Chapitre 6

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Chapitre 6

L’équilibre macroéconomique
« classique »

A au début du XIXe siècle, les principaux auteurs classiques – Adam Smith et David Ricardo
– ont privilégié certains centres d’intérêts tels que l’échange, la valeur, la répartition et la
croissance économique. Ces préoccupations étaient plutôt d’ordre macroéconomique.
Ce n’est que plus tard, à partir des années 1860-1870, que les auteurs néoclassiques – appelés aussi
marginalistes – ont initié et développé l’analyse microéconomique. Cette perspective d’analyse se
focalise davantage sur les conditions d’équilibre du marché et les comportements des agents
économiques, entreprises et ménages.
La valeur et la répartition constituent les deux points de désaccord profond entre les classiques et
les néoclassiques. En revanche, la croyance aux vertus de l’économie de marché constitue le point
d’accord fondamental entre ces auteurs, qui partagent ainsi une conception libérale de l’économie.
L’étude du comportement du producteur et du consommateur permet de comprendre la
production et la consommation globales d’une nation. La macroéconomie dérive donc des analyses
microéconomiques. L’hypothèse des marchés concurrentiels – c’est-à-dire en situation de
concurrence pure et parfaite (CPP) – permet d’évacuer le problème des déséquilibres
macroéconomiques.
Ce chapitre comprend quatre sections. La première expose les fondements de la macroéconomie
« classique ». La deuxième section présente les postulats de la macroéconomie « classique ». La
troisième section propose un synopsis du modèle « classique ». La quatrième et dernière section
met en exergue le processus de détermination de l’équilibre macroéconomique global selon la
perspective « classique ».

Section 1 : Les fondements de la macroéconomie


« classique »
Les analyses des auteurs classiques et néoclassiques constituent le socle de la macroéconomie
« classique ». Les phénomènes macroéconomiques sont uniquement la conséquence du
comportement des agents économiques sur les marchés supposés concurrentiels. Cependant, le
modèle macroéconomique « classique » n’est élaboré en tant que tel ni par les classiques, ni par les
néoclassiques mais il demeure une construction théorique des économistes contemporains pour
mettre en exergue la démarche des auteurs classiques et néoclassiques.
Ce modèle permet aussi de mieux cerner l’importance de la rupture théorique opérée par J.-M.
Keynes dans la pensée économique.

1
Dans cette section, nous évoquerons d’abord les principales contributions des auteurs classiques.
Ensuite, nous exposerons brièvement les apports majeurs des économistes néoclassiques. Enfin,
nous déclinerons le processus de régulation de l’activité économique par le marché.

1- Les principales contributions des auteurs classiques


Le modèle « classique » se fonde d’abord sur la proposition d’A. Smith. Cette proposition stipule
que la quête par chacun de son intérêt égoïste permet d’aboutir à une situation d’intérêt général.
Le modèle se fonde aussi sur deux postulats essentiels proposés par les classiques (cf. section 2, ci-
dessous) :
➢ la loi des débouchés de Jean Baptiste Say ;
➢ la théorie quantitative de la monnaie (TQM).

2- Les apports majeurs des auteurs néoclassiques


On peut résumer les principales contributions des économistes néoclassiques en mettant
particulièrement l’accent sur les quatre éléments suivants :
➢ la formalisation mathématique des comportements individuels des agents pour
comprendre les phénomènes macroéconomiques ;
➢ la rationalité des agents et l’absence d’illusion monétaire. Cette hypothèse stipule que
les agents utilisent efficacement les ressources disponibles, compte tenu des contraintes
qui s’imposent à eux. En fait, l’individu rationnel de la théorie néoclassique est
l’homoeconomicus : c’est un individu égoïste qui recherche le maximum de satisfaction. Il
est libre de toute influence de type macro social et est capable d’exprimer ses
préférences sur les différents marchés ;
➢ l’agrégation des comportements individuels qui permet de comprendre et d’expliquer
les phénomènes macroéconomiques tels que la production, la consommation,
l’épargne, l’inflation et le chômage. Comme évoqué ci-dessus, la macroéconomie
« classique » n’est rien d’autre qu’une extension de la microéconomie.

3- Le marché régule l’activité économique globale


La caractéristique fondamentale des économies contemporaines, c’est qu’elles sont des économies
marchandes (ou économies d’échanges) où les décisions des agents s’expriment sur des marchés.
Ces derniers permettent d’assurer l’équilibre entre les offres et les demandes.
Le marché ne doit pas uniquement être vu comme un lieu d’échange mais il est aussi et surtout un
mode de coordination et de mise en cohérence efficace de toutes les décisions de myriade
d’individus.
Le marché ne peut pleinement assurer son rôle de coordination efficace des décisions des agents
économiques que si les hypothèses de CPP et de flexibilité des prix sont de rigueur. En effet, ces
deux hypothèses permettent au marché de s’autoréguler spontanément et de coordonner
efficacement les décisions des agents économiques.

