Adultes Surdoués, Cadeau Ou Fardeau (Foussier Valérie)

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 174

Dr Valérie Foussier

ADULTES SURDOUÉS :
CADEAU OU FARDEAU ?

2012

Éditions J. LYON
Surdoué moi ? À mon âge ? Non !

Et pourtant… Curiosité insatiable, rythme mental en ébullition, imagination inépuisable, sens


aigu du langage, esprit critique aiguisé, hypersensibilité, empathie hors du commun. De nombreux
adultes se sentent « différents ». Ils sont sans doute « surdoués », à haut potentiel. Voici comment le
découvrir et bien vivre avec.

• que faire quand on découvre, à l’âge adulte, que l’on est surdoué ? Est-ce que cela change
vraiment la vie ?
• quels sont les signes physiques et psychologiques caractéristiques ?
• comment bien gérer ses « tsunamis » émotionnels ?
• comment réussir sa vie sentimentale ?
• comment se motiver dans un monde qui n’est pas à son rythme ? Apprendre la patience ?
• comment préparer un enfant surdoué à sa vie d’adulte ?
• comment envisager sa vie autrement, en privilégiant sa créativité

Des réponses, des solutions pour trouver son équilibre et transformer le fardeau en cadeau.

* * *

Valérie Foussier est médecin endocrinologue pour enfants et adultes, auteur de plusieurs
ouvrages dont Enfants précoces, enfants hors norme ?, paru aux mêmes éditions.
Je remercie Perrine Vandamme
pour la relecture de ce livre et ses précieux conseils.
Préface

La pensée est la résultante d’un formidable et incroyable maillage de


sensations, d’émotions, de souvenirs d’apprentissages et d’expériences
passées ; elle est un acte de création, de mise en perspective d’hypothèses,
d’analyse, de synthèse et de vérification ; elle apparaît intuitivement,
visuellement, ou bien déjà formulée en mots…
La complexité du phénomène de pensée augmente à la mesure de
l’intelligence, pouvant devenir à certains moments un travail d’orfèvre, à
d’autres être la cause d’un brouhaha infernal impossible à stopper, d’un
déferlement sans queue ni tête et terriblement angoissant.

Pour tout un chacun, être intelligent est un cadeau de la vie, dont on n’a
pas à se vanter, encore moins à se plaindre, c’est une chance. Mais, comme
le dit si bien Valérie Foussier, le cadeau peut aussi être un fardeau…

Une amie pédopsychiatre et psychanalyste, avec laquelle j’évoquais mes


interrogations sur les possibles articulations du Haut Potentiel Intellectuel
avec certains symptômes, me répondit : « En fait, la question serait plutôt
de savoir pourquoi on ne parle jamais de l’intelligence. Qu’est-ce qui fait
qu’on n’en tient pas compte pour nos patients ? ».

Il persiste en effet une méconnaissance certaine des « originalités de


fonctionnement » liées au Haut Potentiel Intellectuel. Ces originalités
concernent la manière de penser elle-même, se manifestant par le
bouillonnement intellectuel, le besoin de toujours comprendre, trouver,
dépasser les limites de la pensée et de la connaissance. Elles concernent en
outre le mode sensoriel et émotionnel avec une hyperesthésie dans ces deux
domaines, un besoin vital d’espaces de dégagement à l’abri des sur-
stimulations, un idéalisme et une affectivité débordante… Elles se situent
enfin à l’imbrication des deux, avec un phénomène de potentialisation de
l’intellect par l’émotionnel et l’affectif, qui renforce la bascule du sujet dans
une dialectique du « tout ou rien » : vouloir – et pouvoir – l’impossible
quand le climat émotionnel est positif, être réduit à l’impuissance et à
l’inhibition dans le cas contraire.

Bien sûr, et fort heureusement, la plupart des personnes à Haut Potentiel


Intellectuel trouvent spontanément un équilibre de vie satisfaisant et n’ont
pas de motif à se poser de questions particulières sur leur intelligence et
encore moins de raison de consulter un « psy » (à condition, à notre époque
qui valorise le dépassement des limites, de ne pas avoir cédé au surmenage,
risque récurrent chez le sujet à Haut Potentiel Intellectuel, adepte du
« toujours plus », et trop confiant, faute d’en connaître les limites, dans ses
capacités de résistance). La qualité de l’environnement affectif et éducatif
des premières années de vie aura été déterminante pour ceux-là. En effet, un
environnement adapté permet à l’enfant de grandir et de se construire, tout
d’abord dans le regard de ses parents et de son environnement, puis dans ce
qu’il aura intégré pour lui-même de ce regard, en fonction de ses tendances
et aspirations propres.
Cet « environnement adapté » peut être schématisé comme un
environnement qui reconnaît l’enfant dans sa singularité, qui pose un cadre
cohérent – donc sécurisant – sur les plans affectif et éducatif, qui comporte
une certaine souplesse et une capacité de remise en question intrinsèque.
Cet environnement transmettra à l’enfant un reflet assez fidèle de ce qu’il
est, dans ses forces et ses faiblesses, que l’enfant pourra s’approprier pour
grandir dans sa connaissance de lui-même, pour appréhender en parallèle
l’image qu’il donne à autrui et ainsi moduler l’interface entre les deux,
connaissance interne et regard externe.

Un cadre éducatif et affectif trop rigide, ou trop lâche, ou bien


incohérent, n’est favorable à l’épanouissement de quiconque, et sera au
contraire le terreau de symptômes. Hors de cette hypothèse extrême, un
cadre adapté mais méconnaissant l’intelligence particulière de l’enfant,
composante indissociable de sa personne, ne permettra pas non plus à
l’enfant, puis à l’adulte qu’il sera devenu, d’avoir un renvoi fidèle de sa
singularité. La question centrale et récurrente de la problématique du Haut
Potentiel Intellectuel chez l’adulte est en effet celle du regard porté sur cette
intelligence et cette sensibilité particulières, reconnues ou non, valorisées
ou non, et, le cas échéant, sur quels aspects. Être « haut potentiel » sans le
savoir, c’est porter une différence, plus ou moins visible, plus ou moins
encombrante, sans pouvoir affirmer et assumer cette différence.

Ainsi, à travers ma pratique, je constate que la plupart des sujets à Haut


Potentiel Intellectuel que je rencontre ne « connaissent » pas leur
intelligence. Certains ne se savent pas intelligents, voire se jugent même
carrément inintelligents, parce qu’ils n’ont pas su qu’ils avaient ce potentiel,
ou n’ont pas su l’utiliser. D’autres utilisent cette intelligence comme un
écran protecteur entre leur hypersensibilité et l’environnement, ou une
défense pour lutter contre des symptômes psychiatriques. D’autres encore
ne se sentent intelligents qu’au travers d’une réussite scolaire ou
professionnelle, occultant la question de leur sensibilité et de la richesse de
leur personnalité. Et tous luttent contre la bascule du « tout ou rien », du « à
quoi bon ? » (à quoi bon se lancer si on n’est pas sûr de réussir ?), ou bien
l’épuisante succession « de hauts et de bas » émotionnels, par
méconnaissance de l’articulation entre leur intelligence et leur
émotionnalité.
Aucun n’a acquis le mode d’emploi indispensable pour ne pas tomber
dans les pièges de l’intelligence, à savoir équilibrer les énergies, suivre ses
intuitions plutôt que le moule commun, ne jamais perdre de vue le besoin
vital qu’ils ont de donner un sens à leur vie, de se sentir d’une utilité plus
vaste que leur intérêts propres, au même titre que leur vision des choses est
plus élargie que la moyenne.
Ces sujets luttent de manière permanente contre le sentiment de
décalage, inhérent à leur intelligence, alors qu’il leur faudrait apprendre à
l’assumer pour s’adapter à leur environnement avec moins de souffrance.
Ce décalage signifie pour eux « bizarrerie », « bêtise », « anormalité »,
« inadaptation », chacun ayant pour le qualifier un terme péjoratif,
conséquence de ce qu’ils ont entendu sur leur compte, ou conclusion qu’ils
ont eux-mêmes donnée à leurs échecs, avec l’aide de leur Surmoi
particulièrement intransigeant.
Sans parler de leur « obligation » de sur-adaptation à l’environnement,
du sentiment qu’ils ont régulièrement de ne pouvoir être appréciés, aimés,
qu’à la condition de répondre aux attentes de leurs proches.
Le livre de Valérie Foussier s’adresse à ceux-là, qui, pour aller mieux,
ont tout d’abord besoin de lire dans ces pages l’écho de leur propre ressenti.
Ce livre peut briser une première barrière, essentielle, celle de la solitude du
sujet. L’appropriation du fait qu’il n’est pas le seul à penser ou sentir
comme cela, que les conflits internes entre des aspirations contradictoires
qu’il ressent, peuvent concerner d’autres personnes est un élément en soi
déjà rassurant. C’est une fois faite cette prise de conscience que le sujet
pourra passer à la deuxième étape, qui est de faire le point de ses forces et
faiblesses, d’éclaircir les zones d’ombre qui peuvent subsister. Pouvoir se
référer au MBTI, moyen d’avoir un regard externe sur son tempérament et
ses traits de caractères, sera une aide précieuse (pour une fois que le sujet à
Haut Potentiel Intellectuel peut « rentrer dans une case », quel confort,
quelle sécurité !). Enfin, il pourra trouver des moyens de s’adapter et
d’adapter son environnement pour moins souffrir et moins faire souffrir, au
final pour trouver un équilibre de vie beaucoup plus harmonieux.

Valérie Foussier nous invite donc, avec son style personnel, à découvrir
les particularités, « de l’intérieur » de ce qu’est le haut potentiel au travers
de sujets aussi divers que l’impact du stress sur la santé, l’intérêt du MBTI,
les relations amoureuses… Elle ne propose pas de solutions toutes faites,
mais donne l’envie de se poser la question : « Et moi dans tout cela, où est
mon originalité, de quelle richesse ai-je envie de tirer partie ? ». Et il me
semble que la vraie voie est là, « se trouver » dans la vérité de son être,
plutôt que se « sur-adapter » encore un peu mieux à l’environnement.

Dr Perrine Vandamme, psychiatre.


En écoutant ses patients, en butant sur certaines prises en charge, elle a
acquis la conviction qu’il fallait plus et mieux prendre en compte, le rapport
au monde et le style d’intelligence du sujet, et ce, quel que soit son potentiel
intellectuel. Elle est à l’initiative de la création d’une association de
recherche dont la tâche est de mieux formaliser les spécificités du Haut
potentiel et ses articulations avec la psychiatrie.
Témoignage d’Alix

Je suis la troisième d’une fratrie de quatre enfants : avant moi, un


frère et une sœur, qui, paraît-il, ont été déçus que je sois… une fille,
mais heureusement le quatrième a été un garçon ! J’ai longtemps joué
sur mon prénom « androgyne » en m’identifiant à un héros de bande
dessinée, « Alix l’intrépide », et Dieu sait si j’ai été intrépide ! Je
voulais être un garçon car j’avais bien vu que mes frères – et les
garçons en général – avaient des droits que nous autres filles n’avions
pas. Ainsi, interdit de porter des pantalons à l’école, j’en mettais quand
même, mais avec une jupe plissée à bretelles par-dessus… vous
imaginez l’allure. En vrai garçon manqué, je n’ai jamais joué à la
poupée, et mes activités favorites étaient le patin à roulette et la peinture
ou le modelage. J’ai fait semblant de ne pas savoir lire jusqu’à 9 ans !
Sans doute que j’avais le pressentiment de ce qui m’attendait ! J’ai
voulu être peintre, puis sculpteur, mais en voyant les œuvres de Michel-
Ange, j’ai pensé que je ne serais pas capable physiquement de tailler du
marbre.
À l’école, j’étais nulle dans presque toutes les matières, sauf en
gymnastique où j’étais première jusqu’à ce qu’une grande bringue
vienne me ravir ma place ; première en dessin… jusqu’à ce qu’une fille
vienne dans notre classe, qui est devenue une amie et une grande
artiste-peintre avec qui je suis restée liée. J’étais aussi en tête de classe
en français et d’ailleurs, c’est ainsi que j’ai fait du théâtre ;
évidemment, j’héritais des rôles d’homme en raison de ma voix grave et
sans doute parce que j’étais plate comme une limande. Si j’avais une
bonne diction, en revanche j’ai dû apprendre à me mouvoir sur scène, à
parler pour ceux qui étaient tout au fond de l’amphithéâtre. Cela m’a
servi ensuite dans ma carrière pour mes cours, les interviews à la radio
ou à la télévision. Bref, j’étais un(e) cancre heureux, une élève agitée,
qui a quand même réussi de justesse son bac, car l’école n’était qu’une
de mes activités parmi d’autres puisque je faisais du scoutisme, et
beaucoup de photos que j’ai découvert à l’adolescence. J’ai gagné un
concours photo à Viareggio en Italie, et j’ai voulu devenir photographe,
mes parents m’ont dit que j’étais capable de faire des études. J’ai
proposé alors metteur en scène, rien à faire, et pourtant je ne voulais
surtout pas suivre la voie de mes deux aînés promis à des agrégations de
langues ! J’aimais l’histoire, l’art et c’est alors que je me suis dirigée
vers l’archéologie. J’ai passé le concours de l’École du Louvre pour
être conservateur de musée, que j’ai réussi au deuxième essai ; en même
temps, j’ai fait une licence d’art et d’archéologie et j’ai suivi trois cours
à l’École Pratique des Hautes Études. Une vraie boulimique. J’ai eu la
chance d’être suivie par des professeurs qui encourageaient le dialogue
en cours. J’avais toujours une opinion et les discussions étaient
animées, au point qu’un de mes professeurs plus tard me présentaient en
disant : « Voici l’ancêtre des contestataires de mai 68 ».

Je ne suis finalement pas rentrée au musée du Louvre malgré la


thèse de fin d’études que j’ai soutenue ; paraît-il qu’on n’avait pas
besoin de spécialiste de romain… mais l’année suivante c’est un
collègue masculin qui a été recruté !
Alors je suis entrée au CNRS où j’ai pu mener une carrière de
pionnière dans une discipline qui n’existait pas encore en France. Au
début je n’avais ni bureau, ni budget, ni matériel et bien sûr pas
d’horaire. J’ai donc tout bâti progressivement avec l’aide de mon
directeur et de l’équipe que j’ai formée.
J’ai mené des campagnes de fouilles et des missions à l’étranger en
trouvant les financements et les collaborateurs, j’ai créé une association
pour gérer un centre en recrutant du personnel privé, une autre
association nationale pour fédérer les archéologues et les chercheurs
dans cette discipline nouvelle de la peinture murale antique. Bref, j’ai
pu déployer ce trop-plein d’énergie qui a toujours effrayé mon
entourage et utiliser ce que j’aimais : le dessin, la photo, la vie en plein
air… et l’écriture. Mariée et mère de trois enfants, j’ai donc eu une vie
très riche et très pleine.

Après 40 ans de carrière, je continue à écrire des livres et des


articles, à faire des conférences, ce qui est incompréhensible pour
certains, voire scandaleux. Pourtant, on ne demande jamais à un artiste
d’arrêter son art… et puis c’est grâce à ce métier, à la fois intellectuel et
manuel, que je me suis épanouie, que j’ai conquis mon indépendance de
femme car, au millénaire dernier, cela n’était pas du tout évident.

Post-scriptum :
Depuis, en retraite, ma vie est toujours aussi pleine ; entre trois
enfants et huit petits-enfants qui viennent visiter avec moi des
monuments, des musées, des expositions et pour qui j’écris des petits
livres.
Alix Barbet, auteur de Conte-moi Pompéi et de livres d’art.

Les arts sont le plus sûr moyen de se dérober au monde. Ils sont aussi
le plus sûr moyen de s’unir avec lui.
Franz Liszt
Introduction

Surdoué ! Vous avez dit haut potentiel, HP ! Vous parlez de mon voisin.
Non moi ! Je ne serais donc pas fou ! Après tant d’année d’errance, de
doute, de confusion, d’angoisse, de malentendus, quel bonheur de donner
un nom à ma bizarrerie-folie.
Non Mesdames HP, Messieurs HP, vous n’êtes point folles ou fous. Vous
disposez d’un haut potentiel que je nomme ici HP, un cadeau inestimable :
curiosité insatiable, rythme mental en ébullition, imagination débordante,
sens aigu du langage, esprit critique aiguisé, hypersensibilité, extra lucidité,
empathie hors du commun, mode de raisonnement fonctionnant par
association d’idées. Ce cadeau vous permet de réaliser monts et merveilles.
Vous subissez votre HP en suscitant une constante jalousie. Vous
expérimentez la face noire de votre hypersensibilité, yoyos émotionnels, qui
tantôt vous emballent pour des choses dérisoires bourdonnant dans le vide,
tantôt vous font interpréter des situations à tort ou vivre un échec, un
reproche de façon démesurée. Vous êtes comme une rivière asséchée, un
sillon vide dans une souffrance totalement incomprise, un lourd fardeau.

Certains adultes connaissent leurs cadeaux, dépistés dans l’enfance ou


adolescence. D’autres l’ignorent. Trop ont mis leurs doutes en sûreté dans
un coffre-fort dont la combinaison est tombée dans l’oubli. Ils vivent
tiraillés entre l’adaptation à outrance à tout et la rébellion sur tout et
notamment l’autorité. Ceux qui ne s’adaptent pas et ne se rebellent pas
sombrent dans une débauche, un puits sans fond alimenté par une source
inépuisable. Vous dépister HP, ça change tout même à 40 ans. Vous
retrouvez le cadenas de votre coffre-fort, un sentiment de soulagement, de
reconnaissance, et une reprise de confiance en soi. C’est ainsi que beaucoup
d’entre vous, tardivement diagnostiqués HP décrivez ce que vous avez
ressenti lors de cette découverte. Vous pouvez mettre un mot sur votre
singularité. Vous pouvez comprendre pourquoi vous souffrez, pourquoi
vous êtes l’objet de moqueries, pourquoi vous vous ennuyez. Enfin, vous
comprenez pourquoi vous êtes en perpétuel décalage. Vous avez un mode
fonctionnement qualitativement très différent et l’aurez toujours.

« Depuis que j’ai été dépistée, à la suite d’une conversation avec


Valérie, tout est fluide (voir www.congres-virtuels.com ou
www.valeriefoussier.com). Je me suis désinhibée dans ma vie
personnelle et professionnelle. Peur de rien. Je vis tout plus
intensément, supporte de moins en moins la tiédeur. J’ai choisi mon
chemin. J’aime qui je suis et je continue ma recherche intérieure pour
vivre au plus juste de moi. Nouvelle histoire d’amour que je sens
durable. » Sophia

Vous pouvez vous découvrir HP lors d’une consultation pour votre


enfant, à la remise des résultats du test de QI (quotient intellectuel).

« Lors de la consultation, suite au dépistage de la précocité de ma fille,


j’avais l’impression que la psychologue parlait de moi et non de ma
fille. J’ai mis 6 mois pour oser effectuer ces tests de QI, de peur de
m’être fait des idées. Depuis que je sais, j’ai déployé mes ailes dans tous
les sens, surtout dans le domaine de la créativité et de l’innovation. »
Héléna

Posséder une intelligence exceptionnelle n’est pas une garantie de


bonheur et de réussite. Vous vivez dans un labyrinthe. Pour se repérer, une
analyse de soi aide à trouver l’embranchement vers la plénitude. Il existe
différents types de fonctionnement, à comparer aux différents types de
personnalité décrits par Myers et Briggs mère et fille (MBTI), chez vous
adultes HP, anciens enfants HP qui n’avez pas perdu vos dons. Vous luttez
contre l’omniprésence envahissante de la pensée, cadeau-fardeau à la fois
excitant et angoissant, par la créativité ou l’hyperactivité. Une étude auprès
d’adultes HP détaille les facteurs de motivation et de démotivation qui
concourent à améliorer votre qualité de vie, qui m’est chère. Je prône le
développement de la créativité, une sorte de repos de la pensée. Votre
créativité, éclat de votre personnalité, redore votre estime de soi. Quand
vous la laissez s’exprimer, vous vous accomplissez. Vous entrez dans le
palais du bonheur, un lieu avec une histoire, un voyage.

Combien êtes-vous à avoir été qualifiés d’impossibles, d’inadaptés,


d’ingérables, de fatigants, d’ultra compliqués, d’asociaux, d’irrespectueux,
d’impétueux, d’insatiables, d’incompréhensibles. Combien êtes-vous
englués dans votre différence, à marcher gauchement, à ne pouvoir voler
avec vos ailes collées au corps. Vous seriez environ un million d’adultes en
France, (2 à 3 % selon les spécialistes), concernés. Je dirais environ deux
tiers de personnes diagnostiqués et un tiers qui s’ignorent. Certains d’entre
vous vivent très bien, cadeau. Beaucoup sont en grande souffrance, fardeau,
surtout lorsque vous n’êtes pas dépistés.
Ce livre a pour but de vous faire découvrir, et de vous rendre la vie plus
belle, vous qui êtes considérés encore comme des marginaux, et qui vivez
blessés par votre extra lucidité, en lisant dans le regard des autres votre
étrangeté. Levez le déni, la méconnaissance de ce HP. Liberté et sérénité
viennent dans l’acceptation de ces dons, qui ne sont nullement une folie.
J’espère que ce livre vous aidera à prendre votre envol. Votre liberté qui
vous a été volée, vous nés avec HP sans pouvoir toujours l’exprimer. Mon
vœu le plus cher est que vous trouviez le chemin du bonheur, avec votre
singularité HP cadeau-fardeau.
Éruption

Passé tumultueux,
Sens en ébullition.
Moments vertigineux
Pensées en éruption !

Éruption éphémère,
Qui brise les fers !
Éruption de richesse,
Éruption de sagesse.

Les grands esprits ont toujours rencontrés une opposition farouche des
esprits médiocres.
Albert Einstein
1e partie

Un cadeau fardeau
Cadeau fardeau

Vous êtes décalés en permanence dans tous les domaines. Vous vous
sentez différents sans savoir pourquoi. Vous êtes exigeants. Vous avez un
cerveau qui ne s’arrête jamais de penser et vous vous faites des nœuds au
cerveau. Vous avez besoin d’être dans l’action en permanence et de
sensations fortes et d’être en compétition. Quand vous vivez une passion,
vous la vivez à fond. Vous vous ennuyez à suivre les pas lents des autres.
Vous attendez les autres en permanence. Vous vivez dans un monde
imaginaire pour pallier l’ennui. Vous vous adaptez aux autres comme un
caméléon. Vous refusez de vous adapter à un système non-sens. Vous vous
sentez isolés, seuls sans amis. Vous êtes incompris même dans l’humour.
Vous êtes conscients de ne pas toujours comprendre les autres. Vous aimez
discuter à bâtons rompus et changer de sujet. Vous proposez des solutions,
des idées. Vous aimez le Beau, le Bon, le Vrai. Vous ne supportez pas
l’injustice. Vous êtes sensibles au monde extérieur à sentir une odeur
imperceptible, à entendre un son inaudible, à être dérangés par une infime
lumière. Vous aimez aider les autres sans attendre de retour nécessairement.
Il se peut que vous soyez un adulte à haut potentiel, un HP.

Vous, HP, avez d’abord été un enfant HP (lire Enfants précoces enfants
hors norme ?). Les signes ne se dévoilent pas à l’âge adulte. Ils étaient bel
et bien présents dans l’enfance, respectés, méprisés, niés, pas vus, masqués,
bridés. Il n’y a pas de lien systématique entre le HP et la réussite. Il n’est
pas l’apanage des catégories socio-professionnelles supérieures et la
personne en bonne santé. Le HP chez la femme est plus difficile à faire
accepter. Vous dérangez car vous êtes trop débordantes trop sensibles, trop
intuitives trop empathiques, trop verbales, et avez trop d’énergie. Vous
jonglez en permanence avec le cadeau et le fardeau de votre mode de
fonctionnement. Cadeau, chercher et créer, votre seconde nature. Fardeau,
sous le joug de l’ingérence de votre hypersensibilité. Vous vivez une
souffrance paradoxale par les remarques blessantes et la tyrannie des autres.

Vous êtes considérés comme…

Votre réalité intérieure est mal sentie. Vous êtes perçus comme étant trop
en tout. Vous êtes trop lents ou trop rapides. Vous êtes trop bavards ou trop
silencieux, un tantinet autistes. Vous n’êtes pas dynamiques. Vous êtes trop
dynamiques et trop fatigants à vivre.

Caractéristiques communes de ces êtres « Trop »


Trop passionnés
Trop dispersés
Trop rapides
Trop élitistes
Trop perfectionnistes
Trop curieux
Trop susceptibles
Trop affectifs
Trop empathiques
Trop créateurs
Trop rêveurs
Trop conceptuels
Trop charismatiques
Trop excentriques
Trop difficiles à supporter
Trop indépendants ou trop dépendants
Trop anxieux
Trop soucieux des autres
Trop à la recherche de sensations trop fortes
Trop changeant d’humeur
Changeant trop de sujets
Trop critiques, trop rebelles
Vous pouvez être pris pour des bipolaires. Certes, certaines phases
d’exaltation, pensées dans tous les sens, changement inopiné de sujet au
cours d’une conversation, peuvent le faire évoquer. Mais le passage vous
basculant à la suite d’un regard acéré comme une lame dans la seconde qui
suit dans un émotionnel négatif, devrait infirmer ce genre d’assertions. Je ne
connais pas de personne bipolaire qui passe d’un état euphorique à un état
de profonde tristesse plusieurs fois par jour. Ce devrait être un signe
pathognomonique de HP, ces immenses sauts d’humeur qui vous sont si
caractéristiques ! Ces yoyos émotionnels ! Voici comment on vous juge de
l’extérieur. Une vision diamétralement opposée à la vôtre, responsable d’un
geyser de souffrance dont vous vous protégez par un casque en métal
blindé, ne laissant personne entrer dès qu’on tente d’envahir vote intimité
profonde et de déjouer votre cadenas.

Votre vécu intérieur

La perception des uns diffère de la réalité des autres, ce qui génère des
remarques désobligeantes vécues comme une injustice. Vous avez une force
insoupçonnée de recevoir la négativité d’une atmosphère. Cette force peut
induire un sentiment de culpabilité de ne pas trouver de solutions aux
malheurs d’autrui, fardeau. Vous avez cette même force à percevoir la
beauté de la nature, pouvant être à l’origine de troubles de concentration,
cadeau-fardeau. La peur de l’échec est votre hantise, soumis à une
surpression permanente. La peur de l’humiliation vous taraude
quotidiennement. La peur de la raillerie vous épuise. Vous avez une peur
viscérale d’avoir blessé l’autre ou de le blesser.

Dans toutes vos forces cadeaux, des faiblesses fardeaux s’échappent


comme vous avez les défauts de vos qualités. Les fardeaux peuvent se
transformer en cadeaux grâce à un travail sur soi et une meilleure
connaissance de soi. La prise de conscience de votre HP et l’acceptation de
votre HP sont déjà un premier pas et transforment vos fardeaux en cadeaux.
Vous devenez plus armés pour surmonter les conflits, franchir et dépasser
vos barrières.
Vous avez aussi besoin de trop de reconnaissance. Ce besoin est
totalement ignoré des médias et de vous-même. Ce besoin de
reconnaissance est source de mal-être lorsque vous n’en avez que
normalement. Source d’extrême mal-être lorsque vous n’en n’avez point, ce
qui arrive souvent car on pense à tort que votre HP vous exempt de cette
reconnaissance. Faux, archi faux ! Bien au contraire, vous avez besoin de
beaucoup d’attention, dans vos prises de décision, dans vos découvertes, car
pour beaucoup d’entre vous, vous n’avez pas conscience de vos dons. Ils
vous paraissent exister de la même façon chez les autres, ce qui engendre
chez vous une attente qui n’est jamais satisfaite et qui explique aussi cette
douleur de vivre. Qui ne s’est pas dit un jour : je suis capable de le faire
alors pourquoi pas lui ? Justement pas lui ! Cessez d’exiger chez les autres
ce dont vous êtes capables de faire ou d’être et vous serez bien plus
heureux. Amenez-les à faire comme vous ou être comme vous pour le plus
grand bonheur de tout le monde.

Depuis quand connaissez-vous vos cadeaux-fardeaux ?

Dans l’enfance ou adolescence


Vous avez été dépistés dans l’enfance. Votre HP a toujours été respecté.
Vous avez été bien encadrés, en phase avec la société. Vous le vivez comme
un cadeau.

Incompris à l’école, vos parents ont dû vouloir vous « déscolariser » de


la voie normale, vous inscrire dans des écoles spécialisées. Dévalorisés chez
vous, vous vous êtes fondus dans la masse à l’école ou vous vous êtes
perdus et avez refusé de vous adapter. Votre parcours a été des plus
chaotiques. Vous le vivez comme un fardeau.

