LE COURS DE DROIT AD S2

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L organisation

administrative
1. INTRODUCTION :

A. Définition du Droit administratif :

Définition large :

Le conçoit comme étant un ensemble des règles déterminant


l’organisation et le fonctionnement de l’administration.

Définition étroite :

Cette définition est adopté par la majorité de la doctrine ( un droit spéciale


constitué par l’ensembles des règles juridiques applicables à
l’administration et qui sont indépendant et autonome par rapport au droit
privé par leurs source , techniques, finalités et contentieux .

En général :

Branche du droit public interne distinct du droit constitutionnel dont il est


dans une certaine mesure, la concrétisation .Il est donc national. Il est
l’ensemble des principes et règles applicables à l’administration publiques,
à ses organes et aux actes posés dans les relations qu’entretiennent
entres elles les différentes composantes de l’administration ou que
l’administration entretient avec les personnes privé.

B. Formation Historique du Droit Administratif Marocain

a. Le droit administratif marocain est relativement moderne, n'existant


pas dans le droit musulman traditionnel. Son développement a été
influencé par le protectorat français, sans pour autant être une application
totale de ce dernier, intégrant des spécificités marocaines. La création de
la Cour suprême en 1957 et des tribunaux administratifs en 1993 a
marqué des étapes clés dans la structuration du droit administratif
marocain.

b. Le droit administratif marocain est une notion moderne, distincte du


droit musulman, qui ne prévoyait pas de système de limitation du pouvoir.
Les fondements du droit administratif au Maroc ont été établis durant le
protectorat français, s'inspirant du droit administratif français tout en
conservant certaines spécificités marocaines.

Le Dahir du 12 août 1913 a interdit aux tribunaux de droit commun


d'annuler les actes administratifs, sauf dans des cas précis liés aux
marchés publics et à la responsabilité de la puissance publique. Ce dahir a
également mis en place un régime particulier de responsabilité
administrative.

Après l'indépendance, la création de la cour suprême en 1957 a marqué


une étape importante, permettant à la chambre administrative de traiter
les recours pour excès de pouvoir. En 1993, des tribunaux administratifs
ont été instaurés, visant à concilier les principes du droit administratif
français avec les spécificités marocaines, tout en équilibrant les droits des
citoyens et le pouvoir administratif.

C.Résumé des particularités du droit administratif

Le droit administratif se caractérise par son autonomie, son évolution


constante et sa capacité à concilier autorité et liberté.

a. Un droit autonome

Le droit administratif est distinct du droit privé, s'appliquant


principalement aux personnes morales dans le cadre de l'intérêt général. Il
repose sur des règles spécifiques adaptées à l'action administrative,
comme l'illustre l'arrêt Blanco, qui établit que la responsabilité de l'État
pour les actes de ses agents ne suit pas les principes du code civil. Bien
que l'autonomie du droit administratif soit marquée, elle n'est pas
absolue : le juge administratif peut appliquer des règles de droit privé
lorsque cela est compatible avec les principes du droit administratif.

b. Un droit en constante évolution

Le droit administratif évolue en réponse aux besoins changeants des


citoyens et à la diversité de ses sources, qui ne sont pas regroupées en un
seul code. La jurisprudence joue un rôle crucial en précisant les principes
qui guident l'action administrative, contribuant à un cadre juridique adapté
et évolutif.

c. Un droit conciliante autorité et liberté

Malgré ses prérogatives de puissance publique, le droit administratif n'est


pas synonyme d'arbitraire. L'administration, en tant qu'entité au service
de l'intérêt général, est tenue de respecter les droits des administrés. Les
principes fondamentaux de justice et de légalité, garantis par la
constitution, doivent guider l'action administrative, assurant ainsi un
équilibre entre l'autorité de l'administration et les droits des citoyens.

