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Partie II : L’IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES

L’impôt dû par les personnes physiques sur leurs revenus est appelé « impôt sur le
revenu ». Il faut étudier son champ d'application (chapitre I), sa base d’imposition
(chapitre II) et ses modalités de liquidation et de recouvrement (chapitre III).

Chapitre I : Le champ d’application de l’impôt sur le revenu (IR ou IRPP)


En principe, seules les personnes physiques sont soumises à l’IR. Une société qui
n’est pas soumise à l’IS n’en est pas pour autant soumise à l’IR. Ce sont les associés
qui sont imposés sur le résultat fiscal déterminé suivant les règles de l’IR.
Sauf celles qui sont exonérées (section II), les personnes physiques sont
imposables dés qu’elles sont liées territorialement au Sénégal (section I).

Section I : Les personnes physiques imposables au Sénégal (art. 48 CGI)


L’imposition au Sénégal dépend de deux critères alternatifs : le domicile fiscal (§ I)
et l’origine sénégalaise du revenu (§ II).

§ I : Les personnes fiscalement domiciliées au Sénégal (art. 48. III CGI)


Le CGI considère comme ayant leur domicile fiscal au Sénégal (entre autres) :
➢ les personnes habitant permanemment ou séjournant principalement au Sénégal,
➢ les personnes exerçant, au Sénégal, une activité professionnelle à titre principal,
➢ les agents de l’Etat exerçant leurs fonctions ou chargés de mission hors du Sénégal,
s’ils ne sont pas soumis dans ce pays à un impôt sur leurs revenus.
Les personnes domiciliées au Sénégal sont imposables, au Sénégal, sur la totalité
de leurs revenus, peu importe leur provenance. Mais le domicile n’est pas nécessaire.

§ II : Les personnes ayant des revenus de source sénégalaise (art. 49 CGI)


Une personne non domiciliée au Sénégal y est imposable si elle a des revenus de
source sénégalaise. Alors, elle est seulement imposable sur ces revenus sénégalais.
Les revenus de source sénégalaise sont ceux générés par des opérations ou des
biens situés au Sénégal ou dont le débiteur y est établi ou fiscalement domicilié.

Section II : Les personnes physiques exonérées d’IR (art. 52 CGI) :


➢ les personnes dont le revenu net global imposable n’excède pas 630 000 F,
➢ les agents diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère, sous réserve de
la réciprocité et exclusivement pour les revenus tirés de de leurs fonctions.
Aussi, certains encaissements ne constituent pas un revenu car ils ne sont pas
censés se renouveler. C’est le cas des dons, héritages, gains de jeux, indemnités
d’assurance.
Chapitre II : La détermination de la base d’imposition
L’impôt de l’année N est assis sur le revenu net global de l’année N-1 (section II)
obtenu à partir du revenu brut global de l’année N-1 (section I).

Section I : Le revenu brut global : la somme des revenus nets catégoriels


Le revenu brut global est constitué du total des revenus nets des six catégories e
revenus : bénéfices commerciaux (1), agricoles (2), et non commerciaux (3), revenus
fonciers (4), salaires, pensions et rentes viagères (5), revenus de capitaux mobiliers
(6). Il faut délimiter chaque catégorie avant de voir le calcul de son revenu net.

Sous-section I : Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)

§ I : La délimitation du domaine des BIC (art. 117 à 121 du CGI)


Les BIC sont délimités par la nature de l’activité (A) et le chiffre d’affaires (B).

A Le caractère industriel, commercial ou artisanal de la profession


Sont classés dans les BIC les revenus tirés de l’exercice indépendant et habituel
d’une activité consistant en l’accomplissement d’actes de commerce. On peut citer la
revente, services marchands, artisans, locations et sous-locations de locaux meublés.

