Tec 2022

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Théories économiques

contemporaines

Boumkiss Youssef
2022
Avant d’exposer les idées débattues par les économistes
Les classiques qui se répondent, se contredisent ou se
recoupent, nous allons succinctement présenter les
classiques principaux d’entre eux, dans un ordre approximativement
chronologique.
Contexte d’apparition
Le contexte historique dans lequel se développe le courant classique est celui de
la révolution industrielle et de l’essor du capitalisme. L’artisanat cède la place à
l’industrie, le machinisme se généralise et l’exode rural fournit une main-
d’œuvre bon marché pour les capitalistes, chargés d’apporter les capitaux en
quantité de plus en plus importante. 2020 2021

Adam Smith David Ricardo J.-B. Say

(1723-1790) (1772-1823) (1767-1832)

Malgré un certain nombre de divergences, tous ces auteurs adhèrent aux mêmes idées centrales et
s’interrogent sur les mêmes problèmes économiques et sociaux. Les classiques étudient principalement :
• La richesse, sa nature et ses causes.
• La nature de la valeur des marchandises et la fixation de leur prix.
• La nature et le rôle du commerce extérieur.
La division du travail
Dans son fameux apologue de la manufacture d’épingles, Adam Smith montre
que la division technique du travail accroît la production :
• la spécialisation du travailleur dans une tâche donnée augmente son habileté
et sa rapidité.
• elle évite la perte de temps qui se produirait si le travailleur devait passer
d’une tâche à une autre.
La main invisible du marché
Idées de La recherche de l'intérêt personnel ne constitue pas un obstacle au bien-être de
la société. Au contraire, c'est précisément la poursuite par chacun de son propre

base intérêt qui permet de réaliser l'intérêt général. L'économiste classique Adam
Smith, dans « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »
(1776), précise : « nous n'attendons pas notre dîner de la bienveillance de notre

du boucher ou de celle du marchand de vin et du boulanger, mais bien de la


considération qu'ils ont de leur propre intérêt. Nous nous adressons non pas à
leur humanité mais à leur égoïsme, nous ne leur parlons pas de nos besoins,

courant mais de leurs intérêts. » C'est l'intérêt personnel qui, sans le savoir et sans le
vouloir, finit par mener naturellement la société au bien-être et à la prospérité.
C'est la fameuse « main invisible » d'Adam Smith qui démontre l'existence d'un
Classique ordre économique naturel spontané fondé sur l'intérêt personnel des individus.
L’approche libérale de l’État : l’État gendarme
La pensée libérale place la liberté au centre des valeurs fondatrices de la
société, et considère le marché comme le régulateur privilégié. En conséquence,
bien qu’ils ne rejettent pas l’existence de l’État, les auteurs libéraux font de lui
un État gendarme, et le limitent aux seules missions régaliennes : défense
nationale, affaires étrangères, police, justice, administration. En effet, les
mécanismes du marché permettant la conciliation entre les intérêts privés et
l’intérêt général (il s’agit de la « main invisible » d’Adam Smith), l’intervention
économique de l’État est donc en principe inutile.
LOI DES DÉBOUCHÉS : JEAN-BAPTISTE SAY

Appelée aussi loi de Say, du nom de l’économiste français J.B SAY, la loi des
débouchés est souvent résumé par les formules suivantes « l’offre crée sa propre

Idées de demande » et « les produits s’échange contre les produits ». Pour Say, les produits
se servent mutuellement de débouchés. Un produit fabriqué et vendu permet une
distribution de revenus qui assurent aussitôt l’achat d’autres produits. En

base définitive la surproduction est impossible

INDIVIDUALISME MÉTHODOLOGIQUE

du L’individualisme méthodologique est une méthode d’analyse des faits


économiques et sociaux qui part du principe que les phénomènes étudiés peuvent
être expliqués à partir des comportements individuels.
courant NEUTRALITÉ DE LA MONNAIE

Classique La monnaie ne fait que donner une apparence monétaire aux transactions et
aux valeurs : elle n’est qu’un voile qui recouvre la réalité des phénomènes
économique. La monnaie n’est pas une richesse et ne peut donc constituer la
« finalité » de l’activité économique. Elle est simplement un moyen de circulation
de richesses réelles, un moyen de faciliter des échanges.
Les historiens des théories économiques font une distinction entre les
économistes de la fin du 18e siècle qu'on appelle les « classiques » (les
Anglais Adam Smith et David Ricardo, le Français Jean-Baptiste Say) et
les économistes néo-classiques de la deuxième moitié du 19e siècle
(Léon Walras, Vilfredo Pareto notamment).
Les économistes néo-classiques considèrent l’économie comme une

Les Néo- science d’allocation optimale des ressources rares

Microéconomie
Classiques l’analyse microéconomique relève de l’individualisme méthodologique
et prend pour point de départ l’analyse économique à l’échelle d’un
agent.
Pour les auteurs néoclassiques, les individus sont rationnels : leurs
arbitrages économiques découlent de la raison.
Idées de L’homo œconomicus
C’est un être fictif, absolument rationnel, dont toutes les actions sont
guidées par le souci de maximiser sa satisfaction
base L’individu rationnel (homo œconomicus) est capable :
• De collecter toute l’information dont il a besoin pour effectuer ses
du courant choix.
• De raisonner en réalisant un arbitrage coût/bénéfice.
• D’opérer des choix cohérents.
Néo- • D’adopter un comportement maximisateur.
Sur un marché, les individus sont rationnels :
Classique • les offreurs souhaitent maximiser leur profit.
• les demandeurs souhaitent maximiser leur satisfaction, avec un
budget contraint.
L’équilibre général
L’équilibre général est obtenu par la juxtaposition des préférences
individuelles des agents, qui donne une courbe d’offre croissante et

Idées de une courbe de demande décroissante. Le réajustement par les prix


permet de revenir à l’équilibre en toute situation, ce qui rend impossible
les crises durables.
base
du courant
Néo-
Classique
La concurrence pure et parfaite

Le marché en concurrence pure et parfaite constitue une forme idéale de marché


vers laquelle il faut tendre, car il garantit non seulement une allocation

Idées de (répartition) optimale des ressources, mais aussi la satisfaction de tous les
acteurs présents sur l’ensemble des marchés. Ce marché « idéal » présente des
caractéristiques particulières :
base Atomicité des acteurs sur le marché : Les offreurs et les demandeurs sont
nombreux et de « petite taille » de telle sorte qu’ils ne peuvent influencer la
formation des prix. Ils prennent le prix comme une donnée : ils sont preneurs de
du courant prix (price takers).
Libres entrée et sortie des acteurs sur le marché : Les acteurs sur le marché
peuvent s’installer librement (sans aucun coût monétaire ou non monétaire) pour
Néo- exercer leur activité, de même qu’ils peuvent sortir du marché librement (sans coût
irréversible, par exemple).
Homogénéité des produits : Les biens et services échangés sur le marché
Classique présentent des caractéristiques identiques, en termes de qualité par exemple.
Transparence de l’information : Les acteurs sur le marché ont accès à une
information complète et parfaite, pour réaliser leurs arbitrages économiques : ils
ne
subissent pas de coût pour connaître tous les prix de tous les
produits présents sur les marchés.
Mobilité parfaite des facteurs de production: les facteurs de production, à savoir le
travail et le capital peuvent librement circuler d’une branche d’activité à une autre.
La crise de 1929 prend son origine dans un krach boursier à
New York le 24 octobre à cause d’une spéculation trop forte.
Elle entraîne la ruine de centaines de milliers d’actionnaires
américains et des faillites de banques et d’entreprises. Les
banques américaines en rapatriant leurs capitaux placés à
l’étranger vont propager cette crise. Le commerce mondial
se rétracte fortement.
La crise Partout, les conséquences sociales sont dramatiques :
de 1929 chômage, misère, mouvements migratoires. Ce contexte
social favorise la montée de mouvements extrémistes.

