Tec 2022
Tec 2022
Tec 2022
contemporaines
Boumkiss Youssef
2022
Avant d’exposer les idées débattues par les économistes
Les classiques qui se répondent, se contredisent ou se
recoupent, nous allons succinctement présenter les
classiques principaux d’entre eux, dans un ordre approximativement
chronologique.
Contexte d’apparition
Le contexte historique dans lequel se développe le courant classique est celui de
la révolution industrielle et de l’essor du capitalisme. L’artisanat cède la place à
l’industrie, le machinisme se généralise et l’exode rural fournit une main-
d’œuvre bon marché pour les capitalistes, chargés d’apporter les capitaux en
quantité de plus en plus importante. 2020 2021
Malgré un certain nombre de divergences, tous ces auteurs adhèrent aux mêmes idées centrales et
s’interrogent sur les mêmes problèmes économiques et sociaux. Les classiques étudient principalement :
• La richesse, sa nature et ses causes.
• La nature de la valeur des marchandises et la fixation de leur prix.
• La nature et le rôle du commerce extérieur.
La division du travail
Dans son fameux apologue de la manufacture d’épingles, Adam Smith montre
que la division technique du travail accroît la production :
• la spécialisation du travailleur dans une tâche donnée augmente son habileté
et sa rapidité.
• elle évite la perte de temps qui se produirait si le travailleur devait passer
d’une tâche à une autre.
La main invisible du marché
Idées de La recherche de l'intérêt personnel ne constitue pas un obstacle au bien-être de
la société. Au contraire, c'est précisément la poursuite par chacun de son propre
base intérêt qui permet de réaliser l'intérêt général. L'économiste classique Adam
Smith, dans « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »
(1776), précise : « nous n'attendons pas notre dîner de la bienveillance de notre
courant mais de leurs intérêts. » C'est l'intérêt personnel qui, sans le savoir et sans le
vouloir, finit par mener naturellement la société au bien-être et à la prospérité.
C'est la fameuse « main invisible » d'Adam Smith qui démontre l'existence d'un
Classique ordre économique naturel spontané fondé sur l'intérêt personnel des individus.
L’approche libérale de l’État : l’État gendarme
La pensée libérale place la liberté au centre des valeurs fondatrices de la
société, et considère le marché comme le régulateur privilégié. En conséquence,
bien qu’ils ne rejettent pas l’existence de l’État, les auteurs libéraux font de lui
un État gendarme, et le limitent aux seules missions régaliennes : défense
nationale, affaires étrangères, police, justice, administration. En effet, les
mécanismes du marché permettant la conciliation entre les intérêts privés et
l’intérêt général (il s’agit de la « main invisible » d’Adam Smith), l’intervention
économique de l’État est donc en principe inutile.
LOI DES DÉBOUCHÉS : JEAN-BAPTISTE SAY
Appelée aussi loi de Say, du nom de l’économiste français J.B SAY, la loi des
débouchés est souvent résumé par les formules suivantes « l’offre crée sa propre
Idées de demande » et « les produits s’échange contre les produits ». Pour Say, les produits
se servent mutuellement de débouchés. Un produit fabriqué et vendu permet une
distribution de revenus qui assurent aussitôt l’achat d’autres produits. En
INDIVIDUALISME MÉTHODOLOGIQUE
Classique La monnaie ne fait que donner une apparence monétaire aux transactions et
aux valeurs : elle n’est qu’un voile qui recouvre la réalité des phénomènes
économique. La monnaie n’est pas une richesse et ne peut donc constituer la
« finalité » de l’activité économique. Elle est simplement un moyen de circulation
de richesses réelles, un moyen de faciliter des échanges.
Les historiens des théories économiques font une distinction entre les
économistes de la fin du 18e siècle qu'on appelle les « classiques » (les
Anglais Adam Smith et David Ricardo, le Français Jean-Baptiste Say) et
les économistes néo-classiques de la deuxième moitié du 19e siècle
(Léon Walras, Vilfredo Pareto notamment).
Les économistes néo-classiques considèrent l’économie comme une
Microéconomie
Classiques l’analyse microéconomique relève de l’individualisme méthodologique
et prend pour point de départ l’analyse économique à l’échelle d’un
agent.