À l’âge adulte
Vous êtes dépistés HP à l’âge adulte par hasard, par erreur, par curiosité,
par identification à l’un de vos enfants. Vous n’êtes pas encore dépistés HP
et certains d’entre vous ne le seront malheureusement jamais. C’est à ceux-
là encore plus que je m’adresse, ceux qui échappent. Parmi vous jamais
dépistés, vous vivez en errance, vous ne comprenez pas ce qui s’est passé,
et qui vous êtes. Vous n’arrivez pas à construire votre vie professionnelle,
sentimentale, humaine, qui correspond à ce que vous voulez de la vie, à vos
idéaux, à vos valeurs humaines fondamentales. Vous vous considérez
comme des ratés en marge sans réel projet. C’est une souffrance muette
sans mot car l’origine du mal n’est pas comprise. Comment nommer
l’innommable, ignoré.

Intérêt du dépistage
Ce dépistage HP très tôt est capital pour mieux grandir, pour éviter des
diagnostics déformés ou erronés. Vous pouvez aussi être dans le déni. On a
pu vous le cacher dans l’enfance. Vous camoufler le diagnostic, c’est violer
votre personnalité. C’est vous faire grandir en vous amputant d’une partie
de vous-même, de vos ailes. Face à certaines situations, vous vivez des
choses infâmes sans savoir pourquoi. Vous vous sentez singuliers et peinez
à vous intégrer dans un groupe. Vous vous sentez rejetés. Vous pouvez
même rechercher une situation pour être rejetés. Vous souffrez sans avoir
les clés qui en expliquent les raisons. Votre sensibilité est vécue comme des
défauts fardeaux à réprimer et non des atouts cadeaux.
Savoir qui vous êtes, le fameux connais-toi toi-même de Socrate est un
principe pour bien vivre. C’est la base de la construction de soi. Reconnaître
que vous êtes un adulte HP, c’est respirer avec une personnalité construite
sur des formes atypiques de fonctionnement intellectuel et affectif. C’est
renaître. Vous avez été d’abord un enfant HP. Le savoir, c’est vous donner
toutes les possibilités de vous épanouir au plus près de vous-même. Vous
avez été un enfant HP atypique. Vous deviendrez un adulte également
HP atypique. Vous pouvez aussi exprimer votre HP à un moment donné de
votre vie, à l’âge adulte et pas nécessairement dans l’enfance ou
l’adolescence. Chacun son chemin. Le destin ne recule pas.

Votre vie, de l’enfance à l’âge adulte, est et sera parsemée d’embûches.


Ces embûches vous permettent de développer une force inouïe, un
cadeau inestimable, la résilience.
Découverte du haut potentiel (HP)
chez l’enfant ou l’adolescent

Très tôt, quand on regarde dans votre rétroviseur, on peut constater que
vous aviez une panoplie d’indices. Vous êtes nés avec ce HP. Il s’explique
par un excès d’une substance dans le cerveau qui permet la connexion ultra
rapide des différentes zones du cortex et les transferts d’informations ultra
rapides et de la mise en action de ces réseaux de neurones chargés
d’informations. Les imageries cérébrales montrent cette activation
cérébrale.

Qui êtes-vous ?

À la maison
Bébé inspecteur, vous ne regardez pas le monde. Vous le transpercez de
votre regard scrutateur. Déjà tout petit, vous êtes vifs, curieux. Vous
interrogez de votre langage non verbal le monde entier. Vous absorbez avec
vos sens exacerbés tout ce qui se passe autour de vous, à l’extrême. Vous
passez d’un statut de non langage au quasi langage adulte avec une syntaxe
correcte sans passer par un stade langage bébé. Le vocabulaire est
rapidement riche et élaboré et le jeu rapidement maîtrisé. Vous posez
rapidement les questions en cascade « pourquoi, pourquoi, pourquoi » sans
répit pour vos parents. Vous avez l’art de poser des questions sur des thèmes
existentiels qui angoissent les adultes car ils ne savent pas toujours y
répondre. Pourquoi on vit… Après la vie, la mort c’est quoi… avant les
hommes qu’est-ce qu’il y avait ? Et pourquoi les hommes existent… Vous
voulez tout savoir, vous voulez tout comprendre. Vous voulez aussi qu’on
vous réponde immédiatement sans laps de temps. Vous sentez rapidement
les mensonges et les réponses détournées non justes. Vous lisez avant
l’heure.

À l’école
Le temps de l’école est le temps des premières douleurs. Vous ne
comprenez pas la simplicité. Vous ne décodez pas les implicites de l’école.
Vous les interprétez différemment. Ceci constitue un malentendu
fondamental avec l’école et l’enseignement. Vous insistez pour répondre à
côté, hors sujet. Ce n’est ni de la provocation ni de l’insolence ou de
l’opposition mais une simple incompréhension, une vraie incompréhension.
Vous avez besoin de comprendre pour répondre, vous ne pouvez répondre
sans ce passage obligatoire de compréhension et de compréhension exacte.
Pas de l’à peu près. Vous recevez une critique négative : ta façon de faire
n’est pas la bonne.

« Quand j’ai un problème à résoudre, je vois le début, je vois la fin mais


au milieu je ne vois rien. »

Vous avez du mal à accéder aux procédures. Par exemple, un problème


en mathématiques ne peut être détaillé lorsque la solution finale arrive sans
pouvoir être expliquée. Vous obtenez contre toute attente une mauvaise
note. Vous êtes décontenancés. Vous ne savez plus comment faire, pourquoi
ça ne fonctionne pas. Moins vous comprenez, plus vous vous renfermez. On
vous bouscule avec des ne fait d’effort, doit travailler plus sérieusement,
doit expliquer, a copié.

Vous pouvez aussi avoir des ennemis dans l’acquisition, les troubles de
l’apprentissage, qui ne vous épargnent pas : dyspraxie, dyslexie, trouble de
l’attention. La difficulté est que tous ces troubles peuvent passer inaperçus
car vous compensez vos difficultés avec votre intelligence et votre rapidité.
Jusqu’à un certain moment où ce n’est plus possible, ce qui joue sur votre
moral. Vous vous retrouvez face à un échec que vous, ni personne, n’avez
anticipé. Cela se manifeste par des difficultés scolaires. Les dépister tôt est
essentiel.
Vous rencontrez les premiers moments d’ennuis. Vous n’avez pas besoin
de deux explications ou de refaire n’importe quel exercice. Vous intégrez
tout du premier jet. L’ennui va empoisonner votre parcours scolaire et
favoriser ce fameux décalage qui va encore compliquer votre intégration et
votre équilibre psychologique car vous décrochez. Vous n’êtes plus
attentifs. Vous perdez des informations nécessaires pour votre évolution.

Ce sont aussi vos premières rencontres, les premiers amis. Les relations
sont difficiles avec les autres. Se faire des amis, se faire aimer, c’est un
enjeu de toute une vie. Vous avez l’émotion prodigue, encore une
caractéristique de votre personnalité. Vous ressentez tout si fort, y compris
les émotions des autres. Vous devenez perméables à l’environnement ce qui
vous conduit à des réactions, des comportements qui doivent paraître
démesurés, inadaptés et très étranges pour les autres. Des larmes soudaines
sans explication, une colère violente, une peur incompréhensible et
injustifiée, un enthousiasme démesuré pour une futilité. Ce yoyo
émotionnel peut vous rendre étrange aux yeux des autres. Vous finissez
même par avoir honte de vos réactions incontournables que vous essayez de
cacher. Votre sens exacerbé de la justice vous conduira aussi à des prises de
position ou des interventions intempestives jusqu’à une certaine violence
avec bagarre, mots ou gestes, violence physique ou verbale. Vous n’oubliez
pas d’affronter vos professeurs, sans aucune notion de hiérarchie.
L’enseignant peut considérer votre intervention comme impertinente,
méprisable, irrespectueuse. Grave erreur. C’est là que votre capital
confiance commence à s’entamer par les premières expériences de l’école.
Et l’échec scolaire peut pointer le bout de son nez comme une étoile
brillante dans un ciel d’ébène.
Trop souvent vous vous faites traiter de nuls, de peut-mieux-faire, de
fainéant, de je-sais-que-tu-peux. Vous êtes supposés TOUT RÉUSSIR et
RÉUSSIR en TOUT. On tolère encore moins chez vous un résultat moyen
qui devient inacceptable avec votre HP. Vous n’avez alors qu’une idée, ne
plus penser et faire le vide. Vous développez ainsi une inhibition
intellectuelle, une phobie scolaire, un déni. Vous avez déjà une peur bleue
d’échouer ou une mésestime de vous très importante. La pression est
néfaste et accentue le voile de honte qui vous enveloppe. Elle augmente
votre culpabilité et peur de ne pas y arriver et peut aggraver la situation.
Difficile à éduquer
Les affrontements arrivent. Vous éduquer, vous élever, vous
accompagner au quotidien est d’une grande richesse mais demande une
énergie plus que soutenue chez vos parents. Du matin au soir et du soir au
matin, vous sollicitez, intervenez, argumentez sans répit. Vous voulez savoir
toujours pourquoi et vous remettez en question toutes les consignes qu’on
vous demande. Vous êtes confrontés aux premières remarques de l’école
digérées par la famille. Vous êtes un testeur de limite et le non vous
insupporte au point que pour accéder à la tranquillité, vos parents cèdent à
vos caprices ce que vous intégrez très vite. Vous poussez les gens à bout,
parents et enseignants. Vous avez un rapport aux adultes délicat. Vous
parlez aux petits, aux grands, sans distinction, sans crainte non plus.
Parents, vous risquez aussi de demander trop à votre enfant qui a une
propension à toujours vouloir faire plus. Respectez les temps de pause et
son rythme sans le surinvestir dès le plus jeune âge.

L’adolescence
En grandissant, vous développez une image déformée de vous, une
image attaquée par le monde des adultes. Au fil des années, vous vous
sentez vulnérables et fragiles, incompris. Vous étiez épanouis petits, vous
devenez renfermés à l’adolescence. L’adolescence survient souvent très tôt
et est un cap souvent difficile à passer. C’est la tempête, passage obligatoire.
Une transformation qui touche la totalité de votre être sur le plan
intellectuel, physique, corporel, affectif, social. C’est à l’adulte de vous
soutenir avec toutes ses béquilles.
L’adolescence est aussi un moment où vous avez besoin d’être comme
tout le monde, de rentrer dans un groupe. Ici, vous êtes encore plus seuls,
plus isolés. Vous connaissez vos premières désillusions, vous vous sentez
trahis. Vos questions sont amplifiées et vos réponses entraînent une nouvelle
question. Vous vivez un engrenage de questions existentielles sans réponse.
C’est aussi l’heure des choix. Il s’agit parfois de choix impossibles,
d’orientation pour l’avenir. Les conseils des adultes ne sont pas toujours
appropriés. Injonctions paradoxales, maintenant tu dois choisir, tu n’as plus
le choix. Cette assignation vous fige. Comment sortir de cette impasse. Vous
n’avez qu’un objectif en tête, changer le monde. Bien vite, vous vous
rendez compte que vous n’en avez pas la possibilité. Vous découvrez un
monde injuste avec peu de possibilité de le voir évoluer. Vous poussez le
vice jusqu’à vous dire pourquoi vivre et pouvez ne pas hésiter à mettre un
terme à votre existence. À l’adolescence, vous ne pouvez admettre les
injustices du monde et ses incohérences. Votre extrême lucidité rend
difficile l’obtention d’une sérénité intérieure. Elle entrave votre projection
de l’adulte. Vos analyses avec acuité de tous les risques à venir peuvent
vous provoquer une peur authentique et vous bloquer dans votre
développement. Votre mode de fonctionnement est particulièrement
anxiogène. Vous avez tendance à vivre les événements en trois dimensions :
avant pendant, après. Vous vous sentez à la fois acteur et spectateur. Vous
anticipez ce qu’il va se passer et ce que l’autre va répondre, les émotions de
l’autre. Certains d’entre vous se plaignent de ne pas pouvoir vivre
simplement un événement sans être obligé de tout décortiquer et percevoir
tout dans les moindres détails.

La puberté ne s’enclenche pas toujours à l’heure que vous souhaitez


(voir chapitre sur la puberté dans Enfants précoces enfants hors norme ?) ce
qui vous exaspère. Vous avez peur d’être amoureux. Cette résistance aux
sentiments amoureux est souvent très forte. Vous encourez le risque de
relâcher les digues et de vous retrouver emportés par une vague d’émotions
que vous ne pourrez plus contrôler ni maîtriser. Votre sentiment de
différence va être encore plus vivace à l’adolescence, ayant du mal à
appartenir à un groupe. La bande, emblème de l’adolescence. Vous risquez
d’être déçus dans vos tentatives d’intégration, mis à l’écart par vos idées
révolutionnaires. Il appartient à l’adulte de vérifier la bonne santé morale de
son adolescent.
L’intervention d’un psychiatre peut être nécessaire auprès de vous, ado.
Une sorte de combat dans une arène entre un toréador et son taureau. Vous
avez peur que l’on s’approche de votre vécu émotionnel, que vous protégez
avec une énergie farouche. Mécanisme de défense, protéger son territoire
émotionnel. C’est avec subtilité que le thérapeute pourra vous faire baisser
la garde et accepter que quelques émotions s’échappent de votre carapace
hermétique.
On vous présente comme des petits génies que l’on jalouse avec vos
dons incroyables. On oublie votre grande souffrance dans vos différences et
celle de vos parents souvent désemparés face à votre douleur ou à l’annonce
de nouvelle. Votre éducation devrait être adaptée à votre HP. Vous avez
l’illusion que vos camarades vivent dans le même monde partagent les
mêmes émotions. Or comme votre mode de fonctionnement est très
différent, vous ne comprenez pas du tout leurs réactions. En usant votre
temps à cacher vos émotions ou à pleurer en silence, faire le pitre, vous
pouvez développer des troubles du comportement que vous risquez de
conserver à l’âge adulte. L’incompréhension est totale entre les enseignants
et les parents.

Dépistage dans l’enfance

À 4 ans, tu tannes ta maman pour faire des additions à retenue. On lui


reproche de te faire travailler à outrance. Je te propose le dépistage ainsi
qu’à ta maman qui me répond : je ne fais que ce que j’aurais voulu qu’on
fasse avec moi. Tu as été admiré(e). On a applaudi tes prouesses dès l’âge
d’un an. Tu es impatient(e) et même pour l’arrivée de ton biberon. Tu es un
bouffeur de temps né. Tu es paradoxalement très paresseux surtout pour les
tâches vides de sens. Il t’arrive de préférer jouer plutôt que de faire tes
devoirs. On a pleuré pour tes échecs insultants, tes possibilités ou les
aspirations de tes parents. Tu t’es noyé(e) dans la normalité pour faire
comme tout le monde et surtout pour éviter d’être surnommé(e) Miss-
intello, Monsieur-je-sais-tout ou être à l’origine de quolibets. Il n’existe pas
un seul profil d’enfants comme toi, ce qui en fait la richesse et aussi la
difficulté (voir Enfants précoces, enfants hors norme ?).

« Depuis que j’ai été testée, j’ai pu sauter une classe en cours d’année.
La vie est plus facile et mon ancienne institutrice moins énervée. Depuis
mes parents, mon nouvel instituteur ont compris qui je suis avec un
cerveau qui fonctionne autrement et que l’on ne peut jamais arrêter de
penser. » Clémentine, 7 ans.

Devenir adulte

À l’âge adulte, votre impatience peut devenir exaspérante. Vous


connaissez des destinées bien différentes, loin de vos aspirations. Vous avez
dû suivre la voie parentale, royale pour eux mais pas pour vous, aux
antipodes de vos désirs. Vous avez la possibilité d’intégrer Normale Sup
alors pourquoi chercher les difficultés à percer en tant que pianiste vous dit
votre mère. Vous avez été reçus à Science Po et vous vous inscrivez à la
Comédie Française ! C’est juste impossible vous rétorque votre père. C’est
quand vous êtes très éloignés de votre passion loufoque que vous sombrez
dans un mal-être pas toujours identifiable et vous vous enfermez dans une
gangue. Parfois vous osez aller jusqu’au bout de vos souhaits et vous
quittez plus tôt le nid familial ou entrez en conflit avec. Vous vivez des
déchirements qui vous terrassent malgré votre cuirasse hautaine
dédaigneuse que vous affichez. Parfois, vous avez une famille en or qui
vous suit dans votre voie créative, celle qui fait peur justement. Acteur de
théâtre, photographe, artiste peintre, musicien.

Vous pouvez aussi ressentir un grand décalage depuis l’école vous


poussant à l’isolement, la rébellion et la déscolarisation inquiétante pour les
parents et les enseignants. En bon autodidacte que vous êtes, vous saurez
obtenir le diplôme adéquat pour exercer dans un domaine qui vous plaît,
quitte à partir à l’étranger. Vous ferez des petits boulots pour gagner votre
vie, un tremplin nécessaire pour retrouver confiance et les moyens
d’accéder à vos aspirations. Car vous connaissez votre valeur, même si elle
n’est pas mise en exergue.

Vous abordez le monde de façon originale et personnelle, l’occasion de


sarcasmes. Vous réagissez de façon inhabituelle et inattendue. Vous avez
confiance en vous et perturbez par votre assurance, votre anticipation et
votre analyse fine. Très rapidement vous faites le tour de la question sans
appel, alors que les autres en sont seulement au balbutiement du problème.
Vous savez aussi vous adapter plus facilement ou au contraire vous refusez
tout compromis et adaptation par le nivellement par le bas. Dans ce cas,
vous risquez d’être mis sur la touche plus facilement. Vous êtes soumis à un
apprentissage personnel obligatoire pour limiter votre détresse et accroître
votre pouvoir caméléon qui doit être top niveau, si vous ne voulez pas
perdre votre temps et souffrir. Vous devenez maître dans l’affrontement des
difficultés, la résilience.
Résumé haut potentiel (HP)

Être HP, c’est fonctionner avec une intelligence différente en étant


souvent victime de yoyos émotionnels et avoir un immense poil dans la
main. C’est être en empathie perpétuelle, palpant toutes les émotions des
autres. C’est vivre avec ses cinq sens surdéveloppés, ce qui entraîne une
réceptivité sensorielle exacerbée. C’est avoir une activité cérébrale de haute
intensité avec un nombre de connexions de neurones significativement plus
élevé, des réseaux de neurones qui se déploient dans toutes les zones du
cerveau. C’est avoir un traitement des informations en arborescence avec
une ramification rapide d’associations d’idées. C’est avoir un déficit de
l’inhibition latente qui oblige le système cérébral à intégrer toutes les
informations en provenance de l’environnement sans tri préalable et qui
explique d’en avoir plein la tête. C’est aussi avoir des difficultés à accéder
aux stratégies classiquement utilisées lors de la résolution d’un problème,
du fait d’utilisation d’autres circuits neuronaux ultra rapides.

Enfant HP vous avez été, adulte HP vous deviendrez. Votre haut


potentiel ne s’envole pas, au contraire. Votre mode de fonctionnement est à
vie. Vous pouvez cependant, grâce à une meilleure connaissance de vous-
même, augmenter votre liste cadeau et faire fondre votre liste fardeau. Le
grand jour arrive d’être d’adulte. Un déclic. Vous êtes soucieux, un peu
effrayés quand arrive l’aube de ce grand jour. Maintenant ouvrez le volet
adulte.

Pour être heureux, cultivez le goût de l’effort dès le plus jeune âge et
développez votre pouvoir adaptatif caméléon au maximum.
Découverte à l’âge adulte

Vous vivez dans le prolongement de votre première jeunesse. Est-ce une


réalité, un concept, un rêve ? Il existe un fossé entre être adulte aux yeux
des autres et se sentir adulte soi-même. Être adulte, c’est prendre par la
main l’enfant que vous avez été. Vous avez déjà vécu et vivrez encore une
myriade de fêlures. Vous avez développé des mécanismes de défense pour
les soigner et assurer votre survie dans un cadre acceptable. Vos
mécanismes de défense sont tantôt des personnalités d’emprunt, tantôt des
forces, la résilience. La résilience est, avant tout, une endurance face à des
agressions itératives. Vous vous êtes construits sur la base d’être la personne
que les autres veulent que vous soyez, souvent en muselant votre vraie
personnalité dotée de richesses insoupçonnées.

La personnalité adulte HP est toujours marquée par ce sceau, mode de


fonctionnement différent associée à une sensibilité extrême, qui imprègne
chaque moment de la vie. Vos premiers mots qui vous viennent aux lèvres,
lorsqu’on évoque cette possibilité sont : non, ce n’est pas possible, je suis
trop nul,… je ne suis pas brillant… je n’ai pas un parcours excellent.
Vous vous découvrez HP, rarement par vous-même. Via la lecture d’un
livre, parce que quelqu’un vous le dit. Via vos propres enfants ou ceux des
autres. Se penser très intelligent est rarement le fait de ceux dont
l’intelligence culmine. L’humilité, le doute, la remise en question de soi
sont plus couramment les automatismes de la pensée du HP. Il faudra de
multiples rencontres, des informations entendues, réentendues, des lectures
fortuites et des relectures pour que s’élèvent faiblement les premiers
murmures HP. C’est souvent dans le regard des autres, que vous chercherez
les premières confirmations. Vous poserez certaines questions anodines.
Vous interrogerez ceux qui vous ont connu enfant sur certains épisodes de
votre vie. À l’occasion d’un mal-être, d’une maladie, vous demanderez
l’avis à un professionnel. C’est rarement directement, trop difficile, trop
audacieux, trop impossible. Vous avez presque honte de votre audace à
imaginer que cette voie peut vous emmener jusqu’à vous-même. Tout au
fond de vous, souvent, vous sentez une petite voix qui vous souffle parfois
ces mots secrets à l’oreille, une petite voix qui vous dit « pourquoi pas
toi ? » Mais bien sûr, une petite voix qui souligne combien ce portrait de HP
vous ressemble. Écoutez votre petite voix intérieure. Elle a souvent raison.
Elle est l’écho d’intuition intime sans oser vous l’approprier. Quand vous
écoutez votre voix intime, c’est clair. Le diagnostic devient une libération.
Cela donne du sens à vos comportements, aux événements de votre vie
aussi incompréhensifs soient-ils.
Il explique aussi votre décalage constant, un écroulement soudain après
avoir été un(e) brillante élève. C’est aussi une ouverture sur une nouvelle
inquiétude. Vous pouvez ressentir un sentiment de désespoir d’être encore
comme ça ou vous questionner sur l’impact que ça aura dans votre vie. Ce
qui change, c’est la cage qui s’ouvre. Vous étiez prisonnier de votre vie
intérieure, de votre vie antérieure, vous aviez vos ailes collées contre votre
corps, là elles se déplient comme un oiseau qui prend son envol et vous
pouvez le prendre comme un rapace. La liberté s’offre à vous. Vous laissez
tomber les masques. Vous vous autorisez à être ce que vous êtes, et tout
redevient possible. Vous pouvez aussi être de ceux qui n’ont pas eu la
chance de croiser un éclaireur qui vous donne cette vérité.

Quand vous n’êtes n’est pas diagnostiqué HP

Vous êtes inadaptés au niveau de votre intelligence, ce qui fait que ça


vous est totalement abscond, ésotérique, fumeux, inintelligible. Je vois dans
vos yeux, votre détresse, la vérité de votre détresse, tout le désespoir du
monde figé dans une pupille.

Votre vécu
Vous pouvez subodorer votre différence. L’entrevoir ne signifie pas la
diagnostiquer et la comprendre. Vous avez éprouvé la sensation d’enferment
par le système scolaire. Vous avez eu un comportement atypique qui
justifiait des consultations en pédopsychiatrie. La détresse ressentie devient
un mal chronique. Le vide qui vous sépare de vos amis s’agrandit au fil des
jours. Le monde extérieur est vécu comme une planète hostile, une belle
hypocrisie ou médiocrité. Vous êtes en permanence critiqués. Vous êtes
entiers. Vous avez l’esprit de contradiction et la critique au bord des lèvres.
Vous faites peur. Vous êtes indiscrets, indélicats. Vous ne respectez pas la
hiérarchie. Vous dérangez sans savoir pourquoi. Vous avez du mal à accéder
à un poste de responsabilité quand vous osez le demander. Vous pouvez être
paresseux pour des tâches quotidiennes sans intérêt rebelle aux procédures
routinières. Vous devenez alors antipathiques et pouvez être pris pour des
idiots, rôle que vous savez jouer avec brio. À force de vous cantonner au
profil le plus bas, vous perdez votre chance d’évoluer dans un groupe qui
vous correspond. Vous passez à côté de vos aspirations profondes. Vous ne
vous adaptez plus à votre entourage. Vous ignorez votre potentiel. Le niveau
de vos études peut vous avoir conduit à des professions dans lesquelles vous
n’êtes pas à votre place, à fréquenter des milieux où vous usez vos forces à
vous couler dans un bloc de marbre. Vous focalisez votre énergie à masquer
cette différence, à étouffer votre colère latente qui vous envahit, votre
frustration qui vous mine. Cela vire à l’autodénigrement avec une
mésestime de soi gigantesque. Vous devenez désabusés de la vie ! Vous
pouvez transférer votre mésaventure chez vos enfants, en sabotant leurs
études par ignorance, par reproduction du schéma parental ou par jalousie.
Il vous arrive de refuser inconsciemment l’épanouissement de vos enfants.
Épanouissement qui vous a été retiré. Épanouissement que vous étiez en
droit d’avoir. Vous émoussez votre potentiel créatif et par là même votre
productivité. Vous attendez la mort comme on guette une amie. Vous évitez
le contact social ou vous recherchez vos pairs sans le savoir. Vous fuyez les
dissensions et utilisez le compromis, ou bien vous cherchez l’affrontement
en vous révoltant contre votre entreprise pour un détail. Vous vous réfugiez
dans des heures supplémentaires interminables, dans vos hobbies.
Pire, vous avez été diagnostiqués tôt et on vous a caché cette vérité par
peur de… Oui c’est possible. Vous pouvez avoir eu des parents ou autres
qui ont eu peur que l’élève dépasse le maître.

Combien êtes-vous ?
Qui souffrez en silence ? Qui vous enfermez ? Qui vous repliez ? Qui
culpabilisez ? Qui déprimez ? À être diagnostiqués à tort d’hyperactifs et à
être traités pour le bien-être des autres ? À avoir une sensibilité à couper le
souffle, un regard qui vous déshabille ? À dissimuler vos pensées dans tous
les sens, vos attentes, votre curiosité ? À vous fabriquer un masque de cire ?
À avoir été ces enfants objets d’exaspération des parents, des enseignants.
À répondre aux attentes familiales pour vos choix de vie sans trouver votre
voie ? À renoncer à votre famille pour réaliser vos vœux ? À être heureux et
connaître la plénitude ?

Votre masque de cire


Votre divergence ne disparaît pas. Vous continuez à penser, à ressentir, à
interpréter et à raisonner différemment. Vous bricolez un style de vie, un
style d’être qui vous permet de vous prémunir contre l’hostilité du monde
qui n’agit pas selon vos critères. Deux directions vous sont offertes : être
E.T. ou un caméléon. Vous vous épuisez à trouver une place de choix dans
un groupe ou vous vous isolez et vous étiolez dans votre silence. Pourquoi
ce qui semble si naturel chez les autres est si difficile chez vous et vice
versa, pourquoi ce qui vous semble si facile paraît une montagne à déplacer
pour les autres ?

Vous pensez souvent que puisque vous savez le faire, les autres aussi.
Erreur, non justement. Vous vous appropriez les émotions des autres et ne
comprenez pas qu’il n’en soit pas de même pour vous. Vous développez une
certaine aptitude à éviter les conversations gênantes, les affrontements ou
explications dans le seul but de vous défendre contre votre séisme
émotionnel. Vous adorez remettre au lendemain. Vous pouvez choisir de
cacher votre HP, de le réduire à néant pour ne pas heurter le groupe, la
famille, pour vous couler dans la norme. Vous pouvez être victime d’une
cruauté d’un groupe envers un intrus. L’enfouissement ne réduit
aucunement la différence qui pèse sur votre comportement, votre rapport
avec le monde. Il influence certainement votre choix de vie et peut vous
pousser sur un mauvais chemin abrupt rocailleux.

On mesure à l’aune de la souffrance, le poids de la différence dans la vie


d’un homme ou d’une femme. Celui qui est différent apprend très tôt dans
la solitude à se protéger des difficultés intimes qu’il rencontre. Vous allez de
l’avant ou vous stagnez et connaissez un clivage entre votre vraie
personnalité et vos valeurs auxquelles vous êtes attachées. Vous prenez
alors une personnalité d’apparence, un masque de cire pour vous préserver.
Ce masque ne vous met pas à l’abri d’un abattement, qui conduit à des
échecs affectifs, sociaux et professionnel. Votre capacité à vous motiver
sommeille tout en ne pouvant pas débrancher l’ordinateur central.

