02.Les Hyperthyroïdies
02.Les Hyperthyroïdies
02.Les Hyperthyroïdies
OU THYREOTOXICOSES
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OBJECTIFS :
1. Définir une hyperthyroïdie
2. Décrire les principaux signes cliniques de la Thyrotoxicose.
3. Citer 2 causes d’hyperthyroïdie périphérique
4. Énumérer 3 complications évolutives
5. Décrire la biologie hormonale de l’hyperthyroïdie périphérique.
6. Citer 3 principaux moyens thérapeutiques
PLAN
Introduction
1. Signes cliniques de la thyréotoxicose
2. Signes paracliniques
3. Complications évolutives
4. Étiologies des thyréotoxicoses
5. Traitement des thyréotoxicoses
Conclusion
Définition :
La thyréotoxicose ou thyrotoxicose est l’ensemble des signes cliniques et biologiques liés à des
taux plasmatiques élevés et non freinables des hormones thyroïdiennes. C’est par sa fréquence,
la deuxième endocrinopathie après le diabète. L’affection se rencontre davantage chez la
femme que chez l’homme (8/l). Il existe de très nombreuses causes d’hyperthyroïdies mais il y
a deux causes à ne pas oublier : la maladie de Basedow, (c’est la glande toute entière qui
fonctionne trop), et l’adénome toxique :(c’est un nodule isolé qui devient autonome et fabrique
de grandes quantités d’hormones).
1-2- Amaigrissement :
Fréquent, il contraste avec la conservation de l’appétit : quelquefois le malade peut même
présenter une polyphagie, une boulimie. L’amaigrissement porte à la fois sur la panicule
adipeuse et sur la masse musculaire
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- Sur le plan neurologique on note des tremblements fins, réguliers, constants et rapides
des extrémités.
- Sur le plan psychique on note une émotivité intense : le malade est irritable, très agité,
instable. Les crises de larme sont extrêmement fréquentes pouvant succéder brutalement à des
moments d’euphonie. C’est Jean qui pleure et c’est Jean qui rit.
Le malade peut avoir un état dépressif et des troubles du comportement, parfois une angoisse.
Il est souvent insomniaque : il s’agit en fait d’une inversion du rythme nycthéméral : le sujet
dort dans la journée et reste éveillé la nuit.
N.B. : Ces signes sont communs à toutes les thyréotoxicoses quelle qu’en soit l’étiologie. Les
signes propres à chaque étiologie permettent devant le tableau clinique d’avoir une orientation
étiologique.
1-7-1 La symptomatologie peut être frustre, nécessitant les dosages hormonaux pour la
confirmation formelle.
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* Problème de thérapeutique : Les ATS passent la barrière placentaire et provoquent une
hypothyroïdie chez le fœtus, ce qui peut être catastrophique.
* Le troisième problème est celui de la chirurgie chez une femme enceinte.
En dehors de ces signes qui sont les signes communs, il existe d’autres signes qui sont fonction
de l’étiologie et peuvent être au-devant de la scène. Ce sont : le goitre diffus ou nodulaire, le
myxœdème prétibial et l’exophtalmie
2- SIGNES PARACLINIQUES
3- COMPLICATIONS EVOLUTIVES
L’évolution non traitée se fait la plupart du temps vers l’aggravation et les complications.
Il y a trois types de complications essentielles :- complications cardio-vasculaires-
complications neuropsychiques et musculaires- et crise aiguë de thyrotoxicose
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Rare chez le sujet jeune mais très fréquente chez le sujet âgé (au-delà de la cinquantaine).
Cliniquement c’est une insuffisance cardiaque globale d’emblée le plus souvent :
- Les oedèmes sont importants, prenant les membres inférieurs, le thorax, avec une ascite (état
d’anasarque).
- Le débit cardiaque et la vitesse circulaire sont extrêmement élevés, ce qui est contradictoire.
- Cette insuffisance cardiaque est réfractaire aux cardiotoniques. Elle régresse sous traitement
antithyroïdien (Bêta bloqueurs ; antithyroïdiens de synthèse…)
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Cause : très rare, familiale autosomique dominante due à la mutation du gène du
récepteur ß de T3.