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3.1-Notion de concurrence pure et parfaite (CPP)
La CPP constitue le cadre de référence des marchés, le cas idéal. La CPP est définie par cinq (5)
conditions ou hypothèses :
➢ atomicité du marché : existence d’une multitude de participants à l’échange et aucun
n’est suffisamment puissant pour influencer les conditions du marché (prix, quantité) ;
➢ homogénéité du produit : le produit est identique et perçu comme tel par le
consommateur, quelle que soit l’entreprise qui le fabrique : il n’y a pas de différenciation
des produits, que ce soit par des qualités ou performances spécifiques ou par l’image de
marque : la seule différenciation se fait par le prix ;
➢ transparence du marché : elle signifie une information parfaite des acteurs, les
participants à l’échange connaissent instantanément tout ce qui se passe sur le marché ;
➢ fluidité ou liberté d’entrée et de sortie du marché à tout instant : l’entrée tout
comme la sortie du marché ne sont aucunement contraintes. Les acteurs peuvent entrer
ou quitter le marché à tout moment ;
➢ mobilité des facteurs de production : les facteurs de production peuvent se déplacer
librement à tout moment d’un secteur d’activité à un autre, selon les opportunités qui
s’offrent à eux – meilleure rémunération pour le facteur travail, profit plus élevé pour
le facteur capital.
La demande totale d’un bien quelconque est la somme de toutes les quantités demandées par tous
les consommateurs à un prix donné de ce bien. L’offre totale, de la même manière, est la somme
de toutes les offres individuelles des entreprises.
Dans ce modèle, le prix est un paramètre qui s’impose à chaque entreprise et est donc indépendant
de la quantité produite individuellement par chaque entreprise. Le prix est le résultat de la
confrontation de l’offre et de la demande globales sur le marché. Si, pour une raison ou une autre,
la quantité demandée à une firme quelconque varie, cela n’aura aucune influence sur le prix de
vente.
La principale vertu du modèle de CPP est de démontrer qu’il n’existe pas de surprofit sur la longue
période. (Il y a surprofit lorsque le prix est supérieur au coût moyen de production. Lorsque le prix
= au coût moyen, alors il existe un « profit normal » car, selon les néoclassiques, le coût moyen inclut
le profit normal qui est assimilé à un « salaire de direction » pour l’entrepreneur).

3.2-Le marché assure l’équilibre entre l’offre et la demande


➢ Sur les marchés – du travail, des biens et services, des titres et de la monnaie – se
confrontent des offres (O = f+(p)) et des demandes (D = f-(p)). La variation des prix
permet d’obtenir l’équilibre entre l’offre et la demande (voir Léon Walras).
Le marché joue un rôle essentiel dans le dispositif néoclassique. Le marché est en effet un lieu de
rencontre entre une (des) offre(s) et une (des) demande(s), ou encore entre vendeur(s) et
acheteur(s). Il en résulte des quantités échangées et la formation d’un prix. C’est donc un lieu
d’échange entre les agents. Nous distinguons plusieurs types de marchés dont trois intéressent plus
particulièrement les néoclassiques :

3
➢ le marché des biens où se déterminent les prix des différents biens et les quantités
échangées ;
➢ le marché du travail où se déterminent le niveau de l’emploi et celui du salaire ;
➢ le marché des capitaux où se détermine le taux d’intérêt ou « loyer de l’argent ».
Le message fondamental des néoclassiques se résume ainsi : il ne faut jamais entraver le libre jeu
du marché. Cela signifie : pas d’intervention de l’État. Le libre jeu des mécanismes du marché
permet d’atteindre l’optimum économique. En effet, l’équilibre concurrentiel est aussi un
« optimum de Pareto » (voir 3.2.3).
La théorie néoclassique a étudié les conditions de réalisation de l’équilibre sur un marché (équilibre
partiel de Marshall) mais également de l’équilibre sur tous les marchés (équilibre général de Walras).