Les états essayent de redresser leurs économies par la


dévaluation et/ou la déflation. Keynes propose une relance
de la consommation appliquée par Roosevelt aux Etats-Unis.
La guerre (et sa préparation) sera pour certains pays la
solution à ces difficultés économiques et sociales.
John Maynard Keynes (1883-1946) est un économiste et un haut
fonctionnaire britannique dont les analyses ont bouleversé la
théorie et la politique économique.
La théorie keynésienne, tout en restant dans le cadre de
Les l'économie de marché, s'oppose vivement à la théorie néo-
classique et justifie la nécessité d'une intervention de l'État face
Keynésiens aux crises économiques. Cette théorie est présentée dans
l'ouvrage majeur de Keynes, Théorie générale de l'emploi, de
l'intérêt et de la monnaie, publié en 1936.
Le modèle keynésien s’oppose au modèle classique/néo-classique»

L’incapacité du modèle « classique » à expliquer la crise des années


trente et à proposer des mesures efficaces conduit J. M. Keynes à une
critique radicale du modèle «néo-classique ».

CRITIQUE DE LA LOI DES DÉBOUCHÉS


Idées de Dans le modèle « classique », le volume de l’emploi fixé sur le marché
du travail détermine la production car la loi des débouchés de J.-B. Say
base du est vérifiée : les producteurs sont certains d’écouler leur production.
Cette loi est rejetée par J. M. Keynes. Pour lui, le niveau de l’emploi ne
courant se fixe pas sur le marché du travail mais dépend du montant de la
production déterminé par les décisions des entrepreneurs.
Pour être sûrs de vendre leur production, ceux-ci anticipent leurs
Keynésien recettes futures. La demande anticipée ou « effective » correspond au
niveau de production pour lequel les recettes attendues sont égales
aux coûts certains (comprenant les coûts salariaux et les profits). Tant
que les recettes attendues sont supérieures aux coûts certains, les
entreprises ont intérêt à produire.
Ce sont les débouchés qui créent l’offre et non l’inverse. Les
entreprises produisent ce qu’elles espèrent pouvoir vendre et elles
investissent et emploient en conséquence.
LA NEUTRALITÉ DE LA MONNAIE
Pour Keynes la monnaie n’est pas neutre, elle joue un rôle actif en interaction avec
la production et l’emploi. Keynes ne nie évidemment pas le rôle que joue la monnaie
dans les transactions, mais pour lui, et l’expérience quotidienne le prouve, la
monnaie est aussi désirée pour elle-même, car c’est là une constante

Idées de psychologique, que les individus ont une certaine préférence pour la liquidité. En
effet, dans l’incertitude qui caractérise la vie humaine, la monnaie est l’actif le plus
liquide, qui permet de faire face à toute situation, contrairement aux autres actifs

base du qui demandent des délais et un coût pour être convertis en monnaie.
La monnaie peut être conservée sous forme liquide, être thésaurisée ou placée sur
le marché des capitaux. Si l’épargne est thésaurisée, l’équilibre entre l’offre et la
courant demande n’est plus assuré.
Par conséquent, la monnaie n’est pas neutre : le taux d’intérêt qui se fixe dans la
sphère monétaire a une influence sur l’investissement.
Keynésien LE PASSAGE DE LA MICRO À LA MACRO
Keynes se place immédiatement dans une perspective macro-économique.
Contrairement à l'analyse néo-classique qui examine les actions individuelles des
agents économiques sur les différents marchés, l'analyse keynésienne décrit et
étudie les relations entre les grandes variables économiques que sont la
production, la consommation, l'emploi, etc. Au lieu de s'en tenir à un fonctionnement
de l'activité comme résultat de l'ensemble des comportements des individus,
l'analyse keynésienne met l'accent sur les interdépendances globales (offre globale,
demande globale, etc.).
APPROFONDISSEMENT DU PASSAGE DE LA MICRO À LA MACRO

L’analyse keynésienne est d’emblée macro-économique, ce qui est en contradiction


avec les néo-classiques pour qui les mécanismes collectifs ne sont que la
juxtaposition des choix individuels. Keynes montre qu’au contraire, un raisonnement
individuellement rationnel peut être collectivement néfaste.
Idées de Keynes réfute l'analyse néo-classique selon laquelle un déséquilibre lié au
chômage se résorbe grâce à une baisse des salaires. Une baisse des salaires ne

base du peut conduire qu'à une réduction du pouvoir d'achat des consommateurs et donc à
une diminution de la demande sur laquelle peuvent compter les entrepreneurs.
Remise en cause de l’équilibre par les prix
courant Ni le niveau de l’emploi, ni celui de l’investissement ni celui de l’épargne ne se fixent
sur les marchés. À court terme, les prix sont rigides car les entreprises ne les
modifient pas immédiatement. Le salaire est rigide à la baisse
Keynésien L’ÉQUILIBRE SOUS-EMPLOI
L’équilibre de sous-emploi correspond à un déséquilibre sur le marché du travail,
où l’offre de travail excédentaire peut cohabiter avec un équilibre sur le marché des
biens et services. L’équilibre de sous-emploi est donc une situation provoquée par
une insuffisance de la demande effective. Cette forme de chômage involontaire
résulte des anticipations des entreprises qui considèrent que les débouchés ne sont
pas suffisants pour justifier la création d’emplois.
En effet Keynes préconise l’intervention de l’État pour relancer la demande. Au
contraire des classiques et des néo-classiques, il croît possibles les déséquilibres
économiques persistants, en particulier le chômage. D’après lui, l’État doit donc
intervenir pour rééquilibrer les marchés.
LA NÉCESSITÉ D'UNE INTERVENTION DE L'ÉTAT
Si les entrepreneurs sont pessimistes quant aux perspectives de la
demande (ils anticipent donc un faible niveau de demande effective), ils
contribuent au chômage car ils ne produisent pas suffisamment pour
permettre l'emploi de tous. Une autorité supérieure, en l'occurrence
Idées de l'État, doit alors intervenir pour améliorer le climat économique. Ainsi,
les entreprises anticipant une croissance de la demande accéléreront
leur programme de production et embaucheront.
base du Par quels moyens l'État peut-il améliorer la situation ? Ici entre en jeu
un mécanisme fondamental de l'analyse keynésienne qui est le
courant multiplicateur. Lorsque l'État injecte dans l'économie des ressources
supplémentaires (il peut décider d'augmenter les dépenses publiques
par exemple), celles-ci créent une demande nouvelle pour les
Keynésien entreprises, demande qui engendre une production supplémentaire.
Celle-ci, à son tour, est l'occasion d'une distribution de revenus
nouveaux, ce qui augmente encore la demande, etc. Le multiplicateur
décrit ainsi des mécanismes en chaîne à l'issue desquels une injection
de revenus dans l'économie a provoqué un accroissement beaucoup
plus important de la production.
LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
En effet, l’État utilise le budget comme levier pour tenter de rapprocher
l’économie nationale d’une situation de plein emploi grâce à des effets
d’entraînement positifs sur l’économie. Pour ce faire, l’État keynésien dispose de
deux moyens d’action :
• l’accroissement des dépenses publiques et notamment celles supposées
avoir un fort impact sur la demande de biens et services (infrastructures

Idées de publiques, dépenses sociales à l’adresse de la population dont la propension


marginale à consommer* la plus forte) ;
• l’utilisation des recettes publiques et notamment l’impôt pour modifier la
base du répartition des revenus, pour soutenir/relancer tel ou tel secteur d’activité,
pour orienter les dépenses des agents vers un domaine.
LA POLITIQUE MONÉTAIRE
courant Dans une optique keynésienne, la politique monétaire, c’est-à-dire l’ensemble des
actions qui visent à ajuster la quantité de monnaie en circulation (volume des
Keynésien moyens de paiement nécessaires) à l’offre de biens, peut être utilisée afin de
tenter de relancer la demande globale. On attend d’une baisse des taux d’intérêt
directeurs* une stimulation de l’investissement et de la consommation (par un
crédit moins cher).
LA POLITIQUE SOCIALE
Les dépenses publiques peuvent aussi viser directement le relèvement des
dépenses de consommation privées par le biais de l’indemnisation du chômage et
d’allocations diverses. Du point de vue de l’efficacité économique, ces dépenses
doivent surtout concerner les classes défavorisées de la population, dont la
propension à consommer est plus élevée, car ces aides, immédiatement
dépensées, auront un effet multiplicateur maximum.
LA MONTÉE DE L’INTERVENTION DE L’ÉTAT DANS L’ÉCONOMIE
Idées de Pendant longtemps, l’intervention de l’État s’est limitée à ses fonctions
régaliennes (armée, police, justice). C’est la conception de l’État
base du gendarme.
Au cours de la première moitié du XXe siècle les fonctions économiques
courant et sociales de l’État se développent. Elles prennent une importance plus
grande encore après la Seconde Guerre mondiale avec l’apparition de
l’État providence (welfare state). Cette expression trouve son sens dans
Keynésien la prise en charge par l’État de risques sociaux tels que la maladie, la
vieillesse, le chômage... Elle est aujourd’hui utilisée pour désigner au
sens large les interventions économiques et sociales de l’État.
Modèle classique/Néo- Modèle keynésien
classique
Méthode Raisonnement microéconomique Raisonnement macroéconomique

