur linéaire peut être
assimilé à une source de tension indépendante permettant d’amplifier le signal d’enveloppe alors
que l’alimentation à découpage se comporte comme une source de courant contrôlée fournissant la
majorité du courant nécessaire à la charge ; le courant fourni à l’amplificateur de puissance IPA étant
la combinaison du courant fourni par l’étage linéaire Ilin et du courant fourni par le convertisseur
Buck de l’alimentation à découpage IBuck.
Ilin VPA
Ilin/N
IBuck IPA
Courant de
Venv contrôle RPA
Signal Amplificateur
d’enveloppe de puissance
142
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
La valeur du ratio du miroir de courant N est choisie égale à 100, puisque les transistors
Mnmos1 et Mpmos1 doivent avoir un rapport W/L suffisant pour fournir à la charge RPA (PA) le courant
que ne peut pas fournir le convertisseur Buck. Les formes d’ondes en chaque nœud de
l’amplificateur d’enveloppe sont représentées en Figure III-12.
t1 t2 t3
VPA
ΔT1 ΔT2
Venv
Ilin
Vshunt
Vhys
-Vhys
IBuck
Valim
t
(Valim-VPA)/L -VPA/L
VDEC
Comme le montre la Figure III-12, lorsque le signal d’entrée Venv augmente, le courant dans
l’amplificateur linéaire Ilin augmente également. Le courant détecté (Ilin/N) est ensuite converti en
une tension de contrôle Vshunt au moyen de la résistance Rshunt, qui est appliquée directement à
l’entrée du comparateur à hystérésis. A t1, Vshunt devient plus grande que le seuil positif du
comparateur à hystérésis, et passe à l’état bas à la sortie de ce dernier. Le transistor PMOS Mc1
devient passant, entrainant une augmentation du courant dans le convertisseur Buck IBuck avec une
pente de (Valim-VPA)/L durant ΔT1. Comme IBuck augmente, Ilin diminue et donc Vshunt diminue
également. A t2, Vshunt devient plus petite que le seuil négatif du comparateur à hystéresis, la sortie
143
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
du comparateur à hystérésis passe alors à l’état haut et le transistor NMOS Mc2 devient passant,
alors que le transistor Mc1 se bloque ; le courant IBuck décroît alors avec une pente de -VPA/L durant
ΔT2. En suivant ce processus périodique, le convertisseur Buck fournit une grande partie du courant
nécessaire à l’amplificateur de puissance, alors que l’amplificateur linéaire sert à compenser
l’ondulation du courant du convertisseur Buck.
(III-7)
La fréquence maximale de découpage est obtenue quand VPA est égale à Valim/2. Elle peut
s’exprimer comme suit :
(III-8)
(III-9)
(III-10)
144
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
(III-11)
(III-12)
(III-13)
√
(III-14)
En substituant (III-14) dans (III-8), la fréquence de découpage requise fcom peut être déduite :
(III-15)
√
Pour une application nécessitant des bandes passantes jusqu’à 20 MHz comme dans le cas
du LTE, la fréquence de découpage fcom doit être très importante pour respecter l’équation (III-15),
il en résulte une dégradation importante du rendement de l’amplificateur d’enveloppe. Comme
illustré en Figure III-13(a), lorsqu’un signal de 5 MHz est appliqué à l’entrée, la fréquence de
145
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
commutation fcom est de l’ordre de 250 MHz. De plus, pour compenser l’ondulation du courant de ce
convertisseur, la bande passante de l’amplificateur linéaire doit être supérieure à fcom.
(a) (b)
Figure III-13 : Formes d’onde en fonction de la fréquence de découpage
146
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
147
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
next25_hv, pext25_hv (pour le buffer de sortie) du design kit ont été utilisés pour réaliser
l’amplificateur opérationnel. Le buffer de sortie polarisé en classe AB est dimensionné pour être
capable de fournir un courant maximal de 400mA. Ainsi, les dimensions des largeurs de grille des
transistors Mpmos1 et Mnmos1 sont choisies respectivement égales à 8mm et 3,5mm, et leur longueur
de grille est fixée à 0,25µm.
Valim
M3 M4
Vb1
Vb2
M7
M3C M4C
Mpmos1 Mpmos2
Vin- Vin+
M1 M2
Vb6 VPA Vout2
M8 M9
Vb5
Mnmos1 Mnmos2
Vb3
M1C M2C
Vb4
M5 M6
Figure III-15 : Schéma de l’amplificateur opérationnel utilisé pour implémenter l’étage linéaire.
