rapport programme tayssir

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Mars 2024

TABLE DES MATIÈRES


ACRONYMES 1
INTRODUCTION GÉNÉRALE 3
PARTIE I : CONTEXTE ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE 5

I.1.1. Présentation du projet SP II 5


I.1.2 Aperçu du Cadre Environnemental et Social de la Banque mondiale 6

I.2.1 Objectifs de l’EIS 7


I.2.2 Méthodologie de l’EIS 7
I.2.2.1 Etude qualitative 8
I.2.2.2 Etude quantitative 8
PARTIE II : DESCRIPTION DU PROGRAMME TAYSSIR 11

II.2.1 Phase Pilote : 2008-2010 13


II.2.2 Phase d’extension géographique : 2010-2018 13
II.2.3 Extension générale du programme basée sur le Ramed 14
II.2.4 Phase d’adaptation avec le basculement du Ramed vers l’AMO-Tadamon : décembre
14
2022-novembre 2023
II.2.5 Dispositif de ciblage final du programme 14

II.3.1 Intervenants 16
II.3.2 Schéma de Gouvernance 19

PARTIE III : ÉVALUATION DES IMPACTS SOCIAUX DU PROGRAMME ET LES MESURES DE


25
LEUR ATTÉNUATION

III.1.1 Evolution des bénéficiaires 25


III.1.2 Scolarité des enfants 26
III.1.3 Ressources de la famille 26
III.1.4 Impact social sur la cohésion de la famille 26
III.1.5 Perception des changements du programme TAYSSIR par les bénéficiaires 27
III.1.6 Paiement des aides TAYSSIR 27

2
III.1.7 Impact sur l’inclusion financière des bénéficiaires 29

III.2. 1 Critères d’éligibilité et risques d’exclusion 34


III.2.2 Mesures d’atténuation 34
III.2.3 Vulnérabilité et limites de la prise en charge par le programme 36
III.2.4 Retards, irrégularité des paiements et difficultés d’accès aux paiements 36

III.3.1 La place des filles dans la population bénéficiaire du programme TAYSSIR 37


III.3.2 La place des femmes dans les ménages bénéficiaires du programme TAYSSIR 37
PARTIE IV : MOBILISATION DES PARTIES PRENANTES ET GESTION DE RÉCLAMATIONS 39

IV.1.1 Mise en œuvre du PMPP 39

IV.2.1 Description du système de gestion des plaintes du TAYSSIR 42


IV.2.2 Conformité des systèmes de plaintes avec les exigences de la NES 10 de la BM 47

3
Al Barid Bank

Allocations Familiales

Association Marocaine d’Appui à la Scolarisation

Assurance Maladie Obligatoire

Agence Nationale des Registres

Académie Régionale de l’Education et de la Formation

Bank-Al-Maghrib

Comité Central Permanent

Caisse de Dépôt et de Gestion

Cadre Environnemental et Social

Carte Nationale d’Identité Électronique

Comité Interministériel de Pilotage

Caisse Nationale de Retraites et d’Assurances

Comité Provincial Permanent

Conseil Supérieur de l’Enseignement

Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche


Scientifique

Comités Techniques

Direction d’Appui Social à la Scolarisation (MEN)

Dirham

Établissement de Paiement

Etude d’Impact Environnemental et Social

Etude d’Impact Social

Focus Groups
Gouvernement du Maroc

Haut-Commissariat au Plan

Initiative Nationale pour le Développement Humain

Ministère de l’Economie et des Finances

Ministère de l'Education Nationale, du Préscolaire et des Sports

Mécanisme de Gestion des Plaintes

Ministère de l’Intérieur

Ministère de la Solidarité, de l'Insertion Sociale et de la Famille

Normes Environnementales et Sociales

Observatoire Nationale du Développement Humain

Personne Affectée par le Projet

Plan d’Engagement des Parties Prenantes

Régime d’Assistance Médicale aux Economiquement Démunis

Registre National de Population

Registre Social Unifié

Transferts Monétaires

Transfert Monétaire Conditionnel

Transfert Monétaire d’Urgence

1
Depuis l'avènement du règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le
Maroc a entamé une politique ambitieuse et décisive de réformes qui s’est matérialisée par le
déploiement des projets stratégiques, des plans sectoriels et l’initiation de réformes sociales
majeures, notamment à travers le lancement de l’Initiative Nationale pour le Développement
Humain, le Régime d’Assistance Médicale (RAMED), le programme de Réduction des
Disparités Territoriales et Sociales, le Fonds d’Entraide Familiale, le programme TAYSSIR, le
programme d'aide directe aux femmes veuves en situation de précarité avec des orphelins à
charge (DAAM), l'Initiative un million de cartables, ….etc.
Ces différentes réformes et stratégies sectorielles ont œuvré pour l’amélioration des
conditions de vie des citoyens, la promotion de la scolarisation, la réforme et la mise à niveau
des secteurs de base, notamment :la santé, l'éducation, les services sociaux, l’électrification,
l'eau potable, l'assainissement, les infrastructures ainsi que la promotion de l’investissement
et de l’emploi, la promotion de l’entrepreneuriat et de la diversification économique,
incarnant ainsi l’engagement dévolu et ferme du Maroc envers le développement du capital
humain et la préservation de la dignité des citoyens.
Ces entreprises d’envergure se sont concrétisées par la réalisation des avancées majeurs sur
la sphère socio-économique, notamment à travers la quasi-suppression de la pauvreté
absolue (de près de 15% au début des années 2000 à moins de 1,4% en 2019), la réduction du
taux de chômage de 13,4% en 2000 à 9,2% en 2019, l’amélioration de l'Indice de
Développement Humain (IDH) de près de 30% entre 2000 et 2019, passant de 0,529 à 0,686
(PNUD), ainsi l’amélioration remarquable des infrastructures de base, la lutte contre les
bidonvilles, le désenclavement du monde rural, et plusieurs autres infrastructures
stratégiques.
Dans la perspective de solidifier et d’affermir les accomplissements réalisés, et face aux
pressions de plus en plus prégnantes induites par la succession des chocs climatiques, les
tensions géopolitiques, les catastrophes naturelles, et la crise sanitaire liée à la Covid-19, le
Maroc a promptement et inlassablement mis en œuvre les réformes nécessaires.
En 2020, le Maroc a lancé l’opération baptisée « Tadamon» visant le soutien du pouvoir
d’achat des ménages opérant dans le secteur informel directement impactés par la
déclaration de l’état d’urgence sanitaire induite par la pandémie du Covid-19.
En 2021, le Maroc, guidée par la Vision Clairvoyante de S.M. le Roi Mohammed VI, a lancé le
chantier de réforme de la Protection Sociale, dont les contours fondamentaux et précis ont
été clairement définis par les dispositions de la loi-cadre n°09-21 relative à la protection
sociale. Ainsi, la mise en place de quatre piliers fondamentaux, à savoir :
- La généralisation de l’assurance maladie obligatoire durant les années 2021 et 2022 ;

2
- Le déploiement des aides sociales directes (ex-Allocations Familiales) au profit des
familles les plus pauvres notamment celles ayant à charge des enfants, durant les
années 2023 et 2024 ;
- L'extension, en 2025, de l'affiliation aux régimes de retraite aux personnes actives qui ne
sont actuellement pas couvertes par un régime de retraite ;
- La généralisation, en 2025, de l'indemnité pour perte d'emploi pour les personnes ayant
un emploi stable.
Dans le cadre de cet élan réformateur, en 2021, le gouvernement a élargi l’AMO (contributive)
aux travailleurs non-salariés (TNS) et dès le 1er décembre 2022, l’ensemble des Ramedistes
ont basculé dans le système AMO TADAMON (non contributive). L’année 2023 s'est
démarquée par l'opérationnalisation effective du deuxième pilier, le régime de l’Aide Sociale
Directe, et ce, conformément aux Hautes Directives royales appelant à ne pas restreindre le
programme uniquement aux allocations familiales, mais plutôt d’élargir le bénéfice à d’autres
franges vulnérables de la société nécessitant un appui financier.
Ce programme, constituant une exception sans précédent dans le domaine social, comporte
une aide sociale directe aux familles avec enfants et celles sans enfants, et aspire de couvrir
près de 60 % de la population non couvertes par les régimes d’allocations familiales, tout en
instaurant un seuil minimal de prestation de 500 DH/mois pour chaque famille bénéficiaire.
Pour accompagner et appuyer ces actions, le Maroc a signé avec la Banque mondiale le Projet
de réponse d’urgence de la protection sociale face à la COVID-19 (SP II), qui comporte un prêt
d’investissement initial de la Banque mondiale (approuvé en 2020) et un financement
additionnel (approuvé en 2023).
Ledit projet est régi par le Cadre Environnemental et Social de la Banque mondiale, dont la
norme n°1 « Évaluation environnementale et sociale ». Ainsi, le présent document est
préparé dans ce cadre stipulant la préparation d’un audit environnemental et social qui vise à
déterminer la nature et l’ampleur des préoccupations d’ordre environnemental et social liées
au programme TAYSSIR et les mesures et actions qui conviennent pour atténuer ces
préoccupations.
Ce rapport a été réalisé conjointement par la Direction du Budget relevant du Ministère de
l’Economie et des Finances (MEF), la Direction de l’Appui Social relevant du Ministère
l’Éducation Nationale, du Préscolaire et des Sports (MENPS) et la CNRA (CDG).

3
4
I.1.1. Présentation du projet SP II
Le Projet de réponse d’urgence de la protection sociale face à la COVID-19 est un projet
d’investissement financé par un prêt initial de la Banque mondiale d’un montant de 342,7
millions d’euros (400 Millions USD) et d’un financement additionnel de 318,7 millions d’euros
(350 Millions USD).
L’objectif de développement (ODP) du Projet Parent était d’atténuer les impacts négatifs
de la crise sanitaire liée au COVID-19 à travers le versement de transferts monétaires
d’urgence, la garantie d’accès et le renforcement des programmes de transferts monétaires
pour soutenir les ménages pauvres et vulnérables. Ainsi, au cours de la période 2021-2022, le
projet a appuyé les transferts monétaires octroyés dans le cadre du programme « TAYSSIR »
dans l’objectif d’appuyer la scolarisation des enfants en situation de précarité et vulnérabilité
et de développer le capital humain. Il sied de préciser que le projet appuie également la
conception du Programme de l’Aide Sociale Directe.
Quant au Financement Additionnel, l'objectif est de renforcer l'ODP du Projet Parent en
œuvrant également à une amélioration de la couverture et de l'accès. De ce fait, il vise à
renforcer l’appui aux transferts monétaires distribués dans le cadre du programme TAYSSIR
en incluant aussi le programme DAAM, d’appuyer la finalisation du design du Programme de
l’Aide Sociale Directe en assurant une transition fluide et une harmonisation des programmes
sociaux actuels. Enfin, ce financement additionnel permettra d’appuyer l’implémentation du
régime de l’Assurance Maladie Obligatoire non contributive l’AMO-TADAMON afin de
protéger les populations les plus pauvres et les plus vulnérables contre les risques maladies.
Par ailleurs, le Projet SP II (parent et financement additionnel) est structuré autour de cinq
composantes principales :
 Composante 1 : Transferts Monétaires d’Urgence (TMU) pour répondre à la crise de
la COVID-19 (165 millions de dollars US – projet parent) ;
 Composante 2 : Améliorer et moderniser les programmes de TM pour protéger le
capital humain (309,25 millions de dollars US). Le projet parent a consacré 189,25
millions de dollars pour soutenir TAYSSIR pendant le COVID-19, tandis que le
financement additionnel augmente le budget de 120 millions USD pour continuer
l’appui à TAYSSIR et inclure DAAM ;
 Composante 3 : Transfert monétaire amélioré et programmes sociaux pour la
résilience (68,125 millions de dollars US). Le projet parent a consacré 45 millions de
dollars pour soutenir la conceptualisation du Programme de l’Aide Sociale Directe,
tandis que le financement supplémentaire ajoute 23,125 millions de dollars de plus
pour soutenir davantage le programme et d’appuyer la conception et la mise en
œuvre du système d'évaluation du handicap;

5
 Composante 4 : Protéger les pauvres et les personnes vulnérables contre les risques
sanitaires. Le financement additionnel proposé permet de rajouter une 4ème
composante (206 millions de dollars US) qui appuiera l’implémentation de l’Assurance
Maladie Obligatoire non contributive (AMO-TADAMON) qui fait partie du projet
global de la réforme de la protection sociale au Maroc ;
 Composante 5 : Intervention d’urgence contingente (Non dotée).

I.1.2 Aperçu du Cadre Environnemental et Social de la Banque mondiale


Le Cadre Environnemental et Social (CES) de la Banque mondiale, en vigueur depuis octobre
2018, établit les Normes Environnementales et Sociales pour énoncer les obligations des
Emprunteurs en matière d’identification et d’évaluation des risques et effets
environnementaux et sociaux des projets appuyés par la Banque au moyen du Financement
de projets d’investissement.
Le CES traite les risques environnementaux et sociaux d’une manière approfondie et
systématique. Il marque une grande évolution dans la manière dont sont abordées des
questions telles que la transparence, la non-discrimination, la participation du public et
l’éthique de responsabilité, y compris un élargissement du rôle des mécanismes d’examen
des plaintes. Il permet également d’harmoniser les mécanismes de protection
environnementale et sociale de la Banque mondiale avec ceux des autres institutions de
développement. Le CES comprend :
 La Vision du développement durable de la Banque mondiale ;
 La Politique environnementale et sociale de la Banque mondiale relative au
financement de projets d’investissement , qui énonce les exigences de la Banque ;
 Les dix Normes environnementales et sociales (NES), qui énoncent les obligations des
Emprunteurs ;
 Les Directives de la Banque sur la gestion des risques et des impacts sur les personnes
ou groupes défavorisés ou vulnérables.
Pour ce faire, le CES est composé des dix normes environnementales et sociales, qui sont
destinées à :
 Aider les Emprunteurs à appliquer de bonnes pratiques en matière de viabilité
environnementale et sociale ;
 Aider les Emprunteurs à s’acquitter de leurs obligations environnementales et sociales
au niveau national et international ;
 Favoriser la non-discrimination, la transparence, la participation, la responsabilisation
et la gouvernance ;
 Contribuer à améliorer les résultats des projets en matière de développement durable
grâce à l’adhésion permanente des parties prenantes.

