Edu_Cit L3 Droit Revisé_ Exercices_123124

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UNIVERSITÉ PÉDAGOGIQUE NATIONALE

FACULTÉ DE DROIT

Éducation à la citoyenneté
Notes de cours destinées aux étudiants de L3 LMD

Titulaire : Prof. Dr Ferdinand KASHAMA Muteba


Assisté par :
CT John MUSENGA Tshibangu

Année académique : 2024 – 2025

Notes de cours d’Education à la Citoyenneté élaborées par le Prof. Dr Ferdinand KASHAMA Muteba
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PLAN SOMMAIRE
0. INTRODUCTION
0.1. Contexte et justification
0.2. Cadre d’action
0.3. Acteurs dans l’éducation à la citoyenneté
0.4. Objectifs du cours
0.5. Finalité du cours
CHAPITRE I. CONCEPTS DE BASE ET HISTORIQUE DE LA
CITOYENNETÉ
1.1. Éducation
1.2. Citoyenneté
1.3. Droits civiques
1.4. Droit naturel
1.5. Droit positif
1.6. Règles morales et règles de droit

CHAP II. ÉTAT


2.1. État – nation
2.2. Éléments constitutifs d’un État –nation
2.3. Les Formes de l’État
2.4. La Constitution d’un État
2.5. Les organes d’un État
2.6. Les Régimes politiques et les Systèmes électoraux.

CHAP III. NOTIONS DES DROITS DE L’HOMME


3.1. Notions
3.2. Classification des droits de l’homme
3.3. Limites
3.4. Dérogations aux droits de l’homme

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CHAP IV. CITOYENNETÉ CONGOLAISE


4.1. Généralités sur la nationalité congolaise
4.2. L’acquisition de la nationalité congolaise par effet de la naturalisation
4.3. De la perte, de la déchéance et du recouvrement de la citoyenneté
congolaise

CHAP V. ÉTAT DE DROIT, BONNE GOUVERNANCE ET SYMBOLES


DE L’ÉTAT CONGOLAIS
5.1. Notions de l’État de droit
5.2. Caractéristiques d’un État de Droit
5.3. Démocratie
5.4. Notions de la bonne gouvernance
5.5. Symboles de l’État congolais
CHAPITRE VI : LE DEVELOPPEMENT

CHAPITRE VII : LA VIE INTERNATIONALE

CONCLUSION

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0. INTRODUCTION
0.1. Contexte et justification
L'éducation à la citoyenneté englobe une acquisition d’un comportement
responsable. C’est donner avant tout aux étudiants les moyens de participer activement
et de manière raisonnée, à la vie politique, économique, culturelle et sociale de leur pays.
Elle est aussi une contribution à l'apprentissage de la démocratie, de la coopération, de
l'éducation aux droits humains et à la paix.

L’apprentissage de la citoyenneté apporte aux étudiants une sensibilisation, des


connaissances et un savoir-faire nécessaire pour jouer un rôle dans leur société aux
niveaux local, national et international. Cet apprentissage informe et forme des citoyens
responsables, conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Il les incite à participer à la
vie de leur université, de leur cité et leur nation. Il leur inculpe le respect de la différence
sur le plan national, religieux, culturel et tout autre élément de différences présumés ou
réels. Il développe leur capacité de réflexion et leur aptitude à l’expression.

L’éducation à la citoyenneté en République démocratique du Congo (RDC) est


un processus formel ou informel par lequel un individu est mis en situation face à ses
droits et à ses devoirs, ainsi qu’à son environnement social, politique, économique et
culture.

Un citoyen est un individu qui fait partie d’une communauté politique et qui jouit
de droits et assume des devoirs réciproques. La citoyenneté ne se limite pas seulement
à l’exercice du droit de vote, mais elle est également définie par des valeurs essentielles.
Voici trois valeurs traditionnellement associées à la citoyenneté :

- La Civilité : Elle représente une attitude de respect envers les autres citoyens,
manifestée par la politesse et la considération mutuelle. Elle s’étend également au
respect des bâtiments et des lieux publics, tels que les transports en commun. La
civilité favorise l’harmonie dans la société en reconnaissant la dignité de chaque
individu.

- Le civisme : Le civisme implique le respect et la promotion des lois et règles en


vigueur. C’est aussi la conscience des devoirs envers la société. Être civique signifie

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agir activement pour l’intérêt général, au-delà des intérêts personnels. C’est un
comportement responsable dans la vie quotidienne et publique.

- La solidarité : elle est essentielle, car les citoyens ne sont pas de simples individus
isolés, mais font partie d’une communauté. Elle se manifeste par l’ouverture aux
autres et l’aide aux plus démunis. La solidarité peut prendre différentes formes,
comme l’assistance directe ou la contribution aux politiques publiques (par
exemple, la redistribution fiscale). Elle est étroitement liée à la notion de citoyenneté
et au principe de fraternité.

En somme, ces valeurs donnent tout son sens à la citoyenneté en créant un lien fort entre
les droits et les devoirs des citoyens, ainsi qu’en favorisant une vie harmonieuse au sein
de la communauté

Quels sont les défis de l'éducation à la citoyenneté en RDC?

Les antivaleurs sont des comportements ou attitudes qui s’opposent aux valeurs
positives et éthiques. Dans le milieu universitaire, il est crucial de lutter contre ces fléaux
pour préserver l’intégrité et la qualité de l’enseignement supérieur. Voici quelques
antivaleurs courantes à éviter :

La corruption : La corruption est l’une des antivaleurs les plus dangereuses. Elle
peut prendre différentes formes, telles que la fraude académique, la falsification de
résultats, ou encore l’achat de diplômes. Elle nuit à la crédibilité des institutions et à la
confiance dans le système éducatif.

- Les “points sexuellement transmissibles” : Ce terme désigne les pratiques


douteuses où des étudiants cherchent à obtenir des faveurs sexuelles en échange
de meilleures notes ou de promotions. Cela dégrade l’environnement académique
et compromet l’équité entre les étudiants.
- Le favoritisme : Favoriser certains étudiants en fonction de relations personnelles
ou d’affinités plutôt que de leurs mérites académiques est une antivaleur à éviter.
Cela nuit à l’égalité des chances et à la justice dans l’évaluation des
performances.

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- Le tribalisme : Le favoritisme basé sur l’appartenance ethnique ou tribale est


également préjudiciable. Il peut entraîner des discriminations et des inégalités
entre les étudiants, sapant ainsi la confiance dans le système éducatif.

Pour lutter contre ces antivaleurs, il est essentiel de promouvoir la méritocratie, la


transparence, et l’éthique. Les enseignants et les étudiants doivent travailler ensemble
pour créer un environnement académique sain, où le respect des valeurs positives prime
sur tout le reste.

En somme, l’éducation à la citoyenneté concerne toutes les couches de la société


congolaise. C’est l’émanation de la volonté du gouvernement congolais à travers le
ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. À l’Université Pédagogique
Nationale (UPN), ce cours est inscrit au programme de formation des étudiants dans
toutes les facultés pour l’atteinte des objectifs qui sont repris ci-dessous au point 0.4 de
cette introduction.

0.3. Acteurs dans l’éducation à la citoyenneté


Les acteurs dans l’éducation à la citoyenneté sont les étudiants, les professeurs des
Universités, les leaders d’opinions, les parents et les médias. Dans le cadre de cet
enseignement, le professeur n’est qu’un facilitateur et coordonnateur du cours.

0.4. Objectifs du cours


Les objectifs de ce cours sont les suivants :
0.4.1. Objectif général
L’objectif général poursuivi par ce cours est de développer chez les étudiants les
valeurs et les attitudes de citoyenneté.

0.4.2. Objectifs spécifiques


À la fin de ce cours, les étudiants seront capables de :
 Définir les concepts de base et de retenir l’historique de la citoyenneté ;
 De cerner les constituants d’un État ;
 De connaître et de respecter les Droits de l’Homme ;
 De savoir les conditions d’acquisition, de perte, de la déchéance et du
recouvrement de la citoyenneté congolaise ;

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 De maîtriser les notions de l’État de droit, de bonne gouvernance et les symboles


de l’État congolais.

0.5. Finalité du cours


Comme l’indique son intitulé, ce cours a l’avantage non seulement, de donner
aux cadres de demain une abondante information sur la « police », la cité ou l’État, mais
aussi de leur inculqué certaines vertus ou valeurs dont celles liées à l’éducation civique
et politique, morale, spirituelle : l’amour de son pays, le respect des biens communs, le
sens de responsabilité, le respect de ses obligations civiques, l’amour du travail,
l’honnêteté, la solidarité, la fraternité, la justice, la droiture, le bien le beau,...
A travers ce cours, nous volons toucher la conscience des cadres de demain,
de façon à intégrer les théories apprises dans leur mode de vie et à en profiter d’une
façon existentielle, ou mieux provoquer leur engagement et leur adhésion à la cause
du pays (politiques initiées) afin qu’à connaissance de cause, ils arrivent
progressivement à maîtriser leur cité.

Comme on le voit, l’Éducation à la Citoyenneté est un processus qui consiste à


former, à conscientiser, à sensibiliser la population à remplir ses devoirs, à jouir de ses
droits et liberté, à mieux connaitre son milieu pour une exploitation rationnelle de ses
potentialités, à développer une culture réellement démocratique au sein de la
communauté. Elle vise à transformer les mentalités de la population pour une
véritable prise en charge de ses responsabilités. C’est donc un cours qui exhorte à
accomplir des actions bonnes, favorable au développement intégral de la population.
Pour comprendre ceci, il faut d’abord se mettre en tête que :
- La cité (du latin CIVITAS) est le bien de tous ceux qui y vivent ;
- Sa gestion doit être également l’affaire de tous (gestion collective des biens &
personnes). Le citoyen doit participer activement à la gestion des affaires de la
cité.

Toutefois, cette participation implique l’intériorisation de certaines valeurs,


civiques, politiques, morales, spirituelles.

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Il nous faudra donc former avant tout la conscience nationale. C’est elle qui poussera le
citoyen à rendre service avec amour à sa collectivité nationale, à respecter
scrupuleusement les institutions et les lois nationales, et à chercher constamment à faire
passer les intérêts de la nation avant les siens.

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CHAPITRE I. CONCEPTS DE BASE ET HISTORIQUE DE LA


CITOYENNETÉ
1.1. Éducation
L'éducation est, étymologiquement, l'action de « guider hors de », c'est-à-dire
développer, faire produire. Il signifie maintenant plus couramment l'apprentissage et le
développement des facultés intellectuelles, morales et physiques, l'apprentissage et le
développement des moyens et des résultats de cette activité de développement.

L'éducation humaine inclut des compétences et des éléments culturels


caractéristiques du lieu géographique et de la période historique. En effet, les parents ou
leurs substituts jouent un rôle traditionnellement fondamental dans l’éducation de
l’enfant afin que cet enfant adopte un comportement et mœurs de l’adulte. C’est donc
un socle ancestral de l’éducation.

Au fur et à mesure de la croissance, l’action des parents va être continuellement


enrichie par l’éducation de tierces personnes ou personnalités (les mouvements, parti,
religion, domaines scientifiques, les média, la bibliothèque, environnement social et
culturel).

L'éducation est considérée comme un élément important du développement des


personnes. Un système éducatif structuré et performant est donc un avantage majeur
pour les peuples, les communautés et citoyens.

1.2. Citoyenneté
Étymologiquement le mot citoyen vient du latin « civis » qui signifia celui qui a
droit de cité. Le citoyen était celui qui participait de son plein gré à la vie de la cité. Il
partagea avec ses concitoyens le pouvoir de faire la loi. De nos jours, un citoyen est une
personne qui relève de la protection et de l’autorité de l’État, dont il est ressortissant.
Dans cet État, il bénéficie des droits civiques et politiques et doit accomplir des devoirs
envers l'État (ex : payer les impôts, respecter les lois, remplir ses devoirs militaires de
protection de sa nation).

