Chap II Les Grandes Écoles de La Pensée Économique
Chap II Les Grandes Écoles de La Pensée Économique
Chap II Les Grandes Écoles de La Pensée Économique
I- La pensée Mercantiliste
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- L’abondance de la monnaie bien qu’elle réduise le taux de l’intérêt et
stimule le crédit et la production, elle est à l’origine de l’inflation. Ainsi
J.Bodin [1568] attribue la hausse des prix à l’afflux des métaux précieux
en provenance de l’Amérique. Il formule une loi selon laquelle le pouvoir
d’achat des monnaies est inversement proportionnel à la quantité d’or et
d’argent existant dans un pays : C’est la première formulation de la
théorie quantitative de la monnaie ; le prix est déterminé par la quantité de
monnaie en circulation.
II- les physiocrates
Les physiocrates, sont ainsi dénommés car ils estiment que l’économie est
commandée par la nature. Ils envisagent une société à trois classes :
propriétaires, classe productive et classe stérile (artisans, commerçants). Les
agriculteurs produisent les richesses pour eux même et pour tous les autres. Les
producteurs prélèvent une part du produit, les artisans travaillent mais leur
activité, comme celles des marchands est stérile car seuls les produits de la terre
sont considérés comme des richesses.
L’apport théorique des physiocrates est considérable. Le tableau
économique de François Quesnay (1694-1774) est la première vision globale des
échanges entre « agents ». C’est l’ancêtre de la comptabilité nationale. Les
physiocrates sont aussi les précurseurs du libéralisme « laisser faire, laisser
passer ».
Si 1776 est une date importante pour la science économique moderne, les
années 1870-1874 ne le sont pas moins, car le classicisme légué par Adam
Smith évolue grâce à la technique du calcul à la marge et la théorie de l’utilité.
Le terme néoclassique, parmi lesquels on trouve Carl Menger (Ecole de
Vienne), Léon Walras (Lausanne) et Stanley Jevons (Cambridge), désigne des
économistes qui travaillent dans le champ économique de l’équilibre général
indépendamment de leur idéologie respective (Walras se disait socialiste).
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I. Les classiques
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Principales oeuvres : Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d’Adam Smith (1776),),
Traité d’Economie Politique de Jean-Baptiste Say (1803), Principes de l’Economie Politique et de l’Impôt de
David Ricardo (1817), Principes d’économie politique de Thomas Malthus (1820).
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Cette recherche s’appuie sur des droits de propriété individuels et privés.
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vers le bien de tous. L’harmonisation des intérêts étant naturelle, il n’y a dès lors
plus aucune raison pour qu’un pouvoir politique -l’Etat - fasse passer l’intérêt
général au dessus de la somme des intérêts privés.
2. L’analyse de la production
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→ La théorie de la valeur s’interroge sur la richesse qu’il faut produire. C’est
également l’une des questions les plus controversées du 19ème siècle. On
distingue généralement deux écoles, l’école anglaise basée sur la valeur
d’échange, et l’école française basée sur la valeur utilité.
Adam Smith et David Ricardo se sont engagés sur la voie d’une théorie
objective de la valeur, recherchant au delà de la valeur d’usage des biens
(subjective et variable d’une situation à une autre), les fondements d’une valeur
d’échange acceptable par tous. Pour Smith, à l’état primitif, il n’existe qu’un
seul facteur de production, le travail. Le rapport de valeur de deux biens sera
alors directement en proportion de la quantité de travail nécessaire pour les
obtenir. Dans un état plus avancé, il faut tenir compte du profit du capital et de
la rente foncière incorporés dans chaque produit. Ce n’est plus une théorie de la
valeur travail, mais une expression du coût de production.
Une formulation rigoureuse de l’utilité ne sera donnée qu’à la fin du 19ème
siècle avec l’introduction concomitante de la rareté. La théorie de la valeur serait
alors liée à l’utilité et la rareté d’un bien.
→ La loi des débouchés de J-B Say souligne que « c’est la production qui
ouvre des débouchés aux produits » (1803, [1972, p. 138]). Par la suite, cette loi
a donné lieu à quelques polémiques. Certains l’ont assimilé au précepte « toute
offre crée sa demande » et reproché à l’approche classique son incapacité à
saisir la portée de la demande. Or, Jean-Baptiste Say était tout à fait conscient de
l’importance de la demande. En insistant sur les débouchés, il souhaitait
simplement rappeler que les produits s’échangeaient contre d’autres produits et
que la monnaie ne remplissait « qu’un office passager dans ce double échange »
(1803, [1972, p. 140]). Dès lors, l’achat d’un produit ne pouvait être fait qu’avec
la valeur d’un autre produit. Dans ces conditions, « plus les producteurs sont
nombreux et les productions variées, et plus les débouchés sont faciles, variés et
vastes » (ibid).
