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Revue Française d’Economie et de Gestion

ISSN : 2728- 0128


Volume 3 : Numéro 10

Transformation digitale et performance financière : cas des


banques commerciales Marocaines cotées

Digital transformation and financial performance: case of listed


Moroccan commercial banks

OMERANI Driss
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales- Marrakech
Université Cadi Ayyad - MAROC
Laboratoire INREDD
[email protected]

HAJ-KHLIFA Chaîmaa
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales- Marrakech
Université Cadi Ayyad - MAROC
Laboratoire INREDD
[email protected]

ATITAOU Asmae
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales- Marrakech
Université Cadi Ayyad - MAROC
Laboratoire LARESSGD
[email protected]

Date de soumission : 10/09/2022


Date d’acceptation : 29/10/2022
Pour citer cet article :
OMERANI D & al. (2022) « Transformation digitale et performance financière : cas des banques commerciales
Marocaines cotées », Revue Française d’Economie et de Gestion « Volume 3 : Numéro 10 » pp :448 – 464.

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Attribution License 4.0 International License

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Volume 3 : Numéro 10

Résumé :
Depuis de nombreuses années, la transformation digitale s’avère un gage indéniable pour la
performance financière des banques en termes de leurs efficacités et leurs efficiences, ainsi
qu’elle est un déterminant de lutte concurrentielle.
Cependant, malgré l’abondance des travaux académiques traitant la transformation digitale, très
peu d’études empiriques analysent la relation entre la transformation digitale et la performance
financière des banques. Cet article propose une évaluation par des données de panel, de six
banques marocaines cotées sur la période allant de 2008 à 2020.
Pour ce faire, nous appliquons un modèle de régression linéaire multiple liant des variables
issues de la littérature susceptibles de montrer la relation entre la transformation digitale et la
performance financière des banques.
Les résultats de l’étude montrent que la pratique du digital a un impact significatif sur la
pérennité et la croissance des banques dans un marché assez concurrentiel, ainsi que sur la
satisfaction du client.
Mots clés : Banque ; transformation digitale ; performance financière ; rendement des actifs ;
rendement des capitaux propres.

Abstract :
For many years, digital transformation has been an undeniable pledge to banks' financial
performance in terms of efficiency and effectiveness, as well as a determinant of competitive
struggle. However, despite the abundance of academic works dealing with digital
transformation, very few empirical studies analyze the relationship between digital
transformation and banks' financial performance. This paper proposes an evaluation using panel
data of six Moroccan listed banks over the period 2008 to 2020. To do so, we apply a multiple
linear regression model linking variables from the literature that can show the relationship
between digital transformation and banks' financial performance.
The results of the study show that digital practice has a significant impact on the sustainability
and growth of banks in a fairly competitive market, as well as on customer satisfaction.
Keywords: Bank; financial performance; digital transformation; return on assets; return on
equity.

