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appareils électroniques de communication ou de stockage, ainsi que les docu-


ments, sont interdits. La qualité de la rédaction sera un facteur important d'ap-
préciation des copies. Il est possible d'utiliser les résultats énoncés dans les ques-
tions ou parties précédentes, en veillant toutefois à préciser la référence du ré-
sultat utilisé.

L'épreuve comporte deux parties :


 Une première partie, composée d'exercices. Les candidats sont invités à consacrer
au moins un tiers du temps de l'épreuve de cette partie en cherchant à traiter les cinq
exercices numérotés I, II, III, IV et V.
 Un problème à traiter au choix parmi deux proposés : le Problème 1, plutôt orienté
 Algèbre et Géométrie  ou bien le Problème 2, plutôt orienté  Analyse et Proba-
bilités . Le candidat devra indiquer clairement sur sa copie le problème
qu'il choisit. Seul ce choix sera pris en compte dans l'évaluation. Au moins
la moitié du temps de l'épreuve devrait être consacrée à l'un de ces problèmes.
Le barème tient compte de cette répartition indicative du temps à accorder à chaque partie.

Notations, vocabulaire et rappels

On désigne par N l'ensemble des entiers naturels, Z l'anneau des entiers relatifs, R le corps des
nombres réels et C le corps des nombres complexes.
Si K est un corps et m un entier naturel non nul, on note Mm (K) la K-algèbre des matrices
carrées d'ordre m sur K. On note 0m et Im ses éléments neutres pour l'addition et la multiplication
respectivement. On note GLm (K) le groupe des éléments inversibles dans Mm (K).
Dans tout le sujet, le polynôme caractéristique χM d'une matrice M dans Mm (K) est déni comme
le déterminant de la matrice XIm − M dans Mm (K[X]), et sa trace est notée Tr(M )
Soit X une variable aléatoire réelle sur un espace probabilisé et soit n un entier naturel. On dit que
X admet un moment d'ordre n si |X|n admet une espérance nie. Si X admet un moment d'ordre 1,
on note E(X) son espérance, et si X admet un moment d'ordre 2, on note V(X) sa variance, à savoir
E((X − E(X))2 ).
Si E est un espace vectoriel réel et x1 , . . . , xn des points de E , on appelle combinaison convexe de
x1 , . . . , xn toute combinaison linéaire de ces points dont les coecients sont tous positifs et de somme
égale à 1. Si A est une partie de E , on appelle enveloppe convexe de A l'ensemble des combinaisons
convexes de points de A. C'est le plus petit ensemble convexe de E contenant A.
Si P est un polynôme, on note P ′ son polynôme dérivé.

Exercice I

Soit m un entier supérieur ou égal à 2. On note E la C-algèbre Mm (C) et G le groupe GLm (C).
1. Soit M dans E et n un entier naturel non nul tels que M n = Im . Démontrer que M est
diagonalisable.
2. Soit M dans E tel que, pour tout entier naturel non nul n, Tr(M n ) = 0.
(a) Démontrer que 0 est valeur propre de M . On pourra considérer χM .
(b) Démontrer qu'il existe un polynôme P vériant P (0) = 0 et tel que, pour toute valeur propre
non nulle λ de M , on ait P (λ) = 1.
(c) Démontrer que m − Tr(P (M )) est égal à la multiplicité de 0 dans χM .
(d) En déduire que M est nilpotent.
3. Soit H un sous-groupe ni de G.

1
(a) Démontrer qu'il existe un entier naturel non nul N vériant : ∀g ∈ H , g N = Im .
(b) En déduire que l'ensemble T , déni par T = {Tr(g); g ∈ H}, est ni.
4. Soit H un sous-groupe quelconque de G. On suppose que tous les éléments de H sont diago-
nalisables et que l'ensemble T , déni par T = {Tr(g); g ∈ H}, est ni.
(a) Démontrer qu'il existe r, entier naturel non nul, et M1 , . . . , Mr dans H tels que H soit inclus
dans le sous-espace vectoriel F de E engendré par (M1 , . . . , Mr ).
(b) L'inclusion H ⊂ F est-elle nécessairement stricte ?
(c) Soit g et h dans H . On pose x = h−1 g − Im . Démontrer que x est diagonalisable et que,
pour tout entier naturel n, xn ∈ F .
(d) Soit g et h dans H vériant, pour tout entier i compris entre 1 et r, Tr(Mi g) = Tr(Mi h).
On pose x = h−1 g − Im . Démontrer que x est nilpotent et en déduire g = h.
(e) Conclure que H est ni.

