Mauritanie PNDSE III 2023-2030

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Mauritanie

Programme national de
développement du secteur de
l’éducation PNDSE III (2023-2030)

Résumé

XXXX

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Programme national de
développement du secteur de
l’éducation PNDSE III (2023-2030)

Résumé
Publié en 2024 par:
IIPE-UNESCO Dakar
Almadies –Route de Ngor
BP 3311 Dakar –Sénégal
Tel: + 221 33 859 77 30
https://dakar.iiep.unesco.org

Attribution:
Programme national de développement du secteur de l’éducation PNDSE III
(2023-2030)

© UNESCO 2024

Édition : Marina FORZANI


Maquette: Madelie OOSTHUIZEN

Photo de couverture : © UNICEF/UN0470660/Raphael Pouget

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sition quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs au-
torités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
Les idées et opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne
reflètent pas nécessairement les vues de l’UNESCO ou de l’IIPE.
Table des matières

Graphiques 4
Tableaux 4
Introduction 5
Chapitre 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DU DÉVELOPPEMENT
DU SECTEUR DE L’ÉDUCATION ET DE LA FORMATION 6
1.1 Contexte démographique 6
1.2 Contexte social et conditions de vie des ménages 7
1.3 Risques et vulnérabilités 8

Chapitre 2 DIAGNOSTIC DU SYSTÈME 9


2.1 Description générale du système 9
2.2 Scolarisation, efficacité interne et enfants hors du système scolaire 11
2.3 Coûts et financement 18
2.4 La qualité de l’éducation 19
2.5 Égalité de genre et inclusion des enfants à besoins spécifiques 21
2.6 Efficacité externe 23
2.7 Enseignement et formation techniques et professionnelles 24
2.8 Enseignement supérieur 25

Chapitre 3 VISION STRATÉGIQUE ET OBJECTIFS 27


3.1 Cadre d’orientation politique 27
3.2 Orientations stratégiques globales 28
3.3 Les axes stratégiques du PNDSE 28

Chapitre 4 STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT


PRÉSCOLAIRE 29
4.1 Accès et équité 29
4.2 Qualité et pertinence 30
4.3 Gouvernance et efficience 30

Chapitre 5 STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT DE BASE ET


SECONDAIRE GÉNÉRAL 31
5.1 Enseignement primaire 31
5.2 Enseignement collégial 33
5.3 Enseignement secondaire 34

2
5.4 Éducation non formelle 35
5.5 Pilotage et gestion du sous-secteur 36

Chapitre 6 STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT ET LA


FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE 37
6.1 Accès et équité 37
6.2 Qualité et pertinence 38
6.3 Pilotage 38

Chapitre 7 STRATÉGIE POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR,


39
7.1 L’enseignement supérieur 39
7.2 La recherche scientifique et l’innovation 41

Chapitre 8 STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT ORIGINEL


ET L’ALPHABÉTISATION 42
8.1 Enseignement originel 42
8.2 Alphabétisation 44

Chapitre 9 STRATÉGIES TRANSVERSALES 45


9.1 Résilience 45
9.2 Inclusion des réfugiés 46
9.3 Éducation inclusive 47

Chapitre 10 SCÉNARIO, COÛTS ET FINANCEMENT


DU PNDSE III 48
10.1 L’évolution de la scolarisation 48
10.2 Le coût du PNDSE III 50
10.3 Les perspectives budgétaires pour l’éducation 54
10.4 Le financement de la stratégie 55
10.5 Le budget du plan d’action 2024-2026 57

Chapitre 11 MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET ÉVALUATION 59


11.1 Pilotage du PNDSE III 59
11.2 Suivi-évaluation du PNDSE III 59
11.3 Cadre de suivi du PNDSE III 60
11.4 Systèmes d’information et de gestion 66
11.5 Institutionnalisation du genre dans le dispositif de pilotage 66

3
Graphiques

Figure 1 Structure du système éducatif selon les dispositions de la


Loi d’orientation n° 2022-023 15
Figure 2 Taux de préscolarisation dans les pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale 16
Figure 3 Proportion d’individus scolarisés dans un établissement formel par âge,
2011 et 2019 19
Figure 4 Taux d’achèvement au primaire en 2023, ensemble de pays
comparateurs 20
Figure 5 Le nombre de sorties du système selon la classe (système formel) 21
Figure 6 Pourcentage de la population scolarisée à la date de l’enquête selon
l’âge et les types d’enseignement 22
Figure 7 Évolution des dépenses d’éducation, 2015-2023 23
Figure 8 Relation entre le nombre d’enseignants et le nombre d’élèves (public) 24
Figure 9 Droite de parité des résultats aux examens nationaux) 26
Figure 10 Causes d’abandon du secondaire les plus fréquemment invoquées ou
présentant des disparités de genres marquées 27
Figure 11 Taux de rétention moyen des étudiants dans les établissements
d’enseignement supérieur 30
Figure 12 Évolution des effectifs d’élèves par niveau 67
Figure 13 Évolution des effectifs des enseignants nécessaires 68

Tableaux

Tableau 1 Évolution des effectifs et de la couverture du préscolaire entre


2013 et 2019 16
Tableau 2 Évolution des effectifs au fondamental et au secondaire,
de 2012 à 2023 17
Tableau 3 Taux bruts de scolarisation au fondamental, de 2016 à 2023 18
Tableau 4 Taux bruts de scolarisation au secondaire, de 2016 à 2023 18
Tableau 5 Taux de transition entre le fondamental et le 1er cycle du secondaire,
2016-2023 20
Tableau 6 Statut scolaire des 6-15 ans en 2019 21
Tableau 8 Indicateurs de scolarisation 66
Tableau 9 Effectif des élèves et étudiants 67
Tableau 10 Besoins en enseignants pour mettre en œuvre la stratégie
(établissements publics) 68
Tableau 11 Besoins en salles de classe Tableau 11 : Besoins en salles de classe 69
Tableau 12 Les dépenses pour l’éducation dans la Loi de finances rectificative
pour 2023 69
Tableau 13 Coût de la stratégie pour le secteur de l’éducation, par programme 70
Tableau 14 Coût de la stratégie pour le secteur de l’éducation, par ministère 71
Tableau 15 Cadrage des ressources et dépenses de l’État 72
Tableau 16 Le besoin de financement de la stratégie pour le secteur de l’éducation 73
Tableau 17 Le besoin de financement de la stratégie 2023-2030 74
Tableau 18 Coût du plan d’action triennal 2024-2026, en millions MRU 76

4
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

INTRODUCTION

Le gouvernement mauritanien a lancé nique et professionnelle. Il est axé sur


un Plan national de développement du trois objectifs principaux: l’accès équi-
secteur éducatif (PNDSE) à partir de 2002, table, la qualité et la pertinence des
soutenu par des partenaires au dévelop- enseignements et la gouvernance effi-
pement, visant à améliorer l’éducation cace du système éducatif. Il comprend
dans le pays. Le PNDSE III, pour la période des stratégies spécifiques pour chaque
2023-2030, s’inscrit dans la continuité niveau d’enseignement ainsi que des axes
des précédents plans et vise à fournir une transversaux pour assurer la résilience
éducation de qualité à tous les enfants du système, l’inclusion des réfugiés et le
mauritaniens, en alignement avec la développement de l’éducation inclusive
Stratégie de croissance accélérée et de pour les personnes à besoins spécifiques
prospérité partagée (SCAPP 2021-2025) et en situation de handicap.
et la Loi d’orientation du système éducatif
national (2022). Le processus d’élabora- L’équipe nationale interministérielle a
tion du PNDSE III a inclus des consulta- élaboré le plan avec le soutien du bureau
tions nationales et un diagnostic partagé régional de l'UNESCO à Rabat et l'appui
du secteur éducatif. technique de l'IIPE-UNESCO Dakar. Le
document présente également un plan
Le plan couvre l’ensemble du secteur d’action triennal pour la période 2024-
éducatif, de l’enseignement préscolaire à 2026, ainsi qu’un cadre de suivi. Ces docu-
l’enseignement supérieur, ainsi que l’édu- ments ont été soumis à consultation avec
cation non formelle et la formation tech- les partenaires du secteur de l’éducation.

5
Chapitre 1. CONTEXTE GÉNÉRAL DU DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR DE L’ÉDUCATION ET DE LA FORMATION

Chapitre 1
CONTEXTE GÉNÉRAL DU
DÉVELOPPEMENT DU
SECTEUR DE L’ÉDUCATION ET
DE LA FORMATION

1.1 Contexte démographique

Au cours des soixante dernières années, La population d’âge scolaire, comprenant


la population mauritanienne a connu les enfants et les adolescents de 3 à 18 ans,
une croissance significative, passant a plus que doublé entre 1988 et 2023,
de 840 000 habitants en 1960 à environ passant de 816 978 à près de 2 millions d’in-
4,17 millions en 2020, avec un taux de dividus. Entre 2013 et 2023, elle a augmenté
croissance annuel moyen de 2,7 %. de plus de 500 000 personnes, représentant
Malgré cette croissance, le pays reste l’un un défi majeur pour le système éducatif du
des moins peuplés d’Afrique, avec une pays (RGPH, 2013).
densité de population faible, enregistrant
seulement 4 habitants par kilomètre carré La situation linguistique de la Mauritanie
en 2020. Cette densité varie considérable- est complexe, avec l’arabe comme langue
ment entre les régions, avec des niveaux officielle et d’autres langues nationales
élevés dans les zones urbaines comme telles que le peul, le soninké et le wolof
Nouakchott et des niveaux très faibles également importantes. Parmi les indi-
dans les régions désertiques. La propor- vidus âgés de 6 à 15 ans dont la langue
tion de la population vivant en zone rurale maternelle n’est pas l’arabe, peu sont
a fortement diminué, passant de 73 % en capables de le comprendre. En effet, cela
1980 à 47 % en 2020, tandis que la propor- concerne 12,6 % des locuteurs natifs
tion de la population urbaine a augmenté, parlant le peul, 6,7 % parlant le soninké
atteignant 53 % en 2020. La ville de et 15 % parlant le wolof (RGPH, 2013).
Nouakchott abrite plus d’un cinquième de La nouvelle Loi d’orientation du système
la population totale et 56 % de la popula- éducatif introduit des réformes linguis-
tion urbaine (RGPH, 2013). tiques. Sa mise en œuvre nécessitera une
prise en compte des disparités régionales
en termes de langues maternelles.

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Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

1.2 Contexte social et conditions de vie des


ménages

La pauvreté a diminué de manière signif- Le taux de mortalité infantile a


icative au cours des dernières années, considérablement diminué, passant de
passant de 47 % en 2004 à 28 % en 2019. 252 décès pour 1 000 naissances en 1960
Malgré ces progrès, près de 1,2 million de à 40 décès en 2021. Néanmoins, 26 % des
personnes vivent encore en dessous du enfants de moins de 5 ans présentent un
seuil de pauvreté, avec une incidence plus retard de croissance et plus de la moitié
élevée en milieu rural (41 %) qu’en milieu des enfants de 6 à 59 mois sont anémiés.
urbain (14 %). La région la plus touchée
reste Guidimagha, où le taux de pauvreté Les tendances en matière de fécon-
atteint 49 %. dité et de santé sexuelle et reproduc-
tive montrent des chiffres légère-
La pauvreté a des répercussions ment inférieurs à la moyenne des pays
majeures sur l’éducation. Alors que d’Afrique de l’Ouest, mais plus élevés
63 % de la population vivant au-dessus que ceux des pays d’Afrique du Nord.
du seuil de pauvreté maîtrisent la lecture La fécondité varie également selon le
facilement, cette proportion chute à 37 % niveau d’éducation, avec une moyenne de
parmi ceux vivant en dessous du seuil 6,6 enfants par femme parmi celles sans
de pauvreté. Les taux d’alphabétisation instruction, contre 2,5 pour celles ayant
varient également considérablement atteint le niveau d’enseignement supérieur.
entre les zones urbaines et rurales et en La nuptialité précoce reste un défi, avec un
fonction du sexe, avec seulement 58 % âge médian au mariage de 19,9 ans pour
des femmes et 74 % des hommes alpha- les femmes âgées de 20 à 24 ans et une
bétisés âgés de 15 à 49 ans. proportion notable d’adolescentes déjà
mères, notamment en milieu rural.

7
Chapitre 1. CONTEXTE GÉNÉRAL DU DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR DE L’ÉDUCATION ET DE LA FORMATION

1.3 Risques et vulnérabilités

La Mauritanie présente une accumula- le Guidimakha et le Hodh El Garbhi.


tion de risques aggravant la vulnérabilité L’Assaba, le Hodh El Chargui et le Tagant
d’un pays marqué par un taux de pauvreté sont également des wilayas avec des taux
élevé, un déficit en infrastructures et en d’insécurité alimentaire récurrents élevés.
services sociaux de base, et une gouver-
nance décentralisée qui présente encore • Les zones les plus impactées par la
des faiblesses. Depuis une dizaine d’an- pauvreté sont l’Assaba, le Brakna, le
nées, les aléas climatiques se sont inten- Guidimakha et le Tagant.
sifiés et généralisés à l’ensemble du pays • Les zones les plus affectées par les
avec pour conséquence directe une récur- chocs naturels sont Nouakchott et
rence des crises alimentaires et de la le Trarza.
malnutrition transitoire alors même que la • Enfin, le Hodh El Chargui est la wilaya
production agricole est structurellement concentrant la plus forte population
déficitaire et ne couvre annuellement pas de réfugiés.
l’ensemble des besoins alimentaires de
sa population. Enfin, depuis le démarrage Les wilayas du Guidimakha, du Gorgol,
du conflit au Mali en 2012, le pays connaît de l’Assaba, du Hodh El Gharbi et du
une crise humanitaire avec la présence de Hodh El Chargui apparaissent comme
plus de 100 000 réfugiés en 2022, dont les plus vulnérables. Les élèves de ces
57 % d’enfants. wilayas ont des perspectives de scolarisa-
tion très limitées avec des taux bruts de
Les crises et risques ne se manifestent pas scolarisation, d’achèvement et de réten-
de façon homogène dans le pays : il existe tion très en deçà de la moyenne natio-
des différences notables entre wilayas et nale. Le changement climatique et ses
à l’intérieur des wilayas entre moughataa. conséquences auront un impact d’autant
plus fort sur la scolarisation que ces zones
Les zones les plus impactées par l’in- sont déjà fragilisées.
sécurité alimentaire sont le Gorgol,

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Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Chapitre 2
DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

2.1 Description générale du système

Le système éducatif mauritanien est régi • le ministère de l’Emploi et de la


par la loi n° 2022-023 portant Loi d’orien- Formation professionnelle (MEFP) ;
tation du système éducatif national (SEN). • le ministère de l’Enseignement
Il englobe l’éducation formelle, l’éduca- supérieur et de la Recherche scien-
tion non formelle et informelle et couvre tifique (MESRS) ;
notamment : le préscolaire, le primaire, • le ministère des Affaires sociales, de
le secondaire, la formation technique et l’Enfance et de la Famille (MASEF) ;
professionnelle, le supérieur (qui constit- • le ministère des Affaires islamiques et
uent l’éducation formelle) et la recherche de l’Enseignement originel (MAIEO).
scientifique, l’alphabétisation et l’ensei-
gnement originel. D’autres ministères interviennent dans le
système éducatif et de formation, princi-
Cinq ministères sont concernés par le palement par la tutelle d’établissements
pilotage du secteur éducatif : de formation professionnelle ou d’ensei-
gnement supérieur.
• le ministère de l’Éducation natio-
nale et de la Réforme du système
éducatif (MENRSE) ;

9
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

La figure 1 donne la structure du système éducatif formel et les diverses passerelles


entre ses différents niveaux, construite à partir de la nouvelle loi.

Études supérieures
Enseignement spécifiques:
CITE 5-8 supérieur système Médicine, pharmacie,
LMD (3-5-8 ans) stomatologie, médicine
vétérinaire, etc.