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Introduction
Dans un contexte mondial dominé par une concurrence exacerbée entre les entreprises, ces
dernières doivent prendre en considération à la fois les contraintes externes, imposées par son
environnement concurrentiel, et internes imposées par les exigences de la résilience
organisationnelle. C’est dans ce contexte que la transformation digitale de l’entreprise peut
jouer le rôle d’un système d’optimisation, participant à une amélioration significative de la
compétitivité des entreprises.
En effet, la transformation digitale peut intervenir en tant que pivot indispensable ayant pour
objectif premier l’optimisation du système triangulaire représenté par : le délai, les coûts et la
qualité.
Au sein des entreprises, la transformation digitale est donc devenue une décision stratégique. Il
s’agit d’un défi majeur à relever pour toute organisation qui se fixe comme objectif d’acquérir
un avantage stratégique et concurrentiel. Le long chemin à parcourir et les investissements
colossaux à mettre en œuvre peuvent constituer un obstacle et une contrainte non négligeables.
Pour garantir leur pérennité, leur survie et leur croissance sur le long terme, les entreprises
doivent investir dans tout ce qui est infrastructure technologique et outils digitaux. En ce sens,
la transformation digitale n’est plus un choix, mais une obligation à prendre en considération et
à mettre en œuvre.
Se doter d’une infrastructure technologique mettant en valeur les technologies de l’information
et de communication va permettre aux entreprises d’améliorer non seulement leur ‘business
model’ et leur ‘business process’, mais aussi leur efficacité, leur efficience, leur part de marché,
leur performance financière ainsi que d’accroître la satisfaction de leurs clients.
Signalons au passage, que la question liant la transformation digitale et la performance
financière est assez délicate à aborder. La complexité de cette question, tant soulevée par les
praticiens et les chercheurs, vient du manque, voire même de la non disponibilité, des données
structurées sur la transformation digitale. Évidemment, c’est la raison pour laquelle son impact
sur la performance financière a longtemps été négligé dans la littérature. Il s’agit donc d’un défi
majeur et une vraie limite à la recherche.
Dans ce contexte, le but de notre recherche est de répondre à une question majeure : Dans
quelle mesure la transformation digitale contribue-t-elle à la performance financière des
banques commerciales Marocaines ? Notre objectif est donc de chercher d’une part, comment
la fonction de la transformation digitale contribue-elle significativement à la performance
financière des banques ? Et d’autre part si la performance financière des banques Marocaines a

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enregistré une croissance ou une décroissance, après qu’une transformation digitale ait été
adoptée ?
D’un point de vue empirique, nous allons utiliser la méthode de la régression linéaire multiple
sur des données de panel couvrant la période de 2008 à 2020. A cette fin, dans un premier
temps, nous aborderons la conceptualisation et la revue de littérature de la transformation
digitale et de la performance financière. Dans un deuxième temps, nous allons mettre le point
sur la méthodologie adoptée et les hypothèses de recherche. En troisième lieu, nous allons
présenter les résultats auxquels nous sommes arrivés.
1. Transformation digitale et performance financière : conceptualisation et revue de
littérature
1.1. Transformation digitale
La transformation digitale est une expression relativement nouvelle dans le lexique de
l’entreprise moderne. L’on s’accorde généralement à dire que le concept de transformation
digitale a récemment commencé à se substituer à celui de digitalisation qui est associé à celui
de la numérisation qui est apparu au milieu du siècle dernier.
En 2017, le concept a atteint une sorte d’apogée, lorsque Mirsch T., Lehrer C., Jung R., (2017)
ont suggéré l’introduction d’une nouvelle discipline académique qui fusionne entre le domaine
du Business Administration (BA) et celui du Computer Science.
La transformation digitale est un concept multiforme dont les sens diffèrent entre universitaires
et praticiens (Besson & al. 2016). A l’heure actuelle, la transformation digitale tout comme la
digitalisation, manque d’une définition standard et unique qui peut nous permettre de la
considérer comme étant une référence, sur laquelle on peut se baser.
Sans perte de généralité, empruntons à Westerman et al. (2011) la définition suivante: “the use
of technology to radically improve performance or reach of enterprises”.
De même, empruntons à Schwertner K. (2017) la définition suivante: “digital business
transformation is the application of technology to build new business models, process, software
and systems that results in more profitable revenue, greater competitive advantage, and higher
efficiency. Businesses achieve this by transforming processes and business models,
empowering workforce efficiency and innovation, and personalizing customer/citizen
experiences”. Il apparaît donc clairement de ces définitions que la transformation digitale peut
toucher à toutes les sphères de l’entreprise c’est-à-dire : infrastructure, business model, clients
et employés.