Historiquement, un citoyen est un membre d’une cité-État grecque, disposant du


droit de suffrage dans les assemblées publiques. Il participe aux décisions de la cité

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relatives aux lois, à la guerre, à la justice, à l'administration... Pendant la Révolution


française, le terme "citoyen" a été réutilisé par opposition au "sujet" (du roi). Il permet
de désigner tout homme sans notion de hiérarchie, par opposition à la noblesse. A noter
que, durant cette période, les termes "citoyen" et "citoyenne" ont été utilisés pour
remplacer "monsieur", "madame" et "mademoiselle".

La qualité de citoyen est liée à l'obtention de la nationalité par filiation, par la


naturalisation ou par option.

Le citoyen moderne est le sujet de droit et de devoirs : droits de l’homme-droits


civils-droits de politique-droits sociaux. Les devoirs sont accomplis par les citoyens
pour le bien de la collectivité, ou de personnes et définis par les lois des pays dans
lesquels ils vivent.

« Selon Jean Jacques Rousseau, Le citoyen est un être éminemment politique (la
cité) qui exprime non pas son intérêt individuel mais l'intérêt général. Cet intérêt général
ne se résume pas à la somme des volontés particulières mais la dépasse ».

La citoyenneté, dérive du Latin, CIVITAS, ensemble des citoyens et aujourd'hui


elle se définit selon quelques axes qui recouvrent ce qu'il convient d'appeler, les
anciennes et les nouvelles citoyennetés.

Ainsi, citoyenneté est du statut juridique conférant des droits égaux (civils et
politiques, sociaux, économiques) et des obligations égales pour tous dans une
communauté politique donnée avec la participation au pouvoir, à la décision et au
contrôle.

Elle est aussi un ensemble de qualités morales, de devoirs civiques considérés


comme nécessaires à la bonne marche de la cité, ou État, lieu où chaque personne doit
accepter la règle commune.

Aujourd'hui la citoyenneté se définit de manière plus large comme un ensemble de


rôles sociaux spécifiques où la personne a la possibilité de participer à des groupes qui
défendent ses intérêts, ses idées comme les associations écologiques, associations de
consommateurs, de défense des droits de la personne, associations de quartier etc.

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Donc, être citoyen, c'est être partenaire de plusieurs responsabilités communes


auxquelles on participe en s'informant, en informant, en travaillant, en consommant, en
produisant. En conséquence, la citoyenneté est la capacité de reconnaître les valeurs
éthiques requises pour la vie en commun, d'effectuer et d'agir avec la conscience
d'appartenir à un corps social organisé.

Il faut enfin comprendre que la citoyenneté a une dimension nationale, mais elle
peut constituer un statut transnational qui a le monde comme cadre d'expression, cela
signifie une interdépendance entre nations, entre les personnes ; ainsi les citoyens du
monde accordent une importance au mondialisme, l'ensemble des idées et des actes
exprimant la solidarité des populations du globe.

L’exemple : Dans le cadre de la construction européenne, est apparu la notion de


citoyenneté européenne, dont disposent toutes les personnes ayant la nationalité d’un
État membre de l’Union. Il est apparu aussi la notion de citoyenneté multiculturelle, qui
implique la reconnaissance des droits culturels des minorités.

Il y aurait trois aspects de la citoyenneté :

 La citoyenneté civile correspondant aux libertés fondamentales (liberté


d’expression, égalité devant la justice, droit de propriété) ;
 La citoyenneté politique fondée sur la participation politique (le droit de vote, le
droit d’éligibilité, le droit d’accéder à certaines fonctions publiques, le droit d'être
protégé par cet État étant à l'étranger) ;
 La citoyenneté sociale résultante de la création de droits socio-économiques
(droit à la santé, droit à la protection contre le chômage, droits syndicaux).

La capacité d'une personne à exercer sa citoyenneté dépend de la démocraticité du


système politique et social dans lequel elle se trouve. Elle dépend également des
apprentissages de la participation qu’elle a pu faire.

1.3. Droits civiques


On appelle "droits civiques" les droits, protections et privilèges accordés à tous
les citoyens par la loi dans leurs relations à l’État qui doit les protéger pour éviter toute
discrimination.

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Les droits civiques, accordés par une nation à ses citoyens, se distinguent des droits
de l’homme et du droit naturel auxquels on attribue un caractère universel. Cette notion
a été esquissée dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elle a
trouvé sa légitimité notamment avec le mouvement des droits civiques (civil rights
movement) dans les années 1950-1970 aux Etats-Unis, qui luttait pour la fin de la
ségrégation raciale.

Parmi les droits civiques on distingue (France) :

- Droit de vote d’élection et d’éligibilité ;


- Droit de porter une décoration ;
- Droit d'exercer une fonction juridictionnelle ou d'être juré-expert ;
- Droit de représenter ou d'assister une partie devant la justice ;
- Droit de témoigner en justice autrement que pour y faire de simples
déclarations ;
- Droit de faire partie d'un conseil de famille, d'être tuteur (si ce n'est de ses
propres enfants), curateur, subrogé tuteur ou conseil judiciaire ;
- Droit de port d'armes, de faire partie de la garde nationale, de servir dans les
armées françaises ;
- Droit d'enseigner et d'être employé dans tout établissement d'instruction à titre
de professeur, maître ou surveillant.

La jouissance des droits civiques est une des conditions requises pour avoir la
qualité de fonctionnaire.

Au niveau mondial, le "Pacte international relatif aux droits civils et


politiques" (PIDCP) a été adopté par l'ONU en 1966. Il comprend les droits et libertés
classiques qui protègent les particuliers contre les ingérences de l'État, comme le droit à
la vie, l'interdiction de la torture, de l’esclavage du travail forcé, le droit à la liberté etc.
Il est entré en vigueur en 1976.

1.4. Droit naturel


Le droit naturel est l'ensemble des droits que chaque individu possède du fait de
son appartenance à l'humanité et non de par la société dans laquelle il vit. Le droit

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naturel, dont la liberté, le droit de propriété et l'égalité sont des composantes, est
considéré comme inné et inaltérable, universellement valable même lorsqu'il n'existe
aucun moyen concret de le faire respecter.

Le droit naturel cherche à établir une norme qui échappe aux fluctuations de
l'’histoire et des mœurs et qui évite l'arbitraire du jugement humain. Cependant la
détermination du droit naturel dépend aussi de l'idée que l'on se fait de la nature humaine
et peut donc varier suivant les époques.

Le concept de droit naturel a été formulé pour la première fois pendant la


Renaissance par l'école de Salamanque. Il a été étudié par le philosophe néerlandais
Hugo Grotius (1583-1645) et repris par les théoriciens du contrat social, Thomas
Hobbes (1588-1679), John Locke (1632-1704) et Jean Jacques Rousseau (1712-1778).

La notion de droit naturel a été critiquée par Karl Marx (1818-1883) qui met
l'accent sur le caractère spécifique de chaque contexte social et historique, et n'envisage
l'être humain que comme faisant partie d'une société déterminée. Outre les contestations
sur la réalité même de ce concept, le droit naturel fait aussi l'objet de nombreuses
controverses, notamment concernant son contenu (ex : la peine de mort est-elle contraire
au droit naturel ?).

Le droit naturel s'oppose au droit positif, droit en vigueur, édicté par la société ou
l'État, qui par définition est changeant, selon les lieux et les époques. Il ne doit pas être
confondu avec l'état naturel ou la "loi de la jungle".

Pris au sens large, le droit naturel est la recherche et l'étude de normes de droit en
fonction des seules caractéristiques de la nature humaine, indépendamment des
formes du droit en vigueur dans les différentes sociétés aux différentes époques.

1.5. Droit positif


L'expression "droit positif" désigne l'ensemble des règles de droit effectivement
en vigueur dans un État ou un ensemble d'États. Cette notion, qui sous-entend également
que les règles de droit sont issues des hommes eux-mêmes et non pas de la nature ou
d'une divinité, s'oppose à celle de droit naturel.

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Le droit positif est écrit et publié. Son respect est sanctionné par le recours aux
juridictions chargées de l'appliquer. Il est constitué de l'ensemble des documents
juridiques officiels : lois, décrets, règlements administratifs, règles de procédure et
jugements.

Le droit positif est un droit vivant qui évolue en fonction des époques et des
sociétés. Le positivisme légaliste considère que le droit positif émane des autorités
politiques et se suffit à lui-même. Pour le positivisme sociologique, le droit positif est
l'expression de la société. Il se comprend en observant la société. Le droit positif
international est constitué de l'ensemble des accords et des traités en vigueur.

1.6. Règles morales et règles de droit


Les règles morales, qui visent au perfectionnement de l'homme et à indiquer ce qui
est juste, doivent être distinguées des règles de droit qui ont pour objectif l'ordre social.
Ces dernières sont plus étendues, plus complètes, plus précises, plus concrètes que les
règles morales qui sont très générales.

La différence essentielle est que les règles de droit, qui ont un caractère obligatoire,
sont assorties de sanctions par la puissance publique. La sanction morale n'est en effet
pas suffisante pour empêcher l'infraction et obliger l'auteur à réparer les conséquences
de ses actes.

A noter que de nombreuses règles de droit sont issues de la morale. Exemples :


l'interdiction de tuer, tenir sa parole, ne pas nuire à autrui.

1.6.1. Définition de la morale


Étymologie : du latin mores (pluriel de mos), mœurs, conduite, manière d'agir,
genre de vie, habitude.

La morale est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite


relatives au bien et au mal, de devoirs, de valeurs, parfois érigés en doctrine, qu'une
société se donne et qui s'imposent autant à la conscience individuelle qu'à la conscience
collective. Ces principes varient selon la culture, les croyances, les conditions de vie et
les besoins de la société. Ils ont souvent pour origine ce qui est positif pour la survie de
l’ethnie, du peuple, de la société. Si de tels principes sont en outre positifs pour

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l'ensemble des ethnies, des peuples ou des sociétés de la Terre, on peut les considérer
comme faisant partie de la morale universelle. Les termes "éthique" et "morale" ont
des sens proches et sont souvent confondus. L'éthique est plutôt la science et l'étude de
la morale.

On distingue en général deux grandes conceptions de la morale :

- Objectiviste. Les lois morales ne dépendent pas de l'homme mais des lois de la nature,
de "commandements divins" ou des lois de la raison. Elles ont un caractère universel,
éternel, absolu, normatif. Elles ne peuvent être ni changées, ni supprimées.

- Relativiste. Les valeurs morales ont une origine humaine. Elles sont définies par la
société ou par l'individu lui-même et varient donc d'une société à une autre.

1.6.2. Définition de règle morale


Une règle morale est un précepte, un principe, une prescription, une maxime de
conduite humaine, dictée par la conscience, qu'il convient de suivre dans telles ou telles
circonstances. Les règles morales sont les éléments constitutifs et indissociables d'un
concept plus vaste, la morale qu'adopte un individu ou une communauté d'individus.

Les règles morales peuvent être diffuses comme de simples habitudes qui se sont
imposées progressivement (politesse, civisme) au sein d'un groupe social ou bien
énoncées explicitement comme des normes absolues, invariables dans le temps.

Les règles morales peuvent être d'inspiration religieuse, philosophique ou éthique.


Si elles varient en fonction des lieux et des époques, elles sont dites relatives. Si elles
sont invariables, indépendantes du lieu et de l'époque, elles sont dites universelles.

On distingue les règles morales personnelles (ou individuelles) et les règles


morales collectives qui sont partagées au sein d'une même communauté culturelle.

1.6.3. Définition de règle de droit


Une règle de droit est une règle de conduite, une norme juridique, ayant un
caractère général, abstrait et obligatoire, une finalité sociale, et qui indique ce qui
devrait être fait dans une situation donnée. Sa source peut être la loi ou la coutume. La

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règle de droit est appliquée et sanctionnée par la puissance publique. L'ensemble des
règles de droit constitue le droit positif.