Exercice II

1. Soit u une fonction de classe C 2 et bornée sur R+ , telle que u′ (0) = 0.


u′ (t)
+∞
Z
(a) Démontrer que l'intégrale dt est convergente.
0 t
Z +∞ Z +∞
sin(t)
(b) En déduire que les intégrales dt et sin(t2 )dt sont convergentes.
0 t 0
Z +∞
(c) En déduire que l'intégrale sin(t3 )dt est convergente. On pourra eectuer un change-
0
ment de variable.
2. Pour x réel positif et n entier naturel, on pose
Z x Z (n+1)π
sin(t) sin(t)
f (x) = dt et un = dt .
0 t nπ t
N
1
(a) Démontrer que est équivalent à ln(N ), lorsque N tend vers +∞ .
X
n
n=1
(b) Démontrer que un est équivalent à nπ2
, lorsque n tend vers +∞ .
(c) En déduire un équivalent de (f (nπ))n∈N en +∞.
(d) En déduire un équivalent de f au voisinage de +∞ et que t 7→ sin(t)
t n'est pas intégrable sur
R∗+ .
3. Pour x réel positif, on pose
Z +∞ Z +∞
sin(t) sin(t)
g(x) = dt et h(x) = dt .
x t x t3

(a) Démontrer que h est intégrable au voisinage de l'inni.


Z +∞
(b) En déduire que l'intégrale g(x)dx est convergente.
0
(c) La fonction g est-elle intégrable sur R∗+ ?

2
Exercice III

Soit (Ω, A, P) un espace probabilisé et (Xk )k⩾1 et T des variables aléatoires réelles discrètes sur cet
espace, mutuellement indépendantes. On suppose les (Xk )k⩾1 identiquement distribuées et T à valeurs
dans N∗ presque sûrement. On note X = X1 et S = X1 + · · · + XT . Pour une variable aléatoire X , on
note ϕX sa fonction génératrice, i.e. la fonction dénie par ϕX (t) = E(tX ).
1. Justier que S est une variable aléatoire sur (Ω, A, P).
2. On suppose que X et T ont des moments d'ordre 2. De plus, pour cette question, on suppose
que X est à valeurs dans N.
(a) Démontrer ϕS = ϕT ◦ ϕX sur [0, 1].
(b) En déduire E(S) = E(T )E(X), puis V(S) = E(T )V(X) + V(T )E(X)2 .
3. On se donne deux entiers a et b vériant a < 0 < b et x un entier dans ]a, b[. On suppose dans
cette question que X suit une loi uniforme sur {−1, 1} et on pose Sn,x = x + X1 + · · · + Xn ,
/ b[}. On note Sn = Sn,0 .
Tx = inf{n ∈ N⋆ ; Sn,x ∈]a,
(a) Démontrer P(Tx > b − a) ⩽ 1 − 2−(b−a) .
n
(b) En déduire, pour tout entier naturel non nul n, P(T0 > n(b − a)) ⩽ 1 − 2−(b−a) .
(c) En déduire que T0 admet un moment d'ordre 2 et qu'il est à valeurs dans N∗ presque
sûrement.
On admet que ceci permet d'appliquer les résultats de la question 2.b) même si X n'est pas
à valeurs dans N.
(d) Démontrer que S est presque sûrement à valeurs dans {a, b} et qu'on a
b −a
P(S = a) = et P(S = b) = .
b−a b−a

(e) En déduire E(T ).

Exercice IV

Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 2 et P est un polynôme à coecients complexes de degré
n. On note z1 , . . . , zk les racines complexes distinctes de P et α1 , . . . , αk leurs multiplicités respectives.
1. Soit ζ une racine de P ′ qui n'est pas racine de P .
(a) Écrire la décomposition en éléments simples sur C de P ′ /P .
(b) En déduire que ζ est combinaison convexe de z1 , . . . , zk .
2. Démontrer que si z1 , . . . , zk sont imaginaires purs, alors toutes les racines de P ′ sont imaginaires
pures.
3. On note D (resp. D′ ) l'enveloppe convexe des racines de P (resp. P ′ ). Si H est un demi-plan de
C, on note PH la restriction à H de la fonction polynomiale associée à P .
(a) Démontrer D′ ⊂ D.
(b) Soit H un demi-plan rencontrant D′ , i.e. H ∩ D′ ̸= ∅. Démontrer que H contient l'une des
racines de P ′ et en déduire que PH est surjectif.
4. Soit C un convexe du plan. On suppose que pour tout demi-plan H , soit H ∩ C = ∅, soit PH est
surjective. Démontrer C ⊂ D.

