Adultes Surdoués, Cadeau Ou Fardeau (Foussier Valérie)
Adultes Surdoués, Cadeau Ou Fardeau (Foussier Valérie)
Adultes Surdoués, Cadeau Ou Fardeau (Foussier Valérie)
ADULTES SURDOUÉS :
CADEAU OU FARDEAU ?
2012
Éditions J. LYON
Surdoué moi ? À mon âge ? Non !
• que faire quand on découvre, à l’âge adulte, que l’on est surdoué ? Est-ce que cela change
vraiment la vie ?
• quels sont les signes physiques et psychologiques caractéristiques ?
• comment bien gérer ses « tsunamis » émotionnels ?
• comment réussir sa vie sentimentale ?
• comment se motiver dans un monde qui n’est pas à son rythme ? Apprendre la patience ?
• comment préparer un enfant surdoué à sa vie d’adulte ?
• comment envisager sa vie autrement, en privilégiant sa créativité
Des réponses, des solutions pour trouver son équilibre et transformer le fardeau en cadeau.
* * *
Valérie Foussier est médecin endocrinologue pour enfants et adultes, auteur de plusieurs
ouvrages dont Enfants précoces, enfants hors norme ?, paru aux mêmes éditions.
Je remercie Perrine Vandamme
pour la relecture de ce livre et ses précieux conseils.
Préface
Pour tout un chacun, être intelligent est un cadeau de la vie, dont on n’a
pas à se vanter, encore moins à se plaindre, c’est une chance. Mais, comme
le dit si bien Valérie Foussier, le cadeau peut aussi être un fardeau…
Valérie Foussier nous invite donc, avec son style personnel, à découvrir
les particularités, « de l’intérieur » de ce qu’est le haut potentiel au travers
de sujets aussi divers que l’impact du stress sur la santé, l’intérêt du MBTI,
les relations amoureuses… Elle ne propose pas de solutions toutes faites,
mais donne l’envie de se poser la question : « Et moi dans tout cela, où est
mon originalité, de quelle richesse ai-je envie de tirer partie ? ». Et il me
semble que la vraie voie est là, « se trouver » dans la vérité de son être,
plutôt que se « sur-adapter » encore un peu mieux à l’environnement.
Post-scriptum :
Depuis, en retraite, ma vie est toujours aussi pleine ; entre trois
enfants et huit petits-enfants qui viennent visiter avec moi des
monuments, des musées, des expositions et pour qui j’écris des petits
livres.
Alix Barbet, auteur de Conte-moi Pompéi et de livres d’art.
Les arts sont le plus sûr moyen de se dérober au monde. Ils sont aussi
le plus sûr moyen de s’unir avec lui.
Franz Liszt
Introduction
Surdoué ! Vous avez dit haut potentiel, HP ! Vous parlez de mon voisin.
Non moi ! Je ne serais donc pas fou ! Après tant d’année d’errance, de
doute, de confusion, d’angoisse, de malentendus, quel bonheur de donner
un nom à ma bizarrerie-folie.
Non Mesdames HP, Messieurs HP, vous n’êtes point folles ou fous. Vous
disposez d’un haut potentiel que je nomme ici HP, un cadeau inestimable :
curiosité insatiable, rythme mental en ébullition, imagination débordante,
sens aigu du langage, esprit critique aiguisé, hypersensibilité, extra lucidité,
empathie hors du commun, mode de raisonnement fonctionnant par
association d’idées. Ce cadeau vous permet de réaliser monts et merveilles.
Vous subissez votre HP en suscitant une constante jalousie. Vous
expérimentez la face noire de votre hypersensibilité, yoyos émotionnels, qui
tantôt vous emballent pour des choses dérisoires bourdonnant dans le vide,
tantôt vous font interpréter des situations à tort ou vivre un échec, un
reproche de façon démesurée. Vous êtes comme une rivière asséchée, un
sillon vide dans une souffrance totalement incomprise, un lourd fardeau.
Passé tumultueux,
Sens en ébullition.
Moments vertigineux
Pensées en éruption !
Éruption éphémère,
Qui brise les fers !
Éruption de richesse,
Éruption de sagesse.
Les grands esprits ont toujours rencontrés une opposition farouche des
esprits médiocres.
Albert Einstein
1e partie
Un cadeau fardeau
Cadeau fardeau
Vous êtes décalés en permanence dans tous les domaines. Vous vous
sentez différents sans savoir pourquoi. Vous êtes exigeants. Vous avez un
cerveau qui ne s’arrête jamais de penser et vous vous faites des nœuds au
cerveau. Vous avez besoin d’être dans l’action en permanence et de
sensations fortes et d’être en compétition. Quand vous vivez une passion,
vous la vivez à fond. Vous vous ennuyez à suivre les pas lents des autres.
Vous attendez les autres en permanence. Vous vivez dans un monde
imaginaire pour pallier l’ennui. Vous vous adaptez aux autres comme un
caméléon. Vous refusez de vous adapter à un système non-sens. Vous vous
sentez isolés, seuls sans amis. Vous êtes incompris même dans l’humour.
Vous êtes conscients de ne pas toujours comprendre les autres. Vous aimez
discuter à bâtons rompus et changer de sujet. Vous proposez des solutions,
des idées. Vous aimez le Beau, le Bon, le Vrai. Vous ne supportez pas
l’injustice. Vous êtes sensibles au monde extérieur à sentir une odeur
imperceptible, à entendre un son inaudible, à être dérangés par une infime
lumière. Vous aimez aider les autres sans attendre de retour nécessairement.
Il se peut que vous soyez un adulte à haut potentiel, un HP.
Vous, HP, avez d’abord été un enfant HP (lire Enfants précoces enfants
hors norme ?). Les signes ne se dévoilent pas à l’âge adulte. Ils étaient bel
et bien présents dans l’enfance, respectés, méprisés, niés, pas vus, masqués,
bridés. Il n’y a pas de lien systématique entre le HP et la réussite. Il n’est
pas l’apanage des catégories socio-professionnelles supérieures et la
personne en bonne santé. Le HP chez la femme est plus difficile à faire
accepter. Vous dérangez car vous êtes trop débordantes trop sensibles, trop
intuitives trop empathiques, trop verbales, et avez trop d’énergie. Vous
jonglez en permanence avec le cadeau et le fardeau de votre mode de
fonctionnement. Cadeau, chercher et créer, votre seconde nature. Fardeau,
sous le joug de l’ingérence de votre hypersensibilité. Vous vivez une
souffrance paradoxale par les remarques blessantes et la tyrannie des autres.
Votre réalité intérieure est mal sentie. Vous êtes perçus comme étant trop
en tout. Vous êtes trop lents ou trop rapides. Vous êtes trop bavards ou trop
silencieux, un tantinet autistes. Vous n’êtes pas dynamiques. Vous êtes trop
dynamiques et trop fatigants à vivre.
La perception des uns diffère de la réalité des autres, ce qui génère des
remarques désobligeantes vécues comme une injustice. Vous avez une force
insoupçonnée de recevoir la négativité d’une atmosphère. Cette force peut
induire un sentiment de culpabilité de ne pas trouver de solutions aux
malheurs d’autrui, fardeau. Vous avez cette même force à percevoir la
beauté de la nature, pouvant être à l’origine de troubles de concentration,
cadeau-fardeau. La peur de l’échec est votre hantise, soumis à une
surpression permanente. La peur de l’humiliation vous taraude
quotidiennement. La peur de la raillerie vous épuise. Vous avez une peur
viscérale d’avoir blessé l’autre ou de le blesser.
À l’âge adulte
Vous êtes dépistés HP à l’âge adulte par hasard, par erreur, par curiosité,
par identification à l’un de vos enfants. Vous n’êtes pas encore dépistés HP
et certains d’entre vous ne le seront malheureusement jamais. C’est à ceux-
là encore plus que je m’adresse, ceux qui échappent. Parmi vous jamais
dépistés, vous vivez en errance, vous ne comprenez pas ce qui s’est passé,
et qui vous êtes. Vous n’arrivez pas à construire votre vie professionnelle,
sentimentale, humaine, qui correspond à ce que vous voulez de la vie, à vos
idéaux, à vos valeurs humaines fondamentales. Vous vous considérez
comme des ratés en marge sans réel projet. C’est une souffrance muette
sans mot car l’origine du mal n’est pas comprise. Comment nommer
l’innommable, ignoré.
Intérêt du dépistage
Ce dépistage HP très tôt est capital pour mieux grandir, pour éviter des
diagnostics déformés ou erronés. Vous pouvez aussi être dans le déni. On a
pu vous le cacher dans l’enfance. Vous camoufler le diagnostic, c’est violer
votre personnalité. C’est vous faire grandir en vous amputant d’une partie
de vous-même, de vos ailes. Face à certaines situations, vous vivez des
choses infâmes sans savoir pourquoi. Vous vous sentez singuliers et peinez
à vous intégrer dans un groupe. Vous vous sentez rejetés. Vous pouvez
même rechercher une situation pour être rejetés. Vous souffrez sans avoir
les clés qui en expliquent les raisons. Votre sensibilité est vécue comme des
défauts fardeaux à réprimer et non des atouts cadeaux.
Savoir qui vous êtes, le fameux connais-toi toi-même de Socrate est un
principe pour bien vivre. C’est la base de la construction de soi. Reconnaître
que vous êtes un adulte HP, c’est respirer avec une personnalité construite
sur des formes atypiques de fonctionnement intellectuel et affectif. C’est
renaître. Vous avez été d’abord un enfant HP. Le savoir, c’est vous donner
toutes les possibilités de vous épanouir au plus près de vous-même. Vous
avez été un enfant HP atypique. Vous deviendrez un adulte également
HP atypique. Vous pouvez aussi exprimer votre HP à un moment donné de
votre vie, à l’âge adulte et pas nécessairement dans l’enfance ou
l’adolescence. Chacun son chemin. Le destin ne recule pas.
Très tôt, quand on regarde dans votre rétroviseur, on peut constater que
vous aviez une panoplie d’indices. Vous êtes nés avec ce HP. Il s’explique
par un excès d’une substance dans le cerveau qui permet la connexion ultra
rapide des différentes zones du cortex et les transferts d’informations ultra
rapides et de la mise en action de ces réseaux de neurones chargés
d’informations. Les imageries cérébrales montrent cette activation
cérébrale.
Qui êtes-vous ?
À la maison
Bébé inspecteur, vous ne regardez pas le monde. Vous le transpercez de
votre regard scrutateur. Déjà tout petit, vous êtes vifs, curieux. Vous
interrogez de votre langage non verbal le monde entier. Vous absorbez avec
vos sens exacerbés tout ce qui se passe autour de vous, à l’extrême. Vous
passez d’un statut de non langage au quasi langage adulte avec une syntaxe
correcte sans passer par un stade langage bébé. Le vocabulaire est
rapidement riche et élaboré et le jeu rapidement maîtrisé. Vous posez
rapidement les questions en cascade « pourquoi, pourquoi, pourquoi » sans
répit pour vos parents. Vous avez l’art de poser des questions sur des thèmes
existentiels qui angoissent les adultes car ils ne savent pas toujours y
répondre. Pourquoi on vit… Après la vie, la mort c’est quoi… avant les
hommes qu’est-ce qu’il y avait ? Et pourquoi les hommes existent… Vous
voulez tout savoir, vous voulez tout comprendre. Vous voulez aussi qu’on
vous réponde immédiatement sans laps de temps. Vous sentez rapidement
les mensonges et les réponses détournées non justes. Vous lisez avant
l’heure.
À l’école
Le temps de l’école est le temps des premières douleurs. Vous ne
comprenez pas la simplicité. Vous ne décodez pas les implicites de l’école.
Vous les interprétez différemment. Ceci constitue un malentendu
fondamental avec l’école et l’enseignement. Vous insistez pour répondre à
côté, hors sujet. Ce n’est ni de la provocation ni de l’insolence ou de
l’opposition mais une simple incompréhension, une vraie incompréhension.
Vous avez besoin de comprendre pour répondre, vous ne pouvez répondre
sans ce passage obligatoire de compréhension et de compréhension exacte.
Pas de l’à peu près. Vous recevez une critique négative : ta façon de faire
n’est pas la bonne.
Vous pouvez aussi avoir des ennemis dans l’acquisition, les troubles de
l’apprentissage, qui ne vous épargnent pas : dyspraxie, dyslexie, trouble de
l’attention. La difficulté est que tous ces troubles peuvent passer inaperçus
car vous compensez vos difficultés avec votre intelligence et votre rapidité.
