5 - Dynamique Des Systèmes Matériels: I - Principe D'inertie, Référentiels Galiléens
5 - Dynamique Des Systèmes Matériels: I - Principe D'inertie, Référentiels Galiléens
5 - Dynamique Des Systèmes Matériels: I - Principe D'inertie, Référentiels Galiléens
DEVEL
Il existe des référentiels privilégiés, appelés référentiel galiléen, dans lesquels le mouvement d'un point
matériel isolé est rectiligne uniforme.
Remarques diverses :
- Toutes les interactions connues ont la propriété de décroître avec la distance, ce qui permet de concevoir
un système isolé comme un système situé à une distance très grande de tout autre système (le très grande devant
s’entendre comme très grande devant la portée des interactions considérées).
- Galilée : « Tout corps persévère dans l'état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite dans
lequel il se trouve, à moins que quelque force n'agisse sur lui et ne le contraigne à changer d'état ».
- « Les » grecs croyaient que le mouvement devait s'arrêter dès que cessait la cause qui lui avait donné
naissance.
Dynamique, p. 1/6
Université de Franche-Comté, DEUG SM-SP 2 et STPI 2, Cours de Mécanique du Solide de M. DEVEL
- Généralisation relativiste : « dans certains référentiels en translation uniforme les uns par rapport aux
autres, les lois de la physique sont invariantes » ou « les lois de la physique restent invariantes (les-mêmes) dans
n'importe quel référentiel galiléen » ; ce qui ne veut pas dire que les quantités mesurées ont la même valeur dans
ces référentiels.
- Ce que dit le principe de l'inertie c'est que dans un référentiel galiléen n'importe quel point matériel
serait animé d'un mouvement rectiligne uniforme ou au repos.
- Dans la pratique la notion de référentiel galiléen est locale (aussi bien dans l'espace que dans le temps) :
le référentiel terrestre est galiléen avec une bonne approximation pour une expérience limitée dans le temps (i.e.
pendant une durée << T rotation de la terre) et se déroulant dans un lieu de faibles dimensions par rapport au
rayon de la terre. Par contre, il ne pourra pas être considéré comme galiléen si l'on étudie le lancement d'une
fusée, pour cela il faudra se placer dans la référence géocentrique ou même dans la référence de Copernic, par
exemple pour étudier les marées.
- On a introduit au chapitre précédent la notion d'interactions entre deux points matériels. On peut aussi
dire que l'on subit une force exercée par l'autre et réciproquement. Les lois qui régissent ces forces sont trouvées
ou vérifiées (après avoir été conjecturées par symétries) grâce à des expériences, notamment par l'effet qu'elles
ont sur le mouvement d'un point matériel. Galilée s'est aperçu (expérimentalement !) que la force n'était pas
associée à un changement de position comme on le croyait avant, mais à un changement de vitesse. Puis Newton
l'a associé à un changement de quantité de mouvement.
- Si (R) et (R') sont deux références en translation rectiligne et uniforme, l'un par rapport à l'autre, on a
r r r r
∀M aM / R = aM / R' (puisque ae et ac sont nulles). ⇒ Si l'un des deux référentiels est galiléen, l'autre le sera
aussi, ce qui veut dire que le référentiel de Copernic n'est qu'un référentiel galiléen parmi une infinité d'autres et
ne peut être qualifié de référentiel absolu.
Remarque : On trouve également dans les livres, la dénomination loi fondamentale de la dynamique car cette relation peut
être prouvée si l'on prend la conservation de l'énergie d'un système isolé comme principe et non pas comme
conséquence de ce qui suit. Dans tous les cas « Le plus important des résultats auxquels nous sommes arrivés est que
précisément les principes de la mécanique (…) ne peuvent en aucune façon être considérés an eux-mêmes comme des
vérités mathématiques démontrées, mais au contraire comme des propositions qui non seulement admettent, mais
encore réclament, le contrôle perpétuel de l’expérience. » (E. Mach dans « La Mécanique », p. 230)
Dynamique, p. 2/6
Université de Franche-Comté, DEUG SM-SP 2 et STPI 2, Cours de Mécanique du Solide de M. DEVEL
Remarques : 1) ces 2 égalités sont aussi connues sous le nom de théorème de la quantité de mouvement et théorème du
r
moment cinétique.
r
2) P et Lo sont également appelés moment linéaire et moment angulaire
r
Remarque : si, de plus, le système matériel est fermé, alors le mouvement de son centre de masse est celui d'un point
r
r r dP dv
matériel de masse égale à la masse totale du système et soumis à Fext , puisque alors Fext = =M G .
dt dt
Dynamique, p. 3/6
Université de Franche-Comté, DEUG SM-SP 2 et STPI 2, Cours de Mécanique du Solide de M. DEVEL
r
r r dLo r
Dès lors, en un point fixe O (de R pas forcément du système !), v o = 0 et = K o et comme d’après l’énoncé
dt
r
r r dLo r
1, K o = M o ext , on en déduit = M o ext , c’est-à-dire 1⇒2. Pour démontrer que 2⇒1, utilisons le fait qu’en un
dt
point quelconque N de l’espace et pour tout système tel que l’on peut échanger dérivée par rapport au temps et
r r r
intégrale sur le volume du système : L N = Lo + P ∧ ON (relation caractéristique du torseur cinétique). Dès lors,
r r r
dL N dLO dP r d ON
= + ∧ ON + P ∧ , soit encore en appliquant le théorème rappelé ci-dessus, ainsi que l’énoncé
dt dt dt dt
r r r r r r r r r r uuur
2 : K N + P ∧ V N = M o ext + Fext ∧ ON + P ∧ v N , soit après simplification par LN = LO + P ∧ ON ,
1444 r2444 3
M N ext
r r
K N = M N ext , c’est-à-dire la deuxième partie du premier énoncé.