3.2.1- L’équilibre partiel de Marshall


L’analyse de l’équilibre partiel est attribuée à A. Marshall (1890). Elle consiste à analyser l’équilibre
d’un marché pris isolement sous deux conditions majeures, à savoir que la part de dépenses des
consommateurs allouée à un bien est faible et que les effets de substitutions entre ce bien et les
autres biens doivent être diffus.
Une économie de marchés est caractérisée par la multiplicité des centres de décision autonomes,
c’est-à-dire qu’elle est décentralisée. Chaque agent économique, consommateur et producteur
notamment, a le libre choix des biens et services qu’il consomme ou produit.
Chaque marché détermine les conditions dans lesquelles les biens et services sont échangés. C’est
la loi de l’offre et de la demande qui permet d’obtenir ces conditions d’échange et constitue une
garantie de l’autonomie de décision sur les marchés. Cette loi se définit comme le mécanisme par
lequel le prix et les quantités échangées d’un bien économique se forment, lorsque seuls
interviennent les acheteurs et les vendeurs. Elle est basée sur l’hypothèse fondamentale relative au
comportement individuel des agents dans l’échange, qui stipule que les agents sont libres d’acheter
ou de vendre.
L’équilibre partiel peut être défini comme le prix qui égalise les quantités offertes et demandées sur
un marché donné et à une période donnée. Ainsi, au bout du processus de confrontation entre
l’offre et la demande sur chaque marché, se forme un équilibre et pour chaque marché cet équilibre
est appelé équilibre partiel.

3.2.2- L’équilibre général de Walras


Les conditions varient sur tous les marchés en même temps et l’équilibre d’un marché particulier
dépend de ce qui se passe sur les autres. La théorie de l’équilibre général a été développée, depuis
la fin du XIXème siècle par des économistes néoclassiques qui ont tenté de démontrer formellement
certaines des hypothèses essentielles de leurs prédécesseurs classiques :
➢ les décisions indépendantes et non concertées de millions d’individus ayant des intérêts
contradictoires n’engendrent ni désordre ni affrontement généralisés ;
➢ les mécanismes de la libre concurrence, tels une « main invisible », conduisent au contraire
à un équilibre et assurent la maximisation conjointe des satisfactions individuelles et du
bien-être collectif.

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L’équilibre général de l’économie peut être défini comme l’ensemble des relations entre les agents
économiques, entre les marchés et entre les prix. Léon Walras fut le premier à tenter de démontrer
qu’il existe une situation d’équilibre général de l’économie. Léon Walras (1876) propose un modèle
de marché dans lequel un « commissaire-priseur » (ou secrétaire de marché) joue le rôle de « crieur de
prix ». Les prix énoncés par le commissaire-priseur constituent des données pour les agents. Par un
processus de tâtonnement, par ajustement progressif des offres et des demandes, émerge un
équilibre.
Il démontre l’existence d’un équilibre général, c’est-à-dire un équilibre sur l’ensemble des marchés
interdépendants. Il montre que les décisions individuelles et rationnelles des agents conduisent à
un équilibre global de l’économie caractérisé par une utilisation efficace des ressources. En effet,
les décisions individuelles et rationnelles des agents sont parfaitement coordonnées par le
commissaire-priseur grâce au système des prix, et cela sans aucun gaspillage de ressources. Par
ailleurs, pour les néoclassiques, l’équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto.

3.2.3- L’optimum de Pareto


Une situation d’une économie est qualifiée de « pareto-optimale » lorsque l’on ne peut avoir un
meilleur « état de l’économie ». Pour Pareto, il y a un optimum à l’équilibre (concurrentiel), c’est-à-dire
une situation dans laquelle on ne peut améliorer la satisfaction d’un participant à l’échange sans
diminuer celle d’un autre.
Pareto démontre que la concurrence des producteurs et le libre choix des consommateurs
permettent de déboucher sur un tel optimum. Il affirme la supériorité de l’économie de marché et
du libéralisme en matière économique car permettant d’obtenir une efficacité maximale.
En somme, la macroéconomie « classique » se fonde sur une conception particulière de l’économie
: économie d’échange sur des marchés de CPP, une économie réelle où la monnaie n’est qu’un
simple instrument d’échange, une économie sans incertitude où les entreprises sont assurées
d’écouler leur production.

Section 2 : Les postulats de la macroéconomie « classique »


Le modèle macroéconomique « classique » s’appuie sur 2 postulats essentiels et inséparables l’un
de l’autre : la loi des débouchés et la TQM. Nous allons successivement présenter ces deux
postulats.

1- La loi de J.-B. Say


J.-B. Say est un économiste français. Il publie deux ouvrages majeurs Traité d’économie politique, en
1803 et Catéchisme d’économie politique, en 1815. Say considère que la valeur des biens est déterminée
par leur utilité et non pas par la quantité de travail nécessaire à leur fabrication.
Il est un auteur charnière car sa théorie de la valeur le rapproche des auteurs néoclassiques. Il
importe tout d’abord d’exposer la loi de Say (1.1) et ensuite, dans un second temps, de discuter de
ses implications (1.2).

