Cours Effactions Respiratoires Ide2

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Enseignant : M.

DOBA EMMANUEL
Infirmier Supérieur

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Partie I : GENERALITES

I. OBJECTIF DU COURS
1. Objectif général
A la fin de ce cours, l’étudiant IDE2 devrait être capable de comprendre la sémiologie, les
pathologies et la pharmacologie du système respiratoire afin de pouvoir élaborer un programme de
soins infirmiers propre à chaque pathologie.

2. Objectif spécifiques :
Plus spécifiquement, l’étudiant IDE2 devrait être capable de :
- Décrire les signes et symptômes suivants : Toux, expectorations, dyspnées, cyanose, douleurs,
hémoptysie, sueur.
- Décrire les principales affections de l’appareil respiratoire : de la plèvre, des bronches, du
parenchyme, œdème aigue du poumon (OAP), et les traumatismes thoraciques etc…
- Décrire le processus de soins médicaux suivants : Drainage postural, oxygénothérapie, pratique
de l’humidification de VR et d’aérosolthérapie par nébulisions, drainage de plèvre…
- Surveiller les drains et les pansements pleuraux
- Définir les concepts suivants : Antitussifs, expectorants, broncho-dilatateurs, eupnéiques.
- Décrire le mode d’action et l’aide à l’observance au traitement de l'asthme.

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I. Rappel anatomo-physiologique

Il est indispensable de connaître les bases anatomiques et physiologiques de l’appareil


respiratoire afin de savoir interpréter les symptômes pneumologiques. Toutes les cellules du corps

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ont besoin en permanence d'oxygène et doivent se débarrasser du gaz carbonique. A l'inspiration,
l'air contenant l'oxygène est aspiré jusqu'aux alvéoles avant de rejoindre les cellules grâce la
circulation. Diaphragme et muscles intercostaux dilatent la cage thoracique. Ainsi l'air est aspiré vers
les poumons. A l'expiration, les cellules rejettent le gaz carbonique en provenance du circuit veineux
puis des artères pulmonaires. Grâce à l'élasticité des muscles qui se relâchent spontanément, l'air est
expulsé vers l'extérieur. Le cerveau commande les muscles de la respiration par l'intermédiaire du
tronc cérébral et de nerfs. Dans l'alvéole, les échanges gazeux se font entre la respiration et la
circulation. A chaque inspiration un certain volume pulmonaire entre dans les poumons. Il est
variable selon la force de la ventilation.

L'appareil respiratoire est composé :


 Des voies Extra pulmonaires, qui permettent les échanges d'air entre l'atmosphère et les
poumons. Elles comprennent :
 la cavité nasale (qui filtre, réchauffe et humidifie l'air) et la bouche ;
 le pharynx, qui appartient également à l'appareil digestif ;
 le larynx, qui permet en plus la phonation grâce à la présence de cordes vocales ;
 la trachée, qui purifie, réchauffe et humidifie l'air, et sécrète un mucus protecteur.

 Des voies intra pulmonaires, qui amènent l'air des voies respiratoires jusqu'aux alvéoles
pulmonaires. Ce sont :
 les bronches, qui purifient, réchauffent et humidifient l'air, et sécrètent un mucus protecteur ;
 les bronchioles, qui débouchent sur les sacs alvéolaires.

 Des poumons, deux organes spongieux (mou, flasque) et élastiques, qui renferment chacun
environ 350 millions d'alvéoles pulmonaires.
 De la plèvre, un double feuillet séreux (aqueux, spongieux) qui sécrète et contient le liquide
pleural, et qui relie les poumons à la cage thoracique tout en les maintenant ouverts.
Le diaphragme est un muscle situé sous les poumons. Il s'abaisse pendant l'inspiration, pour
laisser les poumons se distendre, et se relève pendant l'expiration, pour aider les poumons à expulser
l'air. Il n'est pas considéré comme une composante de l'appareil respiratoire.
APPAREIL RESPIRATOIRE ET CIRCULATOIRE
• La circulation systémique (appelée aussi circulation générale ou grande circulation) permet
d'approvisionner les cellules en O2 et de récupérer le CO2 qu'elles produisent. C'est l'artère aorte,
qui se divise en artères plus petites, qui récupère le sang hématosé (= enrichi en O2) et l'envoie vers
les tissus. Quand les cellules ont été approvisionnées en O2 par le réseau capillaire, le sang est dit
non hématosé, il sort des tissus par des veinules puis des veines qui se rassemblent en deux veines
caves (inférieure et supérieure) chargées de ramener le sang au cœur.
• La circulation pulmonaire ou petite circulation permet d'enrichir en O2 et de débarrasser du CO2 en
excès le sang qui provient des tissus afin qu'il soit à nouveau hématosé. L'artère pulmonaire éjecte

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le sang non hématosé dans les poumons, jusqu'aux capillaires pulmonaires en contact étroit avec les
alvéoles, au niveau desquelles s'effectuera le passage des molécules d'O2 et de CO2. Les veines
pulmonaires ramènent le sang hématosé au cœur.

LES FORMES DE TRANSPORT D’OXYGENE DANS LE SANG


• Tous les gaz ont la capacité de se dissoudre plus ou moins facilement, et en plus ou moins grande
quantité, dans un liquide. Les gaz respiratoires ne dérogeant pas à cette règle, une partie, infime
toutefois, des gaz respiratoires, est directement transportée sous forme dissoute dans le plasma
sanguin.
• L'autre mode de transport commun aux deux gaz respiratoires est la molécule d'hémoglobine :
une hétéroprotéine (protéine dont l'hydrolyse ne libère pas que des acides aminés), composée de
quatre sous-unités quasiment identiques, chaque sous-unité étant composée :
• Grâce à ses sous-unités quasiment identiques, la molécule d'hémoglobine peut fixer 4 molécules
d'O2 au total sur les atomes de fer des hèmes. Dans ce cas, on parlera d'hémoglobine
saturée ou oxyhémoglobine.
Hb + 4O2 = Hb(O2)4
• L'O2 sanguin est à 98,5 % transportée par l'hémoglobine, les 1,5 % restant sont
directement dissous dans le sang. Au total, les besoins des cellules en O2 correspondent à 20 mL de
dioxygène pour 100 mL de sang.

LA RESPIRATION CELLULAIRE
• C'est la production d'énergie par les mitochondries en présence de dioxygène. Le glucose est la
matière première principale des cellules, mais sans dioxygène la production d'énergie, sous forme
d'une molécule, l'ATP, est très réduite.
La respiration cellulaire se produit selon la réaction suivante :
C6H12O6 + 6O2 → 6CO2 + 6H2O + ATP + chaleur

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Partie II : SEMIOLOGIE

Généralités

I. Examen clinique du patient

La sémiologie est l’étude des signes mis en évidence par l’examen clinique du patient.
L’examen clinique comporte plusieurs temps. Il débute toujours par un interrogatoire qui est une étape clef
dans l’établissement de la relation Soignant-soigné. Au cours de l’interrogatoire, le patient décrit les symptômes
qu’il ressent : signes fonctionnels (l’essoufflement ou dyspnée, la toux associée parfois à une expectoration, les
douleurs thoraciques). La description soigneuse des signes fonctionnels et des facteurs de risque respiratoire (le
tabagisme, l’alcoolisme), est importante car elle donne souvent les grandes orientations diagnostiques.
A ces signes fonctionnels peuvent s’associer des signes généraux (l’asthénie, une anorexie, des variations du
poids c’est à dire un amaigrissement ou une prise de poids). L’aspect général du patient (la bonne ou mauvaise
mine) est un élément précieux, dicté par le bon sens, pour votre diagnostic.
Ensuite l’étude des signes physiques se fait en plusieurs temps successifs avec : L’inspection, la palpation,
la percussion, et l’auscultation.
A. L’interrogatoire
L’interrogatoire, étape initiale de l'examen permet d’orienter ultérieurement l’examen physique et la demande
d'examens complémentaires. Sa durée est d'au moins 15 minutes pour une première consultation.
Les règles préalables de l’interrogatoire
Les conditions de l’interrogatoire varient en fonction du lieu d'exercice : Consultation, secteur
d'hospitalisation. Dans tous les cas

- le soignant doit se présenter au patient en précisant son nom et sa fonction ;


- le lieu de l'interrogatoire doit respecter la confidentialité. Lorsque l'interrogatoire est réalisé au lit du
malade, il est indispensable de demander aux visiteurs de sortir et s'assurer de ne pas être dérangé pendant la
durée de l'examen ;
- la tenue du soignant doit être correcte ;
- enfin, le patient doit être confortablement installé.
Certaines situations cliniques rendent l’interrogatoire impossible (coma, démence, troubles de
l’élocution). Il faut alors chercher à réunir les éléments de l’anamnèse en interrogeant l’entourage.
1. Définir le motif de la consultation ou de l’hospitalisation est la 1ère étape
Il est recommandé de commencer par une question ouverte telle que : "quelle est la raison de votre visite ?" ou "pour
quelles raisons venez-vous consulter ?", ce qui permet implicitement de montrer au patient que le médecin est à son
écoute et qu'il va prendre en compte ses doléances.
- Le motif de consultation est le plus souvent un symptôme.
- La consultation peut être motivée parfois par la découverte d’une image radiologique anormale ou par un dépistage
dans l'entourage d'un malade atteint de tuberculose.
2. Les données de l’état-civil
- L’interrogatoire précise : le nom complet du patient, afin d’éviter les erreurs d’homonymie ou d'attribution
d'examens complémentaires ; la date de naissance : la prévalence des pathologies est influencée par l’âge ; l’origine
ethnique : certaines populations sont exposées à des pathologies infectieuses ; la profession et les conditions socio-
économiques du patient : Certains modes de vie exposent à la promiscuité et favorisent la contamination inter
individuelle d'agents infectieux (tuberculose par exemple).

3. Analyse des symptômes et reconstitution de l’histoire de la maladie C'est l'étape la plus longue et
la plus minutieuse :
3.1 . Le motif de consultation est le plus souvent un symptôme ; sa description n'est pas toujours aisée.
Ainsi, une dyspnée (perception pénible de la respiration) peut être décrite de différentes manières par le
malade : essoufflement, oppression thoracique, gêne respiratoire, fatigue à l'effort, ... Le soignant est ténu
de faire préciser chaque terme employé par le patient et au besoin de les reformuler. Lorsque les plaintes
sont multiples, il est utile de hiérarchiser les symptômes, soit en fonction de leur chronologie d'apparition,

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soit en fonction de leur intensité ou de l'importance qu'elles revêtent pour le patient, soit en fonction de
l'organe auquel elles semblent se rapporter.
L'interrogatoire précise :
a. Les caractères du ou des symptômes. Quel que soit le symptôme considéré, il faut noter :
 La date présumée d'apparition du symptôme pour évaluer l'ancienneté du symptôme. La date de début
permet de définir le caractère aigu ou chronique du symptôme ou de la maladie,
 Le caractère intermittent ou permanent du symptôme. Une douleur thoracique peut être chronique en
raison de sa présence depuis plusieurs années mais intermittente car ne survenant que lors des
changements de position,
 L'intensité du symptôme,
 Les modalités évolutives permettant de préciser l'aggravation, la stabilité ou la résolution du symptôme,
 Les facteurs déclenchant ou aggravant du symptôme,
b. Les symptômes thoraciques et extra thoraciques associés et l'ordre chronologique de leur
apparition par rapport au symptôme principal.
c. Le contexte général dans lequel ils sont apparus : contexte infectieux avec fièvre, altération de l'état
général.
3.2. Le motif de consultation peut être la découverte d'une image radiologique anormale. Il faut alors préciser
:
- l'ancienneté de l'image anormale : Il est indispensable de consulter les documents antérieurs afin
d'évaluer l'évolution de cette image ;
- les symptômes d'accompagnement, inconstants
- dans tous les cas, l'interrogatoire doit être complet et suivre les différentes étapes décrites ci-dessous.
3.3. Enfin, la consultation peut être motivée par un dépistage dans l'entourage d'un malade atteint de
tuberculose. Il faut alors rechercher des symptômes évocateurs d’une tuberculose.
4. L’habitus
Ce sont les informations concernant :

- la situation familiale : conjoint, enfants en bas âge,


- le mode de vie,
- la précarité,
- les facteurs de risques respiratoires (cf. Facteurs de risque respiratoires et mode de vie) : en particulier, la
consommation de tabac, parfois aussi la profession.

5. Les traitements en cours et le statut vaccinal


Les traitements en cours doivent être rapportés. Leur connaissance donne des indications sur des antécédents,
parfois oubliés par le patient. Certains médicaments peuvent également être à l’origine d’affections respiratoires
(cf. Facteurs de risque respiratoires et mode de vie).
La vaccination par le BCG et la taille de la réaction cutanée à la tuberculine inscrite dans le carnet de santé.