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Notons que le long de cette recherche, considérons la définition de la transformation digitale la


plus exhaustive et la plus large, à savoir l’utilisation des nouvelles technologies afin d’améliorer
la performance de l’entreprise dans sa globalité.
1.2. Performance financière
Par performance financière on entend la réalisation des objectifs phares de toute entreprise, à
savoir : une bonne rentabilité, une croissance satisfaisante et une création de valeur pour les
actionnaires (Guérard, 2006). La performance financière vise, en conséquence, l’assurance
d’une stabilité de financement de façon à ce que les entreprises ne fassent recours aux crédits
que le moins possible.
Notons de même que, la performance financière d’une entreprise dépend aussi de la gestion des
ressources financières dont elle dispose. Cette gestion est conditionnée par la rentabilité des
fonds investis et par les activités les plus rentables de l’entreprise. L’on s’accorde généralement
à dire qu’aujourd’hui, l’entreprise ne cherche pas seulement à accroître ses profits, mais aussi
à prendre en considération l’impact de ses activités sur l’ensemble de ses parties prenantes.
Par ailleurs, il est à noter qu’une corrélation entre la performance financière de l’entreprise et
la gouvernance de l’entreprise pourrait être mise en relief. En effet, une mauvaise gouvernance
peut avoir un impact négatif sur la performance financière de l’entreprise et une bonne
gouvernance impacte positivement la performance financière de l’entreprise ; en ce sens qu’elle
permet une meilleure gestion, un meilleur contrôle avec une plus large responsabilisation au
sein de l’entreprise.
1.3. Revue de littérature
Cette revue de littérature est scindée en deux volets, le premier qui va porter sur la partie
théorique et le deuxième qui concerne des études empiriques.
1.3.1. Revue de littérature théorique
Les résultats de la littérature sur la transformation digitale dans les banques et son lien avec la
performance bancaire peuvent être étalés comme suit :
1.3.1.1. Théorie de la diffusion des innovations :
C’est en 1962 que Rogers E., a proposé cette théorie. Par la suite, il l’a affiné en 1995. Cette
dernière vise à comprendre comment, pourquoi et à quel rythme les idées et technologies
innovantes se répandent dans un système social (Rogers, 1962). Dans le cadre des théories du
changement, la théorie de la diffusion de l’innovation adopte une approche particulière pour
étudier les changements. En effet, au lieu de se focaliser sur le fait de persuader les individus
de changer, elle considère l’existence d’un processus par lequel le changement concerne

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essentiellement l’évolution ou la « réinvention » des produits et des comportements afin qu’ils


répondent mieux aux besoins des individus et des groupes. Dans le cadre de la diffusion des
innovations, ce ne sont pas les gens qui changent, mais ce sont les innovations qui vont changer
la vie des gens (Les Robinson, 2009).
Sevcik (2004), a souligné que même si elles sont bonnes, toutes les innovations ne sont pas
adoptées. Il leur faut parfois beaucoup plus de temps pour qu’elles soient adoptées. La
résistance au changement peut être non seulement un obstacle non négligeable à la diffusion de
l’innovation, mais aussi une cause de son retardement. Le taux d’adoption des nouvelles
innovations dépendra donc de la façon dont une organisation discerne l’avantage relatif, la
compatibilité, l’observabilité et la complexité. Si une banque commerciale observe, au cours
du temps, les avantages de la banque digitale, elle adoptera ces innovations en tenant compte
d’autres facteurs tels que la disponibilité des outils nécessaires. L’adoption de ces innovations
sera plus rapide dans les banques qui disposent d’un accès à Internet et d’un département de
technologie de l’information que dans les banques qui n’en disposent pas (Rogers E., 2003).
1.3.1.2. La théorie du management par les ressources ou resource-based view
(RBV) :
Élaborée par Penrose E. en 1959 et développée par la suite par Wernerfelt B. en 1984, la théorie
du management par les ressources met l’accent sur l’importance des ressources et leur effet sur
la performance de l’entreprise. La théorie (RBV) est utilisée pour expliquer comment, pour tirer
un avantage concurrentiel, les entreprises commerciales telles que les banques gagnent en
compétitivité en fournissant de manière différente et innovante un produit aux clients, en se
concentrant sur l’identification de ressources différentes et en les utilisant de manière optimale
à leur avantage. Cela ne peut être réalisé que lorsque les entreprises rassemblent des ressources
et les utilisent de manière optimale à leur avantage (Barney, 2007). La théorie de la RBV
suggère également que les différents actifs dont dispose une entreprise sont les intrants de son
processus de production (Crook, 2008). La performance des entreprises est par conséquent
principalement déterminée par la capacité des ressources dont elles disposent.
1.3.1.3. Théorie innovante des coûts de transaction :
Initiée en 2006 par Niehans, la théorie innovante des coûts de transaction ou transactions cost
innovative theory (TCI) affirme que le pivot autour duquel tourne l’innovation est représenté
par la réduction des coûts de transaction. En fait, l’innovation est le fruit des progrès
technologiques qui impliquent une réduction des coûts de transaction. Cette dernière pourrait

