CNC Psi 2016 Maths 2 Corrige

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

Concours National Commun


Session 2016
Filière PSI
Épreuve de Mathématiques II : Un corrigé 1

Problème 1
Partie I
1. (=⇒) Supposons que p est une projection sur F parallèlement à G.
Soient x ∈ E et (x1 , x2 ) ∈ F × G tels que x = x1 + x2 . On a p(x) = x1 et, comme x1 = x1 + 0 ∈ F ⊕ G, alors
p(x1 ) = x1 , par suite p o p(x) = p(x1 ) = x1 = p(x), dès lors p o p = p.
(⇐=) Supposons que p o p = p. Montrons d’abord que E = Im p ⊕ ker p.
I Soit x ∈ E, on a
x ∈ Im(p) ∩ ker(p) ⇐⇒ x ∈ Im p et x ∈ ker p
⇐⇒ ∃x0 ∈ E : x = p(x0 ) et p(x) = 0
⇐⇒ ∃x0 ∈ E : x = p(x0 ) et p(p(x0 )) = 0
⇐⇒ ∃x0 ∈ E : x = p(x0 ) et p(x0 ) = 0 car p o p = p
=⇒ x = 0,
donc Im p ∩ ker p = {0}.
I Soit x ∈ E. On pose x1 = p(x) et x2 = x − p(x).
On a
− x1 = p(x) ∈ Im(p),
− x2 ∈ ker(p), car p(x2 ) = p(x) − pop(x) = p(x) − p(x) = 0
− x = x1 + x2 ,
donc E = Im(p) + ker(p).
Ainsi E = Im(p) ⊕ ker(p).
Reste à vérifier que p est une projection sur Im(p) parallèlement à ker(p). On vient de voir que

∀x ∈ E, x = p(x) + (x − p(x)) ∈ Im(p) ⊕ ker(p),

donc p est une projection sur F = Im(p) parallèlement à G = ker(p).


2. Notons B = (e1 = (1, 0, 0), e2 = (0, 1, 0), e3 = (0, 0, 1)) la base canonique de R3 . On a

g(e1 ) g(e2 ) g(e3 )


 
2 0 0 e1
1
MatB (g) = A =  −1  e2
2 1 1

1 −1 1 e3

1 1 1 1 1 1
donc g(e1 ) = (2e1 + e2 + e3 ) = (2, 1, 1), g(e2 ) = (e2 − e3 ) = (0, 1, −1) et g(e3 ) = (−e2 + e3 ) = (0, −1, 1).
2 2 2 2 2 2
1. Ce corrigé est proposé par Adham Elbekkali, professeur de mathématiques de la classe PCSI 2 au CPGE de Tanger

1/12 Adham Elbekkali


Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

(a) On a A2 = A, donc MatB (g 2 ) = MatB (g) et par suite g 2 = g, ainsi, d’après la question I.1, g est une projection
sur F = Im(g) parallèlement à G = ker(g).
On a
Im(g) = {g(u) : u ∈ R3 }
= {g(xe1 + ye2 + ze3 ) : x, y, z ∈ R}
= {xg(e1 ) + yg(e2 ) + zg(e3 ) : x, y, z ∈ R}
= Vect (g(e1 ), g(e2 ), g(e3 ))
 
1 1 1
= Vect (2, 1, 1), (0, 1, −1), (0, −1, 1)
2 2 2
= Vect ((2, 1, 1), (0, 1, −1))
= Vect(u, v),
avec u = (2, 1, 1) et v = (0, 1, −1).  
x
Soient u = (x, y, z) ∈ R3 et U = MatB (u) = 
 
 y . On a

z

u ∈ ker(g) ⇐⇒ g(u) = 0R3


⇐⇒ MatB (g(u)) = MatB (0R3 )
⇐⇒ MatB (g) MatB (u) = MatB (0R3 )
⇐⇒ AU = 0
    
2 0 0 x 0
1    
⇐⇒  1 1
 y  =  0 
−1     
2
1 −1 1 z 0



 2x = 0
⇐⇒ x+y−z = 0


 x−y+z = 0
(
x = 0
⇐⇒ ,
z = y

donc ker(g) = {u = (x, y, z) ∈ R3 : x = 0 et y = z} = {(0, y, y) : y ∈ R} = Vect(w) avec w = (0, 1, 1).


