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DROIT CIVIL

Introduction
Les franais sont des citoyens, des justiciables ou des contribuables.
Mais au regard du droit civil, ils sont des personnes, tout les tres
humains sont en principe des personnes. Ce qui n'est pas une
personne doit tre qualifi de "chose". Cependant, toutes les
personnes que reconnait le droit civil, ne sont pas des tres humains,
quand il classifi ses sujets, le Droit civil fait une distinction
extrmement importante. Il reconnait chaque individu comme
personne physique, mais il reconnait galement la qualit de
"personne juridique", appel aussi "personne morale". Ce sont les
socits, les associations & les syndicats. Il existe donc dans le monde
juridique tel que le conoit le droit civil deux catgories de personnes,
deux espces de sujets de droits : les personnes physique & les
personnes morales.
La distinction globale qui fait des personnes par opposition aux choses
l'une des plus grande division du droit remonte au droit romain. On l'a
trouve au IIme sicle aprs J.C. dans ce que l'on appel les Institutes
de Gaius. Dans ce manuel, l'auteur adopte un plan tripartite : Les
personnes, Les biens & les Actions. Adopt au VIme sicle par les
Institutes de Justinien, ce plan connaitra un grand succs chez les
juristes franais d'Ancien Rgime, notamment LOISEL au XVIme
sicle. C'est donc assez naturellement qu'il sera suivi, par les rdacteur
du Code civil de 1804 les titres suivants: Des personnes, Des biens &
des diffrentes modifications de la proprit, Des diffrentes manire
dont on acquiert la proprit. Ce n'est qu'avec une ordonnance du 23
mars 2006 rformant le Droit des surets, ce texte a ajout un 4me
livre intitul Des surets au Code civil, article 2284 2534. Cest
m'origine de la classification qui reste fondamentale dans notre droit
contemporain. Mais le concept de personne a beaucoup volu. Le
terme de personne ne revtait pas en Droit romain le sens juridique
qu'il a aujourd'hui. Le terme latin PERSONA sera utilis par les juristes
tantt pour dsigner l'Homme en gnral, c'est ainsi que Gaius fera
figurer les esclaves, qui juridiquement sont des choses, tantt dans un
sens plus restreint d'acteur de la vie juridique, bnficiant en fonction
du rle qui lui ait attribu d'un certain nombre de droits. Acteurs & par
l sujet de droit, la personne est dfinie par la ou les fonctions qu'elle
remplie. Partant de l, la notion de personne va connaitre une
volution trs importante consistant dans une adquation entre
homme & personne, c'est dire dans la reconnaissance dans tout tre
humain d'une personne au sens juridique du terme. Cette adquation
conduira ce que l'on appel le Subjectivisme qui fera de tout Homme
un sujet de droit & par consquent acteur. Cette volution est le trait

dominant des personnes physiques.


Pendant longtemps, la question du droit des personnes a t domine
par l'opposition libre/non-libre. Caractristique du monde antique puis
romain, cette opposition dont l'esclavage est la manifestation la plus
aigue, prolonge ses effets dans notre Droit jusqu'a 1848. De l'Antiquit
proviendra galement ce critre de distinction essentiel entre les
personne qu'est l'appartenance la Cit qui fait de "l'tranger" un tre
juridiquement part. Cependant, l'ingalit des conditions juridiques
qui rsulte de cet tat des choses a t peu peu min par l'ide que
tout tre humain est juridiquement une personne gale toutes autres
personnes. Issue du christianisme, amplifi par ce que l'on appel
l'cole du Droit naturel, cette ide triomphe en 1789 avec la DDHC qui
proclame en son Article 1 "Les Hommes naissent & demeurent libres
et gaux en droit". Sur ces deux principes fondamentaux, Libert &
Egalit va s'difier tout le Droit des personnes qui est le notre. Droits
des personnes, mais aussi progressivement droits de la personne.
L'mergence des droit des la personnalit constitue l'autre grande
tape de l'volution. Les Droits de la personnalit sont une cration
jurisprudenciel de 19me et surtout du 20me sicle. Ils sont, tout
comme les Droits de l'Homme issu du courant philosophique axs sur
l'individu qui conduisait dja les thologiens du XVIme sicle
annalyser la vie, l'intgrit corporel, la tranquilit spirituel, l'Honneur &
la rputation comme des bien intrinsques de la personne. A partir de
la fin du 19me sicle, la jurisprudence va ainsi accrotre laprotection
des personnes contre les agissements des tiers qui risque de causer un
prjudice en fin de compte difficilement rparable par le seul jeux de
l'Article 1382 du Code civil au terme duquel "Tout fait quelconque
de l'Homme qui cause a autrui un dommage, obliger celui par la faute
duquel il est arriv le rparer". Ces agissements, taient le plus
souvent ceux des journalistes et il faut comprendre qu'il existe entre le
dveloppement de la presse (notamment grce la loi de protection
de libert de la Presse de Juillet 1881) & celui de la protection des
droits de la personnalit une corrlation trs nette. L'une des toutes
premires intervention de la jurisprudence se situe dans le domaine de
la protection de la vie prive contre les agissements de la presse. Il est
classique de cit cet gard le jugement rendu en 1858 par le Tribunal
civil de la Seine qui permet la soeur d'une actrice clbre l'poque
de s'opposer la publication par le journal L'illustration, du portrait de
l'actrice sur son lit de mort "Attendu que le droit de s'opposer cette
reproduction est absolu, qu'il a son principe dans le respect que
commande la douleure des familles". La jurisprudence poursuivra son
oeuvre jusqu'a aujourd'hui avec, depuis la loi du 17 Juillet 1970 le
renfort d'un texte lgal qu'elle a cre, l'article 9 du Code Civil dont
l'alina 1 dispose que "chacun a droit au respect de sa vie prive".
Fruit d'une doctrine philosophique dont l'aspect individualiste n'a cess
de se renforcer depuis 1789, les Droits de la personnalits sont