Cortège de signes évocateurs de HP


Vous avez cette capacité à juger positivement vos propres actes. Vous
répondez de façon originale, vous bousculez les stéréotypes. Vous poussez
au challenge et entraînez quiconque à l’ouverture d’esprit, même le plus
fermé. Vous encouragez les plus timides à rompre avec les conventions qui
les étouffent. Vous n’hésitez pas à valoriser ceux qui vous semblent en avoir
besoin. Vous donnez l’exemple d’une plus grande liberté intellectuelle.
Vous cherchez à atteindre en permanence la perfection, quitte à vous
épuiser, gagnés par un perfectionnisme parfois exaspérant. Vous avez ce
don à percevoir plusieurs aspects d’une situation, à en comprendre les
implications, les intrications, à synthétiser immédiatement les données du
problème et à entrevoir très rapidement la meilleure solution. Vous avez
cette clairvoyance de deviner les motivations personnelles de chacun, de
comprendre ce qui sous-tend une conversation, une attitude, une
atmosphère. L’autre se sent percé à jour. Ce qui peut engendrer méfiance et
hostilité. Vous êtes considérés à tort comme irrespectueux parce que vous
osez dire la vérité qui dérange dans un espace où la politesse exige qu’on se
fonde dans un groupe, qu’on s’incline sans se rebeller, en silence. Sans
écoute, vous vivez cette différence comme une aliénation, un handicap.
Votre douleur s’échappera en transe. Vous en viendrez à éviter les réunions
conflictuelles.

Vous êtes doués d’une intuition phénoménale, d’une extra-lucidité. Une


sorte de certitude limpide sur l’avenir de la personne qui est en face de
vous, résultant d’une analyse fulgurante et spontanée de multiples
paramètres condensés en un éclair avec cette intense captation émotionnelle
qui en cristallise le sens. Une déduction intuitive qui vous permet d’aider
les autres à dénouer des situations qu’ils ne s’expliquent pas. Vous repérez
bien vite les incongruités entre apparence et réalité, entre un discours de
convenance et le sentiment profond qui l’anime, que vous exprimez par un
besoin vital de vérité, de transparence et de cohérence. Vous avez une forte
aversion pour l’hypocrisie et la dissimulation. Vous pouvez devenir
dirigistes et imposer vos idées, votre perception des choses et votre
méthode. Votre sensibilité à fleur de peau et votre empathie peuvent
effrayer. Vous pouvez aussi exprimer votre joie avec bouillonnement. On
vous traite d’hystériques. Tout percevoir, tout amplifier, tout capter jusqu’au
moindre détail, c’est envahissant et épuisant.

Faites attention, on peut se servir de toutes vos qualités à votre insu. On


vous prend vos idées que vous ne savez pas protéger. Ensuite, vous aurez
toutes les peines du monde à prouver qu’elles émanent de vous. On profite
de votre HP pour extraire le nectar. Puis on vous jette illico presto comme
un malpropre. Vous voyez alors le monde par un prisme de douleur.

Motifs de consultation
Vous vous décidez à consulter lorsque vous retrouvez une parcelle de
raison, après avoir passé vos neurones à la centrifugeuse pour arriver à vous
poser une avalanche de questions : pourquoi-comment ?
Pourquoi suis-je seul ?
Pourquoi suis-je sans cesse critiqué ?
Pourquoi suis-je en permanence triste ?
Pourquoi me sens-je toujours coupable ?
Pourquoi ne vois-je pas les choses, le monde comme les autres ?
Pourquoi ai-je besoin de m’isoler ?
Pourquoi ai-je tout le temps besoin de me justifier ?
Comment être heureux dans le malheur ambiant ?

Si on ne vous dépiste pas HP, vous pouvez faire dix ans d’analyse pour
rien et rester malheureux. Alors qu’un simple mot magique “HP” vous
ouvre les volets, vous dénoue votre pelote et surtout vous offre ce joyau de
vous adapter à votre intelligence toute folle, sans direction assistée. Bien sûr
certains parmi vous, non dépistés HP, vivez heureux sans histoire, et
accomplissez vos rêves. Vous êtes rarissimes. Vous avez et êtes baignés bien
souvent dans l’opulence intellectuelle.
Quand on vous annonce votre haut potentiel (HP)

Vous commencez à vous adapter à votre intelligence. Cela devient


moins inaccessible, hermétique, impénétrable, énigmatique.

Premier temps, étonnement


« Surdoué ! Vous avez dit HP ! Vous parlez de mon voisin. Non moi ! Je
ne serais donc pas fou ! Après tant d’année d’errance, de doute, de
confusion, d’angoisse, de malentendus, quel bonheur de donner un nom à
ma bizarrerie-folie. »

Non, vous n’êtes point folles ou fous. Vous disposez de ces cadeaux
inestimables : curiosité insatiable, rythme mental en ébullition, imagination
inépuisable, sens aigu du langage, esprit critique aiguisé, hypersensibilité,
empathie hors du commun. Ce cadeau vous permet de réaliser monts et
merveilles. Vous suscitez une constante jalousie. Vous montrez vos yoyos
émotionnels.
Oser vous dire que vous êtes HP, c’est vous rendre votre liberté, vous
ouvrir les portes de vous-même. Il n’y a pas de limite d’âge et le plus tôt est
le mieux. Parfois, c’est tellement évident que les tests de QI ne me semblent
pas nécessaires. Parfois, ils sont utiles pour vous donner l’estampille
comme les étoiles au Gault et Millau, tellement vous ne le soupçonnez pas
d’un iota !
Quand on vous fait cette annonce, vous la réfutez dans un premier
temps. Vous pensez que cela se manifeste uniquement par une réussite
exceptionnelle qui se traduit par une carrière scolaire universitaire
professionnelle éblouissante, par un triomphe en maths, physique, par un
poste à haute responsabilité dans une entreprise prestigieuse, par l’écriture
d’un roman qui révolutionne les règles du genre.

Circonstances d’annonce
Un signe annonciateur à la première consultation. Une dame d’un
certain âge encore très vive, au cours de la consultation, me fait comprendre
qu’elle voulait qu’on s’adresse aux enfants comme à des adultes sur certains
points, comme elle aurait voulu qu’on s’adresse à elle ! C’était un jour
extraordinaire ! J’oriente ensuite la consultation vers ce thème HP. Je fais le
diagnostic rapidement chez cette grand-mère qui a ensuite fait elle-même le
diagnostic chez sa fille et ses petits-enfants. Un dépistage HP en cascade.

À la description du fonctionnement de votre enfant. Lorsque le


psychologue restitue les résultats du bilan psychologique, c’est souvent très
spectaculaire. Vous entendez parler de votre enfant et soudain vous vous
sentez directement touchés, par ce que vous entendez. Votre portrait tout
craché. Vous devenez pivoine. Un silence bourdonnant s’ensuit.
Timidement, vous demandez si c’est héréditaire. Parfois, honteux d’avoir
posé cette question, d’avoir osé croire que vous puissiez être aussi
concernés. Vous êtes troublés pour deux raisons. D’abord, parce que vous
ne vous y attendez pas et ensuite, parce que vous avez osé trente secondes y
penser alors que vous êtes venus pour votre enfant. Votre attention a été
détournée sur vous au lieu d’être à 200 % pour lui. Vous culpabilisez
doublement. Le ou la psychologue vous confirme le HP de votre enfant.
Vous repartez alors heureux d’avoir soupçonné le diagnostic pour lui et
heureux aussi de l’effet miroir sur vous, que vous gardez bien sûr bien
secret dans un premier temps. Tout un monde s’ouvre à vous, une sorte
d’écho à votre petite voix intérieure qui vous le susurrait jusque-là. Enfin
vous entendez votre voix intérieure. Tout le monde devient aimable, beau à
sa manière.

À la faveur d’une discussion concernant un autre enfant. Le miroir


fonctionne bien. Vous avez entendu parler d’un enfant par ses parents ou à
l’occasion de pouvoir partager des moments avec lui et aussitôt vous
ressentez une similitude troublante. Comment s’imaginer une chose
pareille.

Suite à un congrès sur le sujet haut potentiel (voir www.congres-


virtuels.com) ou la lecture de livres. Votre intérêt porté sur le HP est
hautement évocateur, les prémices de vos soupçons. Un peu comme le
craquèlement d’un œuf juste avant l’éclosion d’un oisillon.

Le temps de digérer la nouvelle


Vous mettez ensuite des mois à envisager d’effectuer les tests. Vous
n’allez pas jusqu’au bout, de peur d’un résultat négatif. Et si vous vous étiez
pris la grosse tête tout à coup ! C’est bel et bien ce doute qui, à mon avis,
prouve la réalité de votre HP. Paradoxalement, le HP doute de ses potentiels
bien cachés. Il suffit d’un seul signe pour l’évoquer et le confirmer ensuite
par un deuxième ou troisième pour porter le diagnostic, qui sera entériné
par le fameux test de QI que vous finissez par passer.
Tout s’éclaire et vous redevenez inconsciemment plus sociable. Vous
développez votre créativité dans tous les domaines, personnels, familiaux,
professionnels. Vous dévoilez votre capacité à mener plusieurs projets
d’envergures à la fois, et acceptez plus facilement le qualificatif qui-touche-
à-tout-ne-fait-rien-de-bien. Vous commencez à inventer votre vie. Vous
volez à la hauteur de vos idées, si nébuleuses soient-elles. Vous découvrez
votre liberté de dire quand vous vous ennuyez et d’y remédier, quitte à
sortir d’une réunion sans intérêt. Vous êtes prêt à vivre une vie
extraordinaire. Vous laissez tomber votre masque de cire. Vous avez envie
d’une vie sociale, de nouer des amitiés et des relations nouvelles, vierges de
tout a priori.

Effets possibles à distance de l’annonce

Après digestion de l’annonce HP, l’écheveau emmêlé


d’incompréhension, de culpabilité depuis l’enfance se déroule avec une
évidence déconcertante. Vous comprenez pourquoi vous avez vécu les
délices et amertumes de vos potentiels épars. Potentiels ô combien haïs et
piétinés. Tout à coup, vous découvrez que ce n’est pas une infirmité mais un
atout. Votre vision du monde se transforme. Vous côtoierez cependant
toujours des adultes qui vous jalouseront, qui vous mettront de gros bâtons
dans vos roues. Vous trouverez le contrepoison pour répondre à ce type de
comportement d’opposition pour briller de tous feux. Vous vous réaliserez
pleinement à votre juste valeur. Vous apprendrez à ne pas vous laisser
gagner par vos séismes émotionnels.

Vous risquez d’être confrontés à un dilemme fatigant. Vous faire


remarquer en exposant vos idées nouvelles mal reçues dans un premier
temps ou vous taire pour éviter les querelles. Comme toute idée novatrice,
les vôtres subiront le syndrome de l’innovation : adhésion-rejet-
approbation. Dans un premier temps, tout le monde adhère à vos belles
idées prometteuses avec enthousiasme. Dans un deuxième temps, parfois le
lendemain même, tout le monde les rejette avec véhémence. Dans un
troisième temps la majorité les acceptent avec joie. Ce temps d’acceptation
peut prendre des années. Le temps de laisser aux autres de comprendre
votre démarche avant-gardiste de trouver les solutions.
Je vous rappelle une notion fondamentale : les autres profitent de vos
dons qu’ils ont bien repérés souvent avant vous-même d’ailleurs. Il vous
envoie au front à leur place. Ils vous dérobent vos idées vous écartent juste
après, jusqu’à vous renier. Vous allez vite vous rendre compte que vous
disposez du 21 d’atout et de l’as. Vous œuvrerez pour ne pas gaspiller vos
forces et développerez un vaccin pour ménager les susceptibilités. Vous
utiliserez un langage adapté compréhensible. Savoir que vous disposez de
ce HP est fondamental pour vous accomplir et être plus combatif dans
l’adversité en vivant moins de souffrance. Le niveau zéro souffrance est
illusoire. Ne le briguez pas. Visez un seuil de souffrance abaissé.

Effet boostant
Au début, tout est beau. Vous avez des ambassadeurs dans l’invisible.
Vous vociférez votre ivresse. Vous comprenez mieux votre passé. Vous
mettez un nom sur vos difficultés relationnelles avec vos collègues, vos
amis, vos conjoints. Vous abordez mieux vos déferlantes émotionnelles.
Vous retrouvez une estime de vous-même et laissez tomber vos masques
avec souvent l’aide d’un thérapeute. Vous sortez de votre morosité de vivre.
Vous pouvez traverser des crises d’identité, un état dépressif, qui est le
début de la résolution d’une crise existentielle et ensuite trouver la joie qui
refrappe à votre porte.
Vous allez à la rencontre d’homologues, authentiques doubles que vous
pourrez alors reconnaître plus facilement. Vous dialoguez entre vous sans
crainte d’être incompris.
Candides, faites attention à votre transparence, votre authenticité qui
peuvent vous revenir comme un boomerang. Vous surfez entre des nuages
blancs cotonneux et un ciel bleu limpide. Le soleil pénètre à flot dans votre
salon et subitement des gerbes d’eau le noient.
Petit truc
Mettez votre naïveté en sourdine. Apprenez à vous protéger
en mettant une distance physique et émotionnelle. Avec l’aide
d’un thérapeute.

Déni-Repli
La négation de votre HP est une protection non sans risque qui peut
vous conduire à passer à côté de votre vie ou de mener la vie d’un être
virtuel construit en conformité avec le reflet social. Vous vivotez sur une
échelle de satisfaction entre le niveau -6 et niveau 0.
Certaines choses sont pénibles pour être appréhendées sur le coup. Vous
vous couvrez avec votre casque austère. Ce n’est que plus tard dans la
solitude, que pointe la compréhension, quand les cendres sont froides dans
des conversations que vous avez pu entendre à la dérobée. Une douleur
intérieure vous étreint de la tête au pied, pesant comme un menhir brûlant,
un souvenir de guerre tapi au fond de vos entrailles. Vous êtes en proie à
une de ces crises existentielles. Vos vêtements informes ne dissimulent en
rien votre âme émaciée. Vous ôtez vos lunettes en opaline, et votre regard
scrutateur démasque une nuée de détails, comme l’odeur des œillets de
poètes montant du parterre sous votre fenêtre, qui vous immerge dans une
autre douleur sourde qui s’infiltre entre vos omoplates, pour exploser
comme une météorite dans votre crâne. Vous étouffez dans l’œuf l’annonce
de votre HP car cela renvoie à une armée de questions que vous ne voulez
pas vous poser. C’est un véritable capharnaüm dans votre tête : tiroirs de
souvenirs ouverts, lampes d’espoir brisées, comme si quelqu’un s’était
ingénié à dévaster votre intérieur par pur plaisir. Il y régnait un pseudo
calme absolu avant l’annonce comme ces longs silences après un
enterrement.

Vous découvrez ensuite avec stupeur les signes annonciateurs qui


auraient pu vous mettre la puce à l’oreille et éviter le drame de votre vie.
Plutôt que d’affronter votre HP, vous préférez vous accommoder de votre
quotidien et vos frustrations au lieu de vous engager dans un long périple
d’introspection. Vous vous interdisez toutes opportunités. Vous vous
sclérosez sans parvenir à la pleine expression de votre HP. Vous continuez
de vous asphyxier dans la routine. Vous préférez renoncer plutôt que
d’entreprendre et vous lancer dans des projets auxquels vous rêvez depuis
toujours, par peur de l’échec surtout lorsqu’enfant vous avez été surinvestis.
Vous avez recours à l’approbation que vous recherchez sans cesse. Vous
vous inscrivez dans une spirale infernale qui vous maintient sous pression et
vous interdit tout relâchement.

Colère
À un moment donné, vient la colère. Colère contre vos parents, contre la
vie, contre tout le monde. Colère de ne pas avoir été compris, colère contre
vous de ne pas avoir su vous comprendre vous-même et d’avoir pris des
chemins dans lesquels vous vous êtes perdus. La colère peut devenir le
moteur de votre pensée, nourrir votre volonté de prouver au monde qui vous
êtes. Vous sortez de votre torpeur. Vous faites le deuil de votre vie
antérieure et vous avalisez cette hypothèse pour enfin vivre à la vitesse de
vos pensées. Alors la paix intérieure arrive. Vos rêves peuvent devenir
réalité. Vous venez de découvrir une force inconnue qui hibernait en vous.
Promettez-vous de découvrir toutes vos montages et d’ascensionner toutes
vos sommets. N’oubliez pas de raconter votre histoire pour que d’autres
puissent également gravir leurs propres montagnes.

Culpabilité-Peur
Coupable de ne pas réussir. Peur d’être condamné à réussir maintenant.
La réussite est au cœur de la société, la productivité, une pression constante
auxquelles il est bien difficile d’échapper. Coupable d’avoir trop compris,
d’anticiper. Cette culpabilité de savoir vous met très mal à l’aise et vous
freine. Pourtant vous avez envie de progresser, d’accélérer. Vous devez en
permanence justifier votre avance qui dérange. Faites attention aux
inhibitions découlant d’une surtension. Autorisez-vous à n’être que vous-
même. Réconciliez-vous avec vous-même, la vie, les autres. Cela peut se
faire sans bouleversement de vie, mais c’est bien rare. Un réaménagement
intérieur peut parfois entraîner quelques chaos. L’aide d’un thérapeute vous
offre la possibilité de revisiter votre histoire à la lumière de ce nouvel
éclairage. Un peu comme si vous retourniez dans un lieu qui vous avait plu
quelques années plus tôt. Les mêmes images peuvent alors prendre une
autre couleur à travers votre vision métamorphosée. Vous ne voyez plus les
mêmes choses, ni de la même façon. Vous faire accompagner vous permet
de retrouver une nouvelle image de vous. Cela va permettre de redessiner le
contour de votre personnalité, vous aider à vous réorienter dans votre vie
quotidienne, à répondre aux questions sur votre vie sur vos choix. Des
chemins insoupçonnés apparaissent soudains. Et d’autres disparaissent ou
s’estompent. Vous intégrez ce qui vous anime et pourquoi il se dégage une
culpabilité embarrassante et étouffante. Dans cette perceptive nouvelle,
vous vous affirmez peu à peu en confirmant vos choix. Il n’est pas rare de
rechoisir un mari ou une femme, de refaire une remise à niveau ou de
changer de métier. Vous faire accompagner permet de changer le regard sur
vous, ce qui changera inévitablement le regard des autres sur vous. Dès que
vous commencez à vous voir différemment, les autres perçoivent
immédiatement ce changement et réagissent aussitôt. Vous percevez
autrement votre reflet dans le regard des autres et vous arrivez à vous
ajuster à votre tour plus facilement. L’entourage intègre ces petites
modifications et se comporte également autrement. Vous rencontrez
d’autres adultes HP plus facilement.

Honte
La honte vous habite. Fruit d’une culpabilité qui s’alimente dans les
non-dits, dans les fausses condescendances, dans les compassions feintes.
Vous restez persuadés que vous avez déçu les autres, que vous n’avez pas su
être à la hauteur. Soyez plus indulgents envers vous-mêmes.

Ennui
L’ennui, attention, attention ! Subitement vous décrochez, vous
disjonctez pour éviter un risque d’incendie. Cette coupure de pensées,
conséquence des moments d’ennuis explique les lacunes que vous traînez
même à l’âge adulte. Luttez contre l’ennui. Vous êtes le seul maître à bord.
Reconnaissez ce qui vous plaît vous déplaît. Identifiez ce que vous aimez et
n’aimez pas. Cela vous permettra d’anticiper ,d’éviter l’ennui que vous
craignez plus que tout et que vous vivez très mal.

Masque de cire
Vous avez pris un masque de cire, une stratégie de défense, pour vous
couper de ces puits émotionnels sans fond. Vous passez tout au filtre
intellectuel. Une sorte de suicide émotionnel, très dangereux pour
l’équilibre psychologique, et nocif pour la sensation de vivre ainsi que dans
la relation aux autres. Votre masque peut prendre l’allure d’une personnalité
désinfectée, froide, sans affect, une sensibilité étouffée. Il s’agit d’un
interdit de ressentir, poussé à son paroxysme, mais vous restez rongés de
l’intérieur par vos émotions cadenassées et développez des maladies
somatiques plus facilement. Essayez de ressentir avec votre tête et non
seulement avec votre cœur. Laissez tomber le masque. Abandonnez votre
quête acharnée pour expliquer tout. Lâchez prise !

Petit truc
Le repli avec le silence, arme redoutable, évite de se mettre
en colère, de dire des choses qui dépassent notre pensée et de
prendre de mauvaises décisions que l’on regrette ensuite
pendant des jours, des mois, des années. Il permet de trouver la
distance exacte pour se protéger, sans s’interdire de vivre ses
émotions, tout en évitant le retour de bâton de ses yoyos
émotionnels.

Est-ce vraiment important de dépister votre HP ? Oui c’est essentiel.


Essentiel de prendre conscience de ce que vous êtes, un accord avec vous.
Être HP est une immense force, une richesse innée seulement si vous en
connaissez les différentes facettes avec ses pièges. Vous pouvez être un
adulte HP épanoui si vous prenez possession de vous-même en abandonnant
toutes vos peurs, votre culpabilité.

Relations parents HP et enfants HP

Vous, mère HP de fille HP. Dans la vie quotidienne, vous avez souvent
une complicité hors norme bien jalousée par d’autres mères. Dans les
périodes de tempête, vous avez la même hypersensibilité avec un lien
affectif qui décuple les orages. Ne soyez donc pas étonnées que votre fille
vous blesse plus que vous ne l’avez prévu pour une broutille. Mesurez cette
dimension lors de vos yoyos émotionnels, avant d’actionner votre langue de
vipère. C’est ce que j’appelle l’effet miroir.

Vous, mère HP d’un garçon HP. Il n’est pas rare que vous viviez dans
l’affrontement, la dissonance perpétuelle. Vous avez tous deux une
hypersensibilité différente que chacun exprime à sa démesure. Les éclats de
voix et de verre fusent.

Vous, père HP de fille HP. Vous êtes souvent démunis face à ses
exigences de fille. Faites un effort de communication et n’oubliez pas qu’en
tant que père, c’est à vous de faire le premier pas après un différend. Votre
fille attend que vous le fassiez sans qu’elle ne soit obligée de dire.

Vous, père HP d’un garçon HP. Vous avez trouvé votre double, quel
bonheur. Il vous comprend sans que vous ayez à vous justifier. Attention,
n’en abusez pas. Ne lui demandez pas plus qu’il est en mesure de faire à son
âge même si bien sûr, il sait le faire. Respectez son temps d’insouciance,
son besoin d’enfance. Restez cadrant lorsqu’il sort des limites malgré votre
propension à en sortir.

Résumé adulte HP

Comment être heureux dans ce monde ? Vous continuez à croire comme


un enfant, au merveilleux et au magique, ce qui vous rend prêt à tout croire
et vous vous retrouvez très vite submergés par ce que cela entraîne.
Désillusions quand vous vous rendez compte de votre croyance erronée.
Cependant vous restez enthousiastes, encore prêts à croire à l’incroyable.
Pour vous, la vie sans risque est fade.
Vous appartenez à trois catégories selon les circonstances de votre vie.
Vous acceptez le cadre. Vous vous confrontez au cadre. Vous évoluez sans
cadre. Dans tous les cas, acceptez vos paradigmes. Réappropriez-vous vos
valeurs pour devenir votre propre guide, pour illuminer vos chemins de
votre propre vie. Laissez le vent ôter la poussière collée à vos yeux et
gonfler votre cœur.
Philosophie-Poésie

Embarquement immédiat. Attachez vos ceintures. Votre destination, le


pays de la Réalisation de Soi. Vous survolerez Spiritualité au milieu d’une
mer étincelante. Vous sortirez votre comique qui allège un peu l’ennui à
force de contempler le ciel bleu parfait. Vous ferez escale sur l’île de La
Joie de Vivre. Vous pouvez y faire des emplettes pour rapporter des
figurines de sourire, des perles de plaisir. Lors de turbulence, des masques à
humour seront immédiatement mis à votre disposition et des gilets de
volupté vous seront distribués pour faire face aux chutes de température. Je
vous souhaite un agréable voyage vers l’ile des Ombres, en notre
compagnie dans un esprit chaleureux, propice à l’harmonie, le ciment du
bonheur.

Tu cherches semence
Dans l’ombre tu avances
Au cœur de l’adolescence !

Tu trouves énergie
Dans la pénombre.
Tu découvres la vie,
Les ailes de ton ombre !
Test de QI
(quotient intellectuel)

Le test de QI reste en 2012 le cachet qui fait foi du HP, appelé aussi
surdouance. Les tests actuellement utilisés ne testent pas toutes les formes
d’intelligences. Il n’y a pas qu’une seule intelligence. Heureusement !

Différentes formes d’intelligences

Intelligence mathématique/logique, celle qui permet de raisonner, de


tenir un raisonnement logique, valorisée dans les sociétés industrielles
productivistes. Intelligence corporelle/kinesthésique, celle de tous les
sportifs et de ceux qui sont habiles de leurs mains, des artisans aux
chirurgiens. Intelligence verbale/linguistique, celle des écrivains, orateurs,
hommes politiques. Intelligence visuelle/spatiale, celle des architectes,
metteurs en scène, artistes, peintres, sculpteurs. Intelligence
musicale/rythmique, celle des musiciens et techniciens du son. Intelligence
du naturaliste, capacité à reconnaître, à classer, celle de tous ceux qui
s’intéressent au fonctionnement de la nature, biologiste, astronome,
botaniste. Intelligence interpersonnelle, capacité à entrer en relation, celle
des diplomates médiateurs. Intelligence intrapersonnelle, capacité à avoir
une bonne connaissance de soi-même, celle des philosophes, des sages.
Intelligence existentielle (nouvellement décrite par Gardner), capacité à se
poser des questions sur le sens de la vie. À chacun la sienne, bien
évidemment.
Que sont les tests de QI ?

Historique
Les tests en vigueur ont une approche plus quantitative que qualitative.
Fort dommage. La façon dont s’exprime l’intelligence d’une personne est le
résultat d’une interaction entre des capacités intellectuelles (cognitives) et
émotionnelles. En ce qui concerne les personnes HP, le contexte de vie est
fondamental : antécédents familiaux, environnement familial, scolaire,
professionnel, accidents de la vie. On ne peut faire sans leur
hypersensibilité. C’est pourquoi, je trouve un peu réducteur d’associer un
nombre résultant de tests axés sur une forme d’intelligence cognitive, à une
personne. Raison pour laquelle je ne m’étendrai pas sur la question et vous
suggère si vous voulez plus d’information de lire Trop intelligent pour être
heureux ? de Jeanne Siaud-Facchin.
Initialement, ces tests ont été conçus par Alfred Binet pour dépister les
enfants ayant des difficultés afin de mieux les soutenir dans les acquisitions
scolaires. Il ne prend pas en compte la psychologie ni son rapport au
monde, n’évalue pas vos capacités de clairvoyance, prémonition,
télépathies, l’hyperperception de vos cinq sens qui, du reste, contribue à
baisser la concentration durant les tests, dérangés par une mouche qui vole,
une lumière vive, une odeur nauséabonde, non notifiée dans les résultats et
rapport. Il reste cependant le test de référence qui valide, l’estampille de
votre personnalité.

Résultats
Ces tests de QI ont été établis à partir d’un échantillon d’enfants du
même âge qui répondent aux mêmes questions et résolvent le même type de
problème. Ce mode de calcul, on le voit, est déjà réducteur. Car il s’agit
d’un type de questions données orientées vers les apprentissages scolaires.
Il y a tout une gamme non explorée et pourtant d’une grande importance,
comme le domaine artistique ou le mode de fonctionnement à proprement
parlé. Trois nombres sont importants dans le bilan de ces tests
psychométriques. Un nombre de QI verbal ; un nombre de QI performance
et un troisième nombre qui est la résultante des deux premiers. C’est ce
dernier qu’on appelle le QI.
Le QI est étalonné de sorte que la moyenne se situe à 100. La répartition
de la population s’étend sur une courbe en cloche, courbe de Gauss. La
déficience et ce HP se situent aux extrémités ce qui explique qu’ils se
sentent si seuls. C’est à partir du quotient intellectuel supérieur ou égal
à 130 qu’une personne est étiquetée HP. Ce chiffre correspond à une
différence de deux écarts types par rapport à la moyenne. Il ne tient pas
compte du milieu dans lequel l’individu évolue ou a évolué et la situation
dans laquelle il se trouve au moment de l’évaluation. La qualité du lien
entre la personne et le professionnel est fondamentale. Souvent, les
personnes sont en situation de mal-être au moment du passage de ces tests.
De légèrement déprimé à dépressif, une vaste gamme qui peut faire varier la
crédibilité des réponses aux tests. Créer un climat propice est primordial car
la réalité des résultats dépend beaucoup de l’esprit et de l’état émotionnel
dans lequel vous êtes lorsque vous passez les tests. Vous n’avez pas envie
de passer les tests. Vous avez peur d’échouer. Très stressés, vous perdez vos
moyens. Vous pouvez avoir en plus un handicap en dys pas toujours pris en
charge : disgrâce physique, dyslexie qui vous gêne dans la compréhension
des consignes ou dans leur exécution. À l’extrême, vous poussez le
paradoxe à faire en sorte d’échouer pour de raisons de tranquillité,
d’opposition ou avez une angoisse telle qui vous inhibe. Vous rendez copie
blanche. Vous êtes fébriles et bien malades sous antipyrétique ce jour-là. On
vient de vous annoncer une catastrophe et vous ne voulez pas annuler car
les délais d’attente sont si longs. Vous êtes gagnés par la honte de cette
mauvaise nouvelle et vous vous taisez. Vous pouvez passer aussi ces tests
en désespoir de cause pour trouver remède à vos blessures, et pas du tout
pour affirmer que vous êtes HP, vous qui vous sentez tellement nuls avec
vos souvenirs cauchemardesques scolaires. Tenir compte de l’humeur du
moment est essentiel. Le contraire rend les résultats des tests invalides.
C’est tellement facile de rater ces tests, une poussière et hop, échec et mat !
Alors que réussir est l’apanage du HP et non le fruit du hasard.

