114 Examen Final 2024 Corrige

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SESSION 2024

UE 114 – DROIT FISCAL

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le corrigé comporte : 7 pages

PREMIÈRE PARTIE : Impôt sur le revenu : 7 points


DEUXIÈME PARTIE : Impôt sur les sociétés : 4 points
TROISIÈME PARTIE : Taxe sur la valeur ajoutée : 5 points
QUATRIÈME PARTIE : Fiscalité du patrimoine - Contrôle fiscal : 4 points

CORRIGÉ

PREMIERE PARTIE - IMPÔT SUR LE REVENU

1. Parts de quotient familial

Les contribuables mariés bénéficient de 2 parts de quotient familial. Les deux premiers enfants ouvrent
respectivement droit à deux demi-parts de quotient familial. A compter du 3ème enfant, le foyer fiscal
bénéficie d’une part entière par enfant rattaché.

Le foyer fiscal bénéficie donc de 4 parts de quotient familial (2 parts + 0,5 part + 0,5 part + 1 part).

2. Revenus imposables du foyer fiscal.

- Revenus de M. PAILLARD

M. PAILLARD exerce l’activité de vente d’articles de pêche dans le cadre d’une entreprise individuelle. Il
relève de la catégorie d’imposition des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).

Détermination du revenu imposable :


Réintégrations Déductions
+ -
Bénéfice comptable 34 000

1. M. PAILLARD peut bénéficier du régime d’exonération des plus-


values professionnelles réalisées en cours d’exploitation des petites
entreprises sous conditions liées :
- à la nature de l’activité et sa durée minimale : activité agricole,
artisanale, commerciale, industrielle ou libérale exercée à titre
professionnel depuis plus de 5 ans dans une entreprise individuelle ou
une société de personnes relevant de l’impôt sur le revenu et ;
- au montant des recettes réalisées (exonération totale des plus-values
lorsque la moyenne des recettes des deux exercices précédant celui de

1
la cession du bien est inférieure à 250 000 € pour les entreprises de
vente ou fourniture de logement.

L’activité commerciale de M. PAILLARD est exercée dans le cadre


d’une entreprise individuelle depuis plus de 5 ans.

La moyenne des recettes des deux exercices précédant celui de la


cession du bien étant de 200 000 € (190 000 € en 2021 et 210 000 €
en 2022), la plus-value nette à court terme et à long-terme (seule
cession d’immobilisation réalisée au cours de l’exercice) se trouvent
exonérées.

Ces dernières étant comprises dans le bénéfice comptable, il convient


de les déduire pour déterminer le revenu imposable dans la catégorie - 5 000 €
des BIC.

2. Les appointements que M. PAILLARD prélèvent sur le résultat


de l’activité sont assimilés à des avances sur bénéfice. Ces derniers
ayant été comptabilisés au débit de son compte de l’exploitant, /
aucune rectification du résultat comptable n’est à effectuer.

3. Le travail de Mme PAILLARD étant effectif et sa rémunération


non exagérée, cette dernière est déductible comme les charges /
sociales patronales correspondantes.

Les frais de mission sont également justifiés. Aucune rectification


du résultat comptable n’est à effectuer. /

4. A l’exclusion des pénalités commerciales effectivement acquittées,


aucune pénalité de nature fiscale, pénale ou sociale n’est déductible
en fiscalité. Il convient donc de réintégrer la somme de 1 000 €. + 1 000

Les pénalités contractuelles sont déductibles dès lors qu’elles sont


payées au cours de l’exercice. Aucune rectification du résultat
comptable n’est à effectuer.
/
5. Les titres ayant été cédés moins de 2 ans après leur acquisition, le
produit généré relève des produits financiers de l’entreprise déjà
comptabilisés. Aucune rectification du résultat comptable n’est à /
effectuer.

Bénéfice fiscal (montant imposable dans la catégorie des BIC) 30 000 €

• Revenus de Mme PAILLARD imposables dans la catégorie des traitements et salaires :

Salaire net à déclarer : 17 000 €


Déduction forfaitaire 10 % : 1 700 €
Montant imposable : 15 300 €

Les frais de missions de l’intéressée lui ayant été entièrement remboursés par l’entreprise de son mari, une
option pour les frais réels n’apporterait pas d’avantage particulier.

• Plus-values immobilière :

2
Montant imposable : 150 000 – (100 000 + 10 000) = 40 000 €.

Le montant des frais réels de 10 000 € est plus intéressant que le forfait de 7,5 % du prix d’acquisition.

Les travaux qui n’ont pas été réalisés par une entreprise extérieure ne sont pas déductibles pour leur
montant réel. Ils ne peuvent davantage être pris en compte de manière forfaitaire, la cession ayant été
réalisée moins de 5 ans après l’acquisition.