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1.1- Présentation de la loi
Il est important de rappeler que Say est particulièrement connu pour sa loi dite « loi des
débouchés ». Cette loi, pilier central de la pensée économique libérale, stipule l’égalité stricte entre
l’offre et la demande globales sur le plan macroéconomique.
En effet, les individus offrent des biens et services uniquement pour acquérir des biens et services ;
les revenus distribués sont entièrement dépensés, absorbant la valeur qui est créée par l’offre :
autrement dit, toute offre crée sa propre demande. Ainsi, aucune crise de surproduction n’est
possible.
La monnaie est neutre, chez Say, elle « n’est qu’un voile », qu’un instrument qui facilite les échanges.
La monnaie n’est pas désirée en elle-même, c’est-à-dire elle n’est pas un bien en soi que les individus
souhaiteraient détenir. Car pour Say, « les produits s’échangent contre des produits ». Il affirme la stabilité
intrinsèque du système capitaliste, à condition de ne pas gêner le fonctionnement des mécanismes
autorégulateurs du marché, c’est-à-dire de « laisser faire – laisser passer ».
« L’offre crée sa propre demande », affirme J.-B. Say (1803) car, pour lui, « le seul fait de la formation d’un
produit ouvre dès l’instant même un débouché à d’autres produits », d’où l’impossibilité des crises de
surproduction et de sous-production.
L’égalité entre OG et DG s’explique par l’affectation de l’épargne au financement de
l’investissement et la flexibilité du prix.
OG = Revenu = C + S
DG = C + I
Pour que DG = OG, il faut que l’épargne ne soit pas thésaurisée. Pour que toute l’épargne soit
consacrée au financement de l’investissement, il faut que la monnaie ne soit pas désirée pour elle-
même et qu’il ait absence de « préférence pour la liquidité » (expression de Keynes).

1.2- Les implications de la loi de Say


Say est conscients de l’existence possible de déséquilibres sectoriels – excès ou insuffisance de
l’offre par rapport à la demande. Mais ces déséquilibres seront résorbés grâce à la flexibilité des prix
relatifs.
Si la loi de Say est vérifiée, il n’y a aucun problème de débouchés, ni d’incertitude sur l’avenir. Les
mécanismes du marché assurent aux entreprises l’écoulement de leur production.

2- La TQM
Comme évoqué ci-dessus, la TQM est fondamentale dans le dispositif analytique des auteurs
classiques. Pour mieux appréhender cette théorie, nous procéderons en deux temps.

Nous présentons, dans un premier temps, la TQM (2.1). Il sera question, dans un second temps de
s’intéresser à la pertinence et à la critique de cette théorie (2.2.).

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2.1- Exposé de la TQM
On a deux manières d’exprimer la TQM : MxV=PxT ou M x V = P x Y,
Avec T = volume de transactions et Y = production en volume, M = masse monétaire en
circulation et V = vitesse de circulation de la monnaie.
La TQM met en exergue la relation de causalité entre la masse monétaire (M) et le niveau général
des prix (P). Elle stipule que le niveau général des prix s’explique par la masse monétaire. La TQM
affirme la dichotomie (séparation stricte) entre la sphère réelle et la sphère monétaire. Elle est donc
utilisée dans le modèle classique pour montrer que la monnaie n’est qu’un voile qui n’influence pas
l’économie réelle (postulat de neutralité de la monnaie). Aussi, le postulat de neutralité de la
monnaie est indispensable pour que soit vérifiée la loi de Say.
Rappelons qu’il existe deux interprétations de la TQM, à savoir : la version d’Irving Fisher et celle
de « Cambridge ».
Pour Fisher (1911), c’est l’offre de monnaie (MO) – par la Banque centrale sous tutelle de l’Etat –
qui détermine le niveau général des prix. En effet, d’après la relation de la TQM, on a :
M x V = P x Y, or pour Fisher M = MO MO x V = P x Y d’où P = (MO x V)/Y
La vitesse de circulation de la monnaie (V), qui désigne le nombre de fois où une unité monétaire
est utilisée pour réaliser une transaction, est supposée constante. Le volume de la production Y,
déterminé dans la sphère réelle, est à son niveau optimal – c’est-à-dire pleine utilisation des facteurs
de production – et est supposé fixe à court terme. Le niveau général des prix demeure la seule
variable d’ajustement dans cette relation. Ainsi, avec l’hypothèse de dichotomie entre les sphères
réelle et monétaire, toute augmentation de l’offre de monnaie ne conduit qu’à une hausse du niveau
général des prix (P), c’est-à-dire à une inflation.
La version de « Cambridge », avec A. C. Pigou et A. Marshall, se fonde sur l’hypothèse que les
agents économiques ne demandent de la monnaie (MD) que pour réaliser des transactions. La
monnaie n’est donc pas désirée en soi. En effet, d’après la relation de la TQM, on a :
M x V = P x Y, or pour la version de « Cambridge » :
M = MD MD x V = P x Y
D’où MD = (1/V) x P x Y
1/V est appelé coefficient de Pigou et mesure la part du volume de production exprimée en valeur
monétaire. En d’autres termes, ce coefficient désigne la part du revenu conservée sous forme
monétaire pour effectuer les transactions. Prenons l’exemple suivant :
On suppose que V = 5 ; P = 6 ; Y = 120. Les agents économiques doivent garder 20 % (= 1/5) du
revenu (PY = 720), soit 144 sous forme de monnaie. Ces 144 correspondent exactement à la
demande de monnaie (MD). Ainsi, les agents économiques n’ont pas besoin d’un stock de monnaie
de 720 pour réaliser des transactions d’un montant équivalent (720) mais uniquement de 144
puisque chaque unité monétaire est utilisée 5 fois.