Jusqu’à un certain moment où ce n’est plus possible, ce qui joue sur votre
moral. Vous vous retrouvez face à un échec que vous, ni personne, n’avez
anticipé. Cela se manifeste par des difficultés scolaires. Les dépister tôt est
essentiel.
Vous rencontrez les premiers moments d’ennuis. Vous n’avez pas besoin
de deux explications ou de refaire n’importe quel exercice. Vous intégrez
tout du premier jet. L’ennui va empoisonner votre parcours scolaire et
favoriser ce fameux décalage qui va encore compliquer votre intégration et
votre équilibre psychologique car vous décrochez. Vous n’êtes plus
attentifs. Vous perdez des informations nécessaires pour votre évolution.
Ce sont aussi vos premières rencontres, les premiers amis. Les relations
sont difficiles avec les autres. Se faire des amis, se faire aimer, c’est un
enjeu de toute une vie. Vous avez l’émotion prodigue, encore une
caractéristique de votre personnalité. Vous ressentez tout si fort, y compris
les émotions des autres. Vous devenez perméables à l’environnement ce qui
vous conduit à des réactions, des comportements qui doivent paraître
démesurés, inadaptés et très étranges pour les autres. Des larmes soudaines
sans explication, une colère violente, une peur incompréhensible et
injustifiée, un enthousiasme démesuré pour une futilité. Ce yoyo
émotionnel peut vous rendre étrange aux yeux des autres. Vous finissez
même par avoir honte de vos réactions incontournables que vous essayez de
cacher. Votre sens exacerbé de la justice vous conduira aussi à des prises de
position ou des interventions intempestives jusqu’à une certaine violence
avec bagarre, mots ou gestes, violence physique ou verbale. Vous n’oubliez
pas d’affronter vos professeurs, sans aucune notion de hiérarchie.
L’enseignant peut considérer votre intervention comme impertinente,
méprisable, irrespectueuse. Grave erreur. C’est là que votre capital
confiance commence à s’entamer par les premières expériences de l’école.
Et l’échec scolaire peut pointer le bout de son nez comme une étoile
brillante dans un ciel d’ébène.
Trop souvent vous vous faites traiter de nuls, de peut-mieux-faire, de
fainéant, de je-sais-que-tu-peux. Vous êtes supposés TOUT RÉUSSIR et
RÉUSSIR en TOUT. On tolère encore moins chez vous un résultat moyen
qui devient inacceptable avec votre HP. Vous n’avez alors qu’une idée, ne
plus penser et faire le vide. Vous développez ainsi une inhibition
intellectuelle, une phobie scolaire, un déni. Vous avez déjà une peur bleue
d’échouer ou une mésestime de vous très importante. La pression est
néfaste et accentue le voile de honte qui vous enveloppe. Elle augmente
votre culpabilité et peur de ne pas y arriver et peut aggraver la situation.
Difficile à éduquer
Les affrontements arrivent. Vous éduquer, vous élever, vous
accompagner au quotidien est d’une grande richesse mais demande une
énergie plus que soutenue chez vos parents. Du matin au soir et du soir au
matin, vous sollicitez, intervenez, argumentez sans répit. Vous voulez savoir
toujours pourquoi et vous remettez en question toutes les consignes qu’on
vous demande. Vous êtes confrontés aux premières remarques de l’école
digérées par la famille. Vous êtes un testeur de limite et le non vous
insupporte au point que pour accéder à la tranquillité, vos parents cèdent à
vos caprices ce que vous intégrez très vite. Vous poussez les gens à bout,
parents et enseignants. Vous avez un rapport aux adultes délicat. Vous
parlez aux petits, aux grands, sans distinction, sans crainte non plus.
Parents, vous risquez aussi de demander trop à votre enfant qui a une
propension à toujours vouloir faire plus. Respectez les temps de pause et
son rythme sans le surinvestir dès le plus jeune âge.
L’adolescence
En grandissant, vous développez une image déformée de vous, une
image attaquée par le monde des adultes. Au fil des années, vous vous
sentez vulnérables et fragiles, incompris. Vous étiez épanouis petits, vous
devenez renfermés à l’adolescence. L’adolescence survient souvent très tôt
et est un cap souvent difficile à passer. C’est la tempête, passage obligatoire.
Une transformation qui touche la totalité de votre être sur le plan
intellectuel, physique, corporel, affectif, social. C’est à l’adulte de vous
soutenir avec toutes ses béquilles.
L’adolescence est aussi un moment où vous avez besoin d’être comme
tout le monde, de rentrer dans un groupe. Ici, vous êtes encore plus seuls,
plus isolés. Vous connaissez vos premières désillusions, vous vous sentez
trahis. Vos questions sont amplifiées et vos réponses entraînent une nouvelle
question. Vous vivez un engrenage de questions existentielles sans réponse.
C’est aussi l’heure des choix. Il s’agit parfois de choix impossibles,
d’orientation pour l’avenir. Les conseils des adultes ne sont pas toujours
appropriés. Injonctions paradoxales, maintenant tu dois choisir, tu n’as plus
le choix. Cette assignation vous fige. Comment sortir de cette impasse. Vous
n’avez qu’un objectif en tête, changer le monde. Bien vite, vous vous
rendez compte que vous n’en avez pas la possibilité. Vous découvrez un
monde injuste avec peu de possibilité de le voir évoluer. Vous poussez le
vice jusqu’à vous dire pourquoi vivre et pouvez ne pas hésiter à mettre un
terme à votre existence. À l’adolescence, vous ne pouvez admettre les
injustices du monde et ses incohérences. Votre extrême lucidité rend
difficile l’obtention d’une sérénité intérieure. Elle entrave votre projection
de l’adulte. Vos analyses avec acuité de tous les risques à venir peuvent
vous provoquer une peur authentique et vous bloquer dans votre
développement. Votre mode de fonctionnement est particulièrement
anxiogène. Vous avez tendance à vivre les événements en trois dimensions :
avant pendant, après. Vous vous sentez à la fois acteur et spectateur. Vous
anticipez ce qu’il va se passer et ce que l’autre va répondre, les émotions de
l’autre. Certains d’entre vous se plaignent de ne pas pouvoir vivre
simplement un événement sans être obligé de tout décortiquer et percevoir
tout dans les moindres détails.
« Depuis que j’ai été testée, j’ai pu sauter une classe en cours d’année.
La vie est plus facile et mon ancienne institutrice moins énervée. Depuis
mes parents, mon nouvel instituteur ont compris qui je suis avec un
cerveau qui fonctionne autrement et que l’on ne peut jamais arrêter de
penser. » Clémentine, 7 ans.
Devenir adulte
Pour être heureux, cultivez le goût de l’effort dès le plus jeune âge et
développez votre pouvoir adaptatif caméléon au maximum.
Découverte à l’âge adulte
Votre vécu
Vous pouvez subodorer votre différence. L’entrevoir ne signifie pas la
diagnostiquer et la comprendre. Vous avez éprouvé la sensation d’enferment
par le système scolaire. Vous avez eu un comportement atypique qui
justifiait des consultations en pédopsychiatrie. La détresse ressentie devient
un mal chronique. Le vide qui vous sépare de vos amis s’agrandit au fil des
jours. Le monde extérieur est vécu comme une planète hostile, une belle
hypocrisie ou médiocrité. Vous êtes en permanence critiqués. Vous êtes
entiers. Vous avez l’esprit de contradiction et la critique au bord des lèvres.
Vous faites peur. Vous êtes indiscrets, indélicats. Vous ne respectez pas la
hiérarchie. Vous dérangez sans savoir pourquoi. Vous avez du mal à accéder
à un poste de responsabilité quand vous osez le demander. Vous pouvez être
paresseux pour des tâches quotidiennes sans intérêt rebelle aux procédures
routinières. Vous devenez alors antipathiques et pouvez être pris pour des
idiots, rôle que vous savez jouer avec brio. À force de vous cantonner au
profil le plus bas, vous perdez votre chance d’évoluer dans un groupe qui
vous correspond. Vous passez à côté de vos aspirations profondes. Vous ne
vous adaptez plus à votre entourage. Vous ignorez votre potentiel. Le niveau
de vos études peut vous avoir conduit à des professions dans lesquelles vous
n’êtes pas à votre place, à fréquenter des milieux où vous usez vos forces à
vous couler dans un bloc de marbre. Vous focalisez votre énergie à masquer
cette différence, à étouffer votre colère latente qui vous envahit, votre
frustration qui vous mine. Cela vire à l’autodénigrement avec une
mésestime de soi gigantesque. Vous devenez désabusés de la vie ! Vous
pouvez transférer votre mésaventure chez vos enfants, en sabotant leurs
études par ignorance, par reproduction du schéma parental ou par jalousie.
Il vous arrive de refuser inconsciemment l’épanouissement de vos enfants.
Épanouissement qui vous a été retiré. Épanouissement que vous étiez en
droit d’avoir. Vous émoussez votre potentiel créatif et par là même votre
productivité. Vous attendez la mort comme on guette une amie. Vous évitez
le contact social ou vous recherchez vos pairs sans le savoir. Vous fuyez les
dissensions et utilisez le compromis, ou bien vous cherchez l’affrontement
en vous révoltant contre votre entreprise pour un détail. Vous vous réfugiez
dans des heures supplémentaires interminables, dans vos hobbies.
Pire, vous avez été diagnostiqués tôt et on vous a caché cette vérité par
peur de… Oui c’est possible. Vous pouvez avoir eu des parents ou autres
qui ont eu peur que l’élève dépasse le maître.
Combien êtes-vous ?
Qui souffrez en silence ? Qui vous enfermez ? Qui vous repliez ? Qui
culpabilisez ? Qui déprimez ? À être diagnostiqués à tort d’hyperactifs et à
être traités pour le bien-être des autres ? À avoir une sensibilité à couper le
souffle, un regard qui vous déshabille ? À dissimuler vos pensées dans tous
les sens, vos attentes, votre curiosité ? À vous fabriquer un masque de cire ?
À avoir été ces enfants objets d’exaspération des parents, des enseignants.
À répondre aux attentes familiales pour vos choix de vie sans trouver votre
voie ? À renoncer à votre famille pour réaliser vos vœux ? À être heureux et
connaître la plénitude ?
Vous pensez souvent que puisque vous savez le faire, les autres aussi.
Erreur, non justement. Vous vous appropriez les émotions des autres et ne
comprenez pas qu’il n’en soit pas de même pour vous. Vous développez une
certaine aptitude à éviter les conversations gênantes, les affrontements ou
explications dans le seul but de vous défendre contre votre séisme
émotionnel. Vous adorez remettre au lendemain. Vous pouvez choisir de
cacher votre HP, de le réduire à néant pour ne pas heurter le groupe, la
famille, pour vous couler dans la norme. Vous pouvez être victime d’une
cruauté d’un groupe envers un intrus. L’enfouissement ne réduit
aucunement la différence qui pèse sur votre comportement, votre rapport
avec le monde. Il influence certainement votre choix de vie et peut vous
pousser sur un mauvais chemin abrupt rocailleux.
Motifs de consultation
Vous vous décidez à consulter lorsque vous retrouvez une parcelle de
raison, après avoir passé vos neurones à la centrifugeuse pour arriver à vous
poser une avalanche de questions : pourquoi-comment ?
Pourquoi suis-je seul ?
Pourquoi suis-je sans cesse critiqué ?
Pourquoi suis-je en permanence triste ?
Pourquoi me sens-je toujours coupable ?
Pourquoi ne vois-je pas les choses, le monde comme les autres ?
Pourquoi ai-je besoin de m’isoler ?
Pourquoi ai-je tout le temps besoin de me justifier ?
Comment être heureux dans le malheur ambiant ?
Si on ne vous dépiste pas HP, vous pouvez faire dix ans d’analyse pour
rien et rester malheureux. Alors qu’un simple mot magique “HP” vous
ouvre les volets, vous dénoue votre pelote et surtout vous offre ce joyau de
vous adapter à votre intelligence toute folle, sans direction assistée. Bien sûr
certains parmi vous, non dépistés HP, vivez heureux sans histoire, et
accomplissez vos rêves. Vous êtes rarissimes. Vous avez et êtes baignés bien
souvent dans l’opulence intellectuelle.