(b) Puisque g est une projection, alors g 2 − g = 0, donc P = X 2 − X est un polynôme annulateur de g et, comme
P = X(X − 1) est scindé sur R et à racines simples, alors 2 g est diagonalisable.
(c) • On a F = Vect(u, v), donc la famille (u, v) est génératrice de F et, comme u et v ne sont pas colinéaires,
alors elle libre, ainsi (u, v) est une base de F .
• On a G = Vect(w), donc la famille (w) est génératrice de F et, comme w est non nul, alors elle libre, ainsi
(w) est une base de G.
• On vient de montrer que (u, v) est une base de F et (w) est une base de G et, comme R3 = F ⊕ G, alors
B 0 = (u, v, w) est une base de R3 .
2. Soient E un e.v. sur K de dimension finie et u un endomorphisme de E. Si l’endomorphisme u possède un polynôme annulateur
scindé sur K et à racines simples, alors l’endomorphisme u est diagonalisable.

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

• Puisque g est une projection sur F parallèlement à G, u, v ∈ F et w ∈ G, alors g(u) = u, g(v) = v et


g(w) = 0, ainsi
g(u) g(v) g(w)
 
1 0 0 u
D = MatB0 (g) =
 0 1 0 v

0 0 0 w

finalement
0 0
A = MatB (g) = PBB MatB0 (g)PBB0 = P DP −1 ,
 
2 0 0
0
PBB
 
avec P = =
 1 1 1 .

1 −1 1
3. (a) Soit e = (x, y, z) ∈ R3 . On a
e ∈ F⊥ ⇐⇒ e ∈ (Vect(u, v))⊥
⇐⇒ he, ui = he, vi = 0
(
2x + y + z = 0
⇐⇒
y−z = 0
(
x = −z
⇐⇒ ,
y = z
donc F ⊥ = {(x, y, z) ∈ R3 : x = −z et y = z} = {(−z, z, z) : z ∈ R} = Vect(a) avec a = (−1, 1, 1). Ainsi
a ∈ F ⊥ et E = F ⊕ F ⊥ = F ⊕ D, avec D = Vect(a).
(b) Soit x ∈ R3 . On a R3 = D ⊕ D⊥ , il existe donc un unique couple (x1 , x2 ) ∈ D × D⊥ tel que x = x1 + x2 (?)
et pD (x) = x1 . Comme x1 ∈ D et D = Vect(a), alors il existe λ ∈ R tel que x1 = λa. Donc la relation (?)
devient x = λa + x2 , du coup

ha, xi = ha, λa + x2 i
= λ ha, ai + ha, x2 i
= λkak2 , car a ∈ D et x2 ∈ D⊥

ha, xi ha, xi
d’où λ = et en suite pD (x) = x2 = λa = a.
kak2 kak2
(c) On a
∀x ∈ R3 , x = pD (x) + pD⊥ (x),

donc, en vertu de la question précédente, on a


ha, xi
∀x ∈ R3 , pD⊥ (x) = x − pD (x) = x − a.
kak2
(d) Soient α, β, γ ∈ R tels que
w = αu + βv + γa,

donc 
 hu, αu + βv + γai = hu, wi


hv, αu + βv + γai = hv, wi .


 ha, αu + βv + γai = ha, wi

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

Or hu, vi = hu, ai = hv, ai = 0, alors 


2
 αkuk = hu, wi


βkvk2 = hv, wi ,

 γkwk2 = ha, wi

 
1 2 1 2
d’où α = , β = 0 et γ = . Ainsi les coordonnées de w dans la base (u, v, w) sont , 0, .
3 3 3 3