Vous appartenez à toutes les classes sociales. S’il semble que vous soyez
plus présents dans les milieux favorisés, c’est que vous avez plus de
chances d’être diagnostiqués. Le milieu social est important à prendre en
considération car la stimulation intellectuelle favorise l’expression du HP.
Pour moi, un résultat à 125 chez un enfant ou adolescent ou jeune adulte
issu d’un milieu défavorisé est équivalent à 130 chez un enfant élevé dans
un contexte familial plus favorable. C’est une notion qui n’est pas prise en
compte par tout le monde, à mon grand regret.

Différence entre adultes et enfants

Les adultes n’ont pas besoin de produire leur signature de QI comme


pour obtenir un saut de classe, pour entrer dans une boîte… seul le contact
et l’efficience fait foi. Autant le QI chez l’enfant reste encore fondamental
(non indispensable) pour l’obtention d’un saut de classe, autant chez
l’adulte il n’est pas obligatoire. L’importance est de dépister le mode de
fonctionnement et le portrait du HP. Il n’est pas obligé de montrer ses
résultats à son employeur qui découvrira de lui-même son efficience. C’est
pour cela qu’il faut faire le diagnostic sur un ensemble d’argument.

Portrait de l’adulte à haut potentiel

Le tableau tient compte du HP dans le domaine cognitif, émotionnel,


relationnel et créateur.

Le portrait-robot

Intelligence cognitive : capacité exceptionnelle à raisonner, esprit de


synthèse et compréhension ultra rapide, curiosité et soif d’apprendre
insatiable, capacité à travailler sur plusieurs pistes à la fois, tendance à
l’autodidactisme, large vocabulaire, attirance pour la complexité, excellente
mémoire, élaboration de pensées abstraites.

Intelligence émotionnelle : hypersensibilité, sensibilité extrême aux


changements subtils d’atmosphère, sentiments passionnés, sens aigu de
l’observation, de l’humour parfois caustique, capacité à envisager un
problème sous différents angles, à s’émerveiller, ouverture aux expériences
nouvelles.
Intelligence relationnelle : tendance marquée à contester l’autorité, au
non conformisme, très grande aptitude à la compassion et à l’empathie,
sentiment d’un décalage permanent avec les autres. Tendance à l’isolement.

Intelligence créative : très grande prédisposition à l’invention, aux


idées nouvelles, à la connexion entre idées opposées ou indépendantes,
grande originalité dans la création, imagination vivace bouillonnante dans
tous les domaines d’activités.

Issue de ces quatre intelligences, je rajouterai l’intelligence existentielle


ou qualités morales qui ne sont pas sans conséquence dans votre vie
quotidienne : tendance au perfectionnisme à outrance, préoccupation par la
recherche de vérité, la découverte d’un sens à la vie. Tendance à être
visionnaire, à vous sentir investis dans une mission à accomplir. Vous ne
souffrez pas l’injustice, avez un sens pointu de l’intégrité et de l’honnêteté.
Vous pouvez travailler jusqu’à épuisement. Vous avez besoin de
contemplation et de solitude.

Il est important qu’une personne qui se lance dans la découverte de son


haut potentiel soit accompagnée dans cette épreuve.
Motivation démotivation

La motivation est un processus qui va permettre à une personne de


s’engager dans une expérience. Vous, à la pensée sans repos, êtes en
permanence sous le contrôle de vos motivations et démotivations dans votre
vie quotidienne. Avant d’agir vous vous posez des milliers de questions
avant de réaliser ou pas une tâche si futile soit-elle. Et vous vous posez
d’autant plus de questions que cette tâche est justement futile. Parler de vos
aspirations ou freins permet de mieux répondre à vos besoins.

« La première idée qui me vient, c’est l’esprit de compétition ! »

Étude personnelle

Mon étude a été menée auprès de 40 adultes HP. J’ai posé les questions
suivantes : quels sont vos facteurs de démotivation, vos facteurs de
motivation ?
Déjà face à cette question, j’ai rencontré deux attitudes. Une moitié a
compris tout de suite l’intitulé et a répondu de façon claire et synthétique
immédiatement. Une autre moitié a mis plus de temps pour répondre et m’a
demandé plus d’explications. Certains ont justifié leurs réponses, ou ont
douté de leur réponse en ayant peur d’avoir fait du hors sujet.

« Voici mon travail. Dis-moi si je réponds bien par rapport à mon statut
de précoce. C’est caractéristique du surdoué de ne pas toujours bien
comprendre un énoncé non ? » Sophie
Cette moitié s’est comparée à un exercice scolaire, le revivant dans le
stress. Leurs réponses étaient dissimulées dans un texte. C’est moi qui suis
allée à la pêche aux réponses. Le côté positif de cela est qu’il s’est dégagé
une autre catégorie de répliques. J’ai regroupé les réponses par thématiques.

Résultats

Facteurs de motivation enfant


Un adulte HP a d’abord été un enfant HP.
• Quand on m’encourage ou me félicite (2)
• Quand je réussis une chose (2)
« Enfant, c’est l’envie de plaire aux autres qui me motivait, être
populaire dans ma classe était important. J’ai parfois eu le rôle de chef
de bande. Les copains prenaient plus de place que les études. »
• L’injustice me pousse à agir
« J’ai pas supporté qu’un garçon agresse ma copine, je l’ai cogné à la
figure, même s’il était plus fort que moi. » Pascale

Facteurs de motivation à l’âge adulte (nombres de réponses)


• L’innovation, l’originalité. Ne pas faire comme tout le monde (24)
• La créativité (8)
• La récompense à la clé (15)
• La passion (18)
• Le pouvoir (3)
• Les félicitations, encouragements, attentions chaleureuses (21)
• La reconnaissance (10)
• Le challenge. Dépasser ses limites (18)
• L’envie de changer, sentiment de liberté
• Trouver une solution pour gagner du temps (10)
• Un rendez-vous amoureux, un état amoureux (18)
• Aider les gens (26)
• Faire plaisir (23)
• Jouer au psy (8)
• Être sous pression (21)
• La concrétisation de projet (18)
• Le caractère droit, honnête de l’événement ou de la personne
concernée (3)
• La multitude de tâches à réaliser (26)
• La difficulté de la chose à réaliser (21)
• Donner un sens (26)
• La beauté (5)
• Apprendre (10)
• Les enfants (5)

« C’est marrant, tous les ans je note ce que je voudrais faire de mon
année sur un carnet ou un bout de papier, le fait de “voir de belles
choses” revient depuis assez longtemps, même si c’est une phrase qui
peut sembler un peu vague et peut regrouper énormément de choses : un
film, une œuvre d’art, des enfants qui jouent, un sourire, de la
musique… c’est ça qui est intéressant, ce n’est pas limité ! Je peux être
bouleversée par un ciel plein d’étoiles par exemple, même si les autres
paraissent moins réceptifs. » Marion

« Un jour, j’ai fait 12 h d’avion pour passer une nuit avec Elle. » Éric

Facteurs de démotivation enfant


• Quand je m’ennuie (2)
• Quand un prof ou quelqu’un d’autre m’engueule sans raison (1)
• Quand il pleut (2)

Facteurs de démotivation à l’âge adulte


Dans la vie quotidienne, vous êtes en balance constante entre vos
facteurs de motivation et vos facteurs de démotivation. La résultante fait
que tantôt on a le vent en poupe, tantôt on est dans l’œil du cyclone. Les
facteurs de démotivation sont importants à prendre en considération. Ils
prennent source dans votre activité professionnelle, dans votre vie
personnelle et interagissent sur l’une et l’autre. Lorsque la démotivation
prime, il est important de la repérer pour comprendre, trouver une solution
adaptée de « contre démotivation » et d’éviter ainsi le burnout. D’où
l’intérêt de bien communiquer. Lorsque la communication est difficile, une
psychothérapie est parfois nécessaire.

« Ce qui me démotive particulièrement c’est le manque de sens, le


conformisme et la répétition. Faire la même chose que tout le monde,
me fondre dans la masse, ne pas être curieux, faire les choses
répétitivement sont des attitudes déprimantes. Faire du sport, se faire à
manger tous les jours est fastidieux. C’est une question difficile car par
défaut je suis en mode démotivé et toute ma recherche consiste à trouver
quelque chose d’excitant. Ce qui est juste supportable devient
rapidement insupportable. » Pierre

Lors de l’analyse des réponses, pour beaucoup, certains facteurs de


démotivation pouvant paraître à première vue anodins, entraînent des
blocages de plusieurs minutes à plusieurs jours, voire même des
dépressions. J’ai rajouté donc deux rubriques : blocages et dépression.
Voici tout d’abord un éventail de facteurs de démotivation :
• L’inertie (17)
• La simplicité (10)
• La perte de temps (24)
• L’irrespect, autorité subie (17)
• Le manque de clairvoyance de ses congénères (15)
• La médiocrité intellectuelle (30)
• Ne pas être compris ou écouté (30)
• Les tâches répétitives, la routine (32)
• Le manque de sens (34)
• L’absence de projet, l’ennui (30)
• Le mauvais management (25)
• L’injustice (12)
• La laideur, la vulgarité (11)
• Le manque de reconnaissance (23)
• Les saisons d’hiver et les mois de novembre et décembre, période
où les jours raccourcissent (5)
• La maladie personnelle, souffrance, douleur (18)
• La maladie d’un proche (21)
• La méchanceté (8)
• Le temps à la pluie (2)

Blocages
Certains facteurs de démotivation, comme un détail négatif dans une
situation propre à chacun, peuvent faire monter une vague émotionnelle fort
négative, ce que j’appelle la dyslexie émotionnelles (voir mon interview
dans www.congres-virtuels.com ou www.valeriefoussier.com) ou distorsion
émotionnelle.

« Un matin, je reçois une mise en page d’un texte envoyé qui me déplaît
fortement. Je suis profondément triste et incapable de travailler pendant
quelques heures sans pouvoir me ressaisir et sans pouvoir m’ôter de la
tête que ça pourrait être mieux. Je prépare souvent une réponse acerbe
disproportionnée et reçois en retour le feedback très négatif du receveur,
ce qui entretient ces oscillations émotionnelles. J’arrive à réduire le
temps d’indisponibilité mais pas à le supprimer. Je vis avec. » Vanessa

« Lorsque ce tsunami me submerge, je me sens fragile et désemparée. »


Justine

Ces blocages aux conséquences douloureuses peuvent être à la base


d’une réjouissance ultérieure, le rebondissement dans l’adversité.

« À 6 h du matin, le deuxième jour de ma première partie de concours,


j’ai été réveillée par la police. Elle annonçait à ma mère divorcée que
mon père était au poste de police pour une grosse bêtise et qu’il voulait
me voir. Malgré l’opposition de ma mère, les policiers ont tenu à me
parler pour m’expliquer. J’ai refusé de les accompagner. Ils ont
compris. Cet incident m’a bouleversée et j’ai rendu une copie blanche
pour mon épreuve de physique, matière favorite. La sanction a été
sévère : mon nom est apparu avant dernier de la liste. Mon orgueil a été
touché de plein fouet, au point d’en faire un malaise vagal pour changer
les couleurs du temps. Ma mère a essayé de me réconforter en me
disant : ce n’est pas grave tu l’auras l’année prochaine. Puis j’ai puisé
dans mes ressources et un défi m’est apparu comme un sauvetage en
mer : non je ne redoublerai pas. Je me suis mise à travailler comme une
forcenée, avec une idée fixe : non je ne redoublerai pas. J’ai réussi. La
joie d’être admise a été aussi décuplée et personne en dehors de moi n’a
compris ma remontée. À cette époque, je ne savais pas que je disposais
de ce HP, seule ma voix intérieure me l’avait susurré. » Virginie

Dépression
Vous pouvez sombrer à la suite d’un très gros stress ou de harcèlement
chronique, d’une maladie d’un proche dans la dépression. Il vous arrive de
souffrir autant voire plus que la personne malade que vous chérissez, car
vous êtes impuissants à la situation. Votre volonté de tout maîtriser est
malmenée. La nuit tombe et d’autres nuits saccadées se succèdent. Vous ne
savez plus dans quelle direction le soleil se lève. Vos joies et plaisirs
habituels ne vous procurent plus rien. Lorsque vous vous égarez dans ces
bois, cela peut prendre du temps pour que vous compreniez que vous vous
êtes perdus. Quelques signes annonciateurs qui devraient vous inciter à
consulter un spécialiste :
• Fatigue
• Nervosité, irritabilité
• Perte de confiance en soi
• Perte d’appétit
• Perte du goût quotidien
• Enfermement, isolement donc envie de ne rien faire, de ne voir
personne
• État de stress
• Troubles de la mémoire
• Troubles du comportement
Désir de changement
La motivation, ce concept crucial, repose sur le désir de changement,
l’idée de besoin en tant que nécessité vitale de changer les nuances du
monde. Que cette eau bleu sombre entre deux rochers bruns devienne ocre
jaune.

Petit pas à petit pas, le désir de changer s’engrange en trouvant un


bénéfice à changer. Les besoins fondamentaux influent également sur ce
désir. Abraham Maslow hiérarchise les besoins fondamentaux sous forme
de pyramide en 5 catégories à la base, besoin physiologique suivi de
besoins de sécurité, besoins sociaux et besoins de réalisation de soi. Tous
ces besoins interagissent. Lorsque l’un d’entre eux n’est pas satisfait, vous
ne pouvez atteindre le sommet, la réalisation de soi. Une frustration
empêche le processus de motivation. Votre envie de calmer l’océan qui
gronde pour gravir une marche vers le bonheur va d’autant être plus grande
qu’elle évolue dans un bon environnement, un bon climat de confiance. Ce
bon milieu nous pousse à acquérir des connaissances nouvelles et à accepter
les changements. Tout se joue dans une résonnance entre les besoins, les
aspirations, les attentes, les peurs. À chacun de trouver sa martingale
gagnante, celle qui permettra de vous accomplir et de toucher au bonheur,
ces pépites d’or tant convoitées.

Qu’importe le chemin pourvu qu’on ait l’espoir. Qu’importe le flacon


pourvu qu’on ait le but. Le chemin de l’espoir, le flacon du but mène au
bonheur. Ce bonheur, dès l’instant où vous vous mettez à le chercher, est
déjà à votre porte.

Adapter votre communication pour motiver les autres


Vous êtes très souvent surpris de la différence de motivation entre
vous HP et les autres. Soit parce qu’ils n’adhèrent pas à vos idées, ce qui
vous est parfaitement intolérable. Soit parce qu’ils mettent un temps infini à
vous suivre, un temps si long que vous êtes déjà sur autre chose, ce qui
irrite au plus haut point votre entourage.

Pour mieux faire passer ce que vous voulez dire, il convient d’adapter
votre discours à la personnalité de celui ou celle que vous avez en face de
vous. Les individus avec lesquels vous travaillez ont des personnalités, des
logiques de fonctionnement, des perceptions différentes de la vôtre. On ne
voit pas le monde tel qu’il est mais tel qu’on est. Il existe des filtres
socioculturels et individuels qui viennent influencer la perception du réel.

Vous allez très vite saisir quand vous aurez fait connaissance avec vous-
même que vous êtes en permanence en situation d’adaptation face aux
autres, à un point tel que vous ne vous en rendez plus compte. Vous faites
vos étapes intermédiaires inconsciemment à vitesse V tout comme lorsque
vous résolvez un problème mathématique, empruntant d’autres circuits non
classiques tant décriés. Cependant cela vous coûte une énergie notable et
vous vous démasquerez à la faveur d’une période de fatigue, où vous ne
vous adapterez plus et là vous laisserez ainsi émerger vos volcans
émotionnels qui surprendront vos interlocuteurs totalement dépassés par
cette situation. D’où ce fameux décalage !

Petit truc
Faites des formations sur la communication. Apprivoisez vos
volcans émotionnels.

La motivation est ce mélange explosif de beauté, d’esprit et de


sympathie.
Se découvrir par le MBTI

À partir de ses observations, du fonctionnement bipolaire de l’homme,


Jung a mis en lumière l’existence de différents types de structures mentales.
Elles ont été reprises par Myers et Briggs-Myers, mère et fille et appelées
Indicateurs Typologiques de Myers-Briggs (MBTI).

Le principe de l’approche typologique est basé sur l’utilisation chez un


individu de préférences spontanées concernant quatre dimensions
fondamentales dictant son comportement. La combinaison de ces
préférences conduit à des familles de caractères, ou types psychologiques.
Cette démarche a le mérite de ne pas juger, de décrire en finesse le
fonctionnement de la personnalité, de fournir un langage et une grille de
lecture pour aborder souvent des données insaisissables. Elle permet de
comprendre les différences d’une personne à l’autre.

Les 16 types de personnalité

Ces 16 types servent de point de repère pour trouver quelques grands


axes communs dans le maquis de la différence.
La typologie est construite autour de quatre dimensions. Chacune de ces
dimensions est définie par deux pôles opposés. Toute personne a une
préférence innée pour l’un ou l’autre de ces pôles même si elle peut utiliser
les deux tendances selon les situations. Tout comme vous utilisez plutôt la
main droite, la main gauche ou les deux, selon les circonstances. Votre
constitution personnelle, votre éducation vous amène à privilégier les unes
aux dépens des autres.
Les quatre dimensions

L’attitude désigne la dimension qui donne l’orientation soit vers le


monde extérieur, extraversion, soit vers le monde intérieur, introversion.
L’extraversion est l’orientation du sujet vers le dehors, vers le monde
des personnes, des événements, des choses. Celui qui fonctionne en mode
extraverti communique son énergie et enthousiasme. Il puise aussi son
énergie auprès des autres. Il tend à agir d’abord et à réfléchir ensuite. Il
pense à haute voix. Il a besoin de parler pour former sa pensée. Son
discours changeant ne craint pas les contradictions.
L’introversion est l’orientation du sujet vers le dedans, vers le monde
des pensées, des états intérieurs, des sentiments. Celui qui fonctionne en
mode intraverti garde son énergie et enthousiasme à l’intérieur. Il a besoin
qu’on le tire de sa réserve. Il se ressource à travers le silence, en lui-même.
Il réfléchit longtemps avant de passer à l’action. Il ne parle qu’après mure
délibération avec lui-même. Il n’exprime que ce qui lui parait ferme et
définitif à en oublier de dire. Il croit avoir dit les choses.

Vous sentez bien que lorsqu’une personne à tendance introvertie et une


personne à tendance extravertie conversent ensemble, il peut naître
quelques incompréhensions. Celui qui a la préférence extravertie, « E »
répondra immédiatement à la question posée tandis que celui qui a la
préférence introvertie « I » prendra le temps de la réflexion. Le « E » est
considéré par le « I » comme un coupeur de parole et moulin à paroles
irréfléchi. Le « I » est jugé par le « E » comme un sourd-muet, qui croit
avoir dit les choses qu’il a secrètement gardées en lui, source de sérieux
conflits.

Pour vous aider à prendre conscience de votre attitude, répondez à la


question. Qu’est-ce que vous vous dites lorsque le téléphone sonne. Chic,
qui m’appelle ? Vous êtes plutôt extraverti. Zut, qui me dérange, vous êtes
plutôt introverti. Vous aimez faire la fête et avoir beaucoup de personnes
autour de vous, vous êtes plutôt extravertis. Vous préférez rester seuls
pendant votre temps libre, vous êtes plutôt introvertis.

Après un développement personnel, extravertis, vous pouvez aimer vous


recueillir dans la solitude et introvertis, vous pouvez vous ressourcer auprès
de pairs. Cependant votre tendance restera.

Petit truc
Vous qui êtes « E », essayer de retarder de quelques
secondes l’expression de votre pensée et attendez que le « I »
démarre sa phrase sans l’interrompre.
Vous qui êtes « I », demandez un délai de réflexion montrant
que vous avez bien entendu la question et que vous allez
répondre. Acceptez que le « E » pense tout haut, ce que vous
vous dites tout bas.

Le recueil de l’information a comme pôle la Sensation (S) et


l’Intuition (N). Ce qui vous intéresse, ce sont les faits précis mesurables,
vérifiables. Vous suivez une progression pas à pas dans les exposés et
l’ordre du jour dans une réunion.
Avec le mode intuition, « N », vous avez plutôt une vision globale
obtenue par un processus inconscient. Vous aimez ce qui émerge. Ce qui
vous intéresse, ce sont les possibilités, les potentialités. Les détails vous
ennuient. Ce qui vous importe c’est l’originalité, la nouveauté. Cela
s’applique aussi bien au mode introverti qu’au mode extraverti. Le mode
sensoriel extraverti captera d’abord les informations relatives à son
environnement, alors que le mode sensoriel introverti sera plus sensible aux
signaux envoyés par son propre corps. Le mode intuitif extraverti aura des
flashes concernant les personnes avec qui il est en relation, alors que le
mode introverti intuitif saisira un nouveau concept.
La prise de décision se fait sur le mode Pensée (T) ou Sentiment (F).
De type Pensée, « T », vous prenez une décision en fonction de ce qui vous
paraît logique, objectif. Vous essayez de distinguer le vrai du faux. Vous
présentez d’abord les buts et les objectifs. Vous préférez la brièveté et la
concision. Vous prenez généralement une attitude détachée, en observateur
impartial qui pèse le pour et le contre. Vous voyez d’abord les défauts avant
de prononcer des louanges. Vous pouvez prendre en compte les sentiments
des autres si ce facteur entre dans votre analyse.

De type sentiment, « F », vous prenez votre décision en fonction de vos


valeurs personnelles, subjectives. Vous vous évertuez à distinguer le bien du
mal. Ce qui diffère le « T » du « F », c’est la manière d’arriver à la
conclusion. Vous êtes « F », vous vous impliquez dans la situation, vous
cherchez le contact avec les gens. Vous ressentez les conséquences de votre
décision sur les acteurs concernés. Vous vibrez aux sentiments des autres
comme s’ils étaient les vôtres ; c’est l’empathie. Vous félicitez avant de voir
les imperfections. Vous pouvez utiliser les deux préférences selon la
situation. Au travail, vous pouvez décider avec votre tête en mode Pensée et
dans votre contexte de vie familiale plutôt avec votre cœur, en mode
Sentiment.

Les modes de communication de ces deux types sont complètement


différents. La personne de type T préfère les relations impersonnelles et
objectives de groupe tandis que la personne de type F préfère les relations
personnelles, empreintes d’intimité et d’émotion. La position distanciée du
type T permet d’atteindre son objectif de justice et clarté. L’implication du
type F le rend apte à faire régner l’harmonie.

Petit truc
Pour les F, lorsque vous vous adressez à un T, soyez factuels
même dans l’émotion. Pour les T, lorsque vous vous adressez à
un F, mettez de la chaleur humaine dans les faits. Surtout ne
dites pas, je suis factuel, cela envenime immédiatement la
conversation.

La 4e dimension indique la manière dont vous vous situez et organisez


votre style de vie. Elle se caractérise par ces 2 pôles : Perception ou
Jugement.
De type jugement, « J », vous exercez une grande maîtrise sur votre
mode de vie. Vous aimez les emplois du temps précis et serrés. Vous
n’aimez pas les surprises. Vous avez un mode d’existence organisé et aimez
planifier vos activités. Vous aimez l’ordre, le classement, le rangement.
Votre bureau est toujours bien rangé. Il vous faut du temps pour organiser
vos vacances ou vos projets.

De type perception, « P », vous avez une attitude réactive, disponible


aux opportunités de la vie. Vous adorez les surprises et les changements de
dernière minute. Vous pouvez partir en voyage au pied levé. Vous aimez le
choc des idées, le jaillissement. Vous n’aimez pas jeter. Les dossiers
s’empilent sur votre bureau en désordre. Cependant, vous vous y retrouvez
très bien avec un certain ordre dans votre tête. Vous êtes capables de
ressortir un dossier demandé au milieu d’une pile.

Les différents types de personnalité sont regroupés en classes{1}

Vous appartenez en général à un type qui correspond à ce que vous avez


tendance à faire, à vos préférences. Chaque portrait admet ses atouts et ses
faiblesses et ses chemins de développement.

1. Type ISTJ, gardiens de l’ordre


Vous êtes observateurs, attentifs, calmes, méthodiques, organisés avec le
sens des responsabilités. Vous affectionnez les rites et les traditions.
Toujours prêts à aider les autres poussés par votre sens aigu du devoir. Pour
apprendre, vous aimez un cadre structuré et des consignes précises.
Attention : votre sens de l’organisation peut vous amener à devenir
rigides, intransigeants. Vous pouvez décourager les innovations qui ne
s’appuient pas sur des éléments connus.

Efforts : intéressez-vous aux autres : à leurs critères d’actions, à leurs


sentiments, à leurs valeurs personnelles.

2. Type ISFJ, le devoir avant les loisirs


Vous êtes observateurs, attentifs, défenseurs des opprimés. Vous aimez
l’harmonie et évitez les conflits. Vous vous posez souvent en sauveurs,
respectez les institutions et les règles. Vous vous sentez à l’aise quand les
instructions sont précises et les tâches clairement définies.
Vous avez un tel sens du détail que vous pouvez en négliger l’ensemble
d’une situation et les conséquences à long terme.

Efforts : faites le tri dans vos priorités pour être moins absorbés par les
exigences de votre entourage.

3. Type INFJ, le souci d’harmonie entre les individus


Vous êtes créatifs dans les domaines concernant le développement
personnel, solitaires au premier abord, organisés et méthodiques. Vous
exprimez vos émotions et convictions ouvertement, surtout quand vos
valeurs sont impliquées. Vous voulez connaître le sens des choses.

Vous avez tendance à privilégier la poursuite de l’idéal jusqu’à en


oublier la réalité. Votre souci de l’harmonie peut vous amener à éprouver
des difficultés à prendre certaines décisions pénibles ou faire preuve
d’autorité.

Efforts : établir une barrière entre vos propres sentiments et ceux des
autres qui les envahissent.

4. Type INTJ, innovateurs


Vous êtes indépendants, guidés par vos convictions personnelles. Ne
vous laissez pas influencer par les idées reçues, avec une grande confiance
en vous et une vision à long terme. Plus les problèmes sont complexes, plus
vous prenez plaisir à les élaborer, les résoudre.
Vous avez tendance à être extrêmement critiques et à négliger le point de
vue des autres. Vous pouvez paraître froids et impersonnels.

Efforts : prenez davantage en considération les points de vue des autres.

5. Type ISTP observateurs à grande mémoire


Calmes, réservés, capables d’actions rapides et intenses, imprévisibles
avec une capacité de détachement, d’analyse et d’observation. Vous
apprenez par l’action et l’expérience.

Vous avez tendance à bâcler vos besognes lorsque cela ne vous intéresse
pas. L’excès de votre rapidité peut vous priver d’une vue stratégique de
l’ensemble d’une situation.

Efforts : placez vos actions immédiates dans un cadre à long terme.


Favorisez la création sans efficacité.

6. Type ISFP dévouement, gentillesse


Vous êtes observateurs et acteurs intenses, non compétitifs, tournés vers
le bien-être des autres. Vous recherchez l’harmonie entre les personnes.
Vous avez tendance à vous sous-estimer et à passer inaperçus et vous êtes
très sensibles à la qualité de l’environnement.

Vous êtes facilement victimes de votre propre gentillesse, ayant de


grandes difficultés à dire non. Vous pouvez vous noyer dans vos actions
concrètes en négligeant vos objectifs et vos besoins.

Efforts : revalorisez l’image de vous-même. Visualisez et imaginez vos


projets. Projetez-vous dans le futur.

7. Type INFP à la recherche du Graal


Vous avez l’esprit ouvert, imaginatifs, flexibles, curieux et exigeants, un
tantinet perfectionnistes envers vos idéaux. Vous aimez que vos sentiments
et vos idéaux soient reconnus. Votre souplesse trouve sa limite quand vos
valeurs fondamentales sont violées.

Votre souci d’idéal peut vous verser dans le fanatisme et votre souci de
perfection peut vous amener à ne pas conclure.

Efforts : prenez soin de votre corps. Développez le sens concret.

8. Type INTP à la recherche de cohérence


Vous êtes des penseurs profonds plongés dans vos réflexions, toujours
prêts à vous poser de nouvelles questions. Vous repérez immédiatement la
faille logique et voulez maîtriser les situations sur le plan intellectuel. Vous
aimez apprendre pour le plaisir d’apprendre.

