Rapport Diagnostic de Conflit Androy
Rapport Diagnostic de Conflit Androy
Rapport Diagnostic de Conflit Androy
R É GION
A N D R OY
DISTRICT DE TSIHOMBE – Commune Antaritarika
DISTRICT DE BELOHA – Commune Marolinta
JUILLET 2015
C O N T A C T:
Koloina RANDRIAMIARY Hilde DEMAN
Chargé de suivi-évaluation Directeur Pays
Email: [email protected] Email: [email protected]
Tél: +261 20 22 493 40 Tél: +261 20 22 493 40
GRAPHE 2: Perception des gens sur les conflits qui se manifestent les plus souvent au sein de leur
communauté 8
1. RÉSUMÉ EXÉCUTIF
SFCG met en œuvre le « Projet d’Appui au Processus de Réconciliation nationale et à la Consolidation de
la Paix » dont l’objectif est de contribuer à la prévention des conflits et la sécurité communautaire à travers
l’identification participative des sources de conflit, la facilitation du dialogue, des sensibilisations ciblées et un
renforcement du système d’alerte précoce local. Ce rapport relate les résultats du diagnostic de conflits de la
Région Androy plus spécifiquement dans les Communes de : Marolinta (District de Beloha) et Antaritarika
(District de Tsihombe). La collecte de données a été menée au mois de juin 2015. Le présent rapport dégage les
tendances générales au sein de la Région en matière de paix et de sécurité.
1. les conflits fonciers : problème de délimitation du territoire, non-connaissance des lois fonciers mais se
basant surtout sur les lois traditionnels,
2. les conflits de pouvoirs : surtout entre les clans détenteurs de pouvoirs et la population qui se sent exclue
de toute décision.
3. les conflits liés au Kéré1 : à cause de la pauvreté, certains habitants volent pour subvenir à leurs besoins
ce qui cause des tensions et conflits avec leurs voisins.
• Le « Kabary » qui est un discours oratoire où les deux parties en conflit exposent leurs différents points de
vue devant le rainolo4 et les fananandrae5 selon le degré du conflit.
• Ambelahimavo ou exclusion sociale : les instigateurs du conflit ou du délit ont droit à 3 sangy (pactes) au
plus, au-delà desquels, ils seront exclus de la société ;
Les deux Communes disposent de mécanismes d’alerte précoce qui consiste à crier (koike) pour prévenir
les habitants du village ; dans le cas où certains hameaux sont éloignés les uns des autres, on envoie les
« maherivata » ou les jeunes forts pour faire circuler l’alerte. Le CLAP6 a été aussi mise en place par le
PACEM7 depuis le mois de novembre 2014. Faute d’informations et de la communication à la base, ce
dispositif de sécurité n’est pas encore maitrisé par la communauté et le mécanisme reste non-opérationnel.
• La création d’emploi
• Le renforcement des capacités des citoyens sur les lois régissant les statuts fonciers pour qu’ils puissent
connaître les mécanismes y afférents et ne sont plus trompés par ceux qui connaissent les lois;
• La collaboration franche des élus et des forces de l’ordre avec la communauté pour rétablir la confiance
populaire ;
• Le renforcement de capacités des acteurs locaux sur les mécanismes d’alerte locale.
1 Famine, disette
2 Pacte sociale
3 Zanahary = Dieux
4 Les pères de famille
5 Doyen de la communauté
6 Comité local d’alerte précoce
7 PACEM= projet en appui au cycle Electoral à Madagascar
• Favoriser le dialogue communautaire sur les principes de la bonne gouvernance : rôles de chaque acteur
dans le système pour que chacun connaît ses tâches et responsabilités. Avoir les bonnes informations et
connaître ce système permet à la population de réagir intelligemment ;
• Mettre en place un système de suivi plus fonctionnel lors de la distribution des vivres durant le kéré et
s’assurer que les vivres sont partagés équitablement aux bénéficiaires
2. CONTEXTE
2.1. Introduction
Le « Projet d’Appui au Processus de Réconciliation
Nationale et à la Consolidation de la Paix » (PAPRECOP)
est mis en œuvre par SFCG avec le soutien du PNUD, sous
tutelle du Ministère de la Communication et des Relations
avec les Institutions (MCRI), en étroite collaboration avec
les organisations de la société civile et les médias malgaches
pour une durée de 27 mois. Le projet PAPRECOP propose
de répondre aux besoins en consolidation de la paix identifiés
durant la transition et après les élections de 2013, pour
prévenir la résurgence d’une crise politique, économique et
sociale. Le projet est démarré par la réalisation de diagnostic
de conflits au niveau des Communes d’intervention et le
présent rapport concerne les Communes d’Antaritarika et MAROLINTA
Marolinta.