3
Exercice V

Soit an xn et bn xn deux séries entières à coecients réels de rayon de convergence supérieur


P P
ou égal à 1. On note respectivement f et g leurs sommes sur l'intervalle ] − 1, 1[. On note, pour n entier
n
s0 + · · · + sn
naturel, sn = ak et mn = .
X
n+1
k=0
1. On suppose que (bn )n∈N est à valeurs strictement positives et que bn diverge.
P

(a) Démontrer lim− g(x) = +∞.


x→1
(b) Soit A un réel. On suppose que (an /bn )n∈N est à valeurs supérieures à A à partir d'un certain
rang. Démontrer :
f (x)
∀ε ∈ R∗+ , ∃η ∈]0, 2[ , ∀x ∈]1 − η, 1[ , >A−ε.
g(x)

(c) En déduire que si (an /bn )n∈N admet une limite nie ou innie dans R ∪ {±∞}, alors on a
f (x) an
lim = lim .
x→1− g(x) bn

+∞ +∞
(d) Démontrer, pour x dans ] − 1, 1[, f (x) = (1 − x) (n + 1)mn xn , puis
X X
n 2
sn x = (1 − x)
n=0 n=0
en déduire que si (mn )n∈N admet une limite nie ou innie dans R ∪ {±∞}, alors on a
lim f (x) = lim mn .
x→1 −

2. On suppose an = 1 si n est une puissance de 2, i.e. n ∈ {1, 2, 4, 8, · · · } et an = 0 sinon.


(a) Justier que le rayon de convergence de an xn est 1.
P

(b) Démontrer lim− (1 − x)f (x) = 0.


x→1
(c) On considère maintenant la série entière complexe an z n et on note S sa somme sur le
P
disque unité ouvert. Soit p un entier naturel et z une racine 2p -ième de l'unité dans C, i.e.
z 2 = 1. Démontrer que S n'admet pas de limite en ce point.
p

(d) En déduire que S n'admet de limite en aucun point du cercle unité.


3. On suppose an = 1 si n est un carré, i.e. n ∈ {0, 1, 4, 9, 16, · · · } et an = 0 sinon. Démontrer
1
lim f (x) = .
x→−1+ 2

4
Problème 1 : Algèbre et Géométrie

Pour i, j deux entiers naturels tels que i ⩽ j , on note Ji, jK l'ensemble des entiers naturels compris au
sens large entre i et j .
Pour un entier n strictement positif, on note Sn le groupe symétrique de l'ensemble J1, nK. On rappelle
qu'il s'agit de l'ensemble de toutes les bijections de J1, nK sur lui-même, muni de la composition des
applications. La notation (i1 , i2 , . . . , ik ) désigne la permutation qui envoie ij sur ij+1 , si j est compris
entre 1 et k − 1, ik sur i1 , et laisse invariant les autres points. Lorsque k = 2, cette permutation est
appelée une transposition.
Un graphe G est la donnée d'une paire (S, A) où S est un ensemble ni, dont les éléments sont appelés
les sommets de G, et A une partie de S × S symétrique c'est-à-dire que, pour tous u, v dans S , (u, v)
appartient à A si et seulement si (v, u) appartient à A. Deux éléments u, v de S sont dits reliés dans
G s'il existe un entier naturel r et une suite de sommets u0 , ..., ur tels que u0 = u, ur = v et (ui , ui+1 )
appartient à A, pour tout i entre 0 et r − 1. Le graphe G est dit connexe si tous ses sommets sont reliés
deux à deux.