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éventuellement représenter le mécanisme incitatif de l’innovation et de l’amélioration des


services.
Dans ce contexte, on peut dire qu’une digitalisation des usages bancaires, utilisant de manière
efficiente l’information, peut réduire considérablement les coûts de transaction dans le secteur
bancaire. Par conséquent, la réduction des coûts opérationnels, grâce aux services bancaires
digitaux peut avoir un impact sur la performance et la rentabilité de la banque (Kombe &
Wafula, 2015).
1.3.2. Revue de littérature empirique
Nombreuses sont les études empiriques analysant l’impact de l’innovation financière et l’effet
de la digitalisation des services bancaires sur la performance. En effet, l’étude de Makur, P.M.
(2013) a porté sur l’impact de l’innovation financière sur la performance financière des banques
Sud-Soudanaises. L’étude sur la période de 2009 à 2013 a concerné 16 banques commerciales
enregistrées auprès de la banque centrale du Sud-Soudan. L’étude a montré que l’innovation
financière a un impact positif et significatif sur la performance financière des banques
commerciales du Sud-Soudan.
Quant à l’étude d’Akhisar, I. et al. (2015), son objectif est d’examiner les effets des innovations
sur la performance des banques. Les auteurs se sont focalisés sur le cas des services bancaires
en ligne. Dans cette étude, les données de 23 pays développés et en développement ont été
utilisées pour la période 2005-2013. Ces données ont été analysées à l’aide des méthodes de
données de panel dynamique. Les résultats révèlent que, sur la rentabilité des banques, le
nombre de terminaux de points de vente et les services bancaires en ligne ont un effet négatif,
les guichets automatiques des banques (GAB) ont un impact positif et les cartes ont un impact
faible et positif.
Par ailleurs, Wadesango, N. et Magaya, B. (2020) ont évalué l’effet de la digitalisation des
services bancaires sur la performance financière des banques commerciales Zimbabwéennes.
Une approche quantitative a été adoptée. Notons que dans l’étude le coefficient de corrélation
de Pearson a permis d’évaluer l’effet de la banque digitale sur la performance financière des
banques. De même l’analyse de la régression multiple a été utilisée pour analyser les effets de
la banque digitale sur les performances financières. L’étude a révélé que la rentabilité des actifs
(ROA : Return On Assets) de CBZ - une banque commerciale du Zimbabwe - a augmenté dans
les tendances à la hausse en raison d’une augmentation des dépôts des clients en ligne par le
biais des plateformes bancaires digitales. Ensuite, il a été établi que le ratio des transactions
bancaires en ligne par rapport à l’actif total a augmenté au cours de la période spécifiée. Les