De nombreuses sources9 et divers indicateurs citent la Région Androy comme étant la plus pauvre de
Madagascar avec des impacts significatifs sur la sécurité communautaire. La situation climatique de l’Androy
fait que cette Région connaît un problème chronique et sévère de disponibilité et d’accessibilité à l’eau. Les
capacités de production agricole dépendent donc du régime de précipitation de l’année. Raison pour lesquelles,
des épisodes récurrents de kéré (ou famine) surviennent dans la Région.
Le diagnostic de conflit est une approche et un outil spécifique de l’analyse des conflits. Cette activité sera
réalisée régulièrement pendant la mise en œuvre du projet pour (i) comprendre l’évolution et la dynamique
des conflits et des opportunités de paix ; (ii) planifier ou adapter les activités du programme / projet sur la
base des spécificités du contexte et la dynamique changeante ; (iii) recueillir des informations sur les pistes de
solution en faveur d’une paix durable dans la Commune ; (iv) veiller à ce que SFCG et / ou d›autres acteurs ne
font aucun mal en exacerbant des conflits et tensions latents (l’approche « Ne pas nuire ») ; (v) et promouvoir le
dialogue, la réflexion et la réduction des tensions au sein des communautés.
2.3. Méthodologie
RÉGION DISTRICT COMMUNES FOKONTANY
Le diagnostic de conflits a
été réalisé à travers 10 Focus Androy Tsihombe Antaritarika • Talaky bas
Group de Discussion (FGD), 22 • Antaritarika
Entretiens Individuels (EI) et • Maroafo
90 Questionnaires Individuels
(QI). Pour le focus group, des Beloha Marolinta • Andranodily
représentants des femmes ainsi • Sasavisoa
que des hommes et des jeunes • Mahafaly
étaient invités à y participer
séparément. Les entretiens TABLEAU 1: tableau des zones d’etude
individuels ont vu la participation
des autorités locales au niveau des Fokontany et de la Commune, des fonctionnaires de services techniques
déconcentrés (Centre de Santé de Base, instituteurs et directeur d’établissement scolaire), des représentants
des forces de l’ordre dont la gendarmerie. Les notables ainsi que les leaders religieux avec des simples
citoyens ont également pris part à ces entretiens individuels. Les participants à ces différentes sessions ont été
identifiés avec l’aide des chefs des Fokontany, des notables, des représentant(e)s des OSC locales ainsi que les
PDS des Communes. Des outils ont été élaborés et utilisés comme guide de session de FGD, entretiens et
questionnaires. Il est à noter qu’on a utilisé une matrice d’analyse des acteurs durant les FGD.
• L’étude a été effectuée sur deux (2) Communes sur les cinquante un (51) que compte la Région. Répartis
sur deux (2) Districts, l’étude a été fait sur quelques Fokontany par Commune ;
• La méthodologie est plus qualitative mais on peut distinguer des tendances au niveau Régional.
Cet historique reflète la dynamique sociale actuelle. En effet, les descendants de ce nouveau venu constituent
les notables d’Antaritarika. Ce privilège s’est transmis de génération en génération et cet héritage de pouvoir
est à la fois source de conflit et source de cohésion. Ce fait génère des conflits pour les descendants des autres
ancêtres (moins dominants) et source de cohésion pour les descendants du clan dominant car ils sont assurés
La Commune de Marolinta est une Commune qui se trouve dans le District de Beloha, dans la partie ouest
de la Région Androy. Au XIVème siècle, le fleuve de Menarandra a débordé sur sa rive gauche et quand
la crue s’est retirée, une mare s’est formée contenant beaucoup de «linta» (sangsue) et les passants disaient
sur leur passage : «Ah! Comme il y a beaucoup de linta» [traduction littérale en français] et c’est ainsi que la
Commune a pris le nom de Marolinta. Autre histoire, vers le XVème siècle, les premiers autochtones connus
du pays Androy, étaient les Karimbola, occupant la partie ouest du pays, dans la Région située entre les rivières
Manambovo et Menarandra, l’actuel plateau Karimbola (Beloha). Les Mahandrovato («ceux qui font cuire
les pierres»), occupant eux, la partie est du fleuve Manambovo, près d’Ambovombe. Ces populations furent
soumises et réunies par les chefs Zafiraminia (ou zafimanara) venus de la Région de Fort-Dauphin. En effet
au XVIème siècle, un roi des Zafiraminia de la Région de Fort-Dauphin, Andriankoantane, avait deux fils :
Andriamanare, l’aîné et Andriamandraha, le cadet. Une rixe entre les deux fils les menèrent à former des clans
différents. Le clan des Linta (près du fleuve du même nom) fut mené par Andriamandraha. Les clans Tetsilany,
Zafiraminia et Tanandava sont les clans dominants dans la Commune actuellement. On recense aussi les clans
comme les Karembola, Tezambey, Befihamy, Tehazahandatse et Mahafale Tatsimo.