Partie II

1. On a N (1) = 0, donc 1 est une racine réelle de N et ensuite X − 1 divise N . En effectuant la division euclidienne
2
de N par X − 1, on trouve N = (X − 1)(4X
| −{z2X + 1}). Comme le polynôme Q est de degré deux, à coefficient
Q
réels et à discriminant strictement négatif, alors il n’a aucune racine réelle, mais il possède deux racines complexes
conjuguées : α et ᾱ. Il en découle que 1 est la seule racine réelle de N .
2. α et ᾱ sont les racines du polynôme Q = 4x2 − 2X + 1, donc, en utilisant les relations entre les racines et les
coefficients d’un polynôme, on obtient
2 1 1
α + ᾱ = = et αᾱ = .
4 2 4

3. Montrons que la famille (L1 , L2 , L3 ) est libre. Soient a, b, c ∈ C. on a



 aL1 (1) + bL2 (1) + cL3 (1) = 0


aL1 + bL2 + cL3 = 0 =⇒ aL1 (α) + bL2 (α) + cL3 (α) = 0


 aL (ᾱ) + bL (ᾱ) + cL (ᾱ) = 0
 1 2 3
2


 (1 − α) c = 0
⇐⇒ (α − 1)(α − ᾱ)b = 0


 (ᾱ − 1)(ᾱ − α)a = 0 = 0

⇐⇒ a = b = c = 0,

d’où la liberté de la famille (L1 , L2 , L3 ) de C2 [X] et, comme Card(L1 , L2 , L3 ) = dim C2 [X] = 3, alors la famille
(L1 , L2 , L3 ) est une base de C2 [X].
4. (a) Montrons que ψ est linéaire. Soient P1 , P2 ∈ C[X] et λ ∈ C. Notons Q1 (resp. Q2 ) le reste de la division
euclidienne de P1 (resp. P2 ) par N et, comme ψ(P1 ) (resp. ψ(P1 )) est le reste de la division euclidienne de P1
(resp. P2 ) par N , alors
( (
P1 = Q1 N + ψ(P1 ) P2 = Q1 N + ψ(P2 )
et ,
deg ψ(P1 ) < deg N deg ψ(P2 ) < deg N

donc (
λP1 + P2 = (λQ1 + Q2 )N + (λψ(P1 ) + ψ(P2 ))
.
deg(λψ(P1 ) + ψ(P2 )) ≤ max(deg ψ(P1 ), ψ(P2 )) < deg N
Ceci implique que λψ(P1 )+ψ(P2 ) est le reste de la division euclidienne de λP1 +P2 par N , c.à.d. ψ(λP1 +P2 ) =
λψ(P1 ) + ψ(P2 ), d’où la linéarité de ψ.

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

(b) Soit P ∈ C[X], on a

P ∈ ker ψ ⇐⇒ ψ(P ) = 0
⇐⇒ le reste de la division enclidienne de P par N est nul
⇐⇒ N divise P
⇐⇒ ∃Q ∈ C[X] : P = N Q,

donc ker ψ = {N Q : Q ∈ C[X]}. Comme ker ψ 6= {0}, alors l’endomorphisme ψ n’est pas injectif.
(c) Pour tout P ∈ C[X], on a, par définition de ψ, deg ψ(P ) < deg N = 3, donc Im ψ ⊂ C2 [X] et ensuite
Im ψ 6= C[X], du coup ψ n’est pas surjectif.
5. (a) Soit n ∈ N. On a deg ψ(X n ) < deg N et deg N = 3, donc ψ(X n ) ∈ C2 [X] et, comme (L1 , L2 , L3 ) est une
base de C2 [X] d’après la question II.3, alors il existe un unique triplet (an , bn , cn ) ∈ C3 tel que ψ(X n ) =
an L1 + bn L2 + cn L3 .
(b) Soit n ∈ N. On a X n = QN + ψ(X n ), où Q est le quotient de la division euclidienne de X n par N , donc, en
vertu de la question précédente, on a

X n = Q(X)N (X) + an L1 (X) + bn L2 (X) + cn L3 (X). ♠

I En évaluant l’égalité ♠ en 1, on obtient 1 = cn (1 − α)(1 − ᾱ), donc, en vertu de la question II.2, on a