dsormais troitement lies au Droit des personnes tout comme l'ai


dsormais aussi le concept de dignit. Notre Droit civil affirme
aujourd'hui en terme solennel la dignit de la personne humaine, le
respect qui doit lui tre port & la sauvegarde que la loi doit essayer
de lui assurer. L'article 16 du Code civil nonce en effet que "La loi
assure la primaut de la personne, interdit toute atteinte la
dignit de celle-ci et garanti le respect du corps humain ds le
commencement de sa vie". Les terme de cet article sont trs fort
puisque toute atteinte la disgnit de la personne est interdite et le
Conseil constitutionnel dans sa dcision du 27 Juillet 1994 a reconnu
que "La sauvegarde de la dignit de la personne humaine contre toute
forme d'asservissement et de dgradation est un principe valeur
constitutionnel". L'article 16 du Code civil ne donne toutefois pas de
dfinition abstraite de la dignit, mais c'est d'une manire ngative
que l'on peut essayer de savoir ce qu'est la dignit par les atteintes qui
peuvent lui tre montr & comme ces atteintes sont sanctionns par
les tribunaux, cela montre que le respect de la dignit de la personne
humaine constitue une rgle pourvue d'un caractre normatif dont la
mconnaissance entrane des sanctions. Mais il faut aller plus loin, le
respect de la dignit de la personne humaine n'est pas une rgle de
droit comme les autres. Habituellement, tout les droits et toutes les
libertsque reconnait la loi n'ont jamais un caractre absolu, ils doivent
tous se concilier avec les droits & liberts des autres.
Ex: la libert d'expression, notamment celle de la presse, le respect de
la vie prive, le droit l'image.
Cette conciliation entre des interts, des lois & des liberts
antinomiques relve de l'activit normale des tribunaux & constitue
mme une des missions fondamentale du droit qui est de conciler les
antinomies. Aucun droit, ni aucune libert ne sont en effet absolu sauf
la dignit de la personne car ici, est en cause une transandance. C'est
la transandance de la personne humaine qui domine le droit qui
constitue un principe absolue.
C'est ce qu'il faut comprendre : une Socit et son droit civil ne sont
juste que s'ils voient dans chaque tre humain une personne dont la
dignit doit tre respect. S'agissant des personnes physiques, chaque
personne a la conviction que du seul fait qu'elle vit, elle a des droits &
des devoirs qui sont inns, inhrent son tre, lis son existence &
on sait bien que tout tre humain a de naissance les mmes droits.
Mais on a galement besoin de savoir que chacun est unique & que
nous sommes tous diffrents par notre ge, notre sexe, notre famille,
notre origine, notre nationalit, notre profession... Le statut juridique
des personne physique exprime cette double aspiration. Sous un
premier rapport, tout les tres humains sont semblables, ce sont des
personnes dots des mmes droits & devoirs qui sont placs sur un
pied d'galit civil & qui on donc la mme personnalit juridique. Mais
sous un second rapport, les personnes physiques se diffrencie car le

droit civil consacre une distinction civil des personnes. Chaque individu
est dans une situation personnelle qui constitue son tat civil. En
d'autre terme, chaque personne a un tat. En ce qui concerne l'galit
civile et la personnalit juridique, le principe civiliste est que tout les
Hommes sont gaux en droit. L'galit civile a pour socle la
personnalit juridique, elle est la fois dans la reconnaissance de la
personnalit juridique & dans l'existence de droits & devoirs inhrents
cette personnalit. La reconnaissance de la personnalit juridique &
les attributs de la personnalit sont les deux pilliers fondamentaux du
droit des personnes qui consacrent en Droit civil franais la valeure
imminente de la personne humaine que la loi affirme dans l'article 16
du Code civil au travers des concepts de primaut & dignit. On
pourrait penser que la personnalit juridique est reconnue par la loi
civile tout tre humain, qu'elle appartient tout individu, qu'elle lui
vient de plein droit avec la vie & que ce principe logique gouverne en
droit positif, l'acquisition & la perte de la personnalit juridique. Mais
ce n'est pas le cas, le Droit civil fait une distinction entre d'une part
tre humain & vie humaine puis d'autre part, reconnaisance de la
personnalit juridique. En ce qui concerne les attributs de la
personnalit juridique, la personne en droit civil peut tre vue de deux
faons; d'un ct c'est un tre abstrait, dou d'une aptitude, l'aptitude
tre sujet de droit, d'un autre ct, la personne humaine est un corps
& un esprit dot de droit primordiaux qui on besoin d'tre protgs par
le Droit civil.
En ce qui concerne l'aptitude devenir sujet de droit, tout droit
subjectif suppose un titulaire, un sujet de droit qui est le support sur
lequel vient se fixer le droit subjectif. La personnalit juridique dans
son abstraction peut se dfinir comme l'aptitude devenir sujet de
droit. Elle prsente trois caractres spcifiques qui permettent de la
mettre en rapport avec une autre notion fondamentale du Droit civil
qui est la capacit :
Le premier caractre tient au fait que la personnalit juridique
n'est qu'une aptitude, elle existe en chaque individu l'tat de
vocation. C'est la vocation devenir titulaire d'un droit (Ex :
propritaire, crancier) ou l'inverse dbiteur d'une obligation.
Le deuxime caractre exprime l'ide que cette vocation est
gnrale, c'est dire que la personnalit juridique est l'aptitude
devenir, sauf exception titulaire d'un droit quelconque (patrimonial ou
extra-patrimonial), c'est dire tre sujet actif de ce droit. La
personnalit juridique a aussi un aspect passif, c'est dire qu'on est
sujet passif de droit lorsqu'on est tenu d'une obligation.
Le troisime caractre exprime l'ide que la personnalit juridique
est inhrente l'tre humain. Toute personne physique a la
personnalit juridique, celle-ci lui ait reconnue comme un attribu
insparable d'elle, indisponible comme une prrogative d'ordre public,
hors d'atteinte des volonts individuelles. Nul ne pourrait renoncer sa