Vous préférez la théorie aux faits que vous avez tendance à négliger.
Vous êtes plutôt impatients avec ceux qui ne fonctionnent pas comme vous
intellectuellement.

Efforts : développez votre sensation sur des détails concrets. Prêtez plus
d’attention à vous-même.

9. Type ESTP à la recherche de la meilleure efficacité


Vous avez le sens aigu de l’observation et de l’action concrète. Vous
optimisez vos efforts et économisez l’énergie déployée. Vous êtes faciles à
vivre, négociateurs et vivez dans le présent. Vous aimez apprendre si vous
voyez l’utilité pratique. Vous aimez apprendre par l’expérience.

Vous avez tendance à manquer de continuité dans vos actions, et à vous


montrer insensibles, ne tenant compte que de votre intérêt ou faisant des
remarques trop directes sans tact.

Efforts : prenez en compte les sentiments et valeurs des personnes qui


vous entourent.
10. Type ESFP naturellement optimistes
Vous êtes spontanés, flexibles, observateurs, attentionnés, hyperactifs.
Vous dégagez une atmosphère de gaieté. Vous évitez les conflits. Vous
n’aimez pas beaucoup l’école traditionnelle. Vous recherchez des activités
de contacts humains.

Votre impulsivité peut devenir excessive. Le sens du contact peut vous


faire perdre de vue la tâche à accomplir.

Efforts : établissez des priorités. Planifiez votre emploi du temps et vos


ressources.

11. Type ENFP communicants, intuitifs


Vous avez un goût artistique développé. Vous êtes expansifs, chaleureux,
spontanés, flexibles, excellents dans les relations humaines avec une
curiosité insatiable dans ce domaine. Vous agissez sur le mode de la
séduction. Vous aimez les réunions joyeuses et les fêtes. Vous êtes très
entourés.

Vous avez du mal à faire des choix et pouvez vous enliser au stade de la
conception. Vous pouvez faire montre de procrastination, tendance à tout
remettre au lendemain.

Efforts : fixez des critères de choix. Faites une liste des points à prendre
en considération avant d’entreprendre un projet.

12. Type ENTP intuitifs, à la créativité débordante


Vous êtes prompts à agir, questionneurs infatigables tant pour vous-
même que pour les autres. Vous préférez les modèles aux faits. Vous avez le
goût pour la nouveauté et l’approche originale des problèmes. Vous êtes
prêts au changement, novateur. Vous vous souciez très peu de la hiérarchie.

Votre vivacité peut poser des problèmes avec les autres. Vous épuisez
votre interlocuteur. Vous pouvez vous montrer surpris quand les autres ne
fonctionnent pas comme vous et n’ont pas compris vos allusions. Alors
vous vous dites être entourés d’incapables.

Efforts : abandonnez votre certitude pour entrer dans le mode de


fonctionnement d’autrui. Vous avez un intérêt particulier à connaître le
MBTI qui vous rendra bien des services.

13. Type ESTJ, organisateurs


Vous êtes logiques, systématiques, sociables, respectueux de la
hiérarchie. Avant d’établir un plan d’action, vous savez fixer des objectifs.
Vous exprimez aisément ce que vous pensez, cultivez votre amitié au
moyen de clubs. Vous êtes des piliers d’associations.

Votre amour pour les décisions vous pousse parfois à vous précipiter.
Vous tendez à juger à la place des autres et à savoir mieux que la personne
concernée ce qu’il convient de faire.

Efforts : développez votre imagination et laissez place à l’imprévu.

14. ESFJ, volonté de faire plaisir


Vous avez un sens développé de la vie sociale. Vous vous conformez aux
normes en rigueur et avez le souci constant d’aider les autres. Vous pouvez
pousser ce dévouement jusqu’à en oublier vos propres besoins. Vous
éprouvez du ressentiment envers ceux qui profitent de vos services.

Votre souci de l’harmonie peut vous amener à cacher vos problèmes


plutôt que de risquer un conflit. Vous ne percevez pas toujours les
conséquences à terme de votre action. Vous savez mieux que les autres ce
qui leur convient.

Efforts : cherchez de nouvelles manières de faire. Envisagez toutes les


conséquences de vos actions.

15. ENFJ, leaders naturels


Vous avez une grande capacité à comprendre votre entourage, vous êtes
pleins d’empathie, très sociables, avez une influence forte sur autrui, et
aimez être en groupe. Vous êtes si convaincus de vos idées que vous
comprenez mal que les autres n’adhèrent pas. Vous vous investissez
fortement dans vos relations.

À vouloir sauver le monde, vous risquez de vous épuiser. Vos craintes


des conflits peuvent vous amener à escamoter les problèmes. Vous êtes
bavards, excessifs, au détriment du travail.

Efforts : soyez factuels. Examinez les moyens disponibles pour voir


l’origine des conflits, plus faciles à enrayer.

16. ENTJ, des chefs nés


Vous avez une grande tendance à prendre les choses en mains sans vous
en rendre compte. Vous êtes étonnés quand on vous fait la remarque. Vous
voulez que les choses aient un sens. Vous aimez les activités structurées.
Vous apprenez de façon méthodique et organisée. Vous acceptez la critique
dont vous tirez profit.

Vous êtes plus faibles dans l’exécution que dans la conception. Vous
décidez trop vite. Votre goût pour le commandement peut tourner à la
domination. Vous avez du mal à donner des appréciations positives.

Efforts : développez votre capacité à vous occuper des détails pratiques.


Faites l’inventaire de vos ressources nécessaires pour mener à bien un
projet.
Résumé synthèse : 4 dimensions – 8 préférences

Extraversion (E) : agit puis réfléchit, réfléchit en parlant, exprime ses


émotions, sociable, tire son énergie des relations avec les autres.

Introversion (I) : pense avant d’agir, pense avant de parler, garde ses
émotions pour lui, réservé et discret, tire son énergie de ses projets.

Sensation (S) : aime les procédures, peut paraître routinier, préfère


les faits précis et mesurables, s’intéresse aux détails.

Intuition (N) : aime le changement, la nouveauté, s’intéresse aux


possibilités, spontané et rapide, peut paraître rêveur.

Pensée (T) : décide avec sa tête, fonctionne de façon logique,


objective, voit la réalité d’un point de vue observateur, a tendance à
être critique, peut paraître froid aux « F ».

Sentiment (F) : décide avec son cœur, fonctionne selon ses


convictions et valeurs, voit la réalité du point de vue des acteurs,
peut paraître émotif aux « T ».

Jugement (J) : aime maîtriser son organisation de vie, l’ordre, le


classement, planifie ses activités, a le sens des délais et des
horaires, peut paraître rigide et coincé aux « P ».

Perception (P) : mode de vie flexible, disponible aux opportunités,


aime la profusion, le jaillissement, supporte mal l’autorité, peut
paraître désorganisé et irresponsable aux « J ».
En résumé

Les ST sont pratiques et logiques, réalistes, organisés et


méthodiques. Parfois autoritaires et trop factuels pouvant paraître
insensibles.

Les SF sont concrets et amicaux, générant une atmosphère de


gaieté. Ils aiment l’harmonie et évitent les conflits. L’effervescence
de leur vie peut parfois être difficile à suivre.

Les NT ont soif de connaissance. Ce sont des visionnaires inventifs,


logiques, perfectionnistes à l’esprit critique. Ils sont prêts au
changement. Ils ont le goût prononcé de la contradiction, et sont
parfois cyniques ne tenant pas compte des sentiments d’autrui.

Les NF sont idéalistes au service de l’humanité, hypersensibles


prenant les critiques pour des attaques personnelles. Ils ont une
forte capacité à comprendre les autres. Ils cherchent du sens à leur
vie et à plaire à tout prix.

Les SJ sont concrets et réalistes, dans le respect des traditions. Ils


ont la critique facile et font peu de compliment. Ils peuvent être
rigides et rejeter toute nouveauté.

Les SP sont pratiques, réalistes, adaptatifs, inventifs, efficaces,


sociables. Ils supportent mal la routine et sont parfois versatiles.

Les NP sont entreprenants, curieux, créatifs, adaptables, plein de


ressources.

Les NJ sont justes, profonds, décidés, logiques, stratégiques, sûrs


d’eux.
Comment communiquer avec un « E », un « I », un « S », un
« N », un « T », un » F », un « J » ou un « P » ?

Pour communiquer avec un « E » : manifester de l’enthousiasme.


Répondre rapidement. Porter de l’attention sur le monde extérieur, les gens.

Pour communiquer avec un « I » : laisser le temps d’établir la


confiance, le temps de la réflexion sans le surcharger de questions. Ne pas
prendre son silence pour du désintérêt.

Pour communiquer avec un « S » : apporter des faits concrets, montrer


des applications réussies, être clair et direct ; ordonné et planifié.

Pour communiquer avec un « N » : présenter un schéma d’ensemble,


encourager l’imagination, ne donner un détail qu’à la demande, faire valoir
les nouvelles possibilités.

Pour communiquer avec un « T » : être bref et concis, logique,


objectif rationnel, avoir l’esprit critique.

Pour communiquer avec un « F » : être personnel et chaleureux,


montrer l’intérêt humain, être attentif au comportement non verbal.

Pour communiquer avec un « J » : établir un planning et s’y tenir,


laisser du temps de préparation, ne pas procéder par surprise.

Pour communiquer avec un « P » : laisser les événements établir le


calendrier, laisser le temps d’envisager tous les aspects, autoriser les
changements.

Liens MBTI et HP

Comme vous avez vu, il existe différents profils d’adultes HP. Chacun a
une force plus développée, cadeau, ou une faiblesse plus marquée, fardeau,
dans un domaine.

Un exemple : certains ont une élaboration verbale de la pensée riche.


Certains ne pensent qu’en image et ont du mal à verbaliser. À vous de
relever dans la vitrine des signes en début de livre, vos traits. Vous avez
indépendamment de votre HP un profil de personnalité, qui peut être défini
par le MBTI.

J’ai essayé de mettre en avant quelques particularités communes au


profil HP. Identifiez les vôtres. Vous vous rendrez compte que vous avez
deux mêmes signes dans la même rubrique. Un double signe. C’est
justement cette apposition des deux qui exaspère les autres aussi bien
lorsqu’il s’agit d’un cadeau ou d’un fardeau. C’est une théorie qui peut
s’appliquer à tout le monde, quelles que soient la force ou la faiblesse (F).

Deux forces qui se décuplent, s’annihilent et excèdent votre entourage


car elles accentuent le décalage et grandissent l’incompréhension. D’où ce
mouvement d’énervement, d’irritation extrême autour de vous. Il est
important de les repérer car en pratique cette double force, moteur de votre
personnalité va être responsable de votre souffrance. Si vous ne les repérez
pas, vous allez justement forcer sur celles-ci et horripiler encore plus
l’autre. En les identifiants cela vous permet de ne pas forcer sur votre talent
et de corriger plus particulièrement ce double défaut.

Exemples
— HP, très créatif à l’imagination fertile, vous êtes du type ENTP,
innovateur. Vous aurez comme force une créativité éruptive. Et vous
entendrez dire à votre sujet : vous êtes en avance de 10 ans. Cette avance
fait peur et fait fuir les gens autour de vous.

— HP, très empathique en ayant tendance à la procrastination, vous êtes


du type ENFP. On vous reprochera de ne rien produire et d’être un beau
parleur qui ne tient pas ses engagements. On vous reprochera aussi de
vouloir trop aider en permanence.
C’est aussi vrai si vous forcez votre talent quel qu’il soit. Vous avez un
naturel convaincant car vous êtes un communiquant hors norme, vous êtes
charismatique. Inutile de vouloir convaincre à tout prix. Vous allez à
l’encontre de votre objectif. On va vous considérer comme hautain,
autoritaire et on aura tendance à ne pas vous suivre à votre grande surprise
et déception. Si vous n’avez pas conscience de votre pouvoir de convaincre,
et de votre débordement d’empathie, vous ne comprendrez rien et rongerez
votre frein. À l’inverse, si vous prenez conscience de cette force en vous,
vous serez plus confiant et naturellement avec envie, on vous suivra.

Étude personnelle
En ayant approfondi mes connaissances sur le MBTI, j’ai réussi à
décrypter les 4 lettres d’une vingtaine d’adultes HP ayant des personnalités
très différentes. Ils m’ont confirmé mes présomptions à la lecture de leur
profil MBTI qui leur allait comme un gant. J’ai fait l’effort d’abandonner
mes certitudes pour entrer dans le mode de fonctionnement d’autrui avec
cet outil précieux qu’est le MBTI. Mes relations avec le monde extérieur se
sont considérablement améliorées et ma souffrance a diminué en retour.

Petit truc
Repérez votre double signe et vous trouverez l’antidote.
Prenez-en conscience, et vous n’aurez plus de remarques
inattendues. Freinez votre double talent.
2e partie

Adulte surdoué
en consultation
d’endocrinologie
Un signe, un déclic

En tant qu’endocrinologue avec une compétence pédiatrique, je suis


amenée à voir des enfants et des adultes. Les enfants consultent pour une
petite taille, une pilosité augmentée, une puberté précoce ou retardée, un
diabète, une maladie de la thyroïde ou des surrénales. Les adultes consultent
pour les mêmes raisons exceptés les problèmes de croissance et pubertaire
qui sont remplacés par des soucis de fertilité ou de ménopause, miroir de la
puberté, de calcium ou pour d’autres maladies ayant des répercussions sur
les glandes ou associées à des maladies endocriniennes. Il n’est pas rare que
je soupçonne le HP d’un de mes patients à la faveur d’un geste, d’une
parole que je valide lors de la première entrevue.

Un signe qui oriente. Je vous dépiste enfants HP et remonte jusqu’à vos


parents, ou bien je vous dépiste et je redescends jusqu’à vos enfants ou
petits-enfants dans différentes circonstances. À la faveur d’un signe, à
l’évidence d’un premier entretien, qui se confirme lorsque j’oriente ma
conversation pour trouver d’autres signes de HP, un indice après plusieurs
rencontres, un déclic après plusieurs années de relations amicales.
• Un ado qui me rapporte une réflexion d’un de ces prof : « Ce n’est
pas possible qu’à ton âge, on puisse réaliser ça. Tu as copié. »
Quand c’est faux, c’est très frustrant.
• Une ado qui me dit : « Je n’ai pas d’amis. On me fait toujours des
remarques qui me blessent. »
• Une fillette de 9 ans qui me lance : « Je ne dors pas longtemps,
mais je dors vite. »
• Un enfant de 8 ans qui n’arrive pas à fermer son livre d’Harry
Potter malgré les injonctions de sa maman.
• Un adulte qui me dit : « J’ai écrit un livre sur Pompéi pour les
enfants avec de vraies photos, pourquoi serait-ce seulement le
privilège des adultes d’avoir de belles photos ? »
• Un adulte qui m’exprime très finement son état d’hyperangoisse
voire de phobie face à un événement ou un fait anodin.
• Une adulte m’avoue : « Je ne supporte pas la souffrance des
enfants, je n’aurais jamais pu faire pédiatrie. »
• Un adulte me confie : « J’ai toujours peur de faire mal. »
• Lors d’une discussion sur les ondes positives et négatives.
• Lors de la découverte d’une hypersensibilité rentrée d’un ami dans
une situation donnée.

Il était sous l’emprise de ses torrents d’émotions très enfouis, donnant


l’impression d’être insensible, en mettant de la distance physique ou
avec moi qui générait le trop d’émotion, coupant court à toute poursuite
relationnelle. Ceci pouvait être interprété par autrui comme étant une
personne dénuée d’affect. Grossière erreur ! C’est tout le contraire, une
fois maîtrisée la tornade émotionnelle intérieure.

Il est important de tenir compte de suite de cet élément nouveau, le HP.


Dans le cas contraire, on peut accroître la souffrance de son patient en
minimisant, ou pire, en méprisant ses symptômes. Aussi bien pour les
enfants que pour les adultes, la prise en charge doit être différente et
spécifique.
Le stress et les maladies du stress

Le stress, c’est la boîte à fusibles, une menace aussi grave que le cancer,
le lit de la déprime et les draps des maladies somatiques. C’est pourquoi il
faut combattre ce fléau par tous les moyens pour changer votre état d’esprit,
le reconnaître et le nommer pour éviter qu’il ne dégénère en maux.

Libérer vos émotions

L’annonce du haut potentiel ou/et d’une maladie nécessitant un


traitement chronique génère bien des émotions, aussi bien chez l’adulte que
chez l’enfant. Aider ces personnes à nommer leurs émotions facilite leur
quotidien et l’observance d’un traitement que l’on peut alors mieux adapter
selon leurs émotions et non selon les injonctions médicales. Cette libération
émotionnelle améliore leur qualité de vie. Savoir nommer ses émotions au
moment crucial de l’annonce, ou bien à distance a le même effet positif et
protecteur contre une éventuelle dépression.

Qu’est-ce que le stress ?

Le stress, (du grec strictus, serrement de la gorge), constitue les


réponses de l’organisme aux pressions exercées sur lui, appropriées à toute
exigence. Une adaptation est nécessaire pour éviter un épuisement, car le
stress distille nos ressources physiques qu’il soit bon ou mauvais. Le stress
positif, état amoureux, humeur avant une compétition de natation, par
exemple, est si exaltant que vous ne le reconnaissez pas. Mais si l’émotion
est trop forte, vous êtes sous pression. Initialement, il permettait de réagir
face à une agression. L’organisme en situation de stress développe des
réactions favorisant toutes les performances physiques pour fuir l’agression.
Il y a une sécrétion accrue d’adrénaline libérant du sucre et des graisses
dans le sang, source d’énergie nécessaire pour améliorer le rendement
musculaire. Les poumons et le cœur interviennent rapidement en accélérant
la respiration et le pouls qui facilite le transport de l’oxygène vers les
muscles sollicités. Les pupilles se dilatent pour accroître la vision. Cet état
d’alerte permet de fuir devant un tigre. Les réactions face au stress ont
ensuite dérivé vers un effet plus délétère, non pas que les tigres aient
disparu, mais les dangers se sont modifiés et la force physique n’est plus en
première ligne.

Lutter contre une maladie, surmonter une douleur sont actuellement de


grands pourvoyeurs de stress. Un surcroît d’adrénaline ralentit la réparation,
le renouvellement des cellules et diminue les sécrétions d’endorphine,
antidouleur naturel et physiologique.
En 2012, le stress est un ensemble de réactions physiques, mentales et
émotionnelles, résultant de la pression, des soucis et de l’anxiété. Il est le
terme communément employé pour décrire des symptômes physiques
découlant d’une tension accrue. Un degré modéré de stress est parfaitement
normal et permet de faire face aux défis quotidiens. Mais un surcroît
anormal engendre des réactions physiques désagréables et aboutit à des
maladies. Quand la tension monte, le corps est soumis à l’environnement
hormonal dont la principale actrice est l’adrénaline, suivie de près par le
cortisol. Elle permet à l’homme de fuir en cas de danger ou de le combattre.
L’énergie provoquée par des stimuli stressants reste enfermée dans
l’enveloppe corporelle au lieu d’être consumée. Le stress subsiste et le
corps ne revient pas à un stade d’équilibre. Il s’adapte à cette tension
continue. Le taux d’adrénaline reste élevé et le corps demeure en état
d’éveil permanent. C’est lorsqu’un état de tension intense se pérennise
qu’on se sent en état de détresse. On a l’impression d’avoir perdu tout
contrôle de soi-même, on ne peut plus faire face aux exigences de la vie qui
nous sont imposées et le mal-être s’installe peu à peu.

Voici quelques symptômes physiques caractéristiques d’un stress


prolongé
Maux de tête, fatigue, difficultés de concentration, irritabilité, humeur
agressive, palpitations, brûlures d’estomac, nausées, vomissements,
diarrhée, inappétence ou boulimie, psoriasis, impuissance, bouche sèche,
cou douloureux, crampes, diarrhées, articulations douloureuses, mictions
impérieuses, fourmis dans les membres ou engourdissement. Le stress
prolongé, insaisissable tant il est difficile à définir, agit aussi sur l’humeur :
impossibilité de se concentrer très longtemps, sentiment d’isolement,
difficultés à prendre des décisions, oublis et confusions répétés. Sentiment
de frustration et anxiété. Sentiment de découragement et de désespoir.

L’anxiété
L’anxiété se définit par la présence d’une peur en l’absence de raisons
objectives. Elle est parfois masquée par la consommation de drogue comme
la cocaïne, l’alcool, le tabac, un tranquillisant, mais aussi le chocolat ou
autre aliment consommé en excès (boulimie), antistress qui provoque une
illusion temporaire d’être libéré de l’angoisse. L’anxiété peut avoir ses
sources dans l’enfance. Les graines semées dans le passé sont en train de
germer. On rencontre dans les niveaux de stress intense la peur de l’échec
ou du rejet, la culpabilité, la honte et un sentiment envahissant d’anxiété,
d’impuissance. Beaucoup de symptômes arrivent pour dissimuler sa propre
anxiété comme les troubles alimentaires compulsifs, accompagnés d’abus
au cours de soirées entre amis, troubles obsessionnels du comportement
comme se laver les mains constamment, prise de drogue, absorption
excessive d’alcool ou augmentation de l’intoxication tabagique,
comportement agressif, modification des habitudes de sommeil (se coucher
après minuit ou se réveiller très tôt le matin).

Pourquoi est-on stressé ?


Vaincre le stress est un processus continu qui consiste à réagir à chaque
situation nouvelle. Notre capacité à vaincre les événements stressants
dépend de la façon dont on saura équilibrer la nature du problème et des
effets qu’il produit sur nous. Un déséquilibre trop important accentuera le
sentiment de pression et empêchera d’accomplir les efforts nécessaires pour
trouver une solution. L’élément fondamental pour gérer le stress de façon
efficace et durable est de commencer par identifier les sources des
problèmes auxquels nous sommes confrontés, puis évaluer leur impact dans
la vie quotidienne. Sachez que le stress est là pour accentuer les symptômes
et non les alléger.

Exemple : si votre charge de travail est trop forte pour vous et que vous
avez l’impression de perdre le contrôle, le stress engendré vous rendra la
tâche plus ardue. Les principales sources du stress émotionnel résident dans
la vie de tous les jours. Rupture sentimentale, problèmes dans la vie
conjugale, jalousie. Difficultés avec les enfants, les parents. Problèmes à
l’école. Résidence éloignée qui rend les contacts difficiles. Mauvais état
physique. Moyens de transport bondés nécessitant plusieurs heures de trajet,
nuisances sonores. Chacun est exposé quotidiennement à toute une gamme
d’influences négatives pouvant affecter l’humeur, le comportement et l’état
de santé général. Une origine peu connue de stress réside dans la
dépendance face à une personne, ou les personnes victimes de
manipulations mentales. Pour parvenir à réduire le stress, il faut adopter des
stratégies d’affrontement en essayant d’abandonner les habitudes
comportementales négatives{2}.
La connaissance de ce véritable fléau, la manipulation diminue le risque
d’en être victime et constitue une forme de prévention. Cela peut vous
permettre aussi de libérer une personne sous l’emprise.

Identifier les stress liés aux changements dans sa vie au cours de la


dernière année
L’annonce d’un diagnostic de maladie chronique génère un stress non
coté sur l’échelle de stress{3} que je pourrais coter à au moins 200 d’emblée :
changement de vie, et d’habitudes…

Événements et unité de changement.


Décès du conjoint ou d’un enfant 100
Harcèlement moral ou sexuel, discrimination raciale 100
Séparation 73
Emprisonnement 65
Décès d’un membre de la famille immédiate 63
Blessure ou maladie 53
Mariage 50
Licenciement 47
Réconciliation avec le conjoint 45
Retraite 45
Changement d’état de santé d’un membre de la famille 44
Grossesse 40
Trouble sexuel 39
Ajout d’un nouveau membre dans la famille 39
Changement d’ordre professionnel 39
Changement d’ordre financier 38
Décès d’un ami intime 37
Climat professionnel hostile 36
Augmentation de la fréquence des disputes avec le conjoint 35
Emprunt ou hypothèque 31
Saisie d’un bien hypothéqué ou récupération d’un prêt 30
Enfant qui quitte le foyer 29
Ennui avec la parenté 29
Réalisation personnelle remarquable 28
Conjoint nommé à un nouveau poste ou licencié 26
Changement de condition de vie 25
Transformation des habitudes de vie 24
Ennui avec le patron 23
Modification de l’horaire ou des conditions de travail difficiles 20
Déménagement 20
Changement d’activités sociales 18
Modification des habitudes de sommeil 16
Modification des habitudes alimentaires 15
Vacances 13
Infractions mineures aux lois 11

Interprétation

Le résultat indique le degré de stress que vous vivez au quotidien au


cours de la dernière année. Un score au-dessus de 250 indique une
exposition élevée au stress. Cependant, cette grille est à moduler en
fonction de votre propre ressenti. Pour certains, un déménagement est aussi
stressant qu’un enfant qui quitte le foyer et pour d’autres, c’est aussi
stressant que le décès d’un enfant. En période de haute vulnérabilité de
stress, il est important de prévenir les conséquences possibles. Le premier
moyen est de reconnaître le caractère stressant de certains événements. Le
second est d’utiliser une stratégie pour amoindrir les effets.

Mon score, quand j’ai découvert cette échelle, était de 450. Ceci
explique ce chapitre et la suite ! Le statut de médecin devrait être déjà coté
à 200. Apprendre à gérer notre stress pour nos patients.

Comment vaincre le stress et retrouver votre faucille d’or dans un


champ d’étoile ?
Évaluez le vôtre. Tenez un journal détaillé en inscrivant chacune de vos
réactions vis-à-vis de situations stressantes. Cela détermine chez vous le
niveau global de stress. Notez sur une feuille, quotidiennement, l’heure de
l’événement, le type, le sentiment ressenti et les réactions qui en ont
découlé, puis faites votre propre analyse. Notez également les situations qui
vous ont causé le plus de stress, l’ampleur du contrôle que vous avez pu
exercer sur ces situations, la façon dont vous les avez perçues et les
réactions dont vous avez fait preuve. Ceci devrait vous éclairer sur la
manière dont vous réagissez à la pression. Vous serez surpris de découvrir
que les situations les plus anodines provoquent chez vous les symptômes les
plus puissants.
Vaincre le stress est donc un exercice de style à pratiquer
quotidiennement pour améliorer son bien-être en changeant ses attitudes et
ses perceptions vis-à-vis de la vie et des problèmes liés au stress, en
parvenant à un juste équilibre entre la tension et la relaxation.

Changez votre situation et prenez des décisions parfois radicales :


déménagez, changez de travail. Si votre travail est répétitif et peu existant,
partez en vacances à l’aventure pour épicer votre vie quotidienne.

Simplifiez-vous la vie et faites-vous plaisir tous les jours. Apprenez à


maîtriser l’usage de votre temps. Planifiez dans le temps vos tâches
urgentes et moins urgentes, respectez votre agenda, n’oubliez pas de faire
une pause. Définissez vos priorités. Fixez-vous des objectifs, n’acceptez
plus de travail supplémentaire, si plaisant soit-il. Utilisez votre temps de
manière créative.

Reconnaissez vos droits. Droit d’être traité avec respect. Droit de


réussir, de rire, de pleurer, de dire non, d’échouer. Droit d’exprimer ses
sentiments et ses opinions. Droit de se donner du temps, de se parler.

Faites du sport. Gérer son stress, c’est aussi être bien dans son corps.
L’inactivité est l’un des principaux facteurs de stress dans le monde
occidental.

Respirez. Il existe deux types de respiration : diaphragmatique et


thoracique costale. En cas de stress, d’émotions fortes, d’angoisse, la
respiration est haletante, anarchique de type costale. On étouffe car on ne
prend plus le temps de respirer. Il faut réapprendre à respirer comme les
bébés. Développez le mouvement du diaphragme, ce muscle qui permet de
faire « gros ventre ». Inspirez de façon à gonfler ce ventre, puis faites
pénétrer l’air dans le thorax qui se soulève. Prenez le temps minimum
requis pour cette manœuvre, trois secondes puis soufflez pour dégonfler le
tout. Le ventre régit en partie les émotions. Posez vos mains sur votre
ventre, quatre centimètres sous le nombril. Inspirez profondément par la
bouche, sentez votre abdomen se gonfler puis expirez en faisant retomber
l’abdomen. Renouvelez cet exercice cinq fois et vos pensées auront changé
de couleur et revêtiront un habit de détente dont vous ne pourrez plus vous
séparer. Votre regard sur la vie se sera adouci. Lors de cet exercice, coupez
le contact avec l’extérieur pour profiter au maximum de cet effet.

Arrêtez la cigarette. Devenez un non-fumeur. Choisissez vote méthode


pour arrêter.

Découvrez les médecines douces. La détente musculaire est un prélude


indispensable à toute lutte contre le stress. Faites votre propre recherche
pour vous détendre. Relaxation, sophrologie, massages, réflexologie
plantaire, thalassothérapie, méditation, aquathérapie.

