Droits Humains

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les droits inhérents à tous les êtres humains, indépendamment de leur nationalité, de leur race, de

leur religion ou de leur statut social.

Emergence du concept

Les droits de l’homme sont un produit de la modernité. Leur apparition est liée à un contexte

intellectuel et philosophique qui est devenu progressivement dominant en Europe au XVIIe siècle et

au XVIIIe siècle , caractérisé par la croyance des progrès, dans les vertus de la science, dans

l’universalité de la raison. Pour que le concept de droits de l’homme puisse émerger, il a fallu que les

notions de liberté, d’égalité, d’individu, de sujet de droit s’impose comme des notions centrales de

la pensée politique et juridique. Il a fallu, plus précisément, au terme d'une évolution touchant à la

façon d’appréhender à la fois les rapports entre l’individu et la société, le droit lui-même, la réunion

d'un certain nombre de conditions :

 Que l’homme soit pensé comme individu autonome et premier par rapport au tout social ;

 Que le droit ne se réduise plus au droit objectif mais soit pensé aussi comme droit subjectif

l’individu est titulaire ;

 Que ces droits subjectifs soient pensés comme inhérents à la nature humaine .

Un concept reconnaissant la primauté de la personne

Selon qu’elles accordent la primauté au tout social ou à l’individu. Les conceptions

organiques ou « holistes1 »,qui accordent la prééminence au corps social et

considèrent que les humains comme les simples parties du tout ,à l’harmonie

duquel ils doivent contribuer : de l’autre, les conceptions « mécaniques » ou

« individualistes », caractéristiques de la société moderne, pour lesquelles


1
Holon du grec, caractéristiques des sociétés qui accordent la primauté à la personne
l’individu est premier , la société étant résultant d'une association volontaire des

individus destinés à permettre leur épanouissement.

Droit naturel

L’idée qu’il existe un droit naturel auquel le droit positif doit se conformer

remonte à l’Antiquité . Mais’ elle subit un profond changement au cours des

époques. la philosophie antique se soit beaucoup préoccupée de la différence

entre la « nature » d'un côté et la « loi » de l'autre, il n'y a pas, à proprement

parler, d'appellation « droit naturel » en Grèce. D’ailleurs la conception droit

objectif que l’on retrouve précisément chez Aristote, un philosophe grec antique, aborde

la question des droits dans le contexte de sa philosophie éthique et politique. Dans sa célèbre œuvre

"Éthique à Nicomaque" et "Politique", Aristote explore la nature de la vie bonne et de la cité idéale

(polis). Il met l'accent sur la réalisation de la vertu (l'excellence morale) en tant qu'objectif central de

la vie humaine. Aristote conçoit la justice comme un bien commun, un principe qui contribue à

l'harmonie et à l'équilibre dans la cité. Dans cette perspective, la justice est liée à la réalisation du

bien commun plutôt qu'à la protection des droits individuels. Le droit objectif, dans la vision

aristotélicienne, pourrait être interprété comme une composante du bien commun qui régule les

relations au sein de la cité.

La conception moderne du droit, notamment en ce qui concerne les droits de l'homme, est

profondément ancrée dans la reconnaissance des droits individuels inhérents à chaque être humain.

Contrairement à la pensée antique, qui mettait souvent l'accent sur la participation à la vie politique

de la cité et le bien commun, la conception moderne accorde une importance fondamentale à la

protection des droits individuels.

Généalogie des droits de l’homme


L’Antiquité gréco-romain

Des idées de droits naturels ont été explorées par les philosophes grecs et romains, mais la notion

moderne de droits de l'homme prend forme à travers les idées du droit naturel, développées par des

penseurs tels que Cicéron et plus tard par Thomas d'Aquin au Moyen Âge.

Dans la pensée gréco-romaine, marquée par un contexte typiquement holiste, l'individu était souvent

envisagé en relation avec la communauté politique, mettant l'accent sur le bien commun plutôt que

sur les droits individuels. Les concepts de droits subjectifs tels que nous les concevons aujourd'hui

étaient généralement subordonnés à l'ordre social et politique de la cité.

Dans la Grèce antique, la philosophie d'Aristote soulignait la vie dans la polis comme essentielle à la

réalisation de la vie bonne. Les droits étaient souvent liés à la participation active à la vie politique et

sociale plutôt qu'à des droits inhérents à l'individu. L'accomplissement individuel était envisagé au

sein de la communauté, intégré dans un cadre holistique où la vertu et la citoyenneté jouaient un rôle

central.

À Rome, la conception du "jus civile" (droit civil) accordait des droits spécifiques aux citoyens

romains, mais ces droits étaient déterminés en fonction du statut dans la société. La citoyenneté

romaine était plus une participation à une communauté qu'une affirmation de droits individuels

intrinsèques.