Marché Prix flexibles. Équilibres sur tous Prix rigides à court terme.
les marchés. Déséquilibres possibles
Monnaie Sert uniquement à effectuer des Peut être demandée pour elle
transactions. Loi des débouchés même. Loi des débouchés non
vérifiée car pas de thésaurisation. vérifiée car thésaurisation possible

Synthèse Niveau de la
production
Dépend du niveau de l’emploi.
Est fixe à court terme.
Dépend de la demande anticipée
ou « effective ». Est flexible : pas de
contraintes d’offre.
Niveau de Se fixe sur le marché du travail. Dépend du niveau de production et,
l’emploi donc, de la « demande effective ».
Chômage Provient des dysfonctionnements Provient d’un niveau de production
du marché du travail. et de demande insuffisant
Déséquilibres Impossibles en raison de la loi des Possibles car chômage compatible
débouchés de J.-B. Say et de la avec un équilibre sur le marché des
théorie quantitative de la monnaie. biens et services.
Rôle de l’État Limité (fonctions régaliennes, lutte Important : politique monétaire et
contre les atteintes à la (ou) budgétaire pour augmenter la
concurrence et l’inflation). demande globale
En remettant en cause le modèle « classique », J. M.
Keynes « révolutionne » la pensée économique et crée
une rupture profonde entre les économistes partisans
Conclusion d’une régulation par le marché et ceux qui estiment que
l’intervention de l’État est nécessaire pour lutter contre
les déséquilibres macroéconomiques.
LES FONDEMENTS DE L’ANALYSE MONÉTARISTE

• Le courant monétariste né dans les années 1950 va chercher à


démontrer l’inefficacité des politiques keynésienne conjoncturelles de
relance. Son principal représentant Milton Friedman est professeur
Le •
d’économie à l’Université de Chicago.
L’émergence des idées monétaristes s’effectue à l’époque de la

monétarisme domination keynésienne dans l’analyse économique et dans


l’orientation des politiques publiques des États occidentaux. À cette
époque les gouvernements interviennent sur la conjoncture
économique grâce à la politique monétaire et budgétaire
CRITIQUE DE LA FONCTION DE CONSOMMATION DE KEYNES
L’hypothèse du revenu relatif et l’effet de démonstration (J.Duesemberry)
Keynes fonde sa fonction de consommation sur le revenu courant (absolu) or, pour
Duesemberry les agents d'un groupe social donné auront tendance à imiter la
consommation d'un groupe au revenu supérieur, en voulant faire une démonstration
de leur statut social, et donc auront une propension à consommer plus forte.
• Effet de démonstration :
Désigne la tendance des membres d'un groupe social à imiter le comportement de

Idées de consommation des leaders de ce groupe ou du groupe social aux revenus


immédiatement supérieurs.
La théorie du cycle de vie(R.Harrod et F.madigliani)

base du La théorie du cycle de vie permet de modéliser le comportement de consommation


et d’épargne des individus selon leur âge. L’idée est que les individus vont
accumuler de l’épargne pendant les périodes d’activité pour ensuite désépargner
courant pendant leurs vieux jours afin de maintenir leur niveau de consommation.
le modèle déconnecte la consommation du revenu actuel dans la mesure où celle-ci
devient surtout une fonction du revenu sur l’ensemble du cycle de vie. Cette théorie
monétariste tranche donc avec la loi psychologique de Keynes (1936), selon laquelle les revenus
des ménages ne dépendent pas d’un horizon temporel long (le cycle de vie) mais
seulement des revenus courants., on peut décomposer la théorie du cycle de vie en
trois périodes :
Jeunesse : la consommation est supérieure au revenu et le patrimoine est négatif.
Les agents doivent emprunter ( les parents répondent aux besoin de financement de
leurs enfants).
Période d’activité : les revenus deviennent supérieurs à la consommation car les
agents font le choix d’épargner et de constituer un patrimoine pour financer la
consommation de la troisième période.
Retraite : les revenus diminuent mais les agents utilisent leur patrimoine pour
maintenir (voir augmenter) leur consommation.
La théorie du revenu permanent (Milton Friedman)
Milton Friedman va opérer une critique assez radicale de la fonction de
consommation chez Keynes. Il met en évidence que le consommateur est capable
d’anticiper l’évolution de son revenu et que son horizon temporel ne se limite pas à la
courte période. Ainsi la demande des consommateurs va dépendre de la somme
actualisée des revenus présents et futurs, on prend ici en compte l’évolution des prix
et des taux d’intérêts. Il désigne cette somme par la notion de revenu permanent qui
remplace le revenu courant dans la fonction de consommation chez Keynes.
Idées de Problème de l’arbitrage entre chômage et inflation

base du Les monétaristes vont réhabiliter la théorie quantitative de la monnaie selon laquelle
toute variation de la masse monétaire lorsque le volume des transactions reste
constant et à vitesse de circulation de la monnaie inchangée, entraîne une

courant augmentation du niveau général des prix, c'est-à-dire de l’inflation.


La quantité de monnaie doit s’adapter aux échanges de biens dans une économie afin
d’éviter l’inflation. La masse monétaire ne doit donc pas augmenter plus vite que

monétariste l’activité économique , taux de croissance du PIB par exemple.


Selon Keynes la baisse des salaires réels permet une hausse de profits des
entreprises et une hausse de la demande de travail et donc une baisse du chômage
cette politique est vérifié à court terme car les salariés sont victime de l’illusion
monétaire.
À long terme les salariés anticipent la hausse des prix et demandent un ajustement
de leurs salaires ce qui engendre le chômage.
Illusion monétaire :
les agents économiques (les salariés surtout) ne s'aperçoivent qu'avec retard que le
pouvoir d'achat de leur revenu diminue lorsque les prix augmentent sans que leur
revenu change, ou qu'ils augmentent plus vite que leur revenu.
La rupture monétariste met en cause l’analyse keynésienne
selon laquelle il faudrait que l’État intervienne pour rétablir le
plein emploi. Les monétaristes réhabilitent la théorie
quantitative de la monnaie en mettant en évidence que
Conclusion l’intervention de l’État sur le plan budgétaire et monétaire
conduit à renforcer le processus d’inflation et ne permet pas
de lutter contre le chômage. Les monétaristes expliquent ce
processus par le fait que les agents anticipent et adaptent leur
comportement aux décisions de politiques économiques.
À partir de la fin des années 60, les nouveaux classiques radicalisent la
théorie monétariste sur la base du concept des anticipations rationnelles.
La théorie des anticipations rationnelles a été proposée en 1961 par
l’économiste américain John Muth (1930-2005) et développée ensuite par
Thomas Sargent , et Robert Lucas.
Ces nouveaux classiques ont une conception spécifique et radicale des
anticipations des agents, qu’ils appellent anticipations rationnelles. Leur
hypothèse fondamentale est que, si chaque agent en particulier peut faire
des erreurs d’anticipation, il n’en est pas de même de l’ensemble des
agents qui ne peuvent faire d’erreur systématique et qui anticipent
L’école des parfaitement l’état futur de l’économie. En bref, le marché ne se trompe
jamais durablement.

anticipations Plusieurs conséquences découlent de ces prémisses :


