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STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS

Diagnostic stratégique et problématiques de développement

MUNICIPALITE DE TUNIS

FNVT
PGU CNUEH

STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS


Diagnostic stratégique et problématiques de développement

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ET SYNTHESE GENERALE 3

1. ASPECTS ECONOMIQUES ET SOCIAUX 20

1.1 LE CONTEXTE REGIONAL ET NATIONAL 20

1.2 LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DE TUNIS 24


1.2.1 Population et dynamique urbaine 25
1.2.2 Éducation et formation 31
1.2.3 Emplois et activités économiques 33
1.2.4 Les aspects sociaux et humains du développement 50
1.3 OPPORTUNITES, CONTRAINTES ET PRINCIPAUX DEFIS 62

2. L’ENVIRONNEMENT 69

2.1 APERÇU GENERAL SUR LES PRINCIPAUX SERVICES ENVIRONNEMENTAUX 69


2.1.1 Gestion des déchets solides 69
2.1.2 Assainissement urbain 73
2.1.3 Espaces verts 75
2.1.4 Qualité de l’air et nuisance sonore 78
2.1.5 L’hygiène publique 78
2.1.6 Espaces naturels 79
2.2 PRINCIPAUX INDICATEURS ENVIRONNEMENTAUX 79
2.2.1 Indicateurs relatifs à l’aspect ville « vivable » 79
2.2.2 Gouvernance 80
2.3 ASPECTS ORGANISATIONNELS 80
2.3.1 Direction de l’hygiène et de la protection de l’environnement 81
2.3.2 La direction de l’embellissement 81
2.3.3 Direction de la propreté 81
2.4 ASPECTS INSTITUTIONNELS 82
2.4.1 Opportunités et contraintes 82
2.4.2 Les opportunités 82
2.4.3 Les contraintes 83
2.5 PRINCIPAUX DEFIS ET PRIORITES D’ACTION 83

1
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Diagnostic stratégique et problématiques de développement

3. LES TRANSPORTS URBAINS 86

3.1 PRINCIPAUX ACQUIS 87


3.1.1 Le caractère modéré de l’accroissement de la population 87
3.1.2 Le bon niveau d’équipement des quartiers 88
3.1.3 La faible motorisation des ménages 88
3.1.4 Répartition modale 89
3.1.5 L’existence d’un système de transport en commun en site propre (le Métro Léger) 92
3.1.6 Complémentarité Métro /bus 95
3.1.7 Complémentarité tarifaire des TC 96
3.1.8 L’existence d’un cadre de cohérence pour le développement urbain 96
3.2 LES CONTRAINTES 98

3.3 CONCLUSION 99

4. LA COMMUNICATION DE LA VILLE DE TUNIS 104

4.1 AUDIT DES PRATIQUES DE LA COMMUNICATION 1981-2001 : 104


4.1.1 Fonctions 105
4.1.2 Qui informe ? Et comment ? 105
4.1.3 Récapitulation sur la communication interne et les relations avec les médias : 108
4.2 LES PUBLICATIONS ET LES DEPLIANTS D’INFORMATION 109

4.3 LA COMMUNICATION ASCENDANTE RELAYEE PAR LE BUREAU DES RELATIONS AVEC LE


CITOYEN ET LE SERVEUR VOCAL 110

4.4 APERÇU SUR LA CHARTE GRAPHIQUE ET LA SIGNALETIQUE : 111

4.5 AUDIT DE L’IMAGE ET DE L’IDENTITE 111

5. AMENAGEMENT, GRANDS PROJETS ET CENTRE-VILLE 112

5.1 LE DEVELOPPEMENT DEMOGRAPHIQUE ET SPATIAL DE TUNIS 113


5.1.1 Évolution démographique 113
5.1.2 Évolution spatiale 115
5.1.3 Évolution de la structure urbaine 118
5.2 LES GRANDES OPERATIONS D'AMENAGEMENT DANS LA VILLE DE TUNIS 123
5.2.1 La Médina 123
5.2.2 Le centre Ville et les berges du Lac 125
5.2.3 Restauration du Lac Sud 126
5.2.4 Les autres programmes d'aménagement dans la zone centrale de Tunis 127
5.3 LES OPERATIONS D'AMENAGEMENT ET DE REHABILITATION DANS LES ZONES PERI-
URBAINES: LE CAS DE SIDI HASSINE SEJOUMI 131

ANNEXES 120

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Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Liste des tableaux et des graphiques

TABLEAU 1 : REPARTITION DE LA POPULATION ACTIVE OCCUPEE PAR SECTEUR D’ACTIV ITE 22


TABLEAU 2 : CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE 1966-2000 27
TABLEAU 3 : CROIT DEMOGRAPHIQUE PAR GOUVERNORAT (1994-2000) 29
TABLEAU 4 : INDICATEURS D’ENSEIGNEMENT DE BASE ET ENSEIGNEMENT SECONDAIRE 32
TABLEAU 5 : REPARTITION SECTORIELLE DES ENTREPRISES DU GRAND TUNIS ET EN TUNISIE 34
TABLEAU 6 : REPARTITION DES ENTREPRISES DU GRAND TUNIS PAR TAILLE 35
TABLEAU 7 : ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE PLUS DE 10 EMPLOIS 36
TABLEAU 8 : REPARTITION DES EMPLOIS PAR SECTEUR D’ACTIVITE 40
TABLEAU 9 : OFFRE TOURISTIQUE DE TUNIS ET DE LA TUNISIE (2000) 46
TABLEAU 10 : ENTREPRISES A PARTICIPATION ETRANGERE, NOMBRE, INVESTISSEMENT ET EMPLOI ( JANVIER
2000) 50
TABLEAU 11 : ÉVOLUTION DU SEUIL ET DU TAUX DE LA PAUVRETE PA R MILIEU (1975-1995) 52
TABLEAU 12 : ÉVOLUTION DE LA DPA PAR REGION (1975-1995) 53
TABLEAU 13 : COMPARA ISON D’INDICATEURS : GOUVERNORAT DE TUNIS ET MOYENNE NATIONA LE (1994) 55
TABLEAU 14 : TAUX DE CHOMAGE PAR TRANCHE D’AGE, SEXE ET REGION ET POUR LE GOUV ERNORAT DE TUNIS58
TABLEAU 15 : TAUX DE CHOMAGE PAR TRANCHE D’AGE, SEXE ET REGION (1997) 58
TABLEAU 16 : INTERVENTIONS DE LA BTS (SITUATION AU 31 DECEMB RE 2000) 61
TABLEAU 17 : REPARTITION REGIONALE DES INTERVENTIONS DE LA BTS 62
TABLEAU 18 : PROGRAMME D’INVESTISSEMENT COMMUNAL (1996-2001) 67
TABLEAU 19 : TUNIS : POPULATION ET LOGEMENT PAR ARRONDISSEMENT 114
TABLEAU 20 : URBNISATION REALISEE DANS LE GRAND TUNIS ENTRE 1998 ET 1996 115
TABLEAU 21 : URBANISATION REALISEE DANS LE GRAND TUNIS DE 1988 A 1996 116
TABLEAU 22 : ESPACE CONSOMME DANS LES COMMUNES DU GOUVERNORA T DE TUNIS DE 1988 A 1996 117
TABLEAU 23 : CARACTERISTIQUES DU PROJET DU LAC SUD 127
TABLEAU 24 : CARACTERISTIQUES DU PROJET DU CENTRE URBAIN NORD 129
TABLEAU 25 :: CARACTERISTIQUES DU PROJET DE LA ZONE BORGEL I & II 130

GRAPHIQUE 1 : EVOLUTION DE LA CROISSANCE DU PIB (1984-2000) 21


GRAPHIQUE 2 : CONTRIBUTION DES PRODUITS ENERGETIQUES ET DES PRODUITS MANUFACTURES AUX
EXPORTATIONS (1975-1999) 23
GRAPHIQUE 3 : CONVERGENCE DE LA TUNISIE VERS LES PAYS DE L’OCDE* 24
GRAPHIQUE 4 : ÉVOLUTION DU TAUX D’URBANISATION (1936-1999) 26
GRAPHIQUE 5 : POPULATION DU GRAND TUNIS (2000) 27
GRAPHIQUE 6 : STRUCTURE D’OCCUPATION DU SOL DANS LA REGION DU GRAND TUNIS 30
GRAPHIQUE 7 : TAUX D’ALPHABETISATION DES FEMMES ET DES HOMMES PAR GOUVERNORAT 33
GRAPHIQUE 8 : POIDS DEMOGRAPHIQUE ET POIDS ECONOMIQUE DE TUNIS 34
GRAPHIQUE 9 : PART DU GRAND TUNIS DANS LES ENTREPRISES REPARTIES PAR TAILLE 36
GRAPHIQUE 10 : TAUX GLOBAL D’ACTIVITE PA R SEXE ET PAR GOUVERNORAT (1994) 37
GRAPHIQUE 11 : REPARTITION SECTORIELLE DE POPULATION ACTIVE 38
GRAPHIQUE 12 : PART DU GRAND TUNIS DANS L’EMPLOI INDUSTRIEL (1966-1997) 39
GRAPHIQUE 13 : PART DE TUNIS DANS LES CREATION NETTES D’EMPLOIS ENTRE 1984 ET 1994 40
GRAPHIQUE 14 : STRUCTURE COMPAREE DES EMPLOIS A TUNIS ET EN TUNISIE (1994) 41
GRAPHIQUE 15 : CLASSIFICATION DES QUARTIERS DU GRAND TUNIS SELON LEURS VOCATIONS 42
GRAPHIQUE 16 : REPARTITION SECTORIELLE DE L’EMPLOI DANS LES DELEGATION DE TUNIS, DANS LE GRAND
TUNIS ET EN TUNISIE (1994) 44
GRAPHIQUE 17 : STRUCTURE COMPAREE DES CA PACITES D’HEBERGEMENT (2000) 47
GRAPHIQUE 18 : PARTS DE TUNIS DANS LA CAPACITE HOTELIERE DU PAYS (2000) 47
GRAPHIQUE 19 : ENTREPRISES A PARTICIPATION ETRANGERE, NOMBRE ET EMPLOI (19973-1999) 48
GRAPHIQUE 20 : ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES A PARTICIPATION ETRANGERE : PART DE TUNIS 49
GRAPHIQUE 21 : POSITIONNEMENT DES PAYS EN DEVELOPPEMENT SELON LES INDICES IDH ET IPH (1998) 51
GRAPHIQUE 22 : ÉVOLUTION DU TAUX DE PAUV RETE (1975-2000) 52
GRAPHIQUE 23 : TUNIS : INDICATEURS D’EQUIPEMENT DES MENAGES ET DE NIVEAU DE VIE (1994) 54
GRAPHIQUE 24 : TAUX DE CHOMAGE PAR TRANCHE D’AGE (1984 1994) 57
GRAPHIQUE 25 : ÉVOLUTION DU TAUX DE CHOMAGE PAR TRANCHE D’AGE (1984, 1994 ET 1997) 57
GRAPHIQUE 26 : ÉVOLUTION DU TAUX DE CHOMAGE PAR NIVEAU D’INSTRUCTION (1994-1997) 59
GRAPHIQUE 27 : CHOMAGE DES DIPLOMES DU SUPERIEUR PA R REGION (1997) 60
GRAPHIQUE 28 : VARIA TION DU « POIDS ECONOMIQUE » DES REGIONS ENTRE 1985 ET 1994 63
GRAPHIQUE 29 : VARIA TION DU « POIDS ECONOMIQUE » DE TUNIS ENTRE 1985 ET 1994 PAR SECTEUR D’ACTIVITE64
GRAPHIQUE 30 : VARIA TION DU « POIDS ECONOMIQUE » DES GOUVERNORATS DE L’ARIA NA ET DE BEN AROUS 65
GRAPHIQUE 31 : NOMBRE D’HABITANT PAR EMPLOI TERTIAIRE (1956-1997) 65

3
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Introduction et Synthèse générale

La Tunisie est depuis le milieu de la décennie 90 résolument engagée dans un


processus d'intégration aux ensembles économiques régional et mondial, dont la
pierre d'achoppement principale est constituée par l'accord avec l'Union
Européenne pour l'établissement d'une zone de libre échange. Pays à revenu
intermédiaire qui a aujourd'hui pour vocation de se hisser au rang des pays
émergents, la Tunisie vit actuellement de multiples transitions socio-économiques.

Les villes tunisiennes, principaux supports du développement et lieu de vie de la


majorité de la population du pays (les 2/3), sont aujourd'hui le terrain de toutes les
transitions. A ce titre et au moment où les accords tuniso-européens exigent des
villes une contribution décisive à la compétitivité économique, à la cohésion sociale
et au renforcement de la citoyenneté, l'agglomération de Tunis, composée de quatre
gouvernorats (Tunis, Ariana, Ben Arous et Manouba), sur une surface d'environ 300
000 hectares, qui concentre à elle seule le cinquième de la population (2 053 300
habitants en 2000), a un rôle stratégique et moteur à jouer.

Tunis fait partie des sept villes sélectionnées pour recevoir l'appui conjoint de la
Banque Mondiale et du Centre des Nations Unies pour les Etablissements Humains
(CNUEH) pour l'élaboration de sa Stratégie de Développement (SDV). La SDV est
un processus par lequel les responsables municipaux et les organismes nationaux
concernés, agissant en partenariat avec la société civile, l'université, les populations
et le secteur privé, définissent les choix stratégiques et les actions prioritaires à
mettre en œuvre pour promouvoir durablement le développement de la ville.

La présente note s'inscrit donc dans le cadre de la Stratégie de Développement de


la Ville de Tunis (SDVT), fruit de la collaboration étroite entre la Fédération
Nationale des Villes Tunisiennes (FNVT) et le Programme de Gestion Urbaine
(PGU-Tunisie)1. Elle se base sur les axes principaux du travail préalable d'analyse
et de diagnostic effectué par différents experts dans le cadre du programme2.

Contexte et objectifs

La SDVT se base sur une appréhension nécessairement multidimensionnelle de la


ville, d'où la difficulté de l'exercice qui doit analyser des tendances sectorielles, tout
en offrant des solutions fondées sur les interrelations entre elles. La SDVT prend
donc racine dans une perception de la cité durable devant répondre aux objectifs
suivants:
q « Une ville pour tous et pour toutes », dans laquelle il fait bon vivre et où
toutes les couches sociales et la population des deux sexes et de toutes les
tranches d'âge ont un accès équitable aux opportunités de formation et
d'emploi et aux services offerts par la ville.
q « Une ville compétitive » dans laquelle les investissements affluent, attirés
par la performance des services d'appui à la production, la haute qualification
de la population et un environnement urbain convivial et agréable.

1
Le PGU est un programme géré au niveau mondial par le Centre des Nations Unies pour les Etablissements Humains.
2
Les analyses effectuées ont concerné l'évolution du développement de la ville dans ses dimensions économiques et
sociales, environnementales, de transport, d'aménagement urbain et de communication. Elles ont été alimentées par des
réunions de concertation qui ont rassemblé les différents partenaires institutionnels concernés.

4
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q « Une ville bancable », dans laquelle les investissements sont optimisés et


où les institutions urbaines sont dotées de capacités et d'outils de
planification, de gestion et d'intervention à la hauteur des enjeux.
q « Une ville bien gérée », dans laquelle les stratégies de développement sont
définies et mises en œuvre par les différents intervenants avec efficacité,
probité et transparence.

Centrée sur l'institution municipale de la ville de Tunis, la SDVT nécessite la


contribution des responsables et partenaires de la ville mais également celle des
différents acteurs publics, privés et acteurs de la société civile concernés. Elle ne se
veut pas une étude urbaine de plus, mais est plutôt conduite comme un processus
de concertation, mettant à profit les travaux déjà effectués et les données
existantes.

Le processus de la SDV est conduit en 4 phases principales:


1) Phase 1: où en sommes-nous aujourd'hui?
2) Phase 2: Où voulons-nous aller?
3) Phase 3: Quelles sont les questions que nous voulons aborder en priorité et
comment?
4) Phase 4: Quelles sont les actions à entreprendre pour atteindre nos objectifs?

La présente note est le fruit de la première phase du processus, présentant un


diagnostic stratégique des principales dimensions du développement de la ville de
Tunis. Elle est destinée à susciter un débat élargi entre les principales parties
prenantes devant déboucher sur un consensus sur les défis à relever. Celui-ci
permettra, dans une phase ultérieure, la définition d'objectifs communs et d'actions
prioritaires en découlant.

Ceci n'est donc que le début d'un long processus de concertation et de consultation
de tous ceux qui sont et font la capitale, de façon à esquisser collecti vement les
grands axes du Tunis de demain. Dans cette perspective, la présente note fait état
d’un certain nombre de constats liés aux quatre principaux questionnements
suivants:
q Tunis, ville compétitive ? sera-t-elle capitale régionale et, demain, ville
globale?
q Comment garantir le « Droit à la ville » pour tous, à ses richesses, à ses
services et à ses espaces?
q Comment rationaliser l'utilisation de l'espace pour servir les objectifs du
développement économique et social?
q Comment se gèrent les transitions et qui portera demain le "projet de ville"?

1. Tunis, moteur de l’intégration économique

5
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les attentes du développement de Tunis dépassent les objectifs généralement


alloués aux villes en tant que supports du développement économique devant
contribuer efficacement à la croissance, à la création d'emplois et au
développement de leur région. Tunis n’a plus aujourd’hui la seule vocation d’être la
capitale économique du pays. Elle a également celle de devenir une plaque
tournante régionale, dans le contexte de la mondialisation et d’une intégration aux
ensembles économiques euro-méditerranéen, arabe, voire africain.

Savoir produire et savoir vendre ne suffisent plus pour une intégration réussie dans
la nouvelle économie. Les performances des villes globales d’aujourd’hui se
mesurent à leurs capacités à mobiliser un secteur tertiaire de haut niveau pour les
activités financières, commerciales, de recherche, de technologie de
télécommunication et d'information.

Au delà de la question institutionnelle, maîtriser son développement, acquérir une


autonomie d’expansion, conduire et réussir les adaptations nécessiteront de Tunis
la mobilisation de ressources humaines de qualité, des compétences et des
capacités de recherche, ainsi qu’un afflux important d’Investissements Directs
Étrangers pour que la libéralisation des échanges affiche un bilan positif.

Tunis doit donc se placer à un niveau stratégique et décisionnel du processus de


production, lui permettant d’en maîtriser les risques et les opportunités. En effet, les
impératifs de cette transition dépassent pour la plupart les seules prérogatives de la
ville et sont étroitement dépendants des choix de développement arrêtés au niveau
national, qui devront tout à la fois façonner et s’appuyer sur l’évolution de la ville.

Un premier bilan de l’évolution économique de la ville de Tunis met en lumière les


principales tendances suivantes :
q Si le poids du Grand Tunis dans l’économie nationale demeure inchangé, aux
alentours de 37%, celui de la ville de Tunis diminue, passant entre 1985 et
1994 de 28% à 25%. L’on assiste en effet au desserrement industriel de
Tunis au profit des gouvernorats limitrophes de l’Ariana et de Ben Arous,
dont la part passe de 9.5% en 1985, à 11.8% en 1994 dans les différents
secteurs économiques. Cette tendance souligne la nécessité d’une approche
métropolitaine du développement économique de la capitale, au delà des
limites communales.
q La répartition sectorielle de la dimension économique de Tunis diminue dans
presque tous les secteur industriels, exception faite d’une catégorie des
industries mécaniques, électriques et électroniques à haute valeur ajoutée.
Tunis est au cœur d’un phénomène de tertiairisation de l’économie
tunisienne (le secteur tertiaire représente près de 80% des emplois de Tunis,
dont 43% pour les services marchands et 26% pour l’administration). Ces
tendances sont le signe d’une reconversion amorcée de la capitale vers des
secteurs à haute valeur ajoutée et vers les services, caractéristiques d’une
ville qui s’adapte aux exigences de la compétitivité internationale.

6
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Participant du développement du secteur tertiaire, l’évolution de l’activité


touristique dans le Grand Tunis a suivi l’élan national en la matière, pour un
secteur qui contribue pour 5% au PIB national et pour 20% aux entrées de
devises, générées par plus de 5 millions de visiteurs par an. A ce titre, Tunis
représente 10% de la capacité nationale en l’an 2000, avec deux produits
distincts : un tourisme d’affaire et de congrès (60%) et un tourisme balnéaire
dans ses banlieues nord (40%). Une marge de manœuvre significative
demeure dans ce domaine dans la mesure où, en l’an 2000, les taux
d’occupation des capacités hôtelières à Tunis atteignaient 36%, contre une
moyenne nationale de 55.8%.
q Enfin, principale place financière du pays, Tunis abrite 65% des entreprises
financières du pays, ainsi que la plus grande concentration d’entreprises du
pays (34%).

Ce survol rapide montre la place prépondérante du Grand Tunis dans la vie


économique et financière du pays mais ces constats ne doivent pas occulter les
grandes questions qui demeurent, si Tunis se veut devenir une plaque tournante
régionale.
q Au moment où, dans le cadre des avancées de la nouvelle économie, les
performances des villes globales se mesurent d’abord à leurs capacités de
plaques tournantes financières et de centres d’investissements, force est de
constater que l’attractivité de Tunis pour les investisseurs étrangers n’a pas
été proportionnelle à ses potentialités économiques et humaines. En effet,
Tunis centre de services a effectivement attiré la moitié des entreprises à
participation étrangère de ce secteur, sans impact significatif au vu du
nombre limité des entreprises de ce secteur (4,7 % du nombre total des
entreprises à participation étrangère). Le gouvernorat de Tunis a accueilli
10 % des entreprises à participation étrangères installées en Tunisie,
représentant un investissement de l’ordre de 13 % des investissements de
ces entreprises et bénéficiant de 9,4 % des emplois créés par elles. Si le
poids de la région du Grand Tunis est maintenu en matière d'attractivité des
IDE, avec 33% des entreprises à participation étrangères, 26% des
investissements et 27% de l'emploi, c'est parce que les gouvernorats
limitrophes de Ben Arous et de l'Ariana ont attiré le quart des entreprises
industrielles à participation étrangère.

7
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Le desserrement industriel constaté au profit des gouvernorats limitrophes


est partiellement dû à la saturation des zones industrielles à Tunis et à une
raréfaction des espaces disponibles, justifiant la délocalisation des industries
sans pour autant que la part des services, moins consommateurs d'espaces,
ne prenne le pas. Ce phénomène a contribué à renforcer le déséquilibre du
fonctionnement de l'aire du Grand Tunis et le cloisonnement dans la
répartition géographique des activités économiques. Le développement
polycentrique de la capitale fait que plusieurs zones et quartiers sont exclus
de la dynamique économique. Ceux-ci ont une vocation exclusivement
résidentielle, abritant les catégories sociales les plus défavorisées et voyant
souvent une prolifération de formes d'habitat non réglementé (Douar Hicher,
Ibn Khaldoun, Ettadhamen, Borj Louzir, Mnihla, Ettahrir, Saida Manoubia,
etc.). En plus d'impacts sociaux négatifs, ces phénomènes parallèles ont des
coûts environnementaux/ économiques qui auront, à court et à moyen terme,
un impact direct sur la compétitivité économique globale de la capitale
(extension sur des terres agricoles, niveaux d'infrastructures à développer,
rallongement des distances moye nnes entre les lieux de travail et de
résidence…).
q La compétitivité économique de la capitale est de plus en plus, à l'image de
celle du pays, tributaire de la qualité de ses ressources humaines. Celle -ci
doit en effet permettre une reconversion vers des secteurs à haute valeur
ajoutée, exigeant un niveau élevé de qualification. A ce titre, le Grand Tunis
affichait en 1994, il est vrai, les taux d'alphabétisation les plus élevés du pays
(73% pour les femmes et 88% pour les hommes) et concentrait par ailleurs
en 1997, 42% de la population des diplômés du supérieur, dont 31% de
femmes. Toutefois, deux questions se posent quant à l'employabilité future
des habitants de la capitale: d'une part, le taux de chômage en progression
constante des diplômés du supérieur, particulièrement des femmes, pose le
problème de l'adaptation de leurs formations aux besoins du marché; d'autre
part, sur la base des chiffres de 1994, les taux d'analphabétisme restent
élevés (27% pour les femmes et 12% pour les hommes), trop élevés à
moyen terme, pour satisfaire la vocation de plaque tournante économique et
financière de la capitale.

S'il est clair que les attributs de la capitale doivent servir de base à l'intégration
économique du pays, sa capacité à les développer est également tributaire des
choix arrêtés au niveau national car l'attractivité de la capitale est étroitement liée à
celle du pays (les capacités des marchés financiers, les mesures de promotion des
investissements, nationaux et étrangers, etc.). Les choix de développement arrêtés
vont-il dans le sens d'une meilleure maîtrise des transitions économiques en cours?
Tunis a-t-elle aujourd'hui les capacités de satisfaire les objectifs qui lui sont
assignés? Quelles sont les échéances réalistes et les différents partenaires sont-ils
effectivement mobilisés vers des objectifs communs clairement définis? Autant de
questions sur lesquelles les phases ultérieures de la SDVT devront générer un
débat concluant et fédérateur.

8
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Au centre de ce débat, une question servant de toile de fonds: dans le contexte de


la mondialisation, l'objectif assigné à la ville de Tunis de devenir, à moyen terme,
capitale régionale, prendra-t-il le pas sur celui de la cohésion sociale? En d'autres
termes, dans quelle mesure l'expérience de Tunis permettra-t-elle de montrer que
les nouveaux impératifs de compétitivité économique peuvent être conciliés avec
les objectifs de développement humain?

2. Tunis, terrain d'un développement humain durable

La région du Grand Tunis se caractérise aujourd'hui par un taux de croissance


démographique en baisse. Toutefois, elle concentre encore aujourd'hui 21.48% de
la population totale et représente 34.31% de la population urbaine du pays. Les plus
fort taux de croissance entre 1994 et 2000 ont d'ailleurs été enregistrés par les
gouvernorats de l'Ariana et de Ben Arous (2.94% et 3.05% respectivement, contre
seulement 0.79% pour le gouvernorat de Tunis).

Tunis a cristallisé les aspirations et les rêves d'ascension sociale de millions de


migrants au fil des décennies. Si aujourd'hui les villes tunisiennes et
particulièrement la capitale, sont des centres de concentration des richesses du
pays, la question à se poser est celle de savoir dans quelle mesure ces richesses
sont distribuées de manière équitable.

Partant de la définition du développement humain durable comme l'élargissement


de l'éventail des opportunités offertes à chaque individu pour son développement,
dans quelle mesure la capitale répond-t-elle à cette exigence en garantissant à ses
citoyens un droit équitable à ses espaces, à ses richesses et à ses services?
q La pauvreté en Tunisie, tout en régressant, devient un phénomène de plus
en plus urbain et particulièrement péri-urbain. Toutefois, Tunis reste la région
la plus favorisée du pays, en termes d'équipement (en 1994 déjà, les taux de
raccordements aux réseaux d'eau potable, d'électricité et d'assainissement
sont respectivement de 93.3%, 96.3% et 90.8%, contre des moyennes
nationales de 64%, 82% et 39.5%), de caractéristiques des logements (0.4%
de logements rudimentaires en 1994, contre 1.9% au niveau national) et de
conditions économiques des populations. En outre, Tunis bénéficie et
contribue tout à la fois substantiellement aux efforts nationaux de
scolarisation, avec les taux d'alphabétisation les plus élevés du pays et un
rôle de premier plan dans la formation des élites tunisiennes qui ont marqué
l'évolution du pays.
q Toutefois, au centre de ces évolutions émerge aujourd'hui, la problématique
du chômage, qui évolue depuis les années soixante entre 13 et 16% à
l'échelle nationale, touchant plus particulièrement les jeunes et les femmes
qui ont plus de difficultés à accéder à l'emploi d'une part et qui sont les
premières victimes des restructurations économiques d'autre part. A ce titre,
la caractéristique principale du Grand Tunis est celle du fort chômage des
jeunes. En 1997, près d'un jeune actif sur trois est au chômage, contre une
moyenne nationale d'environ 1 sur 6. C'est donc 35.2% des 18-24 ans qui
sont touchés par le chômage, contre le pourcentage déjà élevé de 30.8% au
niveau national. La situation s'est en outre fortement aggravée depuis 1994,
date à laquelle ils étaient 27.5% à être enregistrés comme chômeurs.
Contrairement à la tendance nationale qui reflète les difficultés d'emplois
importantes pour les jeunes diplômés du supérieur, c'est principalement les

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STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

jeunes sans qualification particulière qui sont, à Tunis, les victimes


privilégiées du chômage. Au vu des risques de déviance qui peuvent résulter
des difficultés d'insertion socio-professionnelles et de la marginalisation
progressive qu'elles impliquent, ce problème paraît revêtir une importance
prioritaire dans la perspective du maintien de la paix sociale.
q De plus, une analyse de l'évolution de la dépense par personne et par an
(DPA) par région pour la période 1990-1995, pour laquelle des données sont
disponibles, met en lumière les points suivants: sur cette période,
l'augmentation de la DPA est lente, estimée à 0.4% par an. Pour la région du
Grand Tunis, l'on assiste à une baisse régulière et continue avec un solde
négatif, à -0.5% entre 1990 et 1995. Il convient heureusement de noter que
les premiers résultats de l'enquête nationale sur la consommation des
ménages de l'an 2000 fait état d'une reprise de la DPA entre 1995 et 2000, à
3.8% aux prix constants, mais ceux-ci devront être complétés par une
analyse des taux d'endettement - et de sur -endettement - des ménages,
moyen privilégié d'accès à la consommation, notamment pour les ménages à
revenus modestes.
q Un examen rapide du déséquilibre centre-périphérie en matière d'emplois et
d'équipements vient compléter l'analyse, montrant que les populations les
plus défavorisées sont aussi celles qui doivent se déplacer le plus pour
accéder à leurs emplois et aux équipements urbains autres que ceux de
proximité, dans la mesure où les quartiers périphériques dans lesquels elles
vivent sont essentiellement, voire exclusivement résidentiels. Ces impératifs
génèrent une augmentation constante et substantielle des coûts sociaux des
transports.
q De plus, les ménages les moins motorisés et les plus dépendants des
transports collectifs pour leurs déplacements vivent notamment au Sud et au
Nord Ouest de l'agglomération, zones à ce jour insuffisamment desservies
par le métro léger. En dépit des efforts considérables déployés dans le Grand
Tunis en matière de transports en commun et les succès indéniables à
enregistrer (l'existence de voies réservées et la mise en place du métro léger
en voie d'élargissement), force est de constater l'inadéquation de l'offre de
transports collectifs face à la demande, faute de l'insuffisance de moyens, de
politique tarifaire adéquate et de coordination entre les différents
intervenants, alors même que des investissements importants sont consentis
pour l'encouragement de l'acquisition de voitures particulières (d'où un
accroissement de plus de 10% par an du parc automobile dans les 5
dernières années), ainsi que pour l'adaptation des infrastructures
nécessaires (réseau routier, parking, etc.). Les objectifs de développement
assignés à la capitale nécessitent indubitablement le développement de
l'accès à la voiture particulière. Toutefois, au moment où les recettes limitées
de l'Etat sont de plus en plus sollicitées, où les impératifs de recouvrement
des coûts se font plus pressants et où les déséquilibres du développement
urbain soulignés plus haut se renforcent, quelles perspectives
l'agglomération tunisoise pourra-t-elle offrir, à moyen terme, à cette part de la
population encore majoritairement dépendante des transports collectifs pour
un accès à la ville, à l'emploi et aux services?

En dehors de ces considérations, des données plus directement liées à la qualité de


la vie doivent également constituer un axe prioritaire pour la réflexion engagée par
la SDVT. Dans ce cadre, plusieurs constats s'imposent:

10
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q La qualité de vie passe aussi par celle de l'habitat, dans un pays où près de
80% des ménages sont propriétaires de leurs logements. Des efforts
considérables ont été consentis par l'Etat pour la réhabilitation des quartiers
d'habitat informel d'abord, pour la production de logement social ensuite,
pour l'équipement des quartiers populaires enfin. La ville de Tunis s'est elle-
même fortement investie dans ces efforts, avec une intervention à hauteur de
11 M DT dans la réhabilitation de 23 quartiers populaires et avec la conduite
de l'expérience pilote de rénovation urbaine et de relogement de familles
défavorisées (le projet « Oukalas »). Toutefois, à l'échelle du Grand Tunis, la
prolifération de l'habitat non réglementé continue de préoccuper les autorités
locales. Le maintien du recours à ce type d'habitat est le signe d'une
incapacité des producteurs immobiliers publics et privés, de répondre à la
demande des catégories de la population à revenus modestes, victimes des
effets conjugués de la hausse continue des prix du marché de l'immobilier,
de l'inadéquation des produits offerts à leurs capacités d'épargne et de
l'inadaptation des mécanismes financiers et de crédit existants. Cette
évolution est également le signe d'un accès plus difficile au sol et au
logement pour les catégories modestes de la population, contraintes de se
rabattre sur des zones toujours plus excentrées, avec les coûts déjà
soulignés en termes d'équipement, mais également en termes
environnementaux.
q La qualité de vie est également liée à la disponibilité et à la qualité des
équipements socio-collectifs. A ce titre, dans le cadre de son Programme
d'Investissement Communal (PIC), pour la période 1996-2001, la ville de
Tunis consacre 6% d'une enveloppe globale de plus de 53MDT à ce type
d'équipements. Rapportés par tête d'habitant, les investissements de la
municipalité s'apprécient modestement, se situant à une moyenne annuelle
de 15.5DT par habitant. Ils semblent encore plus modestes compte non tenu
des investissements ponctuels de construction de l'Hôtel de ville, atteignant
alors moins de 12DT par habitant, alors même que la moyenne nationale se
situe aux environs de 26DT et qu'elle est de 54.5DT pour une ville
méditerranéenne moyenne comme Montpellier. Au moment où la Tunisie a
pour ambition de combler les retards de performance qui la sépare des pays
de l'OCDE, ce type de comparaison a toute sa raison d'être, dans la
perspective d'un développement social intégrateur et équitable.
q Enfin, la qualité de vie est aussi basée sur des considérations
environnementales importantes. Il s'agit d'une part des niveaux de pollutions
atmosphérique et sonore, qui restent particulièrement mal quantifiées dans la
capitale, alors même que le développement des activités économiques et
celui des transports laisse deviner de la nécessité impérieuse d'un suivi. Il
s'agit d'autre part des espaces verts, dans une ville riche de 750 hectares de
parcs publics, de jardins, de squares et autres espaces. Si l'indicateur du
ratio d'espaces verts est appréciable (8.71 m²/habitant pour le gouvernorat
de Tunis, 9,24 m²/habitant pour la commune de Tunis), il camoufle
d'importantes disparités spatiales et la quasi absence de ce type d'espaces
dans de nombreux quartiers, mais également d'une façon générale dans les
quartiers d'habitat populaire et informel qui concentrent aujourd'hui une
majorité de la population de l'agglomération. Ce constat est important dans la
mesure où, dans une perspective de développement humain et de cohésion
sociale, c'est la question de l'équité de l'accès aux espaces qui constitue
l'axe prioritaire de la réflexion. Il est important également parce que dans la

11
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

perspective de développement durable dans lequel se place cette réflexion,


se pose l'impératif d'un changement des comportements des usagers des
espaces urbains, pour l'instant demeurés largement inchangés. Au niveau de
la gestion des déchets, la ville déploie des moyens importants pour collecter
et acheminer à la décharge les 600 tonnes de déchets ménagers produits
tous les jours ainsi que les autres catégories de déchets. L’amélioration des
performances de ce service est tributaire des solutions à trouver aux
problématiques qui sont posées au niveau national tels que la politique de
recouvrement des coûts, le développement institutionnel du secteur, le
financement de la modernisation de la gestion des déchets. Elle est aussi
tributaire d’une implication optimale du secteur privé. Enfin, un effort
permanent de sensibilisation est nécessaire pour infléchir durablement les
comportements des producteurs de déchets.

Les engagements de la Tunisie avec l'OMC et l'Union Européenne prévoient des


calendriers progressifs de déprotection, échelonnés jusqu'à 2007. Par conséquent,
l'économie tunisienne reste à ce jour relativement protégée et les conséquences
sociales de l'ouverture et de la libéralisation n'ont pas véritablement commencé à se
faire sentir. Les impacts potentiels sur les recettes de l'Etat, sur les activités
économiques et sur l'emploi sont nombreux et importants. Dans un contexte de
concurrence généralisée, quelle sera la capacité d'adaptation des 79% d'entreprises
du Grand Tunis qui opèrent principalement dans le petit commerce, les petits
métiers, l'artisanat et les fonctions libérales? Dans quelle mesure la capitale aura-t-
elle les moyens d'améliorer encore la cohésion sociale en son sein? Quel prix social
ses citoyens accepteront-ils de payer pour accéder au statut d'habitants d'une
capitale régionale?

3. Dynamique d’urbanisation et aménagement : accompagner les évolutions


positives et maîtriser les dysfonctionnements

Les ambitions de compétitivité, de convivialité, d’équité sociale et de gestion


efficiente que nourrissent pour leur ville, ses habitants et ses gestionnaires, ne sont
pas sans relations avec les dynamiques d’urbanisation et les choix opérés en
matière d’aménagement du territoire et d’aménagement urbain.

Si les efforts déployés par tous les acteurs publics urbains en matière d’équipement
et d’aménagement ont souvent été en mesure d’infléchir positivement les processus
d’urbanisation en cours, ils n’ont pas toujours réussi à éviter les déséquilibres socio-
spatiaux et environnementaux, la pénibilité des déplacements, la déqualification et
l’éclatement du centre et le gaspillage d’espace. Nous choisirons d’étayer cette
affirmation par quelques constats:

12
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Tunis bénéficie de privilèges géographiques dont elle ne tire pas le meilleur


profit. Se déployant dans un site remarquable mais non exempt de
contraintes et de fragilités, au cœur d’une région urbaine de 300 000 ha, la
capitale dispose de capacités d’urbanisation importantes qu’elle devrait
consommer avec plus de modération. Le périmètre aggloméré couvre en
effet aujourd’hui le 1/10ème de la surface du Grand Tunis et 500 nouveaux ha
environ sont urbanisés chaque année, ce qui excessif dans un contexte de
ralentissement du croît démographique et se solde par des surcoûts de
viabilisation, de transport et de fonctionnement urbain et un maintien de
densité d’urbanisation très basse pour une capitale (90 habitants/ha alors
qu’il est rarement inférieur à 200hab/ha dans les capitales
méditerranéennes…). Partant de ces considérations, le Schéma Directeur
d’Aménagement du Grand Tunis 3 préconise la « restauration/densification »
des fronts d’urbanisation principaux (La plaine de la Marsa et Sidi Hassine
Séjoumi) et la restructuration de la Ville autour de ses potentialités
aquatiques : ses Lacs et le Golfe de Tunis.

Si les instruments de planification et l’arsenal juridico-technique 4 existants


prennent en charge ces options de contention et de restructuration de
l’urbanisation à l’intérieur de ses limites actuelles, les capacités
institutionnelles pour assurer leur mise en œuvre sont inadéquates, tant à
l’échelle métropolitaine qu’à celle de la commune. Quels sont les pas que
l’Etat, la Ville de Tunis, les villes limitrophes et le secteur privé sont prêts à
franchir pour doter la ville de ces compétences institutionnelles et
techniques ? Quelles nouvelles compétences sont-ils prêts à développer ?
Quelles nouvelles institutions sont-ils prêts à doter des prérogatives et des
ressources nécessaires pour assurer une maîtrise d’ouvrage urbaine à la
hauteur des enjeux en cause et des mutations en cours de déroulement ?
q Tunis bénéficie d’atouts naturels rares qu’elle commence à valoriser. Trois
lacs, d’une valeur écologique indéniable enserrent la ville qui étire plusieurs
dizaines de km de côte autour du Golfe de Tunis. Insuffisamment valorisé et
soumis à de multiples agressions, ce patrimoine aquatique n’a été que très
faiblement intégré à la ville au cours des derniers siècles. Il connaît
cependant depuis quelques années un regain d’intérêt qui est porteur de
promesses pour l’environnement naturel et urbain, si les ressources
financières, techniques et institutionnelles que requiert sa mise en valeur
parviennent à être mobilisées et si aucune nouvelle contrainte ne vient
entraver le processus (coupures de franchissement, implantations
pénalisantes…). La restauration du Lac de Tunis dans ses parties Nord et
Sud est aujourd’hui en voie d’achè vement, elle permet l’expansion
progressive du centre-ville dans la continuation de l’hypercentre sur 2000 ha
d’espaces nobles, la création de près d’un millier de m2 de bureaux, d’une
marina, de zones vertes et espaces publics de qualité et d’espaces de loisirs
qui pourraient apporter de l’animation à une ville qui en a bien besoin et
élargirait ses horizons, au delà des frontières du pays, vers Méditerranée.

3
SDAGT, rapport Final de 2ème phase, mai 2000, Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du
Territoire, Direction Générale de l’Aménagement du territoire.
4
SDAGT, Plans d’aménagement Urbain, Plans d’Aménagement de Détail, commissions de lotissements et de
permis de bâtir…

13
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Si l’intégration des Berges du lac de Tunis à la Ville et la reconstruction d’une


centralité forte autour d’un site exceptionnel constitue une chance unique
pour une capitale, la réussite de l’opération n’est pas assurée. Il s’agit par
l’ampleur du territoire concerné, la taille du programme, la qualité du site et la
diversité des acteurs publics et privés impliqués, de la plus importante
opération de transformation urbaine engagée à Tunis depuis l’Indépendance.
Cette transformation implique une opération urbaine complexe exigeant le
pilotage et la coordination sur plusieurs années d’ouvrages d’infrastructures,
d’espaces publics, d’équipements de superstructures publics et privés et de
programmes immobiliers divers. Le processus appelle une maîtrise d’ouvrage
publique hautement qualifiée, représentative des Collectivités Locales et des
acteurs publics engagés dans l’opération et dotée du pouvoir de décision
requis pour veiller aux multiples intérêts en jeu : ceux du secteur privé, sans
lequel le projet ne serait pas réalisable, ceux de l’Etat central et des
Collectivités Locales, garants de l’intérêt pub lic et ceux des citoyens de Tunis
et de ses visiteurs, qui sont et font la ville. A cette fin, des études de
définition, moins techniques que celles qui ont précédé restent à faire pour :
(a) définir l’unité des concepts « Tunis sur lac, Tunis ville méditerranéenne »,
(b) assurer la mise en cohérence des objectifs des différents acteurs
impliqués, (c) l’expression spatiale et architecturale de l’ensemble Berges
Nord, Berges Sud, centre-ville et les interfaces avec les communes
limitrophes, (d) l’identification des processus nécessaires à l’organisation et
au fonctionnement à court, moyen et long termes de ce nouvel ensemble
urbain. La réflexion sur la recomposition d’une nouvelle centralité, autour du
pôle central Berges du lac-hypercentre est stratégique, elle devrait s’élargir à
l’ensemble des polarités nouvelles que constituent les centres d’El Menzah,
Manar, Centre Urbain Nord, La Marsa-Carrefour… et préconiser une
stratégie d’organisation spatiale et d’accompagnement d’une répartition
optimale des fonctions urbaines centrales dans la ville.

14
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Il convient cependant de ne pas oublier que pour la ville et l’agglomération de


Tunis, les deux autres plans d’eau, Sekhat Ariana et Sebkhat Séjoumi,
représentent également un enjeu urbain, écologique et social de tout premier
ordre et qu’ils sont, eux aussi, avec leurs riverains, dans l’attente d’opérations
de restauration et d’aménagement urbain de grande envergure. La proximité
de la zone touristique de Tunis Nord a plaidé pour l’engagement par l’APAL
des études de restauration/mise en valeur du premier plan d’eau.
L’insalubrité, la densité de population et les importantes réserves de terrain
disponibles dans la zone de Séjoumi devraient également plaider pour
l’engagement d’une opération de grande envergure. Partant de ces
considérations, la Municipalité de Tunis a pris les devants en engageant la
mise en œuvre du projet "Cité Durable Tunis-Séjoumi", objet d'une
convention entre l'Etat tunisien et le Centre des Nations Unies pour les
Etablissements Humains (CNUEH). Ce projet vise à améliorer les capacités
de gestion et de planification environnementales, sociales et économiques,
des municipalités et de leurs partenaires dans les secteurs public, privé et
communautaire, il repose essentiellement sur un processus de concertation
entre acteurs. Le processus participatif mis en œuvre dans le cadre de ce
projet a permis: l'analyse des composantes, potentialités et problèmes de la
zone, l'identification des priorités de développement et l'élaboration d'un Plan
d'Action adopté par l'ensemble des acteurs concernés. Il reste cependant à
définir de manière plus opérationnelle, les ressources à mobiliser, les
capacités que la Municipalité et ses partenaires doivent développer et les
aménagements structurels et organisationnels qu'ils doivent opérer pour
impulser et mettre en œuvre ce Plan d'Action. Le rôle de la ville de Tunis,
locomotive et coordonnatrice de l'opération est des plus importants et des
plus difficiles.
q Tunis bénéficie d’un patrimoine urbain exceptionnel, théâtre de nombreuses
interventions publiques et privées de mise en valeur. Le long de l’axe majeur,
Kasbah-Médina- hypercentre, dominé aujourd’hui par le nouvel Hôtel de Ville,
se déroulent 14 siècles d’histoire. Dans la Médina, d'importantes opérations
récemment menées ou en cours concourent à une mise en valeur qui va en
s'accélérant et qui est le fait essentiellement des pouvoirs publics
(départements ministériels, Municipalité de Tunis, ASM, INP, ARRU…) mais
aussi des privés qui la réinvestissent, à la faveur de phénomènes de
"gentrification" touchant le parc logements et l'immobilier hôtelier, touristique,
culturel… Les interventions de type « patrimonial » de l’ASM portent sur un
parc de 700 palais et demeures alors que « la restauration sociale »
concerne les quartiers les plus dégradés, les oukalas et certains marchés
municipaux. Le projet de restructuration du quartier El Hafsia, projet phare de
l'ASM, primé à deux reprises par le Prix Aga Khan, a permis de revitaliser
l'économie du quartier, d'opérer un mixage social contribuant à inverser le
processus de dégradation et de remplacer ou réhabiliter des habitations en
ruine. Quant à l'opération Oukalas, elle a permis notamment le sauvetage de
près de 1700 ménages locataires des risques d'effondrement des logements
occupés, leur relogement par la Municipalité de Tunis, principalement dans
de nouveaux quartiers d'habitat social périphériques à Douar Hicher, El Agba
Zahrouni et Sidi Hassine et la sauvegarde d'un patrimoine immobilier doté
d'une grande valeur architecturale, urbaine et historique. Certaines
précautions restent cependant à prendre pour que le compromis entre
préservation du patrimoine, développement économique, cohésion sociale et

15
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

fonctionnalité/ accessibilité soit garanti dans la durée. Il est important en effet,


de signaler que près de 35 ans après la création de l'ASM , le Plan de
Sauvegarde de la Médina, fruit d'un processus technique d'experts mais
aussi d'un processus participatif et de négociation entre tous les acteurs
concernés, n'est toujours pas élaboré et que la Médina n'est pas encore
considérée comme un secteur sauvegardé, disposition désormais prévue par
le Code du Patrimoine.
q Le patrimoine urbain contemporain, trop longtemps négligé, concentré dans
l’hypercentre et la ville basse connaît aujourd’hui un spectaculaire processus
de restauration-mise en valeur, grâce notamment aux projets urbains
engagés ou projetés par la Ville de Tunis. L’Avenue Habib Bourguiba achève
sa mue, la Place du 7 novembre change de décor, le marché Central entame
sa restauration/transformation, les façades des immeubles des principales
artères du centre-ville sont retapées et blanchies, le quartier de la Petite
Sicile promet de se métamorphoser avantageusement. Force est cependant
de reconnaître que pour de nombreux immeubles, ces opérations arrivent
trop tard et qu’un Projet de Centre-ville, englobant les zones centrales
actuelles et futures, se fait attendre, à un moment où une approche globale et
prospective du devenir de cette zone stratégique est plus que jamais
nécessaire.