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dépenses en TIC, les frais et les commissions par rapport au ratio de l’actif total ont également
augmenté. L’étude a conclu que les transactions bancaires en ligne prédisent de manière
significative et positive le ROA et qu’une augmentation des transactions bancaires en ligne
entraîne une augmentation du ROA.
2. Présentation des variables et des hypothèses de recherche
Pour traiter notre problématique, nous avons formulé deux hypothèses qui constituent pour nous
des pistes de recherche, à savoir :
H0 : La transformation digitale aurait un impact négatif sur la performance financière
des banques commerciales Marocaines ;
H1 : La transformation digitale aurait un impact positif sur la performance financière des
banques commerciales Marocaines.
Afin de tester nos hypothèses de recherche, nous envisageons deux étapes. La première consiste
à une analyse de type explicative dont laquelle le test multivarié sera réalisé par la méthode de
la régression linéaire multiple. Nous régresserons dans un modèle linéaire, la performance
financière prise comme variable endogène, sur la variable qui opérationnalise la transformation
digitale et un ensemble de variables de contrôle. Le modèle sera estimé sur des données de
panel, tout en prenant en compte le test de spécification afin de préciser le modèle le plus
approprié. Juste après on testera la robustesse économétrique du modèle par les tests appropriés
et dont les résultats sont présentés dans le tableau 2 ci-dessous.
La deuxième consiste à une analyse descriptive dont laquelle on va étudier l’évolution de la
performance financière pré et post transformation digitale qui se complétera par un dernier test
descriptif, paramétrique qui est le test t pour échantillons appariés consistant dans notre cas en
une comparaison des moyennes de la performance financière des banques de notre échantillon
tout au long des années autour de la date de la transformation digitale.
2.1. Données de l’étude
2.1.1. Le choix de l’échantillon
La population cible de l’étude est constituée de six banques commerciales Marocaines cotées à
la bourse des valeurs de Casablanca (BVC). Ces banques sont les suivantes : Attijariwafa Bank
(AWB), Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH), Banque Marocaine pour le Commerce et
l’Industrie (BMCI), Crédit Du Maroc (CDM), Banque Centrale Populaire (BCP) et Bank of
Africa qui est connue par le nom Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE).

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Notre échantillon sera scindé en trois catégories :


- La 1ère catégorie regroupe les deux premières banques qui ont opté pour la
transformation digitale en 2012, à savoir AWB et CIH.
- La 2ème catégorie regroupe les deux banques suivantes qui ont opté pour la
transformation digitale en 2013, à savoir BCP et BMCE.
- La 3ème catégorie regroupe les deux dernières banques qui ont opté pour la
transformation digitale en 2014, à savoir BMCI et CDM.
2.1.2. Le choix des variables
Les données secondaires annuelles sont issues du site de la BVC (https://www.casablanca-
bourse.com/bourseweb/index.aspx) ou des sites officiels des banques en question. La période
couvre l’année 2008 jusqu’à l’année 2020 (78 observations) (cf. le tableau 1 ci-dessous
décrivant les variables).

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Tableau N°1 : Signification et mesure des variables


Concept Variable Indice Formule Source
Variable Performance Return ROA 𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 𝑛𝑒𝑡 Rapport
expliquée financière on assets 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓 financier
Return ROE 𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 𝑛𝑒𝑡 Idem
on equity 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠

Variables Transformation Digital DT Variable muette prenant la valeur Rapport


explicatives digitale transformation de 1 si la banque opte pour la annuel
transformation digitale et 0 avant
l’opération en question.

Période autour Date Dt Variable qui varie dans l’intervalle __


de la date de la [-1,2]. Elle prend -1 lorsque la date
transformation en question correspond à une année
digitale avant la date de la transformation
digitale, et 2 se réfère à la 2ème
année après cette date.

Effet de la Association Assoc Elle est égale au produit de la __


période après la variable date et de la variable
transformation transformation digitale.
digitale

Variables de CAMELS Capital CA 𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 Rapport


contrôle adequacy 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 financier
Asset quality AQ 𝑃𝑟𝑜𝑣𝑖𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑝𝑟ê𝑡𝑠 Idem
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟ê𝑡𝑠
Management MGTE 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟é𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 Idem
efficiency 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑑é𝑝ô𝑡𝑠

Earnings EA 𝑅𝑒𝑛𝑑𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑛𝑒𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑡é𝑟ê𝑡𝑠 Idem


ability 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟é𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠

Liquidity LQTM 𝐷é𝑝ô𝑡𝑠 Idem


management 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓

Sensitivity to S 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠 Idem


market risk 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓

Source : Auteurs

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2.2. Le modèle économétrique