La monnaie est absolument neutre, même à court terme, car les agents ne
sont pas victimes de « l’illusion monétaire » : ils ne confondent pas la
rationnelles quantité de monnaie dont ils disposent avec leur revenu réel, leur pouvoir
d’achat.
Les politiques économiques sont sans effet réel, puisque les agents,
parfaitement informés, peuvent prévoir qu’une politique de relance
monétaire ou budgétaire ne peut changer les structures de l’économie, qui
dépendent de variables réelles (démographiques, technologiques, etc.).
La remise en cause de la politique budgétaire :l’équivalence ricardienne
Le déficit budgétaire de l’État doit être financé soit par l’emprunt, ce qui
accroît la dette publique, soit par la fiscalité. Robert Barro, un économiste
dans la lignée des «nouveaux classiques», a mis en doute l’efficacité de la
politique budgétaire en soutenant que son mode de financement est
L’école des neutre pour l’activité.
Cet argument de Barro, portant le nom d’équivalence ricardienne,

anticipations considère que la dette publique est similaire à l’impôt. En effet, si le


gouvernement augmente les dépenses publiques pour relancer
l’économie et finance ces dépenses par l’emprunt, les consommateurs,
rationnelles ayant des anticipations rationnelles, anticipent que l’État devra, dans
l’avenir, prélever de nouveaux impôts pour rembourser cette dette. Ils
préfèrent alors épargner plutôt que consommer le surcroît de revenu
courant, limitant ainsi le mécanisme du multiplicateur sur lequel repose
la stimulation de l’activité économique.
L’intégration des idées keynésiennes dans une optique néoclassique est l’objectif de
la théorie du déséquilibre, qui interprète les déséquilibres entre l’offre et la demande
comme un ajustement par les quantités lorsque l’ajustement par les prix est
impossible.
La règle du coté court :
Le fondement essentiel de la théorie de déséquilibre est l’hypothèse de l’information
imparfaite, en effet les agents sont dans l’obligation de considérer que les prix sont
fixes à court terme, face à cette situation la demande peut être soit trop élevée, et
les demandeurs seront rationnées, soit trop faible et c’est alors l’offre qui sera
rationné, l’équilibre entre offres et demandes se fait par les quantités. C’est ainsi que
les entreprises confrontées à une diminution de la demande vont réagir en réduisant
Théorie de leur production, En retour, le déséquilibre sur le marché du travail conduit à une
réduction de la demande sur le marché des biens et des services, d’où l’expression
de la règle du côté court, le côté long sera rationné. Ce qui était un déséquilibre
déséquilibre avant l’échange, devient après l’échange un équilibre avec rationnement.
LA DÉCISION DUALE
Le rationnement résulte d’un processus de décision duale : Le demandeur d’un
certains biens exprime une demande notionnelle, virtuelle, sur le marché en
cherchant à maximiser sa satisfaction, puis il se rend sur le marché de travail pour
offrir ses services, mais il reçoit un revenu inférieur à ses attentes, ce qui le conduit
à revenir sur le marché des biens et baisser sa demande
Sa demande notionnelle ou virtuelle va devenir une demande effective c’est-à-dire
réalisée.
La loi des débouchés JB Say est abandonné, la monnaie permet de se porter
acquéreur de bien, et n’est pas neutre.
❑ Chômage keynésien :
Chômage du à une insuffisance de la demande de biens et services
anticipée par les entreprises, ce qui conduit ces dernières à limiter la
production et donc l’emploi.
❑ Chômage Classique :
Chômage du à une rentabilité insuffisante de la production qui incite les
entreprises à ne pas investir.
L’intérêt de la théorie du déséquilibre est de montrer qu’avant de prendre
toute mesure de politique économique, il faut savoir dans quelle situation
Théorie de de chômage on se trouve afin de mobiliser les bons outils d’action :
Dans le cas d’un chômage keynésien, il ne faut pas baisser les salaires
mais au contraire favoriser les dépenses publiques afin de relancer
déséquilibre l’économie.
Dans le cas d’un chômage classique, une baisse des salaires est
envisageable afin d’accroître la rentabilité des entreprises.
Dans le cas d’un chômage mixte, il faut mettre en œuvre des politiques
différenciées selon les secteurs comme par exemple améliorer la
rentabilité des entreprises qui sont exposées à la concurrence
internationale et encourager les créations d’emploi par l’aménagement et
la réduction du temps de travail.
Par différence avec la microéconomie néo-classique de concurrence
parfaite, la « nouvelle microéconomie » concerne l’étude du marché en
situation de concurrence imparfaite.

La nouvelle La nouvelle microéconomie a pour objectif d’identifier de nouvelles


règles et formes de coordination des agents.
microéconomie
Dans cette optique nous allons aborder les thématiques suivantes :
• La concurrence imparfaite
• La théorie de l’information
• La théorie des jeux
La microéconomie s’est longtemps identifiée au modèle walrasien, lequel reposait
sur une structure de marché définie à partir de la concurrence pure et parfaite, que
l’on appellera par la suite la CPP. Cela signifiait que la concurrence devait être pure,
aucun des acteurs ne pouvant agir unilatéralement et directement sur le prix du
marché, et parfaite, tous les acteurs disposant d’une information complète. Voir les
hypothèses de la CPP dans la première partie.
Dans la réalité, les entreprises cherchent à s’affranchir partiellement ou totalement
des contraintes de la concurrence.
La Si on lève certaines des hypothèses de la CPP, la concurrence est imparfaite et
certains agents ont un pouvoir de marché, ils ne sont plus preneurs de prix.
Les principales conditions de la concurrence imparfaite sont alors :
concurrence • L’absence d’atomicité qui correspond à des tailles différentes des entreprises,
les plus grosses d’entre elles tendant vers des situations de monopole ou

imparfaite d’oligopole.
• L’absence d’homogénéité des produits qui résulte d’une stratégie des
entreprises cherchant à différencier leurs produits pour se démarquer de leurs
concurrents. On se trouve alors dans une situation de concurrence
monopolistique.
• L’information sur le marché est imparfaite, c’est-à-dire incomplète et
asymétrique.
• Il existe des barrières à l’entrée et/ou à la sortie.
Dans la vie économique, trois situation de concurrence imparfaite dominent :

❑ Le monopole
Marché dans lequel un seul offreur fait face à un grand nombre de demandeurs.
L’entreprise dispose d’un haut degré de liberté pour fixer son prix (et parfois ses
quantités).Le monopoleur dégage plus de profits qu’une entreprise en situation de
concurrence pure et parfaite. Le consommateur est défavorisé par rapport à la

La concurrence pure et parfaite.


❑ La concurrence monopolistique
La concurrence monopolistique, forme de concurrence imparfaite, est une structure
concurrence de marché caractérisée par la présence de nombreux offreurs qui, grâce à leur
stratégie de différenciation, proposent un produit que les acheteurs considèrent
comme unique. La stratégie de différenciation confère aux offreurs un pouvoir de
imparfaite marché sur leur segment. Ils peuvent se comporter comme un monopole et fixer un
prix supérieur au coût marginal.
❑ L’oligopole
Structure de marché caractérisée par un petit nombre d’offreurs. Chaque firme ne
peut ignorer l’autre (duopole) ou les autres (oligopole), et agit partiellement en
fonction des réactions (supposées) de ses rivales.
Marchés stratégiques, ayant de multiples équilibres possibles, selon que les
entreprises s’entendent ou sont en rivalité.
Dès les années 1960, la littérature économique mettait en avant le fait que
l’imperfection de l’information pouvait altérer la bonne marche de l’économie
concurrentielle.
L’hypothèse d’imperfection de l’information stipule que tous les agents économiques
n’ont pas accès à toute l’information disponible ou nécessaire lors du déroulement
d’une transaction. Certains agents économiques peuvent être mieux informés que
d’autres. Ce type d’imperfection faisait partie de ce que les économistes qualifiaient
d’échecs de marché (« market failures ») ; une catégorie qui regroupait toutes les
situations dans lesquelles le modèle canonique de concurrence pure et parfaite ne
Théorie de pouvait déployer ses propriétés d’efficience bien connues.
L’asymétrie informationnelle apparaît dans le cadre d’un échange, dès lors qu’une

l’information des parties à l’échange ne dispose pas de la même information que l’autre partie sur
l’objet de l’échange.
Dans ce contexte, l’information n’est plus transparente. Les parties à l’échange sont
confrontées à :
• Un risque précontractuel de sélection adverse (ou antisélection, selon Akerlof).
• Un risque post-contractuel d’aléa moral (il apparaît une fois le contrat conclu).
Sur un marché, ces risques se manifestent quand le prix ne joue plus son rôle de
signal et ne permet plus de coordonner efficacement les décisions individuelles. Par
manque de transparence informationnelle, les transactions peuvent ne pas aboutir,
alors qu’elles auraient été bénéfiques aux deux parties.
TYPOLOGIES D’ASYMÉTRIE D’INFORMATION