(III-16)
148
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
(III-17)
Lorsqu’ un signal modulé LTE est appliqué comme représenté en Figure III-16, avec la
faible fréquence de découpage fcom, pour l’alimentation à découpage, le courant IBuck a une faible
variation d’amplitude, et le convertisseur Buck se comporte alors comme une source de courant
quasiment constante. De plus, l’amplificateur linéaire fournit plus souvent du courant AC qu’il n’en
tire, puisque la plupart du temps IPA>IBuck. La largeur de grille du transistor Mnmos1 peut être réduite,
limitant ainsi ces pertes par conduction.
IPA(t) IBuck(t)
courants (mA)
Ilin(t)
temps(µs)
Figure III-16 : Formes d’onde des courants dans l’amplificateur d’enveloppe avec un signal LTE
149
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
seul, plusieurs techniques ont été étudiées [SAH04]. Avec l’implémentation retenue, les ondulations
générées par le convertisseur Buck peuvent être absorbées grâce à l’amplificateur linéaire et de
plus, la fréquence de commutation fcom variant dans le temps en fonction de l’enveloppe, le bruit
généré par le convertisseur Buck est étalé sur une large gamme de fréquences, et l’amplitude des
raies parasites est réduite. Ainsi avec notre implémentation, il n’est pas nécessaire de placer un filtre
en sortie du convertisseur Buck.
Le schéma simplifié du convertisseur Buck est représenté en Figure III-17, il est composé
d’un transistor PMOS Mc1 et d’un transistor NMOS Mc2 utilisés comme commutateurs, et
également d’un étage driver, permettant d’inverser le signal de commande fourni en amont par le
comparateur à hystérésis, et de réduire la durée des commutations lorsque Mc1 et Mc2 sont passants
en même temps. Comme nous l’avons décrit précédemment, lorsque Mc1 est passant et Mc2 est
bloqué, le potentiel VDEC se trouve connecté au potentiel Valim, en négligeant la chute de tension Vds
aux bornes du transistor Mc1, et le courant croît alors dans l’inductance L. De même, lorsque Mc1 est
bloqué et Mc2 passant, le potentiel VDEC se trouve connecté à la masse en négligeant la chute de
tension Vds aux bornes du transistor Mc2.
Valim
│Idc1│
Mc1
Pilote
Convertisseur
VDEC VPA
Buck
Mc2 IPA
│Idc2│ PA
150
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Les transistors Mc1 et Mc2 utilisés comme commutateurs doivent être dimensionnés pour
minimiser les pertes en conduction et les pertes en commutation. En théorie, le rendement d’un
convertisseur DC/DC est de 100%. Cependant, les transistors Mc1 et Mc2 ne sont pas idéaux, ce qui
limite le rendement maximum de l’alimentation à découpage, et ils doivent être dimensionnés afin
de minimiser les pertes. Les pertes dans les convertisseurs DC/DC peuvent être classées en deux
catégories. D’une part, les pertes par conduction, et d’autre part les pertes par commutation
[KWA12], comme illustré en Figure III-18.