D.Résumé des sources du droit administratif


marocain
Le droit administratif marocain est fondé sur une pluralité de sources, sans
être rassemblé dans un seul texte. Les principales sources comprennent :
a. La Constitution

Elle détermine l'organisation de l'État et les règles régissant


l'administration. Par exemple :

 Compétences administratives : Les articles précisent les rôles du


premier ministre (article 61), les pouvoirs du roi en matière réglementaire
(articles 30 et 35), et la création des collectivités locales (article 100).
 Garanties pour les administrés : Elle assure l'égalité de tous devant la
loi (article 5), la liberté de circulation et d'expression (article 9), et le droit
d'accès aux fonctions publiques (article 12).

b. La Loi

La loi est cruciale, avec des matières définies par l'article 46 de la


constitution, comme :

 Les droits individuels et collectifs,


 La procédure pénale et civile,
 Le statut général de la fonction publique.

Le respect de la loi est assuré par le juge administratif, notamment par


des recours pour excès de pouvoir.

c. Le Règlement

Le pouvoir exécutif peut adopter des règlements autonomes (art. 47) et


des règlements d'application des lois (art. 61). Les règlements sont des
actes administratifs pouvant être contestés devant le juge administratif. Ils
se divisent en :

 Règlements autonomes : Émis sans lien direct avec une loi.


 Règlements d'application : Précisent les modalités d'exécution d'une
loi.

d. La Jurisprudence

Elle est constituée de décisions rendues par le juge administratif et est


essentielle pour le développement du droit administratif. Par exemple, des
principes comme :

 La théorie des actes administratifs,


 La responsabilité de la puissance publique,
 Les principes généraux du droit, qui incluent des valeurs islamiques.

e. Les Conventions Internationales

Ces conventions, comme le stipule l'article 31, sont signées par le roi et
doivent être approuvées par la loi si elles affectent les finances de l'État.
Elles sont supérieures aux lois nationales lorsque cela est prévu, comme le
montre l'article 2 du code des marchés publics, qui permet de déroger aux
lois en matière de marchés sous certaines conditions.

En somme, le droit administratif marocain est riche et varié, ancré dans


une diversité de sources qui englobent la législation nationale et les
engagements internationaux.

B. L’administration :
L'administration est un concept complexe, défini à partir de différentes
acceptions qui éclairent son but, ses moyens et ses fonctions.

§1 - Définition de l'administration

Étymologiquement, "administration" vient du latin administrare, signifiant


"servir", ce qui implique une position subordonnée vis-à-vis du pouvoir.
Dans le langage courant, elle se divise en deux significations :

 Matérielle ou fonctionnel: « l'activité d'administrer. » il s agit d’unes


activité notamment le fait d’administrer destiné à satisfaire des besoins
d’intérêt général. D’après J.Rivéro (c’est l’activité par laquelle les autorités
administratives, en utilisant le cas échéant, les prérogatives de la
puissance publique à la satisfaction des besoins d’intérêt général).
 Organique : « l'ensemble d'organes exerçant cette activité. » présente
l’administration comme une structure composée d’un ensemble d’organes
exerçant une mission de service publique. (Etat, coll. Territ, etab.pub)
 Juridiquement : on distingue l'administration (minuscule) comme une
activité et l’Administration (majuscule) comme le service public. Elle peut
être appréhendée de manière fonctionnelle (missions d'intérêt général) et
organique (ensemble des agents agissant pour l'intérêt public).

 COINDENCE : L’ADMINSTRATION EST A LA FOIS UNE


ORGANISATION ET UNE ACTIVITE ! L’administration est l’ensemble de
moyens humains et matériels structurés formant une organisation, sa
raison d’être première est l’exercice et l’accomplissement d’une activité
de service publique.