On a voulu donc savoir la perception de la population sur le niveau de sécurité au niveau national et dans
leurs communautés respectives. Le graphe ci-dessous nous montre les tendances sur cette perception de la
population.
30% 40%
30%
30%
21% 30% 26%
21%
20% 16% 19%
14%
13% 20%
11% 11%
9%
10%
10%
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Femme Homme
GRAPHE 1 : Perception de la population Androy sur le niveau de sécurité au niveau national et au niveau communautaire
Sur le niveau national, le « pas de réponse » est très élevé, surtout chez les femmes (37%) pour la simple raison
qu’elles sortent peu en dehors de la communauté et sont limités en informations sur la situation du pays. Quant
aux hommes (45%), ils trouvent que la sécurité est moyenne au niveau national actuellement. Ils ont échos de
différentes grèves dans la capitale (Antananarivo) via les radios ou via les voisins qui voyagent en dehors de la
communauté.
Un habitant de la commune Antaritarika affirme : « On entend par la radio que les personnels de la Jirama11
et des mines sont en grève. Si ces gens sont en grève, c’est pour une raison et pour nous cela veut dire que le pays
est instable »
En ce qui concerne le niveau de sécurité au sein de leur communauté, la population enquêtée perçoit que leur
sécurité est « moyenne ». 51% des femmes et 45% des hommes affirment cette tendance. Dans le discours de la
population lors de nos enquêtes et interviews, le terme « crise » revient tout le temps. La situation post crise au
niveau nationale se fait ressentir au niveau communautaire. Pour la population des deux (2) Communes, les
perturbations au niveau national ont des conséquences sur la situation sécuritaire dans leur communauté dans
le cas où le gouvernement est occupé par les luttes de pouvoir politique et oublie les interventions au niveau
communautaire.
La population se positionne aussi surtout par rapport à la situation précaire dans le Sud, notamment par
rapport au phénomène de Kéré. L’insécurité est surtout élevée pendant cette période.
Tant que le Kéré n’est pas présent dans notre Région, on est en sécurité. Le vol de patrimoine des autres
sont surtout causé par la famine qui est dû au faible pluviosité » affirme une habitante de la Commune
d’Antaritarika.
On a recensé donc :
• Conflits fonciers
• Conflits politiques
• Conflits domestiques
• Conflits liés aux aides humanitaires (Cf. autres dans le graphe ci-dessous)
• Conflits générés par les « mpimasy » ou sorciers (Cf. autres dans le graphe ci-dessous)
• Conflits liés au Kéré (crime, vols mineurs) (Cf. autres dans le graphe ci-dessous)
50% 45%
42%
40%
29%
30%
21%
20% 16%
11%
8% 9% Antari tari ka
10% 4%
3% 3% 3% 2% 2% 3% Maroli nta
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Les conflits liés au kéré priment dans les discours de la communauté, faisant surtout référence au degré de vulnérabilité face au phénomène de kéré. Les pauvres, plus
vulnérables, volent les riches créant une scission entre ces deux catégories sociales. (cf. crime et autres dans le graphe)
Les conflits de pouvoirs (cf. impunité et abus de pouvoir dans le graphe), les conflits fonciers et les conflits liés aux aides humanitaires sont aussi cités parmi les conflits
les plus récurrents nuisant à la cohésion et à la sécurité communautaire.