Pcond
│Idc1│
Mc1 off Mc1 on
Valim-VDEC
VDEC
Pcom
Les pertes par conduction sont proportionnelles au courant délivré par le transistor PMOS
Mc1 et par le transistor NMOS Mc2. Les pertes dominantes dans les pertes par conduction sont dues
à la résistance série des transistors Mc1 et Mc2 ; en négligeant la résistance série de l’inductance
externe L (de l’ordre de 5mΩ), les pertes par conduction peuvent s’exprimer de la façon suivante :
(III-18)
où D est le rapport cyclique moyen, ION le courant de drain lorsque Mc1 ou Mc2 sont
passants, RON_Mc1 et RON_Mc2 sont respectivement les résistances séries à l’état passant des transistors
Mc1 et Mc2. Comme le montre la Figure III-19(a), les pertes par conduction ne sont pas dépendantes
151
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
(III-19)
(a) perte par conduction dans le transistor Mc1 (b) perte de croisement dans le transistor Mc1
(c) perte au nœud VDEC dans le transistor Mc1 (d) perte au nœud Vgc1 dans le transistor Mc1
Les pertes par commutation correspondent non seulement à la somme des pertes causées par
la présence simultanée de courant et de tension lorsque les transistors Mc1 ou Mc2 deviennent
152
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
passants ou se bloquent, mais également aux pertes dues à la charge et la décharge des capacités de
grille et de drain des transistors Mc1 ou Mc2 durant les commutations. Ainsi, les pertes par
commutation peuvent être exprimées comme la somme de trois composantes :
(III-20)
où Pcroisement correspond aux pertes de croisement lorsque les transistors Mc1 et Mc2 sont
passants simultanément, Pcom_DEC aux pertes dues à la charge et la décharge de la capacité de drain
des transistors de commutation, et Pcom_grille aux pertes dues à la charge et la décharge de la capacité
de grille des transistors de commutation. Comme illustré en Figure III-18, les pertes de croisement
sont générées lorsque les transistors Mc1 et Mc2 deviennent passants ou se bloquent, et elles sont
proportionnelles à la fréquence de commutation fcom. Les pertes de croisement peuvent ainsi
s’exprimer de la manière suivante :
(III-21)
(III-22)
153
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
(III-23)
où Cg est la capacité de grille totale et Vgs la tension à appliquer aux transistors pour qu’ils
deviennent passants. Avec des tensions de commande Vgs appliquées faibles, les pertes au niveau de
la grille des transistors Mc1 et Mc2 sont moindres en comparaison des contributions Pcom_DEC et
Pcroisement (10% et 15%). Comme pour Pcom_DEC, Pcom_grille dépend de la largeur des transistors et la
fréquence de commutation affecte les pertes Pcom_grille, ainsi que l’illustre la Figure III-19(d). Aussi
une faible largeur de grille est nécessaire pour réduire les pertes liées à la charge et la décharge de la
capacité de grille.
Pour minimiser les pertes globales par commutation, les transistors Mc1 et Mc2 doivent donc
avoir des capacités Cg et Cd les plus faibles possibles, mais cela entraine une augmentation des
pertes par conduction. En effet, si les pertes par commutation peuvent être réduites avec une plus
faible largeur de grille retenue pour les transistors Mc1 et Mc2, une plus faible largeur de grille
entrainera des pertes par conduction plus importantes, comme le montre la Figure III-19(a). Avec
une faible fréquence de découpage de l’ordre de 2 MHz, les pertes par conduction seront
dominantes, puisque les pertes par commutation sont inversement proportionnelles à la fréquence
de découpage. Dans ce cas, il est préférable d’augmenter la largeur des transistors Mc1 et Mc2 afin
de minimiser les pertes par conduction, comme le montre la Figure III-19(e).
Dans les références [WAN06] et [ASB12], la fréquence de commutation est optimisée pour
obtenir le meilleur rendement de telle manière que le convertisseur Buck ne fournisse pas seulement
le courant DC mais aussi une partie du courant AC. L’inconvénient de choisir une fréquence de
commutation trop importante est que l’amplificateur linéaire nécessite une bande passante plus
grande pour compenser les ondulations générées par le convertisseur Buck. Le bruit généré au-delà
de la bande passante de l’amplificateur linéaire va dégrader la tension de sortie fournie par
l’amplificateur d’enveloppe au PA, et ainsi dégrader la caractéristique de sortie du PA, et donc la
linéarité de l’architecture globale.
Pour notre implémentation, nous avons retenu une faible fréquence de commutation fcom, par
conséquent les pertes par conduction ne sont pas dominantes. Ainsi pour l’implémentation du
154
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
convertisseur Buck, les largeurs de grilles des transistors Mc1 et Mc2 ont été respectivement choisies
égales à 20mm et 8mm, avec une longueur de grille fixé à 0,25µm. La largeur optimale de grille des
transistors NMOS (Mc1) et PMOS (Mc2) utilisés comme commutateurs est différente pour deux
raisons. La première est que la différence de mobilité μ des porteurs induit sur les transistors une
résistance passante Ron différente. La seconde est que les commutateurs Mc1 et Mc2 ne conduisent
pas pour les mêmes durées durant une période de découpage, et que ces durées dépendent du
rapport cyclique. Dans ce choix d’implémentation, pour une valeur d’inductance égale à 48nH, nous
obtenons, avec un signal LTE et une bande passante de 5 MHz, les formes d’onde représentées en
Figure III-20.