6. L’antécédent personnel (chirurgicaux, médicaux) et les antécédents familiaux


B. L’inspection
L’inspection donne des renseignements précieux simplement en regardant le patient avec notamment l’étude de
la dynamique respiratoire et la détection d’éventuels signe de détresse respiratoire.

C. La palpation
C’est le deuxième temps de l’examen clinique, elle renseigne sur les zones douloureuses. Il faut palper
soigneusement toute zone signalée comme douloureuse par le malade ou présentant des lésions évidentes à
l’inspection. Le revêtement cutané.

La palpation du thorax permet de :

 Préciser les caractères d’une tuméfaction localisée superficielle

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 Mettre en évidence un emphysème cutané : présence de fines bulles d’air dans le tissu sous cutané qui se
manifeste par une sensation de crépitation neigeuse (trauma thoracique, thoracotomie).

Le rythme respiratoire :
Il est apprécié en posant la main à plat sur les ternum du patient, à chaque inspiration la main est soulevée ce qui
permet d’évaluer la fréquence respiratoire (FR) qui est normalement de 12 à 20 inspirations / min chez l’adulte

Fréquences respiratoires (mv/mn)


Adulte 16 à 20
Enfant (1 à 8 ans) 20 à 30
Nourrisson <1 an 30 à 60
Nouveau-né < 1 semaine 40 à 60

Elle diminue pendant le sommeil et s'accélère pendant l'effort car les besoins en oxygène augmentent.
Attention, on peut faire varier sa fréquence volontairement pendant une brève période. Donc il faut toujours
raisonner en fonction de l'environnement (peur, émotion, repos, effort...).

D. La percussion
Il existe 2 techniques de percussion : médiate et immédiate.
La percussion permet de recueillir 2 types de sensations :
 Une sensation tactile : c’est une sensation d’élasticité.
 Une sensation auditive : c’est une sensation de sonorité.
Le but de la percussion est de détecter une résonnance ou une matité de l’hémi thorax
En pathologie :
 La matité : c’est une diminution de la sonorité normale, se voit au cours de l’épanchement pleural liquidien.
La submatité : c’est une diminution moins nette et moins franche de la sonorité que de la matité (syndrome
de condensation pulmonaire).
 Le tympanisme : Skodisme :
c’est une augmentation de la sonorité du thorax, il traduit un épanchement pleural aérien ou un emphysème
pulmonaire sous-jacent. Skodisme : bruit sec et vibrant (se recherche au sommet du poumon situé au-dessus
d’un épanchement pleural liquidien).

E. L’auscultation.
Elle Consiste à écouter les sons produits par un
organe et transmis à l’oreille de l’examinateur à travers la paroi. Se fait à l’aide d’un stéthoscope
biauriculaire de manière comparative au niveau des deux hémithorax. Le sujet doit respirer par la bouche un
peu plus profondément que la normale.

A l’état pathologique
on peut retrouver : Des modifications du murmure vésiculaire :

1. Les râles Ce sont des bruits surajoutés, intermittents en rapport avec la mobilisation des sécrétions
pathologiques dans les bronches ou dans les conduits broncho alvéolaires.
 Les râles bronchiques peuvent être des râles ronflants ou sibilants.
 Les râles parenchymateux sont crépitant ou sous crépitant.
2. Les frottements pleuraux
Ils sont dus au frottement des deux feuillets de la plèvre lorsqu’ils sont enflammés. C’est un bruit
superficiel, entendu aux deux temps de la respiration, non modifié par la toux, disparaissant en apnée. Ils
sont entendus à la phase de début de la pleurésie, ils disparaissent lorsque l’épanchement est de moyenne
abondance.

3. Les autres bruits surajoutés


Le wheezing : bruit qui ressemble au sifflement du vent à travers un orifice étroit ; essentiellement

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inspiratoire, il est perçu en un point fixe du thorax; il traduit l’existence d’une sténose trachéale ou d’une
bronche de gros calibre.

Les signes fonctionnels, généraux et physiques sont ensuite regroupés, constituant des syndromes, vous
permettant de localiser l’affection (parenchyme pulmonaire, plèvre, médiastin), d’en identifier au moins
partiellement la cause, d’en apprécier le retentissement notamment respiratoire, cardiovasculaire et neurologique.
Au terme de l’examen clinique, vous portez une conclusion clinique qui doit parfois être confortée par des
examens complémentaires (épreuves fonctionnelles respiratoires, biologie, imagerie thoracique,
anatomopathologie) soigneusement choisis.
Le diagnostic obtenu à l’aide de la sémiologie clinique et les résultats des examens complémentaires, vous
pourrez discuter avec le patient des options thérapeutiques et du pronostic de l’affection mise en évidence.
Dans ce cours, les différents aspects de la sémiologie sont présentés successivement. Certains points sont
abordés à deux reprises.
Au sein de chaque partie, les définitions, indispensables à connaître, précèdent la description des signes et des
mécanismes physiopathologiques. Les éléments du diagnostic différentiel voire étiologique sont présentés ensuite.
Les points forts sont rappelés en conclusion.
La sémiologie respiratoire fait partie intégrante de la sémiologie médicale qui constitue un ensemble, présenté
par discipline pour des raisons d’apprentissage
La démarche diagnostique détermine aussi les premiers pas dans la relation Soignant-soigné. L'écoute,
l'attention portée aux mots du patient, les réactions du soignant, la qualité des échanges détermineront pour
beaucoup le cours ultérieur de la relation Soignant-soigné et la confiance qui vous sera accordée.
II. Facteurs de risques respiratoires et mode de vie

A. Généralités
L'analyse des facteurs de risque et du mode de vie du patient est une étape essentielle de l'interrogatoire. Le
poumon est en contact direct et permanent avec l'environnement et la quasi-totalité des maladies respiratoires
aiguës ou chroniques est en rapport, au moins partiel, avec une exposition à des "nuisances"
environnementales.
Cette analyse permet parfois une forte présomption diagnostique
Dans d'autres cas, elle apporte des arguments négatifs. Par exemple, l'absence de tabagisme rend peu probable
le diagnostic de BPCO ou de cancer bronchique.
Enfin, elle peut permettre d'exclure totalement un diagnostic. Devant une toux chronique, ou une
pneumopathie interstitielle, ou une pleurésie chronique, l'absence de toute prise médicamenteuse permet
d'exclure une étiologie ... médicamenteuse.
B. Etude des facteurs de risque
1. Tabac
C'est le principal facteur de risque respiratoire qui est responsable de la quasi-totalité des cancers bronchiques
et des BPCO. Il peut être actif (le fait de fumer) ou passif (le fait d'être enfumé).

- Tabagisme actif

Il faut préciser :

L’âge de début et l'âge de fin ; le risque de cancer du poumon est plus lié à la durée du tabagisme qu'à la
quantité de tabac fumé,

La quantité, chiffrée en paquets/année ; 1 paquet/année correspond à la consommation de 20 cigarettes par


jour (soit généralement 1 paquet) pendant 1 an.

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Le type de tabagisme : cigarettes en paquet ou roulées, filtres ou sans filtre, blondes ou brunes ; pipes ;
cigares, inhalation ou pas. Le risque de cancer bronchique serait moins important chez les fumeurs de pipe
et de cigares, qui en revanche font plus volontiers des cancers ORL.

- Tabagisme passif
Il faut préciser les modalités, l'intensité et la durée. Le risque d'atteinte respiratoire est proportionnel avec la
quantité de tabac inhalé mais également dépend de l'âge de début. Les nouveaux-nés et les enfants sont très
sensibles, avec un risque ultérieur accru de BPCO, d'infections respiratoires récidivantes et d'asthme. Le
tabagisme de la femme enceinte est responsable d'un petit poids de naissance chez le nouveau-né. Il
augmente aussi le risque d'allergie atopique et de maladies allergiques.

2. Habitat, loisirs
Cette étude vise à identifier des expositions susceptibles de provoquer des maladies allergiques (asthme,
rhinite, pneumopathies d'hypersensibilité), mais également des expositions de type para-professionnel :
amiante (utilisation d'isolants à base d'amiante dans les fours, sur les planches à repasser), silice (des
expositions silicogènes par exemple utilisation de meules abrasives).

3. Médicaments
Pratiquement toutes les classes et tous les modes d'administration peuvent être concernés. Il faudra penser aux
médicaments pris par voie topique, oculaire, inhalée et rectale. Pour chaque médicament, il faut noter
précisément la date de début et la date de fin des prises, afin de pouvoir argumenter une éventuelle relation
causale avec l'atteinte respiratoire. Il ne faut pas omettre la pilule contraceptive chez la femme, qui souvent
n'est pas considérée comme un médicament. L'association tabac et pilule représente un facteur de risque de
thrombose veineuse profonde et donc d'embolie pulmonaire.
Parmi les centaines de médicaments qui peuvent être en cause, citons :

- L'amiodarone, anti-arythmique cardiaque très largement utilisé, qui donne des pneumopathies
interstitielles et alvéolaires souvent graves,
- Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (bénazopril, captopril), médicaments anti-hypertenseurs et
anti-angineux également très largement utilisés, qui donnent des toux sèches.

4. Alcool - alimentation
La consommation d'alcool est un facteur de risque indépendant de cancer bronchique et peut-être de BPCO.
Ces maladies, en outre, sont associées à une plus faible consommation de fruits et légumes.
5. Niveau socio-économique
Il est important d'appréhender le malade dans sa globalité. Quelques connaissances sur son mode de vie, sa vie
sociale, ses revenus, ses moyens de locomotion, devront être considérées dans l'approche diagnostique (par
exemple, prescription d'examens complémentaires onéreux) et thérapeutique (par exemple, déplacements
itératifs, médicaments onéreux...).

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CHAP I : La Toux

I. Définition
La toux est un acte réflexe, déclenché le plus souvent par une irritation des voies respiratoires qui
provoque une expulsion brusque et violente du contenu de celles-ci : air, sécrétions, corps étrangers...
Il s'agit d'un mécanisme de défense involontaire, mais qui peut être commandé et permet le drainage
bronchique chez un sujet encombré.
La toux, comme les autres symptômes respiratoires est un symptôme peu spécifique, qui peut révéler
ou accompagner la quasi-totalité des maladies respiratoires. Sa survenue est donc banale, d'où l'intérêt de
savoir parfaitement caractériser ce symptôme, afin d'en extraire la valeur étiologique.
La toux est un phénomène brutal et violent, qui est utile et doit être respecté quand elle sert à expulser
des produits intra-bronchiques (toux productive) mais qui doit être combattu lorsqu'il s'agit d'une toux
irritative inutile (toux sèche). L'hyperpression intra-thoracique et les sollicitations musculaires peuvent
entraîner des complications :

- fractures costales, notamment chez les sujets âgés et/ou ostéoporotiques ;


- perturbations de la circulation cérébrale, avec parfois vertiges, syncope ou ictus laryngé ;
- exceptionnellement, rupture d'anévrisme artériel intra-thoracique ;
- pneumothorax hernie abdominale ou inguinale ;
- incontinence urinaire notamment chez la femme;
- manifestations variées : insomnie, asthénie, exclusion sociale.

II. Caractéristiques de la toux

1. Caractères de la toux
a. Mode de début et ancienneté
On différencie les toux aiguës des toux chroniques.
Les toux aiguës ou récentes sont des toux ayant débuté il y a quelques heures, quelques jours, ou quelques
semaines ; on parle de toux chronique quand celle-ci évolue depuis plus de 6 à 8 semaines. Le mode de début
est instructif. Parfois, il ne peut être précisé. Dans d'autres cas, il est précis "à l'heure ou à la minute près".
Tout cela a une orientation étiologique. Par exemple, une toux ayant débuté brutalement la veille à une heure
précise évoque l'inhalation d'un corps étranger ou une fausse route...
b. La productivité
C'est un signe sémiologique fondamental qui différencie :

- la toux sèche sans expectoration,


- la toux grasse productive qui évoque une dilatation des bronches.

c. Le caractère paroxystique ou permanent


- toux permanente (infection sinusienne, cancer bronchique, coqueluche, fibrose pulmonaire
évoluée...),
- toux intermittente (origine allergique, reflux gastro-œsophagien, hyperréactivité bronchique...).

d. L'horaire
- matinal et correspond à la toilette bronchique en cas de dilatation des bronches ou de bronchite
chronique
- nocturne (peut évoquer un reflux gastro-œsophagien, une origine allergique ou un asthme)
- diurne (la toux psychogène généralement cesse totalement la nuit mais ce n'est pas spécifique)

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e. La tonalité et le rythme permettent de distinguer :
- toux coqueluchoïde (quintes séparées par une inspiration sifflante)
- secousses de toux, où il n'y a pas de quintes (par exemple dans les fibroses pulmonaires ou les toux
pleurales)
- toux spasmodique (asthme et hyperréactivité bronchique)
- toux rauque, aboyante (atteinte laryngée)
- toux bitonale (rare mais très instructive d'un point de vue sémiologique, elle évoque une paralysie
récurrentielle par compression médiastinale par un processus malin)
- toux syncopale (trachéomalacie)
- toux émétisante (rencontrée dans la coqueluche, dans le diverticule œsophagien, mais peu spécifique)

f. Mode de survenue et facteurs déclenchant ou modifiants


- Facteurs et circonstances liés aux malades : Alimentation (fausse-route), Changements de positions
(atteinte pleurale, ou reflux gastro-œsophagien), Décubitus (reflux gastro-œsophagien, insuffisance
cardiaque gauche), Effort (insuffisance cardiaque gauche, mais aussi hyperréactivité bronchique, fibrose
pulmonaire...)
- Facteurs et circonstances liés à l'environnement : Humidité, brouillard (asthme, hyperréactivité
bronchique), Unité de temps et de lieu (par exemple équivalent d'asthme si survient tous les ans à la
saison des pollens de graminées), Circonstances professionnelles (maladie du poumon de fermier chez
un agriculteur, asthme chez un boulanger exposé à la farine...)