Caractéristiques des règles de droit :

Générales : elles sont applicables sur tout le territoire et pour tous les faits qui s'y
produisent,

Impersonnelles : elles valent pour les individus se trouvant dans une situation
déterminée et ne traitent pas de cas particuliers a priori. Une règle qui ne concerne qu'une
personne ou un groupe de personnes est un décret ou une sentence.

Finalité sociale : le but est d'organiser la vie de la société. La règle de droit se distingue
de la règle morale dont la finalité est l'épanouissement de la conscience et de la règle
religieuse qui viserait le salut de l'âme. Elle peut parfois les contredire (ex : divorce,
avortement).

Extérieures : elles ne dépendent pas de la volonté de celui qui y est soumis, mais lui
sont imposées, contrairement à la règle morale.

Permanentes : elles sont durables et constantes dans le temps, entre l'entrée en vigueur
et la modification ou l’abrogation.

Obligatoires : On distingue :

o Les règles de droit impératives: le sujet ne peut s'y soustraire.


o Les règles de droit supplétives : elles ne s’appliquent que si le sujet n’a pas
exprimé de volonté particulière pour l’organisation de la situation.
Coercitives : la coercition est exercée par l'État qui les fait appliquer et les sanctionne.
Dans les sanctions, on peut distinguer :

o La réparation. Ex : dommages et intérêts correspondant au préjudice causé par


l’inexécution de la règle de droit.

o La punition qui relève essentiellement du droit pénal. Ex : peine de prison,


amende.

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- l'exécution contrainte de la règle de droit. Ex : saisie par un huissier pour le compte


d'un créancier, expulsion d'un locataire qui ne règle pas son loyer.

o La réparation. Ex : dommages et intérêts correspondant au préjudice causé par


l’inexécution de la règle de droit.
o La punition qui relève essentiellement du droit pénal. Ex : peine de prison,
amende.

1.6.4. Définition de la responsabilité morale


La responsabilité morale est la nécessité pour une personne de répondre de ses
intentions et de ses actes devant sa conscience.

La responsabilité morale est la responsabilité considérée en tant que valeur, d'un


point de vue éthique ou moral. C'est la capacité pour la personne de prendre une
décision en toute conscience, sans se référer préalablement à une autorité
supérieure, à pouvoir donner les motifs de ses actes, et à pouvoir être jugé sur eux.

Une autre caractéristique de la responsabilité morale est qu'il n'y a pas


prescription. Contrairement à la loi civile, La responsabilité morale survit
perpétuellement à l'action, pouvant prendre la forme de remords ou de contentement.
La principale condition de la responsabilité morale est la liberté, c'est-à-dire le fait de
pouvoir agir librement, d'être soi-même la cause de ses actions, sans quoi ce serait à
cette cause qu'incomberait la responsabilité. Cette question de la liberté d'action de
l'individu et de la responsabilité morale fait l'objet d'un débat philosophique pour savoir
si elle est compatible avec le déterminisme dans les actions humaines.

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CHAP II. ÉTAT


L’État est une collectivité d’habitants fixés sur un territoire et soumis à une autorité
politique. Lorsque nous parlons de l’État, nous le représentons comme propriétaire des
routes, lacs, voies ferrées, sol et sous-sol … Mais qui est l’État ? Il est donc inconcevable
d’évoquer le concept « civisme » sans cerner celui de l’État.

En effet, l’éducation à la citoyenneté est une partie de l’enseignement, destiné à


donner aux étudiants le dévouement envers leur collectivité c'est-à-dire l’État. L’étude
de l’État fait partie du droit constitutionnel et du droit international public, de ce qui
précède, nous pouvons nous demander d’où vient ce mot. Si rependu et si envié par le
peuple colonisé ? Il est beaucoup moins ancien que les sociétés politiques elles-mêmes.

Habituellement désigner dans le passé : royauté, principauté, République. Le mot


État apparaît au 16e siècle avec le développement du nationalisme. Nicolas
MACHIAVEL écrit dans « le Prince » en 1915 : « Toutes les dominations qui ont eu
autorité sur les hommes sont les États ». Les auteurs français du 17e siècle l’emploient
couramment avec un peu plus de rigueur que MACHIAVEL.

On peut définir l’État comme une personne morale caractérisée par un pouvoir
institutionnalisé et souverain régissant un cadre territorial déterminé, une nation dont il
est sensé traduire ses aspirations.

2.1. État – nation


État – nation, État – gouvernement
L’État est distinct de la nation, notion floue et imprécise mais très vivante,
essentiellement sociologique et historique. Pourtant, tout homme est conscient de
l’existence des nations car chacun appartient à l’une d’entre elles. RENAN a défini la
nation comme une âme, un principe spirituel, une conscience morale, un vouloir vivre
collectif.

La nation reste un ensemble culturel, qui se définit à partir de deux conceptions :

La conception objective : Considère la nation comme un ensemble culturel qui se


définit à partir des critères objectifs tel que les éléments culturels : la langue, la
religion, la coutume, …

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18

La conception subjective ou volontariste : elle repose essentiellement sur la volonté


de vivre ensemble.

NB : L’État est donc une nation à la fois politique et juridique qui peut coïncider
ou ne pas coïncider avec la nation. Néanmoins, les États ont tendu, à partir de 1789, à
coïncider les nations.

Contrairement à l’État-nation, l’État-gouvernement renvoie à l’appareil


gouvernemental d’un pays souverain. Il s’agit, plus précisément, du corps des personnes
et d’institutions qui détiennent le pouvoir politique. Le pouvoir politique est un pouvoir
spécifique, exclusif à l’État. Ce dernier est caractérisé par le fait qu’il détient le
monopole de la contrainte légitime.

2.2. Les éléments constitutifs d’un État –nation


Le droit international public tout comme le droit public définissent l’Etat à travers
ses éléments constitutifs qui sont les territoires déterminés, la population permanente et
un système de gouvernement (pouvoir politique ou étatique) et en fin la souveraineté
(cet élément, fait toujours objet de controverse entre la doctrine).

2.2.1. Le territoire
Il n’y a pas d’État nomade, pas d’État exil, alors souvent qu’il y a le gouvernement
en exil dans des périodes de bouleversements politiques. Si petit soit le territoire, cet
élément est indispensable à l’existante étatique. Les frontières déterminent la limite du
territoire. Le territoire d’un État comprend une portion de la surface terrestre bien
déterminée, l’espace aérien qui surplombe cette portion de la surface terrestre et le sous-
sol, il faut également ajouter l’espace maritime, ses frontières doivent être assez
précises.

2.2.2. La population
C’est l’élément vital de l’état. Sa substance, bref sa raison d’être. La population
d’un État peut être très faible ou très nombreuse, mais elle est nécessaire pour l’existence
d’un état Elle est entendue juridiquement comme un ensemble des membres d’une
société politiquement organisée par État. La population étatique se compose d’une
manière exclusive des nationaux. C'est-à-dire des ceux qui ont la nationalité de cet État.

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19

Chaque état est libre de déterminer le système selon lequel sa nationalité sera
acquise.

Trois options sont possibles, notamment :

- Le jus sanguinis (acquisition de la nationalité par le sang) ;


- Le jus soli (l’acquisition de la nationalité par le sol où le lieu de la naissance) ;
- La combinaison du jus sanguinis et du jus soli.

N.B : Il existe des personnes en situation intermédiaire : ce sont les apatrides et les
réfugiés.

Un apatride : est une personne qui a perdu sa nationalité parce qu’elle a été
frappée par la législation de son pays pour avoir commis des infractions contre
l’ordre public.
Le réfugié quant à lui : est une personne qui craint avec raison d’être persécutée
du fait de son appartenance, se retrouve hors du pays dont elle a la nationalité et,
qui ne peut en raison d’une crainte, ne veut y retourner.

2.2.3. Le gouvernement ou pouvoir politique


Le troisième élément constitutif de l’État est son gouvernement c'est-à-dire
l’ensemble des organes ayant pour fonction de gouverner, de légiférer (élaborer les lois)
et de rendre la justice, grâce à la puissance publique.

Le Sociologue Allemand MARX WEBER a réussi à dégager les critères qui


caractérisent le pouvoir de l’État : c’est le monopole de la contrainte physique légitime
pour imposer l’obéissance à la loi qu’il met en place. Le pouvoir dans l’État, est un
pouvoir institutionnalisé et souverain. C’est un pouvoir établi par une autorité, et dont
de cette collectivité apporte son adhésion.

2.2.4. La souveraineté
Pour reprendre la formule de Jean BODIN, la souveraineté est la puissance de
donner les lois à tous en général et à chacun en particulier et cela sans le consentement
du plus grand ni de pareille, de moindre que c’est soit.

On distingue donc deux sortes de souveraineté :

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20

La souveraineté dans l’État : on parle de la souveraineté dans l’État, lorsque le pouvoir


ou le gouvernement contrôle l’effectivité du territoire.

La souveraineté de l’État : l’existence d’un pouvoir souverain à l’intérieur de l’État


l’implique à l’extérieur de celui-ci, l’absence de tout autre pouvoir capable de
s’immiscer (s’ingérer) dans les affaires intérieures où de lui dicter ses comportements
dans les relations extérieures.

On parle de la souveraineté de l’État : lorsque cette dernière est reconnue sur le


plan international. Cette souveraineté s’exprime mieux dans le principe de l’égalité
juridique des États.

2.3. Les formes de l’État


Un Etat peut revêtir deux formes différentes : Il peut être un état unitaire, c'est-à-
dire centralisé ou être un Etat composé c'est-à-dire fédéral. Nous retiendrons que la
distinction entre l’Etat unitaire et l’Etat fédéral, est fondée sur les différences de
structures et des personnes morales et étatiques.

2.3.1. L’État unitaire


L’État unitaire peut être simple où composé c'est-à-dire l’État unitaire centralisé
ou décentralisé.

L’État unitaire est celui qui ne possède qu’un seul centre d’impulsion politique et
gouvernemental et qui a une personnalité juridique. Il est donc caractérisé par une unité
de pouvoir politique. Dans cet État, une seule constitution répartit les compétences entre
pouvoir exécutif et pouvoir législatif. Il importe donc à cet effet, de signaler que, dans
un État unitaire centralisé le pouvoir de l’exécutif est situé entre les mains de
l’administration centrale.

Dans l’État unitaire décentralisé le principe est la répartition de pouvoir entre le


pouvoir central et les entités administratives décentralisées (Les provinces, les
communes, les mairies, les territoires …

N.B : La décentralisation tout comme la centralisation possèdent les avantages et des


inconvénients.

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a. Les avantages de l’État unitaire :

 Simplicité de l’organisation administrative, avec une certaine uniformité des


techniques administratives ;
 Utilisation d’un nombre relativement réduit des fonctionnaires ;
 Absence des conflits sérieux dans les compétences des différents niveaux (central
et local) ;
 Une certaine liberté de décision et d’action rapide pour le pouvoir en cas des
problèmes urgents.

b. Inconvénients de l’État unitaire :

 La concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul décideur et l’absence de
véritable contrôle de peuple ;
 Étouffement des libertés d’initiative et de tout esprit d’émulation ;
 Il y a risque d’entrer dans un régime dictatorial ;
 Parfois il y a absence de démocratie ;
 Surcharge de travail dans les organes du pouvoir central ;
 Lenteur dans la prise des solutions à apporter aux problèmes locaux ;
 Nomination fréquente des personnes de qualification douteuse, ce qui favorise la
médiocrité à la place de la méritocratie ;
 Il ne favorise pas le développement des entités locales et ne crée pas l’emploi.