CITE 4

Formation Technique
et Professionnelle
Baccalauréat de l’Enseignement Secondaire (BES) (BES) Post - éducation de
base (FTP)
CITE 3 Enseignement secon-
Durées et voies
daire de spécialisation
Enseignement secondaire de spécialisation d’accès fixées dans
Durée 2 ans – Voie le cadre du dispositif
Durée 2 ans – Voie Générale
Technique et de la FPT
Professionnelle

Tronc commun de l’enseignement secondaire 1an

Brevet de l’Enseignement de Base (BEB) Certificat de Compétences (CC)

CITE 2 Enseignement de base, cycle collège


FTP de courtes durées
Durée 3 ans

Certificat d’Études Primaires (CEP)

CITE 1 Enseignement de base, cycle primaire


Durée 6 ans

Préscolaire

Figure 1 Structure du système éducatif selon les dispositions de la Loi d’orientation


n° 2022-023
Source : Stratégie nationale d’Enseignement et de formation techniques et professionnelles (EFTP) 2023-2030

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Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

2.2 Scolarisation, efficacité interne et


enfants hors du système scolaire

Une faible couverture préscolaire fres placent la Mauritanie parmi les pays
d’Afrique de l’Ouest et Centrale ayant
Les données disponibles dans le sous-sec- la couverture préscolaire la plus faible.
teur du préscolaire sont limitées. Si l’En- Environ 59 % des enfants préscolarisés
quête 2022 sur les indicateurs de presta- sont dans le privé, 36 % dans le commu-
tion de services en éducation montre que nautaire et seulement 5 % dans le public
le fait d’avoir fréquenté une école coran- (à titre de comparaison, la part du public
ique ou d’avoir été préscolarisé a un impact est significativement plus importante
significatif et positif sur les résultats des dans les pays de la région).
élèves, l’offre actuelle, concentrée dans
les grands centres urbain, demeure très Il est essentiel d’améliorer la couverture
peu accessible aux enfants des zones préscolaire en Mauritanie pour garantir la
rurales et issus de milieux défavorisés. préparation adéquate des enfants à l’en-
trée au primaire et à leur réussite scolaire
La couverture préscolaire est restée rela- future. Des mesures ciblées doivent être
tivement stagnante, atteignant environ prises pour réduire les disparités sociales
11 % en 2019, loin de l’objectif de 16 % et géographiques dans l’accès à l’ensei-
fixé pour 2020 par le PNDSE II. Ces chif- gnement préscolaire.

Tableau 1 Évolution des effectifs et de la couverture du préscolaire entre 2013 et 2019

2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Effectifs préscolarisés 30 314 36 097 37 008 31 448 32 297 34 169 36 670

Population âgée 3-5 ans 346 649 288 252 298 578 308 949 319 333 329 651 339 828

Taux de préscolarisation 8,7 % 12,5 % 12,4 % 10,2 % 10,1 % 10,4 % 10,8 %


Source : MASEF (2020) / ANSADE

Figure 2 Taux de préscolarisation dans les pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale


100
90
Taux de (Pré)scolarisation

80
70
60
50
40
30
20
10
0
Tchad
Burkina Faso
RD. Congo
Burundi
Mali
Centrafrique
Côte d'Ivoire
Mauritanie
Niger
Sierra Leone
Sénégal
Congo
Guinée-Bissau
Bénin
Moyenne
Togo
Cameroun
Gabon
Nigeria
Guinée Equ.
Gambie
Sao-Tome-et-Principe
Liberia
Cap Vert
Ghana

Source : Mingat, Mahdjoub et Seurat (2022)

11
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

Des effectifs en constante augmentation du secondaire, les effectifs ont égale-


au fondamental et au secondaire ment augmenté rapidement, passant de
42 175 à 107 172, avec un TAMA de 9 %.
Entre 2012 et 2023, les effectifs
d’élèves dans l’enseignement fonda- Le secteur privé joue un rôle important
mental et secondaire en Mauritanie dans la scolarisation des élèves mauri-
ont augmenté de manière constante. taniens, représentant jusqu’à 16 % des
Au fondamental, le nombre d’élèves est effectifs au fondamental et entre 21 % et
passé de 552 591 à 861 778, avec un taux plus de 50 % au secondaire. Les raisons
d’accroissement moyen annuel (TAMA) de cette forte présence du privé varient,
de 5 %, dépassant ainsi l’accroissement incluant des contraintes de capacités
démographique global. Cette crois- d’accueil dans le secteur public et une
sance est presque égale pour les filles demande croissante de scolarisation.
et les garçons, suggérant une parité
dans l’accès au fondamental. Au collège, Ces tendances en matière d’effectifs
les effectifs dans le premier cycle ont scolaires ont des implications sur les
augmenté de 7 % sur la même période, capacités d’accueil et d’encadrement
passant de 109 279 à 229 343. Les filles du système éducatif, nécessitant des
sont devenues majoritaires dans ce cycle, ajustements pour assurer la rétention
reflétant une progression significative de des élèves et leur achèvement des cycles
leur scolarisation. Dans le deuxième cycle d’enseignement.

Tableau 2 Évolution des effectifs au fondamental et au secondaire, de 2012 à 2023

TAMA 2016-2023
TAMA 2012-2023

Niveau/
année/
statut
2023
2020

2022
2015

2018
2013

2016

2019
2014
2012

2021
2017

Garçons 273313 281829 292397 313315 295883 309947 323013 333164 369198 394138 415888 437809 4% 6%
Fondamental

Public
Filles 279278 287079 299852 319446 305481 317763 332248 344294 354359 376179 393484 423959 4% 5%
+ Privé
Total 552 591 568 908 592 249 632 761 601 364 627 710 655 261 677 458 723 557 770 317 809 372 861 768 4% 5%

% du privé 12,9 14,2 14,8 15,8 14,1 15,2 15,7 16,0 15,0 15,3 15,0 12,9

Garçons 58713 62927 67071 70181 70468 76022 82061 89614 84915 94777 100900 106378 6% 6%

Public
Filles 50566 60537 61082 65016 68579 71629 80410 91966 106376 107801 115815 122965 8% 9%
secondaire
1er cycle du

+ Privé
229
Total 109 279 123 464 128 153 135 197 139 047 147 651 162 471 181 580 191 291 202 578 216 187 7% 7%
343

% du privé 20,7 21,3 25,4 25,0 23,5 22,2 22,4 23,8 29,3 29,2 29,7 29,8

Garçons 24303 26744 26736 28359 32366 32261 37006 38061 38027 42525 44782 50064 7% 6%

Public
2nd cycle du

Filles 17872 21057 22378 24004 28507 29214 37298 38950 49856 51238 54404 57108 11 % 10 %
secondaire

+ Privé
Total 42 175 47 801 49 114 52 363 60 873 61 475 74 304 77 011 87 883 93 763 100 758 107 172 9% 8%

% du privé 36,5 37,3 39,3 40,6 33,5 29,8 29,3 31,5 50,7 50,2 50,8 50,8

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Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Une couverture en amélioration, mais loin tion (TBS) est passé de 92 % en 2016 à
de la scolarisation universelle 110 % en 2023, marquant une augmenta-
tion progressive des effectifs. Cependant,
Depuis 2016, la couverture scolaire s’est cela doit être mis en perspective avec les
améliorée en Mauritanie. Au niveau abandons précoces et le nombre élevé
fondamental, le taux brut de scolarisa- d’enfants exclus du système formel.

Tableau 3 Taux bruts de scolarisation au fondamental, de 2016 à 2023

Données MENRSE Données SIRAGE


2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Garçons 295 883 309 947 323 013 333 164 369 198 394 138 415 888 437 809
Effectifs
Filles 305 481 317 763 332 248 344 294 354 359 376 179 393 484 423 959
scolarisés
Total 601 364 627 710 655 261 677 458 723 557 770 317 809 372 861 768
Garçons 330 835 341 947 352 817 363 359 373 620 383 670 393 593 403 486
Effectifs
Filles 320 866 330 015 339 029 347 846 356 625 365 421 374 300 383 338
scolarisables
Total 651 701 671 962 691 846 711 204 730 245 749 091 767 893 786 823
Garçons 89 % 91 % 92 % 92 % 99 % 103 % 106 % 109 %
TBS Filles 95 % 96 % 98 % 99 % 99 % 103 % 105 % 111 %
Total 92 % 93 % 95 % 95 % 99 % 103 % 105 % 110 %

Sources : MENRSE, SIRAGE et ANSADE

Tableau 4 Taux bruts de scolarisation au secondaire, de 2016 à 2023

Données MENRSE Données SIRAGE


2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Garçons 70 468 76 022 82 061 89 614 84 915 94 777 100 900 106 378
Effectifs
Filles 68 579 71 629 80 410 91 966 106 376 107 801 115 815 122 965
scolarisés
Total 139 047 147 651 162 471 181 580 191 291 202 578 216 715 229 343
1er cycle du secondaire

Garçons 179 599 187 040 194 658 202 298 209 958 217 608 225 187 232 638
Effectifs
Filles 181 083 187 115 193 281 199 482 205 711 211 945 218 143 224 263
scolarisables
Total 360 681 374 155 387 939 401 780 415 670 429 553 443 330 456 901
Garçons 39 % 41 % 42 % 44 % 40 % 44 % 45 % 46 %
TBS Filles 38 % 38 % 42 % 46 % 52 % 51 % 53 % 55 %
Total 39 % 39 % 42 % 45 % 46 % 47 % 49 % 50 %

Garçons 32 366 32 261 37 006 38 061 38 027 42 525 44 782 50 064


Effectifs
Filles 28 507 29 214 37 298 38 950 49 856 51 238 54 404 57 108
scolarisés
Total 60 873 61 475 74 304 77 011 87 883 93 763 99 186 107 172
2d cycle du secondaire

Garçons 117 232 121 381 125 973 131 139 136 700 142 427 148 189 153 997
Effectifs
Filles 121 139 124 706 128 568 132 809 137 316 141 943 146 603 151 302
scolarisables
Total 238 371 246 086 254 541 263 948 274 015 284 370 294 792 305 299
Garçons 28 % 27 % 29 % 29 % 28 % 30 % 30 % 33 %
TBS Filles 24 % 23 % 29 % 29 % 36 % 36 % 37 % 38 %
Total 26 % 25 % 29 % 29 % 32 % 33 % 34 % 35 %

Sources : MENRSE, SIRAGE et ANSADE

13
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

Malgré des progrès constants, la couver- Dispensé dans les mahadras, l’ensei-
ture scolaire dans le secondaire reste gnement originel constitue le système
relativement faible par rapport aux éducatif séculaire du pays, foyer d’attrac-
enjeux de scolarisation universelle. Au tion pour des apprenants de tout horizon
premier cycle (collège), le TBS est passé de et permettant aux jeunes d’acquérir une
39 % en 2016 à 50 % en 2023. Les dispar- éducation aux niveaux primaire, collégial,
ités de genre sont apparues après 2020, secondaire ou supérieur. On estime entre
avec une scolarisation plus élevée des 8 000 et 10 000 le nombre des mahadras
filles. Au second cycle (lycée), le TBS est qui accueilleraient ainsi entre 500 000 et
passé de moins de 20 % en 2012 à 35 % en 600 000 élèves et étudiants. La fréquen-
2023, avec une progression constante. tation simultanée et les passages vers
les institutions éducatives formelles sont
L’une des particularités du système fréquents. On présume qu’environ 4 % des
éducatif mauritanien est l’accès rela- enfants ont effectué l’intégralité de leur
tivement tardif des enfants à l’enseigne- scolarité dans l’enseignement originel.
ment formel. Les enfants sont souvent
scolarisés d’abord dans une mahadra ou En 2023, le taux d’achèvement au fonda-
une école coranique avant d’être inscrits mental s’élevait à seulement 61,2 %.
dans une école formelle. C’est pourquoi Comparativement à d’autres pays, la
un certain nombre de jeunes mauritaniens Mauritanie se situe dans une moyenne
accède à l’école fondamentale au-delà de basse, affichant un taux d’achèvement
l’âge requis de 6 ans : à 6 ans, ils ne sont sensiblement identique à celui du Sénégal
qu’environ 30 % à être scolarisés dans un mais encore loin de celui atteint dans
établissement du système formel. Aussi, des pays comme le Ghana ou dans une
une fois qu’ils y sont inscrits, beaucoup moindre mesure la Côte d’Ivoire.
d’entre eux continuent à suivre les ensei-
gnements traditionnels.

Figure 3 Proportion d’individus scolarisés dans un établissement formel par âge, 2011 et 2019

80%
% scolarisés à l'école moderne

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Âge à la date de l'enquête
MICS2011 EPCV 2019

Sources : Calcul des auteurs à partir des MICS 2011 et EPCV 2019

14
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Figure 4 Taux d’achèvement au primaire en 2023, ensemble de pays comparateurs


100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Mali Mauritanie Sénégal Cameroun Côte d'Ivoire Ghana

Source : Base d’indicateurs de l’IIPE-UNESCO Dakar

Tableau 5 Taux de transition entre le fondamental et le Exponent cycle du secondaire, 2016-2023

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023

Garçons 57 % 77,9 % 60,7 % 65,1 %

Filles 52 % 50,8 % 59 % 61,3 %

Total 54 % 62,7 % 59,8 % 63,1 % 52,7 % 56,9 % 60,8 %

Source : Données administratives du MENRSE, SIRAGE

Entre 2016 et 2023, le taux de transition 6 % la proportion des enfants ne recevant


entre le niveau primaire et le premier cycle aucune éducation.
du secondaire (collégial) a augmenté,
passant de 54 % à près de 61 %, mais il En se basant sur la dernière enquête
reste en deçà des objectifs permettant de ménage disponible (EPCV 2019), on
d’atteindre un enseignement de base considère qu’environ 340 000 enfants
universel (9 ans). âgés de 6 à 15 ans n’étaient pas
scolarisés en 2019 dans le système
La non-scolarisation reste un phénomène formel ou dans une école traditionnelle,
encore important soit près de 30 % des effectifs totaux sur
cette tranche d’âge qui correspond à l’en-
Les statistiques scolaires, notamment le seignement de base obligatoire.
TBS de l’enseignement fondamental, ne
rendent pas adéquatement compte de En se référant uniquement à l’école dite
la situation des enfants qui n’ont jamais moderne, le nombre d’enfants âgés de
été scolarisés et de ceux qui reçoivent 6 à 15 ans qui n’est pas scolarisé dans
une éducation partiellement ou totale- le système formel (partiellement ou
ment assurée dans le cadre de l’ensei- totalement) est de 465 000 : 310 000 pour
gnement originel. On estime à environ les 6-11 ans et 155 000 pour les 12-15 ans
(surlignés en rouge dans le tableau 7).

15
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

Tableau 6 Statut scolaire des 6-15 ans en 2019

Catégories d’âges
6 à 11 ans 12 à 15 ans
Statut
Non scolarisés Non scolarisés Scolarisés
scolarisation
N’ont
Ont eu
Scolarisés Seront accès,
pas
N’ont
Ont été
Abandonneront Poursuivront
Référence de scolarisés eu et scolarisés,
mais jamais été leurs études leurs études
scolarisation avant n’auront mais ne le
ont déjà scolarisés avant 16 ans après 16 ans
12 ans jamais sont plus
abandonné
accès
École
moderne et 587 192 58 400 70 147 80 358 45 088 86 013 31 309 213 321
traditionnelle
École
moderne 483 672 114 588 19 207 177 098 83 584 70 518 55 546 166 083
seulement
Total école
moderne et 796 097 375 731
traditionnelle

1 171 828

Source : Calculs des auteurs à partir de l’EPCV 2019

Des sorties précoces à chaque fin de cycle Les abandons s’y concentrent particu-
lièrement, non de manière homogène et
En ce qui concerne les sortants du continue. Les trois-quarts des abandons
système éducatif formel, on observe précoces sont enregistrés au niveau du
un phénomène de sorties précoces à primaire et plus de la moitié ont lieu à la
chaque fin de cycle d’étude. fin du cycle.

Figure 5 Le nombre de sorties du système selon la classe (système formel)

100 000

90 000

80 000
Nombres d'abandons

70 000
60 000

50 000

40 000
30 000

20 000

10 000

0
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 0 1 2 3 0 1 2 3 4 5
Primaire Collège Lycée Supérieur

Source : Calculs des auteurs à partir de l’EPCV 2019

16
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Des entrées tardives dans le système formel mauritaniens qui sont encore scolarisés
dans le système formel ou dans une école
Une proportion significative des élèves traditionnelle. Les autres (environ 40 %)
suit une instruction dans une école sont soit des enfants qui n’ont jamais été
traditionnelle et dans un établisse- scolarisés, soit qui ont été scolarisés à un
ment du système formel. Ces formes de moment donné, mais dont la scolarisation
scolarisation sont souvent complémen- s’est arrêtée avant qu’ils n’atteignent l’âge
taires, les enfants fréquentant major- de 16 ans.
itairement les deux types d’institution de
manière parallèle. Aussi, le poids de l’en- Les élèves dans les écoles mauritani-
seignement originel est très important ennes présentent une grande disparité
au début de la scolarisation des enfants, d’âge, influencée par la variabilité de l’âge
ces derniers entrant alors dans le système d’entrée à l’école moderne, les transferts
formel à un âge souvent déjà avancé. depuis les formes traditionnelles d’en-
Le pic de fréquentation de l’enseigne- seignement et les redoublements. Par
ment formel est atteint vers 10-11 ans. exemple, en 2e année du collège, l’âge
Au-delà, la proportion des jeunes scolar- moyen est de 15 ans, avec une variation de
isés diminue, sous l’effet notamment des 12 à 18 ans, bien au-delà de l’âge théorique
sorties précoces du système : à 16 ans, de 13 ans. Plus de 40 % des élèves en
âge de référence pour la scolarité obliga- dernière année de collège dépassent l’âge
toire, ce sont environ 60 % des jeunes de la scolarité obligatoire.

