Imagerie Des Spondyloarthrites 2014
Imagerie Des Spondyloarthrites 2014
Imagerie Des Spondyloarthrites 2014
Les spondyloarthrites constituent un groupe de maladies rhumatismales dont le point commun est
l’atteinte du rachis et des articulations sacro-iliaques (ASI). Un diagnostic précoce est requis pour une
prise en charge thérapeutique précoce et un meilleur pronostic. Les nouvelles molécules, en particulier
anti-TNF alpha ont fait la preuve de leur efficacité dans le contrôle de l’inflammation et la prévention
de l’évolution vers l’ankylose. L’imagerie permet actuellement un diagnostic plus précoce, en particulier
l’imagerie par résonance magnétique (IRM) du rachis et des ASI.
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IRM
Spondylodiscite Spondylite de
d’Anderson Romanus
Étapes de la maladie
Scanner
Érosions Syndesmophytes
Sclérose
osseuses et ankylose
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Imagerie des spondyloarthrites 31-310-A-10
Complications Tableau 1.
Des fractures, secondaires à la déminéralisation provoquée par Critères d’Amor. Six points permettent le diagnostic.
la maladie, peuvent survenir. Clinique Douleurs nocturnes ou raideur matinale
lombaire ou dorsale : 1
Syndrome enthésopathique périphérique Oligoarthrite asymétrique : 2
Douleur fessière sans précision : 1
Les enthésopathies peuvent intéresser tous les sites d’insertion.
Douleur fessière à bascule : 2
L’atteinte des tendons du calcanéum se manifeste par des talalgies
Doigt ou orteil « en saucisse » : 2
d’horaire inflammatoire s’améliorant au cours de la journée. Les
Talalgie – autre enthésopathie : 2
classiques doigts ou orteils en « saucisse » correspondent à une Iritis : 2
tuméfaction globale secondaire à une enthésopathie inflamma- Urétrite non gonococcique ou cervicite moins
toire et une arthrite. d’un mois avant une arthrite : 1
Diarrhée moins d’un mois avant une arthrite : 1
Syndrome articulaire périphérique Présence ou antécédent de psoriasis, ou de
Il s’agit d’une oligoarthrite asymétrique, parfois unilatérale à balanite, ou de MICI : 2
la différence de celle observée au cours de la polyarthrite rhuma- Signes radiologiques Sacro-iliite (stade > 2) : 3
toïde. La physiopathologie est débattue ; les arthrites pourraient Terrain génétique HLA-B27 ou antécédents familiaux de
être secondaires à la propagation du syndrome inflammatoire des spondyloarthrite, syndrome de
enthèses vers la synoviale. Fiessinger-Leroy-Reiter, psoriasis, MICI : 2
Sensibilité au Amélioration en 48 heures des douleurs par
Atteintes non rhumatologiques traitement AINS ou rechute rapide (< 48 h) à leur arrêt : 2
Il s’agit des atteintes associées dont certaines sont spécifiques MICI : maladies inflammatoires chroniques intestinales ; AINS : anti-
d’un sous-groupe de spondyloarthrites : psoriasis cutané, syn- inflammatoires non stéroïdiens.
drome uréthro-oculo-synovial, uvéites antérieures, MICI, atteinte
cardiaque (insuffisance mitrale et/ou aortique, troubles du Tableau 2.
rythme, diminution de la fonction diastolique), atteinte vascu- Critères ASAS (Assessment of SpondylarthroArthritis Society) 2009 de
laire (ectasie aortique, vascularite : angéite nécrosante, maladie de spondyloarthrite axiale chez les patients de moins de 45 ans avec rachial-
Takayasu), fibrose pulmonaire apicale, atteinte rénale (glomérulo- gies présentes depuis plus de trois mois.