CONFLITS DE Dans l’Androy, clans et lignages sont les cadres à l’intérieur desquels chaque Un des impacts des conflits de pouvoir est l’inégalité de traitement
POUVOIRS individu trouve son identité. Un lignage réunit la totalité des descendants en au niveau des distributions des aides humanitaires (nourriture
ligne paternelle d’un ancêtre unique. De ce fait, des clans dominants existent et matériels) venant des projets ou des donateurs particuliers
au sein de la Région Androy. Le paragraphe ci-dessous, nous relatera la cause (politiciens ou autres). Les familles proches des autorités sont
induite par ces dynamiques claniques sur les conflits de pouvoirs. privilégiées au détriment de la communauté, surtout les plus
vulnérables. Ce qui a conduit ou a poussé les gens à réclamer un
Le « Lalam-pirazanana15 » ou héritage de pouvoir de par la généalogie : des nouveau découpage de la Commune. Une majorité de la population
clans comme les Tetsilany, Tanandava, Sihanamena, Tesoriky et Tampotsy se sent exclue de toute décision concernant leur communauté. D’une
dominent les deux Districts. Les membres de ces clans font partis des part, les potentiels candidats à toutes élections ou à toutes autres
pouvoirs administratifs et traditionnels. Dans la plupart des cas, les notables fonctions à responsabilités dans la Commune, doivent avoir la
(mpita-kazomanga16, to-teny17) aussi font tous partis de ces clans. A la veille bénédiction des aînés (to-teny). Le fait est que ces aînés privilégient
de ces élections communales18 au moment de la collecte de données, cette les candidats issus des clans dominants. Les candidats en dehors
histoire est sortie plusieurs fois par certains membres de la population qui de ces clans n’accèdent pas au pouvoir. Se catégorisant en tant que
veulent devenir maire mais pensent que leur chance d’y parvenir est minime pauvres et minoritaires, des termes comme « nous les pauvres » et
puisqu’ils ne font pas partis de ces clans hégémoniques et qu’en plus ils n’ont « eux les riches » ont été répété plusieurs fois lors des FGD.
pas la richesse nécessaire pour faire face.
D’autre part, la population pense aussi que les ONG ont tendance à
Ces clans au pouvoir sont acceptés socialement et légitimement car tous les rencontrer et ne considérer que ces notables. Néanmoins, ils estiment
notables qui conseillent la population sont issus de ces clans. Ils représentent que cette considération des ONG vis-à-vis des notables est légitime
aussi les plus riches de la communauté. Ceci a été reflété lors des focus en tant que personnes de référence au sein de la communauté, mais
groupes menés avec la population. A la question : « pourquoi choisir tel ou les ONG ont l’obligation de demander aussi l’avis de la population
tel candidat si vous n’êtes pas satisfait ? » Leur réponse était : « Car nos aînés de base.
nous ont conseillé de les choisir ». Ce fait montre à quel point les Antandroy
respectent leur tradition ; même s’ils ne sont pas d’accord avec certaines us et
coutumes, ils vivent avec.
15 L’origine ancestrale traduit au mieux le « lalam-pirazanana » mais il faut ajouter que lors du peuplement de cette zone, un certain groupe s’enrichit vite et devient dominant dans la
communauté et au fil du temps la considération acquise s’est transmise de génération en génération. Cette situation ne change guère et leur statut-quo social a été maintenu par leur force
économique d’où leur domination dans la prise de pouvoir politique (communale, ou autre consultation populaire)
16 Mpita-kazomanga = patriarche détenteur du pouvoir traditionnel
17 To-teny =leader, une personne influente dont les gens écoutent
18 Des élections communales se tiennent le 31 juillet 2015 à Madagascar
CONFLITS Une des causes de conflits fonciers est liée aux zones de pâturage des bovidés L’effritement du patrimoine foncier de deux ou plusieurs clans suite au
FONCIERS (ou autres herbivores). Les éleveurs ne maîtrisent pas les zones de pâturage nombre croissant des héritiers conduit à un conflit foncier parce que
de leur zébus, ils cherchent des aliments dans les champs de culture des les descendants augmentent en nombre en raison de l’accroissement
autres lorsqu’ils ne trouvent plus des herbes dans leurs propres zones faute de démographique ce qui conduit à l’insuffisance des terres cultivables
sècheresse ce qui crée un conflit entre les éleveurs et les cultivateurs. et de pâturages. Des conflits se créent entre les familles menant ainsi
à des actes de sorcellerie. Ces actes commencent après des litiges
Une autre cause est la non-appropriation du système d’administration foncier quelconques au sein des familles ou entre clans différents pour gagner
malgache qui favorise le vol de « efi-tany » (délimitation territoriale). C’est la vérité d’un procès traditionnel ou administratif; impliquant un
un problème foncier familial lié à l’héritage. Dès que les parents sont morts, conflit continuel rivalisant deux clans jusqu’à un défi économique
les descendants n’ont pas de traçabilité écrite (testament, acte de donation ou (qui est le plus riche entre deux) ou démonstration de force. Ces faits
partage écrit) sur la distribution du patrimoine foncier familial d’autant plus ont un effet tâche d’huile car la définition donnée au sens du terme
que celui-ci est encore géré par les droits traditionnels. Malgré l’existence d’un « famille » ne reste pas dans le domaine familial nucléaire, elle est à
guichet foncier communal, la plupart des familles n’ont pas encore certifiés leur considérer au sens large. Ce qui fait que si deux familles (nucléaires)
propriété foncière. Cette situation est exploitée par certains propriétaires pour se disputent une parcelle de terrain, d’autres personnes (appartenant à
s’accaparer des terres d’autrui en dépassant la limite de leur terrain. Un conflit la famille au sens large) seront impliquées dans ce conflit induisant à
foncier est né entre eux. Autrement dit, les terrains existants appartiennent à une scission de la communauté.
des clans dirigés par un patriarche et sont délimités par des cactus ou sisals.