Figure 6 Pourcentage de la population scolarisée à la date de l’enquête selon l’âge et les types
d’enseignement

90%

80%
% des individus scolarisés

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
Âge à la date de l'enquête
Moderne sans traditionnel Moderne avec ou sans traditionnel Ensemble (compris traditionnel seul)

Source : Calculs des auteurs à partir de l’EPCV 2019

17
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

2.3 Coûts et financement

L’économie mauritanienne est struc- Le budget de l’État augmente de manière


turellement volatile, car dépendante des régulière et assez fortement depuis le
cours internationaux des minerais, dont milieu des années 2000. En effet, sur
les exportations correspondent à 28,9 % la période 2015-2023, les budgets de
du PIB. La Mauritanie a connu une crois- fonctionnement et d’investissement ont
sance moyenne annuelle de son PIB de plus que doublé, passant respectivement
3,55 % entre 2014 et 2022. Rapporté en de 26,16 milliards de MRU à 58,8 et de 12,
nombre d’habitants, le PIB par habitant en à 29,6. Les intérêts de la dette ont égale-
prix courants est passé de 18 086 MRU ment doublé, s’établissant à 3,2 milliards
par an à 19 977 MRU, soit une augmenta- de MRU en 2023 contre 1,6 en 2015 (LFR,
tion annuelle moyenne de 1,25 %. Le PIB Loi de finances rectificative).
par habitant est passé de 1 827 à 2 328
US$ sur la période. Les dépenses de l’État ont peu augmenté
sur la période couverte. Au cours de la
La Mauritanie dispose toutefois d’une période 2004-2014, ces dépenses avaient
bonne capacité de mobilisation des été multipliées par trois. Entre 2015 et
ressources intérieures. Les recettes 2021, elles ont augmenté mais à un rythme
publiques de l’État ont substantielle- moins soutenu. Depuis 2022, elles connais-
ment augmenté sur la période, passant sent une nouvelle forte progression, atteig-
de 38,5 milliards de MRU en 2014 nant plus de 88 milliards de MRU.
à 59,28 milliards de MRU en 2020.
Rapportées à l’échelle de la richesse La dépense d’éducation est relative-
nationale, ces recettes ont représenté en ment stable puisqu’elle est passée de près
moyenne 20,4 % du PIB sur la période de 20 % des dépenses totales en 2015, à
2014-2022. La capacité de levées des 19,8 % en 2023. Par rapport au PIB, elle est
ressources publiques de la Mauritanie est également marquée par sa constance dans
très supérieure à celles des pays compa- le temps entre 2015 et 2021, évoluant entre
rateurs : 22,7 % en 2022, contre 16,2 % 3 % et 3,4 %. Ce n’est qu’en 2022 et 2023
pour les pays comparateurs. qu’elle a connu une forte augmentation,
dépassant les 4 % sur ces deux années.

Figure 7 Évolution des dépenses d’éducation, 2015-2023

25
19,7 19,5 19,9 19,8
19 18,5
20 17,9 18,4
17,5

15

10

5
4,5 4,1
3,4 3,4 3,3 3,1 3 3 3,2
0
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Dépenses d'éducation totales, en % des dépenses totales hors dette
Dépenses d'éducation totales, en % du PIB

Source : calcul des auteurs depuis les données des finances publiques

18
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

2.4 La qualité de l’éducation

La qualité de l’éducation en Mauritanie Les écoles privées sont celles qui ont le
est préoccupante, notamment en ce qui rapport moyen élèves/maître le plus faible
concerne les compétences en langue (il s’élève à 24) et la variabilité la plus lim-
et en mathématiques des élèves du itée. De plus, l’absentéisme des enseig-
primaire. Les résultats de l’Enquête sur nants est un problème préoccupant, et le
les indicateurs de prestation de services niveau de compétences de ces derniers
en éducation (SDI) de 2022 révèlent que est également en dessous des attentes,
les apprentissages des élèves de 4e année ce qui influe directement sur les perfor-
du primaire sont particulièrement faibles, mances des élèves.
avec seulement une petite proportion
capable de lire et de comprendre des L’analyse des données montre que les
phrases simples en arabe (35 %) et en élèves des écoles privées ont générale-
français (11 %), et de résoudre des prob- ment de meilleures performances que
lèmes mathématiques basiques. ceux des écoles publiques, et que la
présence des enseignants en classe,
Parallèlement, les ressources édu- ainsi que leur niveau de compétences,
catives dans les écoles publiques, en ont un impact significatif sur les appren-
particulier en milieu rural, sont très tissages. Ces constats soulignent l’im-
limitées. Les équipements de base font portance d’investir dans l’amélioration de
défaut dans près de la moitié des écoles la qualité de l’éducation en Mauritanie, en
publiques rurales (52 %). Concernant mettant l’accent sur l’accès à des ressou-
les modalités d’encadrement, le rapport rces éducatives adéquates, le renforce-
élèves/maître varie de 5 (dans une école ment des compétences des enseignants
publique en milieu rural) à un peu plus de et la réduction des disparités entre les
100 (sans tenir compte des cas extrêmes). écoles publiques et privées.

Figure 8 Relation entre le nombre d’enseignants et le nombre d’élèves (public)

50
R2 linéaire = 0,680

40
Nombre d'enseignants

30

20
50

10

0 200 400 600 800 1000 1200

Nombre d'élèves

Source : Recensement scolaire 2018-2019 (MENRSE)

19
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

Les allocations de moyens et notam- Le pilotage pédagogique des écoles au


ment d’enseignants aux établissements niveau local est hétérogène : avec des
scolaires sont caractérisées par un publics d’élèves de mêmes caractéris-
fort degré d’incohérence et d’aléa (voir tiques sociales et des ressources par élève
figure 8). Des établissements de 150 ou comparables, les analyses de l’enquête
de 500 élèves peuvent avoir le même SDI montrent que le niveau moyen des
nombre d’enseignants, de même que des acquis des élèves est très variable d’une
établissements qui comptent 300 élèves école à l’autre, indiquant que les compor-
peuvent avoir une dotation variant de 3 à tements et pratiques des équipes péda-
15 enseignants. gogiques (chefs d’établissement et ensei-
gnants) ne sont pas homogènes (et qu’une
certaine proportion est défaillante).

20
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

2.5 Égalité de genre et inclusion des


enfants à besoins spécifiques

De nettes améliorations en matière de gnement supérieur est inférieure à celle


parité entre les sexes aux niveaux fonda- de l’Afrique subsaharienne (44 %) et des
mental et secondaire ont été observées États arabes (51 %).
en Mauritanie au cours des dernières
décennies. Toutefois, des disparités entre Les progrès réalisés au fondamental
les sexes au niveau des taux de réus- en matière de parité coexistent avec
site aux examens persistent et s’accent- des disparités de genre significatives
uent à mesure que l’on progresse dans le dans l’environnement social, politique,
système. Alors que les taux de réussite au économique et légal, or ce dernier exerce
C1AS sont tantôt en défaveur des filles ou une influence non négligeable sur les
des garçons, les taux de réussite aux deux trajectoires des élèves. La Mauritanie
examens du secondaire sont systématique- se classe dans les dernières places de
ment en dessous de la droite de parité. plusieurs indices évaluant l’égalité de
genre : 157e sur 162 pays pour l’indice d’in-
Dans l’enseignement professionnel et égalité des genres du PNUD et 46e sur
technique au supérieur, la parité est loin 52 pays africains pour l’indice d’égalité
d’être atteinte. La part des filles dans des genres mesuré par la Banque afric-
l’EFTP progresse depuis 2015 : 40 % en aine de Développement. Des contradic-
2015, 43,37 % en 2017, pour atteindre tions entre le droit moderne, coutumier et
45 % du total des effectifs de l’EFTP en islamique contribuent à limiter les droits
2021. À l’instar de nombreux autres pays, des femmes. Sur le marché du travail,
les hommes sont surreprésentés dans les la population active est constituée de
spécialités industrielles, techniques, des presque deux fois plus d’hommes que de
TIC ou de l’ingénierie et sous-représentés femmes. Dans les sphères décisionnelles,
dans les services. Dans l’enseignement les inégalités demeurent très fortes. Les
supérieur, la part des filles se situe à 37 % femmes ne représentent en moyenne
en 2019-2020 et évolue avec un taux d’ac- que 21 % des parlementaires entre 2018
croissement annuel moyen de 6 % depuis et 2023 et seulement 10 % des postes de
2014-2015. Malgré cette progression, la hauts fonctionnaires en 2020.
part des femmes inscrites dans l’ensei-

Figure 9 Droite de parité des résultats aux examens nationaux)


80%

70%

60%

50%
Garçons

40%

30%

20%

10%

0
0 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Filles
Admis au Baccalauréat Admis au BEPC Admis au concours du CEPE et au certificat du C1AS

Source : Calculs des auteurs sur la base des données résultats aux examens (2022)

21
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

Les facteurs d’abandon et de décrochage de l’enseignement supérieur. Dans les


varient significativement en fonction du établissements, les femmes sont quasi
genre, de l’âge et du milieu de résidence. absentes des postes de directions et
Au secondaire, du côté de la demande, mieux représentées dans les adminis-
la volonté de travailler pèse lourd sur les trations éducatives au niveau central
trajectoires des garçons, alors que pour (46 % du personnel) que dans les struc-
les filles, le début de la vie procréative tures décentralisées (30 %). Toutefois,
sonne souvent la fin du parcours scolaire. leur proportion diminue à mesure que le
Du côté de l’offre, le coût de la scolarisa- niveau de responsabilité augmente. Les
tion et le manque ou l’éloignement des cellules Genre au sein des ministères
écoles affectent également davantage la en charge de l’éducation (quand elles
scolarité des filles. existent encore) ne disposent pas des
capacités financières et techniques et du
Bien que la présence d’enseignantes soutien nécessaire pour intégrer effec-
soit capitale pour favoriser l’égalité des tivement la dimension de genre dans les
genres, les disparités entre les sexes politiques éducatives.
dans l’affectation et le déploiement du
personnel enseignant sont importantes. En ce qui concerne les chances de scolar-
La part des femmes dans le corps enseig- isation des enfants en situation de hand-
nant mauritanien est faible dès le fonda- icap, elles sont faibles, en particu-
mental et diminue aux cycles supérieurs : lier lorsque le handicap est sévère. Ces
elles ne représentent que 12 % des ensei- derniers, s’ils sont scolarisés, le sont
gnants du lycée, et seulement 9 % des exclusivement dans des structures tradi-
formateurs de l’EFTP et professeurs tionnelles (école coranique/mahadra).

Figure 10 Causes d’abandon du secondaire les plus fréquemment invoquées ou présentant des
disparités de genres marquées
50,00%

40,00%

30,00%

20,00%

10,00%

00,00% Renvoi/échec Préférence de Fin des Volonté de Non Mariage / Coût Manque
scolaire l'enseignement études travail ou nécessité enceinte élevé d'école /
coranique/mahadra emploi non éloignement
garanti

Filles rurales Garçons ruraux Filles urbaines Garçons urbains

Source : RESEN 2023 à partir des données EPCV 2019

22
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

2.6 Efficacité externe

L’éducation et la formation jouent un rôle de l’enseignement supérieur et de la


crucial dans l’insertion sur le marché du formation professionnelle. Les hommes
travail et la vie personnelle, notamment gagnent systématiquement plus que les
pour les femmes. Les données montrent femmes, mais cette différence diminue
que 10 % des jeunes sortants du système avec le niveau de diplôme.
éducatif n’ont pas fréquenté l’ensei-
gnement fondamental, tandis que 29 % L’éducation influe également sur la vie
se limitent à ce niveau. Seuls 2 % des des femmes et de leurs enfants. L’âge
sortants ont atteint un niveau supérieur, moyen du mariage augmente avec le
soulignant la sélectivité du baccalau- niveau d’éducation, passant de plus de
réat. Les jeunes ayant suivi une formation 17 ans pour les femmes sans éduca-
technique ou professionnelle sont tous tion formelle à près de 23 ans pour les
actifs, contrairement à ceux dépourvus de diplômées de l’enseignement supérieur.
formation formelle. De même, la fécondité diminue en
fonction de leur niveau d’éducation,
Le chômage et l’inactivité augmentent avec 6,5 enfants pour celles n’ayant pas
avec le niveau d’éducation, touchant près de formation formelle et 3,1 pour les
de 70 % des jeunes universitaires. Environ diplômées du secondaire. L’éducation
un quart des sortants trouve un emploi, améliore également les connaissances
mais le sous-emploi est répandu, surtout en santé reproductive et la pratique
chez les anciens lycéens. Les revenus contraceptive des femmes et favorise la
varient selon le niveau d’éducation, avec compréhension des soins à apporter aux
une nette augmentation pour les diplômés enfants (EPCV, 2019).

23
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

2.7 Enseignement et formation techniques


et professionnelles

Des effectifs nombreux de jeunes L’analyse par spécialité révèle la


sortent sans qualifications profession- prédominance des services, des spécial-
nelles du système éducatif mauritanien. ités industrielles et du BTP. À l’inverse,
Globalement, c’est plus de 100 000 jeunes les formations agricoles reçoivent peu de
auxquels il faudrait dispenser une forma- public et les TIC, concentrées au niveau
tion professionnelle adaptée. Le nombre BTS, restent confidentielles. Les forma-
d’inscrits, bien que croissant depuis tions industrielles et scientifiques accue-
2020, reste très modeste au regard du illent peu de jeunes filles.
nombre de jeunes sortants du système
éducatif sans qualifications profession- En termes d’investissement, l’EFTP
nelles. Cette croissance s’est appuyée en reçoit moins de 3 % du budget total. Le
partie sur un recrutement plus important coût unitaire moyen de l’éducation et de
de jeunes filles, puisque leur propor- la formation professionnelles est évalué à
tion dans les effectifs en formation est 22 000 MRU, soit seulement 26 % du PIB
passée de 35 % en 2018, à 45 % en 2021. par tête, ce qui est considérablement bas
Le taux de 228 élèves en EFTP pour comparé à d’autres pays africains.
100 000 habitants traduit la faiblesse
relative des effectifs en formation, alors En ce qui concerne l’efficacité externe,
que la moyenne pour les pays africains les données montrent des disparités
avoisine les 500. entre hommes et femmes dans l’inser-
tion sur le marché du travail des sortants
La demande sociale potentielle de de l’EFTP. Seuls 35 % des femmes sont
formation professionnelle initiale serait insérées sur le marché du travail, compar-
voisine de 52 000 places par an. En 2020, ativement à 49,1 % des hommes, tandis
le potentiel de recrutement effectif dans que le taux de chômage est beaucoup
le dispositif de formation profession- plus élevé chez les femmes (45 %) que
nelle initiale était de 5 238 places pour chez les hommes (30 %). Les résultats
l’année 2021, couvrant ainsi seulement d’insertion varient également selon l’étab-
10 % du besoin potentiel. C’est au niveau lissement, avec des taux allant de 5,3 % à
des formations initiales que l’offre d’EFTP 83 %, reflétant les difficultés des sortants
est la plus restreinte. de l’éducation et de la formation profes-
sionnelles à trouver un emploi.
La qualité de l’éducation et de la forma-
tion professionnelles présente plusieurs Tableau 7 Situation d’insertion des sortants
de l’EFTP selon le genre, 2020
défis majeurs. Le ratio élèves/formateurs
est de 18, mais le recours à des formateurs Situation Hommes Femmes
qualifiés reste difficile, avec seulement
Insérés 49,1 % 34,6 %
49 % de fonctionnaires parmi les forma-
teurs en 2018-2019. Les infrastructures Chômeurs 29,6 % 45 %
sont vétustes. De plus, les programmes de Inactifs 21,3 % 20,4 %
formation ne répondent pas aux normes
Total 100 % 100 %
de qualité requises, ce qui rend les forma-
tions techniques et professionnelles peu Source : Enquête sur les sortants de l’EFTP (2020)
attrayantes pour les jeunes.