Pour le même motif, les contribuables ne bénéficient d’aucun abattement applicable sur la plus-value brute
en matière d’impôt sur le revenu (comme en matière de prélèvements sociaux).

• Dividendes taxables dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers /

Base : 6 000 €.

3. Modalités d’imposition

Les revenus imposables dans la catégorie des BIC et des traitements et salaires sont soumis à l’impôt sur
le revenu au barème progressif.

QF = (30 000 + 15 300) / 4 = 45 300 € / 4.

Les plus-values immobilières sont taxables à l’impôt sur le revenu au taux proportionnel de 19 %.

Aucune option n’ayant été formulée pour une imposition au barème progressif, les dividendes sont soumis
au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux proportionnel 12,8 %.

4. Prélèvements sociaux sur les revenus de placement ou du patrimoine

Sont concernés les RCM et les Plus-values immobilières. Le taux global est de 17,2 %.

6 000 + 40 000 = 46 000 €.

5. Contribution exceptionnelle sur les hauts revenus

Le revenu fiscal de référence du foyer PAILLARD est le suivant :


30 000 + 15 300 + 40 000 + 6 000 = 91 300 €.
Ce dernier n’excédant pas 500 000 €, aucune contribution n’est due.

DEUXIEME PARTIE : IMPÔT SUR LES SOCIETES

1. Résultat fiscal de l’exercice 2023


Réintégrations Déductions
+ -
Bénéfice comptable + 135 000 €

1. Les frais d’entretien et de réparation d’une résidence d’agrément


sont considérés comme des dépenses somptuaires non déductibles du + 4 000 €
résultat fiscal. Il convient donc de réintégrer la somme de 4 000 €.

3
2. Les plus-values à court terme sont imposables au taux normal de
l’IS sans possibilité d’étalement sur 3 ans. Aucun retraitement /
comptable n’est à effectuer.

3. Aucune option n’ayant été formulée par la société concernant un


éventuel étalement, la subvention d’équipement demeure imposable /
l’année de son attribution. Aucun retraitement comptable à effectuer.

4. Les dividendes perçus de la filiale RECREADEUX peuvent


bénéficier du régime mère-fille (détention de plus de 5 % du capital, -10 000 €
conservation des titres pendant 2 ans au moins). Il s’en suit donc une
déduction fiscale de 10 000 € et la réintégration d’une quote-part de
frais et charges de 500 €, soit 5 % de 10 000 € (ou une déduction de 9 + 500 €
500 €).

Les bénéfices réalisés par les sociétés de personnes ne sont pas


directement imposables au nom de la personne morale mais au nom
de chacun des associés en fonction d’une convention de répartition
(généralement en proportion de leurs droits dans le capital), et ce, qu’il -2 000 €
y ait distribution ou non du résultat. Les 2 000 € perçus en 2023 de la
SNC RECREATROIS proviennent de résultats antérieurs déjà
imposés dans la SA RECREATIVE. Il convient donc de déduire la
somme de 2 000 €.

La SA RECREATIVE doit cependant prendre en compte, à hauteur


de sa quote-part de capital dans la SNC RECREATROIS le résultat -5 000 €
fiscal déclaré au titre de l’année 2023, soit 50 % (10 000 €) = 5 000 €.
S’agissant d’un déficit, ce montant sera donc déduit extra-
comptablement.

5. En droit fiscal, le caractère déductible de la provision est admis


lorsque cette dernière est constituée en vue de faire face à une perte /
ou une charge nettement précisée quant à son objet et son montant, et
évaluée avec une approximation suffisante. Une estimation forfaitaire
appuyée de justifications statistiques peut satisfaire ces conditions. La
provision pour « garanties données aux clients » est donc
déductible fiscalement.

En revanche, la provision pour indemnités de départ à la retraite de + 20 000 €


20 000 € n’est pas déductible fiscalement. Cette provision doit donc
être réintégrée.
----------------- ------------------
159 500 € 17 000 €
Résultat fiscal 142 500 €

2. Taux d’imposition à l’impôt sur les sociétés.

La société remplit l’ensemble des conditions lui permettant de bénéficier du taux réduit d’imposition de
15 % sur les 42 500 premiers euros de bénéfice :
- CA < 10 000 000 € ;

4
- capital entièrement libéré ;
- détenu à plus de 75 % par des personnes physiques.

La fraction excédant les 42 500 € de bénéfice, soit 100 000 € (142 500 – 42 500) est imposable au taux de
25 %.

TROISIEME PARTIE - TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

Dossier 1

1. En matière de TVA, le département de la Guadeloupe est considéré comme territoire d’exportation. Les
ventes de matériels sont donc exonérées de TVA.

2. L’opération est soumise à la TVA en France. Le fait générateur et l’exigibilité sont constitués par les
livraisons en juin 2023 indépendamment des modalités de règlement. En cas de versement préalable d’un
acompte portant sur des livraisons de biens, la TVA devient exigible au moment de son encaissement à
concurrence du montant encaissé. TVA exigible à déclarer en juin 2023 : 30 000 x 20 % = 6 000 €.