Ces terrains ne sont pas titrés ou certifiés ; dès que ce patriarche meurt, cette
délimitation est remise en cause par les descendants pour pouvoir spolier la
terre des autres.
CONFLITS LIÉS Inégale et mauvaise répartition des vivres durant le kéré. Les ONG délèguent Méfiance vis-à-vis des ONG et les élus
AUX AIDES aux autorités locales (issues des familles ou des clans hégémoniques) la
HUMANITAIRES gestion des aides humanitaires pensant que ces autorités connaissent mieux • La Commune d’Antaritarika, initialement, est constituée des 25
les organisations sociétales de la communauté. Pourtant, les familles de ces Fokontany. A l’arrivé des aides humanitaires, certains hameaux,
notables sont favorisées par rapport aux restes de la population. dirigés par des notables influents, exigent une autonomie dans
la gestion des aides humanitaires. En effet, les vivres seront
distribués au niveau Fokontany et ce sont les autorités au niveau
Fokontany qui se chargent de la répartition au niveau de la
population. C’est à ce niveau que la corruption et l’inégale
répartition se manifestent car ces autorités, mandatées pour
distribuer les vivres, privilégient leurs familles proches et les
familles influentes au dépend des personnes les plus vulnérables.
A cet effet, on dénombre actuellement 60 Fokontany à
Antaritarika. Parmi ces Fokontany, certains sont communément
appelés par les autochtones « Fokontany PAM », en faisant
référence au Programme Alimentaire Mondial du système des
Nations Unies, principaux fournisseurs de vivres durant le Kéré.
Cette catégorisation d’acteurs est obtenue à partir de l’outil d’ « analyse des acteurs » utilisé durant les
sessions FGD19. Les « vulnérables » sont les personnes qui sont victimes de la situation conflictuelle. Les
« spectateurs » sont des acteurs qui ne prennent aucune responsabilité pour aider la communauté dans la
gestion des conflits. Les « acteurs qui peuvent faire la différence » sont des personnes (physique ou morale)
importantes et influentes dans le processus décisionnel et peuvent jouer un grand rôle dans la résolution de
conflits. Les « personnes à suivre » sont ceux ou celles qui ont des rôles et attributions importants dans la
gestion des conflits, mais qui n’accomplissent pas leurs rôles efficacement (soit faute de moyens ou/et manque
de volonté dans l’accomplissement de leur travail). Cette catégorisation est tirée de la matrice d’influence (Cf.
Annexe) utilisée lors des focus group de discussion et ce sont les personnes présentes durant ces focus qui ont
sortis ces différents acteurs.
Les personnes Vulnérable Selon les notables, il faut d’abord résoudre le problème du kéré,
victimes de vol, si on veut vraiment combattre le conflit, car c’est le principal
de corruption, facteur de division sociale. Les mesures déjà prises et la
d’intimidation, structure mise en place ne servent que de balise de prévention
etc. et de résolution de conflit. De plus, un équilibre entre le
pouvoir administratif et le pouvoir traditionnel s’impose
Les voisins Spectateur / personne pour une meilleure consolidation de la paix sociale et sécurité
qui peut faire la communautaire à travers la résolution des conflits.
différence
La communauté a encore le respect pour les ainés.
Rainolo Personne qui peut faire
La persistance de ces conflits peuvent nuire le fihavanana.
la différence
Pourtant le mécanisme de prévention mise en place par
la communauté peut changer des choses et oriente le
Fagnanandrae Personne qui peut faire
comportement des gens vers le maintien de la sécurité (les
la différence
rainolo, les to-teny, les fagnanandrae, les dina, etc.)
Autorités locales Personne qui peut faire
la différence
CONFLITS DE POUVOIRS
Force de l’ordre Personne à suivre Les forces de l’ordre sont mal vues par la population, perçues
comme des acteurs et des responsables, des personnes
corrompues. Des témoignages affirment qu’ils n’interviennent
jamais et si on les appelle, la victime doit prendre en charge le
carburant de leur moto et leur indemnité. Face à cette situation,
la communauté s’organise pour que les crimes ou autres conflits
soient traités au niveau local. Dans les Communes, la résolution
de conflit est ancrée sur la manière traditionnelle mais non
pas avec recours aux forces de l’ordre, la population n’a pas
confiance en l’autorité des forces de l’ordre.