24
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

2.8 Enseignement supérieur

L’enseignement supérieur public maurit- ces dernières est également plus élevé
anien a vu ses effectifs s’accroître de plus (19 %). Malgré cela, les sortants de l’ensei-
de 60 % ces cinq dernières années, avec gnement supérieur gagnent en moyenne
687 étudiants pour 100 000 habitants, 40 % de plus que les sortants du lycée.
se rapprochant de la moyenne africaine.
Malgré cela, les femmes restent sous- Pour ce qui est de la recherche et l’inno-
représentées, avec seulement 37 % vation, la Mauritanie compte environ une
des inscrits en 2019-2020. Elles sont trentaine de structures de recherche, rele-
particulièrement peu présentes dans les vant essentiellement du secteur public.
domaines scientifiques et techniques. L’effectif des enseignants-chercheurs
dans l’ensemble de ces établissements
L’efficacité interne de l’enseignement est estimé en 2021 à 885 personnes,
supérieur est faible, de nombreuses dont seulement 9,5 % de femmes. Le
institutions diplômant moins de 40 % nombre de chercheurs par million d’ha-
des étudiants entrant en première année. bitants, estimé à 196, est plus élevé que
Certains établissements universitaires celui de certains pays d’Afrique comme la
voient même un taux d’alourdissement Côte d’Ivoire (180), mais bien plus faible
dépassant 2, ce qui signifie qu’il faudrait que celui d’autres pays comme le Maroc
plus de 6 à 18 années d’études pour (1 427). En termes de productions scien-
diplômer un étudiant. tifiques, la Mauritanie compte parmi
les pays les moins productifs et occupe
Concernant l’efficacité externe, les la 46e place parmi les 58 pays afric-
données sur l’emploi des diplômés ains (Scimago Country ranking, 2022).
sont limitées, mais indiquent que plus L’infrastructure est caractérisée par un
de la moitié des hommes (56 %) sont manque en équipements de recherche de
employés contre seulement un quart des base et une quasi absence d’équipements
femmes (26 %). Le taux de chômage de haut de gamme.

Figure 11 Taux de rétention moyen des étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur

120

100

80

60

40

20

0
ISPLTI FLSH FSJE Fac. FST ISCAE FLASS IUP ISA ISMBPTU ISET ISSM
Cheriaa

Source : Données de la DSP/MESRS et calculs des auteurs (à partir des données de 2017 à 2020)

25
Chapitre 2. DIAGNOSTIC DU SYSTÈME

La recherche et l’innovation sont faible- La Mauritanie a toutefois réalisé des


ment financées et presque exclu- avancées notoires dans la mise en place
sivement par le gouvernement. Sur la d’un dispositif de gouvernance de la
base des lignes budgétaires 2021, les recherche et de l’innovation, notamment
dépenses effectuées par ce dernier en à travers l’instauration du Haut Conseil
la matière sont estimées, hors salaires, à de la recherche scientifique et de l’in-
167 603 797 MRU. Ces dépenses internes novation (HCRSI), de l’Agence nationale
en recherche et développement ne pour la recherche scientifique et l’innova-
représentent environ que 0,1 % du PIB, soit tion (ANRSI), de l’Autorité mauritanienne
l’un des taux les plus faibles en Afrique. d’assurance qualité de l’enseignement
supérieur (AMAQ-ES) et l’adoption d’une
Stratégie nationale de la recherche scien-
tifique et de l’innovation.

26
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Chapitre 3
VISION STRATÉGIQUE ET
OBJECTIFS

3.1 Cadre d’orientation politique

Le Programme national de développe- Depuis son indépendance, la Mauritanie a


ment du secteur éducatif (PNDSE) III mené plusieurs réformes éducatives pour
s’inscrit dans la continuité des efforts répondre aux besoins de développement
entrepris pour améliorer l’éducation en et aux engagements internationaux. Au
Mauritanie. Il découle de plusieurs cadres cours des dernières années, des mesures
stratégiques, notamment le second plan institutionnelles ont été prises, telles que
d’action de la Stratégie de croissance la mise en place d’un Conseil intermin-
accélérée et de prospérité partagée istériel chargé de la réforme et la créa-
(SCAPP 2021-2025), les Concertations tion du Haut Conseil de l’éducation. Des
nationales sur la réforme du système consultations nationales et régionales ont
éducatif national (2021), la Loi d’orienta- permis de recueillir les avis des acteurs
tion du système éducatif national (2022) éducatifs. La Loi d’orientation du système
et le Rapport d’État sur le système éduca- éducatif national, votée en 2022, délimite
tion national (2023). les grands chantiers de la réforme éduca-
tive, en accord avec la vision définie lors
des consultations nationales.

27
Chapitre 3. VISION STRATÉGIQUE ET OBJECTIFS

3.2 Orientations stratégiques globales

Les finalités du système éducatif mauri- toire pour tous les enfants âgés de 6 à
tanien reposent sur trois fonctions prin- 15 ans, avec six années d’enseignement
cipales : l’instruction, la socialisation et primaire et trois années de collège. Sa
la qualification. L’école vise à assurer gratuité sera progressivement et exclu-
l’acquisition des connaissances et des sivement assurée par le système public.
compétences, ainsi que la transmission
des valeurs sociales telles que la justice, La promotion et la consolidation de l’en-
l’équité et l’égalité. De plus, elle s’engage seignement multilingue sont également
à développer des compétences adaptées essentielles pour renforcer l’enracine-
aux besoins des élèves en lien avec les ment culturel, l’unité nationale et la cohé-
changements économiques, scientifiques sion sociale en Mauritanie. Les langues
et technologiques. nationales telles que l’arabe, le peul, le
soninké et le wolof sont enseignées à
La réduction des disparités géographiques, tous les niveaux, tandis que le français
économiques et de genre dans les parcours est introduit dès la deuxième année du
scolaires est une priorité de la politique primaire (ex-fondamental) et l’anglais à
éducative mauritanienne. La Loi d’orienta- partir de la première année du collège.
tion consacre l’éducation de base obliga-

3.3 Les axes stratégiques du PNDSE

Le PNDSE III constitue, de manière non inclusive) et le pilotage sectoriel. Chaque


exclusive, un instrument de mise en sous-programme est organisé en trois
œuvre de la Loi d’orientation de 2022. composantes reflétant les grands axes
Il expose les priorités pour tous les stratégiques du PNDSE : l’accès et l’équité,
sous-secteurs, les axes transversaux qui la qualité et la gouvernance et le pilotage
concernent l’ensemble du système (rési- qui se traduisent par les principaux objec-
lience, inclusion des réfugiés et éducation tifs et mesures par sous-secteur

28
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Chapitre 4
STRATÉGIES POUR
L’ENSEIGNEMENT
PRÉSCOLAIRE

4.1 Accès et équité

L’objectif en termes de couverture pour la classe préparatoire d’une année à l’ensei-


tranche d’âge concernée au préscolaire, gnement primaire rattachée à une école
3 à 5 ans, est de porter le TBS de 9 % primaire et la classe préparatoire au sein
en 2020 à 33 % en 2030. De façon plus de « mahadras renforcées ».
spécifique, il s’agit de faire passer le taux
de préscolarisation des enfants de 3 et L’extension de la couverture préscolaire
4 ans de 11 % à 25 %. L’accent est mis sur s’accompagnera de mesures pour réduire
la préscolarisation des enfants de 5 ans, les disparités sociales et géographiques
pour lesquels l’objectif est d’atteindre un dans la fréquentation du préscolaire
taux à 50 % d’ici 2030, dans la perspective (soutien aux frais de préscolarisation,
d’une généralisation de la dernière année partenariats public-privé et public-com-
du préscolaire. munautaire). Un volet préscolaire sera
intégré dans les programmes de dével-
Différentes formules seront exploitées oppement et d’accompagnement aux
pour progresser vers cette généralisa- activités des femmes, afin de libérer le
tion. Outre les jardins d’enfants publics et temps des filles pour l’apprentissage et
privés, les écoles coraniques et les gard- des femmes pour des emplois productifs,
eries communautaires, deux formules tout en contribuant à la création d’emplois
publiques pilotes seront étendues : la occupés principalement par ces dernières.

29
Chapitre 4. STRATÉGIES POUR

4.2 Qualité et pertinence

Afin de fournir un contenu d’enseignement enseignants des écoles coraniques dans


et des approches pédagogiques adaptés le domaine du développement intégré de
aux besoins des enfants d’âge préscolaire, la petite enfance, d’autre part.
la stratégie de développement prévoit la
mobilisation d’un peu plus de 4 000 moni- Le référentiel pour le préscolaire tiendra
trices supplémentaires d’ici 2030. Cela compte de la nouvelle mission assignée à cet
implique notamment le renforcement des ordre d’enseignement comme composante
capacités de l’École nationale pour l’ac- préparatoire du primaire dans sa dernière
tion sociale (ENAS) formant les éduca- année. Des initiatives de nutrition commu-
teurs et éducatrices, d’une part, et des nautaire seront également développées.

4.3 Gouvernance et efficience

Le développement du préscolaire est développement du préscolaire, en charge


piloté par le MASEF, en collaboration avec notamment de la politique de généralisa-
le MAIEO, le MENRSE, l’agence Taazour et tion de l’année préparatoire, sera créée.
le Commissariat à la sécurité alimentaire. La gouvernance également renforcée par
Afin d’accélérer la mise en œuvre de la l’intégration des données du sous-secteur
réforme, une institution autonome pour le dans le SIRAGE.

30
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Chapitre 5
STRATÉGIES POUR
L’ENSEIGNEMENT DE BASE
ET SECONDAIRE GÉNÉRAL

5.1 Enseignement primaire

5.1.1 Accès et équité

La stratégie vise à créer d’ici 2030 les De façon à respecter le principe de


conditions d’une généralisation de l’éd- gratuité de l’éducation de base, l’ensei-
ucation de base avec un accès généralisé gnement du primaire sera progressive-
en première année du primaire (ex-1AF), ment et exclusivement délivré par le
y compris via l’enseignement orig- système public et les statut et rôle de
inel. Les investissements en infrastruc- l’enseignement privé seront révisés.
tures accompagneront une baisse de la
taille moyenne des classes à 42 élèves Une attention particulière sera portée
et assureront progressivement la mise aux élèves et enfants en situation de
à disposition d’une salle pour chaque vulnérabilité socio-économique, à
classe d’élèves. l’égalité des genres, ainsi qu’aux enfants à
besoins spécifiques.

5.1.2 Qualité et pertinence

Un des grands chantiers de la réforme de pour l’enfant arabophone, le modèle


l’éducation vise à offrir à chaque enfant linguistique est un modèle unilingue
mauritanien une éducation multilingue (une seule langue d’enseignement de
renforçant l’enracinement culturel et disciplines non linguistiques) et bilingue
l’unité nationale. Elle prévoit que l’ensei- (deux langues d’enseignement de disci-
gnement soit dispensé à tous les niveaux plines non linguistiques). L’Institut pour la
dans les langues nationales (arabe, peul, promotion et l’enseignement des langues
soninké et wolof). nationales (IPELAN), créé en 2023 sous la
tutelle technique du MENRSE, dévelop-
Tout enfant arabophone devra apprendre pera une ingénierie de l’enseignement des
au moins l’une des trois autres langues langues et des stratégies d’apprentissage
nationales et l’arabe sera enseigné à tous linguistique au sein du système éducatif.
les enfants non arabophones. Au primaire,

31
Chapitre 5. STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT DE BASE ET SECONDAIRE GÉNÉRAL

L’opérationnalisation des orientations officielles retient la cohabitation


linguistique suivante :

• En 1re année du primaire, les langues nationales sont objet et médium ;


• En 2e année du primaire, le français s’adjoint aux langues nationales, mais il
est objet d’enseignement et n’est étudié qu’à l’oral ;
• À partir de la 3e année du primaire, en plus des langues nationales, le fran-
çais est aussi étudié à l’écrit ;
• À partir du secondaire, le français, à côté des langues nationales, devient
véhicule d’enseignement-apprentissage ;
• En attendant la généralisation de l’enseignement des langues nationales,
l’enseignement des disciplines scientifiques sera dispensé en arabe.

Le renforcement de la qualité de la forma- réforme sont deux grands chantiers qui


tion initiale des enseignants, ressource permettront d’améliorer durablement la
cruciale pour améliorer l’apprentissage, qualité pédagogique, l’accessibilité, la
est un maillon essentiel de la réforme. Il disponibilité et l’utilisation des manuels
passe notamment par l’amélioration du scolaires et autres matériels péda-
processus d’entrée et de sortie des élèves gogiques dans le système éducatif.
maîtres aux ENI (écoles normales d’institu-
teurs), le renforcement des compétences Enfin, parmi les autres mesures pour
des formateurs et la mise en place à l’ENS améliorer la qualité des environnements
(École normale supérieure) d’une section scolaires, la stratégie intensifiera la préven-
de formation des formateurs des ENI. tion de la transmission des IST/VIH/SIDA,
la sensibilisation sur les violences scolaires
L’optimisation de la chaîne du livre et le et l’utilisation des réseaux sociaux, et le
développement d’une stratégie édito- développement des activités culturelles,
riale pour répondre aux besoins de la sportives et citoyennes à l’école.

5.1.3 Pilotage

Le suivi de la mise en œuvre du schéma La gouvernance des écoles passe par


expérimental de l’enseignement pluri- un appui renforcé à la gestion participa-
lingue sera assuré au niveau central par tive au niveau local, à travers le renforce-
l’IPELAN et la Direction générale de la ment du rôle des Comités de gestion des
réforme et de la prospective du MENRSE. établissements scolaires (COGES). Les
Le suivi pédagogique sera réalisé par les inspecteurs, directeurs et membres des
inspecteurs des différents niveaux et l’In- COGES seront formés à l’élaboration et
spection générale de l’Éducation natio- la mise en œuvre des plans d’améliora-
nale et le suivi de proximité reviendra aux tion des établissements (PAE) et au suivi
directeurs d’école. de la scolarisation et en particulier des
dynamiques de genre à l’œuvre dans
l’abandon et la rétention.

32
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

5.2 Enseignement collégial

5.2.1 Accès et équité

Effective depuis l’année 2022-2023, la une augmentation sensible du nombre


réforme du collégial réduit de quatre à de collèges et de classes, en particulier
trois ans le cycle et l’intègre dans l’éd- dans les zones rurales.
ucation de base obligatoire. Dans le
cadre de la généralisation de l’éducation Plusieurs mesures d’adaptation de l’offre
de base englobant le premier cycle du (environnement scolaire) et de stimula-
secondaire, les élèves engagés dans la tion de la demande (sensibilisation) seront
dernière année du primaire poursuivront mises en place, notamment en milieu rural,
leurs études au collège. À l’horizon 2025, en vue de réduire les disparités de genre.
l’objectif est d’augmenter progressive- Les chefs d’établissement seront formés
ment le taux de transition du primaire aux questions de genre et un forum
vers le collège au-dessus de 65 % et national sera créé pour retenir les filles
80 % en 2030. Ces objectifs impliquent à long terme dans le système éducatif et
promouvoir le leadership féminin.

5.2.2 Qualité

L’amélioration de la qualité au collège des structures d’inspection des étab-


s’articule autour des mesures suivantes : lissements et promotion d’un encadre-
développement de la formation continue, ment de proximité.
rénovation des programmes d’enseigne-
ment et des supports pédagogiques et Plusieurs réformes des curricula sont
didactiques (incluant la promotion de l’en- prévues au collège. Les programmes seront
seignement des sciences et TIC), amélio- organisés autour d’un socle commun et
ration de l’environnement sociopéda- de parcours optionnels en dernière année
gogique, culturel et sportif, promotion de pour préparer l’orientation en fin de cycle,
l’excellence et d’une démarche qualité avec une priorité portée aux orientations
dans les établissements, rapprochement scientifiques et techniques.

5.2.3 Pilotage

Le pilotage du réseau des collèges passe Afin d’améliorer la performance des étab-
par l’amélioration des mécanismes de lissements scolaires, tant sur le plan de
préparation de la rentrée scolaire ce la réussite des élèves que de la bonne
qui implique que les pôles d’inspection gouvernance, le « Projet d’établissement »
soient mieux formés sur l’utilisation des sera expérimenté dans 45 collèges. Enfin,
outils de gestion pédagogique, et que les dans une optique de gestion participative
chefs d’établissement maîtrisent l’utilisa- des établissements au niveau local et de
tion des outils de gestion administrative renforcement du suivi de la scolarisation
et du SIRAGE. et des dynamiques de genre à l’œuvre
dans l’abandon et la rétention des élèves,
les COGES verront leur rôle renforcé.

33
Chapitre 5. STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT DE BASE ET SECONDAIRE GÉNÉRAL

5.3 Enseignement secondaire

5.3.1 Accès et équité

L’objectif au secondaire est d’aug- en particulier en milieu rural, à travers


menter le taux d’accès au lycée à près de la création d’environnements favorables
43 % en 2030, contre 23 % à la rentrée à leur participation (clôture et aires de
2022. La promotion de l’accès au lycée restauration), des mesures d’incitation
se concentre sur des mesures visant à (distribution de kits, remise de prix) et de
promouvoir la scolarisation des filles, soutien (cours de rattrapage).