Pour les auteurs néoclassiques, les individus sont rationnels : leurs
arbitrages économiques découlent de la raison.
Idées de L’homo œconomicus
C’est un être fictif, absolument rationnel, dont toutes les actions sont
guidées par le souci de maximiser sa satisfaction
base L’individu rationnel (homo œconomicus) est capable :
• De collecter toute l’information dont il a besoin pour effectuer ses
du courant choix.
• De raisonner en réalisant un arbitrage coût/bénéfice.
• D’opérer des choix cohérents.
Néo- • D’adopter un comportement maximisateur.
Sur un marché, les individus sont rationnels :
Classique • les offreurs souhaitent maximiser leur profit.
• les demandeurs souhaitent maximiser leur satisfaction, avec un
budget contraint.
L’équilibre général
L’équilibre général est obtenu par la juxtaposition des préférences
individuelles des agents, qui donne une courbe d’offre croissante et
Idées de (répartition) optimale des ressources, mais aussi la satisfaction de tous les
acteurs présents sur l’ensemble des marchés. Ce marché « idéal » présente des
caractéristiques particulières :
base Atomicité des acteurs sur le marché : Les offreurs et les demandeurs sont
nombreux et de « petite taille » de telle sorte qu’ils ne peuvent influencer la
formation des prix. Ils prennent le prix comme une donnée : ils sont preneurs de
du courant prix (price takers).
Libres entrée et sortie des acteurs sur le marché : Les acteurs sur le marché
peuvent s’installer librement (sans aucun coût monétaire ou non monétaire) pour
Néo- exercer leur activité, de même qu’ils peuvent sortir du marché librement (sans coût
irréversible, par exemple).
Homogénéité des produits : Les biens et services échangés sur le marché
Classique présentent des caractéristiques identiques, en termes de qualité par exemple.
Transparence de l’information : Les acteurs sur le marché ont accès à une
information complète et parfaite, pour réaliser leurs arbitrages économiques : ils
ne
subissent pas de coût pour connaître tous les prix de tous les
produits présents sur les marchés.
Mobilité parfaite des facteurs de production: les facteurs de production, à savoir le
travail et le capital peuvent librement circuler d’une branche d’activité à une autre.
La crise de 1929 prend son origine dans un krach boursier à
New York le 24 octobre à cause d’une spéculation trop forte.
Elle entraîne la ruine de centaines de milliers d’actionnaires
américains et des faillites de banques et d’entreprises. Les
banques américaines en rapatriant leurs capitaux placés à
l’étranger vont propager cette crise. Le commerce mondial
se rétracte fortement.
La crise Partout, les conséquences sociales sont dramatiques :
de 1929 chômage, misère, mouvements migratoires. Ce contexte
social favorise la montée de mouvements extrémistes.
Idées de psychologique, que les individus ont une certaine préférence pour la liquidité. En
effet, dans l’incertitude qui caractérise la vie humaine, la monnaie est l’actif le plus
liquide, qui permet de faire face à toute situation, contrairement aux autres actifs
base du qui demandent des délais et un coût pour être convertis en monnaie.
La monnaie peut être conservée sous forme liquide, être thésaurisée ou placée sur
le marché des capitaux. Si l’épargne est thésaurisée, l’équilibre entre l’offre et la
courant demande n’est plus assuré.
Par conséquent, la monnaie n’est pas neutre : le taux d’intérêt qui se fixe dans la
sphère monétaire a une influence sur l’investissement.
Keynésien LE PASSAGE DE LA MICRO À LA MACRO
Keynes se place immédiatement dans une perspective macro-économique.
Contrairement à l'analyse néo-classique qui examine les actions individuelles des
agents économiques sur les différents marchés, l'analyse keynésienne décrit et
étudie les relations entre les grandes variables économiques que sont la
production, la consommation, l'emploi, etc. Au lieu de s'en tenir à un fonctionnement
de l'activité comme résultat de l'ensemble des comportements des individus,
l'analyse keynésienne met l'accent sur les interdépendances globales (offre globale,
demande globale, etc.).
APPROFONDISSEMENT DU PASSAGE DE LA MICRO À LA MACRO
base du peut conduire qu'à une réduction du pouvoir d'achat des consommateurs et donc à
une diminution de la demande sur laquelle peuvent compter les entrepreneurs.