6
Dans le contexte de ce projet, le programme de Transferts Monétaires Conditionnels
TAYSSIR ne revête pas des risques environnementaux significatifs. De ce fait, la présente EIS
se focalisera exclusivement sur l’évaluation des risques sociaux associés audit programme.

I.2.1 Objectifs de l’EIS


L’EIS se fonde sur les dix Normes Environnementales et Sociales du CES, qui énoncent les
obligations des Emprunteurs en matière d’identification et d’évaluation des risques et effets
environnementaux et sociaux des projets appuyés par la Banque au moyen du financement
de projets d’investissement.
Ainsi, les objectifs de l'EIS du programme TAYSSIR, appuyé par le Projet de réponse
d’urgence de la protection sociale face à la COVID-19, se déployant de la manière suivante :
Identifier les avantages et les risques du programme ;
Evaluer les impacts sociaux positifs et négatifs potentiels du programme ;
Proposer des mesures d'atténuation avec un calendrier de leur mise en œuvre ;
Examiner le système, les méthodes et les outils utilisés pour l’identification, le ciblage
des bénéficiaires du programme, et la distribution des Transferts monétaires et leurs
effets sur les individus et les groupes ciblés, y compris les plus vulnérables,
notamment à travers la mise en œuvre des principales activités proposées dans le
cadre de ce projet à savoir : la sensibilisation, l’enregistrement, le paiement ainsi que
le mécanisme de gestion des plaintes.
La réalisation de l’étude d’impact social du programme TAYSSIR requiert un rapprochement,
une interaction et un échange avec la population bénéficiaire pour pouvoir diagnostiquer la
situation de près et collecter les feedbacks sur la gestion du programme dans son ensemble.
Pour ce faire, un cabinet indépendant a été mandaté pour conduire les études, à la fois
qualitatives et quantitatives.

I.2.2 Méthodologie de l’EIS


Afin de concourir à l’atteinte de l’intégralité des objectifs tracés par l’EIS du programme
TAYSSIR, la sélection méthodologique a porté sur deux volets :
Une étude qualitative exploratoire, qui permettra de recueillir une information riche,
qui servira de base pour l’élaboration d’un projet de questionnaire complet et
pertinent pour la phase quantitative ;
Une étude quantitative à travers des entretiens en CATI (Computer-Assisted
Telephone Interviewing ) par questionnaire structuré.
L’objectif de l’étude consiste à évaluer la perception des bénéficiaires du programme en
question, en se basant sur leurs expériences, tout au long des diverses étapes du programme :
inscription, paiement, et réclamation, ainsi que pour la compréhension des aspects liés à la
communication et aux risques connexes.

7
I.2.2.1 Etude qualitative
L’étude qualitative a été réalisée auprès d’un échantillon global de 32 personnes, répartis
dans 4 focus groupes composés de 8 personnes chacun. En ce qui concerne la couverture
géographique, l’étude a pu couvrir quatre villes distinctes du Maroc, à savoir : Grande
(Casablanca), Moyenne (Beni Mellal), et petite (Tiznit et Chefchaouen).
Il importe de signaler que la sélection des interviewés dans le cadre des Focus Groups a pris
en considération le genre et le milieu de résidence (rural et urbain), et se sont déroulés sur le
terrain au cours de la période s’étalant du 23 mars au 26 avril 2023.
La composition des focus groups est détaillée dans l’état ci-après :
TABLEAU 1 : COMPOSITION DES FOCUS GROUPS
Ville Milieu Genre Tranche d’âge
Casablanca Rural Femmes + 36 ans
Beni Mellal Rural Hommes 24-35 ans
Chefchaouen Urbain Femmes 24-35 ans
Tiznit Urbain Hommes + 36 ans

D’une durée de 2 heures, les focus groups ont été conduits à l’aide des guides d’animation
spécifiquement adaptés à chaque catégorie de bénéficiaires et conçus principalement à cet
effet, et ont été animés en Darija. Par ailleurs, les échanges se sont concentrés sur les thèmes
fondamentaux énumérés ci-dessous :
La perception de la communication sur le programme social et relation avec l'agence
d'implémentation ;
L'expérience de paiement et relation avec le prestataire de paiement ;
La perception des changements intervenus dans les programmes et leurs gestions ;
Diverses thématiques connexes liées aux programmes de TMs.
I.2.2.2 Etude quantitative
L’enquête quantitative a porté sur un échantillon total de 407 bénéficiaires pour le
programme TAYSSIR. Elle s’est déroulée sous forme d’une enquête téléphonique (CATI)
d’une durée de 20 minutes. Les entretiens ont été effectués par un centre d’appels d’un
cabinet indépendant.
L’échantillonnage a été réalisé en utilisant la méthode des quotas, et les critères de
répartition étaient la région, le milieu de résidence, le genre de chef de ménage et la présence
d’un enfant en situation de handicap.
L'enquête a tenté de traiter l’ensemble des aspects liés aux deux programmes en mettant
l’accent sur :
L'accès des bénéficiaires aux services financiers ;
Leur niveau d’informations sur les aides, leur compréhension et leur perception des
changements survenus au sein du programme, principalement pour TAYSSIR ;

8
Préférence par rapport à d'autres filets de protection sociale.
En termes du calendrier, les enquêtes ont été menées au cours des périodes s’étalant du 2 au
15 août 2023 et du 30 août au 02 septembre 2023.
FIGURE 1 : DESCRIPTIF DE L'ÉCHANTILLON UTILISÉ

Région Milieu de résidence

Regions du Sud*

Souss-Massa

Drâa-Tafilalet Urbain

Marrakech-Safi
Rural 21%

Casablanca-Settat

Béni Mellal-Khénifra

Rabat-Salé-Kénitra

Fès-Meknès 79%
Oriental

Tanger-Tétouan-Al
Hoceima

*Région Guelmim-Oued Noun, Région Laâyoune-Sakia El Hamra et Région Dakhla-Oued Ed Dahab.

Présence d’un enfant en situation de handicap Genre du Chef de Ménage

89%
Homme 76%
11%
Femme 24%
Oui Non

Source : Enquête EIS.

9
10
Il est en rigueur de rappeler en préambule que le programme TAYSSIR bénéficie de l’appui du
Projet de réponse d’urgence de la protection sociale face à la Covid-19, dans ses deux
déclinaisons, à savoir le Projet Parent et le Financement additionnel, notamment au titre des
composantes 2 et 3.
Ainsi, le Projet Parent a fourni un financement direct au programme de transferts monétaires
conditionnels TAYSSIR pour assurer sa continuité et l'atténuation des impacts du COVID-19
sur les familles avec enfants, a soutenu l'adoption de modifications temporaires relatives à la
suspension de la conditionnalité liée à la fréquentation scolaire pendant la période de l’état
d’urgence sanitaire (depuis mars 2020 jusqu’au 1er mars 2023), et a permis la préparation et
la publication de l'évaluation du programme de l'impact social (EIS).
Par ailleurs, le financement additionnel continue à soutenir et à financer les programmes de
transferts monétaires conditionnels pour soutenir la reprise après les chocs récents et la
protection et le développement du capital humain.

II.1. Genèse et objectifs du programme TAYSSIR


Le programme TAYSSIR des transferts monétaires conditionnels a été mis en place en 2008
dans le cadre des efforts déployés par le Gouvernement pour réformer le système éducatif et
concrétiser la vision élaborée par le CSEFRS, pour la mise en place d’une école basée sur la
qualité, l'équité et l'égalité des chances d’accès à l’enseignement obligatoire en parallèle avec
la généralisation de la scolarisation et la lutte contre l’abandon scolaire.
La logique sous-jacente de la mise en œuvre du programme TAYSSIR était l’appui et la
promotion de la scolarisation des enfants issus des familles les plus défavorisées et la lutte la
déperdition scolaire, avec un focus sur le milieu rural, en leur versant de façon régulière une
bourse de scolarité destinée à alléger les frais liés à la scolarité (fournitures scolaires,
transport et autres dépenses), et une mise en place des conditionnalités liées à l’assiduité et
la réussite scolaire pour améliorer les performances scolaires.
En abordant la dimension portée du programme, une expansion notable a été enregistrée
durant la période du déploiement du programme, illustrée par un passage d’une base initiale
de 87.795 à 1.763.917 élèves bénéficiaires au cours de la période allant de 2008/2009 à
2022/2023, soit 20 fois le nombre de démarrage, ce qui a été traduit par une augmentation
des dotations budgétaires conséquentes qui se sont élevées à 13,5 MMDH jusqu’en 2023,
dont 1,97 MMDH au titre de l’année 2023.
 Focus sur l’abandon scolaire
Malgré les avancées notables réalisées en matière de promotion de scolarisation, de
construction et d’équipement des écoles, des collèges et des lycées, l’abandon scolaire a
toujours constitué une problématique préoccupante. En effet, durant l’année scolaire
2007/2008, le taux d’enfants déscolarisés avant d’atteindre la dernière année du cycle était
de 5,4% pour le primaire et de 13,4% cycle pour le secondaire collégial.

11
Selon le CSEFRS, au titre de l’année 2018, le taux d’abandon au primaire en milieu rural était
de 4,8% tandis qu’il était de 2,2 % en milieu urbain. Ce taux d’abandon atteignait 18,1 % la
dernière année du primaire en milieu rural comparativement à 5,9% en milieu urbain.
L’abandon était plus répandu au collège se chiffrant à 16,8 % en milieu rural et 12,9 % en
milieu urbain. La dernière année du collège, ce taux s’est hissé à 22,7 % en milieu rural et à
17,7% en milieu urbain.
En 2021/2022, malgré les efforts soutenus du Maroc pour lutter contre l’abandon scolaire, ce
phénomène est toujours présent dans le système éducatif enregistrant un taux moyen de 5%.
Certes, le Maroc a réalisé l’universalisation de la scolarisation primaire grâce aux initiatives
mises en place pour élargir l’offre scolaire et généraliser l’accès, notamment en milieu rural.
Toutefois, les taux d’abandon dans ce cycle enregistrent un taux moyen de 2 % alors qu’il est
de 10,3 % pour le cycle secondaire collégial, et de 7,2% pour le cycle secondaire qualifiant.
L’analyse du taux d’abandon depuis la mise en place du programme TAYSSIR révèle une
succession des périodes de hausse et de baisse. Cependant, elle montre une amélioration
significative au niveau des trois cycles comme l’illustre les chiffres ci-dessous :
Enseignement primaire : le taux d’abandon s’est rétréci de 5,4% en 2007 à 2,7 % en
2018, puis a encore diminué pour atteindre 2 % en 2022 ;
Enseignement secondaire collégial : le taux d’abandon s’est contracté de 13,4 % en
2007 à 12,1 % en 2018, puis à 10,3 % en 2022 ;
Enseignement secondaire qualifiant : le taux d’abandon a chuté de 14,5 % en 2007 à
8,8% en 2018, puis à 7,2 % en 2022.
Ces chiffres démontrent l’efficacité et la performance de l’ensemble des efforts soutenus du
gouvernement visant la mise à niveau de l’écosystème éducatif et la promotion de la
scolarisation, incluant le programme TAYSSIR.

14,10
13,10 12,90
11,90 11,90 12,00 12,10
10,80 11,00 10,60
10,40 10,20 10,10 10,40 10,30
9,30 9,60 9,70
9,20 8,80
8,70
7,40 7,40 7,20

4,60
3,30 3,10 3,20 2,90
2,50 2,70
1,90 2,10 2,00
1,10 1,10

Enseignement primaire Enseignement secondaire collégial Enseignement secondaire qualifiant

Source : MENPS.

12
II.2. Evolution du mode de ciblage tout au long du cycle de vie du programme
Au cours des premières années de la mise en œuvre de la Charte Nationale de l’Education et
de la Formation, plusieurs études et analyses ont été réalisées à cet égard. Ces divers travaux
ont mis en évidence que le milieu de résidence (rural ou urbain), le taux de pauvreté et le genre
sont les principaux facteurs impactant l’abandon scolaire. Suivant cette logique, le
programme TAYSSIR, à son lancement, a adopté un mode de ciblage basé sur le taux de
pauvreté et le milieu de résidence.
Durant sa période de déploiement, et en réponse aux résultats obtenus et aux différentes
évaluations dont il a fait l’objet, le programme a subi des modifications majeures. Ainsi, cette
section ambitionne de passer en revue les phases clés du programme :
II.2.1. Phase Pilote : 2008-2010
Le programme TAYSSIR a été lancé dans sa première version sous une phase pilote, qui a
ciblé les communes rurales dont le taux de pauvreté est égal ou supérieur à 30 % et celui de
l’abandon scolaire est de 8%. Les filles issues du milieu rural et des familles pauvres étant
celles qui encourent le plus le risque d’un abandon scolaire précoce, le facteur genre a été
implicitement pris en considération dans ce dispositif de ciblage. Par ailleurs, le programme
a concerné exclusivement le cycle primaire.
La portée géographique de la première année a concerné 132 communes rurales tandis
qu’elle a été élargie durant la deuxième année pour couvrir 242 communes rurales dans les
cinq régions suivantes : l’Oriental, Marrakech-Tensift-Al Haouz, Meknès-Tafilalet, Souss-
Massa-Draa et Tadla-Azilal. Cette étape a été accompagnée d’une étude sur le terrain visant
à évaluer les effets du programme en matière de promotion de scolarisation et de réduction
de l’abandon scolaire.
II.2.2 Phase d’extension géographique : 2010-2018
Les études d’évaluation effectuées ont souligné des résultats positifs, entre autres :
Réduction de 57 % du taux de décrochage scolaire ;
Réintégration de 37 % des élèves ayant abandonné l’école ;
Amélioration de la performance scolaire des élèves bénéficiaires ;
Amélioration du taux de scolarisation des filles de 42 % à 47%.
Face à ces progrès encourageants et en vue de les renforcer davantage, le programme
TAYSSIR a été soumis à deux ajustements majeurs au cours de l’année scolaire 2010/2011,
ayant porté sur :
Une expansion géographique des communes ciblées par le programme pour
qu’elles totalisent 434 communes ;
L'extension des niveaux d'enseignement bénéficiant du programme par l'ajout du
niveau secondaire collégial, permettant ainsi de couvrir le cycle d’enseignement
obligatoire du programme pour les groupes d'âge de 6 à 15 ans.