5.3.2 Qualité

Les programmes seront révisés dans la formation continue implique de renforcer


perspective de la restructuration des les compétences linguistiques des
filières, réorganisés autour d’une année de professeurs et de les affecter dans les
tronc commun avec des enseignements différentes disciplines et la didactique de
optionnels et de deux années de spéciali- leur discipline.
sation. Il est également prévu de valoriser
la formation technique et professionnelle L’amélioration de l’environnement sociopéd-
par l’ouverture de filières d’enseignement agogique, culturel et sportif dans les étab-
technologique dans les domaines scien- lissements inclut le développement d’activ-
tifiques porteurs. ités sportives, aussi bien pour les filles que
pour les garçons, et d’une offre de services
Dans la perspective de mise en œuvre de santé reproductive.
de la réforme, le développement de la

5.3.3 Pilotage

Afin d’améliorer la performance des étab- et l’engagement des parents, notamment


lissements scolaires, tant sur le plan de sur le suivi des dynamiques de genre au
la réussite des élèves que de la bonne niveau de la rétention, de l’abandon et de
gouvernance, le « Projet d’établissement » la persévérance scolaire. Une feuille de
sera expérimenté dans 30 lycées. Le route sera élaborée pour renforcer les
renforcement de leur gestion participa- passerelles entre éducation de base et
tive au niveau local passe par le renforce- formation professionnelle et technique
ment du rôle et des capacités des COGES initiale, notamment pour les jeunes filles.

34
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

5.4 Éducation non formelle

La problématique des enfants et adoles- Malgré les besoins, le sous-secteur de


cents en dehors de l’école en Mauritanie l’enseignement non formel demeure peu
constitue un enjeu majeur, d’autant que renseigné tant au niveau statistique que
les moins de 18 ans représentent près de dans son fonctionnement, ses finance-
40 % de la population totale. Près de 30 % ments et ses résultats. L’objectif de la
des 340 000 enfants âgés de 6 à 15 ans stratégie pour l’ENF est d’améliorer la
n’étaient pas scolarisés en 2019 dans le prise en charge des jeunes non scolarisés
système formel ou dans l’enseignement ou déscolarisés dans des programmes
originel (EPCV, 2019) d’éducation non formelle. À cet effet,
6 wilayas seront ciblées prioritairement.

5.4.1 Accès et équité

L’élargissement de l’accès à l’enseigne- 900 d’ici 2027 dans la formation profes-


ment primaire non formel ciblera les sionnelle non formelle et 1 000 dans les
wilayas où le phénomène de non-sco- mahadras. Afin d’atteindre ces objectifs,
larisation est le plus aigu. Les objectifs des aménagements dans les infrastruc-
sont d’enrôler 1 200 bénéficiaires par an tures scolaires seront mis en œuvre.
dans l’enseignement primaire non formel,

5.4.2 Qualité

Afin de renforcer les compétences Enfin, une stratégie opérationnelle sera


des intervenants de l’enseignement conçue pour développer le système de
primaire non formel, des formations sont la formation professionnelle dans ce
prévues pour les intervenants de l’EPNF. domaine, incluant une cartographie préal-
L’amélioration de la qualité des ensei- able des processus non formels actuels
gnements et des apprentissages passera d’acquisition de compétences.
également par une révision des curricula.

5.4.3 Pilotage

La qualité de l’encadrement administratif moderne des programmes et des opéra-


dépend de l’existence de services statis- teurs. De manière à renforcer le pilotage
tiques opérationnels, aptes à fournir de l’ENF, un système d’information pour le
les éléments nécessaires à une gestion sous-secteur sera développé.

35
Chapitre 5. STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT DE BASE ET SECONDAIRE GÉNÉRAL

5.5 Pilotage et gestion du sous-secteur

L’élaboration d’une stratégie de gestion ités des différents intervenants dans la


des ressources humaines (GRH) du chaîne de la dépense.
secteur, la mise en œuvre de la Politique
enseignante et l’adaptation de la carte Le suivi des progrès de la mise en œuvre
scolaire accompagneront la restructura- du PNDSE III implique des investisse-
tion et la redynamisation du système de ments pour instaurer une culture d’éval-
gestion de l’éducation. uation et de redevabilité et, en particu-
lier, pour améliorer le dispositif national
La mise en œuvre de la réforme passera d’évaluation des acquis scolaires pour
inévitablement par la poursuite des pouvoir bénéficier régulièrement de
efforts d’amélioration et de modernisa- données sur les apprentissages, ventilées
tion du système de collecte, de saisie, de par sexe et autres marqueurs démo-
traitement et de diffusion des données graphiques. Des évaluations seront mises
émanant du recensement scolaire, afin de en place pour mesurer les acquis des
bénéficier de données régulières, fiables élèves à plusieurs moments stratégiques
et complètes, ventilées par sexe, et acces- du parcours scolaire, mais également
sibles par tous les acteurs du secteur pour renforcer le suivi des enseignants et
de l’éducation. Les données du nouveau des élèves de l’ENS.
Système d’information pour la réforme
Administrative et la gestion de l’éduca- Une stratégie d’institutionnalisation
tion (SIRAGE) seront analysées sur une du genre dans les politiques éduca-
base régulière dans le but notamment de tives sera élaborée et mise en œuvre.
dresser un portrait des enjeux propres à Elle s’intéressera à toutes les dimensions
chaque wilaya. de l’éducation (de l’accès à la qualité des
apprentissages), aux obstacles et leviers
Le MENRSE poursuivra la mise œuvre à l’égalité des genres dans et par l’édu-
de la réforme budgétaire (budget cation, à tous les acteurs et bénéficiaires
programme) à travers l’amélioration des (élèves, enseignants, agents et cadres
processus de préparation et d’exécution dans les établissements et les administra-
budgétaire et le renforcement des capac- tions éducatives centrales et décentral-
isées, COGES).

36
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Chapitre 6
STRATÉGIES POUR
L’ENSEIGNEMENT ET LA
FORMATION TECHNIQUE ET
PROFESSIONNELLE

6.1 Accès et équité

Sur le plan quantitatif, les objectifs sont, • La diversification de l’offre initiale


pour la formation diplômante, d’accroître afin de répondre à la demande des
la capacité d’accueil à 25 000 places en secteurs productifs en compétences et
2030 et former 68 000 jeunes pendant la d’assurer au maximum l’insertion des
période 2024 à 2030, et, pour la formation bénéficiaires ;
qualifiante, de former 8 000 apprenants • Des mesures spécifiques pour réduire
(37 000 en 8 ans). Pour atteindre ces les disparités géographiques et de
résultats, l’amélioration de l’accès à la genre ;
formation professionnelle passera par : • Le développement de la forma-
tion continue et des apprentissages
• La densification de l’offre initiale au profit des entreprises et des
(réhabilitation/création d’établisse- professionnels.
ments, promotion de la formation à
distance et en alternance) ;

37
Chapitre 6. STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT ET LA FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE

6.2 Qualité et pertinence

Le développement des intrants néces- et les qualifications afin de piloter la


saires pour une formation profession- formation au regard de la demande en
nelle de qualité implique le développe- compétences ;
ment des référentiels de formation, une • La mise en œuvre d’un système d’in-
politique enseignante pour la formation et formation et d’orientation profes-
le renforcement des capacités des forma- sionnelle (IOP) piloté par les besoins
teurs, ainsi que le développement d’un économiques et adapté aux réalités
système d’assurance qualité (SAQ). socio-économiques, régionales et
locales et aux perspectives futures ;
Le rapprochement de l’offre de l’EFTP • Le renforcement des mécanismes de
avec les besoins en compétences de dialogue avec le secteur privé et des
l’économie comprend : opportunités d’apprentissages dans
les entreprises.
• La mise en place d’un système d’in-
formation sur le marché de l’emploi

6.3 Pilotage

Le renforcement de la gouvernance et du • La mise en place d’un système de


pilotage vise à inscrire l’EFTP dans une suivi-évaluation et de GRH ;
démarche de pilotage du système par la • L’opérationnalisation d’un système de
demande économique en compétences financement adéquat et soutenable ;
à travers : • Le développement d’une communi-
cation efficace pour améliorer la visi-
• Le développement de partenariats bilité et l’attractivité du sous-secteur et
avec les acteurs du marché du travail ; stimuler la demande.

38
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Chapitre 7
STRATÉGIE POUR
L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR,
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ET L’INNOVATION

7.1 L’enseignement supérieur

7.1.1 Accès et équité

L’accompagnement de l’évolution des gnement supérieur de certaines popula-


effectifs étudiants nécessite d’assurer tions, en particulier des femmes.
le financement des coûts récurrents
pour promouvoir la diversification et la En accord avec les objectifs de la SCAPP,
professionnalisation des formations. Les l’orientation vers les filières scientifiques
investissements engagés devront égale- et professionnelles augmenteront. À
ment prendre en compte la dimension l’horizon 2030, les formations scien-
du développement local afin d’éviter une tifiques, technologiques et profession-
concentration excessive dans les villes de nelles verront leurs effectifs s’accroître
l’ouest du pays qui limite l’accès à l’ensei- de 10 000 étudiants.

7.1.2 Qualité et efficacité

Le second volet de la stratégie pour l’en- Le deuxième axe se concentre sur l’ef-
seignement supérieur cherche à améliorer ficacité externe, en favorisant l’em-
l’efficacité du système dans son ensemble. ployabilité des diplômés. Pour cela,
Il vise tout d’abord à perfectionner l’ef- il est prévu d’établir un système d’en-
ficacité interne des établissements, en quêtes auprès des anciens étudiants, de
renforçant le niveau académique des rapprocher les filières professionnelles
étudiants et en réduisant les redouble- du milieu économique (par le biais de
ments et les abandons. Cela implique conventions, de stages et de l’entrepre-
notamment la mise en place d’une poli- neuriat), et de procéder à une évaluation
tique d’orientation scolaire, l’intégration de externe continue des formations afin de
la mise à niveau linguistique et la promo- mieux répondre aux attentes du marché
tion de méthodes pédagogiques adaptées. du travail.

39
Chapitre7.STRATÉGIEPOURL’ENSEIGNEMENTSUPÉRIEUR,LARECHERCHESCIENTIFIQUEETL’INNOVATIONL’INNOVATION

7.1.3 Pilotage

Le renforcement de la gouvernance est gnants-chercheurs et introduire un


structuré selon trois chantiers. Le premier régime spécifique de pensions. Le dernier
s’attache à la rationalisation et la dynami- chantier concerne la mise en œuvre
sation de la gestion des établissements d’une politique spécifique de promotion
d’enseignement supérieur et de leur de l’égalité des genres dans l’enseigne-
personnel (révision des textes de fonda- ment supérieur à tous les niveaux, de
tion des établissements, réflexion sur l’accès des étudiantes au recrutement et à
les textes relatifs aux formations profes- la gestion de la carrière des enseignantes,
sionnelles, mise en pratique des textes en passant par la qualité de l’environne-
concernant les contrats-programmes). ment d’apprentissage, d’enseignement et
Le second chantier entend améliorer les de recherche.
modalités de recrutement des ensei-

40
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

7.2 La recherche scientifique et l’innovation

La vision de la stratégie de recherche et procédures d’évaluation de projets


d’innovation (R&I) vise à en faire un levier améliorées sur la base de bonnes
de transformation économique et sociale, pratiques internationales.
de création de valeur et d’emplois, d’im- • Investir dans le capital humain en R&I
pulsion de la croissance et du bien-être en améliorant les conditions de travail
social. Dans ce contexte, la stratégie natio- et la formation continue, en « décloi-
nale intègre les orientations suivantes : sonnant » la communauté des cher-
cheurs par la création d’un « espace
• Renforcer la gouvernance du système commun de recherche », en mobilisant
de R&I, par le renforcement des capac- et en favorisant l’apport de la diaspora
ités d’orientation, de suivi et d’évalua- scientifique.
tion de la stratégie et des programmes • Promouvoir les échanges interna-
de recherche ; par l’optimisation du tionaux au niveau des étudiants et
fonctionnement du HCRSI, de l’ANRSI, enseignants.
du Fonds pour la R&I et de l’AMAQ-ES ; • Investir dans les infrastructures en
et à travers un appui à la révision du R&I est indispensable, mais l’acquisi-
cadre réglementaire et législatif. tion des équipements, en particulier du
• Augmenter les budgets consacrés à matériel haut de gamme, doit impéra-
la R&I de manière progressive, mais tivement être mutualisée à travers la
considérable, passant de 0,1 % en formation de « pôles d’excellence ».
2022 à 0,3 à 0,6 % du PIB en 2026. • Développer des synergies entre les R&I
Les subventions annuelles de R&I et l’environnement productif et sociétal
des établissements d’enseignement passe par la structuration et l’appui
supérieur et/ou de recherche augmen- aux acteurs de la demande (entre-
teront graduellement. Cette augmen- prises, environnement économique et
tation devrait être associée à l’optimi- société en général) et aux respons-
sation des procédures de financement ables de l’interfaçage entre l’offre et la
pour la R&I, basé sur un Programme demande (agences publiques, centres
pluriannuel de R&I (R&I) orienté vers d’excellence…).
la recherche compétitive, et avec des

41
Chapitre 8. STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT ORIGINEL ET L’ALPHABÉTISATION

Chapitre 8
STRATÉGIES POUR
L’ENSEIGNEMENT ORIGINEL
ET L’ALPHABÉTISATION

8.1 Enseignement originel

8.1.1 Accès et équité

En conformité avec la Loi d’orientation, la introduites dans les mahadras pilotes


stratégie vise à valoriser le rôle de l’en- situées dans les zones de moindre accès à
seignement originel dans l’éducation et à l’enseignement. Ce sera également le cas
en préserver l’héritage, tout en assurant des instituts régionaux de l’enseignement
une plus grande complémentarité avec originel qui préparent à l’examen du bacca-
les autres segments du système éducatif, lauréat lettres originelles. De plus, l’en-
formel ou non formel. Afin d’élargir la seignement dans les mahadras constitue
couverture et d’améliorer l’équité et l’in- un vecteur d’alphabétisation important
clusion dans le système éducatif, les disci- pour des milliers d’enfants et de jeunes et
plines de l’éducation formelle vont être permet de lutter contre l’illettrisme.

8.1.2 Qualité et pertinence

Afin de renforcer la qualité des ensei- des formateurs des mahadras seront
gnements et des apprentissages de renforcées. Les programmes des insti-
l’enseignement originel et dans une tuts régionaux de l’enseignement originel
optique de lutte contre la radicalisation seront également révisés afin de les
et l’extrémisme violent, les compétences professionnaliser.

42
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

8.1.3 Gouvernance et efficience

Une base de données pour la gestion effi- • Adopter une catégorisation et une
cace et efficiente des programmes et des typologie propre prenant en compte
structures de l’enseignement originel la nature et la diversité de ses
sera élaborée et les compétences des programmes et les différentes modal-
responsables de l’enseignement originel ités d’accréditation et de validation de
en matière de gestion seront renforcées. ses acquis ;
• Identifier les niveaux de passerelles
La Loi d’orientation prévoit également appropriés et pertinents en définissant
qu’une stratégie, qui fera l’objet d’un les dispositifs institutionnels, régle-
acte réglementaire, soit développée pour mentaires, pédagogiques et matériels
préserver l’important héritage de l’ensei- pour leur mise en place ;
gnement originel. La stratégie veillera, • Promouvoir la création de mahadras
entre autres, à : en ligne pour accroître les possibil-
ités d’accès à ce type d’enseignement,
notamment au niveau international.

43
Chapitre 8. STRATÉGIES POUR L’ENSEIGNEMENT ORIGINEL ET L’ALPHABÉTISATION

8.2 Alphabétisation

Le taux d’analphabétisme est relative- flux de déscolarisés précoces et de non


ment élevé et les disparités de genre sont scolarisés ; (iv) la grande hétérogénéité en
marquées. 58 % des femmes et 74 % termes d’âges, de milieux et de conditions
des hommes de 15-49 ans sont alpha- socio-économiques.
bétisés. Quel que soit le sexe, le taux d’al-
phabétisation est nettement plus élevé en L’offre d’alphabétisation vise à doter
milieu urbain que rural (EDS 2019-2021). les groupes cibles des savoirs et des
La problématique de l’analphabétisme compétences de base permettant
pose plusieurs défis : (i) la forte corréla- leur épanouissement individuel, leur
tion entre analphabétisme et pauvreté ; (ii) intégration harmonieuse dans le tissu
le fait que l’analphabétisme est un frein socioéconomique local et leur participa-
à l’émergence d’une société moderne tion consciente au processus de dévelop-
basée sur la démocratie ; (iii) l’impor- pement durable du pays. L’objectif est de
tance du stock d’analphabètes (environ réduire l’illettrisme d’ici 2030 par une poli-
un million de personnes) qui, de plus, tique ciblée et s’appuyant notamment sur
est alimenté de façon constante par des des structures d’éducation non formelle.