1 1 4
cn = = = .
(1 − α)(1 − ᾱ) 1 − (α + ᾱ) + αᾱ 3

αn
I En évaluant l’égalité ♠ en α, on obtient αn = bn (α − 1)(α − ᾱ), donc bn = .
(α − 1)(α − ᾱ)
ᾱn
I En évaluant l’égalité ♠ en ᾱ, on obtient ᾱn = an (ᾱ − 1)(ᾱ − α), donc an = .
(ᾱ − 1)(ᾱ − α)
(c) D’après ♠ ci-dessus, on a

X n = Q(X)N (X) + an L1 (X) + bn L2 (X) + cn L3 (X),

donc en évaluant en f , on obtient

f n = Q(f )N (f ) + an L1 (f ) + bn L2 (f ) + cn L3 (f ),

et, comme par hypothèse N (f ) = 0, il vient

f n = an L1 (f ) + bn L2 (f ) + cn L3 (f ).

1 1
(d) On |α|2 = αᾱ = , donc |α| = , ainsi
4 2
ᾱn |α|n
|an | = = −−−−−→ 0
(ᾱ − 1)(ᾱ − α) |ᾱ − 1| |ᾱ − α| n→+∞
et
αn |α|n
|bn | = = −−−−−→ 0,
(α − 1)(α − ᾱ) |α − 1| |α − ᾱ| n→+∞
4
finalement a = b = 0 et c = .
3

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

4 4
6. (a) On a a = b = 0 et c = , donc h = aL1 (f ) + bL2 (f ) + cL3 (f ) = L3 (f ) et par ailleurs
3 3
1 1
L3 (X) = (X − α)(X − ᾱ) = X 2 − (α + ᾱ)X + αᾱ = X 2 − X + , (d’après la question II.2)
2 4
 
4 2 1 1 1
4f 2 − 2f + idE .
 
donc h = f − f + idE =
3 2 4 3
1 2  1
(b) D’après la question précédente, on a h = 4f − 2f + idE = P (f ), avec P = 4X 2 − 2X + 1. En effectuant
3 3
la division euclidienne de P 2 par N , on trouve P 2 (X) = (4X + 2)N (X) + 12X 2 − 6X + 3, donc, puisque N
est un polynôme annulateur de f , on a
1 1  1 2
h2 = P 2 (f ) = (4f + 2 IdE )N (f ) + 12f 2 − 6f + 3 IdE =

4f − 2f + idE = h,
9 9 3
ainsi h est une projection.

Problème 2
Partie I
Etude de quelques propriétés de l’application trace

1. (a) Soient A = (ai,j )1≤i,j≤n , B = (bi,j )1≤i,j≤n ∈ E et λ ∈ R. On a λA + B = (λai,j + bi,j )1≤i,j≤n , donc
n
X n
X n
X
Tr(λa + b) = (λak,k + bk,k ) = λ ak,k + bk,k = λ Tr(A) + Tr(B),
k=1 k=1 k=1
d’où la linéarité de Tr.
(b) Soient A = (ai,j )1≤i,j≤n , B = (bi,j )1≤i,j≤n ∈ E. On a AB = (ci,j )1≤i,j≤n et BA = (di,j )1≤i,j≤n avec ci,j =
Xn n
X
ai,k bk,j et di,j = bi,k ak,j , donc
k=1 k=1
n
X n X
X n
Tr(AB) = ci,i = ai,k bk,i
i=1 i=1 k=1
Xn X n
= ai,k bk,i d’après le théorème de Fubini
k=1 i=1
Xn X n
= bk,i ai,k
k=1 i=1
Xn X n
= bi,k ak,i on a échangé les rôles des indices i et j
i=1 k=1
Xn
= di,i = Tr(BA).
i=1

(c) D’après la question I.1, Tr est une forme linéaire sur E et, comme elle non nulle (car Tr(In ) = n 6= 0), alors
ker Tr est un hyperplan de E, ainsi dim ker Tr = dim E − 1 = n2 − 1.
(d) Soit M ∈ E, on a
M ∈ ker Tr ∩ Vect(In ) ⇐⇒ M ∈ Vect(In ) et M ∈ ker Tr
⇐⇒ ∃λ ∈ R : M = λIn et Tr(M ) = 0
⇐⇒ ∃λ ∈ R : M = λIn et Tr(λIn ) = 0
⇐⇒ ∃λ ∈ R : M = λIn et λn = 0
⇐⇒ ∃λ ∈ R : M = λIn et λ = 0
⇐⇒ M = 0,