Remise en cause de l’équilibre par les prix
courant Ni le niveau de l’emploi, ni celui de l’investissement ni celui de l’épargne ne se fixent
sur les marchés. À court terme, les prix sont rigides car les entreprises ne les
modifient pas immédiatement. Le salaire est rigide à la baisse
Keynésien L’ÉQUILIBRE SOUS-EMPLOI
L’équilibre de sous-emploi correspond à un déséquilibre sur le marché du travail,
où l’offre de travail excédentaire peut cohabiter avec un équilibre sur le marché des
biens et services. L’équilibre de sous-emploi est donc une situation provoquée par
une insuffisance de la demande effective. Cette forme de chômage involontaire
résulte des anticipations des entreprises qui considèrent que les débouchés ne sont
pas suffisants pour justifier la création d’emplois.
En effet Keynes préconise l’intervention de l’État pour relancer la demande. Au
contraire des classiques et des néo-classiques, il croît possibles les déséquilibres
économiques persistants, en particulier le chômage. D’après lui, l’État doit donc
intervenir pour rééquilibrer les marchés.
LA NÉCESSITÉ D'UNE INTERVENTION DE L'ÉTAT
Si les entrepreneurs sont pessimistes quant aux perspectives de la
demande (ils anticipent donc un faible niveau de demande effective), ils
contribuent au chômage car ils ne produisent pas suffisamment pour
permettre l'emploi de tous. Une autorité supérieure, en l'occurrence
Idées de l'État, doit alors intervenir pour améliorer le climat économique. Ainsi,
les entreprises anticipant une croissance de la demande accéléreront
leur programme de production et embaucheront.
base du Par quels moyens l'État peut-il améliorer la situation ? Ici entre en jeu
un mécanisme fondamental de l'analyse keynésienne qui est le
courant multiplicateur. Lorsque l'État injecte dans l'économie des ressources
supplémentaires (il peut décider d'augmenter les dépenses publiques
par exemple), celles-ci créent une demande nouvelle pour les
Keynésien entreprises, demande qui engendre une production supplémentaire.
Celle-ci, à son tour, est l'occasion d'une distribution de revenus
nouveaux, ce qui augmente encore la demande, etc. Le multiplicateur
décrit ainsi des mécanismes en chaîne à l'issue desquels une injection
de revenus dans l'économie a provoqué un accroissement beaucoup
plus important de la production.
LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
En effet, l’État utilise le budget comme levier pour tenter de rapprocher
l’économie nationale d’une situation de plein emploi grâce à des effets
d’entraînement positifs sur l’économie. Pour ce faire, l’État keynésien dispose de
deux moyens d’action :
• l’accroissement des dépenses publiques et notamment celles supposées
avoir un fort impact sur la demande de biens et services (infrastructures
Marché Prix flexibles. Équilibres sur tous Prix rigides à court terme.
les marchés. Déséquilibres possibles
Monnaie Sert uniquement à effectuer des Peut être demandée pour elle
transactions. Loi des débouchés même. Loi des débouchés non
vérifiée car pas de thésaurisation. vérifiée car thésaurisation possible
Synthèse Niveau de la
production
Dépend du niveau de l’emploi.
Est fixe à court terme.
Dépend de la demande anticipée
ou « effective ». Est flexible : pas de
contraintes d’offre.
Niveau de Se fixe sur le marché du travail. Dépend du niveau de production et,
l’emploi donc, de la « demande effective ».
Chômage Provient des dysfonctionnements Provient d’un niveau de production
du marché du travail. et de demande insuffisant
Déséquilibres Impossibles en raison de la loi des Possibles car chômage compatible
débouchés de J.-B. Say et de la avec un équilibre sur le marché des
théorie quantitative de la monnaie. biens et services.
Rôle de l’État Limité (fonctions régaliennes, lutte Important : politique monétaire et
contre les atteintes à la (ou) budgétaire pour augmenter la
concurrence et l’inflation). demande globale
En remettant en cause le modèle « classique », J. M.
Keynes « révolutionne » la pensée économique et crée
une rupture profonde entre les économistes partisans
Conclusion d’une régulation par le marché et ceux qui estiment que
l’intervention de l’État est nécessaire pour lutter contre
les déséquilibres macroéconomiques.