8.2.1 Accès et équité

L’accroissement de l’accès et de l’équité en un partenariat avec l’école formelle (qui


matière d’alphabétisation s’appuiera sur la possède déjà des locaux à travers tout le
mise en place de programmes en réponse pays) et avec des ONG locales, à même
aux besoins des bénéficiaires (les femmes d’assurer un ciblage adéquat des popula-
surtout et les adolescents en dehors tions défavorisées et des zones en retard
de l’école). L’augmentation de l’offre par rapport à la moyenne nationale, et
pour atteindre une capacité annuelle de ce, dans une approche intégrant la lutte
20 000 apprenants en 2030, passera par contre l’analphabétisme et la pauvreté.

8.2.2 Qualité et pertinence

Les programmes, supports et approches andragogie, numérique et évaluation


d’alphabétisation seront revus et les seront renforcées.
compétences des alphabétiseurs en

8.2.3 Gouvernance et efficience

La stratégie nationale d’alphabétisation de renforcer le pilotage des programmes.


et son plan d’action seront mis à jour afin La question du financement du sous-sec-
de préciser le cadre de mise en œuvre des teur reste cruciale d’autant qu’on est
activités d’alphabétisation, de la révision toujours très loin des recommandations
et de la conception des programmes et de Bamako de 2007 instituant l’octroi de
supports didactiques, et de l’identification 3 % du budget de l’éducation à l’alpha-
et mobilisation des acteurs concernés. La bétisation. Elles sont renforcées par les
mise en place d’une base de données pour éléments du Cadre d’action de Marrakech,
garantir une gestion optimale des ressou- fruit de la CONFINTEA VII de 2022.
rces humaines et matérielles permettra

44
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Chapitre 9
STRATÉGIES
TRANSVERSALES

9.1 Résilience

Dans le contexte postpandémie actuel, de diverses natures afin de renforcer les


et en vue de bâtir des systèmes éduca- capacités de coordination sectorielle, de
tifs capables de résister aux chocs futurs, planification et de gestion des risques à
les réformes sectorielles tiendront égale- tous les niveaux du système.
ment compte des risques et vulnérabilités

9.1.1 Sécurité alimentaire

La politique d’alimentation scolaire, conduite conjointement par le MENRSE,


qui s’articule principalement autour le Commissariat à la sécurité alimentaire
des cantines scolaires, vise à encour- (CSA) et l’Agence Taazour, en partenariat
ager la scolarisation dans les milieux les avec le PAM (Programme alimentaire
plus vulnérables. En termes de pilotage, mondial).
la politique d’alimentation scolaire est

9.1.2 TIC et SMT

Dans une perspective de résilience programmes. Dans l’EFTP, le développe-


et d’adaptation aux évolutions tech- ment du numérique se traduit par une
nologiques, les réformes éducatives offre de formation spécialisée et l’utilisa-
envisagées intègrent la promotion de tion des TIC pour en améliorer la qualité.
méthodes d’enseignement novatrices, De même, dans l’enseignement supérieur,
telles que l’enseignement à distance et un accent est mis sur le renforcement de
l’utilisation du numérique, basées sur les la culture numérique, avec un soutien au
expériences ayant permis d’assurer une développement de l’offre de formation et
continuité éducative lors de la pandémie à la modernisation des pratiques adminis-
de COVID-19. La Loi d’orientation prévoit tratives et pédagogiques. Enfin, l’intégra-
que chaque autorité éducative élabore tion des TIC est également envisagée
une politique de l’enseignement des dans l’enseignement originel, notamment
sciences, mathématiques et technolo- avec la création de mahadras en ligne pour
gies, visant à améliorer leur attractivité élargir l’accès à ce type d’enseignement,
auprès des élèves et à moderniser les particulièrement au niveau international.

45
Chapitre 9. STRATÉGIES TRANSVERSALES

9.1.3 Développement durable

Compte tenu des enjeux écologiques de Dans le secteur de l’EFTP, l’approche vise
plus en plus importants auxquels fait face à prendre en compte les nouveaux métiers
la Mauritanie, la gestion du système doit émergents dans ce domaine, via la créa-
prendre en compte un certain nombre de tion de filières ou de spécialités centrées
risques, notamment dans les normes de la sur le développement durable. Dans le
carte scolaire afin qu’elles soient sensibles secteur de l’enseignement supérieur et
à l’impact des changements climatiques de la recherche, le focus sur le renforce-
sur l’offre éducative. Le MENRSE pour- ment des filières scientifiques passera,
suivra la mise en œuvre du Programme entre autres, par le développement de
national des écoles vertes à travers, cursus axés sur l’environnement et l’inves-
notamment, la formation des enseig- tissement dans la recherche appliquée.
nants et l’intégration de modules d’éduca-
tion environnementale dans les curricula.

9.2 Inclusion des réfugiés

Dans le contexte de la présence Les mesures prévues cherchent à


prolongée de réfugiés en Mauritanie, améliorer l’accès à l’éducation en construi-
notamment dans le camp de Mbera, les sant et réhabilitant des infrastructures
réformes éducatives en cours offrent éducatives, à renforcer la qualité des
une opportunité unique d’améliorer le apprentissages en fournissant des équi-
système éducatif pour les populations pements pédagogiques et en formant les
réfugiées ainsi que pour les populations enseignants, et à améliorer le pilotage
hôtes. Un plan d’action budgétisé, aligné du système éducatif en consolidant la
sur le PNDSE III, a été élaboré en 2023 gestion et la gouvernance.
pour assurer l’inclusion des réfugiés dans
le système éducatif mauritanien. Au préscolaire, primaire, secondaire, et
dans l’enseignement technique et profes-
Cette stratégie d’inclusion repose sur sionnel, des objectifs spécifiques sont
plusieurs principes, notamment une fixés pour augmenter le taux de scolari-
progression graduelle des réfugiés dans sation, améliorer la qualité de l’enseigne-
le système éducatif, la prise en compte ment, et renforcer le suivi des apprenants.
de leurs besoins spécifiques, et leur En outre, des efforts sont déployés
implication dans le processus d’inclu- pour faciliter l’accès à l’enseignement
sion. Elle vise également à renforcer le supérieur pour les réfugiés et favoriser
système éducatif existant pour en faire leur insertion professionnelle.
bénéficier à la fois aux réfugiés et aux
communautés d’accueil.

46
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

9.3 Éducation inclusive

Les enfants en situation de handicap Pour améliorer l’accès à l’éducation, des


rencontrent des obstacles importants à normes d’accessibilité seront intégrées
leur scolarisation, avec seulement 21 % dans la construction et la réhabilitation
des enfants porteurs d’un handicap sévère des établissements. Des programmes
scolarisés, principalement dans l’ensei- pilotes d’éducation inclusive seront lancés
gnement originel. Le manque de données dans des écoles et des mahadras, tandis
fiables sur leur situation scolaire aggrave que des partenariats seront développés
cette problématique. pour optimiser les ressources disponibles.
Concernant la qualité de l’éducation, la
La Mauritanie s’est engagée à promou- formation des enseignants sera adaptée
voir l’éducation inclusive, conformément pour inclure des modules sur l’éducation
à la Convention des Nations Unies rela- inclusive, et du matériel pédagogique
tive aux droits des personnes handi- spécifique sera développé. Au niveau du
capées et à sa Stratégie pour l’inclusion pilotage, une politique intersectorielle
du handicap 2022-2026. La Loi d’orien- sera élaborée, impliquant tous les acteurs
tation et l’ODD 4 soulignent également concernés, avec la création d’un fonds
l’importance de garantir l’accès à l’édu- sectoriel dédié à l’éducation inclusive. Des
cation pour les personnes en situation de efforts seront également déployés pour
handicap. améliorer le suivi des progrès et sensi-
biliser le public aux enjeux de l’inclusion
des personnes en situation de handicap.

47
Chapitre 10. SCÉNARIO, COÛTS ET FINANCEMENT DU PNDSE III

Chapitre 10
SCÉNARIO, COÛTS ET
FINANCEMENT DU PNDSE III

10.1 L’évolution de la scolarisation

Le scénario du PNDSE III traduit les objec- 50 % des enfants de 5 ans et 2 5% des
tifs de scolarisation de la stratégie résul- enfants de 3-4 ans seront accueillis dans
tant de la Loi d’orientation, avec le dével- les structures du préscolaire. La scolarisa-
oppement de l’enseignement présco- tion de tous les enfants de 5 ans intervi-
laire en vue de permettre, à terme, un endrait à partir de l’année 2035.
accueil généralisé des enfants de 5 ans, la
généralisation effective du cycle primaire, Tous les enfants accèdent à l’école, par
l’ouverture du cycle collégial de trois le cycle primaire formel ou l’enseigne-
années devant scolariser tous les jeunes ment originel, et il n’y a plus d’abandons
in fine. Le scénario retenu fixe les princi- de scolarité au niveau du cycle primaire.
paux objectifs relatifs aux flux d’élèves Il convient de noter que cet objectif pose
pour l’année 2030-2031 et donne des les bases d’un enseignement primaire
perspectives à plus long terme : universel, mais qu’en 2030 il y aurait encore
une petite proportion de jeunes déscolar-
isés en raison d’abandons antérieurs.

Tableau 8 Indicateurs de scolarisation

PNDSE Long
Base Plan d’action
III terme
2022- 2023- 2024- 2025- 2030- 2035-
2023 2024 2025 2026 2031 2036
Taux brut de scolarisation préscolaire 8,3 % 8,7 % 12,2 % 15,7 % 33,1 % 48 %
Taux brut de scolarisation primaire 109,5 % 109,9 % 106,1 % 105 % 105,7 % 108 %
Taux brut de scolarisation collégial 50,2 % 51,4 % 53,5 % 70,3 % 68 % 96,5 %
Taux brut de scolarisation 2d cycle secondaire 35,1 % 36,1 % 37 % 38 % 53,8 % 77,4 %
Étudiants pour 100 000 habitants 666 649 657 648 761 1 005
% jamais scolarisé 6% 6% 5,1 % 4,3 % 0% 0%
Préscolarisé à 5 ans 5,4 % 5,4 % 11,7 % 18,1 % 50 % 96 %
Enseignement originel seul 4% 4% 4% 4% 4% 4%
Taux d’admission en 1re année primaire 90 % 90 % 90,9 % 91,7 % 96 % 96 %
Taux d’accès en 6e année primaire
61,2 % 61,6 % 62,6 % 64,9 % 88,6 % 98 %
(achèvement)
Taux d’accès au collégial 54 % 54 % 57 % 57 % 77 % 100 %
Taux d’accès en 3e année collégial 34 % 35 % 37 % 40 % 65 % 95 %
Taux d’accès en 5e année secondaire 23 % 24 % 25 % 26 % 43 % 67 %
Taux d’accès en dernière année du secondaire 32 % 33 % 32 % 32 % 38 % 48 %
Taux de transition primaire - collégial 60,8 % 60,8 % 63,5 % 66,3 % 80 % 95,7 %
Taux de transition 1er - 2d cycle secondaire 36,6 % 36,6 % 36,9 % 37,2 % 38,7 % 40 %
Source : Modèle de simulation du PNDSE III

48
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Tableau 9 Effectif des élèves et étudiants

Long
Base Plan d’action PNDSE III
terme
2022- 2023- 2024- 2025- 2030- 2035-
2023 2024 2025 2026 2031 2036
Préscolaire 36 670 39 401 56 578 74 571 177 933 291 690
Primaire 861 769 885 935 876 617 888 331 1 010 861 1 167 723
Collégial 229 343 241 818 258 624 264 688 381 486 613 299
Secondaire 107 172 114 001 120 700 127 872 207 652 338 999
Enseignement supérieur 32 485 34 534 36 665 38 880 51 251 60 976
Formation professionnelle 9 086 9 086 10 625 12 165 19 862 19 862
Alphabétisation 5 000 5 000 7 143 9 286 20 000 20 000
Source : Modèle de simulation du PNDSE III

L’ouverture complète du cycle collégial Le nombre d’étudiants de l’enseigne-


est anticipée pour l’année 2035, tous les ment supérieur est porté à 40 000, soit
enfants achevant le cycle primaire pour- 760 étudiants pour 100 000 habitants.
suivent alors au collège. En 2030, le taux
de transition entre le primaire et le collé- L’amélioration des taux d’accès sera dans
gial est porté à 80 % pour préparer la un premier temps plus visible dans l’en-
généralisation de l’accès. seignement primaire, puis se propagera
dans l’enseignement collégial avant d’im-
Les formations professionnelles pacter les taux d’accès dans les niveaux
diplômantes et qualifiantes sont accrues. supérieurs. Les efforts engagés avec
En 2030, 15 000 places de formations le PNDSE III auront des conséquences
diplômantes (68 000 cumulées 2023- progressives et à long terme sur le niveau
2030) et 8 000 de formations qualifiantes de scolarisation.
(30 000 cumulées).

Figure 12 Évolution des effectifs d’élèves par niveau

1 400 000

1 200 000

1 000 000

800 000

600 000

400 000

200 000

0
2019-2020
2020-2021
2021-2022
2022-2023
2023-2024
2024-2025
2025-2026
2026-2027
2027-2028
2028-2029
2029-2030
2030-2031
2031-2032
2032-2033
2033-2034
2034-2035
2035-2036
2036-2037
2037-2038
2038-2039
2039-2040

primaire Collégial Secondaire Préscolaire Enseignement


supérieur

Source : modèle de simulation du PNDSE III

49
Chapitre 10. SCÉNARIO, COÛTS ET FINANCEMENT DU PNDSE III

10.2 Le coût du PNDSE III

Afin d’atteindre les objectifs d’amélioration le préscolaire, 7 000 pour le primaire, 7 000
de la scolarité et des résultats d’appren- pour les deux cycles du secondaire, et un
tissage, les efforts à entreprendre concer- besoin de 13 000 salles de classe supplé-
nent tous les aspects des conditions d’ac- mentaires pour l’ensemble des niveaux.
cueil et d’encadrement. Ils comprennent
notamment une forte augmentation du L’ensemble des moyens humains,
nombre des enseignants dans les étab- matériels, en infrastructures et en
lissements publics, ainsi que d’importants équipements à mobiliser pour mettre
investissements en infrastructures, en œuvre les activités définies par la
particulièrement au niveau de l’ensei- stratégie ont une traduction financière.
gnement primaire et du collégial, avec un Le coût du PNDSE correspond au champ
besoin de 1 200 postes d’enseignants pour des dépenses retenues par la direc-

Tableau 10 Besoins en enseignants pour mettre en œuvre la stratégie (établissements publics)

2022- 2023- 2024- 2025- 2026- 2027- 2028- 2029- 2030-


2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031
Classes/ Sections
pédagogiques
Primaire 16 756 17 795 18 218 19 165 20 252 21 446 22 232 23 111 24 068
Collégial 2 894 3 219 3 426 3 357 3 911 4 513 5 202 6 018
3 643
Secondaire 956 1 032 1 116 1 260 1 383 1 576 1 776 2 016
Nombre d’enseignants
Préscolaire MASEF 227 346 425 478 523 566 606 646 686
Préscolaire MENRSE - 107 193 299 427 579 756 959
Primaire 17 204 18 271 18 637 19 535 20 566 21 697 22 406 23 202 24 068
Collégial 5 159 5 700 6 027 5 866 6 787 7 778 8 906 10 231
6 863
Secondaire 1 704 1 828 1 963 2 201 2 400 2 716 3 039 3 427
Élèves par enseignant
Primaire 44,8 44,8 44,4 44,0 43,6 43,2 42,8 42,4 42,0
Collégial 32,9 32,5 32,1 31,6 31,2 30,7 30,3 29,8
Secondaire 32,9 32,5 32,1 31,6 31,2 30,7 30,3 29,8

Source : Modèle de simulation du PNDSE III

Figure 13 Évolution des effectifs des enseignants nécessaires


30000
27803

25000 24068

20000 18271 18535

15000

10231
10000
6305
5159
5000 3427
2081 1704
686 1017 959
346
0
Préscolaire MASEF Préscolaire MENRSE primaire Collégial Secondaire

Source : Modèle de simulation du PNDSE III

50
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Tableau 11 Besoins en salles de classe Tableau 11 : Besoins en salles de classe

2022- 2023- 2024- 2025- 2026- 2027- 2028- 2029- 2030-


2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031
Préscolaire MENRSE - 107 193 299 427 579 756 959
Primaire 13 218 14 038 14 652 15 722 16 952 18 325 19 399 20 604 21 933
Collégial 2 329 2 633 2 850 2 841 3 366 3 953 4 640 5 466
2 932
Secondaire 769 845 928 1 066 1 190 1 381 1 584 1 831

Source : Modèle de simulation du PNDSE III

tion du Budget. Au-delà des budgets budget général, hors intérêts de la dette
des ministères sectoriels, l’État réalise et hors comptes d’affectation spéciale.
des dépenses en faveur des écoles
supérieures et des centres de formation Le budget de l’État enregistre égale-
sous la tutelle d’autres ministères, finance ment des dépenses d’éducation sur les
des infrastructures sur le budget du comptes d’affectation spéciale et certains
MINHUAT ou de l’agence Taazour, et utilise projets ont une exécution extérieure au
les fonds disponibles sur les dépenses budget général. Pour l’évaluation du coût
communes et les réserves générales. En du PNDSE III, c’est le champ du budget
outre l’éducation représente 75 % des général qui est retenu, en excluant les
dépenses de la caisse des retraites. dépenses pour la caisse de retraite. Les
dépenses de la stratégie représentent
Ainsi, la dépense d’éducation s’élève à 20 milliards de MRU en 2024 et augmen-
17 516,1 millions de MRU dans la Loi de tent pour atteindre 25,7 milliards de MRU
finances rectificative (LFR) pour 2023, en 2030. Toutes les projections sont effec-
soit 19,8 % des dépenses totales du tuées aux prix constants de 2023.