Petit truc
Faites vos propres recherches pour découvrir la méthode qui
vous sied le mieux par rapport à votre personnalité, et niveau
d’évolution spirituelle. Découvrez les méthodes de résolution de
conflits au sein des formations professionnelles continues.
Un exemple, l’analyse transactionnelle.

Quelques maladies liées au stress et répercussion du stress sur


les maladies

Le psoriasis, peau rouge recouverte de pellicules blanchâtres


squameuses. C’est le peigne qui égratigne.
L’urticaire, éruption de papules érythémateuses prurigineuses comme
des piqûres d’ortie.
La pelade, chute de cheveux localisée à une zone circonscrite du cuir
chevelu, des sourcils, plus ou moins large, associée au vitiligo.
L’eczéma, peau sèche, qui gratte.
Les colopathies fonctionnelles, l’aérophagie, l’ulcère duodénal.
Certaines pathologies peuvent voir le jour et être déclenchées après un gros
stress, les maladies auto-immunes comme le diabète{4}, les maladies de la
thyroïde.
Il existe aussi un retentissement du stress sur certaines maladies :
l’asthme, l’épilepsie, l’herpès, la migraine, le diabète et l’insuffisance
surrénale.

Lien possible entre HP et maladies de stress et maladies auto-


immunes ?

Vous êtes HP, exposés au stress de haut niveau très tôt dans votre vie.
Un stress aigu génère un pic de sécrétion de certaines hormones comme
l’adrénaline en premier, juste après le cortisol puis l’hormone de croissance
et la prolactine.
L’adrénaline est synthétisée par une partie de la surrénale (voir schéma),
la médullosurrénale. Le cortisol est sécrété par la surrénale (voir schéma),
l’hormone de croissance et la prolactine sont sécrétées par l’hypophyse.

Un stress prolongé peut entraîner une perturbation du cycle du cortisol


et être responsable d’une sorte de trop plein de cortisol avec des
conséquences sur la santé possible. L’excès de cortisol entraine une
immunodépression et un hyperinsulinisme, un excès d’insuline. On peut
supposer que dans une période de stress prolongé entraînant un surplus de
cortisol, les cellules immunitaires ne fassent plus leur travail d’épuration.
Chez tout individu, on fabrique des cellules cancéreuses qui sont
immédiatement détruites par le système immunitaire. De même, on fabrique
des auto-anticorps également éliminés par ces cellules protectrices.

À la faveur d’une baisse de vigilance, une cellule cancéreuse ou un auto-


anticorps émergera et évoluera en une tumeur cancéreuse ou un clone
d’anticorps responsable de maladies auto-immunes. L’hyperinsulinisme,
responsable de diabète à long terme, est un des facteurs pouvant contribuer
à la formation de cellules cancéreuses{5}. Les pics prolongés de prolactine
peuvent avoir une influence sur la survenue des menstruations, en les
rendant irrégulières ou inexistantes pendant un moment. C’est aussi vrai
pour les pics prolongés de cortisol. L’hormone de croissance est une
hormone de la contre régulation, sécrétée lors de la baisse de niveau de
sucre dans le sang, comme l’adrénaline et le cortisol, potentiellement
diabétogène.

Les hormones sont finement régulées et le moindre dérèglement peut


avoir une action néfaste. Elles interviennent à différents niveaux. Les
sujets HP sont soumis à un stress extrême très souvent, ayant pour
conséquence des perturbations hormonales minimes qui effectivement
pourraient favoriser l’apparition de ce type de maladies : maladie du stress,
maladies auto-immunes.
Tout ceci me pousse à vous conseiller vivement de maîtriser votre stress
en apprenant à le gérer par différentes méthodes, celle qui vous convient le
mieux. J’ai appris au fil de mon expérience que l’apparition d’une maladie
est une sorte de leçon de vie. Si vous n’avez pas appris la leçon, l’histoire se
reproduira et une nouvelle maladie peut apparaître. La leçon réside souvent
dans l’acceptation d’un changement de mode de vie qui vous est néfaste. Il
arrive que ce mode de vie délétère soit nié et la leçon n’est donc pas sue. Le
déni est un grand moteur de stress, encore pire que celui qui est reconnu.

Je renouvelle mon conseil : soyez à l’écoute de votre corps, regardez les


clignotants autour de vous, ce sont des béquilles de la vie qui sont là pour
vous protéger et non vous faire obstacle.
Maladies endocriniennes
auto-immunes

Du fait de leurs fréquences, je vais vous détailler les maladies de la


thyroïde dont le mécanisme d’action est l’auto-immunité : thyroïdite de
Hashimoto responsable d’hypothyroïdie et maladie de Basedow à l’origine
d’une hyperthyroïdie. Votre soif de tout savoir et de tout contrôler vous
dicte parfois un comportement spécial, raison pour laquelle je vous détaille
ces deux maladies.

Les questions entament leurs rondes obsédantes dans vos têtes. Certains
d’entre vous HP se murent dans le silence, et vous ne voyez que des images
et avez du mal à verbaliser. Alors j’essaie de vous deviner. Là bingo, vous
me dites : « c’est exactement ça ». Alors je me lance en vous devançant.

Thyroïdite de Hashimoto et maladie de Basedow

La thyroïde est une glande située à la base du cou en avant. Elle est
responsable de la sécrétion des hormones thyroïdiennes
triiodothyronine (T3) et thyroxine (T4). Le contrôle de la sécrétion des
hormones thyroïdiennes se fait par une hormone, la TSH, sécrétée par
l’hypophyse située à la base du crâne. Elle s’élève lorsque la production
d’hormones thyroïdienne diminue et s’abaisse lorsque celle-ci augmente. Le
bon équilibre est déterminé par un taux normal de TSH dans le sang.
Le corps humain se défend contre les infections par l’intervention des
globules blancs, lymphocytes et polynucléaires. Ils produisent tout un
arsenal d’armes biologiques qui détruisent les intrus. Une des armes appelée
anticorps, est produite par les lymphocytes. Certains d’entre eux produisent
des anticorps dirigés contre un ou plusieurs organes. On les nomme auto-
anticorps. Dans la maladie de Hashimoto, responsable le plus souvent d’une
hypothyroïdie, ou maladie de Basedow, entraînant le plus souvent une
hyperthyroïdie, ces anticorps attaquent la glande thyroïde. Ils sont
responsables d’un dysfonctionnement. À l’examen clinique, on retrouve un
goitre, c’est-à-dire une augmentation de taille de la thyroïde. La surrénale,
le pancréas, les ovaires, sont aussi touchés par les autos-anticorps qui
altèrent leur fonctionnement. Ils peuvent être associés aux maladies de la
thyroïde. Lorsqu’il existe deux atteintes d’organe, il est licite de dépister
régulièrement les autres.

Hypothyroïdie

On appelle hypothyroïdie, le défaut de sécrétion d’hormones


thyroïdiennes dans le sang. Les symptômes sont : bradycardie
(ralentissement du rythme cardiaque), épaississement de la peau du visage
et du cou, ralentissement psychique, teint cireux et élévation du taux de
TSH. L’hypothyroïdie est plus ou moins sévère en fonction de son
ancienneté.

Le traitement est simple : un comprimé de Lévothyrox® par jour. Le


Lévothyrox® est le médicament de référence, sous forme de comprimés
allant de 25 à 200 µg, Les doses administrées varient suivant le degré de
l’hypothyroïdie, l’âge du patient et la tolérance. La surveillance est aussi
simple. La dose est ajustée selon les résultats du dosage de TSH, excellent
marqueur d’équilibre hormonal. La dose adéquate est la dose qui permet
d’obtenir un taux de TSH compris entre 0.5 et 2 mUI/l.

Hyperthyroïdie

On nomme hyperthyroïdie, l’excès de sécrétion d’hormones


thyroïdiennes dans le sang. Elle se traduit par ces signes : tremblements,
accélération du rythme cardiaque (tachycardie), intolérance à l’effort, gène
en présence d’une chaleur excessive (thermophobie), amaigrissement,
insomnie, grande fatigue.
L’hyperthyroïdie est plus ou moins sévère selon son ancienneté et la
sensibilité personnelle. Les examens de laboratoire mettent en évidence un
abaissement de la TSH et une concentration élevée d’hormones
thyroïdiennes dans le sang.

Le traitement non codifié et la surveillance de l’hyperthyroïdie sont plus


compliqués que ceux de l’hypothyroïdie. Les antithyroïdiens de synthèse,
Néomercazole® le plus prescrit sont transitoires. Selon la sévérité initiale
de l’hyperthyroïdie, les doses sont adaptées tous les mois en fonction des
résultats du dosage de TSH et des habitudes des spécialistes. Lorsque
l’hyperthyroïdie est sévère ou que vous envisagez une grossesse
rapidement, on peut être amené à envisager une ablation de la thyroïde et le
traitement devient alors celui d’une hypothyroïdie. Lorsque l’hyperthyroïdie
dure longtemps un traitement radical est alors proposé sous forme de radio-
iode ou d’ablation de la thyroïde. C’est une décision collégiale qui se prend
la situation clinique et le choix du patient.
Maladies auto-immunes associées aux maladies de la thyroïde

Les plus fréquentes touchent la peau, donnant la pelade, les ovaires,


responsable d’une ménopause précoce, le pancréas à l’origine du diabète
insulinodépendant de type I, le tube digestif connu sous le nom
d’intolérance au gluten ou maladie cœliaque. D’autres plus rares touchent
les muscles, myasthénie, les lignées sanguines, l’anémie de Biermer ou le
purpura thrombopénique, les articulations, polyarthrite rhumatoïde, et les
sécrétions de larmes et salive, syndrome sec.
Chez vous, la découverte ou la vie avec une maladie chronique
déclenche les foudres et aggrave vos angoisses qui s’immiscent partout,
jusque dans votre sommeil. Double cause de débordement émotionnel. Les
gens sont imprévisibles face à cette incompréhension, ce qui accentue
encore plus votre angoisse et votre détresse face à cette maladie chronique.
Un HP incompris, attention !

Julia, 40 ans

Julia, 40 ans, belle femme bien coiffée, bien habillée me joue la


partition du désastre qui envahit mes oreilles. Elle est réveillée par des
cauchemars très fréquents, le panthéon de ses souvenirs.
Depuis quelques années, elle porte une prothèse capillaire pour
masquer une pelade et se noircit les sourcils avec un crayon à cet effet,
une très belle courbe. Elle ne supporte pas les faux cils. Sa perruque
m’est invisible. Voyant mon étonnement, Julia a tenu à la retirer. Elle me
montre un taux de TSH 0,150 mUI/l. Je lui dis qu’elle allait bientôt
retrouver sa créativité et de nouveau peindre en couleurs de l’arc-en-
ciel, grâce à mon traitement miracle. Elle m’invite quelques mois plus
tard à son vernissage dans Paris et me dit : « En venant, il y avait
tellement de vent que ma coiffe s’est envolée. J’ai toujours une étole de
secours, en guise de turban car cela m’est déjà arrivé, je prends ça pour
un signe, ce soir je vais vendre mes tableaux pour pouvoir me racheter
une prothèse capillaire qui coûte cher ». Son intuition a été bonne, elle
n’a jamais vendu autant d’œuvre en un temps si court. Je la vois
pétillante avec son étole élégamment agencée, une faucille d’or dans un
champ d’étoiles. Ce jour-là, elle a planté un clou lumineux dans son
mur de bonheur.

Attention, la ménopause guette

Mon expérience d’endocrinologue me fait insister particulièrement sur


ce sujet, encore trop souvent relégué aux oubliettes, mal considéré ou même
méprisé par certains de mes confrères. Oui, vous serez gagnées par cette
ménopause physiologique vers 52 ans ou avant. C’est une différence
fondamentale entre les hommes et les femmes et un motif
d’incompréhension par ignorance chez les hommes. En effet, comment
comprendre que subitement sa partenaire le délaisse dans l’intimité, alors
que chez lui tout fonctionne à merveille ?

Ce changement brutal de comportement chez la partenaire est dû à


l’arrêt de fonctionnement des ovaires qui ne sécrètent plus l’hormone du
plaisir, l’hormone de l’envie. Cependant, vous ne ressentez pas toutes les
effets de la ménopause de la même manière et n’éprouve pas le besoin
d’être traitées. Par expérience, ce besoin change dès lors que je parle de ce
sujet que j’entre au cœur de vos vies. Vous ne saviez pas que les petits
désagréments que vous ressentiez étaient à rattacher à cette ménopause.
Beaucoup changent d’avis après cette information.
J’ai aussi rencontré des gynécologues très proches de leurs patientes qui
les écoutent longuement, les traitent longtemps dans le seul souci d’assurer
leur qualité de vie. N’oubliez pas que le traitement hormonal de la
ménopause protège contre l’ostéoporose. Ce traitement n’admet qu’une
seule contre-indication absolue, les antécédents de cancer du sein
personnel{6}.

La ménopause prématurée survient avant l’âge moyen de 53 ans,


généralement avant 45 ans. Elle peut faire suite à une cessation précoce
d’activité des ovaires par destruction auto-immune (ovarite) ou par ablation,
ou lésion chirurgicale des ovaires. Les signes de ménopause sont variables
d’une femme à l’autre, mais d’autant plus bruyants que vous êtes jeunes
et HP. Vous vous sentez âgées avant l’âge avec une baisse de votre
rendement, de votre créativité. Vous pouvez vivre avec des postures de
morts vivants. Je préfère anticiper vos connaissances à ce sujet pour vous
éviter d’errer à cette période et surtout celle de la péri-ménopause.

Voici quelques symptômes qui vous signalent une ménopause. Vous


avez des bouffées de chaleur surtout la nuit. Elles vous obligent souvent à
jeter vos draps et couvertures par terre. Elles entraînent des troubles du
sommeil responsables d’une fatigue et de troubles de l’humeur le jour. Un
rien vous énerve. Cette fatigue est aggravée par un manque de tonus global,
une impression de vivre avec dix ans de plus, une sensation fort désagréable
d’être ralenties, avec l’apparition de troubles de mémoires, de douleurs
diverses et variées. Vous vous plaignez de rapports sexuels douloureux et
parfois d’absence de libido. C’est plutôt votre conjoint qui se plaint plus
que vous de votre panne de libido car vous ne vous en rendrez pas toujours
compte. Vous pouvez aussi avoir d’autres signes qui vous sont propres et
que vous rapporterez à cette ménopause une fois que vous les aurez vus
disparaître sous traitement substitutif de la ménopause (THM). Et vos
fantasmes amoureux reviendront au galop ! Non traitée, elle entraîne un
risque d’ostéoporose, une maladie grave du fait de ses risques de fractures
du col du fémur et des tassements, de fractures des vertèbres altérant
considérablement la dépendance des patientes atteintes et altérant
profondément la qualité de vie.

Petit truc
Je vous conseille vivement de vous informer sur le THM.

Élise

Élise ne fait pas son âge, 72 ans, et a encore une activité débordante
comparable à une femme non retraitée grâce à son traitement hormonal
qu’elle poursuit depuis sa ménopause survenue à 50 ans. Jalousée
même pour son envie de toujours faire. Un suivi par mammographie
annuelle est cependant indispensable. Elle n’a jamais pris de somnifères
ni d’antidépresseurs, ni d’antidouleurs. Elle pratique régulièrement une
activité physique et se porte comme un charme avec son dynamisme
étonnant.
Troubles alimentaires

Il est fréquent de rencontrer chez l’adulte HP, à partir de l’adolescence,


des troubles du comportement alimentaire soit à type de restriction, soit à
type de grignotages, compulsion nocturne. On pourrait dire que
l’alimentation fait le pont entre le cerveau droit, siège de la créativité et le
cerveau gauche qui orchestre le raisonnement.

Lire de Muriel Servais : Éliminer le poids de ses émotions avec la


Psycho-Diététique® :
« J’ai effectivement pu constater, comme l’indique le Dr Valérie
Foussier, que l’alimentation, surtout sucrée, directement ou indirectement
comme l’alcool, permet à un adulte HP ou à un enfant HP, de diminuer la
souffrance que représente pour lui le fait de quitter, notamment, la
créativité, la chaleur et la sensibilité du cerveau droit, et ainsi pouvoir
arriver à vivre et à utiliser les qualités, néanmoins indispensables, du
cerveau gauche, comme la stratégie, la froideur, le calcul et la logique. Plus
l’hypersensibilité du cerveau droit sera liée à un potentiel élevé et plus les
interférences émotionnelles peuvent être élevées et proportionnelles à la
quantité de surplus alimentaires nécessaires à apaiser le stress engendré
par l’obligation, à certains moments, d’utiliser les compétences du cerveau
gauche.
En fonction du terrain génétique familial, les conséquences de cette
souffrance émotionnelle HP et donc de ce type d’attitude alimentaire,
pourront aller d’une prise de poids, d’une perte de poids, d’un diabète,
d’une hypercholestérolémie, de rhumatismes, d’arthrose, à des problèmes
de santé plus sérieux quand ils ne sont pas entendus dans leurs signes
précurseurs.
Le cheminement permettant la transformation des symptômes pourra
réunir des savoirs complémentaires et nécessaires, comme les
connaissances du corps médical dont le Dr Valérie Foussier fait preuve,
avec une vocation et une passion profonde, ainsi que la mise en place d’un
plaisir sportif personnalisé grâce à un coach sportif, l’harmonisation
énergétique par des approches comme le massage, la Psycho-Énergie ou
encore l’utilisation de la Psycho-Diététique® qui va allier l’apaisement des
souffrances à l’origine de la prise de nourriture émotionnelle et en fin de
parcours, permettre la création d’un Art de vivre, de se nourrir, dans toutes
les sphères de sa vie, et ceci, avec le souci du respect de la personnalité, du
potentiel et de ses caractéristiques uniques comme la présence d’un HP, du
patient très souvent impatient d’exprimer cette joie de vivre latente. »

Les conduites restrictives

Elles sont une suite logique de l’hypercontrôle et notamment des apports


alimentaires, provoquent une certaine jouissance et sont responsables d’une
insuffisance pondérale parfois sévère. Le changement de comportement est
difficile à obtenir et demande une aide médico-psychologique, une habile
partition à quatre mains, et une grande patience. Ce peut être un désintérêt
pour s’alimenter, préférant les nourritures spirituelles ou les prémices d’une
dépression à rechercher. L’insuffisance pondérale peut parfois mettre en jeu
le pronostic et nécessiter le recours à une hospitalisation prolongée et une
réalimentation par perfusion.

Une sur-alimentation

Les grignotages, ou boulimie, sont fréquents et responsables d’un


surpoids. Ils traduisent un mal-être non identifié ou identifié. Vous êtes mal
insérés dans la société avec une grande mésestime de soi. Il est fréquent que
l’obésité vous marginalise encore plus, vous voir refuser une embauche
malgré vos diplômes et compétences non discutables. Nous, médecins,
avons un rôle certain à jouer de concert avec un psychothérapeute. Il n’est
pas rare de voir un amaigrissement dans les cas de surpoids, ou une prise de
poids chez un anorexique, après l’annonce du HP à un adulte et de le voir
décrocher un travail après avoir remonté son estime de soi.

Jérôme

Jérôme, 24 ans, souffre d’une obésité morbide. Son poids a atteint


son maximum de 124 kg pour une taille de 182 cm lors de la première
consultation. Rapidement, je soupçonne son HP et oriente
l’interrogatoire. Il m’annonce comme un animal à terre blessé qu’il a
été licencié pour ses formes repoussantes, pour faute professionnelle, en
langage patron.
Il est bardé de diplômes prestigieux et a une expression orale
précieuse. Il compte aller aux prud’hommes pour être réparé sur le plan
moral. Je diagnostique entre temps une insuffisance gonadotrope, c’est-
à-dire une baisse de sécrétion de testostérone due à un mauvais
fonctionnement hypophysaire. Je lui donne mes deux conclusions et lui
fais miroiter un avenir rapidement meilleur avec un traitement
hormonal à base de testostérone, de mise en avant de toutes ses
compétences et avec mon allergie à l’injustice qui me pousse à lui faire
une lettre circonstanciée pour les prud’hommes. Je le revois 6 mois plus
tard. Il me dit : « Je ne suis pas venu avant parce que je voulais vous
revoir en ayant tout réglé. Primo, j’ai gagné aux prud’hommes, votre
lettre m’a bien aidée. Secundo, je suis redescendu en-dessous de la
barre des 100. Tertio, j’ai trouvé un travail qui me plaît dans une petite
boîte. Quarto, j’ai une petite amie. Votre traitement est miraculeux.
Merci. »
3e partie

Comment rendre la vie


plus belle ?
Apprivoisez votre Volcan
ou votre Magma

J’ai rencontré une kyrielle de métaphores pour exprimer cette


hypersensibilité fardeau, comment-arrêter-de-penser-et-débrancher-mon-
cerveau ? Les plus fréquentes sont montagnes russes, tsunami, déferlante ou
débordement émotionnel, bouillonnement intérieur, bouffées, vague ou
torrent d’émotion, effervescence de sentiments, distorsions ou dyslexie
émotionnelles. J’emploierai dans ce chapitre le vocable plus imagé de
Volcan pour ces yoyos émotionnels, ces oscillations émotionnelles.
Nommez votre démon qui vous chatouille. Cela vous aidera par la suite
auprès de votre entourage. Un surnom de votre fardeau, une façon un peu
de rire de soi qui désamorce bien des bombes. Comment maîtriser ou
éteindre votre volcan émotionnel alias Volcan ?

Certains d’entre vous pensent en images et ont beaucoup de mal à les


former ou formuler en mots. Il s’ensuit une grande difficulté à exprimer vos
émotions. Cette inhibition émotionnelle, je l’appelle ici Magma.

Origine de ce Volcan, de ce Magma

Caractéristiques de votre Volcan


Vous pouvez passer en un instant du rire aux larmes, de l’extase absolue
à la détresse la plus profonde telle une décharge électrique. Vous pouvez
très bien éprouver au cœur d’un bonheur immense des pulsions suicidaires
ou destructrices. Toute la rage du monde s’installe en vous. Votre
arborescence de pensée est responsable de ce changement brutal d’humeur.
Vous êtes le personnage de tous les extrêmes. Quand les mots se perdent
dans votre ramure ou passent si vite dans votre tête, quand les implicites
sont difficiles à comprendre, vouloir s’exprimer peut créer de vraies
difficultés relationnelles. Et le Volcan se déclenche. Vous vous contenez
beaucoup dans la gestion de vos émotions. Vous tentez de mettre à distance
toutes vos émotions qui vous assaillent au quotidien. Cependant très vite,
vous êtes touchés, blessés. Une remarque anodine, un mot rapidement
employé, une phrase négligemment employée vont déclencher votre Volcan
que vous essayez de canaliser dans un premier temps, d’intellectualiser, de
minimiser et de refouler. Vous tentez en permanence de faire baisser
l’éruption, malgré des larmes qui montent et la colère qui vous envahit.

Ce Volcan a les caractéristiques d’être à la fois disproportionné et


déstabilisant. Il survient souvent pour des futilités et forme les recoins
émotifs de vos rêves. Il emporte tout à l’image d’un tsunami dévastateur. La
violence de la réaction n’est alors plus en rapport avec la situation initiale
parfois banale. Cela prend des proportions démesurées : hurlements, coups
de poings, objets qui valsent, agressivité contre vous. Cette crise de
l’extrême a pour objectif d’évacuer le surplus. C’est un exutoire qui,
malheureusement, devient vite un conflit et peut avoir des conséquences
plus graves. Il est important dans ce contexte de vous faire retrouver votre
calme rapidement. La seule possibilité est d’attendre sans rien dire ou
énoncer des choses très neutres, parler d’autres choses. Surtout ne pas
intervenir sur l’origine de la charge émotionnelle pour ne pas donner prise à
ce Volcan. La discussion devra venir dans un second temps.

À la phase d’explosion, le temps se déforme. Vous pouvez avoir besoin


d’un mois pour vous en remettre complètement. Il peut aussi persister bien
plus longtemps qu’il ne devrait et peut être responsable d’un abattement
durable paralysant.

1 seconde de déception = 1 mois de mal-être

Vous avez un nombre de neurones et de connexions considérables. Vous


avez aussi la possibilité de recréer des nouvelles liaisons. C’est ce qu’on
appelle la plasticité cérébrale, une grande découverte récente. La plasticité
cérébrale consiste à créer de nouvelles connexions entre les neurones après
la perte de ceux-ci et de créer ainsi de nouveaux réseaux. Ceci explique que
même très vieux, on peut apprendre, mémoriser toute sa vie. Vous avez une
vitesse de transmissions des informations et un pouvoir de plasticité qui
vous est propre. La vitesse n’est pas non plus la même selon les parties du
cerveau et des types d’informations à traiter. Le traitement de certains
événements peut mesurer entre 3 à 5 ms. Le temps de lire cette phrase, votre
cerveau a traité une centaine d’informations. Ce qui explique le jeu
d’association. Le cerveau est multitâches. Toutes les parties du cerveau
peuvent traiter plusieurs choses différentes. Si une région est touchée, une
autre prendra le relais, ce qui veut dire que la puissance du cerveau est
infinie. L’hyperactivité cérébrale est ce Volcan sous un crâne, un état
permanent d’hyperactivité avec des connexions à grande vitesse et qui se
déploient dans toutes les zones du cerveau simultanément. Ce Volcan réduit
considérablement les capacités de penser et devient très rapidement difficile
à canaliser. Une conséquence directe est une pensée toujours en marche,
que vous n’arrivez jamais à stopper : J’en ai tellement dans la tête que cela
m’embrouille… Je ne peux pas écrire tout ce que j’ai dans la tête, je perds
le fil de mes idées… Ça va trop vite.

Cette plasticité cérébrale avec ce type de connexion explique un


phénomène que vous avez sûrement déjà vécu au moins une fois dans votre
vie : résoudre parfaitement un problème mathématique sans passer par les
étapes intermédiaires, ce qui vous a valu des commentaires du style : vous
avez copié sur votre voisin, zéro car vous n’avez rien démontré… ce qui
avive bien sur votre Volcan. Elle est également responsable de phénomènes
troublants : la persistance d’une odeur après sa disparition, la perception de
celle-ci en évoquant un souvenir ou après la stimulation d’un autre sens.

Caractéristiques de votre Magma

Vous avez peur de vous brûler les yeux au cœur du merveilleux ou du


désastreux. Votre Magma pourrait se comparer à un comportement
d’inhibition paralysante face à une situation traumatisante. Votre Magma
représente alors la solution la moins mauvaise pour vous, face à votre
« agresseur potentiel ». Il vous évite d’être en situation d’infériorité par
l’attaque, ou la fuite qui l’activerait.

Chaque situation du quotidien peut référer à un événement marquant,


intégré dans votre mémoire. C’est la qualité de stockage, les colorations
affectives de la prime enfance qui jouerait sur votre Magma. Vos mémoires
se comportent comme des glaces déformantes fondues sur les ombres de
votre enfance, ou de votre imagination. La mémoire a plus tendance à
retenir les souvenirs négatifs qui chassent les positifs et attise votre Magma.
Il peut être une sorte de vengeance froide envers les autres, contre vous-
même. Il transforme les excitations physiques et émotionnelles non
extériorisées lors d’une agression en action ou somatisation, avec un coût
énergétique moindre par rapport à toutes autres solutions considérées
comme plus communes.

C’est lors d’agressions répétitives, véritables dards allergisants, même


mineures ou de réminiscences que votre Magma se ranime
automatiquement pour alimenter des cercles vicieux, jusqu’à parfois induire
une réorganisation profonde de la personnalité. Votre Magma est le seul
moyen que vous avez trouvé pour rester en équilibre et éviter de vous noyer.
Il ne vous empêche pas, en revanche, de dériver. L’exprimer serait un
moyen pour retrouver le cap. L’aide d’un thérapeute est souvent nécessaire.

Déficit de l’inhibition latente


Vous avez une possibilité extraordinaire de traitements simultanément
de plusieurs données. Cependant, vous n’avez pas ce discernement
immédiat d’ordonner vos informations. Vous traitez tout au même niveau
d’importance. Ceci explique qu’un petit détail peut envahir votre pensée
comme un événement traumatisant. Vous avez un défaut de votre inhibition
latente. L’inhibition latente est le processus qui permet de hiérarchiser, de
trier les informations que votre cerveau vous envoie de droite et gauche.
Elle supprime les bruits, images, sensations, une sorte de tri automatique. Et
ce tri automatique est effectué afin que vous ne soyez pas submergés par
toutes les informations insignifiantes, et pour vous permettre de vous
concentrer sur l’essentiel. Il s’agit d’un processus neurologique
fondamental qui se déclenche à l’insu de votre volonté consciente. Ce tri
automatique ne se déclenche pas dans le cerveau de la personne HP qui se
trouve face à une cascade d’informations qu’elle doit traiter manuellement.