Le modèle se présente comme suit :
𝑅𝑂𝐴𝑖𝑡 = 𝛽0 + 𝛽1 𝐷𝑇𝑖𝑡 + 𝛽2 𝑑𝑡𝑖𝑡 + 𝛽3 𝐴𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖𝑡 + 𝛽4 𝐶𝐴𝑖𝑡 + 𝛽5 𝐴𝑄𝑖𝑡 + 𝛽6 𝑀𝐺𝑇𝐸𝑖𝑡 + 𝛽7 𝐸𝐴𝑖𝑡
+ 𝛽8 𝐿𝑄𝑇𝑀𝑖𝑡 + 𝛽9 𝑆𝑖𝑡 + ɛ𝑖𝑡
𝑅𝑂𝐸𝑖𝑡 = 𝛽0 + 𝛽1 𝐷𝑇𝑖𝑡 + 𝛽2 𝑑𝑡𝑖𝑡 + 𝛽3 𝐴𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖𝑡 + 𝛽4 𝐶𝐴𝑖𝑡 + 𝛽5 𝐴𝑄𝑖𝑡 + 𝛽6 𝑀𝐺𝑇𝐸𝑖𝑡 + 𝛽7 𝐸𝐴𝑖𝑡
+ 𝛽8 𝐿𝑄𝑇𝑀𝑖𝑡 + 𝛽9 𝑆𝑖𝑡 + ɛ𝑖𝑡
3. Les résultats économétriques
Afin d’interpréter économiquement les résultats, on doit tester la robustesse économétrique du
modèle par les tests appropriés et dont les résultats sont donnés dans la partie inférieure du
tableau 2.
On applique d’abord le test ANOVA. On obtient une p-value qui est inférieure à 5% dans les 2
cas, le modèle de régression développée est statistiquement significatif.
Le test FISHER consiste à tester la significativité de l’ensemble des coefficients d’un modèle.
Les résultats dans les 2 cas sont très favorables à l’hypothèse alternative, ceci dit qu’il existe au
moins un coefficient non nul.
Il convient d’administrer systématiquement le test d’homoscédasticité de Breusch-Pagan. Les
résultats du test d’hétéroscédasticité montrent que la probabilité associée aux coefficients est
supérieure à 5% dans les 2 cas. L’hypothèse d’homoscédasticité n’est donc pas rejetée au seuil
de 5%.
Les statistiques de DW achèvent la première batterie de tests. La valeur obtenue du test
d’indépendance sérielle de Durbin Watson est de 1,82 pour le 1er modèle et de 1,78 pour le 2ème
modèle. Puisque les 2 statistiques ont une valeur proche de 2, donc l’hypothèse nulle est retenue,
pas d’autocorrélation linéaire.
On donne pour chaque coefficient (partie supérieure du tableau) sa valeur estimée puis le ratio
de Student en valeur absolue et entre parenthèses la probabilité de commettre une erreur de
première espèce. Les tests économétriques figurent dans la partie inférieure du tableau. On
indique la statistique calculée et entre parenthèses la probabilité de commettre une erreur de
première espèce.

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Tableau N°2 : Les résultats économétriques


Variables Variable
explicatives expliquée
ROA ROA ROE ROE
Modèle 1 Modèle 1 Modèle 2 Modèle 2
MCO EF MCO EF
Constante 0.015 0.002 0.276 0.111
0.928 (0.356) 0.088 (0.930) 1.687 (0.096) 0.571 (0.570)
DT 0.001 0.001 0.015 0.016
0.677 (0.501) 0.960 (0.341) 0.784 (0.436) 1.055 (0.296)
Dt -0.001 -0.001 -0.014 -0.013
2.322 (0.023) 2.135 (0.037) 2.787 (0.007) 3.026 (0.004)
Assoc 0.001 0.001 0.013 0.013
2.205 (0.031) 2.057 (0.044) 2.489 (0.015) 2.821 (0.006)
CA -0.001 -0.001 0.003 0.001
2.716 (0.008) 3.348 (0.001) 0.648 (0.520) 0.363 (0.717)
AQ 2.72E-05 -5.97E-05 -0.001 -0.003
0.088 (0.930) 0.210 (0.835) 0.331 (0.742) 1.169 (0.247)
MGTE -0.0004 0.009 -0.060 0.024
0.103 (0.918) 1.628 (0.108) 1.302 (0.197) 0.440 (0.661)
EA 0.147 0.079 0.771 1.115
1.754 (0.084) 0.861 (0.392) 0.914 (0.364) 1.180 (0.242)
LQTM -0.022 -0.007 -0.244 -0.109
1.633 (0.107) 0.387 (0.700) 1.766 (0.082) 0.596 (0.553)
S 0.020 -0.009 -0.028 -0.210
1.694 (0.095) 0.638 (0.526) 0.234 (0.815) 1.391 (0.169)
R² ajusté 0.213 0.475 0.206 0.446
Nombre 78 78 78 78
d’observations
F test (MCO 7.807 6.911
versus EF)
ANOVA 15.068 14.646
FISHER 2.893 4.271
DW 1.266 1.821 1.181 1.781
Breusch-Pagan 4.063 3.232
Source : Auteurs
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3.1. Analyse de l’évolution des moyennes de la performance financière pré et post