B Le plancher de chiffre d’affaires


Sauf quand elle réalise des opérations de vente, location ou gestion d’immeubles,
une personne n’est imposable dans la catégorie des BIC que si le chiffre d’affaires de
toutes ses activités commerciales et industrielles excède 50 millions. A défaut, elle est
soumise à la contribution globale unique (CGU), sauf option pour les BIC.

§ II : La détermination du bénéfice net imposable


Ce sont les mêmes règles que l’IS sauf pour certains produits (A) et charges (B).

A Particularités quant aux produits imposables

1 La liberté d’affectation des revenus fonciers dans les BIC


Les revenus d’immeuble sont, en principe, classés dans les revenus fonciers.
Mais, ils sont compris dans les BIC si le propriétaire inscrit l’immeuble au bilan de
son entreprise. Dans ce cas, les charges de l’immeuble sont déductibles du bénéfice.

2 Le traitement particulier des plus-values en fin d’exploitation


Les plus-values en fin d’exploitation sont imposables au tiers de leur montant quand
cette fin est consécutive au décès de l’exploitant, quelle que soit sa durée.

B Particularités quant aux frais et charges

1 Rémunérations de l’exploitant (ou de l’associé) et de son conjoint


Le CGI (art. 119 et 123) exclut des charges déductibles la rémunération du travail
personnel de l’exploitant (individuel ou associé d’une société non soumise à l’IS).
La déductibilité du salaire du conjoint de l’exploitant est, outre le caractère effectif
et non exagéré, soumise à la réalisation des prélèvements sociaux et fiscaux.

2 Intérêts versés par une société non soumise à l’IS à ses associés
Les intérêts servis par une société non assujettie à l'IS à ses associés ne sont
soumis qu’à la limitation de taux. Les limitations au capital et au RAO sont exclues.

Sous-section II : Les bénéfices de l’exploitation agricole (BA)

§ I : La délimitation du domaine des bénéfices agricoles (BA)


Les BA sont tirés des exploitations agricoles, forestière, d’élevage et de pêche avec
le plancher de chiffre d’affaires vu en BIC. Mais, les cultivateurs sont exemptés.

§ II : L’établissement du bénéfice imposable


L’établissement du bénéfice est soumis aux mêmes règles qu’en matière de BIC.

Sous-section III : Les bénéfices des professions non commerciales (BNC)

§ I : La délimitation du domaine des BNC


Les BNC comprend les bénéfices des professions libérales (A), des offices et
charges (B), et des activités lucratives ne relevant pas des autres catégories (C).

A Les bénéfices des professions libérales


Est dite libérale une profession indépendante exercée sur la base de qualifications
appropriées, en offrant des services intellectuels (exemple des professions médicales,
juridiques, comptables, d’architectes, d’enseignants, d’artistes, de conseils).

B Les bénéfices des charges et offices


Il s’agit des revenus des notaires, huissiers, commissaires-priseurs…

C Les revenus non rattachables aux autres catégories de revenus


C’est le cas des revenus de sous-locations nu, de sportifs, d’artistes, de masseurs.

§ II : La détermination du bénéfice imposable


Le bénéfice est soumis au principe de caisse (A). Mais, le titulaire peut opter pour
le système de l’engagement (B). Les obligations déclaratives sont spécifiques (C).

A Le principe du bénéfice de caisse : excédent de recettes sur dépense

1- Les recettes imposables


Sont imposables les sommes encaissées au titre de la profession.
Mais, les dégrèvements accordés sur des impôts déductibles sont imposables à la
réception de la décision de dégrèvement.
On applique les régimes de la liberté d’affectation comptable et de la taxation
réduite des plus-values en fin d’exploitation vus en BIC. Mais, le régime d’exonération
des plus-values en cours d’exploitation ne s’applique pas en BNC.

