Devoir Surveill En: Samedi 22 Mars 2003

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Devoir surveillé No8

Samedi 22 mars 2003


- Durée : 4 heures -

Exercice
K désigne ici R ou C.
Un polynôme P de K[X] est dit simple si et seulement si deg(P )  1 et P GCD(P, P  ) = 1.
1. Montrer que toutes les racines d’un polynôme simple sont simples.
2. Soit P ∈ R[X]. Montrer que P est simple dans R[X] si et seulement si P est simple dans
C[X].
3. Déterminer les polynômes simples dans C[X] et dans R[X].
4. (a) Montrer que tout élément non nul Q de C[X] s’écrit sous la forme :


r
Q=λ Piαi
i=1

avec λ ∈ C\{0}, P1 , . . . , Pr simples, unitaires, premiers entre eux deux à deux,


et α1 < α2 < · · · < αr .
(On pourra introduire les ordres de multiplicité des racines de Q .)
(b) Montrer que la décomposition précédente est unique.
On admettra que le résultat précédent reste valable pour R[X].
r
5. Soit Q ∈ K[X], Q = λ Piαi sa décomposition en produit de polynômes simples établie
i=1
à la question 4.
(a) On pose R = P GCD(Q, Q ). Exprimer R en fonction des polynômes P1 , P2 , . . . , Pr
et des entiers α1 , α2 , . . . , αr .
(b) On définit la suite de polynômes (Qi )i∈N∗ par la relation de récurrence :

Q1 = P GCD(Q, Q ), et pour tout i  1, Qi+1 = P GCD(Qi , Qi ).

Que valent Qα1 et Qαr ?


(c) En déduire un algorithme de décomposition d’un polynôme de K[X] en produit de
facteurs simples, unitaires, deux à deux premiers entre eux.
6. Utiliser l’algorithme précédent pour décomposer en produit de facteurs irréductibles dans
C[X] puis dans R[X] le polynôme

Q = X 4 − 10X 3 + 26X 2 − 10X + 25

7. On donne les commandes MAPLE suivantes :


si P et Q sont deux polynômes de la variable x, (par exemple P := x4 − 10x3 + 26x2 −
10x + 25)
gcd(P, Q) calcule le P GCD de P et Q ;
degree(P, x) renvoie le degré de P ;
coef f (P, x, n) renvoie le coefficient du monôme de degré n.
Ecrire une procédure MAPLE qui prend en argument le polynôme P et qui renvoie la
décomposition de P en produit de facteurs simples, unitaires, deux à deux premiers entre
eux..

Problème 1
Pour n ∈ N on définit Rn [X] comme l’ensemble des éléments de R[X] de degré inférieur ou
égal à n.
(up )p∈N désigne une suite donnée de R[X] telle que pour tout p ∈ N, deg(up ) = p.
Dans tout le problème, a et b sont deux réels tels que a < b.
Soit (xi )0in ∈ [a, b]n+1 tel que pour tout i ∈ {0, . . . , n − 1} xi < xi+1 .
Soit f une fonction continue de [a, b] dans R.
On dit que P ∈ Rn [X] est le polynôme d’interpolation de f pour le support (xi )0in si et
seulement si pour tout i ∈ {0, . . . , n} P (xi ) = f (xi ).

Première partie
1. Montrer l’existence et l’unicité de P .
2. On pose

A = (ui (xj ))0i,jn ∈ Mn+1 (R)

   
f (x0 ) u0 (x)
 f (x1 )   u1 (x) 
   
F = ..  ∈ R n+1
et U (x) =  ..  ∈ Rn+1
 .   . 
f (xn ) un (x)

(a) Montrer que (ui )0in est une base de Rn |X].


(b) En déduire que P (x) =tF A−1 U (x).
Deuxième partie
3. On suppose dans cette question et dans la question 7 que f est de classe C n+1 sur [a, b].
Montrer que pour tout x ∈ [a, b], il existe c ∈ [a, b] tel que

f (n+1) (c) 
f (x) − P (x) = (x − xi )
(n + 1)! 0in

où P ∈ Rn |X] désigne le polynôme d’interpolation de f pour le support (xi )0in .