4. La gestion de Tunis ou la gestion des transitions

Le survol effectué dans les sections précédentes montre une capitale en pleine
transformation, portée par l'élan généralisé de la mondialisation. Dans le nouveau
contexte économique international, l'ambition de voir Tunis se hisser au rang de
capitale régionale crée nécessairement de nouvelles opportunités mais aussi de
nouvelles contraintes, de nouveaux enjeux, de nouveau risques.

Les sections précédentes ont par ailleurs montré que les caractéristiques
économiques, démographiques, sociales et spatiales de la capitale, pensée au sens
de l'agglomération du Grand Tunis, sont en constante mutation, nécessitant les
mécanismes et les capacités de gestion adaptées des transitions. Résultant
partiellement des stratégies spécifiques des différents intervenants publics et/ou
privés au fil des décennies, ces caractéristiques de l'état de développement de la
capitale déterminent aujourd'hui également de ses capacités à atteindre ses
nouveaux objectifs de plate forme régionale.

Les villes tunisiennes concentrent aujourd'hui 80 % des richesses nationales. Même


si la pauvreté semble devenir un phénomène majoritairement urbain, les villes sont
encore pour leurs populations des espaces de liberté, particulièrement pour les
femmes, et d'un accès plus facile à la fois aux services publics et à la
consommation. Pourtant, si l'on reconnaît la contribution des villes aux
performances du développement national, l'intégration et la prise en compte de
leurs besoins spécifiques dans les stratégies nationales semblent modestes. A ce
titre, aucune institution ne semble disposer du mandat de penser et de porter le fait
urbain aujourd'hui, un peu comme si les villes, dénuées de stratégies propres,
devaient uniquement répondre aux exigences de développement sectorielles.

Par ailleurs, plus encore que par le passé, dans le cadre des stratégies
d'internationalisation de la capitale, la logique de son développement devient

16
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

particulièrement difficile à percevoir dans les limites communales. Les différentes


problématiques liées au développement économique, à la dynamique sociale, aux
transports, ou à la gestion des sols et des ressources naturelles, ne prennent leur
sens qu'une fois examinées à une échelle plus large que celle des communes,
même si la prédominance de la commune -capitale de Tunis dans la dynamique
d'urbanisation est incontestable (30% de l'urbanisation nouvelle en dépit d'un solde
migratoire négatif). Pourtant, comme la lecture de l'ensemble de ce document le
montre, les échelles d'analyse et de planification se superposent (communes,
gouvernorats, districts, agglomération, métropole, etc...), sans que la pertinence de
chacune d'entre elle ne soit clairement établie. La SDVT doit, à ce titre, permettre
de préciser certains concepts et outils d'analyse, tout en débattant de la nécessité
d'une institution métropolitaine d'analyse et de planification prospective.

De plus, parler de durabilité implique nécessairement de développer des outils de


réflexion multidimensionnels, multisectoriels, permettant d'appréhender la ville dans
toutes ses dimensions économique, sociale, environnementale, etc. La multiplicité
des acteurs (départements ministériels, agences nationales, communes, secteur
privé, citoyens, pour n'en citer que certains) et leur relatif cloisonnement ne peut
que limiter la nécessaire capacité de penser la ville dans sa globalité. Là encore,
une institution métropolitaine capable de mobiliser les compétences humaines, les
personnes ressources et les moyens techniques et financiers permettrait-elle
d'outiller et d'appuyer la prise de décision dans le domaine urbain (observatoire du
développement urbain, données à l'échelle des villes et des quartiers permettant
des analyses plus pertinentes)? Serait-elle le meilleur moyen d'assurer le lien
national-local pour atteindre de façon plus efficace des objectifs communs de
développement?

Parallèlement au niveau de réflexion prospective métropolitain, celui de


l'intervention opérationnelle locale n’en est pas moins importante. Les conférences
internationales de Rio pour l'environnement et le développement (1992) et
d'Istanbul, Habitat II (1996) ont permis d'établir un consensus international sur le
rôle prépondérant et les responsabilités des acteurs municipaux de par le monde,
pour atteindre les objectifs du développement urbain durable. Ils sont tout à la fois
analystes, moteurs, instigateurs et coordonnateurs de l'ensemble des intervenants,
sur les multiples dimensions économiques, sociales et environnementales du
développement local.

En Tunisie, la Loi Organique des Communes qui régit le fonctionnement municipal


et les orientations décentralisatrices tracées dans la dernière décennie impliquent
les municipalités dans le développement économique et social, en faisant le
coordonnateur principal du développement local et encourageant également
l'approche intercommunale pour la prestation de certains services publics.
Cependant, les institutions municipales font face à un certain nombre d'obstacles -
et Tunis ne semble pas échapper à la règle: Difficulté de mobiliser les expertises et
les compétences nécessaires, faiblesse des capacités de planification, absence de
coordination et de communication, au sein de l'institution et avec l'extérieur et
faiblesse des moyens financiers 5.

5
En 2000, le total des recettes courantes de la municipalité de Tunis par habitant représente environ 60.3 DT,
alors même que le total des dépenses de gestion de la municipalité par habitant représente plus de 55 DT.
De plus, la ville a connu une augmentation continue des emprunts réalisés, avec un taux d'accroissement
annuel moyen d'environ 20% entre 1992 et 2000.

17
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

L’intérêt de créer des ateliers communaux d’urbanisme s’impose à l’évidence,


notamment pour la Commune-Capitale, qui connaît des mutations urbaines sans
précédent, appelant une démarche d’aménagement cohérente et le développement
d’outils d’urbanisme opérationnel à des échelles pertinentes pour encadrer la
transformation du Centre-Ville et des Berges du lac et des autres zones centrales et
périphériques stratégiques .

En effet, la multiplicité des acteurs sur le terrain local rend le rôle de coordination
particulièrement compliqué et difficile. Certains des grands projets d'aménagement
urbain qui changeront le visage de la capitale sont ainsi menés sans que la
municipalité ne soit impliquée dans leur définition ou dans leur mise en œuvre. A cet
égard, la SDVT doit approfondir la réflexion et permettre l'engagement du débat: en
effet, si les villes doivent continuer à jouer le rôle de supports du développement
national, l'institution municipale ne doit-elle être en mesure de jouer pleinement et
efficacement ce rôle?

Enfin, il convient de noter que parler de développement urbain durable implique


nécessairement la pleine implication des citoyens. Cette exigence de participation
communautaire ou citoyenne fait partie intégrante du processus de la SDVT. Il n'en
est pas une fin en soi mais le moyen d'en assurer la durabilité et ce pour les raisons
suivantes: Les différentes problématiques mises en lumière par les sections
précédentes s'inscrivent tous dans le cadre des objectifs assignés aux cités
durables de demain, tels que rappelés en introduction de ce document. 4 principes
(ville équitable, ville compétitive, ville bancable et ville bien gérée) apparemment
placés sur un niveau équivalent de priorité pour la cohérence globale du tout.
Pourtant, ces principes reflètent avant tout les valeurs socio-politiques
fondamentales qui forment l'identité collective d'une ville ou d'un pays. En effet, nos
villes devraient-elles avant tout être équitables et, accessoirement parce que c'est
nécessaire, économiquement compétitives? Le choix est-il à l'inverse? Les citoyens
de la ville de Tunis préfèrent-ils vivre dans une capitale internationale dans laquelle
une part croissante d'entre eux ont un accès limité à certains services publics, ou
dans une capitale nationale moins inte rnationalisée mais où la qualité de la vie est
supérieure?

Pour assurer la durabilité de la cohésion sociale, les réponses à ses questions ne


peuvent être considérées comme une affaire d'experts et/ou d'administrateurs,
aussi compétents soient-ils. C'est là que réside tout l'intérêt des processus
participatifs, dans ce que les institutions publiques peuvent, par leur biais, présenter
les alternatives, interpréter les réponses et les traduire en plans opérationnels
techniques vers des objectifs clairs. Cela suppose des stratégies de communication,
des mécanismes de concertation, des supports et des outils de communication,
autant de moyens nécessaires au consensus sur la ville de demain.

5. Éléments de conclusion

Tunis, la commune, le gouvernorat, le district ou la région reste une capitale


relativement préservée des problèmes d'extrême pauvreté, de violence urbaine,
d'exclusion sociale qui caractérisent certaines des capitales du monde. Cependant,
espace d'opportunités pour certains, elle est aussi lieu de grande détresse pour
d'autres.

18
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La présente note n'a pas pour ambition d'établir le bilan exhaustif de l'état de
développement de la capitale. Elle a, dans la logique de la phase I de la SDVT,
vocation à susciter un débat sur certaines des grandes problématiques actuelles et
futures de la capitale. Avant de passer aux phases plus opérationnelles de "où
voulons nous aller et quelles actions prioritaires pour ce faire", le processus de la
SDVT doit permettre à tous les intervenants de discuter les principes et concepts
qui détermineront les actions.

C'est bien dans la construction et la coordination de ce dialogue mobilisant et


impliquant toutes les parties prenantes du développement de la capitale que veut se
situer la valeur ajoutée du processus SDVT. L'aboutissement final devra être une
contribution à une mise en cohérence globale et une mobilisation améliorée des
différents partenaires vers des objectifs communs clairement identifiés.

19
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

1. ASPECTS ECONOMIQUES ET SOCIAUX

1.1 LE CONTEXTE REGIONAL ET NATIONAL

La Tunisie indépendante a connu des mutations profondes durant les quarante


dernières années touchant les différents domaines de la vie économique et sociale
du pays. Des performances économiques remarquables et des acquis sociaux
considérables ont été réalisés grâce à une importante mobilisation des ressources
humaines du pays et à une contribution de plus en plus accrue des villes et des
villages du pays dans la création et la répartition des richesses. En l’espace de
quarante ans, la société tunisienne a vécu de profonds changements. La population
est devenue majoritairement urbaine. L’éducation de base s’est généralisée. Le
niveau des qualifications s’est nettement amélioré. Les soins et la santé de base
sont devenus accessibles à l’ensemble de la population. Le croit démographique
s’est sensiblement ralenti. La composition des familles et des ménages a
profondément changé. L’accès à l’information et aux moyens de communication a
connu une véritable révolution.

La population tunisienne est passée de 4,533 millions d’habitants en 1966 à


9,443 millions en 1999 réalisant un taux d’accroissement annuel moyen de 2,25 %.
La plus forte croissance démographique a été réalisée par les femmes en milieu
urbain. Cette catégorie de la population a été multipliée par un facteur de 3,24 entre
1966 et 1999 contre 2,08 pour l’ensemble de la population tunisienne. La Tunisie
commence à vivre une certaine transition démographique marquée par un important
ralentissement du croît démographique. La croissance démographique a évolué
comme suit durant les différentes périodes :
q 1966-1975 : 2,33 %
q 1975-1984 : 2,52 %
q 1984-1994 : 2,33 %
q 1994-1997 : 1,53 %
q 1997-1999 : 1,33 %
q 1999-2000 : 1,11 %

La Tunisie indépendante a connu de profondes et rapides mutations économiques.


Elle a transité d’une économie agro-minière à une économie moderne, diversifiée et
ouverte. Une crise du système a culminé en 1986 dans différents secteurs de
l’activité économique aggravée par une gouvernance timorée et vacillante. Le
programme économique adopté en 1986 était à la fois un plan de stabilisation et un
projet de réorganisation et de restructuration. Depuis l’adoption du PAS, une
réorientation de la politique économique fut adoptée en Tunisie dans le sens d'un
recours plus grand au secteur privé et d'une plus grande liberté accordée aux forces
des marchés. La ratification par la Tunisie des accords du GATT en 1990 lui
conférant le statut de fondateur de l'Organisation Mondiale du Commerce en 1994
et la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne en 1995
couronnèrent l’orientation libérale de la Tunisie.

20
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les performances réalisées par l’économie tunisienne depuis l’adoption du PAS


sont remarquables : le déficit budgétaire est passé de 5,6 % du PIB durant la
période 1980-1986 à 3,4 % du PIB durant la période 1987-1999 ; celui de la balance
des paiements courants de 7,9 % du PIB à 4 % du PIB ; le taux d’endettement
extérieur a diminué de plus de 59,5 % du PNB en 1986 à 47,6 % en 1999 ; et le
taux de croissance du PIB à prix constants a atteint une moyenne de 5 % pendant
la période post ajustement alors qu’il était négatif en 1986.

La mise en œuvre du programme d’ajustement structurel en 1986 a permis de


rétablir les équilibres économiques globaux et la reprise de la croissance
économique qui demeure toutefois tributaire des performances du secteur agricole
soumis aux aléas climatiques. Durant les quinze dernières années, la croissance
économique en Tunisie a été en moyenne de 4,1 % l’an. Évoluant à un rythme
annuel de 2,9 % entre 1984 et 1989, la croissance du PIB affiche un taux moyen de
5,0 % à partir de 1990. Le graphique suivant illustre l’évolution de la croissance du
PIB depuis 1984 :
GRAPHIQUE 1 : EVOLUTION DE LA CROISSANCE DU PIB (1984-2000)

9%

8% 7,8%
7,1%
7% 7,1%
6,2%
6,2%
6%
5,4%
5,0%
5% 4,9%
5,0%
4% 3,9%
3,5% 3,2%
3% 3,2%
2,4%
2% 2,2%
1,6%
1%

0%

-1%

-2% -2,0%

-3%
1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Les performances économiques réalisées par la Tunisie se sont traduites par une
amélioration des revenus et des conditions de vie. Le PIB par tête a dépassé depuis
1997 le seuil de 2 000 $US plaçant la Tunisie parmi les pays à revenus moyens.
Depuis 1985, le PIB par tête a augmenté de 7,4 % par an en nominal et de 2,4 % en
termes réels. Il est passé de 796 DT en 1985 à 2 637 DT en 1999.

21
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La population active de la Tunisie s’est élevée en 1997 à 2,978 millions personnes


dont 2,256 millions d’hommes (75,7 %) et 0,723 million de femmes (24,3 %).
L’évolution du taux de chômage révèle une quasi-stabilisation du chômage depuis
1989 : de 15,3 % en 1989, le taux de chômage est passé à 15,6 % en 1994 puis à
15,7 % en 1997. L’évolution de la structure des emplois est marquée par trois
tendances majeures : (i) la baisse de la part du secteur agricole; (ii) la stabilisation
de la part des industries manufacturières autour de 20 %, (iii) la croissance de
l’emploi dans le secteur tertiaire. Le tableau suivant compare la répartition de la
population active occupée par secteur d’activité entre 1975, 1984 et 1997 :
TABLEAU 1 : REPARTITION DE LA POPULATION ACTIVE OCCUPEE PAR SECTEUR D’ACTIVITE

1966 1975 1984 1989 1994 1997


Agriculture et pêche 45,8% 39,0% 26,7% 26,2% 21,9% 22,0%
Industries Manufacturières 10,6% 18,0% 19,3% 19,6% 20,0% 20,5%
Mines, Énergie, Bâtiment et travaux public 10,3% 12,8% 15,5% 14,5% 15,0% 13,5%
Commerce et services 33,3% 30,2% 38,5% 39,7% 43,1% 44,0%
Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

En matière de commerce extérieur, l’évolution de la structure des échanges


extérieurs de la Tunisie durant les quinze dernières années permet de relever une
mutation de la composition des importations et des exportations de la Tunisie :
q les matières premières et les demi-produits qui représentaient près des deux
tiers des exportations n’en représentent plus que le tiers ;
q les produits manufacturés non alimentaires qui représentaient environ le
quart des exportations durant la période 1982-1986, ont constitué plus de
57 % des exportations de la Tunisie durant la dernière quinquennie. À partir
de 1986, les exportations des produits manufacturés non alimentaires
dépassent celles des produits énergétiques. La relève du pétrole ayant été
assurée par les produits textiles au niveau des exportations tunisiennes.

Cela traduit une transformation économique profonde faisant passer la Tunisie du


statut de fournisseur de produits miniers et énergétiques à un véritable exportateur
de produits manufacturiers. C’est ce qu’illustre le graphique suivant qui compare les
contributions des produits énergétiques et des produits manufacturés aux
exportations :

22
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 2 : EVOLUTION DE LA CONTRIBUTION DES PRODUITS ENERGETIQUES ET DES


PRODUITS MANUFACTURES AUX EXPORTATIONS (1975-1999)

60%

57%
50%
44%

40%

Produits manufacturiers (hors IAA)


30%
Produits énergétiques

20%

10%
9%
7%
0%
1975
1976
1977
1978

1979
1980
1981

1982
1983
1984
1985

1986
1987
1988

1989
1990
1991
1992

1993
1994
1995

1996
1997
1998
1999
L’ouverture extérieure menace une partie importante du tissu industriel tunisien. Les
engagements pris au niveau de l’OMC et le démantèlement de la protection
inhérent à l’accord d’association signé avec l’UE en 1995 met à rude épreuve
l’industrie tunisienne. Un programme de mise à niveau a été mis en place, mais les
risques de pertes d’activités et d’emplois sont réels et importants.

La Tunisie aborde maintenant une phase nouvelle de son développement. Une


phase qui exige performance, compétitivité et qualité. Une période de transition a
commencé avec le lancement du programme d’ajustement structurel. Cette période
de transition s’achève maintenant. La nouvelle période qui commence est surtout
une période préparatoire à une ouverture totale de l’économie tunisienne sur son
environnement international et à son intégration dans un vaste ensemble
économique constitué de l’Union européenne (UE) et de tous les pays
méditerranéens.

La Tunisie ambitionne de rattraper le retard de développement qui la sépare des


pays de l’OCDE. Cela est possible est réalisable avant le fin du premier quart de ce
siècle moyennant une accélération de la croissance économique. C’est ce qu’illustre
le graphique suivant tiré des simulations effectuées par la Banque mondiale et qui
montre que le niveau de vie en Tunisie convergerait vers la situation de certains
pays de l’OCDE en réalisant une croissance annuelle du PIB de 6,6 % durant la
période 2000-2005 et de 8,6 % pour les vingt ans qui suivent :

23
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 3 : CONVERGENCE DE LA TUNISIE VERS LES PA YS DE L’OCDE*

25 000
Corée du Sud

20 000

Portugal
15 000

Tunisie : coissance accélérée

10 000

5 000
Tunisie : continuation de la coissance des années 90

0
2000
2001

2002
2003

2004
2005

2006

2007
2008

2009
2010

2011
2012

2013
2014

2015
2016

2017
2018

2019

2020
2021

2022
2023

2024
2025
$ US

(*) Valeurs exprimées en PIB (PPA $ US 1987)

Les objectifs de développement de la Tunisie dans un contexte d’ouverture et


d’intégration internationale sont porteurs de défis majeurs nécessitant une
intensification des réformes structurelles et une amélioration de la compétitivité
économique avec un maintien de la stabilité macro-économique. Cela suppose un
renforcement de la cohésion sociale et territoriale et l'accroissement de l'efficacité
économique de l’ensemble du pays et en premier lieu des villes appelées à être le
support privilégié du développement et d'intégration économique et sociale.

Les villes tunisiennes produisent plus de 80 % des richesses nationales et abritent


près des deux tiers de la population. Elles seront de plus en plus sollicitées non
seulement en tant que lieux de production et de résidence mais aussi comme des
espaces d'épanouissement culturel et intellectuel offrant une meilleure qualité de vie
à leurs populations. Les progrès réalisés par les villes tunisiennes sont
remarquables, mais d’importants efforts restent à déployer pour améliorer
l’efficacité, la compétitivité et la convivialité des villes tunisiennes et à leur tête
Tunis, capitale politique, culturelle et économique du pays.

1.2 LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DE TUNIS

Tunis, à l’instar des autres villes et villages du pays, a connu un développement


économique et social remarquable durant les quarante dernières années. La
présente partie du rapport est consacrée à l’examen de quelques indicateurs
concernant l’évolution et les principales caractéristiques de la situation actuelle de la
ville de Tunis dans les domaines suivants :
q Population et dynamique urbain

24
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Éducation et formation
q Emploi et activités économiques
q Pauvreté et exclusions sociales

1.2.1 POPULATION ET DYNAMIQUE URBAINE

1.2.1.1 Démographie

Le territoire tunisien a connu une importante densification démographique passant


de moins de 13,6 habitants/km2 en 1921 à près de 21 habitants/km2 en 1946, pour
atteindre 61,9 habitants/km2 en 2000. Depuis l’indépendance, la distribution spatiale
de la population tunisienne reste marquée par trois faits majeurs et a connu trois
changements importants :
q les constantes :
ð la concentration du cinquième de la population dans la plus grande ville
du pays : Grand Tunis, capitale politique et métropole économique ;
ð le poids croissant de la Tunisie orientale bénéficiant d’une dynamique
économique ;
ð la perte continue du rythme du croît démographique de la région du
Nord-Ouest à cause des départs vers les régions littorales.
q les changements :
ð la densification accrue de la population en Tunisie centrale ;
ð l’accroissement sensible du poids du Sud ;
ð la redistribution interne de la population de la région du Nord-Ouest à
travers une concentration dans les villes chefs-lieux des gouvernorats et
des délégations.

Ainsi, l’évolution de la répartition régionale de la population durant les quarante


dernières années, fut-elle marquée par une importante régression des poids relatifs
de la région Nord-Ouest et de la région Nord-Est (perdant respectivement 4,8 points
et 2,3 points) au profit de la région de Tunis (+ 4,8 points) et de la région du Centre-
Est (+ 2,3 points).

La croissance démographique en Tunisie est essentiellement un fait urbain. Depuis


1936, la population tunisienne a été multipliée par un facteur de 4,8 alors que le
nombre de citadins a été multiplié par 12,2. Le taux d’urbanisation a fortement
progressé entre 1966 et 1975 et entre 1984 et 1994. De 39 % en 1966, le taux
d’urbanisation est passé à 47,5 % en 1975 puis à 53 % en 1984 avant d’atteindre
61 % en 1994 et 62,6 % en 2000. Certes, cette évolution a été favorisée par
l’extension du périmètre communal en Tunisie (la population urbaine étant assimilée
à la population communale) mais dénote aussi d’une réelle expansion du
phénomène urbain durant les trente dernières années. Le graphique suivant illustre
l’évolution du taux d’urbanisation depuis 1936 :

25
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 4 : ÉVOLUTION DU TAUX D’URBANISATION (1936-1999)

(1000)
6 500 62,4% 65%
Population urbaine 59,6%
6 000 5 897 60%
Taux d'urbanisation
5 500 55%
50,4%
5 000 47,1% 4 813 50%
43,6%
4 500 45%

4 000 40%
34,7%
3 500 3 184 35%

3 000 25,8% 30%

2 500 2 345 25%

2 000 1 675 20%

1 500 15%
1 032
1 000 10%
599
500 5%

0 0%
1936

1939

1942

1945

1948

1951

1954

1957

1960

1963

1966

1969

1972

1975

1978

1981

1984

1987

1990

1993

1996

1999
La population du Grand Tunis a dépassé en l’an 2000 le cap de 2 millions
d’habitants répartis comme suit entre les quatre gouvernorats composant la région
du Grand Tunis6 :

6
Le gouvernorat de Manouba a été créé en septembre 2000. Auparavant, son périmètre était compris dans
celui du gouvernorat de l’Ariana.

26
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 5 : POPULATION DU GRAND TUNIS (2000)

2 200 Ben Arous : 21,7%


2 100
2 000
1 900
1 800 445
1 700
1 600
1 500
314 Manouba : 15,3%
1 400
1 300
1 200
1 100 364 Ariana : 17,7%
1 000
900
800
700
600
500 931
400 Tunis : 45,3%
300
200
100
0
(1000)

Le poids démographique de la ville de Tunis de même que celui du Gouvernorat de


Tunis sont en régression. La population du gouvernorat de Tunis représente moins
de 10 % de la population totale en l’an 2000 contre près de 14 % en 1975. Le poids
démographique de la ville de Tunis est passé de près de 10 % en 1975 à moins de
7,7 % en 1994. Le tableau suivant présente l’évolution du poids démographique et
des taux de croissance de la population du Grand Tunis, du gouvernorat de Tunis et
de la ville de Tunis :
TABLEAU 2 : CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE 1966-2000

Population Taux de croissance annuel moyen


1966 1975 1984 1994 2000 1966-75 1975-84 1984-94 1994-00

Population
Grand Tunis 749 382 1 053 637 1 394 749 1 828 842 2 053 300 3,86% 3,17% 2,75% 1,95%
Gouvernorat de Tunis 774 364 815 800 887 803 930 700 0,58% 0,85% 0,79%
Ville de Tunis 550 404 596 654 674 142 0,90% 1,23%
Pop. totale de la Tunisie 4 436 615 5 588 209 6 966 173 8 785 364 9 560 900 2,60% 2,48% 2,35% 1,42%
Population urbaine totale 1 735 319 2 655 788 3 680 830 5 361 751 5 985 000 4,84% 3,69% 3,83% 1,85%
Taux d'urbanisation 39,1% 47,5% 52,8% 61,0% 62,6% 2,19% 1,18% 1,45% 0,42%

Part dans la pop. totale


Grand Tunis 16,89% 18,85% 20,02% 20,82% 21,48% 1,23% 0,67% 0,39% 0,52%
Gouvernorat de Tunis 13,86% 11,71% 10,11% 9,73% -1,85% -1,46% -0,62%
Ville de Tunis 9,85% 8,57% 7,67% -1,54% -1,09%

Part dans la pop. urbaine


Grand Tunis 43,18% 39,67% 37,89% 34,11% 34,31% -0,94% -0,51% -1,05% 0,10%
Gouvernorat de Tunis 29,16% 22,16% 16,56% 15,55% -3,00% -2,87% -1,04%
Ville de Tunis 20,72% 16,21% 12,57% -2,69% -2,51%

Source : HZ, d’après Recensements 1966,1975, 1984 et 1994 et INS 2000

27
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La région de Tunis représente 21 % de la population totale, 33 % de la population


urbaine et 56 % des migrants. Atteignant 674 140 habitants en 1994, la ville de
Tunis concentrait alors 7,7 % de la population de la Tunisie, soit un huitième de la
population urbaine du pays. Cette exceptionnelle importance découle de son triple
rôle de capitale politique, économique et intellectuelle, qui place Tunis loin devant
toutes les autres villes du pays.

La population de la ville de Tunis croit moins rapidement que dans le reste des villes
du pays. Entre 1975 et 1994, la population de Tunis a augmenté à un taux annuel
moyen de 1,07 % contre 2,41 % pour l’ensemble de la Tunisie et 3,77 % pour la
population urbaine totale. Le poids démographique de Tunis dans la hiérarchie
urbaine baisse ainsi de près de 21 % en 1975 à moins de 13 % en 1994. L’évolution
récente des données démographiques par gouvernorat confirme cette tendance de
baisse du poids démographique de la ville de Tunis : entre 1994 et 2000, la
population du gouvernorat de Tunis a connu une croissance annuelle de 0,79 %
contre une moyenne nationale de 1,42 %. Les gouvernorats de l’Ariana et de Ben
Arous ont réalisé les plus forts taux de croissance démographique, soit
respectivement 2,94 % et 3,05 % par an. Pour l’ensemble du Grand Tunis, le taux
de croissance observé entre 1994 et 2000 est de 1,95 % par an contre 2,75 % par
an pour la période 1984-1994. Le graphique suivant illustre l’évolution de la
croissance démographique par gouvernorat entre 1994 et 2000 :

28
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

TABLEAU 3 : CROIT DEMOGRAPHIQUE PAR GOUVERNORAT (1994-2000)

Tataouine 1,38%

Médenine 1,47%

Gabès 1,07%

Kébili 1,16%

Tozeur 1,31%

Gafsa 1,07%
Sfax 1,62%

Mahdia 1,46%

Monastir 2,13%

Sousse 2,12%

Sidi Bouzid 0,94%

Kasserine 1,23%

Kairouan 0,93%
Siliana 0,71%
Le Kef 0,50%

Jendouba 0,81%

Béja 0,73%
Bizerte 1,18%

Zaghouan 1,25%

Nabeul 1,49%

Ben Arous 3,05%


Ariana 2,94%
Tunis 0,79%

0,0% 0,5% 1,0% 1,5% 2,0% 2,5% 3,0% 3,5%

Les principales tendances de l’évolution démographique dans le Grand Tunis


présentent les caractéristiques suivantes :
q désertion du centre ville de Tunis et développement de l’habitat dans les
gouvernorats de l’Ariana et de Ben Arous :
ð solde migratoire négatif du gouvernorat de Tunis,
ð faible croissance voire stabilisation de la population de la ville de Tunis,
ð forte croissance démographique dans les autres gouvernorats du Grand
Tunis ;
q une reprise de la croissance démographique à Tunis est augurée avec le
développement amorcé et attendu des grands projets urbains : lac nord, lac
sud, etc.

1.2.1.2 Dynamique urbaine

L’espace géographique délimitant le Grand Tunis est constitué des quatre


gouvernorats de Tunis, Ariana, Manouba et Ben Arous. Il couvre actuellement une
surface d’environ 300 000 hectares. Sur cette superficie, seuls 30 000 hectares
concernent le périmètre aggloméré, soit 10 % du total. En 1957, la partie urbanisée

29
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

de Tunis ne dépassait pas 3 400 hectares. Cela représente un accroissement


annuel moyen de l’espace urbain du Grand Tunis de 5,8 %. Ce taux est supérieur à
celui du croît démographique qui a atteint 3,3 % durant la même période. Ce
différentiel reflète une croissance de la consommation unitaire d’espace urbain de
2,8 % par an qui s’explique par la rapidité de la croissance économique dans la
région, l’élévation des niveaux de vie et les changements des comportements
sociaux. L’occupation du sol dans la région du Grand Tunis, se décompose en :
q 250 000 hectares de zones agricoles et naturelles ;
q 20 000 hectares de plans d’eau ;
q 30 000 hectares de périmètre aggloméré.

Le bilan de l’occupation du sol dans la ville de Tunis, dans le gouvernorat de Tunis


et dans la région du Grand Tunis tel qu’il ressort des travaux menés dans le cadre
du SDA7 se présente comme suit :
GRAPHIQUE 6 : STRUCTURE D’OCCUPATION DU SOL DANS LA REGION DU GRAND TUNIS

Ville de Tunis Gouvernorat de Tunis Grand Tunis


Surface (ha) Structure Surface (ha) Structure Surface (ha) Structure

Habitat
Individuel 2 984,0 36,8% 4 698,0 42,2% 10 359,0 46,6%
Collectif 851,0 10,5% 906,0 8,1% 1 232,5 5,5%
Total 3 835,0 47,3% 5 604,0 50,4% 11 591,5 52,1%
Grands équipements 1 462,0 18,0% 2 040,0 18,3% 3 629,0 16,3%
Activité industrielle 541,0 6,7% 718,5 6,5% 1 820,5 8,2%
Zone verte équipé 579,5 7,1% 978,0 8,8% 1 911,5 8,6%
Surface totale urbanisée 6 417,5 79,1% 9 340,5 84,0% 18 952,5 85,2%
Terrains nus et cim étiaire 1 695,0 20,9% 1 784,0 16,0% 3 283,5 14,8%
Surface urbanisée brute 8 112,5 100,0% 11 124,5 100,0% 22 236,0 100,0%

Quelques indicateurs peuvent caractériser l’occupation du sol et la dynamique


urbaine du Grand Tunis :
q la surface urbanisée de la ville de Tunis représentent plus de 36 % de la
surface urbanisée totale du Grand Tunis ;
q prédominance générale de l’habitat individuel (46 % de la surface urbaine du
Grand Tunis) ce qui montre un grand étalement de la fonction résidentielle
q importante implantation de zones d’activités totalisant environ 900 hectares
dans le gouvernorat de Ben Arous. L’activité industrielle n’a pas été réorienté
de manière orginisée vers d’autres régions et faute d’offre de terrain
industriels, certaines industries se sont développées dans la périphérie
générant un important phénomène d’habitat non réglementé ;
q le fonctionnement de l’aire du Grand Tunis, montre un certain déséquilibre
traduit par une concentration de l’habitat sur la partie Nord et une
prédominance de zones d’emplois sous forme de zones industrielles sur la
partie Sud.

7
Étude du schéma directeur d’aménagement du Grand Tunis, Urbaconsult, Uram et Brammah, Ministère de
l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire, Phase 1, avril 1996

30
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q organisation urbaine articulée autour de la Médian et du centre européen et


concentration d’une part importante d’activités tertiaires, d’équipements et de
services dans l’hypercentre de Tunis ; cette situation n’est pas à ce jour
contestée dans la mesure où les centres secondaires programmés n’ont pas
encore connu de début de réalisation, excepté le centre urbain Nord dont
l’actuelle monofonctionalisation (bureaux, sièges de sociétés) ne lui permet
pas d’assurer le rôle de centre de relais lequel est supporté par les centres
polyfonctionels des zones Nord (El Menzah et El Manar) et Nord-Est (Berges
du Lac Nord) ;
q une partie du développement urbain de Tunis s’est reportée sur les petites
communes satéllites transformées en zones dortoirs pour les catégories
moyennes de la population (Oued Ellil, Jedaïda, Sidi Thabet et Mohamdia)
q le développement urbain de la ville s’est opéré avec le maintien des
disparités zonales dans la mesure où le Nord conti nue à accueillir les plus
importantes opérations d’habitat (Lac Nord et opérations AFH) ;
q l’extension urbaine de Tunis s’est réalisée en grande partie par le
développement de quartiers périphériques et le plus souvent de manière
anarchique. Les quartiers les plus peuplés de Tunis sont désormais
El Hraïria, Kabaria, Omrane supérieur et Sidi Hassine où habitent désormais
la majeure partie de la population de la ville.

1.2.2 ÉDUCATION ET FORMATION

La valorisation du potentiel humain est à la base de tout processus de


développement. Le secteur de l’éducation et de la formation a connu en Tunisie une
évolution remarquable. Un Tunisien sur quatre est actuellement à l’école, le quart
du Budget de l’État et environ 7 % du PIB sont consacrés à l’éducation et à la
formation, et le pays satisfait maintenant ses besoins en cadres dans tous les
domaines. Le bouleversement commencé au lendemain de l’indépendance s’est
accéléré durant les 20 dernières années. Durant cette période, allant de 1980 à
2000, les effectifs scolaires sont passés de 1,53 million à 2,38 millions ; les
enseignants de 37 800 à 113 300 ; les établissements d’enseignement primaire de
2 540 à 4 500. Cette politique éducative a profondément transformé la société. Le
niveau éducatif général a ainsi progressé :
q les taux de scolarisation des enfants âgés de 6 à 12 ans est passé de 86%
en 1986 à 99% en 1999, soit une progression de 15 % ;
q l’analphabétisme a régressé en passant de 55 % en 1975 à 27 % en 1999 ;
q le niveau général de population s’est amélioré : actuellement un tunisien sur
trois a le niveau secondaire ou supérieur contre moins de 6 % en 1966.

La ville de Tunis contribue substantiellement à cet effort de scolarisation et


d’alphabétisation de la population. Centre du pouvoir et capitale de la culture et du
savoir, Tunis a joué et joue toujours un rôle de premier plan dans la formation des
élites tunisiennes. De la Zitouna au campus universitaire en passant par la Sadikia,
les établissements d’enseignement de la ville de Tunis ont marqué l’évolution de la
science et du savoir dans le pays.

31
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Tunis regroupe tous les organismes directeurs de la vie politique, administrative et


économique. Son rôle dans la vie intellectuelle de la Tunisie n’est pas moins
dominant : les établissements d’enseignement supérieur et de recherche s’y
concentrent, de même que les principaux instruments de la pensée et de la culture.
Tunis monopolisait la formation universitaire. En 1975, plus de 98 % des étudiants
tunisiens étaient inscrits dans les établissement d’enseignement supérieur du Grand
Tunis. La décentralisation de la formation supérieur a ramené cette proportion à
moins de 59 % en 1995 et à …. en 2000.

La diminution du poids de Tunis est aussi observable au niveau de l’enseignement


de base et de l’enseignement secondaire. En l’espace de 5 ans, la part de Tunis
dans les effectifs des élèves du primaire et du secondaire est passée de 9,2 % à
8,5 %. Cette diminution s’explique d’une part par la perte du poids démographique
de la ville et par l’amélioration de la scolarisation des filles et des garçons dans
l’intérieur du pays. Le tableau suivant donne quelques indicateurs de cette
l’évolution observée entre 1994 et 1999 :
TABLEAU 4 : INDICATEURS D’ENS EIGNEMENT DE BASE ET ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

Tunis Tunisie Part de Tunis


1993-94 1998-99 1993-94 1998-99 1993-94 1998-99

1er cycle Enseignement de base (EB)


Nombre d'établissements 198 192 4 164 4 441 4,8% 4,3%
Salles de classes 2 026 1 994 26 052 27 262 7,8% 7,3%
Enseignants 4 488 4 395 55 720 60 333 8,1% 7,3%
Elèves 118 521 108 643 1 427 411 1 432 896 8,3% 7,6%

2eme cycle EB et Enseig. secondaire


Nombre d'établissements 69 81 665 938 10,4% 8,6%
Classes élèves 1 962 2 467 17 618 25 381 11,1% 9,7%
Elèves 68 859 88 139 605 935 874 810 11,4% 10,1%

Source statistique : Ministère de l’éducation

En dépit des progrès réalisés en matière de scolarisation, l’analphabétisme


demeure relativement important. En 1994, près d’un tunisien sur trois de plus de 10
ans ne sait ni lire ni écrire. Cette proportion est plus importante chez les femmes
(42 %). Le gouvernorat de Tunis affiche le taux d’alphabétisme le plus élevé du
pays : 73 % pour les femmes et 88 % pour les hommes (moyennes nationales
respectives de 57,8 % et 78,9 %). C’est ce qu’illustre le graphique suivant qui
présente le positionnement des différents gouvernorats en matière de taux
d’alphabétisation des femmes et des hommes tel qu’il ressort du RGPH de 1994 :

32
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 7 : TAUX D’ALPHABETISATION DES FEMMES ET DES HOMMES PAR


GOUVERNORAT

Femmes Axe d'égalité entre femmes et hommes


75%
Ben Arous Tunis

70%
Monastir
Ariana
Ecart entre femmes et hommes

Moyenne nationale
65%
Zaghouan Sousse
Tozeur
Sfax
60% Medenine
Bizerte
Gabès
Tataouine Gafsa
55% Kébili

50% Le Kef
Béja Mahdia
Nabeul

45% Siliana
Jendouba Sidi Bouzid
Kairouan
Kasserine Hommes
40%
68% 69% 70% 71% 72% 73% 74% 75% 76% 77% 78% 79% 80% 81% 82% 83% 84% 85% 86% 87% 88% 89%

Source : HZ, d’après données du RGPH de 1994

1.2.3 EMPLOIS ET ACTIVITES ECONOMIQUES

Si le poids démographique de Tunis est prépondérant son poids économique l’est


davantage. Tunis abrite le dixième de la population tunisienne et produit le quart
des richesses du pays : son poids économique dépasse de 2,5 fois son poids
démographique. Il s’agit d’une particularité propre à la capitale du pays. Le
graphique suivant qui positionne les gouvernorats du pays selon leurs poids
démographiques et économiques montre qu’à part Tunis, les dimensions
démographiques et économiques des différents gouvernorats sont comparables (la
diagonale montre l’axe d’équivalence des deux poids). Six autres gouvernorats
affichent un poids économique prépondérant par rapport à leur dimension humaine :
il s’agit des gouvernorats de Sfax, Bizerte, Sousse, Ben Arous, Monastir et Gabès.

33
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 8 : POIDS DEMOGRAPHIQUE ET POIDS ECONOMIQUE DE TUNIS

Poids démographique
10% Tunis

9%
Sfax
8%
Ariana
7%
Nabeul
6% Kairouan
Bizerte
5% Sousse
Jendouba Medenine Ben Arous
Kasserine Monastir
4% Sidi Bouzid
Mahdia
Béja Gafsa Gabès
3% Le Kef
Siliana
2% Tataouine
Zaghouan
Kébili
1% Tozeur
Poids économique
0%
0% 5% 10% 15% 20% 25%

Source : HZ, d’après données INS et Ministère du développement économique

1.2.3.1 Les entreprises

Le Grand Tunis est le premier pôle industriel et économique du pays. À fin 1998, il
comptait près de 134 000 entreprises soit 34 % du nombre total des entreprises
établies dans le pays. Le gouvernorat de Tunis regroupe 59 % des entreprises du
Grand Tunis et abrite de ce fait la plus grande concentration d’entreprises à l’échelle
nationale.

Plus de 79 000 entreprises sont recensées dans le gouvernorat de Tunis dont près
de la moitié exercent dans le secteur du commerce et de petits métiers. Les
entreprises du secteur industriel sont au nombre de 9 220 et celles exerçant dans
l’hôtellerie et la restauration dépassent les 3 000 entreprises. Le tableau suivant
donne la répartition des entreprises recensées au 31 décembre 1998 par activité
pour les gouvernorats du Grand Tunis et pour l’ensemble de la Tunisie :
TABLEAU 5 : REPARTITION SECTORIELLE DES ENTREPRISES DU GRAND TUNIS ET EN TUNISIE

Grand Tunis Tunisie Part Structure


Secteur d'activité Tunis Ariana Ben Arous Total District District Tunisie

Agriculture 298 116 97 511 1 357 37,7% 0,4% 0,3%


Pêche 40 6 3 49 524 9,4% 0,0% 0,1%
Industries d'extraction 862 242 201 1 305 3 852 33,9% 1,0% 1,0%
Industries manufacturières 9 224 3 610 2 553 15 387 44 628 34,5% 11,5% 11,2%
Production électricité et eau 10 1 11 19 57,9% 0,0% 0,0%
Construction et T.P 3 163 1 599 1 126 5 888 17 401 33,8% 4,4% 4,4%
Commerce et services* 34 066 17 902 9 929 61 897 198 894 31,1% 46,3% 50,0%
Hôtels et restaurants 3 068 920 561 4 549 15 921 28,6% 3,4% 4,0%

34
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Transport en commun 7 513 3 502 2 275 13 290 47 562 27,9% 9,9% 12,0%
Activités financières 421 28 22 471 724 65,1% 0,4% 0,2%
Immobilier, location 8 150 1 726 937 10 813 19 477 55,5% 8,1% 4,9%
Éducation 430 99 72 601 1 665 36,1% 0,4% 0,4%
Santé et activité sociale 1 751 497 401 2 649 5 742 46,1% 2,0% 1,4%
Services collectifs et sociaux 4 518 1 994 1 316 7 828 19 978 39,2% 5,9% 5,0%
Autres 225 39 19 283 932 30,4% 0,2% 0,2%
Non déclarées 5 326 1 653 1 236 8 215 19 210 42,8% 6,1% 4,8%

Total 79 065 33 934 20 748 133 747 397 886 33,6% 100,0% 100,0%

(*) Réparation automobile, artisanat et activités à domicile


Source : D’après le Répertoire national des entreprises au 31/12/1998

Sur l’ensemble du parc national des entreprises, le pôle économique de Tunis abrite
plus du tiers des entreprises du pays. Cet important effectif se traduit également par
une contribution aussi importante dans le PIB. Ainsi plus du 1/3 du PIB serait
généré par les agents économiques du Grand Tunis. Le poids du Grand Tunis est
prépondérant pour les activités tertiaires :
q principale place financière du pays, Tunis abrite 65 % des entreprises
financières ;
q plus de la moitié des agences immobilières sont installées à Tunis ;
q Tunis abrite près de la moitié des établissements de santé ;
q Tunis abrite plus des deux tiers des sociétés du secteur des services
collectifs et sociaux.