Partie A
Soit n un entier naturel non nul.
1. Justier que Sn est un groupe ni et calculer son ordre.
2. Justier que Sn n'est pas abélien dès que n ⩾ 3. Que vaut S2 ?
3. Soit A une partie de Sn composée de transpositions. On dénit un graphe GA de la manière
suivante : ses sommets sont les entiers de 1 à n, et pour tous sommets i, j , (i, j) est dans A si
et seulement si la transposition (i, j) est dans A.
(a) On note A1 l'ensemble des transpositions dans Sn .
i. Démontrer que A1 engendre le groupe Sn .
ii. Justier que le graphe GA1 est connexe.
(b) On note A2 l'ensemble {(i, i + 1) | 1 ⩽ i ⩽ n − 1} dans Sn .
i. Démontrer que A2 engendre le groupe Sn .
ii. Justier que le graphe GA2 est connexe.
(c) Soit A une partie formée de transpositions de Sn .
i. On suppose que A engendre Sn ; justier que le graphe GA est connexe.
ii. On suppose que le graphe GA est connexe. Démontrer que A engendre Sn .
Indication : Étant donnés deux éléments u, v de J1, nK tels qu'il existe un entier naturel

r et une suite de sommets u0 , ..., ur distincts deux à deux tels que u0 = u, ur = v


et (ui , ui+1 ) dans A, pour tout i entre 0 et r − 1, on pourra déterminer l'élément
σ(ur−1 , ur )σ −1 où σ = (u0 , u1 )(u1 , u2 ) · · · (ur−2 , ur−1 ).

Partie B
Soit n un entier naturel ⩾ 3.. Soit G un groupe dont on note 1 l'élément neutre. On suppose que G
est engendré par n − 1 éléments τ1 , . . . , τn−1 qui vérient les propriétés suivantes :
 2
∀i ∈ J1, n − 1K , τi = 1,

∀i ∈ J1, n − 2K , (τi τi+1 )3 = (τi+1 τi )3 = 1,
∀i ∈ J1, n − 1K , ∀j ∈ J1, n − 1K , si |i − j| > 1, (τi τj )2 = 1.

On suppose de plus que G n'est pas engendré par un sous ensemble strict de {τ1 , . . . , τn−1 }. Pour i
dans J1, n − 1K, on pose σi = τi . . . τn−2 τn−1 . On note H le sous-groupe engendré par τ1 , . . . , τn−2 et,
pour i dans J1, n − 1K, Hi = σi H . On pose Hn = H .

5
4. Soient i, j dans J1, n − 1K. Démontrer :
(a) τi Hi = Hi+1 ,
(b) τi Hi+1 = Hi
(c) τi Hj = Hj si j ̸= i et j ̸= i + 1.
Indication : on pourra remarquer que τi τi+1 τi = τi+1 τi τi+1 , pour tout i dans J1, n − 2K.

5. Soient i, j dans J1, n − 1K. tels que i < j .


(a) On suppose que σi−1 σj appartient à H .
i. Justier que σj−1
−1
σj est dans H , puis que σj+1
−1
σj est dans H .
ii. En déduire que σk+1 −1
σk appartient à H pour tout entier k dans Jj, n − 2K.
iii. En déduire une contradiction.
(b) En déduire : Hi ̸= Hj .
6. Justier que l'ordre de G est inférieur ou égal à n!.
7. Justier l'existence d'un isomorphisme de groupe de G sur le groupe symétrique Sn .

8. Soit (ABC) le √triangle équilatéral dont les sommets sont donnés par A = (1; 0), B = (− 21 , 23 )
et C = (− 12 , − 23 ) dans le plan euclidien R2 . Soit G le sous-groupe du groupe orthogonal O2 (R)
formé des isométries g préservant le triangle (ABC), i.e. telles que g({A, B, C}) = {A, B, C}.
(a) Démontrer que l'on peut trouver τ1 et τ2 engendrant G et vériant : τ12 = τ22 = 1 et
(τ1 τ2 )3 = (τ2 τ1 )3 = 1. Donner des interprétations géométriques de τ1 , τ2 et τ1 τ2 .
(b) Que peut-on en déduire pour G ?

Partie C
Soit n un entier naturel strictement positif. Soient k dans N∗ et λ = (λ1 , . . . , λk ) dans (N∗ )k . On dit
que λ est une partition de n si λ1 ⩾ λ2 ⩾ . . . ⩾ λk et λ1 + . . . + λk = n. À une telle partition
λ = (λ1 , . . . , λk ), on associe un diagramme, dit Γ-diagramme : il s'agit d'un ensemble de n carrés,
répartis sur k lignes, alignés à gauche et en haut, tel que la i-ème ligne du diagramme contient λi
carrés, pour tout i compris entre 1 et k. Ces carrés sont appelés les cases du Γ-diagramme.
Par exemple, on représente ci-dessous les Γ-diagrammes associés à trois partitions de l'entier 6 :
(5, 1) (3, 2, 1) (2, 1, 1, 1, 1)