13
II.2.3 Extension générale du programme basée sur le Ramed
Les différentes études et évaluations réalisées ont souligné les risques inhérents au dispositif
de ciblage, qui pourraient exclure des ménages pauvres du bénéfice du programme
simplement parce qu’ils ne se trouvent pas dans les communes ciblées.
Eu égard de ce qui précède et en prenant en considération l’évolution des taux d’abandon
scolaire par cycle et par milieu, à partir de l’année 2018, l’ancien dispositif de ciblage été
renforcé par un nouveau système, reposant sur l’unité de base (ménage) et non pas la
commune. Ainsi, le programme couvre toutes les communes rurales pour le cycle primaire,
et toutes les communes, qu’elles soient rurales ou urbaines, pour le cycle secondaire collégial
à condition de la disposition du chef de ménage d’une carte Ramed valide.
II.2.4 Phase d’adaptation avec le basculement du Ramed vers l’AMO-Tadamon :
décembre 2022-novembre 2023 : phase transitoire
Dans le cadre de l’opérationnalisation du chantier de généralisation de la protection sociale,
notamment son premier pilier relatif à la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire
de Base, tous les bénéficiaires du Régime d'Assistance Médicale (RAMED) sont inscrits au
régime de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) conçu pour le remplacer. Et ce, à partir du
1er décembre 2022.
Ainsi, pour se conformer à cette modification, et en vue de préserver les acquis des
bénéficiaires, et veiller à une poursuite du déploiement du programme à l’identique, des
mesures transitoires ont été mises en place en l’attente du déploiement du programme de
l’Aide Sociale Directe. Ainsi, les conditions d'éligibilité au programme TAYSSIR sont
inchangées par rapport à celles identifiées dans la procédure établie le 10/01/2019
conjointement par le MENPS et l'AMAS, à l'exception du critère relatif au RAMED qui sera
modifié comme décrit ci-dessous tenant compte du basculement, le 01/12/2022, du RAMED
au programme AMO TADAMON :
o S'agissant du stock des allocataires T AYSSIR, le bénéfice du programme TAYSSI R
sera reconduit pendant l'année 2023 (année scolaire 2022/2023) pour les bénéficiaires
actuels de ce programme dont la date d'expiration de la carte RAMED est postérieure
au 30/11/2022 et qui sont bénéficiaires également de l'AMO TADAMON. Quant aux
bénéficiaires dont la date d'expiration est antérieure au 01/12/2022, l'éligibilité au
programme TAYSSIR sera basée sur le bénéfice du programme AMO TADAMON.
o Concernant le flux correspondant aux nouveaux bénéficiaires du programme
TAYSSIR inscrits au titre de l'année scolaire 2022/2023, l'éligibilité au programme
TAYSSIR sera basée sur le bénéfice du programme AMO TADAMON.
II.2.5 Dispositif de ciblage final du programme
Après toutes les mises à jour ayant touché au programme TAYSSIR tout au long de sa période
de déploiement, l’architecture finale du programme se présente de la manière suivante :
Eligibilité de l’établissement : ciblage géographique

14
- Cycle primaire : la couverture géographique est étendue à toutes les écoles situées
dans les communes rurales.
- Cycle secondaire : la couverture géographique est étendue à tous les établissements
du secondaire collégial situés dans les communes rurales et urbaines.
Eligibilité des ménages
- Périmètre initial :
o Le ménage ne doit pas être bénéficiaire du programme DAAM ;
o Le ménage ne peut dépasser 3 enfants bénéficiaires ;
o Le ménage ayant des enfants scolarisés dans des établissements basés dans les
communes INDH.
- Nouveau périmètre :
o Le ménage ne doit pas être bénéficiaire du programme DAAM ;
o Le ménage doit être détenteur d’une carte RAMED/AMO-TADAMON valide ;
o Le ménage ne peut dépasser 3 enfants bénéficiaires.
Eligibilité des élèves
- Inscrits dans un établissement scolaire éligible au programme TAYSSIR ;
- Appartenant à un ménage éligible au programme TAYSSIR ;
- N’étant pas redoublant plus d’une fois par cycle (primaire ou secondaire). ;
- Assiduité1 (primaire au max : 04 absences par mois, secondaire collégial au max :
06 absences par mois pour le rural et 04 absences par mois pour l’urbain).
Il convient de souligner que la suspension du transfert monétaire pour raison d’absences
dépassant le seuil établi, ne prend effet que pour le mois concerné et que le transfert des mois
suivants est maintenu si le bénéficiaire répond à la conditionnalité.
Il importe de noter qu’il existe une certaine flexibilité et un traitement adapté aux élèves en
situation d’handicap, d’autant plus que les absences justifiées par l’état de santé et la mobilité
de l’élève ne sont pas comptabilisées.
Montants des bourses
Ils varient selon le niveau scolaire de l’enfant selon le schéma suivant :
- 60 DH/enfant/mois (1ère et 2ème années primaires) ;
- 80 DH/enfant/mois (3ème et 4ème années primaires) ;
- 100 DH/enfant/mois (les 5ème et 6ème années primaires) ;
- 140 DH/enfant/mois (le cycle secondaire collégial).
Fréquence des paiements
Les transferts monétaires du programme TAYSSIR couvrent 10 mois de l’année scolaire, et
sont versés avec une fréquence de 3 transferts par année scolaire selon le calendrier suivant :
- Le premier transfert est versé en janvier, et couvre les bourses des élèves des mois
de septembre, octobre, novembre et décembre ;

1 Condition suspendue durant l’état d’urgence sanitaire liée à la COVID-19

15
- Le deuxième transfert est versé en avril, et couvre les bourses des élèves des mois
de janvier, février et mars ;
- Le troisième transfert est versé en juillet, et couvre les bourses des élèves des mois
d’avril, mai et juin.
Du 2008 au 2022, les paiements ont été effectués via guichet fixe, en cas de proximité de
l’agence d’Al Barid Bank au douar soit au niveau d’un guichet mobile, dans le cas contraire
avec paiement au douar.
A partir de juillet 2022, en confiant la gestion à la CNRA (CDG), les paiements se font soit au
niveau des réseaux de paiement, notamment les Établissements de Paiement (EdPs :
Agrégateurs et Partenaires) qui assurent une large couverture du territoire national avec plus
de 12.700 points de proximité ou via un virement bancaire direct.

II.3. Evolution de la configuration du programme


II.3.1 Intervenants
Depuis le lancement et jusqu’à date de juillet 2022
Depuis son lancement et jusqu’à date de juillet 2022, la gestion du programme TAYSSIR était
du ressort du MENPS. Ce ministère, par le bais de la Direction de l’Appui Social, a assuré la
mise en œuvre et le suivi du programme TAYSSIR en coopération avec ses principaux
partenaires, à savoir : MI, MEF, AMAS, et Al Barid-Bank.
La mise en œuvre du programme TAYSSIR implique la mobilisation de plusieurs parties
prenantes dont les engagements ont été définis au niveau de différentes conventions de
partenariat, explicités dans la figure ci-après :
FIGURE 3 : GESTION DU PROGRAMME TAYSSIR

16
A partir du 22 juillet 2022
La gestion déléguée du programme TAYSSIR a été confiée à la CNRA en vertu de la
convention de gestion mandatée dudit programme conclue en juillet 2022 entre le MENPS,
le MEF et la CNRA. Ainsi, des ajustements ont été apportés au schéma de gestion du
programme TAYSSIR de la manière suivante :
— Le MENPS s’est engagé à :
 Mettre à la disposition de la CNRA toutes les données nécessaires à la gestion du
programme TAYSSIR :
o La liste actualisée des ménages déjà inscrits au programme TAYSSIR
contenant toutes les informations signalétiques des allocataires et des enfants
couverts par le programme ;
o Les données actualisées sur la scolarité et l’assiduité des élèves couverts.
o La liste de toutes les modifications impactant le règlement des bourses.
 Réaliser une campagne de communication au début de l’année scolaire pour le
lancement de la phase d’inscription et de réinscription au programme TAYSSIR ;
 Réaliser en collaboration avec la CNRA une campagne d’information pour l’inscription
des tuteurs nouvellement couverts par le nouveau système de ciblage RSU.
— Le MEF s’est engagé à :

17
 Mettre à la disposition de la CNRA, dans les délais prescrits, les fonds nécessaires pour
assurer le paiement des prestations TAYSSIR aux bénéficiaires conformément aux
échéanciers fixés par le MEF ;
 Régler à la CNRA les frais de gestion en contrepartie des services rendus dans le cadre
de cette gestion mandatée.
— La CNRA s’est engagée à assurer :
 La gestion dématérialisée des « inscriptions et des réinscriptions » des tuteurs des
élèves au programme TAYSSIR ;
 La gestion des contrôles d’éligibilité selon le système de ciblage suivant :
- Pour les tuteurs couverts par le système de ciblage RSU, le contrôle d’éligibilité se
fera sur la base de l’échange de données avec la plateforme RNP/RSU (ANR/MI) ;
- Pour les tuteurs non couverts par le système de ciblage RSU, le contrôle
d’éligibilité sera effectué sur la base des procédures en vigueur via des échanges
de données avec les partenaires (MENPS ; MI ; ANAM ; etc.).
 Le contrôle de continuité de droit au programme TAYSSIR via l’échange de données
avec le système MASSAR (scolarité, assiduité…) ;
 La gestion digitalisée du service aux bénéficiaires (réclamations et demandes
d’information) ;
 L’élaboration des états des dépenses prévisionnelles (prestations et frais annexes) à
engager par échéance de paiement ;
 Le paiement des bourses TAYSSIR au profit des tuteurs des élèves conformément aux
échéanciers arrêtés et au barème mensuel fixé par élève et par niveau scolaire en
vigueur ;
 La notification des tuteurs via des canaux digitalisés (SMS, courriel, applications
digitales…) ;
 Le suivi de paiement des prestations relatives au programme TAYSSIR (gestion des
impayés, gestion des trop-perçus ou moins-perçus) ainsi que la gestion de l’interface
avec les organismes payeurs et les différents partenaires ;
 La mise à la disposition du MENPS d’un reporting pour le suivi de la performance
opérationnelle de la gestion du programme TAYSSIR ;
 La tenue d’une comptabilité retraçant la trésorerie annuelle du programme à travers
le suivi :
- des fonds mis à la disposition de la CNRA par le MEF, pour assurer le
paiement des prestations aux tuteurs ;
- du détail des montants versés auxdits bénéficiaires.
 L’envoi d’un rapport annuel sur la gestion du programme TAYSSIR au MENPS et au
MEF.
 Assurer le déploiement de la transition progressive du programme TAYSSIR vers le
système de ciblage RSU, et ce conformément à l’échéancier de déploiement de ce
système prévu par les pouvoirs publics.
FIGURE 4:CHAÎNE DE VALEUR DE LA GESTION DU PROGRAMME TAYSSIR PAR LA CNRA

18
Source CDG Prévoyance

II.3.2 Schéma de Gouvernance


Avant juillet 2022
La convention-cadre signée entre le MENPS et le MEF en septembre 2018 a mis en place au
niveau central les instances de suivi et de pilotage suivantes :

Comité de pilotage Comité technique de suivi

-Ministre de l’Education Nationale, du Représentants désignés par le MENPS et le


Préscolaire et des Sports (ou son représentant) ; MEF (en nombre égal)
-Ministre de l’Économie et des Finances (ou son
Structure
représentant) ;
-Représentants désignés par le MENPS et le
MEF (en nombre égal).
Piloter le programme à travers le suivi et -Préparer, exécuter et faire le suivi des
l’évaluation des réalisations opérations programmées ;
Mission
-Préparer un bilan annuel des réalisations et le
présenter devant le comité de pilotage.

Planning Au moins une fois par an, à la demande du Au moins une fois par quadrimestre, ou
des MENPS et/ou du MEF. exceptionnellement si besoin à la demande du
réunions MENPS et/ou du MEF.

Après juillet 2022


La convention-cadre signée entre le MENPS, le MEF et la CNRA en juillet 2022 a mis en place,
au niveau central, de nouvelles instances de suivi et de pilotage du programme :

19
FIGURE 3: GOUVERNANCE DU PROGRAMME TAYSSIR

Comité de suivi opérationnel (phase de


Comité de pilotage
transition)

Constitué de : Composé de :
 Un représentant du MENPS  Un représentant du MENPS
(Président) ; (Président).
 Un représentant du MEF ;  Un représentant du MEF.
 Un représentant du MI ;  Un représentant de l’ANR/MI.
 Un représentant de la CNRA.  Un représentant de la CNRA.
Se réunit 2 fois par an ou plus à la Se réunit trimestriellement.
demande de l’une des Parties.

II.4 Evolution du programme TAYSSIR : Portée et Budget


L'impact positif du programme, combiné à l'efficacité des efforts de sensibilisation et
d'information mis en œuvre, se sont traduits par une expansion significative de la portée du
programme. Le point de redressement majeur a été observé en 2018/2019, coïncidant avec
le renforcement de l’ancien dispositif du ciblage, qui a permis d'élargir le spectre des
bénéficiaires. Ainsi, le nombre d’élèves bénéficiaires a passé de 706.359 en 2017/2018 à
2.206.257 en 2018/2019, et le nombre des ménages bénéficiaires a passé de 440.472 en
2017/2018 à 1.510.762 en 2018/2019. Ces chiffres ont connu des fluctuations pour enregistre
1.763.917 élèves bénéficiaires (T2 22/23) et 1.416.253 ménages bénéficiaires en 2022/2023 (T2
22/23).
FIGURE 5 : ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ÉLÈVES BÉNÉFICIAIRES 2008-2023

SOURCE MENPS ET CNRA.