2 - Le but et les moyens de l'administration

a. Le but de l'administration : Contrairement à l'administration privée,


l'administration publique vise l'intérêt général, cherchant à gérer les
affaires nécessitant l'intervention de l'État. L'intérêt général est une
somme de besoins humains qui transcende les intérêts individuels.

b. Les moyens de l'administration : L'administration a des


prérogatives spécifiques, lui permettant d'imposer sa volonté pour réaliser
l'intérêt général, comme par exemple le maintien de l'ordre public. Elle
peut agir par des décisions unilatérales, ce qui n'est pas le cas pour les
particuliers.
3 - Les fonctions de l'administration

L'administration remplit plusieurs fonctions essentielles :

 Information : Collecte des données sur les citoyens pour éclairer les
décisions.
 Prévision : Planification pour aligner les besoins des citoyens et les
décisions.
 Préparation : Facilitation des décisions politiques en anticipant les actions
nécessaires.
 Exécution : Mise en œuvre et contrôle des décisions prises.

Ces fonctions permettent à l'administration de remplir son rôle central


dans la gestion des affaires publiques.

 C’est quoi la différence entre administration et autorité


administrative ?

L’administration est un appareil ou se trouve un ensemble d’organes ou


d’agents liés entre eux, au sein de cet appareil, par des liens
hiérarchiques. Elle assure, par le biais de ses organes, principalement des
activités d’I.G et dispose de prérogatives exorbitantes du droit commun
tandis que les aut.ad sont des personnes physiques agissant au nom et
pour le compte de l’administration personne morale fictive qui a besoin
d’au représentant légale.

Chapitre I : Les principes généraux de l’organisation


administrative

1.Les principes généraux de l'organisation administrative guident


le fonctionnement de l'administration publique :

1. Légalité : L'administration doit agir selon les lois en vigueur.


2. Continuité du service public : Les services essentiels doivent être
disponibles sans interruption.
3. Égalité : Tous les citoyens doivent être traités de manière
équitable, sans discrimination.
4. Responsabilité : L'administration doit rendre des comptes et ses
agents peuvent être tenus responsables de leurs actes.
5. Transparence : Les décisions doivent être prises de manière claire
pour renforcer la confiance des citoyens.
6. Participation : Les citoyens doivent pouvoir participer aux
décisions qui les concernent.
7. Subsidiarité : L'administration doit intervenir seulement lorsque
nécessaire, laissant d'autres niveaux de responsabilité lorsque
possible.
8. Adaptabilité : L'administration doit s'ajuster aux évolutions
sociales, économiques et technologiques.
Ces principes assurent l'efficacité de l'administration tout en protégeant
les droits des citoyens.
2. L organisations administrative :
Dans les Etat unitaire comme le Maroc, l’organisation
administrative oscille entre deux modes opposés
d’administration et d’aménagement de l’exercice des
compétences administratives « la centralisation et la
décentralisation »

Section 1 : La centralisation.
La centralisation est un mode d’organisation administrative qui se caractérise
par la négation de l’autorité locale, l’Etat est la seule entité juridique dans un
pays centralisé il n’existe qu’une seule personne morale de droit public c’est
l’Etat. La centralisation peut se présenter sous deux aspects : la concentration ou
la déconcentration.
§ I La concentration :
La concentration administrative peut être définie comme le système
d’organisation de l’Etat ou tous les pouvoirs administratifs sont rassemblés entre
les mains des agents de l’Etat, qui gèrent non seulement les intérêts généraux de
la nation, mais aussi les affaires locales. Toutes les décisions soit au niveau
national ou local sont prises par le pouvoir central (qui peut être des ministres) et
exécutées par des agents qui ne sont que des représentants des autorités
centrales. § II La déconcentration :
A l’inverse, dans le cadre de la déconcentration certaines compétences sont
attribuées à des agents locaux de l’Etat. La déconcentration n’est donc qu’une
modalité de la centralisation, puisque les autorités locales de l’Etat restent
soumises au pouvoir hiérarchique des autorités centrales auxquelles elles doivent
rendre compte. La déconcentration peut être considérée comme un moyen de
transfert d’importants pouvoirs de décisions à des agents locaux de l’Etat
répartis sur l’ensemble du territoire national et liés au pouvoir central (appelé
autorités déconcentrée).

Section2 : la décentralisation :
C’est un mode d’administration qui repose sur le transfert d’attributions de l’Etat
vers des institutions publiques disposant d’une autonomie juridique et financière
sous le contrôle de l’Etat. Il existe deux formes de décentralisation.