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CHAP II : Expectorations
A. Définition
Une expectoration correspond à une expulsion de sécrétions anormales présentes dans l’arbre trachéo-bronchique par
les voies respiratoires et la bouche au cours d’un effort de toux. Les diagnostics différentiels de l’expectoration sont :
l’expulsion de salive provenant de la cavité buccale et les sécrétions provenant de la sphère ORL.
B. Mécanisme
Les produits inhalés dans l’arbre bronchique peuvent être éliminés par la toux. Le mucus correspond à un mélange
de liquide alvéolaire, de sécrétions des cellules des voies aériennes et d’un transudat (liquide accumulé pas
suintement) d'origine sérique. Ce mucus est mobilisé en permanence des bronchioles à la trachée par les
mouvements des cils des cellules ciliées conduisant ainsi à l’épuration des voies aériennes. En cas d’agression des
voies aériennes, on observe une augmentation de la sécrétion de mucus permettant de protéger les cellules
épithéliales. L’excès de mucus sécrété sera éliminé par la mise en jeu secondaire de phénomènes de toux. Par
conséquent, la toux correspond à un mécanisme rapide et intermittent d’épuration des voies aériennes.
C. Description
L’interrogatoire du patient permettra de préciser certaines caractéristiques de cette expectoration : le caractère aiguë
(de quelques jours à quelques semaines) ou chronique (ancienne, remontant à l’enfance ou l’adolescence); le contexte
de survenue (infectieux, allergique, cardiopathie gauche sous-jacente); la fréquence, l’horaire et la périodicité; le
caractère spontané ou provoqué par certaines positions.
La couleur conduit à parler d’expectoration :
- muqueuse : expectoration blanchâtre, visqueuse ou grisâtre épaisse,
- purulente : expectoration verdâtre,
- muco-purulente : expectoration jaunâtre, compacte,
- sanglante : soit des filets de sang striant une expectoration muqueuse (crachat hémoptoïque), soit du sang mêlé
à l’expectoration donnant une couleur rouge brun ou d’une émission de sang pur (hémoptysie),
- séreuse : expectoration transparente, fluide et aérée,
- perlée : petites perles observées dans l’asthme (crachat perlé de Laennec).
La quantité de cette expectoration pourra être obtenue en utilisant un verre gradué transparent. La viscosité
sera analysée par son caractère adhérant à la paroi du verre gradué. Enfin, l’odeur de ces expectorations pourra
être considérée. Une odeur fétide oriente vers des germes anaérobies.
D. Orientation diagnostique
1. Expectoration aiguë infectieuse

- une pneumonie en cas d’expectoration purulente associée à une hyperthermie avec des frissons, une dyspnée, des
douleurs thoraciques. En cas de pneumonie à pneumocoque, l’expectoration est rouge orangée (expectoration
rouillée de Laënnec). Un germe anaérobie sera suspecté en cas d’expectoration purulente et fétide,
- un abcès en cas d’expectorations abondantes et purulentes voire de vomique subite et purulente,
- une coqueluche : en cas d’expectoration abondante muqueuse associée à des quintes de toux pouvant se terminer
par des vomissements,
- une tuberculose : en cas de toux initialement sèche puis productive avec des expectorations muqueuses puis
purulentes dans un contexte d’altération de l’état général,
2. Expectoration chronique
La radiographie thoracique pourra aussi orienter vers un diagnostic étiologique.

-une expectoration chronique muco-purulente ou purulente conduit à rechercher des dilatations de bronches.
Cette expectoration, de survenue surtout matinale et lors des positions favorisant le drainage bronchique,
présente une odeur fade voire parfois fétide oriente le diagnostic à des kystes bronchiques
- une tuberculose active négligée ou séquellaire responsable d’une expectoration chronique voire d’une
bronchorrhée (expectoration de plus de 100ml/j)
- des kystes pulmonaires infectés, séquelles d’abcès pulmonaires peuvent être responsables d’une expectoration
chronique,
- un carcinome bronchiolo-alvéolaire peut s’accompagner d’une expectoration extrêmement abondante et
spumeuse.
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CHAP III : Hémoptysie

1. DEFINITION
L’hémoptysie correspond à une expectoration de sang rouge vif, aéré, spumeux (écumeux), provenant des
voies respiratoires sous-glottiques suite à une toux.
Les diagnostics différentiels de l’hémoptysie sont :
- l’hématémèse correspondant au rejet de sang d'origine digestive par la bouche;
- l’épistaxis correspondant à un saignement d’origine nasale; un saignement pharyngé, laryngé,
lingual ou une gingivorragie.
2. MECANISMES
L’hémoptysie peut être liée à : soit un saignement provenant de la circulation bronchique à haute pression,
soit un saignement provenant de la circulation pulmonaire à basse pression. Le passage de sang est lié soit
à une atteinte de la membrane alvéolo-capillaire (pathologie infectieuse ou maladie de système) soit à une
hyperpression capillaire (insuffisance cardiaque gauche).
Concernant les mécanismes physiopathologiques, l’hémoptysie peut survenir sur un thorax normal ou être
liée soit à une atteinte du compartiment aérien (tumeur hilaire) ou vasculaire (anévrysme, fistule), soit à
une atteinte des deux compartiments liée à une hypervascularisation systémique bronchique ou non
bronchique au niveau des bronches distales (dilatations des bronches par exemple).
3. DESCRIPTION
L’hémoptysie peut être caractérisée par son abondance :
- minime à faible abondance (< 50 cc),
- moyenne abondance (50 à 200 cc),
- grave (soit en une seule fois > 200ml, soit fractionnée > 500ml en 24 heures). L’hémoptysie grave
peut s’accompagner de signes de choc hémodynamique et/ou de signes de détresse respiratoire aiguë.
Enfin, l’hémoptysie peut être foudroyante avec mise en jeu immédiat du pronostic vital.
4. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
L’hémoptysie est un rejet par la bouche de sang en provenance des voies aériennes sous-glottiques. Il
convient de la distinguer de ce qui n’est pas une hémoptysie, à savoir un saignement de la sphère ORL,
stomatologique ou digestive haute. Un certain nombre d’éléments séméiologiques permet de répondre à la
question :
Hémoptysie Hématémèse
-ATCD respiratoires -ATCD digestifs
- émis lors d’un effort de toux -émis lors d’un effort de vomissement
- le sang est rouge vif, sauf en fin d’hémoptysie -le sang est foncé, d’origine veineuse
aéré et spumeux (mousseux) (varices œsophagiennes)
-non aéré
Pièges : une hématémèse ou une épistaxis -± accompagné de débris alimentaires
abondant peuvent être inhalés et parfois en
imposer à tort pour une hémoptysie. En cas de Epistaxis
doute, l’exploration de la sphère ORL,
-saignement nasal
stomatologique et digestive s’impose
-sang rouge vif

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5. ORIENTATION DIAGNOSTIC
Concernant le diagnostic étiologique, il conviendra de tenir compte de l’âge, la notion de
tabagisme, la durée de l’hémoptysie, les antécédents médico-chirurgicaux du patient. Les
causes les plus fréquentes sont d’origine :
- respiratoire : cancer bronchique, tuberculose pulmonaire, dilatations des bronches, cause
infectieuse (bronchite aiguë, pneumopathie aigue).
- cardiaque : insuffisance cardiaque gauche, rétrécissement mitral, cardiopathie congénitale,
- vasculaire : embolie pulmonaire, rupture d’un anévrysme artério-veineux ou fistules
artérioveineuses isolées ou multiples (maladie de Rendu-Osler), hypertension artérielle
primitive, anévrysme de l’aorte thoracique fissuré dans une bronche, séquestration
pulmonaire,
- troubles de l’hémostase : traitement anticoagulant, troubles de l’hémostase liés à une
hémopathie,
- iatrogène : traumatisme thoracique responsable d’une plaie pulmonaire (fracture de côtes) ou
contusion pulmonaire, gestes médicaux (biopsies bronchiques lors d’une fibroscopie
bronchique, ponction pleurale, biopsie pleurale), - corps étranger intra-bronchique, -
idiopathique : 15 % des cas.
La prise en charge diagnostique inclut la réalisation d’une radiographie thoracique, d’une
fibroscopie bronchique et d’une tomodensitométrie thoracique. La figure 1 rapporte la conduite
à tenir diagnostique en fonction de l’importance de l’hémoptysie.

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CHAP IV : Douleur Thoracique

A. Définition
La douleur thoracique a parfois une origine extra-thoracique (les douleurs d’origine vésiculaire
qui se projettent vers l’épaule en sont un exemple classique). A l’inverse, certaines douleurs
ayant pour origine un organe thoracique se projettent principalement à distance du thorax (c’est
le cas des douleurs pleurales qui peuvent se projeter dans l’hypochondre).
La distinction entre douleur thoracique aigue et chronique est arbitraire. S’il est facile de
qualifier d’aigue une douleur qui évolue depuis quelques minutes ou heures et de chronique une
douleur qui persiste depuis plusieurs semaines ou mois ; il n’en va pas de même de celles qui ne
persistent que depuis quelques jours.
La grande majorité des organes intra-thoraciques de la peau jusqu’au cœur et à l’œsophage ainsi
que plusieurs organes extra-thoraciques, peuvent être responsables de douleurs thoraciques.
B. Description
1. Interrogatoire
La place de l’interrogatoire et de l’examen clinique est essentielle, dans la démarche
diagnostique, il faut garder à l’esprit que certaines douleurs thoraciques peuvent révéler des
urgences vitales
1.1.Localisation.
 Les douleurs rétrosternales sont essentiellement d’origine cardiaque et médiastinale
 Les douleurs latérothoraciques sont le plus souvent en rapport avec des affections
pleurales ou pleuro-parenchymateuses,
 les douleurs de l’épaule sont soit le fait d’organes sousdiaphragmatiques (foie ou vésicule
à droite, rate à gauche) ou rapport avec des affections des sommets pulmonaires.
1.2.Irradiations.
Les douleurs d’insuffisance coronaire irradient vers le cou, la mâchoire et les bras,
La dissection aortique et la pancréatite vers le dos, les atteintes radiculaires du plexus brachial
irradient vers le membre supérieur, les douleurs pleurales irradient vers l’épaule ou
l’hypochondre
1.3.Type de douleur.
Les douleurs coronariennes sont souvent décrites par une oppression diffuse ou une
sensation de « poids sur la poitrine ». Les douleurs pleurales sont décrites comme « un coup de
poignard ».
1.4.Intensité, variabilité
La douleur de la dissection aortique est atroce, d’emblée maximale. Les douleurs pleurales sont
parfois intenses. L’inspiration majore les douleurs d’origine pleurale ou péricardique. La
position penchée en avant augmente la douleur de la péricardite et du reflux gastroœsophagien.
La toux exacerbe les douleurs pleurales, vertébrales et pariétales. L’ingestion alimentaire
modifie les douleurs œsophagiennes et gastriques
1.5.Durée
Les précordialgies sont le plus souvent brèves (quelques secondes), l’angor ne dure que
quelques minutes, les autres douleurs persistent plus longtemps (heures ou jours) mais peuvent
varier d’intensité au cours du temps.

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1.6.Circonstances déclenchantes
L’angor est le plus souvent déclenché par l’effort. La rupture oesophagienne fait habituellement
suite à des vomissements. Les fractures de côte sont exceptionnellement spontanées mais
peuvent faire suite à un traumatisme mineur, les autres douleurs sont le plus souvent
spontanées.
1.7.Les signes associés
 Signes généraux (altération de l’état général dans un contexte néoplasique)
 respiratoires : dyspnée, toux, expectoration, hémoptysie ;
 infectieuses : fièvre, frissons ;
 vasculaires : douleur d’un membre inférieur ;
 digestives : vomissements, dysphagie, hématémèse ;
 neurologiques : syncope, lipothymie.