CONFLITS FONCIERS
• Les To-teny sont désignés comme étant les plus « nobles » et les plus charismatiques aptes à être les porte-
paroles et pouvant rivaliser d’intelligence face aux « vazaha 22 » parmi les fagnanandrae. Ce ne sont pas tous
les fagnanandrae qui deviennent to-teny mais quelques-uns désignés par la communauté. En général, ce
sont les fagnanandrae dotés de capacités acceptées et respectées par tous.
• Trois niveaux ont été évoqués dans le mécanisme de résolution des conflits avant que le cas n’arrive au
niveau des forces de l’ordre et du tribunal
Quel que soit le type de conflit, la première personne responsable qui intervient est le « raiolo », il dialogue avec
les deux parties, résout autant que possible le conflit par l’intermédiaire du dialogue et de la persuasion.
Ils sont composés de 7 personnes représentant la zone du Fokontany Ils interviennent immédiatement lorsque
le conflit persiste. Ils feront l’analyse des conflits en dialoguant avec les deux parties. Ils se réunissent et
appliquent le dina conforme au conflit. Ils appellent les deux parties et lisent le dina ou convention collective.
En somme :
• Les to-teny au niveau de la Commune sont composés de 7 personnes représentants des 4 zones (nord – sud
–est –ouest)
• Les to-teny bénéficient du droit de kabary (5 000 ariary payés par les acteurs de conflit)
A tout moment du processus, les parties en conflits peuvent recourir au sangy ou pacte social où chacun des
parties en conflits expriment les engagements à respecter pour que le pacte soit valable. On ne peut faire de
« sangy » que 3 fois au maximum. Ce sangy est surtout fait quand une des parties en conflits se positionne
comme victime. Au-delà de 3 fois, il y a exclusion sociale ou « ambelahimavo ».
• Le « sangy an-kibory » qui est dirigé par un membre proche de la famille du notable, cela se fait sur un
cimetière. Ce rituel consiste à faire dormir l›inculpé dans le « Kibory23 ». Au matin s’il est encore vivant
et indemne, toute la famille sacrifie un zébu pour purifier celui qui a passé le rituel pour le laver de toute
suspicion.
• Le « Sangy an-kazomanga » qui se déroule sur un lieu sacré du village. Ce rite est dirigé par le notable en
énonçant des mots qui maudissent l’inculpé à travers le sacrifice d›un zébu à robe jaune.
22 Le terme vazaha est à considérer (dans notre cas) comme les personnes éduquées, non autochtones ou ayant reçu des
formations universitaires œuvrant dans la communauté. Ou toutes personnes dont les relations avec la communauté sont
ponctuelles et non permanentes
23 Tombeau Antandroy
TRIBUNAL
DERNIÈRE INSTANCE
FORCE DE L’ORDRE
APPLICATION DES PROCÉDURES
SELON LES LOIS EN VIGUEUR
CED DISTRICT
STRUCTURE D’ARBITRAGE ET
APPLICATION DU DINA
TO-TENY DISTRICT
MÉDIATEUR
COMMUNAUTAIRE
CED COMMUNE
STRUCTURE D’ARBITRAGE ET
APPLICATION DU DINA
TO-TENY COMMUNE
MÉDIATEUR COMMUNAUTAIRE
TO-TENY FOKONTANY
MÉDIATEUR COMMUNAUTAIRE
FAGNANANDRAE
MÉDIATEUR COMMUNAUTAIRE
Personne EN CONFLIT
VICTIME
l’intervention des forces de l’ordre, des autorités locales, des organisations de la société civile, les politiciens, autorités religieuses.
Femme Homme
« Les populations de la région Androy sont des gens coopératifs et ils ont soif du développement, ils approprient
les interventions existantes. De plus, le caractère qui différencie les Antandroy est la fierté » affirme un autorité
locale
Ce comportement est un atout pour eux, car la communauté adhère à toute forme d’action qui intervient
dans leur local pour matérialiser leur honneur. En plus, le nombre de projet dans la Région est l’un des plus
conséquents de Madagascar. Les populations interviewées lors des FGD affirment être prêt à s’investir dans
un projet de développement ou toutes autres initiatives citoyennes. Toutefois, le Sud est considéré comme un
cimetière24 de projet. La population dans le Sud a des valeurs particulières, qui sont souvent en contradiction
avec les valeurs sur lesquelles les programmes de développement reposent. Cependant, on connait peu ces
valeurs qui s’ancrent dans un système religieux et des structures sociopolitiques particulières. Les programmes
de développement prennent peu en compte ces dimensions socioculturelles mal connues et restent ainsi
partiellement inefficaces parce qu’ils ne répondent pas aux besoins «réels» perçus par la communauté et/ou
parce qu’ils menacent profondément les dynamiques sociales, politiques et religieuses locales.