Le tissu économique du Grand Tunis est diversifié. Les micros établissements


côtoient les PME et les sièges des grandes entreprises publiques et des groupes
privés. La majorité (79 %) des entreprises du Grand Tunis est constituée par les
indépendants qui opèrent principalement dans le petit commerce, les petits métiers,
l’artisanat et dans les fonctions libérales. Toutefois, comparées à la structure du
parc national, les entreprises du Grand Tunis sont relativement de plus grande
taille. La part du Grand Tunis augmente proportionnellement à l’augmentation de la
taille des entreprises : Tunis représente moins du tiers des indépendants alors que
près de la moitié des grandes entreprises de plus de 100 employés sont implantées
dans le Grand Tunis. C’est ce qu’illustrent le tableau et le graphique suivants qui
donnent la répartition des entreprises dans le Grand Tunis et en Tunisie par taille :
TABLEAU 6 : REPARTITION DES ENTREPRISES DU GRAND TUNIS PAR TAILLE

Taille Grand Tunis Tunisie


Tunis Ariana Ben Arous Total Structure Nombre Structure

Indépendants 59 383 29 526 16 650 105 559 78,9% 329 001 82,7%
Moins de 6 salariés 15 758 3 547 3 149 22 454 16,8% 56 047 14,1%
6 - 9 salariés 1 212 243 238 1 693 1,3% 3 962 1,0%
10 - 49 salariés 1 800 421 464 2 685 2,0% 6 022 1,5%
50 à 99 salariés 341 94 115 550 0,4% 1 206 0,3%
100 salariés et plus 571 103 132 806 0,6% 1 648 0,4%
Total 79 065 33 934 20 748 133 747 100,0% 397 886 100,0%
Source : D’après le Répertoire national des entreprises au 31/12/1998, INS

35
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 9 : PART DU GRAND TUNIS DANS LES ENTREPRISES REPARTIES PAR TA ILLE

Total 33,6%

48,9%
100 salariés et plus

50 à 99 salariés 45,6%

10 - 49 salariés 44,6%

6 - 9 salariés 42,7%

Moins de 6 salariés 40,1%

Indépendants 32,1%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

Selon les données de l’Agence de Promotion de l’Industrie (API) qui recense les
entreprises industrielles de plus de 10 emplois, 4 727 entreprises de cette catégorie
sont implantées en Tunisie en l’an 2000. La région du Grand Tunis en accueille
26 %. Le gouvernorat de Tunis compte 426 entreprises industrielles employant 10
personnes et plus, soit le tiers des entreprises de cette catégorie du Grand Tunis et
9 % du parc total de ces entreprises à l’échelle nationale. En abritant près de
560 entreprises industrielles de plus de 10 emplois, le gouvernorat de Ben Arous
constitue le principal pôle industriel du pays où s’y concentre 12 % des entreprises
du secteur industriel de plus de 10 employés. Le tableau suivant en donne le détail
de cette répartition :
TABLEAU 7 : ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE PLUS DE 10 EMPLOIS

Nombre Structure Part


Tunis 426 34,6% 9,0%
Ariana 247 20,1% 5,2%
Ben Arous 558 45,3% 11,8%
Total Grand Tunis 1 231 100,0% 26,0%
Source : API, Banque de données industrielles, 2000

1.2.3.2 Le desserrement de l’emploi industriel

Selon les résultats du RGPH de 1994, le taux global d’activité dans le gouvernorat
de Tunis était de 51,4 % (29,6 % pour les femmes et 72,2 % pour les hommes)
contre une moyenne nationale de 50,5 % (22,9 % pour les femmes et 73,8 % pour
les hommes). Le graphique suivant présente la répartition du taux global d’activité
par sexe et par gouvernorat en 1994 :

36
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 10 : TAUX GLOBAL D’ACTIVITE PAR SEXE ET PAR GOUVERNORAT (1994)

Tunisie 22,9% 73,8%

Tataouine 7,9% 66,3%


Medenine 14,2% 72,2%
Gabès 20,0% 72,5%
Kebili 11,5% 68,5%
Tozeur 12,3% 73,2%
Gafsa 13,6% 66,2%
Sfax 20,1% 74,2%
Mahdia 34,7% 75,6%
Monastir 32,7% 73,6%
Sousse 26,7% 73,5%
Sidi Bouzid 20,3% 73,2%
Kasserine 15,5% 71,1%
Kairouan 23,5% 75,6%
Siliana 16,5% 75,0%
Le Kef 13,8% 73,5%
Jendouba 19,4% 72,8%
Béja 23,3% 75,4%
Bizerte 22,2% 75,0%
Zaghouan 23,9% 77,3%
Nabeul 29,9% 78,3%
Ben Arous 26,7% 75,0%
Ariana 24,1% 75,4%
Tunis 29,6% 72,2%

60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

Femmes Hommes

Source : HZ, d’après résultats du RGPH de 1994

L’évolution de la répartition sectorielle des emplois a été marquée durant les trente
dernières années par une baisse tendancielle dans le secteur primaire et un
redéploiement dans le secteur tertiaire. C’est ce qu’illustre le graphique suivant qui
montre que la part du secteur primaire a été réduite de plus de moitié en passant de
plus de 46 % en 1966 à 22 % en 1997 alors que l’emploi dans le secteur tertiaire
représente une part de plus en plus importante passant de 30 % en 1975 à 44 % en
1997. Quant aux industries manufacturières, leur contribution à l’emploi se stabilise
aux alentours de 20 %.

37
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 11 : REPARTITION SECTORIELLE DE POPULATION ACTIVE

Agriculture et pêche Industries Manufacturières Mines, Energie, BTP Commerce et services

100

90
33,3 30,2
80 38,5 39,7 43,1 44,0

70
10,3 12,8
60
15,5 14,5
50 10,6 15,0
18,0 13,5

40
19,3 19,6
20,0 20,5
30
45,8
20 39,0
26,7 26,2
10 21,9 22,0

0
1966 1975 1984 1989 1994 1997

Tunis joue un rôle de premier plan dans la tendance à la tertiarisation des emplois
en Tunisie. Sa vocation de capital politique, scientifique et culturelle contribue
substantiellement à ce phénomène. La région du Grand Tunis connaît une mutation
et un redéploiement sectoriel des emplois. Les analyses du S. D. A. du Grand
Tunis8 ont fait ressortir des tendances lourdes marquant les mutations et les
redéploiements industriels enregistrées dans la région de Tunis. Ces tendances
concernent notamment les phénomènes suivants :
q saturation des zones industrielles à Tunis et délocalisation de certaines
unités dans les gouvernorats limitrophes ;
q atténuation de la domination de Tunis en matière de poids dans l’emploi
industriel et de nombre d’entreprises ;
q tendance à la spécialisation dans certaines activités industrielles à haute
valeur ajoutée.

8
Étude du schéma directeur d’aménagement du Grand Tunis, Urbaconsult, Uram et Brammah, Ministère de
l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire, Phase 1, avril 1996 et Phase 2, mai 2000

38
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

L’évolution la plus significative de la dynamique économique de Tunis durant ces


dernières années consiste en un desserrement industriel de la capitale. Cette
évolution a changé la vocation et le visage de plusieurs zones et quartiers de la
ville. L’exemple le plus significatif est celui de la Charguia, longtemps considérée
comme zone industrielle désavantagée, qui se transforme en un véritable centre
d’affaires très convoité. Cette mutation a aussi profité aux autres gouvernorats du
Grand Tunis de manière que le poids industriel du Grand Tunis demeure
sensiblement constant depuis plus de 25 ans aux alentours de 25 % à 27 %.
D’autres gouvernorats de la région du Nord-Est ont aussi profité de cette
évolutions : il s’agit des gouvernorats de Bizerte et de Nabeul, par contre le
gouvernorat de Zaghouan semble avoir été écarté de cette dynamique de
redéploiement industriel de la région. Le graphique suivant montre l’évolution de la
part de Tunis dans l’emploi industriel depuis 1966 :
GRAPHIQUE 12 : PART DU GRAND TUNIS DANS L’EMPLOI INDUSTRIEL (1966-1997)

35% 32,4%

30% 27,4% 27,4%


25,9%
25,0%
25%

20%

15%

10%

5%

0%
1966 1975 1984 1994 1997

Durant la décennie 1984-1994, l’économie tunisienne a créé en net plus de 534 000
emplois. L’agriculture y a contribué à hauteur de 4,3 %, les industries
manufacturières de 18,8 %, les services marchands de 22,7 % et l’administration de
43,1 %. Dans le gouvernorat de Tunis, les créations d’emplois ont atteint une
moyenne annuelle de 4 680 emplois dont plus de 90 % sont redevables au secteur
tertiaire (21 % de création d’emploi dans les services et 71 % dans l’administration).
Les industries manufacturières n’ont contribué qu’à hauteur de 7,7 % dans la
création d’emploi à Tunis, soit environ 434 postes d’emplois additionnels par an.
Ces chiffres repris dans le tableau suivant permettent de montrer l’importance
croissante du secteur tertiaire à Tunis et la place devenue marginale de l’emploi
industriel dans le gouvernorat de Tunis :

39
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

TABLEAU 8 : REPARTITION DES EMPLOIS PAR SECTEUR D’ACTIVITE : GOUVERNORAT DE


TUNIS ET L’ENSEMBLE DE LA TUNISIE (1984 ET 1994)

Gouvernorat de Tunis Ensemble de la Tunisie


1984 1994 Création/an 1984 1994 Création/an

Effectif
Agriculture et pêche 3 170 3 479 31 475 370 500 989 2 562
Industries manufacturières 53 330 57 666 434 345 120 455 716 11 060
Mines et énergie 5 280 4 914 -37 38 030 36 764 -127
BTP 19 340 19 754 41 237 490 305 761 6 827
Services 104 430 116 200 1 177 465 820 600 515 13 470
Administration 32 500 72 429 3 993 129 510 385 344 25 583
Non déclarés 15 820 6 251 -957 95 080 35 521 -5 956
Total 233 870 280 693 4 682 1 786 420 2 320 610 53 419
Structure*
Agriculture et pêche 1,5% 1,3% 0,5% 28,1% 21,9% 4,3%
Industries manufacturières 24,5% 21,0% 7,7% 20,4% 19,9% 18,6%
Mines et énergie 2,4% 1,8% -0,6% 2,2% 1,6% -0,2%
BTP 8,9% 7,2% 0,7% 14,0% 13,4% 11,5%
Services 47,9% 42,3% 20,9% 27,5% 26,3% 22,7%
Administration 14,9% 26,4% 70,8% 7,7% 16,9% 43,1%
Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Source : HZ, d’après résultats RGPH de 1984 et de 1994

La contribution de Tunis dans la création des emplois en Tunisie est de l’ordre de


9 %. Elle est significative pour l’emploi administratif (prés d’un emploi administratif
sur 6 est créé à Tunis) eu égard à sa fonction de capitale politique et administrative
et aussi pour les emplois dans les secteur des services marchands (près de 9 %
des emplois créés à l’échelle nationale). La part de Tunis dans les créations
d’emplois demeure très faible dans les autres secteurs : 1,2 % dans l’agriculture,
3,9 % dans l’industrie et 0,6 % dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Le graphique suivant illustre cette répartition :
GRAPHIQUE 13 : PART DE TUNIS DANS LES CREATION NE TTES D’EMPLOIS ENTRE 1984 ET 1994

Total 8,8%

Administration 15,6%

Services 8,7%

BTP 0,6%

Industries manufacturières 3,9%

Agriculture et pêche 1,2%

0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14% 16% 18%

40
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La tertiarisation de Tunis constitue un processus non encore achevé. L’emploi


industriel bien que représentant moins de 8 % des créations nouvelles d’emploi
représente encore une proportion non négligeable des emplois de la capitale. En
1994, cette part était de 23 %, soit une proportion comparable à la part de l’industrie
dans l’emploi à l’échelle nationale (22 %). La prédominance du secteur tertiaire
représentant près de 80 % des emplois de Tunis (43 % pour les services
marchands et 26 % pour l’administration) est appelée à s’accentuer d’avantage. Le
graphique suivant présente une comparaison de la structure des emplois à Tunis
avec celle de l’ensemble du pays :
GRAPHIQUE 14 : STRUCTURE COMPAREE DES EMPLOIS A TUNIS ET EN TUNISIE (1994)

17% Tunisie entière


22%
1%
26% 23% Agriculture
Industrie
Tunis BTP
7% Services
26% Administration
22%
43%

13%

1.2.3.3 La dynamique spatiale des emplois

Les activités économiques et les emplois sont inégalement répartis entre les
quartiers de la ville de Tunis et les zones géographiques du Grand Tunis. Le ratio
emplois/population résidente nous permet de classer les zones selon leurs
vocations : zone d’activité, zone résidentielle ou zone mixte. Les données détaillées
figurent en annexe, le graphique suivant en donne une représenta tion :

41
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 15 : CLASSIFICATION DES QUARTIERS DU GRAND TUNIS SELON LEURS


VOCATIONS RESIDENTIELLE OU D’ACTIVITE ECONOMIQUE

Cherguia 45,9
Aéroport 26,4
Jean-Jaurès 3,9
Bab Jazira 2,8
Petite Sicile 2,0
Cité Jardins 1,5
Palestine 1,2
Rabta 1,1
Cité olympique 1,0
Gorjani 1,0
La Fayette
Campus
Monplaisir
Ben Arous
Mongi Slim
Sidi Rezig
Bab Saâ doun Zones d'activités
El Omrane
Khaznadar
Mutuelleville
Gammarth
Mé dina
Mégrine C
L'Ariana Centre
Cité El Khadra
Bab Alleoua
Radès port
Menzah V à X
Montfleury
Sidi Daoud
Jedeida
Manouba & Denden
Carthage & S.B. Saïd
Tebourba
La Goulette
Cité Chaker
Laouina
Marsa ville
Radès forêt
La Soukra
Jardins I
El Mourouj
Bellevue
El Manar
Marsa plage
Hammam Chott
Kabaria
Zones mixtes
Jebel Amar
Aïn Zaghouan
Kalaat Landlous
Le Mornag
Sidi Hassine
El Bouheira
Ez-Zahra
Jebel Jelloud
Bardo Centre
Hay Ghazala
Mellassine
Khledia
Sejoumi
Jardins II
Raouad
Fouchana
Hammam -Lif
Bassatine
Ras Tabia & J .
Bir Kassaâ
Medina Jedida
Mornaguia
Saïda Manoubia
Ettahrir
Bou Sittine
En Nasr
Bortal Hider
Mnihla
El Ouardia
Zahrouni
Borj Louzir
Zones résidentielles
Agba El Alia
Oued Ellil
Ettadhamen
Ibn Khaldoun
M'hamdia Ratio Emploi/Population
Ksar Saïd
Douar Hicher

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Sources : HZ, d’après données INS (RGPH 1994) et Enquête transport du District (1996)

42
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Ce classement des zones du Grand Tunis est révélateur d’un certain cloisonnement
quant à la répartition géographique des activités économiques. Plusieurs zones et
quartiers de la ville sont exclus de la dynamique économique. Ces quartiers à
vocation exclusivement résidentielle abritent les catégories sociales les plus
défavorisées (Daouar Hicher, Ibn Khaldoun, Ettadhamen, Borj Louzir, Mnihla,
Ettahrir, Saïda Manoubia, etc.). Le développement de la capitale selon un modèle
polycentrique n’a pas profité à ces quartiers, il a concerné surtout les quartiers
favorisés du Nord. L’accentuation de cette dichotomie de vocation en plus de ces
impacts sociaux négatifs, s’accompagne par un coût économique non moins
important dans le rallongement des distances moyennes entre les lieux de travail et
celui de la résidence.

Selon les résultats du RGPH de 1994, la population active du pays est occupée à
hauteur de 22 % dans l’agriculture et la pêche, dans une proportion de 35 % dans
l’industrie et le BTP et à concurrence de 43 % dans les services marchands et
administratifs. La tertiarisation qui caractérise les emplois à Tunis (le secteur
tertiaire représente 68 % des emplois) est d’autant plus prononcée pour les zones
centrales de la ville. Ce phénomène marque aussi l’emploi de l’ensemble de la
région du Grand Tunis où plus de 60 % des emplois sont créés dans les services
marchands et administratifs. Le graphique suivant présente la structure des emplois
dans les différentes délégations de Tunis et la compare avec celles du Grand Tunis
et de l’ensemble du pays :

43
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 16 : REPARTITION SECTORIELLE DE L’EMPLOI DANS LES DELEGATION DE TUNIS,


DANS LE GRAND TUNIS ET EN TUNISIE (1994)

Agriculture Industrie et BTP Services et Administration

TUNISIE 34,9% 43,1%


GRAND TUNIS 34,0% 60,6%
TOTAL TUNIS 30,9% 68,0%

El Bouhaira 38,5% 59,3%


Ezzouhour 30,1% 69,6%
Tahrir 26,1% 73,6%
Cité El Khadra 27,9% 71,3%
Sidi Hassine 47,9% 48,2%
El Kabaria 35,4% 64,1%
Omrane Sup. 27,2% 72,4%
El Hrairia 39,0% 59,0%
Jebel Jelloud 50,5% 48,7%
El Ouardia 31,9% 67,7%
El Menzah 15,2% 83,2%
El Omrane 33,3% 65,4%
Bab Souika 26,1% 73,3%
Sijoumi 35,0% 64,6%
Sidi El Béchir 24,4% 74,2%
Bab Bhar 20,2% 79,0%
Médina 24,7% 74,8%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

1.2.3.4 L’activité touristique

En l’espace de 30 années, le tourisme est devenu la première industrie


pourvoyeuse nette de devises pour la Tunisie. C’est d’abord, le résultat d’une
situation géographique privilégiée, de sa proximité de l’Europe, de ses atouts
naturels, notamment balnéaires et de l’hospitalité de son peuple. C’est aussi le
résultat d’une politique délibérée de l’État qui a agi comme pionnier, ouvrant ainsi la
voie aux investissements privés qui, particulièrement dans ce secteur, ont vite fait
de prendre de la relève. Quelques chiffres montrent l’ampleur du développement du
secteur :
q en 1962, le tourisme ne rapportait que quelques 2 millions de dinars (M DT), il
en rapporte plus de 2 milliards de dinars en 2000 ;
q en 1962, seulement 52 000 touristes ont visité la Tunisie ; trente sept ans
après, ils sont plus de 5 millions par an, soit plus de la moitié de la population
tunisienne ;
q en 1962, les unités hôtelières étaient au nombre 74, on en compte aujourd’hui
plus de 735 établissements ;
q en 1962, l’offre touristique représentait 4 000 lits ; celle -ci se trouve multipliée
par 50 avec près de 200 000 lits.

44
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Le tourisme a acquis une importance croissante dans l’ensemble de l’activité


économique de la Tunisie. Sa contribution dans le PIB est de l’ordre de 5 %. Le
tourisme est une industrie créatrice d’emplois procurant environ 77 000 emplois
directs et plus de 270 000 emplois indirects. Il constitue en outre l’un des secteurs
les plus importants en matière de rentrées de devises assurant près de 20 % des
recettes annuelles totales en devises.

Le bassin méditerranéen offre un cadre particulièrement favorable au to urisme. La


forte concentration du trafic touristique se trouve dans les pays de la rive Nord de la
Méditerranée. La Tunisie est devenue l’une des principales destinations
méditerranéennes africaines et arabes. La part de la Tunisie dans le tourisme
méditerranéen est passée de 0,84 % en 1970 à 2,3 % en 1999. Par rapport à
l’ensemble des arrivées touristiques mondiales, la Tunisie représente 0,7 % du
marché mondial. En maintenant sa part actuelle du marché, la Tunisie accueillerait
6,7 millions en 2010.

La région de Tunis, cinquième zone touristique du pays en termes de capacité


d’hébergement (19 000 lits), présente deux produits distincts : un tourisme d’affaires
en centre ville et un tourisme balnéaire en ses banlieues Nord et Sud. Capitale et
centre d’affaires du pays, Tunis est une ville en continuelle mutation. C’est un pôle
d’attraction touristique orienté vers le développement du tourisme d’affaires et de
congrès d’une part, et du tourisme balnéaire avec le développement de la région de
Tunis Nord (Gammarth - Raouad) d’autre part. L’expansion du to urisme à Tunis a
été stimulée par la conjugaison de plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer :
q la position géographique privilégiée de la Tunisie et l’accessibilité de la
capitale Tunis qui est à deux heures de la plupart des capitales européennes
;
q le rôle de capitale politique de Tunis et sa vocation de centre régional de
services sont à la base du développement du tourisme d’affaires et de
congrès à Tunis ;
q l’accessibilité facile et la proximité des autres villes touristiques et stations
balnéaires du pays ;
q la baie de Tunis compte plusieurs stations balnéaires dont la station de
Gammarth qui connaît un essor particulier et un développement du tourisme
de haut de gamme.
Tous ces facteurs conjugués avec les atouts traditionnels de la ville tels que la
médina et ses souks, les hauts lieux historiques et artistiques (Carthage et Sidi Bou
Saïd) dont jouit la ville de Tunis, font du produit touristique de Tunis un produit varié,
intégré et ouvert à une clientèle assez large.

Plus de 19 000 lits répartis sur 108 unités hôtelières constituent l’offre
d'hébergement touristique de la région de Tunis qui représente près de 10 % de la
capacité nationale en l’an 2000. Par rapport aux autres zones touristiques du pays,
la région de Tunis présente deux particularités essentielles :
q la coexistence des catégories d’hôtels les plus extrêmes : la plus forte
capacité en catégorie 5 (5 440 lits répartis sur 12 hôtels) et aussi la plus
forte capacité en hôtels non classés (près de 4 000 lits répartis sur 45 unités)
;

45
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q la coexistence de deux produits touristiques distincts : l’hôtellerie d’affaires en


ville et l’hôtellerie balnéaire en banlieues. Le produit touristique de la région
de Tunis se répartit globalement à hauteur de 60 % en hôtellerie d’affaires et
à 40 % en hôtellerie balnéaire.
Le tableau suivant présente la structure de l’offre d’hébergement de Tunis et celle
de l’ensemble de la Tunisie :
TABLEAU 9 : OFFRE TOURISTIQUE DE TUNIS ET DE LA TUNISIE (2000)

Offre d'hébergement Grand Tunis Tunisie


Lits touristiques Établissements Lits touristiques Établissements
Nombre Structure Nombre Structure Nombre Structure Nombre Structure
Établissements classé s

¶¶¶¶¶ 5 441 28,6% 12 11,1% 20 121 10,2% 44 6,0%

¶¶¶¶ 2 068 10,9% 6 5,6% 51 209 25,9% 115 15,6%

¶¶¶ 5 404 28,4% 25 23,1% 77 007 39,0% 217 29,5%

¶¶ 1 516 8,0% 11 10,2% 22 640 11,5% 112 15,2%

¶ 633 3,3% 9 8,3% 2 995 1,5% 41 5,6%


Total étab. class és 15 062 79,1% 63 58,3% 173 972 88,1% 529 71,9%

Établissements non class és


Villages de vacances 1 876 9,8% 3 2,8% 11 219 5,7% 18 2,4%
Pension de famille 96 0,5% 3 2,8% 1 176 0,6% 44 6,0%
Hôtels non classés 2 018 10,6% 39 36,1% 11 086 5,6% 145 19,7%
Total étab. non classé s 3 990 20,9% 45 41,7% 23 481 11,9% 207 28,1%

TOTAL GÉNÉRAL 19 052 100,0% 108 100,0% 197 453 100,0% 736 100,0%

En l’an 2000, Tunis a mis en exploitation 16 600 lits touristiques, elle a réalisé 2,185
millions de nuitées (6 % des nuitées globales réalisées en Tunisie) atteignant ainsi
un taux d’occupation de moins de 36 % contre une moyenne nationale de 55,8 %.
La nature du tourisme d’affaires de Tunis explique ses faibles performances en
matière de taux d’occupation. La durée moyenne de séjour à Tunis étant de 3,1
jours contre une moyenne nationale de 6,4 jours.

Les deux graphiques suivants présentent respectivement une comparaison de la


structure de la capacité d'hébergement de la région de Tunis avec celle de la
Tunisie entière à fin 2000 et la part de Tunis en termes de capacité d’hébergement
touristique exprimée en lits et en nombre d’établissements :

46
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 17 : STRUCTURE COMPAREE DES CAPACITES D’HEBERGEMENT (2000)

7% Tunisie entière
14%

1%
21% 20%
28%

15% Région MMMMM


de 11% MMMM
3% Tunis
MMM
6%
MM
31% M
Non classées
43%

GRAPHIQUE 18 : PARTS DE TUNIS DA NS LA CAPACITE HOTELIERE DU PAYS (2000)

26,9%
Hôtels non classés 18,2%
6,8%
Pension de famille
8,2%
16,7%
Villages de vacances
16,7%
22,0%
Hôtel 1*
21,1%
9,8%
Hôtel 2* 6,7% Etablissements
11,5% Nombre de lits
Hôtel 3* 7,0%
5,2%
Hôtel 4*
4,0%
27,3%
Hôtel 5*
27,0%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

1.2.3.5 L’internationalisation et les IDE

Plusieurs études ont montré que pour une économie comme celle de la Tunisie, la
réussite d’une intégration internationale passe par un afflux important
d’investissement direct étranger (IDE). La compétitivité des nations et des villes se
mesure désormais par leur niveau d’attractivité des IDE. Qu’elle a été la contribution
de Tunis dans la canalisation des IDE vers l’économie tunisienne ?

Depuis l’adoption au début des années 70 d’une législation et d’un modèle


économique favorables à l’IDE, les investissements réalisés en Tunisie par des
entreprises étrangères n’a pas cessé de croître significativement. Les entreprises à
participation étrangère implantées en Tunisie ont atteint plus de 1 900 entreprises à
fin 1999 employant plus 170 000 personnes et représentant une enveloppe totale
d’investissement de 3,17 milliards de dinars. Le graphique suivant présente cette
évolution depuis 1973 :

47
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 19 : ENTREPRISES A PARTICIPATION ETRANGERE, NOMBRE ET EMPLOI (19973-


1999)

Entreprises Emplois
2 400 180 000
170 284
170 000
2 200 Entreprises
160 000
Emplois
2 000 1 906 150 000
140 000
1 800
130 000
1 600 120 000
110 000
1 400
100 000
85 672
1 200 90 000
80 000
1 000
867 70 000
800 60 000
36 678 50 000
600
40 000
400 30 000
234 20 000
200 4 874
28 10 000
0 0
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
Sources : HZ selon les données de l’A.P.I, l’APIA, l’ONTT et les Douanes

L’attractivité de Tunis pour l’IDE n’a pas été démesurément importante par rapport à
ses potentialités économiques et humaines. En effet, le gouvernorat de Tunis a
accueilli 191 entreprises à participation étrangère (10 % des entreprises installées
en Tunisie) représentant un investissement de l’ordre de 410 millions DT (13 % des
investissements de ces entreprises) et créant 16 000 emplois (9,4 % des emplois
créés par les entreprises à participation étrangère). L’attractivité de Tunis a
notamment joué dans le secteur des services : la moitié des entreprises à
participation étrangère qui se sont installées en Tunisie ont choisi Tunis pour
s’implanter. Toutefois, cela n’a pas eu d’impact significatif vu le nombre limité des
entreprises de ce secteur (90 entreprises représentant 4,7 % du nombre total des
entreprises à participation étrangère). Le graphique suivant donne la répartition
sectorielle de la part de Tunis dans l’attractivité des entreprises à participation
étrangère :

48
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 20 : ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES A PARTICIPATION ETRANGERE : PART DE


TUNIS

70% 67,3%
Entreprises
60% Investissements 57,0%

Emplois 50,0%
50%

40%

30% 24,3%

20%
13,4% 13,0%
10,3% 10,0% 9,4%
8,0% 7,4% 8,8%
10%
2,2%
0,1% 0,9%
0%
Agriculture Industrie Services Tourisme Total

Les données détaillées concernant la répartition par gouvernorat des entreprises à


participation étrangère sont jointes en annexe. Elles montrent la prédominance des
régions côtières qui accueillent plus de 90 % de ces entreprises et profitent dans la
même proportion des créations d’emplois. Le tableau suivant en présente une
synthèse montrant la place de Tunis et du Grand Tunis dans l’attractivité des
entreprises à participation étrangère. Ces chiffres confirment la tendance constatée
en matière de desserrement industriel de Tunis au profit des gouvernorats
limitrophes et en premier lieu des autres gouvernorats du Grand Tunis. On constate
notamment qu’en dépit de la faible attractivité de Tunis pour les entreprises
industrielles, le quart de celles-ci choisissent les gouvernorats de Ben Arous et de
l’Ariana pour s’y implanter. Ainsi, en matière d’attractivité des IDE, le poids industriel
du Grand Tunis demeure important : 33 % en termes de nombre d’entreprises, 26 %
des investissements et 27 % des emplois.

49
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

TABLEAU 10 : ENTREPRISES A PARTICIPATION ETRANGERE, NOMBRE, INVESTISSEMENT ET


EMPLOI ( JANVIER 2000)

Agriculture Industrie Services Tourisme Total

Entreprises
Nombre
Tunis 1 130 45 15 191
Grand Tunis 13 529 63 18 623
Autres régions 33 1 095 27 128 1 283
Total 46 1 624 90 146 1 906
Structure
Tunis 2,2% 8,0% 50,0% 10,3% 10,0%
Grand Tunis 28,3% 32,6% 70,0% 12,3% 32,7%
Autres régions 71,7% 67,4% 30,0% 87,7% 67,3%
Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Investissements
Montant (1000 DT)
Tunis 100 149 446 12 776 248 742 411 064
Grand Tunis 43 066 531 116 16 571 250 682 841 435
Autres régions 71 870 1 485 478 2 420 771 562 2 331 330
Total 114 936 2 016 594 18 991 1 022 244 3 172 765
Structure
Tunis 0,1% 7,4% 67,3% 24,3% 13,0%
Grand Tunis 37,5% 26,3% 87,3% 24,5% 26,5%
Autres régions 62,5% 73,7% 12,7% 75,5% 73,5%
Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Emplois
Nombre
Tunis 10 13 349 417 2 291 16 067
Grand Tunis 437 40 397 618 2 390 43 842
Autres régions 698 110 968 114 14 662 126 442
Total 1 135 151 365 732 17 052 170 284
Structure
Tunis 0,9% 8,8% 57,0% 13,4% 9,4%
Grand Tunis 38,5% 26,7% 84,4% 14,0% 25,7%
Autres régions 61,5% 73,3% 15,6% 86,0% 74,3%
Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Sources : HZ, d’aaprès les données de l’A.P.I, l’APIA, l’ONTT et les Douanes

1.2.4 LES ASPECTS SOCIAUX ET HUMAINS DU DEVELOPPEMENT

1.2.4.1 Recul de la pauvreté

Le phénomène de la pauvreté revêt de multiples dimensions qui peuvent se


cheva ucher pour former différentes combinaisons. La brièveté de la vie,
l’analphabétisme, le manque de ressources matérielles et l’exclusion constituent
autant de facettes. Les indicateurs de développement humain et de pauvreté
humaine développés par le PNUD tentent de cerner les différentes dimensions de
développement et de la pauvreté. Le positionnement international de la Tunisie en
matière de développement humain et de pauvreté humaine est illustré par le
graphique suivant qui montre notamment que plusieurs pays du même niveau de
développement que celui de la Tunisie arrivent à lutter plus efficacement contre la
pauvreté humaine. C’est le cas du Liban de la Jordanie, de la République
Dominicaine, de l’Équateur, de la Chine, de l’Afrique du Sud, de l’Iran de la Syrie,
etc.

50
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 21 : POSITIONNEMENT DES PAYS EN DEVELOPPEMENT SELON LES INDICES IDH ET IPH
(1998)

IDH
0,850
Chili Bahrain
Uruguay Qatar
E.A.U
0,800 Costa Rica
Mexique
Venezuela
Cuba Panama Malaisie
Colombie Libye
0,750 Fiji Maurice Brésil Thailande
Liban Jam. Perou Sri Lanka
Oman Maldives
Jordanie R. Dom. Equateur
Guyane Chine Iran Tunisie
0,700
Afrique du Sud Cap VertAlgérie
Philippines Salvador Indonesie
Viet Nam
Turquie Syrie
0,650 Honduras Swaziland
Bolivie
0,850 Chili
Nicaragua
Namibie Egypte
Bahrain
0,800 E .A .U Guatemala Maroc
0,600 0,750 Botswana Myanmar
0,700 Iraq
0,650
Lesotho Inde
0,550 Egypte Zimbabwe Ghana
0,600
Lesotho
Cameroun
0,550

0,500
N épal Kénya Comores
0,500 0,450
Tanzanie Yemen
Congo
0,400 Soudan
0,350 Rwanda Ethiopie Togo
0,300
Burkina Mauritanie
0,450 Niger
0,250 Nigéria
0 10 20 30 40 50 60 70
Tanzanie Zambie
Ouganda
0,400
0 5 10 15 20 25 30 35 IPH 40

Sources : HZ d’après les statistiques du PNUD 2000

En termes de pauvreté humaine, plus d’un tunisien sur cinq est considéré pauvre.
Les faibles progrès réalisés en matière d’alphabétisation expliquent les contre-
performances de la Tunisie concernant sont positionnement selon les critères de
l’IDH et de l’IPH. Par contre, en matière de pauvreté monétaire, les performance
réalisées par la Tunisie sont remarquables. La pauvreté monétaire a fortement
reculé en Tunisie. Le taux de pauvreté est passé de près de 22 % en 1975 à 7,8 %
en 1984 pour tomber à 4,2 % en 2000. Le tableau suivant présente l’évolution du
seuil de pauvreté, de la population pauvre et du taux de pauvreté selon les résultats
des différentes enquêtes menées et publiées depuis 1975 :

51
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

TABLEAU 11 : ÉVOLUTION DU SEUIL ET DU TAUX DE LA PAUVRE TE PAR MILIEU (1975-1995)

Montants, Valeurs et Effectifs Croissance Annuelle Moyenne


1975 1980 1985 1990 1995 1975-80 1980-85 1985-90 1990-95 1975-95

Seuil de pauvreté
Dinars courants
Milieu urbain 87 120 190 278 368 6,6% 9,6% 7,9% 5,8% 7,5%
Milieu rural 43 60 95 139 184 6,9% 9,6% 7,9% 5,8% 7,5%
Ensemble Tunisie 64 102 161 225 298 9,8% 9,6% 6,9% 5,8% 8,0%
Dinars constants
Milieu urbain 311 299 279 278 278 -0,8% -1,4% -0,1% 0,0% -0,6%
Milieu rural 154 149 139 139 139 -0,6% -1,4% -0,1% 0,0% -0,5%
Ensemble Tunisie 229 254 236 225 225 2,1% -1,4% -1,0% 0,0% -0,1%
Population totale
Milieu urbain 2 656 3 184 3 863 4 813 5 508 3,7% 3,9% 4,5% 2,7% 3,7%
Milieu rural 2 932 3 132 3 283 3 264 3 464 1,3% 0,9% -0,1% 1,2% 0,8%
Ensemble Tunisie 5 588 6 316 7 146 8 077 8 972 2,5% 2,5% 2,5% 2,1% 2,4%
Noyau dur de la pauvreté
Milieu urbain 700 393 325 354 389 -10,9% -3,7% 1,7% 1,9% -2,9%
Milieu rural 523 430 229 190 170 -3,8% -11,8% -3,7% -2,2% -5,5%
Ensemble Tunisie 1 223 823 554 544 559 -7,6% -7,6% -0,4% 0,5% -3,8%
Taux de pauvreté
Milieu urbain 26,4% 12,3% 8,4% 7,4% 7,1% -14,1% -7,4% -2,7% -0,8% -6,4%
Milieu rural 17,8% 13,7% 7,0% 5,8% 4,9% -5,1% -12,7% -3,6% -3,4% -6,2%
Ensemble Tunisie 21,9% 13,0% 7,8% 6,7% 6,2% -9,9% -9,9% -2,8% -1,5% -6,1%

GRAPHIQUE 22 : ÉVOLUTION DU TAUX DE PAUVRETE (1975-2000)

23%
22% 21,9%
21%
20%
19%
18%
17%
16%
15%
14%
13% 13,0%
12%
11%
10%
9% 7,8%
8% 6,7%
6,2%
7%
6% 4,2%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000

La pauvreté en Tunisie tout en régressant devient un phénomène de plus en plus


urbain : depuis 1985, le taux de pauvreté est plus élevé en milieu urbain qu’en
milieu rural. L’information statistique disponible ne permet pas d’appréhender la
dimension régionale de la pauvreté et encore moins de ressortir les caractéristiques
de la pauvreté prévalant à Tunis.

52
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les données « régionalisées » concernent la DPA (dépense par personne et par


an), qui a augmenté à un taux annuel moyen de 1,6 % durant les vingt ans de la
période 1975-1995. Cette évolution était marquée par une te ndance nette vers la
baisse et la perte de vitesse. En effet, d’une quinquennie à l’autre, le rythme
d’évolution de la DPA n’a cessé de décroître : de 3,3 % entre 1975 et 1980, il est
passé à 2,3 % entre 1980 et 1985, avant de baisser à 0,7 % entre 1985 et 1990
pour atteindre finalement 0,4 %. Le tableau suivant donne l’évolution de la DPA par
région et par milieu durant la période 1975-1995. Notons que selon les premiers
résultats de l’enquête nationale sur la consommation des ménages de l’an 2000, la
DPA a atteint 1 334 DT en 2000, soit une progression entre 1995 et 2000 de 6,7 %
aux prix courants et de 3,8 % aux prix constants.
TABLEAU 12 : ÉVOLUTION DE LA DPA PAR REGION (1975-1995)

DPA Prix courants Prix constants (1990)


1975 1980 1985 1990 1995 1975 1980 1985 1990 1995

Montant de la DPA
Région
Grand Tunis 260 403 725 1 007 1 289 931 1 003 1 063 1 007 973
Nord-Est 132 239 450 760 958 472 595 660 760 723
Nord-Ouest 98 169 284 501 677 351 421 417 501 511
Centre-Ouest 103 168 324 502 586 369 418 475 502 442
Centre-Est 166 255 544 806 1 275 594 635 798 806 963
Sud 101 235 382 570 728 362 585 560 570 550
Ensemble Tunisie 147 248 471 716 966 526 618 691 716 729

Milieu
Milieu urbain 192 332 619 890 1 209 687 827 908 890 913
Milieu rural 106 157 294 460 581 379 391 431 460 439
Accroissement annuel
Région
Grand Tunis 9,2% 12,5% 6,8% 5,1% 1,5% 1,2% -1,1% -0,7%
Nord-Est 12,6% 13,5% 11,1% 4,7% 4,7% 2,1% 2,9% -1,0%
Nord-Ouest 11,5% 10,9% 12,0% 6,2% 3,7% -0,2% 3,8% 0,4%
Centre-Ouest 10,3% 14,0% 9,2% 3,1% 2,6% 2,6% 1,1% -2,5%
Centre-Est 9,0% 16,4% 8,2% 9,6% 1,3% 4,7% 0,2% 3,6%
Sud
Ensemble Tunisie 18,4% 10,2% 8,3% 5,0% 10,1%
3,3% -0,9%
2,3% 0,3%
0,7% -0,7%
0,4%
Ensemble Tunisie 11,0% 13,7% 8,7% 6,2% 3,3% 2,3% 0,7% 0,4%

Milieu
Milieu urbain 11,6% 13,3% 7,5% 6,3% 3,8% 1,9% -0,4% 0,5%
Milieu rural 8,2% 13,4% 9,4% 4,8% 0,6% 2,0% 1,3% -0,9%

Source : HZ, d’après données INS, Enquêtes sur la consommation des ménages 1975, 1980, 1990 et 1995

L’examen de l’évolution sur le long terme de la DPA par région fait ressortir au
moins trois caractéristiques principales :
q baisse régulière et continue dans le Grand Tunis et dans le Centre-Ouest ;
q augmentation moins régulière mais plus soutenue dans la région du Centre-
Est ;
q évolution irrégulière avec une tendance générale vers la baisse dans les
régions du Nord-Est, Nord-Ouest et la région Sud.

53
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

L’évolution de la DPA par région durant la période 1990 et 1995 confirme cette
tendance profonde : on relève qu’aux prix constants et à l’exception du Centre-Est
(+ 4,3 %) et du Nord-Ouest (+ 0,7 %), toutes les autres régions ont accusé une
baisse allant de - 2,5 % au Centre Ouest à - 0,8 % au Nord Est et à - 0,5 % dans le
Sud et dans le Grand Tunis. Pour l’ensemble de la Tunisie, l’aug mentation de la
DPA est à peine perceptible : 0,4 % par an.

1.2.4.2 Indicateurs de niveau de vie à Tunis

Tunis demeure une région favorisée par rapport au reste du pays. Les indicateurs,
contenus dans le graphique et le tableau suivants, relatifs à l’équipement des
ménages, aux caractéristiques des logements et aux conditions économiques de la
population du gouvernorat de Tunis montrent l’écart de niveau de vie qui est
nettement supérieur à Tunis que dans les autres gouvernorats.
GRAPHIQUE 23 : TUNIS : INDICATEURS D’EQUIPEMENT DES MENAGES ET DE NIVEAU DE VIE
(1994)

Moyenne nationale

Population active analphabète

DPA (1990)

Taux de chômage

Logement à 1 pièce

Logements rudimentaires

Assainissement

Salle de bain ou douche équipé

Toilettes équipés

Électricité

Eau

Téléphone

Cuisine avec évier

Voiture

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 210 220 230

Source : HZ, d’après résultats du RGPH de 1994

54
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

TABLEAU 13 : COMPARAISON D’INDICATEURS : GOUVERNORAT DE TUNIS ET MOYENNE


NATIONALE (1994)

Gouvernorat Moyenne nationale Écarts/Moyenne nationale


de Tunis Urbain Rural Ensemble Urbaine Globale
Équipement des ménages
Voiture 24,2% 19,6% 8,3% 15,5% +23,5% +55,9%
Cuisine avec évier 74,5% 61,1% 5,3% 41,0% +22,0% +81,5%
Téléphone 32,7% 22,9% 1,0% 15,1% +42,3% +116,8%
Toilettes équipés 53,7% 44,6% 3,3% 29,8% +20,4% +80,3%
Salle de bain ou douche équipé 45,5% 37,5% 2,9% 25,1% +21,3% +81,5%
Caractéristiques des logements
Raccordement au réseau d'eau potable 93,4% 88,6% 19,3% 64,0% +5,4% +45,9%
Raccordement au réseau électrique 96,3% 94,5% 59,3% 82,0% +1,9% +17,4%
Raccordement au réseau d'assainissement 90,8% 59,8% 1,8% 39,5% +51,8% +129,9%
Taux de logmenets rudimentaires 0,4% 0,4% 4,6% 1,9% -9,3% -80,9%
Proportion de logement à 1 pièce 7,2% 6,9% 25,0% 14,0% +5,0% -48,6%
Caractéristiques de la population
Taux de chômage 14,2% 15,6% -8,9%
DPA (en DT en 1990) 1 186 890 460 716 +33,3% +65,6%
Population active analphabète 10,7% 13,9% 42,0% 24,1% -23,5% -55,8%

1.2.4.3 Programmes d’aide sociale dans le gouvernorat de Tunis

Les programmes d’aide et d’assistance sociale mis en place par le Ministère des
Affaires Sociales et la FTSS dans le gouvernorat de Tunis portent sur une
enveloppe annuelle moyenne de 6,2 M DT (moyenne des années 1996 et 1997),
soit 9,2 % de l’ensemble des aides accordées sur tout le territoire. Les bénéficiaires
de ces programmes d’aide et d’assistance sociale représentent près de 102 000
personnes, soit 11,7 % de l’ensemble des bénéficiaires à l’échelle nationale. Il faut
rappeler à titre indicatif que le gouvernorat de Tunis abrite environ 10 % de la
population tunisienne, que le taux pauvreté pour l’ensemble du Grand Tunis a été
établi à 4,2 % en 1990, ce qui représentait 13,4 % de la population totale située en
dessous du seuil de pauvreté.

Le Programme national d’assistance aux familles nécessiteuses (PNAFN) accorde


à 6 850 familles du gouvernorat de Tunis des aides permanentes, soit 3,5 % des
ménages du gouvernorat (données de 1998). La part du PNAFN dans l’ensemble
des aides octroyées dans le gouvernorat de Tunis est de moins de 30 % (pour un
montant de 1,7 M DT en 1997). À l’échelle nationale, cette part était de 53,7 % pour
un montant de 35 M DT.

L’aide pour la création de sources de revenus représente 2,1 % des aides


accordées à Tunis. Cette proportion est plus élevée que celle observée à l’échelle
nationale (1,1 %). En moyenne une cinquantaine de projets sont concernés par ces
aides pour un montant unitaire de 2 400 DT. En 1997, la FTSS a alloué 129 700 DT
(en partenariat) aux projets de création de sources de revenus, ce qui représente
17,4 % du total accordé par l’Union Tunisienne de Solidarité Sociale à l’ensemble
du pays pour ces projets (744 000 DT).

55
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

1.2.4.4 Le chômage des jeunes et des diplômés

Le chômage constitue un élément déterminant de la pauvreté et de l'exclusion


sociale. Depuis les années soixante, le taux chômage en Tunisie n’a pas connu
d’aggravations particulières ni d’améliorations sensibles. Il s’est situé dans la
fourchette de 13 % à 16 %. Il est généralement plus élevé en milieu rural qu’en
milieu urbain. Les femmes et les jeunes constituent les deux catégories les plus
vulnérables de la société. Elles sont doublement exposées au chômage :
q elles ont plus de difficultés pour l'accès au travail ;
q elles sont les premières à payer le prix des restructurations en cas de
difficultés économiques.

Durant les quinze dernière années, le chômage a augmenté en Tunisie. Son taux
est passé de 13,4 % en 1984 à 15,6 % en 1994 et à 15,8 % en 1997. Le chômage
touche en particulier les jeunes qui sont de plus en nombreux à être au chômage :
q en 1997, près d’un jeune actif sur trois est au chômage contre une moyenne
nationale d’environ un actif sur six. Le taux de chômage des jeunes de 18 à
24 ans était de 30,8 %, soit le double de celui de la population active de 18 à
59 ans qui était de 15,8 % ;
q entre 1984 et 1997, le situation de chômage des jeunes s’est aggravée : le
taux de chômage des actifs de 18 à 24 ans est passé de 24 % en 1984 à
26 % en 1994 pour atteindre 30,8 % en 1997. La situation s’est nettement
dégradée entre 1994 et 1997 : en l’espace de trois ans, le chômage des
jeunes a augmenté de 16 %. Par contre le taux de chômage des actifs plus
âgés a connu une baisse notamment pour les plus de 50 ans dont le taux de
chômage est passé de 10,7 % en 1994 à 5,2 % en 1997.

Les deux graphiques suivants présentent respectivement une comparaison de


l’évolution du taux de chômage par tanche d’âge de 5 ans entre 1984 et 1994 et
l’évolution du taux de chômage par tranche d’âge pour les années 1984, 1994 et
1997 :

56
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 24 : TAUX DE CHOMAGE PAR TRANCHE D’AGE (1984 1994)

32%
31% 84
30%
29% 94

28%
27%
26% 94
25%
24%
23% 84
22%
21%
20%
19%
18% 94
17%
16% 94
15%
14%
13% 94
84

12% 84
11% 94 94
94

10%
9% 94 94

8% 84 84
7% 84
6% 84 84 84
5%
[18-19] [20-24] [25-29] [30-34] [35-39] [40-44] [45-49] [50-54] [55-59] TOTAL
ans ans ans ans ans ans ans ans ans

Source : HZ, calculs effectués selon les résultats des REGPH de 1984 et de 1994

GRAPHIQUE 25 : ÉVOLUTION DU TAUX DE CHOMAGE PAR TRANCHE D’AGE (1984, 1994 ET 1997)

35%
30,8% 1984
30%
26,5% 1994
24,9% 1997
25%

20%
15,6% 15,7%
15% 12,5% 12,4% 13,1%
10,7%
10% 8,1%
7,1%
5,2%
5%

0%
[18 - 24] ans [25 - 49] ans [50 - 59] ans TOTAL

Source : HZ, calculs effectués selon les résultats des REGPH de 1984 et 1994 et de ENE de 1997

Les résultats de l’enquête population emploi de 1999 ainsi que ceux de l’enquête
nationale sur l’emploi de 2000 ne sont pas encore publiés. L’information statistique
disponible en matière de situation de chômage au niveau des gouvernorats remonte
donc à plus de 7 ans (RGPH de 1994). Les données disponibles plus récentes
concernent l’enquête nationale sur l’emploi de 1997. Elles ne sont significatives que
pour les grandes régions.

