Cours Relativité Restreinte UPB 2024-1
Cours Relativité Restreinte UPB 2024-1
Cours Relativité Restreinte UPB 2024-1
RESTREINTE
Niveau : L3S6
Parcours : Physique
COURS THEORIQUE
Introduction
La relativité générale a pour rôle de prendre en compte des référentiels non inertiels et
dans n'importe quel système de coordonnées en faisant usage de la puissance du
calcul tensoriel pour être applicable dans n'importe quel type d'espace (autre que plat
donc).
La "relativité restreinte" est une théorie confinée aux référentiels inertiels isolés
(Galiléens), c'est-à-dire à l'étude de référentiels animés d'un mouvement rectiligne
uniforme (inertiels) (Il existe une classe de référentiels particuliers, nommés référentiels
galiléens, dans lesquels tout corps conservera son état de repos ou de mouvement
rectiligne uniforme, en l’absence de force extérieure agissant sur lui.). La raison en sera
donnée lors de l'énoncé du principe de relativité restreinte.
Premier postulat : tous les référentiels d’inertie sont équivalents ; autrement dit, la
formulation mathématique des lois de la physique doit être la même dans tous ces
référentiels.
2.2. L’observateur
Un observateur est une personne ou machine munie d’une horloge et d’une règle (afin
de mesurer des distances), et en pratique au repos par rapport à un référentiel donné.
2.3. L’évènement
Un événement est la donnée d’un lieu de l’espace, repéré par ses trois coordonnées,
ainsi que d’un temps. Ce peut être par exemple la collision de deux particules, l’arrivée
d’un photon sur un obstacle ou un papillon (ponctuel) se posant sur une fleur
(ponctuelle).
Un événement est un phénomène physique supposé « infiniment » localisé dans l’espace
et dans le temps, son étendue étant réduite à un point et sa durée à un instant infiniment
court. Dans un référentiel donné, un événement sera complètement caractérisé par ses
trois coordonnées spatiales (x,y,z) et le temps t, indiqué par une horloge immobile de ce
référentiel au moment où se produit cet événement.
Un événement peut donc être représenté par un point d’un espace à quatre dimensions,
appelé espace-temps.
3. TRANSFORMATION DE GALILEE
On retrouve la composition des vitesses bien connue. Par exemple, si une personne
marche dans un train, sa vitesse par rapport à la gare est la somme de la vitesse du train
et de la vitesse de cette personne dans le train.
Tout ce qui précède semble cohérent mais pose des problèmes par rapport aux
observations expérimentales. L’expérience interférométrique de Michelson et Morley en
1887 établit que la vitesse de la lumière est la même par rapport à tout référentiel
galiléen. Ce résultat est en contradiction flagrante par rapport à la composition des
vitesses. Les résultats de cette expérience ont mené Einstein à établir les lois de la
mécanique relativiste (1905).
En effet, la lumière est une onde électromagnétique dont le comportement est régi par
les équations de Maxwell. Si la lumière est affectée de la même manière que les
particules par la loi de transformation (12), alors la vitesse d’un rayon lumineux dépend
du mouvement relatif de la source et de l’observateur.
Chapitre 2 : TRANSFORMATIONS DE LORENTZ ET SES
CONSEQUENCES
La transformation de Lorentz remplace celle de Galilée. Lorentz avait remarqué que les
équations de Maxwell restaient invariantes par cette transformation, mais Einstein les a
établies à partir du postulat de relativité restreinte, puis interprétées physiquement
(1905).
Pour que soit possible l'invariance de c (postulat d'invariance), on doit admettre que le
temps ne s'écoule pas de la même manière pour l'observateur immobile O que pour
l'observateur O' dans un référentiel en translation uniforme en x (soit un référentiel
inertiel) à vitesse relative (le terme "relative" est important) v.
NB : la vitesse relative entre les référentiels est souvent notée u dans la littérature.
1. TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
Le cas particulier de dispositions des référentiels dans lesquels les axes d'espaces sont
parallèles amènent à ce que nous appelons les "transformations de Lorentz pures" ou
"transformations de Lorentz spéciales" et le déplacement relatif selon un axe particulier
est souvent appelée un "boost".
Pour étudier le comportement des lois physique, nous devons alors nous munir de deux
horloges qui donnent t et t' (le référentiel qui contient son horloge/instrument de mesure
est appelé "référentiel propre").
Il est évident que lorsque le flash arrivera en A, l'observateur O mesurera un temps t et O'
un temps t'.
L'observateur O conclut dès lors :
(1)
L'observateur O' lui, conclut :
(2)
Étant donne que le déplacement de O' ne se fait qu'en x, nous avons pour les deux
observateurs :
(3)
De plus, si la trajectoire du rayon lumineux se confond dans Ox, nous avons :
(4)
et (5)
Ce deux relations sont donc égales (nulles) en tout x, x', t, t' entre les deux observateurs.
Ce sont les premiers "invariants relativistes" (valeurs égales quelque soit le référentiel) que
retrouvons sous une forme plus généralisée lorsque qu'appliquée à tout l'espace:
(6)
Il convient maintenant de se rappeler, que dans le modèle classique (relativité
galiléenne), nous aurions écrit que la position du point A pour l'observateur O à partir des
informations données par O' serait et réciproquement tel que :
(7)
Dans le modèle relativiste, nous devons par contre admettre que le temps t qui est en
relation avec x n'est pas le même que t' qui est en relation avec x' parce que le principe
de relativité oblige (sinon quoi il serait donc impossible d'expliquer l'invariance de la vitesse de la
lumière)
Nous sommes alors amenés à poser la relation précédente sous la forme suivante :
(8)
où serait une valeur numérique à déterminer.
De plus, si , nous devons aussi pouvoir exprimer t' comme fonction de t et de x sous
la même similaire :
(9)
(10)
à déterminer . Et ensuite :
(11)
à déterminer : a,b.
Nous cherchons alors à déterminer la relation permettant de connaître la valeur des
coefficients , a,b qui satisfont simultanément:
et (12)
(13)
Distribuons :
(14)
(15)
Il faut que :
(16)
(17)
(18)
(19)
(17')
(18')
(20)
et en introduisant ce dernier résultat dans la relation , nous obtenons le
résultat remarquable suivant:
(21)
que nous notons souvent :
(22)
et que nous appelons "facteur de Michelson-Morley" avec :
(23)
En introduisant également :
(20)
dans :
(19)
nous obtenons :
(24)
(25)
(26)
(27)
qui ont par ailleurs comme propriété d'être covariantes (se traduisent comme par des
relations ayant même structure lors d'un changement de référentiel Galiléen).
Remarque: si v est beaucoup plus petit que c nous retrouvons la transformation de Galilée.
On peut aussi écrire les dernières relations sous la forme (le lecteur remarquera que les unités
de tous les termes à gauche de l'égalité sont toutes identiques- il s'agit à chaque fois d'une distance) :
(27’)
On peut alors mettre les transformations de Lorentz des coordonnées et du temps sous la
forme matricielle traditionnelle suivante qui définit la "matrice de Lorentz" ou de "matrice
de Lorentz-Poincaré" :
(30)
est appelé le "quadrivecteur d'espace-temps" ou encore "quadrivecteur déplacement".
Quelles sont alors les composantes dans la vitesse dans O (rappelons que O s'éloigne à
vitesse v)?
A nouveau, on écrit :
(32)
Nous pouvons différentier les équations de transformation des composantes que nous
avons obtenus avant et ainsi pouvons écrire :
(33)
(34)
et de même :
(35)
et :
(36)
(38)
(39)
et inversement :
(40)
(41)
(42)
(43)
qui sont les transformations de Galilée telles que nous les avons vues en mécanique
classique.
Comme nous pouvons le voir, les transformations des vitesses ne suivent pas trop la
forme de la matrice de Lorentz que nous avions déterminé plus haut pour les
coordonnées. Les physiciens, n'aimant pas ce qui est inhomogène, ont cherché à avoir
les mêmes transformations pour les deux.