2.3.2. L’État fédéral


On le définit parfois comme un État composé d’Etats, disons plutôt, au regard du
droit constitutionnel. L’Etat fédéral est une personne morale étatique au sein de laquelle
plusieurs personnes morales, les Etats membres disposent des compétences propres dans
le domaine constitutionnel, législatif, exécutif et judiciaire.

Le fédéralisme est une technique de gestion des Etats visant le rassemblement des
plusieurs entités étatiques (les Etats fédérés) en une seule entité socio-politique où l’Etat
fédéral, laquelle entité fédérale laisse aux premières la liberté de s’organiser elles–
mêmes politiquement et administrativement, indépendamment du pouvoir fédéral sous
réserve des compétences spécifiques de chacune d’elle.

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22

N.B : Quel que soit son mode de formation l’État fédéral comprend un certain nombre
des critères :

 L’État fédéral est caractérisé par la superposition de plusieurs ordres juridiques ;


 L’État fédéral est caractérisé par l’autonomie de gestion et des pouvoirs étatiques
(pouvoir législatif, exécutif et judiciaire). Les Etats fédérés disposent de leurs
propres constitutions ;
 L’Etat fédéral est caractérisé par la participation : les Etats fédérés participent en
tant que tels aux décisions fédérales et aux révisions du pacte fédéral ;
 L’Etat fédéral est caractérisé par la complémentarité : ce critère fait mention des
compétences concurrentes, communes entre l’Etat fédéral et les Etats fédéraux.

a. Les avantages de l’État fédéral

 Le fédéralisme renforce les chances de réalisation des valeurs de la démocratie ;


 Il accroît les possibilités de participation politique des citoyens ;
 Il empêche la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne
grâce à la répartition de pouvoir entre les entités administratives décentralisées ;
 Il renforce la capacité d’innovation politique et administrative grâce à
l’émulation des divers Etats ;
 Il permet le déploiement de diversité dans l’unité : Il facilite le développement
égal de toutes les entités administratives décentralisées ;
 Il responsabilise les citoyens face à la destinée de toute sa communauté ;
 Le fédéralisme permet de déployer un nationalisme lucide et plus solide que dans
l’unitarisme.

b. Les Inconvénients de l’État fédéral

 Persistance d’une zone d’incertitude dans la distribution des compétences ;


 Nombre croissant de fonctionnaire et accroissement des dépenses ;
 Rigidité de la constitution fédérale qui est difficilement modifiable même quand
il y a des situations urgentes ;
 Toutefois cette rigidité est aussi un avantage parce qu’elle concourt au respect du
droit ;

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23

 Le fédéralisme risque d’exacerber le sentiment séparatiste et de menacer l’unité


nationale dans un pays poste conflit comme la RDC.

2.4. La Constitution d’un État


Il y a deux sens du mot constitution :
- Il désigne tantôt les conditions générales d’organisation de pouvoir ;
- Il désigne tantôt l’acte ayant la plus haute valeur juridique par lequel le
souverain règle les problèmes fondamentaux du pouvoir est
accessoirement, tout problème au quel l’on accorde assez d’importance
pour en traiter dans la constitution.

Tout État a donc une certaine organisation du pouvoir résultant à la fois de


pratiques coutumières et de certains textes épars soit, une constitution écrite.

Dans le premier cas, on dit que la constitution est coutumière et dans le second, il
s’agit d’une loi fondamentale. En fin, dans le monde moderne, la plupart des Etats ont
les constitutions écrites, car les constitutions sont aussi des actes par lesquels les peuples
proclament leur victoire et leur espérance.

Le progrès démocratique commande, d’autre part, que la constitution, norme


suprême soit adoptée par le peuple souverain par referendum.

N.B : La RDC est un pays qui a connu plusieurs constitutions, à ce jour, c’est la
constitution du 18 Février 2006 qui règle l’organisation et la gestion du pouvoir en RDC.
Il s’avère donc impérieux de parcourir les différentes périodes politiques auxquelles
correspondent les constitutions, afin de permettre aux étudiants d’avoir une vie globale
de l’histoire constitutionnelle de leur pays. C’est aussi l’un des éléments de l’éducation
à la citoyenneté ou du civisme.

 L’État Indépendant du Congo (EIC) 1885 – 1908 : il n’y avait pas de constitution.
 La Charte coloniale du 18 Octobre 1908 (Constitution belge).
 La loi fondamentale du 19 mai 1960 : Résolution de la table ronde de Bruxelles.
 La Première République du 1er août 1964 ici nous allons évoquer la constitution
de LULUABOURG (Kananga) qui est en effet, la première constitution élaborée
par les nationaux eux-mêmes.

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 La Deuxième République 1967 : c’est une constitution révolutionnaire ayant


connu au total 17 révisions.
 La transition du 24 avril 1990 – 2006 (16 ans) durant cette période, il y a eu cinq
autres constitutions en 1992, 1993, 1994, 1997, 2003.

2.5. Les Organes d’un État


La tâche écrasante que constitue la gestion d’un État moderne aussi bien que les
exigences démocratiques imposent la division des taches du pouvoir entre les divers
organes. Jean Jacques Rousseau, lui-même, que l’on oppose tous volontiers sur ce point
comme sur bien d’autres à MONTESQUIEU a dit : « Il n’est pas bon que celui qui fait
les lois les exécute … ».

L’observation de fait révèle que la quasi- totalité de la constitution distingue trois


pouvoirs ou fonctions confiées à des organes différents :

 Le pouvoir législatif : dont sa mission est d’élaborer des lois, l’organe


compétent ici c’est le parlement ;
 Le pouvoir exécutif : il s’occupe d’exécuter les lois, une fois votées au
parlement, promulgué par le président de la République et publiée dans le
journal officiel ;
 Le pouvoir judiciaire : dont sa mission est de dire de droit, c'est-à-dire
trancher les litiges où les différents ; c’est le rôle de cours et tribunaux.

2.6. Les régimes politiques et les Systèmes électoraux


2.6.1. Les régimes politiques
Le régime politique se définit comme la forme de l’organisation de pouvoir au sein
d’un système politique. Le régime politique réfère notamment à la constitution d’un
État, au mode de scrutin, à l’organisation du pouvoir entre les différentes composantes
politiques du système.

a. Le régime parlementaire

Un régime est dit parlementaire lorsque le gouvernement est responsable


politiquement de ses actes devant le parlement, et que, ce dernier n’a pas seulement la
mission de légiférer (élaborer la loi), mais aussi celle de contrôler le gouvernement.

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25

Il exerce cette mission par le recours aux techniques dites parlementaires, qui
consistent à demander des comptes au gouvernement, en lui posant des questions écrites
où finalement en interpellant ce dernier et le cas échéant, en votant une motion de
censure qui met fin aux fonctions des membres de l’exécutif.

Bref, le régime parlementaire est un régime qui tend à instaurer l’équilibre des
forces entre le pouvoir exécutif et législatif. Cet équilibre est recherché sur les bases
suivantes :

 Une division de l’exécutif en deux : Le chef de l’État est irresponsable


politiquement devant le parlement étant donné que tous ses actes doivent être
contre signés par le ministre responsable et chargé d’exécution sauf
responsabilité pénale pour haute trahison, détournement de deniers publics et
incitation à la haine : (Art 164 de la constitution du 18 février 2006).
 Un Gouvernement est politiquement responsable devant le parlement mais
aussi normalement soutenu par sa majorité.
 L’exécutif peut dissoudre le parlement : cette dissolution apparaît comme la
contrepartie du pouvoir qu’elle tient de reverser le gouvernement.

Ce droit est généralement reversé ou chef de l’État par tradition, toutefois, ce


pouvoir peut être aussi confié au chef du gouvernement sur base du contreseing.

b. Le régime présidentiel :

Cette appellation a été inventée pour désigner le régime des États unis, lorsque le
président joua un rôle essentiel à la tête de l’État. Dans ce régime, le pouvoir législatif
et exécutif sont séparés. Il s’agit ici d’une séparation stricte des pouvoirs. Chaque organe
constitutionnel est indépendant et ne peut agir sur l’autre.

L’Assemblée ne peut renverser le gouvernement, comme ce dernier ne peut


dissoudre l’Assemblée. Le pouvoir législatif est confié, dans sa plénitude au congrès,
composé du Sénat et de la chambre des représentants ou l’Assemblée nationale. En fin,
le pouvoir gouvernemental est moniste, c'est-à-dire, il est exercé par un chef de l’État
élu au soufrage universel.

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2.6.2. Les systèmes électoraux


Un système électoral est une méthode servant à la population d’un pays de se
choisir les dirigeants politiques. C’est un ensemble des mécanismes qui permet à
l’électorat de jouir d’une représentation au sein du gouvernement élu et de voter ses
représentants aux assemblées représentatives et à la tête du pays.

Dans le pays à régime politique multipartiste, les gouvernants sont choisis par les
gouvernés électeurs selon trois systèmes électoraux. Toutefois, dans le cadre de cet
enseignement, nous analyserons seulement les deux premiers, c'est-à-dire, le système
majoritaire et le système proportionnel.

a. Le système majoritaire :

Ce système a comme finalité de proclamer élu le candidat qui obtient le plus grand
nombre des voix, quel que soit le total des obtenues par ses adversaires. Ce système est
à deux tours quand il exige la majorité absolue (50 + une voix) si non, on procède au
second tour du scrutin (scrutin de ballotage) pour lequel la majorité relative suffit.

b. Le système proportionnel :

Il a pour but d’assurer à chaque liste et à chaque parti un nombre de sièges


proportionnel au rapport de ses suffrages. Le scrutin de liste permet d’attribuer des
sièges à la fois à la majorité et à la minorité. Une lecture minutieuse de la loi numéro
06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielles législatives,
provinciales, urbaines, municipales et locales en R.D.C révèle aisément le système
électoral qui s’applique à chaque niveau.

c. Le 3e système électoral :

Est celui appelé mixte c'est-à-dire le système à cheval entre le 1er et le second. Comme
dit ci-dessus, nous ne l’étudierons pas.

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Questions d’exercices

État-nation

1. Quelles sont les caractéristiques essentielles qui définissent un État-nation?


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2. Comment l'identité nationale influence-t-elle la stabilité politique et sociale d'un


État-nation?
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3. En quoi les concepts de souveraineté et de légitimité sont-ils importants pour un


État-nation?

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4. Quels sont les défis auxquels sont confrontés les États-nations dans un monde
globalisé et interconnecté?
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État-gouvernement
1. Comment les différents systèmes de gouvernement (parlementaire, présidentiel,
semi-présidentiel) impactent-ils le fonctionnement de l'État?
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2. Quel rôle jouent les institutions gouvernementales dans la protection des droits
et libertés des citoyens?
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3. Comment la séparation des pouvoirs entre les branches législative, exécutive et
judiciaire contribue-t-elle au bon fonctionnement de l'État?
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4. Quels mécanismes de contrôle et de surveillance sont essentiels pour prévenir la
corruption au sein des gouvernements?
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CHAP III. NOTIONS DES DROITS DE L’HOMME


3.1. Notions
Les droits de l’homme sont généralement définis comme des prérogatives et des
facultés inhérentes à la personne humaine et utiles à son bien-être et à sa dignité. Puisque
inhérents à la personne humaine, les droits de l’homme existent donc indépendamment
de leur proclamation et de leur aménagement dans l’ordre juridique d’un Etat. Si l’on
tient compte de leur reconnaissance par les Etats, ils peuvent être définis comme « la
somme des droits individuels et collectifs qui ont été reconnus par les Etats souverains
et codifiés dans leurs constitutions et dans le droit international ».

C’est dans cette optique que le professeur AKELE considère les droits de l’homme
comme « l’ensemble des facultés et prérogatives considérées comme appartenant
naturellement à tout être humain, dont le respect s’impose à tous y compris l’État et dont
la protection est organisée aussi bien par divers instruments internationaux universels et
régionaux que par le texte des droits positifs au premier rang desquels la constitution ».
D’autres expressions sont également utilisées pour traduire la réalité des droits de
l’homme, notamment : libertés publiques, droits fondamentaux, droits humains, droits
de la personne.