§ I Les formes de la décentralisation :


A. La décentralisation territoriale :

La décentralisation territoriale est une technique d’administration qui permet à


des collectivités locales de gérer leurs propres affaires et qui sont instituées
spécialement à cet effet. Enfin, on peut dire que la décentralisation territoriale
repose sur deux éléments très importants : D’abord sur les collectivités
territoriales telles les régions, les préfectures, les provinces et les communs et
sur des organes propres élus par les membres de la collectivité elle-même.
B. La décentralisation technique :

La décentralisation technique (ou par services ou spéciale ou encore


fonctionnelle) ne repose pas sur une sphère géographique limitée comme la
décentralisation territoriale mais elle repose sur un service public déterminé, les
pouvoir publics estime qu’il est utile ou nécessaire de placer certains services
dans une situation d’autonomie de gestion , c’est pour individualiser la gestion de
certaines activités d’intérêt général qui sont confiées à des organismes dotés de
la personnalité morale comme les établissements publics .

C. Les établissements publics :

L’établissement public qui n’a pas nécessairement une assise géographique


déterminée, gère une mission d’intérêt général, dans un domaine détermine sous
un contrôle de l’administration de rattachement. L’établissement entant que
personne morale, possède ses propres organes de gestion que lui confère
l’autonomie administrative et il dispose aussi de l’autonomie financière, Ce là
veut dire que les établissements publics disposent généralement d’un conseil
d’administration, d’un directeur et parfois d’un comité de direction. En effet, la
distinction entre les établissements publics industriels et commerciaux et les
établissements publics administratifs (EPIC/EPA) a des conséquences importantes
du point de vue du régime applicable. Ils ne sont pas soumis aux mêmes règles
du droit.

Chapitre II : l’administration de l’Etat


L’administration d’État se compose d’une administration centrale et d’une
administration locale qui n’est que son prolongement territorial. Cette
administration locale se compose des représentants de l’administration centrale
au niveau local, il s’agit des agents d’autorité et des services déconcentrés.

SECTION 1 : l’administration centrale :


L’administration centrale se compose des organes centraux qui constituent ce
qu’on appelle le « pouvoir exécutif » et qui sont le Roi et le gouvernement. Leurs
compétences sont fixées principalement par la constitution.

§ Le roi :
 Le roi joue un rôle central dans la gouvernance de l'État en présidant le conseil
des ministres, où les grandes orientations politiques sont définies. Il a la
responsabilité de nommer les hauts fonctionnaires, tels que les directeurs
d’administrations centrales et d'autres postes civils et militaires, tout en pouvant
déléguer ce pouvoir au premier ministre et aux ministres. En outre, sur
proposition du conseil de magistrature, il nomme les magistrats et désigne les
ambassadeurs à l'étranger. En tant que chef des forces armées royales, il détient
également le pouvoir d'agir dans ce domaine. Enfin, il exerce un pouvoir
réglementaire tant en période normale qu'exceptionnelle, notamment en ce qui
concerne l'organisation et le fonctionnement des ministères.

 Le roi occupe une position prépondérante dans le système politique


marocain, comme l'affirment les constitutions, notamment celle de juillet
2011, qui stipule que le Maroc est une monarchie constitutionnelle,
démocratique, parlementaire et sociale. Il exerce ses attributions par
dahir, qui doivent généralement être contresignés par le chef du
gouvernement, sauf pour des décisions qui lui sont exclusives, comme la
nomination du chef de gouvernement ou des ministres. En matière
législative, le roi promulgue les lois, peut demander une nouvelle lecture
et adresse des messages au parlement. Il signe également des traités et
peut proposer des projets de lois organiques.

Dans l'exercice du pouvoir exécutif, le roi nomme le chef du


gouvernement et les membres du gouvernement, préside le conseil des
ministres et le conseil supérieur de sécurité, et accrédité les
ambassadeurs. Il a aussi des prérogatives juridictionnelles, notamment la
présidence du conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le droit de grâce.