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

donc ker Tr ∩ Vect(In ) = {0}. Or dim ker Tr + dim Vect(In ) = dim E, alors E = ker Tr ⊕ Vect(In ).
2. (a) Soient M, N ∈ E et λ ∈ R. Puisque Tr est linéaire selon la question I.1, alors

ϕ(λM + N ) = (λM + N ) + Tr(λM + N ) = (λM + N ) + (λ Tr(M ) + Tr(N ))


= λ(M + Tr(M )) + (N + Tr(N )) = λϕ(M ) + ϕ(N ),
donc ϕ est un endomorphisme de E.
Soient M ∈ E et λ = Tr(M ). On a

M ∈ ker ϕ ⇐⇒ ϕ(M ) = 0
⇐⇒ M + λIn = 0
(
M = −λIn
⇐⇒
Tr(M ) = Tr (−λIn )
(
M = −λIn
⇐⇒
λ = −nλ
(
M = −λIn
⇐⇒
λ=0
⇐⇒ M = 0,

donc ker ϕ = {0}, dès lors ϕ est un endomorphisme injectif de E et, comme E est un espace vectoriel de
dimension finie, alors ϕ est un automorphisme de E.
(b) i) Soit M ∈ E. On a
M ∈ E1 (ϕ) ⇐⇒ ϕ(M ) = M
⇐⇒ M + Tr(M )In = M
⇐⇒ Tr(M )In = 0
⇐⇒ Tr(M ) = 0
⇐⇒ M ∈ ker Tr,
donc En (ϕ) = ker Tr.
ii) Soit M ∈ E. Ona
M ∈ En+1 (ϕ) ⇐⇒ ϕ(M ) = (n + 1)M
⇐⇒ M + Tr(M )In = M
Tr(M )
⇐⇒ M = λIn , ( avec λ = )
n
donc En+1 (ϕ) = {λIn : λ ∈ R} = Vect(In ).
iii) D’après la question II.1.d, on a E = ker Tr ⊕ Vect(In ) et, comme E1 (ϕ) = ker Tr et En+1 (ϕ) = Vect(In ),
alors E = E1 (ϕ) ⊕ En+1 (ϕ), dès lors ϕ est diagonalisable.
3. (a) On a X 2 − 2X + 1 = (X − 1)2 , donc φ2 − 2φ + IdE = (φ − IdE )2 , alors, pour tout M ∈ E, on a

(ψ 2 − 2ψ + IdE )(M ) = (ψ − IdE )2 (M ) = (ψ − IdE )o(ψ − IdE )(M )


= (ψ − IdE )(ψ(M ) − M ) = (ψ − IdE )((M + λJ) − M ) ( avec λ = Tr(M ))
= (ψ − IdE )(λJ) = λ(ψ − IdE )(J)
= λ(ψ(J) − J) = λ ((J + Tr(J)J − J)
= 0, ( car Tr(J) = 0)

du coup X 2 − 2X + 1 est un polynôme annulateur de ψ.

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

(b) On a ψ(J) = J et J 6= 0, donc 1 ∈ Sp(ψ). Réciproquement, soit λ ∈ Sp(ψ), alors il existe M ∈ E \ {0} tel que
ψ(M ) = λM , donc
(ψ 2 − 2ψ + IdE )(M ) = ψ(ψ(M )) − 2ψ(M ) + M )
= ψ(λM ) − 2λM + M
= λ2 M − 2λM + M = (λ − 1)2 M

et, comme ψ 2 − 2ψ + IdE = 0 d’après la question précédente, alors (λ − 1)2 M = 0, dès lors λ = 1 puisque
M 6= 0. On conclut que Sp(ψ) = {1}.
(c) Supposons par l’absurde que ψ est diagonalisable, donc E = ⊕ Eλ (ψ) et, comme Sp(ψ) = {1}, alors
λ∈Sp(ψ)
E = E1 (ψ), c.à.d.
∀M ∈ E, ψ(M ) = M,

ce qui est absurde puisque ψ(In ) = In + nJn 6= In . Ainsi ψ n’est pas diagonalisable.

