Onchiolite Aigue
Onchiolite Aigue
Onchiolite Aigue
BELGHAZI
Université Ferhat Abbas - Faculté de Médecine MARS 2020
Pôle pédiatrique du CHU de Sétif – Pr B.Bioud
BRONCHIOLITES AIGUES
I- Introduction
Définition: (ANAES 2000)
La bronchiolite est définie comme l’ensemble des bronchopathies obstructives virales
survenant chez les nourrissons de 1 mois à 2 ans.
Intérêt de la question:
-Fréquence : pathologie fréquente évoluant par épidémies ;
-Etiologie : VRS +++ ;
-Diagnostic: 1er épisode de respiration sifflante ;
-Evolution : Favorable / Formes graves (0,5 à 1 %) ;
-PEC: directives du guide national de prise en charge des bronchiolites aigues du nourrisson
de 2016.
II- Epidémiologie
- Problème de santé publique ;
- Période: automno - hivernale (mais aussi au printemps) ;
- Age : pic de fréquence 2 - 7 mois ;
- Sexe: garçons ++ (60 %).
III- Etiologies
- Le virus respiratoire syncytial (VRS): 60 à 90 %
● Incubation: 2 - 8 jrs
● Multiplication: de la muqueuse nasale aux voies respiratoires inférieures
● Elimination: 3 – 7 jrs (parfois jusqu’à 4 semaines)
● Transmission: Interhumaine directe (gouttelettes de Pfluge) ou indirecte (mains,
matériel souillé…)
● Survie du VRS:
30mn sur les blouses
01h30mn sur les mains
07 sur les surfaces
- Autres : rhinovirus, adénovirus, myxovirus para influenzae, myxovirus influenzae, …
IV- Physiopathologie :
-VRS : Rhinopharynx.
-Propagation de proche en proche dont la principale cible du virus est la cellule épithéliale
=> Réponse inflammatoire avec nécrose cellulaire et abrasion de l’épithélium responsables
d’encombrement à l’origine d’obstruction des voies aériennes, engendrant un risque de
prolifération bactérienne.
-L’obstruction des voies aériennes est mécanique car, d’origine endoluminale (bouchon
muqueux, sécrétions muqueuses, C nécrosées, exsudat sérofibrineux) et murale
(inflammation pariétale) ; le spasme bronchique jouerait un rôle mineur du fait du calibre
réduit des bronches et bronchioles et donc du faible développement de la musculature lisse
et du cartilage.
-Conséquences :
● L’obstruction des voies aériennes => piégeage expiratoire d’air et distension
thoracique.
● Connexion interalvéolaire réduite (atélectasie) avec étroitesse des voies respiratoires
=> risque de troubles de ventilation.
● Immaturité physiologique (Compliance pulmonaire basse, fatigabilité musculaire) et
augmentation des besoins en O2 => Survenue rapide d’hypoxie et risque de séquelles
(bronchiolite oblitérante).
-Réparation anatomique : (Cicatrisation)
● Régénération de l’épithélium: 3-4 jours et sera totale en 21jours
● Cils: réapparaissent vers le 15ème jour
● Bouchons muqueux: détruits par macrophages.
V- Facteurs favorisants
- Anomalies respiratoires préexistantes : étroitesse des VAI, dysplasie broncho-pulmonaire
de l’ancien prématuré ;
- Diminution physiologique des défenses immunitaires ;
- Tabagisme passif : épithélium déjà fragilisé ;
- Autres facteurs environnementaux :
. garde en collectivité
. résidence en zone urbaine
. fratrie nombreuse (sollicitations immunitaires répétées et rapprochées)
- Virulence de l’épidémie, variable d’une saison à l’autre.
● Indications d’hospitalisation :
-Aspect toxique, mauvaise alimentation, léthargie ou déshydratation
-Détresse respiratoire sévère qui se manifeste par un ou plusieurs des signes suivants:
Battements des ailes du nez, tirage intercostal, sous-costal, ou sus sternal, FR > 70/mn,
cyanose
-Apnée
-Hypoxémie avec SpO2 < 90% sous air
-Mauvaises conditions socio-économiques ou éloignement.
● Ancienne classification :
Bronchiolite légère : Score de Bierman et Pierson de 1 à 6 (sans signes de gravité)
Bronchiolite modérée : Score de 7 à 9 (sans signes de gravité)
Bronchiolite sévère : Score de 10 à 12
X- Diagnostic différentiel
● Origine respiratoire:
-Laryngite aigue ; -Corps étranger ; -Pneumopathie d’inhalation ; -Mucoviscidose.
● Origine extra respiratoire:
-Insuffisance cardiaque ; -Anémie.
● Modalités pratiques :
Bronchiolite non sévère : Pas de signes de gravité, pas de facteurs de risque
PEC ambulatoire : Centre de santé, Cabinet médical, Polyclinique
- Soins de soutien :
Hydratation adéquate (au moins 75 % des apports antérieurs)
Désobstruction nasale par drainage rhinopharyngé avec du SSI
- Aucune utilité des traitements pharmacologiques suivants : bronchodilatateurs inhalés,
nébulisés ou par voie orale, glucocorticoides inhalés ou systémiques, antibiotiques
systématiques, décongestionnants pour le nez, sirops antitussifs ou mucolytiques.
- Education sanitaire des parents : action essentielle
Nature bénigne de la bronchiolite non sévère, durée attendue d‘évolution
Technique de désobstruction nasale
Technique d'allaitement : fractionnement avec augmentation de la ration et l’adapter aux
besoins (fièvre, tachypnée)
Signes de gravité à surveiller
Eviction du tabagisme passif
Promotion de l’allaitement maternel
Nécessité de réévaluation - Contrôle à J2.
Bronchiolite sévère :
- Hospitalisation
- Soins de soutien
- En cas de DR grave, suspendre l’alimentation orale pour éviter les risques de fausse route
et administrer les liquides par voie IV
- Oxygénotherapie par canules nasales ou tente de Hood : O2 pour maintenir une SpO 2 >
90- 92%
- Pas d’utilisation systématique de bronchodilatateurs inhalés ou nébulisés pour traiter un
1er épisode de bronchiolite
- Essai d’une nébulisation de salbutamol (2,5mg ou 0,5 ml à 5mg ou 1ml) au 2ème épisode en
fonction du terrain atopique, de l’anamnèse et de la clinique avec évaluation de la réponse.
XIII- Prévention
● Mesures communes:
- Lavage des mains ; antiseptiques ; matériel à usage unique.
● A domicile:
- Eviction de la promiscuité ;
- Eviction du tabac ;
- Allaitement maternel ;
- SSI dans les rhinopharyngites ;
- Règles d’hygiène.
● Médication:
Antiviraux (Palivizumab) ;
- Maladie cardiaque hémodynamiquement significative ;
- Maladie chronique pulmonaire du prématuré.