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L’équation de la TQM illustre ce phénomène. Elle se présente de la
manière suivante : M .v = p. Y M désigne la masse monétaire ; v, la vitesse de
circulation de la monnaie ; p, le niveau général des prix et Y, les transactions
économiques. Considérer que la monnaie est un voile, revient à accepter le
raisonnement suivant : toute hausse de M doit correspondre à une hausse de Y
(c’est parce que les transactions économiques augmentent, que l’on a besoin de
plus de monnaie). Si M augmente indépendamment de Y, alors c’est p qui
augmentera (une augmentation de monnaie qui ne correspond pas à une
augmentation des transactions économiques, génère une hausse des prix, c’est à
dire dans le langage courant, de l’inflation).
3. La répartition
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désigne le salaire ; N, le travail et S, l’épargne). La seconde, de long terme,
introduit le salaire naturel (Malthus, Ricardo). Le travail est une marchandise,
qui a un coût de production correspondant au minimum nécessaire à l’entretien
de l’ouvrier et de sa famille.
II. Les néoclassiques
1. Le calcul à la marge
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- Les producteurs cherchent à maximiser leurs profits compte tenu de la
contrainte de leur fonction de production. Cette fonction de production est
dite à facteurs substituables (c'est-à-dire que le producteur recherche la meilleure
combinaison de travail et de capital). Toutefois, la théorie néoclassique admet
qu’à court terme, seul le facteur travail parvient à s’adapter (le facteur capital a
besoin d’un certain temps d’adaptation).
Max П = p Y – wN – r K
Cte : Y = f (N, K)
П : profits, w : salaire, N : travail, r : intérêt, K : capital
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On présente généralement deux fonctions (linéaires ou non), du type : O = f( p) D = f (p)
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Les agents économiques sont à la fois demandeur et offreur sur
l’ensemble des marchés (ainsi les ménages demandent des produits sur le
marché des biens, offrent leur force de travail sur le marché du travail,
demandent des actifs financiers sur le marché des titres, demandent de la
monnaie). La théorie néoclassique insiste sur l’interdépendance des 4 marchés,
en précisant (grâce aux égalités comptables emplois – ressources des agents) que
l’équilibre sur les marchés du travail, de la monnaie et des titres, permet de
conclure que le marché des biens et services est également en équilibre.
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takers). Le prix unique garantit au producteur que toute la production offerte,
trouvera un débouché à ce prix.
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Marx (1818 -1883) est né en Prusse, de famille aisée, cultivée et libérale (père avocat), il entre à l’université de
Bohn en Droit-Philosophie. Il fait une thèse sur Epicure. Faisant partie des hégéliens de Gauche, le
gouvernement le refuse en tant que professeur. Il sera successivement expulsé de la France (1845), de la
Belgique (1848), puis d’Allemagne, il s’installera en Angleterre dans la misère malgré l’aide de son ami Engels.
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Les principaux travaux de Marx sont : la Lutte des Classes en France (1850) ; Le 18 Brumaire de L.N
Bonaparte (1852) ; La contribution à l’économie politique (1857) ; Salaires, prix et profits (1865) ; Le capital I
(1867) ; La guerre civile en France (1871) ; Critique du programme de Gotha (1875) ; Le Capital II et III (1895)
; Le Capital IV (1905).
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II. La crise du capitalisme
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parce qu'elle offrait une solution plausible à l'angoissant problème du chômage
(taux de chômage supérieur à 10 % en Grande Bretagne) qu’elle fût fort bien
accueillie en 1936.
- La théorie générale insiste sur le rôle joué par l’investissement. On peut ainsi
penser que celui-ci constitue le remède spécifique au chômage involontaire (tout
du moins à court terme). Mais l'analyse de court terme ne doit pas être
confondue avec la thérapeutie de long terme. Le remède spécifique au chômage,
c'est l'accroissement de la consommation laquelle est la fin de l'activité
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économique, et non l'augmentation de l'investissement qui n'en est que le moyen
(Chapitre 22, section IV).
- La théorie Générale considère enfin que le niveau général des prix et les prix
individuels sont déterminés d'une façon strictement identique. C'est à dire qu'ils
dépendent de l'offre et la demande.
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l'incitation à investir6), elle détermine le niveau des revenus, de la production, et
de l'emploi, et le niveau général des prix. La demande effective correspond au
point d’intersection entre l’offre globale et la demande globale 7 (elles mêmes
exprimées en fonction de la variable emploi).
Dans les faits, l’action de l’Etat se traduira par une politique budgétaire
expansive (dépenses > recettes), plus précisément l'Etat va chercher à augmenter
ses investissements publiques. L'impact sur l'économie sera plus que
proportionnel, c’est ce que l’on appelle l’"effet multiplicateur".
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L'investissement n'est avantageux que si l'efficacité marginale du capital est supérieure au taux d'intérêt (effet
de levier). Il existe une relation inverse entre le taux d'intérêt et l'investissement.