2- Les dépenses déductibles


Pour être déductibles, les paiements doivent être nécessités par l’exercice de la
profession. Comme en BIC, les rémunérations de l’exploitant ne sont pas déductibles.
Mais, les dons versés aux organismes reconnus d’utilité publique et cités par l’arrêté
12915/MEF/DGID sont déductibles dans la limite de 5‰ des recettes brutes.
Certaines charges sont déductibles sans faire l’objet de décaissement. Ce sont :
➢ les amortissements effectués selon les règles applicables en matière de BIC,
➢ les impôts professionnels mis en recouvrement, à l’exception de l’IR.
Hormis ces cas, les charges et pertes non décaissées ne sont pas déductibles. C’est
le cas des provisions et des pertes de créances, sauf option pour l’engagement.
B L’option du bénéfice d’engagement : excédent de créances sur dettes
Les titulaires de BNC peuvent opter pour l’application des règles de l’engagement.
L’option doit être exercée avant le 1er février de l’année au cours de laquelle l’impôt
est établi. Et elle est valable jusqu’à dénonciation dans les mêmes conditions.
Qu’il s’agisse du régime de la caisse ou de l’engagement, le déficit fiscal d’un
exercice est reporté dans les mêmes conditions qu’en matière d’IS.

C Les obligations déclaratives : le régime de la déclaration contrôlée


Le délai de déclaration du résultat est fixé au 30 avril suivant l’année de réalisation
du revenu (voir articles 161 et 162 du CGI pour les éléments à fournir).
Mais, les contribuables qui ont opté pour l’engagement doivent respecter les
obligations déclaratives prévues en matière d’impôt sur les sociétés.
Concernant tous les bénéfices d’entreprises, les avantages fiscaux vus en matière
d’IS bénéficient, dans les mêmes conditions, aux titulaires de BIC, BA et BNC.

Sous-section IV : Les revenus fonciers (RF)

§ I : Les revenus imposables dans la catégorie des revenus fonciers


Par leur nature, les revenus de droits immobiliers doivent être classés dans la
catégorie des revenus fonciers. Mais, certains sont imposables dans d’autres catégories
(A). D’autres ne sont pas imposables à l’IR (B).

A Les revenus immobiliers imposables dans d’autres catégories


Il s’agit des revenus d’immeubles affectés au bilan d’une entreprise (BIC, BNC, BA),
des revenus des locaux loués en meublés ou d’une sous-location.
Quand le montant brut locatif annuel n'excède pas 30 millions de francs, la
personne peut opter pour son imposition à la contribution globale foncière. Dans ce
cas, elle n’est pas imposable dans la catégorie des revenus fonciers.

B Les revenus immobiliers non imposables à l’impôt sur le revenu


Sont exonérés les revenus en nature correspondant à l’occupation du propriétaire
à titre de logement ou à sa mise à disposition gratuite et obligatoire.
Sont aussi exonérées d’impôt sur le revenu, les plus-values immobilières réalisées
par les personnes physiques dans le cadre de la gestion de leur patrimoine privé.

§ II : L’établissement du revenu net imposable ou du déficit foncier


Le revenu net est la somme des résultats des propriétés. Le résultat par propriété
est la différence entre le revenu brut (A) et les charges (B). Il doit être déclaré (C).

A Le revenu brut
Le revenu brut est, d’abord, constitué des recettes (loyers, redevances, indemnités)
encaissées. Il comprend aussi le revenu en nature imposable. Celui-ci équivaut à la
valeur locative évaluée en comparaison avec des immeubles similaires.
Il faut y ajouter le montant des dépenses incombant au propriétaire (impôt foncier,
grosse réparation, assurance etc.) et qui sont mises à la charge du locataire.
Il faut en soustraire le montant des dépenses incombant au locataire (frais
d’éclairage, d’eau, TEOM etc.) et qui sont mises à la charge du propriétaire.