Quand on vous annonce votre haut potentiel (HP)
Non, vous n’êtes point folles ou fous. Vous disposez de ces cadeaux
inestimables : curiosité insatiable, rythme mental en ébullition, imagination
inépuisable, sens aigu du langage, esprit critique aiguisé, hypersensibilité,
empathie hors du commun. Ce cadeau vous permet de réaliser monts et
merveilles. Vous suscitez une constante jalousie. Vous montrez vos yoyos
émotionnels.
Oser vous dire que vous êtes HP, c’est vous rendre votre liberté, vous
ouvrir les portes de vous-même. Il n’y a pas de limite d’âge et le plus tôt est
le mieux. Parfois, c’est tellement évident que les tests de QI ne me semblent
pas nécessaires. Parfois, ils sont utiles pour vous donner l’estampille
comme les étoiles au Gault et Millau, tellement vous ne le soupçonnez pas
d’un iota !
Quand on vous fait cette annonce, vous la réfutez dans un premier
temps. Vous pensez que cela se manifeste uniquement par une réussite
exceptionnelle qui se traduit par une carrière scolaire universitaire
professionnelle éblouissante, par un triomphe en maths, physique, par un
poste à haute responsabilité dans une entreprise prestigieuse, par l’écriture
d’un roman qui révolutionne les règles du genre.
Circonstances d’annonce
Un signe annonciateur à la première consultation. Une dame d’un
certain âge encore très vive, au cours de la consultation, me fait comprendre
qu’elle voulait qu’on s’adresse aux enfants comme à des adultes sur certains
points, comme elle aurait voulu qu’on s’adresse à elle ! C’était un jour
extraordinaire ! J’oriente ensuite la consultation vers ce thème HP. Je fais le
diagnostic rapidement chez cette grand-mère qui a ensuite fait elle-même le
diagnostic chez sa fille et ses petits-enfants. Un dépistage HP en cascade.
Effet boostant
Au début, tout est beau. Vous avez des ambassadeurs dans l’invisible.
Vous vociférez votre ivresse. Vous comprenez mieux votre passé. Vous
mettez un nom sur vos difficultés relationnelles avec vos collègues, vos
amis, vos conjoints. Vous abordez mieux vos déferlantes émotionnelles.
Vous retrouvez une estime de vous-même et laissez tomber vos masques
avec souvent l’aide d’un thérapeute. Vous sortez de votre morosité de vivre.
Vous pouvez traverser des crises d’identité, un état dépressif, qui est le
début de la résolution d’une crise existentielle et ensuite trouver la joie qui
refrappe à votre porte.
Vous allez à la rencontre d’homologues, authentiques doubles que vous
pourrez alors reconnaître plus facilement. Vous dialoguez entre vous sans
crainte d’être incompris.
Candides, faites attention à votre transparence, votre authenticité qui
peuvent vous revenir comme un boomerang. Vous surfez entre des nuages
blancs cotonneux et un ciel bleu limpide. Le soleil pénètre à flot dans votre
salon et subitement des gerbes d’eau le noient.
Petit truc
Mettez votre naïveté en sourdine. Apprenez à vous protéger
en mettant une distance physique et émotionnelle. Avec l’aide
d’un thérapeute.
Déni-Repli
La négation de votre HP est une protection non sans risque qui peut
vous conduire à passer à côté de votre vie ou de mener la vie d’un être
virtuel construit en conformité avec le reflet social. Vous vivotez sur une
échelle de satisfaction entre le niveau -6 et niveau 0.
Certaines choses sont pénibles pour être appréhendées sur le coup. Vous
vous couvrez avec votre casque austère. Ce n’est que plus tard dans la
solitude, que pointe la compréhension, quand les cendres sont froides dans
des conversations que vous avez pu entendre à la dérobée. Une douleur
intérieure vous étreint de la tête au pied, pesant comme un menhir brûlant,
un souvenir de guerre tapi au fond de vos entrailles. Vous êtes en proie à
une de ces crises existentielles. Vos vêtements informes ne dissimulent en
rien votre âme émaciée. Vous ôtez vos lunettes en opaline, et votre regard
scrutateur démasque une nuée de détails, comme l’odeur des œillets de
poètes montant du parterre sous votre fenêtre, qui vous immerge dans une
autre douleur sourde qui s’infiltre entre vos omoplates, pour exploser
comme une météorite dans votre crâne. Vous étouffez dans l’œuf l’annonce
de votre HP car cela renvoie à une armée de questions que vous ne voulez
pas vous poser. C’est un véritable capharnaüm dans votre tête : tiroirs de
souvenirs ouverts, lampes d’espoir brisées, comme si quelqu’un s’était
ingénié à dévaster votre intérieur par pur plaisir. Il y régnait un pseudo
calme absolu avant l’annonce comme ces longs silences après un
enterrement.
Colère
À un moment donné, vient la colère. Colère contre vos parents, contre la
vie, contre tout le monde. Colère de ne pas avoir été compris, colère contre
vous de ne pas avoir su vous comprendre vous-même et d’avoir pris des
chemins dans lesquels vous vous êtes perdus. La colère peut devenir le
moteur de votre pensée, nourrir votre volonté de prouver au monde qui vous
êtes. Vous sortez de votre torpeur. Vous faites le deuil de votre vie
antérieure et vous avalisez cette hypothèse pour enfin vivre à la vitesse de
vos pensées. Alors la paix intérieure arrive. Vos rêves peuvent devenir
réalité. Vous venez de découvrir une force inconnue qui hibernait en vous.
Promettez-vous de découvrir toutes vos montages et d’ascensionner toutes
vos sommets. N’oubliez pas de raconter votre histoire pour que d’autres
puissent également gravir leurs propres montagnes.
Culpabilité-Peur
Coupable de ne pas réussir. Peur d’être condamné à réussir maintenant.
La réussite est au cœur de la société, la productivité, une pression constante
auxquelles il est bien difficile d’échapper. Coupable d’avoir trop compris,
d’anticiper. Cette culpabilité de savoir vous met très mal à l’aise et vous
freine. Pourtant vous avez envie de progresser, d’accélérer. Vous devez en
permanence justifier votre avance qui dérange. Faites attention aux
inhibitions découlant d’une surtension. Autorisez-vous à n’être que vous-
même. Réconciliez-vous avec vous-même, la vie, les autres. Cela peut se
faire sans bouleversement de vie, mais c’est bien rare. Un réaménagement
intérieur peut parfois entraîner quelques chaos. L’aide d’un thérapeute vous
offre la possibilité de revisiter votre histoire à la lumière de ce nouvel
éclairage. Un peu comme si vous retourniez dans un lieu qui vous avait plu
quelques années plus tôt. Les mêmes images peuvent alors prendre une
autre couleur à travers votre vision métamorphosée. Vous ne voyez plus les
mêmes choses, ni de la même façon. Vous faire accompagner vous permet
de retrouver une nouvelle image de vous. Cela va permettre de redessiner le
contour de votre personnalité, vous aider à vous réorienter dans votre vie
quotidienne, à répondre aux questions sur votre vie sur vos choix. Des
chemins insoupçonnés apparaissent soudains. Et d’autres disparaissent ou
s’estompent. Vous intégrez ce qui vous anime et pourquoi il se dégage une
culpabilité embarrassante et étouffante. Dans cette perceptive nouvelle,
vous vous affirmez peu à peu en confirmant vos choix. Il n’est pas rare de
rechoisir un mari ou une femme, de refaire une remise à niveau ou de
changer de métier. Vous faire accompagner permet de changer le regard sur
vous, ce qui changera inévitablement le regard des autres sur vous. Dès que
vous commencez à vous voir différemment, les autres perçoivent
immédiatement ce changement et réagissent aussitôt. Vous percevez
autrement votre reflet dans le regard des autres et vous arrivez à vous
ajuster à votre tour plus facilement. L’entourage intègre ces petites
modifications et se comporte également autrement. Vous rencontrez
d’autres adultes HP plus facilement.
Honte
La honte vous habite. Fruit d’une culpabilité qui s’alimente dans les
non-dits, dans les fausses condescendances, dans les compassions feintes.
Vous restez persuadés que vous avez déçu les autres, que vous n’avez pas su
être à la hauteur. Soyez plus indulgents envers vous-mêmes.
Ennui
L’ennui, attention, attention ! Subitement vous décrochez, vous
disjonctez pour éviter un risque d’incendie. Cette coupure de pensées,
conséquence des moments d’ennuis explique les lacunes que vous traînez
même à l’âge adulte. Luttez contre l’ennui. Vous êtes le seul maître à bord.
Reconnaissez ce qui vous plaît vous déplaît. Identifiez ce que vous aimez et
n’aimez pas. Cela vous permettra d’anticiper ,d’éviter l’ennui que vous
craignez plus que tout et que vous vivez très mal.
Masque de cire
Vous avez pris un masque de cire, une stratégie de défense, pour vous
couper de ces puits émotionnels sans fond. Vous passez tout au filtre
intellectuel. Une sorte de suicide émotionnel, très dangereux pour
l’équilibre psychologique, et nocif pour la sensation de vivre ainsi que dans
la relation aux autres. Votre masque peut prendre l’allure d’une personnalité
désinfectée, froide, sans affect, une sensibilité étouffée. Il s’agit d’un
interdit de ressentir, poussé à son paroxysme, mais vous restez rongés de
l’intérieur par vos émotions cadenassées et développez des maladies
somatiques plus facilement. Essayez de ressentir avec votre tête et non
seulement avec votre cœur. Laissez tomber le masque. Abandonnez votre
quête acharnée pour expliquer tout. Lâchez prise !
Petit truc
Le repli avec le silence, arme redoutable, évite de se mettre
en colère, de dire des choses qui dépassent notre pensée et de
prendre de mauvaises décisions que l’on regrette ensuite
pendant des jours, des mois, des années. Il permet de trouver la
distance exacte pour se protéger, sans s’interdire de vivre ses
émotions, tout en évitant le retour de bâton de ses yoyos
émotionnels.
Vous, mère HP de fille HP. Dans la vie quotidienne, vous avez souvent
une complicité hors norme bien jalousée par d’autres mères. Dans les
périodes de tempête, vous avez la même hypersensibilité avec un lien
affectif qui décuple les orages. Ne soyez donc pas étonnées que votre fille
vous blesse plus que vous ne l’avez prévu pour une broutille. Mesurez cette
dimension lors de vos yoyos émotionnels, avant d’actionner votre langue de
vipère. C’est ce que j’appelle l’effet miroir.
Vous, mère HP d’un garçon HP. Il n’est pas rare que vous viviez dans
l’affrontement, la dissonance perpétuelle. Vous avez tous deux une
hypersensibilité différente que chacun exprime à sa démesure. Les éclats de
voix et de verre fusent.
Vous, père HP de fille HP. Vous êtes souvent démunis face à ses
exigences de fille. Faites un effort de communication et n’oubliez pas qu’en
tant que père, c’est à vous de faire le premier pas après un différend. Votre
fille attend que vous le fassiez sans qu’elle ne soit obligée de dire.
Vous, père HP d’un garçon HP. Vous avez trouvé votre double, quel
bonheur. Il vous comprend sans que vous ayez à vous justifier. Attention,
n’en abusez pas. Ne lui demandez pas plus qu’il est en mesure de faire à son
âge même si bien sûr, il sait le faire. Respectez son temps d’insouciance,
son besoin d’enfance. Restez cadrant lorsqu’il sort des limites malgré votre
propension à en sortir.
Résumé adulte HP
Tu cherches semence
Dans l’ombre tu avances
Au cœur de l’adolescence !
Tu trouves énergie
Dans la pénombre.
Tu découvres la vie,
Les ailes de ton ombre !
Test de QI
(quotient intellectuel)
Le test de QI reste en 2012 le cachet qui fait foi du HP, appelé aussi
surdouance. Les tests actuellement utilisés ne testent pas toutes les formes
d’intelligences. Il n’y a pas qu’une seule intelligence. Heureusement !
Historique
Les tests en vigueur ont une approche plus quantitative que qualitative.
Fort dommage. La façon dont s’exprime l’intelligence d’une personne est le
résultat d’une interaction entre des capacités intellectuelles (cognitives) et
émotionnelles. En ce qui concerne les personnes HP, le contexte de vie est
fondamental : antécédents familiaux, environnement familial, scolaire,
professionnel, accidents de la vie. On ne peut faire sans leur
hypersensibilité. C’est pourquoi, je trouve un peu réducteur d’associer un
nombre résultant de tests axés sur une forme d’intelligence cognitive, à une
personne. Raison pour laquelle je ne m’étendrai pas sur la question et vous
suggère si vous voulez plus d’information de lire Trop intelligent pour être
heureux ? de Jeanne Siaud-Facchin.