Partie II
Un résultat préliminaire

1. • Pour tous x, y ∈ F1 et λ ∈ R, on a

v(λx + y) = u(λx + y) = λu(x) + u(y) = λv(x) + v(y),

donc v est linéaire.


• On a

ker(v) = {x ∈ F1 : v(x) = 0} = {x ∈ F1 : u(x) = 0} = {x ∈ F1 : x ∈ ker(u)} = F1 ∩ ker(u) = {0},

donc v est injective.


• Soit y ∈ Im(u), il existe donc x ∈ E tel que y = u(x). Comme E = F1 ⊕ ker(u), il existe x1 ∈ F1 et x2 ∈ ker u
tels que x = x1 + x2 , par suite y = u(x1 + x2 ) = u(x1 ) + u(x2 ) = u(x1 ) = v(x1 ), d’où la surjectivité de v.
• Conclusion : v est un isomorphisme.
2. (a) Soient λ1 , . . . , λr ∈ R. On a

λ 1 ε1 + · · · + λ r ε r = 0 ⇐⇒ λ1 v(e1 ) + · · · + λr v(er ) = 0
⇐⇒ λ1 u(e1 ) + · · · λr u(er ) = 0
⇐⇒ u(λ1 e1 + · · · + λr er ) = 0
⇐⇒ λ1 e1 + · · · + λr er ∈ ker(u)
⇐⇒ λ1 e1 + · · · λr er ∈ ker(u) ∩ F1 car (e1 , . . . , er ) est une base de F1
⇐⇒ λ1 e1 + · · · λr er = 0 car ker(u) ∩ F1 = {0}
⇐⇒ λ1 = · · · = λr = 0, car (e1 , . . . , er ) est une base de F1

donc (ε1 , . . . , εr ) est une famille libre de G, qui est de dimension finie, alors, d’après le théorème de la base
incomplète, on peut la compléter à une base de G, c.à.d. il existe une famille (εr+1 , . . . , εm ) de G constituée
de m − r vecteurs telle que la famille C = (ε1 , . . . , εr , εr+1 , . . . , εm ) soit une base de G.

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

(b) On a u(e1 ) = ε1 , . . . , u(er ) = εr et u(er+1 ) = · · · = u(ep ) = 0, donc


 
1 0 ··· 0 0 ··· 0

.. . . .. 
 0 1
 . .. .. . 

 .. . . .. . .. 
 
 . . . 0 .. .  !
  Ir 0
MatB,C (u) =   0 ··· 0 1 0 ··· 0  = = Jm,p,r .
  0 0
 0 ··· ··· 0 0 ··· 0 
 
 . .. .. .. 
 .. . . . 
 
0 ··· ··· 0 0 ··· 0

3. On pose F = Rp et G = Rm , et on note B 0 la base canonique de F et C 0 la base canonique de G. Soient


M ∈ Mm,p (R) et u l’application linéaire canoniquement associée à la matrice M , c.à.d. l’unique application
linéaire u : F −→ G telle que M = MatB 0 ,C 0 (u).
Puisque 0 < rg(u) = rg(M ) < min(p, m), alors, d’après la question II.2, il existe une base B de F et une base C
0
de G telles que MatB,C (u) = Jm,p,r . Or MatB 0 ,C 0 (u) = PCC0 MatB,C (u)PBB , alors M = SJm,p,r T −1 avec S = PCC0 et
T = PBB0 .
 
4. I Si 0 < r = p < m, alors Jm,p,r = Ip 0 .
!
Im
I Si 0 < r = m < p, alors Jm,p,r = .
0
I Si 0 < r = m = p, alors Jm,p,r = Im .