Sur le plan religieux, en tant qu'Amir Al Mouminine, le roi garantit le


respect de l'Islam et préside le Conseil supérieur des Oulémas. Il intervient
également dans le domaine réglementaire, notamment en matière de
défense nationale, d'affaires religieuses et de droits et libertés.

§ Le gouvernement

1- Le Premier Ministre

Le premier ministre a pour mission de coordonner les activités des


ministères afin d'assurer la cohérence des actions du gouvernement. Il
exerce le pouvoir réglementaire conformément à l'article 53 de la
constitution, ce qui inclut la possibilité d'émettre des actes réglementaires
autonomes et dérivés. En plus de ces responsabilités, il peut nommer
certains emplois et gérer les affaires liées à la défense nationale.

2- Les Ministres Techniques

Les ministres techniques sont responsables de la gestion de leurs


départements. Ils exercent le pouvoir réglementaire, notamment en
matière de nomination et de promotion du personnel. Ils ont également un
pouvoir disciplinaire sur les agents de leur service. En tant
qu'ordonnateurs, ils gèrent les ressources financières de leur
département, représentent l'État lors de la passation de marchés publics,
et assurent le contreseing des actes réglementaires du premier ministre.

3- Les Ministres Délégués

Les ministres délégués sont des responsables qui agissent sous l'autorité
d'un ministre principal. Ils reçoivent des attributions spécifiques par arrêté
ministériel, ce qui leur permet d'agir dans des domaines particuliers. Ils
ont également le pouvoir de contresigner des actes réglementaires du
premier ministre, ce qui leur confère un rôle important dans le
fonctionnement gouvernemental.

4- Les Secrétaires et Sous-secrétaires d'État

Les secrétaires et sous-secrétaires d'État assistent les ministres dans la


gestion de leurs tâches. Leur nombre varie d'un gouvernement à l'autre,
et bien qu'ils aient des fonctions similaires à celles des ministres, ils ne
sont pas reconnus constitutionnellement comme membres du
gouvernement. Ils siègent au conseil des ministres uniquement pour
discuter des affaires relevant de leur domaine d'attribution. Leur régime
de délégation est établi par un Dahir, qui précise les modalités de leur
pouvoir et de leur signature.

! Explication !
1- Le Premier Ministre

Le premier ministre est le chef du gouvernement. Sa principale tâche est


de coordonner les actions de tous les ministères pour garantir que le
gouvernement fonctionne de manière cohérente. Il a le pouvoir d'émettre
des règlements (actes réglementaires) qui aident à mettre en œuvre les
lois. Il peut également nommer certains hauts fonctionnaires et s'occuper
des affaires de défense nationale. Cela signifie qu'il joue un rôle crucial
dans la gestion quotidienne de l'État et dans la prise de décisions
importantes.

2- Les Ministres Techniques

Ces ministres gèrent des départements spécifiques, comme la santé ou


l'éducation. Ils ont le pouvoir de prendre des décisions sur la nomination et
la promotion des employés dans leurs ministères, ainsi que de sanctionner
ceux qui ne respectent pas les règles. Ils sont également responsables de
la gestion financière de leur département, ce qui inclut la signature de
contrats pour des services publics. Leur rôle est essentiel pour assurer le
bon fonctionnement des services publics.

3- Les Ministres Délégués

Les ministres délégués sont des aides qui travaillent sous un ministre
principal. Ils ont des responsabilités spécifiques, que le ministre principal
leur confie par un arrêté ministériel. Cela signifie qu'ils peuvent prendre
certaines décisions et signer des documents au nom du ministre. Ils jouent
un rôle de soutien important et permettent de répartir les tâches au sein
d'un ministère.
4- Les Secrétaires et Sous-secrétaires d'État

Ces postes sont souvent considérés comme des assistants aux ministres.
Leur nombre peut varier selon le gouvernement, et bien qu'ils aient des
responsabilités similaires à celles des ministres, ils ne sont pas reconnus
par la constitution comme des membres officiels du gouvernement. Ils
siègent au conseil des ministres seulement lorsque des sujets concernant
leur domaine sont abordés. Leur rôle est donc d’assister les ministres sans
avoir le même niveau d'autorité.