3. La société a opté pour la TVA sur les débits. Ainsi, le fait générateur intervient à l’achèvement de la
prestation et l’exigibilité dès la facturation en juin 2023 quelles que soient les dates de paiement. TVA
exigible à déclarer en juin 2023 : 20 000 x 20 % = 4 000 €.

4. Compte tenu de l’option sur les débits de la société, l’encaissement des prestations de service en juin
2023 n’a aucune incidence en matière de TVA au titre de ce même mois dès lors que les prestations ont été
réalisées et facturées sur des mois antérieurs.

5. Le Maroc constitue un territoire d’importation. La TVA est due dès l’entrée sur le territoire
communautaire. Elle est déductible simultanément dans les conditions de droit commun indépendamment
des dates de règlement. TVA exigible et déductible à déclarer en juin 2023 : 10 000 x 20 % = 2 000 €.

6. Il s’agit d’une acquisition intracommunautaire. La TVA est exigible le 15 du mois suivant celui de la
délivrance du bien ou lors de la délivrance de la facture si elle est antérieure. Le droit à déduction
n’intervient en tout état de cause que lorsque l’entreprise est en possession de la facture. Compte tenu de la
date de livraison en juin 2023 et de celle de la réception de la facture en août 2023, l’opération n’a pas
d’incidence en matière de TVA au titre du mois de juin 2023, l’exigibilité intervenant en juillet 2023 et le
droit à déduction en août 2023.

7. Concernant les véhicules exclus du droit à déduction de la TVA par disposition légale, le coefficient de
déduction de la TVA sur l’essence est de 80 % du fait d’un coefficient d’admission de 0,8. TVA déductible
(2400/1,20) x 0,20 x 0,80 = 320 €.
.
TVA due au titre de juin 2023 :

TVA exigible : 6 000 + 4 000 + 2 000 = 12 000 €


TVA déductible : 2 000 + 320 = - 2 320 €

TVA due : 12 000 – 2 320 = 9 680 €

5
Dossier 2

La subvention complément de prix entre dans le champ d’application de la TVA dès lors :
- qu’elle est versée par un tiers ;
- qu’elle constitue la contrepartie totale ou partielle d’une livraison de biens ou d’une prestation de
services ;
- qu’elle permet au client de payer un prix inférieur au prix du marché ou, à défaut, au prix de revient.

Exemple, une commune verse une subvention annuelle de 30 000 à une compagnie de bus pour lui
permettre de vendre le ticket de transport au coût de revient de celui-ci.

QUATRIEME PARTIE - FISCALITE DU PATRIMOINE - CONTRÔLE FISCAL

Dossier 1

1. Rôle et compétence générale de la commission départementale des impôts directs et des taxes sur
le chiffre d’affaires

La commission départementale des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires est un organisme
paritaire, composé de représentants de l’administration et du contribuable, chargé de donner un avis en cas
de litige persistant entre le contribuable et le service de contrôle de la direction générale des finances
publiques, généralement lorsque ce dernier a rejeté les observations du contribuable formulée en réponse à
une proposition de rectification.

Son domaine de compétence concerne essentiellement la détermination de l’assiette des revenus


professionnels, quand les rehaussements ont été notifiés par l’administration des finances publiques dans
le cadre d’une procédure contradictoire.

La commission n’est compétente que sur les questions de fait.

2. Possibilité d’une saisine dans le cadre du présent contrôle

Le rehaussement étant notifié dans le cadre d’une procédure de taxation d’office, la commission ne peut
être saisie.

Dossier 2

Les droits d’enregistrement concernant chacune de ces cessions sont :


- cessions d’actions non cotées en bourse : taxation proportionnelle de 0,1 % ;
- cessions d’actions cotées en bourse non constatées par un acte : aucun droit d’enregistrement (éventuelle
taxe sur les transactions financières sous conditions) ;
- cessions de parts sociales dans une société non cotée à prépondérance immobilière : taxation
proportionnelle de 5 %.

Dossier 3

1. Délai général de contrôle de l’administration fiscale (droit de réparer les insuffisances ou erreurs
commises dans l’établissement de l’impôt).

Le délai de reprise de l’administration fiscale au regard de l’IR et de l’IS expire à la fin de la 3ème année
suivant celle au titre de laquelle l’imposition est due.

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2. Exceptions

Par exception le droit de reprise s’exerce jusqu’à la fin de la 10ème année suivant celle au titre de laquelle
l’imposition est due lorsque le contribuable s’est livré à une activité occulte c'est-à-dire lorsque ce dernier
n’a pas fait connaitre son activité à l’organisme unique chargé des formalités des entreprises et n’a déposé
dans le délai légal aucune déclaration fiscale au titre de son activité.

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