57
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les deux tableaux suivants présentent la répartition régionale et par sexe des taux
de chômage ventilés pour les jeunes de 18 à 25 ans et les 25-59 ans
respectivement pour les années 1994 et 1997.
TABLEAU 14 : TAUX DE CHOMAGE PAR TRANCHE D’AGE, SEXE ET REGION ET POUR LE
GOUVERNORAT DE TUNIS (1994)

1994 Féminin Masculin Ensemble


[18-24] ans [25-59] ans Total [18-24] ans [25-59] ans Total [18-24] ans [25-59] ans Total

Tunis 26,3% 12,0% 15,6% 33,2% 10,0% 13,6% 30,5% 10,5% 14,2%
Grand Tunis 23,5% 11,4% 14,7% 30,0% 9,2% 12,6% 27,5% 9,7% 13,1%
Nord Est 22,7% 14,2% 17,4% 26,0% 10,9% 14,1% 24,8% 11,6% 14,9%
Nord Ouest 36,7% 19,8% 25,5% 34,2% 16,5% 20,0% 35,0% 17,1% 21,2%
Centre Ouest 28,7% 18,3% 22,4% 27,7% 16,6% 19,1% 28,0% 16,9% 19,8%
Centre Est 17,0% 10,6% 12,8% 21,9% 9,8% 12,3% 20,1% 10,0% 12,4%
Sud Ouest 41,6% 20,8% 27,6% 38,6% 15,4% 19,8% 39,4% 16,1% 21,0%
Sud Est 21,0% 10,4% 14,3% 23,4% 11,2% 13,7% 22,7% 11,1% 13,8%

Total 24,3% 13,6% 17,2% 27,6% 12,0% 15,0% 26,5% 12,3% 15,6%

Source : HZ, calculs effectués selon les résultats du REGPH de1994

TABLEAU 15 : TAUX DE CHOMAGE PAR TRANCHE D’AGE, SEXE ET REGION (1997)

1997 Féminin Masculin Ensemble


[18-24] ans [25-59] ans Total [18-24] ans [25-59] ans Total [18-24] ans [25-59] ans Total

Grand Tunis 34,3% 13,3% 18,8% 35,8% 11,1% 14,9% 35,2% 11,6% 15,9%
Nord Est 22,5% 9,3% 13,8% 30,3% 10,5% 14,3% 27,6% 10,2% 14,2%
Nord Ouest 43,3% 15,9% 23,5% 39,8% 16,5% 21,0% 40,8% 16,4% 21,6%
Centre Ouest 34,7% 10,8% 19,3% 34,4% 13,3% 17,9% 34,5% 12,8% 18,3%
Centre Est 16,7% 9,1% 11,5% 22,2% 8,6% 11,3% 20,0% 8,7% 11,4%
Sud Ouest 43,7% 18,0% 25,2% 39,6% 11,4% 16,3% 40,9% 12,8% 18,3%
Sud Est 25,1% 5,8% 11,5% 34,2% 11,3% 16,0% 32,2% 10,5% 15,3%

Total 28,3% 11,6% 16,7% 32,2% 11,5% 15,4% 30,8% 11,5% 15,7%

Source : HZ, calculs effectués selon les résultats de l’enquête nationale sur l’emploi de1997

L’examen de ces tableaux permet de relever les constations suivantes :


q en 1994, les jeunes de Tunis étaient plus concernés par le chômage que
ceux des autres gouvernorats du Grand Tunis : leur taux de chômage était
de 30,5 % contre 27,5 % pour le Grand Tunis et une moyenne nationale de
26,5 % ;
q le taux de chômage des jeunes a sensiblement augmenté entre 1994 et
1997 pour les deux sexes dans les différentes régions du pays sauf pour le
centre-ouest où il s’est maintenu à 20 %. Pour le Grand Tunis le taux de
chômage des 18-24 ans est passé 27,5 % à 35,2 %. La moyenne nationale
ayant passée de 26,5 % à 30,8 % ;
q entre 1994 et 1997, le chômage des 25-59 ans a baissé dans les différentes
régions du pays sauf dans la région du Grand Tunis où il a augmenté de 2
points en passant de 9,7 % à 11,6 % contre une moyenne nationale de
12,3 % en 1994 et de 11,5 % e n 1997.

58
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

L’aggravation de la situation du chômage des jeunes entre 1994 et 1997 s’est


accompagnée par une aggravation comparable du chômage des diplômés de
l’enseignement supérieur 9. En l’espace de trois ans, le taux de chômage des actifs
ayant le niveau d’enseignement supérieur a plus que doublé en passant de 3,8 % à
8,2 %. C’est ce qu’illustre le graphique suivant :
GRAPHIQUE 26 : ÉVOLUTION DU TAUX DE CHOMAGE PAR NIVEAU D’INSTRUCTION (1994-1997)

20% 18,3% 18,1%


17,6% 1994
18% 16,2%
1997
16%
14% 13,1%
11,6%
12%
10%
8,2%
8%
6%
3,8%
4%
2%
0%
Néant Primaire Secondaire Supérieur

Source : HZ, calculs effectués selon les résultats du RGPH de 1994 et de l’enquête nationale sur l’emploi de1997

La région du Grand Tunis réalise les meilleures performances en matière d’emploi


des diplômés du supérieur. En 1997, la population active de 18 à 59 ans ayant un
niveau d’enseignement supérieur dans le Grand Tunis est composée de 89 400
personnes formées à hauteur de 31 % de femmes et représentant plus de 42 % de
cette catégorie de population à l’échelle nationale. Les chômeurs de la région du
Grand Tunis ayant un niveau d’enseignement supérieur représentent une
population de plus de 4 800 personnes dont plus de 45 % de femmes.

Le taux de chômage des sortants de l’enseignement supérieur dans la région du


Grand Tunis était donc en 1997 de 5,4 % contre une moyenne nationale de 8,2 %.
Les femmes se trouvent plus touchées par le chômage que les hommes : leur taux
de chômage était de 7,8 % dans le Grand Tunis contre une moyenne nationale de
10 %. Le graphique suivant illustre la répartition régionale des taux de chômages
des sortants de l’enseignement supérieur en 1997 :

9
L’information statistique disponible ne fait pas la distinction dans les sortants de l’enseignement supérieur
entre les diplômés et les non diplômés.

59
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 27 : CHOMAGE DES DIPLOMES DU SUPERIEUR PAR REGION (1997)

8,2% Ensemble
Tunisie 7 ,4 %

1 0 ,0 %
Masculin
9,7% Féminin
Sud Est 9 ,9 %

8 ,9 %

10,7%
Sud Ouest 1 0 ,3 %

1 1 ,7 %

9,6%
Centre Est 8 ,7 %
1 1 ,5 %

11,4%
Centre Ouest 1 2 ,1 %

9 ,1 %

9,1%
Nord Ouest 7 ,3 %

1 2 ,1 %

11,6%
Nord Est 1 0 ,5 %

1 3 ,9 %

5,4%
Grand Tunis 4 ,3 %

7 ,8 %

0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% 8% 9% 10% 11% 12% 13% 14%

L’emploi constitue depuis quelques années la priorité de l’action gouvernementale


en Tunisie. L’emploi des jeunes et des diplômés du supérieur constitue un axe
privilégié de la politique de l’État dans ce domaine. Plusieurs mécanismes et
programmes ont été mis en place pour la promotion de l’emploi des jeunes et des
diplômés. Le fonds national de l’emploi et la Banque tunisienne de solidarité
constituent les principaux instruments de mise en œuvre de cette politique.
L’examen des interventions de la BTS depuis sa création permet de relever les
éléments suivants :
q depuis sa création, les interventions de la BTS ont porté sur une enveloppe
totale de 39,4 millions de DT, permettant de financer 11 160 projets,
représentant un investissement total de 42,3 millions de DT, créant 14 600
postes d’emploi, soit un coût moyen par emploi de près de 2 900 DT ;
q la BTS assure en moyenne le financement de 93 % du coût des projets
financés. L’apport du promoteur se trouve ainsi limité à 7 % du montant de
l’investissement ;
q prés de la moitié des projets financés par la BTS sont de projets de services ;
q les bénéficiaires des interventions de la BTS sont majoritairement des
hommes (70 %), ayant un niveau primaire (48 %) et âgés entre 30 et 50 ans
(60 %) ;
q les promoteurs ayant le niveau de l’enseignement supérieur constituent 5 %
des bénéficiaires des interventions de la BTS. Les projets financés par cette
catégorie de promoteurs ont une taille équivalente au double de la taille
moyenne des projets financés par la BTS : 7 530 DT contre une taille
moyenne de 3 790 DT.

60
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Le tableau suivant présente la répartition des interventions de la BTS par secteur


d’activité, niveau d’instruction des promoteurs, sexe, tranche d’âge et type de projet
ventilées en nombre de projet, financement de la BTS, coût d’investissement et
emplois créés :
TABLEAU 16 : INTERVENTIONS DE LA BTS (SITUATION AU 31 DECEMBRE 2000)

Projets financés Crédit BTS (DT) Coût total Emplois créés Coût moyen
Nombre Structure Montant Structure (DT) Nombre Structure d'1 emploi

Secteur
Agriculture 3 251 29,1% 12 717 253 32,3% 14 084 384 3 691 25,3% 3 816
Artisanat 416 3,7% 1 161 286 2,9% 1 239 966 832 5,7% 1 490
Petits métiers 2 522 22,6% 9 164 284 23,3% 9 755 625 3 843 26,3% 2 539
Services 4 971 44,5% 16 352 151 41,5% 17 235 572 6 249 42,8% 2 758
Total 11 160 100,0% 39 394 974 100,0% 42 315 547 14 615 100,0% 2 895
Niveau d'instruction
Illitré 722 6,5% 2 061 158 5,2% 2 249 886 900 6,2% 2 500
Primaire 5 378 48,2% 17 119 115 43,5% 18 455 635 6 807 46,6% 2 711
Secondaire long 3 962 35,5% 14 381 040 36,5% 15 409 523 5 269 36,1% 2 925
Sec.professionel 527 4,7% 1 783 762 4,5% 1 903 189 736 5,0% 2 586
Supérieur 571 5,1% 4 049 899 10,3% 4 297 315 903 6,2% 4 759
Total 11 160 100,0% 39 394 974 100,0% 42 315 548 14 615 100,0% 2 895
Sexe
Femmes 3 246 29,1% 10 032 994 25,5% 10 638 907 4 477 30,6% 2 376
Hommes 7 914 70,9% 29 361 980 74,5% 31 676 640 10 138 69,4% 3 125
Total 11 160 100,0% 39 394 974 100,0% 42 315 547 14 615 100,0% 2 895
Âge
18-29 3 545 31,8% 11 674 440 29,6% 12 520 470 4 586 31,4% 2 730
30-39 4 352 39,0% 16 536 538 42,0% 17 732 427 5 793 39,6% 3 061
40-49 2 301 20,6% 8 121 127 20,6% 8 763 007 3 062 21,0% 2 862
>=50 962 8,6% 3 062 869 7,8% 3 299 643 1 174 8,0% 2 811
Total 11 160 100,0% 39 394 974 100,0% 42 315 547 14 615 100,0% 2 895
Type de projet
Création 8 486 76,0% 31 308 771 79,5% 33 626 741 11 178 76,5% 3 008
Extension 2 674 24,0% 8 086 203 20,5% 8 688 806 3 437 23,5% 2 528
Total 11 160 100,0% 39 394 974 100,0% 42 315 547 14 615 100,0% 2 895
Source : BTS, 2001

La répartition régionale des interventions de la BTS montre une couverture de


l’ensemble des gouvernorats du pays avec prédominance des gouvernorats de Sfax
et de Tunis qui ont bénéficié respectivement de 14 % et de 13,2 % des
financements accordés par la BTS. Dans le gouvernorat de Tunis, les interventions
de la BTS (5,2 millions DT) ont permis de financer 1 465 projets représentant un
investissement total de 5,4 millions DT permettant de créer 1 923 emplois. Le
tableau suivant donne la répartition par gouvernorat des interventions cumulées de
la BTS depuis sa création :

61
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

TABLEAU 17 : REPARTITION REGIONALE DES INTERVENTIONS DE LA BTS

Projets financés Crédit BTS (DT) Coût total Emplois créés Coût moyen
Nombre Structure Montant Structure (DT) Nombre Structure d'1 emploi

Tunis 1 465 13,1% 5 187 538 13,2% 5 398 633 1 923 13,2% 2 807
Ariana 493 4,4% 1 871 160 4,7% 1 959 189 650 4,4% 3 014
Ben Arous 553 5,0% 2 033 054 5,2% 2 168 213 682 4,7% 3 179
Manouba 419 3,8% 1 529 557 3,9% 1 612 761 502 3,4% 3 213
Bizerte 410 3,7% 1 739 779 4,4% 1 937 109 540 3,7% 3 587
Nabeul 360 3,2% 1 203 554 3,1% 1 302 383 445 3,0% 2 927
Zaghouan 710 6,4% 1 688 451 4,3% 1 888 993 750 5,1% 2 519
Béja 643 5,8% 2 070 812 5,3% 2 326 783 793 5,4% 2 934
Jendouba 292 2,6% 1 005 866 2,6% 1 128 848 329 2,3% 3 431
Le Kef 281 2,5% 860 783 2,2% 915 814 377 2,6% 2 429
Siliana 263 2,4% 841 823 2,1% 897 044 315 2,2% 2 848
Kairouan 407 3,6% 1 387 683 3,5% 1 499 495 764 5,2% 1 963
Kasserine 411 3,7% 1 296 704 3,3% 1 363 974 560 3,8% 2 436
Sidi Bouzid 577 5,2% 1 951 046 5,0% 2 158 979 708 4,8% 3 049
Sousse 294 2,6% 1 126 237 2,9% 1 200 481 369 2,5% 3 253
Monastir 177 1,6% 664 930 1,7% 710 874 222 1,5% 3 202
Mahdia 250 2,2% 857 432 2,2% 948 418 400 2,7% 2 371
Sfax 1 185 10,6% 5 569 773 14,1% 5 925 081 1 576 10,8% 3 760
Gafsa 459 4,1% 1 474 902 3,7% 1 595 149 697 4,8% 2 289
Tozeur 256 2,3% 703 555 1,8% 750 786 311 2,1% 2 414
Kébili 160 1,4% 443 461 1,1% 479 804 251 1,7% 1 912
Gabès 622 5,6% 2 231 316 5,7% 2 372 011 788 5,4% 3 010
Medenine 208 1,9% 720 731 1,8% 780 871 275 1,9% 2 840
Tataouine 265 2,4% 934 826 2,4% 993 856 388 2,7% 2 561
Total 11 160 100,0% 39 394 973 100,0% 42 315 549 14 615 100,0% 2 895

1.3 OPPORTUNITES, CONTRA INTES ET PRINCIPAUX DEFIS

Les attentes du développement de Tunis dépassent les objectifs généralement


alloués aux villes en tant que supports du développement économique devant
contribuer efficacement à la croissance, à la création d'emplois et au
développement de leur région. Tunis est dotée d’un certain nombre de fonctions et
de vocation parmi les quelles certaines missions lui sont naturellement confiées et
sans les quelles l’ensemble du pays régresse :
q Tunis est la capitale politique de la Tunisie : assumer ce rôle de souveraineté
nécessite des moyens conséquents à rechercher chez tous les tunisiens et
pas uniquement chez les résidents de la ville ;
q Tunis est la capitale culturelle du pays : Tunis demeurera un lieu de
rayonnement et de concentration de la science, du savoir et de l’art ;
q Tunis est la capitale économique du pays : le poids économique de Tunis
change et connaît des mutations, mais il demeure important et prépondérant.
Tunis a évolué au rythme du développement économique et social du pays. La
synchronisation n’était ni uniforme ni linéaire. Le développement de Tunis a connu
des phases d’accélération et d’autres de décélération rythmées par les échéanciers
des grands projets et le phasage des étapes et cycles de développement décidés à
un niveau central et national échappant ainsi complètement au processus de la
décision locale.
La revue des indicateurs de développement économique et social de Tunis
présentés brièvement en première partie de ce papier en relation avec les données

62
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

du contexte national et régional devrait permettre d’esquisser le diagnostic


stratégique de développement de la ville de Tunis en termes de contraintes,
d’opportunités et de défis.

Notre propos à ce niveau consiste à se poser plus de question que d’apporter de


réponses autour d’une interrogation centrale : au delà des indicateurs et chiffres
descriptifs de l’évolution de la situation économique et sociale de la ville de Tunis,
dans quelles mesures le développement de la ville s’est-il réalisé en harmonie par
rapport à la trilogie de sa vocation de capitale (politique, culturelle et économique) ?
Ce développement a-t-il amélioré la convivialité et les conditions de vie dans la cité
ou bien a-il était porteur d’une plus grande exclusion et générateur d’externalités
négatives ?

En fait, c’est à travers cette grille de lecture que le diagnostic stratégique devrait
être établi à la lumière des tendances mises à nue par les indicateurs d’évolution et
en relation avec une certaine vision de perspectives de développement de la ville de
Tunis.

Les indicateurs de l’évolution de la ville de Tunis montrent que la dimension


économique diminue en poids et change de composition. Un phénomène de
desserrement est observé. Il change le visage de certaines zones de la ville et il
profite aux autres gouvernorats du Grand Tunis et ses effets sont perceptibles dans
un rayon plus large allant de Bizerte à Nabeul. Les trois graphiques suivants
montrent au moins trois indications importantes :
q La première a trait au poids économique de Tunis qui diminue entre 1985 et
1994, il passe de 28 % à 25 %.
GRAPHIQUE 28 : VARIATION DU « POIDS ECONOMIQUE » DES REGIONS ENTRE 1985 ET 1994

1994 Diagonale : maintien du poids économique


30%

2,0% Kasserine
B é ja
Augmentation du poids économique

Mahdia
25% 1,5% Kairouan Tunis
Jendouba

1,0%
Zaghouan Le Kef
20% Tataouine

Tozeur
0,5%
Sidi Bouzid
K é bili
Siliana

15% 0,0%
0,0% 0,5% 1,0% 1,5% 2,0%

Diminution du poids économique


10%
Sfax
Sousse
Nabeul Monastir Bizerte
Ariana Gabès
Ben Arous
5%
Medenine
Gafsa
Kasserine
Béja
Mahdia
Kairouan
Jendouba 1985
Le Kef
Tataouine
Zaghouan
Tozeur
0% Sidi
Kébili Bouzid
Siliana

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

Source : HZ, d’après données du Ministère du développement économique

63
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q La seconde concerne la répartition sectorielle de la dimension économique


de Tunis qui diminue dans presque tous les secteurs industriels exception
faite d’une catégorie des industries mécaniques, électriques et électroniques
probablement à haute valeur ajoutée.
GRAPHIQUE 29 : VARIATION DU « POIDS ECONOM IQUE » DE TUNIS ENTRE 1985 ET 1994 PAR
SECTEUR D’ACTIVITE

55%

50% 94
85

45%
85
40%
94
35% 85

30%
94 85
25% 94

20%
85
15% 85
94 85
94
10% 85
94
5% 94
85 85 94
0% 94 94 85
Mine et IAA Textile et Industries IMCCV IME Industries Transport Tourisme Services Total
énergie habillement chimiques diverses

Source : HZ, d’après données du Ministère du développement économique

q La troisième concerne l’évolution remarquable du poids économique des


gouvernorats de l’Ariana et de Ben Arous qui passe de 9,5 % en 1985 à
11,8 % en 1994 et qui augmente dans les différents secteurs. Le
desserrement industriel de Tunis profite ainsi aux gouvernorats limitrophes
de sorte que le poids économique du Grand Tunis demeure sensiblement
inchangé aux alentours de 37 %.

64
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

GRAPHIQUE 30 : VARIATION DU « POIDS ECONOMIQUE » DES GOUVERNORATS DE L’ARIANA


ET DE BEN AROUS ENTRE 1985 ET 1994 PAR SECTEUR D’ACTIVITE

22%
94
20% 94
94

18% 94 85
16%
85
14% 94
85
85 85
12% 94

10% 85
94
8%
94
85
6%
85
4% 94 94
85
2% 85
94
85
0%
Mine et IAA Textile et Industries IMCCV IME Industries Transport Tourisme Services Total
énergie habillement chimiques diverses

Le secteur des services devient le principal créateur de richesses et d’emplois dans


le pays. Tunis est au cœur de ce phénomène de tertiarisation de l’économie
tunisienne traduisant une mutation de l’économie de la capitale et une amélioration
des services offerts à la population. Le ratio habitant par emploi tertiaire est passé
de 21 en 1956 à 8,5 en 1997 (5,6 pour le Grand Tunis). Le graphique suivant illustre
cette évolution :
GRAPHIQUE 31 : NOMBRE D’HABITANT PAR EMPLOI TERTIAIRE (1956-1997)

25
21
20
17

15 14
12

10 9
8

0
1956 1966 1975 1984 1994 1997

65
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La mutation économique de Tunis traduit une nécessité d’adaptation aux nouvelles


exigences économiques et sociales et exprime une volonté de renouvellement et de
modernité de ses bases économiques et industrielles. Tunis, plus performante et
plus conviviale dans sa dimension nationale tout en s’inscrivant dans une
dynamique internationale implique des exigences et nécessite des adaptations en
termes de disponibilité d’un secteur tertiaire de haut niveau pour les activités
financières, commerciales, de recherche, de technologie de télécommunication et
d'informations et de e-économie.

Savoir produire et savoir vendre ne suffisent plus pour réussir son intégration dans
cette nouvelle économie. Tunis doit se placer à un niveau stratégique et décisionnel
du processus de production. Au delà de la question institutionnelle, maîtriser son
développement, acquérir une autonomie d’expansion, conduire et réussir les
adaptations nécessitent de Tunis la mobilisation de ressources humaines de qualité,
des compétences, des capacités de recherche et des ressources financières
importantes.

La nouvelle étape d’intégration de la Tunisie dans l’économie mondiale est porteuse


d’opportunités et comporte des risques et des défis. La mondialisation
s’accompagne de l’impérieuse nécessité de créer des emplois et de lutter contre
l’exclusion sociale. Cela tient à ce que l’intensification de la concurrence
internationale et l’accélération du progrès technique, en même temps qu’ils
alimentent la croissance économique, entraînent l’augmentation du chômage, qui
frappe en particulier la main-d’œuvre peu qualifiée, les jeunes et les femmes.

L’amélioration des conditions de vie et l’allégement de la pauvreté ont toujours été


au centre des préoccupations des pouvoirs publics en Tunisie. Cet impératif n’a pas
connu d’altérations ni de relâches même durant les périodes difficiles d’ajustement
et de stabilisation économiques. Durant les 15 dernières années, les dépenses
sociales de l’État ont augmenté à un rythme plus accéléré que celui des autres
dépenses publiques. Cela s’est traduit d’une part par une augmentation sensible
des dépenses sociales dans le budget de l’État en passant de 44 % en 1986 à plus
de 60 % actuellement et le maintien de la proportion des dépenses publiques
consacrées aux secteurs sociaux à environ 20 % du PIB. L'expérience de la Tunisie
démontre ainsi que la libéralisation économique peut ne pas avoir d’effets sociaux
négatifs malgré la redistribution qu’elle comporte. Grâce à la relance économique, à
la progressivité dans l’application et à l’accompagnement par une politique sociale
cohérente, il est possible de redresser l’économie et de contenir les éléments
d’exclusion dans des limites supportables.

66
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les différentes études d’évaluation des impacts de l’ouverture de l’économie


tunisienne dans le cadre des engagements pris au sein de l’OMC ou de la zone de
libre-échange avec l’Union européenne aboutissent à la nécessité d’un afflux
important d’IDE pour que la libéralisation des échanges affiche un bilan positif.
L’attractivité du pays constitue ainsi un élément central. Plusieurs facteurs
interviennent dans l’amélioration de l’attractivité de la Tunisie. Le cadre législatif et
institutionnel, la qualité de la formation et la disponibilité des qualifications
constituent certes des éléments importants, mais l’attractivité est aussi tributaire
d’une part de la qualité de l’aménagement du territoire et des infrastructures et
d’autre part de la crédibilité des politiques. Les interventions des villes dans le
domaine économique et leurs actions en matière sociale visent précisément
l’amélioration de l’infrastructure et de l’équipement urbain et le maintien de
l’équilibre social garant de la stabilité et de la crédibilité des politiques. Capitale du
pays, Tunis est vouée à refléter une image d’une Tunisie compétitive, moderne et
assurant un équilibre et une cohésion sociales.

En Tunisie, la dimension sociale du développement n'a jamais été absente de la


nouvelle politique économique. Les subventions à la consommation ont continué,
les programmes de solidarité sociale ont été multipliés et renforcés, aussi bien dans
les villes que dans les campagnes. En plus, aucun des piliers de la politique
traditionnelle de la Tunisie en matière de « promotion de l'Homme » n'a été remis
en cause. Qu’il s'agisse de l’éducation qui est devenue obligatoire jusqu'à l’âge de
16 ans, ou de la formation, de la santé ou de la protection sociale, de l'aide à
l’acquisition des logements ou de l’amélioration des conditions de vie (adduction
d'eau, électrification, etc.), tous les programmes ont été non seulement maintenus,
mais même renforcés.

La municipalité de Tunis, à travers ses interventions dans le domaine économique


et ses actions dans le domaine sociale, contribue dans l’amélioration de l’attractivité
de la ville et de la consolidation de sa cohésion sociale. Cela concerne les
investissements de la municipalité et ses dépenses dans le domaine économique et
social.

Le programme d’investissement communal (PIC) de la municipalité de Tunis pour la


période 1996-2001 concerne une enveloppe globale de plus de 53 millions DT dont
près de la moitié est consacrée aux infrastructures routières et 6 % pour les
équipements socio-collectifs. Rapportés par tête d’habitant, les investissements de
la municipalité s’apprécient modestement : ils se situent à une moyenne annuelle de
15,5 DT par habitant.
TABLEAU 18 : PROGRAMME D’INVESTISSEMENT COMMUNAL (1996-2001)

Investissement annuel
Rubrique Montant (1000 DT) Structure
moyen par habitant (DT)
Infrastructures 26 000 49,0% 7,6
Embellissement de la ville 8 000 15,1% 2,3
Équipements socio-collectifs 3 210 6,0% 0,9
Matériel et bâtiments 13 000 24,5% 3,8
PNRQP 2 251 4,2% 0,7
PNRAP 636 1,2% 0,2
Total 53 097 100,0% 15,5

67
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

En matière d’actions sociales, l’effort budgétaire consacré par la ville de Tunis est
apparemment modeste : la municipalité de Tunis consacre 2,4 % de son budget
pour les dépenses à caractère social. Toutefois, il faut signaler que la municipalité
de Tunis joue un rôle de première importance dans lutte contre la pauvreté urbaine
à travers la réalisation de programmes visant l’amélioration du cadre et des
conditions de vie des habitants de la commune. Les moyens d’action mis en œuvre
par la municipalité de Tunis sont deux types :
q une expérience pilote de rénovation urbaine et de relogement de familles
déshéritées connue sous la dénomination « projet Oukalas » Les trois
tranches du projet ont concerné 1 645 Oukalas dont plus de la moitié
menaçaient ruine ou nécessitaient une réhabilitation lourde. Les habitants de
ces demeures (1 300 familles) ont été tous relogés grâce à la mise en œuvre
de toute une batterie d’instruments juridiques et financiers et un partenariat
exemplaire conduit par la municipalité de Tunis avec les différentes parties
impliquées dans l’aménagement urbain et l’habitat social. Des quartiers
nouveaux ont vu le jour à Douar Hicher (386 logements), à El Aghba (402
logements) et à Sidi Hassine (360 logements) ;
q une intervention pour la réhabilitation des quartiers populaires. 23 quartiers
sont concernés représentant un investissement global de 11 M DT
permettant l’amélioration des conditions de vie pour les habitants de 12 000
logements situés dans les quartiers populaires.

L’action municipale en matière de défense et d’insertion sociales s’inscrit dans le


cadre des programmes municipaux en direction de la jeunesse et de l’enfance qui
couvrent plusieurs domaines et se déploient à travers différentes structures ou
institutions socio-éducatives :
q les jardins d’enfants : la municipalité de Tunis dispose de 15 jardins d’enfants
(d’une capacité d’accueil totale de 3 500 enfants) repartis sur tout le
périmètre communal, en particulier dans les quartiers populaires ;
q l’animation en milieu hospitalier : encadrement des enfants malades seuls à
travers deux cellules d'animation existantes depuis 1978 dans deux hôpitaux
de la capitale (Bab Saâdoun et Habib Thameur) ;
q les maisons de jeunes et de culture : 29 maisons construites en collaboration
avec Ministères de la Jeunesse et de l’Enfance et de la Culture. Ces
structures permettent aux jeunes des quartiers populaires de s'adonner à des
activités diverses dans des clubs de spécialisations (peinture , théâtre,
informatique, etc.) ;
q l’insertion par le théâtre destinée aux jeunes exclus de l’école en leur offrant
les moyens matériels et techniques pour la création d’une troupe de théâtre
amateur.

68
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

2. L’ENVIRONNEMENT

2.1 APERÇU GENERAL SUR LES PRINCIPAUX SERVICES ENVIRONNEMENTAUX

2.1.1 GESTION DES DECHETS SOLIDES

La ville assure le service de collecte des déchets solides et de nettoiement de la


voirie. C’est là une des activités fondamentales de la municipalité qui touche
directement la vie quotidienne des citoyens et dont les impacts positifs ou négatifs
sont très visibles. Les déchets collectés sont acheminés vers la décharge contrôlée
située à Djebel Chekir qui a été réalisée et qui est gérée par l’ANPE.

2.1.1.1 Les principaux indicateurs de l’activité

Les quantités de déchets produits sont comme suit :


q Déchets ménagers 218 000 tonnes/an soit 600 tonnes/jour
q Déchets de jardin 60 m3/an
q Déchets de démolition 145 000 m3/an

La moyenne de production de déchets est de : 845 gr/hab/j

Les déchets ménagers comportent une portion organique de 54% en poids tandis
que les déchets recyclables (papier carton, métaux, plastiques, textiles, toxiques,
verre) totalisent 27%.

La voirie compte 1200 km de rues et 3.6 millions de m² de trottoirs.

La direction de la propreté emploie un effectif de 2 162 personnes soit environ le


tiers de l’effectif municipal. Elle dispose d’un parc de matériel conséquent. On
dénombre notamment 81 bennes tasseuses d’un age moyen de cinq ans et 72
tracteurs d’un age moyen de sept ans. L’infrastructure exploitée comprend :
q deux dépôts pour le garage et l’entretien des gros engins et au moins un
dépôt par arrondissement pour le petit matériel
q 19 stations de transfert équipées d’un compacteur soit d’un ou deux caissons
ou semi-remorques.

2.1.1.2 L’élimination des déchets

La seule option d’élimination des déchets solides est la mise en décharge qui est
décidée au niveau national dans le cadre du PRONAGDES. Le système
d’élimination des déchets pour le Grand Tunis comprend une infrastructure de base
constituée par :
q une décharge contrôlée à Djebel Chekir et
q trois centres de transfert à Raoued, Djedaida et Ben Arous.

69
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

L’unité de traitement de Djebel Chekir est conçue pour les déchets ménagers et
assimilés. En première phase, elle couvre une superficie de 47 ha sur une réserve
foncière totale de 123 ha et sa capacité est de 2 000 tonnes par jour soit environ
700 000 tonnes/an. Le système comprend en outre, trois stations de transfert. Le
coût d’investissement est financé par l’état (40%), les communes (35%) et le fond
de développement des zones touristiques (25%).

Le centre a largement contribué à l’atténuation des impacts environnementaux des


déchets solides dans le Grand Tunis. Il a permis de diminuer le nombre des
installations d’enfouissement à une seule et de fermer les décharges existantes de
Henchir el Yahoudia et de Raoued. Parmi les autres performances
environnementales du nouveau centre on peut notamment citer : (i) le contrôle
systématique à l’entrée, (ii) la collecte des lixiviats, (iii) le dégazage et (iv) la
fermeture progressive des casiers remplis et leur transformation en espaces verts.

Malgré ses performances environnementales, le nouveau système d’élimination a


des impacts négatifs liés aux effets induits sur la propreté de la voirie du transit des
déchets des autres communes vers la décharge. D’autres impacts liés aux
émissions sont également ressentis mais non évalués à ce jour.

La ville de Tunis paie environ 1,1 M DT par an pour la mise en décharge et a


participé au financement de l’investissement à concurrence de 5 M DT.

2.1.1.3 Les projets nationaux

Outre le projet de la décharge contrôlée, deux projets nationaux intéressent la ville


de Tunis et sont présentés ci-après. Il s’agit du projet de collecte par apport
volontaire et du projet de collecte sélective dans la zone d’El Khadra.

Collecte par apport volontaire

Dans le cadre de la gestion du système Eco-lef, une expérience de collecte par


apport volontaire est réalisée par l’ANPE depuis 1998 dans le Grand Tunis. Les
matériaux concernés sont les déchets d’emballages de plastiques sans distinction.
Le lieu de dépôt des déchets collectés est le centre de tri. 150 conteneurs de 4 m3
sont affectés au Grand Tunis.
L’ANPE fait appel à des sociétés privées pour la mise à disposition et l’exploitation
de conteneurs alimentés par l’apport volontaire des citoyens. Les contrats sont
passés pour une durée de trois ans. Les prestations de l’entreprise portent sur
l’enlèvement, le nettoyage, la vidange, le contrôle. L’optimisation de la localisation
peut se faire à l’initiative de l’opérateur privé ou de l’ANPE. L’enlèvement est prévu
tous les 20 jours (soit 1.5 par mois) et la rémunération est forfaitaire.

La localisation se fait avec l’aide de la municipalité. Certains conteneurs ont suscité


quelques réclamations des voisins. Les balayeurs municipaux participent au
contrôle et informent les responsables municipaux qui ont formulé des réclamations
quand le conte neur est plein.
Le projet de collecte sélective d’El Khadra

Ce projet s’inscrit dans le cadre du PRONAGDES et dessert environ 30 000


habitants. Il comporte les principales composantes suivantes : (i) Le tri à la source

70
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

des déchets ménagers et la collecte séparée des déchets organiques, recyclables


et toxiques ; (ii) La création d’un centre de tri des déchets recyclables, avec
récupération quotidienne d’environ 2 tonnes de déchets recyclables ; (iii) La
valorisation par compostage des déchets organiques collectés.

Dans sa première phase, le projet comportait le matériel et installations suivants :


q Deux bennes tasseuses de 16 m3 et deux motorettes de 2 m3 .
q 350 conteneurs bleus de 240 et 330 l
q 350 conteneurs verts de 240 et 330 l
q 5500 poubelles vertes de 17 l et autant de poubelles bleues de la même
taille.
q Un centre de tri

Il vise les quatre objectifs suivants : (i) améliorer la collecte et le transport des
ordures ménagères dans le quartier El Khadra, (ii) sensibiliser l’ensemble de la
population du quartier au problème de la propreté des rues et de la protection de
l’environnement urbain et la convaincre de la nécessité du tri à domicile, (iii)
récupérer une part importante des déchets du quartier en vue de leur recyclage et
compostage, (iv) encourager les initiatives privées pour la collecte, le recyclage et la
valorisation des déchets.

Les résultats obtenus étaient encourageants tant au niveau de l’amélioration de


l’hygiène dans les rues et de la participation de la population au tri à la source qui a
été de l’ordre de 70%(10). Le taux de valorisation des déchets organiques est de
80% tandis que 66% des déchets recyclables sont valorisés ou récupérés par le
recycleur. Cependant, les insuffisances au niveau du cadre institutionnel et
notamment la clarification des responsabilités entre les principaux intervenants : le
MEAT, l’ANPE et la municipalité n’ont pas permis de pérenniser les acquits du
projet.

Le projet est maintenant repris selon les caractéristiques suivantes :


q Les déchets recyclables seront collectés dans des sachets transparents de
couleur bleu ciel et non plus dans des poubelles ; une solution qui est jugée
plus commode pour le citoyen.
q La collecte sera assurée 7/7 pour éviter le risque de contamination de la
poubelle verte
q Des conteneurs métalliques de 770 l fabriqués localement seront affectés
avec des couvercles verts et bleues plus faciles à ouvrir que les précédents
q Le projet sera équipé de deux nouvelles bennes tasseuses

Les premiers constats montrent que les résultats sont meilleurs dans la partie
résidentielle du projet que dans la partie populaire.

(10) Rapport final TUN/007 de Lux-Développement

71
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

2.1.1.4 La participation du secteur privé dans la gestion des déchets

La ville assure le service de collecte et de transfert des déchets solides à la


décharge par ses propres moyens. Elle a initié une expérience de participation du
secteur privé dans le service de collecte au niveau de l’arrondissement d’El Omrane
pour une population de 47 000 habitants produisant environ 5% de la quantité totale
de déchets municipaux. La délégation au privé est également envisagée pour un
2eme arrondissement (El Menzah) abritant une population de 50 000 habitants qui
produit 20 000 tonnes de déchets. L’opération, pour laquelle un DAO a été élaboré,
n’a pas encore été concrétisée.

Le coût de la collecte, du transport et de l’élimination d’une tonne de déchets


ménagers s’élève à 40 DT en régie et à 36 dinars à l’entreprise.

Outre son implication dans le service de collecte, le secteur privé intervient


également dans l’exploitation de la décharge. En effet, l’ANPE a confié à un
opérateur privé l’exploitation de la décharge de Djebel Chekir moyennant un contrat
de service de 5 ans.

2.1.1.5 Principaux éléments du constat

q La ville dispose de moyens conséquents et déploie des efforts importants


pour assurer la propreté de la ville. Elle aspire à améliorer la qualité du
service et se propose d’établir un plan qualité de la propreté.
q Les services municipaux ont tendance à s’appuyer principalement sur leurs
propres moyens pour assurer la propreté de la ville. Cette approche ne peut
suffire pour atteindre de façon durable les objectifs visés et gagnerait à être
complétée en :
ð s’appuyant sur des relais pour l’action de proximité (comités de quartiers,
associations, syndics)
ð responsabilisant et en impliquant davantage les citoyens
ð en déléguant aux opérateurs privés les tâches opérationnelles

q les changements de comportements ne peuvent être obtenus sans efforts


permanents de communication et de sensibilisation. Or la ville n’a pas de
programme permanent de sensibilisation des citoyens axé sur les déchets.

L’attitude des gestionnaires des déchets municipaux consiste davantage à s’adapter


au comportement des producteurs de déchets et non pas à le changer. Du reste,
rien n’incite aujourd’hui les consommateurs à changer leur mode de consommation
ou leur façon de jeter les déchets.

Tel le mythe de Sisyphe, le nettoiement de la ville est une activité perpétuelle. Les
efforts incessants se poursuivent inexorablement mais sans changements de
comportements perceptibles des usagers de la voirie et des producteurs de
déchets.
q Plusieurs problématiques qui sont capitales pour le secteur sont aujourd’hui
posées au niveau national et ne peuvent trouver leurs solutions au niveau
municipal. Il s’agit notamment et principalement :
ð De la politique de recouvrement des coûts
ð Du développement institutionnel du secteur (développement de l’intercom-
munalité, développement des différentes filières, etc)

72
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ð Du coût de la modernisation de la gestion des déchets

Le secteur souffre de l’absence d’un système de recouvrement des coûts pour le


traitement des déchets car le recours à la fiscalité locale a montré ses limites. En
outre, le recouvrement des coûts à travers la fiscalité locale ne reflète pas les
dépenses réelles et n’adresse aucun signal « déchets » ni encouragement à la
réduction à la source. Il ne peut donc influencer le comportement des citoyens au
regard du secteur.

Sur le plan institutionnel aucune coopération intercommunale n’est actuellement


envisagée dans le domaine des déchets solides en vue de permettre aux
collectivités locales de prendre en main toute la chaîne d’activités et de développer
les services d’intérêt intercommunal.
q Pour être efficace et durable, la gestion des déchets solides doit
être globale ; c’est à dire prenant en charge toute la chaîne du lieu de
production jusqu’à l’élimination acceptable. Or la filière des déchets
ménagers connaît aujourd’hui certaines interférences liées à l’intervention de
l’ANPE en tant que :
ð gestionnaire du volet élimination ;
ð gestionnaire des points d’apport volontaire et
ð co-gestionnaire de la collecte sélective à la cité el Khadra

q La délégation au secteur privé n’est pas engagée sur la base d’une stratégie
qui définit les objectifs, la cadence et les modalités de redéploiement des
ressources humaines et des moyens matériels.
q Seulement une faible part des déchets solides est valorisée. A long terme,
cette situation n’est pas durable ni soutenable car il s’ensuivra une
consommation rapide de la capacité de stockage en décharge.

2.1.2 ASSAINISSEMENT URBAIN

2.1.2.1 Cadre institutionnel

Le service public d’assainissement était géré par la ville jusqu’en 1974, date à
laquelle a été créé l’ONAS qui a été chargé de gérer le secteur de l’assainissement
hydrique au niveau national sur la base d’une prise en charge progressive des
villes. Ce cadre institutionnel permet d’avoir une unicité de responsabilité sur toute
la chaîne, depuis la salubrité des quartiers jusqu’au devenir ultime des eaux
traitées.

Si pour la gestion des eaux usées, ce cadre ne souffre pas d’ambiguïté, pour celle
des eaux pluviales et du drainage urbain, quelques difficultés ont été rencontrées et
qui sont essentiellement liées à la forte interaction existant entre la voirie qui est
municipale et le drainage qui est supposé être géré par l’ONAS.

Le cadre institutionnel connaît actuellement une évolution importante par


l’implication du secteur privé dans les activités d’exploitation.

2.1.2.2 Considérations générales

Le service d’assainissement affiche aujourd’hui un taux de desserte satisfaisant car


le taux de raccordement au réseau pour la ville de Tunis est de 96% environ.

73
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Au niveau du recouvrement des coûts, il faut souligner que le secteur génère des
revenus à travers la redevance d’assainissement qui permettent de couvrir une part
importante des charges d’exploitation.

En terme d’infrastructure mise en place, on constate des acquis importants aussi


bien au niveau des réseaux de collecte et de transfert qu’au niveau de l’épuration.
Depuis sa création, l’ONAS a accordé une priorité à l’assainissement de la capitale
qui compte pour 30 à 40% de son activité. Depuis 1975, il s’est attelé à la mise en
place de l’infrastructure primaire et à l’assainissement du lac nord.

La partie centrale de la ville de Tunis est dotée d’un réseau unitaire muni de
déversoirs d’orage vers le canal de ceinture en bordure du lac nord. Les nouveaux
quartiers et la périphérie sont dotés d’un réseau séparatif.

Le Grand Tunis est doté d’un système d’épuration comportant quatre stations
d'épuration : Cherguia, Choutrana, Côtière Nord et sud Miliane. Un pôle d’épuration
desservant l’ouest de la capitale est actuellement projeté.

Un des problèmes chroniques qui continue à affecter l’environnement urbain est la


maîtrise des écoulements par temps sec dans les oueds. C’est notamment le cas
pour l’oued Gariana qui véhicule les eaux usées principalement d’origine
industrielles de l’amont du bassin versant et qui se déverse dans sebkha Sijoumi

La basse ville de Tunis demeure fragile vis-à-vis des inondations en raison de la


topographie de la ville qui favorise la convergence des écoulements vers la zone
basse. Avant les années 80, la ville était fréquemment inondée durant l’année car la
situation était aggravée par l’insuffisance de capacité des ouvrages d’évacuation et
de pompage. Des travaux importants ont été réalisés sur plusieurs années pour
recalibrer l’infrastructure primaire, accroître la capacité de pompage et évacuer les
eaux excédentaires en cas d’orage vers le canal de ceinture en bordure du Lac
Nord. Le système mis en place doit continuer à faire l’objet d’une surveillance
constante et d’une attention particulière au niveau des plans directeurs
d’assainissement en vue de le préserver et de le mettre à jour en cas de besoin.

2.1.2.3 La participation du secteur privé dans l’assainissement

L’année 1997 a connu pour la première fois dans l’histoire de l’ONAS, l’entrée d’un
opérateur privé dans les activités d’exploitation du réseau, jusque là assurées
exclusivement par l’ONAS. Cette première expérience pilote a intéressé la zone d’El
Menzah qui fait partie de la ville de Tunis. Elle a porté sur l’exploitation d’un réseau
qui totalise 180 km environ. Les évaluations ont montré des signes encourageants
tant au niveau de la qualité de service qu’au niveau de l’efficacité économique.
C’est pourquoi l’ONAS entend poursuivre l’implication du secteur privé selon une
cadence soutenue et a initié de nombreuses autres opérations qui portent sur
l'exploitation de réseaux et de stations d'épuration.

2.1.2.4 La relation drainage – voirie et la problématique des eaux pluviales

Le réseau de drainage des eaux pluviales devrait être indissociable de la voirie qu'il
draine.

74
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

En effet, au niveau de la conception, on ne peut projeter une voirie durable sans la


doter d'un réseau de drainage dimensionné en fonction de son importance et de son
rôle dans la circulation. De même qu'on ne peut concevoir un réseau d'eau pluviale
efficace s'il n'y a pas de voirie. Il est également important que la conception prenne
en compte les contraintes d'écoulement superficiels des eaux de ruissellement pour
minimiser les effets des inondations lorsque les collecteurs sont saturés.

Cette coordination est également primordiale au niveau de l'exécution des travaux


et au niveau de l'exploitation et de l'entretien des ouvrages. Car une voirie mal
nettoyée et mal entretenue peut entraîner des dommages pour le réseau de
drainage. Tout comme une insuffisance d'entretien de ce dernier peut endommager
la voirie en cas de mauvais drainage.

Il apparaît ainsi que le couple voirie-drainage est indissociable. Une coordination


très étroite est à assurer entre les différents opérateurs concernés et principalement
la ville et l’ONAS.

2.1.2.5 Principaux éléments du constat

q Le secteur de l’assainissement affiche un taux de desserte satisfaisant.