En résumé, chaque niveau du gouvernement a des responsabilités


spécifiques qui contribuent à la gestion efficace de l'État. Le premier
ministre dirige, les ministres techniques gèrent des secteurs particuliers,
les ministres délégués assistent les ministres, et les secrétaires
soutiennent l'ensemble du processus sans avoir un statut formel au sein
du gouvernement.

Section II : Les organes locaux de l’administration


d’Etat
En plus des collectivités locales qui assurent l’administration
décentralisée, l’administration d’État comprend des organes locaux
représentant l'administration centrale, organisés en deux catégories
principales : les services extérieurs et les agents d’autorité.

§1 : Les services extérieurs

Les services extérieurs incluent des délégations préfectorales et


provinciales qui représentent des ministères au niveau local. Chaque
ministère a généralement un délégué régional, à l'exception du ministère
des affaires étrangères, dont les services se trouvent à l’étranger. Ces
services sont régis par des arrêtés ministériels définissant leurs
attributions et leur organisation. Le gouverneur, en tant que représentant
du roi et du gouvernement, coordonne les activités de ces services au sein
de sa province ou préfecture. Le Dahir du 1er mars 1963 précise que le
gouverneur doit veiller à l’harmonisation des actions des différents
ministères dans son ressort territorial.

§2 : Les agents d’autorité

Les agents d’autorité représentent l’État au niveau local et exercent


plusieurs prérogatives en matière de maintien de l'ordre public. Le Dahir
de 1963 a établi un véritable corps d’administrateurs au ministère de
l’intérieur, créant un cadre légal pour leurs actions.
1. Le gouverneur : Il est à la tête de la hiérarchie des agents
d’autorité et exerce ses pouvoirs en tant que représentant du roi et
délégué du gouvernement. Il est responsable de la sécurité et de
l’ordre public dans sa province ou préfecture et supervise les chefs
de cercle et les autres agents. Le gouverneur a également le pouvoir
d’agir en tant qu’officier de police judiciaire dans certaines
situations, selon le code de procédure pénale.
2. Le chef de cercle : Également appelé « super caïd », il agit sous
l'autorité du gouverneur. Il veille à l'application des lois et à la
sécurité publique, coordonne les activités des chefs de
circonscriptions et participe à la gestion des conseils locaux. Son
rôle est essentiel pour assurer la cohérence administrative dans son
cercle.
3. Chefs de circonscriptions urbaines et rurales (Pachas et
caïds) : Bien que leurs attributions aient été réduites par la charte
communale de 1976 au profit des présidents des conseils
communaux, la charte de 2002 a redéfini leurs rôles. Ils conservent
certaines compétences, notamment en matière d'élections,
d'organisation des juridictions communales et de services militaires
obligatoires, tout en agissant comme représentants de l’État au
niveau local.

Ces structures locales assurent la liaison entre l’administration centrale et


les citoyens, en veillant à l’application des politiques publiques et au
maintien de l'ordre.

! Explication !
La Section II porte sur les organes locaux de l’administration d’État, qui
fonctionnent en parallèle avec les collectivités locales. Voici une
explication détaillée des points principaux :1. Distinction entre collectivités
locales et organes d’État

 Collectivités locales : Elles sont responsables de l’administration


décentralisée et gèrent des affaires au niveau local.
 Organes locaux de l’administration d’État : Ce sont des
extensions de l’administration centrale, représentant l’État au
niveau local.