Initialement, ces tests ont été conçus par Alfred Binet pour dépister les
enfants ayant des difficultés afin de mieux les soutenir dans les acquisitions
scolaires. Il ne prend pas en compte la psychologie ni son rapport au
monde, n’évalue pas vos capacités de clairvoyance, prémonition,
télépathies, l’hyperperception de vos cinq sens qui, du reste, contribue à
baisser la concentration durant les tests, dérangés par une mouche qui vole,
une lumière vive, une odeur nauséabonde, non notifiée dans les résultats et
rapport. Il reste cependant le test de référence qui valide, l’estampille de
votre personnalité.
Résultats
Ces tests de QI ont été établis à partir d’un échantillon d’enfants du
même âge qui répondent aux mêmes questions et résolvent le même type de
problème. Ce mode de calcul, on le voit, est déjà réducteur. Car il s’agit
d’un type de questions données orientées vers les apprentissages scolaires.
Il y a tout une gamme non explorée et pourtant d’une grande importance,
comme le domaine artistique ou le mode de fonctionnement à proprement
parlé. Trois nombres sont importants dans le bilan de ces tests
psychométriques. Un nombre de QI verbal ; un nombre de QI performance
et un troisième nombre qui est la résultante des deux premiers. C’est ce
dernier qu’on appelle le QI.
Le QI est étalonné de sorte que la moyenne se situe à 100. La répartition
de la population s’étend sur une courbe en cloche, courbe de Gauss. La
déficience et ce HP se situent aux extrémités ce qui explique qu’ils se
sentent si seuls. C’est à partir du quotient intellectuel supérieur ou égal
à 130 qu’une personne est étiquetée HP. Ce chiffre correspond à une
différence de deux écarts types par rapport à la moyenne. Il ne tient pas
compte du milieu dans lequel l’individu évolue ou a évolué et la situation
dans laquelle il se trouve au moment de l’évaluation. La qualité du lien
entre la personne et le professionnel est fondamentale. Souvent, les
personnes sont en situation de mal-être au moment du passage de ces tests.
De légèrement déprimé à dépressif, une vaste gamme qui peut faire varier la
crédibilité des réponses aux tests. Créer un climat propice est primordial car
la réalité des résultats dépend beaucoup de l’esprit et de l’état émotionnel
dans lequel vous êtes lorsque vous passez les tests. Vous n’avez pas envie
de passer les tests. Vous avez peur d’échouer. Très stressés, vous perdez vos
moyens. Vous pouvez avoir en plus un handicap en dys pas toujours pris en
charge : disgrâce physique, dyslexie qui vous gêne dans la compréhension
des consignes ou dans leur exécution. À l’extrême, vous poussez le
paradoxe à faire en sorte d’échouer pour de raisons de tranquillité,
d’opposition ou avez une angoisse telle qui vous inhibe. Vous rendez copie
blanche. Vous êtes fébriles et bien malades sous antipyrétique ce jour-là. On
vient de vous annoncer une catastrophe et vous ne voulez pas annuler car
les délais d’attente sont si longs. Vous êtes gagnés par la honte de cette
mauvaise nouvelle et vous vous taisez. Vous pouvez passer aussi ces tests
en désespoir de cause pour trouver remède à vos blessures, et pas du tout
pour affirmer que vous êtes HP, vous qui vous sentez tellement nuls avec
vos souvenirs cauchemardesques scolaires. Tenir compte de l’humeur du
moment est essentiel. Le contraire rend les résultats des tests invalides.
C’est tellement facile de rater ces tests, une poussière et hop, échec et mat !
Alors que réussir est l’apanage du HP et non le fruit du hasard.
Vous appartenez à toutes les classes sociales. S’il semble que vous soyez
plus présents dans les milieux favorisés, c’est que vous avez plus de
chances d’être diagnostiqués. Le milieu social est important à prendre en
considération car la stimulation intellectuelle favorise l’expression du HP.
Pour moi, un résultat à 125 chez un enfant ou adolescent ou jeune adulte
issu d’un milieu défavorisé est équivalent à 130 chez un enfant élevé dans
un contexte familial plus favorable. C’est une notion qui n’est pas prise en
compte par tout le monde, à mon grand regret.
Le portrait-robot
Étude personnelle
Mon étude a été menée auprès de 40 adultes HP. J’ai posé les questions
suivantes : quels sont vos facteurs de démotivation, vos facteurs de
motivation ?
Déjà face à cette question, j’ai rencontré deux attitudes. Une moitié a
compris tout de suite l’intitulé et a répondu de façon claire et synthétique
immédiatement. Une autre moitié a mis plus de temps pour répondre et m’a
demandé plus d’explications. Certains ont justifié leurs réponses, ou ont
douté de leur réponse en ayant peur d’avoir fait du hors sujet.
« Voici mon travail. Dis-moi si je réponds bien par rapport à mon statut
de précoce. C’est caractéristique du surdoué de ne pas toujours bien
comprendre un énoncé non ? » Sophie
Cette moitié s’est comparée à un exercice scolaire, le revivant dans le
stress. Leurs réponses étaient dissimulées dans un texte. C’est moi qui suis
allée à la pêche aux réponses. Le côté positif de cela est qu’il s’est dégagé
une autre catégorie de répliques. J’ai regroupé les réponses par thématiques.
Résultats
« C’est marrant, tous les ans je note ce que je voudrais faire de mon
année sur un carnet ou un bout de papier, le fait de “voir de belles
choses” revient depuis assez longtemps, même si c’est une phrase qui
peut sembler un peu vague et peut regrouper énormément de choses : un
film, une œuvre d’art, des enfants qui jouent, un sourire, de la
musique… c’est ça qui est intéressant, ce n’est pas limité ! Je peux être
bouleversée par un ciel plein d’étoiles par exemple, même si les autres
paraissent moins réceptifs. » Marion
« Un jour, j’ai fait 12 h d’avion pour passer une nuit avec Elle. » Éric
Blocages
Certains facteurs de démotivation, comme un détail négatif dans une
situation propre à chacun, peuvent faire monter une vague émotionnelle fort
négative, ce que j’appelle la dyslexie émotionnelles (voir mon interview
dans www.congres-virtuels.com ou www.valeriefoussier.com) ou distorsion
émotionnelle.
« Un matin, je reçois une mise en page d’un texte envoyé qui me déplaît
fortement. Je suis profondément triste et incapable de travailler pendant
quelques heures sans pouvoir me ressaisir et sans pouvoir m’ôter de la
tête que ça pourrait être mieux. Je prépare souvent une réponse acerbe
disproportionnée et reçois en retour le feedback très négatif du receveur,
ce qui entretient ces oscillations émotionnelles. J’arrive à réduire le
temps d’indisponibilité mais pas à le supprimer. Je vis avec. » Vanessa
Dépression
Vous pouvez sombrer à la suite d’un très gros stress ou de harcèlement
chronique, d’une maladie d’un proche dans la dépression. Il vous arrive de
souffrir autant voire plus que la personne malade que vous chérissez, car
vous êtes impuissants à la situation. Votre volonté de tout maîtriser est
malmenée. La nuit tombe et d’autres nuits saccadées se succèdent. Vous ne
savez plus dans quelle direction le soleil se lève. Vos joies et plaisirs
habituels ne vous procurent plus rien. Lorsque vous vous égarez dans ces
bois, cela peut prendre du temps pour que vous compreniez que vous vous
êtes perdus. Quelques signes annonciateurs qui devraient vous inciter à
consulter un spécialiste :
• Fatigue
• Nervosité, irritabilité
• Perte de confiance en soi
• Perte d’appétit
• Perte du goût quotidien
• Enfermement, isolement donc envie de ne rien faire, de ne voir
personne
• État de stress
• Troubles de la mémoire
• Troubles du comportement
Désir de changement
La motivation, ce concept crucial, repose sur le désir de changement,
l’idée de besoin en tant que nécessité vitale de changer les nuances du
monde. Que cette eau bleu sombre entre deux rochers bruns devienne ocre
jaune.
Pour mieux faire passer ce que vous voulez dire, il convient d’adapter
votre discours à la personnalité de celui ou celle que vous avez en face de
vous. Les individus avec lesquels vous travaillez ont des personnalités, des
logiques de fonctionnement, des perceptions différentes de la vôtre. On ne
voit pas le monde tel qu’il est mais tel qu’on est. Il existe des filtres
socioculturels et individuels qui viennent influencer la perception du réel.
Vous allez très vite saisir quand vous aurez fait connaissance avec vous-
même que vous êtes en permanence en situation d’adaptation face aux
autres, à un point tel que vous ne vous en rendez plus compte. Vous faites
vos étapes intermédiaires inconsciemment à vitesse V tout comme lorsque
vous résolvez un problème mathématique, empruntant d’autres circuits non
classiques tant décriés. Cependant cela vous coûte une énergie notable et
vous vous démasquerez à la faveur d’une période de fatigue, où vous ne
vous adapterez plus et là vous laisserez ainsi émerger vos volcans
émotionnels qui surprendront vos interlocuteurs totalement dépassés par
cette situation. D’où ce fameux décalage !
Petit truc
Faites des formations sur la communication. Apprivoisez vos
volcans émotionnels.
Petit truc
Vous qui êtes « E », essayer de retarder de quelques
secondes l’expression de votre pensée et attendez que le « I »
démarre sa phrase sans l’interrompre.
Vous qui êtes « I », demandez un délai de réflexion montrant
que vous avez bien entendu la question et que vous allez
répondre. Acceptez que le « E » pense tout haut, ce que vous
vous dites tout bas.
Petit truc
Pour les F, lorsque vous vous adressez à un T, soyez factuels
même dans l’émotion. Pour les T, lorsque vous vous adressez à
un F, mettez de la chaleur humaine dans les faits. Surtout ne
dites pas, je suis factuel, cela envenime immédiatement la
conversation.
Efforts : faites le tri dans vos priorités pour être moins absorbés par les
exigences de votre entourage.
Efforts : établir une barrière entre vos propres sentiments et ceux des
autres qui les envahissent.
Vous avez tendance à bâcler vos besognes lorsque cela ne vous intéresse
pas. L’excès de votre rapidité peut vous priver d’une vue stratégique de
l’ensemble d’une situation.
Votre souci d’idéal peut vous verser dans le fanatisme et votre souci de
perfection peut vous amener à ne pas conclure.
Vous préférez la théorie aux faits que vous avez tendance à négliger.
Vous êtes plutôt impatients avec ceux qui ne fonctionnent pas comme vous
intellectuellement.
Efforts : développez votre sensation sur des détails concrets. Prêtez plus
d’attention à vous-même.
Vous avez du mal à faire des choix et pouvez vous enliser au stade de la
conception. Vous pouvez faire montre de procrastination, tendance à tout
remettre au lendemain.
Efforts : fixez des critères de choix. Faites une liste des points à prendre
en considération avant d’entreprendre un projet.
Votre vivacité peut poser des problèmes avec les autres. Vous épuisez
votre interlocuteur. Vous pouvez vous montrer surpris quand les autres ne
fonctionnent pas comme vous et n’ont pas compris vos allusions. Alors
vous vous dites être entourés d’incapables.
Votre amour pour les décisions vous pousse parfois à vous précipiter.
Vous tendez à juger à la place des autres et à savoir mieux que la personne
concernée ce qu’il convient de faire.
Vous êtes plus faibles dans l’exécution que dans la conception. Vous
décidez trop vite. Votre goût pour le commandement peut tourner à la
domination. Vous avez du mal à donner des appréciations positives.
Introversion (I) : pense avant d’agir, pense avant de parler, garde ses
émotions pour lui, réservé et discret, tire son énergie de ses projets.
Liens MBTI et HP
Comme vous avez vu, il existe différents profils d’adultes HP. Chacun a
une force plus développée, cadeau, ou une faiblesse plus marquée, fardeau,
dans un domaine.
Exemples
— HP, très créatif à l’imagination fertile, vous êtes du type ENTP,
innovateur. Vous aurez comme force une créativité éruptive. Et vous
entendrez dire à votre sujet : vous êtes en avance de 10 ans. Cette avance
fait peur et fait fuir les gens autour de vous.