Quelques poches d’habitat spontané ou très éloigné des infrastructures
primaires demeurent encore non assainies.
q Les écoulements d’eaux usées dans les oueds reste encore à maîtriser
notamment dans l’oued Gariana qui reçoit les eaux usées d’origine
industrielles.
q Une coordination est à assurer au niveau du drainage urbain et de la maîtrise
des eaux pluviales
q Des perspectives intéressantes sont ouvertes pour une participation accrue
du secteur privé dans les activités d’exploitation et même dans le
financement.
q L’assainissement est un service environnemental rendu sur le territoire
communal par un office indépendant de la ville. Comment faire en sorte que
le service réponde aux attentes de la ville et puisse s’intégrer dans la
planification des services environnementaux de ville ?

2.1.3 ESPACES VERTS

2.1.3.1 Le patrimoine existant et les indicateurs

La ville est riche d’un patrimoine de 750 hectares d’espaces verts dans le périmètre
communal. Ce patrimoine est constitué de parcs publics, de jardins, de squares,
d’espaces verts, de reboisements ainsi que d’arbres d’alignement qu’on estime à 22
000 unités. Elle dispose de deux pépinières : l’une à El Agba qui couvre 22 ha et
l’autre à Tunis.

Le Parc du Belvédère couvre 110 ha et fait l’objet d’une extension portant sur 80 ha
qui est plantée mais non encore aménagée. Celui d’El Mourouj est prévu pour
couvrir 100 ha. Actuellement 30 sont aménagés et plantés.

75
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La ville compte 52 jardins publics aménagés parmi lesquels on peut citer ceux de
Habib Thameur, du Gorjani, de la Place des Droits de l’Homme, de la Place
Pasteur, de la Place Jeanne d’Arc.

L’indicateur du ratio d’espaces verts est de :


q 8,71 m²/habitant pour le gouvernorat de Tunis (11)
q 9.24 m²/habitant environ au niveau de la Municipalité de Tunis pour la saison
1999/2000(12)

Mais ces niveaux qui paraissent appréciables cachent une grande disparité spatiale.
Plusieurs zones sont pauvres en espaces verts. C’est le cas de la Médina, de
Harairia et d’une façon générale des zones d’habitat spontané.

2.1.3.2 Cadre institutionnel

Sur le plan institutionnel, la gestion des espaces verts connaît plusieurs acteurs
parmi lesquels on peut compter : le MEH, la Municipalité, le MEAT, l’ANPE, les
comités de quartiers, les associations et les sociétés publiques et privées. Outre la
municipalité, d’autres acteurs interviennent directement par la création d’espaces
verts. C’est notamment le cas du MEH, du MEATet l’ANPE. Mais ils n’opèrent pas
dans le cadre d’un programme global cohérent.

Certaines ONG sont également présentes dans le domaine des espaces verts. La
plus importante est l’Association des Amis du Belvédère. Une assistance technique
et la fourniture de végétaux sont également assurées auprès de certaines écoles.

2.1.3.3 Projets et initiatives en cours

Il n’existe pas de plan directeur d’aménagement des espaces verts. Certes, une
tentative de planification a été amorcée en 1993 à travers l’établissement d’un Plan
vert. Ce Plan a permis d’identifier les espaces potentiels et de les classer en trois
catégories :
q Les grands projets
q Les jardins et placettes : arbres d’alignement dans les quartiers populaires
q Les entrées de la ville et les grands axes (projet présidentiel d’amélioration
des entrée de la ville)

Ce Plan a connu un début d’exécution mais sans travaux d’aménagement et il n’a


pas été poursuivi faute de moyens. Il a eu cependant le mérite de préserver le
terrain et de maintenir sa vocation.

Trois projets importants sont actuellement en cours d’exécution :


q Le Parc Sedjoumi-Ouardia qui est prévu pour couvrir 190 ha et dont la
réalisation est assurée par l’ANPE. Une partie couvrant 5 ha sera réalisée
par le Municipalité qui lui a alloué un budget de 300MD.

11
( ) selon la direction des affaires municipales au Gouvernorat de Tunis
(12) selon la sous-direction des espaces verts

76
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Les jardins de la Méditerranée le long de la Z4 et qui couvrent 15 ha pour un


coût estimé à 1500 MD ;
q Le jardin des plantes situé à l’ouest du Parc du Belvédère et qui couvre 10 ha
pour lequel une enveloppe de 150MD a été allouée pour une première
phase.

Le PIC prévoit un investissement de 3.1 MD sur la IX plan. Il est destiné aux projets
du jardin de la Méditerranée et du jardin des plantes ainsi qu’à l’amélioration de la
production végétale. Des initiatives intéressantes de coopération avec différents
acteurs méritent d’être mentionnées :

Ø Avec les comités de quartier

Une assistance technique et des plantes sont fournies par la municipalité à ceux qui
en formulent la demande, qui se montrent actifs et qui commencent par des
réalisations par leurs propres moyens. Des encouragements (attribution de prix)
sont également prévus pour les plus méritants. Cette assistance technique est
également possibles avec les syndics d’immeubles.

Ø Avec les société privées

Certaines sociétés peuvent parrainer des espaces verts moyennant un cahier de


charge. C’est le cas actuellement de certaines sociétés d’assurance et
établissement hospitaliers. Des contributions sont également faites par des
individus.

Ø Avec les citoyens

C’est un encouragement des citoyens à prendre en charge la devanture des


maisons. Cette opération dénommée « Jardins familiaux » a eu un succès dans le
quartier d’El Omrane supérieur et pourrait être développée.

2.1.3.4 Principaux éléments du constat

q La ville dispose d’un patrimoine en espaces verts qu’il convient de préserver


et de développer.
q Il est besoin de mettre en place une planification de la gestion des espaces
verts à moyen et long termes qui permet :
ð De mettre en cohérence les actions des différents intervenants ;
ð de fixer des objectifs réalistes en terme de ratio d’espaces verts par
habitant et de répartition territoriale équilibrée
ð de préserver les acquis en programmant les réhabilitations nécessaires
ð d’identifier de grands projets
ð de réserver le foncier au niveau du PACT

q Plusieurs possibilités de développement du cadre institutionnel de gestion


des espaces verts sont présentes et peuvent consolider les initiatives en
cours. Ce développement peut être recherché dans deux axes principaux :
ð L’amélioration de la concertation entre les acteurs notamment publics qui
opèrent dans le secteur
ð Le développement de partenariats avec la société civile :

77
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

• délégation à des opérateurs privés de l’exploitation des espaces verts


selon des cahiers de charge
• partenariats avec les associations, les comités de quartiers, les écoles,
• développement de la formule de parrainage avec les société publiques et
privés
• développement du concept des jardins familiaux avec les citoyens
• établissements publics
q En vue de maîtriser les coûts d’exploitation, une des options à envisager
serait de recourir à la réutilisation des eaux usées traitées. Cette pratique est
déjà utilisée pour certains espaces verts (centre culturel, Mechtel, Z4, GP9,
Bd de l’environnement). Son développement est tributaire de la maîtrise de la
qualité des eaux usées traitées et de sa faisabilité technique et économique.

2.1.4 QUALITE DE L’AIR ET NUISANCE SONORE

Depuis 1992, le MEAT s’est penché sur l’évaluation et le suivi de la qualité de l’air.
Plus récemment, un laboratoire équipé d’une station de mesure fixe a été hébergé
au CITET. Mais compte tenu de la localisation du CITET qui est excentrée par
rapport à la ville, ce laboratoire ne peut fournir des informations utiles à la ville.

La municipalité a besoin de se doter d’équipements et d’instruments de mesure de


la qualité de l’air en vue d’éclairer les prises de décisions notamment en matière de
circulation

Le même besoin existe également pour le suivi de la pollution sonore car aucune
quantification n’est faite de la nuisance sonore.

2.1.5 L’HYGIENE PUBLIQUE

La ville contrôle les établissements ouverts au public d’une façon permanente. Elle
assure le suivi des plaintes émanant des citoyens et enquête sur les toxi-infections
alimentaires. Le contrôle sanitaire effectué porte principalement sur :
q L’inspection des locaux et des conditions d’hygiène qui y règnent
q L’examen microbiologique des aliments
q La sensibilisation et l’éducation sanitaire des manipulateurs d’aliments

En 1995, le nombre de contrôles d’établissements effectués a dépassé les 40 000.


La ville est dotée d’un laboratoire bien équipé qui a fait l’objet d’une certification. Il
vient en appui à l’activité de contrôle et aux mesures administratives. Le règlement
sanitaire de la ville amendant celui de 1908 a été approuvé en 1993.

La ville assure également le contrôle sanitaire dans les abattoirs municipaux. Deux
médecins vétérinaires sont affectés à plein temps à cette activité.

La municipalité assure aussi la lutte contre les insectes et les rongeurs. Elle agit au
niveau des gîtes larvaires dans les eaux stagnantes et contre les mouches résultant
de l’accumulation des ordures. Les actions de la ville s’intègre dans programme qui
intéresse l’ensemble de l’agglomération du Grand Tunis. La ville prête une
assistance à six gouvernorats dans la lutte contre les insectes.

78
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

2.1.6 ESPACES NATURELS

La ville de Tunis est entourée de trois plans d’eau d’une valeur écologique
indéniable. Il s’agit des sebkhas Ariana et Sijoumi ainsi que du lac avec ses parties
nord et sud.

Ces plans d’eau ne doivent pas être considérés comme des écosystèmes isolés,
mais plutôt comme faisant partie intégrante d’un système plus large de zones
humides ( 267 en Tunisie) et dont la fonctionnalité écologique dépasse le cadre
national pour jouer un rôle important dans la conservation de l’équilibre
avifaunistique du paléarctique.

La sebkha de Sijoumi subit de multiples agressions liées à la concentration de


l’habitat spontané autour du plan d’eau et au type d’occupation du sol dans tout le
bassin versant qui est passé de la prédominance agricole à la prédominance
urbaine. Cet habitat s’étend au détriment des terres agricoles fertiles et génère une
pollution par les eaux usées et les déchets solides qui affectent directement le plan
d’eau et les aquifères. La sebkha connaît en outre des conditions d’eutrophisation
en raison des concentrations élevées de substances nutritives dans les eaux de
ruissellement (pollution agricole diffuse, rejets ponctuels d’eaux usées urbaine et
apport du bassin versant par l’oued Gariana). Cette situation engendre plusieurs
impacts négatifs sur l’environnement : nuisances olfactives, prolifération de
moustiques, développement massif d’algues, turbidité élevée et coloration rouge
des eaux. Elle affecte aussi les fonctions écologiques du plan d’eau par la
diminution de la fréquentation des oiseaux.

2.2 PRINCIPAUX INDICATEURS ENVIRONNEMENTAUX

Il est proposé de considérer les indicateurs adoptés par la Banque Mondiale (13) et
d’y apporter d’éventuelles adaptations dictées par le contexte local.

2.2.1 INDICATEURS RELATIFS A L’ ASPECT VILLE « VIVABLE »

(L1) Pourcentage de ménages avec accès à l’eau potable par


réseau (Nombre de ménages avec accès à l’eau potable par
réseau / le nombre total de ménages)
(L3) Pourcentage de ménages avec accès à un service de collecte
des déchets (Nombre de ménages avec accès à un service de
collecte des déchets / Nombre total de ménages)
(L8) Quantité d’eau du robinet consommée par habitant (litre) (Quantité d’eau de robinet
fournie par jour / Nombre total d’habitant alimenté en eau de robinet)

(L9) Quantité de déchets produits par habitant (m3/habitant)


(quantité de déchets solides collectée / nombre total
d’habitants avec accès à un service de collecte des déchets)
(L10) Durée de vie résiduelle de la décharge existante (années)
(L11) Pourcentage de routes équipées de drainage

(L12) Pourcentage de ménages raccordés au réseau

(13) A Strategic View of Urban and Local Government Issues (June 1999).

79
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

d’assainissement (Nombre de ménages raccordés au réseau


d’assainissement / nombre total de ménages)
(L13) Nombre de maisons endommagées par des inondations
durant la décade passée
(L14) Pourcentage de surface inondables (surface endommagée par
l’inondation la plus sévère / surface totale de la municipalité)
(L20) Pourcentage d’habitat spontané (Population résident dans les
zones d’habitat spontané / population totale)
(L21) Espaces verts par habitant (surface totale d’espaces verts /
population totale

2.2.2 GOUVERNANCE

(G1) Nombre d’entreprises publiques ou privées responsables de la


fourniture des services urbains
(G2) progrès en matière de délégation de service public (eau
potable)
(G3) progrès en matière de délégation de service public (déchets
solides)
(G10) Nombre d’ONG et/ou d’organisations communautaires

D’autres indicateurs pourraient être considérés dans le cas de la ville de Tunis :


q des indicateurs sur l’état du Lac Nord et de sebkha Sijoumi (oxygène
dissous, indicateurs sur l’avifaune, etc)
q des indicateurs de la qualité de l’air
q des indicateurs sur l’épuration et la réutilisation des eaux usées traitées

On peut inclure la délégation des services d’assainissement dans l’indicateur de


« progrès en matière de délégation de service public (eau potable) »

L’indicateur « Quantité d’eau du robinet consommée par habitant (litre) (Quantité


d’eau de robinet fournie par jour / Nombre total d’habitant alimenté en eau de
robinet) » ne semble pas très pertinent pour la ville de Tunis. Cet indicateur est utile
dans le cas d’une distribution importante par bornes-fontaines.

2.3 ASPECTS ORGANISATIONNELS

Trois directions se partagent la gestion des services environnementaux au sein de


la ville de Tunis :
q La direction de l’hygiène et de la protection de l’environnement
q La direction de la propreté
q La direction de l’embellissement

80
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

2.3.1 DIRECTION DE L’HYGIENE ET DE LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

Cette direction a un effectif de 370 personnes dont 15 cadres supérieurs et 45


techniciens supérieurs.

Ses attributions portent sur :


q Le contrôle sanitaire des denrées alimentaires et des établissements ouverts
au public
q L’inspection sanitaire de viande dans les abattoirs municipaux
q Le contrôle médical (médecine du travail)
q L’activité du laboratoire municipal
q La lutte contre les insectes et les rongeurs nuisibles
q La lutte contre la pollution sonore et atmosphérique
q La prévention des maladies réputée légalement contagieuses

Le budget alloué à la direction a été de 710 000 DT en 1996.

L’ensemble de l’activité de cette direction est réalisée en régie.

2.3.2 LA DIRECTION DE L’EMBELLISSEMENT

La sous-direction des espaces verts fait partie de la direction de l’embellissement


qui elle-même fait partie de la direction générale des services techniques. La sous -
direction comprend :
q Un service de création des espaces verts et de la production qui prépare les
études et assure l’exécution des travaux en coordination avec les
arrondissements. Ce service gère aussi les deux pépinières municipales ;
q Un service entretien des espaces verts
q Une cellule chargé de l’embellissement
q Des cellules communes (administration, dépôt des équipements, etc)

Le budget de la sous -direction pour le titre 1 varie de 90 à 100 MD. Tandis celui du
titre 2 varie beaucoup selon les programmes projetés de 20 à 1500 MD (PIC)

Les moyens humains affectés sont de 441 employés.

Les activités de la sous-direction des espaces verts sont menées en régie.

2.3.3 DIRECTION DE LA PROPR ETE

La direction compte un effectif 2162 ( 14). Elle comprend deux sous -direction :
q La sous-direction du nettoiement qui est organisée en trois circonscriptions
géographiques (nord, centre et ouest) et
q La sous-direction de la logistique et des études

14
Selon le rapport d’activité de la direction de la propreté pour l’année 2000.

81
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Sur un budget total de la ville de 101 MDT en 1999 (fonctionnement et équipement),


14 MDT ont été réservés à la propreté

Les activités sont menées en régie. Seulement 5% sont desservis par un opérateur
privé

2.4 ASPECTS INSTITUTIONNE LS

L’environnement couvre une large gamme de services et plusieurs acteurs


nationaux et locaux interviennent dans sa gestion. Certains services
environnementaux connaissent un morcellement des responsabilités entre
différentes institutions. C’est par exemple le cas pour :
q La collecte et la mise en décharge des déchets
q La voirie et le drainage

Certaines domaines ou services sont sous le contrôle total de la ville et d’autres


sont gérés par des institutions indépendantes de la ville. C’est notamment le cas
pour :
q L’eau potable et l’assainissement,
q le transfert et l’élimination des déchets,
q La gestion des sebkhas,
q Le drainage urbain.

L’activité environnementale de la ville repose essentiellement sur la régie avec un


effectif important en personnel dont la rémunération est peu motivante.
L’exploitation des moyens disponibles est soumise aux règles de gestion publique
qui sont souvent contraignantes. La délégation au privé des activités
opérationnelles est une voie généralement reconnue comme pouvant améliorer
l’efficacité et la performance du service.

La ville gagne à s’appuyer sur d’autres acteurs relais pour :


q réussir le travail de proximité,
q avoir plus de souplesse dans la gestion et
q mieux répondre aux attentes des citoyens

Une composante de la SDVT pourrait être une stratégie de développement


institutionnel au cœur de laquelle figure une politique de partenariats avec
l’ensemble de la société civile et un recentrage de la ville sur les activités de
planification, de coordination, de contrôle et de gestion des différents partenariats
qu’elle aura établis.

2.4.1 OPPORTUNITES ET CONTR AINTES

2.4.2 LES OPPORTUNITES

Le domaine de l’environnement recèle pour la ville de nombreuses opportunités et


des acquis importants pouvant engager son développement sur une base durable :

82
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q La ville dispose d’une infrastructure environnementale relativement complète


: une décharge contrôlée, des réseaux et des stations d'épuration, etc
q Un patrimoine d’espaces verts couvrant 750 hectares
q Des espaces naturels d’une grande valeur écologique : sebkhas, lacs
q un bon taux de couverture des services environnementaux de base
q différentes ressources sont mobilisées pour le fonctionnement des services
environnementaux (fiscalité locale, redevances pour enlèvement des
déchets, redevances d’assainissement, prix de l’eau, dotation de l’Etat sur le
Fond Commun des Collectivités Locales, etc )
q Un cadre institutionnel riche de plusieurs institutions publiques spécialisées
et d’opérateurs privés actifs dans les services environnementaux
q La SDVT est une opportunité pour mettre en place une planification des
services environnementaux

2.4.3 LES CONTRAINTES

Malgré les opportunités, le développement des services environnementaux est


entravé par de nombreux obstacles et des lacunes dont certaines sont urgentes à
combler :
q L’absence de planification globale de gestion de l’environnement au niveau
de la ville
q L’absence de planification au niveau des différents services
environnementaux
q L’exécution de toutes les activités essentiellement en régie avec toutes les
contraintes que cela suppose
q Les menaces qui pèsent sur les espaces naturels du fait de la proximité de
l’habitat et de la pollution liée aux déversements d’eaux usées brutes
q Les difficultés d’accès et d’ouverture de la ville sur le lac
q Les entraves institutionnelles et financières à une gestion moderne des
déchets solides
q L’absence de coopération intercommunale qui pourrait aider dans la gestion
de services d’intérêts intercommunaux
q L’absence de suivi de la qualité de l’air et de la pollution sonore
q L’émiettement des responsabilités dans la gestion actuelle des déchets
ménagers qui n’est pas propice à une approche globale et intégrée

2.5 PRINCIPAUX DEFIS ET PRIORITES D’ACTION

Un besoin pressant de planification

L’analyse des activités municipales dans le domaine de l’environnement et des


services environnementaux fait ressortir un besoin pressant de planification. Il s’agit
d’établir, au niveau de la ville, un cadre fédérateur et cohérent de gestion globale
pour l’ensemble des services environnementaux.

83
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Il faut, pour cela, œuvrer pour la mise en place d’une planification horizontale qui
couvre l’ensemble des services environnementaux et qui se décline ensuite en
planifications verticales pour chacun des services environnementaux. Cette
planification peut également intégrer les services gérés par d’autres institutions
environnementales telles que l’ONAS, l’ANPE et l’APAL.

Pas de développement sans développement institutionnel

Le développement institutionnel est un axe prioritaire de la SDVT.

Comment établir différents partenariats durables avec tous les acteurs de la société
civile intervenant dans le domaine de l’environnement : agences publiques,
opérateurs privés, associations, citoyens ?

Comment la ville peut-elle influer sur l’ensemble des décisions environnementales


touchant son territoire et influer sur les aspects et services environnementaux gérés
par d’autres organismes publics : assainissement, drainage urbain, élimination des
déchets, ?

La SDVT devrait tenter d’apporter des réponses à ces interrogations.

Plus d’efficacité à travers la participation du secteur privé

La participation du secteur privé est une solution très répandue de par le monde ;
elle est généralement considérée comme une option qui permet d’améliorer
durablement la performance de la prestation des services environnementaux. Mais
la délégation au privé n’est pas une fin soi ni une panacée. Il faut d’abord définir les
objectifs attendus et démontrer sa faisabilité économique, financière et sociale.

La participation du secteur privé permet généralement de mieux connaître et


maîtriser les coûts de gestion des services environnementaux. C’est pourquoi les
pouvoirs publics ont encouragé et incité les intervenants publics y compris les
municipalités à impliquer le secteur privé dans les activités opérationnelles et même
dans le financement des infrastructures.

Le défi à lever sera de :


q Définir une stratégie de participation du secteur privé dans les services
environnementaux
q développer la délégation aux opérateurs privé en préservant l’équilibre social
de l’institution municipale
q recentrer le rôle de la ville autour des activités de planification et de contrôle.

Faire de la gestion des déchets une locomotive de développement

Le secteur des déchets solides et de la propreté paraît comme une priorité car :
q Ses impacts sont très visibles
q La ville est directement responsable d’une composante importante et c’est
une de ses activités essentielles
q C’est un moteur de développement institutionnel

84
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Il peut contribuer au développement économique par la création d’emplois


durables.

Préserver les zones humides et les plans d’eau et développer leurs abords
q Préserver les zones humides et concilier l’équilibre écologique et les
contraintes de développement
q Maîtriser les écoulements d’eaux usées dans les oueds
q Maîtriser la qualité des eaux pluviales particulièrement celles drainées vers
les sebkhas ou le canal nord

La communication et la sensibilisation sont essentielles dans toute stratégie


environnementale
q Développer un programme de sensibilisation permanente sur les déchets
q Promouvoir et développer la participation des citoyens dans les activités
environnementales

D’autres défis sont à lever


q Renforcer la coordination et la circulation de l’information entre les différents
services municipaux
q Mobiliser les ressources durables pour améliorer la qualité des services
environnementaux

85
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

3. LES TRANSPORTS URBAINS

Tunis, capitale politique de la Tunisie, est une métropole de niveau national ayant
de fonctions de commandement politique et économique. Ses fonctions de
métropole lui ont conféré une richesse en dynamisme démographique et en
complémentarités économiques, qui en a fait le point nodal des réseaux de
transport et de communication du pays. Les transports urbains constituent un des
aspects reflétant le fonctionnement de la région de Tunis qui compte 2 Millions
d’habitants environ et qui est constituée d’un espace à dynamique démographique
différenciée, où la croissance urbaine est surtout le fait des zones périphériques et
périurbaines.

La conjugaison de nombreux facteurs, dont la pression de la demande en bureaux


centraux, la hausse des prix des loyers l’insuffisance du contrôle du foncier dans les
zones agricoles, et la mobilité urbaine, a été à l’origine de la croissance accélérée
dans les périphéries, restées dépendantes du Centre de Tunis pour de nombreuses
fonctions urbaines.

Cette croissance accélérée par périphérie qui s’est faîte avec une dispersion des
villes et des regroupements urbains dans la première et deuxième couronnes de
Tunis a constitué une des principales difficultés de l’organisation des transports
urbains dans la région.

S’ajoutent à ces facteurs internes, d’autres à caractère externe, générés par la


vocation et le rôle de Tunis qui concentre, aujourd’hui, le plus grand nombre de
déplacements de personnes et de marchandises, dans le pays.

De part la concentration du parc automobile et la convergence des principaux axes


routiers, l’intensité de la circulation dans la capitale a pris des proportions
importantes et les signes de saturation des infrastructures se multiplient. L’intensité
de la circulation, est estimée à plus de 550 000 véhicules par jour dont 60% sur la
partie Nord de la région.

Comme toute la région fonctionne sous l’influence immédiate de Tunis Capitale du


pays, et les réseaux sont hiérarchisés et commandés par Tunis, les transports
urbains souffrent d’une série de disfonctionnements et d’insuffisances, dont les
solutions ne peuvent pas être trouvées dans la seule ville Tunis.

Les principales caractéristiques du développement urbain de la région de Tunis


identifiées durant les deux dernières décennies sont :
q le rythme annuel moyen de l’évolution de la population de 2,7% (contre une
moyenne nationale de 2,3% par an) ;
q L’étalement de métropole sur des distances de 60 km environ ;
q la concentration des activités commerciales et tertiaires au centre et au nord
de l’agglomération ;
q la prédominance de l’activité industrielle au Sud de l’agglomération ;

86
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q l’éclosion de zones industrielles autour de Tunis et d’unités industrielles dans


le milieu agricole avoisinant ;
q le développement de l’habitat dans les zones agricoles (et parfois dans des
zones difficiles) ;
q l’éloignement des emplois des lieux de résidence ;
q des migrations alternantes de plus en plus denses entre le centre de Tunis et
les zones urbaines avoisinantes ;
q l’évolution d’un réseau urbain fortement hiérarchisé mais très polarisé et
l’accroissement du parc de voitures particulières.

3.1 PRINCIPAUX ACQUIS

Les principaux acquis en matière de transports urbains dans la région de Tunis


sont :
q Le caractère modéré de l’accroissement de la population ;
q Le bon niveau d’équipement des quartiers en superstructures (écoles,
commerces de proximité, administration locale, lycées …) ;
q La faible motorisation des ménages ;
q La part importante des transports collectifs dans la répartition modale des
déplacements ;
q L’efficacité du plan de circulation au niveau de la maîtrise de l’accès de la
voiture particulière dans le centre de la ville et la maîtrise du transit par la
zone centrale de Tunis ;
q L’existence d’un système de transport en commun en site propre (le Métro
Léger) ;
q L’existence d’une culture de planification des transports urbains et d’un souci
de mise en cohérence des infrastructures de transport avec les autres
programmes sectoriels de développement urbain ;
q L’existence d’un cadre de cohérence pour le développement urbain ;
q L’existence d’un Schéma Directeur Routier qui a permis les réservations des
emprises de la plupart des routes projetées ;
q L’existence d’une structure performante de gestion de la circulation dans la
zone centrale.

3.1.1 LE CARACTERE MODERE DE L’ACCROISSEMENT DE LA POPULATION

D’après le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 1994, la


population de la région de Tunis recensée était de 1.829.000 habitants. Elle a
augmenté, depuis 1984, à un rythme annuel moyen de 2,7%, alors que la moyenne
nationale était de 2,3% par an pour la même période.

Cette population a évolué par gouvernorat dans la région comme suit :

Gouvernorat Population Part Croissance


1984 1994 1984 1994 annuelle
Tunis 774 364 887 818 55,5% 48,5% 1,40%

87
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Ariana 374 192 569 294 26,8% 31,1% 4,30%


Ben Arous 246 193 371 747 17,7% 20,3% 4,20%
Grand Tunis 1 394 749 1 828 859 100,0% 100,0% 2,70%
Source : INS, 1984 et 1994

Les différences d’évolution de la population par gouvernorat s’expliquent en


particulier par l’important mouvement de migration résidentielle du centre vers la
périphérie qu’a connu la région et les changements des tendances et d’axes du
développement urbain.

3.1.2 LE BON NIVEAU D ’EQUIPEMENT DES QUARTIERS

La répartition des équipements de proximité, plus particulièrement les écoles


primaires et les commerces de proximité, est bonne dans toute la région de la
capitale. Le niveau d’équipement des quartiers est relativement bon.

Les principaux indicateurs sont :


q Le nombre de salles de classe pour 1000 habitants, par délégation, varie
entre une valeur minimale de 1.07 et 4.05 pour l’enseignement primaire.
q Par contre, le nombre de places offertes dans les établissements
secondaires par 1000 habitants, par délégation, varie entre 23.1 et 229. La
grande disparité entre les délégations explique l’importance du nombre des
déplacements pour motif école dans les transports collectifs.

Ces évolutions n’ont pas été suivies de mesures d’accompagnement visant à


développer l’emploi dans les zones nouvellement créées. En effet l’évolution de
l’emploi entre 1984 et 1994, indique que l’emploi tertiaire reste concentré dans la
partie Nord de la région, les emplois industriels sont fortement présents au sud, les
secteurs ouest accueillent peu de zones d’emplois et restent très fortement
déficitaires en emplois, malgré la présence d’une population ouvrière importante.

3.1.3 LA FAIBLE MOTORISATION DES MENAGES

Le nombre de véhicules particuliers possédés et à disposition par ménage a été


évalué en 1994, à partir de l’enquête ménages, menée par le District de Tunis, à
0,29 véhicule par ménage, soit 1 voiture pour 16 personnes environ.

Ce taux de motorisation était de 0,254 véhicule/ménage en 1985, soit 1 véhicule


pour 21 personnes environ.

Le taux de motorisation diffère d’une zone à une autre dans la région : le plus fort se
trouve dans le secteur Nord où l’habitat de haut standing a été développé par les
ménages ayant les revenus les plus élevés, le secteurs Sud et Nord Ouest de la
région sont les moins motorisés.

La croissance annuelle moyenne de la motorisation dans la région de Tunis n’a été


que de 1,48% au cours de la période 1985-1994.

Le parc véhicules particuliers de la région, recensé en 1994, à partir de l’enquête


ménages, est estimé à 112.006 véhicules.

88
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Ce parc a beaucoup augmenté durant les 5 dernières années, et son évolution


annuelle est estimée à plus de 10%.

3.1.4 REPARTITION MODALE

La répartition des déplacements par motif et par mode dans la région de Tunis, se
présente comme suit :

Travail Ecole Autres Total


TC 49% 32% 19% 100%
VP 45% 10% 42% 100%
2 Roues 70% 4% 26% 100%
Total modes motorisés 48,7% 22,5% 28,8% 100%
MAP 15% 64% 21% 100%
Total 31% 44% 23% 100%
Source : Enquête ménages 1994

La répartition modale des déplacements montre la part importante de la marche à


pieds et des transports collectifs, plus particulièrement pour les motifs travail est
école. Le nombre moyen de déplacements en mode motorisé, par personne pour
une journée ouvrable moyenne, a évolué au cours de la période 1985-1995 de la
manière suivant :

Année 1985 1995 Croissance


Mobilité totale 0.97 1.27 3,00%
VP : voiture particulière 0.45 0.62 3.60%
TC : transport collectif 0.52 0.65 2.50%
Source: PDRT

La mobilité en mode TC a évolué plus lentement que celle du transport individuel


(VP) malgré le contexte favorable au TC suite à la mise en service du métro léger et
la restructuration du réseau bus de la SNT.

La progression de la mobilité en mode voiture particulière a été enregistrée sous


l'impulsion d'une motorisation des ménages qui a continué de grimper fortement
durant les 10 dernières années.

En matière de, partage modal, pour une population estimée de 1 995 000 habitants
en 1998, les déplacements motorisés s’élèvent à 2 589 000 pour une journée
ouvrable moyenne : la mobilité absolue est donc de 1,297 déplacements motorisés
par habitant.

La répartition modale, pour les déplacements motorisés est de 48% pour le


transport individuel et de 52% pour le transport public : la mobilité en mode
individuel est de 0,622 et la mobilité en mode collectif de 0,675. Le niveau élevé de
la mobilité en mode individuel s’explique par l’accroissement important (4,6 %
annuel) qu’a connu le parc automobile dans le Grand Tunis : le taux de motorisation
était de 77,7 véhicules / 1000 habitants en 1998 alors qu’il était de 43,2 en 1985.

Le partage modal se présente dans la région de Tunis, comme suit :

89
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Répartition modale 1984 1995


% VP 46% 49%
%TC 54% 51%
Source: PDRT

La chute de la part des TC, entre 1984 et 1995, ne trouve pas une explication
valable compte tenu du contexte favorable de développement des TC dans la
région.

Les déplacements en transport collectif sont estimés à 1 346 680 en 1998. Selon
une méthode utilisée pour l’étude du Plan Directeur des Transports de Tunis
(PRDT), la répartition du marché de ces déplacements a été estimée comme suit :

Exploitants Déplacements Part


SNT (bus) 913 745 67,9 %
SMLT (Métro léger) 317 330 23,6 %
TGM (ferroviaire) 47 010 3,5 %
SNCFT (ferroviaire) 60 115 4,4 %
Autres 8 480 0,6 %
Total 1 346 680 100,0 %

La répartition modale des TC par opérateur de TC, présentée ci-après, indique que
le réseau bus de la SNT et le métro de la SMLT détiennent respectivement 65% et
22% de la demande satisfaite TC dans le Grand Tunis, soit un total de 87%.
Opérateur T.C SNT SMLT SNCFT TCV+ Total
Réseau T.C Bus Métro TGM Banlieue TUT Général
Sud
Part par mode 65% 22% 6% 6% 1% 100%
PDRT et Opérateurs de TC

La maîtrise du transit par la zone centrale de Tunis et l’efficacité du plan de


circulation au niveau de la maîtrise de l’accès de la voiture particulière dans le
centre de la ville

La configuration actuelle du réseau routier de l’agglomération de Tunis, est


fortement conditionnée par la topographie et les obstacles naturels des environs de
Tunis ( plans d’eau constitués du Lac de Tunis et de Sebkha de Séjoumi, la colline
de Sidi Bel Hassen et le Belvédère) qui en ont fait un réseau étranglé au niveau de
la zone centrale de Tunis.

Ce réseau est composé par la voirie primaire suivante :


q une voirie péri-centrale constituée essentiellement par l’anneau des
boulevards, ceinturant le centre ville de Tunis ;
q un ensemble de radiales aboutissant au centre ville de Tunis ;
q une seule rocade complète constituant la limite de la première couronne de
l’agglomération au Nord et ou Nord ouest (le boulevard du 7 Novembre
1987) ;

90
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q un axe de transit Nord-Sud et de pénétration au centre de Tunis longeant le


lac de Tunis (Liaison Nord-Sud ) ;
q une deuxième rocade (X20) constituant la première partie de la deuxième
couronne ceinturant les quartiers Nord, les plus motorisés de la région.

La voirie centrale de Tunis est composée de rues et avenues raccordés à l’anneau


des boulevards par des carrefours au sol ou dénivelés.

Ce réseau de voirie urbaine est utilisé par un nombre important de déplacements


motorisés (plus que 650 000 déplacements motorisés par jour en 1995).

La quantification de l’évolution des déplacements en voiture privée au cours de la


période 1985-1995 se présente au niveau de l’anneau des boulevards et de la
première couronne comme suit :

Type de trafic en Année Croissance


Cordon uvp par jour 1985 1995 95/85
Echange 170 000 250 000 3,90%
Anneau des Transit 110 000 100 000 -0,90%
Boulevards Interne 30 000 20 000 -4,00%
Total trajets 310 000 370 000 1,80%
Total cordon 390 000 450 000 1,40%
Première Echange 180 000 330 000 6,20%
Couronne Transit 110 000 150 000 3,20%
Interne 70 000 60 000 -1,50%
Total trajets 360 000 540 000 4,10%
total cordon 400 000 630 000 4,60%

Cette quantification montre que le trafic VP de transit par le centre ville a été
maîtrisé et le trafic échange a augmenté, montrant ainsi l'efficacité de la mise en
place progressive du plan de circulation entre 1985 et 1995;

Le trafic de transit a fortement augmenté au niveau de la 1ère couronne (environ


3,2% par an) passant de 110. 000 en 1985 à 150.000 uvp en 1995 par jour, et le
trafic d'échange a plus que doublé, au niveau de la 1ère couronne, entre 1985 et
1995, passant de 180.000 uvp/jour à 330.000 uvp/jour, soit une évolution de 6,2%
par an.

La quantification des poids de chaque type de trafic se présente comme suit :

Cordon Type de trafic Année Croissance


1985 1995 1995/85
Nombre Part Nombre Part
Echange 170 000 55% 250 000 68% 3,90%
Anneau Transit 110 000 35% 100 000 27% -0,90%
des Interne 30 000 10% 20 000 5% -4,00%
Boulevards Total trajets 310 000 100% 370 000 100% 1,80%
Echange 180 000 50% 330 000 61% 6,20%

91
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Première Transit 110 000 31% 150 000 28% 3,20%


Couronne Interne 70 000 19% 30 000 11% -1,50%
Total trajets 360 000 100% 540 000 100% 4,10%

Ce tableau montre que :


q au niveau de l'anneau des boulevards, le poids du trafic d'échange est passé
de 56% en 1985 à 68% en 1995, et ce grâce à la diminution importante du
trafic de transit ;
q au niveau de la 1ère couronne, la part du trafic d'échange a augmenté
pratiquement au même rythme que celui du l'anneau des boulevards,
passant de 50% en 1985 à 61% en 1995, alors que la part du trafic de transit
a diminué faiblement (28% en 1995 contre 31% en 1985).

Ces résultats sont les fruits des efforts entrepris par la Municipalité de Tunis en
matière de gestion de la circulation dans le centre de la ville de Tunis.

Cette gestion est assurée sur la base d’une régulation de la circulation par des
équipements modernes et performants. Le PC central peut permettre la
gestion/régulation de 400 carrefours. Actuellement 100 carrefours sont régulés, dont
31 sont contrôlés par caméras.

Des équipes municipales compétentes assurant la gestion et l’entretien des


équipements de circulation (système de régulation et équipements dynamiques des
carrefours et de la voirie).

3.1.5 L’EXISTENCE D’UN SYSTEME DE TRANSPORT EN COMMUN EN SITE PROPRE (LE METRO LEGER )

La région de Tunis est dotée d’un métro entièrement en surface. Le réseau actuel
du métro léger irrigue l’agglomération selon quatre principaux axes, Il a une
longueur de 31,4 km de voie double avec 44 stations pour une distance inter-station
d’environ 766 mètres.

Ce réseau est exploité en 5 lignes. Les lignes 3,4 et 5 se rejoignant sur un tronc
commun de 4,3 km (2,9 km de Bab Saâdoun à République et 1,4km de tronçon
central entre République et Place Barcelone). Le tronçon central traverse
l’hypercentre de la ville de Tunis et assure la liaison entre le nœud principal du
réseau (station République) et la gare SNCFT située à la place Barcelone.

Les quatre dessertes principales sont les suivantes :


q Ligne Sud (1) : Tunis – Ben Arous, longue de 8,2 km avec 13 stations et une
distance moyenne inter-station de 683 m,
q Ligne Nord (2) : Place République – Ariana, longue de 7,5 km avec 12
stations, et une distance moyenne inter-station de 682m.
q Lignes Nord-Ouest (3 et 5) : Les deux lignes ont un long tronc commun de
7,6 km avec 11 stations et une distance interstation de 760m, de Place
Barcelone à Ibn Khaldoun. La ligne 3 se prolonge jusqu’à Ibn Khaldoun
Centre sur une longueur de 600 mètres avec une seule station et la ligne 5
se prolonge jusqu’à Intilaka sur une longueur de 2,3 km avec trois stations de
plus.

92
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Ligne Ouest (4) : Place Barcelone –Den Den longue de 9,5 km avec 14
stations et une distance interstation de 762m. Elle relie le centre ville à Den
Den par l’avenue 20 Mars au Bardo.

Le tronc commun aux lignes 3,4 et 5 se compose du tronçon Bab Sâadoun –


République, d’environ 3 km et du tronçon central d’environ 1,4 km qui traverse
l’hypercentre de la ville en deux sens en passant par l’avenue de Paris et l’avenue
Habib Thameur.

Le réseau ne dessert pas les quartiers populaires à l’Ouest (Séjoumi, Zouhour ,


Zahrouni …), ni les nouvelles zones d’urbanisation du Sud à El Mourouj et
Avicenne.

La mise en service du métro s’est traduite par une nouvelle réorganisation de la


circulation dans la zone centrale de Tunis au niveau de la ré-affectation de la voirie
aux divers modes de transport et de la régulation du trafic. Le nouveau plan de
circulation de la zone centrale de Tunis a affecté les plus importants axes de la ville
aux transports collectifs.

Le matériel roulant du Métro est du type tramway constitué de véhicules de 30m et


de 2,50m de large. Le parc roulant comprend 121 véhicules d’une capacité unitaire
de 286 passagers avec un ratio de confort de 6place/m². En surcharge, une rame
peut contenir jusqu’à 364 passagers avec une densité de 8places/m².

L’enquête auprès de la clientèle du Métro de 1999, indique que le domicile-travail


reste le plus important avec 37,5% des usages. Le motif domicile-école est celui de
34,4% des usagers.

L’utilisation du métro pour de motif achat ne concerne que 16,7% des usagers.

Selon les résultats des enquêtes ménages de 1994, les usagers du métro léger
utilisaient auparavant le bus (58,1%), la marche à pied (22%), le taxi (8,9%) et la
voiture particulière (5,2%). Le métro léger, dans les corridors desservis, a remplacé
les transports collectifs qui existaient, ce qui explique les 58,1% d’anciens usagers
du bus.

Le transfert modal voiture particulière – métro Léger est relativement faible mais
non négligeable (5,2%). Ceux qui abandonnent leur voiture sont le plus souvent des
usagers occasionnels du TCSP. Les raisons avancées en 1994 par ces usagers
pour expliquer leur choix modal en faveur du métro léger sont les difficultés de
stationnement et de circulation, et l’économie de temps et d’argent qu’apporte
l’option métro léger.

La combinaison modale voiture + métro reste relativement faible du fait de


l’inexistence d’une politique de stationnement dissuasive.

Les usagers se rabattent sur le Métro Léger à pied pour 8%, en bus pour 11%, en
voiture particulière pour 3%, et d’une autre façon pour 6%.

La clientèle du métro léger est estimée à 441 364 voyages par jour ouvrable 1998.
Le taux moyen de correspondance sur le réseau métro léger est de 1,39. 39% des
voyageurs correspondent.

93
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La fréquentation du métro léger a progressé de 17,7 millions de voyageurs en 1986,


première année de fonctionnement de la ligne Sud, 25,5 à millions de voyageurs en
1989 après l’ouverture des lignes Nord et Nord-Ouest. En 1993, le nombre de
voyageurs est de 71 millions. Depuis 1988, la fréquentation augmente au rythme de
3,4% par an.

Les quatre principaux axes desservis connaissent des fréquentations comparables :

Évolution des voyages réalisés par ligne


Ligne 1995 1999 Taux annuel
Sud (1) 96 900 111 150 3,5 %
Nord (2) 82 050 114 317 8,6 %
Nord-Ouest (3) + (5) 117 700 147 049 5,7 %
Ouest (4) 63 400 99 788 12,0 %
Total 360 050 472 304 7,0%

Sur les tronçons les plus chargés, les taux de charge à l’heure de pointe sont
élevés, se qui démontre l’importance que revêt le métro léger pour les trafics en
heure de pointe :
Taux de charge / heure de pointe du matin
Ligne Capacité 1999 Charge Sens
Sud (1) 9 280 80,2 % Vers Centre
Nord (2) 6 960 85,9 % Vers Banlieue
Nord-Ouest (3) + (5) 8 700 103,9 % Vers Centre
Ouest (4) 5 800 103,3 % Vers Centre
Tronc commun 14 500 92,3 % Vers Centre
Tronçon central 14 500 55,9 % Vers Banlieue

Capacité exprimée en passager/heure à 6 passagers debout par m²

Deux indicateurs permettent d’apprécier l’efficacité du métro léger :


q la « captation de voyages » qui est estimée à 3,94 millions de voyages par an
par kilomètre de TCSP
q le taux d’usage est de 6,50 passagers par véhicule – kilomètre parcouru
(véhicules – kilomètres considérés en vk « équivalent – bus »)

L’exploitation du métro révèle que :


q la fréquence est très bonne sur la plupart des lignes, conduisant sur le
tronçon central à des intervalles de 2,4 minutes en heure de pointe et de 5
minutes en heure creuse.
q Les vitesses commerciales selon les lignes vont de 16,1 à 22,4 km/h. La
vitesse commerciale du métro léger est de 13,8 km/h sur le tronçon central et
de 18,6 km/h sur le tronc commun à l’heure de pointe du matin, et supérieure
à 20 km/h en périphérie.

94
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q La capacité offerte sur le tronc commun est à l’heure de pointe du matin de


14500 passagers/heure, correspondant à une circulation de rames doubles
de 572 places, les capacités offertes sur les autres tronçons du réseau
varient de 5720 pour la ligne 4 à 6860 pour la ligne 2, à 8780 pour les lignes
3 et 5 et à 9280 passagers/heure pour la ligne 1.

Sur le tronc commun de Bab Sâadoun à Barcelone, la fréquence est de 25


passages à l’heure.

Ce niveau d’offre semble être la maximum possible compte tenu des


caractéristiques d’aménagement du tronc commun et des contraintes de temps
imposées par les croisements entre les rames. La capacité du système se trouve de
fait limitée par les points de cisaillement entre les rames et par les interfaces avec la
circulation générale (conflits rail/route).

3.1.6 COMPLEMENTARITE METRO /BUS

La mise en service de la première ligne du métro léger de Tunis a entraîné la


restructuration du réseau d’autobus de la Société Nationale des Transports (SNT).
Celle-ci s’est effectuée en deux étapes. La première, octobre 1986 – mars 1986 a
consisté en la suppression de 6 lignes desservant le corridor du métro léger, le
rabattement de 6 lignes sur la station Avicenne, la modification de tracé de 2 lignes
et redéploiement de 20 véhicules dégagés. La seconde restructuration s’est opérée
suite à la mise en service des lignes Nord, Nord-Ouest et Ouest sur un calendrier
s’étalant de décembre 1989 à janvier 1995.

Depuis la restructuration, les lignes de bus de la SNT assurent non seulement une
fonction de rabattement sur le centre, mais aussi une fonction de desserte locale en
périphérie et de rabattement sur le métro.

Actuellement, le réseau SNT s’étend sur 5038km. Il comprend 162 lignes réparties
entre 4 terminus stations centraux : Tunis – Marine, Farhat Hached, Jardin
Thameur, Ali Belhouane.

L’arrivée du métro au sein du réseau TC, a rendu nécessaire la coordination avec


les lignes d’autobus.