LA SÉLECTION ADVERSE/ANTISÉLECTION :
G. Akerlof prend pour exemple le marché de voitures d’occasion, sur ce marché
seul le vendeur connaît la qualité exacte du modèle qu’il propose, et seul il dispose
de l’information. Akerlof fait référence à l’unicité du prix d’un marché. Le marché,
dit-il, compte tenu des asymétries, va proposer un prix unique, par exemple un prix
égal à un prix moyen entre le prix le plus bas (qu’est prêt à accepter le vendeur du
modèle de mauvaise qualité) et le prix le plus élevé (que le vendeur du modèle de
Théorie de bonne qualité n’acceptera pas de baisser). Les détenteurs de modèles de bonne
qualité feraient la mauvaise affaire s’ils vendaient au prix du marché, par
conséquent ils se retirent du marché, Par contre, pour ceux qui étaient prêts à
l’information vendre au prix du marché, il s’agit d’une bonne affaire, le marché leur proposant
plus que ce qu’ils étaient prêts à accepter.
La sélection adverse donc, revient à exclure du marché les produits de bonne
qualité : les détenteurs de voiture d’occasion de bonne qualité se retirent du
marché. Seuls restent sur ce marché les produits de médiocre qualité. En
conséquence, le prix n’est plus un parfait signal de la valeur d’un bien et n’est plus
en mesure de permettre au marché concurrentiel de fonctionner efficacement.
L’opportunisme des agents, enfin, se traduit ici par le fait que le vendeur de voitures
de mauvaise qualité accepte, en toute connaissance, un prix supérieur à ce qu’il
estimait être le juste prix, tirant un bénéfice « malsain » du dysfonctionnement du
marché, consécutif aux asymétries de l’information.
L’ALÉA MORAL :

Dans le cadre de situations contractuelles, l’aléa moral se définit comme : Toute


modification de comportement d’un des deux cocontractants, contraire à l’intérêt
général du contrat, par rapport au comportement qui prévalait avant la signature du
contrat, dans le but de privilégier leurs propres intérêts aux dépens des intérêts de
l’autre partie. Dans le secteur d’assurance, on a pu observer régulièrement certains
comportements d’assurés différents avant et après l’achat d’un contrat d’assurance.
Exemple. Avant l’achat d’un contrat d’assurances contre le vol, on constate que, non
assuré, l’assuré potentiel redoublait de prudence, veillant à bien fermer les portes
de sa résidence à clef, au contraire, au lendemain de l’achat, il oubliait toute

Théorie de précaution. De même, en cas d’assurance tous risques, l’aléa moral revient à
identifier un changement de comportement du conducteur : prudent avant le nouveau
contrat, beaucoup moins prudent après.
l’information L’aléa moral sur le marché du travail :
Sur le marché du travail, l’aléa moral est très présent. Dans la plupart des contrats à
durée indéterminée existe une période probatoire qui doit théoriquement permettre
au chef d’entreprise de se faire une idée définitive sur la personne qu’il vient
d’embaucher. Durant cette période, celui ou celle auquel est promis un contrat à
durée indéterminée devrait donc tout naturellement se montrer sous son meilleur
jour : ponctualité, disponibilité, etc. Pour autant, est-on certain que, après la période
probatoire et avec les garanties liées à un contrat à durée indéterminée, le
comportement de l’agent ne changera pas ? À l’évidence, la réponse est non.
Théorie du salaire d’efficience

Le salaire d’efficience peut être supérieur à celui qui résulterait


de l’égalité de l'offre et la demande de travail dans un marché du
travail en concurrence pure et parfaite, parce que l’employeur ne
peut connaître parfaitement la véritable capacité d’effort que le
Théorie de salarié est susceptible de fournir dans son travail. Alors un
salaire plus élevé que le salaire d’équilibre est censé inciter le
l’information travailleur à augmenter sa productivité. L’employé rationnel
fournit en conséquence l’effort nécessaire pour ne pas être
licencié, car il pense que dans une autre entreprise il n’obtiendrait
pas un salaire équivalent.
Principal auteur M. Spence, prix Nobel 2001 avec G. Akerlof et J. Stiglitz.
Les asymétries d’information peuvent aboutir à un fonctionnement inefficace du
marché. Un célèbre exemple étudié par George Akerlof illustre parfaitement cette
question. Il envisage le marché des voitures d’occasion. Sur celui-ci, seul le vendeur
connaît les caractéristiques des véhicules. Les acheteurs savent qu’une certaine
proportion de voitures est de qualité médiocre. Dans ces conditions, ils refusent de
payer une voiture d’occasion au-delà d’un certain prix (correspondant à la qualité
moyenne des véhicules). Ce prix peut cependant dissuader les propriétaires de
Théorie voitures de bonne qualité de vendre. Seules les mauvaises occasions risquent d’être
présentées à la vente et le marché ne fonctionne pas de manière optimale. Les
vendeurs peuvent apporter une solution à ce problème en fournissant des garanties
du signal (prise en charge des réparations). La garantie fournit un signal qui suggère que le
vendeur a confiance dans son produit puisqu’il accepte de supporter un coût en cas
de défaillance de celui-ci.
De pareilles situations justifient l’intervention de l’État pour imposer des règles et des
normes et des sanctions en cas d’infraction. Par exemple une visite technique
obligatoire avant la mise en vente des voitures, la mise en cause juridique du vendeur
en cas de tromperie, etc.
Les travaux de M. Spence s’appliquent au marché du travail sur ce
marché, les employeurs n’ont pas d’information parfaite sur la capacité
réelle des offreurs de travail L’offreur de travail, (le candidat au marché
du travail) se doit donc d’envoyer un signal fort au demandeur, si l’on veut
que l’échange soit mutuellement avantageux pour les deux parties. Cette
réflexion le conduit à distinguer les bons et les mauvais candidats à partir
d’un signal objectif : le diplôme. Ce dernier va agir comme un révélateur

Théorie du pour le demandeur, lui signalant des qualités qu’il n’aurait pas pu identifier
autrement.
Spence a produit une justification convaincante de l’éducation,
signal investissement en capital humain qui représente aussi le coût que
subissent les travailleurs efficaces pour informer l’employeur sur leur
aptitude au travail. Cette théorie montre notamment qu’un travailleur
efficace peut être amené à surinvestir en éducation afin de signaler ses
compétences. On dira alors que le bon candidat est signalé par son
diplôme.
la rationalité limitée

Le modèle de rationalité limitée s’oppose à celui de rationalité absolue. La notion de


rationalité limitée a été introduite par Herbert Simon et lui a valu le prix Nobel
d’économie tant ce concept a révolutionné la microéconomie.
Le modèle de rationalité limitée est plus réaliste pour décrire les situations de choix
dans les entreprises. Les limites à la rationalité s’expliquent par l’imperfection de
l’information, par les limites des capacités physiques et intellectuelles des individus
pour traiter l’information, déterminer et évaluer toutes les conséquences de leurs
actions, par les représentations simplifiées de la réalité ou encore par le fait que les

Rationalité individus sont influençables.