4. On définit les polynômes de Tchebycheff (Tp )p∈N par la relation de récurrence :

To = 1, T1 = X, et pour tout p  1 Tp+1 = 2XTp − Tp−1

Montrer que si y ∈ [−1, 1], en posant y = cos(θ), on a Tp (y) = cos(pθ) et que si y  1, en


posant y = cosh(θ), on a Tp (y) = cosh(pθ)
5. Soit n  1 et Q ∈ R[X] unitaire de degré n.
En considérant Q − 21−n Tn aux points xj = cos( jπ
n
) pour j ∈ {0, . . . , n} montrer que

sup |Q(y)|  21−n


y∈[−1,1]

6. En déduire que pour tout n ∈ N


inf sup |y − yi | = 2−n
(yi )0in ∈[−1,1]n+1 y∈[−1,1] 0in

Montrer que cette valeur est atteinte pour des valeurs de y que l’on précisera, lorsque les
(yi )0in sont les racines du polynôme Tn+1 .
7. Conclure que, pour un choix de (xi )0in ∈ [a, b]n+1 que l’on explicitera, le polynôme
d’interpolation P correspondant sera tel que

(b − a)n+1 1
sup |f (x) − P (x)|  2n+1
sup |f (n+1) (x)|
x∈[a,b] (n + 1)! 2 x∈[a,b]

Problème 2
On se propose dans ce problème, de démontrer quelques propriétés des sous-corps du corps
des complexes C. On rappelle que si K est un sous-corps d’un corps K  , ce dernier est, en
particulier un K-espace vectoriel ce qui donne un sens à la K-dimension de K  notée dimK (K  ).
Si K est un corps on note K[X] l’anneau des polynômes à coefficients dans K. On dit
qu’un polynôme de degré > 0 est irréductible s’il ne peut pas s’écrire comme produit de deux
polynômes de degrés > 0.
Première partie
On désigne par K un sous-corps de C, par α un nombre complexe non nul, par K[α] le
sous-K-espace vectoriel de C engendré par les nombres αn , n = 0, 1, 2, . . .
On note enfin IK (α) l’ensemble des polynômes de K[X] annulés par α.
1. (a) Montrer que les deux conditions suivantes sont équivalentes
i. K[α] est un K espace vectoriel de dimension finie.
/ {0}
ii. IK (α) =
Si elles sont remplies, on dit que α est K-algèbrique, ce que l’on suppose dans la
suite de cette question.
(b) Montrer qu’il existe un unique polynôme unitaire P ∈ K[X] tel que tout élément de
IK (α) soit multiple de P .
Montrer que P est irréductible.
Ce polynôme P sera noté PK (α) et appelé polynôme minimal de α.
(c) Comparer le degré de PK (α) et dimK (K[α]).
(d) Montrer que K[α] est un corps.
2. Applications numériques. On prend K = Q.

(a) Déterminer le polynôme Q-minimal de α = 2.
(b) Montrer que P = X 4 − X 2 − 1 est irréductible sur Q.

En déduire le polynôme Q-minimal de α = 1+ 5
2

Deuxième Partie
On définit K et α comme dans la première partie. On suppose que α est K-algébrique et
on pose n = dimK (K[α]).
3. Montrer que si P est un élément irréductible de K[X], ses zéros dans C sont tous simples.
4. (a) On note λ1 , . . . , λn les zéros de PK (α) dans C.
Montrer que pour tout i = 1, . . . , n il existe un unique morphisme de K-algèbre σi
de K[α] dans C tel que σi (α) = λi .
(b) Obtient-on de cette manière tous les morphismes de K-algèbres de K[α] dans C ?
5. Soit β un élément de K[α] tel que les σi (β) soient deux à deux distincts.
(a) Soit K  = K[β]. Montrer que K  est un corps.
(b) Montrer que K[α] = K  [α].
(c) Montrer que le seul morphisme de K  -algèbre de K[α] dans C est l’injection canon-
ique.
(d) En déduire que K[α] = K[β].
6. Soit β un élément de K[α].
Démontrer l’existence de deux éléments β1 et β2 de K[α] vérifiant K[β1 ] = K[β2 ] = K[α]
et β1 + β2 = β
(Indication : On pourra chercher βi sous la forme α + λβ et introduire pour i =
/ j l’ensemble
Ei,j des éléments λ de K vérifiant σi (α + λβ) = σj (α + λβ))

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