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2.2- Pertinence et critique
Lorsque l’on suppose que :
M est exogène, car fixé par les autorités monétaires,
V = constante, car étant la conséquence des habitudes de la population et des modalités de
paiements en vigueur,
Y est connu, car étant le niveau de la production de plein-emploi,
Alors l’égalité M x V = P x Y indique que le niveau général des prix est déterminé par la masse
monétaire en circulation dans l’économie, c’est-à-dire : M P.
En fait, les critiques considèrent cette équation comme une identité comptable, c’est-à-dire une
égalité ex-post. En effet, la valeur monétaire de la totalité des transactions effectuées dans
l’économie est naturellement égale au produit de la masse monétaire par sa vitesse de circulation.
Cependant, la TQM va être utilisée dans le modèle « classique » pour montrer que la monnaie n’est
qu’un voile qui n’influence pas l’économie réelle.

Section 3 : Synopsis du modèle macroéconomique


« classique »
Rappelons qu’un modèle n’est qu’une représentation simplifiée et formalisée de la réalité. Pour
présenter une théorie, les chercheurs des différents domaines de la science, notamment les sciences
exactes, utilisent un modèle. En d’autres termes, un modèle est une formalisation d’une approche
théorique. En science économique, on recourt généralement à deux types de modélisation : une
forme mathématisée (économétrie1) et une forme schématisée (exemple du circuit keynésien).
Le modèle macroéconomique « classique » est un modèle en économie autarcique et de court terme
– constance du facteur capital, seul le facteur travail est variable.

1- Présentation générale du modèle


Cette présentation générale se fera en deux séquences. Il s’agit d’abord d’expliciter les hypothèses
(1.1) et ensuite de spécifier le modèle (1.2).

1.1- Les hypothèses du modèle


Comme on a déjà évoqué ci-dessus les principales hypothèses, on se contentera juste de les citer
sans les commenter. Les différentes hypothèses sont :
La CPP et la flexibilité des prix, la rationalité des agents, l’absence d’illusion monétaire, la réalisation
des transactions à l’équilibre (aucune transaction ne peut avoir lieu tant que l’équilibre n’est pas
atteint), la dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire.

1
Au sens large, l’économétrie désigne l’utilisation des méthodes mathématiques et statistiques en économie. Au sens
strict, l’économétrie utilise les méthodes mathématiques et statistiques pour traiter les données d’observation dans le
but d’en inférer des lois relatives aux phénomènes économiques. En particulier, elle sert à estimer les fonctions
macroéconomiques et ainsi réaliser des prévisions.

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1.2- La structure du modèle classique
Le modèle classique comporte 3 agents économiques, 4 marchés et 4 équilibres
macroéconomiques. Il importe, ici, de présenter très rapidement les agents économiques, les
différents marchés et les équilibres macroéconomiques, avant de les analyser de manière très étoffée
ci-dessous.
3 agents : Entreprises, Ménages et Etat.
4 marchés : marché du travail, marché du capital, marché de la monnaie et marché des biens et
services.
4 équilibres macroéconomiques :
Entre l’offre et la demande de biens et services : production des entreprises = C + I + G ;
Entre la demande de travail et l’offre de travail ;
Entre l’offre de titres par les entreprises et l’Etat (demande de capital) et la demande – ou achat –
de titres par les ménages (offre de capital) ;
Entre l’offre et la demande de monnaie.

2- Résolution du modèle
Il importe de définir au préalable les notions essentielles relatives à la modélisation (2.1) avant de
résoudre le modèle.

2.1- Quelques précisions terminologiques


Un modèle comporte deux types de variables : des variables endogènes – ou variables expliquées
ou encore variables dépendantes – et des variables exogènes – ou variables explicatives ou encore
variables indépendantes.
Les variables endogènes sont des variables dont les valeurs sont déterminées à partir des équations
du modèle. Ces valeurs sont donc connues après la résolution (des équations) du modèle. En
revanche, les valeurs des variables exogènes ne sont pas calculées à partir des équations du modèle ;
ces valeurs sont donc externes au modèle. Les variables exogènes découlent des hypothèses du
modèle.
Dans un modèle, il y a aussi des paramètres. Un paramètre est un coefficient constant affecté à une
variable exogène. Les paramètres concernent des relations techniques ou des relations de
comportement. Les relations techniques entre les variables expriment les liaisons découlant des
conditions du fonctionnement technique du système économique. Les relations de comportement
– composante fondamentale des modèles économiques – traduisent les éléments reflétant le
comportement des agents économiques.
Dans le modèle classique, les variables endogènes sont : les salaires réel et nominal, le volume de
l’emploi, les productions en volume et en valeur, l’épargne et l’investissement, les taux d’intérêt réel
et nominal, la consommation, le niveau général des prix.
Les variables exogènes sont : les dépenses publiques, les impôts et l’offre de monnaie.