Cette coordination se fait en particulier au niveau des deux pôles d’échange de


déplacements TC dans le centre ville.
q Le premièr situé à la Place Barcelone, constitue la place tournante des lignes
1,3,4 et 5 de métro léger et abrite la gare ferroviaire de Tunis – Ville et le
terminus des principales lignes de bus du secteur Sud. La station terminus
des bus, constituée de 3 couloirs d’une capacité de 13 véhicules est saturée
aux heures de pointe du matin et du soir (le taux d’occupation des couloirs
est pratiquement de 100%).
q Le deuxième pôle d’échange se situe à la station Tunis – Marine, qui assure
les échanges entre le terminus du TGM (Tunis – Goulette – Marsa), la ligne
Sud du métro léger et les lignes de bus desservant en grande partie les
quartiers Nord de Tunis.

95
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Cette coordination n’est pas assurée au niveau des stations centrales de bus, place
Thameur et place Belhouane qui se situent à des distances relativement
importantes des stations Métro (200m pour la station Belhouane, et 500 m pour la
station Thameur). s.

Les correspondances entre bus et métro léger, 10% des voyages du métro léger, ne
constituent en 1998 que 2,4% des voyages en bus ou en métro léger restent faibles
compte tenu de la nature de la coordination Métro/Bus qui reste à améliorer.

L’amélioration de coordination aura des conséquences très positives sur la


circulation générale à cause de la réduction de la gêne occasionnée par le nombre
important de bus pénétrant dans le centre ville

Il faut noter aussi l’absence de parkings de rabattement sur les site des termunus
Métro pour favoriser les déplacements combinés voiture particulière – métro léger.

3.1.7 COMPLEMENTARITE TARIFAIRE DES TC

La tarification occupe une place prépondérante dans la politique des transports


collectifs. Le système tarifaire est basé sur un sectionnement de l’ensemble des
lignes des réseaux SNT, SMLT et SNCFT. Sur les lignes de rabattement bus/métro,
la correspondance est favorisée par des titres mixtes dont la validité est étendue au
métro et aux lignes de bus rabattues. Les usagers qui empruntent les lignes de
rabattement, achètent leur titre de transport à l’un ou l’autre des deux opérateurs en
payant une prise en charge unique.

3.1.8 L’EXISTENCE D’UN CADRE DE COHERENCE POUR LE DEVELOPPEM ENT URBAIN

Tunis est dotée d’un cadre de cohérence pour le développement urbain de sa


région. Le SDA du Grand Tunis a défini les orientations du développement urbain
de la région à moyen et long termes et a esquissé de nombreux éléments de
programmation d’infrastructures dont le voiries et les infrastructures lourdes de
transport, sur la base des programmes étudiés par les intervenants sectoriels.

Ce cadre de cohérence le SDA a préconisé la réduction des distances domicile-


travail et l’amélioration du transport et le développement de l’inter-modalité.

3.1.8.1 L’existence d’un Schéma Directeur Routier

L’existence d’un Schéma Directeur Routier qui a permis les réservations des
emprises de la plupart des routes projetées.

3.1.8.2 La mise en œuvre progressive d’une stratégie de stationnement

Le stationnement conditionne la fluidité du trafic sur les artères centrales et


l’accessibilité au centre ville et peut constituer un facteur déterminant sur le choix du
mode de transport pour les usagers.

L’offre globale de places de stationnement est évaluée à 19086 places dont 12703
places offertes sur voirie gratuitement, 1468 places payantes sur voirie et 4915
places offertes dans des parkings.

96
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La demande globale en stationnement est évaluée à 20545 places dont 17435 sur
voirie et 3110 en parking.

Les principaux éléments de la stratégie de stationnement mise en œuvre


progressivement par la municipalité de Tunis sont :
q L’accroissement de la capacité d’accueil de la voirie dans les limites
permises par les conditions de la circulation
q Le traitement sélectif des usagers en vue de rentabiliser les activités
commerciales et freiner le dépeuplement du centre, en :
ð Généralisant le stationnement payant de courte durée au centre pour
favoriser la rotation sur l’offre disponible
ð Accentuant le contrôle et la répression du stationnement illicite.

q La création de parkings de dissuasion périphériques pour favoriser


l’utilisation du transport en commun et réduire l’utilisation de la voiture
particulière du centre de la ville
q L’augmentation de la capacité du stationnement hors voirie par la
construction de parkings à étage par la concession de terrain municipaux
pour la réalisation et la gestion des parkings à étages par le secteur privé sur
quatre sites de Tunis.

Cette formule de concession assurera, à terme, une offre totale de stationnement


de 2440 places.

Les 4 sites ayant fait l’objet d’un appel d’offres sont :


q Site Lafayette :
ð capacité de 840 places
ð durée de concession de 40 ans
ð durée de travaux de 20 mois

q Site Mokhtar Attia :


ð Capacité de parking de 600 places
ð Durée de concession de 40 ans
ð Durée des travaux de 12 mois

q Site Abderrazek Chraibi :


ð capacité de parking de 700 places
ð durée de concession de 40 ans
ð durée des travaux de 15 mois

q Site Medak El Halfa :


ð capacité de parking de 300 places
ð durée de concession de 20 ans
ð durée de travaux de 10 mois

La gestion du stationnement dans les zones d’influence de ces parkings sera


assurée par les promoteurs des parkings selon un cahier des charges défini par la
Municipalité de Tunis.

97
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Parallèlement à ces concessions la municipalité de Tunis a engagé une série


d’actions visant l’amélioration des conditions du stationnement dans la ville de
Tunis, dont :
q La généralisation de l’offre de stationnement courte durée par l’équipement
de 5000 places avec des parcmètres et des horodateurs ;
q Le remplacement des parcmètres par des équipements modernes pour la
gestion du stationnement payant dont une quarantaine d’horodateurs ;
q L’étude d’un projet de réalisation d’un parking souterrain à l’Avenue de
France de 510 places ;
q La préparation d’un nouvel appel d’offres pour la concession de terrains
municipaux pour la réalisation et le gestion de parkings à étages sur les sites
de Bab Souika, de Bab Jazira, du Marché Central, des stations de louages
de Bab Sâadoun et de Moncef Bey, des gares routières Nord et Sud et des
stations de bus Belhouane et Barcelone ;
q Le lobbying pour la prise en compte des parkings de dissuasion dans les
études de stations de rabattement du transport en commun avec intégration
des tarifs du stationnement et du transport en commun ;
q La sensibilisation des usagers de la route à la nécessité de prendre le coût
de stationnement dans le coût global de leurs déplacements ;
q Le réaménagement de la réglementation du stationnement pour son
adaptation au contexte et conditions de gestion de la circulation ;
q La révision de la tarification du stationnement.

3.2 LES CONTRAINTES

Les principales contraintes de la région de Tunis en matière de Transport peuvent


être résumées comme suit :
q L’importante évolution du parc automobile, passant, au niveau national de
386 000 vé hicules en 1987 à 750 000 véhicules en 1999.
q L’absence de politique de gestion de la circulation au-delà de l’anneau des
boulevards, visant à favoriser les transports collectifs et la maîtrise de l’accès
de la voiture particulière.
q L’inadaptation des aménagements physiques et de la régulation automatique
à la demande de trafic au niveau de certains carrefours stratégiques.
q L’insuffisance d’une offre de stationnement adaptée à la demande
q L’inadéquation de l’offre transport collectif à la demande, faute d’ins uffisance
de moyen, de politique tarifaire et de coordination entre intervenants
q La faiblesse des échanges par voie ferrée entre le Grand Tunis et les villes
satellites contre d’importants échanges routiers
q La nouvelle tendance d’accroissement du taux de motorisation (0,29
véhicule/ménage en 1994 contre 0,254 véhicule / ménage en 1985) suite à
l’accroissement économique et aux encouragements à l’acquisition des
voitures particulières populaires.

98
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q La multiplicité des intervenants et la variété des services offerts et l’absence


de coordination rigoureuse entre les opérateurs publics et d’une autorité
organisatrice des transports
q La concentration des plus forts taux de motorisation dans la partie Nord de la
région et des ménages les moins motorisés et les plus dépendants des
transports collectifs au Sud et au Nord-Ouest
q L’évolution de la densité résidentielle qui reste faible en général mais avec
une forte densification dans les zones qui ont reçu la part la plus importante
des migrations résidentielles
q La tertiairisation du centre et son dépeuplement
q L’installation des populations aux revenus les plus modestes dans les
périphéries les plus éloignées augmentant le coût social des transports
q Le net déséquilibre centre-périphérie en matière d’emplois et d’équipement
(avec un centre concentrant des activités tertiaires et de services et une
périphérie résidentielle, générant des déplacements importants ayant des
impacts négatifs sur les infrastructures des transports).
q Les retards en équipement de voisinage dans les quartiers périphériques,
générant, en particulier, d’importants déplacements domiciles-écoles par les
écoliers des établissements du secondaire.
q L’absence de pôles urbains secondaires n’a pas permis de réduire
l’attractivité du centre qui connaît une accentuation de la densification
tertiaire
q L’absence de zones d’emploi dans la partie Ouest de la région
q Le lancement de grands projets, risquant d’avoir de nombreuses incidences
négatives sur le fonctionnement du système de transport dans la région en
l’absence de mesures d’accompagnement en infrastructures de transports
q L’insuffisance des voies réservées aux bus et aux taxis et le non-respect de
celles qui existent

3.3 CONCLUSION

Le développement accéléré du développement urbain dans le Grand Tunis, le


développement économique qui a caractérisé les 10 dernières années, l’évolution
des modes de vie de la population de la région, posent de nombreux problèmes
d’organisation et de gestion des transports urbains dans la région de la capitale.
Ces problèmes portent sur toutes les composantes de la chaîne transport :
infrastructures routières et ferroviaires, réseau bus, systèmes de transports en site
propre (Métro, TGM et lignes banlieue), gestion de la voirie centrale, gestion de la
circulation, stationnement, tarification, réglementation, coordination entre les
intervenants et information du public.

Pour permettre à Tunis de jouer un rôle stratégique, à un moment où les accords


tuniso-européens exigent des villes, supports du développement, une contribution
décisive à la croissance et à la compétitivité économique, il est capital que le efforts
harmonisés afin de faire de la capitale une ville où on se déplace bien en la dotant
d’un système de transport pouvant assurer une circulation des biens et des
personnes dans des conditions économiques et environnementales acceptables.

99
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

En effet , pour constituer un nouveau pôle économique méditerranéen, Tunis doit :


q assurer une circulation plus facile, dans le centre ville et à sa périphérie, avec
un coût économiquement et environne mentalement moindre .
q se doter d’un système de transport collectif attractif et de meilleure qualité
q se doter d’une infrastructure routière répondant à ses besoins
q augmenter l’offre de stationnement dans son centre et aux terminus des
lignes lourdes de transport collectif.
q élargir son système de gestion du trafic pour couvrir tout sa première
couronne
q développer d’autres modes alternatifs de TC visant des demandes
spécifiques ou/et le recours à d’autres sources énergétiques
q développer un urbanisme peu générateur de déplacements motorisés
q impliquer le plus grand nombre d’acteurs et de citoyens dans la recherche
d’une amélioration continue des conditions de déplacement dans la capitale,
de prévention contre la pollution et d’amélioration de la qualité de vie
q assurer la sensibilisation continue des usagers à l’utilisation responsable de
la voirie urbaine

Pour ceci une place particulière doit être réservée aux aspects suivants :
a) L’organisation des transports urbains dans le grand Tunis et les rôles respectifs
de l’Administration Centrale et des Collectivités Publiques Locales.
b) L’articulation des transports urbains à Tunis avec les politiques de
développement urbain et le phénomène d’urbanisation dans le grand Tunis
c) La demande de transport, l’offre des transports sur financement public (voirie et
transports collectifs), la demande de transport, les contraintes de mobilisation
des ressources et le rôle du secteur privé.
d) Les relations entre les transports collectifs conventionnels (lourds) et les autres
formes de transport alternatif.
e) Le rôle actuel et potentiel de chaque mode de transport dans la ville de Tunis
pour améliorer la mobilité et assurer l’intégration à la ville de tous les groupes
sociaux
f) Les exigences de la fluidification du trafic urbain et les limites de la régulation de
la circulation en l’absence d’une offre suffisante de places de stationnement
répondant aux besoins des nouvelles constructions et compte tenu de la
réglementation de la gestion du stationnement dans les zones à hautes
fréquentations et ses difficultés.
g) La place de la marche à pieds dans la ville compte tenu de l’accroissement de
la motorisation et l’usage de la voiture particulière dans la ville
h) Le contexte énergétique local , le niveau de pollution atmosphérique et les
solutions d’avenir pour les transports urbains
i) La coordination de l’intervention dans la voirie ( chantiers de concessionnaires
publics, occupation temporaire de la voirie …)

100
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

j) La production de l’information sur les transports urbains et la circulation et


l’information du public

Le SDVT vise de définir les conditions de mise en place d’une politique de


transports dans une perspective de développement pour Tunis.

Les problèmes identifiés par le présent diagnostic sur les transports urbains porte nt,
en particulier les disfonctionnement du système transport avec une toile de fonds de
définition des défis de demain pour satisfaire la demande en matière de
déplacements urbains et permettre à Tunis de jouer le rôle qui l’attend.

Ceci sera fait au niveau de la définition des orientations stratégiques de


développement des transports et la recherche des réponses judicieuses aux
préoccupations portant sur :
q les rattrapages à faire en matière d’infrastructures de la région de Tunis
compte tenu des options d’aménagement retenues pour son développement
d’une part et du développement de ses espaces périphériques et plus
particulièrement son ouverture sur le lac.
q les besoins d’investissement et les formes de leur mobilisation
q les reformes à introduire en matière de gestion des transports afin d’assurer
une meilleure coordination entre le intervenants et une plus grande
transparence dans le processus de prise de décision en matière de
planification , d’organisation et de gestion des transports.

Il est attendu que le diagnostic stratégique puisse servir à engager une large
concertation avec les différends acteurs dans le domaine du transport et constitue
un cadre de concertation pouvant aboutir à la définition d’une stratégie
opérationnelle et de choix de développement répondant au présent et futur statut
particulier de Tunis et fondés sur les atouts qui caractérisent Tunis sans occulter les
programmes engagés sans escamoter la participation des intervenants et de la
population ; participation qui peut être la base d’un changement faisant de la ville, le
principal acteur agissant sur la prise de décision en matière de développement.

En matière de transports urbains, la majeur partie des actions engagées pour doter
Tunis d’un système de transport arable peuvent être qualifiées « d’actions induites »
du développement, seul le réseau routier échappe à ce qualificatif. Les efforts
consentis par les opérateurs publics visaient répondre à la demande, souvent sons
pression.

Diagnostic et développement à court terme

La stratégie préconisée pour améliorer la situation actuelle en matière de


déplacement dans le Grand Tunis à court terme, compte tenu de diagnostic établi
repose sur le principe de la maîtrise du transport individuel et le renforcement du
transport collectif à l’intérieur du cordon du centre élargi délimité par la 1ère
couronne par le biais de l’organisation de la circulation, de la réglementation du
stationnement, de la régulation du trafic et de l’aménagement approprié des axes et
des nœuds routiers.

101
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les actions projetées à court terme pour mettre en place la stratégie préconisée
s’inspirent des recommandations de la phase court terme du P.D.R.T du Grand
Tunis.

Elles sont synthétisées ci-après:

a) Au niveau du centre ville de Tunis

Pour s’assurer une meilleure protection du centre ville les routes ceintures actuelles
seront développées et renforcées par notamment :

La rectification du tracé de l’anneau en offrant une liaison directe : Avenue Oueld


Haffouz- Avenue des Etats Unis (derrière l’Hôtel El Mechtel) ;

L’amélioration du bouclage de cet anneau : au Nord par le recalibrage des Avenue


des Etats Unis et d’Arabie Saoudite ainsi que le réaménagement de la place
pasteur et au Sud par le réaménagement de la rue Taha Hussein.

b) Au niveau du centre élargi de la ville de Tunis

Pour s’assurer une meilleure protection du centre élargi (1ère couronne) il est
projeter de créer un 2ème anneau et organiser le trafic d’accès au centre de Tunis
par le biais des actions suivantes :

L’amélioration du fonctionnement de la voie X en réaménageant toutes les


intersections, soit en diffuseurs, soit au sol et en élargissant certaines sections ;

Le dédoublement de la Sortie Ouest et de l’Intercommunale Sud et le prolongement


de cette dernière jusqu'à la Sortie Sud au niveau de la pénétration ;

L’achèvement du recalibrage de la liaison Nord-Sud et la dénivellation de certains


mouvements au niveau du carrefour au sol ;

Le renforcement de certaines radiales et la maîtrise du trafic au niveau des autres


axes aboutissant au centre.

c) A l’extérieure de la 1 ère couronne

De nombreuses actions ont été préconisées à ce niveau pour améliorer les


capacités des artères routières et le renforcement des carrefours.

d) Mesures d’accompagnement

Parallèlement à toutes les actions présentées ci-dessus, il y a lieu de prévoir la


réalisation des mesures complémentaires suivantes :

Aménagement de sécurité pour les piétons au niveau de la voirie structurante et


secondaire ;

Piétonisation de certaines artères du centre ville de Tunis et éventuellement des


centres secondaires ;

102
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Actualisation du plan de circulation de la ville de Tunis dont les limites seraient


étendues jusqu’au périmètre de la ville, et même au-delà, en intégrant les villes
limitrophes du Bardo, Ben Arous et l’Ariana. Ce qui permettra de tester et analyser
les actions suggérées ci-dessus ;

Amélioration de la signalisation horizontale et verticale qui font souvent défaut sur


l’ensemble du réseau routier ;

Achèvement de l’action de jalonnement amorcée par la ville de Tunis pour l’étendre


à l’ensemble du Grand Tunis.

103
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

4. LA COMMUNICATION DE LA VILLE DE TUNIS

Conduite comme un processus de diagnostic et de planification stratégiques et


participatifs, la démarche d’élaboration de la Stratégie de Développement de la Ville
de Tunis (SDV) couvre divers volets de gouvernance et de développement : gestion
locale, développement urbain, municipal et communautaire, infrastructures et
services urbains environnementaux, aspects économiques et sociaux,
aménagement du territoire, urbanisme, habitat et gestion foncière urbaine. Cette
démarche qui intègre également une composante communication et relations avec
les médias s’est fixée pour point de départ (phase 1) l’élaboration d’un pré-
diagnostic stratégique global.

Le présent document a pour objet d’esquisser, à partir des informations et données


disponibles ou qui ont pu être mobilisées rapidement, un diagnostic-évaluation
synthétique des structures, pratiques et mécanismes de communication interne et
externe de la Ville de Tunis et de ses relations avec les médias. Sa principale
fonction est de décrire l’état des lieux, d’en souligner les atouts et les faiblesses et
d’introduire un échange, le plus vaste possible, entre élus, cadres municipaux,
journalistes et communicateurs, sur les voies et moyens permettant de promouvoir
une communication pérenne et de qualité entre la ville et ses divers publics.
L’essentiel des informations utilisées à ce stade de l’étude provient d’entretiens
menés avec les chargés de la communication qui se sont succédé à la tête des
services de presse de la municipalité de Tunis depuis une vingtaine d’années.
D’autres échanges utiles, bien que souvent informels, nous ont permis de recueillir
des données et avis complémentaires fort pertinents. Il en est ainsi des
conversations que nous avons eues avec le chef du bureau des relations avec le
citoyen. Grâce à la diligence des responsables de la documentation et des archives
de la municipalité, nous avons pu avoir accès à nombre de documents et de
coupures de presse qui témoignent des expériences passées.

Enfin, le cabinet du Ministre de l’Intérieur a eu l’amabilité de nous fournir les


documents de base de deux séminaires, l’un national, l’autre régional, se rapportant
à la communication municipale. Ceux-ci nous ont été fort utiles pour cerner la base
consensuelle qui se dégage de la réflexion et des échanges menés au cours de la
décennie passée.

4.1 AUDIT DES PRATIQUES DE LA COMMUNICATION 1981-2001 :

Des entretiens séparés ont été menés avec les responsables suivants :
q M. Mustapha Chérif, administrateur, attaché de presse de juillet 1980 à mai
1986
q M. Adel Chemli, attaché de cabinet de 1986 à 1991
q M. Moncef Limam, attaché de presse intérimaire de 1991 à 1993
q M. Mohamed Kraïem, attaché de presse depuis 1993 à nos jours.

104
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les questions posées ont tourné autour de l’organisation et des conditions de travail
au sein de l’unité, l’accès à l’information de base, les relations avec les médias, les
initiatives prises par l’unité à tous les niveaux : communication interne,
communication externe et politique d’image (corporate). Les réponses obtenues ont
permis une rapide analyse de la situation de leur point de vue

4.1.1 FONCTIONS

Période 1980-1986 : L’attaché de presse s’occupait non seulement des relations


presse, mais également des relations publiques, des relations extérieures et, en
interne, de la coordination entre les différents départements.

Période 1986-1991 : L’attaché de cabinet, féru de communication et déplorant


l’inexistence d’une direction de la communication, prend sur lui de développer les
relations presse (constitution d’un fichier de 362 journalistes, flux réguliers
d’informations en direction de la presse, réunions, repas de presse, etc.). Il
confectionne une revue de presse quotidienne au Maire, envoie une copie des
articles qui les concernent aux divers services et se charge des réponses à la
presse.
En interne, il s’occupe de la coordination entre les différents départements ainsi que
les arrondissements municipaux. S’occupant directement du courrier du Maire, il en
assure le dispatching. Il a en charge également la coordination entre le Maire et les
différents arrondissements. Enfin, il suit le Maire dans ses déplacements et rédige
des comptes rendus d’activité destinés aux médias.

Période 1991-1993 : Se considérant comme attaché de presse intérimaire


s’occupant accessoirement de la couverture des activités d’un Maire plutôt enclin à
la discrétion sur ce plan, le chargé de la communication reconnaît s’être davantage
consacré aux relations extérieures. Il faut dire que cette période a été relativement
faste sur le plan de la coopération et des échanges.

Période 1993-2001: A cheval entre deux mandats municipaux, l’attaché de presse


actuel est parfaitement conscient du fait que l’envergure de sa mission est
proportionnelle à l’importance que le Maire veut bien lui donner. Depuis qu’il prend
part à toutes les réunions et briefings périodiques présidés par le maire et groupant
les différents départements, il se considère suffisamment informé et impliqué,
disposant même d’une certaine marge de manœuvre. Il n’est plus (seulement) « le
pompier des temps de crise ».
Son champ d’action dépasse désormais le simple envoi de communiqués
laconiques, des avis de presse à faire paraître, la réception des plaintes et
l’orientation de certains citoyens recommandés par un journaliste, ou encore
l’invitation d’une trentaine de journalistes, trois fois par an, pour assister aux
réunions du Conseil Municipal. Une nouvelle dynamique est née avec le nouveau
mandat, comme en témoigne l’attaché de presse : « l’information municipale est une
question de personnes, de mentalités ».

4.1.2 QUI INFORME ? ET COMMENT ?

4.1.2.1 De juillet 80 à mai 86

q L’information émane du chargé de presse.

105
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Un Maire très sensible aux écrits de presse, considérants les articles les plus
critiques comme hautement appréciables (car permettant, d’une certaine
manière, une remontée de l’information utile pour la rectification du tir).
q En janvier 81, et sur recommandation du conseil, est créé un bulletin de
liaison qui sera exploité aussi bien dans le cadre de la communication interne
qu’en externe.
q Grâce à l’impulsion du Maire, ce bulletin était rédigé par le service de presse
et contenait un compte rendu des activités du mois (actions municipales,
réunions du Conseil, activités les plus importantes du mois, projets à l’étude).
q Ce bulletin auquel aucun budget n’avait été alloué et qui ne coûtait
pratiquement rien, servait aussi bien la communication interne :
ð En participant au décloisonnement des différents départements : les
services centraux de la municipalité produisaient des rapports d’activité
mensuels qui étaient récoltés par le service de presse pour être publiés
dans le bulletin. Il y avait une coordination véritable entre les différents
départements, des réflexes favorisant la communication latérale.
ð Ce bulletin de liaison mensuel étant distribué en interne aux différents
services et arrondissements municipaux, il les tenait informés des
missions et activités respectives des différents départements (60
exemplaires à l’intention des conseils municipaux, 30 exemplaires à
l’intention des services municipaux).
q Que la communication externe :
ð Dans le cadre des relations presse, 50 exemplaires du bulletin de liaison
étaient envoyés aux journalistes de la presse écrite, à la radio et à la
télévision.
ð Dans le cadre des relations Publiques : un nombre indéfini d’exemplaire
étaient envoyé pour information à des cadres de l’administration ou des
entreprises publiques, à des confrères, etc.
q Les relations presse étaient dynamiques avec un souci constant de garder un
contact permanent avec les journalistes. Cela se traduisait par :
ð la diffusion du bulletin de liaison, voire de dossiers de presse et, à la
demande, de divers autres documents.
ð l’organisation de points de presse à l’occasion de certains événements
(ex. des tournois sportifs internationaux).
ð des sollicitations réciproques permanentes.

q La matière était riche car la ville était animée (festivals, tournois


internationaux…)

4.1.2.2 De 1986 à 1991

q En l'absence d'une direction de la communication, l'information émanait de


l'attaché de cabinet qui disposait d'un budget de 5000D/an pour la
communication.
q Les relations presse sont très développées avec un fichier de 362
journalistes (constamment mis à jour) à qui étaient transmises des
informations officielles concernant :

106
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ð Le Conseil Municipal : des dossiers contenant l’ordre du jour, certains


documents de travail, des commentaires sur les sujets traités… étaient
adressés aux journalistes une quinzaine de jours avant les réunions
périodiques.
ð Le suivi des travaux de la ville : (voirie, environnement, hygiène, etc.)
ð Les activités du Maire au quotidien : Les informations transmises étaient
rarement les mêmes pour tous. Elles étaient, autant que possible,
personnalisées, tenant compte du domaine d’intérêt de chaque journaliste.
q Le flux régulier d'informations permettait de contrecarrer aussi bien les
informations pseudo-officieuses que les rumeurs.
q Des points de presse, voire des repas de presse, étaient organisés, sans
compter l’invitation, tous les trois mois, d’une quarantaine de journalistes au
conseil municipal.
q Les retombées de presse qui en découlaient étaient prolifiques : durant la
période 1986-1991, l’on a pu dénombrer quelques 1200 articles par an en
moyenne (avec un pic de 1370 articles en 1987) centrés, il faut dire,
davantage sur les acti vités du Maire que sur celles de la municipalité.
q Suspendu au départ provisoirement pour permettre l’amélioration de la
formule, le bulletin de liaison mensuel sera, en fait, définitivement arrêté.
L'expérience ne sera d’ailleurs jamais renouvelée.
q Une campagne médiatique mérite d’être mentionnée ici : En 1989, à
l'occasion du nouveau plan de circulation de la ville de Tunis, une émission
télévisée d’un quart d’heure a été commanditée par la municipalité. Appuyée
par un concours, elle a été diffusée durant une semaine, chaque jour et à une
très bonne heure d’écoute, juste après les informations de 20 heures. Cette
campagne d'information sur le nouveau plan de circulation était appuyée par
la distribution de plans et de dépliants.
q Il n'existait pour ainsi dire pas de communication interne ce qui faisait que
5000 agents étaient hors circuit. Cependant, en s'occupant de la coordination
entre le Maire et les différents arrondissements municipaux, l'Attaché de
Presse arrivait tant bien que mal à décloisonner les différents départements.
Ce qui fait que la communication interne, à cette époque du moins, était
essentiellement horizontale.
q La cellule audiovisuelle était également très active durant cette période.

4.1.2.3 depuis 1993

q L'information émane du niveau central ou des départements, sans qu'il y ait


coordination au préalable, sans qu'il y ait non plus une communication
interne précédant l'externe.
q Certes, des budgets de 25000D pour frais de réception et de 20000D pour la
communication existent bien. Cependant, ils ne sont pas toujours ou
totalement exploités.
q Les relations presse sont réduites au strict minimum, gérées au jour le jour,
au cas par cas :
ð envoi de communiqués de presse
ð publication d'avis de presse

107
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ð Trois fois par an, à l'occasion de la tenue du conseil municipal, une


trentaine de journalistes sont conviés.
ð Absence de conférences de presse ou de points de presse du Maire
ð Création en juin 1999 d’une rubrique hebdomadaire fixe dans le quotidien
« La Presse » intitulée "Tunis : quoi de neuf ?" à l’initiative du journal. La
rédaction de la matière de cette rubrique un temps confiée à une
collaboratrice du journal, a par la suite échu à l’attaché de presse.
L’accumulation de péripéties négatives autour de cette rubrique a amené
sa disparition en juin 2000.
q Communication Interne : De 1993 à 2000, il n'existait pas de communication
interne. Cependant, depuis un an, les briefings réguliers avec le Maire jouent
en partie ce rôle. L’information entre les différents départements circule
mieux, la transparence est plus grande.
q Communication Externe : Une initiative est à signaler : la création d'une
commission de partenariat au sein du conseil municipal, ouverte aux ONG et
autres associations.

4.1.3 RECAPITULATION SUR LA COMMUNICATION INTERNE ET LES RELATIONS AVEC LES MEDIAS :

Les éléments positifs qui ont pu exister par le passé sont les suivants :
q La coordination entre les différents départements
q La coordination entre le Maire et les départements
q La parution régulière d’un bulletin de liaison
q Un fichier de presse mis à jour
q Un flux régulier d'informations personnalisées en direction des journalistes
q Des points de presse, voire des repas de presse
q La création d’une cellule audiovisuelle
q Une campagne médiatique réussie, en partenariat avec la télévision, pour
appuyer le nouveau plan de circulation
q Les pratiques positives actuelles (certaines ont parfois existé) sont les
suivantes :
q Invitation systématique de l’attaché de presse aux réunions présidées par le
Maire
q Invitation des journalistes aux réunions du Conseil Municipal
q Organisation par le Maire de briefings réguliers avec les départements
Les principales carences décelées au niveau des relations de presse et de la
communication interne :

q Aucune vision stratégique ou intégrée de la politique de communication.


Absence de plan global.
q Quasi inexistence de relations de presse méthodiques et planifiées. Les
relations de presse semblent gérées au jour le jour, au cas par cas
q Inexistence d’un outil de liaison, surtout après la disparition du bulletin
mensuel

108
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Manque de communication interne aux échelons intermédiaires et au niveau


de la base. Les échanges initiés par le Maire concernent essentiellement la
haute hiérarchie
q Manque de communication latérale entre les différents départements
q Pas de communication interne précédant l'externe
q Non utilisation du budget de communication
q Pas de conférences ou de points de presse

4.2 LES PUBLICATIONS ET LES DEPLIANTS D’INFORMATION

Ce sont les publications qui témoignent le mieux d’une tradition d’information


relativement bien ancrée.

Il y a d’abord « La Municipalité de Tunis », sorte de "bilan du mandat municipal" et


qui est une publication décennale se situant à la frontière de l’institutionnel et de
l’électoral. Nous en avons retrouvé sept éditions qui ponctuent toutes des termes de
mandats (1963-66 ; 66-69 ; 75-79 ; 80-85 ; 85-90 ; 90-95 ; 95-2000). Textes et
photographies témoignent de bilans élogieux. Outil promotionnel et politique, cette
publication, parfois luxueuse et au tirage limité, ne peut pas être considérée comme
un support de communication grand public.

Sur la foi des documents auxquels nous avons eu accès, c’est sans doute
"L’Information Municipale" (Al Îlam Al Baladi) qui constitue le support le plus complet
et le plus régulier de l’époque moderne. Il s’agit d’un mensuel ronéotypé sur papier
ordinaire en couleur paru durant environ cinq ans (première moitié de la décennie
1980). Ci-après la liste des principales rubriques de cet organe :
q Zoom sur un arrondissement
q Aménagement, projets et travaux
q Santé et environnement
q Activités administratives et financières
q Vie des arrondissements
q Secteur socio-économique
q Culture, jeunesse et sports
q Relations publiques (incluant la coopération et les relations extérieures)
q Divers

Comme nous l’avons expliqué plus haut, pendant ses quelques années de parution,
cet organe a certainement joué le rôle d’un bulletin d’information à la fois interne et
externe. Sa distribution au niveau des élus, des arrondissements et des cadres des
départements techniques atteste d’un réel désir de décloisonnement. Sa diffusion
auprès de journalistes, mais aussi de divers communicateurs, témoigne de son rôle
de relais d’information externe.

Nous avons d’ailleurs retrouvé trois numéros spéciaux de "Al Îlam Al Baladi". Leur
contenu confirme que cet organe était également au service de l’image
institutionnelle de la municipalité.

109
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

L’une des initiatives les plus originales est la publication, pratiquement à la même
période que "Al Îlam Al Baladi", de "Annadhif", un organe d’information interne
publié par la sous direction de la propreté et dédié aux soldats de l’ombre, les
éboueurs.

Le bulletin d’information municipal "Al Îlam Al Baladi" a quelques prédécesseurs,


aussi bien en Arabe : "Ennachat Al Baladi" (L’activité Municipale) qu’en Français
"BMI" (pour Bulletin Municipal d’Information). "Ennachat Al Baladi" dont nous avons
retrouvé quelques numéros datés des années 1960, se présente comme une
synthèse hebdomadaire des activités du Conseil, des commissions et de
l’administration de la municipalité. Quant à "BMI", son premier numéro date de
janvier 1967 et n’annonce aucune périodicité. Nous n’avons pas pu savoir s’il a
vécu longtemps. En tous les cas, sa forme rudimentaire et son nom semblent faire
de lui le continuateur de "BMO" (pour Bulletin Municipal Officiel), organe trimestriel
paraissant en janvier, avril, juillet et octobre et dont nous avons retrouvé des
numéros remontant à 1911, 1912, 1914 et 1939.

En ce qui concerne les publications utilitaires (guides, dépliants, brochures


d’information, etc.), nous avons eu accès à une série de dépliants intitulés « Le
guide du citoyen ». Il s’agit de feuilles de papiers de format A4, pliées en deux et
fournissant des éléments sur : l’état civil (naissance, mariage, décès), le permis de
bâtir, les syndics de co-propriété. Il y en a même un qui contient des données
générales sur les arrondissements municipaux (coordonnées) ainsi que sur la
démarche à suivre pour obtenir des prestations administratives à distance.

Signalons enfin que la municipalité ne semble pas avoir eu un recours régulier à


des moyens audiovisuels ou télématiques pour sa communication. Un CD-Rom
nous a été remis qui contient textes et photos d’immeubles de Tunis menaçant
ruine. Par ailleurs, la municipalité semble être assez avancée dans la préparation
de son site Web.

4.3 LA COMMUNICATION ASCENDANTE RELAYEE PAR LE BUREAU DES RELATIONS AVEC


LE CITOYEN ET LE SERVEUR VOCAL

Le décret de 1993 prévoyant la création de bureaux de relations avec le citoyen n’a


pas étendu cette obligation aux municipalités. Cependant, l’expérience ayant
montré l’utilité de ce type d’organe, le maire en décida la création par note interne
datée du 28/11/94. Le numéro d’appel à quatre chiffres (1807), publié par la presse
nationale au même titre que ceux des ministères, regroupe en fait 5 lignes. C’est-à-
dire que cinq personnes peuvent appeler le BRC en même temps sans qu’aucun
d’eux ne trouve la ligne occupée.

Relevant du cabinet du maire, le BRC n’a pas à se soumettre à une quelconque


hiérarchie administrative pour répercuter sur les divers départements les 700 à 800
réclamations qu’il reçoit chaque année. Au besoin, notamment dans les cas de non
aboutissement d’une réclamation, le chef du BRC (un ingénieur de formation
secondé par trois secrétaires et deux agents d’enquête) peut demander à ses
collaborateurs de vérifier sur le terrain.

110
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

S’agissant du serveur vocal (1840-01-01) mis en service en juin 1996, il permet aux
citoyens d’enregistrer par téléphone leurs questions, demandes d’éclaircissement
ou réclamations et d’avoir une réponse, de la même manière, en rappelant 48
heures après.

4.4 APERÇU SUR LA CHARTE GRAPHIQUE ET LA SIGNALETIQUE :

Un examen sommaire du logo, des enveloppes, papiers à en-tête et autres supports


imprimés utilisés par la municipalité montre l’urgence qu’il y a à revoir l’ensemble de
l’identité visuelle. Le temps imparti à cette phase de pré-diagnostic ne permet pas la
validation de ce constat empirique. Il va de soi que si reprise du logo il y a, et nous
le recommanderons, il faudra veiller à consulter largement les cadres et agents
municipaux pour savoir s’il faut adopter une stratégie de rupture par rapport aux
couleurs et symboles actuels ou si un simple lifting est préférable.
Pour ce qui est de la signalétique et du jalonnement, le déficit semble bien réel.
Dans notre projet de stratégie, nous expliquerons pourquoi la ville devrait s’y mettre
immédiatement après l’achèvement des chantiers actuels. Nous formulerons à ce
titre quelques recommandations.

4.5 AUDIT DE L’IMAGE ET DE L’IDENTITE

Même si nous n’avons pas pu le faire dans le cadre de ce pré-diagnostic, il va de


soi que la stratégie que nous préconiserons tiendra compte du vécu des membres
de la structure, qu’ils soient élus ou fonctionnaires. Il est en effet primordial de
commencer par cerner, notamment par des focus -groupes, l’identité, les valeurs et
la culture, avant de tracer les axes de la stratégie de communication. Nous en
ferons de même pour l’audit de l’image, en sondant cette fois quelques uns des
publics externes de la ville.

111
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

5. AMENAGEMENT, GRANDS PROJETS ET CENTRE-VILLE

Le présente partie du diagnostic s'inscrit dans la phase I, il présente un pré-


diagnostic stratégique sur les questions d'aménagement, de projets urbains et de
centralité dans la ville de Tunis. Il permettra d'alimenter le rapport de diagnostic
stratégique global et est destiné à servir de base à une concertation élargie entre
toutes les parties prenantes dans ce processus en vue de l'enrichir et d'aboutir à un
consensus sur la situation de l'aménagement dans la ville de Tunis et l'état du
centre ville et sur les principaux défis à relever.

Ce rapport n'a ni la prétention d'établir un diagnostic exhaustif des caractéristiques


spatiales et urbanistiques de la Ville de Tunis et de l'agglomération tunisoise, ni
celle de réaliser un véritable bilan ou d'évaluer l'impact des grandes opérations
urbaines récentes, en cours ou projetées. Des travaux récents 15, dont nous utilisons
les résultats, se sont déjà sur ces analyses et ces bilans et la révision du Plan
d'Aménagement Urbain de la Commune de Tunis qui devrait être lancée cette
année, reposera notamment sur un bilan diagnostic de la situation actuelle de la
Commune de Tunis prenant en compte les données socio-économiques et urbaines
et sur une analyse du centre ville montrant les carences , les dysfonctionnements et
les perspectives de développement du centre…" .

L'intention de ce travail est d'attirer l'attention des différents acteurs urbains


concernés sur:
q les grandes tendances de l'urbanisation,
q les mutations urbaines en cours de déroulement, les problématiques, enjeux
et défis majeurs qu'elles engendrent, et leur implication sur le fonctionnement
général de la ville et de sa périphérie et sur l'organisation de la zone centrale
(hypercentre, Berges du Lac et médina),
q le rôle des différents acteurs urbains dans la situation qui prévaut aujourd'hui
dans la Ville de Tunis et les mesures à prendre, notamment par la
Municipalité de Tunis, pour infléchir positivement les évolutions urbaines en
cours ou engagées.

Dans cette optique:


q la première partie de ce rapport donnera un aperçu général sur le
développement démographique et spatial,
q la seconde partie mettra en évidence l'évolution de la structure urbaine et
s'intéressera aux grandes opérations d'aménagement, en mettant en
évidence les acquis, les perspectives, les obstacles à dépasser et les
lacunes à combler

15
Tavaux réalisés notamment dans le cadre de l'élaboration du Schéma Directeur d'Aménagement du Grand
Tunis (MEAT, 2000), du Plan Directeur des Transports du Grand Tunis (Ministère des Transports, 1998), du
Plan de Circulation de la Ville de Tunis (1998-2001), Municipalité de Tunis) du Bilan de l'Urbanisation dans
le Grand Tunis (AUGT,1998) ou des différents rapports élaborés par la Municipalité de Tunis et l'ASM.

112
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q la troisième partie identifiera les principaux enjeux et défis auxquels sont


confrontés les principaux gestionnaires et acteurs urbains et les rôles
respectifs qui leur incombent.

5.1 LE DEVELOPPEMENT DEMOGRAPHIQUE ET SPATIAL DE TUNIS

5.1.1 ÉVOLUTION DEMOGRAPHIQUE

Abritant 674142 habitants en 1994, Tunis est depuis le 13ème siècle, la capitale
intellectuelle, politique et économique du pays. Par le poids de sa population et de
ses fonctions, elle se situe loin devant toutes les autres villes du pays.

Il faut cependant signaler que le poids démographique de la ville de Tunis de même


que celui du Gouvernorat de Tunis sont en régression. La population du
gouvernorat de Tunis représente moins de 10 % de la population totale en l’an 2000
contre près de 14 % en 1975. Le poids démographique de la ville de Tunis est
passé de près de 10 % en 1975 à moins de 7,7 % en 1994.

La région de Tunis représente 21 % de la population totale, 33 % de la population


urbaine et 56 % des migrants. Atteignant 674 140 habitants en 1994, la ville de
Tunis concentrait alors 7,7 % de la population de la Tunisie, soit un huitième de la
population urbaine du pays. Cette exceptionnelle importance découle de son triple
rôle de capitale politique, économique et intellectuelle, qui place Tunis loin devant
toutes les autres villes du pays.

La population de la ville de Tunis croit moins rapidement que dans le reste des villes
du pays. Entre 1975 et 1994, la population de Tunis a augmenté à un taux annuel
moyen de 1,07 % contre 2,41 % pour l’ensemble de la Tunisie et 3,77 % pour la
population urbaine totale. Le poids démographique de Tunis dans la hiérarchie
urbaine baisse ainsi de près de 21 % en 1975 à moins de 13 % en 1994. L’évolution
récente des données démographiques par gouvernorat confirme cette tendance de
baisse du poids démographique de la ville de Tunis : entre 1994 et 2000, la
population du gouvernorat de Tunis a connu une croissance annuelle de 0,79 %
contre une moyenne nationale de 1,42 %. Les gouvernorats de l’Ariana et de Ben
Arous ont réalisé les plus forts taux de croissance démographique, soit
respectivement 2,94 % et 3,05 % par an. Pour l’ensemble du Grand Tunis, le taux
de croissance observé entre 1994 et 2000 est de 1,95 % par an contre 2,75 % par
an pour la période 1984-1994. Le graphique suivant illustre l’évolution de la
croissance démographique par gouvernorat entre 1994 et 2000 :

Ces évolutions démographiques favorables car marquant un rééquilibrage de


l’armature urbaine, se sont accompagnées d'une nette amélioration des conditions
générales d’habitat et d’équipement. Alors que l'Etat a concentré ses efforts sur la
fourniture des infrastructures et services publics urbains, la construction de
logements a été essentiellement l'affaire des ménages. La contribution de ces
derniers a permis d'enregistrer depuis 1984 un nombre de logements nettement
supérieur à celui des ménages.

L'amélioration générale des niveaux d'équipement et le dynamisme de l'habitat sont


de toute évidence des facteurs d'amélioration des conditions de vie des ménages
(80% sont propriétaires de leurs logements) et de fonctionnement de
l'agglomération mais force est de reconnaître que des problèmes persistent:

113
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q destruction massive de terres agricoles riches,


q gaspillage d’espace et maintien de densités d'urbanisation basses,
q disparités dans la répartition des équipements et des différentes fonctions
urbaines
q développement spectaculaire de l’habitat spontané.

Les distorsions préjudiciables à l'équilibre de la structure urbaine et à la répartition


harmonieuse des flux dans le Grand Tunis se sont amplifiées. Le développement
accéléré du processus de péri-urbanisation, associé au dépeuplement du centre et
à la concentration des activités tertiaires dans l’hypercentre et des infrastructures et
grands équipements au Nord et à l'Est, ont fortement marqué l'évolution de
l'agglomération.
Croissance de la Ville de Tunis assurée par ses arrondissements périphériques

Dans un contexte de baisse générale du poids de Tunis, une légère reprise du taux
de croissance annuel moyen a cependant été observé durant la décennie 90, il est
passé de 0,90% entre 1975 et 1984 à 1,23% entre 1984 et 1994.

Cette reprise de la croissance démographique s’explique par une extension urbaine


qui s’est réalisée en grande partie par le développement des quartiers périphériques
de El Hraîria, Kabaria, Omrane Supérieur et Sidi Hassine, Ezzouhour où habitent
désormais la majorité des tunisois, réalité sociale déterminante pour l'action
municipale.
TABLEAU 19 : TUNIS : POPULATION ET LOGEMENT PAR ARRONDISSEMENT

Arrondissement Population Logements


Médina 32 563 8 465
Bab Bhar 45 442 16 249
Sidi El Béchir 34 353 7 974
Sijoumi 39 283 6 428
Bab Souika 35 835 7 551
Omrane 38 950 7 397
Menzeh 38 126 11 320
Jebel Jelloud 27 034 4 684
Ouardia 34 902 5 888
Hraïria 80 243 15 365
Omrane Supérieur 56 556 11 363
Kabaria 66 415 15 016
Sidi Hassine 48 788 9 618
Cité El Khadra 33 198 8 646
Ezzouhour 42 356 7 573
Cité Ettahrir 20 098 4 632
Total Tunis 674 142 148 169

Une reprise de la croissance démographique au centre de Tunis est cependant


prévisible avec le développement amorcé et attendu des grands projets urbains : lac
Nord, lac Sud, etc.

114
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

5.1.2 ÉVOLUTION SPATIALE

5.1.2.1 L'occupation du sol

L’espace géographique délimitant le Grand Tunis est constitué des quatre


gouvernorats de Tunis, Ariana, Manouba et Ben Arous. Il couvre actuellement une
surface d’environ 300 000 hectares. Sur cette superficie, seuls 30 000 hectares
concernent le périmètre aggloméré, soit 10 % du total. En 1957, la partie urbanisée
de Tunis ne dépassait pas 3 400 hectares.