Étude personnelle
En ayant approfondi mes connaissances sur le MBTI, j’ai réussi à
décrypter les 4 lettres d’une vingtaine d’adultes HP ayant des personnalités
très différentes. Ils m’ont confirmé mes présomptions à la lecture de leur
profil MBTI qui leur allait comme un gant. J’ai fait l’effort d’abandonner
mes certitudes pour entrer dans le mode de fonctionnement d’autrui avec
cet outil précieux qu’est le MBTI. Mes relations avec le monde extérieur se
sont considérablement améliorées et ma souffrance a diminué en retour.
Petit truc
Repérez votre double signe et vous trouverez l’antidote.
Prenez-en conscience, et vous n’aurez plus de remarques
inattendues. Freinez votre double talent.
2e partie
Adulte surdoué
en consultation
d’endocrinologie
Un signe, un déclic
Le stress, c’est la boîte à fusibles, une menace aussi grave que le cancer,
le lit de la déprime et les draps des maladies somatiques. C’est pourquoi il
faut combattre ce fléau par tous les moyens pour changer votre état d’esprit,
le reconnaître et le nommer pour éviter qu’il ne dégénère en maux.
L’anxiété
L’anxiété se définit par la présence d’une peur en l’absence de raisons
objectives. Elle est parfois masquée par la consommation de drogue comme
la cocaïne, l’alcool, le tabac, un tranquillisant, mais aussi le chocolat ou
autre aliment consommé en excès (boulimie), antistress qui provoque une
illusion temporaire d’être libéré de l’angoisse. L’anxiété peut avoir ses
sources dans l’enfance. Les graines semées dans le passé sont en train de
germer. On rencontre dans les niveaux de stress intense la peur de l’échec
ou du rejet, la culpabilité, la honte et un sentiment envahissant d’anxiété,
d’impuissance. Beaucoup de symptômes arrivent pour dissimuler sa propre
anxiété comme les troubles alimentaires compulsifs, accompagnés d’abus
au cours de soirées entre amis, troubles obsessionnels du comportement
comme se laver les mains constamment, prise de drogue, absorption
excessive d’alcool ou augmentation de l’intoxication tabagique,
comportement agressif, modification des habitudes de sommeil (se coucher
après minuit ou se réveiller très tôt le matin).
Exemple : si votre charge de travail est trop forte pour vous et que vous
avez l’impression de perdre le contrôle, le stress engendré vous rendra la
tâche plus ardue. Les principales sources du stress émotionnel résident dans
la vie de tous les jours. Rupture sentimentale, problèmes dans la vie
conjugale, jalousie. Difficultés avec les enfants, les parents. Problèmes à
l’école. Résidence éloignée qui rend les contacts difficiles. Mauvais état
physique. Moyens de transport bondés nécessitant plusieurs heures de trajet,
nuisances sonores. Chacun est exposé quotidiennement à toute une gamme
d’influences négatives pouvant affecter l’humeur, le comportement et l’état
de santé général. Une origine peu connue de stress réside dans la
dépendance face à une personne, ou les personnes victimes de
manipulations mentales. Pour parvenir à réduire le stress, il faut adopter des
stratégies d’affrontement en essayant d’abandonner les habitudes
comportementales négatives{2}.
La connaissance de ce véritable fléau, la manipulation diminue le risque
d’en être victime et constitue une forme de prévention. Cela peut vous
permettre aussi de libérer une personne sous l’emprise.
Interprétation
Mon score, quand j’ai découvert cette échelle, était de 450. Ceci
explique ce chapitre et la suite ! Le statut de médecin devrait être déjà coté
à 200. Apprendre à gérer notre stress pour nos patients.
Faites du sport. Gérer son stress, c’est aussi être bien dans son corps.
L’inactivité est l’un des principaux facteurs de stress dans le monde
occidental.
Petit truc
Faites vos propres recherches pour découvrir la méthode qui
vous sied le mieux par rapport à votre personnalité, et niveau
d’évolution spirituelle. Découvrez les méthodes de résolution de
conflits au sein des formations professionnelles continues.
Un exemple, l’analyse transactionnelle.
Vous êtes HP, exposés au stress de haut niveau très tôt dans votre vie.
Un stress aigu génère un pic de sécrétion de certaines hormones comme
l’adrénaline en premier, juste après le cortisol puis l’hormone de croissance
et la prolactine.
L’adrénaline est synthétisée par une partie de la surrénale (voir schéma),
la médullosurrénale. Le cortisol est sécrété par la surrénale (voir schéma),
l’hormone de croissance et la prolactine sont sécrétées par l’hypophyse.
Les questions entament leurs rondes obsédantes dans vos têtes. Certains
d’entre vous HP se murent dans le silence, et vous ne voyez que des images
et avez du mal à verbaliser. Alors j’essaie de vous deviner. Là bingo, vous
me dites : « c’est exactement ça ». Alors je me lance en vous devançant.
La thyroïde est une glande située à la base du cou en avant. Elle est
responsable de la sécrétion des hormones thyroïdiennes
triiodothyronine (T3) et thyroxine (T4). Le contrôle de la sécrétion des
hormones thyroïdiennes se fait par une hormone, la TSH, sécrétée par
l’hypophyse située à la base du crâne. Elle s’élève lorsque la production
d’hormones thyroïdienne diminue et s’abaisse lorsque celle-ci augmente. Le
bon équilibre est déterminé par un taux normal de TSH dans le sang.
Le corps humain se défend contre les infections par l’intervention des
globules blancs, lymphocytes et polynucléaires. Ils produisent tout un
arsenal d’armes biologiques qui détruisent les intrus. Une des armes appelée
anticorps, est produite par les lymphocytes. Certains d’entre eux produisent
des anticorps dirigés contre un ou plusieurs organes. On les nomme auto-
anticorps. Dans la maladie de Hashimoto, responsable le plus souvent d’une
hypothyroïdie, ou maladie de Basedow, entraînant le plus souvent une
hyperthyroïdie, ces anticorps attaquent la glande thyroïde. Ils sont
responsables d’un dysfonctionnement. À l’examen clinique, on retrouve un
goitre, c’est-à-dire une augmentation de taille de la thyroïde. La surrénale,
le pancréas, les ovaires, sont aussi touchés par les autos-anticorps qui
altèrent leur fonctionnement. Ils peuvent être associés aux maladies de la
thyroïde. Lorsqu’il existe deux atteintes d’organe, il est licite de dépister
régulièrement les autres.
Hypothyroïdie
Hyperthyroïdie
Julia, 40 ans
Petit truc
Je vous conseille vivement de vous informer sur le THM.
Élise
Élise ne fait pas son âge, 72 ans, et a encore une activité débordante
comparable à une femme non retraitée grâce à son traitement hormonal
qu’elle poursuit depuis sa ménopause survenue à 50 ans. Jalousée
même pour son envie de toujours faire. Un suivi par mammographie
annuelle est cependant indispensable. Elle n’a jamais pris de somnifères
ni d’antidépresseurs, ni d’antidouleurs. Elle pratique régulièrement une
activité physique et se porte comme un charme avec son dynamisme
étonnant.
Troubles alimentaires
Une sur-alimentation
Jérôme
L’empathie extrême
Pour beaucoup, vous pensez d’abord avec votre cœur avant de penser
avec votre tête. C’est bien là la source de vexations. Vous êtes une véritable
éponge. Vous absorbez en continu la moindre particule émotionnelle en
suspension autour de vous. D’une sensibilité exacerbée aux émotions
ambiantes, vous ressentez également les émotions des autres, c’est ce que
l’on appelle l’empathie à l’extrême. Cette empathie est constante et peut
perturber vos relations humaines. Vous vivez les émotions de l’autre au
centuple, sans pause. Cette perméabilité laisse peu de repos et conduit à des
gestes épuisants. Vous avez du mal à vous isoler de ce brouhaha émotionnel
capté avec force et tous vos sens en éveil.
Votre vue perçante aiguisée permet de voir le détail d’une scène ensuite
analysée, des particularités que les autres aperçoivent à peine et dont ils ne
soupçonnent pas la présence. Votre regard perçant et votre mémoire
époustouflante vous permettent d’emmagasiner un nombre incroyable de
ces précisions en un laps de temps record.
Verbalisez
Parfois passer de l’image aux mots est impossible. Comment traduire ce
Volcan sans trahir ce que vous pensez, en trouvant les termes justes, au bon
moment, en étant sûr que l’autre comprendra précisément ce que vous avez
à dire ? Parler, c’est un dépucelage de votre esprit, le début de la maîtrise de
ce Volcan. Ce peut être une personne intime qui le fasse à votre place :
Pour ceux qui pensent en image, n’hésitez pas à les dessiner ou les
peindre. Il se peut que vous trouviez des personnes qui vous donnent les
clés de votre Magma, à savoir qui vous décrivent votre situation
émotionnelle au moment de votre réalisation. C’est un moyen précieux de
formuler des choses non formulables pour vous. Vous pouvez aussi
emprunter la voie de la musique, du sport guidé par un thérapeute. Il est
souvent plus difficile de faire exprimer vote Magma que de canaliser votre
Volcan, tout comme il est plus difficile de faire grossir une personne
anorexique que de faire maigrir une personne en surpoids.
Anticipez
Dès que vous sentez votre Volcan pointer, informez votre entourage de
votre état émotionnel. Vous pouvez vous dévoiler par écrit par oral, en
direct, quelques minutes ou heures avant. Le simple fait de penser à cette
phrase va canaliser votre pensée et entraîner votre Volcan dans un sommeil
salvateur. Formulez une phrase qui caractérise le plus votre Volcan du
moment. C’est une bonne méthode. Cela permet de calmer le jeu des deux
côtés.
Prévenez aussi quand vous êtes dans une éruption positive où tout
s’enchevêtre. Cela vous permet de trier et de retrouver un fil conducteur
compréhensible par les autres. Vous serez dispensés d’entendre “tout part en
vrille”… “ça part dans tous les sens” qui vous blesse. Non ça ne part pas
dans toutes les directions. Cela a un lien judicieux. Vous avez votre logique
intérieure, un grand fil conducteur.
Longtemps, vous avez vécu avec ces idées : « si je ne fais ce que tu dis,
tu ne corresponds pas à la bonne image que tu as de moi »… « si je cesse
d’être gentil ou prévenant, m’aimeras-tu encore ? Peut-être pas ». Alors
vous avez adopté le profil gentil pour être aimé, pour faire plaisir. Cessez
d’étaler sans cesse votre gentillesse. Soyez vous-même.
Mettez en mots votre solitude, votre tristesse, votre colère, votre besoin
de reconnaissance, d’échange de compréhension pour éviter de critiquer,
d’insulter, de frapper, de voler, de boire, de déprimer. La violence est
l’explosion d’une bombe de vie empêchée. Évitez le langage
déresponsabilisant, les ordres : la tradition veut que je suis triste parce que
mes parents… je suis déprimé parce que le monde… la couche d’ozone…
Ne reportez pas sur les autres votre mal-être, le traditionnel « je suis
triste parce que tu… ». Attention aux failles importantes de votre enfance
qui peuvent modeler votre vie d’adulte.
Vous avez longtemps pensé que pour être aimé et avoir votre place, vous
devez faire non pas ce que vous voudriez mais ce que les autres veulent.
Être vous-même, c’est risquer de perdre l’amour des autres. Vos émotions
sont comme des vagues de sentiments disparates qu’il est bon de pouvoir
identifier et différencier. Elles vous renseignent sur vous-même en vous
invitant à identifier vos besoins. Le sentiment fonctionne comme un signal
lumineux clignotant sur un tableau de bord. Il vous indique qu’une fonction
n’est pas remplie, qu’un besoin n’est pas satisfait. Développez votre
vocabulaire. Si vous vous coupez de vos besoins, quelqu’un en paiera le
prix, vous-même ou l’autre. C’est très pesant d’être soumis au besoin de
l’autre. Tout petit, vous apprenez à satisfaire le besoin des autres en tant que
bonne fille, bon gars. Vous basez vos réactions sur vos impressions, vos
croyances et vos préjugés plutôt que sur ce que vous ressentez vraiment.
Vous n’êtes pas à l’écoute de vous-même, en adéquation avec vous-même.
Cessez d’être gentil, soyez vrai.
Soyez vrai
Vous avez appris à faire pour plaire mais vous n’êtes jamais assuré de
faire la bonne chose au bon moment dans la bonne mesure pour l’autre.