LES FONDEMENTS DE L’ANALYSE MONÉTARISTE
base du Les monétaristes vont réhabiliter la théorie quantitative de la monnaie selon laquelle
toute variation de la masse monétaire lorsque le volume des transactions reste
constant et à vitesse de circulation de la monnaie inchangée, entraîne une
imparfaite d’oligopole.
• L’absence d’homogénéité des produits qui résulte d’une stratégie des
entreprises cherchant à différencier leurs produits pour se démarquer de leurs
concurrents. On se trouve alors dans une situation de concurrence
monopolistique.
• L’information sur le marché est imparfaite, c’est-à-dire incomplète et
asymétrique.
• Il existe des barrières à l’entrée et/ou à la sortie.
Dans la vie économique, trois situation de concurrence imparfaite dominent :
❑ Le monopole
Marché dans lequel un seul offreur fait face à un grand nombre de demandeurs.
L’entreprise dispose d’un haut degré de liberté pour fixer son prix (et parfois ses
quantités).Le monopoleur dégage plus de profits qu’une entreprise en situation de
concurrence pure et parfaite. Le consommateur est défavorisé par rapport à la
l’information des parties à l’échange ne dispose pas de la même information que l’autre partie sur
l’objet de l’échange.
Dans ce contexte, l’information n’est plus transparente. Les parties à l’échange sont
confrontées à :
• Un risque précontractuel de sélection adverse (ou antisélection, selon Akerlof).
• Un risque post-contractuel d’aléa moral (il apparaît une fois le contrat conclu).
Sur un marché, ces risques se manifestent quand le prix ne joue plus son rôle de
signal et ne permet plus de coordonner efficacement les décisions individuelles. Par
manque de transparence informationnelle, les transactions peuvent ne pas aboutir,
alors qu’elles auraient été bénéfiques aux deux parties.
TYPOLOGIES D’ASYMÉTRIE D’INFORMATION
LA SÉLECTION ADVERSE/ANTISÉLECTION :
G. Akerlof prend pour exemple le marché de voitures d’occasion, sur ce marché
seul le vendeur connaît la qualité exacte du modèle qu’il propose, et seul il dispose
de l’information. Akerlof fait référence à l’unicité du prix d’un marché. Le marché,
dit-il, compte tenu des asymétries, va proposer un prix unique, par exemple un prix
égal à un prix moyen entre le prix le plus bas (qu’est prêt à accepter le vendeur du
modèle de mauvaise qualité) et le prix le plus élevé (que le vendeur du modèle de
Théorie de bonne qualité n’acceptera pas de baisser). Les détenteurs de modèles de bonne
qualité feraient la mauvaise affaire s’ils vendaient au prix du marché, par
conséquent ils se retirent du marché, Par contre, pour ceux qui étaient prêts à
l’information vendre au prix du marché, il s’agit d’une bonne affaire, le marché leur proposant
plus que ce qu’ils étaient prêts à accepter.
La sélection adverse donc, revient à exclure du marché les produits de bonne
qualité : les détenteurs de voiture d’occasion de bonne qualité se retirent du
marché. Seuls restent sur ce marché les produits de médiocre qualité. En
conséquence, le prix n’est plus un parfait signal de la valeur d’un bien et n’est plus
en mesure de permettre au marché concurrentiel de fonctionner efficacement.
L’opportunisme des agents, enfin, se traduit ici par le fait que le vendeur de voitures
de mauvaise qualité accepte, en toute connaissance, un prix supérieur à ce qu’il
estimait être le juste prix, tirant un bénéfice « malsain » du dysfonctionnement du
marché, consécutif aux asymétries de l’information.
L’ALÉA MORAL :
Théorie de précaution. De même, en cas d’assurance tous risques, l’aléa moral revient à
identifier un changement de comportement du conducteur : prudent avant le nouveau
contrat, beaucoup moins prudent après.
l’information L’aléa moral sur le marché du travail :
Sur le marché du travail, l’aléa moral est très présent. Dans la plupart des contrats à
durée indéterminée existe une période probatoire qui doit théoriquement permettre
au chef d’entreprise de se faire une idée définitive sur la personne qu’il vient
d’embaucher. Durant cette période, celui ou celle auquel est promis un contrat à
durée indéterminée devrait donc tout naturellement se montrer sous son meilleur
jour : ponctualité, disponibilité, etc. Pour autant, est-on certain que, après la période
probatoire et avec les garanties liées à un contrat à durée indéterminée, le
comportement de l’agent ne changera pas ? À l’évidence, la réponse est non.