20
FIGURE 6 : ÉVOLUTION DU NOMBRE DE MÉNAGES BÉNÉFICIAIRES 2008-2023

Source : Données du MENPS et CNRA.

FIGURE 7 : NOMBRE DE MÉNAGES BÉNÉFICIAIRES PAR RÉGION 2022-2023

20%

14% 13%
9% 11%
6%
9% 7% 8%

0% 1% 351
273
166 201 200 244 194 235
130 158 123 166 0% 92 110 102 125 113 146
1 16 19 6 7

Nombre de ménages bénéficiaires Nombre d'élèves bénéficiaires % des élèves

Source : CDG Prévoyance

Comme corolaire direct de l’évolution importante du nombre de bénéficiaires, le budget


attribué au programme TAYSSIR a enregistré une augmentation notable tout au long de sa
période de déploiement, en passant de 54 MDH en 2008-2009, à 1 à 2.644 en 2020/21.
FIGURE 8 : ÉVOLUTION DU BUDGET 2008-2023 (MDH)

21
2644
2144
1973
1795

963
530 490 500 500 500 631
470
240
54 70

Source : CDG Prévoyance

II. 5 Contexte Post-Covid-19 : dématérialisation du processus


Pour l’année scolaire 2022-2023, la CNRA a mis en place un nouveau processus digitalisé pour
les inscriptions au programme TAYSSIR reposant sur 03 canaux : Portail Web, Application
mobile et Réseaux de Proximité. Ce dispositif constitue un changement majeur dans la
gestion de ce programme social. Ainsi, pour garantir la réussite et le déploiement de ce
nouveau processus dans les meilleures conditions, le lancement s’est opéré par un
déploiement sur la zone Pilote de la région « Rabat-Salé-Kénitra » le 21 novembre 2022,
ensuite une généralisation à l’ensemble du territoire national le 5 décembre 2022.
De l’autre côté, pour faire progresser l’inclusion financière, une initiative a été lancée lors des
opérations d’inscription au programme TAYSSIR pour promouvoir la bancarisation de masse
des bénéficiaires par la proposition d’une ouverture du compte de paiement au niveau des
points de proximité qui seront destinés à recevoir les paiements futurs relatifs au programme
TAYSSIR. Pour ce faire, l’Edp fournira au bénéficiaire l’ensemble des informations
nécessaires concernant les avantages, les modalités de fonctionnement du compte et les frais
liés aux usages. Et dans le cas d’une réponse favorable, l’Edp concerné procédera à l’ouverture
du compte de paiement et transmettra à la CNRA les coordonnées y afférentes. Par
conséquent, une évolution progressive des paiements par virement a été observée à partir de
cette date.
TABLEAU 2 : SITUATION FINANCIÈRE DES TRANSFERTS EFFECTUÉS PAR PÉRIODE POUR LES ANNÉES
SCOLAIRES 2021/2022 ET 2022/2023

Période couvrant le 10/2021 à 02/2022 à 05/2022 à 09/2022 à 01/2023 à


paiement 01/2022 04/2022 06/2022 12/2022 03/2023
05 octobre
19 avril 2023
12 avril au 12 au 05 à partir du 23 18 juillet 2023 au
Date du paiement au 31 avril
Mai 2022 novembre janvier 2023 31 juillet
2023
2022
Nombre de ménages 1 614 367 1 606 898 1 445 104 1 571 302 1 416 253
Nombre d’élèves 2 313 189 2 349 609 1 965 649 2 112 427 1 763 917
Nombre de paiement
37 491 37 524 556 572 565 468 664 308
par virement
Montant des virements 25 528 940 19 356 140 111 458 400 361 616 500 313 488 073
Montant des impayées 107 239 400 134 552 120 161 758 280 213 852 860 229 195 740

22
Coût total 991 261 953 710 037 132 550 687 180 824 701 398 530 980 771

Source : CNRA

II.6 Dispositif de contrôle actuel


Le dispositif de contrôle actuel des transferts comprend deux types : a) un contrôle à priori
des TMs et b) un contrôle à posteriori des TMs.
a) Contrôle à priori
Le contrôle à ce niveau consiste en un contrôle d’éligibilité, et est effectué sur la base d’un
échange automatisé pour les volets RNP/RSU, DAAM, MASSAR, Régime Ramed/AMO-
Tadamon selon les critères d’éligibilité du programme de la manière suivante :
- Contrôle de l’éligibilité de l’établissement de scolarité de l’élève ;
- Contrôle de l’éligibilité du tuteur sur la base de DAAM et RAMED/AMO TADAMON
des conditions suivantes :
 Être tuteur d’élève scolarisé dans un établissement dans une région INDH ou être
tuteur d’élève scolarisé dans un établissement éligible, détenteur d’une carte
RAMED valide ou inscrit dans l’AMO TADAMON
 Na pas être bénéficiaire du programme DAAM ;
 Ne pas dépasser 3 enfants bénéficiaires.
- Contrôle de l’éligibilité de l’élève sur MASSAR :
 Etre inscrit dans un établissement scolaire éligible au programme ;
 Ne pas être redoublant plus d’une fois par cycle ;
 Issu d’un ménage éligible au programme ;
 Appartenir au ménage principal du tuteur ;
 Répondre aux règles d’assiduité en vigueur.
b) Contrôle à postériori
Correspond à des opérations de contrôle par la CNRA axées sur les volets paiements, mise à
jour et traitement de réclamations. Ainsi, le déploiement de ce type de contrôle a permis
d’actualiser la base de données et de recenser la sortie d’éligibilité, l’état ci-après expose les
résultats des contrôles réalisés lors du dernier transfert de l’année scolaire 2021/22, et des
deux premiers transferts de l’année scolaire 2022/23.
TABLEAU 3 : NOMBRE DES SORTIES DE L’ÉLIGIBILITÉ ET SON ÉVOLUTION PAR MOTIF
Périodes de Sortie Milieu
Sortie RAMED/AMO Sortie Cycle
paiement de résidence
T3-21/22 446 441 84 579 10 369
T1-22/23 96 611 11 268 19 318
T2-22/23 73 191 2 16 972
Source CNRA

23
24
En exergue, le programme « TAYSSIR » a fait l’objet de plusieurs évaluations et études
d’impact durant sa période de déploiement, on peut faire référence à :
— L’évaluation J-PAL 2008-2010 de la phase pilote, qui a démontré une réduction du
taux d’abandon de 57%, une réintégration de 37% d’élèves ayant abandonné l’école,
une amélioration du taux d’abandon scolaire chez les filles ayant passé de 42% à
47%) ;
— L’évaluation réalisée par l’Observatoire National de Développement Humain en 2018
a souligné que l’accès au programme TAYSSIR contribue à une réduction du taux
d’abandon de près de 92%.
— Évaluation d’impact du Programme d’Appui Social à la Scolarisation "TAYSSIR” par
Abdelmajid Saidi, Abdelfattah Hamadi, Salaheddine Elkartouti. Revue de recherche
en Droit, Économie et Gestion,2020.
— Evaluation d’Impact Social du programme TAYSSIR publiée par le MENPS et le MEF
en mai 2022.
La présente étude s’attache à évaluer l’ensemble des impacts sociaux liés au programme
TAYSSIR, en mettant l’accent sur les récents changements apportés à la gestion du
programme, spécifiquement la digitalisation des paiements et la simplification des
procédures. Certaines conclusions précitées ont fait l’objet d’un réexamen au niveau de
l’étude actuelle. Ainsi, cette section ambitionne de présenter les principaux résultats de
l’étude en question.

III.1 Evaluation des impacts sociaux positifs du programme TAYSSIR


III.1.1 Evolution des bénéficiaires
En analysant d’un point de vue quantitatif les différentes phases de déploiement du
programme, les données témoignent une nette évolution positive. En 2008-2009, année de
son lancement, le programme TAYSSIR a bénéficié à 87.795 élèves appartenant à 47.052
ménages. Ensuite, à l’issue des deux années expérimentales, le programme a bénéficié à
609.000 élèves appartenant à 363.132 ménages en 2010-2011. En 2017-2018, dernière année
de la première phase du programme reposant sur un ciblage géographique, le nombre de
bénéficiaires s’élevait à 706.359 élèves appartenant à 440.472 ménages. En 2018-2019, année
de l’élargissement du programme, le nombre de bénéficiaires a atteint 2.206.257
appartenant à 1.510.762 ménages. Tandis qu’en 2022-2023 (T2), le nombre d’élèves
bénéficiaires a enregistré 1.763.917 élèves appartenant à 1.416.253 ménages2.

2 Données communiquées par le MENPS.

25
III.1.2 Scolarité des enfants
D’un point de vue qualitatif, les différentes évaluations effectuées montrent avec des chiffres
à l’appui, que le Programme a contribué considérablement à la réduction du taux d’abandon
scolaire chez les élèves et plus particulièrement chez les filles.
Ces résultats quantitatifs sont confirmés qualitativement par les témoignages d’une bonne
partie des chefs de ménages ainsi que des directeurs d’écoles qui mettent en évidence
l’impact du Programme sur l’assiduité des élèves bénéficiaires et, dans une certaine mesure,
sur leur performance scolaire.
Parmi les critères contribuant à cette évolution positive, on peut citer la conditionnalité liée à
l’assiduité. Ce constat a été confirmé par les enquêtes téléphoniques, la quasi- totalité des
interviewés (98 %) ont jugé l’assiduité comme critère raisonnable et justifié permettant dans
le contexte d’une promotion de la scolarisation, et qualifient positivement le fait de
l’intégrer en tant que condition de déblocage des aides.
Malgré ces avancées, il convient de noter que le taux d’abandon demeure encore élevé,
particulièrement chez les filles scolarisées dans les écoles primaires en milieu rural.
Le constat de la différentiation de l’abandon selon le genre est plus apparent dans le milieu
rural où le taux d’abandon touche 5,6% des filles au primaire contre 4% pour les
garçons…L’écart le plus important entre les deux sexes est observé en 6ème année du
primaire dans le milieu rural, où le taux d’abandon atteint 23,4% pour les filles contre 13,6%
pour les garçons, ce qui confirme encore plus la difficile transition des filles rurales entre le
primaire et le collège comparativement aux garçons.(Atlas Territorial de l’abandon scolaire,
Analyse des parcours de la cohorte 2014-2018 et cartographie communale, 2019).
III.1.3 Ressources de la famille
Au-delà de l’objectif initial de l’appui à subvenir aux besoins de l’enfant scolarisé (fournitures
scolaires, habits, nourriture), les transferts de TAYSSIR constituent aussi un appui aux
ménages pour faire face aux coûts associés à leurs besoins de première nécessité.
Toutefois, les participants aux Focus groups déclarent que les montants apportent une aide
appréciable malgré le fait qu’ils soient limités, avançant que le montant permet de couvrir
une partie de l’alimentation, des fournitures scolaires, de l’habit et des frais de transports des
enfants.
Un parent du milieu rural de la province de Beni Mellal déclare (traduit en français) : « Le
montant reçu n’encourage pas la continuité de la scolarisation, même le double du mandat
reçu ne couvre pas les charges d’alimentation. Je fais de mon mieux pour assurer les activités
dans le champ pour que mon enfant ne s’absente pas mais nous devons faire des arbitrages
pour le montant du transfert monétaire TAYSSIR entre couvrir les frais d’alimentation ou
acheter des habits pour ma fille pour qu'elle soit présentable ».
Les interviewés dans le cadre de l’enquête quantitative touchent des montants globaux qui
diffèrent selon le nombre d’enfants bénéficiaires et leurs cycles d’enseignement.

26
De même, 70 % de ces interviewés ont confirmé le constat de l’étude qualitative en
considérant que les aides TAYSSIR ne répondent que faiblement aux besoins de leurs enfants
scolarisés.

FIGURE 10 : LA PERCEPTION DE LA SUBVENTION DU


FIGURE 9: LE DERNIER MONTANT TRIMESTRIEL DE
MONTANT DE L'AIDE AUX BESOINS DES ENFANTS
L’AIDE DU PROGRAMME TAYSSIR REÇU EN 2022
SCOLARISÉS

22% 1%
19% Totalement ou
16% 14%
moyennement
28%
10% 10% Partiellement
8%

Faiblement 55%

200 Dh 201 à 301 à 401 à 501 à Plus de Non 15%


Pas du tout
ou 300 Dh 400 Dh 500 Dh 600 Dh 600 Dh précisé
suffisant
moins

Source : Enquête EIS 2023.

III.1.4 Impact social sur la cohésion de la famille


Lorsque le programme parvient à générer les résultats escomptés en termes d’amélioration
des chances de poursuite de la scolarité et d’amélioration de la performance scolaire pour les
enfants bénéficiaires, d’autres retombées connexes bénéfiques seront manifestés au niveau
de la famille, notamment en termes de satisfaction, d’amélioration du climat familial, de
renforcement des liens familiaux créant ainsi un milieu compréhensif, inclusif, positif et de
confiance mutuelle favorisant l’épanouissement et le développement de l’enfant à long
terme. En glissant vers les interactions avec la société, le programme aidera à améliorer la
confiance de la famille en elle-même et en ses membres, et l’image de la famille vis-à-vis les
autres composantes de la société. Plus loin, le programme favorisera l’émergence d’un tissu
social instruit et cultivé.
III.1.5 Perception des changements du programme TAYSSIR par les bénéficiaires
Suite à la convention conclue à la date du 22 juillet 2022 entre le MEF, le MENPS et la CNRA
portant délégation de la gestion du Programme TAYSSIR à la CNRA, des améliorations et des
mises à niveau diverses ont été apportées au programme et qui ont été axées principalement
sur la digitalisation des processus et la promotion de l'inclusion financière. Les principaux
piliers du changement ont porté sur :
Digitalisation du dispositif d’Inscription : Portail Web, Application Mobile, Réseau
de Proximité ;
Dématérialisation du contrôle d’éligibilité : Echange de données avec les parties
prenantes : Gateway Gouvernementale ADD, MASSAR-MENPS, Ministère de
l’intérieur… ;
Digitalisation des requêtes des bénéficiaires : Solution WhatsApp, Application
mobile, Portail Web ;

27
Mise en place du HUB de Paiement : Autonomie & Choix de l’établissement de
paiement, Accessibilité des Allocataires avec plus de 12.700 points de proximité ;
Innovation des outils de communication : Publication des capsules didactiques (via
le portail TAYSSIR, réseaux sociaux, sites WEB du MENPS), Adoption du dialècte
Darjia & Tachlhit ;
Inclusion financière des bénéficiaires : Diversification des moyens de paiement,
Gratuité des comptes ouverts et frais de tenue de comptes pour les bénéficiaires.
Dans le cadre de cette dynamique affectant le programme, la présente enquête a intégré une
section relative à l’évaluation de la perception des bénéficiaires des principaux changements
opérés.
a) Perception des bénéficiaires vis-à-vis l’observation d’un changement
Parmi ceux qui ont noté un changement, 20% l’ont associé à un changement dans le lieu de
récupération du mandat, 13% l’ont lié à la réception d’un message, et 11% l’ont attribué à une
modification des modalités d’inscription.
En ce qui concerne la perception du changement, 19 % l’ont considéré comme une
amélioration, 19 % l’ont apprécié, et 7 % ont attesté que ces modifications apportent plus de
facilité.