personnalit, nul n'est en droit d'alliner sa personnalit, nul n'est en


droit de se rifier.
La personnalit est hors-commerce (Article 1128 du Code civil), ce
qui veut dire que toutes conventions attentatoires la personnalit
juridique est nulles de nullit absolue mme avec le consentement de
l'intresser.
S'agissant des rapports de la personnalit juridique & de la capacit
civile, celle-ci est un lment de l'tat des personnes. Elle se dfinie
comme l'aptitude devenir titulaire de droits ou d'obligations puis
les exercer & sous se rapport, capacit juridique & personnalit entres
partiellement en coincidence. Mais les deux notions ne se superpose
cependant pas compltement; la capacit juridique se subdivise en
capacit d'exercice & de jouissance et la personnalit juridique
n'entretien pas les mmes rapports avec chacunes de ses capacits.
La capacit d'exercice est l'aptitude exercer sois-mme un droit que
l'on a, le faire valoir par sois-mme. Elle suppose que l'individu dot
d'une telle capacit a la personnalit juridique. Mais la rciproque est
fausse, en temps qu'aptitude devenir sujet de droit (la personnalit
juridique existe, abstraction faite de la capacit d'exercice). La
reconnaissance de la personnalit juridique laisse entire la question
de savoir si le sujet de droit est capable ou non d'exercer lui mme ses
droits. Les incapables ou les personnes protgs (Ex: mineurs ou
majeurs en tutelle) demeurent des sujets de droit. Dans l'ordre
patrimonial, ils peuvent devenir propritaire, crancier ou dbiteur
d'une obligation. Cela veut dire que la personnalit juridique n'est pas
affct par la question de l'exercice des droits. Il reste que les
incapacits d'exercice constituent un "handicap" pour ceux qu'elle
conserve & que la pleine capacit d'exercice est le complment
naturelle de la personnalit juridique. C'est pourquoi en Droit civil les
incapacits d'exercice sont des exceptions (Article 1124 du Code
civil) & que le principe de l'article 1123 du Code civil dispose que
"toute personne peut contracter si elle n'en n'est pas dclar
incapable par la loi".
Quand la capacit de jouissance, elle est encore plus proche de la
personnalit juridique. L'absence de personnalit juridique pourrait se
dfinir comme une incapacit gnrale de jouissance. Si on
l'admettait, une incapacit gnrale de jouissance quivaudrait
l'absence de personnalit juridique. Dans leurs limites, les incapacits
spciales de jouissance sont des atteintes la personnalit juridique
mais les deux notions ne se confondent pas. D'abord la capacit de
jouissance comporte plusieurs facettes, on distingue la capacit
politique qui est l'aptitude jouir des droits civiques, et la capacits
civile qui est l'aptitude jouir des droits civils. Ces deux incapacits
sont indpendantes l'une de l'autre selon l'article 7 du Code civil. La
capacit de jouissance est donc divisible, la personnalit juridique est
ncessairement indivisible. Ensuite, la capacit est susceptible de

degrs, elle comporte des exceptions qui rsulte des incapacits


spciales de jouissance (Ex: une incapacit de recevoir une liberalit
soit en gnral, soit en particulier). Une illustration en ait donn
l'article 909 du Code civil "Les docteurs en mdecine qui auront
traits une personne pendant la maladie dont elle meurt ne pourront
profiter des dispositions entres vifs ou testamentaires qu'elles auraient
faites en leur faveur pendant le cours de cette maladie". La
personnalit juridique en temps qu'aptitude tre sujet de droit est
inaltrable. Les personnes frapps d'une incapacit de jouissance
demeure des sujets de droit. Toute personne humaine est donc
pourvue de la personnalit juridique et en principe d'une pleine
capacit civile puis ce titre elle dispose aussi en propre de droits
fondamentaux. Le Droit civil contemporain considre en effet la
personne dans son corps mais ce qui touche au corps de l'indivu
touche aussi sa libert & rciproquement la sauvegarde des liberts
a des aspects physiques. Il y a aujourd'hui en Droit civil un statut du
corps humain qui exprime l'ide cardinale que le corps humain n'est
pas une chose, c'est la personne mme qui n'est pas uniquement
esprit, raison, volont & consentement. Le propre de la personne
physique est d'tre indissociablement corps & esprit. La protection de
la personne dpend donc pour beaucoup de la protection du corps
humain. Avant que les lois biothiques de juillet 1994 consacrent
notamment dans le Code civil le statut du corps humain, celui-ci n'tait
pas ignor par le droit civil. Si le Code civil de 1804 ne consacrait
aucune dispositions spcifiques au corps, il le protgeait nanmoins au
travers de la notion d'intgrit physique contre les atteintes corporelles
des tiers sur le fondement de l'article 1382 du Code civil relatif la
responsabilit civil dlictuelle. Le principe de l'inviolabilit du corps
humain ou de l'intangibilit du corps humain est de tradition. Mais
aujourd'hui, le Droit civil proclame plus solennellement la valeur qu'il
reconnait au corps humain & la loi du 29 juillet 1994 crant un nouvel
article 16-1 dans le Code civil lui a incorpor les trois principes qui
prsident sa protection. Chacun a droit au respect de son corps, le
corps humain est inviolable, le corps humain, ses lments & ses
produits ne peuvent faire l'objet d'un droit patrimonial. La nonpatrimonialit c'est la gratuit. Elle exclut le droit de disposer titre
honreux des lments & produits du corps humain & leur introduction
dans une conomie de march. On aurait d'ailleurs peut tre pu se
contenter d'noncer que le lments & produits du corps humain sont
hors commerce au sens de l'article 1128 du Code civil. Mais il faut
comprendre que le principe de gratuit n'exclut pas pour chacun la
disposition titre de don & aux conditions de la lois des lments &
produits de son corps. Ces principes sont gnraux, c'est dire qu'ils
protgent toute personne contre toute atteinte son corps. Toute
personne peut revendiquer la protection de la loi. Ces principes sont
d'ordres publics c'est dire que convention contraire sera frapp de