L’empathie extrême
Pour beaucoup, vous pensez d’abord avec votre cœur avant de penser
avec votre tête. C’est bien là la source de vexations. Vous êtes une véritable
éponge. Vous absorbez en continu la moindre particule émotionnelle en
suspension autour de vous. D’une sensibilité exacerbée aux émotions
ambiantes, vous ressentez également les émotions des autres, c’est ce que
l’on appelle l’empathie à l’extrême. Cette empathie est constante et peut
perturber vos relations humaines. Vous vivez les émotions de l’autre au
centuple, sans pause. Cette perméabilité laisse peu de repos et conduit à des
gestes épuisants. Vous avez du mal à vous isoler de ce brouhaha émotionnel
capté avec force et tous vos sens en éveil.

Votre vue perçante aiguisée permet de voir le détail d’une scène ensuite
analysée, des particularités que les autres aperçoivent à peine et dont ils ne
soupçonnent pas la présence. Votre regard perçant et votre mémoire
époustouflante vous permettent d’emmagasiner un nombre incroyable de
ces précisions en un laps de temps record.

Votre ouïe fine permet de distinguer des informations sonores en


provenance de plusieurs sources, comme si vous disposiez de plusieurs
canaux auditifs et que vos oreilles avaient des jambes. Tous les messages
auditifs captés sont traités en même temps et vous pouvez ainsi réagir à l’un
ou à l’autre de ces messages avec la même justesse qui est souvent
incompréhensible. On vous surnomme Vous-n’écoutez-pas. Votre entourage
est bien convaincu que vous ne pouvez entendre ayant l’oreille branchée sur
votre baladeur audio, sur la télévision allumée, sur une conversation
téléphonique en cours et sur un vacarme ahurissant dans la rue. Et pourtant
si. Vous avez très bien entendu. Vous disposez en plus d’une capacité de
discrimination auditive qui vous permet d’intercepter les sons de très basses
fréquences pas toujours audibles par tout le monde, comme les ultrasons des
dauphins. Un murmure, un bruissement, un pas de velours d’éléphant
parviennent à votre cerveau avec la même netteté qu’un son plus
perceptible.
Votre odorat, toujours en activité, est un de vos précieux atouts. L’odorat
est un sens secondaire dans la société moderne. C’est pourtant un sens
essentiel. Vous êtes capable de garder cette capacité étonnante de vous
servir des odeurs pour tirer les informations sur des personnes et les choses
qui vous entourent, comme sentir de la fumée à des kilomètres et débusquer
un incendie pour appeler les secours plus rapidement. Vous en parlez
rarement car vous ignorez que les autres ne disposent pas de ce sens.
Pourtant, avec votre odorat développé, vous élargissez encore votre
réceptivité sensorielle et augmentez significativement le nombre de
données.

Vous avez aussi le goût et le toucher très développés. Il existe un


nombre impressionnant de gastronomes HP. Vous sentez la texture de la
peau des autres. Vous êtes attirés par les matières. Vous avez souvent le
besoin de toucher pour bien comprendre. Vous êtes des Touche-à-tout.
Comme si par ce geste, vous vous assurez d’avoir bien assimilé tous les
composants des objets. À l’inverse, vous pouvez ne pas supporter le contact
d’une matière comme le synthétique, la laine, le papier.

Vous voyez certaines choses invisibles et imperceptibles par les autres.


Vous tirez des conclusions et mémorisez des éléments qui échappent à
autrui. La capacité d’utiliser vos cinq sens élargit votre réceptivité au
monde. L’exacerbation de vos sens génère une sensibilité émotionnelle
élevée. Tout est perçu tout le temps, étroitement lié à une réceptivité de
l’amygdale plus élevée. L’amygdale est le siège des perceptions et réactions
émotionnelles. Véritable sentinelle du corps, elle capte les moindres
signaux sensoriels présents dans l’environnement et réagit de façon intense.
Avec les techniques d’imagerie fonctionnelle IRM, on peut voir fonctionner
le cerveau en temps réel. Grâce à cette déferlante sensorielle, le cortex
frontal va rapidement se désactiver. Il se met sur off. L’émotion prend le
contrôle exclusif de la situation sans être ni canalisée, ni contrôlée, ni
intégrée dans un processus analyste plus complexe. Et sous l’emprise des
émotions, tout peut arriver. Le cerveau est submergé et vous êtes emportés
par ce Volcan avec les risques que cela comporte.
Maîtrisez votre volcan ou magma

Pour maîtriser votre Volcan ou Magma, faites comme le Petit Prince,


apprivoisez-le.

Verbalisez
Parfois passer de l’image aux mots est impossible. Comment traduire ce
Volcan sans trahir ce que vous pensez, en trouvant les termes justes, au bon
moment, en étant sûr que l’autre comprendra précisément ce que vous avez
à dire ? Parler, c’est un dépucelage de votre esprit, le début de la maîtrise de
ce Volcan. Ce peut être une personne intime qui le fasse à votre place :

« Quand j’étais angoissée je ne savais pas pourquoi. Ma mère avait le


chic pour trouver les mots exacts à mon ressenti ainsi que les
explications. C’est exactement ce que je ressens… Tu as trouvé les mots
exacts… Moi, je savais pas ! »

Isolez-vous. Prenez une feuille de papier, votre ordinateur. Écrivez vos


impressions sans les envoyer. Attendez le lendemain au minimum pour
adresser votre courrier récriminateur ou enjôleur. Attendez d’avoir recouvré
vos esprits car vous pouvez constater qu’il n’est plus d’actualité. Cela vous
épargnera du temps et de l’énergie.

Pour ceux qui pensent en image, n’hésitez pas à les dessiner ou les
peindre. Il se peut que vous trouviez des personnes qui vous donnent les
clés de votre Magma, à savoir qui vous décrivent votre situation
émotionnelle au moment de votre réalisation. C’est un moyen précieux de
formuler des choses non formulables pour vous. Vous pouvez aussi
emprunter la voie de la musique, du sport guidé par un thérapeute. Il est
souvent plus difficile de faire exprimer vote Magma que de canaliser votre
Volcan, tout comme il est plus difficile de faire grossir une personne
anorexique que de faire maigrir une personne en surpoids.

Danse d’un soir


Le velouté de ton étoffe
Exhale ton parfum séducteur,
Moelleux à ses heures,
Ta fragrance réchauffe.
Tes ailes magiques,
Ton parfum d’étincelles,
Transforment le tragique
En véritables dentelles.
Les matins deviennent or,
Les pluies s’évaporent.
Valse d’un soir,
Ce parfum fatal,
Danse dans la soie
Un souvenir cristal !

Trouvez quelqu’un qui vous aide à mettre en mot.

Anticipez
Dès que vous sentez votre Volcan pointer, informez votre entourage de
votre état émotionnel. Vous pouvez vous dévoiler par écrit par oral, en
direct, quelques minutes ou heures avant. Le simple fait de penser à cette
phrase va canaliser votre pensée et entraîner votre Volcan dans un sommeil
salvateur. Formulez une phrase qui caractérise le plus votre Volcan du
moment. C’est une bonne méthode. Cela permet de calmer le jeu des deux
côtés.

Prévenez aussi quand vous êtes dans une éruption positive où tout
s’enchevêtre. Cela vous permet de trier et de retrouver un fil conducteur
compréhensible par les autres. Vous serez dispensés d’entendre “tout part en
vrille”… “ça part dans tous les sens” qui vous blesse. Non ça ne part pas
dans toutes les directions. Cela a un lien judicieux. Vous avez votre logique
intérieure, un grand fil conducteur.

Luttez contre l’anticipation anxieuse


L’anticipation anxieuse crée une angoisse diffuse qui vous gâche la vie.
Luttez contre cette anticipation anxieuse en vous sentant vivre, en vous
faisant plaisir. Le plaisir pour le plaisir. Regonflez votre estime de soi avec
un environnement bien-vaillant, une stabilité affective. N’hésitez à recourir
à l’aide d’un thérapeute. Prenez un enfant par la main et montrez-lui le
chemin. Valorisez, encouragez, gratifiez chaque effort. Réconfortez tout le
temps. Développez votre créativité pour grandir au plus proche de vous,
pour éliminer votre tonne de souffrance et accroître vos moments de
bonheur.

Découvrez votre résilience


Développez votre capacité à rebondir aussi importante que la capacité à
sombrer. Vous excellez dans la résilience, cette capacité à faire face, à
s’ajuster, à trouver des solutions constructives face à la complexité de la
vie, face à la douleur. Plus il y aura de difficultés, plus vous rebondirez.
Votre vie est jalonnée d’espoirs infinis, de déceptions fulgurantes, de joies
intenses puis de douleurs, d’enchaînements enivrants. Vous jonglez comme
un Ménestrel avec vos émotions contradictoires. Ce Volcan au cœur de
l’intelligence. Tous les sens au service du plaisir de vivre. Essayez de puiser
dans votre décalage des compétences nouvelles. Vous ressentirez une réelle
satisfaction à dépasser la difficulté. Un défi. Une envie de réussir très forte
chez vous-même lorsque tous les autres croient que tout est perdu. Vous
seul avez cette capacité à retrouver et reprendre espoir. Vous avez
naturellement ce besoin impérieux de vous dépasser. Votre énergie est une
force surnaturelle. Un certain idéalisme peut être à l’origine de défis
accomplis lorsque vous êtes capable d’écouter votre idéal.

Recherchez une autre cause au volcan


Un train peut en cacher un autre. D’autres situations que votre HP peut
réveiller votre Volcan. Une dépendance affective. Une maladie chronique
sensible au stress comme l’hyperthyroïdie, l’insuffisance surrénale. Lorsque
vous avez comme habitant un double Volcan, vous êtes alors plus exposé à
une double incompréhension de votre environnement responsable d’une
triple gifle. Il vous appartient de faire une petite investigation personnelle
dans vos profondeurs à la recherche d’un double Volcan.
Cessez d’être gentil, soyez vrai

Longtemps, vous avez vécu avec ces idées : « si je ne fais ce que tu dis,
tu ne corresponds pas à la bonne image que tu as de moi »… « si je cesse
d’être gentil ou prévenant, m’aimeras-tu encore ? Peut-être pas ». Alors
vous avez adopté le profil gentil pour être aimé, pour faire plaisir. Cessez
d’étaler sans cesse votre gentillesse. Soyez vous-même.

Cessez d’être gentil


Vous avez tous un peu peur de constater la différence, vous l’évitez,
vous la refoulez tout le temps. S’entraîner à la différence de l’autre vous
permet de faire face à la vôtre, image en miroir. Vous pouvez aussi
considérer la différence de l’autre ou la vôtre comme une menace. Si l’autre
est différent, vous vous dites que vous risquez de devoir vous adapter,
attention danger. Vous risquez d’être jugés. Vous vivez dans la peur de la
désapprobation, de la critique. Oubliez vos mensonges pour être gentil.
Mettez-vous en colère au risque d’être mal considéré. Enterrer une colère,
c’est enterrer une mine. Prenez soin de votre colère. Elle peut être
salvatrice.

Respectez vos besoins


Vous attendez que les autres devinent vos besoins que vous n’avez
même pas formulés et parfois même pas identifiés. Définissez vos propres
besoins et envies sans les projeter sur l’autre. C’est une belle liberté que
vous vous donnez et que vous donnez à l’autre. Comme le chemin vers
l’autre, un chemin vers soi est indispensable. Différenciez, j’ai besoin de,
j’ai envie de, de j’ai besoin que tu. Cette phrase est fondamentale. En
ignorant vos propres besoins, vous vous faites violence. Vos besoins doivent
être reconnus, plus que satisfaits. Le besoin n’est ni le désir ni l’envie. Il
arrive souvent que vos jugements soient seulement l’expression tragique de
vos besoins inassouvis. Devenir adulte, c’est aussi se donner l’occasion de
redéfinir ses priorités. Vous ne prenez pas le temps de vous aimer mais pour
vous juger, vous prenez un temps infini. La vie est l’étoffe dont vos rêves
sont faits. Donnez vie à la partie de vous qui est en veilleuse. Acceptez le
changement d’un détail d’abord. Renoncez à la peur et basculez dans la
conscience. Soyez présent à vous et aux autres dans l’empathie. Votre
capacité d’écoute aide à la connaissance de vous-même, de la confiance que
vous avez en vous-même.

Respecter vos besoins, c’est aussi respecter ce besoin de dire. Exprimez


votre vérité et vos émotions dans le respect d’autrui et dans le respect de ce
que vous êtes. Plongez dans le cœur de vous-même.

Mettez en mots votre solitude, votre tristesse, votre colère, votre besoin
de reconnaissance, d’échange de compréhension pour éviter de critiquer,
d’insulter, de frapper, de voler, de boire, de déprimer. La violence est
l’explosion d’une bombe de vie empêchée. Évitez le langage
déresponsabilisant, les ordres : la tradition veut que je suis triste parce que
mes parents… je suis déprimé parce que le monde… la couche d’ozone…
Ne reportez pas sur les autres votre mal-être, le traditionnel « je suis
triste parce que tu… ». Attention aux failles importantes de votre enfance
qui peuvent modeler votre vie d’adulte.

Vous avez longtemps pensé que pour être aimé et avoir votre place, vous
devez faire non pas ce que vous voudriez mais ce que les autres veulent.
Être vous-même, c’est risquer de perdre l’amour des autres. Vos émotions
sont comme des vagues de sentiments disparates qu’il est bon de pouvoir
identifier et différencier. Elles vous renseignent sur vous-même en vous
invitant à identifier vos besoins. Le sentiment fonctionne comme un signal
lumineux clignotant sur un tableau de bord. Il vous indique qu’une fonction
n’est pas remplie, qu’un besoin n’est pas satisfait. Développez votre
vocabulaire. Si vous vous coupez de vos besoins, quelqu’un en paiera le
prix, vous-même ou l’autre. C’est très pesant d’être soumis au besoin de
l’autre. Tout petit, vous apprenez à satisfaire le besoin des autres en tant que
bonne fille, bon gars. Vous basez vos réactions sur vos impressions, vos
croyances et vos préjugés plutôt que sur ce que vous ressentez vraiment.
Vous n’êtes pas à l’écoute de vous-même, en adéquation avec vous-même.
Cessez d’être gentil, soyez vrai.

Soyez vrai
Vous avez appris à faire pour plaire mais vous n’êtes jamais assuré de
faire la bonne chose au bon moment dans la bonne mesure pour l’autre.
Méfiance et doute apparaissent comme principe de vie pour beaucoup
d’entre vous. L’autre est plus ou moins perçu comme un juge dont
l’approbation conditionne votre bien être. Vous êtes dans la crainte de ne
pas en avoir fait assez pour mériter son regard ou acheter sa clémence. Vous
achetez de la reconnaissance, vous vendez de l’authenticité au lieu de vivre
de vraies relations humaines.

Laissez tomber vos masques tristes et désolants. Ils isolent et


rétrécissent en peau de chagrin. Vous ne pouvez pas toujours travestir la
vérité au gré de votre confort. Il est de bon augure de contribuer à la clarté
et à la transparence, à la paix dans votre vie quotidienne. Apprenez à dire
non. Lorsque vous dites non, vous dites oui à autre chose. Vous dites oui
pour être gentil, mais vous pensez non. Essayez de faire l’inverse. Vous
resterez toujours aimable, même si vous n’êtes pas d’accord avec l’autre. À
vous de trouver la bonne manière de le dire. La façon pour vous faire
accepter plus facilement. Il arrive que vous disiez systématiquement non
par rébellion parce que c’est l’une des seules façons que vous ayez de
satisfaire vos besoins d’identité, de sécurité, de reconnaissance : « je
m’oppose donc j’existe ». Apprendre à dire non, c’est travailler sur quatre
valeurs : le respect, l’autonomie, la responsabilité, la force.

Arrêtez le ping-pong
Vous faites des reproches aux autres alors que vous ne connaissez même
pas ce que vous leur reprochez. Vous imposez vos besoins aux autres. C’est
du ping-pong. Vous risquez d’agresser l’autre et de générer vous-même de
la violence. Exemple : « j’en ai marre que tu me fasses la gueule,… non je
ne fais pas la gueule… mais si… mais non… mais si… mais non ».
Observez de façon neutre les faits, les paroles, le visage et l’expression
de votre interlocuteur. Quand vous avez bien défini vos propres besoins,
vous pouvez identifier votre réprobation et y remédier. Il y a plus de joie à
tenter de résoudre un conflit qu’à les entretenir ou essayer de les aggraver.

Trois minutes pour vous trois fois par jour


Prenez trois minutes d’écoute de vous-même sans jugement, sans
reproche, sans conseil, sans tentative de solution, trois fois par jour. Trois
minutes de pleine présence à vous-même et non à vos projets ou vos
préoccupations. Trois minutes pour faire le point de l’état des lieux sans
essayer de rien changer. Trois minutes pour vous relier à vous-même, pour
vérifier que vous vous habitez bien : oui je suis là. C’est de cette qualité de
présence à vous-même que pourra naître cette qualité de présence à l’autre.
Exprimez de la gratitude pour tous vos besoins qui sont comblés. Ayez des
yeux pour regarder, des mains pour sentir. Lorsque vous vous nourrissez
d’énergies portées par tout ce qui va bien, vous trouvez la force d’affronter
tout ce qui va mal. C’est un principe d’écologie intérieure, les vitamines de
la relation. Soyez vrai. N’attendez pas de perdre des proches pour exprimer
tout votre amour à leur égard. N’attendez pas d’être hospitalisé pour
célébrer la joie d’être en bonne santé. N’attendez pas d’être seul pour
apprécier la compagnie. N’attendez pas que ça aille mal pour prendre
conscience que ça allait bien. Soyez attentif à cette hygiène de conscience.
Prenez soin de votre carburateur intérieur pour éviter qu’il ne s’encrasse.
Soyez comme ces hommes du désert qui ont un radar pour capter le besoin
des autres et qui ont développé une acuité de conscience et de cœur, une
conscience conviviale. Ce sont des hommes de dignité, d’humilité,
d’autonomie, d’intégration, de liberté, de responsabilité.

Acceptez de souffrir et de faire souffrir


Attention à la vieille habitude de penser plutôt que de ressentir. Quand
on vous demande comment ça va, vous répondez souvent par une pensée,
un concept, non par un sentiment. Il existe deux types de sentiments, les
vrais et ceux comprenant une interprétation. Cheminez vers vous-même
pour renoncer aux sentiments interprétatifs, et au scénario de victime, de
plaignant. Cela évite le retour à la relation mère-enfant. Vous vous
réappropriez votre vie, vous vous recentrez, vous vous cueillez et recueillez.
Il se peut que vous ayez besoin d’un accompagnement thérapeutique pour
tenter de résoudre certaines souffrances. Souvent, vous souhaitez qu’un
autre écoute ce qui se passe en vous. Au risque de heurter quelques-uns, la
souffrance peut être salvatrice, dans certaines situations.
Je me souviens avoir lu dans l’une de mes premières lectures après avoir
décidé de nettoyer à fond mon intérieur, une phrase qui m’a fait bondir :
Tout ce qui vous arrive est bien pour vous de Neale Donald Walsh.
Aujourd’hui elle me sauve à chacune de mes déconvenues douloureuses.
Elle me pousse à trouver un sens à cette souffrance qui s’allonge sur ma
route. Accueillez-la comme une occasion. Une occasion de grandir,
d’apprendre sur vous, sur l’autre et sur le sens de votre vie. Elle précède dès
l’instant où vous acceptez d’y rentrer, une joie profonde et inattendue. La
souffrance vient fissurer le mur. Ayez de l’empathie pour vous-même.
Partagez avec ceux qui ne vous ressemblent pas car leur différence vous
enrichit. Dansez vers l’autre en respectant ses limites et les vôtres. Ce qui
fait mal ne fait pas forcément du tort.

Il peut arriver que provoquer la souffrance chez l’autre soit


incontournable par rapport à votre besoin de vous respecter. Prenez soin de
lui. Accompagnez-le dans sa détresse. Prendre soin, c’est aider l’autre à
vivre et ce n’est pas tenter de lui faire l’économie d’une douleur qui se
trouve sur son chemin.

Lorsque vous aurez accepté de souffrir, vous serez surpris de considérer


votre Volcan, votre Magma presque comme un ami. Encore un petit travail
avec un thérapeute et il deviendra un ami puis un vrai ami. Sitôt qu’il aura
pris la position de vrai ami, il s’éteindra comme par magie. Vous serez aussi
étonné de constater qu’on vient vous solliciter pour aller à la guerre, pour
résoudre des litiges car on aura bien vite remarqué votre virtuosité. Ne vous
offusquez plus d’entendre à votre sujet : on ne peut pas lui parler sans qu’il
ou elle n’explose. Et après avoir résolu un désaccord : il ou elle a réglé très
vite le différend. On ne s’y attendait pas !

Jaillissement du Magma

Discrète parmi tes frères,


Étouffée à l’intérieur,
Tu cherches à l’extérieur
Une vie comme messagère.
Tes mots restés bloqués
Ruissellent à présent
Sur les flancs d’un volcan
Tel de la lave dorée.

De manière subtile
Ton âme nubile
Distille ses boutons d’or,
Son pétillant et ses trésors.

Ni le temps, ni la distance
N’ont tempéré ton Amour,
La force de l’évidence
Qui illumine tes alentours.
Impact social,
professionnel, familial

Vous êtes HP. Vous le savez depuis l’enfance, l’adolescence, jeune


adulte. On vient de vous le découvrir à 40 ans ou après. L’annonce de
votre HP va influencer votre vie. Plus tôt vous le savez, mieux c’est. Cela
ne veut pas dire que le savoir dès l’enfance offre une vie sans encombre.
Cela permet seulement de peut-être mieux se préparer à l’âge adulte et à
l’adversité obligatoirement rencontrée entre amis, dans le milieu
professionnel et familial.

Découverte du HP chez l’un des conjoints

Lorsque vous constituez un couple de HP, vous êtes tous les deux
soumis à vos Volcans ou Magmas. Souvent, la force de votre amour passe
au-dessus. Vote couple dure avec des avis de tempête. Lorsque l’un d’entre
vous n’est pas HP, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et la séparation
fréquente.
La vie commune entre un adulte HP et un adulte non HP est très souvent
source de souffrance pour l’adulte HP. Surtout lorsqu’il s’agit de la
femme HP. Le partenaire non HP ne comprend pas du tout le comportement
de sa conjointe qui se replie jusqu’à s’y perdre totalement. Elle abandonne
ses projets professionnels et se plonge dans la maternité, dans son rôle de
mère. Les frustrations sont immenses et activent son Volcan sans crier gare.
Il est aussi fréquent que ses enfants soient aussi HP. Ce qui accroît encore
plus l’incompréhension du père qui fuit, qui déserte. La mère se trouve
confrontée aux difficultés d’élever un ou plusieurs enfants HP seule, avec
les répercussions négatives sur leur bien-être.

Lorsqu’il s’agit du contraire, le père HP non reconnu comme tel, vit


également une grande souffrance, encore plus replié que la femme HP. Il
souffre du manque d’amour débordant de sa partenaire. Il le compense dans
son travail et s’y fourvoie. Vous, femmes, lasses d’être molestées dès que
vous ouvrez la bouche, demandez le divorce. Vous, hommes en quête d’une
âme sœur reconnaissante, aimante à la folie, cherchez à droite à gauche et
finissez par vouloir rompre le contrat. Vous vous séparez et les enfants HP
sont encore plus perturbés. Vous déployez vos ailes généralement après la
séparation, avec une aisance qui à la fois vous ravit et vous trouble car vous
prenez conscience de tous vos sacrifices durant cette vie commune.

Conversation téléphonique un vendredi à 20 h entre Aude, HP 7 ans


et demi et son père, très autoritaire et humiliant.

— Je t’ai vu à ma fête, je t’avais dit de ne pas venir à mon école. Tu


m’avais promis ! Tu m’as gâché ma fête. Tu es le pire des papas de la
terre, je te déteste, j’ai déchiré ta carte pour la fête des pères, je te
déteste. Est-ce que t’as pigé ? Faut quand même que tu saches que ça
fait plus de trois ans que je fais semblant de t’aimer !
— Ça suffit maintenant, descends, on va rater l’avion
— Je m’en tape de ton avion, je m’en tape de ton avion.
— Je ne comprends rien. Qu’est-ce que tu dis ?
— Je m’en TAPE de ton avion de MERDE !

Vie commune
Lorsque vous ne vous séparez pas, vous vous déchirez ou vous vous
perdez dans cette adaptation obligatoire comme une chape de plomb. Vous
ne connaissez point le Bonheur. Rare sont ceux qui arrivent à trouver cet
équilibre dans le respect de vos différences, dans la considération de vos
passions.
Vous, mères, vous consacrez entièrement à l’éducation et
l’épanouissement de vos bambins, très tôt, chronophage. Vous vous
épanouissez professionnellement, personnellement lorsque vos enfants ont
grandi, à partir du lycée ou dans le supérieur, lorsqu’ils se sont forgé un
avenir professionnel, affectif.

Découverte HP chez un collègue

Pour être soulagée, la douleur des adultes HP a besoin d’être exprimée,


reconnue et comprise. Sinon, elles progressent avec l’audace d’un
explorateur. J’ai d’abord eu un doute chez toi. Je l’ai balbutié. Tu n’as pas
relevé et as fait semblant de ne pas avoir entendu. Ton attention était happée
par un contre-courant de pensée. Un jour précis, je l’ai clairement identifiée
chez toi. J’ai savamment choisi le moment pour te l’expliquer. J’ai pris le
temps de te l’écrire avec le cocktail d’arguments qui m’a permis d’être sûre
de ton HP. Tu as eu le temps de me lire, seul sans regard indiscret pour
débusquer ton tourbillonnement intérieur ravageur, ton Magma. Tu es resté
extrêmement discret. Je t’ai aidé à trouver en toi les solutions qui te
conviennent. À laisser aller ta créativité bridée, à admettre ta singularité.
Depuis que tu sais, tu réintègres ton bateau. Tu revisites les facettes
endormies de ta personnalité. Esclave de tes émotions invisibles, tu mesures
ton yoyo émotionnel. Tu te livres plus volontiers dans ta différence. Tu
t’autorises bien plus à te distinguer de tes collègues. C’est un immense
plaisir de collaborer avec toi et de le faire savoir.

À ta gauche, le passé, un champ de bataille.


À ta droite, l’avenir, de la terre à perte de vue sans route ni
panneau. Posé, tu t’installes au milieu dans un présent vierge comme
un terrain à bâtir.

Découverte du HP chez une amie

Positif
À l’occasion d’un déjeuner, le temps a suspendu son vol tandis que nous
nous dévisagions sans ambages comme pour dire : voilà une idée
intéressante à creuser. Le culot de ma remarque t’a tirée d’un long tunnel.
Comme si tu réincarnais ton corps avec ta personnalité. La raison de ma
présence, outre assister à la fête, était de te secouer élégamment, de te faire
quitter ce qu’il te fallait éliminer afin qu’une nouvelle lumière puisse
t’envelopper. Cela t’a obligée à transformer ta vie, à mettre les voiles vers
ton maître spirituel. Tu descends dans le silence et écoute ta petite voix. Ton
esprit cède au questionnement sans fin, au balancement de tes pensées
d’une branche à l’autre. Il danse allègrement à travers le temps, effleure des
dizaines d’idées à la minute sans harnais ni discipline. Tu vas vers la paix
avec toi-même en croisant sur ton chemin la pierre Incompréhension, la
sente Colère, la vire Regret. Tu as brusquement compris le fonctionnement
de toi-même, ton passé. Après cette annonce HP, une amitié naît. Après
cette évocation HP, une amitié change de tournure. Elle devient une
amitié âme sœur.

Négatif
Mes premières paroles, l’histoire HP, t’ont propulsée dans les sphères du
bonheur ayant été souvent dévalorisée dans diverses circonstances. Acte
héroïque, je réitère mes paroles à ta demande devant tes immenses doutes
sur tes aptitudes.
Aussi suis-je restée avec toi à te répéter encore et encore cette histoire à
te montrer la collection de signes, jusqu’à ce que la réalité commence à
s’imposer. C’était plus que tu ne pouvais encaisser. Tu l’as reçu comme un
motif de souffrance, une flèche d’insultes, une bombe d’irrespect. Tu passes
ton temps à excaver le passé ou à scruter l’avenir sans voir Dame présent.
Tu finis par fixer ton regard sur un point unique, ton attention sur ta
respiration. Pourtant, tu n’arrives pas à rester stable sur ton radeau pour
gagner les rivages du divin. Tu dérives. Et tu m’éjectes de ton embarcation,
de ta vie ! Je fonds en larme en sanglots, ses effroyables hoquets syncopés à
double pompage. Je n’avais pas vu venir le raz de marée. Je suis une
membrane perméable et je l’ai pris de pleine face. Une morsure de chagrin !
Je m’évertue à trouver le fil du labyrinthe en refaisant le chemin inverse à la
recherche de l’embranchement, où je m’étais égarée. J’ai travaillé, j’ai
dormi longtemps avec toutes mes pensées remplies d’affliction. Le temps de
rebondir. J’ai rebondi en trouvant le code secret. J’ai trop voulu t’aider, trop
te sauver de toi-même sans te laisser le temps d’assimiler. Un simple
problème de rythme a clôturé une belle amitié.