B Les charges de propriété déterminées par la loi


Pour être déductibles, les charges doivent être payées par le propriétaire, concourir
à la réalisation de revenus imposables dans la catégorie des revenus fonciers et faire
partie des charges énumérées par l’article 68 du CGI comme suit :
➢ la déduction forfaitaire fixée à 30% du revenu brut et représentant les dépenses
d’entretien et de réparation, les frais de gestion, l’assurance et l’amortissement,
➢ les frais de gérance et de rémunération des gardiens et concierges,
➢ les intérêts des dettes pour l’acquisition et la réparation des propriétés,
➢ la contribution foncière des propriétés bâties ou non bâties.
Le déficit foncier est reporté sur le revenu net foncier des trois exercices suivants.

C Les obligations déclaratives des titulaires de revenus fonciers


La déclaration du revenu net ou du déficit doit être souscrite, au plus tard le 30
avril de l’année suivant sa réalisation.
Sous-section V : Traitements, salaires, pensions et rentes viagères (TSPRV)

§ I : Les revenus imposables dans la catégorie des TSPRV


En principe, tous les traitements, salaires, pensions et rentes viagères imposables.
Mais certains sont exonérés. C’est le cas des revenus suivants :
1. les salaires des diplomates étrangers sous réserve de la réciprocité,
2. les sommes versées en considération de la situation de famille,
3. les indemnités censées couvrir le remboursement des frais de fonction justifiés,
5. les indemnités légales de licenciement, de décès et de départ à la retraite,
9. les rentes et indemnités temporaires attribuées aux victimes d’accidents du travail,
11. la retraite du combattant,
12. les indemnités de départ négocié suite à un plan social ou une restructuration,
13. les abondements et primes d’assurance dans la limite des montants déductibles.
Sont aussi exonérées les primes de panier attribuées aux employés.

§ II : L’établissement du revenu net imposable


La base imposable des pensions et rentes est égale à leur montant brut diminué
d’un abattement de 40% du brut. L’abattement ne peut être inférieur à 1 800 000 F.
Le revenu net des salaires est la différence du revenu brut imposable (A) et des
déductions légales (B). En principe, ce revenu n’est pas déclaré par le salarié (C).

A- Le revenu brut imposable


En principe, les éléments de rémunération sont imposés totalement. Mais, certains
sont imposées partiellement (1). Et d’autres sont imposés au forfait (2).
1- Les primes et indemnités imposées partiellement
a) La prime de transport
Cette prime est imposable au montant excédant le seuil de 16 500 F par mois.
b) L’indemnité kilométrique (arrêté 12911 du 31 juillet 2013)
Servie aux employés utilisant leur véhicule pour les besoins de l’entreprise,
l’indemnité kilométrique est imposable sur la partie excédant 50 000F par mois (ou
100 000F par mois pour les commerciaux effectuant au moins 500 km par semaine).

2- Les avantages en nature imposés suivant une valeur forfaitaire


Certains avantages en nature sont imposés aux valeurs forfaitaires suivantes :
1- Logement par pièce d’habitation principale :
- Région de Dakar 33 500
- Chef lieu de région autre que Dakar 20 000
- Reste du Sénégal 13 500
2- Domestiques :
- Gardien ou jardinier 61 700
- Cuisinier ou maître d’hôtel 92 500
- Autres gens de maison 35 600
3- Eau 10 500
4- Électricité 30 200
5- Véhicules de fonction :
- Puissance Fiscale ≤ 11 chevaux 26 000
- Puissance Fiscale > 11 chevaux 77 500
6- Téléphone 67 000
7- Nourriture Valeur réelle
Il faut préciser que ces forfaits ne valent que pour les avantages en nature qui
consistent à mettre gratuitement à la disposition d’un employé un bien ou un service.
Toute somme versée au salarié, même pour compenser, est imposée intégralement.
Aussi, les retenues opérées par l’employeur en contrepartie d’avantages en nature
sont soustraites de la valeur forfaitaire. C’est la différence qui est imposée.