Méfiance et doute apparaissent comme principe de vie pour beaucoup
d’entre vous. L’autre est plus ou moins perçu comme un juge dont
l’approbation conditionne votre bien être. Vous êtes dans la crainte de ne
pas en avoir fait assez pour mériter son regard ou acheter sa clémence. Vous
achetez de la reconnaissance, vous vendez de l’authenticité au lieu de vivre
de vraies relations humaines.
Arrêtez le ping-pong
Vous faites des reproches aux autres alors que vous ne connaissez même
pas ce que vous leur reprochez. Vous imposez vos besoins aux autres. C’est
du ping-pong. Vous risquez d’agresser l’autre et de générer vous-même de
la violence. Exemple : « j’en ai marre que tu me fasses la gueule,… non je
ne fais pas la gueule… mais si… mais non… mais si… mais non ».
Observez de façon neutre les faits, les paroles, le visage et l’expression
de votre interlocuteur. Quand vous avez bien défini vos propres besoins,
vous pouvez identifier votre réprobation et y remédier. Il y a plus de joie à
tenter de résoudre un conflit qu’à les entretenir ou essayer de les aggraver.
Jaillissement du Magma
De manière subtile
Ton âme nubile
Distille ses boutons d’or,
Son pétillant et ses trésors.
Ni le temps, ni la distance
N’ont tempéré ton Amour,
La force de l’évidence
Qui illumine tes alentours.
Impact social,
professionnel, familial
Lorsque vous constituez un couple de HP, vous êtes tous les deux
soumis à vos Volcans ou Magmas. Souvent, la force de votre amour passe
au-dessus. Vote couple dure avec des avis de tempête. Lorsque l’un d’entre
vous n’est pas HP, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et la séparation
fréquente.
La vie commune entre un adulte HP et un adulte non HP est très souvent
source de souffrance pour l’adulte HP. Surtout lorsqu’il s’agit de la
femme HP. Le partenaire non HP ne comprend pas du tout le comportement
de sa conjointe qui se replie jusqu’à s’y perdre totalement. Elle abandonne
ses projets professionnels et se plonge dans la maternité, dans son rôle de
mère. Les frustrations sont immenses et activent son Volcan sans crier gare.
Il est aussi fréquent que ses enfants soient aussi HP. Ce qui accroît encore
plus l’incompréhension du père qui fuit, qui déserte. La mère se trouve
confrontée aux difficultés d’élever un ou plusieurs enfants HP seule, avec
les répercussions négatives sur leur bien-être.
Vie commune
Lorsque vous ne vous séparez pas, vous vous déchirez ou vous vous
perdez dans cette adaptation obligatoire comme une chape de plomb. Vous
ne connaissez point le Bonheur. Rare sont ceux qui arrivent à trouver cet
équilibre dans le respect de vos différences, dans la considération de vos
passions.
Vous, mères, vous consacrez entièrement à l’éducation et
l’épanouissement de vos bambins, très tôt, chronophage. Vous vous
épanouissez professionnellement, personnellement lorsque vos enfants ont
grandi, à partir du lycée ou dans le supérieur, lorsqu’ils se sont forgé un
avenir professionnel, affectif.
Positif
À l’occasion d’un déjeuner, le temps a suspendu son vol tandis que nous
nous dévisagions sans ambages comme pour dire : voilà une idée
intéressante à creuser. Le culot de ma remarque t’a tirée d’un long tunnel.
Comme si tu réincarnais ton corps avec ta personnalité. La raison de ma
présence, outre assister à la fête, était de te secouer élégamment, de te faire
quitter ce qu’il te fallait éliminer afin qu’une nouvelle lumière puisse
t’envelopper. Cela t’a obligée à transformer ta vie, à mettre les voiles vers
ton maître spirituel. Tu descends dans le silence et écoute ta petite voix. Ton
esprit cède au questionnement sans fin, au balancement de tes pensées
d’une branche à l’autre. Il danse allègrement à travers le temps, effleure des
dizaines d’idées à la minute sans harnais ni discipline. Tu vas vers la paix
avec toi-même en croisant sur ton chemin la pierre Incompréhension, la
sente Colère, la vire Regret. Tu as brusquement compris le fonctionnement
de toi-même, ton passé. Après cette annonce HP, une amitié naît. Après
cette évocation HP, une amitié change de tournure. Elle devient une
amitié âme sœur.
Négatif
Mes premières paroles, l’histoire HP, t’ont propulsée dans les sphères du
bonheur ayant été souvent dévalorisée dans diverses circonstances. Acte
héroïque, je réitère mes paroles à ta demande devant tes immenses doutes
sur tes aptitudes.
Aussi suis-je restée avec toi à te répéter encore et encore cette histoire à
te montrer la collection de signes, jusqu’à ce que la réalité commence à
s’imposer. C’était plus que tu ne pouvais encaisser. Tu l’as reçu comme un
motif de souffrance, une flèche d’insultes, une bombe d’irrespect. Tu passes
ton temps à excaver le passé ou à scruter l’avenir sans voir Dame présent.
Tu finis par fixer ton regard sur un point unique, ton attention sur ta
respiration. Pourtant, tu n’arrives pas à rester stable sur ton radeau pour
gagner les rivages du divin. Tu dérives. Et tu m’éjectes de ton embarcation,
de ta vie ! Je fonds en larme en sanglots, ses effroyables hoquets syncopés à
double pompage. Je n’avais pas vu venir le raz de marée. Je suis une
membrane perméable et je l’ai pris de pleine face. Une morsure de chagrin !
Je m’évertue à trouver le fil du labyrinthe en refaisant le chemin inverse à la
recherche de l’embranchement, où je m’étais égarée. J’ai travaillé, j’ai
dormi longtemps avec toutes mes pensées remplies d’affliction. Le temps de
rebondir. J’ai rebondi en trouvant le code secret. J’ai trop voulu t’aider, trop
te sauver de toi-même sans te laisser le temps d’assimiler. Un simple
problème de rythme a clôturé une belle amitié.
L’immense solitude
Vous vous êtes mis en tête également une règle d’or : ne pas trahir. Vous
êtes capable de garder un secret, de combattre l’injustice de toutes vos
forces et de toute votre âme. La moindre injustice vous révolte, c’est votre
talon d’Achille. Et face à l’injustice, vous êtes prêt à tout. Votre placidité
peut se transformer en furie, votre tendresse en haine farouche et votre
passivité en agressivité inattendue. Les trahisons deviennent des blessures
de canif à vif. Malgré tout, vous continuez à y croire, à espérer. Beaucoup
d’espoir et l’insupportable désillusion à chaque fois plus grande et
inattendue. Vos déceptions à répétition se retrouvent souvent dans la vie de
couple, comme si vous étiez incapables d’apprendre par expérience pour
évoluer. Vous êtes désappointés par vos retrouvailles amoureuses alors que
vous avez cru à un moment chaleureux et fort. Vous vous sentez comme un
enfant trahi. Votre rêve romantique s’évapore. Pourtant, vous voulez
comptez pour quelqu’un.
Décalage 1+1 = 10
Qu’est-ce qui vous procure du plaisir ? Quelles sont les cinq choses
essentielles à votre réalisation de soi ? Dès que vous les avez définies, les
programmer sans plus tarder pour vivre une éruption volcanique de
Bonheur ! Le bonheur s’apparente à un voyage avec des escales
enrichissantes.
Trouvez l’âme sœur. Encore plus rares sont ceux qui sont heureux en
couple sans avoir rompu une ou plusieurs fois. Toutefois, c’est aussi
possible ! Souvent ce sont les couples d’adultes HP. En effet, chacun
respecte mieux la différence de l’un ou l’autre. Pour vous aider, voir
chapitre relation amoureuse.
Ne vous étonnez pas de faire une crise existentielle tous les six mois et
de vouloir tout quitter pour vous retrouver seul(e) ou mal accompagné(e).
Ça passe et ça revient de façon récurrente. Résistez à cette fausseté du
jugement quand tout va mal, d’avoir une envie pressante de tout larguer.
Chercher, créer, est chez vous une seconde nature. C’est mis en terre ou
en lumière selon votre parcours de vie, selon votre éducation, selon vos
habitudes, d’utiliser ou non vos deux cerveaux droit et gauche. Cette
hampe, créativité, ne demande qu’à croître ainsi que ses feuilles, sérendipité
pour nourrir votre fantaisie, votre fertilité.
Le savoir sans l’imagination est un corps sans âme. Sans le corps, l’âme
n’est que du vent, sans l’âme le corps n’est que ruine. Le savoir est votre
phare, l’imagination votre lumière.
La créativité
La créativité est le pouvoir de création, d’invention. C’est la capacité
d’un individu ou d’un groupe à imaginer ou construire et mettre en œuvre
un concept neuf, un objet nouveau ou à découvrir, une solution originale à
un problème, généralement sur commande en un court laps de temps. La
créativité d’un individu ou d’un groupe est aussi sa capacité à imaginer et
produire une grande quantité de solutions, d’idées ou de concepts,
permettant de réaliser de façon efficace puis efficiente et plus ou moins
inattendue un effet ou une action donnée. Elle peut être plus précisément
définie comme un processus psychologique, sociologique, culturel par
lequel un individu ou un groupe témoigne d’originalité dans la manière
d’associer des choses, des idées, des événements. Le résultat concret de ce
processus, change, modifie ou transforme la perception, l’usage ou la
matérialité.
La créativité s’évalue en peinture, en architecture, en design, en
musique, en cinéma, en littérature, en humour, en mathématique, en
médecine, dans l’industrie, et autres domaines, par les délais de réponse, la
rapidité de production, la quantité de solutions, l’efficacité puis l’efficience
et l’originalité, l’inverse de la banalité.
La sérendipité
La sérendipité, sa cousine germaine, est l’aptitude d’une personne à faire
par hasard une découverte inattendue et à en saisir l’utilité scientifique ou
pratique, la capacité à utiliser des éléments trouvés alors qu’on cherchait
autre chose. Elle est très développée naturellement chez l’enfant et
l’adulte HP, très souvent méconnue. Elle se traduit souvent chez l’enfant par
une utilisation à une autre fin que celle décrite, d’un jeu, d’un objet. Ces
enfants sont très forts. Surtout laissez-les faire. Elle se traduit chez l’adulte
par une découverte d’une propriété autre que celle prévue d’une molécule.
L’aspirine en est un bel exemple.
Leonard de Vinci
Qui pense peu se trompe beaucoup.
Nul conseil n’est plus loyal qui celui qui se donne sur un navire en
péril.
Franz Liszt
Aime le peuple, évite la foule.
Les arts sont le plus sûr moyen de se dérober au monde, ils sont
aussi le plus sûr moyen de s’unir avec lui.
Pablo Picasso
Quand je n’ai pas de bleu, je mets du rouge.
Définition
Le mot procrastination provient du latin pro et crastinus qui signifie
demain. La procrastination est une tendance à remettre systématiquement au
lendemain des actions, qu’elles soient limitées ou non à un domaine précis
de la vie quotidienne. Le « procrastinateur », ou retardataire chronique,
n’arrive pas à se mettre au travail, surtout lorsque cela ne lui procure pas de
satisfaction immédiate.
• Faites-vous imposer des dates par une tierce personne en osant dire
pourquoi.
• Imposez-vous des dates limites.
• Travaillez en binôme.
• Faites-vous aider d’un psychothérapeute ou d’une personne de
confiance.
• Prenez du temps pour faire les choses sans intérêt et faites-les dans
une atmosphère chaleureuse, dans le rire.
• Considérez qu’en faisant le jour même ou honorant des dates, vous
vous respectez ainsi que votre entourage, vos collègues de travail
dépendant de vous.
Adepte de la procrastination, surtout envers les tâches administratives, je
me suis guérie à l’aide de mon premier incendie de maison. Une semaine
avant ce drame, sans dégâts humains, je venais d’aller chercher mon
diplôme de spécialiste à la scolarité de Bicêtre, qui hibernait depuis déjà six
mois. Je devais le faire enregistrer à différentes instances dans Paris pour
être dans la légalité. J’avais toujours un truc à faire avant 16 h, heure de
fermeture. Demain, j’aurai plus de temps me disais-je. Je l’avais laissé
traîner en bas, près de la porte, pour ne pas oublier d’aller l’enregistrer. Cet
incendie m’a fait regretter à jamais mon attitude. Mon diplôme a été réduit
en cendre en 30 secondes. Ceci a mis un point final à mon atermoiement.
En effet, je suis bien ennuyée par l’absence de ce diplôme, bien plus que
n’aurait été son enregistrement. Ah si j’y étais allée tout de suite !