Cela représente un accroissement annuel moyen de l’espace urbain du Grand


Tunis de 5,8 %. Ce taux est supérieur à celui du croît démographique qui a atteint
3,3 % durant la même période. Ce différentiel reflète une croissance de la
consommation unitaire d’espace urbain de 2,8 % par an qui s’explique par la
rapidité de la croissance économique dans la région, l’élévation des niveaux de vie
et les changements des comportements sociaux mais également par le gaspillage
de l'espace et le maintien de densités d'urbanisation beaucoup trop basse pour une
capitale: environ 100hab/ha pour la Ville de Tunis et 90hab/ha pour le Grand Tunis.
L’occupation du sol dans la région du Grand Tunis, se décompose en :
q 250 000 hectares de zones agricoles et naturelles ;
q 20 000 hectares de plans d’eau ;
q 30 000 hectares de périmètre aggloméré et 22 000 hectares de surface
urbanisée.

Les principaux indicateurs concernant le bilan de l’occupation du sol dans la ville de


Tunis, dans le gouvernorat de Tunis et dans la région du Grand Tunis tel qu’il
ressort des travaux menés dans le cadre du SDA16 a été rappelé en première partie
de ce rapport.

5.1.2.2 Grandes tendances de la consommation de l'espace dans le Grand Tunis

Le bilan de l'urbanisation effectué par l'Agence Urbaine du Grand Tunis en 1998,


montre que malgré une baisse très sensible du croît démographique, la
consommation de l’espace continue à s’effectuer à un rythme très soutenu dans le
Grand Tunis, de 460 ha/an, soit à peine moins qu'entre 1975 et 1985 (517 ha/an).

L’ensemble de l’espace consommé entre 1988 et 1996 couvre une superficie de


près de 3700 ha. La répartition de l’espace entre les différents types s’établit selon
les données figurant dans le tableau ci-dessous.
TABLEAU 20 : URBNISATION REALISEE DANS LE GRAND TUNIS ENTRE 1998 ET 1996

Types d’urbanisation Surface en ha % par type % par type


(1988-1996) (1975 1985)
Habitat (réglementé et spontané) 3311 90 70
achevé
Zones d’activité 212 6 18
Zones touristiques 82,5 2 0
Grands équipements 69 2 12

16
Étude du schéma directeur d’aménagement du Grand Tunis, Urbaconsult, Uram et Brammah, Ministère de
l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire, Phase 1, avril 1996

115
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Total 3676 100 100

Données AUGT obtenues par planimétrage à patir de la spatiocarte 1996 établie


par le CNT et la restitution des photographies aériennes de 1988 effectuée par
l’OCT

L’habitat a constitué l’essentiel de l’urbanisation réalisée entre 1988 et 1996 et ce,


dans une proportion plus importante qu'au cours de la décennie 1975-1985. Nous
n’avons cependant pu distinguer l’habitat réglementé de l’habitat spontané, ce
dernier type d'habitat se développant dans une large mesure à l'intérieur
d'anciennes zones d'habitat spontané, aujourd'hui soumises à une réglementation
d'urbanisme et certaines, comme Ettadhamen, érigées en commune.

La part de l’industrie a baissé de manière drastique, de même que celle des grands
équipements d'infrastructure. La période 1988-1996 constituerait donc une période
de passage à vide pour les aménagements industriels et infrastructurels, entre le
boom des années 70-80 et le nouveau boom de cette fin de décennie qui assiste au
démarrage de grands projets dans les domaines de l’industrie (Zone Mrira et à
terme M’nihla) et des grands équipements (Cité olympique du 7 novembre, futures
berges du Lac Sud, Complexe Culturel, Cité des Sciences…).

L'examen de la répartition spatiale de la consommation de l'espace dans le Grand


Tunis permet de mettre en exergue un certain nombre d'évolutions intéressantes.

Répartition de l'urbanisation par gouvernorat

La répartition de l'urbanisation par gouvernorat a légèrement évolué entre 1988 et


1996, en comparaison avec la décennie précédente.
TABLEAU 21 : URBANISATION REALISEE DANS LE GRAND TUNIS DE 1988 A 1996

Gouvernorats Espace urbanisé 1988- 1996 Espace urbanisé 1975-1985


Total période Par an % Total période Par an %
Ariana 1513 190 41 1764 176 34,1
Ben Arous 1088 135 30 1734 173 33,5
Tunis 1077 135 29 1676 168 32,4
Grand Tunis 3676 460 100 5174 517 100
Données AUGT

La répartition de l'espace urbanisé continue à s'effectuer de manière


conséquente entre les trois gouvernorats avec cependant une croissance plus
soutenue pour le gouvernorat de l'Ariana. Cette répartition était égalitaire entre
1975 et 1985, situation étonnante au regard des taux de croissance
démographique (1984-1994) qui accusaient de grandes différences d'un
gouvernorat à l'autre (1,2% pour Tunis, 5,5% pour Ben Arous et 6,9% pour
l’Ariana).

116
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Le décalage entre le rythme de consommation de l'espace et la croissance


démographique persiste. C’est ainsi que Tunis, malgré un solde migratoire négatif,
concentre près de 30% de l’urbanisation nouvelle. L’importance de l’espace
consommé par les bureaux et les activités commerciales et la vacance de
nombreux terrains et logements, en particuler dans les opérations du Lac Nord et de
La Marsa, expliquent sans doute dans une large mesure cette situation et il est de
ce fait fort probable qu'à court terme, le taux de croissance démographique du
gouvernorat ne connaitra pas d’augmentation significative.

Dans le gouvernorat de l’Ariana, l’opération Ennasr présente encore


d’importantes capacités de remplissage, tout particulièrement pour l’habitat de
standing, alors que les agglomérations périphériques accueillent l’habitat des
classes moyennes et des populations à revenus modestes, fréquemment au
prix d’une forte pression sur les terres agricoles.

Le gouvernorat de Ben Arous continuent à s’urbaniser selon les tendances


observées au cours des années 80, autour du front principal que constitue El
Mourouj et également autour de pôles en expansion rapide, à Mohamedia-
Fouchana, Nouvelle Médina, Bou M’hel-El Bassatine et Hammam Chatt.
L’habitat spontané est concentré dans les délégations de Mohamedia et
Mornag.

Une analyse plus approfondie des caractéristiques spatiales de l’urbanisation


passe par la ventilation de l’espace consommé par commune mais nous
limiterons l'exercice au Gouvernorat de Tunis.

Consommation de l'espace dans les communes du gouvernorat de Tunis


TABLEAU 22 : ESPACE CONSOMME DANS LES COMMUNES DU GOUVERNORAT DE TUNIS DE
1988 A 1996

(en hectares) Habitat Zone Équipement Industrie Total Structure


touristique s
La Marsa 157,8 75,0 8,1 15,6 256,5 23,8%
Sidi Bou Saïd 1,3 1,3 0,1%
Carthage 14,0 1,9 15,9 1,5%
La Goulette 84,7 8,1 92,8 8,6%
Bardo 3,1 3,1 0,3%
Tunis 675,7 26,4 4,5 706,6 65,7%
Total Gouvernorat 936,6 75,0 44,5 20,1 1076,2 100,0%

Il ressort de la lecture de ce tableau un certain nombre de constations


intéressantes:
q la prédominance de la commune de Tunis dans la dynamique d'urbanisation
est incontestable. Commune-capitale, Tunis est également la commune qui
possède le plus de terrains urbanisables, en particulier autour des berges du
lac de Tunis mais également dans les arrondissements de Hraïria (plus de 45
ha consommés entre 1988 et 1996), Sidi Hassine (90 ha) et El Kabaria (95
ha). Deux types d'urbanisation connaissent ainsi un développement rapide,
l'habitat de standing et le tertiaire de haut niveau autour des berges du Lac et
l'habitat populaire à l'ouest et au sud de la commune.

117
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q La commune de la Marsa opère une avancée très importante tant au niveau


de l'habitat, que des espaces touristiques et industriels. Cette commune est
en train de connaître des mutations sans précédent.
q La commune de La Goulette connaît également des processus d'urbanisation
importants, processus qui sont appelés à s'amplifier dans l'avenir avec
l'opération des Berges du Lac dans la zone Nord Est.

Le gouvernorat de Tunis a connu au cours de la dernière décennie des processus


d'urbanisation qui ont profondément modifié la structure de l'espace urbain,
principalement dans la Commune de Tunis et la Côte Nord, autour de deux pôles
diamétralement opposés, le Lac de Tunis et de la Côte Nord d'un côté et la zone de
Sidi Hassine, El Hraîria, E l Ouardia, El Kabaria de l'autre.

L'urbanisation au Nord, à El Menzah et au Nord Ouest de l'agglomération, à El


Omrane Supérieur, a par contre, tendance à se tasser.

5.1.3 ÉVOLUTION DE LA STRUCTURE URBAINE

5.1.3.1 De la Médina aux quartiers péri-urbains

Longtemps contenue dans l’étroit isthme collinaire enserré entre deux lacs, le Lac
de Tunis, à l’Est et le Lac Séjoumi, au Sud, la ville de Tunis s’est développée en
éventail en direction de l’Est vers le Nord, l’Ouest et le Sud selon des directions
d’extension préférentielles, le long des voies de communication.

Dans cette structure radioconcentrique, les relations centre-périphérie restent


déterminantes et la congestion du centre-ville va en s’accentuant.

Dans le périmètre bâti actuel, on peut clairement différencier les étapes de la


croissance de la ville :
q le noyau urbain initial de l’ancienne ville, très dense, composé de la médina
et des faubourgs Bab Souika au Nord et Bab Jazira au Sud. Selon le dernier
recensement de la population, cet ensemble urbain qui s’étend sur 270 ha
compte en 1994, environ 100000 habitants. La médina renferme un
patrimoine architectural très riche, composé d’édifices religieux et de près de
700 palais, demeures et monuments.
q la ville basse, créée sur des terrains marécageux, remblayés entre la médina
et la lagune, à partir de la fin du 19ème siècle. Cette partie de la ville constitue
avec la médina, la zone centrale de la commune, elle s’étend selon une
trame orthogonale, d’Ouest en Est, de la médina au Lac et au port de Tunis,
et du Nord au Sud, de la Place Pasteur et du Belvédère, à la zone portuo-
ferroviaire.
q A l’Indépendance, la ville basse a connu d’importantes évolutions: un
processus de tertiairisation accélérée (hôtels, banques, sociétés…), le
desserrement partiel des activités industrielles et des entrepôts, le
dégagement de la médina (destruction de remparts), l'amélioration du réseau
de voirie, la réalisation de petits parcs urbains (esplanade, jardin Thameur) et
le renforcement du réseau de transport en commun.

118
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Une première couronne de quartiers périphériques résidentiels à faible


densité, Monfleury, Cité Jardins, El Menzah, Mutuelleville… et de quartiers
périphériques populaires spontanés Jebel Lahmar au Nord et Mélassine et
Saïda Manoubia, au Sud,
q Une seconde couronne de quartiers périphériques populaires planifiés, El
Omrane Supérieur, Ettahrir, Ezzouhour, Hraïria, Kabaria, Ouardia qui
s’étendent du Nord Ouest au Sud de la ville et abritent aujourd’hui plus de la
moitié de la population communale et de quartiers périphériques spontanés à
l’Ouest, Agba Zahrouni et au Sud à Séjoumi ,
q l’aéroport Tunis-Carthage, au Nord Est de l’agglomération, occupe une
situation stratégique dans l’espace communal.

5.1.3.2 Développements récents et dynamique de l’urbanisation

Après l'explosion urbaine des années 80 qui a ouvert de nouveaux fronts


d'urbanisation au Nord, à l'Ouest et au Sud de l'agglomération, les années 90
ont été celles de l'expansion et de la diffusion des opérations à l'intérieur des
nouvelles frontières et autour des plans d'eau: Lac de Tunis mais également
Lacs de l'Ariana et de Séjoumi.

Recentrage de l’agglomération autour du Lac de Tunis

Avec les grands projets urbains du Lac Nord et bientôt celui du Sud et l’ouverture de
larges espaces à l’urbanisation dans les zones agricoles et les zones naturelles de
la côte Nord par l’AFH (Aïn Zaghouan et Sidi Daoud) notamment, la structure de la
capitale est en train de connaître de profondes mutations.

Le recentrage de Tunis autour du Lac de Tunis s’accompagne d’un glissement des


fonctions résidentielles et des services urbains de haut niveau au Nord et à l’Est du
plan d’eau, alors que parallèlement, se poursuit l’expansion du centre vers le Nord,
le long de l’avenue Mohamed V, dans la zone de Montplaisir, autour de la Place
Pasteur et l’Avenue Alain Savary et plus au nord encore à El Menzah et El Manar.

Cette fragmentation de la centralité en direction du Nord et de l’Est ne sera freinée


que dans une dizaine d’années par le projet du Lac Sud, se situant dans la
continuité directe de l’hypercentre. Le centre de Tunis gagnera ainsi une façade sur
le lac, opportunité très appréciable pour une capitale. Le projet du Lac Sud
permettra par ailleurs une expansion des fonctions centrales vers la zone Sud qui a
bien besoin d’être valorisée et restructurée. La future Cité Sportive Olympique du 7
Novembre participera également à ce processus de requalification urbaine de la
zone Sud.

Cette perspective d'expansion et de valorisation/restructuration du Centre le long de


l'axe majeur historique, Kasbah-Médina-Avenue Habib Bourguiba, et autour du port
de Tunis et des Berges du Lac, est une opportunité unique de recomposition d'une
centralité forte. Elle offre au centre-ville une visibilité dépassant les frontières de la
ville et de la Tunisie et des potentialités considérables.

119
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Il faut cependant pour cela qu'une vision d'ensemble prévale et qu'elle soit le fruit
d'un consensus entre tous les aménageurs (municipalités, ministères concernés,
sociétés d'aménagement, opérateurs publics et privés…), les spécialistes du
transport et des infrastructures routières et les représentants de la société civile.

Une Côte Nord qui réalise sa jonction avec le centre de Tunis et la zone
Nord

Le développement de l’urbanisation le long de la route Tunis-La Marsa, la RN9,


amorcé au cours des années 80, s’est accéléré depuis quelques années. C’est
aujourd’hui un ruban de constructions quasi continu qui se déroule le long de ces
voies de communication dans un couloir d’urbanisation qui a tendance à gagner en
profondeur et qui contribue à faire de la Côte Nord, non plus la banlieue Nord mais
les quartiers Nord-Est de Tunis. Cette jonction entre le centre et la Côte Nord se
trouve consolidée par un axe transversal, la RN 10 qui relie Carthage, la Soukra et
l’Ariana et qui lui aussi est gagné par les constructions dont l’expansion à l’intérieur
des terres agricoles est de plus en plus importante. Elle est également renforcée
par l’opération Berges du Lac, dans sa partie Nord-est, au niveau de Aïn Zaghouan.

Ainsi, dans un avenir pas très lointain, le centre ville, le Nord, les Berges du Lac
Nord et la Côte Nord, constitueront sur une seule et même zone d’urbanisation
continue, se déroulant sur une longueur d’une vingtaine de kilomètres d’Ouest en
Est et une profondeur de 6 à 8 kilomètres, du Nord au Sud. Le nouveau centre-ville
aura un pouvoir de structuration et de polarisation direct sur cet ensemble.

5.1.3.3 Transformation de l'espace communal à Tunis

Une zone centrale en cours de mutation

Depuis un peu plus d’une décennie, s’opèrent d’importantes transformations de


l’espace communal avec la réalisation de projets urbains et d’équipement de grande
envergure et la mise en place d’un réseau moderne de voirie rapide et de transport
en commun. La plus importante évolution concerne le recentrage de la commune
autour de l’hypercentre, l’assainissement du Lac de Tunis et la conquête de ses
berges. C’est ainsi que le centre-ville connaît une véritable mutation, autour de l’axe
urbain majeur qui s’étend de la Kasbah au Lac de Tunis.

Les opérations de restauration, réhabilitation et rénovation de la Médina et plus


récemment la construction du nouvel Hôtel de ville sur les hauteurs de la Kasbah,
ont permis de mettre en valeur et d’accentuer le dynamisme de l’espace historique.
Le projet d’aménagement de l’Avenue Habib Bourguiba et de l’Avenue de France,
pourrait, si des efforts sont déployés dans ce sens, constituer le point d’ancrage
d’un véritable projet de restructuration et de valorisation du centre-ville, menacé de
congestion et de dégradation.

120
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Après l’aménagement des Berges du Lac Nord dans ses parties Nord et Est,
l’aménagement des Berges du Lac Nord et Sud dans la continuation de l’Avenue
Habib Bourguiba, et de la façade Est de la ville basse constitue le projet phare du
21ème siècle. Il va changer le visage de la capitale, accroître de manière
spectaculaire les potentialités de l’espace central et son attractivité, en opérant son
ouverture sur le Lac et au delà, sur la mer Méditerranée, permettant enfin à la
Capitale d'accéder, depuis la première fois de son histoire, au statut de ville
maritime et de ville méditerranéenne, et succéder ainsi, deux millénaires plus tard à
la prestigieuse Carthage

Il faudra pour cela veiller à ce qu'aucun obstacle ne vienne entraver cette


métamorphose (contraintes de franchissement, obstacles visuels, congestion de la
circulation, pollutions, occupations pénalisantes pour le site…) et que soit accélérée
la valorisation des zones avoisinantes (Petite Sicile, saint Gobain, Esplanade…).

Une zone Nord qui continue son expansion sur les hauteurs d'El Menzah

Les développements résidentiels et tertiaires continuent leur progression au Nord


dans les quartiers d'El Menzah et El Manar, ces extensions sont accompagnées
d'importantes interventions au niveau des accès routiers, interventions qui ont
considérablement diminué les problèmes de congestion mais sans les faire
disparaître. Seul un système performant de transport en commun permettrait de
soulager durablement ces zones des inconvénients du trafic automobile.

La liaison des zones résidentielles du Nord de la Ville et des Berges du Lac au


réseau du transport en commun serait également de nature à réduire les flux de
voitures particulières.

Une zone Sud qui se densifie et se structure progressivement

Une dynamique d'urbanisation intense est également décelable au Sud de la ville


où des opérations d’urbanisation d’une grande ampleur se développent ou sont en
projet entre El Mourouj et Sidi Hassine.

Cette dynamique se trouve amplifiée par la création de la zone industrielle de M'rira


au Sud. A l'Ouest, bien qu'aucune opération d'urbanisation significative ne soit
programmée par les opérateurs publics ou privés, il est prévisible que la future
station d'épuration Tunis-Ouest engendre des processus de densification de
l'espace urbain qui seront perceptibles au niveau de la Commune de Tunis.

5.1.3.4 Structuration urbaine et centralité

Bien que les documents d'urbanisme et schémas directeurs divers 17, élaborés au
cours des vingt cinq dernières années pour l'agglomération tunisoise aient tous
accordé beaucoup d'importance au centre-ville et à la question de la centralité en
général, ils n'ont pas été suffisants pour assurer un développement harmonieux des
espaces urbains centraux.

17
PACT, Plan Régional d'Aménagement du District de Tunis, Schéma Directeur d'Aménagement du Grand
Tunis, Plan de Circulation, Schéma Directeur Routier, Plan Directeur d'Assainissement…

121
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les opérations "au coup par coup" ont prévalu, en l'absence d'un Projet
d'Urbanisme d'ensemble pour le Centre-ville. Ce projet de centre gagnerait à être
planifié dans le cadre d'une vision cohérente et prospective du développement du
centre-ville et des autres espaces de centralité de l'agglomération. Il est susceptible
de valoriser l'héritage urbain, de pallier les difficultés actuelles de fonctionnement,
de développer les potentialités existantes et de construire une image de Tunis,
métropole méditerranéenne résolument ouverte sur le monde et sur l'avenir.

Tunis a connu depuis le 19ème siècle un déplacement de la centralité de la Médina à


dominante administrative, religio-culturelle et commerciale vers une nouvelle forme
de centralité bi-polaire, avec la ville basse qui est venue se greffer sur la Médina, à
la faveur de disponibilités foncières (récupération des marécages).

Avec le Port de Tunis, malgré le caractère pénalisant des zones d'activités


portuaires en plein centre ville, Tunis a amorcé son ouverture sur la mer, avec une
Avenue de la Marine et un port, par lequel s'opéraient tous les contacts avec
l'extérieur.

C'est également à cette période que Tunis a connu une expansion de sa centralité
vers les pôles de banlieue (La Goulette, Le Bardo, Hammam Lif, Saint Germain, La
Marsa…).

Mais le développement de la ville basse, conjugué à l'arrivée des premières vagues


d'exode rural, ont indirectement engendré "une crise de la Médina" et une
dégradation du bâti.

A partir des années 70, on assiste à un début de mutation des espaces urbains
centraux avec un réseau de centralité qui se met progressivement en place, un
processus de tertiairisation de l'hypercentre et un glissement de certaines fonctions
centrales, services, bureaux, activités ludiques et commerces vers les quartiers
Nord, puis vers les Berges du Lac et la banlieue Nord.

L'évolution de la fréquentation des espaces centraux, le départ des populations


aisées et les difficultés de fonctionnement de la copropriété et des relations
bailleurs-locataires dans les immeubles du centre, entraînent une paupérisation de
l'hypercentre. Parallèlement, l'évolution de la motorisation, la capacité limitée de la
voirie du Centre ville et des aires de stationnement, se traduisent par une
congestion et une perte d'attractivité grandissantes.

Malgré l'amélioration de l'accessibilité en transport en commun (métro léger) et le


développement de grands projets immobiliers (Tunis-Center), de rénovation de la
Médina (Hafsia, Bab Souika), et de valorisation de la Kasbah (aménagement de la
Place du Gouvernement, construction du nouvel Hôtel de Ville), c'est aujourd'hui
tout le centre ville (Médina+hypercentre) qui est en crise et qui est délaissé au profit
des nouveaux pôles de centralité au Nord et au Nord Est.

Fort heureusement, le nouveau Plan de Circulation et les grands projets en cours


de réalisation (Avenue Habib Bourguiba, parkings, marché central…) ou projetés à
court terme (Petite Sicile, Projet Tunis Sud , Centre Gare multimodale, Centre
Culturel National…) pourraient transformer avantageusement le visage de la
Capitale, à condition qu'ils s'intègrent dans une vision concertée d'ensemble.

122
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

5.2 LES GRANDES OPERATIONS D'AMENAGEMENT DANS LA VILLE DE TUNIS

Alors que les opérations d'équipement et d'infrastructure concernent l'ensemble de


la ville, les grands projets d'aménagement se concentrent au centre de Tunis, leur
nature, leur envergure et leur impacts vont entraîner des mutations sans précédent
pour le centre et l'agglomération toute entière et appellent une véritable stratégie du
centre et de la centralité, qui assure cohérence, cohésion, fonctionnalité et
attractivité.

Ces projets gagneraient à être partie prenante d'un Projet de Centre dont la
Municipalité de Tunis pourrait orchestrer l'élaboration, en étroite collaboration avec
les acteurs urbains concernés (ministères, organismes publics, Sociétés
d'Aménagement, représentants des métiers urbains et de la population…), la faveur
de la révision du PACT et du Plan de Sauvegarde de la Médina et du projet
d'aménagement de la Petite Sicile.

Pour passer rapidement en revue les principales opérations en cours ou en projet,


nous limiterons notre analyse à trois zones: La Médina, le Centre ville-Berges du
Lac et la zone de Sidi Hassine et nous interrogerons les documents de planification
urbaine élaborés récemment: le SDA, le Plan de Circulation, ainsi que les
documents des projets des Berges du Lac Nord, des Berges du Lac Sud et du
Centre Urbain Nord ( AFH).

5.2.1 LA MEDINA

Avec ses 100 000 habitants, ses 700 palais, ses 270 hectares, socle de
sédimentation de 13 siècles d'histoire et les fonctions primordiales (résidentielle,
sociale, commerciale, économique, culturelle, commandement…) qu'elle remplit, la
Médina est un pôle de centralité de haute attractivité, en pleine évolution.

D'importantes opérations récemment menées ou en cours concourent à une mise


en valeur qui va en s'accélérant et qui est le fait essentiellement des pouvoirs
publics (départements ministériels, Municipalité de Tunis, ASM, INP, ARRU…) mais
aussi des privés qui la réinvestissent, à la faveur de phénomènes de
« gentrification » touchant le parc logements mais également l'immobilier hôtelier,
touristique, culturel…

Certaines précautions restent cependant à prendre pour que le compromis entre


préservation du patrimoine, développement économique, cohésion sociale et
fonctionnalité/accessibilité soit garanti dans la durée.

L'ASM développe deux principales catégories d'interventions : les interventions


visant "la sauvegarde du patrimoine monumental" et celles ayant pour objectif le
"développement socio-économique de la Médina et la sauvegarde d'un patrimoine
immobilier social".

Pour la première catégorie d'interventions, elle porte sur la restauration d'une


soixantaine de monuments, monuments religieux (mosquées, zaouias), anciennes
écoles coraniques (médersas) et quelques grandes demeures réaffectées en
équipements collectifs (sièges d'associations, équipements socio-culturels, centres
de formation). Récemment, le Palais Kheîreddine a été transformé en musée de la
Ville de Tunis.

123
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Le chantier que l'ASM vient d'entreprendre et qui consiste à restaurer 213 sabbats,
163 arc-boutants et des colonnes d'angles de la Médina centrale bénéficie d'une
contribution du FNAH. Au delà de l'impact direct de cette opération sur le patrimoine
et sur la qualité urbaine de l'espace central le plus chargé d'urbanité, le succès le
plus important de ce type d'intervention est sans conteste son effet d'entraînement
sur les propriétaires privés qui restaurent et réaffectent leurs demeures en galeries
d'art, galerie artisanale, restaurants de standing et hôte ls de luxe.

Il est aujourd'hui urgent, que l'ASM soit efficacement relayée par des acteurs privés
afin que son champs d'intervention puissent couvrir l'ensemble de la ville historique
et qu'elle puisse se consacrer davantage aux fonctions de planificateur, de
concepteur d'idées, de conseil, de sentinelle de la mise en valeur de la Médina …et
moins aux activités de gestion de chantiers, à l'exception des opérations pilotes ou
publiques justifiant une prise en charge complète par l'ASM.

Il est important en effet, de signaler que près de 35 ans après la création de l'ASM ,
le Plan de Sauvegarde de la Médina, fruit d'un processus technique d'experts mais
aussi d'un processus participatif et de négociation entre tous les acteurs concernés,
n'est toujours pas élaboré et que la Médina n'est pas encore considérée comme un
secteur sauvegardé, disposition désormais prévue par le Code du Patrimoine.

Il est également opportun que le Plan de Sauvegarde de la Médina puisse


s'appuyer sur un Schéma de Cohérence du Centre Ville, englobant l'espace de la
Médina, de la ville basse et les Berges du Lac, afin que les interactions dynamiques
et la répartition des fonctions urbaines centrales, le long de l'axe majeur reliant la
Kasbah aux Berges du Lac de Tunis, en passant par l'hypercentre, soient prises en
compte ou anticipées.

Le traitement des interfaces entre ces espaces gagnerait également à être pris en
compte, notamment les zones de contact entre la ville basse et la Médina avec ses
faubourgs, qui méritent de faire l'objet d'une réflexion approfondie et d'une attention
particulière.

En ce qui concerne les opérations de sauvegarde du patrimoine immobilier social,


les réalisations sont impressionnantes. Depuis 1980, d'importantes opérations
publiques ont été réalisées dans la Médina, les principaux sont le projet Hafsia , le
projet de rénovation de Bab Souika-Halfaouine , le projet de la Kasbah avec le
parking en sous-sol et le projet d'assainissement des oukalas.

« Ces projets ont permis de réhabiliter des quartiers entiers et … d'amorcer une
politique de réhabilitation du logement social . Ces projets sont conçus comme des
opérations intégrées : rénovation, réhabilitation, amélioration des infrastructures et
création d'emplois… ». Ils ont également porté leurs fruits au niveau juridique avec
une nouvelle Loi (1993) réglementant le rapport propriétaire/locataire.

L'ASM cite par ailleurs la réhabilitation des marchés, Marché Central et Sidi Sridek
(Hafsia), comme des opérations de sauvegarde d'un patrimoine immobilier social".

Le projet de restructuration du quartier El Hafsia est le projet phare de l'ASM, primé


à deux reprises par le Prix Aga Khan, il a permis de revitaliser l'économie du
quartier, d'opérer un mixage social contribuant à inverser le processus de
dégradation et de remplacer ou réhabiliter des habitations en ruine.

124
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Quant à l'opération Oukalas, elle a permis:


q le sauvetage de près de 1700 ménages locataires des risques
d'effondrement des logements occupés
q leur relogement par la Municipalité de Tunis, principalement dans de
nouveaux quartiers d'habitat social périphériques à Douar Hicher, El Agba
Zahrouni et Sidi Hassine
q la sauvegarde d'un patrimoine immobilier doté d'une grande valeur
architecturale, urbaine et historique.

Au delà de ces acquis directs considérables, l'opération "Oukalas" ouvre la voie à


un processus irréversible de développement social et de mise en valeur d'un parc
immobilier à haute valeur patrimoniale.

Il n'en reste pas moins important de procéder à une évaluation du degré


d'intégration des différentes composantes de la population (hommes, femmes,
jeunes, chômeurs…), dans leur nouvel environnement et leurs nouveaux quartiers
(Douar Hicher, El Agba, Sidi Hassine…) et vice-versa de l'impact de ces "greffes"
sur les populations les ayant précédées dans les zones d'accueil.

5.2.2 LE CENTRE VILLE ET LES BERGES DU LAC

Le glissement de la centralité de la Médina vers la ville basse, autour de l'Avenue


Habib Bourguiba, puis depuis quelques décennies vers les quartiers Nord, le long
de l'avenue Mohamed V et autour des centres commerciaux d'El Menzah et El
Manar, et plus récemment vers les Berges du Lac de Tunis, est le fruit d'un lent
processus, où initiatives privés et publiques se sont relayées pour aboutir à une
centralité nouvelle, enrichie de nouveaux espaces et de nouvelles activités mais
diminuée dans son unicité et sa convivialité, par l'éclatement des fonctions centrales
et une déqualification et dégradation accélérée des espaces de l'hypercentre.

Seul le processus d'ouverture du centre ville sur un Lac de Tunis assaini, aménagé
et animé par des fonctions ludiques, récréatives, résidentielles et économiques,
pourrait entraîner la métamorphose attendue et opérer un recentrage de la ville
autour de son plan d'eau. Cette mutation, en cours de déroulement, a été rendue
possible grâce aux importants programmes d’assainissement et d’aménagement
urbains, engagés dans le Grand Tunis dans la deuxième moitié des années 70, à la
faveur de la mise en œuvre du Plan Régional d’Aménagement du District de Tunis,
du Plan d’Aménagement de la Commune de Tunis et des divers schémas directeurs
d’infrastructure, engagés à cette époque (eau potable, eaux usées, voirie...), qui ont
eu un effet certain sur l’amélioration environnementale et urbaine de la capitale et
notamment de ses façades lacustres et maritimes, au cœur de la ville.

La restauration du Lac Nord, à la fin des années 80 et l'aménagement de ses


berges marquent le début d'une nouvelle ère urbaine avec le recentrage des
activités tertiaires, ludiques et des zones résidentielles de standing au cœur de la
ville, autour de son principal plan d'eau, ralentissant ainsi considérablement le
glissement des fonctions urbaines de haut niveau vers le Nord de l'agglomération,
loin de l'hypercentre.

125
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

5.2.3 RESTAURATION DU LAC SUD

Force est cependant de reconnaître que c'est avec le Lac Sud, en cours de
restauration, que la liaison directe du centre ville avec le Lac et la Méditerranée,
s'opérera, aucune contrainte de franchissement ne venant entraver cette liaison. La
reconversion du Port de commerce de Tunis en port de plaisance constitue le point
d'ancrage de cette transformation qui changera radicalement le visage de la capitale
et de son hypercentre. Ce projet aura par ailleurs le mérite d’impulser un processus
irréversible de valorisation de la zone Sud de Tunis, zone d’habitat des classes
moyennes et ouvrières, à dominante industrielle qui se verra offrir une façade sur le
Lac, connaîtra une élévation significative de son niveau d’équipement et la
valorisation de son image.

Les contraintes de site du port de Tunis ont fort heureusement joué dans les années
70 en faveur de la diminution de l’activité portuaire et son report sur les ports de
Radès et la Goulette, relativement excentrés par rapport au centre. Malgré cette
désaffectation progressive, les nuisances et la dégradation de la qualité urbaine,
dus tant au port lui même qu’à la zone d’activité industrielle qui le jouxte au Sud,
sont considérables et constitue une véritable agression.

La refonctionnalisation du port de Tunis et son aménagement en marina est une


des composantes majeures de l'ambitieux projet d'aménagement des berges Sud et
de la zone Sud de Tunis

Les travaux de restauration du Lac Sud se situaient sur le chemin critique de la


réussite du projet, le Lac Sud constituant aujourd’hui une façade lacustre insalubre,
délabrée et répulsive et le réceptacle des eaux usées industrielles de la zone Sud.
Ainsi, les travaux d'assainissement du Lac, comprennent également l'arrêt de
l'arrivée des eaux usées industrielles et des eaux pluviales dans le Lac, il semblerait
que ces problèmes ne soient pas totalement résolus.

Les travaux, aujourd'hui en cours d'achèvement rendront possible l’ouverture du


plan d’eau, de ses berges et de son port au public et son articulation directe avec le
Centre Ville. Ils constituent l'une des conditions incontournables de la création d'une
marina et de la réalisation d'un programme immobilier impressionnant dont l'impact
sur l'aménagement, l'activité et l'animation du centre ville promet d'être
spectaculaire.

Les autres conditions résident dans la mobilisation des financements colossaux que
cette opération requiert, la liaison du Lac avec le centre ville, la suppression ou la
non création de contraintes de franchissement (liaison Nord-Sud) et la valorisation
de l'environnement immédiat (Petite Sicile, Saint Gobain…).

Le programme d'aménagement des berges du lac sud de Tunis et du port de


Tunis

Le projet d’aménagement des berges du lac sud de Tunis et du port de Tunis


présente les caractéristiques de programmation suivantes :

126
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

TABLEAU 23 : CARACTERISTIQUES DU PROJET DU LAC SUD

(en 1000 m 2)
Tranche opérationnelle Logements Services Commerce Hôtels Activités Total
s
Berges du Lac Sud 2 867,6 518,0 642,0 89,0 584,7 4 701,3
Port de Tunis 991,1 222,1 146,7 69,2 - 1 429,1
Total Général 3 858,7 740,1 788,7 158,2 584,7 6 130,4

Le potentiel commercial du projet en termes de surface de plancher cessible est


estimé à plus de 610 hectares hors équipements et espaces verts. Le potentiel
global du port de Tunis en superficie à usage de bureaux sera d’environ 250 000
m2.

Le programme du projet du Lac Sud prévoit la réalisation de 220 000 m2 de


superficies à usage de bureaux répartis comme suit :
q une composante bureaux liée aux besoins générés par les activités
industrielles à créer (sièges de sociétés) de 20 000 m2.
q Une composante bureaux devant satisfaire les besoins de la nouvelle ville de
200 000 m2.

L’échéancier des investissements prévoit une réalisation du projet qui sera étalée
sur une période de 20 ans.

Mais l'opération du Lac Sud n'est pas la première opération d'aménagement


d'envergure réalisée dans la zone centrale de Tunis (hypercentre et zones
environnantes), même si elle promet d'être de loin, la plus importante, la plus
prestigieuse et la seule a pouvoir jouer le rôle de "point d'ancrage d'une nouvelle
centralité", ouverte sur le Lac et sur la mer méditerranée et se situant dans la
continuité de la Médina et de l'hypercentre.

D'autres opérations d'aménagement l'ont précédée, se déroulent en parallèle, ou


sont programmées dans un avenir proche. Leur liaison et l'articulation de leurs
programmes avec ceux des Berges du Lac Sud, appellent des efforts de
planification, concertation et de négociation entre acteurs et de réflexion prospecti ve
collective. C'est à cette seule condition, qu'une centralité forte et réussie peut être
assurée.

La Municipalité de Tunis a un rôle majeur à jouer dans ce processus de


développement d'une maîtrise d'ouvrage urbaine unifiée et efficace pour le centre
ville. L'opération d'aménagement de l'avenue Habib Bourguiba lui offre une
occasion unique de jouer ce rôle.

5.2.4 LES AUTRES PROGRAMMES D 'AMENAGEMENT DANS LA ZONE CENTRALE DE TUNIS

Ces programmes, à l'exception de ceux des Berges du Lac Nord et de


l'aménagement de l'Avenue Habib Bourguiba , dont le rôle dans la requalification du
centre apparaît d'autant plus stratégique, sont essentiellement des programmes de
bureaux, qui risquent d'accentuer la tiertiairisation du centre et sa perte de
polyfonctionnalité.

127
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

5.2.4.1 L'aménagement de l'Avenue Habib Bourguiba

En voie d'achèvement, ce projet, d'un coût global de 18MD, repose :


q rénovation des réseaux d'infrastructure des concessionnaires publics,
q le réaménagement, et le rétrécissement du terre-plein central et
l'élargissement des trottoirs (de 5-7 mètres à 12 mètres de large) qui seront
agrémentés d'une rangée d'arbres, compensant le déracinement des deux
rangées d'arbres extérieures du terre-plein central.
q La pose d'un nouveau revêtement au sol sur le terre-plein central et e
ls
trottoirs,
q La restauration des façades des immeubles de l'avenue,
q Le réaménagement de la place du 7 novembre et la mise en place d'un
nouveau mobilier urbain.

Ce prestigieux projet, va sans doute avoir un impact positif sur la valorisation du


centre-ville mais il aurait été opportun qu'il s'intègre dans une vision globale de
l'aménagement du centre-ville (de la Médina aux Berges du Lac), que son
interaction avec les autres grands projets urbains, routiers et de transports soit
étudiée et qu'une large opération de consultation soit engagée auprès de tous les
acteurs concernés: Hommes de l'art, acteurs urbains (publics et privés),
associations, représentants de la population…

5.2.4.2 Les opérations Immobilières de l’avenue Bourguiba

Depuis plus de 20 ans, l’avenue Bourguiba n’a connu que quelques transfo rmations
réalisées ces dernières années. Il s’agit du complexe Tunis Center (Palmarium),
l’immeuble de la rue Ibn Khaldoun et celui de la rue du Caire. Plus récemment, a
commencé l'opération de rénovation du Claridge, qui occupe une position
stratégique sur l'avenue, à proximité de la place du 7 novembre.

Ces constructions sont principalement réservées aux activités de commerce et de


service. Le siège du RCD, constitue la principale opération réalisée dans la zone.
La superficie à usage de bureaux est d’environ 50 000 m2 .

La (ex) zone centrale de l’avenue Bourguiba n’offre plus de possibilités de


construction d’au moins pour des opérations immobilières d’une certaine envergure.
La rareté de l’offre foncière, les coûts élevés de reprise des anciens bâtiments, les
problèmes d’accessibilité, de circulation et de parking, sont autant de facteurs
dissuasifs pour la promotion immobilière dans la zone, que l'opération
d'aménagement de l'avenue Habib Bourguiba ne suffira pas à régler ces problèmes.

5.2.4.3 Le plan d’aménagement des Berges du Lac Nord de Tunis

Le projet d’aménagement des Berges du lac Nord de Tunis est le plus important
projet de promotion que connaît actuellement le District de Tunis. Il s’agit de la
viabilisation de plus de 1 500 ha. Une récente étude de marché du projet des
berges du Lac Nord a recommandé un renforcement considérable de la vocation
activité de bureaux de la zone. En effet, le potentiel des berges du lac en superficie
de bureaux à été arrêté à 500 000 m2 (contre 300 000 m2 prévus au initialement).
La répartition par zone est la suivante :

128
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Zone Sud-Ouest 260 000 m2


q Zone Nord 90 000 m2
q Zone Nord-Est 150 000 m2

La zone Nord a été commercialisée dans sa totalité par la Société de Promotion du


Lac de Tunis (S.P.L.T). La SPLT a déjà entamé la viabilisation et la
commercialisation de la zone Nord-Est.

La question fondamentale que pose cette opération dans une perspective de


restructuration, expansion et valorisation du centre, est celle de sa jonction avec
l'hypercentre, lourdement hypothéquée par les coupures de franchissement
constituées par la Z4 et le canal d'eaux pluviales. Seule l'extrémité Sud-ouest de
l'opération, à savoir la zone de contact entre les Berges et l'avenue Habib
Bourguiba, à proximité de la voie express Tunis- La Goulette, pourrait constituer la
charnière et le couloir d'expansion de l'hypercentre vers les Berges du Lac Nord.
L'ouvrage routier reliant la pénétrante Sud, le Lac Sud et le Lac Nord pourrait
éventuellement permettre une deuxième liaison Berges du Lac Nord-hypercentre
mais sa conception ne devrait pas être laissée à la seule initiative des services des
ponts et chaussées pour lesquels prime la logique routière.

5.2.4.4 Le Programme d’aménagement du Centre Urbain Nord

Le Centre Urbain Nord s’étend sur une superficie de 87 hectares. Bien que les
terrains des trois premières tranches relatives à cette zone aient été en totalité
vendus, cette opération présente un taux de réalisation ne dépassant pas 20 %, 20
ans après sa conception par l’AFH.

La complexité des problèmes fonciers a été partiellement à l’origine de ce


ralentissement, ainsi que la mauvaise conjoncture économique entre 1984 et 1988,
qui s’est traduite par le ralentissement des investissements et, par voie de
conséquence, par le freinage de la dynamique de transfert et de construction des
sièges d’entreprises ayant acquis un terrain dans le Centre Urbain Nord. De plus
l’opération des Berges du Lac Nord a contribué par sa concurrence à favoriser le
ralentissement de la réalisation du Centre Urbain Nord.

TABLEAU 24 : CARACTERISTIQUES DU PROJET DU CENTRE URBAIN NORD

Centre Urbain Nord 1e Tranche 2e Tranche 3e Tranche Total CUN


Superficie totale brute 27,00 ha 11,00 ha 10,00 ha 49,00 ha
Superficie totale nette 14,60 ha 7,65 ha 6,00 ha 28,25 ha
CUF moyen 2,60 1,50 2,00 2,17
2
Superficie constructible en m 380 052 100 443 98 589 579 084
Superficie de bureaux non encore 77 489 91 512 81 429 250 430
construite
Source : AFH

129
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La superficie totale, théoriquement constructible, est de 580 000 m2 pour les trois
tranches du projet. Une quatrième tranche est actuellement en cours d’études par
l’AFH pour un programme de lotissement mixte (usage habitat, commerce et usage
de bureaux). Cette tranche qui couvre une superficie totale brute de 38 ha était
initialement affectée au projet de technopole de Charles Percy qui a été annulé.

5.2.4.5 Le plan d’aménagement de l’avenue Mohamed V

Le territoire compris entre l’avenue Mohamed V et la rue de la Monnaie, l’avenue


Jean Jaurès à la rue de l’Arabie Saoudite a fait l’objet d’un projet de l’AFH engagé
en 1974. L’aménagement de l’avenue Mohamed V a porté sur 13 ha de terrains. Il
est composé principalement de sièges de banques et de sociétés nationales. Sept
banques ont été construites (BCT, BNA, STB, ATB, BTKD, AMEN BANK et BTS) et
quatre immeubles de bureaux (OCT, ONH, API et CTKD).

Le nombre de terrains à usage de bureaux restant nus dans cette zone est
relativement réduit, cette zone est saturée et les problèmes de stationnement y sont
insolubles. On estime la superficie des constructions à usage de bureau encore
disponibles à un maximum de 20 000 m2.

5.2.4.6 Le plan d’aménagement de Montplaisir et Borgel

Les quartiers de Montplaisir (30 ha) et Borgel I et II ( (50 ha) constituent un triangle
délimité par l’avenue Khereddine Pacha, l’avenue Mohamed V et la Z4. Les
opérations prévues dans la zone Montplaisir et de Borgel I et II sont en partie en
chantier.

Alors que le plan d’aménagement de Borgel II est définitivement élaboré, celui de


Borgel I est actuellement en révision, vu les changements constatés dans la
vocation et le statut de cette zone. La version finale n’est pas disponible
actuellement. Les superficies à usage administratif prévues dans cette dernière
zone et ses spécificités se résument dans le tableau suivant comme suit :
TABLEAU 25 :: CARACTERISTIQUES DU PROJET DE LA ZONE BORGEL I & II

Borgel I Borgel II Total I et II


Superficie totale Brute 9,0 ha 2,5 ha 11,5 ha
Contenance usage de bureaux (m2) 62 638 14 470 77 108
CUF moyen 3,0 2,3 2,9
2
Superficie totale (m ) 187 104 33 281 220 385
Superficie à usage de bureaux non 93 552 17 213 110 765
encore construite

5.2.4.7 Le plan d’aménagement de la Petite Sicile

En raison des problèmes de remembrement foncier, l’opération de rénovation


urbaine n’a pu être réalisée dans la zone de la petite Sicile. Le PAD qui a été
approuvé par la municipalité de Tunis depuis 1985 prévoyait :
q 180 000 m2 de bureaux
q 90 000 m2 de commerces

130
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q 30 000 m2 d’hôtels
q 240 000 m2 de logements
q 60 000 m2 d’équipements publics.
La réalisation du plan d’aménagement de cette zone est actuellement de nouveau à
l’ordre du jour. Dans le cadre de la révision du PACT, la Municipalité de Tunis a
lancé un concours national d'urbanisme pour l'aménagement futur de la zone
comprise entre le Port de Tunis et l'Avenue de Carthage englobant le quartier de la
Petite Sicile (35ha), situé dans quadrilatère bordé par les Avenues Habib Bourguiba
et de la République et les rues d'Italie et du 18 janvier 1952.
Ce concours d'idées a pour objectifs d'assurer:
q une meilleure intégration de la zone dans la dynamique de valorisation et
d'extension du centre-ville,
q l'accélération de sa requalification,
q l'impulsion du développement de fonctions de centralité de très haut niveau,
Il serait opportun que les propositions des participants au concours, s'intègrent dans
un schéma de cohérence intégrant le port de Tunis, les Berges du Lac,
l'hypercentre et la ville basse, la Médina.
Les projets d'infrastructure, de transport et de circulation dont l'impact sur le
fonctionnement du centre-ville en général et de la "Petite Sicile" en particulier sont
certains devraient également être pris en considération, notamment le doublement
du viaduc de la République , la transformation de la gare de petite vitesse,
l'extension des lignes de métro sur les Berges du Lac et les aménagements sur le
tronçon central,

5.3 LES OPERATIONS D'AMENAGEMENT ET DE REHABILITATION DANS LES ZONES PERI-


URBAINES: LE CAS DE SIDI HASSINE SEJOUMI

L'Etat, la Municipalité de Tunis, les opérateurs publics et les ménages eux mêmes
ont consenti des efforts considérables pour l'équipement, l'embellissement et
l'amélioration du parc logements des quartiers populaires et des quartiers péri-
urbains, de la Ville de Tunis.