transformation digitale
3.1.1. Catégorie 1 : AWB et CIH
Figure N°1 : Evolution de la performance financière avant et après 2012
0,2
0,18
0,16
0,14
0,12
0,1
0,08
0,06
0,04
0,02
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : Auteurs
Selon le graphique ci-dessus, la performance financière mesurée par le rendement des capitaux
propres (ROE) a passé de 12,36% en N-1, à 11,88% en N, à 11,51% en N+2 et à 18,93% en
N+4.
3.1.2. Catégorie 2 : BCP et BMCE
Figure N°2 : Évolution de la performance financière avant et après 2013

0,16
0,14
0,12
0,1
0,08
0,06
0,04
0,02
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : Auteurs
D’après la représentation ci-dessus, la performance financière mesurée par le ROE a passé de
7,62% en N-1, à 8,81% en N, à 8,82 en N+2 et à 9,61% en N+4.
3.1.3. Catégorie 3 : BMCI et CDM

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Figure N°3 : Evolution de la performance financière avant et après 2014

0,16
0,14
0,12
0,1
0,08
0,06
0,04
0,02
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : Auteurs
Le graphique supra montre que la performance financière mesurée par le ROE a passé de 7,4%
en N-1, à 5,72% en N, à 4,12% en N+2 et à 6,86% en N+4.
4. Discussion des résultats
De l’analyse de l’évolution de la performance financière avant et après la transformation
digitale ressortent les conclusions suivantes :
- Pendant l’année de la transformation digitale, les banques peuvent connaître une
diminution de leurs performances. Cela est dû, d’une part, aux investissements importants dans
les technologies de banque et, d’autre part, au fait que les clients des pays en développement
sont pour la plupart habitués aux services bancaires traditionnels basés sur les agences et
prennent donc du temps pour adopter une nouvelle technologie.
- Après l’année de la transformation digitale, les banques seraient en mesure de récupérer
leurs investissements et donc d’améliorer leurs performances.
- Au cours de la troisième année de la transformation digitale, les banques connaîtront
une augmentation progressive de la rentabilité et donc bien évidemment une amélioration de la
performance.
On complète la dernière phase de notre analyse par le test t pour échantillons appariés qui est
un test paramétrique et qui va nous permettre de comparer et d’analyser la moyenne en amont
et la moyenne en aval de la performance financière afin de matérialiser l’effet de la
transformation digitale.
Avant d'effectuer un test t pour échantillon apparié, on effectue d'abord le test de normalité. On
applique le test de Jarque-Bera de normalité des écarts aléatoires, signalons qu’il est important
de réaliser ce test dans la mesure où l’échantillon n’est pas de grande taille.