2. Services extérieurs

 Ces services comprennent des délégations (préfectures, provinces)


qui agissent pour différents ministères.
 Chaque ministère a souvent un délégué régional, à l’exception de
certains comme celui des affaires étrangères.
 Le gouverneur, représentant du roi et du gouvernement, coordonne
ces services dans sa région. Il s’assure que les activités de différents
ministères sont harmonisées.
3. Agents d’autorité

 Ils représentent l’État au niveau local et disposent de prérogatives


pour maintenir l’ordre public.
 Leur cadre légal a été établi par le Dahir de 1963, créant un corps
d’administrateurs sous le ministère de l’intérieur.

a. Le gouverneur

 Il est l’autorité supérieure des agents d’autorité. Il a le pouvoir


d’appliquer les lois, de maintenir l’ordre public, et de superviser
d’autres agents comme les chefs de cercle.
 Il peut aussi agir en tant qu’officier de police judiciaire dans
certaines situations.

b. Le chef de cercle

 Appelé « super caïd », il travaille sous l'autorité du gouverneur.


 Son rôle est de veiller à l’exécution des lois, à la sécurité publique et
à la coordination des chefs de circonscriptions.

c. Chefs de circonscriptions urbaines et rurales (Pachas et caïds)

 Ils ont un rôle de représentation de l’État dans leur zone. Bien que
leurs pouvoirs aient été réduits par des réformes récentes, ils
conservent certaines compétences clés, comme l’organisation
d’élections et la gestion de services publics.

Conclusion

Ces organes locaux jouent un rôle essentiel en assurant le lien entre


l’administration centrale et la population. Ils mettent en œuvre les
politiques publiques, gèrent les affaires locales et maintiennent l’ordre,
tout en tenant compte des spécificités régionales.

Chapitre 3 : L’administration locale


décentralisée : les collectivités territoriales.
Le Chapitre III traite de l’organisation administrative décentralisée au Maroc, axée sur les collectivités
locales. Après une période de centralisation post-indépendance, le pays a transféré certaines
responsabilités à l'administration locale pour atténuer cette centralisation. Le législateur a renforcé la
décentralisation en créant trois types de collectivités locales et en élargissant leurs interventions.
Cela souligne l’intention de faire du niveau local un acteur clé dans le processus décisionnel.
C’est quoi les collectivités territoriales ?
Les collectivités territoriales sont des entités administratives locales,
comme les régions, les préfectures, les provinces et les communes, qui
disposent de la personnalité juridique. Elles ont le pouvoir de gérer leurs
affaires de manière autonome et de prendre des décisions sur des sujets
locaux. Elles sont responsables de l’organisation et de la gestion des
services publics à proximité des citoyens.

Les collectivités territoriales au Maroc sont des entités dotées de la personnalité juridique, ce
qui les distingue tant entre elles qu'en tant qu'entités séparées de l'État. Elles bénéficient d'un
statut de décentralisation qui leur confère une autonomie de gestion. Les bases de cette
décentralisation sont inscrites dans la Constitution, notamment à travers l’article 135, qui
définit les collectivités territoriales comme les régions, les préfectures, les provinces et les
communes.

Ces collectivités, en tant que personnes morales de droit public, gèrent démocratiquement
leurs affaires. La Constitution de 2011, dans ses articles 136 et 140, établit les principes
fondamentaux de l'organisation territoriale, qui incluent :

1. Le principe de libre administration : Ce principe garantit aux collectivités une


gestion autonome de leurs affaires, sans tutelle d'une collectivité sur une autre. Elles
disposent d'un espace de liberté pour agir avec des organes élus et des ressources
financières adéquates.
2. Le principe de coopération et de solidarité : Ce principe encourage le
développement de synergies entre les collectivités et la société civile, en favorisant des
méthodes participatives et des relations contractuelles.
3. Le principe de subsidiarité : Ce principe vise à préciser les compétences de chaque
collectivité pour éviter les chevauchements de pouvoir, assurant ainsi une meilleure
organisation au sein des structures démocratiques.

Section 1 : La région
Les régions sont reconnues comme des collectivités territoriales dans l’article 135 de la nouvelle
constitution du 29 juillet 2011.