Ainsi, on reprend les relations de transformation des vitesses et on les réécrit tels que ci-
dessous :
(44)
(45)
Soit en simplifiant un peu:
(46)
Posons:
(47)
et:
(48)
et:
(49)
(50)
s'écrit:
(51)
On remarquera qu’on a donc trois lambdas: un lié à la vitesse d'entraînement, le
deuxième lié à la norme du vecteur de la particule dans le référentiel O et le troisième
relatif à la norme du vecteur dans le référentiel O'. Mais en réalité suite à notre
simplification faite plus haut nous savons que cela que dans le référentiel O' la particule
est à l'origine en Y ' et en Z '.
(52)
et nous avons atteint ici notre objectif d'homogénéisation qui nous permet d'écrire si
nous posons:
(53)
le système suivant:
(54)
Le vecteur:
(55)
(49.132)
(58)
Remarque : lorsque la règle est perpendiculaire à l’axe OX, il n’a pas de contraction.
nous obtenons:
(49.137)
(49.138)
(49.139)
Donc l'observateur O mesure un intervalle de temps d'autant plus grand que le
référentiel dans lequel se déroule le phénomène se déplace rapidement. Le temps dans
le référentiel mobile semble comme dilaté par rapport à celui en vigueur dans le
référentiel fixe.
Chapitre 3 : DYNAMIQUE RELATIVISTE
2. L’énergie relativiste
Cette équation nous dit quelque chose de très important concernant l’énergie relativiste. Le dernier terme
est une constante et elle a la même valeur pour tous les observateurs. Tous les observateurs seront
également d’accord sur la conservation de la quantité de mouvement (deuxième terme) lors d’une collision.
Cela veut dire qu’ils seront également nécessairement d’accord sur la conservation de l’énergie relativiste
lors d’une collision.
Ça commence à ressembler aux propriétés de l’énergie cinétique… mais il y a une petite surprise.
Regardons ce que vaut cette énergie à basse vitesse.
On retrouve l’énergie cinétique, mais il y a quelque chose de plus qui dépend uniquement de la masse de la
particule. C’est l’énergie de masse.
On peut donc constater que l’énergie relativiste est la somme de l’énergie de masse et de
l’énergie cinétique.
La masse relativiste
Notre m0 est la valeur de la masse au repos et m est la valeur de la masse à une vitesse v. Avec cette
définition de la masse, on peut réécrire les quantités de mouvement et les énergies sous la forme
(49.203)
(49.205)
d'où (nous reviendrons sur cette relation de la plus haute importance lors de notre
démonstration de la relation d'Einstein) :
(49.206)
Nous n'avons pas gardé la partie négative de l'égalité précédente car elle n'a aucun
sens en physique classique. Cependant, lorsque nous étudierons la physique quantique
relativiste, il s'avérera indispensable de la préserver sinon quoi nous arriverons à des
absurdités.
Cependant, nous pouvons bien évidemment écrire cette dernière relation aussi sous la
forme :
(49.207)
ou encore (beurk!) :
(49.208)
En d'autres termes, l'énergie totale d'une particule en mouvement est égale à son
énergie de masse additionnée par son énergie cinétique (rien de fondamentalement
nouveau).
Cherchons maintenant les relations entre p et p' ainsi qu'entre E et E', pour qu'il soit
possible à O' d'écrire :
(49.209)
(49.211)
O' doit pouvoir écrire :
(49.212)
(49.213)
Si nous comparons :
, , et (49.214)
nous obtenons des expressions exactement semblables à celles utilisées pour les
transformations de Lorentz des composantes spatiales et temporelles. Nous pouvons
alors écrire, par similitude, que les transformations pour la quantité de mouvement et
l'énergie sont dès lors données par :
(49.215)
À nouveau, si nous prenons :
(49.216)
toujours avec .
Nous avons dès lors en exprimant toutes les relations précédentes de transformation
dans les mêmes unités en se souvent que :
(49.217)