Clinique : thyrotoxicose
Biologie : ↑ TSH, ↑ FT4, ↑ FT3 Sous unité α normal: α/TSH = normal
Imagerie hypophysaire : Normale
*L’exophtalmie : est présente dans une bonne moitié des cas. Quelquefois
l’exophtalmie peut exister comme seul signe.
On note trois ordres de signes : c’est une affection auto – immune touchant les tissus extra
oculaires du cône orbitaire qui se trouve infiltré d’un oedème riche en macrophages
*La rétraction de la paupière supérieure : est pratiquement constante
Elle entraîne un élargissement de la fente palpébrale
Elle découvre une partie plus ou moins importante du limbe cornéen
Elle s’accompagne d’une rareté de clignements de l’œil et d’une fixité du regard
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Elle est acquise. Elle donne au regard un caractère tragique
Elle est en règle bilatérale, symétrique, parfois bilatérale mais asymétrique
quelques rares fois unilatérale
Elle est axile : Il n’y a pas de strabisme
Elle est d’intensité variable sans rapport avec la gravité de la maladie
Elle entraîne une occlusion incomplète à la fermeture non foncée des yeux
Il n’y a ni troubles de l’acuité visuelle ni du champ visuel, ni mydriase ni
hypertonie des globes oculaires, ni lésion au fond d’œil.
Vitiligo,
Dermopathie basedowienne ou myxœdème pré tibial.
Elle est beaucoup plus rare. C’est une induration de la peau (placard rouge indure) qui
est bilatérale siégeant, à la face antérieure des cuisses, au 1/3 inférieur des 2 faces latérales
des jambes au-dessus du cou de pieds.
N.B. : Si ces trois signes sont présents (goitre, ophtalmopathie, dermopathie), le diagnostic ne
pose aucun problème. Quand un des signes arrive à manquer le diagnostic est beaucoup plus
délicat.
Aphorisme de Peter: Gros Cou- Gros Yeux – Gros Cœur.
Terrain spécial en zone endémie goitreuse → Goitre Basedowifié
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Généralement l’ophtalmopathie va s’aggraver au cours de la maladie ou au cours du traitement
pour donner une ophtalmopathie maligne : Chémosis, yeux rouges, infiltration des paupières,
sub luxation de l’œil qui devient douloureux. Quelquefois paralysie de l’œil, troubles de la
sensibilité de la cornée. Tout ceci peut évoluer vers une ulcération cornéenne et infection. À
terme l’évolution peut se faire vers la cécité.
Signes para-cliniques :
↓TSHUS, ↑FT4, FT3
TRAC+ dans 95 %
Écho Doppler = hyper vascularisation
Écho Simple : glande hypo échogène hétérogène « Thyroïd infernal ».
Risque de cancer à cause du caractère stimulant des autos Anti corps (3,3%).
Scintigraphie hyperfixation homogène (inutile devant symptomatologie
évocatrice)
Cause : tumeur bénigne secrétant autonome liée à la mutation sur un clone cellulaire du
récepteur TSH qui devient hypersensible et ne répond plus à la TSH.
Clinique : Passe souvent par une phase pré toxique puis toxique
La thyréotoxicose n’est pas très manifeste. Ce sont les signes cardio-vasculaires qui sont
au-devant du tableau. Tout cela par poussées. Pas de signes oculaires ni de signes cutanés,
ni autres signes immunitaires.
L’examen thyroïdien découvre un nodule thyroïdien isolé unilatéral, palpable ou peu palpable.
* En règle, le nodule est unique, ferme, arrondi, bien limité, indolore, roulant sous le
doigt. Il ne donne pas de signe de compression, pas d’adénopathie.
* Ce nodule est acquis : Il siège sur un lobe ou sur l’isthme.- Il est de taille variable,
parfois accessible à la vue, presque toujours palpable.
* Le reste du corps thyroïde est normal dans sa consistance, son volume, mais
quelquefois le reste de la glande est légèrement diminué.