2. L’examen clinique recherche :


 Des signes de gravité :
- Etat de choc
- Insuffisance respiratoire aiguë
- Lipothymie, syncope.
 Des signes respiratoires :
- Foyer de crépitants localisés évoquant une pneumonie.
- Silence auscultatoire et matité évoquant une pleurésie.
- Silence auscultatoire et tympanisme évoquant un pneumothorax.
 Des signes généraux
- Sueurs, fièvre.

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CHAP V : DYSPNEE

1. Définition :
Perception anormale et désagréable de la respiration, il s’agit donc d’une gêne respiratoire
subjective dont se plaint le sujet ou que l’interrogatoire met en évidence avec une terminologie
variée : essoufflement, souffle court, coupé, blocage, mal à respirer….
Motif de consultation majeure, représentant le handicap respiratoire du patient, il importe de la
rechercher, l’analyser pour en faire l’interprétation avec le reste de l’examen clinique, et
proposer un traitement.
2. Mécanisme :
- Augmentation du travail respiratoire : Obstruction des voies aériennes ; diminution de la
compliance
- Diminution des capacités ventilatoires : Amputation des volumes, troubles de la cinétique
thoracique (cyphoscoliose et épaississements pleuraux)
- Modification du rapport ventilation – perfusion
- Modification de la surface d’échange alvéolo-capillaire
- Hypoxie cellulaire (anémie, intoxication)
- Acidose métabolique

3. Analyse sémiologique :
Elle repose sur l’interrogatoire, l’inspection attentive du patient en particulier des mouvements
respiratoires et la recherche des signes associés.
3.1 Quantification :
La respiration normale :
La respiration normale comporte une inspiration active et une expiration passive, un peu
plus longue que l’inspiration ;
Selon la modification du rythme on peut décrire :
- apnée : arrêt respiratoire
- bradypnée : ralentissement du rythme respiratoire
- tachypnée : fréquence respiratoire augmentée
- hyperpnée : augmentation de la ventilation / minute
- hypopnée : diminution du volume courant
- polypnée : respiration rapide, éventuellement superficielle
- orthopnée : dyspnée au décubitus dorsal complet, améliorée par la mise en position verticale du
thorax
- platypnée aggravée par la position assise

Selon l’intensité on distingue :


• Une dyspnée d’effort : elle se quantifie souvent en nombre d’étages ou de marches
• Une dyspnée de décubitus : il est classique de demander quel est le nombre d’oreillers que
le patient place au lit derrière son dos

3.2 Chronologie (dyspnée aiguë /chronique) :

 Dyspnée aiguë : apparue depuis quelques minutes à quelques jours


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Le premier objectif est d’en apprécier la gravité qui peut mettre en jeu le pronostic vital à
court terme. Signes d’insuffisance respiratoire aiguë :
- cyanose
- sueurs (choc, hypercapnie)
- polypnée (> 30/min) / bradypnée (< 10/min)
- tirage et mise en jeu des muscles respiratoires accessoires (intercostaux, sterno-
cleido-mastoïdiens, battement des ailes du nez)
- asynchronisme thoraco-abdominal ou respiration abdominale paradoxale, témoin
d’un épuisement respiratoire
- hypoxémie, hypercapnie, acidose,
- Retentissement hémodynamique : tachycardie > 110/min
- signes de choc (marbrures, oligurie, angoisse, extrémités froides)
La dyspnée aiguë inspiratoire :
Elle est souvent d’origine laryngée, avec rythme normal ou ralenti. Chez l’enfant les causes
sont principalement les laryngites virales, la rougeole, l’inhalation de corps étrangers et
exceptionnellement maintenant la diphtérie. Chez l’adulte, l’œdème de Quincke (allergique)
et la pathologie tumorale (cancer du larynx) sont les deux principales causes.
La dyspnée aiguë expiratoire :
L’asthme paroxystique en est la principale cause mais la dyspnée est aussi
inspiratoire. Il s’y associe des râles sibilants à l’auscultation.
 Dyspnée chronique :
- phénomène plus ancien, (l’échelle est en semaines, en mois), d’apparition
progressive, elle peut connaître des exacerbations ou des paroxysmes qui peuvent
mettre également en jeu le pronostic vital à court terme.

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CHAP VI : CYANOSE, SUEURS ET AUTRES

1. La cyanose est une coloration bleue violacée des téguments et des muqueuses plus ou moins foncée
pouvant aller jusqu'au bleu noir.
Son intensité est variable elle peut être discrète et localisée à des zones électives : les extrémités (doigts, orteils,
nez, lobules des oreilles) ; là où le tégument est le plus transparent : les ongles, les muqueuses conjonctivales.
Elle peut également être généralisée et constitue un signe de gravité dans tous les cas.
Elles traduisent une réduction de la saturation en O2 de l’hémoglobine du sang artériel (hypoxémie)

2. La sudation excessive, qu'il s'agisse de sueurs nocturnes ou de sueurs froides, peut-être la manifestation
d'une maladie sous-jacente (elle indique que l'organisme ne va pas bien), comme elle peut être la
conséquence d'un état émotionnel ou de certaines habitudes de vie.
On parle de sueurs nocturnes lorsque la sudation se produit la nuit et que la personne se réveille ruisselante de sueurs
de la tête aux pieds. Les vêtements, les draps et même les couvertures peuvent être trempés.
On parle de sueurs froides lorsque la sudation s'accompagne de grelottements et que la peau est moite, tout en étant
froide. La sueur froide peut aussi se produire la nuit.
Les causes de sueurs nocturnes
 Température trop élevée de la chambre à coucher, cauchemars, somnambulisme ou apnée du sommeil.
 Rhume ou grippe. Des sueurs nocturnes récidivantes peuvent être le signe que le corps combat une infection virale,
accompagnée ou non de fièvre, telle que rhume, grippe ou mononucléose.
Les causes de sueurs froides
 Peur, anxiété ou stress. La décharge d'adrénaline causée par une vive émotion ou par la douleur peut ouvrir les
glandes sudoripares et entraîner la contraction des vaisseaux sanguins, provoquant à la fois des sueurs et une
sensation de froid.
 Hypoglycémie. La diminution du taux de sucre dans le sang peut s'accompagner de sueurs froides. Cela peut se
rencontrer chez le diabétique, chez le sujet ayant subi une gastrectomie ou chez la personne ayant tendance à faire
de l'hypoglycémie.
 La tuberculose lorsqu’elle est associée à l’anorexie, toux chronique, asthénie et amaigrissement…
 Hémorragie interne. Elle entraîne une baisse de la tension artérielle, ce qui cause, entre autres symptômes, des
sueurs froides.
3. Le sifflement respiratoire est un bruit aigu et prolongé, audible par le patient et son entourage.
Ce bruit respiratoire traduit le plus souvent un rétrécissement diffus des voies respiratoires.
4. Le hoquet est une contraction involontaire, spasmodique et coordonnée des muscles inspiratoires,
associée à une fermeture retardée et brutale de la glotte responsable d'un bruit particulier.
Le hoquet peut être passager et ne nécessite alors pas d’attention particulière.
Le hoquet chronique (durée > 48 heures) ou récidivant est une véritable maladie et nécessite une intervention
médicale.
Cette affection est secondaire à une irritation des nerfs afférents ou efférents des centres médullaires contrôlant
les muscles respiratoires et notamment le diaphragme. Le mécanisme exact du hoquet n'est pas complément
élucidé.

L’histoire du hoquet est reconstituée. Les circonstances de survenue du hoquet doivent être recherchées.
Elles sont nombreuses et disparates. Elles sont surtout importantes à rechercher en cas de hoquet récidivant
ou chronique.

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On recherche en particulier :
- des symptômes de reflux gastro-œsophagien,
- un état de grossesse ou une intervention abdominale récente,
- un facteur déclenchant : la prise de substances chaudes ou irritantes stimulant les nerfs afférents, la
prise d’alcool,
- des médicaments parfois associés au hoquet : benzodiazépines, barbituriques, corticoïdes.
Le hoquet, s’il est chronique ou récidivant doit conduire à la recherche d’une cause.
- Une atteinte de l’oesophage : reflux gastrooesophagien, hernie hiatale, oesophagite, ulcère).
- Une atteinte ORL : pharyngo-laryngée, mais aussi de l’oreille interne ou externe.
- Une affection thoracique : pneumonie, pleurésie, péricardite, infarctus du myocarde.
- Un cancer du poumon ou digestif.
- Une cause métabolique : les grands désordres métaboliques.
- Une cause psychologique : anxiété, stress, conversion hystérique, etc...
- Hoquet idiopathique : souvent aucune cause n’est retrouvée.
Traitement
De nombreux moyens simples peuvent (et doivent) être utilisés en première intention :
 Boire un verre d'eau rapidement ;
 Stimulation vagale par la manœuvre de Valsalva (expiration forcée à glotte fermée) ;
 Compression prudente des globes oculaires ;
 Apnée prolongée : suspendre la respiration le plus longtemps possible ;
 Hyperventilation (mouvements respiratoires profonds et rapides) dans un sac en papier (sous surveillance) ;
 Les médicaments : primperan, motilium, chlorpromazine (Largactil 10 à 50 mg x 3/J) peuvent être utilisés ainsi
que le baclofène (Liorésal) qui peut être utilisé de façon prolongée.
5. La ronchopathie ou le ronflement correspond à un bruit inspiratoire dû aux vibrations des tissus
pharyngés survenant uniquement pendant le sommeil. Il peut être présent à l’expiration. Le ronflement
est extrêmement fréquent et sa fréquence augmente avec l’âge (environ 30% des hommes et 15% des
femmes adultes avec une incidence plus particulièrement élevée entre 40 et 65 ans). La ronchopathie
peut être isolée ou associée à d’autres troubles respiratoires liés au sommeil (notamment le syndrome
d’apnées du sommeil).
6. L’halitose ou mauvaise haleine est une perception désagréable de l’odeur qui se dégage de la cavité
buccale. Ces odeurs proviennent de composés volatiles sulfurés tels le sulfure d’hydrogène et les
méthylmercaptans (odeur d’œuf pourri). La cause de l’halitose est avant tout buccale, liée à la
production de composés sulfurés malodorants par des bactéries anaérobies vivants dans la base de la
langue et la gorge.
La surface de la langue est, dans la plupart des cas, la principale responsable de la mauvaise haleine.
C’est entre les papilles de la langue que se développent les bactéries et l’enduit blanc en surface de la
langue n’est que le témoin de cette prolifération bactérienne.
Traitement
 L’arrêt du tabagisme est le premier traitement chez les fumeurs.
 La bonne hygiène buccale, le brossage des dents est un préalable.
 Le grattage régulier de la langue diminue de façon significative, mais modérée l’halitose.

7. Trouble de la voix
La dysphonie est une altération de la voix (enrouement). Il peut s’agir d’extinction plus ou moins
complète ou de voix bitonale (avec production alternée de sons graves et aigus).
La cause de la dysphonie est le plus souvent laryngée mais l’examen O.R.L. ne trouve parfois pas de
lésion directe mais seulement une paralysie d’une corde vocale, gauche le plus souvent. Le nerf
récurrent qui commande la corde vocale gauche a un long trajet intra thoracique et peut être atteint par
les processus médiastinaux, surtout malins, notamment dans son passage sous la crosse de l’aort

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Partie III : PATHOLOGIE

Introduction

De la pneumonie à la bronchite en passant par la bronchiolite, l’asthme, la BPCO


(BronchoPneumonie Chronique Obstructive) ou le cancer du poumon, toutes ces maladies
affectent l’appareil respiratoire.
Une gêne lors de la respiration, une toux grasse ou sèche, un essoufflement qui dure sont
autant de signes à ne pas prendre à la légère.
Ces symptômes peuvent évoquer plusieurs maladies respiratoires, ils doivent donc
pousser à consulter un médecin sans tarder.
Pour limiter les risques, mieux vaut éviter la fumée du tabac. Les fumeurs sont en effet
davantage exposés à ces maladies. En cause, les produits toxiques inspirés à cause de la cigarette
agressent les cellules qui tapissent la gorge, le nez, la bouche, etc.
Autre responsable des maladies de l’appareil respiratoire : la pollution atmosphérique.
Dans cette rubrique, découvrez les principales maladies, leurs signes d’alerte et les traitements
à mettre en place.