néphrites), amyotrophie (secondaire à l’enraidissement), amylose
Sacro-iliite + au moins 1 signe de spondyloarthrite
secondaire de type AA [10, 11] . ou
HLA-B27 positif + au moins 2 autres signes de spondyloarthrite
Biologie Sacro-iliite : sacro-iliite en radiographie (critères de New York modifiés a )
ou en IRM
Les spondyloarthrites s’associent fréquemment à Signes de spondyloarthrite :
l’antigène HLA-B27, en particulier la spondyloarthrite anky- – rachialgie inflammatoire
losante. Il existe d’authentiques formes HLA-B27 négatives de – arthrite
pronostic similaire [12] . Inversement, la plupart des sujets cauca- – enthésite
siens porteurs de HLA-B27 ne sont pas atteints par la maladie [9] . – uvéite
La vitesse de sédimentation (VS) et la protéine C-réactive (CRP) – dactylite
sont surtout élevées dans les formes axiales [13] . – psoriasis
– MICI
– bonne réponse aux AINS
Évolution – antécédents familiaux de spondyloarthrite
– HLA-B27 positif
Le suivi est clinique et radiologique. L’indice Bath Ankylosing
– CRP augmentée
Spondylitis Disease Activity Index (BASDAI), évaluant la douleur
et ses conséquences, l’enraidissement, les enthésites et arthrites, MICI : maladies inflammatoires chroniques intestinales ; AINS : anti-
apprécie l’activité de la maladie. Les marqueurs de l’inflammation inflammatoires non stéroïdiens ; CRP : protéine C-réactive.
(VS, CRP) peuvent être utiles. L’évolution est variable, nécessi-
a
Sacro-iliite de grade ≥ 2 bilatérale ou sacro-iliite de grades 3-4 unilatérale.
tant une thérapeutique agressive en cas de facteurs de mauvais
pronostic, et dans tous les cas la plus précoce possible [14] . Tableau 3.
Critères ASAS (Assessment of SpondylarthroArthritis Society) 2009 spon-
dyloarthrite périphérique chez les patients de moins de 45 ans avec
Critères diagnostiques arthrite, enthésite ou dactylite.
Il existe différents critères diagnostiques : les critères d’Amor Au moins un signe de spondyloarthrite
(Tableau 1), de New York modifiés, et de l’European Spondylar- ou
thropathy Study Group (ESSG), de performance équivalente [9] . Au moins 2 autres signes complémentaires
L’atteinte radiologique des ASI constitue un critère constant. Signes de spondyloarthrite :
Actuellement, le scanner et surtout l’IRM ont une bien meilleure – psoriasis
sensibilité, permettant un diagnostic précoce et une meilleure – MICI
prise en charge. Les critères d’Assessment of SpondylarthroAr- – antécédent récent d’infection
thritis Society (ASAS) ont ainsi intégré l’IRM des ASI avec – HLA-B27 positif
une sensibilité (82,9 %) et une spécificité (84,4 %) supérieures – uvéite
(Tableaux 2, 3) [15, 16] . – sacro-iliite en radiographie (critères de New York modifiés a ) ou en IRM
Signes complémentaires :
– arthrite
Traitement – dactylite
– enthésite
La prise en charge comprend kinésithérapie luttant contre – MICI
l’enraidissement et traitements médicamenteux. Les anti- – antécédents familiaux de spondyloarthrite
inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont plus efficaces que
les corticoïdes. Les corticoïdes peuvent être utilisés en intra- MICI : maladies inflammatoires chroniques intestinales ; IRM : imagerie par réso-
articulaire ou en bolus en attendant que le traitement de nance magnétique.
a
Sacro-iliite de grade ≥ 2 bilatérale ou sacro-iliite de grades 3-4 unilatérale.
fond soit efficace dans les cas les plus sévères. La sulfasalazine
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“ Point important
Diagnostic précoce de spondyloarthrite : un traitement A
précoce est essentiel pour améliorer le pronostic des
patients atteints de spondyloarthrite. L’IRM, en mettant
en évidence les atteintes inflammatoires caractéristiques
rachidiennes et sacro-iliaques, permet un diagnostic
précoce. Les critères d’ASAS intègrent ainsi l’IRM des arti-
culations sacro-iliaques dans les critères diagnostiques.
Imagerie
Rôle de l’imagerie B
L’IRM permet un diagnostic précoce, en mettant en évidence Figure 2. Sclérose et érosions sacro-iliaques. Radiographie du bassin (A)
les zones inflammatoires, dont tiennent compte les critères diag- et scanner des articulations sacro-iliaques, coupe axiale (B) montrant une
nostiques ASAS (Tableaux 2, 3) [16] . densification des berges articulaires (flèches). Seul le scanner montre la
L’imagerie permet en outre le suivi du patient. L’atteinte, densification en miroir, et surtout la présence d’érosions (tête de flèche).
qu’elle soit axiale ou périphérique, comprend chronologiquement
inflammation, érosions, et remaniements postinflammatoires
(successivement signal graisseux des enthèses, sclérose, construc-
tions osseuses, fusion et ankylose).