Si n est dans N∗ et λ = (λ1 , . . . , λk ) est une partition de n, on appelle Γ-tableau associé à la partition λ
le Γ-diagramme associé à λ dont on a rempli chacune des cases par un entier naturel, ces entiers étant
tous distincts et tels que les valeurs des cases sur chaque ligne (respectivement sur chaque colonne)
sont strictement croissantes de la gauche vers la droite (respectivement de bas en haut). Lorsque de
plus, le Γ-tableau est rempli avec les nombres de 1 à n, on dit qu'il est standard. Par exemple, les
gures suivantes sont des Γ- tableaux standards pour la partition (3, 1) de l'entier 4 :
1 2 3 1 3 4 1 2 4
4 , 2 , 3

On notera Tn l'ensemble des Γ-tableaux standards associés à toutes les partitions de l'entier n et Tλ
l'ensemble des Γ-tableaux standards associés à une partition λ donnée. On introduit également
Tn(2) = {(G, D) ∈ (Tn )2 | G et D associés à une même partition}.

6
Etant donnés un Γ-tableau Y et un entier naturel x qui n'est pas dans une case de Y , on construit
Y ←x en ajoutant une case et en insérant x de la façon suivante : soit k le nombre de lignes de Y ; on
note Y1 , ..., Yk les lignes de Y , et Yi [j] la valeur contenue dans la j -ème case de Yi .
Initialisation : I = 1, X = x.

Tant que YI contient un élément > X et I ⩽ k :


Soit y le plus petit élément > X dans YI et soit ℓ tel que YI [ℓ] = y .
On remplace y par la valeur de X dans la case ℓ de YI : YI [ℓ] = X .
On aecte la valeur y à X : X = y .
On passe à la ligne suivante : I = I + 1 .

Si I ⩽ k, on crée une nouvelle case à droite de YI et on y met la valeur X .


Si I = k + 1, on crée une k + 1 ème ligne avec une unique case et on y met la valeur de X .
Pour illustrer ce processus d'insertion, on décrit les diérentes étapes de l'insertion de la valeur 3 dans
1 2 5
le Γ-tableau Y = 4 6 :

1 2 3
1 2 5 1 2 3 1 2 3 4 5
Y = 4 6 → 4 6 → 4 5 → 6 = Y ←3
On remarque que le processus d'insertion d'une valeur dans un Γ-tableau Y aboutit à la création d'une
case dans le Γ-diagramme associé à Y : soit tout à droite d'une ligne de Y , soit par ajout d'une ligne
supplémentaire.
9. Soit un Γ-tableau Y et un entier naturel x qui n'est pas dans une case de Y . Justier que Y ←x
est un Γ-tableau.

On utilise ce processus d'insertion pour associer à une permutation σ dans Sn deux Γ-tableaux Gσ
et Dσ associés à une même partition ; ces deux Γ-tableaux sont obtenus comme la dernière étape
du processus itératif ci-dessous qui construit à chaque étape deux Γ-tableaux associés à une même
partition :
Initialement, le Γ-tableau G1 possède une unique case qui contient σ(1) et le tableau D1 contient une
unique case qui contient 1.

Pour un entier r dans J2, nK, supposons construits Gr−1 , Dr−1 deux Γ-tableaux associés à une même
partition, Gr−1 contenant les entiers σ(1), σ(2), . . . , σ(r − 1), et Dr−1 contenant les entiers 1, . . . , r − 1.
On pose alors Gr = G←σ(r)
r−1 , c'est-à-dire qu'on construit Gr en insérant dans Gr−1 la valeur σ(r) . On
a créé par cette insertion une case supplémentaire dans le Γ-diagramme associé à Gr−1 et à Dr−1 . On
obtient Dr en ajoutant cette case à Dr−1 remplie de la valeur r.. On pose alors Gσ = Gn et Dσ = Dn .
On peut remarquer que la numérotation des cases de Dσ correspond à leur ordre de création dans la
construction de Gσ .