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CHAP I : LA TUBERCULOSE
1. Définition
La tuberculose est une maladie infectieuse causée par une bactérie appelée Mycobacterium tuberculosis.
Si on ne traite pas la tuberculose de façon appropriée, celle-ci peut être mortelle.
L'infection tuberculeuse peut être désignée comme étant « latente » ou « active ».
Une infection tuberculeuse latente est observée lorsqu'une personne est infectée par la bactérie sans que
la maladie ne se développe ou que des symptômes ne se manifestent. On est en présence d'une infection
latente lorsque le système immunitaire de la personne infectée est en mesure de maîtriser la bactérie. La
bactérie de la tuberculose peut demeurer inactive pendant des années sans causer ni maladie ni
symptômes. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, environ 10 % des personnes infectées par la
tuberculose deviendront malades ou infectieuses à un moment ou à un autre de leur vie. Les personnes
dont le système immunitaire est affaibli, notamment par l'infection au VIH, la malnutrition ou le diabète,
de même que les personnes qui consomment des produits du tabac ont un risque beaucoup plus élevé de
développer la maladie.
Toutefois, dans certains cas, la maladie de la tuberculose peut se développer plus tard. Si le système
immunitaire est affaibli par une autre maladie ou par la prise de médicaments, la bactérie de la
tuberculose qui était latente peut devenir active. Son activation entraîne la maladie de la tuberculose
ainsi que les symptômes associés.
Pour certaines personnes, la tuberculose active peut se développer quelques semaines après l'infection
initiale.
On distingue 3 types de la tuberculose :
 La tuberculose pulmonaire : C’est la forme la plus courante de tuberculose. Les bactéries
détruisent les tissus pulmonaires, créant ainsi des cavités. La maladie reste localisée dans les
poumons ;
 La tuberculose extra pulmonaire : Dans ce cas, les bactéries attaquent d’autres parties du
corps, comme les os, les reins, les ganglions lymphatiques, les méninges ou le système
nerveux central;
 La tuberculose milliaire : Les bactéries se répandent par le système sanguin et attaquent
l’ensemble de l’organisme. Il s'agit donc d'une tuberculose pulmonaire et extra pulmonaire.
2. Mode de transmission
 Voies respiratoires : Les personnes atteintes de la tuberculose active peuvent transmettre la bactérie
par voie aérienne, en toussant ou en éternuant. La bactérie se propage alors par les gouttelettes de
salive ou d'expectorations.
Lorsqu'une personne atteinte de tuberculose active tousse, éternue, parle ou crache, des gouttelettes
contenant la bactérie sont projetées dans l'air et peuvent être inhalées par les personnes se trouvant à
proximité.
 Propagation : La bactérie peut se répandre à partir du foyer initial dans les poumons et atteindre
d'autres parties du corps par la circulation sanguine. Seul un petit nombre de bactéries sont
nécessaires pour causer une infection.
Les personnes atteintes de tuberculose latente ne peuvent pas transmettre la tuberculose, La bactérie
n'est pas présente dans la salive ou les expectorations dans le cas de tuberculose latent.

3. Les signes et symptômes


Parmi les signes et les symptômes de la tuberculose active figurent les suivants :
 Toux qui se prolonge pendant trois semaines ou plus

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 Présence de sang ou d'expectorations avec la toux
 Douleurs à la poitrine
 Perte de poids
 Perte d'énergie
 Diminution de l'appétit
 Fièvre, frissons, sueurs nocturnes

4. Diagnostic
Les tests les plus courants pour diagnostiquer la tuberculose active comprennent :
 la radiographie des poumons,
 l'examen microscopique de frottis d'expectorations (le frottis est examiné au microscope),
 la culture de mycobactéries et l'antibiogramme phénotypique (une méthode pour déterminer si une
personne est atteinte de tuberculose pharmacorésistante)

5. Traitement
Depuis 2006, il est systématiquement proposé aux patients tuberculeux le test du VIH. Ce test est
effectué à l'aide des Test de Diagnostic.
Selon le protocole national de PEC de la Tuberculose au Cameroun, Le traitement se fait avec une
combinaison d’antibiotiques, et est fonction du type de malade.
Ainsi, pour les nouveaux cas, le traitement dure six mois soit deux mois de traitement intensif à la
Rifampicine (R), l'Isoniazide (H), l'Ethambutol (E), et le Pyrazinamide (Z) suivie de quatre mois de
continuation à la RH (2RHEZ/4RH).
Pour les cas de retraitement, la Streptomycine (S) est introduite et le schéma thérapeutique se résume
comme suit: deux mois de RHEZS, un mois de RHEZ et cinq mois de RHE
(2RHEZS/1RHEZ/5RHE). Les patients co-infectés VIH tuberculose, reçoivent en plus le
cotrimoxazole et les Anti Retro Viraux (ARV).
Les personnes qui sont sous traitement intensif transmettent la maladie et doivent être hospitalisées dans
une chambre d'isolement respiratoire.

6. Les mesures de prévention


 Mesures préventives de base :
 Respecter les mesures d’hygiène : Pour les personnes qui sont souvent en relation avec des
tuberculeux : lavage des mains fréquent, port d’un masque au besoin.
 Prendre soin de sa santé : Avoir une alimentation saine et équilibrée, dormir suffisamment, faire
de l’exercice physique régulièrement, éviter d’être en situation de stress chronique, etc. Cela offre
les meilleures chances d’avoir un système immunitaire vigoureux. Pour en savoir davantage,
consulter notre fiche Renforcer son système immunitaire et notre section Vivre en santé.

 Vaccination au BCG

Le BCG (qui doit ses initiales au Bacille de Calmette et Guérin) est un vaccin vivant atténué, c’est-à-
dire qu’il contient une bactérie vivante, proche du bacille de Koch responsable de la tuberculose, mais
qui a été atténuée pour ne pas donner de maladie. Il permet de diminuer de plus de 75% les formes
graves de tuberculose chez les enfants, en particulier les méningites tuberculeuses et les miliaires,
lorsqu’elle est réalisée dans les premiers mois de vie. La protection globale vis à vis de la tuberculose
est de l’ordre de 50% et persiste plusieurs dizaines d’années. Un rappel vaccinal n’est pas nécessaire.

Affections respiratoires IDE2 : Enseignant M DOBA Emmanuel IS Page 24


7. Rôles de l’infirmier dans PEC de la tuberculose

 Dépistage de la tuberculose
 Identification des cas suspects
 tri des patients
 Recherche systématique de l’infection à VIH

 Traitement de la tuberculose

 Dispensation supervisée anti tuberculeux


 Surveillance : appétit, constantes (T °, Poids, FR)
 Notification effets secondaires au médecin
 Education thérapeutique
 Contrôle des crachats BAAR : au 2ème, 5ème et 6ème mois

 Prévention de la tuberculose

 IEC du malade pour respect des mesures d’hygiène


 Mise en place des mesures préventives en salle d’hospit (port masque, friction SHA)
 Information accompagnant ou gardien du malade

 Gestion des données


 Remplir la fiche de traitement pour chaque patient
 Renseigner régulièrement le registre de dispensation
 Gestion des stocks des médicaments
 Rédiger des rapports trimestriels

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CHAP II : LA COQUELUCHE
La coqueluche est une infection respiratoire très contagieuse due à deux bactéries du genre
Bordetella : Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis. Elle se manifeste principalement par :
 Des quintes de toux très intenses et,
 Un son à l’inspiration qui ressemble au « chant du coq ». D’où le nom de coqueluche.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la population la plus à risque c’est les nourrissons
qui n’ont pas encore été vaccinés. « Plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent chez les bébés
de moins de six mois. Chez les nourrissons, la maladie peut en effet générer des complications
mortelles : Pneumonie, crises convulsives, encéphalite, détresse respiratoire, défaillance cardiaque,
etc. ».
1. Le mode de transmission de la coqueluche
Extrêmement contagieuse, une personne peut en contaminer 15 autres
La coqueluche se transmet principalement par voie aérienne lors des contacts rapprochés avec un
malade.
Elle est surtout contagieuse dans sa phase d’incubation qui dure en moyenne une dizaine de jours et
passe souvent inaperçue du fait de l’absence de symptômes.
2. Les symptômes de la coqueluche
Après la phase d’incubation, la coqueluche débute par :
 Des signes discrets d’infection des voies aériennes supérieures :
 Un nez qui coule,
 Des éternuements,
 Une toux légère au début, puis la toux s’installe et persiste dans le temps,
 Un peu de fièvre.

3. Le dépistage de la coqueluche
Outre les signes cliniques qui, au début de la maladie peuvent facilement être confondus avec
un simple rhume (écoulement nasal, toux légère et fièvre discrète) - un test PCR (écouvillonnage ou
aspiration rhinopharyngée chez les bébés) permet de confirmer le diagnostic de la coqueluche.

4. Le traitement
Devant un diagnostic de la coqueluche, le médecin généraliste prescrira des antibiotiques de la
famille des macrolides dans les trois premières semaines d’évolution de la maladie. C’est un traitement
très efficace qui élimine la présence de la bactérie dans les sécrétions et diminue ainsi les risques de
transmission.

En général, une antibiothérapie est également préconisée en prophylaxie chez toutes les personnes
de l’entourage proche du malade même asymptomatiques et quel que soit leur âge si celles-ci n’ont pas
reçu de rappel vaccinal dans les cinq dernières années.

5. La prévention : la vaccination
Aujourd’hui, la meilleure des préventions contre la coqueluche reste la vaccination.

La vaccination est obligatoire pour les nourrissons et s’effectue à raison de trois injections à l’âge de
quatre mois (12 semaines) Confère le PEV

Affections respiratoires IDE2 : Enseignant M DOBA Emmanuel IS Page 26


La coqueluche peut être extrêmement grave, voire mortelle chez le nourrisson. L'hospitalisation est
fortement recommandée chez les enfants de 0 à 3 mois pour mettre en place une surveillance cardio-
respiratoire et un nursing adapté.

CHAP III : LA DIPHTERIE

1. La définition et l’étiologie
La diphtérie est une infection respiratoire qui induit des atteintes du système nerveux
central, de la gorge ou d’autres organes, entraînant la mort par asphyxie. La diphtérie, du grec
« diphtheria » qui signifie « membrane » (décrivant la formation d'une pseudomembrane
observée chez les patients), est l’infection due à une bactérie du genre Corynebacterium du
complexe diphtheriae (groupe taxonomique regroupant Corynebacterium diphtheriae,
Corynebacterium belfantii, Corynebacterium rouxii, Corynebacterium ulcerans,
Corynebacterium silvaticum et Corynebacterium pseudotuberculosis).

La principale manifestation de la diphtérie est une infection des voies respiratoires


supérieures qui peut conduire à la paralysie du système nerveux central ou bien du diaphragme
et de la gorge. Elle est hautement contagieuse. Le mode de transmission se fait par voie
aérienne lors de contacts directs avec des malades ou des porteurs sains.

2. Les symptômes

La période d’incubation de la diphtérie est habituellement de 2 à 5 jours. Le symptôme


le plus caractéristique de cette maladie est la présence de « fausses membranes » blanchâtres
au niveau des amygdales ou de la plaie. L’angine diphtérique est la forme habituelle de la
maladie. Elle est caractérisée par une pharyngite, de la fièvre, une tuméfaction du cou et une
céphalée.

3. Le traitement

Le traitement repose sur la prise d'antibiotiques et d’une antitoxine qui neutralise la


toxine diphtérique.
Une antibiothérapie par amoxicilline est recommandée, ou par macrolides en cas
d’allergie aux bêta-lactamines

La vaccination antidiphtérique est le seul moyen de contrôler cette infection grave. Le


vaccin est composé de la toxine diphtérique purifiée et inactivée. La vaccination est
obligatoire pour tous les enfants

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CHAP IV : LA BRONCHITE
1. Définition et étiologie
La bronchite est une inflammation des bronches et des bronchioles le plus souvent
d’origine virale. Elle entraîne des difficultés respiratoires ainsi qu’une toux avec expectoration :
les parois des bronches se mettent à produire du mucus de façon excessive, ce qui provoque
une toux irritative.

Il y a deux types de bronchite :

La bronchite aiguë apparaît rapidement, en général après qu'un virus a envahi le tractus
respiratoire supérieur. Il y a également dans certains cas une infection bactérienne. Les virus
les plus susceptibles de déclencher une bronchite aiguë sont ceux qui provoquent l'influenza
(grippe) ou le rhume. Les germes de la rougeole et de la coqueluche peuvent également
déclencher une bronchite aiguë. Dans ces cas, l'affection est appelée bronchite infectieuse
aiguë. Elle est appelée bronchite irritative aiguë lorsqu'elle est provoquée par l'inhalation de
poussières, de fumées ou de vapeurs.

La bronchite chronique se caractérise par une toux produisant du mucus qui persiste pendant
au moins trois mois au cours de deux années consécutives. La cause la plus importante de ce
trouble est, de loin, le tabagisme. Une exposition à certains polluants peut également contribuer
à la bronchite chronique. Un nombre croissant de spécialistes sont d'avis que la bronchite
chronique est nécessairement déclenchée par une infection quelconque.