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Remarque importante :
La Loi de Walras – stipulant que l’équilibre sur n-1 marchés entraîne automatiquement l’équilibre
sur le nième marché – implique d’étudier 3 des 4 marchés, à savoir le marché du travail, le marché du
capital et le marché de la monnaie.

2.2- La résolution du modèle obéit à une logique conforme à la conception


« classique » de l’économie : du marché du travail au marché de la monnaie
La résolution du modèle peut s’effectuer sous une « forme schématisée » respectant la démarche
adoptée par les économistes « classiques ». En effet, on doit partir du marché du travail, en passant
par le marché du capital, pour finir avec le marché de la monnaie. La résolution « schématique » du
modèle macroéconomique « classique » est donc la suivante :
Marché du travail OL = DL Salaire réel Emploi Production
Marché du capital S=I Taux d’intérêt réel Offre de biens et services =
Demande de biens et services
Marché de la monnaie MO = MD Niveau général des prix Taux d’intérêt nominal et
Salaire nominal.
Les caractéristiques du modèle « classique » étant explicitées, il reste à déterminer l’équilibre
macroéconomique global.

Section 4 : La détermination de l’équilibre


macroéconomique global
Dans la perspective « classique », l’équilibre macroéconomique global obéit à une logique
séquentielle bien déterminée, qui nécessite d’être présentée d’abord à partir des représentations
graphiques, en principe plus intelligibles (1). Les différents équilibres macroéconomiques et
l’équilibre global de l’économie seront ensuite analysés (2).

1- Présentation des graphiques selon l’enchaînement causal


« classique »
Les graphiques présentés ci-après mettent en exergue les différents équilibres macroéconomiques
et l’équilibre macroéconomique global.

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2- Analyse des différents équilibres macroéconomiques et
l’équilibre global de l’économie
Le modèle classique suppose la dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire, et la
neutralité de la monnaie. Ainsi, il y a une séparation stricte entre ces deux sphères qui
n’entretiennent aucune relation.
Dans cette sous-section, on dissociera l’analyse de la sphère réelle de celle de la sphère monétaire.

2.1-Analyse de la sphère réelle (bloc réel)


Cette analyse se fera en se focalisant sur le marché du travail, sur la détermination du niveau de la
production et sur le marché des capitaux.

➢ Le marché du travail
Sur le marché du travail, se rencontrent une offre de travail et une demande de travail. Il importe
de prime abord de rappeler la loi des rendements factoriels décroissants. Cette loi stipule que la
productivité marginale du travail (Pml) diminue avec l’augmentation du nombre de travailleurs
embauchés. La Pml n’est rien d’autre que l’efficacité productive du dernier travailleur embauché,
c’est-à-dire le nombre d’unités de bien produites en plus par celui-ci.
La demande de travail émane des entreprises. Celles-ci n’ont comme unique objectif la
maximisation de leur profit. Ainsi, les entreprises ont toujours intérêt à accroître le volume d’emploi
tant que leur profit augmente. Pour y parvenir, chaque entreprise fait un arbitrage simple mais
rationnel qui consiste à comparer ce que lui coûte l’embauche d’un travailleur supplémentaire –
coût marginal (Cmd) – et ce que celui-ci lui rapporte en termes de recette – recette marginale (Rmd).