FIGURE 11: OBSERVATION D’UN CHANGEMENT FIGURE 12: PERCEPTION DES CHANGEMENTS
OBSERVÉS

Changement du lieu de S'est amélioré


19% 19%
récupération du mandat
Je l'ai apprécié 15%
Réception d'un SMS 13%
Apporte plus de facilité 7%
Changement des Très facile 5%
modalités d'inscription
11%
Ordinaire/normal 4%
On reçoit moins d'argent 9% Je ne l'ai pas apprécié 3%
on doit ouvrir un compte Trop complexe 2%
bancaire
9%
Baisse des aides 1%
Fréquence plus élevée 6% Moins bien 2%
On reçoit plus d'argent 4% C'est devenu plus… 1%
Pas besoin de faire la… 1%
On reçoit l'aide par
virement
2% Autres 3%
Autre Ne sait pas 46%
28%

(Question à choix multiples réponses)


Source : Enquête EIS 2023 (échantillon total)

L’enquête qualitative a met particulièrement l’accent sur la perception du changement du


mode de retrait des aides. Ainsi, les discussions menées au sein des Focus groupes ont affirmé
que la diversification et l’élargissement des points de paiement sont satisfaisants.
En général, l’option de retrait aux Guichets Automatiques Bancaires (GAB) offre l’avantage
d’éviter les longues files d’attentes et de contourner les contraintes liées aux horaires

28
d’ouverture des points de retrait. Il reste à assurer que les GABs sont opérationnels et que les
bénéficiaires maîtrisent l’usage.
Malgré ces efforts, certains répondants en milieu rural (Béni Mellal et Chefchaouen) ont
indiqué qu’ils pâtissent encore de l’éloignement des points de retrait : ils doivent souvent
prendre des transports, supporter les coûts associés, et de consacrer une à deux heures pour
se rendre et effectuer le retrait et prévoir une à deux heures pour aller effectuer leur retrait.
b) Communication sur les changements apportés au programme
Sur le volet communication et sensibilisation sur les changements introduits au programme,
les interviewés ont été informés des modifications relatives à l’inscription et au paiement des
aides TAYSSIR principalement par le biais des établissements de paiement (23%), les
établissements scolaires (16%), et les amis et les proches (13 %).
En ce qui concerne la satisfaction à l’égard de la communication relative aux changements, la
majorité des interviewés se déclarent satisfaits (76%), voire très satisfaits (58%) alors que
seulement 4 % ont indiqué être plutôt insatisfaits et 1 % ont été insatisfaits.

FIGURE 13 : COMMUNICATION SUR LES FIGURE 14: PERCEPTION DE LA COMMUNICATION


CHANGEMENTS INTRODUITS AU PROGRAMME RELATIVE AUX CHANGEMENTS

Ne sait pas 36%


Autre 2% 58%
Association des parents et… 1%
SMS 2%
Réseaux sociaux 2%
18% 18%
Télévision 2%
Autorité locale (Mekadem) 4% 4% 1%
Autre parent 4%
Amis et proches 13% Très satisfait Plutôt satisfait
Etablissement scolaire 16% Neutre Plutôt Insatisfait
Etablissement de paiement 23% Très insatisfait

(Question à choix multiples réponses)


Source : Enquête EIS 2023
III.1.6 Paiement des aides TAYSSIR
a) Fréquence de paiement
Les résultats de l'enquête quantitative indiquent que deux tiers (67%) des bénéficiaires du
programme TAYSSIR expriment leur satisfaction quant à la fréquence trimestrielle de
réception de cette aide. Cependant, seulement 40% des bénéficiaires déclarent avoir
effectivement reçu les aides TAYSSIR à la date prévue au cours de l'année 2022. Par ailleurs,
le délai de retard le plus fréquemment mentionné est un mois ou moins (21%).
Avant le changement de la structure de gestion, les bénéficiaires du programme TAYSSIR
étaient informés de la date du paiement des aides principalement par le biais des
établissements scolaires (45%), de leurs enfants (15%), de leurs proches et amis (19%), et/ou
par SMS (17%).

29
FIGURE 15 : DURÉE ESTIMÉE DU RETARD DE FIGURE 16 : CANAL D’INFORMATION DES DATES DE
PAIEMENT PAIEMENT POUR L’ANNÉE SCOLAIRE 2021-2022

Moins d'un mois 10% Etablissement scolaire 45%


Proches/Amis 19%
1 mois 11%
SMS 17%
2 mois 3% Mon enfant m’en a informé 15%
3 mois 8% Autres parents d’élèves… 9%
Media : presse, radio, TV,… 5%
Plus de 3 mois 7%
Autorités locales… 4%
Ne sais pas 61% Autres 1%

Source : Enquête EIS 2023

b) Difficultés rencontrées lors du retrait des aides TAYSSIR


Suite à la délégation de la gestion du programme TAYSSIR à la CNRA, plusieurs améliorations
ont été apportées au programme, notamment sur les volets digitalisation, promotion de
l’inclusion financière, et la diversification des moyens de paiement.
Cette amélioration s’est bien reflétée sur le mode de retrait des aides, comme confirmé lors
de l’enquête quantitative avec une proportion de 52 % des enquêtés affirment n’avoir
rencontré aucune difficulté particulière pour retirer l’argent des aides TAYSSIR.
D’un autre côté, pour ceux ayant indiqué le contraire, la principale contrainte mentionnée par
72 % d’entre eux était la durée de l’attente. Cependant, les autres difficultés, principalement
liées aux points de paiement et au manque de transport, ont été peu évoqués

FIGURE 17 : LES DIFFICULTÉS LORS DU RETRAIT DE PAIEMENT

72%

6% 4% 4% 2% 2% 2% 2% 2% 2% 4%

Longue queue Point d'accès Paiement en Manque de Panne Insuffisance de Manque Coût élevé du Corruption Nous Autres
d'attente trop éloigné retard moyens de d'électricité / fonds au point d'organisation transport demandent de
transport de réseaux de retrait revenir le
internet lendemain

Source : Enquête EIS 2023

c) Impacts liés au déplacement pour retirer les aides


Le plus fréquemment, les bénéficiaires du programme TAYSSIR se déplacent vers les points
de paiement des aides à pied (46%) ou en taxi (36%).
Du côté financier, pour ceux qui recourent à un moyen de transport pour récupérer leurs
mandats, 25% ont déclaré que le coût de transport est de 20 dh alors que 18% indiquent qu’il
dépasse 50 dhs. Par ailleurs, en fonction de la zone, cette dépense montre une disparité
notable avec une moyenne de l’ordre de 30 dh en milieu rural comparée à une moyenne de
19 dh en milieu urbain.
En analysant la durée d’attente moyenne au niveau des points de paiement estimée à plus de
2 heures par 50 % des participants, et en prenant en compte le temps nécessaire pour se

30
rendre à ces points de proximité, il s’avère qu’il existe d’autres coûts indirects, liés à l’inactivité
des personnes durant ce déplacement, notamment pour les travailleurs journaliers.
Concernant cette question, il est important de souligner que pour remédier à ce problème la
CNRA (organisme gestionnaire) a conclu des conventions avec des organismes bancaires afin
d’assurer la gratuité de l’ouverture des comptes bancaires et des frais de tenue de compte
pour les bénéficiaires. Par ailleurs, la décision d’ouvrir un compte et de bénéficier ou pas de
cette offre revient au bénéficiaire.

FIGURE 1: MOYEN DE FIGURE 2: COÛT DE FIGURE 3: DURÉE D’ATTENTE


DÉPLACEMENT UTILISÉ DÉPLACEMENT MOYENNE AU POINT DE
PAIEMENT

Autres 10 Dh ou moins 15% Moins de 15… 5%


4%
Moto 5% 11 à 19 Dh Plus de 15… 11%
13%
Bus 7%
Voiture 7% 20 Dh 25% Plus de 30… 9%
Vélo 8%
21 à 49 Dh 17% Plus de 1 heure à… 13%
Taxi 36%
A pieds 46% 50 Dh et plus 18% Plus de 2 heures 50%
0% 20% 40% 60% Ne sait pas 12% Ne sait pas 12%

(Question à choix multiples réponses)


Source : Enquête EIS 2023
III.1.7 Impact sur l’inclusion financière des bénéficiaires
L'inclusion financière des bénéficiaires de transferts monétaires revêt une importance
capitale dans la promotion du bien-être économique et social. En facilitant l'accès à des
services financiers tels que les comptes bancaires ou les cartes de paiement, l'inclusion
financière offre aux bénéficiaires une plateforme pour gérer efficacement leurs ressources et
participer activement à l'économie formelle. Cela encourage non seulement l'autonomie
financière des individus, mais contribue également à la réduction de la pauvreté en ouvrant
des possibilités d'épargne, d'investissement et de constitution d'un historique financier. De
plus, une inclusion financière bien conçue peut renforcer la résilience des bénéficiaires face
aux chocs économiques, en leur offrant la possibilité d'accéder rapidement à des fonds en cas
de nécessité. Ainsi, promouvoir l'inclusion financière au sein des populations recevant des
transferts monétaires constitue une démarche stratégique visant à promouvoir un
développement économique inclusif et durable.
a) Accès aux services financiers : Données CNRA
Cet aspect a subi une grande transformation positive depuis que la délégation de gestion du
programme à la CNRA. Ainsi, le pourcentage de bénéficiaires ayant un compte bancaire est
passé de près de 3% lors des deux premiers transferts de l'année 2021/2022 à près de 39 % au
titre du troisième transfert de la même année scolaire, soit le premier servi par la CNRA, pour
dépasser 46% au titre du deuxième transfert de l’année scolaire 2022/2023.

31
Cette augmentation peut être attribuée essentiellement aux services liés à la gratuité de
l’ouverture des comptes et des frais de tenue pour les bénéficiaires du TAYSSIR du fait que
plus de 20 % ont été nouvellement bancarisés lors du troisième transfert de l’année 2021/22.
Comme corollaire direct de cette intégration, a proportion des paiements effectués par
virement est passée de près de 2 % au titre des deux premiers transferts de l’année scolaire
2021/22 à plus de 59% au titre du deuxième transfert de l’année scolaire 2022/23. Ce qui
annule les délais d’attente mentionnés plus haut ainsi que les frais connexes liés au transport
et à l’inactivité.
FIGURE 4 : LE GRAPHIQUE DE L'INCLUSION FINANCIÈRE DES BÉNÉFICIAIRES DE TAYSSIR POUR LES CINQ
DERNIERS TRANSFERTS

Part des bénéficaires bancairisés Part des bénéficaires noouvellement bancairisé


59,3%
Part des bourses payées par virement

46,91%
44,1%
38,51%

35,99%

21,93%
13,96%
20,2% 7,98%
2,6%
2,8%
2,32% 2,34%
T1 2021/2022 T2 2021/2022 T3 2021/2022 T1 2022/2023 T2 2022/2023

Source CNRA

b) Accès aux services financiers : Données de l’enquête


Les statistiques fournies par la CNRA ont été appuyées par les résultats des enquêtes. En
effet, 42% des individus interrogés affirment posséder un compte auprès d’un établissement
bancaire ou de paiement. Dans la plupart des cas (58%), il s'agit d'un compte bancaire tandis
que 41% ont un compte de paiement.
Par aspect genre, 65% des femmes chefs de ménage déclarent ne pas avoir accès à un service
financier comparativement à 54% chez les hommes.

FIGURE 5 : POSSESSION D’UN COMPTE FIGURE 6 : RÉPARTITION DES COMPTES BANCAIRES


BANCAIRE/DE PAIEMENT DÉTENUS PAR TYPE

58%
41%
58%
42% 1% 3%

Compte de paiement Compte bancaire Autres N'a pas précisé


Oui Non

Source : Enquête EIS 2023

32
L’enquête quantitative souligne que 24% des participants possèdent une carte bancaire.
Celle-ci est principalement utilisée pour le retrait d'aides financières (43%) ou pour effectuer
des transactions au guichet automatique bancaire (42%).
Par genre, 26 % des hommes et 17 % des femmes déclarent avoir une carte bancaire. Par
milieu de résidence, 23 % des résidents au milieu urbain et 24 % des résidents en milieu rural
la détiennent.
Par ailleurs, il importe de noter que près de 29 % des détenteurs de cartes bancaires ne les
utilisent pas à cause du manque de fonds comme le déclarent 50 % des enquêtés.
Ces résultats mettent en lumière des défis spécifiques liés à l'accès et à l'utilisation des cartes
bancaires.