Partie III
Un deuxième résultat préliminaire

1. Soient λ1 , . . . , λs ∈ R. On a

λ1 l1∗ + · · · + λs ls∗ = 0 ∀j ∈ J1, sK, λ1 l1∗ + · · · + λj lj∗ + · · · + λs ls∗ (lj ) = 0



⇐⇒
⇐⇒ ∀j ∈ J1, sK, λ1 l1∗ (lj ) + · · · + λj lj∗ (lj ) + · · · + λs ls∗ (lj ) = 0
⇐⇒ ∀j ∈ J1, sK, λj = 0,

donc la famille B ∗ est libre.


2. Soit j ∈ J1, sK. On a

lj∗ (x) = lj∗ (x1 l1 + · · · + xj lj + · · · + xs ls ) = x1 lj∗ (l1 ) + · · · + xj lj∗ (lj ) + · · · + xs lj∗ (ls ) = xj .

3. Soit l∗ ∈ L∗ . Pour tout x = x1 l1 + · · · + xs ls ∈ L, on a

l∗ (x) = l∗ (x1 l1 + · · · + xs ls )
= x1 l∗ (l1 ) + · · · + xs l∗ (ls )
= λ1 x1 + · · · + λs xs avec λi = l∗ (li ) ∈ R
= λ1 l1∗ (x) + · · · + λs ls∗ (x) d’après la question II.2
= (λ1 l1∗ + ··· + λs ls∗ ) (x),

donc l∗ = λ1 l1∗ + · · · + λs ls∗ . Ainsi la famille B ∗ est génératrice de L∗ .

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

4. D’après les questions III.1 et III.3 la famille B ∗ est à la fois libre et génératrice de L∗ , donc c’est une base de L∗ .
Ainsi dim L∗ = Card(B ∗ ) = s = dim L.

Partie IV
Une caractérisation d’une forme linéaire sur E

1. Pour tous M, N ∈ E et λ ∈ R, on a

φA (λM + N ) = Tr(A(λM + N )) = Tr(λAM + AN )


= λ Tr(AM ) + Tr(AN ) car Tr est linéaire d’après la question I.1.a
= λφA (M ) + φA (N ),

donc φA est une forme linéaire sur E.


! !
a b a+c b+d
2. (a) Soit M = ∈ E. On a AM = et
c d a+c b+d

M ∈ ker φA ⇐⇒ φA (M ) = 0 ⇐⇒ Tr(AM ) = 0 ⇐⇒ a + b + c + d = 0
( ! )
a b
donc ker φA = ∈ E : a + b + c + d = 0 = Vect(I, J, K), avec I = E11 − E22 , J = E12 − E22
c d
et K = E21 − E22 , d’où (I, J, K) est une famille génératrice de ker φA .
Pour tout a, b, c ∈ R, on a
! ! !
1 0 0 1 0 0
aI + bJ + cK = 0 ⇐⇒ a +b + =0
0 −1 0 −1 1 −1
!
a b ,
⇐⇒ =0
c −(a + b + c)
⇐⇒ a=b=c=0

donc la famille (I, J, k) est libre et par conséquent c’est une base ker φA .
(b) I est une matrice de ker φA qui est inversible puisque det(I) = −1.
3. (a) Soient A, B ∈ E et λ ∈ R. On a

∀M ∈ E, h(λA + B)(M ) = φλA+B (M ) = Tr((λA + B)M )


= Tr(λAM + BM ) = λ Tr(AM ) + Tr(BM )
= λφA (M ) + φB (M ) = (λφA + φB ) (M )
= (λh(A) + h(B)) (M ),

donc h(λA + B) = λh(A) + h(B), d’où la linéarité de h.


(b) i) On a AEij = (ckl )1≤k,l≤n , avec
n n
akr δri δlj = akr δri δli + aki δii δlj = aki δlj ,
X X
∀k, l ∈ J1, nK, ckl =
r=1 r=1
r6=i

dès lors
n n n
aki δkj aki δkj + aji δjj = aji .
X X X
φA (Eij ) = Tr(AEij ) = ckk = =
k=1 k=1 k=1
k6=j

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Epreuve de Mathématiques II : un corrigé

ii) Soient A = (akl )1≤k,l≤n ∈ Mn (R), on a

A ∈ ker h ⇐⇒ h(A) = 0
⇐⇒ φA = 0
⇐⇒ ∀i, j ∈ J1, nK, φA (Eij ) = 0
⇐⇒ ∀i, j ∈ J1, nK, aji = 0 d’après la question précédente
⇐⇒ A = 0,

donc h est injective.