La loi organique sur l’organisation régionale précise que, selon l’article 143 de la Constitution, les
régions jouent un rôle clé dans l’élaboration, l’exécution et le suivi des programmes de développement
régional, tout en respectant les compétences des autres collectivités. Elles gèrent leurs affaires selon le
principe de libre administration, ce qui leur permet de délibérer et d'exécuter leurs décisions de
manière autonome. Pour cela, elles disposent d'un conseil régional et sont soumises au contrôle
administratif de l'État.

§ I : Le conseil régional

La région est administrée par un conseil élu, conformément à l’article 135 de la Constitution.
A. Organisation et fonctionnement du conseil régional

a) L’organisation du conseil régional


Les membres du conseil sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de six ans, selon la loi
organique n° 59-11. Le conseil comprend un bureau et des commissions permanentes.

b) Le fonctionnement du conseil régional


Le conseil se réunit trois fois par an en sessions ordinaires (mars, juillet, octobre). Chaque session ne
peut excéder 15 jours, avec possibilité de prorogation. Des sessions extraordinaires peuvent être
convoquées à la demande du wali.

B. Les compétences de la région

La région est responsable de promouvoir un développement intégré et durable. Ses compétences se


divisent en trois catégories :

a) Compétences propres
Elles concernent le développement régional et la mise en œuvre des programmes associés.

b) Compétences partagées avec l’État


Ces compétences portent sur des domaines variés comme le développement économique, social et
culturel.

c) Compétences transférées par l’État


Elles incluent des domaines tels que les infrastructures, l’industrie, la santé, le commerce,
l’enseignement, la culture, le sport, ainsi que l’énergie, l’eau et l’environnement.

Les régions sont reconnues comme des collectivités territoriales dans la


Constitution marocaine de 2011. Cela signifie qu'elles ont leur propre statut et
responsabilités dans l'administration locale.

Missions des régions

La loi organique qui encadre l’organisation régionale stipule que les régions ont
un rôle important à jouer. Elles sont chargées de :

 Élaboration et exécution des programmes de développement


régional : Cela signifie qu'elles planifient et mettent en œuvre des projets
qui visent à améliorer la vie économique et sociale de leurs habitants.
 Suivi des schémas d’aménagement du territoire : Elles doivent veiller
à ce que l'espace de leur région soit bien organisé et utilisé de manière
efficace.

Les régions agissent de manière autonome, selon le principe de libre


administration. Cela leur permet de gérer leurs affaires sans ingérence d'autres
collectivités.

Le conseil régional
Chaque région est gérée par un conseil régional, qui est un organe élu par les
citoyens. Voici comment il fonctionne :

A. Organisation et fonctionnement

 Élection : Les membres du conseil sont élus pour un mandat de six ans
par suffrage universel direct.
 Commissions : Le conseil est composé de différentes commissions qui
s’occupent de domaines spécifiques, comme le budget ou le
développement économique.

Réunions : Le conseil se réunit trois fois par an, mais peut aussi convoquer des
sessions extraordinaires si nécessaire. Ces réunions doivent respecter des délais
précis pour garantir une bonne organisation.

B. Compétences de la région

Les régions exercent plusieurs types de compétences :

1. Compétences propres : Ce sont des responsabilités spécifiques liées au


développement de la région, comme la création et le suivi des
programmes de développement régional.
2. Compétences partagées : Ces compétences sont exercées
conjointement avec l’État. Elles concernent divers domaines, comme le
développement économique et social, la culture, et l'environnement.
3. Compétences transférées : L’État peut transférer certaines
responsabilités aux régions. Cela inclut des domaines tels que les
infrastructures, la santé, l'éducation et l'environnement. Cela permet aux
régions d’agir selon les besoins spécifiques de leur population.

Conclusion

En résumé, les régions au Maroc jouent un rôle essentiel dans la gestion locale,
avec des responsabilités claires et une autonomie qui leur permet de répondre
efficacement aux besoins des citoyens. Le conseil régional, composé de membres
élus, est l’organe par lequel les régions exercent leur pouvoir et mettent en
œuvre leurs programmes de développement

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