FIGURE 7: DÉTENTION D’UNE FIGURE 8: UTILISATION DES FIGURE 9: NON-UTILISATION DES


CARTE BANCAIRE CARTES BANCAIRES CARTES BANCAIRES

Pour retirer l’argent Pas d'argent 50%


des aides
43%
Je viens d'obtenir la
24% carte 14%
Pour retirer de Je n'en ai pas besoin 11%
l’argent au GAB
42%
Compliqué pour moi –
ne sais pas utiliser… 4%
Pour payer des
achats dans des Le compte est utilisé
1% pour l'épargne 4%
76% points de vente par…
La carte n'est plus
valide 4%
Oui Non Je n’utilise pas cette
carte
29% Non précisé 14%

Source : Enquête EIS 2023

c) Familiarité avec M-Wallet


Seulement 14% des enquêtés ont déjà eu connaissance du M-Wallet, mais aucun d’entre eux
ne le possède. Le manque de ressources financières et la complexité perçue de ce service
financier sont les principales raisons pour lesquelles les personnes n’ont pas de M-Wallet. Il
est important de noter que le manque de connaissance et de l’utilisation est un autre facteur
à prendre en considération.
FIGURE 10: LES RAISONS DE LA NON-UTILISATION DU M-WALLET

43%

31%

7% 7%
5% 5% 3% 3% 2%

Pas d'argent C’est un peu C’est cher Ce n'est pas Je n'ai pas de J’ai déjà un Mauvaise qualité J'habite dans le Non précisé
compliqué pour sécurisé smartphone compte bancaire du réseau / Pas rural
moi d'Internet

Source : Enquête EIS 2023

33
Ainsi, les discussions menées au niveau des focus groupes ont permis de conclure sur des
aspects majeurs :
 Chez les jeunes générations (moins de 35%), tant en milieu rural et urbain, une
familiarisation importante avec la culture bancaire et financière a été observée, et par
la suite une nette progression dans l’utilisation des paiements électroniques. En effet,
un nombre élevé d’entre eux possèdent un compte bancaire (indépendamment du
bénéfice des aides), utilisent les cartes bancaires et effectuent des virements en ligne,
démontrant ainsi un intérêt pour le portefeuille électronique ;
 La communication publicitaire autour du portefeuille électronique (en dépit de la clarté
et de la simplicité que ces cibles lui reconnaissent) ne suffit pas à transmettre de
manière claire les spécificités et le mode de fonctionnement de cette solution et de
mettre en avant le niveau élevé de sécurité pour les encourager plus à l’utiliser.

III.2 Evaluation des impacts sociaux négatifs du programme TAYSSIR


III.2. 1 Critères d’éligibilité et risques d’exclusion
a) Risques inhérents au mode de ciblage initial (géographique)
L’enquête menée auprès des établissements scolaires relevant du mode de ciblage initial
basé sur les zones de l’INDH, souligne que :
 Certains ménages pauvres, voire très pauvres, n’ont pas pu bénéficier du programme
TAYSSIR simplement parce qu’ils résident dans les communes non ciblées par celui-ci ;
 Certains ménages non pauvres bénéficient du programme TAYSSIR seulement parce
qu’ils résident dans les communes ciblées ;
b) Risque inhérents au mode de ciblage basé sur la carte RAMED/AMO-Tadamon
Les enquêtes effectuées dans le cadre de la présente étude ont permis de mettre en lumière
le risque d’exclusion des populations pauvres non disposant d’une carte Ramed ou d’une
affiliation au régime AMO-Tadamon.
En effet, les huit (08) chefs d’établissement bénéficiaires de TAYSSIR interrogés dans le cadre
de cette enquête, affirment tous, que des élèves de leurs établissements chez qui il a été
constaté qu’ils sont issus de familles pauvres ne bénéficient pas tandis que d’autres élèves
moins pauvres ou non pauvres bénéficient du programme. Un directeur d’un établissement a
déclaré « Sincèrement et malheureusement, plusieurs élèves de mon établissement n’ont
pas pu bénéficier de l’allocation du programme TAYSSIR, bien qu’ils vivent dans une
situation de vulnérabilité ou de pauvreté extrêmes ».
Par ailleurs, la non disposition d’une carte Ramed malgré la situation de pauvreté de la famille
peut être attribuée à un ensemble de facteurs. Dans ce contexte, un directeur d’un
établissement a avancé « Je connais des parents en situation de pauvreté extrême et qui
n’ont pas pu acquérir la carte RAMED car auparavant leurs noms ont figuré sur le registre
de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) pour une courte période et se trouvent
aujourd’hui sans couverture sociale ni par la CNSS ni par le programme RAMED ».

34
Les raisons peuvent être liées aussi à l’emplacement géographique, le manque de
connaissance de démarches administratives. D’un autre côté aux difficultés de
renouvellement de la carte RAMED à cause du décès de l’un des parents, de l’indifférence des
parents due parfois à leur analphabétisme et à leur manque de connaissance de la procédure
de renouvellement.
Pour l’affiliation au régime AMO-TADAMON, les parents identifient comme obstacle majeur
les files d’attente prolongées pour l’inscription au RSU et RNP et surtout l’obligation de
déplacer tout le ménage vers les autorités locales plusieurs fois.
III.2.2 Mesures d’atténuation : Délégation de la gestion à la CNRA et digitalisation du
processus
Comme déjà mentionné dans les sections précédentes, il a été procédé à une délégation de
la gestion du programme TAYSSIR à la CNRA formalisée par la signature d’une convention
tripartite entre le MEF, le MENPS, et la CNRA le 22 juillet 2022.
Dans ce cadre, la CNRA s’est engagée à assurer :
 La gestion dématérialisée des « inscriptions et des réinscriptions » des tuteurs des
élèves au programme TAYSSIR ;
 Le contrôle d’éligibilité selon le système de ciblage hybride (avec et sans RSU) ;
 Le contrôle de continuité de droit « TAYSSIR » via l’échange de données avec le
système « MASSAR » ;
 La gestion des réclamations, le paiement et le suivi des règlements des bourses ;
 Le comportement des bénéficiaires vis-à-vis les changements du mode de ciblage.

III.2.3 Vulnérabilité et limites de la prise en charge par le programme


L’analyse des données recueillies auprès des acteurs du programme, parents d’élèves et
responsables du MENPS, permettent de jeter un éclairage qualitatif sur le niveau de l’impact
du programme sur les élèves les plus pauvres et les plus vulnérables.
Les facteurs les plus susceptibles de limiter l’impact positif du programme TAYSSIR
concernent l’accessibilité physique à l’école, d’un côté, et les caractéristiques du milieu
familial de l’autre.
Les élèves du milieu rural dont les logements familiaux se situent loin de l’école qui ne
bénéficient pas de transport scolaire présentent le risque de plus d’absences liés aux
intempéries, mais aussi à l’engagement dans les travaux agricoles familiaux pendant la saison
des moissons et les jours des marchés hebdomadaires. Cependant, lorsque leurs logements
sont proches de l’école ou lorsqu’ils bénéficient d’un transport scolaire, ces risques diminuent
significativement.
III.2.4 Retards, irrégularité des paiements et difficultés d’accès aux paiements
a) Description des risques

35
Parmi les risques identifiés par les parties prenantes du programme, figure celui lié à
l’irrégularité des paiements et aux retards par rapport aux échéances annoncées,
principalement le non-paiement des échéances de l’année 2019-2020 jusqu’en 2021.
En plus de cela, les bénéficiaires, en particulier les femmes, rencontrent des difficultés lors de
la perception des aides, notamment la file d’attente et la durée parfois excessive (plusieurs
heures) devant le guichet de paiement.
b) Mesures d’atténuation
 Lancement de campagnes de communication par le MENPS
Le MENPS réalise une campagne de communication au début de chaque année scolaire pour
le lancement de la phase d’inscription et de réinscription au programme TAYSSIR. De ce fait,
ledit ministère a lancé en novembre 2022 une campagne de communication et d’explication
de la nouvelle procédure d’inscription au programme, sur tous les supports audiovisuels
nationaux et via la diffusion et la mobilisation des établissements scolaires et les réseaux
sociaux.
 Diversification et élargissement des points de paiements
Afin d’améliorer le processus de paiement et de fournir l’assistance nécessaires aux
demandeurs lors de l’inscription, la CNRA a engagé des partenariats avec plusieurs
établissements de paiement : M2T, WafaCash, DAMANE Cash, BARID Cash, Chaabi Cash,
Inwi Money, ALFilahi Cash, Cash plus, Tashilate, Tawfik, Damane Cash. Dans l’ensemble, la
CNRA a mobilisé 12.700 points de proximité.
Les EdPs permettent l’accompagnement de l’ensemble du processus en assurant le service
d’inscription au programme TAYSSIR via les réseaux physiques de proximité des partenaires
qui assurent une large couverture du territoire national avec plus de 12.700 points de
proximité.
 Promotion de l’inclusion financière des bénéficiaires
Un service de gratuité de l’ouverture et des frais de tenue des comptes a été ajouté dans le
cadre de la nouvelle gestion de la CNRA. Ainsi, l’agent de l’Edp propose au bénéficiaire ledit
service et lui fournit toutes les informations et les modalités nécessaires de gestion et de
fonctionnement. Si l’allocataire accepte, le partenaire EdP procédera à l’ouverture du compte
de paiement et transmet à la CNRA les coordonnées associées (RIB). Cette démarché
s’applique aussi sur les (RIB)s collectées des banques.

III.3 Evaluation des impacts du programme TAYSSIR du point de vue genre


III.3.1 La place des filles dans la population bénéficiaire du programme TAYSSIR
Au fil des années, le Maroc a entrepris d’importantes initiatives et projets visant à promouvoir
la scolarisation des filles. Quant au programme TAYSSIR, il ne cible pas spécifiquement les
filles mais le fait de cibler les zones rurales (ciblage initial) pourrait être qualifié comme un
facteur encourageant pour les filles en prenant en considération que les taux de scolarisation
des filles dans ces zones sont les plus faibles.

36
Par ailleurs, en analysant les données des trois transferts (T3 (2021/22), T1 (2022/23), T2
(2022/23)) il a été constaté une quasi-égalité entre le taux de bénéfice pour le programme
entre les garçons et les filles. Ainsi, le pourcentage de ce dernier a varié de 47 %, à 50 % et à
51 % au cours des trois transferts T3 (2021/22), T1 (2022/23), et T2 (2022/23).
III.3.2 La place des femmes dans les ménages bénéficiaires du programme TAYSSIR
L’analyse des données des ménages bénéficiaires des années 2019/2020, 2020/2021 et
2021/2022 a révélé un pourcentage de 25% pour les femmes comparativement à un
pourcentage de 75 % pour les hommes.
Les données recueillies lors de l’enquête qualitative pour l’EIS indiquent que le fait qu’un
pourcentage important de femmes soit bénéficiaires des transferts monétaires de TAYSSIR
ne semble pas nécessairement être corrélé à un statut particulier de la femme au sein du
ménage mais à d’autres facteurs.

37
38
IV.1 Information des bénéficiaires et dialogue entre le projet et ses parties
prenantes
La communication entre le programme et ses bénéficiaires se fait par la diffusion de
messages informatifs à travers la radio et la télévision, les réseaux sociaux et les
établissements d’enseignement, portail web, application mobile. Cependant, les personnes
interrogées dans le cadre de l’enquête pour cette EIS retiennent majoritairement comme
source d’information que le contact direct avec les directeurs et l'association des parents, le
réseau personnel et la diffusion Radio. Dans l’ancienne procédure les enfants jouent aussi un
rôle de canal de transmission des informations pratiques entre l’école et les parents,
concernant la disponibilité des transferts.
La nouvelle procédure d’inscription basée dans le cadre de la gestion mandatée de la CNRA
du programme TAYSSIR est une procédure totalement digitalisée et qui garde une option
d’inscription des tuteurs physiques à travers les points de proximité. Ces Edps permettent
l’accompagnement de l’ensemble de processus en assurant le service d’inscription au
programme TAYSSIR via les réseaux physiques de proximité des partenaires (Établissements
de paiements EdPs) qui assurent une large couverture du territoire national avec plus de
12.700 points de proximité.
La diversification des supports de communication :
 Les spots publicitaires sur les supports de médias traditionnel (Radio, TV) et sur les
réseaux sociaux essentiellement la page de CNRA. ;
 La formation et la diffusion de l’information avec les AREFs et les directeurs
désétablissements ;
 La traduction des spots et leur diffusion dans les différents dialectes du pays pour plus
d’inclusion.
IV.1.1 Mise en œuvre du PMPP
La campagne de communication est déclenchée par la CDG prévoyance / CNRA en commun
accord avec le MENPS, au début de chaque opération d’inscription :
a) Description des opérations de communication au titre de la période allant du mois
de septembre 2022 au mois de mars 2023
Au titre de la période septembre 2022 - Mars 2023, le budget mobilisé par la CNRA pour la
mise en place des actions de communication pour le programme TAYSSIR a totalisé 943.830
Dhs. Le plan de communication-Budget est détaillé dans le tableau 4 :

TABLEAU 4 : VENTILATION DU BUDGET SUR LES ACTIONS DE COMMUNICATION

39
Action Budget (TTC)

Communication Digitale
Conception des Capsules (vidéo) descriptives des étapes
120 000 DHS
d’inscription via les différents canaux (x 4)
Capsule de lancement de Paiement 18 120 DHS
Action médiatique 75 990 DHS
Post Réseaux Sociaux (14) Réalisés en Interne
Compagne de notification SMS pour la Sensibilisation des
464 640 DHS
bénéficiaires TAYSSIR sur l’inscription au RNP RSU

Communication Institutionnelle et Support de Communication


Communiqués de Presse Réalisés en Interne
X-Banner 6 240 DHS
Flyers 3 480 DHS
Total 943 830 DHS

Source CNRA

Par ailleurs, les opérations de communication standard sont énumérées dans l’état ci-après :
TABLEAU 5: DESCRIPTION DES OPÉRATIONS DE COMMUNICATION STANDARD

Responsable
Étape Nature de traitement Support publié Support publié
de traitement

Communiqué de
Actualiser (1er cas échéant) et Publication par la CNRA des
presse
communiquer, au début de l’année conditions et critères
01 scolaire, à la CNRA les conditions et MENPS Relai sur les d’éligibilité
critères d’éligibilité au programme réseaux sociaux https://tayssir.cdgprevoyance.
TAYSSIR. ma/
Le site web

Arrêter, en commun accord avec la


Communiqués de
CNRA, au début de l’année scolaire, MENPS
02 lancement de
un plan de communication autour CNRA
l’inscription
du programme TAYSSIR.