Le concept de liberté publique renvoie aux libertés (ou droits) inscrites dans le
droit positif et garanties par lui. Ce concept se retrouve aujourd’hui dans plusieurs
constitutions des Etats Africains y compris celle de la RDC. (Art 122.1. de la
constitution).

L’expression droits fondamentaux se situe sur le strict terrain du droit positif. Les
droits fondamentaux seraient ceux proclamés par un texte et généralement par une
constitution. Elle se retrouve, elle aussi, dans beaucoup de textes constitutionnels
africains.

L’expression « droits humains » est la traduction littérale des expressions Human


Rights utilisée en Anglais. Cette expression, est consacrée par la constitution congolaise
à son Titre II intitulé « Des Droits humains, des libertés fondamentales et des devoirs du
citoyen et l’Etat ». Les droits de l’homme ont été proclamés par des textes internes avant

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qu’ils ne soient repris dans les instruments internationaux. La plus célèbre est la
déclaration des droits de l’homme et des citoyens du 26 Août 1789.

En effet, c’est l’ONU qui a universalisé la protection internationale des droits de


l’homme en adoptant des instruments qui proclament des droits de l’homme quel qu’il
soit et où qu’il se trouve. On peut citer à titre d’exemple, la Déclaration universelle des
Droits de l’Homme adoptée à Versailles (France) le 10 décembre 1948.

3.2. Classification des droits de l’homme


Les droits de l’homme sont généralement classés en trois catégories ou générations
:

3.2.1. Les droits civils et politiques ou droits de la 1ère génération


Ces droits réservent à l’individu une sphère d’autonomie sur laquelle il est interdit
aux autorités publiques d’empiéter. Ces droits n’exigent que la volonté de l’Etat. En fait,
seule la volonté suffit pour qu’ils puissent être garantis par l’Etat. Exemple : Le droit à
la vie, à l’intégrité physique, à la sécurité, à la liberté de réunion, au respect de la vie
privée, à la propriété, droit de réponse, d’asile, de vote, d’avoir un nom, à la nationalité,
au mariage, à la liberté et de résidence, droit d’association.

3.2.2. Les droits économiques sociaux et culturels


Ce sont des droits qui appellent de la part des pouvoirs publics, des actions
positives en vue de leur réalisation, d’où le qualificatif « droit-créance ». La deuxième
génération des droits de l’homme est centrée sur la programmation et planification de
l’État.

Parmi ces droits nous pouvons citer : Le droit au travail, de manifester


pacifiquement, à la santé, à la sécurité, à un niveau de vie suffisamment, à l’éducation,
à l’identification culturelle, à se syndiquer ou non, droit à une juste rémunération …

3.2.3. Les droits de la solidarité ou droits collectifs


En effet, il s’agit des droits ayant une forte dimension collective. Ces droits de la
troisième génération des droits de l’homme impliquent la participation de tout le monde,
c'est-à-dire, de l’État, des individus ainsi que de toute la communauté. Il s’agit
principalement des droits suivants : Droit à la paix, au développement, à la qualité d’un

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environnement sain, droit au contrôle des richesses publiques, à l’espace, de la mer, à la


sécurité.

3.3. Limites
Il est important de noter que les limitations et dérogations aux droits de l’homme
est possible. Les droits de l’homme ne sont pas absolus. Il arrive même que, dans
certaines circonstances, des Etats dérogent purement et simplement à certains droits. Les
Etats ont l’obligation de respecter, de protéger et de mettre en œuvre les droits de
l’homme.

Toutefois, à l’égard de certains droits, ils disposent d’une marge des manœuvres
dans l’appréciation de cette obligation. Ils peuvent, sur cette base, imposer des
limitations à leur exercice. Elles peuvent être constitutionnelles ou législatives. Ex :
Limitation de liberté politique, liberté d’expression, de réunion …

3.4. Dérogations aux droits de l’homme


Lorsqu’un danger public exceptionnel (la guerre, les émeutes, les catastrophes
naturelles) menace l’existence de la nation, Etat peut prendre des mesures pour déroger
purement et simplement à ses obligations en matière des droits de l’homme. (Art 85 et
86) de la constitution la RDC du 18 Février 2006 proclame l’Etat de siège et l’état
d’urgence.

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Questions d’exercices

1. Quels sont les principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme,
et comment sont-ils appliqués au niveau national?
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…………………………………………………………………………………………
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2. Comment les droits de l'homme sont-ils protégés dans votre pays, et quels sont les
principaux défis auxquels ils sont confrontés?

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…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………

4. Quel rôle jouent les organisations non gouvernementales (ONG) dans la


promotion et la protection des droits de l'homme?

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…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………

5. Comment le droit à l'éducation peut-il être considéré comme un droit de l'homme,


et quelles obligations cela impose-t-il aux États?

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CHAP IV. CITOYENNETÉ CONGOLAISE


4.1. Généralités sur la nationalité congolaise
Sous ce titre, il sera question d’étudier la citoyenneté Congolaise qui renvoie à
l’analyse des conditions de son acquisition, avant l’analyse de la construction d’un Etat
de droit en RDC et les symboles de l’Etat congolais. Toutefois, il sied de définir la
nationalité comme étant le lien juridique et politique qui unit un citoyen à son Etat.

La loi N° 04/024 du 12 Novembre 2004 relative à la nationalité congolaise institue


deux statuts juridiques distincts en matière de nationalité congolaise :

 La nationalité congolaise d’origine ;


 La nationalité congolaise d’acquisition.
La constitution du 18 Février 2006 à son Art 10 dispose que « la nationalité
congolaise est une exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre.
La nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition individuelle.

Est congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les
personnes et les territoires constitués ce qui est devenu le Congo (RDC) à
l’indépendance ; une loi organique détermine les conditions de reconnaissance
d’acquisition, de la perte et de recouvrement de la nationalité congolaise ».

Cette nationalité est reconnue dès la naissance à l’enfant en considération de deux


éléments de rattachement de l’individu à la RDC, à savoir sa filiation à l’égard d’un ou
de deux parents congolais, le jus sanguinis, son appartenance aux groupes ethniques et
nationalités dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo
(RDC) à l’indépendance, jus sanguinis et jus soli. Ainsi, à la lumière de la loi
susmentionnée, est congolais :

 L’enfant dont l’un des parents est congolais ;


 Tout individu appartenant aux groupes ethniques et nationalité dont les personnes
et les territoires constituaient ce qui est devenu le Congo ;
 L’enfant nouveau-né trouve sur le territoire de la RDC dont les parents sont
inconnus ; toutefois, il sera réputé n’avoir jamais été congolais, si au cours de sa

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minorité, sa filiation est établie à l’égard d’un étranger et s’il a, conformément à


la loi nationale de son parent, la nationalité de celui-ci ;
 L’enfant né en RDC des parents ayant le statut d’apatride ou des parents étrangers
dont la nationalité ne se transmet pas à l’enfant du fait de la législation de l’Etat
d’origine qui ne connait que le jus soli ou ne reconnait pas d'effet sur la nationalité
naturelle.

4.2. L’acquisition de la nationalité congolaise par effet de la naturalisation


L’article 11 dispose que « la nationalité congolaise peut être conférée par la
naturalisation, après avis conforme de l’Assemblée Nationale, à tout étranger qui a rendu
d’éminent service à la RDC ou à celui dont la naturalisation présente pour la RDC un
intérêt réel à impact visible et cela sans préjudice des dispositions des articles 22 et 34.

Toutefois, la loi exige des conditions à remplir dont :

 Être majeur ;
 Introduire expressément une déclaration individuelle ;
 Déposer une déclaration d’engagement par écrit de renonciation à toute
autre nationalité ;
 Savoir parler une des langues congolaises ;
 Être de bonne vie et mœurs.

4.3.1. L’acquisition de la nation congolaise par l’effet de l’option

L’article 13 dispose que « on peut requérir la nationalité congolaise par l’effet de


l’option :

 L’enfant né en RDC ou à l’étranger des parents dont l’un a eu la nationalité


congolaise ;
 L’enfant adopté légalement par un Congolais ;
 L’enfant dont l’un des parents adoptifs a acquis ou recouvré volontairement la
nationalité congolaise.

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4.3.2. L’acquisition de la nation congolaise par l’effet de l’adoption


L’article 17 dispose que : « on peut acquérir la nationalité congolaise par l’effet de
l’adoption » :

- L’enfant mineur légalement adopté par un Congolais ;


- L’enfant mineur dont le parent adoptif est devenu congolais ;
- L’enfant mineur dont le parent adoptif a recouvré volontairement la
nationalité congolaise. Toutefois, l’enfant légalement adopté pourra,
pendant les six mois qui suivent sa majorité, renoncer à sa nationalité
congolaise.

4.3.3. L’acquisition de la nation congolaise par l’effet du mariage


L’article 18 dispose que « Le mariage n’exerce de plein droit aucun d’effet sur la
nationalité congolaise. » Cette disposition a été complétée par l’article 19. En ces termes
: « L’étranger ou l’apatride qui contracte le mariage avec un conjoint de nationalité
congolaise peut après un délai de 7 ans à compter du mariage, peut acquérir la nationalité
congolaise par décret délibéré en conseil de ministre sur proposition du ministre de la
justice, à condition qu’à la date du dépôt de la demande, la communauté de vie n’ait pas
cessé entre les époux et que le conjoint congolais est conservé.

4.3.4. L’acquisition de la nation congolaise par l’effet de la naissance et de la


résidence
L’article 22 dispose que « Tout enfant né en RDC des parents étrangers peut, à
partir de l’âge de 18 ans accomplis, acquérir la nationalité congolaise à condition qu’il
en manifeste par écrit la volonté et qu’à cette date, il justifie d’une résidence permanente
en RDC.

N.B : Il convient de signaler que tout bénéficiaire de la nationalité congolaise jouit de


tous les droits et est tenue à toutes les obligations attachées à la nationalité congolaise à
dater du jour de cette acquisition, sauf exception faite par une loi particulière.

4.3. De la perte, de la déchéance et du recouvrement de la citoyenneté congolaise


Toute personne de la nationalité congolaise qui acquiert une nationalité étrangère
perd la nationalité congolaise en vertu de l’art 26. En effet, le gouvernement prononce,
dans un délai d’un an, à compter de la découverte, de la faute, la déchéance de la

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nationalité si l’impétrant l’a obtenu en violation de dispositions de l’Art 22. Cette


déchéance met fin à la nationalité congolaise de l’intéressée.

N.B : Le gouvernement est tenu de prononcer, après avis conforme de l’Assemblée


nationale la déchéance de la nationalité congolaise de la personne incriminée.

Questions d’exercices

1. Quels sont les critères légaux pour obtenir la citoyenneté congolaise selon la
constitution de la RDC?
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2. Comment la législation congolaise traite-t-elle les cas de double nationalité?

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3. Quelles sont les conséquences légales pour un citoyen congolais qui acquiert une
autre nationalité sans renoncer à sa citoyenneté congolaise?

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4. Comment les droits et devoirs des citoyens congolais sont-ils protégés et garantis
par le système juridique de la RDC?
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CHAP V. ÉTAT DE DROIT, BONNE GOUVERNANCE ET SYMBOLES


DE L’ÉTAT CONGOLAIS
5.1. Notions de l’État de droit
Depuis plus de deux décennies, la plupart des pays se réclament être des États de
droit concept en vogue, slogan sans aucun lendemain pour certains. Tous les dirigeants
prônent l’Etat de droit.

En effet, l’Etat de droit, s’oppose à l’Etat de nature. L’Etat de nature est un espace
sauvage, dépourvu des règles et où les notions du juste et de l’injustice sont inconnues.