B- Les déductions admises


➢ un abattement spécial aux agents de l’Etat dans les représentations diplomatiques
et consulaires. Il est de 10% (pays en Zone CFA) et de 20% (autres pays),
➢ un abattement commun représentant les cotisations obligatoires de retraite et les
frais inhérents à l’emploi. Il est de 30% du brut plafonné à 900 000 F CFA.

C- Le principe de l’exemption de déclaration


Les salaires, pensions et rentes viagères sont soumis à une retenue à la source qui,
en principe, est libératoire. Ce qui dispense le bénéficiaire de déclaration.
Mais, l’article 196 du CGI oblige le salarié à la déclaration dans les cas où les
retenues opérées sont inférieures à l’IR dû. Et dans le cas où elles sont supérieures à
l’IR dû, l’article 197 permet au salarié de déclarer son revenu afin d’être remboursé.

Sous-section VI : Les revenus de capitaux mobiliers


Les revenus de capitaux mobiliers sont constitués des revenus des valeurs
mobilières (§ I) et des revenus des créances, dépôts et cautionnements (§ II).

§ I : Les revenus des valeurs mobilières


Il s’agit des revenus distribués (A), des indemnités et jetons de présence (B) versés
par les sociétés soumises à l’IS et des revenus d’obligations (C).
A Les revenus distribués par les sociétés soumises à l’IS
Officiellement, les revenus distribués sont constitués des dividendes. Mais, la loi
assimile à des distributions certaines opérations. Il s’agit de :
- Rémunérations et distributions occultes lorsque la société ne révèle pas à
l’administration fiscale l’identité de leurs bénéficiaires.
- Prêts, avances et acomptes accordés par la société à ses associés. Mais, l’impôt est
restitué si les sommes sont remboursées dans un délai inférieur à cinq ans.
- Charges non fiscalement déductibles, sauf les impôts, taxes, amendes, pénalités,
amortissements, provisions et les excédents des loyers sur la limite déductible.

B Les revenus versés aux membres des CA et à l’occasion des AG


Il s’agit des indemnités et jetons de présence rémunérant la présence aux réunions
du conseil d’administration et des assemblées des sociétés soumises à l’IS.

C Les revenus d’emprunt obligataire


Les revenus d’obligation constituent des revenus de valeurs mobilières imposables
sauf ceux exonérés par l’article 91. Il s’agit des revenus d’obligations émises par :
✓ l’Etat, les communes, les établissements publics sans but lucratif,
✓ la Banque de l’Habitat du Sénégal,
✓ la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
✓ l’Agence Française de Développement,

§ II : Les revenus des créances, dépôts et cautionnements


Sont rangés dans cette sous-catégorie les intérêts, arrérages et tous produits :
1. de créances à l’exclusion des opérations commerciales ne constituant pas un prêt,
2. des dépôts de sommes d’argent à vue ou à échéance fixe,
3. des cautionnements en numéraire,
4. des bons de caisse et autres emprunts non obligataires.
Sont toutefois exonérés les revenus cités par l’article 105 du CGI (voir Partie IS).
Le fait générateur des revenus de capitaux mobiliers est situé à la date de leur
disponibilité. Toutefois, leur base imposable est constituée par le montant brut.
Les revenus de capitaux mobiliers sont soumis à une retenue libératoire pour les
personnes physiques bénéficiaires. Celles-ci sont, donc, dispensées de les déclarer.
Après avoir constitué le revenu brut global, il faut déduire les charges communes.