nullit absolue (article 16-5 & 16-9). Enfin, ils sont complts par un
ventail de sanctions la disposition du juge qui sont inscrites
l'article 16-2 du Code civil au terme duquel "le juge peut prescrire
toutes mesures propres empcher ou faire cesser une atteinte illicite
au corps humain ou des agissements illicite portant sur des lments
ou des produits de celui-ci". Ces rgles constituent le statut civil du
corps humain, elles trouvent leur source dans le principe de la
primaut de la personne qui interdit toute atteinte la dignit de celleci.
La premire question pos est de savoir s'il est permis de porter
atteinte au corps d'une personne sans le consentement de celle-ci. Le
principe d'inviolabilit du corps d'autrui s'y oppose, mais la porte de
celui-ci n'est pas absolue & il existe des tempraments,
assouplissements.
La deuxime question est de savoir quelles oprations une personne
est en droit de permettre sur son propre corps ou sur les lments &
produits de celui-ci si elle y consent. Le principe inverse est que
chacun jouie dans une large mesure du pouvoir de disposer de son
corps ainsi que des lments & produits de celui-ci. Mais cette libert
n'est pas absolue & s'exerce aux conditions & dans les limites que
l'ordre public de protection individuel lui assigne.
A ct du corps humain, ce sont aussi les droits de la personnalit qui
font l'objet d'une protection. En effet, partir de la seconde moiti du
XXme sicle, l'ide s'est imposer que tout individus ayant besoin de
libert & de tranquilit pour l'panouissement de sa personnalit, ce
besoin primordial est fond pour chacun le droit de jouir de ses
bienfaits sous la protction de la loi. Cette proccupation inspire la
Dclaration Universel des Droit de l'Homme de 1948 au terme de
laquelle "nul ne sera l'objet d'imixion arbitraire dans sa vie prive, sa
famille, son domicile ou sa correspondance ni d'atteinte son honneur
& sa rputation. Toute personne droit la protection de la loi
contre de telles imixions ou de telles atteintes" .De son ct, la
Convention Europenne du 4 nov 64 proclame galement que "Toute
personne droit au respect de sa vie prive & familiale de son
domicile & de sa correspondance". (article 8 paragraphe 1). En droit
civil, aucune disposition gnrale n'ordonne cependant l'ensemble de
ces droits. Certains ont t consacr par la loi, d'autres reconnus par la
jurisprudence, et de toute faon l'objetif majeur est d'arriver concilier
la protection des Droits & liberts mais aussi le maintien de libert qui
viennent l'encontre des autres, notamment la libert d'expression
d'un ct & celle de la presse. Les rgles qui prsident l'articulation
entre le respect de la vie prive & la libert d'expression ont t
donnes par la jurisprudence dans un arrt de la premire chambre
civile de la Cour de cassation du 9 juillet 2003. Le principe de base est
que les droits au respect de la vie prive & la libert d'expression

revtant eu gard aux article 8 & 10 de la Convention Europnne & 9


du Code civil, une identique valeur normative font ainsi devoir au
juge saisi de rechercher leur quilibre & le cas chant de privilgier la
solution la plus protectrice de l'intrt de plus lgitime. Cette formule
confirme d'une part qu'il n'y a pas de hirarchie normative entre la
protection de la vie prive & la libert d'expression, d'autre part, invite
les juges du fond s'efforcer de les concilier & ce n'est qu'en dernier
recours que les juges doivent prfrer la solution la plus protectrice de
l'intret de plus lgitime. La liste des droits de la personnalit n'est pas
dfinitivement arrter, mais on y range avec certitude le droit
l'honneur, le droit sa propre image & sur sa propre image,
l'inviolabilit du domicile, le droit au respect de la vie prive, le droit au
respect de la prsomption d'innocence. La majorit de la doctrine
considre que les droits de la personnalit sont des roits
extrapatrimoniaux par principe indisponible. Mais bien qu'ils ne soient
pas en principe dans le commerce au sens de l'article 1128, ils
peuvent cependant avoir des incidences patrimoniales importantes
l'occasion de convention autorisant leur exploitation. En effet, c'est une
vidence, lorsqu'une personne est connue, cette notorit peut
confrer de la valeure aux attributes de la personnalit & il y a alors un
soucis du droit de reserver la personne notoire les utilits
conomiques qu'offrent son nom ou son image. Il y a donc aujourd'hui
une volution vers une admission des droits patrimoniaux de la
personnalit qui assurent le droit de tirer profit de sa notorit & de sa
rputation en exploitant commercialement les attributs de sa
personnalit. Les droits de la personnalit se caractrisent aussi par le
fait qu'ils sont reconnu toutes personnes sans distinction & qu'ils
sont opposables tous. Ils sont galement protgs en eux mmes,
c'est dire qu'en cas d'atteinte, le titulaire du droit est fond obtenir
la protection de la loi sur la seule justification de cette atteinte sans
avoir fdmontrer un prjudice son dtriment ou une autre faute la
charge de l'auteur de la violation de droit. Enfin, les droits de la
personnalit sont intransmissibles cause de mort, c'est dire qu'ils
expirent avec leur titulaire. La Cour de cassation l'a affirmer dans un
arrt du 14 dcembre 1999 propos du droit au respect de la vie
prive "le droit d'agir en justice pour le respect de la vie prive s'teint
au dcs de la personne concern, seule titulaire de ce droit".
Sous le menteau de la personnalit juridique, tout les individus sont
donc semblables. Mais sous d'autres rapports, le droit civil les
distingue selon des critres qui les individualises. Les deux principaux
lments de l'individualisation de la personne sont le nom & le
domicile auquel on peut rajouter le sexe. Ces lments distinctifs vont
ainsi dterminer par les consquences que leur attache la loi, la
situation personnelle des individus. Ils composent l'tat civil de chacun,
ce sont les lments de l'tat des personnes. A travers les principaux