La loi du plus fort étant toujours la meilleure et faisant triompher par la violence,
le désir de celui qui est fort physiquement. L’Etat de nature est une jungle, c’est le monde
des bêtes sauvages qui se mangent entre elles.

Dans la sauvagerie de la loi, de la force, « Homo homini lupus » comme disait


Thomas HOBSES, l’homme est loup pour l’homme, et la raison du sauvage le plus fort
est toujours la meilleure.

L’Etat de droit se construit à partir d’un contrat social (Jean Jacques ROUSSEAU)
c’est-à-dire l’ensemble des règles acceptées par la volonté générale du peuple à base
desquels toutes les relations des personnes et leurs biens sont régis.

Elle repose donc sur la norme supérieure qui doit être vénérée est respectée par
tous : la constitution. Bref, L’Etat de droit est défini en deux sens :

 Dans son sens étroit, l’Etat de droit signifie la soumission de l’Etat (l’Etat
comme administration) à la règle de droit. Ici, on vise le contrôle des actes posés
par le pouvoir public, c’est donc le principe de la légalité.
 Dans son sens large, l’Etat de droit a un contenu plus large que la simple
soumission de l’Etat à la règle de droit. Il est demandé au pouvoir public d’avoir
une certaine légitimité de leur pouvoir pour éviter la dictature où la concentration
du pouvoir.

5.2. Caractéristiques d’un État de Droit


L’Etat de droit est caractérisé par un nombre de manifestations :

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• Il n’existe pas de droit en dehors des règles juridiques et édictées par l’Etat,
sanctionnées ou garanties par la loi ;
• La constitution, les lois et les règlements sont des sources principales du
droit ;
• La norme juridique est perçue comme règle devant régir la conduite
extérieure des gouvernants et gouvernés ;
• L’Etat n’est lié que par les règles qu’il crée lui-même où auxquelles il
adhère ;
• Toute législation est l’œuvre des représentants de peuples réunis dans une
institution sacrée. Nul n’est au-dessus des normes, même le législateur qui
les a discutées ou votées.

5.3. Démocratie
La plupart des auteurs sont d’accord avec la définition classique du concept «
Démocratie » ; à savoir celle donnée par Abraham LINCOLN pour qui la démocratie
est « le Pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Les principes fondamentaux de la démocratie sont :

o Le peuple choisit lui-même ses dirigeants et leur donne un mandant limité et


renouvelable ;
o Le peuple contrôle l’exercice du pouvoir et peut le retirer aux titulaires indignes
ou incapables ;
o La volonté de la majorité s’impose à tous les citoyens (résultats des élections) ;
o Les droits de la minorité doivent être garantis ;
o La séparation des pouvoirs est garantie contre le danger de dictature ;
o Seule une juste répartition de la richesse nationale assure une démocratie stable.

N.B : A l’opposé de la démocratie, on parle de la dictature. Il y a la dictature lorsqu’une


personne exerce le pouvoir sans permettre à l’opposition de s’exprimer. Durant la
dictature, les libertés éléments caractéristiques de la démocratie sont soit suspendues,
soit réduites ; il y a absence des élections, et si elles sont organisées, elles sont donc
truquées.

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5.4. Notions de la bonne gouvernance


L’expression « bonne gouvernance » ne date pas d’aujourd’hui étant donné qu’elle
se fonde sur l’honnêteté de tout gestionnaire soucieux du développement harmonieux
d’une communauté d’une entité donnée. La bonne gouvernance peut être comprise
comme le système qui consiste à instaurer et à maintenir un environnement vital de
liberté et de sécurité qui incité (provoquer) et favorise le développement à travers une
distribution convenable de ressources et l’aménagement des relations entre dirigeants et
dirigés de manière à promouvoir les intérêts nationaux et donc la population.

En définitive, la bonne gouvernance établit la distinction entre la forme du régime,


la manière dont le pouvoir et les ressources sont gérés ainsi que la capacité des dirigeants
de promouvoir des mesures qui assurent le développement et l’épanouissement.

N.B : Les exigences fondamentales de la bonne gouvernance sont :

 Un état de droit où la force de la loi s’impose à tous sans distinction ;


 La stabilité politique et sociale : pas de rébellion, pas de contestation ;
 La promotion et le respect des droits de l’homme et de libertés fondamentales ;
 Le bon fonctionnement de la justice et l’égalité de tous devant le juge ;
 La bonne gestion et la transparence dans les affaires publiques impliquant le bon
fonctionnement des services de l’Administration ;
 La gestion de l’armée et de forces de l’ordre à travers la soumission du pouvoir
militaire au pouvoir civile ;
 Des efforts de décentralisation et de délégation du pouvoir et de ressources aux
pouvoirs locaux moyennant un contrôle sévère.

5.5. Symboles de l’État congolais


Aux termes de la constitution du 18 Février 2006, la RDC est dans ses frontières
du 30 juin 1960, un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social,
démocratique et laïc.

Son emblème est le drapeau bleu ciel, orné d’une étoile jaune dans le coin
supérieur gauche et traversé d’une bande rouge finement en encadré de jaune ;
Sa devise est Justice, paix, Travail ;

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Ses armoiries se composent d’une tête de léopard encadrée à gauche et, à droite,
d’une pointe d’ivoire et d’une lance, le tout reposant sur une pierre ;
Son hymne national est le débout congolais ;
Sa monnaie est le franc congolais ;
Sa langue officielle est le français ;
Ses langues nationales sont : Le Kikongo, Tshiluba, Lingala, Kiswahili.

L’Etat en assure la promotion sans discrimination. Les autres langues du pays font
parties du patrimoine culturel congolais dont l’Etat assure la protection.

Questions d’exercices

1. Comment l'état de droit contribue-t-il à la promotion de la bonne gouvernance dans


un État démocratique?
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2. Quels sont les principaux défis auxquels les pays en développement sont confrontés
pour garantir l'état de droit?

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3. Comment les mécanismes de lutte contre la corruption peuvent-ils renforcer la bonne


gouvernance?

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4. Quel rôle jouent les institutions judiciaires dans la garantie de l'état de droit et de
la bonne gouvernance?

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CHAPITRE VI : LE DEVELOPPEMENT

I. CONCEPT DE DEVELOPPEMENT
1. Définition

Le développement est un concept fort à la mode pour notre siècle. Il a été


lancé à l’échelle des nations en 1945 au moment où naissait l’O.N.U. Quand on parle du
développement d’un pays, beaucoup des gens : les économistes surtout pensent à la
croissance économique, au revenu élevé par tête d’habitant, sans pour autant savoir que
ces deux éléments sont le résultat de plusieurs facteurs.

Un pays qui veut réaliser un véritable développement, c’est-à-dire un


développement intégral et complet, doit viser l’amélioration de tous les secteurs de la
vie nationale : l’éducation et l’instruction des adultes et des jeunes, la santé de ses
habitants, les moyens de communication, infrastructure routière, ... c’est quand tous les
secteurs de la nation sont concernés qu’on peut parler d’un développement.

Le développement est donc un processus global dans ce sens qu’il


demande l’intervention de tous les secteurs d’une nation. Qu’est qu’alors le
développement ? C’est un passage des conditions moins humaines aux conditions
plus humaines, par l’amélioration des conditions d’existence de la population. Le
développement est donc une aspiration humaine et en même temps un processus continu
c’est-à-dire tout homme cherche pat tous les moyens à améliorer sa condition de vie et
cette recherche est continuelle. Même les pays communément appelés développés ne
cherche pas mieux qu’améliorer leurs conditions de vie, cela exige une certaine
organisation.

C’est ici qu’intervient le rôle de la politique. Celle-ci conditionne le


développement. Car le développement ne peut se concevoir dans un pays où règnent les
chaos et l’anarchie, la désunion et le tribalisme.la population a pour tâche essentielle de
réglementer la société, de poursuivre les intérêts généraux c’est-à-dire l’amélioration
de toutes les conditions de vie de tous les membres de la société.

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2. Caractères du développement authentique


a) Finalisation du développement

Le développement doit être finalisé c’est-à-dire il doit poursuivre les


objectifs précis et concrets qui tiennent compte des besoins et des possibilités de chaque
pays.

b) La cohérence du développement

Le développement est cohérent, c’est-à-dire qu’il doit éviter les heurts et


les contradictions, tous les aspects doivent être promus ensemble et dans leur
interdépendance.

c) Homogénéité du développement

Le développement est homogène, il se fait dans une certaine continuité


dans le temps. Le présent se rattache au passé et prépare l’avenir. C’est à partir des
valeurs traditionnelles qu’il faut bâtir un monde nouveau.

Ex : la solidarité, le dialogue, la non-exclusion ...

d) Autopropulsivité du développement

Les gens qui sont appelés à se développer doivent compter sur eux-mêmes,
sur leurs capacités de créativités et d’organisation. L’aide extérieur si indispensable soit-
elle, s’avère.

e) L’indivisibilité du développement

Le développement est indivisible, secondaire, solidaire, communautaire.


Il concerne toute la communauté, tous les membres, toutes les couches sociales, toutes
les régions de la société à transformer.

II. CONCEPT DE SOUS-DEVELOPPEMENT


1. Définition

Un pays est sous-développement s’il ne parvient pas à satisfaire pour la


majorité de la population les besoins fondamentaux de la vie humaine : l’alimentation,
la santé, l’éducation, le travail, le logement, ...

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2. Causes de sous-développement
Les causes liées au colonialisme : destruction des cultes et des systèmes
politiques des pays conquis, la traite des noirs, le néocolonialisme ...
Les causes liées aux mauvais rapports de réduction et à un mauvais circuit
économique (causes internes) : pas d’investissement, pas d’épargne, dépense de
prestige, immoralité des dirigeants et leurs collaborations, tensions permanentes
...
Les causes dues à la dépendance très accentuées à l’égard des pays
industrialisés. : économie entièrement dépendante, balance d’échange toujours
en déséquilibre, dette aux travaux d’intérêt trop élevé, pressions politiques, une
aide au développement qui rend dépendant ...
3. Quelques caractéristiques du sous-développement
- L’insuffisance alimentaire ;
- La faiblesse de l’agriculture (faible rendement) ;
- La faiblesse du revenu national par habitat ;
- Faiblesse du niveau d’instruction (taux d’analphabètes élevé) ;
- Une haute fécondité et une restriction des naissances ;
- Un état sanitaire défectueux (épidémies, taux de mortalité élevé) ;
- Une situation des subordinations économiques (à la fois cause et
caractéristique...)

III. FACTEURS DE DEVELOPPEMENT

Le développement n’est pas gratuit ; il n’est une manne qui tombe du ciel.
Il s’obtient grâce à une série d’efforts conscients consentis par l’ensemble de la
population dans divers secteurs de la vie. Cependant, ces efforts peuvent être facilités
par certains éléments d’ordre naturel, humain et technique.

1. Les facteurs naturels de développement

Le milieu naturel fournit à l’économie les éléments qui lui servent de base,
mais il subit lui-même l’action de cette activité économique qui le transforme, l’améliore
parfois. Les éléments naturels qui influencent la vie économique sont de trois ordres :

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 Le climat

Le climat exerce une influence importante sur la qualité de la flore et de la


faune d’une région. Il détermine donc les ressources alimentaires de l’homme et de son
mode de vie. L’homme peut agir sur le climat. Cependant, sa marche de manœuvre reste
limitée. Tout ce qu’il peut faire, c’est d’atténuer les conséquences de l’action des
éléments climatiques. Exemple : combattre la sècheresse, construire des barrages...

 Les ressources naturelles

Elles jouent un rôle important dans le développement économique d’un


pays. Cependant, le fait d’en posséder ne constitue toujours pas une garantie de
développement : exemple : l’eau, les ressources du sous-sol, hydro-électrique...