Section II : Le revenu net global imposable : les charges communes


Pour être déductibles, les charges doivent être payées par le contribuable (sauf les
déficits), ne pas avoir été déduites à la détermination des revenus nets catégoriels, et
être citées par l’article 55 du CGI, en l’occurrence :
1- Les pensions et arrérages de rentes
Pour être déductibles, ils doivent être versées à titre gratuit et obligatoire.
Ils sont déductibles dans la limite de 5% du revenu brut global et de 300 000 F. La
déduction est totale si le montant est justifié ou résulte d’une décision judiciaire.
2- Les déficits en cas de cession ou de cessation d’entreprise
Le déficit d’une catégorie est seulement imputable sur le revenu net de la même
catégorie. Mais en cas de cessation d’entreprise, le déficit de l’exercice de liquidation
et les pertes des trois années précédentes sont déductibles du revenu brut global.
3- Les versements volontaires pour la constitution de retraite
Ces versements sont déductibles dans la limite de 10% du revenu brut salarial.
4- Les primes d’assurance sur la vie
Elles sont déductibles dans la limite de 5% du revenu brut global et de 200 000 F
augmenté de 20 000 F par enfant à charge.
5- Les dons et subventions à des œuvres ou organismes d’intérêt général
Les versements aux organismes et œuvres figurant sur la liste de l’arrêté 09389 du
1er juillet 2016 sont déductibles dans la limite de 0,5% du revenu brut global.
6- Les versements effectués à titre de zakat
Les versements, à titre de zakat, à un organisme agréé par l’Etat sont déductibles
selon les limites fixées par décision du Ministre chargé des finances.
7- Les intérêts des emprunts concernant l’habitation principale
Ils sont déductibles à la condition que l’emprunt soit destiné à son habitation
principale située au Sénégal et que le tableau d’amortissement du prêt soit produit.
A la suite du revenu net global, il faut liquider et payer l’impôt sur le revenu.
Chapitre III : La liquidation et le recouvrement de l’impôt sur le revenu
La liquidation consiste à calculer l’impôt dû (section I), et l’impôt à payer (section
II). Et le recouvrement détermine les modalités de paiement de l’impôt (section III).

Section I : Le calcul de l’impôt sur le revenu dû


L’impôt est liquidé progressivement (§ I),puis réduit des charges de famille (§ II).

§ I : L’impôt liquidé progressivement


Le revenu net global, arrondi au millier inférieur, est soumis au barème suivant :
De 0à 630 000 0%
De 630 001 à 1 500 000 20%
De 1 500 001 à 4 000 000 30%
De 4 000 001 à 8 000 000 35%
De 8 000 001 à 13 500 000 37%
Au delà de 13 500 000 40%
Chaque tranche de revenu est multipliée par le taux correspondant. Le total des
droits obtenus constitue l’impôt progressif auquel on applique la réduction d’impôt.

§ II : La réduction d’impôt pour charges de famille


Le montant de la réduction (C) est déterminé en fonction du nombre de parts (B),
lui-même déterminé en fonction de la situation maritale et des enfants à charge (A).

A- L’identification des enfants à charge


Sont considérés comme à charge quand ils n’ont pas de revenus imposables :
- les enfants du contribuable qui sont mineurs, ou infirmes, ou majeurs de moins de
25 ans poursuivant leurs études,
- les mêmes enfants dont la puissance paternelle est déléguée au contribuable.

B- La fixation du nombre de parts


Chaque contribuable a de facto une part. Être marié donne droit à une demi-part.
Quand un seul des conjoints a un revenu imposable, une demi-part supplémentaire lui
est allouée. Et chaque enfant à charge donne droit à une demi-part au profit de chacun
des époux. Mais, le nombre total de parts est plafonné à 5.
Pour le calcul des parts, il faut retenir la situation la plus favorable entre :
- celle existant au 1er janvier de l’année de l’imposition
- ou celle existant au 1er janvier de l’année de réalisation des revenus.