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Imagerie des spondyloarthrites 31-310-A-10
A B
chez un même patient et sur un même site. L’IRM peut également Imagerie des atteintes axiales
montrer des synovites avec épanchement articulaire en hyper-
signal T2. Les séquences utilisées sont effectuées dans un plan Atteintes rachidiennes
sagittal sur le rachis, et dans un plan frontal oblique pour les ASI. Atteinte antérieure
D’autres plans peuvent ensuite être rajoutés, en axial et/ou en
Spondylite de « Romanus ». Le premier stade, uniquement
frontal. On effectue des séquences en T1, T2 avec saturation de
décelable en IRM consiste en un hypersignal inflammatoire
graisse ou STIR, enfin des séquences T1 après injection de chélates
(œdème osseux en hypersignal T2) des coins vertébraux où
de gadolinium avec saturation de la graisse. Des séquences forte-
s’insèrent les ligaments longitudinaux antérieur et postérieur
ment pondérées T2 avec un temps d’écho (TE) assez long (80 ms)
(Fig. 10). Par la suite apparaissent des érosions mises en évidence
ou STIR seront préférées car plus sensibles à l’œdème osseux.
par les radiographies et surtout en scanner (Fig. 10). L’IRM en
Des scores évaluant l’activité et les séquelles postinflammatoires
montrant l’inflammation « pure » du début de la maladie permet
ont été proposés : Ankylosing Spondylitis-spoine-Magnetic Reso-
un diagnostic précoce, ce qui peut conditionner le pronostic. Les
nance Imaging (ASpiMRI), Spondylarthritis Research Consortium
érosions des coins vertébraux sont responsables d’une « mise au
of Canada (SPARCC) et Leeds Scoring System [16] . La SI a été préci-
carré » de la vertèbre [9] .
sément définie par le groupe ASAS/OMERACT (Outcome Measures
Au stade précoce postinflammatoire, le signal devient graisseux.
In Rheumatology Clinical Trials) MRI (magnetic resonance ima-
Par la suite apparaissent une ostéosclérose (Fig. 3, 10) et une ossi-
ging). L’œdème osseux sous-chondral constitue un élément capital
fication des ligaments (syndesmophytes et parasyndesmophytes),
pour affirmer le diagnostic, une enthésite isolée étant considérée
stade ultime de la phase cicatricielle (Fig. 4, 5).
comme insuffisante [23] .
Les syndesmophytes sont des constructions osseuses verticales
adjacentes aux corps vertébraux, fines et symétriques, repré-
Scintigraphie osseuse sentant le stade final de la spondylite de Romanus (Fig. 5).
Ils correspondent à l’ossification ligamentaire et présentent
La scintigraphie permet une exploration corps entier. Song et al. ainsi un trajet vertical. Lors du rhumatisme psoriasique ou
ont rapporté une sensibilité d’environ 50 % de la scintigraphie des arthrites réactionnelles, s’observent des parasyndesmophytes.
aux biphosphonates marqués au technétium99m (99m Tc), pour la Il s’agit d’ossifications asymétriques épaisses situées plus à
détection d’une SI chez des patients ayant une spondyloarthrite distance du corps vertébral (Fig. 4). Les parasyndesmophytes
ankylosante avérée ou probable [24] . Elle peut être utile chez les peuvent aussi s’observer au cours du rachitisme vitaminorésistant
patients présentant une contre-indication à l’IRM (Fig. 8). hypophosphatasémique familial et du SAPHO (synovite, acné,
pustulose palmoplantaire, hyperostose et ostéite) [26] . Au stade
final, l’ankylose réalise la classique « colonne bambou » caracté-
TEP scanner risée par la fusion extensive des vertèbres par les syndesmophytes
Le TEP scanner est une technique d’imagerie hybride qui allie circonscrivant l’espace discal, rappelant ainsi l’aspect du bambou
les avantages de l’imagerie fonctionnelle et ceux de l’imagerie (Fig. 5) [9] .