Rarement le nodule toxique peut se présenter comme un kyste. On note donc:
●Signes de thyrotoxicose pure
●Nodule isolé, indolore ferme sans ADP à la palpation
●Souvent relevé par les troubles du rythme cardiaque
●Parfois signes de compression
●Absence de signes oculaires
Para clinique :
●TSHUS↓, T3/T4↑, rare T3 ↑
●Scintigraphie « Nodule chaud »
●Écho Doppler : Nodule plein hyper vascularisé et visibilité du reste de la
glande.
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Principale cause d’hyperthyroïdie chez sujet âgé
Cause : plusieurs tumeurs bénignes sécretantes non freinables. Parfois déclenché par
apport d’Iode
Clinique :
Goitre volumineux, hétérogène, bosselé
Thyrotoxicose
Para clinique : ↓TSHUS, ↑FT4, FT3
Scintigraphie : Nodules hyper fixants au sein d’un parenchyme hétérogène = « en damier »
Para clinique :
• Phase aiguë: ↓TSHUS, ↑FT4, FT3↑
• VS accélérée, leucocytose à PN
• Anti TPO faiblement + ou normal
•Scintigraphie : Carte blanche. Le tissu thyroïdien ne fixe pas l’iode.
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• Hormones thyroïdienne : THSUS↓, ↑FT4, ↑FT3
• Scintigraphie : carte blanche
• A-C anti TPO ++
● Factice :
Cause : il s’agit d’une imprégnation en hormone thyroïdienne prise consciemment ou
inconsciemment.
Clinique :
Thyrotoxicose isolée, caractère capricieux
Pas de goitre sauf si préexistant
Para clinique :
TSH↓ FT4 normale ou élevée en fonction des prises d’hormone thyroïdienne.
Iodémie et iodurie normale
Baisse thyroglobuline < 25 pg
Courbe de fixation basse
Scintigraphie : Carte blanche
4-3-2-Para Néoplasique
Cause :
sécrétion de substance TSH like par les métastases de cancers (bronchiques à
petites cellules, pancréas, colon)
sécretion de ß HCG qui stimule les récepteurs de TSH ( tumeur placentaire,
stroma ovarien.
Clinique : Thyrotoxicose + goitre
Para clinique :
↑ ßhCG, > 60 000 UI/l
↑ Thyroglobuline > 50-500 ng/ml
Scintigraphie : à I 123 = fixation ectopique du radio iode.
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A la 1èr trimestre de grossesse = nervosité excessive, Tachycardie, absence de prise
de poids, et parfois vomissement
« hyperemesis gravidarum »
et régresse spontanément en 2e partie de gestation; parfois nécessite un traitement.
5-2- Moyens :
→ Symptomatiques :
Traitement Adjuvant
Il sert à soustraire l’organisme à l’action des catécholamines
BETABLOQUEURS à bonne dose surtout le Propranolol. Respecter les contre-
indications. L’effet est très rapide sur le cœur et les tremblements de même que sur la
sueur. Il est plus efficace car il n’est pas cardiosélectif : 1 à 3 cp / jour
Pour calmer l’excitation nerveuse (ceci est très important) on donne des neurosédatifs
ou des anxiolytiques :
* Diazépam (VALIUM). Chlorazépan (TRANXENE). Etc.….
* Des Benzodiazépines
à demi-vie intermédiaire : 2 fois / jour : Lexomil, Seresta, Temesta, Xanax,
à demi-vie longue (1 fois / jour) : Tranxène, Urbanyl.
* Des Carbamates : Equanil, Procalmadiol ½ à 2 cp / jour
Traiter les complications cardiaques et ophtalmologiques.
En somme :
Repos 2 semaines à 1 mois
Sédatifs anxiolytiques : benzodiazépine, lexomil 1/2 cp x3/j
B bloquants = 40 -120mg/j
Anti-inflammatoires
Antalgiques
Contraception efficace chez la femme jeune
Traiter les complications cardiaques et ophtalmologiques.
→ Spécifiques :
Antithyroïdiens de synthèse ATS (tableau) Prise unique
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Nom et Conditionnement Traitement attaque Traitement entretien
THIAMAZOLE
Thyrozol Cp 5, 10,20mg 10-40mg/j 5-20mg+LT ou 2,5-10mg/j
THIO-UREES
Benzyl Thio uracile : 125-200mg/j 50-100mg/j
BASDENE
Propylthiouracile
PTU Cp 50mg btes 100 800-1200mg/j 200-400mg/j
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Chirurgie :
Thyroïdectomie subtotale ou totale. Doit être préparé par ATS qui évite les risques de crise
aiguë thyrotoxique durant 6 semaines.
