Dossier Artistique - Jusqu'à La Première Page
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Cordoba-Salvy Nina-Luna
23 Rue du Faubourg Boutonnet
34 090 Montpellier
06 41 04 97 78
[email protected]
Sam est profondément malade. Il n’arrive pas à travailler, est incapable de se faire des
amis et ne sort plus de chez lui. Une erreur du facteur l’emmène à faire la rencontre de
Lucile, sa nouvelle voisine pleine de vie. Prise de compassion pour le jeune homme, elle
est alors déterminée à l’aider à surmonter ses difficultés.
Note d’intention
Nina : Plus on avance dans le temps, plus l’on devient dépendant. Nous pourrions quasiment vivre
chez nous et ne plus en sortir à tel point la technologie tend vers une forme d’évolution supérieure.
La machine remplace l’humain, l’effort, la réflexion. Dans un monde où l’on se renferme de plus en
plus et où les maladies mentales ont conquis le marché pharmaceutique, il était important pour nous
de mettre en exergue la thématique de la dépression, au même titre que celle de l’isolement. Nous
voulions témoigner de cette situation au travers des yeux de Sam, dont la condition est un reflet de
cette génération souffrante. Le jeune homme, atteint de ce trouble, peine à évoluer pleinement dans
son environnement. Il ne sort plus et détient un rythme de vie déplorable. L’arrivée de Lucile est un
tournant dans sa vie. Désireux d’apprendre à la connaitre et touché par sa confession, il parvient à
s’ouvrir et à briser son isolement. Nous voulions souligner l’importance des rencontres humaines et
de l’art dans une réalité où chacun s’enferme de plus en plus dans son monde, dans sa tête ou dans
son appartement.
L'idée du film trouve son origine dans le film Under the Silver Lake, dont le personnage principal a
inspiré Sam. Notre protagoniste trouve également ses traits chez, Joel dans Eternal Sunshine of the
Spotless Mind, un homme coincé, bloqué qui, grâce à Clémentine, casse sa routine et reprend goût à
la vie. A la manière dont le personnage de Kate Winslet aide Joel à sortir de son quotidien, Lucile,
notre deuxième protagoniste, vient donner à Sam une raison d’avancer.
Imanol : Alors que l’enfermement présenté dans la première partie de Chunking Express nous a
inspiré pour son personnage répétant sa routine dans l’espoir que quelque chose change, le film
Perfect Days nous a également parlé dans sa manière de filmer l’impact du soleil et de la lumière
naturelle sur la psyché du protagoniste. Les peintures d’Edward Hopper nous ont également
marquées par leurs personnages au visage vide, ainsi que par la barrière presque surnaturelle entre
l’intérieur et l’extérieur que semblent illustrer les tableaux.
N : Je veux capturer cet instant de l’existence où l’on vit sans vivre, où tout est devenu tellement
banal dans notre quotidien que plus rien n’a de sens. Je veux capturer le désespoir inanimé d’un
visage et la capacité d’un humain à pouvoir changer le cours des choses par un simple mot, une
simple phrase ou un simple geste. Pouvoir travailler avec l’acteur sur ce sentiment sombre, enfoui,
me réjouit. Je veux que le spectateur ressente la détresse de Sam et retrouve espoir en Lucile.
I : Réaliser ce film pour moi ce n’est pas seulement raconter l’histoire de Sam, c’est essentiellement
parler d’un sujet dont je suis témoin et dont je sens l’importance. Et puis j’ai moi aussi retrouvé le
gout de la lecture durant une période difficile de ma vie donc je suis persuadé que c’est une solution
à nombre de problèmes. J’ai envie de partager cet espoir.
Scénario
Noir
Sam
Merci. Au revoir.
Fin du noir
Sam traverse son appartement, deux sacs qu’il porte à bout de bras. Son appartement est sombre, les
volets sont fermés. Par terre, des vêtements sales ainsi que des sacs de livraison. Sur son canapé, une
couette et un ordinateur allumé. Sam est habillé d’un jogging et d’un t-shirt, c’est un jeune homme d’environ
25 ans.
Le frigo est ouvert. Machinalement, Sam y empile des barquettes de plats préparés. Il range dans la porte
deux bouteilles de Coca zéro.
Une alarme gaie sonne dans sa poche. Il sort son téléphone et éteint l’alarme.
Sam est face à l’évier, il prend le dernier médicament de la plaquette, l’avale, puis jette la boîte dans la
corbeille. Il regarde sous le miroir pendant quelques secondes le regard vide. La sonnette retentit, sortant
Sam de ses pensées.
Sam ouvre la porte. Il y a Lucile, une jeune femme d’une trentaine d’années.
Lucile
Elle lui tend un petit colis et Sam en sort le contenu. C’est une boite de médicaments. Il la remet
immédiatement dans son paquet, gêné.
Sam
Lucile
Sam
C’est rien.
Un silence.
Lucile
(s'empressant de répondre)
Sam
Ouais… à plus.
Un cachet effervescent se dissout dans l’eau, Sam, la tête dans ses bras, le regarde. Le téléphone sonne,
“Maman”. Sam raccroche sans regarder le téléphone.
De l’eau bout dans une casserole. Sam y verse des pâtes. La sonnette retentit, il sursaute.
Lucile
Lucile
Sam
Lucile
Ça me rassure alors !
Lucile
Je m’appelle Lucile !
Sam
Sam.
Lucile
Sam
Sam
Lucile
Sam
Sam
Merde !
Sam se précipite dans la cuisine. L’eau des pâtes déborde. Paniqué, il chasse désespérément la vapeur
puis va ouvrir la fenêtre. Lucile, s’étant permise d’entrer, regarde autour d’elle. Elle semble prise de peine et
de compassion, ne pouvant pas quitter des yeux le bazar qui remplit l’appartement. Sam revient
Sam
Lucile
Sam
Je sais.
Lucile
Sam reste planté quelques instants puis s’approche du pas de porte, troublé. Lucile revient.
Lucile
Tiens.
Elle lui tend un livre de Jules Verne, « 20 000 lieues sous les mers »
Lucile
Lucile
Sam
Lucile
Sam
Sam
Lucile
Sam
Lucile
Sam
Sam est endormi, allongé dans son canapé. Le livre de Lucile est posé sur son torse, toujours ouvert. Les
volets ouverts, le soleil illumine la pièce. Sam ouvre les yeux difficilement puis s’habitue à la lumière. Il se
redresse en prenant le livre, marque la page puis le pose à côté. Il regarde par la fenêtre quelques instants.
Sam se lève et s’étire. Il se dirige vers la porte d’entrée, enfile ses claquettes et sort de l’appartement. Il
arpente le couloir et se dirige vers la sortie.
Sam sort sur le palier, s’arrête. Il regarde autour de lui, serein, puis prend une longue inspiration. Il se remet
à marcher dans le parc et s’assoit sur un banc. Son regard se pose sur une installation à quelques pas. Il
s’en approche. C’est une boîte remplie de livres, l’inscription « Dons » y est apposée. Il l’ouvre et prend le
premier livre. Il en observe quelques instants la couverture puis l’ouvre.
Moodboard
Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Michel Gondry Morning Sun, Edward Hopper