Communiqué de paiement du
T1 22/23
https://www.men.gov.ma/Ar/
Documents/balagh20avril.pdf
Communiqués de
Mettre à la disposition des écoles les MENPS
lancement du Communiqué de paiement T3
03 affiches et impressions pour
paiement, et de la 22/23
médiatisation.
fin de paiement https://www.men.gov.ma/Ar/
Documents/CP_TAYSSIR%20(
2).pdf

Correspondance
Médiatiser le programme au niveau MENPS interne pour les
04
des établissements scolaires. directeurs des
AREF

Lancer en collaboration avec la Les vidéos de https://www.youtube.com/wa


05 CNRA, une campagne d’information MENPS lancement de tch?v=lXgfrTkTQ6I
pour l’inscription des tuteurs communication

40
nouvellement couverts par le
https://www.youtube.com/wa
nouveau système de ciblage RSU.
tch?v=IAwSjTE71nY
https://www.youtube.com/wa
tch?v=o-299g9fiSI

Communiqué de https://www.men.gov.ma/Ar/
Excepti lancement du Documents/Communiq_Progr
onnelle Lancement du paiement du
MENPS paiement du amme_%20tyssir%20_%20der
ment troisième transfert. troisième tranc.pdf
cette transfert
année

https://www.youtube.com/wa
Lancement de communication de tch?v=shpXic2NkvU
CNRA Vidéo
nouveau système de réclamation

b) Description de l’opération de l’inscription


 Digitalisation de l’inscription
Il convient de souligner l'importance de la dématérialisation comme étant un élément
neutralisant de l’effet milieu face à une population des allocataires dispersée
géographiquement, dont près de 75 % sont installés dans le milieu rural.
A titre d’illustration, Résultats de l’opération d’inscription au Programme « TAYSSIR »
au titre de l’année scolaire 2022-2023, le total des inscriptions a atteint près de 352.250
ménages, 72 % relevant du milieu rural et 28 % du milieu urbain. Par ailleurs, 60 % des
inscriptions sont concentrées au niveau de 4 Régions : Marrakech-Safi, Fès-Meknès,
Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kenitra.
En effet, les deux tiers des inscriptions ont été faites via des canaux digitaux :
- 33 % par Mobile
- 36 % par le Portail Web ;
- 31 % par réseaux de proximité.
 Mobilisation des établissements de proximité pour l’inscription et le
paiement des transferts
Dans le cadre de la nouvelle gestion mandatée du programme TAYSSIR, la CNRA a mis en
place de nouveaux processus de paiement des bourses ‘TAYSSIR’ en s’appuyant sur les
réseaux de paiement des établissements de paiement (EdPs Agrégateurs et Partenaires). Ces
établissements de paiement ont facilité la mise en œuvre du programme TAYSSIR, en étant
présents sur l'ensemble du processus de soutien, allant de l’inscription au niveau des points
physiques de proximité au paiement, et ce grâce à leur très large couverture territoriale.
 Feedback des citoyens
L’ensemble des participants aux 9 Focus groupes organisés étaient satisfaits du nouveau
dispositif de digitalisation des procédures d’inscription et de récupération des TMs adopté

41
depuis janvier 2023 dans le cadre de la gestion mandatée. La récupération du troisième TMs
de l’année scolaire 2021-2022 est apprécié, il a réduit le temps d’attente de 3 jours à moins de
15 minutes et la difficulté de récupération des reçus de paiement. La majorité des
bénéficiaires se sont déplacés une seule fois pour récupérer le derniers TMs assurés dans le
cadre de la nouvelle procédure.
Bien que la majorité des parents ont été assistés par des tiers (librairie, cybercafé) payés pour
s’inscrire au programme, ils soulignent tous une préférence pour cette nouvelle procédure qui
diminue le temps d’attente devant les écoles et la multitude de voyages pour récupérer les
fiches d’inscription puis redéposer le fichier physiquement.
 Existence et accessibilité au mécanisme de gestion des plaintes
Au titre de l’année scolaire 2021/2022, la procédure de gestion des plaintes du programme
TAYSSIR a été activée par le dépôt d’une réclamation auprès des établissements scolaires,
qui la soumettent au Ministère par voie électronique au moyen du système de gestion scolaire
MASSAR.
A partir de l’année scolaire 2022/2023, le processus de traitement des plaintes a été
dématérialisé, digitalisé et développé. Ainsi, il se déclenche en réponse à une réception d’une
réclamation via les canaux suivants :
- Via le site Web TAYSSIR : https:/TAYSSIR.cdgprevoyance.ma ;
- Via les réseaux sociaux (pour les demandes d’informations) ;
- Par courrier transmis à l’adresse de la CNRA, enregistrés au Bureau d’Ordre et intégrés
au niveau de la base documentaire par le biais du Centre d’acquisition Numérique
(CAN) ;
- Via le site Web de la CNRA : www.cnra.ma au niveau de l’espace Rentier.
 Mobilisation des coordonnateurs régionaux et provinciaux
Organisation par le MENPS d’une journée de formation sur les nouvelles procédures
d’inscription aux profits des coordonnateurs régionaux et provinciaux.

IV.2 Gestion des plaintes


IV.2.1 Description du système de gestion des plaintes du TAYSSIR
Un nouveau mécanisme de gestion des plaintes a été mis en place à partir de 2022, basé sur
la digitalisation de cette prestation et la mise en place d’un centre de réclamations en ligne
accessible aux tuteurs, ainsi qu’un espace de demandes d’informations et de suivi de la
situation des paiements.
Les plaintes peuvent être soumises directement en ligne en se connectant sur le site web
TAYSSIR.cdgprevoyance.ma/add-reclamation. Un champ libre est laissé à l’utilisateur pour
décrire le problème qui peut être lié à l’inscription ou au paiement. Le suivi des réclamations
peut se faire également sur cette plateforme. Les recommandations mises en œuvre sont de
donner l’accès au système de gestion des plaintes du programme TAYSSIR à toutes les
catégories de plaintes et pendant toute l’année scolaire, de réduire le temps requis pour
compléter la procédure et améliorer la réception et le traitement des plaintes à travers la mise

42
en place et l’utilisation du RSU, d’améliorer l’accessibilité du plaignant en mettant en place
un point d’accès par téléphone et de donner accès au système aux plaintes anonymes.
Le tuteur peut initier sa demande de plainte et suivre son traitement à travers :
 Le site Web TAYSSIR : https:/TAYSSIR.cdgprevoyance.ma ;
 Les réseaux sociaux (pour les demandes d’informations) ;
 Un courrier transmis à l’adresse de la CNRA, enregistrés au Bureau d’Ordre et intégrés
au niveau de la base documentaire par le biais du Centre d’acquisition Numérique
(CAN) ;
 Le site Web de la CNRA : www.cnra.ma au niveau de l’espace Rentier.
Elle s’achève par le traitement effectif de l’objet de la réclamation et la notification de la
réponse aux réclamants.
a) Typologies de réclamation
Les réclamations liées à une erreur de saisie d’une donnée sur MASSAR, et dont le traitement
est conditionné par la vérification ou le traitement auprès du MENPS :
 Erreur du nom/prénom du tuteur ;
 Erreur du numéro CNIE du tuteur ;
 Autres.
Les réclamations dont le traitement n’est pas conditionné par la vérification ou le
traitement auprès du MENPS :
 Les réclamations relatives aux demandes d’inscriptions rejetées ;
 Les réclamations relatives aux non-paiements des bourses ;
 Les réclamations relatives au montant de la bourse perçue ;
 Autres.
b) Délais de traitement des réclamations
 10 jours : Pour les réclamations reçues par les bénéficiaires ou leurs
représentants.
 60 jours : Pour toutes les réclamations soumises au Médiateur du Royaume.

c) Règles de contrôle de recevabilité de la réclamation


Une réclamation est qualifiée non fondée dans les cas de figure suivants :
 Non-connaissance des exigences légales et réglementaires : toutes contestation des
règles régissant le droit aux prestations est considérée non fondée ;
 Non-respect de l’obligation de déclarer un changement de situation dans les délais
(exemple, un bénéficiaire qui clôture son compte bancaire sans aviser l’institution, sa
réclamation de non-paiement n’est pas fondée) ;

43
 Toutes réclamations sur des droits non conformes suite à une fausse déclaration au
préalable par le réclamant lui-même est considérée non fondée ;
 Toute requête portant sur des sommes perçues indûment et notifié au réclamant, une
demande de service ou de prestation, une demande d’information, de clarification ou
une demande d’avis n’est pas considérée comme une réclamation.
d) Canaux de réponses aux réclamations
La réponse à une réclamation doit se faire sur le même canal utilisé par le réclamant. On
peut, toutefois déroger à cette règle dans les cas suivants :
 Si la réclamation ne nécessite aucune réponse,
 Si la réclamation a déjà fait l’objet d’une réponse (rappel par appel téléphonique est
suggéré).
e) Etapes de traitement d’une réclamation
-Étapes de traitement d’une réclamation impliquant le MENPS

N° Etape Acteurs Description des tâches

Vérifier le fondement de la réclamation et la qualifier selon


les natures suivantes:
01 Qualifier la demande CNRA -Erreur du nom prénom du tuteur
-Erreur du CNIE du tuteur
- Autres

Transmettre la Enregistrer la réclamation au niveau du Système


02 CNRA
réclamation au MENPS d’information et la transmettre au MENPS.

Vérifier le fondement de l’erreur de saisie objet de la


réclamation enregistrée.
03 Traiter la réclamation MENPS
Corriger la donnée sur le SI MASSAR si la réclamation est
fondée.

Notifier la CNRA, du sort de la réclamation:


Notifier le traitement de
04 MENPS - Fondement de la réclamation : oui / non
la réclamation à la CNRA
- Correction MASSAR : oui / non

Régularisation de la Mettre à jour la donnée au niveau du SI TAYSSIR.


05 CNRA
situation Régulariser le droit le cas échéant.

-Étapes de traitement d’une réclamation par la CNRA

N° Etape Acteurs Description des tâches

Vérifier le fondement de la réclamation et la qualifier selon les natures


suivantes :
Qualifier la
1 CNRA - Les réclamations relatives aux demandes d’inscriptions rejetées
demande
;
- Les réclamations relatives aux non-paiement des bourses ;
- Les réclamations relatives au montant de la bourse perçue ;

44
- Autre.

Traiter la Vérifier le fondement de la réclamation enregistrée.


02 CNRA
réclamation Corriger la donnée sur le SI TAYSSIR si la réclamation est fondée.

Notifier le client du fondement ou non de sa réclamation.


Notifier le
03 CNRA Donner un engagement sur la régularisation de la situation et du droit
tuteur
du client le cas échéant, en cas de réclamation fondée.

Régularisati Mettre à jour la donnée au niveau du SI TAYSSIR.


04 on de la CNRA
situation Régulariser le droit le cas échéant (selon l’engagement donné)

f) Reporting des réclamations TAYSSIR


Le canal privilégié par les clients pour transmettre leurs réclamations est le web, représentant
99 % du nombre total des plaintes reçus durant la période allant du 10/01/2023 au 29/03/2023,
contre 1 % transmis hors web au terme de la même période.
Réclamations Web
Le nombre total des requêtes clients liées au programme TAYSSIR et reçues par la CNRA via
le web a atteint 32.773 réclamations au titre du premier trimestre de l’année 2023. Ces
plaintes sont réparties selon les catégories suivantes :
• Près de 45.88 réclamations de type 1 : Inscription rejetée ;
• Près de 25.235 réclamations de type 2 : Paiement non reçu ;
• Près de 2.950 réclamations type 3 : Paiement incomplet.
Il convient de souligner que :
 Sur le total des requêtes client reçues, 7.792 sont des réclamations fondées ;
 100% des réclamations reçues à date du 29/03/2023 ont été traitées avec un
délai moyen de traitement de 10 jours ;
 Plus de 30% des réclamations non fondées sont dues aux problèmes liés à la
carte « RAMED ».

Réclamations hors Web


Le nombre total des requêtes clients liées au programme TAYSSIR et reçues par la CNRA via
les canaux hors web (messagerie, réseaux sociaux) a atteint 241 réclamations au titre du
premier trimestre de l’année 2023. Ces plaintes sont réparties selon les catégories suivantes:
 Près de 163 réclamations portant sur le paiement ;
 Près de 68 réclamations liées au problème technique ;
 Près de 10 réclamations liées à l’inscription.

45
Par ailleurs, le nombre des réclamations jugées fondées s’est élevé à 9 alors que celles non
fondées sont chiffrées à 80 réclamations. Il y’a lieu de noter que le délai moyen de traitement
des réclamations hors web est de 24 h.
g) Feedback citoyen lors de l’enquête relative au système de réclamation du
programme TAYSSIR
Parmi les participants, seulement 5% ont signalé avoir déposé une réclamation concernant
les aides TAYSSIR. Ces réclamations étaient principalement liées à des retards de paiement
(47%) ou à la suspension des aides (16%). Les établissements scolaires étaient le principal
moyen de soumission des réclamations, représentant 53% des cas. Bien que dans la plupart
des situations, les réclamations soient traitées en trois jours ou moins (42%), près d'un tiers
des répondants ayant déposé une réclamation ont indiqué ne pas avoir reçu de réponse. Dans
l'ensemble, les personnes ayant formulé des réclamations se sont révélées relativement peu
satisfaits, que ce soit en ce qui concerne les procédures et les canaux disponibles pour déposer
des réclamations (16%) ou le traitement de ces réclamations (21%).