Typiquement, les personnes qui souffrent de bronchite chronique sont des fumeurs âgés de plus
de 45 ans. Certains types de travaux accroissent également les risques d'apparition de la
bronchite, notamment les suivants : l'extraction minière du charbon, la manutention des
céréales, le soudage.

2. Symptômes et Complications

Une toux persistante accompagnée de mucus ou de flegme est le symptôme le plus évident
de la bronchite. La congestion des poumons et la présence d'une respiration sifflante sont
également des symptômes communs.

La bronchite aiguë commence généralement par une toux sèche, mais après quelques heures
ou quelques jours, la toux commence à produire un mucus épais. Ce flegme est généralement
jaune ou verdâtre. Après une quinte de toux, la respiration est souvent sifflante et peut
s'accompagner de douleurs thoraciques. Les autres symptômes sont semblables à ceux du
rhume, soit des douleurs musculaires, de la fatigue et des maux de gorge. Une fièvre légère
d'environ 38,5 °C peut persister pendant environ quatre jours. Une température plus élevée ou

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une fièvre qui dure plus d'une semaine est parfois due à une infection bactérienne telle que la
pneumonie.

La bronchite chronique entraîne une toux persistante et l'expectoration d'un grand volume de
mucus. Ce mucus peut obstruer les voies aériennes, ce qui rend la respiration difficile. Ce
trouble est souvent négligé et apparenté à la toux des fumeurs. La toux est souvent ignorée
jusqu'à ce que les poumons aient été endommagés. Il en résulte une broncho-pneumopathie
chronique obstructive (BPCO), qui risque d'entraîner un manque chronique d'oxygène. Certains
signes comme le bleuissement des lèvres et de la base des ongles sont parfois décelés. Les
personnes atteintes par cette affection deviennent généralement sédentaires. Le mucus présent
dans les voies aériennes constitue un milieu propice pour la multiplication des virus et des
bactéries. Les personnes qui souffrent de bronchite chronique et de BPCO sont ainsi davantage
sujettes aux autres infections, notamment aux pneumonies.

3. Diagnostic
Le diagnostic de la bronchite aiguë peut être posé après un examen physique et une évaluation
des symptômes. Ce diagnostic est probable en cas d'une toux persistante, du mucus jaune ou
verdâtre et d’une infection pulmonaire ou un rhume, peu de temps auparavant.

Le diagnostic d'une bronchite chronique peut également être posé en procédant à un examen
physique complet et en vérifiant l’antécédent médical du patient. On recommandera parfois
certains examens, appelés exploration fonctionnelle respiratoire, afin d'évaluer la capacité des
poumons à effectuer leur travail.

4. Traitement et Prévention

En cas de bronchite aiguë (infectieuse) :

 des antibiotiques ne sont généralement prescrits que si la bronchite est causée par une
bactérie. Si elle est d'origine virale, l'infection disparaît généralement d'elle-même;

 des analgésiques sont administrés afin de réduire la fièvre qui constitue l'un des
symptômes d'une infection virale. Les enfants ne devraient jamais prendre de l'AAS
(acide acétylsalicylique) contre une infection virale du tractus respiratoire. Ce
médicament peut provoquer le syndrome de Reye, une inflammation rare et mortelle du
cerveau;

 des médicaments contre la toux comme les antitussifs qui maîtrisent la toux ou les
expectorants qui liquéfient les sécrétions bronchiques Les bronchodilatateurs sont des
médicaments administrés par inhalation qui favorisent la dilatation des voies aériennes.
On se trouve habituellement sous forme d'inhalateur doseur (pompe) ou d'une
vaporisation utilisée avec un masque (nébuliseur).
Parmi les traitements non médicamenteux de la bronchite aiguë, on retrouve :

 boire beaucoup de liquides - cela facilite l'expectoration du mucus;

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 l'utilisation d'un humidificateur à air humide, froid ou tiède pour aider à liquéfier le
mucus qui bloque les voies aériennes.
En cas de bronchite chronique :

 Les bronchodilatateurs et les corticostéroïdes en inhalation que l'on utilise régulièrement


peuvent ouvrir les voies respiratoires, réduire l'inflammation et améliorer la partie de la
notion de qualité de vie qui est associée à des questions de santé;

 des médicaments anticholinergiques peuvent réduire la toux;

 des corticostéroïdes administrés sous forme de comprimés (par ex. la prednisone)


parfois prescrits lorsque la bronchite chronique s'aggrave soudainement. Ces
médicaments contribuent à réduire l'inflammation et l'enflure des voies aériennes.
Les mesures non médicamenteuses suivantes contribuent à soulager la bronchite :

 boire beaucoup de liquides, afin de liquéfier le mucus pour l'expulser plus facilement;

 installer un humidificateur à air humide, froid ou tiède, contribue également à diluer le


mucus qui obstrue les voies aériennes. On doit nettoyer les humidificateurs
conformément aux instructions du fabricant afin d'éviter que des bactéries ou des
moisissures se développent à l'intérieur de l'appareil;

 faire régulièrement de l'exercice;

 pratiquer l'oxygénothérapie est souvent recommandé en cas de bronchite chronique


grave, plus particulièrement si les symptômes empirent soudainement. De nombreuses
personnes atteintes de bronchite chronique constatent qu'une certaine forme
d'oxygénothérapie à domicile s'avère utile lorsqu'elles ont de la difficulté à respirer.
Cette thérapie n'est utile que si le niveau d'oxygénation indique un bas taux d'oxygène
dans votre sang.
Les personnes qui souffrent d'une bronchite chronique et dont les voies aériennes ont été
endommagées devraient cesser de fumer afin de ralentir les progrès de l'affection et réduire les
risques d'apparition du cancer du poumon.

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CHAP V : LA PNEUMONIE
1. Définition
La pneumonie est une inflammation des poumons habituellement causée par une infection. Les
pneumonies peuvent également être provoquées par l'inhalation d'irritants comme les vomissures, des
liquides ou des produits chimiques. Lors d'une pneumonie, les alvéoles (pochettes d'air) des poumons
se remplissent de liquide ou de pus qui entrave le transfert d'oxygène dans le sang par les poumons.

La pneumonie se présente sous beaucoup de formes différentes dont le spectre de gravité varie
grandement. Il y en a fondamentalement 4 types :

 la pneumonie extra-hospitalière (PEH) est la forme de pneumonie la plus courante. Elle est
causée par des bactéries, des virus et d'autres organismes acquis au-dehors d'un hôpital ou d'un
autre milieu de soins;

 la pneumonie hospitalière (PH) ou nosocomiale (PN) se déclare au moins 48 heures après


l'admission dans un établissement hospitalier. Elle peut être déclenchée par des bactéries ou
d'autres organismes habituellement différents de ceux qui sont à l'origine de la pneumonie extra-
hospitalière. La pneumonie hospitalière est habituellement plus grave que la pneumonie extra-
hospitalière parce que la présence des bactéries et des organismes peut la rendre plus difficile à
soigner, et parce que les personnes qu'elle frappe sont déjà malades;

 la pneumonie d'aspiration est provoquée par l'inhalation de liquides ou d'autres agents irritants
dans les poumons. La pneumonie d'aspiration la plus courante est celle qui est causée par
l'inhalation du contenu de l'estomac après des vomissements. Les personnes qui ont des
problèmes de santé qui touchent la déglutition sont plus susceptibles de contracter ce type de
pneumonie;

 la pneumonie opportuniste atteint les personnes qui ont un système immunitaire affaibli (par
ex. par le sida, un cancer, une greffe d'organe). Les organismes qui causent ce type d'infections
ne nuisent habituellement pas aux personnes jouissant de systèmes immunitaires sains.
2. Etiologie
Les causes les plus courantes de pneumonie sont des infections causées par :
 des bactéries - la cause la plus fréquente de pneumonie chez les adultes;
 des virus - la pneumonie à virus concerne surtout les enfants;
 des mycoplasmes - ces micro-organismes aux caractéristiques de virus et de bactéries causent
des infections moins graves;
 des micro-organismes opportunistes - une menace pour les personnes dont le système
immunitaire est affaibli (par ex. la pneumonie à Pneumocystis carinii chez les personnes
atteintes du sida).

Le risque de pneumonie est plus élevé dans les cas suivants :


 un âge inférieur à 1 an ou supérieur à 65 ans;
 le tabagisme;
 la présence d'un rhume ou d'une grippe;
 un système immunitaire affaibli par suite d'un traitement anticancéreux, d'une infection par le
VIH ou d'une autre maladie;
 une intervention chirurgicale;
 un problème de dépendance à l'alcool;
 une affection chronique comme la maladie cardiaque, une affection pulmonaire ou le diabète;

Affections respiratoires IDE2 : Enseignant M DOBA Emmanuel IS Page 31


 une affection pulmonaire chronique, par ex. l'asthme ou bronchopneumopathie obstructive
chronique.

3. Symptômes et Complications
Les symptômes de la pneumonie peuvent varier en fonction de sa cause et de l'état de santé général de
la personne atteinte.
La pneumonie provoque toujours une toux, et celle-ci est souvent productive, c'est-à-dire qu'elle
s'accompagne d'expectorations. Des expectorations d'un brun rougeâtre, vertes ou jaunes peuvent être
un signe d'infection bactérienne. La présence de crachats peu épais et blanchâtres est un indicateur
possible de pneumonie causée par un virus ou un mycoplasme.
Dans la pneumonie bactérienne, les poumons, en tout ou en partie, s'emplissent lentement de liquide;
c'est ce qu'on appelle la consolidation. Certaines infections pulmonaires bactériennes s'installent en
quelques heures à peine. On observe généralement une fièvre élevée qui atteint quelquefois 40,9 °C.
Voici d'autres symptômes possibles de la pneumonie bactérienne :
 un essoufflement;
 un grelottement;
 des frissons;
 des maux de tête;
 du délire (de la confusion);
 une très mauvaise haleine;
 une douleur musculaire;
 de la faiblesse;
 une douleur à la poitrine, surtout à la respiration profonde;
 un bleuissement des lèvres et du lit des ongles à cause du manque d'oxygène dans le sang.
La pneumonie virale ne cause pas d'accumulation de liquide dans les poumons; elle provoque plutôt
une inflammation du tissu pulmonaire lui-même. Elle est généralement moins grave que la pneumonie
bactérienne. La pneumonie causée par le virus de la grippe peut être très grave et fait toutefois exception
à cette règle.
La pneumonie virale produit les symptômes caractéristiques suivants :
 une toux sèche, avec très peu d'expectorations;
 des maux de tête;
 une douleur musculaire;
 de la faiblesse et de la fatigue;
 une fièvre modérée, jusqu'à 39 °C (102 °F); des frissons;
 un essoufflement;
 un bleuissement des lèvres et du lit des ongles.

4. Traitement et Prévention
La pneumonie bactérienne peut être traitée à l'aide d'antibiotiques, tout comme la pneumonie
causée par les mycoplasmes. Il est extrêmement important de prendre les antibiotiques exactement
selon la prescription du médecin et de terminer le traitement au complet, même si vous vous sentez
mieux. Il n'existe pas de traitement curatif pour la plupart des infections virales; il faut tout
simplement attendre que l'organisme s'en débarrasse. Les infections antifongiques peuvent être traitées
à l'aide de médicaments antifongiques.
Il existe des moyens de prévenir la pneumonie.
Le premier, c'est d'adopter un régime alimentaire riche en fruits et en légumes, de rester en
bonne forme physique et de dormir suffisamment. Ces mesures aident à préserver la résistance du
système immunitaire.
Le deuxième moyen, c'est la vaccination. Il n'existe pas de vaccin contre la plupart des formes de
pneumonie, mais les deux formes les plus courantes peuvent être prévenues à l'aide de vaccins : le
vaccin contre le virus de la grippe et le vaccin contre le pneumocoque.
Le troisième moyen d'empêcher la propagation des virus et des bactéries pouvant causer la
pneumonie consiste à se laver les mains de la bonne façon et fréquemment ou à employer un
désinfectant pour les mains.

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CHAP VI : L’ASTHME
1. Définition et Symptomatologie
L'asthme est un trouble respiratoire chronique caractérisé par une constriction des voies
respiratoires, entraînant chez le sujet des difficultés à respirer. Ces difficultés sont souvent aggravées
par l'exercice physique, l'air froid, les allergènes et certains aliments.
Les crises d'asthme peuvent être liées à une allergie (allergie aux acariens, aux pollens, aux poils
d'animaux...).

En cas d'asthme modéré, les patients sont généralement asymptomatiques. Dans les formes
plus sévères ou en cas d'aggravation, les patients peuvent avoir :
 Une dyspnée,
 Une sensation de constriction thoracique (étouffement)
 Un wheezing audible
 Une toux.
Chez certains patients, la toux peut être le seul symptôme. La symptomatologie peut suivre un
rythme circadien (quotidien) et s'aggraver la nuit, souvent autour de 4 heures du matin. Nombreux
de patients atteints de formes plus sévères souffrent de réveils nocturnes (asthme nocturne).