(c) D’après les questions IV.3.a et IV.3.b.ii l’application h : E −→ E ∗ est linéaire et injective et, comme
dim E = dim E ∗ selon la question III.3, alors h est un isomorphisme.

Partie V
Tout hyperplan de E contient au moins une matrice inversible

1. Soit A une matrice non nulle de E qui n’appartient pas H. Montrons que E = H ⊕ Vect(A).
Soit M ∈ H ∩ Vect(A), donc M ∈ H et M ∈ Vect(A), d’où il existe λ ∈ R tel que M = λA. Si λ 6= 0, on
1
aurait A = M ∈ H puisque M ∈ H, ce qui contredirait le fait que A 6∈ H, du coup λ = 0 et M = 0. Ainsi
λ
H ∩ Vect(A) = {0} et, comme dim H + dim Vect(A) = (dim E − 1) + 1 = dim E, alors E = H ⊕ Vect(A).
2. H est un hyperplan de E, donc, il existe l ∈ E ∗ tel que H = ker l. D’après la question IV.3.c l’application
h : E −→ E ∗ est un isomorphisme , dès lors il existe B ∈ E tel que l = h(B) = φB . Finalement H = ker φB .
3. (a) En développant le determinant de la matrice P1 par rapport à la première ligne, on obtient
det P1 = (−1)n+1 det In−1 = (−1)n+1 6= 0, du coup P1 est une matrice inversible.
!
Ir 0
(b) On a Rr = Jn,n,r = et décomposons P1 en 4 blocs P11 , P12 , P21 , P22 de mêmes tailles que les blocs
0 0
!
P11 P12
de Rr : P1 = , donc
P21 P22
 
0 0 ··· ··· 0 0 ··· 0 1
 .. .. .. .. 

 1 . . . . 0



.. .. .. .. .. .. 
0 . . . . . .
 
 
!  .. .. .. .. .. .. .. ..
! ! 
Ir 0 P11 P12 P11 P12 
. . . . . . . .

Rr P1 = = = ,
 
0 0 P21 P22 0 0 
 0 ··· 0 1 0 0 ··· 0 0 

 

 0 ··· ··· ··· 0 0 ··· ··· 0 

 .. .. .. .. 

 . . . . 

0 ··· ··· ··· 0 0 ··· ··· 0

dès lors φRr (P1 ) = Tr(Rr P1 ) = 0 et par suite P1 ∈ ker φRr .


4. Soit H un hyperplan de E. D’après la question V.2, il existe une matrice B ∈ E tlle que H = ker φB . Notons
r = rg(B), si r = 0, on aurait B = 0 puis φB = 0 et H = ker φB = E, ce qui contredirait le fait que H est un
hyperplan de E, du coup 0 < r ≤ n. Maintenant, on va distinguer deux cas :

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I Premier cas : 0 < r < n.


Puisque 0 < r < n, alors, d’après la question II.3, il existe deux matrices inversibles S, T ∈ Mn (R) telles que
B = SJn,n,r T −1 = SRr T −1 ou encore Rr = S −1 BT (?). Par ailleurs, on a

φR1 (P1 ) = Tr(Rr P1 )


= Tr(S −1 BT P1 ) d’après (?) ci-dessus
= Tr(B(S −1 T P1 )) d’après la quesyion I.1.a
−1
= φB (S T P1 ),

or, d’après la question V.3.b, on a φR1 (P1 ) = 0, alors φB (S −1 T P1 ) = 0, par conséquent la matrice inversible
S −1 T P1 appartient à H = ker φB .
I Deuxième cas : r = n.
Puisque rg(B) = n, alors B est inversible, donc

0 = Tr(P1 ) = Tr(B(B −1 P1 )) = φB (B −1 P1 ),

par conséquent la matrice inversible P1 B −1 appartient H = ker φB .


Conclusion : Dans les deux cas il existe une matrice inversible qui appartient à H.

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