Le décideur s’attache dans le cadre de la rationalité limitée à trouver une solution
satisfaisante à son problème (et non la meilleure possible). Ainsi, en rationalité

limité limitée, il n’est pas possible de connaître toutes les possibilités de choix dans une
situation. L’acteur a une connaissance imparfaite des alternatives dans une situation
de choix.
Il existe de nombreuses raisons expliquant pourquoi la rationalité est limitée :
• les limites physiques et intellectuelles des individus et l’incapacité de l’esprit
humain à traiter une information trop abondante et complexe (capacités de
conceptualisation, de mémoire...).
• l’information est imparfaite et ne permet pas une connaissance de toutes les
• alternatives possibles et l’ analyse de toutes leurs conséquences (futur incertain
et imprévisible).
Le courant institutionnaliste est ancien en économie, il est apparu au
XIXe siècle en Allemagne avec Gustav von Schmoller (1838-1917) et aux
États-Unis avec Thorstein Veblen (1857-1929). Très hétérogène, cette
famille de penseurs souligne l’importance du soubassement
Les courants institutionnel de l’économie de marché.
L’approche institutionnaliste se donne pour objet d’étudier le cadre
institutionnalistes institutionnel qui influence de façon spécifique le comportement de
l’agent économique. Les institutions sont l’ensemble des règles et des
formes d’organisation d’une société donnée
L’APPROCHE NÉOCLASSIQUE DE L’ENTREPRISE

Dans l’analyse néoclassique, l’entreprise est réduite à une boîte noire.


Elle est assimilée à son propriétaire entrepreneur. Les détails de son
organisation ne sont pas étudiés, seuls les flux aux frontières de
l’entreprise comptent. L’entreprise apparaît comme une unité dont
l’activité consiste à transformer, à partir d’une fonction de production,
des inputs (facteurs utilisés pour la production) en outputs (quantité
produite).
Les courants Alors que l’approche néoclassique accorde une place très faible à
l’analyse des entreprises, la redécouverte dans les années 1970 de
institutionnalistes l’article fondateur de Coase (1937) sera l’occasion du développement
d’une réflexion sur ce thème. Au même moment, l’assimilation du
propriétaire entrepreneur à l’entreprise effectuée par le modèle
néoclassique est remise en question par la séparation grandissante
entre la propriété et la gestion de l’entreprise.
LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION
Ronald Coase, né en 1910 à Willesden (banlieue de Londres), est mort en 2013 à
Chicago. Économiste britannique, il est considéré comme le père fondateur de la
Théorie des coûts de transaction.
Coase s’interroge sur la coexistence de deux formes de coordination économique,
le système de prix du marché et le système administratif et hiérarchique de
l’entreprise. Cette question est en effet centrale, car la théorie néoclassique
défend l’efficience des marchés. Les néoclassiques considèrent que le mécanisme
des prix assure la coordination parfaite de l’activité économique. La question d’un
mode alternatif de coordination au marché se pose donc. Pourquoi existe-t-il deux
modes de coordination et comment choisir entre ces deux modes ? Comment
justifier l’existence des entreprises?
Coase (1937) expliquera l’existence des entreprises par la notion de coûts de
transaction. Il rend compte des raisons de l’émergence de la firme dans une
économie d’échanges. Il résume cette alternative ainsi : « Il existe un coût de
fonctionnement d’un marché et en créant une organisation et en permettant à une
autorité (un entrepreneur) de répartir les ressources, certains coûts peuvent être
évités. L’entrepreneur doit remplir cette fonction au moindre coût en tenant
compte du fait qu’il peut obtenir des facteurs de production à un prix inférieur à
celui proposé par les transactions du marché, auquel il se substitue, parce qu’il
est toujours possible de revenir, en cas d’échec, au marché »
LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION

Les coûts de transaction représentent les coûts qui résultent de la relation


contractuelle, ils se composent :
Des coûts entraînés par la recherche et l’énumération de toutes les éventualités
qui peuvent survenir pendant la période d’exécution du contrat.
Des coûts générés par la négociation entre les parties.
Des coûts inhérents à la recherche et au fonctionnement de systèmes garantissant
le respect des engagements des différentes parties.
❑ Arbitrage entre le marché et l’entreprise
1- Marché(échange traditionnel) : Le recours au marché se justifie si les coûts de
transaction y sont inférieurs, par exemple, à ceux de l’entreprise (coût de gestion).
C’est la comparaison entre coût de transaction et coût de gestion qui décidera
donc du choix entre marché et entreprise.
2- Entreprise (internalisation) Le choix de l’entreprise se justifie si les coûts de
fonctionnement de l’entreprise, ou coût de gestion, sont inférieurs au coût de
transaction. C'est ce qui justifie, pour R. Coase, son existence. L'intégration
verticale est aussi une forme d ’internalisation des externalités.
LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION

À partir des années 1970, Oliver E. Williamson poursuit les travaux de Coase et
développe une vision de l’économie qui tranche avec la théorie néoclassique. Il
s’intègre au courant néo-institutionnaliste. Il reconsidère l’origine des coûts de
transaction en expliquant leur existence par les comportements opportunistes
des agents.
La spécificité de l’analyse de Williamson est de se situer en situation de rationalité
limitée d’une part et, d’autre part, de faire l’hypothèse que les agents ont un
comportement opportuniste. En plus de ces deux hypothèses comportementales,
il analyse les transactions pour en déduire les modes de gouvernance les plus
adaptés. Williamson s’inscrit dans la vision de la rationalité limitée de Simon, ce
qui a pour conséquence l’incomplétude des contrats. Il n’est en effet pas possible
d’envisager toutes les éventualités. L’environnement étant complexe et
l’information imparfaite, il devient possible pour les agents de manipuler
l’information à leur profit. Il existe donc des asymétries d’information entre les
agents dont ils peuvent user pour tromper les autres. Williamson fait l’hypothèse
de comportements opportunistes de la part des agents qui peuvent avoir lieu
avant la passation d’un contrat (conduisant au problème de sélection adverse), ou
lors de la phase d’exécution du contrat (problème dit de l’aléa moral).
LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION
❑ Le choix d’un mode de gouvernance
La théorie des coûts de transaction s’attache à établir un lien entre les
caractéristiques des transactions et les modes de gouvernance. Le mode choisi est
celui qui minimise les coûts de transactions et les coûts de production. Williamson
va cependant au-delà de Coase puisqu’ en plus de l’arbitrage entre le marché et la
firme, il distingue d’autres formes hybrides de gouvernance
En cas d’avenir incertain et en présence d’actifs spécifiques, le marché présente
d’importants coûts de transactions qui seront amplifiés si la fréquence des
transactions augmente. C’est pourquoi O. E. Williamson, lorsque toutes les
hypothèses sont réunies, propose comme forme organisationnelle celle de
l’intégration verticale. Soit une structure bilatérale qui maintient l’autonomie des
parties (pratiques comme la sous-traitance, le partenariat, les alliances)
Prolongement ❑ Apports de la théorie
La théorie des coûts de transaction, grâce à Coase, fournit une réponse à la
question de l’existence des entreprises. Elle est donc essentielle en théorie des
organisations. Elle a obligé les économistes à ouvrir la « boîte noire » de
l’entreprise et a renouvelé leur approche des théories de la firme. En prenant en
compte des formes de coordination intermédiaires entre le marché et la firme,
Williamson offre un cadre analytique qui permet d’expliquer l’ensemble des
configurations institutionnelles qui règlent les rapports économiques sur la base
d’une théorisation contractuelle.
Pour les tenants de ce courant de pensée, on parle aussi de « néo-
institutionnalisme » : cette appellation regroupe un ensemble de courants de
pensée ayant contribué au renouvellement de l’analyse économique des institutions,
dont les premiers travaux ont été ceux des institutionnalistes américains du début
du XXE siècle, T. Veblen et J. R. Commons, principalement.
Cette école de pensée regroupe un ensemble d’économistes s’interrogeant sur le
rôle joué par les institutions dans le domaine économique, et plus particulièrement
dans celui de la coordination économique. C’est à partir des années 1970 que cette
école va véritablement émerger sous l’impulsion de R. Coase, d’O. E. Williamson et
Les Néo- de D. North. En 1997, ils fondent la société internationale pour la nouvelle économie.
Les institutions, définies comme l’ensemble des règles et des normes qui encadrent
institutionnalistes et régulent les comportements des acteurs économiques, ont aussi comme objet de
permettre une meilleure coordination de leurs actions, afin d’optimiser au mieux
leur résultat. L’environnement institutionnel et les arrangements institutionnels
sont les deux domaines abordés dans la nouvelle économie institutionnelle.
• Les néo-institutionnalistes étudient le fonctionnement des organisations à partir
d’une démarche d’individualisme méthodologique mais avec des hypothèses de
rationalité limitée et d’information imparfaite.
• Les néo-institutionnalistes cherchent les formes institutionnelles les plus
efficaces.
LA THÉORIE DES DROITS DE PROPRIÉTÉ
L’objet de la théorie des droits de propriété est de montrer comment ces droits
influencent les comportements individuels et plus largement l’efficience des
systèmes économiques.
❑ Le droit de propriété :
Est le droit socialement validé de pouvoir choisir les usages d’un bien
économique. Il confère une exclusivité absolue sur le bien. Il s’agit d’un droit réel
qui permet à son titulaire d’user de la chose (usus), de jouir de celle-ci (fructus)
et d’en disposer (abusus).
Les Néo- ❑ La théorie des droits de propriété :
Elle vise notamment à montrer la supériorité des systèmes de propriété privée
institutionnalistes sur toutes les formes de propriété collective en d’autres termes, son objet est
de montrer comment les systèmes de droits de propriété agissent sur les
comportements individuels et sur l’efficience des systèmes économiques, en
insistant sur les vertus des droits de propriété privés. La firme, comme
n’importe quelle autre institution, se caractérise par une structure particulière
de droits de propriété, représentée par un ensemble de contrats. La théorie des
droits de propriété propose un cadre de raisonnement adapté à l’analyse de
formes variées d’organisation, la firme n’étant qu’une forme parmi d’autres.
LA THÉORIE DE L’AGENCE