Tableau 12 Les dépenses pour l’éducation dans la Loi de finances rectificative pour 2023

Fonctionnement Investissement
Budget pour l’éducation 14 350 3 165,8
MENRSE 8 107,7 111,9
MESRS 1 709,4 65,8
MEFP 414,4 228,3
MASEF 305,5 3,5
MAIEO 760,1 26,8
MEF/DPEF 58,4
MINHUAT 761,8
MSGPR 34,9 0
Autres ministères 921 118,9
TAAZOUR 111,1 963
Dépenses communes 861,1 827,5
Caisse de retraite 1 125 0
% éducation dans les dépenses totales hors dette 24,4 % 10,7 %
Dépenses courantes hors caisse de retraite 13 225,3
Total dans budget général 17 516,1
% des dépenses totales, hors dette, hors CAS 19,8 %
Source : LFR 2023

51
Chapitre 10. SCÉNARIO, COÛTS ET FINANCEMENT DU PNDSE III

Tableau 13 Coût de la stratégie pour le secteur de l’éducation, par programme

Base Plan d’action PNDSE III


2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Dépenses totales par programme 17 516 20 013 22 793 23 450 22 061 23 248 24 427 25 673
01 Enseignement préscolaire 224 469 720 843 1 024 1 168 1 325 1 500
02 Enseignement primaire 5 484 7 469 7 580 7 936 8 167 8 493 8 719 8 939
03 Enseignement collégial 1 881 2 520 2 480 2 600 3 069 3 318 3 586 3 893
04 Enseignement secondaire 668 1 472 881 973 1 054 1 126 1 240 1 358
05 Éducation non formelle 0 8 4 4 6 8 10 7
06 Administration 1 585 1 743 1 722 1 750 1 784 1 818 1 853 1 889
07 Formation professionnelle 740 1 260 2 073 2 118 1 476 1 550 1 626 1 705
08 Enseignement supérieur 3 566 4 231 6 232 5 845 4 634 4 909 5 199 5 504
09 Recherche scientifique 62 117 361 704 164 165 166 168
10 Éducation spéciale 43 85 124 53 53 54 55 56
11 Enseignement originel 368 400 405 413 421 429 437 446
12 Alphabétisation 5 30 27 28 28 28 29 29
13 Pilotage sectoriel 76 207 182 182 181 181 181 181
Non réparti par programme 2 814 0 0 0 0 0 0 0
Dépenses courantes par programme 14 390 15 164 16 143 17 133 17 808 18 959 20 094 21 321
01 Enseignement préscolaire 222 339 542 701 825 961 1 109 1 271
02 Enseignement primaire 4 618 5 833 5 939 6 255 6 532 6 852 7 063 7 299
03 Enseignement collégial 1 358 1 670 1 862 1 982 1 940 2 189 2 457 2 764
04 Enseignement secondaire 591 866 847 940 1 020 1 092 1 207 1 324
05 Éducation non formelle - 8 4 4 6 8 10 7
06 Administration 1 585 1 733 1 716 1 744 1 778 1 812 1 847 1 883
07 Formation professionnelle 511 760 905 937 984 1 058 1 134 1 212
08 Enseignement supérieur 2 985 3 268 3 538 3 703 3 924 4 177 4 447 4 731
09 Recherche scientifique 57 69 175 240 164 165 166 168
10 Éducation spéciale 43 45 46 50 51 52 53 54
11 Enseignement originel 363 377 381 390 397 405 413 421
12 Alphabétisation 5 12 9 10 10 10 11 11
13 Pilotage sectoriel 65 183 178 178 177 177 177 177
Non réparti par programme 1 986 - - - - - - -
Investissement par programme 17 516 20 013 22 793 23 450 22 061 23 248 24 427 25 673
01 Enseignement préscolaire 224 469 720 843 1 024 1 168 1 325 1 500
02 Enseignement primaire 5 484 7 469 7 580 7 936 8 167 8 493 8 719 8 939
03 Enseignement collégial 1 881 2 520 2 480 2 600 3 069 3 318 3 586 3 893
04 Enseignement secondaire 668 1 472 881 973 1 054 1 126 1 240 1 358
05 Éducation non formelle - 8 4 4 6 8 10
06 Administration 1 585 1 743 1 722 1 750 1 784 1 818 1 853 1 889
07 Formation professionnelle 740 1 260 2 073 2 118 1 476 1 550 1 626 1 705
08 Enseignement supérieur 3 566 4 231 6 232 5 845 4 634 4 909 5 199 5 504
09 Recherche scientifique 62 117 361 704 164 165 166 168
10 Éducation spéciale 43 85 124 53 53 54 55 56
11 Enseignement originel 368 400 405 413 421 429 437 446
12 Alphabétisation 5 30 27 28 28 28 29 29
13 Pilotage Sectoriel 76 207 182 182 181 181 181 181
Non réparti par programme 2 814 - - - - - - -
Source : Modèle de simulation du PNDSE III

52
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Les enseignements primaire et collégial La répartition par ministère est donnée


sont les niveaux scolarisant les plus grands dans le tableau 14. Les dépenses sont
nombres d’élèves et ceux nécessitant les affectées au ministère du sous-secteur
moyens de fonctionnement les plus impor- bénéficiaire, même quand les dépenses
tants. Ils forment le socle commun destiné ont pu être financées sur des sources
à être généralisé à tous les enfants. Le communes dans la LFR 2023.
PNDSE III vise à mettre en place les condi-
tions de cette généralisation.

Tableau 14 Coût de la stratégie pour le secteur de l’éducation, par ministère

Base Plan d’Action PNDSE III


2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
17 516 20 013 22 793 22 061 24 427 25 673
Dépenses totales par ministère
23 450 23 248
MENRSE 8 220 13 271 12 731 13 350 14 194 14 909 15 592 16 309
MESRS 1 775 2 920 5 137 5 064 3 282 3 529 3 789 4 063
MEFP 643 1 163 1 974 2 017 1 373 1 445 1 519 1 596
MASEF 309 533 817 841 993 1 103 1 221 1 353
MAIEO 787 858 870 893 912 933 955 977
MEF/DPEF 58 93 88 90 89 89 89 89
Autres ministères 1 040 1 061 1 082 1 104 1 126 1 148 1 171 1 194
MINHUAT 762
MSGPR 35 114 95 92 92 92 92 92
TAAZOUR 1 074 - - - - - - -
Dépenses communes 1 689
Caisse de retraite 1 125
Dépenses courantes par ministère 14 390 15 164 16 143 17 133 17 808 18 959 20 094 21 321
MENRSE 8 153 10 111 10 384 10 953 11 319 12 016 12 670 13 389
MESRS 1 709 1 978 2 327 2 528 2 645 2 871 3 112 3 368
MEFP 435 683 825 856 902 974 1 048 1 124
MASEF 307 421 608 755 862 977 1 100 1 233
MAIEO 760 794 807 828 847 868 889 911
MEF/DPEF 31 87 86 88 87 87 87 87
Autres ministères 975 995 1 014 1 035 1 055 1 077 1 098 1 120
MINHUAT
MSGPR 35 97 93 90 90 90 90 90
TAAZOUR - - - - - - - -
Dépenses communes 861 - - - - - - -
Caisse de retraite 1 125
Investissement par ministère 3 126 4 848 6 650 6 317 4 253 4 289 4 333 4 352
MENRSE 67 3 161 2 347 2 397 2 875 2 893 2 922 2 920
MESRS 66 942 2 810 2 536 637 657 676 695
MEFP 208 481 1 149 1 161 471 471 472 472
MASEF 2 112 209 86 131 126 120 120
MAIEO 27 63 64 64 65 66 66 67
MEF/DPEF 28 6 2 2 2 2 2 2
Autres ministères 65 66 67 69 70 72 73 74
MINHUAT 762
MSGPR - 18 2 2 2 2 2 2
TAAZOUR 1 074
Dépenses communes 828
Source : Modèle de simulation du PNDSE III

53
Chapitre 10. SCÉNARIO, COÛTS ET FINANCEMENT DU PNDSE III

10.3 Les perspectives budgétaires pour


l’éducation

Le cadrage budgétaire effectué est taille du budget de l’État, sa répartition


basé sur les perspectives de croissance entre budget de fonctionnement et d’inves-
économique retenues avec le Fonds tissement et les parts consacrées à l’édu-
monétaire international jusqu’en 2026. cation sont maintenues constantes à leur
Elles sont prolongées par une hypothèse niveau de la Loi de finances rectificative
de 4% de croissance annuelle à partir de pour 2023. Avec ces hypothèses, le budget
2027. L’ensemble des estimations sont potentiel pour l’éducation s’élèverait à
calculées aux prix constants de 2023. La 23,8 milliards de MRU en 2030.

Tableau 15 Cadrage des ressources et dépenses de l’État

Base Plan d’action PNDSE III


2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
PIB en milliards MRU, prix
422,7 460,1 501,5 535,4 556,8 579,1 602,2 626,3
courants (FMI)
PIB prix constants (FMI) milliards
91,2 95,9 102,1 106,1
MRU
Croissance économique 4,4 % 5,1 % 6,5 % 4% 4% 4% 4% 4%
Déflateur PIB 6,3 %
PIB prix constants de 2023 422,7 444,1 472,8 491,5 511,2 531,6 552,9 575
Dépenses du budget général
LFR
(millions MRU)
Dépenses du budget général (hors
91 537 96 188 102 394 106 455 110 713 115 142 119 747 124 537
CAS)
en % du PIB 21,7 % 21,7 % 21,7 % 21,7 % 21,7 % 21,7 % 21,7 % 21,7 %
Service de la dette 3 213 3 376 3 594 3 736 3 886 4 041 4 203 4 371
en % dépenses 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 %
Dépenses budget d’investissement 29 567 31 069 33 074 34 385 35 760 37 191 38 679 40 226
en % dépenses totales 32,3 % 32,3 % 32,3 % 32,3 % 32,3 % 32,3 % 32,3 % 32,3 %
Dépenses courantes de l’État (hors
58 758 61 743 65 727 68 334 71 067 73 910 76 866 79 941
dette)
en % recettes totales 64,2 % 64,2 % 64,2 % 64,2 % 64,2 % 64,2 % 64,2 % 64,2 %
Dépenses budgétaires pour
l’éducation
Budget de fonctionnement 14 350 15 079 16 052 16 689 17 357 18 051 18 773 19 524
% éducation/dép. courantes de
24,4 % 24,4 % 24,4 % 24,4 % 24,4 % 24,4 % 24,4 % 24,4 %
l’État (hors dette)
Budget d’investissement 3 166 3 327 3 541 3 682 3 829 3 982 4 141 4 307
% éducation/ investissements de
10,7 % 10,7 % 10,7 % 10,7 % 10,7 % 10,7 % 10,7 % 10,7 %
l’État
Dépense courante + Capital 17 516 18 406 19 594 20 371 21 185 22 033 22 914 23 831
% des dép. totales, hors dette,
19,8 % 19,8 % 19,8 % 19,8 % 19,8 % 19,8 % 19,8 % 19,8 %
hors CAS
Comptes d’affectation spéciale 337
Total budget de l’État 17 853
Projets exécutés hors
1 099
administration
Total budget + projets 18 952
Source : Modèle de simulation du PNDSE III

54
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

10.4 Le financement de la stratégie

Les projections et les budgets sont établis 100 millions de US$. Il convient de noter
hors caisse de retraite à partir de 2024. que les dépenses pour le PNDSE III peuvent
Les budgets potentiels pour l’éducation être financés par des appuis extérieurs
seraient insuffisants pour répondre à l’en- exécutés dans le cadre du budget ou en
semble des besoins du secteur, avec un dehors, et permettent de combler une
écart compris entre 1,3 et 3,3 milliards partie du besoin de financement.
de MRU selon les années, soit entre 40 et

Tableau 16 Le besoin de financement de la stratégie pour le secteur de l’éducation

Base Plan d’action PNDSE III

2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030

Dépenses courantes

Dépenses pour la stratégie 14 390 15 164 16 143 17 133 17 808 18 959 20 094 21 321

Ressources extérieures 689 635 668

Budget potentiel 14 350 13 897 14 794 15 381 15 996 16 636 17 301 17 993

Besoin de financement -40 -578 -714 -1 085 -1 812 -2 323 -2 793 -3 328

% des dépenses projetées -3,8 % -4,4 % -6,3 % -10,2 % -12,3 % -13,9 % -15,6 %

Dépenses d’investissement

Dépenses pour la stratégie 3 126 4 848 6 650 6 317 4 253 4 289 4 333 4 352

Ressources extérieures 441 2 351 2 351

Budget potentiel 3 166 3 327 3 541 3 682 3 829 3 982 4 141 4 307

Besoin de financement 40 -1 081 -758 -284 -424 -306 -192 -45

% des dépenses projetées -22,3 % -11,4 % -4,5 % -10 % -7,1 % -4,4 % -1 %

Dépenses totales

Dépenses pour la stratégie 17 516 20 013 22 793 23 450 22 061 23 248 24 427 25 673

Ressources extérieures 1 130 2 986 3 018

Budget potentiel 17 516 17 224 18 335 19 062 19 825 20 618 21 442 22 300

Besoin de financement 0 -1 659 -1 472 -1 369 -2 236 -2 630 -2 985 -3 373

% des dépenses projetées -8,3 % -6,5 % -5,8 % -10,1 % -11,3 % -12,2 % -13,1 %

Source : Modèle de simulation du PNDSE III

55
Chapitre 10. SCÉNARIO, COÛTS ET FINANCEMENT DU PNDSE III

Le besoin de financement pourrait être période du PNDSE III. La généralisa-


comblé par une allocation variant entre tion des cycles primaire et collégial, de
22 % et 24 % des dépenses budgétaires la préscolarisation à 5 ans et la pour-
totales de l’État, hors dette, ce qui situerait suite de scolarités, impacteront durable-
la dépense de l’État pour l’éducation entre ment la durée de la scolarisation pour les
4,5 % et 5 % du PIB. générations accédant à l’éducation dans
les années 2030. L’écart entre dépenses
Les développements apportés par la nécessaires et budgets potentiels
stratégie ont des effets au-delà de la demeure similaire et ne s’aggrave pas.