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On obtient une statistique de 4,3320 et une probabilité de 0,1146. L’hypothèse de normalité


n’est pas rejetée au seuil de 5% dans la mesure où la probabilité de commettre une erreur en
rejetant H0 est 11,46%.
Le test t pour échantillon apparié a été utilisé pour analyser les différences de performance
financière des banques avant et après la transformation digitale.
Pour le 1er cas, la valeur obtenue est de 0,796. On en conclut, au seuil de 5%, que l’hypothèse
nulle n’est pas rejetée. Il n’y a pas de différence significative entre la performance financière
avant et après la transformation digitale.
Pour le 2ème cas et de même pour le 1er cas, la p-value est supérieure à 0,05 donc on accepte
l’hypothèse nulle H0, ceci dit qu’il n’y a pas de différence significative au seuil de 5%.
Pour le 3ème cas et au contraire des deux premiers cas, la valeur obtenue de 0,008 est inférieure
à 0,05. On accepte l’hypothèse alternative H1, il y a une différence significative au risque 5%
entre la performance financière avant et après la transformation digitale.
D’une manière générale, les résultats de la régression de notre modèle ont été décrits par
l'analyse de la variance (ANOVA) et ils ont indiqué qu'il y a un bon degré de prédiction de la
variable dépendante ROA et ROE. Les autres tests administrés ont été tous significatifs au seuil
de 5%.
D’une autre part, les résultats de l’analyse comparative ont révélé que la performance financière
a connu une augmentation significative et considérable que pour le cas des deux dernières
banques commerciales qui ont opté pour la transformation digitale en 2014, à savoir BMCI et
CDM. Cependant aucune différence significative de rentabilité n’est observée pour le cas
d’AWB, CIH, BCP et BMCE.
Nos résultats correspondent à ceux d’Hernando et Nieto (2007), Siddik et al. (2016) qui ont
constaté que les nouvelles technologies ont un impact positif sur la performance avec un
décalage d’un an et demi à deux ans et que les banques ont connu une amélioration de leurs
performances à mesure qu’elles gagnent en maturité.
Conclusion
Dans un environnement économique où les positions concurrentielles sont de plus en plus
difficiles à maintenir de façon durable, la transformation digitale revêt désormais une
importance stratégique qui ne peut pas être négligée par les entreprises qui ont l’intention de
conserver leur position sur le marché, de maintenir leur part de marché et de garantir leur survie.
Il nous paraît opportun de conclure par une double évidence. Les entreprises qui n’ont pas su
intégrer la transformation digitale dans leur business model et business process ne peuvent pas

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garantir leur pérennité et leur croissance dans un marché assez concurrentiel, elles prennent le
risque de disparaître dans un espace économique confirmé.
A l’inverse, l’avenir semble prometteur pour les entreprises ayant su modifier leurs écosystèmes
en intégrant la transformation digitale qui n’en reste pas moins essentielle pour la bonne marche
de l’entreprise et la satisfaction du client.
Certes, l’intégration et l’introduction de la transformation digitale n’est pas assez facile à mettre
en œuvre du jour au lendemain, c’est un processus assez long qui demande une stratégie bien
définie afin de garantir sa réussite.
La transformation digitale est devenue une nécessité pour toute organisation désireuse d’avoir
un avantage stratégique et concurrentiel compte tenu de son impact sur la rentabilité,
l’efficacité, l’efficience et la performance. Elle revêt une importance particulière pour les
entreprises financières, entre autres les banques et ce grâce à la nature des leurs opérations.
Tenant compte de son rôle crucial et de son impact sur la performance bancaire, il est juste de
dire que les recherches dans la littérature bancaire vont s’intéresser plus particulièrement à cette
question, alors que non, les études de ces dix dernières années l’ont souvent négligé, cela revient
à un manque majeur de données structurées sur la transformation digitale dans les banques ce
qui constitue un vrai obstacle à la recherche.
Afin de finaliser cette partie, on va synthétiser brièvement les principaux résultats obtenus.
Les résultats descriptifs ont révélé que la performance financière a connu une amélioration non
vraiment significative après 2012 pour AWB et CIH et après 2013 pour BCP et BMCE. Alors
qu’elle a connu une augmentation significative après 2014 pour BMCI et CDM. On peut
expliquer cet effet positif non significatif par le fait que la performance financière augmente
avec un décalage de plusieurs années, ce qui fait qu’on ne peut pas réellement matérialiser
l’effet de la transformation digitale directement après une ou deux années.
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