Pour illustrer ce mode de construction, on explicite les étapes permettant de construire Gσ et Dσ


lorsque σ = (1, 2, 4) :

1 3
2 3 2
2 → 2 4 → 4 → 4 = Gσ

7
Et simultanément :
1 2
1 2 3
1 → 1 2 → 3 → 4 = Dσ

Ainsi,
1 3 1 2
2 3
G(1,2,4) = 4 et D(1,2,4) = 4 ,
la case en haut à gauche a été construite en premier, puis a été créée celle immédiatement à sa droite,
puis celle située en-dessous de la case en haut à gauche, etc.
10. Soit σ dans Sn . Justier que Gσ et Dσ sont des Γ-tableaux standards.
On se propose de démontrer que le couple (Gσ , Dσ ) caractérise la permutation σ . Plus précisément,
soit γ : Sn → Tn(2) dénie par γ(σ) = (Gσ , Dσ ) pour tout σ dans Sn ; on se propose de démontrer que
γ est une bijection.
Soit (G, D) ∈ Tn(2) . Les Γ-tableaux (G, D) sont associés à un même Γ-diagramme ; on note ℓ le nombre
de lignes de ce diagramme et on numérote les lignes de 1 à ℓ en commençant par le haut, on note m
le nombre de cases de la première colonne et on numérote les colonnes de 1 à m en commençant par
la gauche. Soient i le numéro de ligne et j le numéro de colonne où se trouve l'entier n dans D. On
applique l'algorithme suivant pour déterminer un nombre qu'on notera c(G, D) :

Initialisation : I = i, X = Gi [j].

Tant que I > 1 : Soit y le plus grand élément < X dans GI−1 .
On aecte la valeur y à X : X = y .
On passe à la ligne précédente : I = I − 1 .
On note c(G, D) la valeur de X en sortie.
11. Soit (G, D) ∈ Tn(2) . Démontrer que, s'il existe σ dans Sn tel que γ(σ) = (G, D), alors σ(n) = c(G,D) .
12. Soit (G, D) ∈ Tn(2) . Démontrer qu'il existe un et un seul σ dans Sn tel que γ(σ) = (G, D).
13. Soit n dans N∗ . On désigne par P(n) l'ensemble des partitions de n. Démontrer
X
(♯Tλ )2 = n!
λ∈P(n)

où, pour tout λ dans P(n) , ♯Tλ désigne le cardinal de Tλ .


14. Soit (G, D) ∈ Tn(2) et soit σ la permutation de Sn tellle que γ(σ) = (G, D). Démontrer :
γ(σ −1 ) = (D, G).
15. En déduire que le cardinal de Tn est
n
⌊2⌋
X n!
2k k! (n − 2k)!
k=1

où ⌊ n2 ⌋ désigne la partie entière de n/2.

8
Problème 2 : Analyse et Probabilités

Partie A
Soit E l'espace vectoriel réel des fonctions bornées deZ classe C ∞ de R+ dans R. Pour f dans E , on
+∞
note Lf la fonction donnée, pour x réel, par Lf (x) = f (t)e−xt dt.
0
Z A
1
1. Pour x, A et a réels, on note JaA (x) = e−iat eixt dt. Calculer limA→+∞ JaA (x).
2A −A
2. Soit f dans E .
(a) Démontrer que la fonction Lf est dénie et continue sur R∗+ .
(b) Donner une condition simple pour que Lf soit dénie et continue sur R+ .
(c) La fonction Lf est-elle de classe C ∞ sur R∗+ ?
(d) Donner une condition simple pour que Lf soit de classe C 1 sur R ou plus généralement qu'il
y soit de classe C n , pour n dans N∗ .
Dans la suite du problème, on note f la fonction telle que, pour t dans R∗+ , f (t) = sin(t)
t et
f (0) = 1.
3. Démontrer que f appartient à E .
4. Calculer Lf sur R∗+ . La fonction Lf admet-elle une limite en 0 ?
5. On dénit, pour t dans R∗+ , g(t) = 1−cos(t)
t2
et g(0) = 21 . On admet que g appartient à E .
(a) Démontrer Lf (0) = Lg (0).
(b) Calculer L′′g .
(c) En déduire L′g .
 
(d) À l'aide d'un développement asymptotique de y ln √y au voisinage de +∞, en déduire
1+y 2
Lg .
Z +∞
sin(αt)
(e) Conclure cette étude en donnant, pour α réel, la valeur de dt.
−∞ t
A
e−iat − e−ibt ixt
Z
1
6. Pour x, A, a et b réels, avec a < b, on note Ka,b
A (x) = e dt.
2iπ −A t
(a) Démontrer que la fonction A
Ka,b est dénie et continue sur R et qu'elle est à valeurs réelles.
A (x).
(b) En utilisant la question précédente calculer, pour x réel, limA→+∞ Ka,b
(c) Démontrer qu'il existe M dans R+ tel que, pour tous A et x réels, on ait |Ka,b
A (x)| ⩽ M . La

constante M peut-elle être choisie indépendamment de a et b ?