vements de la vie civile, certains de ses lments sont aussi


constater dans les documents officiels qu'on appel les actes de la vie
civile. Si on s'attache une vue d'ensemble de l'tat des personnes, la
loi civile considre dans l'individu une srie de particularits & de
qualits auquels elle attache un certain nombre de consquences
juridiques. Dans la doctrine classique, les seuls lments considrs
taient ceux qui rattachent l'individu un tat ou sa famille.
Recouvrant l'tat de cit & l'tat de famille, l'tat d'une personne ne
comprenait donc que la nationalit & la parent. La periode moderne
ajout d'autres facettes l'tat d'une personne & en donne une vue
plus diversifi comme l'ge, le sexe qui sont ainsi reconnus comme
lment de l'tat. Mais il y a aussi la situation de famille qui ne rsulte
pas seulement de la filiation mais plus largement reflte tout les
vnements qui constituent la situation matrimoniale & parentale au
cours d'une vie. Ces lments sont divers mais assument tous la
mme fonction, c'est dire qu'ils concourent individualiser chaque
personne dans la socit & constituent des facteurs d'identification
civil. De faon plus spcifique, chaque lment produit des effets
juridiques, chacun est source de droit & d'obligations. La somme de
ces consquences juridiques dtermine la situation personnelle d'un
individu au regard de la loi civile, elle lui confre un statut civil et fixe
sa condition civile.
L'tat des personnes est d'abord compos d'un certain nombre
d'lments d'ordre biologique & le premier d'entre eux est le sexe de la
personne. Le Droit civil dduit en effet diverses consquences de
l'appartenance l'un ou l'autre sexe.
Exemple : l'indication obligatoire du sexe dans l'acte de naissance,
article 57 du Code civil.
Cette indication marque bien qu'il s'agit d'un lment de l'tat. Mais il
faut bien comprendre que ces consquences ne donnent corps ni un
statut civil masculin ni une condition civile fminine car la loi civile a
consacr le principe de l'galit des sexes. Elle l'a admise dans les
rapports de famille & plus particulirement dans le mariage.
Cependant, l'galit des poux et des parents ne rsulte que de lois
plutt rcentes. Loi du 13 juillet 1965 sur la rforme des rgimes
matrimoniaux & celle du 23 dcembre 1985 sur l'galit des poux
dans les rgimes matrimoniaux. C'est cette dernire loi qui a poser que
les poux communs en bien dans le rgime lgal sont en quelques
sorte co-grents en titre de la communaut selon un principe de
gestion individuel pour les actes juridiques courants & de gestion
conjointe exigeant leur double consentement pour les actes juridiques
les plus importants. On aussi la loi du 4 juin 1970 sur l'autorit
parentale mais sur laquelle il a fallut revenir le 22 juillet 1987 & surtout
par la loi du 4 mars 2002, celle-ci affirmant enfin clairement dans
l'article 371-1 du Code civil que "l'autorit parentale qui est un
ensemble de droits & de devoirs ayant pour finalit l'intrt de l'enfant

appartient aux pres & mres jusqu'a la majorit ou l'mancipation de


l'enfant".
L'galit des sexes est aujourd'hui la rgle d'une part entre mari &
femme pour les question matrimoniales de gestion du mnage &
d'autre part, entre pre & mre pour les fonctions parentales. L'galit
des sexes est galement la rgle depuis la loi numro 2002-304 du 4
mars 2002 relative au nom de famille qui permet dsormais la mre
de transmettre son nom ses enfants soit seul soit coupl avec celui
du pre.
Le sexe est donc traditionnellement considr comme un des lments
essentiel de l'tat des personnes. Le sexe correspond une ralit
biologique prise en compte la naissance par le droit & permet la
distinction des hommes & des femmes. La diffrenciation sexuelle
n'tait pas l'origine, jusqu' dans les annes 1960 une question
juridique. Le sexe tait un lment dont on t sre, une ralit
incontestable sur laquelle on ne pouvait ni revenir ni discuter. Mais
depuis les annes 1970, la situation a volu sur cette question,
l'volution des moeurs & les progrs de la mdecine ont conduit
reconnatre une sorte de Droit de l'Homme faonner sa propre
identit et en particulier parmis les lments qui composent cette
identit redfenir son sexe.
Le transexualisme est dsormais un phnomne connu, il se dfinit
comme la conviction profonde d'appartenir au sexe oppos celui qui
est le sien accompagn de la volont obssessionnelle de changer de
sexe afin de corriger l'erreur de la nature et de faire en sorte que le
sexe morphologique coincide avec le sexe psychologique.
A ct des lments d'ordre biologiques, l'tat d'une personne
comprend aussi des lments d'ordre sociales qui sont la condition
matrimoniale & l'origine familiale.
La condition matrimoniale concoure determiner l'tat des personnes,
c'est d'abord le cas pour l'institution du mariage. La loi civile tablit
d'importantes diffrences entre cette union de droit & l'union dite libre
comme le concubinage. La loi civile attache tout un ensemble de
consquences d'ordres personnel & patrimoniale, notamment fiscale
qui font du statut du mariage tout un ensemble de consquences
l'union du mariage & n'accorde pas le mme statut l'union horsmariage. La qualit de l'union de sexe hors-mariage ou en mariage est
donc une considration importante de l'tat civile d'une personne. Mais
aujourd'hui, cette diffrence tend s'stomper car le droit civil
reconnat d'importants effets l'union libre lorsque celle-ci est ou a t
une union stable et durable. Il en a ainsi fait une institution nomm du
Code civil avec un contenu, c'est le concubinage le quel au terme de
l'article 515-8 du Code civil est une "union de fait caractris par une
vie commune prsentant un caractre de stabilit & de continuit
entre deux personnes de sexe diffrents ou de mme sexe qui vivent

en couple". Enfin, mis chemin de l'union de droit & de l'union libre, le


lgislateur crer en 1999 le PACS qui est article 515-1 du Code civil
"un contrat conclt par deux personnes physiques majeures de sexes
diffrent ou de mme sexe pour organiser leur vie commune". Enfin,
sous l'impulsion du principe d'galit, la lgislation civile a
radicalement reconsidr en 2005 la conception de la filiation en
supprimant la distinction "filiation lgitime / filiation naturelle" qui
aboutissait une condition inferieur de l'enfant n hors mariage par
rapport celui n en mariage, notamment sur le plan successoral.
Dsormais, tous les enfants dont la filiation est galement tablie ont
les mmes droits & devoirs dans leur rapport avec leur pre et mre,
c'est l'article 310 du Code civil qui dit que "Ils entrent dans la famille
de chacun d'eux". Il n'y a plus qu'aujourd'hui qu'une filiation, unicit
raliser sous la pousse du principe de l'galit civil.
Aprs une vue d'enble de l'tat des personnes, il faut insist
particulirement sur le nom qui est peut tre l'lment le plus
important de l'identit de la personne.
L'identit de la personne peut tre considr comme le produit d'une
exprrience et sous ce rapport, elle est li l'coulement du temps.
Pour comprendre la rutpure capitale qui a affect les rgles relatives
la dvolution du nom de famille en 2002-2003, il faut partir de l'ide
que le droit a toujours cultiv une conception de la personne peru
comme un tre stable & rgulier dont les proprits le dfinisse
comme continu & gale lui mme.
La notion d'identit est dfini par le droit de faon classique.
L'identit est ce qui permet d'isoler et de distinguer une personne des
autres. L'identit civile comprend l'ensemble des composante grce
auquelles il est tablit qu'une personne est bien celle qu'on dit ou que
l'on prsume telle.
Le nom, le prnom sont en principe autant d'lments stables
d'identification. Ils confortent chez l'individu le sentiment d'identit qui
est un sentiment de permanence, c'est le sentiment de la personne de
demeurer la mme travers le temps. Le nom particulirement est la
reprsentation symbolique de l'individu, le raccourcis par lequel le
monde exterieur saisi sa personnalit entire, sa structure physique ,
ses traits, son caractre et sa sensibilit, enfin tout son tre physique
et moral : arrt du Tribunal civil de la Seine 1er dcembre 1926.
De fait, le droit relatif au nom est en partie coutumier, mais la
tradition se sont mler des dispositions lgislatives de plus en plus
nombreuses & en particulier l'importante loi du 4 mars 2002 qui a
radicalement modifi les rgles relatives la dvolution du nom de
famille.
Du point de vue de l'intrt public, le nom contribut l'identification de
la personne dans la socit. Il est une institution de police civile et
constitue un facteur d'ordre & un lment d'individualisation, c'est sa