anatomique. Il permet de mettre en évidence différents méca- Spondylodiscite d’Anderson. La spondylodiscite aseptique
nismes physiopathologiques selon le radiotraceur utilisé. Avec le d’Anderson suit la même évolution que la spondylite de Roma-
18-fluoro-2-désoxy-D-glucose (18FDG), qui est un analogue du nus (Fig. 1). Les plateaux vertébraux présentent initialement un
glucose, le TEP détecte les zones inflammatoires de manière non hypersignal inflammatoire, puis un remaniement graisseux, enfin
spécifique. Avec le 18-fluorure de sodium (18FNa), une hyper- un hyposignal témoignant de l’ostéosclérose. Le scanner est plus
fixation osseuse observée sur les images TEP correspond à une performant que l’IRM pour montrer les érosions (Fig. 10). Le
augmentation de l’activité ostéoblastique. Le TEP permet alors disque peut présenter un hypersignal secondaire à l’inflammation
de montrer les zones de remodelage et construction osseuse (Fig. 10). Au stade final, les corps vertébraux fusionnent (anky-
(Fig. 9) [25] . lose) [9] .
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31-310-A-10 Imagerie des spondyloarthrites
*
A B C
Figure 5. Colonne bambou. Radiogra-
phies de face (A) et de profil (B) du
rachis dorsal. Syndesmophytes latéraux et
antérieurs (flèches) donnant un aspect de
colonne « bambou ». Scanner des articu-
lations sacro-iliaques (C), coupe axiale. Os
considérablement déminéralisé de den-
sité graisseuse (astérisque) ; fusion des
berges (flèches). IRM et scanner du rachis
dorsal (D à F). IRM, coupes sagittales T1
(D) et T2 (E). Signal graisseux des coins
vertébraux (têtes de flèche) et syndesmo-
phytes antérieurs en hyposignal (flèches).
Scanner, coupe sagittale (F), vertèbres
déminéralisées de densité graisseuse. Les
syndesmophytes sont mieux visibles en
scanner (flèches). Ossification des liga-
ments interépineux (tête de flèche).
D E F
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31-310-A-10 Imagerie des spondyloarthrites
Symphyse pubienne
L’atteinte de la symphyse pubienne se manifeste par une inflam-
mation, des érosions et une ostéocondensation.
Enthésopathies périphériques
Les enthésopathies périphériques inflammatoires peuvent être
précocement mises en évidence par l’échodoppler et l’IRM (hyper-
signal T2 et rehaussement) (Fig. 7) [36] . Plus tardivement, on
A B C
observe le développement d’enthésophytes ossifiés.
D E Atteinte pulmonaire
J
Un syndrome restrictif secondaire à l’ankylose du rachis et
Figure 9. TEP scan. IRM du rachis dorsal et des articulations sacro- des articulations costorachidiennes peut s’observer. Le scan-
iliaques chez deux patients (STIR) (E, J) et TEP scan avec deux traceurs : ner peut montrer une atteinte fibrosante des apex pulmonaires
18F-FDG (A, B, F, G) et 18F-fluor (C, D, H, I). La fixation du 18F-fluor (Fig. 22). D’autres anomalies sont rapportées : emphysème, verre
reflète le remodelage osseux alors que le 18F-FDG se fixe sur les zones dépoli, épaississements septaux, lignes non septales, bronchecta-
inflammatoires. Reproduit avec l’aimable autorisation de BioMed Central, sies, micronodules, et condensations [38] .
Bruijnen ST et al. (d’après [25] ).
A à E. Patient 1 : rachis. Œdème osseux en IRM, fixant en TEP (flèches)
avec le traceur 18F-fluor.
F à J. Patient 2 : articulations sacro-iliaques. Pas d’œdème osseux en IRM.
En revanche, fixation en TEP avec le traceur 18F-fluor (flèche).