C- Le calcul du montant de la réduction


Ce montant est calculé en appliquant à l’impôt progressif les taux déterminés en
fonction du nombre de parts et selon le tableau suivant :
Nombre de parts Taux Minimum Maximum
1 0% 0 0
1,5 10% 100 000 300 000
2 15% 200 000 650 000
2,5 20% 300 000 1 100 000
3 25% 400 000 1 650 000
3,5 30% 500 000 2 030 000
4 35% 600 000 2 490 000
4,5 40% 700 000 2 755 000
5 45% 800 000 3 180 000
Le montant ainsi déterminé est diminué de l’impôt progressif pour obtenir l’impôt
sur le revenu dû. Celui-ci ne correspond pas automatiquement à l’impôt à payer.
Section II : Le calcul de l’impôt à payer
Sur l’impôt dû, il faut imputer les crédits d’impôt correspondant aux retenues à la
source. Le système fiscal sénégalais consacre les cinq retenues suivantes.
1- Les retenues sur les salaires, pensions et rentes viagères
Les salaires, pensions et rentes viagères sont soumis à la retenue à la source d’un
montant égal à l’impôt sur le revenu. Aussi, la retenue est-elle libératoire.
Toutefois, lorsque le bénéficiaire est soumis (ou se soumet) à la déclaration de ces
revenus, la retenue n’est plus libératoire. Elle constitue alors un crédit d’impôt.
2- Les retenues sur les sommes versées à des tiers
La retenue à la source porte sur les sommes à verser :
- d’un montant supérieur ou égal à 25 000 F par facture,
- à une personne physique (ou une personne morale non soumise à l’IS) exerçant
une activité autre que foncière et non soumise effectivement à un régime réel,
- en rémunération de prestations fournies ou utilisées au Sénégal.
La retenue est liquidée au taux de 5% sur le montant brut HT des rémunérations.
3- Les retenues à la source sur les redevances
La retenue à la source porte sur les sommes à payer :
- par un débiteur établi au Sénégal,
- à des personnes physiques et morales sans installation professionnelle au Sénégal,
- en rémunération de prestations fournies ou utilisées au Sénégal.
La retenue est liquidée au taux de 25%. La base de liquidation est déterminée en
appliquant un abattement de 20% au montant brut dû.
4- Les retenues sur les loyers
La retenue à la source porte sur les loyers à payer :
- à une personne physique ou une personne morale non soumise à l’IS,
- d’un montant supérieur ou égal à 150 000 F HT par mois.
Mais, la personne physique qui paie des loyers à une agence immobilière, un gérant
de biens ou une société civile immobilière est dispensée d’opérer la retenue à la source.
Celle-ci doit, alors, être effectuée par l’agence, le gérant ou la société.
La retenue est liquidée au taux de 5% sur le montant du loyer brut.
5- Les retenus sur les revenus de capitaux mobiliers
Les revenus de capitaux mobiliers imposables sont soumis à la retenue à la source
telle que vue en matière d’impôt sur les sociétés.
Il devient clair que les retenues sur les redevances et celles sur les revenus de
capitaux mobiliers ne peuvent constituer des crédits d’impôt.
Après avoir déterminé l’impôt à payer, il faut le recouvrer.
Section III : Le recouvrement de l’impôt sur le revenu
Le paiement de l’impôt sur le revenu (§ II) passe par la déclaration (§ I).
§ I : L’obligation de déclarer l’ensemble des revenus
Nous avons vu que les assujettis à l’impôt sur le revenu sont soumis à des
obligations déclaratives spécifiques à chaque catégorie de revenus.
En outre, ils sont soumis, avant le 1er mai, à la déclaration générale de l’ensemble
des revenus de l’année précédente. Cette déclaration porte un résumé des revenus
catégoriels et doit indiquer les éléments du train de vie et les charges de famille.
§ II : Le paiement de l’impôt sur le revenu
Dans les mêmes conditions que l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu donne
lieu au versement d’acomptes provisionnels et d’acomptes sur les importations.
Mais, les personnes physiques n’étant pas soumises à l’IMF, chaque acompte
provisionnel est égal au tiers de l'impôt dû l'année précédente.
Et, les personnes physiques n’ayant que des revenus soumis à la retenue sont
dispensées des acomptes.

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