VDEC(t) Valim(t)
temps(µs)
Figure III-20 : Formes d’onde VDEC(t) et Valim(t) avec un signal d’enveloppe LTE de 5 MHz et avec le
choix d’une inductance L=48nH
155
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
M1 M3
Vhysteresis
Mc1
M2 M4
VDEC
Valim Valim
M5 M7
M8
Mc2
M6 M9
Figure III-21 : Circuit driver implémenté pour commander les transistors Mc1 et Mc2
Le schéma du comparateur à hystérésis représenté Figure III-22 est basé sur une topologie
développée dans la référence [GRE99]. La plage de fonctionnement du comparateur à hystérésis
que nous nous sommes fixée est de 75mV. Ainsi, les valeurs de seuils Vhys+ et Vhys- sont
respectivement de 37,5mV et -37,5mV, avec un courant de repos de l’ordre de 2mA et un délai
inférieur à 5ns.
Valim
M3 M5 M6 M4
M13 M14
M15
M8 M7
Vin- Vout
M12 M11 Vin+ M1 M2
M1 RB M16 M9 M10
M0
156
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Les valeurs des seuils Vhys+ et Vhys- sont déterminées à partir de l’équation (III-24) :
√
√ (III-24)
√
√
√ (III-25)
√
√ (III-26)
En résolvant l’équation (III-26), une solution conduit à choisir α≈2,7. En prenant cette
valeur pour α, les dimensions des transistors M3, M4, M5 et M6 peuvent être déduites avec
l’équation (III-27) :
(III-27)
Le circuit de la Figure III-22, a été simulé en fixant l’entrée Vin- à 2,2V et la caractéristique
de transfert correspondante est représentée en Figure III-23. On peut observer sur cette
caractéristique que le premier changement d’état s’opère bien pour Vin+=Vin-+Vhyst-
=2,2+0,375=2,1625V. Lorsque la tension d’entrée retourne dans la direction opposée du cycle
157
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
d’hystérésis, on observe que la tension de sortie rebascule bien à l’état bas pour Vin+=Vin-
+Vhyst+=2,2+0,375=2,2375V
Vout(t)
Vin(t)
Figure III-23 : Simulation de la caractéristique du comparateur à hystérésis
(III-28)
(III-29)
(III-30)
158
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Figure III-24 : Détermination du courant optimum IBuck(t) afin d’obtenir un optimum de rendement
avec un signal d’enveloppe LTE de 20 MHz
Figure III-25 : Simulations des pertes dans le transistor PMOS Mc1 en fonction de sa largueur de grille
avec Valim=4,2V et RPA=8Ω
159
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Afin d’évaluer les améliorations apportées par la technique de l’ET avec un signal LTE de
bande passante 20 MHz à 2,5GHz, la PAE en fonction de la puissance de sortie moyenne Pout_moyen
est représentée pour les trois modes de fonctionnement en Figure III-26(a). Pour une puissance de
sortie moyenne égale à 25dBm, la PAE augmente de 14,2% dans le HPM à 16,6% en passant dans
le MPM. De même à Pout_moyen égale à 21dBm, où la PAE passe de 6,3% dans le HPM à 10% dans le
LPM. A partir des caractéristiques représentées en Figure III-26(a), il est également possible
d’extrapoler la caractéristique en fonction réelle, comme illustré en Figure III-26(b).
160
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Afin de mieux quantifier les améliorations apportées par la combinaison des techniques du
PCS et de l’ET sur le rendement, sont représentées en Figure III-27 les caractéristiques de PAE vs
Pout pour le PA non reconfiguré, pour le PA utilisant la technique du PCS, et pour le PA employant
la combinaison des techniques du PCS et de l’ET. Les améliorations les plus significatives lorsque
la puissance de sortie moyenne reste linéaire sont obtenues
à Pout_moyen égal à 25dBm, où la PAE augmente de 11,9% pour le PA non reconfiguré,
à 14,4% en utilisant la technique du PCS, pour atteindre 16,6% en combinant les
techniques de l’ET et du PCS
et à Pout_moyen égal à 21dBm, où la PAE augmente de 4,7% pour le PA non
reconfiguré, à 7,6% avec la technique du PCS, pour atteindre 10% avec la
combinaison des techniques de l’ET et du PCS.
Cependant, il est à noter que les performances sont dégradées à pleine puissance en utilisant
la technique de l’ET, à cause des pertes engendrées par l’amplificateur d’enveloppe. Aussi pour une
puissance de sortie de l’ordre de 29dBm, il devient intéressant de connecter directement le PA à la
batterie, et de désactiver l’amplificateur d’enveloppe afin de ne pas dégrader les performances du
système global.