2. Physiopathologie

L’asthme est un désordre inflammatoire des voies aériennes, cette inflammation est secondaire
à l’envahissement des cellules du système immunitaire qui interviennent dans les processus
inflammatoires (mastocytes et éosinophiles). Sur un terrain particulier, cette inflammation entraîne des
symptômes qui sont en général en rapport avec une obstruction bronchique diffuse et variable, réversible
spontanément ou sous l’effet du traitement ; par ailleurs cette inflammation est la cause d’une
hyperréactivité bronchique : Une réaction bronchique exagérée, de type broncho constriction, de certains
individus lors de l’exposition à des stimuli physiques (froid, exercice), chimiques ou pharmacologiques
(acétylcholine, carbacol)
Les facteurs de risque environnementaux de l’Asthme peuvent comprendre:

 Une exposition à des allergènes


 Alimentation
 Les facteurs périnataux (qui entourent la naissance)

3. Traitement de l’Asthme

Le traitement repose sur les soins auto-administrés et les soins par un personnel soignant.
Les médecins peuvent utiliser le terme « traitement de secours » pour décrire le traitement d’une
crise aiguë et « traitement d’entretien » pour décrire les traitements qui visent à prévenir les crises.
La plupart des médicaments utilisés pour la prévention des crises d’asthme servent également à
traiter une crise, mais à des doses supérieures ou sous des formes différentes. Certaines personnes
ont besoin de plusieurs médicaments pour prévenir et traiter les symptômes..
Le traitement est basé sur deux classes de médicaments :
 Anti-inflammatoires : Médicaments pour réduire l’inflammation responsable du
rétrécissement des voies respiratoires. Les anti-inflammatoires comprennent les corticoïdes
(par voie inhalée, orale ou intraveineuse), les antileucotriènes et les stabilisateurs des
mastocytes.
 Bronchodilatateurs : Médicaments permettent aux voies respiratoires de se relâcher et de se
dilater. Les bronchodilatateurs incluent les médicaments bêta-adrénergiques (tant ceux pour
le soulagement rapide des symptômes que ceux pour le contrôle à long terme), les
anticholinergiques et les méthylxanthines.

Affections respiratoires IDE2 : Enseignant M DOBA Emmanuel IS Page 33


Les immunomodulateurs, des médicaments qui modifient directement le système immunitaire, sont
parfois utilisés pour les personnes souffrant d’asthme sévère, mais la plupart des personnes n’en ont
pas besoin. Ces médicaments inhibent les substances qui provoquent l’inflammation dans
l’organisme.
La présentation des modes de prévention et de traitement des crises d’asthme est utile pour tous les
asthmatiques et, souvent, pour les membres de leur famille. Bien savoir utiliser les inhalateurs est
essentiel à un traitement efficace. La personne devrait savoir :
 Ce qui déclenche une crise
 Ce qui aide à prévenir une crise
 Comment utiliser les médicaments de manière appropriée
 Quand rechercher des soins médicaux

TECHNIQUE D’UTILISATION : Spray + Auto Haler, AEROSOL Doseur.


Le médicament est en suspension dans un mélange de gaz propulseur et d’air conditionné dans une
cartouche
La concentration du principe actif est très élevée
A chaque pression exercée sur le flacon le médicament est libéré et va directement se fixer sur la
muqueuse bronchique
AEROSOL NEBULISEUR-DOSEUR
Le médicament est inhalé sous forme de brumisations à l’aide d’un masque ou d’un embout buccal
1. Retirer capuchon protecteur
2. Agiter l’aérosol- doseur
3. Introduire l’embout dans la bouche, le coincer entre les dents et serrer les lèvres autour
4. Souffler à fond pour vider les poumons
5. Inspiration lente et profonde par la bouche + appuyer sur aérosol
6. Retenir son inspiration pendant 10 secondes puis respirer normalement
4. Le rôle de l’infirmier
A l’arrivée du patient :
 Installer le patient en position demi assise
 Calmer et rassurer le patient (une crise est très angoissante pour le patient ; il est souvent très
agité
 Une fois le patient installé, rassurer l’entourage
 Constantes (TA, pouls, fréquence respiratoire, saturation O2)
 Mise en route du traitement prescrit (aérosolthérapie, voie veineuse pour corticoïdes
 Oxygénothérapie (prescription médicale)
 Surveillance du patient : Clinique, biologique, Signes d’alarmes : bradypnée et pauses
respiratoires dues à l’épuisement musculaire, précédent l’arrêt respiratoire. - bradycardie : gravité
+++, annonce l’arrêt cardio-circulatoire hypoTA, Etat de conscience - Somnolence allant jusqu’au
coma
Éducation du patient
 Connaître et éviter les facteurs déclenchants - hygiène de vie
 Environnement : l’atmosphère (sec, chaud, poussière, pollution, humidifier et aérer au maximum
les pièces)
 Allergènes : Pollens, acariens (insectes invisibles), animaux à poils, moisissures…
 Activités /profession : Sport, l’empoussiérages, farines
 Infections ORL, stress, émotions.
 Évaluer la sévérité de l’asthme : Signes d’installation (signes précurseurs) Signes d’aggravation
 Connaître les bases du Traitement : Indications, présentation, utilisation, effets secondaires
 Apprendre à gérer la crise.

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CHAP VII : PRINCIPALES AFFECTIONS DE LA PLEVRE
I. L’ÉPANCHEMENT PLEURAL
Un épanchement pleural est une accumulation de liquide dans la cavité pleurale.
Il peut être de deux types : le transsudat et l’exsudat. Le transsudat désigne une accumulation d’eau ou
de liquide extracellulaire, alors que l’exsudat peut être composé de sang, de pus ou de liquide relatif à
la digestion.
L’épanchement pleural est une pathologie courante qui survient en cas d’inflammation d’origine
bactérienne, néoplasique (complication lors d’un cancer), ou systémique (polyarthrite rhumatoïde,
lupus érythémateux). D’autres causes existent comme l’insuffisance cardiaque, la pancréatite, la
cirrhose, l’insuffisance rénale ou l’insuffisance hépatique.
La prise en charge d’un épanchement dépend de sa cause. La détermination de la composition du
liquide est essentielle pour le diagnostic et le traitement. La première étape est donc d’effectuer une
ponction (Ponction pleurale) afin de prélever du liquide et l’analyser. Si cela ne suffit pas, le
chirurgien procède à une thoracoscopie pour visualiser la zone d’épanchement. Il effectue
une biopsie et prélève des quantités de liquide plus abondantes à des fins d’analyse. Le traitement de
l’épanchement s’effectue parfois par une pleurodèse.
Une Pleurudèse est un acte chirurgical qui consiste à introduire un produit chimique entre les deux
membranes qui tapissent les poumons, ce qui provoque la formation de cicatrices entre eux. Cette
cicatrisation efface l’espace pleural, de sorte que le liquide ne peut plus s’y accumule.
Le traitement des épanchements dus à des cancers, des maladies rénales, cardiaques, ou hépatiques,
cible les affections d’origine.
II- L’EMPYÈME PLEURAL
L’empyème pleural est une infection de la cavité pleurale. En général, il survient en cas de
surinfection d’un épanchement pleural durant une pneumonie. Selon le stade de l’infection, des dépôts
et des tissus cicatriciels fibreux peuvent se former entre l’espace pleural et les poumons. Ces résidus
cicatriciels (appelés gangue fibreuse) limitent la capacité pulmonaire.
Le traitement peut parfois rendre nécessaire une intervention chirurgicale effectuée par thoracoscopie.
Appelée décortication du poumon, elle consiste à retirer la gangue fibreuse de la cavité pleurale et de
la surface du poumon.
III- MÉSOTHÉLIOME
Le mésothéliome (tumeur pleural) malin est un cancer rare qui touche surtout les hommes. C’est
un cancer primaire (le foyer de départ du cancer) qui se développe à partir de la plèvre. Une
exposition à l’amiante, souvent associée au tabagisme, favorise son apparition. Le mésothéliome met
longtemps à se déclarer après l’exposition à l’amiante (temps de latence), parfois il peut prendre
jusqu’à vingt ans.
IV- PONCTION PLEURALE
Tout épanchement dans la cavité pleurale doit être ponctionné :
 pour en reconnaître la cause (tuberculose, pleurésie purulente, etc.),
 pour soulager le malade si l'importance de l'épanchement le gêne pour respirer.
I. MATERIEL
 Alcool iodé.
 Compresses stériles.
 Aiguille munie d'un mandrin (type aiguille à ponction lombaire).
 Seringue de 20 ml.
 Tubulure stérile.
 Bocal.
 Tubes stériles pour prélèvements.
 Xylocaïne à 1 %.
 Seringue de 10 ml et aiguille fine pour anesthésie locale.

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II. Technique
Le malade est assis confortablement.
Une anesthésie locale est souhaitable, préalablement désinfecté à l'alcool iodé.
Il faut ponctionner :
 Perpendiculairement à la peau.
 En pleine matité (percussion).
 En arrière à 10 cm de la ligne médiane (en général sous la pointe de l'omoplate).
 Dans un espace intercostal en passant au bord supérieur de la côte inférieure pour ne pas
piquer l'artère intercostale.
Après avoir traversé la peau et les muscles, il faut retirer le mandrin de l'aiguille et adapter la seringue.
Dès lors, l'aiguille est enfoncée progressivement tout en aspirant à l'aide de la seringue.
Lorsque la cavité pleurale est atteinte, on perçoit un léger ressaut et le liquide fait irruption dans la
seringue. Il faut alors prélever du liquide pour les examens bactériologiques et chimiques (tube sec et
tube avec anticoagulant).
Lorsque l'on désire évacuer l'épanchement, il faut adapter une tubulure (type tubulure de perfusion) à
l'aiguille préalablement fixée (sparadrap) au thorax du sujet.
Il faut demander au malade de ne pas respirer pendant que l'on retire la seringue pour adapter la
tubulure (pour éviter la création d'un pneumothorax).
Avant d'être adaptée à l'aiguille, la tubulure doit être clampée et munie d'une seringue à son extrémité
libre.
L'aspiration à la seringue permet ensuite d'amorcer l'évacuation du liquide.
La seringue est alors retirée et l'extrémité de la tubulure est placée dans un bocal posé par terre.
L'évacuation du liquide se fait alors seule, lentement, sous surveillance continue du malade. Lorsque
l'évacuation est terminée, l'aiguille est retirée d'un coup sec.
V- LE DRAINAGE THORACIQUE
- La préparation pré-drainage:
Le patient doit être perfusé (de préférence du côté opposé au drainage).
Il est installé en décubitus dorsal (en cas de drainage antérieur) ou en décubitus latéral (en cas de
drainage axillaire ou postérieur), bras au-dessus de la tête, du côté à drainer.
Le rassurer et lui donner des explications sur le drainage pleural.
Le site cutané à drainer doit être propre et dépilé.
Le patient doit revêtir une blouse d’hôpital.
Le manomètre d’aspiration doit être fonctionnel et branché à la valisette d’aspiration au préalable. Il
est impératif de vérifier que la valisette « bulle » au moment où l’aspiration est activée.
- La prémédication:
Sur prescription médicale, une antalgie ou un anxiolytique, voire un sédatif peut être administré.
Matériel:
Pour l’habillage du médecin : Casaque stérile, Gants stériles, Masque.
Pour l’habillage de l’infirmière : Casaque non stérile, Gants non stériles, Masque.