Partie B
Soit a et b deux réels avec a < b. On reprend, pour A dans R+ les notations Ka,b
A et J A de la partie A.
a
Soit µ une mesure de probabilité sur R. On note, pour t réel
Z +∞
ϕµ (t) = eixt dµ(x) .
−∞

On note L1 l'espace vectoriel des fonctions de R dans C intégrables au sens de Lebesgue.


Z A
1
1. Démontrer lim e−iat ϕµ (t)dt = µ({a}).
A→+∞ 2A −A

9
Z +∞
1 1
2. Démontrer lim A
Ka,b (t)dµ(t) = µ(]a, b[) + µ({a}) + µ({b}).
A→+∞ −∞ 2 2
3. On suppose dans cette question ϕµ dans L . Démontrer µ({a}) = 0.
1

4. On suppose dans cette question ϕµ dans L1 et qu'on dispose d'une fonction fµ dans L1 , à valeurs
positives, telle que, pour tout segment réel I on ait
Z
µ(I) = fµ (x)dx .
I
Z b Z 
1
(a) Démontrer µ([a, b]) = e−ixt
ϕµ (t)dt) dx.
a 2π R
(b) En déduire une expression de fµ en fonction de ϕµ .

Partie C
T
Soit m un entier supérieur à 2 et A l'algèbre Mm (C). Pour M dans A on note M ∗ = M , i.e. la
matrice dont les coecients sont les conjugués complexes de ceux de sa transposée. Un élément M de
A est dit normal si M M ∗ = M ∗ M et il est dit auto-adjoint si M ∗ = M .
Dans toute cette partie, on xe une forme linéaire η sur A telle que η(In ) = 1.
Pour M normal dans A, on dit que M suit la loi µ si µ est une mesure de probabilité sur C telle
que, pour tous entiers naturels k, ℓ :
Z
k ∗ ℓ
η(M (M ) ) = z k z ℓ dµ(z) .
C

1. Soit M dans A auto-adjoint suivant la loi µ. Calculer C |z − z̄|2 dµ(z) et en déduire que µ est
R

à support inclus dans R.


2. Soit µ une mesure de probabilité sur C à support compact vériant µ(R) > 0. On pose, pour z
complexe, Z
dµ(t) 1
Gµ (z) = et Mµ (z) = Gµ (1/z) .
R z−t z
(a) Démontrer que Gµ est bien déni pour tout z dans le complémentaire du support de µ.
(b) Démontrer que Mµ est développable en série entière au voisinage de 0 avec un rayon de
convergence non nul.
(c) Démontrer qu'il existe une fonction Cµ , dont on précisera la régularité, vériant Cµ (zMµ (z)) =
Mµ (z) pour tout z dans un voisinage de l'origine.
(d) On admet
 qu'il
 existe une et une seule fonction Rµ analytique au voisinage de zéro telle que
Mµ zRµ (z)+1 = Cµ (z) au voisinage de l'origine. Donner une équation fonctionnelle vériée
z

par Rµ qui ne dépende que de Gµ .


3. Si M est un élément normal dans A suivant une loi µ à support compact, on note RM = Rµ .
Calculer alors, pour λ dans C, RλM .
Dans toute la suite, on note σ la √mesure de probabilité à support dans le segment réel [−2, 2]
dont la densité est donnée par 2π 1
4 − t2 . On admettra que Rσ est l'identité dans un voisinage
de l'origine.
4. Soit (Mj )j⩾1 une suite d'éléments normaux dans A suivant tous la même loi µ à support
compact. On suppose les éléments libres au sens suivant : pour toute partie nie {j1 , . . . , jk } de
N∗ on a RMj1 +···+Mkk = RMj1 + · · · + RMjk . On suppose enn η(M1 ) = 0 et η(M12 ) = 1. On
pose Sn = √1n (M1 + . . . + Mn ). Démontrer que RSn converge simplement vers Rσ partout où
ces quantités sont dénies.
5. Que se passe-t-il si on ne suppose plus η(M1 ) = 0 et η(M12 ) = 1 dans la question précédente,
mais uniquement la condition η(M12 ) − η(M1 )2 non nul ?
6. À quel théorème classique de théorie des probabilités ce résultat peut-il être relié ?

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