Créativité libératrice
Vous pouvez vous adonner à différents arts que vous exposerez ou non,
pour résoudre un conflit émotionnel, pour lutter contre la frustration. L’art
de l’écriture, cœur de la voix, sous forme d’écrits répétitifs, de journal
intime, de nouvelles, de poèmes, de pièce de théâtre, de roman, d’essai, de
biographie.
Dansez maintenant
Tant que vous n’aurez pas fait la paix avec vous-même, lâché prise, vous
ne serez pas capable d’aimer qui que ce soit.
Vous avez des difficultés à vous estimer à votre juste valeur, de la peine
à vous protéger contre les agressions physiques ou verbales. Vous avez du
mal à établir des frontières efficaces pour éviter de vous faire envahir, et
que votre espace vital ne soit envahi. De ce fait, vous n’arrivez pas à
respecter l’espace vital des autres. Les bornes imaginaires servent à
préserver votre espace de l’intrusion d’autrui. Vous n’êtes pas toujours
capable de mettre votre bulle de protection. L’espace vital se situe
normalement entre 50 cm et 1 m. Il est donc important d’apprendre à vous
envelopper car sans frontière, vous ne vous rendez pas compte des
agressions que vous subissez ou que vous commettez par cette absence de
bornes justement. Vous vous laissez agresser physiquement, sexuellement,
plus facilement. Revêtez au plus vite votre bulle d’espace vital.
Petit truc
Lorsqu’on franchit votre espace vital, dites : Je ne veux pas
que l’on me touche, tu ne t’es pas rendu compte de ce que je
pouvais ressentir lorsque tu t’approchais trop de moi.
Relations de couples
Vous êtes en décalage. Vous n’êtes pas dans le bon tempo. En avant ou
en retrait, en avance ou en retard. Parfois cette avance vous encombre car
vous êtes seul sans avoir personne avec qui la partager. Lorsque vous êtes
en arrêt ou en retrait, vous développez des blocages. Vous perdez vos
perceptions de l’environnement pour mettre en exergue un minuscule détail
sur lequel vous fixez votre attention. Lorsqu’il est négatif, cela peut amener
à un blocage. Prenez conscience de vos blocages avant de prendre une
direction sans retour.
La peur. La peur est une émotion qui peut s’avérer nécessaire dans
certaines situations, peur du danger qui mobilise et qui permet de
rassembler les ressources afin de l’éviter. Dans d’autres situations, la peur
génère une véritable angoisse qui peut aller jusqu’à la paralysie. Vous avez
peur de ne pas plaire, peur de vous engager, peur de vous ennuyer. Vous
avez peur de vos pensées au bord du gouffre, de vos émotions qui vous
envahissent de façon incontrôlable. Vous avez peur des autres dont vous
vous sentez tellement différents et aussi semblables. Vous avez peur de ne
pas maîtriser votre vie. Vous avez peur d’échouer ce qui aboutit à un
perfectionnisme invalidant.
L’envie de et l’éponge. Parfois, une forte envie fait que vous ne pouvez
vous empêcher d’apporter votre éclairage, votre soutien, votre
compréhension sans qu’on vous y invite, aussi irritant et source de conflit.
Vous voulez aider car vous pensez savoir quoi faire, comment faire.
Paradoxalement, vous devenez aussi celui auquel on se confie car vous
semblez tellement comprendre au plus profond de l’autre. Cette capacité à
intégrer l’analyse du problème rend votre avis précieux, vos conseils
recherchés. Confident, vous abordez toutes les émotions de l’autre. Vous les
absorbez alors comme une éponge à en souffrir vous-même au plus profond
de votre chair jusqu’à vous éloigner de votre famille. Les émotions de
l’autre deviennent les vôtres. Votre bulle vitale est percée.
Vous pouvez aussi prendre une attitude opposée, vous éloigner contre
toute attente pour ne pas être envahis par tant d’émotions, ce qui surprendra
aussi votre entourage. Non que vous vous désintéressez. Bien au contraire,
vous vous sentez trop concernés. Vous pouvez donner une image de
détachement des autres, du monde, sans affect. Vous gonflez un ballon
opaque impénétrable pour ne plus recevoir de charges émotionnelles et
apparaissez aux yeux des autres comme une personne distante, froide, sans
sentiment pour autrui. Prisonnier de vous-même, vous êtes doublement mal
traités, d’une part par l’énergie que vous déployez pour vous tenir à distance
et par l’image que vous donnez si loin de ce que vous êtes. À l’origine de
votre mal-être relationnel.
Petit truc
Renforcez votre système de protection pour rester en
équilibre sans trop vous éloigner de vos émotions.
Un couple durable
Les couples durables sont souvent ceux qui se font entre HP reconnus et
respectés. Ils vous diront aussi qu’ils ont traversé des ouragans. Ils vous
étonneront par leur amour résistant aux multiples intempéries existentielles.
Un couple épanoui jongle avec trois balles. La première, la relation avec
son ou sa partenaire, la deuxième avec son jardin secret et la troisième les
arcanes de l’autre. Si vous respectez cette règle des trois, vous serez
heureux en couple et vous ne souffrirez plus de la vie de l’autre sans vous.
Témoignages
Ophélia
Au début, elle n’en revient pas d’être aussi amoureuse. Chaque jour
apporte sa cargaison de miracles. La vie est une succession de matins
ensoleillés, même les matins pluvieux. Elle est fière de la complicité qui
s’établit dans son couple. Elle comprend l’autre à demi-mot. Le bonheur
existe. Il est simple, c’est un visage. Après une succession de nombreux
dimanches, à la faveur d’une crise existentielle, Ophélia se rend compte
qu’elle n’est pas heureuse. Elle n’a pas d’enfant accaparant. Elle essaie
de se persuader que chaque jour solidifie son amour dans l’espoir
d’obtenir une grossesse souhaitée. Le mot fin fait irruption un samedi.
Le week-end se transforme en grandes eaux. L’ange est passé. Quarante
ans est trop vieux pour être jeune, trop jeune pour être vieux. Entre deux
âges, bâtard. Pour elle, son couple s’écroule comme un immeuble
dynamité. Elle accepte l’idée de rupture puis se dirige vers une rupture.
Son partenaire est effondré. Il tente de relever le défi de regagner
l’amour d’Ophélia. Les contes de fées n’existent que dans les contes de
fées. La réalité est bien plus décevante, sauf si on sort des sentiers
battus. Ce qu’a fait Ophélia sans aucune intention. Ayant accepté cette
rupture, elle fait l’apprentissage de la sincérité, de ses envies et ses
émotions. De sa féminité. Contre toute attente, elle fait la connaissance
d’un artiste. Il arrive parfois que les événements extérieurs jouent un
concerto pour permettre d’accomplir une mission. Sans se poser de
questions, elle vit à fond cette nouvelle relation et se surprend à
répondre à la volonté de reconquête de son partenaire. À l’aube
naissante d’un matin enneigé, elle comprend. Elle a besoin pour être
heureuse d’un TOUT affectif. Son partenaire et son artiste satisfont ce
TOUT. Comment n’a-t-elle pu le dessiller ? Elle conserve ce secret sans
culpabilité ce qui fait qu’elle en rend heureuse deux, sa mission.
Vanessa
Vanessa a mis sept ans pour divorcer. Elle vit avec ses deux filles,
seule pendant cinq ans. Elle rencontre des hommes auxquels elle
s’attache immédiatement, toujours poursuivie par sa dépendance
affective et sa haute mésestime de soi qui sont à l’origine des moments
d’irrespect encore vécus lors de ses rencontres. Elle fait une dépression
après sa dernière rupture et la lecture du rapport du juge des affaires
familiale qui, depuis le début du divorce, est contre elle. Elle se décide
enfin à faire une psychothérapie soutenue, qui l’aide dans l’éducation
de ses deux filles à la dérive, ballotées de droite à gauche. Après six
mois de thérapie, Vanessa rencontre l’âme sœur et ses filles vont mieux.
La patience est le secret du bonheur.
Passées les larmes et la douleur, cette épreuve dans laquelle vous croyez
mourir vous aide aussi à grandir. Elle vous éclaire sur vos capacités de
résistance face à la séparation comme sur votre aptitude à trouver, peu à
peu, votre autonomie. Vous aussi allez croiser une nouvelle âme sœur et
connaître une densité d’émotion et de sentiments nouveaux. Quelque chose
qui coupe le souffle, qui donne des frissons, qui fait rire. Un parfum suave
et avenant. Une force mystérieuse, l’Amour.
Apprendre la patience
Vous voulez TOUT tout de suite et même pour hier ! Vous êtes nés
impatients.
Développez la patience
Chez vous
Lorsque vous avez une envie de changement dans quelque domaine que
ce soit, une nouvelle idée à faire partager à votre équipe, votre collègue,
votre ami(e), prenez le temps de la réflexion d’une nuit au moins. Cela vous
permettra de valider la pertinence de vos idées nouvelles ou de vos
changements. Lorsque vous êtes dans une période de bouillonnement
d’idées à en perdre le fil, prévenez votre interlocuteur de votre état. Dites-
lui que les idées fusent ou que vous êtes en éruption émotionnelle et qu’il
risque de ne pas tout comprendre.
Précisez-lui qu’il n’hésite pas à vous interrompre pour vous demander
des éclaircissements. Pendant que vous exposez votre tableau émotionnel,
vos idées vont tranquillement s’ordonner par magie, ou votre Volcan va
laisser une lave refroidie derrière lui.
Petit truc
Répondez au plus tôt le lendemain à une critique négative.
Votre interlocuteur aura le temps de comprendre votre position,
votre ressenti qu’il considérera comme recevable.
J’insiste encore auprès de vous pour vous dire ce que vous ignorez et
vous crier que vous êtes souvent en mode sous-estime car vous avez subi
beaucoup de préjudices moraux. Vous êtes fragiles parce que vous avez une
forme de pensée un mode de raisonnement excentriques, une façon de
percevoir, de comprendre et d’analyser le monde insolite. J’ai l’intime
conviction qu’il faut que vous mettiez à la poubelle votre mésestime,
surtout quand les autres vous considèrent extraordinaires. Cela peut prendre
beaucoup de temps. Le temps d’abandonner votre personnalité d’emprunt.
Protégez-vous pour mûrir, défendez-vous pour vivre. Mettez de la distance
émotionnelle. Soyez aussi vigilants à ne pas mettre trop d’espacement
entraînant parfois une anesthésie affective à démasquer car elles sont
souvent inadaptées aux situations. Maniez l’humour comme une épée, avec
modération, car à force de tout tourner en dérision, vous serez touchés par
votre propre épée.
J’ai fait mes premiers pas à 8 mois. Mes parents détectent très vite
une vivacité d’esprit et surtout une curiosité pour tout, je commence le
piano à 5 ans, puis le violoncelle à 7 ans. L’entrée en maternelle
classique se passe très mal du fait d’un manque de propositions
intéressantes du corps enseignant et d’un encadrement strict. Mes
parents me retirent de cette école au bout de trois mois pour aller dans
une crèche parentale au milieu de la nature dans un château bouddhiste.
Frédéric, 40 ans
J’en étais arrivé là quand je suis tombé sur votre vidéo{7} qui fut un
choc dès le début quand j’ai entendu parler de résilience. Je me suis
senti tellement concerné que je n’ai pas ressenti très fortement le besoin
de faire des tests pour confirmer le diagnostic mais j’ai pensé de suite
comme « si j’étais ». Vous m’avez convaincu de passer les tests, et un
doute s’est dissipé. Mon premier réflexe a été de passer ma vie en revue
après vous avoir écrit mon premier mail. Des regrets ? Un seul : celui
de n’avoir pas fait l’effort de rester au Canada quand tout allait bien. Si
j’avais été au courant de mon caractère à ce moment-là, j’aurais mieux
accepté cet effort. Cette nouvelle vision m’a permis de me déculpabiliser
sur un certain nombre de comportement, de comprendre que ma
recherche correspondait à une urgence de ne plus m’ennuyer, même
pour répondre au conformisme ambiant. Quand l’occasion le permet, je
parle de mon hypersensibilité. Cela permet de justifier un comportement
un peu décalé, de rassurer certaines personnes et de me calmer quand je
connais quelques débordements. J’évite de répondre positivement à des
invitations si je soupçonne m’y ennuyer. Cela me donne un rapport plus
clair aux autres. Mais la grande découverte que je n’avais jamais
soupçonné, c’est de regarder ses échecs, de ne pas se satisfaire de ses
réussites. À partir de là, tout redevient possible. Ma confiance se
renforce.