FIGURE 20: RÉPARTITION DES FIGURE 21: SATISFACTION VIS-À- FIGURE 22: SATISFACTION
RÉCLAMATIONS PAR CANAL DE VIS LE DISPOSITIF DE RÉCEPTION DE DU TRAITEMENT DE LA
DÉPÔT RÉCLAMATIONS RÉCLAMATION

Directeur de
53% Très satisfait 5% Très satisfait 16%
l'établissement…

Justice 21% Plutôt satisfait 11% Plutôt satisfait 5%

16% Ni satisfait, ni
Site Web-CNRA Ni satisfait, ni insatisfait 21% insatisfait
16%
Points de proximité 10%
Plutôt insatisfait 5% Plutôt insatisfait 11%
Direction provinciale 5%
5%
Très insatisfait 11% Très insatisfait 16%
AREF 37%
Whatsapp Tayssir 5% Ne se prononce pas 47% Ne se prononce pas

Source : Enquête EIS 2023

Le faible taux de réclamation pourrait s'expliquer par une observation soulevée lors des focus
groups. En effet, en raison des retards historiques dans les paiements, les bénéficiaires ne
disposent pas d'une connaissance précise des dates et des montants de paiement, et ont une
compréhension insuffisante des changements de montants.
Par conséquent, les démarches de demandes d’explication ne sont initiées qu’à la suite de
suspensions de versements. « On ne fait pas de réclamation parce qu'on ne voit pas à qui
s’adresser, on ne sait pas combien on est censé recevoir parce que les montants ne sont
jamais identiques ! » (Hommes 36 ans et plus, TAYSSIR, rural, Casablanca).
Néanmoins, les motifs fréquents de suspension sont généralement résolus de manière rapide
et facile. En revanche, les bénéficiaires perdent beaucoup de temps en amont, pour
s’apercevoir qu’il s’agit bien d’une suspension de l’aide et pas juste d’un retard. Ensuite, ils
doivent chercher l’information et le motif de suspension et le canal adéquat. De plus,
certaines démarches entraînent des coûts de transport.

46
IV.2.3 Conformité des systèmes de plaintes avec les exigences de la NES 10 de la BM
a) Système de gestion des plaintes du programme TAYSSIR
Un système de recours et de traitement des plaintes a été mis en place pour le programme
TAYSSIR, et a été communiqué avec les différents partenaires. Les modalités de son
fonctionnement et les échéances de traitement des plaintes qui y sont introduites sont
divulguées au public et les outils pour l’utiliser sont intégrés sur la plateforme en ligne qui y
est dédiée. Le système est fonctionnel, reçoit et traite les plaintes qui y sont introduites et
donne des réponses aux plaignants.
Cependant, ce système présente quelques écarts par rapport aux exigences de la NES 10 :
 Le système n’est pas été indépendant mais administratif, les plaintes sont
recueillies et traitées de bout en bout par l’administration sans possibilité de
médiation ou d’arbitrage.
 L’accès est direct via la plateforme qui nécessite de disposer d’un outil
informatique et d’avoir la capacité de l’utiliser, ce qui est peu probable chez la
population concernée, en particulier en milieu rural.
 L’accès à la même plateforme pourrait se faire par l’intermédiaire du personnel
pédagogique ou administratif de l’établissement, ce qui nécessite de se
présenter physiquement à l’établissement et qu’il y ait un membre de
personnel de l’établissement disponible pour fournir cette assistance.
 Il n’admet pas le dépôt de plaintes anonymes.
b) Mesures d’atténuation
Les mesures d’atténuation concernant les deux systèmes sont les suivantes :
- Le score d’éligibilité basé sur le RSU sera adopté pour vérifier l’éligibilité des ménages aux
programmes d’appui sociaux, dont le Régime de l’Aide Sociale Directe qui va remplacer le
programme TAYSSIR.
- Le MENPS, le MEF et la CNRA ont préparé conjointement un nouveau manuel de
procédures du programme TAYSSIR afin de pouvoir gérer la période transitoire encadrée
par la convention de délégation de gestion du programme à la CNRA.
- Amélioration de l’accessibilité du système en créant au moins un autre canal permettant
aux personnes susceptibles de rencontrer des difficultés de se présenter physiquement
dans les locaux administratifs pour formuler une plainte ou qui ne savent pas écrire ou
utiliser un ordinateur d’avoir accès au système et d’exprimer leur plainte. Le moyen qui
semble le plus approprié pour cela est un numéro de téléphone vert dédié. Le téléphone
présente l’avantage de pouvoir être utilisé aujourd’hui pratiquement de n’importe quel lieu
géographique et de pouvoir être utilisé par des personnes alphabétisées comme par des
personnes analphabètes, par des personnes en situation de handicap comme par des
personnes qui ne le sont pas.
- Ouvrir la possibilité de formuler des plaintes anonymes ou au moins mettre en place les
mesures permettant de garantir l’anonymat des personnes ayant formulé une plainte et

47
les protéger des répercussions négatives qui peuvent être liées au fait de formuler une
plainte.

IV.3 Relation des bénéficiaires avec les autres filets de protection sociale
Le Maroc offre à la population en situation de vulnérabilité un ensemble de programmes de
protection sociale, comprenant des transferts en nature, des services gratuits ou à tarifs
réduits, des exonérations, et autres. Ces initiatives visent à renforcer l'accomplissement des
objectifs du développement et de promotion du capital humain, soit la même vocation du
programme TAYSSIR, qui se concentre particulièrement sur la prévention de l'abandon
scolaire.
L'enquête a consacré une section à évaluer l'accès des bénéficiaires du programme à ces
quatre initiatives. Les résultats ont révélé que 51% des sondés affirment également bénéficier
du programme 1 million de cartables, 26% bénéficient de la cantine et 16% bénéficient du
transport scolaire.
La majorité des personnes interrogées bénéficiant de plusieurs programmes d'aide
expriment leur disposition à substituer ces différentes aides par un montant financier unique
plus élevé provenant du programme TAYSSIR.
Cependant 4% des sondés ont demandé, eux-mêmes ou un membre de leur ménage, une
aide du Gouvernement qui leur a été refusée. Le rejet de ces demandes l’a été pour raison
d’inéligibilité ou de dossier incomplet.

48
IV.4 Récapitulatif des impacts, des mesures d’atténuation, calendrier et responsabilités de leur exécution
TABLEAU 6 : RÉCAPITULATIF DES IMPACTS, DES MESURES D’ATTÉNUATION, DU CALENDRIER ET DES RESPONSABILITÉS DE LEUR EXÉCUTION
Risques et Date mise en
Évaluation Actions d’atténuation Responsable
impacts œuvre
CNRA Généralisation de
l’inscription
 L’amélioration et la digitalisation de la gestion CNRA RNP/RSU au niveau
du programme TAYSSIR. national en janvier
2023.
 Nouveau mécanisme d’inscription multicanal CNRA
déployé par la CDG prévoyance. (Gestionnaire Lancement de
Exclusion des Des ménages que le mandaté du nouveau
bénéfices du programme devrait cibler  Nouveau mécanisme de paiement avec plus de programme) mécanisme de
programme de en priorité n’en bénéficient 12.700 points de proximité contre gestion des plaintes
personnes pas car ne disposant pas du 4 000 agences d’Al Barid Bank. CNRA TAYSSIR en février
éligibles seuil de l’éligibilité à 2023 et suivi tout au
l’AMO-TADAMON  Mise en œuvre et suivi du mécanisme de long du projet ;
gestion des plaintes ; MI Adoption du
RNP/RSU comme
 Adoption du nouveau dispositif de ciblage basé base de ciblage des
sur le RNP/RSU pour le ciblage des bénéficiaires du
bénéficiaires. régime de l’ASD dès
son lancement en
décembre 2023.

52
MI
 Amélioration de méthode de ciblage par
Les ménages non pauvres
l’utilisation du ciblage basé sur le RSU.
dans les 434 communes Stratégie de
 Vérification de l’éligibilité effectuée à travers la
ciblées sur une base préparation à la
Plateforme d’interopérabilité entre les bases
géographique bénéficient CNRA transition
de données de MI, MENPS et CDG prévoyance.
du programme sans en progressive vers le
 Vérification de l’éligibilité AMO-TADAMON
Bénéfice du avoir besoin. nouveau
effectuée à travers l’interopérabilité entre les
programme de programme de
bases de données de MI, de la CNSS et d’autres
personnes non Les Ramédistes qui ont MI/CNSS l’Aide Sociale
sources de données.
éligibles basculé vers l’AMO- Directe, dont le
 Inscription progressive de l’ensemble des
TADAMON car la carte est lancement est prévu
Ramédistes dans le RSU avant novembre 2023.
toujours valide et non MI dès décembre 2023.
 Ouverture de l’inscription au programme
encore inscrits au RSU
TAYSSIR tout au long de l’année scolaire
pour pouvoir calculer leur
2022/2023 afin de permettre au nouveau
seuil.
bénéficiaire d’AMO-TADAMON de s’inscrire.
MENPS/ CNRA
 Digitalisation du processus d’inscription et de
Retard et irrégularité des
récupération des TMs. Paiement du
dates de paiement des
troisième TM de
transferts.
l’année scolaire
MEF/MENPS/ CNRA
Modalité de 2021/22 du
Difficulté d’accès aux
paiement  Signature de convention avec plus de programme
transferts dans les zones
12.700 agences de paiement de proximité. TAYTSSIR à travers
rurales enclavées (poste),
les EdPs de
déplacement parfois
paiement :
difficile aux locaux de la

53
poste, attente de longue  Encouragement de la bancarisation des Décembre 2022, et
durée dans la file d’attente. bénéficiaires du programme Tayssir à travers la suivi continu avec
création de M-Wallet chez les établissements les EdPs ;
de paiement partenaire.
Paiement du
premier transfert de
l’année scolaire
2022/2023 en
Avril 2023 ;

Paiement du
deuxième transfert
de l’année scolaire
2022/2023
Juillet 2023
Paiement du
troisième transfert
Décembre 2023.
Les catégories vulnérables  Prévoir une assistance spécifique aux Généralisation de
(ménages souffrant de catégories vulnérables : l’inscription
pauvreté extrême, chefs o en leur assurant leur non-exclusion de RNP/RSU au niveau
Personnes de ménage en situation de l’éligibilité, MI national en janvier
vulnérables handicap ou gravement o en leur garantissant un appui extrascolaire 2023.
malade, ménage habitant au suivi de la scolarité de leurs enfants. MENPS
les zones enclavées) ne  Le transfert Tayssir est conditionné par Lancement du
bénéficient pas du l’assiduité de l’élève à l’école.Le Programme MENPS programme soutien

54
programme car ils ne national de l’Éducation Inclusive (PNEI) lancé scolaire en
répondent pas aux critères officiellement le 26 juin 2019 sous le Haut septembre 2023.
d’éligibilité actuels. Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI,
porte sur l’adoption du MENPS d’une approche Lancement des ASD
basée sur une éducation inclusive au sein des (Aide Sociale
établissements d’enseignement scolaires afin Directe), avec un
d’assurer l’insertion des enfants en situation de Top up conditionné
handicap dans la communauté scolaire et de par la scolarisation
leur permettre de poursuivre leur parcours et un complément
éducatif avec succès. d’handicap en
 Une certaine flexibilité et un traitement adapté décembre 2023.
ont été adoptés pour les élèves en situation de
handicap : la non-comptabilisation des
absences justifiées par l’état de santé et la
mobilité de l’élève.
Exclusion ou accès limité
:
des personnes vulnérables
 Prévoir des réunions avec les parents à
(analphabètes, ménages
intervalle régulier et les en informer. Réforme du
habitant dans les zones
 L’information doit porter sur les aspects programme lors de
Engagement enclavées) aux
pratiques relatifs aux transferts monétaires, la mise en œuvre du
des parties informations divulguées MENPS/ CNRA
sur les objectifs du programme et le rôle des Régime de l’Aide
prenantes par le Programme.
parents dans leur atteinte. Sociale Directe :
 Lancement de mécanisme de gestion de décembre 2023 et
Engagement limité de
plainte suivi tout au long du
l’ensemble des parents et
projet.
plus particulièrement des

55
vulnérables dans le suivi de
la scolarité des enfants.

À partir de l’année scolaire 2022/2023, le


Pilote du RSU lancé
processus de traitement des plaintes a été
à Rabat et
dématérialisé, digitalisé et développé.
Kenitra en mai
Cette procédure fait l’objet d’un contrôle
2022, et
Accessibilité limitée des interne permanent et d’une actualisation
généralisation en
deux systèmes. régulière en fonction des modifications
janvier 2023.
apportées. Elle est déclenchée par la réception
Thèmes objet de possibles d’une réclamation via les canaux suivants : MENPS/CNRA/MI
Système de plaintes limitées. o Par téléphone via le Centre d’appel (se
Lancement du
gestion des référer au contrat de service avec le Centre
nouveau
plaintes Traitement exclusivement d’Appel),
mécanisme de
administratif des plaintes et o Par visites aux espaces d’accueil de la
gestion de
sans possibilité de recours. Branche Prévoyance de la CDG sises à
réclamations
Rabat, Casablanca, Jerada, et Laâyoune
multicanaux en
(données des visites enregistrées au niveau
février 2023 et suivi
du système gestionnaire de la file d’attente
tout au long du
QMATIC),
projet.
o Par courrier transmis à l’adresse de la
CNRA,

56
o Via le site Web de la CNRA,
o Via l’application SMART CNRA au niveau du
compte bénéficiaire,
o Via tout autre outil digital mis à la
disposition des bénéficiaires des diverses
prestations de Solidarité et Allocations.

Les différents obstacles  Digitalisation de l’inscription, des systèmes de


Communicatio cités plus haut peuvent paiement et du processus de réclamation pour Lancement du
n discontinue induire des risques de les programmes de transferts monétaires. Régime d’Aide
et risque de violences à l’encontre des  Sessions de sensibilisation sur la violence MENPS/MEF/ CNRA Sociale Directe le 02
violences travailleurs. Ceci peut basée sur le genre et vulgarisation du décembre 2023.
(physiques, s’intensifier en l’absence processus de réclamation.
morales, etc.) d’une communication
développée sur le sujet.

57

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