Figure III-27 : Simulations de la caractéristique PAE vs Pout avec et sans techniques d’amélioration
du rendement, avec un signal LTE de 20MHz à 2,5GHz
161
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Figure III-28 : ACLR dans les canaux adjacents à 20 MHz en fonction de Pout_moyen lorsqu’ un signal
LTE de bande passante 20 MHz est appliqué en entrée du PA
Les améliorations sur la linéarité peuvent également être observées sur le spectre du signal de sortie
de l’amplificateur de puissance, comme le montre la Figure III-29 pour une moyenne de sortie de
24dBm.
162
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
PCS
ET+PCS
163
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
Avec cette solution, l’inconvénient d’utiliser une fréquence fcom élevée est que la bande
passante de l’amplificateur linéaire doit être importante pour supprimer l’ondulation du courant
généré par l’alimentation à découpage. Le bruit généré à des fréquences supérieures à la bande
passante de l’amplificateur d’enveloppe peut détériorer le signal d’enveloppe fourni au PA, mais
également dégrader la linéarité. Aussi le choix de la fréquence de découpage a été réalisé en
considérant son influence non seulement sur le rendement, mais également sur la linéarité.
164
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
valeurs de L. Au niveau du rendement, l’optimum pour le rendement est obtenu pour une valeur
d’inductance L de 48nH. L’augmentation de l’EVM est seulement de 1,6% lorsque L passe de
100nH à 48nH.
Aussi, la valeur de L a été choisie égale à 48nH afin de maximiser le rendement. Dans cette
configuration, la fréquence moyenne de commutation est de 2 MHz. Cette faible valeur de la
fréquence de commutation relâche les exigences sur la bande passante requises pour l’amplificateur
linéaire.
V Conclusion et perspectives
165
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
rendement mais également d’obtenir une bonne linéarité du signal d’enveloppe pilotant la tension
d’alimentation de l’amplificateur de puissance.
Les architectures des différents blocs constituant l’amplificateur d’enveloppe ont par la suite
été décrites au niveau circuit ainsi que leur dimensionnement. Le choix s’est porté sur une faible
fréquence de découpage, afin de maximiser le rendement et de relâcher la contrainte sur la bande
passante de l’amplificateur linéaire. Le dernier frein à l’intégration totale du système est la valeur
importante de l’inductance L du convertisseur Buck. Aussi, afin de minimiser la valeur de L, un
système de commande réalisant une contre-réaction en courant, utilisant un amplificateur trans-
impédance et un comparateur à hystérésis, a de surcroît été mis en œuvre pour piloter l’alimentation
à découpage.
166
Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
maintenir la dynamique de la tension de sortie quelle que soit la valeur de la tension d’alimentation
de la batterie, comme représenté en Figure III-32.
4.5V
Convertisseur
DC/DC Boost
Q 0
I Vpola2 Valim2 Vpola1 Valim1
90
PA
Rfout+
+ + +
PA1
- -
+ +
PA2
+ - -
Pilote 100Ω
- + +
PA3
- -
+ +
PA4
- -
- Rfout-
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Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
REFERENCES
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Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
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Chapitre III : Intégration complète d’un amplificateur de puissance CMOS combinant
les techniques du power cell switching et de l’envelope tracking
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Conclusion générale
Conclusion générale
La thèse présentée dans ce mémoire porte sur la conception d’amplificateurs de puissance
reconfigurables totalement intégrés en technologie CMOS 65 nm de STMicroelectronics pour une
application 4G LTE. Le double objectif visé étant d’améliorer significativement le rendement pour
les faibles niveaux de puissance, et d’apporter de la flexibilité par rapport à un PA utilisé seul, en
proposant des architectures innovantes permettant l’implémentation de techniques d’amélioration
du rendement avec l’amplificateur de puissance.
Au terme de cette étude, nous avons retenu les techniques du Power Cell Switching (PCS) et
de l’Envelope Tracking (ET) afin de concevoir des architectures innovantes d’amplificateur de
puissance.