r r
dL N r r dL r
Remarques : - en un point quelconque, on a = M N + P ∧ vr N et en particulier G = M
dt ext G ext , même si G
dt
est mobile !
dL∆
- par rapport à un axe ∆, fixe dans R , = M ext / ∆
dt
- on a en fait démontré l’équivalence des deux énoncés non seulement pour un système fermé, mais pour un
système tel que l’on puisse échanger dérivée par rapport au temps et intégrale sur la masse du système.
[Fr1→2 ] = −[Fr2→1 ] .
r r r r
c'est-à-dire non seulement F1→2 = − F2→1 , mais aussi ∀N , M N 1→ 2 = −M N 2 →1
[r ] r [r ]
Démonstration : soient S1 et S 2 les torseurs dynamiques des systèmes (Σ1) et (Σ2), dont la réunion forme un système (Σ)
de tenseur dynamique [S ] . On applique alors l’énoncé 1 du principe fondamental de la dynamique, successivement à
r r r r r r r r
(Σ ), (Σ ) et (Σ) : [S1 ] = [F2→1 ] + [Fext →1 ] , [S 2 ] = [F1→2 ] + [Fext →2 ] et [S ] = [Fext ] , où « ext » correspond à
1 2
l’extérieur de (Σ1) et (Σ2) c’est-à-dire à l’extérieur de (Σ). D'après la linéarité des intégrales quant au domaine
[r r ] [ r ]r [ r ] r [ r ] [r ] r[r ] [ r ]r [ r ] [ r
d'intégration on a S = S1 + S 2 . Dès lors : Fext = S = S1 + S 2 = F2→1 + Fext →1 + F1→2 + Fext →2 . ] [r ] [r ]
Comme, de plus [Fext →1 ]+ [Fext →2 ] = [Fext ] , on en déduit [F1→2 ] = −[F2→1 ]
Remarque : c'est ainsi un théorème contre un principe en mécanique du point parce que le principe fondamental énoncé ci-
dessus est plus général que celui de mécanique du point.
Corollaire : Le torseur des forces intérieures à un système matériel fermé est nul :
r r r r r
[ ] [] r
Fint = 0 , c'est-à-dire Fint = 0 et, ∀N , M N = 0
int
Démonstration : en décomposant un système quelconque en paires de sous-systèmes qui interagissent entre eux, on voit que
le torseur des forces intérieures à ce système est nul puisque les différents termes s'annulent deux à deux.
Dynamique, p. 4/6
Université de Franche-Comté, DEUG SM-SP 2 et STPI 2, Cours de Mécanique du Solide de M. DEVEL
r r r r
r r
[ ] []
Définition : on dit qu'un système est pseudo-isolé lorsque Fext = 0 c'est-à-dire non seulement Fext = 0 mais
aussi ∀N , M N ext = 0 . Si en fait, aucune force n'est exercée par l'extérieur, on dit que le système est
isolé.
Coriolis.
r r r r
Démonstration : on a vu en cinématique que γ a = γ r + γ e + γ c en un point N quelconque. On en déduit donc que :
r r r r r r r r
K N a = NA ∧ γ a ( A) dm = NA ∧ (γ r ( A) + γ e ( A) + γ c ( A) ) dm = NA ∧ γ r ( A) dm + NA ∧ γ e ( A) dm + NA ∧ γ c ( A) dm
∫ ∫ ∫ ∫ ∫
r r r r r
[ ] ∫
r
∫
r
[ ] [ ]
On peut alors définir S e tel que S e = γ e dm et K N = NA ∧ γ e ( A) dm et de même pour S r et S c . Si le
r r r r
e
r
r r r
[ ] [ ] [ ][ ][ ]
référentiel absolu est galiléen mais pas le référentiel relatif, on a alors Fext = S a = S r + S e + S c
r
⇒ [ ] [ ][ ][ ]
S r = Fext − S e − S c
r r r r
Remarque : la densité massique de forces d’inertie d’entraînement est donc f e( m) = −γ e et de même f c( m) = −γ c .
Dynamique, p. 5/6
Université de Franche-Comté, DEUG SM-SP 2 et STPI 2, Cours de Mécanique du Solide de M. DEVEL
r* r
dL dL* r r r
Remarques :- en un autre point N : N = G = M = M + F ∧ NG , ce qui veut dire que si
dt dt ∗ G N ext
R R
r
r r r r dP r
Fext = 0 , le théorème ci-dessus est encore applicable en un point quelconque N. Toutefois Fext = 0 ⇒ = 0 et
dt
r
même v G = cte (si le système est fermé), soit en fait R* galiléen !
- R* n'est pas forcément galiléen même si R l'est, par exemple si G est en translation curviligne ou en
translation rectiligne accélérée dans R.
Dynamique, p. 6/6