fonction sociale. Mais le nom est aussi un emblme familiale, le signe


visible d'une appartenance et d'un rattachement familiale, on l'appel
"Nom de famille". Au regard de la socit, l'unit de nom rend visible
tout la fois une communaut entre frre & soeur, & tout au moin
jusqu'a la loi du 4 mars 2002 une appartenance paternelle & une lign
paternelle de gnration en gnration.
Le nom est enfin un lment de la personnalit, il identifie la personne.
Pour chaque personne, le nom de famille est un nom propre. Ce n'est
pas seulement une appartenance familiale qu'il manifeste, mais audels, une individualit.
En droit positif, le nom pose deux grandes questions :

La premire question est de savoir comment le nom est


attribu ?
Cette question a t profondement renouveller par la loi du 4 mars
2002 relative au nom de famille.
La seconde question est quels sont ses effets ? c'est dire ses
attributs.
S'agissant de l'attribution du nom, le principe est que chacun en
naissant reoit un nom. Il existe des rgles d'attributions originaires de
ce nom principal dit aujourd'hui, depuis la loi du 4 mars 2002, "nom de
famille" & autrefois "nom patronimique".
La question est de savoir ensuite ce que sera au cours de la vie d'une
personne le destin de son nom d'origine.
Concernant l'attribution originaire du nom, dans la tradition qui rgnait
en France, le nom de naissance la diffrence du prnom n'tait pas
laisser au choix des individus, c'est dire de leur famille. L'attribution
originaire du nom rsultait de plein droit d'un mcanisme sur lequel la
volont individuelle n'avait pas de prise, c'est dore que le nom tait
impos. C'tait la cl de notre systme onomastique au sens de
systme des noms propres de personne jusqu' la loi du 4 mars 2002.
Plus prcisement, c'tait une patronimie, la dvolution du nom de
famille tait pour l'essentiel gouvern par le principe patronimique en
vertu duquel les enfants prenaient le nom de leur pre. C'est la raison
pour laquelle le nom de famille t dit patronimique.
La loi du 4 mars 2002 a boulevers le systme. Sans radiquer le
principe patronimique qui conserve les valeurs subsidiaires, elle lui a
substitu un autre principe dans l'article 311-21 du Code civil.
Aujourd'hui, lorsque la filiation d'un enfant est tablie l'gard de ses
deux parents, au plus tard le jour de la dclaration de sa naissance, ou
par la suite mais simultanment. Ces derniers choisissent le nom de
famille qui lui est dvolu, soit le nom du pre, soit le nom de la mre,
soit leur deux noms accols dans l'ordre choisit par eux dans la limite
d'un nom de famille pour chacun d'eux.

En l'absence de dclaration conjointe l'officier d'tat civil


mentionnant le choix du nom de l'enfant, celui-ci prend le nom de celui
de ses parents l'gard duquel sa filiation est tablie en premier lieu
et le nom de son pre si sa filiation est tablie simultanment l'gard
de l'un & de l'autre.
Le lgislateur, dans l'article 311-21 a voulu remdier l'ingalit des
sexes et la rforme a un aspect galitaire dans la mesure ou le rle que
la loi confre dsormais la volont priv est donn galement la
volont du pre & la volont de la mre. Mais le ressort essentiel de
la rforme est peut tre ailleurs, en tout cas sur le plan de la technique
juridique, c'est dire que au moin autant que la patronimie, c'est la loi
que chasse la rgle nouvelle en tant que mcanisme autonome de
transmission de plein droit comparable la transmission lgale qui
s'opre dans la succession AB INTESTAT (sans testament).
A une dvolution lgale se substitue une dvolution volontaire, c'est
dire que la dvolution du nom de famille est dsormais plac sous
l'empire de la volont des pres & mres, plus prcisement de leurs
volonts accords s'ils parviennent s'entendre : c'est l qu'est la
mutation.
Le principe est donc qu'a sa naissance, l'enfant reoit le nom que
choisissent ses parents par dclarations conjointes & dfaut d'une
telle dclaration, le nom de son pre.
En ce qui concerne le nom choisit par dclaration conjointe des
parents, la naissance de leur premier enfant, les parents sont
dsormais effectivement investi par la loi du droit de choisir d'un
commun accord le nom de famille de celui-ci & c'est ce nom qui
figurera parmis les nonciations de son acte de naissance : article 57
du Code civil.
Le choix des parents n'est pas libre, il ne peut porter que sur le nom
d'un ascendant direct ou la combinaison des deux, mais l'option est
trois branches: les parents peuvent donner leur enfant commun soit
le nom du pre, soit le nom de la mre, soit leurs deux noms
accols dans l'ordre qu'ils choisissent. L'essentiel est que les
parents s'accordent et manifestent leur choix dans une dclaration
conjointe. Ce n'est qu'a dfaut de dclaration conjointe que le nom de
l'enfant est determin par la loi. En l'absence d'une dclaration qui
mentionne le choix des parents, l'enfant prend, en vertu de la loi le
nom de son pre. La dvolution du nom paternel s'opre de plein droit
& on retrouve ici un mcanisme lgale de transmission du nom de
famille. Il joue en faveur du pre, mais il est subsidiaire, c'est dire
que dans le systme de la loi de 2002, le principe patronimique ne
conserve plus qu'une valeure rsiduelle. Cependant, l'absence de
dclaration conjointe peut correspondre deux situations :

d'abord lorsque les parents ne parviennent pas s'entendre sur


un choix, le choix de la loi apparat ici comme l'arbitrage d'un

conflit parental, arbitrage en faveur du nom patronimique. Ce


n'est plus ici un message hrditaire mais la prise en
considration de la tradiion jusqu'alors rgnante.
il n'est pas non plus exclut que les parents s'abstiennent
volontairement de manifester formellement leur choix en
connaissance de la solution subsidiaire de la loi. Leur silence
change de sens, ce n'est plus le signe de leur dsaccord mais au
contraire, celui de leur accord tascite en faveur du nom paternel.