 La situation géographique

Elle intervient dans la formation des villes, des grandes métropoles, des
ports, des aéroports, ... les facilités d’accès d’un lieu favorisent le commerce et les
relations.

2. Les facteurs humains

Sans les hommes, on peut parler du développement. Mais, l’abondance


humaine est une chose, la qualité humaine en est une autre. En manière de
développement, il faut des hommes vraiment humains, par ailleurs, la priser de
conscience de la situation est pour une population le point de départ deb son
développement. De même, la volonté de sortir de sa situation inhumaine pour une autre
estimée plus humaine constitue la deuxième ressource.

3. Les facteurs techniques

Le progrès technique est un facteur essentiel du développement


économique. Il permet une meilleure utilisation des ressources naturelles. C’est
pourquoi, il faut encourager la recherche scientifique, les chercheurs formés,
l’équipement du laboratoire, les établissements d’enseignement supérieur.

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IV. QUELQUES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT

L’idée de développement se heurt dans sa mise en œuvre à une série


d’obstacles les uns d’origines interne les autres de provenance extérieure.

1. L’immobilisme ou passéisme

L’immobilisme se définit comme opposition systématique à tout progrès,


à toute innovation, tandis que le passéisme signifie l’attachement aux choses du passé.

2. La résistance au changement

Certaines personnes ou catégories sociales dont les privilèges sont remis


en cause résistent aux réformes sociales.

3. L’obstacle démographique

La forte croissance démographique pose des problèmes sur tous les plans :
alimentaire, sanitaire, politique ...

4. Le problème d’intégration nationale (cohésion, consensus entre les


habitants)

A l’origine de ce problème, il y a le tribalisme ou ethnisme et le


développement inégal, la corruption, l’égoïsme, le défaut de sécurité ....

V. LES VOIES OU MODELE DE DEVELOPPEMENT

La voie du développement suivie par l’Occident depuis la révolution


industrielle, dénommée VOIE CAPITALISTE, sera concurrencée à partir de 1917 après
le triomphe de la révolution d’Octobre en Russie, par une autre voie de développement
dite SOCIALISTE.

1. Le modèle capitaliste de développement

Caractéristiques principales :

- L’appropriation privée des moyens de production (ceci n’exclut pas certaines


nationalisations & la création d’un secteur public ou mixte).

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- La liberté d’entreprise c’est-à-dire la liberté de commerce et d’industrie (ceci


n’exclut pas la planification ni certain interventionnisme étatique).
- L’esprit de concurrence et de nationalité (calcul de rendement et du coût). C’est
le profit qui compte.
2. Le modèle socialiste du développement

Le développement socialiste, selon l’idéologie marxiste-léniniste, doit être


à la fois révolutionnaire, total et libérateur.

- Le développement révolutionnaire : il ne se contente pas d’améliorer la société


existante, mai de la remplacer par une société nouvelle. (Suppression des classes
sociale).
- Développement total : les développements économiques et sociaux sont
indissociables.
- Développement libérateur : il libère l’homme de toute asservissante
subordination et même des contraintes politiques.

N.B : chaque pays est appelé à tracé sa voie de développement en tenant compte de ses
réalités.

VI. QUELQUES PROBLEMES CONGOLAIS DE DEVELOPPEMENT

La RDC reconnait des sérieux problèmes qui handicapent son


développement et parmi lesquels nous pouvons relever :

1. Les problèmes politiques et administratifs


- Le régionalisme, le tribalisme, le népotisme semble prendre le dessus sur la
volonté de vivre ensemble ;
- La dépendance à l’égard des puissances étrangères qui entretient son
exploitation ;
- L’exercice de la démocratie se heurte à des difficultés étant donné que les
conditions pour la réaliser sont loin d’être réunies ;
- L’administration qui est l’instrument dont dispose l’Etat pour élaborer et
appliquer sa politique et de développement, est inefficace pour plusieurs raisons :

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incompétence, pléthore d’agents, tribalisme, impunité, détournement, corruption,


concussion, ...
2. Les problèmes culturels
- La diversité culturelle et ethnique pose de problème de l’intégration nationale ;
- La culture enseignée à l’école est dominée par les valeurs étrangères et véhiculée
par une langue étrangère mal connu par les élèves et les enseignants. Cet
enseignement extraverti apparaît comme un frein au développement (niveau bas,
formation des chômeurs et de déracinés, manque d’infrastructures adéquats et
matériel didactique) ;
- Cet enseignement est mal reparti entre les régions du pays.
3. Les problèmes sociaux et moraux

Ils sont dus en grande partie à la misère de la population:

- La sous-alimentation et ses conséquences ;


- Les mauvaises conditions d’hygiène (maladies qui ruinent la santé : paludisme,
choléra ...) ;
- L’exode rural (causes et conséquences) ;
- Le triomphe des antivaleurs et des mentalités archaïques (trafic du sexe) le
« KULUNA », l’escroquerie, ...
4. Les problèmes économiques
- La désertification du monde agricole ;
- L’économie extravertie ;
- La faible industrialisation ;
- L’état défectueux des infrastructures de base (route, aéroports...) ;
- Les problèmes de production : la détérioration des termes de l’échange,
l’irrégularité des investissements ...
VII. PERSPECTIVES

Compte tenu des problèmes que connaissent les pays du tiers-monde, il


leur faut notamment pour développement :

- L’unité du peuple et la démocratisation des institutions ;

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- L’indépendance réelle ;
- Apprendre à produire avant de consommer ;
- Une économie rurale et prospère pour soutenir l’industrie naissante ;
- Un enseignement approprié à l’industrialisation, orienté vers la formation des
techniciens ;
- Une politique économique souple et libérale qui encourage les investissements
privés ;
- Lutter contre l’exode rural en redynamisant le secteur agricole ;
- Se doter des autorités politiques réellement soucieuses de l’intérêt général.

Questions d’exercices

1. Comment le droit international influence-t-il les politiques de développement des


pays en voie de développement?
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2. Quelles sont les implications juridiques des projets de développement sur les droits
de l'homme dans les pays en développement?

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2. Comment les institutions financières internationales (comme la Banque Mondiale et


le FMI) influencent-elles les législations nationales en matière de développement
économique?

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4. Quels sont les principaux défis juridiques que rencontrent les pays en développement
pour attirer des investissements étrangers?

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CHAPITRE VII : LA VIE INTERNATIONALE


Ce chapitre est d’une importance capitale dans la mesure où il fait savoir
aux futurs acteurs de la vie sociale que la RDC est un acteur de la vie internationale, et
à ce titre, elle ne peut durablement vivre isolé du reste de la communauté internationale.

Nous l’abordons en trois points, à savoir:

L’interdépendance croissante des hommes ;


Les chances et les défis des temps actuels ;
La nécessité d’une coopération internationale.

 L’interdépendance croissante des hommes

Les bouleversements intervenus depuis de la seconde guerre mondiale ont


modifié en profondeur le cadre e la vie internationale. Les États se sont multipliés du
fait de la décolonisation. L’information circule presque instantanément avec les progrès
des télécommunications, un Congolais est rapidement informé d’événements qui se
déroulent à des milliers des kilomètres et qui peuvent influer directement sur sa vie
quotidienne. La vie internationale est constituée des événements politiques,
économiques, sociaux, culturels, écologiques, ... dont les répercutions dépassent le cadre
d’un seul État. Il y a interdépendance croissante des hommes et des sociétés du fait de
la révolution des transports et des techniques de communication. Tout se passe comme
si, au-delà de la diversité des États et des cultures, la planète s’était réduite aux
dimensions d’un grand village où tout le monde vit en étroite interdépendance. Ce
phénomène s’appelle « MONDIALISATION » ou (GLOBALISATION).

Dans son discours aux participants de la session plénière de l’Académie


des sciences sociales, prononcé à Rome le 11 février 2002, Jean PAUL II définit présent
la mondialisation comme une « interdépendance croissante entre les personnes, les
familles, les entreprises et les nations, ainsi qu’entre les économies et les marchés et qui
a bouleversé le système des interactions et des rapports sociaux ».

La mondialisation a aussi des éléments positifs que négatifs :

Notes de cours d’Education à la Citoyenneté élaborées par le Prof. Dr Ferdinand KASHAMA Muteba
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Éléments positifs : l’intensification relation entre les pays et les cultures, le


renforcement du processus d’unité entre les peuples, l’augmentation de la
population et l’efficacité, les nouvelles possibilités permettant de déployer la
solidarité avec les membres moins favorisés de la famille humaine ...
Éléments négatifs : (menaces inquiétantes) : la domination de l’économie sur
toutes les autres valeurs humaines ; ce qui produit des cultures sans âme,
l’aggravation de l’inégalité entre les économies puissantes et les économies
dépendantes, entre les hommes qui bénéficient des nouvelles opportunités et
celles qui sont laissées-pour-compte ; la création des monopoles par les grandes
puissances, un danger pour les souverainetés nationales, ... comme on le voit, la
vie internationale ou l’humanité, tout en disposant des nombreux atouts, est
confronté à des défis de nature diverse.

 Les chances et les défis des temps actuels

Parmi les chances à saisir, on peut citer la révolution des transports et des
techniques de communication qui a rapproché les hommes. Le monde se voit rétréci,
l’information circule instantanément. Un événement qui se produit quelques parts, a des
répercussions sur toute la planète. A titre illustratif, l’extension des valeurs
démocratiques exprimées dans la déclaration universelle des Droits l’homme de 1948,
le vent de la démocratie qui avait commencé en U.R.S.S. avec M. Gorbatchev atteint
l’Afrique, via l’Europe de l’Est. Toutefois autant l’humanité dispose des atouts à saisir
pour le bonheur des hommes, autant qu’elle est confrontée à des défis à relever.

1. Un État de guerre permanent depuis 1945

Depuis 1945 (fin de la deuxième guerre mondiale), les conflits localisés


ont été très nombreux. Ils ont causé beaucoup des morts. Le récent conflit en RDC aurait
à lui seul coûté la vie à plus des 3 millions des personnes. Les grandes puissances ne
cessent de perfectionner et de diversifier leurs armes, augmentant ainsi les risques de
destruction de l’humanité.

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Les progrès technologiques ont pour effet d’accroître de façon démesurée


les capacités de destruction, avec les armes nucléaires, chimiques, Biologiques.

C’est l’existence même de la vie sur la terre qui est menacée. Parfois, l’homme joue à
l’apprenti sorcier.

2. Le défi du développement

L’écart se creuse chaque jour entre les pays industrialisés et les pays
pauvres. Celui-ci entraîne des déséquilibres redoutables. De milliards des êtres humains
ne peuvent même pas satisfaire leurs besoins élémentaires. Ils n’ont accès ni à la
protection médicale, ni aux loisirs, ni parfois aux voyages... la dette s’accroît tandis que
les ressources diminuent.

3. Le défi de l’environnement

L’environnement est menacé par le réchauffement climatique, la pollution


multiforme (pollution de l’air, de l’eau, pollution industrielle), par la déforestation
(conséquence : la désertification, les érosions) et par les catastrophes naturelles. Notre
société est devenue une société de destruction, de pollution et des gaspillages (déchets
ménagers).

4. Le défi de violation des Droits de l’homme

Cette question est vieille comme le monde. Mais les atteintes ou violations
aux libertés individuelles ou collectives sont encore plus craintes, depuis que les textes
offrent un code légal à cette défense des droits de l’homme. L’on constate que bien des
pays qui ont ratifié pourtant les pactes internationaux de l’O.N. U ne sont pas sans
reproches à l’égard des droits de l’homme.

Il est noté que ces violations frappent 3 types des victimes:

- Les victimes politiques : les prisonniers d’opinion, trop souvent torturés.