La chirurgie ne peut être qu’après refroidissements du malade sinon il y a risque d’une
crise aiguë de thyrotoxicose ou d’exophtalmie maligne en cas de manipulation de la glande qui
libère les hormones massivement.
La chirurgie s’adresse aux patientes de moins de 40 ans avec important lassées du
traitement médical et qui ne veulent ou ne peuvent se faire suivre régulièrement.
Elle consiste en une thyroïdectomie subtotale bilatérale laissant en place le mur
postérieur de la thyroïde (10 mg) pour préserver le ^parathyroïdes. Cette réduction de la masse
glandulaire diminue d’autant la sécrétion d’hormone.
Résultats :
La guérison est rapide et définitive. Les récidives sont rares.
- Risque à long terme (10 – 15 ans plus tard) d’une hypothyroïdie
Conséquences :
- hématome compressif,
- Crises de tétanie en cas d’ablation ou ischémie des parathyroïdes,
- Dysphonie ou aphonie en cas de lésions recurrentielles.
● Résultat : 60% de guérison et 40% de rechute dans les 1ères années qui conduit à un 2ème
traitement médical (Si le goitre est petit, si les signes sont peu intenses ou si le sujet est hostile
au traitement radical)
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I131 : Si âge > 40 ans, goitre modéré. Dose = 4 -10 mCu per OS en hospitalisation
chambre plombée. Possibilité d’une poussée hypertensive. Action lente 6 mois.
● Résultat : Guérison dans un délai de 3 semaines à 3 mois.
- Rechute si dose insuffisante
- Hypothyroïdie définitive : 50% en 15 ans (rythme de 2 à 3 % annuelle)
5-3-3-GMNT :
5-3-4-Thyroïdites
Antalgique : Paracétamol
Corticoïdes si échec 20-30 mg/j /2 semaines puis doses dégressions sur 6 à 8
semaines
AINS 2 à 3 semaines avec aspirine 3g/j
ß Bloquant parfois ATS pour encadrer la phase thyrotoxique
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5-3-8- Résistances hypophysaires aux HT :
Triac ou
Parlodel ou
analogues sandostatine
5-3-10- Cardiothyréose :
ATS + régime peu sodé + repos
Anticoagulant : calciparine puis AVK durant 2 mois après le retour à l’euthyroïdie sinon
antiagrégants
Anti arythmique: ß bloquant à la dose de 80-160 mg /j en 3 ou 4 prises
Diurétique si Insuffisance cardiaque
Cas particuliers
- Chez l’enfant
Pas de radiothérapie, la préférence va aux ATS
Chirurgie en cas d’échec ou de gros goitre
- Chez la femme enceinte
Pas de radiothérapie ATS associés à la L-Thyroxine.
Généralement c’est la chirurgie mais on attend que la grossesse arrive au deuxième trimestre ;
La chirurgie est faite après une brève préparation avec les ATS (risque d’une hypothyroïdie
chez l’enfant : prendre en charges l’enfant dès la naissance). Les ATS ne sont tératogènes.
Complications ophtalmologiques :
Sont du ressort du spécialiste : corticoïde, radiothérapie.
Complications psychiatriques :
Nécessitent un traitement médical et le recours au psychiatre. Les neuroleptiques s’imposent :
- en cas de délire : Halopéridol 10 à 20 mg / jour
- en cas d’agitation et d’agressivité : Droleptan, Barrnetyl ou ici un cocktail lytique :
Dolosal, Largactil, Valium.
5-4- Surveillance :
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● Si ATS : - NFS /8jours/2mois puis tous les mois/2ans
- Transaminases
- FT4 puis TSHUS
● Post chirurgie : - TSHUS, Calcémie
●I 131: - TSHUS
5-5- Pronostic
Après ATS = Rechute 60%. Bon pronostic
Après chirurgie = rechute 15% .Bon pronostic. Atteinte recurentielle.
Après I131 = risque hypothyroïdie = 2% par an
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