Tableau 17 Le besoin de financement de la stratégie 2023-2030

2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030

Dépenses avec une


estimation pour la caisse
de retraite 17 516 21 195 24 052 24 758 23 421 24 663 25 899 27 204

en % du budget général
de l’État 19,8 % 22,8 % 24,3 % 24,1 % 21,9 % 22,2 % 22,4 % 22,6 %

en % du PIB 4,1 % 4,8 % 5,1 % 5% 4,6 % 4,6 % 4,7 % 4,7 %

Source : Modèle de simulation du PNDSE III

56
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

10.5 Le budget du plan d’action 2024-2026

Le PNDSE III est accompagné d’un plan de personnel et de fonctionnement des


d’action précis pour les trois premières institutions de formation et des services
années de sa mise en œuvre, de 2024 à administratifs. Le tableau 19 indique les
2026. Pour chacun des programmes, des coûts du plan d’action par programme,
actions budgétées ont été définies pour nature des dépenses, orientation
opérationnaliser les stratégies. Le coût stratégique et ministère. Les finance-
du plan d’action est inclus dans celui ments des partenaires techniques et
du PNDSE. Cependant, le plan d’action financiers ne comprennent que ceux actu-
ne comprend pas toutes les dépenses ellement identifiés pour la période.
du PNDSE, notamment les dépenses

Dépenses par programme

13 Pilotage Sectoriel

12 Alphabétisation

11 Enseignement Originel
10 Education Spéciale

09 Recherche Scientifique

08 Enseignement supérieur

07 Fo rmation professionnelle

06 Administration

05 Education non-formelle

04 Enseignement Secondaire

03 Enseignement Collégial

02 Enseigneme nt primaire

01 Enseignement préscolaire

0 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000

Dépenses par orientation Dépenses par ministère

Qualité/ MESRS 32,3%


Pertinence
27,9%
MEFP 12,7%

Accès/ MASEF 2,5%


Equité MAIEO 0,5%
67,5% secteur 1,1%

Gouvernance/
Efficience
4,6%
MENRSE 51,0%

57
Chapitre 10. SCÉNARIO, COÛTS ET FINANCEMENT DU PNDSE III

Tableau 18 Coût du plan d’action triennal 2024-2026, en millions MRU

2024 2025 2026 Total


Coût total en millions MRU 8 073,7 10 295 10 259,1 28 627,8
Par programme
01 Enseignement préscolaire 153,5 229,9 209,5 593
02 Enseignement primaire 3 096,4 3 178 3 367 9 641,4
03 Enseignement collégial 1 203,1 1 007,4 1 048,3 3 258,9
04 Enseignement secondaire 867,7 230,9 274,6 1 373,2
05 Éducation non formelle 8,1 3,9 3,9 15,9
06 Administration 126,9 73,8 68,6 269,4
07 Formation professionnelle 720,4 1 466 1 441,1 3 627,5
08 Enseignement supérieur 1 569,1 3 431 2 897,6 7 897,8
09 Recherche scientifique 107,4 437,2 795,5 1 340,1
10 Éducation spéciale 41,0 79 6,4 126,5
11 Enseignement originel 40,7 41 32,2 113,9
12 Alphabétisation 24,9 22 22,7 69,7
13 Pilotage sectoriel 114,3 94,7 91,7 300,7
Par ministère
MENRSE 5 318,9 4 510,1 4 774 14 603
MESRS 1 676,6 3 868,2 3 693,1 9 237,9
MEFP 720,4 1 466 1 441,1 3 627,5
MASEF 194,5 309 215,9 719,4
MAIEO 49,0 47 43,3 139,4
Autres 114,3 94,7 91,7 300,7
Par nature
Dépenses courantes 3 428,0 3 838,1 4 149,4 11 415,5
Investissements 4 645,7 6 456,9 6 109,7 17 212,3
Selon l’orientation de la dépense
Accès/Équité 5 099,8 7 356,2 6 876,5 19 332,5
Qualité/Pertinence 2 502,5 2 524,8 2 947,6 7 974,9
Gouvernance/Efficience 471,3 414 435,1 1 320,4
Appuis extérieurs identifiés
Total 1 129,9 2 986,2 3 018,3 7 134,4
Dépenses courantes 689,1 635,5 667,7 1 992,3
Investissements 440,8 2 350,7 2 350,6 5 142,1
Source : Modèle de simulation du PNDSE III

58
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Chapitre 11
MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET
ÉVALUATION

11.1 Pilotage du PNDSE III

Le suivi de la mise en œuvre du PNDSE Le Groupe local des partenaires de l’éd-


III est assuré par un comité de pilotage ucation (GLPE) constitue une instance
présidé par le ministère de l’Économie de coordination, de concertation et de
et du Développement durable où sont dialogue avec les partenaires techniques
représentés l’ensemble des ministères et financiers.
en charge de l’éducation, ainsi que le
ministère des Finances et la société Enfin, des mécanismes visant à renforcer
civile. La Direction des projets éduca- l’appropriation du PNDSE III et de ses
tion et formation (DPEF) du ministère de objectifs, favoriser les consultations et
l’Économie en assure le secrétariat. améliorer le suivi de sa mise en œuvre
seront instaurés avec les bénéficiaires du
plan et les directions des ministères en
charge de l’éducation.

11.2 Suivi-évaluation du PNDSE III

L’état d’avancement du PNDSE III s’ap- de recommandations opérationnelles et


préciera une fois par an à travers des validé par les parties prenantes (gouver-
revues sectorielles conjointes de suivi. nement et PTF).
Elles réuniront les ministères en charge de
l’éducation, les ministères ou structures La mise en œuvre du PNDSE III sera
partenaires, le GLPE, la société civile, les évaluée à mi-parcours et à la fin du
représentants des administrations de processus. Ces deux évaluations auront
l’éducation déconcentrées, ainsi que les pour objectif de nourrir des réflexions sur
autres acteurs pertinents. Les termes de les performances d’implémentation des
référence détaillés de ces revues seront administrations et les résultats obtenus.
élaborés par la DPEF et validés par le L’évaluation finale permettra notamment
gouvernement et le GLPE. Chaque revue de soutenir l’actualisation de la stratégie
conjointe donnera lieu à la rédaction d’un pour la période suivante.
aide-mémoire commun, accompagné

59
Chapitre 11. MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET ÉVALUATION

11.3 Cadre de suivi du PNDSE III

Le suivi des objectifs du PNDSE III se fera Certains indicateurs sont directement
à travers un cadre de suivi reprenant des issus de ceux utilisés pour élaborer le
indicateurs clés pour chaque sous-secteur. scénario du PNDSE. Ils définissent des
trajectoires annuelles, ce qui n’est pas
Le cadre des indicateurs est organisé par le cas des autres indicateurs qui ne
programme ou niveau d’enseignement. comprennent qu’une valeur de base et un
Pour chaque programme, il comprend un objectif pour 2030.
indicateur de résultat mesurant l’impact
principal attendu de la stratégie, suivi de Les indicateurs seront calculés chaque
groupes d’indicateurs selon les trois axes année et les valeurs effectives constatées
stratégiques : accès et équité ; qualité et seront comparées aux valeurs visées par
pertinence ; gouvernance et performance. la stratégie.

60
Cadre de suivi du PNDSE III

Base Plan d’action PNDSE

2022-2023 2023-2024 2024-2025 2025-2026 2026-2027 2027-2028 2028-2029 2029-2030 2030-2031

2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031

Préscolaire
% des enfants bénéficiant d’au moins une année de préscolaire (Taux
5,4 % 5,4 % 11,7 % 18,1 % 24,5 % 30,9 % 37,2 % 43,6 % 50 %
scolarisation 5 ans)
Accès et équité

Taux Brut de scolarisation (3-5 ans) 8,7 % 8,7 % 12,2 % 15,7 % 19,2 % 22,6 % 26,1 % 29,6 % 33,1 %

Indice de parité des genres TBS 3-5 ans 1

Nombre de jardins d’enfants créés 10 20 11 13 12 12 12 2

% des enfants scolarisés de 5 ans dans des mahadras renforcées 15,7 % 18,2 % 20,7 % 23,1 % 25,6 % 28,1 % 30,5 % 33 %

% des enfants scolarisés de 5 ans dans des classes préparatoires des


18,9 % 20,9 % 22,9 % 24,9 % 26,9 % 29 % 31 % 33 %
écoles primaires

Nombre d’enfants bénéficiant d’une prise en charge des frais scolaires 10 000 20 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000

Qualité et pertinence

Élèves par enseignant, structures publiques et communautaires MASEF 12,5 22,8 24,4 25,9 27,1 28,2 29,2 30

Nombre de monitrices formées 800 700 2 500

Nombre d’enseignants des écoles coraniques formés 400 200 200


% des enfants de 1AF ayant fréquenté le préscolaire l’année précédente

Enseignement originel et alphabétisation

Accès et Équité

Nombre d’apprenants alphabétisation des adultes 5 000 7 143 9 286 11 429 13 571 15 714 1 857 20 000

Qualité et pertinence

61
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Cheiks bénéficiant d’actions de renforcement des compétences 145 160 175 175 175 175 175 175
62
Enseignement primaire
Taux d’accès 6AF (taux d’achèvement, 11 ans) hors enseignement originel 61,2 % 61,6 % 62,6 % 64,9 % 68,6 % 72,3 % 77 % 82,6 % 88,6 %

Accès et équité

Taux d’accès 1AF (taux brut d’admission, 6 ans) 87,3 % 87,3 % 88,4 % 89,5 % 90,6 % 91,7 % 92,8 % 93,8 % 94,9 %
Taux brut de scolarisation (6-11 ans) 109,5 % 109,9 % 106,1 % 105 % 104,4 % 104,3 % 104,5 % 105 % 105,7%
Indice de parité du TBS primaire 1
Nombre d’apprenants ENF 0 2 143 4 286 6 429 8 571 10 714 7 406

Qualité et pertinence * 2021

Proportion des enfants de 4AF maitrisant les aptitudes minimales en arabe 54,3 %*
Proportion des enfants de 4AF maitrisant les aptitudes minimales en
français 12 %*
Proportion des enfants de 4AF maitrisant les aptitudes minimales en
mathématiques 34,4 %*
Proportion des enfants de 4AF maitrisant les aptitudes minimales en
Chapitre 11. MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET ÉVALUATION

raisonnement non verbal 64,4 %*


Proportion des enfants de 1AF maitrisant les aptitudes minimales en
langues nationales

Taux d’abandon avant la 6AF 23,5 % 0%


Proportion de redoublants 2,3 % 2,5 % 2,6 % 2,5 % 2,5 % 2,4 % 2,4 % 2,4 % 2,4 %
Élèves par classe - Public 43,6 43,6 43,4 43,2 42,9 42,7 42,5 42,2 42
% des écoles complètes 40,4 40,4 40,0 39,6 39,2 38,9 38,5 38,2 37,8
Nombre de manuels par élève
% d’écoles avec point d’eau 1,8 2 2 2 2 2
nombre de latrines pour 100 élèves
Proportion de femmes enseignantes du primaire 43 %

Gouvernance et performance

Aléa (R2) dans l’allocation des enseignants


Enseignement collégial

Taux d’accès en 3AS (achèvement) 34,1 % 35,1 % 37,4 % 40,2 % 44,3 % 47,5 % 52,2 % 58,1 % 64,8%

Pourcentage des filles dans les élèves de 3e

Accès et équité

Taux de transition 6AF à 1AS 60,8 % 60,8 % 63,5 % 66,3 % 69 % 71,8 % 74,5 % 77,3 % 80 %

Taux d’accès 1AS (12 ans) 53,5 % 54,1 % 56,5 % 57 % 59,5 % 62,9 % 66,6 % 71,2 % 76,7 %

Taux brut de scolarisation 12-15 ans (12-14 ans à partir de 2026-27) 50,2 % 51,4 % 53,5 % 70,3 % 64,6 % 53,6 % 58 % 62,7 % 68 %

Indice de parité genre TBS

Pourcentage des filles dans les élèves de 4AS (3AS à partir de 2025-26)

% des élèves dans les établissements publics 70 % 70 % 72 % 73 % 74 % 76 % 77 % 79 % 80 %

Qualité et pertinence

% des élèves de 1AS maitrisant les compétences en langues

% des élèves de 1AS maitrisant les compétences en mathématiques

Élèves par classe - Public 59 58 56 55 54 53 52 51

Élèves par enseignant - Public collégial et secondaire 31,2 32,9 32,5 32,1 31,6 31,2 30,7 30,3 29,8

% établissements avec laboratoires de sciences

% établissements avec salles informatique

Nombre de latrines pour 100 élèves

% des établissements équipés de bibliothèques

63
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)
Enseignement secondaire général - second cycle

64
Taux d’achèvement (accès en dernière année) 32 % 33 % 32 % 32 % 32 % 32 % 37 % 35 % 38 %

Accès et équité

Taux de transition 1er-2d cycle 35,1 % 36,1 % 37 % 38 % 40,7 % 42,6 % 45,1 % 48,5 % 53,8 %

Indice de parité genre TBS 2d cycle

% élèves dans les établissements publics 49,2 % 49,2 % 49,2 % 49,2 % 49,2 % 49,2 % 49,2 % 49,2 % 49,2 %

Qualité et pertinence

Élèves par classe - Public 59 59 58 56 55 54 53 52 51

Élèves par enseignant - Public

Taux d’admission au baccalauréat

% établissements avec laboratoires de sciences

% établissements avec salles informatique


Chapitre 11. MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET ÉVALUATION

% des établissements équipés de bibliothèques

Formation Professionnelle

48 %
Taux d’insertion des sortants formés 78 % 85 %
(2020)

Accès et équité

Nombre d’apprenants dans les formations diplômantes 9 086 9 086 10 625 12 165 13 704 15 244 16 783 18 323 19 862

Taux d’achèvement dans les formations diplômantes 83 % (2021) 90 % 100 %

Nombre d’apprenants dans les formations qualifiantes 1 191 1 191 2 164 3 136 4 109 5 082 6 055 7 027 8 000

Nombre de programmes de formation créés ou révisés 196 (2021) 226 300

Qualité et pertinence

% des effectifs en entreprise par rapport aux effectifs en formation (stage, 11 % 15 % 30 %


alternance, etc.)
Enseignement supérieur

Nombre d’étudiants pour 100 000 habitants 726 754 782 809 837 865 893 921 949

Accès et équité

% des étudiants dans les filières technologiques et professionnelles

Proportion d’étudiantes dans les filières STEM

% des étudiants dans les établissements privés 2,4 % 2,9 % 3,3 % 3,8 % 4,2 % 4,7 % 5,1 % 5,6 % 6%

Qualité et pertinence

Étudiants par laboratoire

Nombre de doctorats délivrés

% des diplômés de l’enseignement supérieur qui trouvent un emploi dans


l’année qui suit

Le pilotage et la gouvernance sectoriels

Gouvernance et performance

% du secteur dans les dépenses de l’État hors dette

Revue sectorielle organisée X X X X X X X X

Nombre de réunions de comités de pilotage

Taux d’exécution des budgets

65
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)
Chapitre 11. MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET ÉVALUATION

11.4 Systèmes d’information et de gestion

Dans le cadre de la mise en œuvre de caractéristiques démographiques, pour


la réforme et des différentes straté- suivre les progrès dans la mise en œuvre
gies sous-sectorielles, le renforcement du PNDSE III. Un autre axe consistera à
du système de collecte des données renforcer l’harmonisation des données
du secteur éducatif se concentrera sur par l’intégration de différentes bases de
quatre axes majeurs. Tout d’abord, il visera données, notamment celles du recense-
à améliorer et moderniser le système de ment scolaire, des ressources humaines
collecte, saisie, traitement et diffusion ventilées par sexe et des résultats d’ap-
des données du recensement scolaire, prentissage. Enfin, il sera régulièrement
pour obtenir des données régulières, nécessaire de produire et commander
fiables et complètes, ventilées par sexe des enquêtes, études et analyses sur des
et accessibles à tous les acteurs du aspects spécifiques du fonctionnement
secteur. Ensuite, il s’agira de développer du secteur éducatif, permettant d’identi-
un module du SIRAGE pour recueillir fier les points de blocage et les causes des
davantage de données sensibles au genre dysfonctionnements. Il importera nota-
dans le système. De plus, il est prévu mment de produire des données quanti-
d’améliorer le dispositif national d’évalua- tatives et qualitatives fiables pour mieux
tion des acquis scolaires afin de disposer comprendre les obstacles à l’égalité des
constamment de données sur les appren- genres dans l’éducation et orienter les
tissages, ventilées par sexe et autres politiques éducatives.

11.5 Institutionnalisation du genre dans le


dispositif de pilotage

Bien que la Constitution mauritanienne vision, les objectifs et les programmes du


garantisse l’égalité des genres, des dispar- PNDSE, ainsi que dans sa gouvernance.
ités persistent dans les administrations et Pour surmonter les obstacles systémiques
les organes de décision, avec seulement à l’égalité des genres, notamment les
10 % des postes de hauts fonctionnaires biais inconscients, l’institutionnalisation
occupés par des femmes en 2020. Malgré du genre dans le PNDSE III nécessite la
une présence relativement plus élevée mise en place de mesures réglementaires
au sein de l’administration centrale du garantissant une représentation mini-
MENRSE, les femmes restent largement male de 40 % de femmes dans toutes les
sous-représentées dans les structures instances du programme. Il est également
décentralisées du ministère. nécessaire de renforcer les capacités des
décideurs et des agents impliqués dans sa
Le PNDSE III intègre la question de l’égalité mise en œuvre en matière de planification
des genres, conformément aux engage- sensible au genre. Enfin, le PNDSE prévoit
ments nationaux et à la Stratégie natio- de renforcer le rôle et les capacités des
nale d’institutionnalisation du genre. Cette cellules sectorielles Genre.
transversalité se reflète à la fois dans la

66
Programme National De Développement Du Secteur De L’éducation PNDSE III (2023-2030)

Le gouvernement mauritanien a lancé un Plan national de développement du sec-


teur éducatif (PNDSE) à partir de 2002, soutenu par des partenaires au dévelop-
pement, visant à améliorer l’éducation dans le pays. Le PNDSE III, pour la période
2023-2030, s’inscrit dans la continuité des précédents plans et vise à fournir
une éducation de qualité à tous les enfants mauritaniens, en alignement avec la
Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP 2021-2025)
et la Loi d’orientation du système éducatif national (2022). Le processus d’élabo-
ration du PNDSE III a inclus des consultations nationales et un diagnostic partagé
du secteur éducatif.

https://dakar.iiep.unesco.org
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