Le concept de « relation d’agence » recouvre toute situation dans laquelle deux


agents économiques sont en présence, le mandant (ou principal) et le mandataire
(ou agent) et où le mandant délègue une partie (ou la totalité) de son pouvoir de
décision au mandataire. Il y a donc une délégation d’autorité qui permet d ’
assurer la coordination. Par conséquent, le principal dépend de l’agent pour la
réalisation d’ un objectif. Jensen et Meckling (1976) définissent ainsi une relation
d’agence « comme un contrat dans lequel une ou plusieurs personnes (le
principal) a recours aux services d’une autre personne (l’agent) pour accomplir
Les Néo- en son nom une tâche quelconque, ce qui implique une délégation de nature
décisionnelle à l’agent ».
institutionnalistes La théorie de l’agence s’inscrit dans le cadre de la rationalité limitée. Un
problème d’agence apparaît quand les intérêts du principal et de l’agent sont
divergents et que, de plus, il existe une asymétrie d’information. La présence
d’asymétrie d’information ouvre la porte à des comportements opportunistes de
la part de l’agent. Pour inciter l’agent à réaliser les objectifs fixés, le principal doit
choisir des mécanismes incitatifs, ainsi que mettre en place des moyens de
surveillance.
LA THÉORIE DE L’AGENCE
Deux types d’asymétrie d’information entre agents sont distingués :
• l’asymétrie d’information ex ante (ou sélection adverse) caractérise une
situation dans laquelle une partie utilise à son profit une information dont elle
dispose sur un élément qui fait l’objet du contrat sans le révéler à l’autre,
avant la passation du contrat.
• l’asymétrie d’information ex post (ou aléa moral) concerne la phase
d’exécution du contrat. Il y a aléa moral quand l’agent ne respecte pas ses
engagements et qu’il est difficile pour le principal de le savoir. Le principal a
Les Néo- du mal à déterminer ce qui relève du comportement de l’agent de ce qui
relève de l’aléa externe.
institutionnalistes La relation entre les actionnaires et les dirigeants d’une entreprise est
caractérisée par la présence d ’asymétrie d’information ex post. Les intérêts des
dirigeants et les intérêts des propriétaires sont différents et il est difficile d ’
observer et de contrôler l’action des dirigeants. Il convient alors de chercher à
limiter les divergences d’intérêt en mettant en place un système d’incitations
approprié, tout en surveillant les agents. Par conséquent, le système de
rémunération des dirigeants vise à rapprocher l’intérêt des dirigeants de l’intérêt
des actionnaires (participation au bénéfice des dirigeants, ou système de stock
options). Par ailleurs, les conseils d’administration ont pour rôle de surveiller les
dirigeants.
LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE

La gouvernance des entreprises désigne la manière dont s’articulent les


rapports au sein des organisations et les liens qu’elles entretiennent avec
l’environnement social, juridique et économique. Cette gouvernance est marquée
par des conflits liés à des intérêts divergents. La gouvernance actuelle tourne
surtout autour des propriétaires de l’entreprise qui sont aujourd’hui
majoritairement des actionnaires dans les grandes firmes.
La gouvernance d’entreprise peut être considérée comme un renouveau du
contre-pouvoir actionnarial reposant sur un rôle plus actif des administrateurs

Prolongement et des actionnaires eux-mêmes. Les règles de la gouvernance visent à permettre


aux actionnaires de s’assurer que les entreprises dont ils détiennent des parts
sont dirigées en conformité avec leurs propres intérêts. Il s’agit de contrôler le
dirigeant pour limiter l’expression de son opportunisme.
« Le gouvernement d’entreprise recouvre "l’ensemble des mécanismes
organisationnels qui permettent de délimiter les pouvoirs des décisions et
d’influencer les décisions des dirigeants« (Charreaux, 1997). (...) Zingales (1998)
souligne que la nécessité d’un système de gouvernance peut paraître paradoxale
dans une économie de libre-échange. Le mot "gouvernance" est en effet
synonyme d’exercice de l’autorité, de la direction et du contrôle. Dans le
prolongement des théories économiques néoclassiques, le marché n’est-il pas
seul responsable de l’allocation efficiente des ressources sans aucune
intervention d’une autorité ?
LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE

Le système de la gouvernance vise donc à édicter des principes de "bonne


gouvernance"
• les principes relatifs à la structure et à la composition des conseils :
structure duale(Conseil de surveillance et directoire) ou unitaire (Conseil
d’administration avec dissociation des pouvoirs entre Président et Directeur
Général et présence d’administrateurs
• externes).
• les principes relatifs à la présence de comités spécialisés : comités d ’audit,
de rémunération et de nominations, composés d’une part substantielle
d’administrateurs externes ;
• les principes relatifs à l’exercice des droits de vote ;

Prolongement • les principes relatifs à la transparence : publication des comptes de


l’entreprise et des rémunérations des dirigeants.
❑ Gouvernance d’entreprise et théorie des parties prenantes :
Les parties prenantes correspondent à des individus ou groupes d’individus qui
peuvent influencer ou être influencés par la réalisation des objectifs d’une
organisation.
On distingue deux types de parties prenantes :
Internes : Ce sont les individus ou groupes d’individus qui font partie de
l’entreprise : actionnaires, dirigeant, syndicats ou encore salariés.
Ces groupe d’individus peuvent être affectés par les décisions de l’organisation.
Externes : Ce sont les groupes d’individus extérieurs à l’entreprise mais avec
lesquels celle-ci entretient des relations plus ou moins étroites : les clients, les
fournisseurs ou encore l’État.
LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES (RSE)
La gouvernance d’entreprise tend aujourd’hui à intégrer une dimension
socialement responsable, car l’objectif d’une bonne gouvernance est d’assurer la
transparence et un juste équilibre avec l’ensemble des parties prenantes.
La responsabilité sociétale des entreprises est un concept qui intègre les
différentes préoccupations sociales et environnementales au sein des décisions
d'une organisation.
❑ Les piliers de la RSE:
Le pilier social :
Une entreprise mettant en place une politique en matière de RSE va s’attacher à
favoriser le bien-être de ses salariés. Ces pratiques vont s’articuler autour de
mesures permettant la qualité de vie au travail.
Les pratiques managériales axées sur le développement du salarié, la
Prolongement diminution des accidents de travail, l’augmentation des équipements
ergonomiques sont autant de mesures témoignant d’une politique active en
matière de responsabilité sociale.
Le pilier environnemental :
Au-delà des obligations légales en matière de respect de l’environnement, une
entreprise avec une politique environnementale mettra en place des mesures
supplémentaires pour diminuer les impacts écologiques de son activité ou
encore protéger la planète. Des mesures volontaires visant à restreindre les
émissions de CO2 correspondent à des pratiques RSE.
Le pilier économique :
Ce pilier est relatif à une pratique des affaires et une gouvernance d’entreprise
responsables. Les entreprises vont donc déterminer des règles en matière
d’éthique pour le choix des fournisseurs par exemple. Elles vont aussi
promouvoir la transparence vis-à-vis du consommateur par un étiquetage ou
encore favoriser le dialogue social avec les partenaires sociaux.
Théorie des jeux