SAPHO (synovite, acné,
pustulose, hyperostose et ostéite)
Le scanner est plus sensible que les radiographies standard Le syndrome SAPHO survient préférentiellement entre 30 et
dans la détection des érosions, de la sclérose et des ponts osseux 50 ans. L’atteinte cutanée se manifeste par une acné dans certains
(Fig. 5, 14). L’IRM est plus sensible pour détecter une atteinte cas sévère (acné fulminans) et un psoriasis souvent pustuleux.
précoce (œdème osseux des berges articulaires en hypersignal T2) HLA-B27 est présent dans 13 à 30 % des cas. L’ostéite aseptique
(Fig. 14, 15), avant que les érosions, le signal graisseux ou la et l’hyperostose-ostéosclérose sont évocatrices du diagnostic dans
sclérose n’apparaissent (Fig. 15 à 17). Les séquences de diffu- les régions sternoclaviculaires et sternocostales. La scintigraphie
sion montrent une élévation du coefficient apparent de diffusion osseuse et l’IRM mettent en évidence les zones inflammatoires
(ADC) [35] . Parfois, l’interligne peut seul se rehausser (Fig. 18). (Fig. 23). Le scanner apprécie au mieux l’hypertrophie osseuse
L’œdème osseux sous-chondral est cependant considéré comme et l’ostéosclérose. Une atteinte rachidienne s’observe fréquem-
indispensable pour affirmer le diagnostic [23] . ment (spondylite) avec inflammation, hyperostose, déformation
(cyphose) et destruction vertébrale. La présence de vertèbres
Diagnostic différentiel de l’atteinte des articulations « ivoire », densifiées par l’ostéite, peut poser des problèmes
sacro-iliaques de diagnostic différentiel (métastase condensante, lymphome
Hyperparathyroïdie. Elle peut provoquer une résorption osseux, maladie de Paget). Des syndesmophytes et parasyndes-
osseuse sous-chondrale des ASI, avec érosions et pseudo- mophytes peuvent se développer [26] . Les ASI peuvent également
élargissement de l’interligne et une acro-ostéolyse. À la différence être atteintes. Le SAPHO peut en outre s’associer à une MICI [39]
des spondyloarthrites, l’enthésite se manifeste seulement par une ou à une maladie cœliaque. Le SAPHO peut être ainsi considéré
résorption osseuse. comme apparenté aux spondyloarthrites.
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* *
A B C
* F
*
D E
Figure 10. Spondylite de Romanus, spondylodiscite d’Anderson et atteinte zygapophysaire. IRM du rachis lombaire (A à D), coupes sagittales médianes
T1 (A), T1 après injection et saturation de la graisse (B) et STIR (C) et sagittale paramédiane STIR (D).
A à C. Spondylites de Romanus : hypersignaux œdémateux au sein desquels on peut observer quelques hyposignaux correspondant à la sclérose (flèches) et
des zones de signal graisseux (tête de flèche).
D. Spondylite d’Anderson : hypersignal inflammatoire des plateaux vertébraux (flèches) et sclérose en hyposignal (tête de flèche). Atteinte articulaire posté-
rieure (C, D) se manifestant par un hypersignal sous-chondral (astérisques).
E. Scanner du rachis lombaire, coupe sagittale. Densifications des coins vertébraux (flèches) avec quelques érosions (tête de flèche) et spondylodiscite
d’Anderson érosive (étoile). Un syndesmophyte se développe à la partie antéro-inférieure du corps de L5 (astérisque).
F, G. Scanner du rachis lombaire, coupes axiales. Érosions articulaires postérieures (F) (flèches). Atteinte plus évoluée (G) avec sclérose sous-chondrale et
pincement de l’interligne évoluant vers la fusion (flèches). Atteinte articulaire costovertébrale (têtes de flèches).
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31-310-A-10 Imagerie des spondyloarthrites
Figure 11. Atteinte ligamentaire postérieure. IRM du rachis lombaire (A, B),
coupe sagittale T2 après avec saturation de la graisse (A) et sagittale T1 après
injection de gadolinium (B). Atteinte des ligaments rachidiens postérieurs en
hypersignal T2 et se rehaussant fortement après injection (flèches). L’atteinte est
mieux mise en évidence sur les coupes T1 injectées avec saturation de la graisse.
A B
A B C
Figure 12. Atteinte costovertébrale.
A. Scanner du rachis lombaire, coupe axiale. Atteinte érosive de la 9e articulation costovertébrale droite (flèche).
B, C. IRM du rachis dorsolombaire, coupes sagittales latérales T1 après injection et saturation de la graisse (B) et STIR (C). Hypersignal inflammatoire des 9e
et 10e articulations costovertébrales droites.
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A B C
B
Figure 14. Sclérose, érosions et œdème osseux sous-chondral sacro-
iliaque.