Théorie du salaire d’efficience
Théorie du pour le demandeur, lui signalant des qualités qu’il n’aurait pas pu identifier
autrement.
Spence a produit une justification convaincante de l’éducation,
signal investissement en capital humain qui représente aussi le coût que
subissent les travailleurs efficaces pour informer l’employeur sur leur
aptitude au travail. Cette théorie montre notamment qu’un travailleur
efficace peut être amené à surinvestir en éducation afin de signaler ses
compétences. On dira alors que le bon candidat est signalé par son
diplôme.
la rationalité limitée
limité limitée, il n’est pas possible de connaître toutes les possibilités de choix dans une
situation. L’acteur a une connaissance imparfaite des alternatives dans une situation
de choix.
Il existe de nombreuses raisons expliquant pourquoi la rationalité est limitée :
• les limites physiques et intellectuelles des individus et l’incapacité de l’esprit
humain à traiter une information trop abondante et complexe (capacités de
conceptualisation, de mémoire...).
• l’information est imparfaite et ne permet pas une connaissance de toutes les
• alternatives possibles et l’ analyse de toutes leurs conséquences (futur incertain
et imprévisible).
Le courant institutionnaliste est ancien en économie, il est apparu au
XIXe siècle en Allemagne avec Gustav von Schmoller (1838-1917) et aux
États-Unis avec Thorstein Veblen (1857-1929). Très hétérogène, cette
famille de penseurs souligne l’importance du soubassement
Les courants institutionnel de l’économie de marché.
L’approche institutionnaliste se donne pour objet d’étudier le cadre
institutionnalistes institutionnel qui influence de façon spécifique le comportement de
l’agent économique. Les institutions sont l’ensemble des règles et des
formes d’organisation d’une société donnée
L’APPROCHE NÉOCLASSIQUE DE L’ENTREPRISE
À partir des années 1970, Oliver E. Williamson poursuit les travaux de Coase et
développe une vision de l’économie qui tranche avec la théorie néoclassique. Il
s’intègre au courant néo-institutionnaliste. Il reconsidère l’origine des coûts de
transaction en expliquant leur existence par les comportements opportunistes
des agents.
La spécificité de l’analyse de Williamson est de se situer en situation de rationalité
limitée d’une part et, d’autre part, de faire l’hypothèse que les agents ont un
comportement opportuniste. En plus de ces deux hypothèses comportementales,
il analyse les transactions pour en déduire les modes de gouvernance les plus
adaptés. Williamson s’inscrit dans la vision de la rationalité limitée de Simon, ce
qui a pour conséquence l’incomplétude des contrats. Il n’est en effet pas possible
d’envisager toutes les éventualités. L’environnement étant complexe et
l’information imparfaite, il devient possible pour les agents de manipuler
l’information à leur profit. Il existe donc des asymétries d’information entre les
agents dont ils peuvent user pour tromper les autres. Williamson fait l’hypothèse
de comportements opportunistes de la part des agents qui peuvent avoir lieu
avant la passation d’un contrat (conduisant au problème de sélection adverse), ou
lors de la phase d’exécution du contrat (problème dit de l’aléa moral).
LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION
❑ Le choix d’un mode de gouvernance
La théorie des coûts de transaction s’attache à établir un lien entre les
caractéristiques des transactions et les modes de gouvernance. Le mode choisi est
celui qui minimise les coûts de transactions et les coûts de production. Williamson
va cependant au-delà de Coase puisqu’ en plus de l’arbitrage entre le marché et la
firme, il distingue d’autres formes hybrides de gouvernance
En cas d’avenir incertain et en présence d’actifs spécifiques, le marché présente
d’importants coûts de transactions qui seront amplifiés si la fréquence des
transactions augmente. C’est pourquoi O. E. Williamson, lorsque toutes les
hypothèses sont réunies, propose comme forme organisationnelle celle de
l’intégration verticale. Soit une structure bilatérale qui maintient l’autonomie des
parties (pratiques comme la sous-traitance, le partenariat, les alliances)
Prolongement ❑ Apports de la théorie
La théorie des coûts de transaction, grâce à Coase, fournit une réponse à la
question de l’existence des entreprises. Elle est donc essentielle en théorie des
organisations. Elle a obligé les économistes à ouvrir la « boîte noire » de
l’entreprise et a renouvelé leur approche des théories de la firme. En prenant en
compte des formes de coordination intermédiaires entre le marché et la firme,
Williamson offre un cadre analytique qui permet d’expliquer l’ensemble des
configurations institutionnelles qui règlent les rapports économiques sur la base
d’une théorisation contractuelle.
Pour les tenants de ce courant de pensée, on parle aussi de « néo-
institutionnalisme » : cette appellation regroupe un ensemble de courants de
pensée ayant contribué au renouvellement de l’analyse économique des institutions,
dont les premiers travaux ont été ceux des institutionnalistes américains du début
du XXE siècle, T. Veblen et J. R. Commons, principalement.
Cette école de pensée regroupe un ensemble d’économistes s’interrogeant sur le
rôle joué par les institutions dans le domaine économique, et plus particulièrement
dans celui de la coordination économique. C’est à partir des années 1970 que cette
école va véritablement émerger sous l’impulsion de R. Coase, d’O. E. Williamson et
Les Néo- de D. North. En 1997, ils fondent la société internationale pour la nouvelle économie.
Les institutions, définies comme l’ensemble des règles et des normes qui encadrent
institutionnalistes et régulent les comportements des acteurs économiques, ont aussi comme objet de
permettre une meilleure coordination de leurs actions, afin d’optimiser au mieux
leur résultat. L’environnement institutionnel et les arrangements institutionnels
sont les deux domaines abordés dans la nouvelle économie institutionnelle.
• Les néo-institutionnalistes étudient le fonctionnement des organisations à partir
d’une démarche d’individualisme méthodologique mais avec des hypothèses de
rationalité limitée et d’information imparfaite.
• Les néo-institutionnalistes cherchent les formes institutionnelles les plus
efficaces.
LA THÉORIE DES DROITS DE PROPRIÉTÉ
L’objet de la théorie des droits de propriété est de montrer comment ces droits
influencent les comportements individuels et plus largement l’efficience des
systèmes économiques.
❑ Le droit de propriété :
Est le droit socialement validé de pouvoir choisir les usages d’un bien
économique. Il confère une exclusivité absolue sur le bien. Il s’agit d’un droit réel
qui permet à son titulaire d’user de la chose (usus), de jouir de celle-ci (fructus)
et d’en disposer (abusus).
Les Néo- ❑ La théorie des droits de propriété :
Elle vise notamment à montrer la supériorité des systèmes de propriété privée
institutionnalistes sur toutes les formes de propriété collective en d’autres termes, son objet est
de montrer comment les systèmes de droits de propriété agissent sur les
comportements individuels et sur l’efficience des systèmes économiques, en
insistant sur les vertus des droits de propriété privés. La firme, comme
n’importe quelle autre institution, se caractérise par une structure particulière
de droits de propriété, représentée par un ensemble de contrats. La théorie des
droits de propriété propose un cadre de raisonnement adapté à l’analyse de
formes variées d’organisation, la firme n’étant qu’une forme parmi d’autres.
LA THÉORIE DE L’AGENCE
Initiée par John Von Neumann et Oskar Morgenstern («Theory of Games and
Economic Behavior», 1944), la théorie des jeux est, aujourd’hui, un outil très utilisé
par les économistes pour analyser des situations où des agents économiques
doivent prendre des décisions sans nécessairement connaître les positions de
leurs partenaires et adversaires (concurrents).
La théorie des jeux est un ensemble d’outils visant à décrire et à prévoir le
résultat des actions d’un ensemble d’agents, en interaction les uns avec les
Théorie autres, dans le cas où l’action de chaque agent est susceptible d’affecter les gains
des autres agents. En théorie des jeux, les agents économiques sont appelés les
joueurs. On peut faire une typologie des jeux selon les caractéristiques du
Boumkiss Youssef