Initiée par John Von Neumann et Oskar Morgenstern («Theory of Games and
Economic Behavior», 1944), la théorie des jeux est, aujourd’hui, un outil très utilisé
par les économistes pour analyser des situations où des agents économiques
doivent prendre des décisions sans nécessairement connaître les positions de
leurs partenaires et adversaires (concurrents).
La théorie des jeux est un ensemble d’outils visant à décrire et à prévoir le
résultat des actions d’un ensemble d’agents, en interaction les uns avec les

Théorie autres, dans le cas où l’action de chaque agent est susceptible d’affecter les gains
des autres agents. En théorie des jeux, les agents économiques sont appelés les
joueurs. On peut faire une typologie des jeux selon les caractéristiques du

des jeux problème posé.


La théorie des jeux repose sur le jeu et la stratégie :
Le jeu est défini comme une situation concurrentielle où au moins deux personnes
défendent leurs intérêts.
La stratégie s’identifie à l’action entreprise par un des joueurs face à une
situation.
Théorie des jeux

❑ L’oligopole : le cadre privilégié d’application de la théorie des jeux


En situation de concurrence parfaite, le nombre d’entreprises est suffisamment
important pour que l’on ne s’inquiète pas des conséquences des décisions prises sur
les entreprises rivales ou concurrentes. Tel n’est pas le cas d’un marché
oligopolistique, regroupant quelques entreprises.
Les situations d’oligopole sont assez fréquentes. En situation d’oligopole, c’est la
condition d’atomicité de la concurrence parfaite qui n’est pas respectée. Dans cette
situation, chaque entreprise connaît ses concurrents et adapte sa stratégie en
fonction de ces concurrents.
Chaque entreprise a suffisamment de poids dans la production totale du marché
pour influencer l’équilibre des prix, et par conséquent les ventes et surtout le profit
Prolongement de ses concurrents.
Sur le marché de l’oligopole, la variable stratégique obligatoire est le volume de
production puisque l’homogénéité des produits est respectée ( en situation
d’homogénéité des produits les consommateurs vont acheter les produits les moins
chers) ; en effet si une entreprise a décidé de baisser les prix pour gagner des parts
de marchés, elle doit attendre la réaction des autres entreprises ; qui vont
naturellement réagir par la baisse des prix aussi, et par ce comportement les
entreprises vont perdre leurs profits et leurs parts de marché, on parle ici d’une
guerre des prix.
Le deuxième cas se présent lorsque les deux entreprises appliquent le prix du
marché ; c’est la tactique dominante ; peut se réaliser lorsque l’entreprise possède
la meilleure position quelle que soit la situation des autres entreprises, on peut
parler d’équilibre dominant lorsqu’il s’agit de deux situations de tactique dominante
(la seule situation favorable pour les deux entreprises).
Théorie des jeux
❑ La théorie des jeux : un outil pour les choix stratégiques
Le dilemme du prisonnier :
Dans le cadre d’un crime, deux suspects sont arrêtés et accusés de ce meurtre
comme complices. Le juge a la certitude que l’un des deux est coupable, mais n’en
a pas la preuve, de ce fait ils sont interrogés séparément.
Dans ce cas, les deux accusés ont le choix entre deux stratégies avouer/nier. La
décision de chacun va déterminer le destin de l’autre, puisque si l’un des deux
prisonniers a avoué il va bénéficier d’une Peine avec remise, alors que l’autre il va
avoir une Peine lourde.
La tactique dominante pour les deux accusés c’est d’avouer, et l’équilibre dominant
se fait par l’application d’une lourde Paine avec remise parce qu’ils ont avoué tous
Prolongement les deux.
Inversement, en coopérant (en niant tous les deux), ils obtiendraient chacun que
d’une faible peine de prison. Le dilemme du prisonnier illustre le conflit entre le
bien-être collectif résultant de la coopération et les incitations individuelles à ne
pas le faire. Dans une situation où l'un des deux accusés n'est pas assuré des
intentions de l'autre, il a intérêt au nom de la rationalité individuelle à opter pour la
stratégie « avouer », alors même que l'intérêt collectif lui recommande d'opter
pour la stratégie « nier ». D'où l'importance de disposer de lois, de normes et de
règles sociales qui imposent une certaine coopération, mais qui, en pratique, ne
sont pas faciles à trouver.
Théorie des jeux
Appliquons désormais, ce principe de la théorie des jeux aux choix stratégiques
concernant le volume de production que doit faire chaque entreprise dans un
oligopole.
Les deux entreprises ont deux choix :
• Produire plus pour faire baisser les prix du marché et ainsi conquérir
d’avantage de parts de marché.
• Produire moins pour faire monter les prix et ainsi accroitre leur profits.
Selon la matrice des gains, Nous avons 4 situations :
❑ L’agression réciproque :
La même action pour les 2 acteurs (la baisse des prix), au but de conquérir des
parts de marché (la réalisation de l’économie d’échelle basée sur la baisse des
prix unitaire et l’augmentation de niveau de production), le concurrent va faire le
même, cela va aboutir à la baisse des profits pour les deux entreprises.
Prolongement ❑ Le cartel :
Une situation de baisse de la production se fait sur la base d’un accord en
cachette, pour l’objectif d’augmenter les prix et les profits, c’est une pratique
illégale puisqu’elle touche le pouvoir d’achat des consommateurs, les ententes
sont interdites par les lois antitrustes, même si le cartel présente une situation de
tactique dominante il ne peut pas être reconnu car il est illégal.
❑ L’agression gagnante :
L’un des deux acteurs décide de produire fortement et de baisser le prix alors que
l’autre produit faiblement ; dans ce cas le premier va augmenter sa part de
marché, et aussi ses profits vont être augmentés, il a une tactique dominante
puisque quelle que soit la position de l’autre, s’il décide de produire fortement il
sera vainqueur, on ne peut pas dire qu’il y a un équilibre dominant car les deux
acteurs ne possèdent pas chacun d’une Tactique dominante
APPORTS DE LA THÉORIE DES JEUX
La science économique, au travers de la théorie des jeux, étudie la
prise de décision et permet de formaliser les stratégies des acteurs
sous une forme mathématique. Un jeu représente en effet une situation
dans laquelle des individus en interaction les uns avec les autres
effectuent des choix dans le cadre de règles du jeu qui sont connues
Conclusion par les joueurs et qui s’imposent à eux. Les choix sont rationnels car
visant l’obtention d’un gain maximal. La théorie des jeux distingue les
cas où l’information est complète des cas où celle-ci est incomplète. La
théorie des jeux a été notamment mobilisée dans le cadre de l’étude de
la stratégie d’entreprise.
Bibliographie

▪ Problèmes économiques : Comprendre l'économie - Hors-série n° 7, La Documentation


française
▪ Maxi fiches - Histoire de la pensée économique, Deleplace, Ghislain Lavialle, Christophe
▪ Théorie des organisations, Landrieux-Kartochian, Sophie
▪ Économie contemporaine, Sébastien Castaing; Carine Kurowska
▪ Analyse économique de la firme, Magali Chaudey
▪ L’essentiel Comprendre l’Économie de marché pour, Laurent Braquet
▪ La théorie des jeux, Jean Blaise Mimbang
▪ AIDE-MÉMOIRE Microéconomie, Jean-Pascal Gayant
▪ Économie, Sociologie, Histoire du monde Contemporain Économie approfondie, Isabelle Waquet,
Philippe Dalpra
▪ Théories économiques contemporaines, Benchkara Mohamed
Bon courage

Boumkiss Youssef

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