Affections respiratoires IDE2 : Enseignant M DOBA Emmanuel IS Page 36


Pour l’antisepsie : Solution hydro-alcoolique, Compresses stériles, Povidone iodée savon (rouge) et
dermique (jaune) ou Chlorexidine (en cas d’allergie à l’iode), Sérum physiologique NaCl 0.9%
Pour l’anesthésie locale : Xylocaïne 1%, Une seringue de 20mL, Une aiguille sous-cutanée et/ou
intramusculaire
Pour le drainage:
Un plateau stérile « drainage thoracique » (composé de cupules, ciseaux, pinces Köcher, porte lame)
Champs stérile fenêtré et non fenêtré,
Lame de bistouri,
Pleuro-cathéter ou drain thoracique de différents calibres (choix du médecin en fonction de
l’épanchement),
Manomètre d’aspiration et Tubulure de gros diamètre Kit de « Valisette » d’aspiration,
Fil et aiguille (droite ou courbe) de suture,
Embout biconique,
En cas de prélèvements ou de lavage pleural :
Seringue de 60 mL à embout conique et une de 60 mL à vis,
Un trocart (aiguille rose),
Poche de Nacl 0.9% avec tubulure
Tube EDTA Violet pour une formule numération
Tube sec (transparent ou rose translucide) pour l’analyse biochimique
Flacon formol pour la cytologie ou « anapath » (recherche de cellules néoplasiques)
Flacon à hémocultures aérobie et anaérobie pour la bactériologie (recherche d’infection)
Pot bactério pour BK (recherche de Bacille de Koch responsable de la Tuberculose)
Pour le pansement : Compresses + Bandes adhésives larges + Scotch
- Déroulement du drainage:
1- Le médecin va procéder à l’antisepsie locale cutanée en quatre temps.
2- Un champ stérile fenêtré est accolé à la peau du patient au niveau du site à drainer.
3- Un second, non fenêtré est posé en aval du premier.
4- Une injection de 20mL d’anesthésiant (un flacon de Xylocaïne) voire plus, sera effectuée par voie
sous-cutanée et intramusculaire.
5- Une incision est faite à l’aide d’une lame de bistouri. Le pleuro-cathéter ou le drain thoracique est
introduit dans la cavité pleurale
6- Après avoir retiré le guide, le médecin demande à l’infirmière de connecter le drain à la valisette
d’aspiration de manière stérile.
7- Le médecin réalise une suture pour relier le drain à la peau du patient et une « bourse » (fil
d’attente pour fermeture de l’orifice lors de l’ablation).
8- L’aspiration est alors enclenchée, ce qui permet de vérifier l’étanchéité et le bullage de la valisette.
L’infirmière effectue un pansement hermétique.
9- Tout au long du geste, l’infirmière évaluera l'état clinique du patient (malaise, état de choc, faciès),
sa douleur et sa fonction respiratoire (fréquence, amplitude, saturation en oxygène, couleur des
téguments).
- Surveillances:
Toujours évaluer l’état clinique du patient et sa douleur.
Le système de drainage : Etanchéité des connexions, intégrité des tuyaux avec l'absence de coudure ou
de parties collabées, maintien du système de drainage (valisette) en position déclive par rapport au
patient.
Niveau de dépression prescrit (sur la valisette et sur l’aspiration murale) et vérifier que le « flotteur »
soit bien visible sur la valisette.
L’aspect et la quantité (/24h) du liquide : Il peut-être purulent (trouble), hématique/hémorragique
(sang), citrin (jaune très clair), séro-hématique (épanchement sérum contenant un peu de sang), etc. La

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valisette d’aspiration peut contenir jusqu’à 2L de liquide. Un trait sera tracé à heure fixe par 24h pour
le quantifier.
Bullage (Dans le cas d’un pneumothorax : présence de bulle dans le scellé sous eau), continu ou par
intermittence, préciser le niveau d’intensité.
Le pansement doit rester propre et hermétique
- Complications
1- Perforation d’un organe (poumon, cœur, foie, rate)
2- Œdème pulmonaire (dû à une évacuation trop rapide d’un épanchement très important)
3- L’échec de la mise en place du drain,
4- Déplacement du drain pendant l’hospitalisation (pouvant éventuellement engendrer un
emphysème sous cutané)
5- Infection qui est une complication plus tardive.
VI- RETRAIT DU DRAIN:
NB : Clamper un drain relève d’une prescription médicale. Le médecin en prend la décision lorsque le
drain ne ramène plus de liquide ou ne bulle plus après minimum 24h suite à un contrôle radiologique
Ce n’est qu’après ce « test de clampage » qu’il y aura ablation du drain avec un nouveau contrôle
radiologique.

MATÉRIEL POUR ÔTER LE DRAIN:


Pour l’antisepsie : Solution hydro-alcoolique, Compresses stériles, Povidone iodée dermique (jaune)
Un plateau stérile de suture, Une lame de bistouri, Des gants stériles pour le médecin et non stériles
pour l’infirmière, Prévoir une aiguille et du fil de suture si besoin.
DÉROULEMENT DU RETRAIT DE DRAIN:
1- Une antalgie ou un anxiolytique pourra être administré sur prescription médicale.
2- L’infirmière décolle le pansement.
3- Après avoir mis ses gants stériles, le médecin va couper le fil reliant le drain à la peau du
patient. L’infirmière va « tirer » sur le drain en veillant à ne pas être trop proche du point
d’insertion du drain. Au moment où le drain est ôté, le médecin va fermer l’orifice au moyen
de la « bourse » de suture effectué lors de la pose.
4- L’infirmière finalisera par un pansement, qui sera à refaire tous les deux jours (sauf si souillé
ou non perméable).
VII- LA SCINTIGRAPHIE
C'est un examen durant lequel deux produits faiblement radioactifs sont utilisés pour réaliser des
images, d'où le nom de médecine nucléaire. Ces images scintigraphiques sont utiles à votre médecin
pour voir le fonctionnement de vos poumons, compléter son diagnostic et ainsi mieux vous soigner

VIII- Explorations Fonctionnelles Respiratoires (EFR)/ Spirométrie


Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) sont un ensemble d’examen permettant d’évaluer
la capacité respiratoire.
 La spirométrie permet d’étudier les débits ventilatoires (notamment le VEMS : volume
expiré maximum seconde, c’est-à-dire le volume maximal que le patient peut expirer en une
seconde) et les volumes mobilisables (capacité vitale : volume total mobilisé après une
inspiration et une expiration maximale). Elle permet de diagnostiquer une obstruction des
bronches (ex : Asthme, BPCO). Il s’agit de l’examen de base des EFR.
 La plethysmographie permet de mesurer l’ensemble des volumes pulmonaires, y compris le
volume résiduel (c’est-à-dire le volume d’air restant dans les poumons après une expiration
maximale). Cet examen est réalisé dans une cabine fermée dans laquelle le patient est assis sur
un siège. La plethysmographie permet de diagnostiquer un syndrome restrictif (pneumopathie

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interstitielle diffuse, fibrose pulmonaire, cypho-scoliose…) ou une distension thoracique
(emphysème).
 La capacité de diffusion pulmonaire permet d’évaluer le transfert de l’oxygène des alvéoles
pulmonaires aux vaisseaux sanguins. La mesure de la diffusion est utile en cas d’emphysème,
de pathologie interstitielle ou de fibrose et d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).
 La gazométrie artérielle (mesure des gaz du sang) est une ponction de sang dans l’artère (et
non dans la veine comme les prises de sang classiques). Celle-ci permet de connaitre la
pression en oxygène (pO2) et en dioxyde de carbone (pCO2) dans le sang artériel.

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CHAP VIII : Œdème Aigu du Poumon
1- Définition
L’OAP est l’accumulation anormale de liquides venus du secteur vasculaire dans les alvéoles
pulmonaires. Il s’agit d’une urgence médicale où le pronostic vital est engagé. L’OAP est la forme
aiguë d’une insuffisance cardiaque gauche décompensée.
2- Physiopathologie
L’OAP résulte d’une différence de pression au niveau des capillaires pulmonaires. En effet, lorsque la
pression à l’intérieur des capillaires devient plus élevée que la pression alvéolaire, l’eau et l’albumine
passent des capillaires dans les alvéoles. Il en résulte donc une accumulation de liquides au niveau de
ces dernières, et par conséquent une détresse respiratoire. La différence de pression est liée soit à un
dysfonctionnement du ventricule gauche (qui aura pour conséquence une accumulation de liquide en
amont de celui-ci), soit à une altération de la membrane alvéocapillaire.
3- Causes
3.1- OAP Cardiogénique
 Insuffisance cardiaque gauche
 Poussée d’hypertension artérielle
 Dysfonctionnement mitral
 Infarctus du myocarde
3.2- OAP lésionnel
 Inhalation de produits volatiles et toxiques
 Atteinte alvéolaire par des bactéries ou des virus
 Néoplasie
 Traumatisme
3.3- Autres causes
 Altitude
 Utilisation d’un circuit Extracorporel (rare)
 Ecart dans un régime hyposodé
 Apports liquidiens excessifs
 Evacuation d’un épanchement pleural
 Hypo albuminémie
 Lymphangite carcinomateuse
4- Signes cliniques
 Difficultés respiratoires d’apparition brutale
 Polypnée
 Douleurs thoracique
 Toux
 Crachats mousseux rosés ou blancs
 Cyanose possible
 Sueurs (signe d’hypercapnie)
 Angoisse / agitation
 Œdèmes des membres inférieurs
Peuvent également être présents :
 Une tachycardie
 Une pression artérielle pincée
 Une hypertension artérielle
 Une position assise avec un décubitus dorsal impossible
Signes de gravité : polypnée > 30 mouvements / min ou bradypnée, marbrures, cyanose, troubles de la
conscience, angoisse de mort imminente.
5- Diagnostic
Le diagnostic est tout d’abord clinique : détresse respiratoire, avec un début souvent brutal et vespéro-
nocturne associée aux signes cliniques précédemment cités. A l’examen clinique, des râles crépitants
sont retrouvés. Les examens complémentaires possibles sont :
 Radiographie du thorax

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 Gazométrie artérielle en air ambiant si possible
 ECG
 Echographie cardiaque
6- Traitement
Le traitement doit être administré en urgence, et simultanément la recherche du facteur déclenchant
doit avoir lieu.
 Position assise, si possible jambes pendantes
 Oxygénothérapie, Intubation
 Vasodilatateurs
 Tonicardiaques
 Diurétiques d’action rapide (Furosémide par exemple)
 Dérivés nitrés
 Possibilité de pose de sonde à demeure
 Possibilité de traitement par antibiotiques
 Traitement étiologique
7- Complications
 Choc cardiogénique
 Acidose respiratoire
 Récidive
 Fibrose pulmonaire
 Décès
8- Le Rôle de l’infirmier
 Evaluation de la dyspnée (Fréquence respiratoire, signes de lutte, amplitude...)
 Installation du patient (décubitus dorsal proscrit)
 Mise en place des thérapeutiques sur prescription médicale (gazométrie artérielle, diurétique)
 Surveillance de l’efficacité des traitements
 Surveillance de la voie veineuse périphérique
 Surveillance de la diurèse
 Surveillance rapprochée du patient avec chariot d’urgence à proximité
 Approche relationnelle importante : rassurer sans trop solliciter le dialogue
 Rôle éducatif : régime hyposodé, activité physique raisonnable.

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CHAP IX : Traumatisme Thoracique
A. Généralités sur les traumatismes thoraciques
Les traumatismes thoraciques sont des lésions de la paroi thoracique et des organes à l’intérieur
de la cage thoracique suite à un choc, à un accident ou à un effort.
Ils peuvent être pénétrants (ouverts) ou internes (fermés) et entraîner des blessures de plusieurs
organes: cœur, gros vaisseaux, poumon, œsophage, trachée, etc.
Lors de traumatismes thoraciques, les parties atteintes menaçant le pronostic vital sont traitées en
priorité.
La simple fracture de côtes est le traumatisme thoracique le plus fréquent. Une radiographie du thorax
permet de détecter d’éventuelles lésions associées comme le pneumothorax. Le traitement d’une
côte fracturée n’est pas toujours chirurgical. Dans les cas de fractures simples, des antalgiques sont
prescrits et l’os se répare de lui-même dans les semaines qui suivent.
Si le traumatisme est plus important, avec fractures multiples de côtes ou un fragment d’os séparé du
reste des côtes (volet costal), une stabilisation chirurgicale peut être pratiquée.
En cas de présence d’air (pneumothorax) ou de liquide/sang (hémothorax) dans la cavité thoracique, il
peut être nécessaire de poser un drain thoracique. Souvent ce geste est suffisant pour gérer le
problème.
B. Rôle de l’infirmier
1. Évaluation de la gravité
 Circulatoire : tachycardie, hypotension artérielle (fréquence cardiaque et pression
artérielle aux 2 bras).
 Respiration : hypoxie, polypnée (fréquence respiratoire, SO2)
- Détresse respiratoire : Paramètres vitaux : polypnée > 22-24/min désaturation <
96% ; Signes cliniques : cyanose, sueurs, agitation, anxiété, refus de s'allonger,
difficultés à parler, signes de lutte respiratoire (balancement thoraco-abdominal,
pincement des ailes du nez, tirage intercostal ou sus-claviculaire/sternal.
- Détresse circulatoire : Paramètres vitaux : Tachycardie > 100/min ;
Hypotension artérielle : TAS < 90 mmHg, chute de la tension artérielle habituelle ;
Signes cliniques : anxiété, soif, oligurie, anurie, signes d'ICP = insuffisance
circulatoire périphérique (marbrures, extrémités froides, extrémités pâles).
2. Conditionnement (préparation du patient)
- Installation en position « assis » ou « semi-assis » ;
- Déshabillage ;
- Surveillance (FC, FR, PA/15 minutes, SaO2) ;
- Voie veineuse périphérique ;
- Préparation du patient pour la ponction/drainage.

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