Pour eux, les politiciens sont des vazaha (étrangers), ils viennent seulement pendant la période de propagande
et promettent beaucoup de choses à la communauté. Une fois élus, ils ne reviennent plus, les promesses ne
sont pas tenues. Pour les fonctionnaires, ils créent des déséquilibres dans la communauté car ils interviennent
avec partialité et ces politiciens se soucient plus de leurs propres intérêts que de ceux de la population selon les
habitants.
L’intervention des autorités religieuses est limitée au cadre de leur église. Mais la population reconnait leurs
rôles à jouer dans la résolution des conflits.
- Création d’emploi
Parmi ces recommandations, la création d’emploi et le renforcement des sanctions lié à la sécurité
communautaire sont les plus requis pas la communauté. Plus précisément pour cette dernière, on doit renforcer
les règlementations sociales pour que les personnes qui font des infractions aient peur et se rétractent.
GRAPHE 4: Principales recommandations de la communauté pour instaurer la cohésion sociale et la sécurité communautaire
30%
26%
25%
23%
20%
15%
12%
10% 8%
6%
5% 3% 3%
2%
1% 1% 1%
0%
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Les membres de ce comité, des bénévoles issus de la communauté, ont été dotés de matériel de communication.
Ces téléphones leur permettront d’être l’interface entre leurs communautés de base et celles au niveau
Régional. Ce dispositif vise globalement à anticiper les menaces en matière de sécurité humaine et à favoriser le
processus de réconciliation aux niveaux communautaire, local et national.
Ce dispositif repose sur la prise de responsabilité des communautés, de la société civile et des autorités locales.
C’est ainsi que les CLAP et les Pools de réponse rapide sont composés de personnes connues et respectées
dans leurs communautés (chefs traditionnels et religieux, responsables d’institutions de la gouvernance locale
et de mécanismes alternatifs de résolution des conflits, de la police, de la gendarmerie, de l’armée, etc). Les
structures institutionnelles, les organisations et les individus qui composent les CLAP et les Pools de réponse
rapide doivent pouvoir apporter une réponse aux risques encourus par la communauté.
Par contre, la population reconnait l’importance d’avoir des mécanismes d’alerte pour assurer leur sécurité
communautaire.
Le problème de couverture des réseaux téléphoniques a rendu impossible la bonne marche du système actuel
du CLAP et le comité a du mal à maîtriser l’utilisation des outils qui sont mis à sa disposition. (Le système
de coding via SMS n’est pas maitrisé par les membres des CLAP, le réseau ORANGE ne couvre pas toutes
les zones ce qui rend non-opérationnel le système CLAP). Ce système n’a pas encore été utilisé jusqu’à
maintenant.
La population ressent le besoin de la mise en place d’un mécanisme d’alerte pour qu’elles puissent faire face à
tout risque éventuel menaçant leur sécurité mais leur suggestion est que le mécanisme d’alerte précoce devra
suivre leur système culturel accepté par tous les clans qui composent la population. Sinon, cela risque d’être
manipulé par les dirigeants communaux ou d’autres institutions initiatrices. Le président d’un CLAP de la
zone affirme :
26 Comité local d’alerte précoce (CLAP). La mise en place de ces comités d’alerte précoce et réponse rapide a été initiée par la
Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition (CENI-T) et le Bureau National de Gestion des Risques et
des Catastrophes (BNGRC), avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans le cadre du
Projet d’Appui au Cycle Electoral 2012-2014 à Madagascar (PACEM), de l’Institut Electoral pour une Démocratie durable
en Afrique (EISA) et en partenariat avec des organisations de la société civile malagasy.
27 Projet d’appui au cycle électoral Malgache (PACEM)
« On veut un système adapté au contexte de l’Androy (accessible et compris par la population) et non pas un
système importé ».
6. RECOMMANDATIONS
6.1. Pour la communauté
• Création d’une sous-plateforme des OSC au niveau District et Commune pour être des acteurs relais :
La plateforme des OSC Androy va mettre en place une plateforme au niveau District et communal pour
faciliter les ciblages des membres des OSC pour tout projet de développement
• Collaboration entre Commune et Gendarmerie pour la sécurité nocturne des communautés : Envisager la
contribution de la commune pour rendre efficace l’intervention de la gendarmerie qui souffre du manque
de moyens pour mieux assurer la sécurité communautaire dans les Communes
• Renforcement des dina (règlements traditionnels) en ce qui concerne les « ambelahimavo » (exclusion
sociale) : car les exclus sont cachés par leurs familles et le dina n’est pas respecté.