L’intervention de la municipalité de Tunis dans les quartiers populaires a démarré


bien avant la mise en place du PNRQP au niveau national. Les opérations Ben
Sedria, Ennour, Bir Aniba, Essouidat, Borj Zouara, Jebel Lahmar et Saïda Manoubia
ont été financées par la municipalité de Tunis pour une enveloppe globale de
1,673 M DT.

La Municipalité de Tunis joue un rôle de première importance dans la lutte contre la


pauvreté urbaine à travers les programmes visant l'amélioration de cadre et des
conditions de vie des habitants de la commune. Outre l'opération "Oukalas" qui a
concerné essentiellement des ménages de la Médina, des opérations de
réhabilitation de quartiers populaires sont menées sans répit.

131
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Les projets engagés par la municipalité de Tunis dans le cadre du PNRQP sont
importants : 23 quartiers sont concernés représentant un investissement global de
11 M DT permettant l’amélioration des conditions de vie pour les habitants de
12 000 logements situés dans les quartiers populaires. L’objectif de la municipalité
de Tunis en matière de réhabilitation des quartiers populaires était d'enrayer tous
les « points noirs » à l'horizon 2000. Cet objectif était difficile à atteindre étant donné
le dynamisme de l'habitat spontané mais le plus important est fait.

Signalons que l’intervention de l’ONAS à Tunis dans le cadre du PNAQP a


concerné une vingtaine de quartiers pour une enveloppe totale de 4,8 M DT
permettant le raccordement au réseau d’assainissement de 8 500 logements situés
dans les quartiers populaires.

Tunis Séjoumi

La zone de Séjoumi occupe une place importante dans les préoccupations de la


Municipalité de Tunis et des acteurs publics nationaux.

L'intérêt apporté à ce site se justifie à plusieurs titres :


q d'un point de vue environnemental, cette zone est parmi les plus insalubres
de la ville, en raison de sa topographie (zone basse inondable), de la
perturbation du fonctionnement hydraulique de l'écosystème de la Sebkha,
de l'imperméabilisation croissante du bassin versant par l'urbanisation, de la
multiplication des sources de pollution aboutissant à la Sebkha, de
l'insuffisance du réseau d'assainissement et de l'extension illégale de l'habitat
au dépens des terres agricoles,
q d'un point de vue social, cette zone affiche des indicateurs de développement
parmi les plus bas de l'agglomération et des phénomènes de marginalisation
sociale concernant essentiellement les jeunes et les femmes, chefs de
ménage,
q d'un point de vue urbain, cette zone représente une des zones d'extension
privilégiée de la capitale, en raison de ses potentialités foncières et des effets
d'entraînement que ne manqueront pas d'engendrer la zone industrielle de
Mrira et la station d'épuration de Tunis Ouest,
q d'un point de vue institutionnel, les autorités et acteurs locaux ont des
capacités d'intervention insuffisantes au regard du poids de la population (et
des enjeux en cause. Il en est de même du tissu associatif, embryonnaire et
démuni.

Pour toutes ces raisons, la Municipalité conjugue ses efforts avec ceux de l'Etat et
multiplie les réalisations pour améliorer le niveau d'équipement du quartier et les
conditions d'habitat, de vie et de travail de la population.

Depuis 1994, la Municipalité de Tunis est responsable de la mise en œuvre du


projet "Cité Durable Tunis-Séjoumi", projet faisant l'objet d'une convention entre
l'Etat tunisien et le Centre des Nations Unies pour les Etablissements Humains
(CNUEH). Ce projet, rebaptisé "Croissance urbaine et développement durable à
Tunis", vise à améliorer les capacités de gestion et de planification
environnementales, sociales et économiques, des municipalités et de leurs
partenaires dans les secteurs public, privé et communautaire.

132
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

La zone du projet couvre une superficie de 7500 ha dont le plan d'eau de la sebkha
(3000ha). On distingue 5 sous -ensembles homogènes:
q Mellassine-Saïda Manoubia-Tarayane,
q Sidi Hassine-Jayara,
q Birine-El Attar, M'rira Enzel,
q Fouchana -M'rira,
q Avicennes-Henchir El Yahoudia.

80% de la zone se trouve située dans la Commune de Tunis, dans les délégations
de Sidi El Béchir, Sijoumi, Ouardia, Sidi Hassine et Ezzouhour.

Le projet repose essentiellement sur un processus de concertation entre acteurs et


un mécanisme de gestion des conflits, potentiels et effectifs, entre les différentes
fonctions de la zone et sources d'utilisations de ses ressources naturelles et
foncières.

Etant donné, les problématiques majeures de la zone, les acteurs publics les plus
importants sont: la Direction de l'Hygiène et de l'Environnement de la Municipalité
de Tunis, les directions des Sols, des Eaux et des Forêts du Ministère de
l'Agriculture, le MEAT, et ses agences, le Ministère de la Santé, le MEH avec
l'AUGT et le Ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi.

Ce projet est mené depuis 7 ans, comme un processus dynamique et structuré qui
a permis l'identification et la hiérarchisation des problèmes et la proposition d'une
stratégie et d'un Plan d'Action. La SDVT constitue un cadre adéquat pour la
validation des objectifs de développement et la mise en œuvre du Plan d'Action
élaboré.

Nous rappellerons rapidement les objectifs de développement généraux et


immédiats retenus pour l'établissement du Plan d'Action:

1. Assurer le développement durable de la zone de Séjoumi, zone excentrée et


enclavée, gagnée par une dynamique d'urbanisation difficilement contrôlable qui
pourrait, si cette dynamique se poursuivait, amener quelque 300 000 habitants
sur les berges de la sebkha à l'horizon 2007. Un certain nombre d'actions se
situent sur le chemin critique de la réalisation de cet objectif:
q Restaurer et valoriser le plan d'eau (aménagement de la forêt de Henchir El
Yahoudia, d'espaces récréatifs, réaffectation du parc des ferrailleurs…) et
supprimer toutes formes de nuisances, à cet effet la création de la STEP
Tunis Ouest, l'extension et/ou du réseau d'assainissement et la protection de
la zone contre les inondations sont des projets majeurs,
q Protéger le Canal Medjerdah-Cap Bon, ouvrage hydraulique d'intérêt
national, de toute forme de pollution et protéger la population des risques
potentiels liés à la présence d u canal,
q Préserver les espaces naturels, les zones agricoles et les ressources
foncières en assurant un arbitrage optimal entre les différents utilisateurs des
ressources naturelles (habitat, industrie, services, infrastructures…),

133
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Renforcer la contribution de tous les acteurs concernés par le développement


de la zone et la coordination entre eux: adoption d'une "plate-forme de projet
commune", objet d'un engagement consensuel ou contractuel de toutes les
parties, mise en place d'un système d'observation sociale et d'un système
d'observation de l'écosystème de la sebkha, mettre en place un programme
de renforcement des capacités des intervenants (équipements, formation,
assistance technique…).

2. Intégrer la zone de Sijoumi au Grand Tunis par:


q Le développement de la desserte par les infrastructures routières et les
transports collectifs: deux liaisons sont considérées prioritaires (i) le
branchement de la mc 37, de la mc 39 et de la déviation de la GP3 sur la
future X20, rocade régionale, (ii) la liaison GP3-sortie Ouest le long des
berges de la sebkha,
q L'amélioration du cadre urbain existant et des conditions de logement:
réhabilitation des quartiers de Sidi Hassine (ARRU?)et petits lots sociaux
dans les espaces intersticiels (rôle de l'AFH, la SPROLS, la SNIT?…),
q L'intégration sociale et économique de la population: amélioration des
services sociaux (infrastructure socio-éducative pour l'enfance, pour la
réadaptation des handicapés, action sociale scolaire, trois nouveaux centres
d'alphabétisation) et de l'accès à la formation et à l'emploi: dans la
continuation du processus impulsé par le PDUI de Sidi Hassine, mettre en
œuvre un programme spécifique d'appui à la création de micro-projets,
d'activités féminines à domicile, de formation dans les secteurs"porteurs"…

3. Maîtriser et harmoniser le développement urbain


q Donner à la zone une nouvelle image en aménageant et créant des espaces
nobles sur les berges de la sebkha,
q "restructurer le front d'urbanisation spontané"

Un Plan d'Action détaillé est proposé sur la base de ces objectifs globaux et
immédiats. Le processus participatif mis en œuvre dans le cadre de ce projet a
permis:
q l'analyse des composantes, potentialités et problèmes de la zone,
q l'identification des priorités de développement
q et l'élaboration d'un Plan d'Action adopté par l'ensemble des acteurs
concernés

La place stratégique qu'occupe la zone de Séjoumi dans la problématique


environnementale, sociale, économique et urbaine de la ville de Tunis et l'approche
novatrice adoptée par les autorités et les acteurs locaux impliqués dans le
processus font de ce projet « Cité Durable Séjoumi », une des composantes
majeures de la SDVT.

134
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Il reste cependant à définir de manière plus opérationnelle, les capacités que la


Municipalité et ses partenaires doivent développer et les aménagements structurels
et organisationnels qu'ils doivent opérer pour impulser et mettre en œuvre ce Plan
d'Action. Le rôle de la ville de Tunis, locomotive et coordonnatrice de l'opération est
des plus importants et des plus difficiles.

135
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

Annexes

ANNEXE 1 : POPULATION PAR MILIEU ET PAR SEXE 1966, 1975, 1984, 1989, 1994 ET 1997 137

ANNEXE 2 : POPULATION ET DENSITE PAR GOUVERNORAT (1984, 1994 ET 2000) 138

ANNEXE 3 : POPULATION (1994) ET POPULATION SCOLARISEE (1996-97) PAR


GOUVERNORAT 139

ANNEXE 4 : POPULATION, MENAGES ET LOGEMENT DE LA COMMUNE DE TUNIS PAR


ARRONDISSEMENT (1994) 140

ANNEXE 5 : CLASSEMENT DES QUARTIERS PAR VOCATION ET CROIT DEMOGRAPHIQUE141

ANNEXE 6 : EMPLOI PAR DELEGATION ET SECTEUR DANS LE GRAND TUNIS (1994) 142

ANNEXE 7 : REPARTITION REGIONALE DES ENTREPRISES A PARTICIPATION


ETRANGERE TOTALEMENT OU PARTIELLEMENT EXPORTATRICES - NOMBRE
D’ENTREPRISES (JANVIER 2000) 143

ANNEXE 8 : REPARTITION REGIONALE DES ENTREPRISES A PARTICIPATION


ETRANGERE TOTALEMENT OU PARTIELLEMENT EXPORTATRICES -
INVESTISSEMENTS (JANVIER 2000) 144

ANNEXE 9 : REPARTITION REGIONALE DES ENTREPRISES A PARTICIPATION


ETRANGERE TOTALEMENT OU PARTIELLEMENT EXPORTATRICES - EMPLOIS
(JANVIER 2000) 145

ANNEXE 10 : DECLARATIONS D’INVESTISSEMENT DANS LE GRAND TUNIS (1996-1998) 146

ANNEXE 11 : TAUX GLOBAL D’ACTIVITE PAR GOUVERNORAT ET SEXE 1984 ET 1994 147

ANNEXE 12 : SYMPOSIUM NATIONAL SUR L'INFORMATION MUNICIPALE 148

ANNEXE 13 : L’INFORMATION MUNICIPALE : DEMOCRATIE ET PARTICIPATION 150

136
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 1 : POPULATION PAR MILIEU ET PAR SEXE 1966, 1975, 1984, 1989, 1994 ET
1997

1966 1975

Milieu Féminin Masculin Ensemble Féminin Masculin Ensemble

Urbain 879 595 940 124 1 819 719 1 377 670 1 401 510 2 779 180
Rural 1 339 337 1 374 295 2 713 632 1 372 040 1 426 030 2 798 070
Total 2 218 932 2 314 419 4 533 351 2 749 710 2 827 540 5 577 250
1984 1989

Milieu Féminin Masculin Ensemble Féminin Masculin Ensemble

Urbain 1 816 460 1 869 010 3 685 470 2 302 565 2 382 785 4 685 350
Rural 1 612 950 1 677 030 3 289 980 1 593 161 1 631 034 3 224 195
Total 3 429 410 3 546 040 6 975 450 3 895 726 4 013 819 7 909 545
1994 1997

Milieu Féminin Masculin Ensemble Féminin Masculin Ensemble

Urbain 2 644 759 2 717 168 5 361 927 2 776 001 2 898 588 5 674 589
Rural 1 701 663 1 722 121 3 423 784 1 775 299 1 746 232 3 521 531
Total 4 346 422 4 439 289 8 785 711 4 551 300 4 644 820 9 196 120

Taux de croissance 1966-1975 Taux de croissance 1975-1984

Milieu Féminin Masculin Ensemble Féminin Masculin Ensemble

Urbain 5,11% 4,54% 4,82% 3,12% 3,25% 3,19%


Rural 0,27% 0,41% 0,34% 1,81% 1,82% 1,82%
Total 2,41% 2,25% 2,33% 2,48% 2,55% 2,52%
Taux de croissance 1989-1984 Taux de croissance 1994-1989

Milieu Féminin Masculin Ensemble Féminin Masculin Ensemble

Urbain 4,86% 4,98% 4,92% 2,81% 2,66% 2,73%


Rural -0,25% -0,55% -0,40% 1,33% 1,09% 1,21%
Total 2,58% 2,51% 2,55% 2,21% 2,04% 2,12%
Taux de croissance 1997-1994 Taux de croissance 1997-1966

Milieu Féminin Masculin Ensemble Féminin Masculin Ensemble

Urbain 1,63% 2,18% 1,91% 3,78% 3,70% 3,74%


Rural 1,42% 0,46% 0,94% 0,91% 0,78% 0,84%
Total 1,55% 1,52% 1,53% 2,34% 2,27% 2,31%

Sources : INS, RGPL 1966, RGPL 1975, RGPH 1984, EPE 1989, RGPH 1994 et ENE 1997

137
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 2 : POPULATION ET DENSITE PAR GOUVERNORAT (1984, 1994 ET 2000)

Population Totale Croissance Superficie Densité (hab/km 2 )


Gouvernorat 1984 1994 2000 1984-1994 1994-2000 km 2 1984 1994 2000

01 Tunis 774 364 887 803 930 700 1,38% 0,79% 346 2 238,0 2 565,9 2 689,9

02 Ariana 374 192 569 294 677 300 4,29% 2,94% 1 560 239,9 364,9 434,2

03 Ben Arous 246 193 371 745 445 300 4,21% 3,05% 762 323,1 487,9 584,4

04 Nabeul 461 405 578 618 632 200 2,29% 1,49% 2 782 165,9 208,0 227,2

05 Zaghouan 118 743 143 036 154 100 1,88% 1,25% 2 751 43,2 52,0 56,0

06 Bizerte 394 670 483 086 518 400 2,04% 1,18% 3 688 107,0 131,0 140,6

07 Béja 274 706 303 853 317 500 1,01% 0,73% 3 575 76,8 85,0 88,8

08 Jendouba 359 429 404 783 424 900 1,20% 0,81% 3 114 115,4 130,0 136,4

09 Le Kef 247 672 272 352 280 600 0,95% 0,50% 4 952 50,0 55,0 56,7

10 Siliana 222 038 244 910 255 500 0,99% 0,71% 4 621 48,0 53,0 55,3

11 Kairouan 421 607 532 709 563 300 2,37% 0,93% 6 743 62,5 79,0 83,5

12 Kasserine 297 959 386 908 416 300 2,65% 1,23% 8 061 37,0 48,0 51,6

13 Sidi Bouzid 288 528 377 143 398 900 2,71% 0,94% 6 984 41,3 54,0 57,1

14 Sousse 322 491 433 709 492 000 3,01% 2,12% 2 629 122,7 165,0 187,1

15 Monastir 278 478 363 901 413 000 2,71% 2,13% 1 019 273,3 357,1 405,3

16 Mahdia 270 435 335 744 366 200 2,19% 1,46% 2 971 91,0 113,0 123,3

17 Sfax 577 992 733 687 808 100 2,41% 1,62% 7 564 76,4 97,0 106,8

18 Gafsa 235 723 307 513 327 800 2,69% 1,07% 9 045 26,1 34,0 36,2

19 Tozeur 67 943 89 055 96 300 2,74% 1,31% 4 687 14,5 19,0 20,5

20 Kébili 95 371 131 914 141 400 3,30% 1,16% 21 986 4,3 6,0 6,4

21 Gabès 240 016 311 713 332 300 2,65% 1,07% 7 249 33,1 43,0 45,8

22 Médenine 295 889 386 185 421 500 2,70% 1,47% 8 582 34,5 45,0 49,1

23 Tataouine 100 329 135 703 147 300 3,07% 1,38% 38 758 2,6 3,5 3,8

Total 6 966 173 8 785 364 9 560 900 2,35% 1,42% 154 429 45,1 56,9 61,9

Source : d’après données INS

138
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 3 : POPULATION (1994) ET POPULATION SCOLARISEE (1996-97) PAR


GOUVERNORAT

Population Totale Population Scolarisée (1996 -1997 )


Gouvernorat 1994 Enseignement de base Enseignement secondaire Total
Effectif Structure 1° Cycle 2° Cycle Total 1° Cycle 2° Cycle Total Effectif Structure

01 Tunis 887 803 10,1% 111 591 46 571 158 162 22 242 15 210 37 452 195 614 11,7%

02 Ariana 569 294 6,5% 78 821 31 979 110 800 13 329 7 886 21 215 132 015 7,9%

03 Ben Arous 371 745 4,2% 52 476 20 497 72 973 9 673 6 315 15 988 88 961 5,3%

04 Nabeul 578 618 6,6% 58 232 28 675 86 907 12 539 7 917 20 456 107 363 6,4%

05 Zaghouan 143 036 1,6% 9 123 6 894 16 017 3 091 1 500 4 591 20 608 1,2%

06 Bizerte 483 086 5,5% 44 233 23 354 67 587 10 386 6 768 17 154 84 741 5,1%

07 Béja 303 853 3,5% 19 137 14 381 33 518 6 880 3 957 10 837 44 355 2,6%

08 Jendouba 404 783 4,6% 20 259 19 110 39 369 8 816 5 125 13 941 53 310 3,2%

09 Le Kef 272 352 3,1% 22 636 13 512 36 148 6 681 4 412 11 093 47 241 2,8%

10 Siliana 244 910 2,8% 14 515 12 539 27 054 5 743 3 173 8 916 35 970 2,1%

11 Kairouan 532 709 6,1% 30 423 21 372 51 795 9 571 5 298 14 869 66 664 4,0%

12 Kasserine 386 908 4,4% 30 378 18 370 48 748 8 014 5 027 13 041 61 789 3,7%

13 Sidi Bouzid 377 143 4,3% 17 275 20 260 37 535 8 964 5 477 14 441 51 976 3,1%

14 Sousse 433 709 4,9% 54 899 22 656 77 555 10 182 6 828 17 010 94 565 5,6%

15 Monastir 363 901 4,1% 62 599 19 931 82 530 9 192 6 296 15 488 98 018 5,8%

16 Mahdia 335 744 3,8% 25 307 15 905 41 212 6 935 3 739 10 674 51 886 3,1%

17 Sfax 733 687 8,4% 69 144 35 459 104 603 16 606 10 207 26 813 131 416 7,8%

18 Gafsa 307 513 3,5% 41 063 20 818 61 881 9 675 5 984 15 659 77 540 4,6%

19 Tozeur 89 055 1,0% 11 961 5 294 17 255 2 256 1 569 3 825 21 080 1,3%

20 Kébili 131 914 1,5% 13 920 10 053 23 973 4 135 2 169 6 304 30 277 1,8%

21 Gabès 311 713 3,5% 36 062 17 089 53 151 8 151 4 590 12 741 65 892 3,9%

22 Médenine 386 185 4,4% 45 852 22 974 68 826 10 227 5 359 15 586 84 412 5,0%

23 Tataouine 135 703 1,5% 17 530 8 302 25 832 3 603 1 928 5 531 31 363 1,9%

Total 8 785 364 100,0% 887 436 455 995 1 343 431 206 891 126 734 333 625 1 677 056 100,0%

Sources : INS et Ministère de l’Éducation

139
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 4 : POPULATION, MENAGES ET LOGEMENT DE LA COMMUNE DE TUNIS PAR


ARRONDISSEMENT (1994)

Population Ménages Logements Taille des Ménage par


Arrondissement Masculine Féminine Totale ménages logement

Médina 17 338 15 225 32 563 8 019 8 465 4,06 0,95


Bab Bhar 23 441 22 001 45 442 12 837 16 249 3,54 0,79
Sidi El Béchir 17 414 16 939 34 353 8 307 7 974 4,14 1,04
Sijoumi 19 917 19 366 39 283 7 585 6 428 5,18 1,18
Bab Souika 18 227 17 608 35 835 8 417 7 551 4,26 1,11
Omrane 19 545 19 405 38 950 8 247 7 397 4,72 1,11
Menzeh 18 601 19 525 38 126 9 837 11 320 3,88 0,87
Jebel Jloud 13 827 13 207 27 034 5 317 4 684 5,08 1,14
Ouardia 17 672 17 230 34 902 7 309 5 888 4,78 1,24
Hraïrira 41 120 39 123 80 243 15 611 15 365 5,14 1,02
Omrane Supérieur 29 234 27 322 56 556 11 867 11 363 4,77 1,04
Kabaria 33 896 32 519 66 415 13 467 15 016 4,93 0,90
Sidi Hassine 25 341 23 447 48 788 9 182 9 618 5,31 0,95
Cité El Khadra 16 874 16 324 33 198 7 786 8 646 4,26 0,90
Ezzouhour 21 631 20 725 42 356 8 657 7 573 4,89 1,14
Cité Tahrir 10 317 9 781 20 098 4 263 4 632 4,71 0,92

Total 344 395 329 747 674 142 146 708 148 169 4,60 0,99

REPARTITION DE LA POPULATION DE LA VILLE DE TUNIS PAR ARRONDISSEMENT (1994)

Cité Tahrir
Ezzouhour
Cité El Khadra
Sidi Hassine
Kabaria
Omrane Supérieur
Hraïrira
Ouardia
Jebel Jloud
Menzeh
Omrane
Bab Souika
Sijoumi
Sidi El Béchir
Bab Bhar
Médina

(en 1000) 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85

140
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 5 : CLASSEMENT DES QUARTIERS PAR VOCATION ET CROIT


DEMOGRAPHIQUE

Nature de l'évolution démographique


Vocation Baisse Stagnation Croît Moderé Croît Fort

La Goulette Carthage Sidi Daoud


Tebourba Sidi Bou Said Gammarth
Khaznadar Marsa Ville Soukra
Saida Manoubia Marsa Plage Bordj Louzir
Rabta Bassattine Ettadhamen
Mellassine Kabaria Douar Hicher
Monplaisir Ouardia Oued Ellil
Bellevue Ain Zaghouan Jedaida
Khlidia Ras Tabia Sijoumi
Mutuelleville Djebel Lahmar Sidi Hassine
Vocation R ésidentielle

Cité Jardin Bortal Hider Zahrouni


Monfleury Ksar Saîd Mornaguia
Cité Chaker Djebel Ammar Medina El Jadida
Megrine Coteau Laouina Mornag
Rades Port Kalaat Landlous Hammam Chott
Rades Forêt El Mourouj
Sidi Rzig Fouchana
Ezzahra Mhamdia
Hammam Lif Bassatine
El Omrane Jardins d'El Menzah
El Nasr
Ettahrir
Ibn Khouldoun
Mnihla
Cité El Ghazala
Raouad

Medina Bardo El Menzah V à IX Ariana Centre


Vocation Mixte : Résidentielle et Activit és

Bab Jazira Aéroport Cité Olympique Campus


Bab Alioua Charguia II Manouba El Manar
Principalement

El Gorjani Den-Den Cité El Khadra


Tertiaire

Bab Saadoun El Bouhaira


Mongi Slim
Jean Jaures
Petite Sicile
La Fayette
Palestine
Principalement

Djebel Jloud
Industrielle

Bir El Kassaa
Charguia I

141
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 6 : EMPLOI PAR DELEGATION ET SECTEUR DANS LE GRAND TUNIS (1994)

Secteur d'activit é Taux de


Gouvernorat Agriculture Industrie BTP Services Adminis- Non Total spécialisation
Délégation et pêche tration déclarés industrielle

1 Tunis
151 Médina 56 2 310 483 5 586 2 856 161 11 452 20,5%
152 Bab Bhar 126 2 639 672 8 155 4 809 539 16 940 16,1%
153 Sidi El B échir 147 2 331 399 5 229 3 066 182 11 354 20,9%
154 Sijoumi 35 2 639 938 4 669 1 932 70 10 283 25,8%
155 Bab Souika 63 2 471 441 5 110 3 073 343 11 501 22,1%
156 El Omrane 154 2 947 952 4 662 3 003 518 12 236 25,1%
157 El Menzah 252 1 925 455 7 392 5 642 462 16 128 12,3%
158 El Ouardia 42 2 604 567 4 319 2 401 238 10 171 26,2%
159 Jebel Jelloud 56 2 835 581 2 289 1 008 126 6 895 41,9%
160 El Hrairia 469 6 223 2 709 8 169 5 334 322 23 226 27,2%
161 Omrane Supérieur 70 3 584 903 6 706 5 257 350 16 870 21,7%
162 Le Bardo 252 4 221 1 274 9 604 7 854 392 23 597 18,2%
163 La Goulette 294 2 548 427 5 887 2 807 231 12 194 21,3%
164 La Marsa 406 4 067 1 820 8 197 3 962 581 19 033 22,0%
165 El Kabaria 84 5 110 1 603 6 587 5 558 273 19 215 27,0%
166 Sidi Hassine 483 3 556 2 387 4 480 1 491 119 12 516 28,7%
167 Cité El Khadra 98 2 758 560 5 215 3 269 476 12 376 23,2%
168 Carthage 140 1 099 532 2 926 1 603 336 6 636 17,4%
169 Tahrir 21 1 295 364 2 457 2 219 84 6 440 20,4%
170 Ezzouhour 42 3 087 672 5 208 3 479 210 12 698 24,7%
171 El Bouhaira 189 2 331 1 015 3 353 1 806 238 8 932 26,8%
Total Tunis 3 479 62 580 19 754 116 200 72 429 6 251 280 693 22,8%
2 Ariana
251 Ariana Ville 174 4 290 1 320 11 040 7 668 960 25 452 17,5%
252 Kalaat El Andalous 2 010 1 368 462 876 666 36 5 418 25,4%
253 Sidi Thabet 1 890 1 800 780 1 476 984 192 7 122 26,0%
254 Tebourba 5 244 2 394 1 470 2 574 1 980 582 14 244 17,5%
255 Mornaguia 2 982 2 112 1 284 2 778 1 686 366 11 208 19,5%
256 Monnouba 336 2 616 588 4 626 4 626 582 13 374 20,5%
260 Douar Hicher 258 5 022 4 170 4 422 1 710 396 15 978 32,2%
261 El Menihla 108 1 776 1 590 2 646 1 236 144 7 500 24,1%
262 Oued Ellil 1 056 3 000 1 110 2 700 2 232 306 10 404 29,7%
257 Cité Ettadamen 72 5 214 3 702 6 138 3 024 378 18 528 28,7%
258 Ariana Chamalia 1 524 7 356 4 170 9 588 4 164 858 27 660 27,4%
259 Jedeida 3 270 1 836 1 098 1 968 1 116 102 9 390 19,8%
Total Ariana 18 924 38 784 21 744 50 832 31 092 4 902 166 278 24,0%
3 Ben Arous
351 Ben Arous 80 3 956 488 3 312 2 212 292 10 340 39,4%
352 Radès 332 3 016 528 4 164 2 592 312 10 944 28,4%
353 Hammam Lif 336 2 776 856 4 792 2 460 124 11 344 24,7%
354 Mornag 3 908 3 196 972 2 904 1 200 204 12 384 26,2%
355 M'Hamdia 600 2 144 1 268 3 076 1 464 132 8 684 25,1%
356 Ezzahra 268 2 080 568 3 580 2 224 256 8 976 23,9%
357 Mégrine 84 2 900 684 3 124 1 896 216 8 904 33,4%
358 El Mourouj 88 2 272 636 3 560 3 076 180 9 812 23,6%
359 Bou Mhel Bassatine 688 1 288 628 1 508 840 128 5 080 26,0%
360 Hammam Chott 100 1 452 632 1 680 1 224 116 5 204 28,5%
361 Medina Jedida 116 4 116 780 3 184 1 832 160 10 188 41,0%
362 Fouchana 584 4 240 1 172 3 196 1 272 164 10 628 40,5%
Total Ben Arous 7 184 33 436 9 212 38 080 22 292 2 284 112 488 30,3%

Total Grand Tunis 29 587 134 800 50 710 205 112 125 813 13 437 559 459 24,7%

TOTAL TUNISIE 500 989 492 480 305 761 600 515 385 344 35 521 2 320 610 21,6%
Part de Grand Tunis 5,9% 27,4% 16,6% 34,2% 32,6% 37,8% 24,1%

Source statistique : RGPH, INS, 1994

142
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 7 : REPARTITION REGIONALE DES ENTREPRISES A PARTICIPATION


ETRANGERE TOTALEMENT OU PARTIELLEMENT EXPORTATRICE S - NOMBRE
D’ENTREPRISES (JANVIER 2000)

Nombre d’entreprises

Nombre d'entreprises
Agriculture Industrie Services Tourisme Total Structure

Régions côtières
Tunis 1 130 45 15 191 10,0%
Ariana 9 218 5 3 235 12,3%
Ben Arous 3 181 13 197 10,3%
Nabeul 10 280 7 40 337 17,7%
Sousse 4 199 11 15 229 12,0%
Monastir 1 285 2 18 306 16,1%
Bizerte 4 126 2 2 134 7,0%
Sfax 2 55 3 2 62 3,3%
Mahdia 36 1 3 40 2,1%

Sous-total 34 1 510 89 98 1 731 90,8%


Part 73,9% 93,0% 98,9% 67,1% 90,8%

Régions non côtières


Medenine 3 11 30 44 2,3%
Zaghouan 42 42 2,2%
Jendouba 1 7 5 13 0,7%
Béja 11 11 0,6%
Le Kef 7 7 0,4%
Gabes 1 7 8 0,4%
Kairouan 11 11 0,6%
Tozeur 1 2 1 8 12 0,6%
Kebili 1 1 5 7 0,4%
Kasserine 1 1 0,1%
Tataouine 4 4 0,2%
Gafsa 2 2 0,1%
Siliana 3 5 8 0,4%
Sidi Bouzid 2 3 5 0,3%

Sous-total 12 114 1 48 175 9,2%


Part 26,1% 7,0% 1,1% 32,9% 9,2%

TOTAL GÉNÉRAL 46 1 624 90 146 1 906 100,0%

Sources : H. Zaafrane selon les données de l’A.P.I, l’APIA, l’ONTT et les Douanes

143
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 8 : REPARTITION REGIONALE DES ENTREPRISES A PARTICIPATION


ETRANGERE TOTALEMENT OU PARTIELLEMENT EXPORTATRICES -
INVESTISSEMENTS (JANVIER 2000)

Investissements

Investissements (1000 DT)


Agriculture Industrie Services Tourisme Total Structure

Régions côtières
Tunis 100 149 446 12 776 248 742 411 064 13,0%
Ariana 32 056 107 549 2 576 1 940 144 121 4,5%
Ben Arous 10 910 274 121 1 219 286 250 9,0%
Nabeul 21 278 183 540 152 189 158 394 128 12,4%
Sousse 15 463 372 635 512 104 634 493 244 15,5%
Monastir 60 165 614 106 158 925 324 705 10,2%
Bizerte 9 193 183 527 12 5 300 198 032 6,2%
Sfax 3 205 56 834 100 7 400 67 539 2,1%
Mahdia 33 985 18 26 250 60 253 1,9%

Sous-total 92 265 1 527 251 17 471 742 349 2 379 336 75,0%
Part 80,3% 75,7% 92,0% 72,6% 75,0%

Régions non côtières


Medenine 13 555 12 854 230 411 256 820 8,1%
Zaghouan 276 683 276 683 8,7%
Jendouba 3 000 22 477 19 683 45 160 1,4%
Béja 5 461 5 461 0,2%
Le Kef 59 464 59 464 1,9%
Gabes 1 005 20 837 21 842 0,7%
Kairouan 72 927 72 927 2,3%
Tozeur 150 620 1 520 20 836 23 126 0,7%
Kebili 100 233 8 965 9 298 0,3%
Kasserine 2 440 2 440 0,1%
Tataouine 1 184 1 184 0,0%
Gafsa 9 000 9 000 0,3%
Siliana 3 181 3 179 6 360 0,2%
Sidi Bouzid 1 680 1 984 3 664 0,1%

Sous-total 22 671 489 343 1 520 279 895 793 429 25,0%
Part 19,7% 24,3% 8,0% 27,4% 25,0%

TOTAL GÉNÉRAL 114 936 2 016 594 18 991 1 022 244 3 172 765 100,0%

Sources : H. Zaafrane selon les données de l’A.P.I, l’APIA, l’ONTT et les Douanes

144
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 9 : REPARTITION REGIONALE DES ENTREPRISES A PARTICIPATION


ETRANGERE TOTALEMENT OU PARTIELLEMENT EXPORTATRICES - EMPLOIS
(JANVIER 2000)

Emplois

Emplois
Agriculture Industrie Services Tourisme Total Structure

Régions côtières
Tunis 10 13 349 417 2 291 16 067 9,4%
Ariana 209 11 721 120 99 12 149 7,1%
Ben Arous 218 15 327 81 15 626 9,2%
Nabeul 215 24 018 27 3 987 28 247 16,6%
Sousse 96 21 005 51 2 217 23 369 13,7%
Monastir 5 28 035 12 2 991 31 043 18,2%
Bizerte 100 18 556 5 426 19 087 11,2%
Sfax 17 5 588 6 180 5 791 3,4%
Mahdia 3 041 3 365 3 409 2,0%

Sous-total 870 140 640 722 12 556 154 788 90,9%


Part 76,7% 92,9% 98,6% 73,6% 90,9%

Régions non côtières


Medenine 168 556 3 708 4 432 2,6%
Zaghouan 3 980 3 980 2,3%
Jendouba 20 766 216 1 002 0,6%
Béja 891 891 0,5%
Le Kef 720 720 0,4%
Gabes 18 1 022 1 040 0,6%
Kairouan 1 219 1 219 0,7%
Tozeur 5 160 10 376 551 0,3%
Kebili 4 15 196 215 0,1%
Kasserine 21 21 0,0%
Tataouine 90 90 0,1%
Gafsa 56 56 0,0%
Siliana 40 930 970 0,6%
Sidi Bouzid 10 299 309 0,2%

Sous-total 265 10 725 10 4 496 15 496 9,1%


Part 23,3% 7,1% 1,4% 26,4% 9,1%

TOTAL GÉNÉRAL 1 135 151 365 732 17 052 170 284 100,0%

Sources : H. Zaafrane selon les données de l’A.P.I, l’APIA, l’ONTT et les Douanes

145
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 10 : DECLARATIONS D’INVESTISSEMENT DANS LE GRAND TUNIS (1996-1998)

Secteurs et projets 1996 1997 1998 Moyenne 1996-1998

Industries Agroalimentaires
Nre de projets 191 220 223 211 17,7%
Investissements 72 521 79 863 85 549 79 311 28,9%
Nb Emplois 1 666 1 878 2 116 1 887 12,4%
Industries Diverses
Nre de projets 162 178 171 170 14,2%
Investissements 10 196 38 726 53 444 34 122 12,4%
Nb Emplois 1 286 1 417 1 641 1 448 9,5%
Ind. Matériaux de construction
Nre de projets 805 44 49 299 25,0%
Investissements 29 951 14 072 29 512 24 512 8,9%
Nb Emplois 726 471 599 599 3,9%
Ind.Mécaniques et Électriques
Nre de projets 159 128 128 138 11,6%
Investissements 53 636 53 430 53 430 53 499 19,5%
Nb Emplois 2 414 2 920 2 920 2 751 18,1%
Ind. chimiques et plastiques
Nre de projets 82 77 80 80 6,7%
Investissements 22 222 28 362 48 269 32 951 12,0%
Nb Emplois 817 609 918 781 5,1%
Textile, Habillement et cuir
Nb de projets 319 294 276 296 24,8%
Investissements 47 685 48 962 54 362 50 336 18,3%
Nb Emplois 7 070 7 951 8 206 7 742 50,9%
Total
Nb de projets 1 718 941 927 1 195 100,0%
Investissements 236 211 263 415 324 566 274 731 100,0%
Nb Emplois 13 979 15 246 16 400 15 208 100,0%

Source : API

146
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 11 : TAUX GLOBAL D’ACTIVITE PAR GOUVERNORA T ET SEXE 1984 ET 1994

Gouvernorat 1984 1994


Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total

Tunis 76,2% 27,5% 52,4% 72,2% 29,6% 51,4%


Ariana 80,1% 23,1% 52,4% 75,4% 24,1% 50,4%
Ben Arous 78,5% 24,9% 52,7% 75,0% 26,7% 51,4%
Nabeul 80,2% 25,0% 53,4% 78,3% 29,9% 54,7%
Zaghouan 80,2% 26,3% 54,1% 77,3% 23,9% 50,2%
Bizerte 79,7% 20,9% 51,3% 75,0% 22,2% 49,0%
Béja 72,8% 23,6% 52,9% 75,4% 23,3% 49,2%
Jendouba 80,9% 22,4% 52,0% 72,8% 19,4% 45,4%
Le Kef 79,0% 16,6% 48,9% 73,5% 13,8% 43,1%
Siliana 79,9% 20,7% 51,1% 75,0% 16,5% 45,2%
Kairouan 83,8% 19,2% 51,8% 75,6% 23,5% 49,3%
Kasserine 81,3% 20,1% 50,6% 71,1% 15,5% 43,0%
Sidi Bouzid 81,1% 17,6% 49,6% 73,2% 20,3% 46,7%
Sousse 76,7% 22,6% 50,0% 73,5% 26,7% 50,2%
Monastir 75,1% 26,4% 51,1% 73,6% 32,7% 53,4%
Mahdia 78,4% 26,6% 52,0% 75,6% 34,7% 54,2%
Sfax 76,6% 18,9% 47,8% 74,2% 20,1% 47,5%
Gafsa 76,8% 13,2% 45,5% 66,2% 13,6% 39,9%
Tozeur 73,9% 18,3% 46,0% 73,2% 12,3% 42,7%
Kébili 73,5% 17,8% 44,7% 68,5% 11,5% 39,7%
Gabès 76,1% 17,9% 47,2% 72,5% 20,0% 46,0%
Médenine 76,2% 14,6% 44,0% 72,2% 14,2% 43,0%
Tataouine 76,2% 14,8% 44,7% 66,3% 7,9% 36,5%

Total général 78,6% 21,8% 50,5% 73,8% 22,9% 48,4%

147
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 12 : SYMPOSIUM NATIONAL SUR L'INFORMATION MUNICIPALE

13 octobre 1994

Objectifs :
q Renforcer les liens entre la municipalité et son environnement (citoyens,
institutions et structures)
q Faire connaître les programmes municipaux et les principales réalisations
q Sensibiliser le citoyen à ses droits et devoirs envers sa communauté
q Sensibiliser le cadre municipal à son rôle dans l'information municipale
q Développer les moyens et les méthodes d'information et de communication
municipale
q Renforcer le rôle des moye ns d'information de masse dans la communication
municipale
q Deux thèmes principaux ont été débattus lors de la journée nationale sur
l'information municipale :

Le rôle de la municipalité et des structures environnantes pour faire connaître


l'action municipale

Le rôle des moyens d'information pour faire connaître les réalisations municipales et
développer les relations entre le citoyen et la municipalité

Malgré les efforts fournis dans le domaine de l'information municipale, il est


nécessaire de :
q Assurer une stratégie d'information propre à chaque arrondissement
q Mieux encadrer les bureaux d'accueil dans les municipalités en assurant la
formation et le recyclage des agents et en les dotant de documents
d’information et de dépliants sur les différentes procédures relatives aux
services municipaux
q Poursuivre la gestion de l'organisation structurelle de l'administration
municipale et introduire les techniques modernes de communication
q Assurer la communication entre l'organe central municipal et les
arrondissement municipaux
q Doter les municipalités les plus importantes d’organes permanents chargés
de la communication
q Allouer au sein du budget municipal un budget spécial à l'information
q Généraliser le système "SICAD" de communication et de renseignement
administratif à toutes les municipalités
q Prévoir des visites sur terrain par les membres du conseil municipal
q Installer des panneaux d’information dans les services municipaux afin de
faire connaître les actions et les réalisations municipales
q Organiser des expositions en marge des festivals afin de mieux faire
connaître les réalisations municipales

148
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Organiser dans chaque municipalité, et de manière régulière, une journée


consacrée à l'information municipale

Autres propositions : Mettre en place une stratégie nationale d'information et de


communication se basant sur :
q La création d'une cellule permanente d'information municipale veillant à
organiser la communication entre les municipalités et les moyens de
communication de masse sur le plan national
q La création d'une cellule d'information municipale au sein des délégations
chargée de la coordination entre les municipalités de la région et la cellule
principale ainsi que de la communication entre les municipalités et les
moyens d'information sur le plan régional
q La création d'une cellule d'information permanente au sein des municipalités
q La création d'un organe permanent au sein des moyens d'information se
chargeant de la couverture du travail municipal. Cette couverture devra être
assurée de façon permanente
q La modernisation des moyens de communication ainsi que des méthodes
journalistiques en rapport avec les actions communales
q Sensibilisation des citoyens de leurs devoirs envers la municipalité et leur
environnement en diffusant des conseils à la radio, TV et sur les journaux
q Incitation des rédacteurs en chef des journaux à consacrer des rubriques
fixes visant à faire connaître les mécanismes de l'action municipale

149
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ANNEXE 13 : L’INFORMATION MUNICIPALE : DEMOCRATIE ET PARTICIPATION

Symposium régional,
La Marsa – 16 novembre 1993

Extraits de la motion générale

Recommandations :
q Assurer l'information municipale en traçant une stratégie d'information
correspondant aux spécificités sociales et politiques de chaque région
municipale.
q Créer un bureau d'information dans chaque municipalité (Cf. arrêté du
conseil des ministres daté du 12 janvier 1989) qui figurerait dans
l’organigramme. A signaler qu’un potentiel de compétence en la matière
existe dans nombre de municipalités.
q Doter la structure créée des moyens d'information disponibles notamment le
SICAD et en charger un cadre spécialisé dans le domaine de l'information et
de la communication.

La communication interne :
q Diversifier les voies de circulation des informations entre les diverses parties
concernées par l'action municipale
q Exploiter les études émanant des centres d'informatique
q Afficher les annonces des réunions et les décisions du conseil municipal
q Assurer la communication et l'information entre la structure centrale
municipale et les arrondissements municipaux
q Faire participer les structures du RCD, les associations, les organisations et
les comités du quartier à l'activité municipale
q Organiser, conserver et exploiter des archives de façon scientifique et
efficace
q Créer un Centre de documentation municipale, sorte de bibliothèque
spécialisée dans le domaine de la communication municipale, collectant les
PV, les décisions et les publications relatives à la vie municipale
q Appuyer les comités municipaux chargés de l'information dans toutes e
ls
municipalités
q Réserver un budget à l'information municipale
q Favoriser la création d’une structure d'information permanente dans les
municipalités
q Encourager le citoyen à adhérer à l'action municipale et à y participer
pleinement
q Sensibiliser le conseiller municipal à son rôle en tant qu'élu et non comme un
administratif

Pour communiquer au sein de la municipalité, il est recommandé de recourir à


l'utilisation des moyens suivants :

150
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

q Le contact direct avec les agents


q Les écrits explicites largement distribués
q La documentation : préciser les documents dans un registre numéroté en
fonction des services
q L'archivage : la conservation des données et leur exploitation au profit des
citoyens. En charger un agent à plein temps.

Le budget : consacrer une enveloppe budgétaire à la communication

L'information externe :
q Revoir "la lettre" de la municipalité et la diffuser chaque mois
q Distribuer un dépliant hebdomadaire afin de faire parvenir l'information dans
des délais rapides
q Inciter les associations et les organisations à contribuer à la conception et à
la diffusion des dépliants. Les inviter à participer aux travaux de la structure
chargée de l'information municipale
q Généraliser les boîtes à suggestion comme moyen supplémentaire
d’expression mis à la disposition du citoyen

Moyens de la communication municipale


q Le bulletin d'information municipal :
ð C'est un moyen efficace, à généraliser dans toutes les municipalités.
ð Ce type de publication doit évoluer dans sa réalisation technique, sa
présentation et son impression.
ð Les textes juridiques et administratifs en rapport avec la vie municipale
pourraient y être insérés. Prévoir aussi un résumé des PV des conseils
municipaux.
ð Le bulletin d’information municipal doit couvrir les activités des diverses
commissions municipales et amener les associations à enrichir son
contenu. La distribution devrait s’effectuer en nombre suffisant. Des copies
pourraient être affichées dans les stations de bus et autres lieux publics.
ð Les citoyens doivent être informés à temps des projets réalisés et à venir
ð Exploiter la TV afin de transmettre les messages des citoyens
ð Prévoir un affichage électronique à exploiter de façon permanente dans
les places publiques et les entrées des villes
ð Unifier la forme et la couleur et prévoir des panneaux lumineux
ð Multiplier les signaux sur la voie publique pour renseigner le citoyen et
l'informer des nouveaux quartiers, des institutions publiques, des écoles…
ð Prévoir des plans à l'entrée des quartiers et des villes

Les moyens non écrits


q Le contact direct
ð Organiser des réunions périodiques entre les responsables municipaux,
les citoyens et les comités de quartier.

151
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE TUNIS
Diagnostic stratégique et problématiques de développement

ð Sensibiliser les citadins à leurs devoirs en matière de propreté, de santé,


d'environnement et de paiement des taxes municipales en diffusant des
messages appropriés à la radio.
ð Prévoir des visites sur terrain comprenant les villes et les quartiers pour
connaître de près les préoccupations du citoyen.
q Participation aux commissions municipales
ð Inviter les citoyens, les comités de quartier, les organisations et les
associations à contribuer à l'activité municipale et prévoir des boîtes pour
recueillir leurs suggestions.
q La communication téléphonique
ð Prévoir un numéro téléphonique pour transmettre la voix du citoyen aux
responsables municipaux au cas où il ne pourrait pas assister.

152

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