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Donc, tant que le Cmd – qui correspond au salaire nominal (w) versé par l’entreprise – est inférieur
à la Rmd – qui correspond au produit du prix de vente (p) par le nombre d’unités de bien produites
(Pml), l’entreprise embauche. L’entreprise cessera d’embaucher lorsque son profit sera maximum,
c’est-à-dire lorsque Cmd = Rmd.
w
On sait que Cmd = w et Rmd = p x Pml = Pml
p
w
Ainsi, le profit est maximum lorsque le salaire réel ( p ) est égal à la productivité marginale (Pml).
D’après la loi des rendements factoriels, plus le nombre de travailleurs augmente, plus la Pml
diminue, et donc plus le salaire réel est faible. Par conséquent, la demande de travail est une
fonction décroissante du salaire réel.
L’offre de travail émane des ménages. Ceux-ci n’ont comme unique objectif la maximisation de
leur satisfaction (ou utilité). Les ménages font un arbitrage entre le travail et le loisir et entre la
consommation et l’épargne. Cet arbitrage dépend des préférences des consommateurs et du niveau
du salaire réel puisque les ménages sont supposés rationnels (absence d’illusion monétaire).
L’augmentation du salaire réel provoque deux types d’effets : un effet substitution et un effet
revenu. L’effet substitution conduit à une hausse
de l’offre de travail car les ménages sont conscients du fait que le choix du loisir (ne pas travailler)
correspond à la renonciation d’un salaire réel plus élevé (hausse du coût d’opportunité du loisir).
Toutefois, cet effet substitution peut être contrecarré par un effet revenu. La hausse du salaire réel
permet, pour un même nombre d’heures de travail, d’accroître le niveau de consommation. Les
ménages peuvent donc travailler autant et consommer plus ou bien travailler moins et consommer
autant.
L’hypothèse retenue dans le modèle classique stipule que l’effet substitution l’emporte sur l’effet
revenu. Par conséquent, l’offre de travail est une fonction croissante du salaire réel.
La flexibilité du salaire réel favorise la rencontre entre l’offre et la demande de travail : c’est
l’équilibre sur le marché du travail (point L* sur le graphique ci-dessus).
Une fois l’équilibre déterminé, se pose alors la question de savoir si cet équilibre est stable. La
réponse à cette interrogation passe par l’explicitation des caractéristiques de l’équilibre.

Les caractéristiques de l’équilibre (du marché du travail)


Cet équilibre est stable, c’est-à-dire qu’aucun des agents économiques – entreprise ou ménage –
n’a intérêt à ce qu’il change dans la mesure où les ménages ont maximisé leur utilité et les entreprises
leur profit.
Cet équilibre concurrentiel est aussi, comme déjà évoqué ci-dessus, un optimum de Pareto.
Il s’agit d’un équilibre de plein-emploi, c’est-à-dire qu’il n’existe pas de chômeur involontaire.
Cependant, l’instauration d’un salaire minimum supérieur au salaire réel d’équilibre (w/p)* par
l’Etat (législation sociale du travail) engendre du chômage involontaire. Il est possible que certains
ménages, considérant que le salaire d’équilibre se situe en dessous de leur salaire de réservation –
salaire en dessous duquel ils préfèrent le loisir au travail –, choisissent de ne pas travailler : il s’agit
alors d’un chômage volontaire.

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L’équilibre du marché du travail est affecté (modifié) par les déplacements des courbes
d’offre et/ou de demande de travail. Plusieurs cas possibles sont envisageables tels que la
délocalisation des entreprises – déplacement de la courbe de demande vers la gauche engendrant
une baisse concomitante de l’emploi et du salaire réel – et l’arrivée massive de travailleurs migrants
– déplacement de l’offre de travail vers la droite engendrant une hausse de l’emploi et une baisse
du salaire réel.

➢ La détermination du niveau de la production


Dans le modèle classique, la production ne dépend que du nombre de travailleurs disponibles (ou
volume de l’emploi) dans l’économie. La production est, conformément à la loi des rendements
factoriels décroissants, une fonction croissante de l’emploi : Y = f+(L). Ainsi, la hausse du volume
de l’emploi au fil du temps conduit certes à une augmentation de la production mais celle-ci devient
de plus en plus faible ; d’où l’allure de la courbe (cf. graphique ci-dessus). Une fois le niveau de
l’emploi L* déterminé sur le marché du travail, on en déduit celui de la production Y*. Le niveau
de production correspond donc à un niveau de plein-emploi des facteurs de production (K et L, K
étant constant à court terme).
La relation entre L et Y découle de la loi de J.-B. Say, qui fait dépendre le niveau de la production
du niveau de l’emploi et des contraintes techniques. D’après cette loi, toute la production sera
écoulée ; autrement dit, le problème des débouchés ne se pose pas. On est en présence d’un modèle
dit d’offre.

➢ Le marché des capitaux


Sur le marché des capitaux, se rencontrent une offre de capital (épargne) et une demande de capital
(investissement). Ce marché permet aux ménages, qui n’ont pas de préférence pour la liquidité
d’après la TQM, de placer toute leur épargne en acquérant des titres et aux entreprises de financer
la totalité de leurs investissements en émettant des titres.
L’offre de capital émane des ménages. Dans le but de maximiser leur satisfaction (ou utilité),
les ménages font un arbitrage entre la consommation présente et la consommation future. Pour cet
arbitrage (ou choix intertemporel), les ménages se fondent sur leur préférence pour le présent (ou
taux d’actualisation) et le niveau du taux d’intérêt réel. Le niveau d’épargne qui permet aux ménages
de maximiser leur utilité est tel que le taux d’intérêt réel soit égal au taux d’actualisation.
L’augmentation du taux d’intérêt réel provoque deux types d’effets : un effet substitution et un
effet revenu. L’effet substitution conduit à une hausse de l’épargne car les ménages sont conscients
du fait que le choix de la consommation présente correspond à la renonciation d’une
consommation future plus importante (hausse du coût d’opportunité de la consommation
présente).
A l’opposé, cette hausse du taux d’intérêt réel favorise aussi un effet revenu : les revenus de
l’épargne augmentant, les ménages peuvent donc épargner autant et consommer plus demain ou
bien épargner moins et consommer autant demain. L’hypothèse retenue dans le modèle classique
stipule que l’effet substitution l’emporte sur l’effet revenu. Par conséquent, l’offre de capital (ou
épargne) est une fonction croissante du taux d’intérêt réel. Dans cette optique, le taux d’intérêt
réel est considéré comme le prix de la renonciation à la consommation présente.