172
Conclusion générale
Ces travaux ont donc permis de démontrer l’intérêt d’utiliser des techniques d’amélioration
du rendement autour de l’amplificateur de puissance dans le cas d’une application cellulaire 4G
LTE afin de prolonger la durée d’utilisation des batteries, ainsi que la faisabilité d’intégration en
technologie CMOS de telles architectures. En effet, l’association de la technique de l’ET et du PCS
constitue un aspect innovant important dans la conception d’amplificateurs de puissance, permettant
de maximiser les améliorations apportées par une l’architecture utilisant uniquement la technique du
PCS. De plus, avec l’implémentation d’une architecture reconfigurable utilisant la technique du
PCS et mettant en œuvre des transformateurs intégrés comme combineurs de puissance, il a été
démontré que la réalisation d’une topologie appropriée d’étage de puissance ayant la faculté de
moduler la charge présentée aux cellules amplificatrices lorsque des cellules amplificatrices sont
désactivées permet de minimiser les variations de gain.
173
Conclusion générale
Petit pas dans la recherche, cette thèse propose une avancée significative pour les
applications cellulaires à la pointe de la technologie, dont le potentiel de développement industriel
mondial est aujourd’hui gigantesque, avec une demande toujours croissante des consommateurs
dans le sens de la diversification des usages, des économies d’énergie indispensables pour des
utilisations prolongées, et de la réduction des coûts.
Elle est financée par le projet européen CATRENE PANAMA, qui encourage le transfert
de l’innovation des laboratoires de recherche vers les entreprises. A cet égard, souhaitons que les
applications concrètes qu’elle permettra à ces dernières de développer dans différents domaines
soient exemplaires. Cette perspective nous a motivés pendant les trois années que nous lui avons
consacrées, de la conception du circuit à l’obtention des résultats attendus.
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Glossaire
Glossaire
ère
1G Systèmes de Communication de 1 Génération
ème
2G Systèmes de Communication de 2 Génération
ème
3G Systèmes de Communication de 3 Génération
ème
4G Systèmes de Communication de 4 Génération
3GPP Third Generation Partnership Project
8-PSK 8 Phase Shift Keying
AC Alternative Current
ACLR Adjacent Channel Leakage Ratio
ADS Advanced Design System
BPSK Binary Phase Shift Keying
CCK Complementary Code Keying
CCDF Complementary Cumulative Distribution Function
CDMA Code Division Multiple Access
CM Cubic Metric
CMOS Complementary Metal Oxide Semiconductor
CSMA Code Division Multiple Access
DAT Distributive Active Transformer
DCB Dynamic Current Biasing
DCS Digital Cellular System
DK Design Kit
DSP Digital Signal Processing
EDGE Enhanced Data rates for GSM Evolution
EER Envelope Elimination and Restoration
ET Envelope Tracking
EVM Error Vector Magnitude
FDD Frequency Division Duplexing
FDMA Frequency Division Multiple Access
FHSS Frequency Hopping Spread Spectrum
FPGA Field Programmable Field Array
FSK Frequency Shift Keying
GFSK Gaussian Frequency Shift Keying
GMSK Gaussian Minimum Shift Keying
GSM Global System for Mobile communication
IEEE Institute of Electrical and Electronic Engineer
ISM Industrial, Scientific and Medical
LDO Low DropOut Regulator
LTE Long Term Evolution
MIMO Multiple Inputs Multiple Outputs
OBO Output Back-Off
OFDM Orthogonal Frequency Division Multiplexing
OFDMA Orthogonal Frequency Division Multiplexing Access
P-1dB Point de compression à -1 dB
PA Power Amplifier
PAE Power Added Efficiency
PAPR Peak-to-Average-Power Ratio
PBO Peak Back-Off
PC Power Cell
PCS Power Cell Switching
PCT Parallel power-Combining Transformer
PWM Pulse Width Modulation
QAM Quadrature Amplitude Modulation
QPSK Quadrature Amplitude Modulation
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Glossaire
SC Source Commune
SCT Series power-Combining Transformer
SC-FDMA Single Carrier -Frequency Division Multiple Access
SDMA Space Division Multiple Access
SMPS Switching Mode Power Supply
SOC System On Chip
SOI Silicon On Insulator
SW Sine Wave
TDMA Time Division Multiple Access
UMTS Universal Mobile Telecommunications System
WCDMA Wideband Code Division Multiple Access
WiMAX Worldwide Interoperability for Microwave Access
WLAN Wireless Local Area Network
QAM Quadrature Amplitude Modulation
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Ouvrage et communication
Conférences Internationales :
Conférences Nationales :
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