Flora, 38 ans
J’ai commencé avec une enfance heureuse au milieu des roses, des
pins, des cigales et du soleil. Quand mon frère est né, je me suis sentie
un peu exclue. Maman me plaçait dans un petit parc en plastique rond
bordé par un filet quand elle s’occupait de mon frère. J’arrivais à
démailler le filet en tirant sur les fils et en les mâchant. J’ai veillé sur
lui comme une deuxième maman, aînée de quatorze mois.
J’ai encore à l’esprit l’image de cette salle dans le chalet, ce sol de
planches où toute seule, j’ai fait mes premiers pas. J’ai dû au départ
m’accrocher au mur pour tenir et tout à coup, de la même façon que
l’on s’élance sur un vélo pour la première fois, je me suis lancée dans la
pièce. J’en faisais tout le tour en courant sans plus me tenir. Je me
rappelle cette sensation, la joie que j’ai ressentie. Il n’y avait personne
et j’avais appris à marcher seule avant un an. Puis maman m’a appris à
lire, c’était facile, logique, une consonne plus une voyelle et un son. J’ai
commencé par les livres Oui Oui puis les Pagnol. Il parlait des collines,
de ce que j’aimais. J’avais quatre ans. J’ai vu que maman avait perché
dans l’armoire L’Arrache-cœur de Boris Vian, car elle ne voulait pas
que je tombe dessus. Je suis montée sur une chaise, je l’ai attrapé, je
l’ai lu. Je n’ai pas tout compris. Je faisais des parallèles avec les
animaux que je voyais. Je n’ai jamais voulu relire ce livre pour garder
intactes les images de ce « livre de grand » que j’avais lu à quatre ans.
Ensuite, j’ai dévoré tout ce que je trouvais, série bleue, série verte, tout
y passait.
Je suis rentrée directement au CP. Je détestais faire des lignes de
bâtons, je trouvais ça stupide mais je ne savais pas écrire. Par contre je
savais parfaitement lire et je m’ennuyais. J’attendais les autres. Quand
le maître montrait la phrase avec sa baguette, je ne pouvais m’empêcher
de répondre. Quand on disait de bonnes réponses on avait un bon point,
quand on avait dix bons points on avait une image et quand on avait dix
images on était roi ou reine, on avait une couronne toute la journée et
on pouvait choisir son roi. Et il y avait un petit garçon bien gentil à qui
je donnais toujours la couronne. Par contre, une petite fille, je me
rappelle encore de son nom, S… avait repéré que je connaissais toutes
les réponses. Même en mathématiques, j’étais incollable. Au début, elle
m’avait demandé les réponses pour être la reine et je les lui avais
données pour lui faire plaisir. Elle la voulait tout le temps, je n’ai pas
trouvé ça juste et j’ai refusé de lui donner d’autres réponses. Alors elle
a commencé à me pincer « en douce » pour les avoir, à être mauvaise, se
moquer de moi. Un jour, elle me faisait un sourire alors j’étais toute
heureuse, je me disais ça y est, elle a décidé de faire la paix, je vais lui
pardonner. Quand je passais par derrière, elle me faisait un croc en
jambe…
À l’école j’étais effacée, timide, je n’avais pas d’amis, sauf un petit
garçon dont j’étais amoureuse en cachette. Quand la récréation sonnait,
j’allais me réfugier dans un angle de la cour, j’observais les autres qui
criaient et couraient en tous sens, j’avais très peur des ballons. Un jour,
j’en avais reçu un sur la tête, je n’aurais jamais osé l’attraper. La seule
chose que j’aimais, c’était quand le maître passait derrière le tableau
noir et nous faisait un spectacle de marionnette pour nous récompenser.
Je crois que je n’aimais l’école que pour ça et aussi pour les petits pots
que l’on devait peindre pour la fête des mères ou les belles frises
colorées que l’on avait le droit de dessiner dans le cahier quand on
avait terminé, enfin pour ce goûter de Noël que l’on recevait dans un
sac en papier et qui était plein de surprises, de brioches à la fleur
d’oranger, de mandarines, fleurant Noël. À la maison, je montrais mon
mauvais caractère et j’imposais mes façons de voir à mon petit frère,
mais toujours gentiment, je voulais que ça soit juste, je n’ai jamais
supporté l’injustice. Dès que quelqu’un d’étranger arrivait, y compris
mes cousines et mes tantes, je me renfermais dans ma coquille. Mes
cousines étaient délurées, elles disaient des mots grossiers et les autres
s’esclaffaient. Tout le monde les admirait. Mes tantes me traitaient de
gourde, godiche, empotée. Et c’est comme ça que je finissais par me
voir. Je me suis plongée dans les bouquins, au pied d’un grand pin,
adossée à mon gros rocher. J’en connaissais par cœur toutes ses
aspérités. Je me faisais gronder bien sûr quand je passais toute la
journée à lire. Je lisais encore en cachette le soir… J’imaginais ces
grands voyages dans les pays lointains, les îles, les pirates, les grandes
robes à la cour, les passions… Ces lectures me sortaient un peu de tout
le système scolaire que je détestais. Je fuyais les ballons, les moqueries,
la réussite, les cris, les obligations.
J’ai grandi et ma hantise de l’école avec. Puis nous avons déménagé
à l’âge de 10 ans. Nous avons quitté le soleil pour l’humidité verte du
Sud-Ouest. J’ai eu beaucoup de mal à accepter ce changement. Nous
avons été placés avec mon frère dans un collège catholique à l’ancienne
où les garçons en blouse bleue étaient séparés des filles en blouse rose.
Le curé directeur nous tenait en haute estime car nous étions premier et
deuxième de la classe, alternativement. J’étais fière d’être la seule en
cours de musique à percevoir les demis ou quart de tons. J’adorais la
musique et j’allais à l’église pour chanter. J’étais mal habillée et je
cachais tout ça sous ma blouse boutonnée jusqu’au col. Comme j’étais
très timide, on a commencé par se moquer. Je n’allais pas vers les
garçons. Je n’ouvrais pas ma blouse pour leur montrer mes attributs. Je
ne cherchais pas à fumer en cachette. Je travaillais sagement et
respectais tout le monde. Un jour, je n’ai plus accepté que l’on se moque
de moi. J’ai pris mon courage à deux mains et je me suis dirigée vers les
filles qui ricanaient sur leur banc : « Je peux savoir pourquoi vous vous
moquez de moi ? » Elles étaient à mille lieues de s’imaginer que je
pouvais faire une chose pareille. Elles sont restées la bouche ouverte.
J’étais interne. Je connaissais tout le monde. On se confiait à moi.
J’essayais d’arranger les choses. J’ai commencé par séparer les filles
qui se battaient en leur parlant, en les calmant. Dans ce collège
religieux, je suis passée pour une sainte. Mais on ne me comprenait pas.
Mes parents ont déménagé et il a fallu intégrer un lycée public.
Encore une succession de railleries parce que je me tenais d’une façon
gauche, je n’osais pas aller vers les gens, je n’arrivais pas à trouver
d’intérêt dans les discussions entre camarades. J’avais bien quelques
amies mais cela restait superficiel. Leurs intérêts n’étaient pas les
miens. Je m’ennuyais en leur compagnie. Je finissais par les fuir ou les
éviter. Les professeurs n’étaient pas non plus des plus intéressants. Il
fallait retenir par cœur et je détestais ça. Je voulais comprendre. J’avais
besoin d’une logique que je ne trouvais pas dans cette succession de
recettes à mémoriser. Alors que mes notes avaient toujours été
excellentes dans tous les domaines j’ai commencé à flancher, je ne
pouvais pas retenir ce qui n’avait pas de sens, et je n’acceptais pas non
plus de faire des choses qui me paraissaient stupides. Ma hantise, c’était
le cours de gym : être évaluée devant tous les autres, partir au bon
moment, au top du chrono, faire la meilleure performance devant tous
ces yeux qui ricanent… Stressée, je n’arrivais pas à partir au top, par la
volonté inconsciente de faire le contraire de ce qui est attendu. Il faut le
faire, tout le monde la fait, cette roulade. Les autres vont voir mes
fesses. Ils vont encore se moquer. Les barres asymétriques, c’est
terrifiant. J’ai peur de me percher tout en haut, d’enjamber cette barre.
Je vais tomber c’est sûr. J’avais des notes lamentables, en sport et dans
d’autres matières. Trop de stress avant et durant les épreuves. Pendant
les contrôles, je regardais ma page blanche, j’entendais le crissement
des stylos sur les feuilles, le bruit d’une tondeuse dehors, et je regardais
l’heure. Il ne me reste qu’une demi-heure et je n’ai pas encore
commencé. Il ne me reste que 10 minutes, je savais. Je ne sais plus, je ne
me rappelle plus, mes mains sont moites, je vais tout rater c’est sûr !
Rébecca, 30 ans
Derrick, 48 ans
Victoire, 48 ans
Certaines vies sont des étangs impassibles sans passion, sans drame,
sans heurts. D’autres traversent des fêlures indélébiles. Ces brisures
s’atténuent ou non et créent une myriade de nervures qui finissent par tout
contaminer et mettre en péril la solidité de l’ensemble. Votre vie
d’adulte HP, au préalable enfant, en est le plus bel exemple.
Lorsqu’on parle d’enfant HP dans l’enfance c’est plus facile. Par contre,
comment y croire adulte. Moi, HP, comment oser penser cela ? Pourtant
vous êtes HP. Être HP est plus un mode de fonctionnement particulier avec
ses cadeaux et ses fardeaux. Ce fonctionnement se poursuit dans le temps.
Après l’enfance, après ce bouleversement du moment de l’adolescence,
vient l’âge adulte. Vous, ces enfants atypiques qui avez souvent rencontré
sur votre itinéraire des obstacles inattendus, devenez des adultes avec cette
personnalité que vous cherchez trop souvent à étouffer. De l’enfant précoce
à l’adulte épanoui, il s’agit souvent d’un parcours de combattant.
Vous, adultes HP, avez souvent cette intuition tenace, comme quoi vous
êtes ce cygne noir. Malgré cette sensation de décalage persistant, malgré ce
sentiment confus d’être incompris, vous vous posez le sens de votre
histoire, comment comprendre ce qui vous est arrivé. Maintenant, vous
vous reconnaissez dans ce profil si différent de HP. Il est important de vous
connecter avec cette part de vous-même qui rassure. Se sentir enfin compris
dans ce que l’on est, est la première marche vers le bonheur. Certains
d’entre vous sont en perditions. En étant compris, vous remarcherez sur un
chemin praticable. Vous découvrir HP, c’est comme si vous repreniez une
coloration normale, que les ramures de votre cerveau laissaient filtrer les
rayons du soleil comme un tamis. C’est comme si vous ne passiez plus à
côté de votre vie. Il vous faudra apprendre à gérer ce paradoxe, votre
extrême intelligence associée à vos débordements émotionnels, source de
bien des ennuis et d’échecs. Ressentir et percevoir avec une extra lucidité
génère une réactivité émotionnelle particulière anxiogène. Ce n’est pas
parce que vous avez un haut potentiel reconnu ou non que vous allez réussir
en tout. Potentiel n’est pas synonyme de performance de réussites. Ignorer
ce monde HP aux caractéristiques communes, revient à vivre de façon
bancale, favorise le lit des malheurs, condamne à une errance angoissante
dans laquelle la singularité est plus vécue comme un fardeau que comme un
cadeau.
Vous avez maintenant les clés pour éviter la perte d’énergie et l’asphyxie
à lutter contre la différence, l’incompréhension et l’étroitesse de vue
d’autrui. Soyez vrai, la vitamine de la relation. Restez attentif à cette
hygiène de conscience, cultivez votre bonheur, en prenant soin de votre
carburant intérieur, la créativité.
J’espère vous avoir aidé à poursuivre ou construire une vie qui vous
ressemble, ainsi qu’à devenir une adulte HP heureux. Mon plus grand
bonheur est qu’une personne au moins se reconnaisse, pour qu’elle rattrape
vingt ans d’absence par le sourire de ces lignes. Je souhaite que ce livre
ouvre des portes à des personnes qui, jusque-là, ignorent ce qu’elles sont
profondément pour qu’elles portent un regard différent à leur existence,
pour qu’une nouvelle histoire débute.
Z-Access
https://wikipedia.org/wiki/Z-Library
ffi