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La demande de capital émane des entreprises. Si on désigne par K le stock de capital, alors
ΔK représente l’investissement (ΔK = I). Pour un volume d’emploi donné, l’entreprise doit fixer
le volume optimal de capital, qui lui permet de maximiser son profit. Le coût du capital est égal au
prix d’achat du capital augmenté des charges financières dues aux emprunts effectués pour le
financement de ce capital, soit K + rK, r étant le taux d’intérêt réel.
Le profit de l’entreprise est à son maximum lorsque la productivité marginale du capital (Pmk) est
égale au coût marginal du capital 1 + r (qui est la dérivée première de K + rK). En supposant que
l’entreprise puisse revendre la dernière unité de capital au prix unitaire auquel elle l’a achetée, alors
l’égalité Pmk = 1 + r devient Pmk = r.
Avec la loi des rendements factoriels décroissants, plus le stock de capital utilisé par l’entreprise
augmente, plus la productivité marginale du capital diminue. Ainsi, d’après cette loi, plus le taux
d’intérêt réel est faible, plus la productivité marginale du capital doit être faible et donc plus le stock
de capital doit être élevé, et inversement. Par conséquent, la demande de capital (ou
investissement) est une fonction décroissante du taux d’intérêt réel.
L’équilibre sur le marché des capitaux est atteint grâce aux variations du taux d’intérêt réel.
L’examen à vue du graphique ci-dessus révèle que l’égalité entre l’épargne et l’investissement est
réalisé lorsque le niveau du taux d’intérêt réel s’établit à r*.
Aussi, l’équilibre sur le marché des capitaux détermine la manière dont la production est répartie
entre l’investissement et la consommation. L’équilibre entre l’offre et la demande de biens et
services est donc de rigueur car la consommation C* est égale à Y* - S* ou encore (comme I* =
S*) à Y* - I* ; par conséquent Y* = C* + I*.
L’équilibre du marché des capitaux est affecté (modifié) par les déplacements des courbes
d’offre et/ou de demande de capital. En particulier, il importe de retenir que toute modification
des préférences des ménages – qui entraînent un déplacement de la courbe d’offre de capital – n’a
aucun impact sur le niveau de la production qui demeure inchangé mais affecte uniquement les
niveaux de l’investissement et de la consommation.

Le caractère vertueux de l’épargne s’explique par le fait qu’elle finance le supplément


d’investissement des entreprises. Toutefois, l’épargne ne diminue pas la demande globale et n’influe
pas l’équilibre entre l’offre globale et la demande globale. L’équilibre Y = C + I étant toujours de
rigueur (respecté), les variations de l’investissement ne font que compenser celles de la
consommation.

2.2- Analyse de la sphère monétaire (bloc monétaire)


Le bouclage du modèle classique nécessite de recourir à la TQM pour déterminer le niveau général
des prix sur le marché de la monnaie.
L’offre de monnaie émane des autorités monétaires, qui ont un pouvoir discrétionnaire.
L’offre de monnaie est donc une variable exogène.
La demande de monnaie émane des agents économiques. La monnaie n’est demandée que
pour réaliser des transactions.

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L’équilibre sur le marché de la monnaie, caractérisé par l’égalité entre l’offre de monnaie et la
demande de monnaie, permet de déterminer le niveau général des prix d’équilibre, P* (voir
graphique ci-dessus).
La connaissance de P* permet d’expliciter le salaire nominal et le taux d’intérêt nominal, d’exprimer
en valeur monétaire toutes les autres grandeurs réelles.
Par ailleurs, la relation entre le niveau général des prix et le niveau de la production (offre globale)
peut également s’analyser comme la relation entre le niveau général des prix et la demande globale.
En effet, la production engendre une distribution de revenus et par conséquent une demande de
biens et de services.

Cette demande est naturellement une fonction décroissante du niveau général des prix. Un
déplacement de la courbe de demande globale vers le haut n’affecte pas la production (qui demeure
toujours égale à son niveau de plein-emploi, Y*) mais conduit à la hausse généralisée des prix
(l’inflation).

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