Dans la philosophie politique antique dominante ,on le voit, les droits de l’homme sont , tout

simplement impensable.

On peu pourtant repérer, chez les épicuriens et les stoïciens, ou dans le « connais-toi toi-même » de

Socrate, certains « Frémissements de l’individuel »2. Le stoïciens, en particulier, contemporain de la

naissance des grands empires et de la disparition de la cité, considèrent l’homme non plus comme un

membre de la cité, mais comme un citoyen du monde , de la cosmopolis. Cette conception

universelle se trouve dans l’apparence du droit naturel :entant qu'identique à Athènes et à Rome,
2
Laurent, 1993, p16-17
aujourd’hui et demain, car la loi naturelle « n’est autre chose que la droite raison considéré dans ses

injonctions et ses interdictions ». Or la raison est commune à tous , elle est répandue dans tous les

êtres. D’où il résulte que « c'est une seule et même loi éternelle et immuable qui régit toutes les

nations et en tout temps »3.

La pensée chrétienne sur les droits humains

les Écritures ne mentionnent pas explicitement les droits de l'homme, plusieurs principes ont

contribué à façonner la vision chrétienne sur la dignité humaine et les droits individuels. Dont on

constate l’apport très fort du christianisme.

La dignité de la personne humaine

La doctrine chrétienne affirme la dignité intrinsèque de chaque être humain en tant que créature de

Dieu. L'idée que l'homme est créé à l'image de Dieu est centrale, soulignant une valeur inhérente à

chaque individu sans distinction, quelle que soit leur origine ou leur place dans la société, car

l’humanité, qui descend tout entière d'un même ancêtre, est une . On le retrouve dans le fameux

passage de l’épître aux Galates dans lequel saint Paul énonce clairement : « il n’y a plus ni Grec, ni juif,

ni esclave, ni homme libre. » il faut toutefois pas se méprendre sur la portée universalisme égalitaire,

qui ne vaut que dans les rapports avec Dieu , et non comme principe d’organisation sociale .

Les enseignements de Jésus, tels que le commandement d'aimer son prochain comme soi-même,

renforcent l'idée que chaque individu mérite amour, respect et compassion4 ().

3
cicéron
4
Matthieu 22 :39
Car, La Genèse, le premier livre de la Bible, enseigne que l'humanité a été créée à l'image de Dieu 5.

Cette image divine est considérée comme la source ultime de la dignité humaine, indépendamment

des circonstances individuelles.

La dualité spirituel et du temporel

la pensée chrétienne, influencée par les enseignements bibliques et les réflexions théologiques. Cette

dualité se manifeste dans la distinction entre les aspects spirituels (religieux) et les réalités

temporelles (séculières) de la vie humaine.

Virtuellement porteur d’égalité, le christianisme est aussi potentiellement vecteur de liberté. La

formule : « Rendez à César ce qui est à César et a Dieu ce qui est à Dieu. »6 illustre bien la la dualité

du spirituel et du temporel poursuivie par le Christianisme. Une formule qui vise à soustraire à

l’autorité de l’Etat le domaine de la conscience religieuse7, à l’encontre de la conception holiste qui

exclut qu’on oppose aux lois de la cité des lois non écrites.

la collusion entre autorités temporelle et autorité spirituelle des la fin de l'empire romain puis dans

la chrétienté médiévale empêchera ces virtualités de se réaliser . L1 doctrine de Saint Augustin elle-

même n'est pas dépourvue d’ambiguïté : tout en plaçant à la cité céleste8. Bien au-dessus de la cité

terrestre, il n’en préconise pas moins d’obéir aux lois positives , même si elles sont injustes , parce

que l’intérêt du groupe social commandé qu'un certains ordre soit respecté.9

Les théories modernes du droit naturel

naturel est un concept majeur de la philosophie occidentale. Il désigne des normes supposées

relatives à la nature de l'Homme et de son rôle dans le monde, sa finalité. Ce droit naturel confère

5
Genèse 1:26-27
6
Épître aux Romains
7
Comme le montre a contrario l’exemple d'Antigone.
8
La cité de Dieu.
9
Arnaud 1991
des droits à l'Homme en tant qu'il est Homme, c'est-à-dire une créature distinguée du reste du

vivant[1]. De fait, le droit naturel s'oppose au droit positif, car le droit naturel n'a pas besoin d'être

inscrit dans le droit écrit pour être en vigueur. Le droit naturel s'oppose au positivisme juridique.

la croyance en une loi morale fondamentale inscrite dans la nature de l'homme, établie par Dieu.

Cette perspective considère que ces lois sont accessibles à la raison humaine et qu'elles fournissent

une base objective pour la moralité et le droit

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