Il y a donc bien pour eux deux faons de choisir celui-ci par


dclaration express ou simplement par abstention.
La loi admet des rgles complmentaires, tout d'abord dans le cas ou
les parents ou l'un d'entre eux porte un nom double. Si en ce cas les
parents veulent transmettre leur deux noms accols, celui qui porte un
double nom ne peut transmettre qu'une des deux parties de celui-ci &
si les deux parents sont dans ce cas, chacun doit "sacrifier" la moiti
de son nom. Cette limite lgale correspond la ncessit d'endiguer
de gnration en gnration l'amplification dmesurer des noms de
famille.
L'autre cas est celui o les parents ont plusieurs enfants communs. Ici
la volont parentale se heurte une restriction imprative. Les parents
qui ont choisis un nom pour leur premier n ne pourront plus en choisir
un autre pour les autres enfants qui naissent ensuite. Plus
gnralement, le nom dvolue au premier enfant soit par la volont
des parents, soit dfaut de dclaration conjointe par la loi, vaut pour
les autres enfants communs. C'est l'article 311-21 alina 3 du Code
civil qui prvoit cela. Les enfant issus des mmes pres & mres, c'est
dire les rres & soeurs germains acquiert le mme nom que celui-ci
soit monoparental ou biparentale choisis par les parents ou dvolue
subsidiairement par la loi. Le droit civil fait ainsi rgner au sein de la
fraterie l'unit du nom de famille qui rsulait naturellement avant, du
principe patronymique.
Mais le dfit de la premire naissance prend toute son ampleur car
c'est ce moment l que ce determinera dfinitivement le nom de la
fraterie.
A ct du nom & du sexe comme lments fondamentaux de l'tat des
personnes, on trouve galement un lment important en pratique qui
est le domicile de la personne.
Le domicile est un lieu priv ou chacun est en droit de ce dire chez lui,
qu'il en soit propritaire ou locataire & dont il est libre en principe
d'interdire l'accs qui il le veut. Le domicile est d'ailleurs sous la
protection de la loi pnale qui sanctionne dans l'article 226-4 du Code
pnal la violation de domicile & de la loi civile qui proclame
l'inviolabilit du domicile comme un droit de la personnalit.
Cependant, le droit civil considre aussi le domicile pour sa

determination dans l'espace & ses effets, non plus afin de protger la
personne en ce lieux mais afin de la situer en ce lieux. A cet effet,
l'article 102 alina 1 du Code civil dispose que "le domicile de tout
franais, quant l'exercice de ses droits civils est au lieux o il a son
principal tablissement".
Enoncant un critre gnral, ce texte rvle la fonction gnral du
domicile, c'est dire qu'en tant qu'lment d'individualisation d'une
personne physique. Le domicile pour fin de rattacher un individu
pour l'exercice de ses droits civils un point du territoire. Dans sa vie
juridique, tout individu doit en effet tre reli un lieux, c'est dire
que le domicile opre la localisation juridique de chaque individu. Cette
individualisation par rattachement gographique constitue un impratif
de police juridique tellement important que la doctrine classique a fait
dcouler de l'article 102 du Code civil deux principes qui fondent le
rgime juridique du domicile : le principe de la ncessit du domicile
& celui de l'unit du domicile. C'est dire que tout franais doit avoir
un domicile & que tout franais a un seul domicile. L'individu est libre
de fixer son domicile l ou il le souhaite ainsi que d'en changer. Mais
aujourd'hui, l'unit de domicile est mise l'preuve par un clatement
dans l'espace des activits des individus, clatement qui se traduit par
la multiplication d'attache territoriale distinctes. Enregistrant ce
phnomne, la loi en a tirer la consquence sans dtroner le domicile,
elle tend la loi a donner une importance accrue la rsidence qui est
une notion plus simple et plus concrte. Le Code de procdure civil
englobe dsormais domicile & rsidence dans une notion gnrique qui
est le lieux ou demeure une personne & qui s'entend pour une
personne physique du lieux ou elle a son domicile ou sa rsidence,
c'est l'article 43 du Code de procdure civil qui dispose que "Le lieu o
demeure le dfendeur s'entend : s'il s'agit d'une personne physique,
du lieu o celle-ci a son domicile ou, dfaut, sa rsidence; s'il s'agit
d'une personne morale, du lieu o celle-ci est tablie". Domicile et
rsidence ont principalement des effets procduraux importants.
Les personnes physiques qui toutes ont la personnalit juridique & ce
titre sont des sujets de droit n'ont toutefois pas toujours la possibilit
d'exercer les droits qu'elles ont car elles sont dans un tat estim de
"faiblesse" par le Droit civil, fragilit qui conduit la loi civile les
considrer comme des "incapables", c'est dire des personnes qu'il
faut protger, assister ou reprsenter dans la vie civile.
La protection de celui qui, cause de son ge ne peut se dfendre luimme, c'est dire du mieur a t mise en place par la loi du 14
dcembre 1964, celle des majeurs aux facults altrs par la loi du 3
janvier 1968 & le tout formant ce qu'il est convenu d'appeler "le droit
des incapacits & des personnes protgs". Ce tout t codifier aux
articles 389 514 du Code civil. C'est principalement la protection des