- Les victimes économiques : toutes personnes qui meurent de faim, qui sont au
chômage (art. 23 de la déclaration Universelle du Droit de travail) toutes
personnes exclues de la croissance nationale ou mondiale, tous les enfants soumis
au travail forcé, ...

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- Les victimes culturelles : toutes personnes écrasées par des héritages de très
anciennes coutumes qui dégradent l’homme et la femme qui dans toutes les
sociétés, à des degrés divers souffrent de l’inégalité entre les sexes ; toutes les
personnes qui qui ne peuvent pas accéder au savoir (les analphabètes).

 La nécessité d’une coopération internationale

Tous ces défis sont des problèmes qui existent depuis toujours, mais qui
apparaissent aujourd’hui dans un contexte global. Il faut par conséquent les affronter
avec une nouvelle optique, celle notamment de la coopération internationale. Autrement
dit, il y a nécessité de traiter ces défis dans un cadre international et dans le respect de
diversité des peuples et des États et de leur dignité. En effet, aucun problème
d’envergure ne peut trouver des solutions durables à l’échelle strictement nationale. Les
solutions passent par des volontés partagées des dialogues, des collaborations et des
solidarités internationales. Qu’il s’agisse de la paix, de l’environnement ou des droits de
l’homme, la solution passe par une prise de conscience à l’échelle planétaire.

Le problème du réchauffement du climat, par exemple, concerne toute


la planète. Tous les États sont appelés à collaborer, car nous sommes tous responsables
de l’environnement. Il en est de même de paix, une nécessité vitale. Le chemin de la
paix passe par la création d’un nouvel ordre mondial rendant impossible tout conflit.

Quels sont alors les acteurs qui agissent sur la scène internationale ?

 Les acteurs privilégiés restent les États qui expriment à titre individuel
dans les instances internationales telles que l’O.N. U (26 juin 1945) et
dans le cadre de l’organisation régionale comme « l’Union Africaine
(U.A) ».
 Des communautés liées par le partage d’idéaux (les Églises), par un legs
culturel commun (la francophonie) ...
 Les associations qui agissent à l’échelle internationale comme
AMNESTY INTERNATIONALE dans le domaine fort différent.
 A la base, reste l’action déterminant de l’Individu au travers de ses
engagements personnels, de sa participation à la vie publique de son pays

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par le choix qu’il exprime et qui fait de lui de plus en plus « CITOYEN
DU MONDE.

En bref, la mondialisation signifie des promesses et des opportunités, mais


aussi des sérieux dangers. Il est important de profiter des opportunités et d’éviter les
inconvénients. Au lieu de diaboliser tout cours, il est plutôt demandé de s’engager tant
au niveau individuel que collectif pour orienter dans le sens du bien-être désiré.

Elle doit être fermement gouvernée par les raisons du commun des
citoyens du monde entier, sur la base des exigences incontournables de la justice et de
solidarité. Il faut une « mondialisation à visage humain » et profitable pour tous sans
exclusion. La coopération internationale représente un aspect capital dans la recherche
de cette mondialisation à visage humain. La mondialisation ne doit pas être un nouveau
type de colonialisme, elle doit respecter la diversité des cultures.

Questions d’exercices

1. Comment le droit international traite-t-il les questions de souveraineté et d'ingérence


dans les affaires internes des États?
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2. Quel est le rôle des organisations internationales (comme l'ONU) dans la promotion
et la protection des droits de l'homme?
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2. Comment les accords internationaux sur le commerce et l'environnement affectent-ils


les politiques nationales?

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4. Quels sont les principaux défis juridiques liés à la migration internationale et aux
réfugiés?

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CONCLUSION
A l’issu de ce cours, nous avons constaté que l’éducation à la citoyenneté
conditionne l’État de droit et le développement, et que, ces derniers conduisent un
pays vers la démocratie où règne le respect et la protection de droit de l’homme
et libertés fondamentales. Nous avons montré en outre, de quelle manière
l’absence d’un État de droit peut conduire tout un peuple dans la misère, dans la
pauvreté voir dans la dictature. En effet, le mal est profond en RDC et il est
presque impossible d’appeler les Congolais à pratiquer les vertus patriotiques tant
que la misère règne et persiste encore.

A cet effet qu’elle sera la place du nationalisme et du patriotisme alors que


l’on sait bien qu’un peuple meurtri n’a pas toute la capacité de se lever pour sauver
sa nation ou sa patrie. On peut crier au nationalisme et patriotisme dans les médias
mais il sera difficile de convaincre lorsque le peuple souffre et n’a rien à attendre
de l’État. Nous devons tous être interpelé que, l’éducation à la citoyenneté doit
demeurer le centre de nos préoccupations, et c’est grâce à elle que nous pouvons
mettre à genoux le système totalitaire qui ignore et viole les droits de l’homme.
Des actions de désobéissances civiles devraient être canalisées pour contraindre
des dirigeants de nous libérer du système dictatorial en fin d’instaurer un État de
droit, de démocratie.

Enfin, les Congolais et Congolaises devront compter sur eux-mêmes, éviter


de pleurnicher et de solliciter des aides extérieures à tout moment, car la
communauté internationale ne peut agir que si ses intérêts sont menacés ou si elle
s’y retrouve.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Dieudonné KALINDYE BYANJIRA : « Introduction à l’éducation de la


citoyenneté en RDC : Démocratie, Education à la Culture de la Paix, aux
droits de l’Homme, aux développements durables et aux gestions des
résolutions des conflits, édition de l’institution africain de droit de
l’homme et de la démocratie, Kinshasa, 2006 ».
2. Du Bois L et PEISER G : Droit public, DALLOZ, Paris, 1995.
3. Joseph GAHAMA : Démocratie, Bonne Gouvernance et Développement dans
la Région de Grands Lacs, Bujumbura, 1998.
4. MARCO MARTINIELLO : La citoyenneté à l’aube du 20e S : Questions et en
jeux majeur, Edition de l’U.L.G. 2000.
5. Gislain TSHIKENDWA : Education aux Valeurs par notre hymne national,
Congo-Afrique : Economie-Culture-Vie Sociale, N) 427, Septembre
2008.
6. P. NGOMA BINDA : La Participation politique : Ethique Civique et Politique
pour une culture de la paix, de démocratie et de bonne Gouvernance,
2005.
7. Pierre AKELE ADAU et Jacques DJOLI ESENG’EKELI : En jeux de la
démocratie en RDC, in pour l’épanouissement de la pensée juridique
congolaise, LIBER AMICORUM, Marcel LIHAU, BRULANT, PUK
(Presses de l’Université de Kinshasa) Kinshasa 2006.
8. LOI N° 04/024 du 12. Novembre 2004 relative à la nationalité congolaise.
9. DOMINIQUE ROUSSEAU : Constitutionalisme et démocratie, disponible sur
WWW.laviedesidées.Fr/ Constitutionalisme et démocratie.html.
10. KENNEDY KIHANGI BINDU : Cours d’Education à la citoyenneté, G1,
ULPGL, 2011.
10. Mathieu ILUNGA : Cours d’Education à la citoyenneté, G1, UNILU, 2015.
11. François NDIKUMWENAYO : Cours d’Education à la citoyenneté, G1
(Tous), Université du Burundi, 2023.

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TABLES DES MATIÈRES

PLAN SOMMAIRE ................................................................................................................... 1


0. INTRODUCTION .................................................................................................................. 3
0.1. Contexte et justification ................................................................................................... 3
0.3. Acteurs dans l’éducation à la citoyenneté ........................................................................ 5
0.4. Objectifs du cours ............................................................................................................ 5
0.4.1. Objectif général ......................................................................................................... 5
0.4.2. Objectifs spécifiques ................................................................................................. 5
0.5. Finalité du cours .............................................................................................................. 6
CHAPITRE I. CONCEPTS DE BASE ET HISTORIQUE DE LA CITOYENNETÉ .............. 8
1.1. Éducation ......................................................................................................................... 8
1.2. Citoyenneté ...................................................................................................................... 8
1.3. Droits civiques ............................................................................................................... 10
1.4. Droit naturel ................................................................................................................... 11
1.5. Droit positif.................................................................................................................... 12
1.6. Règles morales et règles de droit ................................................................................... 13
1.6.1. Définition de la morale ........................................................................................... 13
1.6.2. Définition de règle morale ...................................................................................... 14
1.6.3. Définition de règle de droit ..................................................................................... 14
1.6.4. Définition de la responsabilité morale .................................................................... 16
CHAP II. ÉTAT ........................................................................................................................ 17
2.1. État – nation ................................................................................................................... 17
2.2. Les éléments constitutifs d’un État –nation ................................................................... 18
2.2.1. Le territoire ............................................................................................................. 18
2.2.2. La population .......................................................................................................... 18
2.2.3. Le gouvernement ou pouvoir politique ................................................................... 19
2.2.4. La souveraineté ....................................................................................................... 19
2.3. Les formes de l’État ....................................................................................................... 20
2.3.1. L’État unitaire ......................................................................................................... 20
2.3.2. L’État fédéral .......................................................................................................... 21
2.4. La Constitution d’un État .............................................................................................. 23
2.5. Les Organes d’un État ................................................................................................... 24
2.6. Les régimes politiques et les Systèmes électoraux ........................................................ 24

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2.6.1. Les régimes politiques ............................................................................................ 24


2.6.2. Les systèmes électoraux .......................................................................................... 26
CHAP III. NOTIONS DES DROITS DE L’HOMME ............................................................ 29
3.1. Notions........................................................................................................................... 29
3.2. Classification des droits de l’homme............................................................................. 30
3.2.1. Les droits civils et politiques ou droits de la 1ère génération ................................. 30
3.2.2. Les droits économiques sociaux et culturels ........................................................... 30
3.2.3. Les droits de la solidarité ou droits collectifs ......................................................... 30
3.3. Limites ........................................................................................................................... 31
3.4. Dérogations aux droits de l’homme............................................................................... 31
CHAP IV. CITOYENNETÉ CONGOLAISE .......................................................................... 33
4.1. Généralités sur la nationalité congolaise ....................................................................... 33
4.2. L’acquisition de la nationalité congolaise par effet de la naturalisation ....................... 34
4.3.1. L’acquisition de la nation congolaise par l’effet de l’option .................................. 34
4.3.2. L’acquisition de la nation congolaise par l’effet de l’adoption .............................. 35
4.3.3. L’acquisition de la nation congolaise par l’effet du mariage .................................. 35
4.3.4. L’acquisition de la nation congolaise par l’effet de la naissance et de la résidence 35
4.3. De la perte, de la déchéance et du recouvrement de la citoyenneté congolaise ............ 35
5.1. Notions de l’État de droit............................................................................................... 37
5.2. Caractéristiques d’un État de Droit ............................................................................... 37
5.3. Démocratie..................................................................................................................... 38
5.4. Notions de la bonne gouvernance .................................................................................. 39
5.5. Symboles de l’État congolais ........................................................................................ 39
CHAPITRE VI : LE DEVELOPPEMENT .............................................................................. 42
I. CONCEPT DE DEVELOPPEMENT ............................................................................... 42
II. CONCEPT DE SOUS-DEVELOPPEMENT ............................................................... 43
III. FACTEURS DE DEVELOPPEMENT ........................................................................ 44
IV. QUELQUES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT ............................................... 46
V. LES VOIES OU MODELE DE DEVELOPPEMENT ..................................................... 46
VI. QUELQUES PROBLEMES CONGOLAIS DE DEVELOPPEMENT ....................... 47
VII. PERSPECTIVES .......................................................................................................... 48
CHAPITRE VII : LA VIE INTERNATIONALE ..................................................................... 51
1. Un État de guerre permanent depuis 1945 ........................................................................ 52

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2. Le défi du développement ................................................................................................. 53


3. Le défi de l’environnement ............................................................................................... 53
4. Le défi de violation des Droits de l’homme...................................................................... 53
CONCLUSION ........................................................................................................................ 57
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 58

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