• Le fonctionnement de CLAP
La communauté recommande un système plus local identique au CLAP. Pour cela, la population est ouverte à
toutes suggestions de la part du PNUD et PACEM. Par conséquent, SFCG s’est engagé à se diriger dans cette
voie lors des dialogues communautaires.
Par contre, si le CLAP dans sa version actuelle serait à maintenir. Les suggestions portent sur la :
• renforcement de collaboration entre les forces de l’ordre, les autorités locales et les structures de résolution
et prévention des conflits au niveau communautaire.
Collaborer avec les institutions de tutelle au niveau national pour une meilleure implication des Services Techniques
Déconcentrés (sécurité publique, la décentralisation…) au niveau local et Régional dans la consolidation de la
paix et du renforcement de la sécurité communautaire. Les agents de l’Etat au niveau de ses démembrements
doivent respecter les ordres des services centraux
• Former et accompagner les notables et les autorités locales pour mettre en place un plan de sécurité réaliste
avec toutes les parties prenantes
• Accompagner la mise en place de relation de collaboration entre les forces de l’ordre et les autres
intervenants dans la sécurité de la communauté de jour comme de nuit
• Renforcer les capacités des forces de l’ordre pour pouvoir réaliser leur travail en suivant les procédures
légales (renforcement de capacités en transparence et redevabilité)
• Faire une éducation citoyenne appropriée pour le changement de mentalité des gens dans la préservation de
la paix sociale, dans le respect des biens communs, dans la réalisation des travaux d’intérêt collectif… Les
OSC doivent développer des plans d’action y afférent.
o Information sur les critères de participation requis des partenaires locaux sur le projet
• Mettre en place un système de suivi plus fonctionnel lors de la distribution des vivres durant le kéré et
s’assurer que les vivres sont partagés équitablement aux bénéficiaires
• La Région compte 4 Districts et 49 autres Communes, il est recommandé de répandre les zones
d’intervention des projets de développement dans ces autres zones, car les projets actuels se concentrent
dans les mêmes zones
• Faire des projets qui répondent vraiment aux besoins « primaires » de la population : emplois, sécurité
alimentaire, etc.
• Valoriser et considérer les potentialités communautaires locales pour la mise en œuvre des projets (us et
coutumes)
• Information et communication inter-acteurs : la communication entre les organismes porteurs des actions
de développement et les communautés de base doit être suffisante pour une compréhension commune de
partenariat (finalité, rôles et attributions de chaque acteur, transparence…) ;
• Mesures à prendre vis-à-vis des éléments déviants de la force de l’ordre : les éléments incontrôlables doivent
être sanctionnés et suivis par les institutions concernées voire à remplacer pour une meilleure collaboration
entre la force de l’ordre et les communautés.
• Installation des réseaux téléphoniques pour rendre fonctionnel le CLAP en collaborant avec les
opérateurs téléphoniques comme ORANGE car les puces attribués au CLAP sont des puces ORANGE.
• Doter la gendarmerie de véhicules de patrouille car leurs zones d’intervention sont très vastes.
• Création d’un barrage hydraulique et de systèmes de rétention d’eau pour les champs agricoles
• Reconnaissance des dina comme les « ambelahimavo » (exclusion sociale) au niveau judiciaire : mise en lien
entre le rejet judiciaire et rejet coutumière.
7. BIBLIOGRAPHIE
• « Le Sud : cimetière de projet » disponible en ligne sur le site web : www.hayzara.org/.../
LE+SUD+CIMETIERE+DE+PRO...
• Rapport de précision : ONG SAHA (Soa Afafy Hampahomby ny ho Avy)sur la « promotion des
moyens de subsistance durables dans les regions menabe, androy, analamanga ». Janvier
2015
• Monographie de la Région Androy, disponible en ligne http://www.monographiemada.com/monographie.
php?t=1_1&p=1®ion_code=61 consulté le 30 Juillet 2015
• Peace and Conflict Impact Assessment (PCIA), Madagascar Publié par le Centre d’études sur les Conflits,
le Développement et la Paix (CCDP) Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement. The
Graduate institute, Geneva. Site web : http://www.graduateinstitute.ch/ccdp
• Guidance note for the conflict scan methodology – ILT SFCG –march 2015