majeurs que la loi numro 2007-308 du 5 mars 2007 a rform. Le titre


11 du livre 1er du Code civil s'intitulant dsormais "de la majorit &
des majeurs protgs par la loi" : article 414 515 du Code civil.
Les principales institutions autours desquelles s'articule le Droit des
incapacits sont, s'agissant de la minorit qui est le chapitre 1er du
titre 10 du livre 1er, lui mme intitul "de la minorit & de
l'mancipation" : l'autorit parentale (article 371 387 du Code civil),
l'administration lgale & la tutelle.
Quant la majorit & aux majeurs protgs par la loi, titre 11 du livre
1er, il comprend un chapitre 1er consacr des dispositions gnrales
(article 414 424 du Code civil) & un chapitre 2 consacr aux mesures
de protection juridiques des majeurs (article 425 495-9 du Code civil)
dont notamment la Sauvegarde de justice, la uratelle & la tutelle.
Le titre 12 du livre 1er est dsormais consacr la gestion du
patrimoine des mineurs & des majeurs en tutelle (article 496 515 du
Code civil).
Le Droit des incapacits ou aujourd'hui des personnes protgs a des
liens avec le droit des biens & le droit des obligations, surtout dans la
conception du Code civil de 1804 qui s'est beaucoup proccup de
protger le patrimoine de la personne de l'incapable. Mais ce droit a
aussi des liens avec le droit de la famille puisqu'en effet, c'est dans le
groupe familiale que l'on va chercher le plus souvent les organes ou les
organismes de protection de l'incapable qu'il s'agisse de
l'administrateur lgal, du tuteur ou du Conseil de famille. La
jurisprudence a mme rig en principe la primaut des organes
familiaux pour la protection des mineurs. Mais c'est cependant le lien
avec le droit des personnes qui semble le plus fort, d'abord parceque
les incapables n'ont pas tous une famille, & puis surtout parceque
l'incapacit frappe la personne mme, c'est sa personnalit juridique
qui subit une diminution. On trouve ainsi d'abord une srie
d'incapacits diffrentes & parmis elles, en premier lieu la distinction
des incapacits de jouissance & celles d'exercice.
L'incapacit de jouissance est l'inaptitude tre sujet de droit tre
titulaire de droits & en jouir puis a forciori en acquerir de nouveaux.
Dans l'incapacit d'exercice au contraire, le sujet est deja titulaire de
droit, mais il est insapte les faire valoir par lui mme dans la vie
juridique.
L'incapacit de jouissance contient virtuellement l'incapacit d'exercice
correspondante, mais la rcirproque n'est pas vrai, & il est courant que
l'on est la jouissance d'un droit sans tre capable de l'exercer.
Tandis que l'incapacit de jouissance est en quelques sortes
irrevercible, l'acte interdit l'individu ne pouvant tre accompli
d'aucune manire, dans l'incapacit d'exercice au contraire, l'acte
interdit l'individu pourra tre accompli pour son compte, par son
reprsentant.
Cette gravit de l'incapacit de jouissance explique qu'il ne peut y

avoir d'incapacit de jouissance gnrale sous peine de destruction de


la personnalit juridique mme.
En revanche, l'incapacit d'exercice n'tant pas sans palliatifs, elle
peut donc tre ou gnrale ou spciale. Les incapacits de jouissance
sont donc trs rares en Droit civil & on en trouve quelques illustrations
propos du mineur, auterme de l'article 904 du Code civil il ne peut
pas faire de testament si'il moins de 16 ans, ni d'ailleurs disposer &
son tuteur ne pourra pas non plus faire de testaments sa place ni de
donnations (article 903 du Code civil), ce qui est le signe d'une
vritable incapacit de jouissance.
A ct de la distinction entre incapacit de jouissance & celle
d'exercice, on trouve la distinction entre les incapacits naturelles &
les incapacits lgales.
Cette distinction qui touche plutt les incapacits d'exercice, tombe
sous le sens. L'incapacit qui touche un enfant au berceau traduit une
vidence physique, en revanche, l'incapacit qui pse sur un
adolescent de 17 ans traduit un choix plus ou moins arbitraire de la loi
qui a estimer la moyenne d'ge laquelle s'acquiert l'exprience des
actes de la vie civile (article 414 du Code de procdure civil).
L'incapacit du tout jeune enfant, de l'infans est la fois naturelle &
lgale, celle de l'adolescent de 17 ans, lgale sans tre forcemment
toujours naturelle.
Les diffrentes incapacits sont toujours es incapacits de protection.
Le caractre de protection reconnu aux incapacits se manifeste sur
deux plans dans la nature de la sanction qui atteint les actes
irrgulirements accomplies, mais aussi dans l'existence de
mcanisme de sauvegarde ayant pour but de permettre qu'ils soient
tout de mme pourvue aux intrts de l'incapable.
S'agissant de la sanction de l'incapacit, l'incapacit tant instituer
pour protger l'incapable, l'acte juridique accomplie par celui-ci en
violation de son incapacit est atteint d'une nullit dite de protection.
Exemple: selon l'article 465, troisimement du Code ciivil"si la
personne protger a accomplie seule l'acte pour lequel elle aurait du
tre assist, l'acte est nul de plein droit sans qu'il soit ncessaire de
justifier d'un prjudice". Sera galement frapp de nullit l'acte
accomplie par le reprsentant lgal de l'incapable au-del de ses
pouvoirs (article 465 quatrimement) si le tuteur ou le curateur a
accomplie seul un acte qui aurait de tre fait par la personne
protger soit seule, soit avec son assisstance ou qui ne pouvait tre
accompli qu'avec l'autorisation du juge ou du Conseil de famille s'il a
t constitu, l'acte est nul de plein droit sans qu'il soit ncessaire de
justifier d'un prjudice.
Dans certains cas, ceux ou la personne protg a accomplie seule un
acte pour lequel elle aurait d tre assist (article 465 deuximement
du Code civil) dans ce cas prcis, la sanction de l'incapacit sera
diffrente. Il s'agira non pas de l'annulation de l'acte juridique ou du

contrat mais de la rcision pour lsion.


La spcificit de l'action en rcision pour lsion par rapport l'action
en nullit rside en ceci qu'il ne suffira plus l'incapable d'tablir son
incapacit, il lui faudra encore & en plus dmontrer que l'acte attaqu
qu'il a pass lui a causer une lsion, c'est dire un prjudice
pcuniaire. C'est seulement cette condition que la nullit sera
prononc, ce que souligne l'article 465 deuximement au terme duquel
"l'acte ne peut tre annul que s'il est tablie que la personne protg
a subit un prjudice".
Comme les incapacits ont un caractre de protection, le Droit civil a
prvu des mcanismes de sauvegarde pour que pendant la priode de
l'incapacit, il soit tout de mme pourvu aux intrts de l'incapable.

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