A. IRM, coupe frontale T1 après injection de gadolinium et saturation de
la graisse. Rehaussement sous-chondral (flèches) confirmant la présence
d’une sacro-iliite. C
B. Scanner des articulations sacro-iliaques, coupe axiale. Pincement de
Figure 15. Œdème osseux au cours d’une sacro-iliite. IRM des arti-
l’interligne, érosions et densification prédominant sur le versant iliaque
culations sacro-iliaques (A, B), coupes frontale T1 après injection de
(têtes de flèches).
gadolinium et saturation de la graisse (A) et frontale STIR (B). Rehaus-
sement et hypersignal STIR œdémateux de l’os sous-chondral (flèches)
lors d’une sacro-iliite en phase inflammatoire active. Le scanner (C) ne
montre pas d’anomalie à gauche, quelques érosions à droite (flèches).
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A B
Figure 16. Signal graisseux sous-chondral sacro-iliaque. IRM des arti-
culations sacro-iliaques (A, B), séquence frontale T1 sans injection (A) et
STIR (B). Hypersignal T1 graisseux sous-chondral sans hypersignal en STIR
(flèches) et donc sans phénomène inflammatoire actif. Quelques zones
de sclérose sont en hyposignal spontané (têtes de flèche).
A B
*
*
A B
Figure 17. Sclérose sous-chondrale sacro-iliaque. IRM des articulations
sacro-iliaques (A, B), coupe frontale T1 sans injection (A) et T1 après
injection de gadolinium et saturation de la graisse (B). Hyposignal sous-
chondral sans rehaussement correspondant à la sclérose sous-chondrale
(flèches).
C D
Figure 20. Atteinte périphérique au cours d’un rhumatisme psoria-
sique. Radiographies de face (A, B) de l’articulation interphalangienne
distale de l’index droit réalisées à neuf mois d’intervalle. Le premier cli-
ché (A) montre des érosions articulaires (flèches). Le cliché de contrôle
(B) montre la diminution d’une érosion avec apparition d’une construc-
tion osseuse (tête de flèche) et la majoration d’une autre érosion (flèche).
IRM de l’index, coupes avec saturation de graisse sagittale T2 (C) et axiale
* *
T1 après injection (D). Œdème osseux en miroir de l’interphalangienne
distale (étoiles). Épaississement et hypersignal des insertions tendineuses
(flèches) et des tissus sous-cutanés (astérisques). Rehaussement de la gaine
tendineuse témoignant d’une ténosynovite (tête de flèche).
Figure 18. Rehaussement de l’interligne articulaire au cours d’une
sacro-iliite. IRM des articulations sacro-iliaques, coupe frontale T1 après
injection de gadolinium. Rehaussement principal de l’interligne articulaire
(flèches). Plages d’œdème osseux témoignant d’une sacro-iliite selon les
critères ASAS (Assessment of SpondylarthroArthritis Society) (astérisques).
Atteinte inflammatoire entre le sacrum et les apophyses transverses hyper-
trophiées de L5 (têtes de flèches).
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A. Lacout ([email protected]).
Centre d’imagerie médicale, 47, boulevard du Pont-Rouge, 15000 Aurillac, France.
C. Le Breton.
Service de radiologie, Hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches, France.
I. Peretti.
Service de biophysique et médecine nucléaire, Groupe hospitalier Lariboisière–Saint-Louis, AP–HP, EA 2931, Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité,
Paris, France.
R. Carlier.
Service de radiologie, Hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches, France.
N. Amoretti.
Service de radiologie ostéoarticulaire interventionelle et diagnostique, CHU de Nice, 151, route de Saint-Antoine, 06202 Nice, France.
C. Meunier.
Service de radiologie, CHU, 2, rue Henri-le-Guilloux, 35000 Rennes, France.
C. Tamas.
Service de médecine nucléaire, Centre médico-chirurgical, 83, avenue Charles-de-Gaulle, 15000 Aurillac, France.
P.-Y. Marcy.
Service imagerie médicale, Polyclinique Les Fleurs, 332, avenue Frédéric-Mistral, 83190 Ollioule, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Lacout A, Le Breton C, Peretti I, Carlier R, Amoretti N, Meunier C, et al. Imagerie des spondyloarthrites.
EMC - Radiologie et imagerie médicale - musculosquelettique - neurologique - maxillofaciale 2014;9(3):1-14 [Article 31-310-A-10].
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