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La confiance et « le climat des affaires » étant des paramètres importants, on préfère parler d’anticipation de la
demande globale (si les anticipations des milieux d’affaire sont pessimistes, le niveau de l’emploi sera faible, ce
qui entraînera une croissance du chômage).
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Chapitre III : Présentation de l’activité économique
Pour présenter l’activité économique, nous utilisons l’outil de la
comptabilité nationale. C’est une Comptabilité rétrospective en ce sens qu'elle
décrit l'évolution des agrégats dans passé et une comptabilité prospective du fait
qu'elle pourrait fournir une projection des principaux agrégats macro-
économiques et constitue donc un instrument important de prévision et de
planification d'une façon générale.
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Un agent économique participe de façon spécialisée à l’activité
économique. Il dispose de ressources lui permettant d’obtenir un revenu et il
constitue un centre de prise de décision.
Les agents économiques sont regroupés, sur la base de leur fonction
économique principale, en secteurs institutionnels. Les principaux agents
économiques sont :
I – Les ménages
Un ménage est constitué par tout individu ou groupe d’individus vivant
dans un logement séparé ou indépendant. Les ménages sont donc des personnes
physiques vivant sur un territoire, y percevant un revenu et le dépensant pour
acheter des biens et services nécessaire à leur consommation.
II – Les entreprises
Il s’agit de tous les agents dont l’activité aboutit à la production de biens
et services destinés à être revendus à d’autres acteurs de la vie économique. Une
entreprise combine des moyens matériels et humains pour réaliser sa production
en utilisant le travail fourni par les ménages et le stock de capital disponible.
III – Les administrations
Les administrations sont publiques et privées. Les administrations
publiques qui comprennent l’Etat, la sécurité sociale et les collectivités locales,
produisent des services non marchands et redistribuent une partie de la richesse
nationale. Elles sont financées par des prélèvements obligatoires ( cotisations
sociales, impôts).
Les administrations privés (partis, syndicats, associations à but non
lucratif) produisent des services non marchands à des groupes particuliers de
ménage. Elles perçoivent des cotisations versées par leurs membres ou des
subventions versées par les administrations publiques.
IV – Les institutions de crédit
Intermédiaires entre les agents économiques, et notamment entre les
entreprises et les ménages, les institutions de crédit ont pour mission d’assurer le
financement de l’économie. Elles créent de la monnaie en accordant des crédits,
mettent en relation des agents qui détiennent de la monnaie (épargnant) et ceux
qui dans le cadre de leur activité en ont insuffisamment (investisseurs), et elles
gèrent les dépôts des particuliers et des entreprises.
V – Le reste du monde
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Une économie nationale entretient avec l’étranger de nombreuses
relations. Pour tenir compte de ces relations, la comptabilité nationale a crée un
secteur institutionnel supplémentaire (fictif) dénommé : « le reste du monde ».
Les importations des biens et services sont évaluées à leurs prix CAF
(Coût Assurance Fret) qui représente la valeur des biens à leur entrée sur le
territoire économique.
b - Les utilisations (emplois) : La consommation, les investissements et
l'exportation.
La consommation (C) comporte la consommation intermédiaire de la
consommation finale.
→ La consommation intermédiaire (CI) représente la valeur des biens (autres
que de capital fixe) et des services marchands consommés au cours de la période
dans le processus courant de la production. Au cours de cette opération, il y a
disparition complète des biens soit par incorporation dans des produits plus
élaborés (matières premières) ou par destruction (fuel). L'achat de biens durables
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militaires tels que les portes avions par les APU, par exemple, est une CI des
APU.
→Alors que la consommation finale (CF) représente la valeur des biens et
services utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains individuels ou
collectifs, elle est le fait des MN, la CF des services non marchands par les MN
concerne essentiellement les services fournis par les APU et certains services
fournis par les APV.
Les Exportations (EX) de biens et services sont évalués à leurs prix FOB
(Free on Board) cad à leurs prix du marché à la frontière.
Les Subventions d'Exploitation (SE) sont des transferts versés par les
APU aux unités productrices afin de leur permettre de vendre à un prix
inférieur aux coûts de production.
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Les réserves techniques d'assurance sont les indemnités liées à des
événements incertains (décès, accidents) versés par les entreprises
d'assurance en contre partie des primes qu'elles reçoivent.
Les agents économiques sont reliés entre eux par les transactions qu’ils
effectuent sur quatre marchés principaux :
- le marché des biens et services ;
- le marché des facteurs de production ;
- les marchés financiers (dont le marché de la monnaie) et
- le marché des changes ou marchés des devises.
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de change de la monnaie nationale cad la valeur de la monnaie nationale en
termes d’une monnaie étrangère.
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production grâce aux revenus reçus des entreprises en contrepartie des services
des facteurs de production.
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