Impact familial sur l’efficience professionnelle

Le rôle de votre conjoint, de votre famille, de vos enfants, est essentiel


pour vous. Vous avez besoin d’être extrêmement bien entouré sur le plan
affectif. Une atmosphère chaleureuse est un moteur ultra puissant et une
ambiance orageuse est un frein inimaginable. Non reconnus par votre
conjoint(e), vous verrez votre vie professionnelle chaotique. Vous ne serez
pas épanouis dans votre travail et ne donnerez pas le meilleur de vous-
même. C’est pour cela qu’il n’est pas rare de vous voir rompre après
l’annonce HP de l’un d’entre vous. La séparation est généralement suivie
d’une envolée professionnelle extraordinaire. Plus lentement est la
réparation affective. Retrouver un partenaire peut prendre beaucoup de
temps. Un suivi psychologique est nécessaire.

L’immense solitude

Ce sentiment de solitude naît de cette distance toujours ressentie entre


vous et le monde, entre vous et les autres. Décalage souvent involontaire et
douloureux malgré beaucoup d’efforts. Loin des autres. Solitude intérieure.
Le sentiment d’isolement peut aussi se ressentir dans votre propre famille,
difficile à vivre. Il vous pousse à l’engagement absolu. Vous vous
investissez à fond dans l’autre, dans la relation en toute confiance avec
votre belle naïveté. Pour vous, la notion d’amis est une notion absolue. La
confiance est indéfectible mais très vite, la vie vient vous dire le contraire.
Vos illusions s’envolent et vous vous effondrez. Comment lui, l’Ami de
cœur a-t-il pu vous trahir ? Comment lui, a-t-il pu être infidèle ? Bien sûr,
ce sont des trahisons infimes, imperceptibles si légères que souvent l’Ami
en question n’en a pas conscience. Cela accentue le décalage. L’Ami ne
comprend pas pourquoi vous lui en voulez et le délaissez. Vous êtes d’une
susceptibilité invivable.
La plus petite réflexion, la moindre remarque, un mot employé, très à
cheval sur la justesse des mots, déclenche chez vous un véritable
cataclysme émotionnel. Ce cataclysme est une pelote truffée de nœuds pour
celui qui vit la scène comme banale. Alors ces mini déceptions
s’accumulent dans votre vie. Vous devenez hypervigilant. Lorsque
quelqu’un vous approche, vous sortez votre bouclier. Les autres bien sûr
ressentent cette distance que vous gardez constamment. Vous vous mettez
en observation. Vous passez tout au scanner de votre analyse : gestes,
intonations, tenues vestimentaires, façon de s’asseoir. Vous ne demandez
qu’à être le renard du Petit Prince. Vous risquez de ne pas enclencher la
relation par peur d’être abandonné.

Vous vous êtes mis en tête également une règle d’or : ne pas trahir. Vous
êtes capable de garder un secret, de combattre l’injustice de toutes vos
forces et de toute votre âme. La moindre injustice vous révolte, c’est votre
talon d’Achille. Et face à l’injustice, vous êtes prêt à tout. Votre placidité
peut se transformer en furie, votre tendresse en haine farouche et votre
passivité en agressivité inattendue. Les trahisons deviennent des blessures
de canif à vif. Malgré tout, vous continuez à y croire, à espérer. Beaucoup
d’espoir et l’insupportable désillusion à chaque fois plus grande et
inattendue. Vos déceptions à répétition se retrouvent souvent dans la vie de
couple, comme si vous étiez incapables d’apprendre par expérience pour
évoluer. Vous êtes désappointés par vos retrouvailles amoureuses alors que
vous avez cru à un moment chaleureux et fort. Vous vous sentez comme un
enfant trahi. Votre rêve romantique s’évapore. Pourtant, vous voulez
comptez pour quelqu’un.

Une façon mathématique de définir ce décalage, le cachet du HP qui


ressent tout de façon décuplée et chez qui l’émotionnel joue une part
fondamentale dans sa vie dans tous les domaines :

Décalage 1+1 = 10

Heureux en société en famille


Rares sont ceux qui se prétendent être heureux et le disent. Pourtant
c’est possible ! En renonçant à cette obsession de tout vouloir contrôler. En
acceptant vos différences à cultiver comme un parc fleuri. Ces différences
sont les racines de votre jardin de joie à entretenir en défrichant les fausses
identités. Laissez-vous guider vers cette liberté de vous redéfinir, le terreau
de votre jardin de joie. Marquez votre jardin de joie du sceau de votre
personnalité.

Qu’est-ce qui vous procure du plaisir ? Quelles sont les cinq choses
essentielles à votre réalisation de soi ? Dès que vous les avez définies, les
programmer sans plus tarder pour vivre une éruption volcanique de
Bonheur ! Le bonheur s’apparente à un voyage avec des escales
enrichissantes.

Faites-vous des amis. Abandonnez votre humour caustique qui blesse


l’autre, même si vous n’avez pas l’intention de faire souffrir. Riez de vos
failles. Riez de vous-même. Vous serez très vite surpris de faire des adeptes
et de voir une foule autour de vous, riant aussi aux anges.

Vous recherchez la décharge d’adrénaline par quelques moyens que ce


soit. Version homme, vous pratiquez un sport extrême, vous prenez des
risques inconsidérés pour autrui et fort décriés. Sans cela votre vie n’est que
ruine. Version femme, vous cherchez à réveiller votre sensualité. Vous le
croisez à l’occasion d’une fête d’amis communs, à une réception
professionnelle, en descendant du train, dans un ascenseur. Un regard et la
musique repart. Ses pupilles ont les reflets changeant d’un glacier. Elles
laissent échapper une onde. Votre corps danse la salsa dans l’écho de son
regard intense. Il dégage une vibration que vous recevez plein cœur. Vous le
reverrez ou non. Mais vous y penserez pendant des jours.

Trouvez l’âme sœur. Encore plus rares sont ceux qui sont heureux en
couple sans avoir rompu une ou plusieurs fois. Toutefois, c’est aussi
possible ! Souvent ce sont les couples d’adultes HP. En effet, chacun
respecte mieux la différence de l’un ou l’autre. Pour vous aider, voir
chapitre relation amoureuse.
Ne vous étonnez pas de faire une crise existentielle tous les six mois et
de vouloir tout quitter pour vous retrouver seul(e) ou mal accompagné(e).
Ça passe et ça revient de façon récurrente. Résistez à cette fausseté du
jugement quand tout va mal, d’avoir une envie pressante de tout larguer.

Rencontre d’un couple heureux en amour et au travail

Gabriel et Graziella travaillent tous les deux dans le milieu artistique, la


photo, et le montage d’images. Ils sont complémentaires. Ils prennent
professionnellement l’avis de l’un et de l’autre pour réaliser des
documentaires. Dotés d’une grande sociabilité et d’un goût prononcé pour
le Beau, ils ont le don d’attirer les gens à eux comme des abeilles par le
miel de leur charme. Ils sont en parfaite harmonie et épanouis dans leur vie
de couple. Oui ça existe le bonheur, cet Alhambra sans intérieur ni
extérieur.

Il y a des gens formidables que vous rencontrez au mauvais moment. Il


y a des gens extraordinaires parce que vous les rencontrez au bon
moment.
Développer la créativité

Chercher, créer, est chez vous une seconde nature. C’est mis en terre ou
en lumière selon votre parcours de vie, selon votre éducation, selon vos
habitudes, d’utiliser ou non vos deux cerveaux droit et gauche. Cette
hampe, créativité, ne demande qu’à croître ainsi que ses feuilles, sérendipité
pour nourrir votre fantaisie, votre fertilité.
Le savoir sans l’imagination est un corps sans âme. Sans le corps, l’âme
n’est que du vent, sans l’âme le corps n’est que ruine. Le savoir est votre
phare, l’imagination votre lumière.

Qu’est-ce que la créativité, la sérendipité ?

La créativité
La créativité est le pouvoir de création, d’invention. C’est la capacité
d’un individu ou d’un groupe à imaginer ou construire et mettre en œuvre
un concept neuf, un objet nouveau ou à découvrir, une solution originale à
un problème, généralement sur commande en un court laps de temps. La
créativité d’un individu ou d’un groupe est aussi sa capacité à imaginer et
produire une grande quantité de solutions, d’idées ou de concepts,
permettant de réaliser de façon efficace puis efficiente et plus ou moins
inattendue un effet ou une action donnée. Elle peut être plus précisément
définie comme un processus psychologique, sociologique, culturel par
lequel un individu ou un groupe témoigne d’originalité dans la manière
d’associer des choses, des idées, des événements. Le résultat concret de ce
processus, change, modifie ou transforme la perception, l’usage ou la
matérialité.
La créativité s’évalue en peinture, en architecture, en design, en
musique, en cinéma, en littérature, en humour, en mathématique, en
médecine, dans l’industrie, et autres domaines, par les délais de réponse, la
rapidité de production, la quantité de solutions, l’efficacité puis l’efficience
et l’originalité, l’inverse de la banalité.

La créativité est cette capacité à exprimer par n’importe quel moyen au


hasard de ces rencontres, ce que l’on pense sans forcément le voir,
l’entendre, le toucher, le sentir, le goûter. C’est aussi cette capacité à saisir
les occasions qui existent en chacun d’entre vous. C’est à vous d’aller au
tréfonds la découvrir, pour la développer. L’inaction mine la vigueur de
l’esprit comme l’eau stagnante perd de sa pureté. Plus on en connaît sur un
domaine, plus on l’aime. Il faut juste penser à ce que vous aimez, en savoir
plus et vous devenez bien vite passionné. N’omettez aucun détail qui anime
votre quotidien et vous conduit à une vie bien vécue, car une vie épanouie
vous conduit à une mort paisible. Ce sont vos recherches et vos découvertes
de toute une vie qui vous réjouissent véritablement. La réalisation de soi.

La sérendipité
La sérendipité, sa cousine germaine, est l’aptitude d’une personne à faire
par hasard une découverte inattendue et à en saisir l’utilité scientifique ou
pratique, la capacité à utiliser des éléments trouvés alors qu’on cherchait
autre chose. Elle est très développée naturellement chez l’enfant et
l’adulte HP, très souvent méconnue. Elle se traduit souvent chez l’enfant par
une utilisation à une autre fin que celle décrite, d’un jeu, d’un objet. Ces
enfants sont très forts. Surtout laissez-les faire. Elle se traduit chez l’adulte
par une découverte d’une propriété autre que celle prévue d’une molécule.
L’aspirine en est un bel exemple.

Attention, elle n’est pas toujours synonyme de production. Il est évident


que ceux qui ont cette capacité développée arrivent à l’exprimer, exceptés
ceux qui sont atteint de procrastination. Oui, je dis bien “atteint”. C’est la
tendance à vouloir remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser. Elle est
responsable d’une absence de production malgré une créativité riche. C’est
un vrai handicap qui prête à confusion à diagnostiquer car elle peut se
traiter pour le plus grand bonheur de ceux qui en souffrent.
Nos ancêtres HP artistes

Dans mon précédent ouvrage, Enfants précoces, enfants hors norme ?,


j’ai rapporté plusieurs phrases d’Albert Einstein au QI qui sort des limites
analysables. Je ne peux m’empêcher de vous faire relire celle-ci :
“L’imagination est plus importante que le savoir”. Je voudrais rendre
hommage à ceux qui ont apporté au monde leur génie HP, le peintre savant
italien Leonard de Vinci, le pianiste compositeur hongrois Franz Liszt, le
peintre espagnol Pablo Picasso.

Leonard de Vinci
Qui pense peu se trompe beaucoup.

La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie


est une peinture qui se sent au lieu de se voir.

Nul conseil n’est plus loyal qui celui qui se donne sur un navire en
péril.

Franz Liszt
Aime le peuple, évite la foule.

Et si nous valions mieux que notre bonheur ?

Les arts sont le plus sûr moyen de se dérober au monde, ils sont
aussi le plus sûr moyen de s’unir avec lui.

Pablo Picasso
Quand je n’ai pas de bleu, je mets du rouge.

Un tableau ne vit que par celui qui le regarde.

On met longtemps à devenir jeune.


Lutter contre la procrastination

Définition
Le mot procrastination provient du latin pro et crastinus qui signifie
demain. La procrastination est une tendance à remettre systématiquement au
lendemain des actions, qu’elles soient limitées ou non à un domaine précis
de la vie quotidienne. Le « procrastinateur », ou retardataire chronique,
n’arrive pas à se mettre au travail, surtout lorsque cela ne lui procure pas de
satisfaction immédiate.

Pourquoi remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour


même ?
C’est un comportement beaucoup plus répandu qu’on le croit. C’est Jean
de La Fontaine qui l’a découvert et mis en vers avec Le lièvre et la tortue.

Ce comportement est le fruit de l’indécision. Il procure un plaisir


trouble, mélange de frustration, d’angoisse et de sentiment de tout contrôler,
de défi, d’être maître de son destin. Poussé à l’extrême, la procrastination
peut devenir un véritable handicap. C’est un peu comme si vous
consommiez du temps à crédit. Vous décidez de ne pas commencer parce
que vous n’avez pas confiance en vous, parce que vous ne savez pas
organiser les priorités, parce que vous vous êtes engagés sans réellement
bien réfléchir à la situation.

Vous trouvez toujours quelque chose de plus important, ou plus facile,


ou plus plaisant à faire. Vous n’êtes pas en forme ce jour-là et vous pensez
que ça ira mieux le lendemain. Vous faites attendre les autres, vous vous
sentez importants, indispensables, voire revalorisés. Vous vous inventez des
fausses bonnes raisons pour commencer un peu plus tard. Vous ne pouvez
admettre de débuter un travail sans avoir toutes les infos nécessaires, et le
temps requis devant vous. Plus vous attendez, plus vous vous dites : « il y a
des chances que la demande disparaisse ou qu’elle évolue ». Si, par le plus
grand des hasards, vous avez démarré tout de suite, vous aurez travaillé
pour rien, inacceptable. Autant attendre le travail du temps. Vous vous
encouragez quotidiennement à ne pas faire. Vous vous empressez de différer
une date limite. Vous ne travaillez que sous haute tension.

Apprendre à ne pas remettre au lendemain ce que l’on peut faire le


jour même
Le reconnaître est déjà un premier pas vers le changement. Analysez les
raisons de vos tergiversations. Un problème posé est à moitié résolu.

Vous aimez la ponctualité chez les autres. Essayez de vous mettre à la


place de celui ou celle qui vous attend et devinez ce que peuvent être ses
pensées vous concernant.

• Il ne fait pas ce qu’il dit. C’est un beau parleur, c’est tout.


• On ne peut pas compter sur lui.
• Il dit qu’il fait beaucoup de choses, mais on ne voit jamais rien.
• Il nous met vraiment dans l’embarras avec son retard.
• Il nous fait perdre notre temps.
• C’est un manque total de respect envers nous.

Et pourtant vous n’êtes absolument pas comme ça, bien au contraire.


Une fois que vous aurez compris ce que génère votre procrastination, vous
pourrez faire le second pas vers la guérison.

• Faites-vous imposer des dates par une tierce personne en osant dire
pourquoi.
• Imposez-vous des dates limites.
• Travaillez en binôme.
• Faites-vous aider d’un psychothérapeute ou d’une personne de
confiance.
• Prenez du temps pour faire les choses sans intérêt et faites-les dans
une atmosphère chaleureuse, dans le rire.
• Considérez qu’en faisant le jour même ou honorant des dates, vous
vous respectez ainsi que votre entourage, vos collègues de travail
dépendant de vous.
Adepte de la procrastination, surtout envers les tâches administratives, je
me suis guérie à l’aide de mon premier incendie de maison. Une semaine
avant ce drame, sans dégâts humains, je venais d’aller chercher mon
diplôme de spécialiste à la scolarité de Bicêtre, qui hibernait depuis déjà six
mois. Je devais le faire enregistrer à différentes instances dans Paris pour
être dans la légalité. J’avais toujours un truc à faire avant 16 h, heure de
fermeture. Demain, j’aurai plus de temps me disais-je. Je l’avais laissé
traîner en bas, près de la porte, pour ne pas oublier d’aller l’enregistrer. Cet
incendie m’a fait regretter à jamais mon attitude. Mon diplôme a été réduit
en cendre en 30 secondes. Ceci a mis un point final à mon atermoiement.
En effet, je suis bien ennuyée par l’absence de ce diplôme, bien plus que
n’aurait été son enregistrement. Ah si j’y étais allée tout de suite !

Vous pouvez encore avoir une tendance à la procrastination dans les


moments de surcharge. Lorsque vous dérogez un tant soit peu à ce dogme,
ne pas remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même, vous risquez
de vous en mordre les doigts et de constater amèrement que votre report
vous fait perdre encore plus de temps ou que vous n’avez plus les mêmes
opportunités que vous aviez la veille.

Créativité libératrice

Vous pouvez vous adonner à différents arts que vous exposerez ou non,
pour résoudre un conflit émotionnel, pour lutter contre la frustration. L’art
de l’écriture, cœur de la voix, sous forme d’écrits répétitifs, de journal
intime, de nouvelles, de poèmes, de pièce de théâtre, de roman, d’essai, de
biographie.

L’art de l’image, du dessin en passant par la peinture, la photo, le


cinéma. L’art combiné comme le théâtre, la danse. Cherchez votre art
libérateur, votre art de vivre, votre art de vivre heureux.

N’oubliez pas non plus de vous préparer avant de dévoiler le fruit de


votre créativité qui peut être mal reçue. Si vous n’êtes pas prêt, attendez
avant de la faire jaillir. Je rappelle face à une innovation, l’existence de ces
trois phases : emballement – rejet – acceptation. Les paradigmes sont longs
à changer. Méfiez-vous aussi de Dame Jalousie qui pousse comme du
chiendent, souvent sans que vous ne vous en aperceviez. Quand vous la
croisez, c’est souvent trop à vos dépends. Une de ses facettes est le vol
d’idée par les dénigreurs d’inventions pour les reprendre à leurs propres
comptes.

Créativité, nourriture de la reconnaissance

Maintenant que vous savez que vous n’avez pas besoin de


reconnaissance mais de trop de reconnaissance, foncez dans votre
effervescence créatrice. Prenez des guides, des mentors. Enveloppez-vous
de partenaires avec qui chacun pourra fleurir.
Libération

Tes fonds recèlent


Une richesse poignante ;
Tes rives révèlent
Des mains dansantes.

Sous l’ombre de ton art,


On boit ton insouciance,
Ta plénitude plus tard.
On savoure ton élégance.

Tu chantonnes une romance


En changeant de semence
Tu reprends tes élans.
Tu bouillonnes dans le vent.

Dansez maintenant

Dansez à la hauteur de vos pensées


Valsez à la vitesse de vos idées
Ensemble Espoir,
Ensemble, Victoire
Vos plus belles années de vie
Sont encore à venir.
Relations amoureuses :
un trop grand besoin
d’attention et d’amour

Je sais que tu existes. Je te cherche. Je t’imagine. Je t’invente. Je te


trouve dans mes rêves chaque jour plus beau, plus belle. Si je suis
amoureux ou amoureuse de toi, tu peux tout avoir. Mon temps, mon
dévouement sans relâche, mon intimité, mon argent, mes parents, mon
chien. Je porterai toute ta souffrance à ta place. J’assumerai toutes tes
dettes. Je te protégerai envers et contre tout, surtout de toi-même, malgré
toi, jusqu’à me mettre en péril. Je ne verrai que la lumière de tes richesses.
Je t’offrirai le soleil et la pluie jusqu’à ce que je sois épuisé(e) lessivé(e), si
diminué(e). Je suis authentique à en mourir.
Accroché(e) par un regard, un lendemain d’une rencontre inouïe même
d’un soir, vous osez dire : j’ai ressenti hier soir une attirance mutuelle, cette
flamme que chacun met en sourdine et flamboyante sous l’emprise de
l’alcool. Si il ou elle vous éconduit, vous en avez pour des mois à l’oublier.
Ce peut être un témoin lumineux de votre hyper hypersensibilité ou d’une
dépendance affective qui vous donne aussi cette faculté de croire très
facilement l’incroyable, et d’être manipulable.
Vous êtes exposé à une dépendance affective, conséquence des
agressions physiques, psychologiques favorisant la mésestime de soi. Les
blessures ne sont pas cicatrisées car elles ne sont pas comprises. Je l’aime
plus que tout, même si je n’ai jamais su le lui dire, lui expliquer. Je me suis
donné la plus belle gifle de ma vie en m’éloignant, celle qui procure la
sensation de ne plus savoir où on est. Par peur d’aimer ! Cette rupture peut
être à l’origine de difficultés dans les relations amoureuses parfois. Vous ne
commandez pas à votre cœur ce qui doit être ou non. Vous avez une tête qui
donne des injonctions à votre cœur. Libre à vous de faire la grève de votre
tête et rattraper vos erreurs sentimentales.

Vaincre la dépendance affective

Tant que vous n’aurez pas fait la paix avec vous-même, lâché prise, vous
ne serez pas capable d’aimer qui que ce soit.

Qu’est-ce que cette dépendance affective ?


Souvent, vous n’êtes pas conscient de votre dépendance affective et
affichez même un air de dégagement et de réussite. Vous pouvez avoir le
sentiment d’être une bonne fée méconnue, épouse parfaite, mère idéale,
amie modèle, sans que personne ne se rende compte de rien. Et la petite
goutte faisant déborder le vase, vous êtes subitement à bout. Vous êtes de
façon surprenante enragés. Vous explosez alors que vous ne vous plaigniez
jamais de rien auparavant. Votre entourage ne comprend absolument rien.
Votre vie vous échappe. Votre comportement paraît irrationnel. Vous avez
souvent des réactions disproportionnées par rapport aux événements qui les
suscitent. Vos sentiments sont toujours excessifs. Face à un fait angoissant,
la peur naturelle se traduit en panique, sans raison apparente. Une situation
stressante ou agaçante se solde ordinairement par une bonne colère. Chez
vous, cette même situation vous plongera dans les sphères du désarroi. Vous
allez ruminer des heures, des jours, des nuits. Cela ressemble étrangement à
vos yoyos HP.

Pourquoi cette dépendance affective ?


Vous, HP, êtes très exposé à cette dépendance affective car souvent vous
avez subi dès l’enfance, l’adolescence, de multiples blessures infligées,
quelles qu’elles soient. Cette violence subie au sens large est responsable
d’une dépendance affective à l’âge adulte. Vous avez eu une enfance
tourmentée. L’enfant est maniable et crédule. Il n’a pas la maturité pour
faire preuve de rationalité, ce qui explique des connexions parfois
mauvaises. Il reçoit des idées reçues sans justifications. Chaque fois qu’une
personne, un parent ou autre, agresse un enfant, l’enfant adopte ces
émotions qui ne sont pas les siennes. Ça le submerge d’autant plus que
l’individu ignore sa propre réalité émotionnelle ou refuse d’assumer sa
responsabilité. Il s’agit d’un transfert émotionnel que l’enfant ne peut
juguler parce qu’il n’a pas le système de protection. Ses frontières n’ont pas
encore atteint son plein développement. Il ne sait opposer de résistance, ce
qui fait sa grande fragilité. Et c’est souvent la honte qui est transmise parce
que le parent ou autre l’a ressenti quand il a agressé l’enfant. Pourtant, les
parents ne désirent que faire le bonheur de leurs enfants, et déplorent de ne
pas toujours y parvenir. L’aide d’un thérapeute peut être utile pour recadrer
l’éducation de certains enfants déroutants, invivables, comme peuvent l’être
parfois les enfants HP.

Dépendant, vous rencontrez des difficultés à résoudre vos problèmes, à


assumer vos besoins et vos désirs à l’âge adulte. Difficultés à exprimer vos
émotions sans intellectualiser. Cela peut provoquer de graves angoisses, ou
un déséquilibre psychologique. Seule une personne en paix avec elle-même
est en mesure d’établir des relations profondes et durables avec les autres et
prétendre à l’amour. Identifier le mal est une étape fondamentale vers la
guérison. Reconstruire son histoire personnelle est essentielle, également
pour percevoir les conséquences dans sa vie.

Comment faire face à cette dépendance ?


La démasquer est un début d’affranchissement. Il existe des symptômes
caractéristiques. Vous n’êtes pas capable de vous prendre en charge
physiquement et psychologiquement. Vous demandez sans cesse l’avis de
votre sœur, de vos parents, de votre conjoint, de votre amie. Vous ne pouvez
prendre une décision sans l’avis d’un autre. La dépendance joue sur deux
niveaux : rapport à soi et rapport à autrui.

Vous avez des difficultés à vous estimer à votre juste valeur, de la peine
à vous protéger contre les agressions physiques ou verbales. Vous avez du
mal à établir des frontières efficaces pour éviter de vous faire envahir, et
que votre espace vital ne soit envahi. De ce fait, vous n’arrivez pas à
respecter l’espace vital des autres. Les bornes imaginaires servent à
préserver votre espace de l’intrusion d’autrui. Vous n’êtes pas toujours
capable de mettre votre bulle de protection. L’espace vital se situe
normalement entre 50 cm et 1 m. Il est donc important d’apprendre à vous
envelopper car sans frontière, vous ne vous rendez pas compte des
agressions que vous subissez ou que vous commettez par cette absence de
bornes justement. Vous vous laissez agresser physiquement, sexuellement,
plus facilement. Revêtez au plus vite votre bulle d’espace vital.

Petit truc
Lorsqu’on franchit votre espace vital, dites : Je ne veux pas
que l’on me touche, tu ne t’es pas rendu compte de ce que je
pouvais ressentir lorsque tu t’approchais trop de moi.

Bien se connaître, encore une fois


Connaître vos qualités et vos défauts, mesurer avec justesse vos limites,
est un autre pas vers l’indépendance. Patience et longueur de temps, il vous
faudra. Vous avez tendance à vivre sous le regard des autres avec votre
décapotable. Dirigez-vous vers votre jardin intérieur.

Relations de couples

C’est normal de vivre des orages en couples. Le contraire serait


anormal. Ils sont souvent plus marqués et peuvent être plus dévastateurs
chez vous, les roi et reine de la démesure. Essayez de vous en souvenir
avant de tout casser ! Évitez également de prendre des décisions sans retour
dans vos périodes de déprime ou de crise existentielle. Partez soit vous
détendre en thalasso, soit libérer votre trop plein d’énergie sur les pentes
enneigées du Mont-Blanc, par exemple. Cela vous permettra de vous
apaiser et de voir votre relation de couple sous un nouveau jour, un angle
meilleur, réfléchi à l’abri des éruptions perdues. Il est vrai que vous pouvez
revenir de votre retraite en vous disant : mieux vaut être seul que mal
accompagné ! Les tempêtes peuvent exister au début d’une relation ou en
cours de route.

Difficulté au début d’une relation


Dès que vous croisez une personne sur votre chemin, très vite vous avez
une idée d’elle, surtout quand elle est négative. Clairvoyance étourdissante.
Cette lucidité ne laisse aucun répit. Elle pénètre au plus profond de l’autre.
Elle dissèque la plus intime particule d’émotion ambiante. Vous savez avant
la fin d’un repas. Les jeux sont faits après avoir reçu un mail ou lu deux
SMS, après avoir attendu plus de cinq minutes la réponse à l’un de vos
SMS ou mails. Ceci vous conduit souvent à des prises de décision trop
rapides que vous pouvez regretter ultérieurement. Essayez de ne pas quitter
la table avant la fin du repas, de penser en donnant toujours une seconde
chance à ladite personne, même si vous avez touché les épines au début de
la relation. Une autre façon de travailler votre patience. Donnez-vous un
peu de temps pour vérifier vos premières impressions. Vous prendrez alors
votre décision tranquillement, sans regrets.

Vous êtes en décalage. Vous n’êtes pas dans le bon tempo. En avant ou
en retrait, en avance ou en retard. Parfois cette avance vous encombre car
vous êtes seul sans avoir personne avec qui la partager. Lorsque vous êtes
en arrêt ou en retrait, vous développez des blocages. Vous perdez vos
perceptions de l’environnement pour mettre en exergue un minuscule détail
sur lequel vous fixez votre attention. Lorsqu’il est négatif, cela peut amener
à un blocage. Prenez conscience de vos blocages avant de prendre une
direction sans retour.

Complexité à trouver l’âme sœur


C’est le souhait de tout le monde. La solitude est souvent un choix par
défaut ou la conséquence de blessures. Comme vous êtes trop en tout, c’est
trop dur de trouver l’âme sœur. Vous êtes englué par vos trop : trop peur,
trop insatisfait, trop impatient, trop besoin d’amour, trop envie de…

La peur. La peur est une émotion qui peut s’avérer nécessaire dans
certaines situations, peur du danger qui mobilise et qui permet de
rassembler les ressources afin de l’éviter. Dans d’autres situations, la peur
génère une véritable angoisse qui peut aller jusqu’à la paralysie. Vous avez
peur de ne pas plaire, peur de vous engager, peur de vous ennuyer. Vous
avez peur de vos pensées au bord du gouffre, de vos émotions qui vous
envahissent de façon incontrôlable. Vous avez peur des autres dont vous
vous sentez tellement différents et aussi semblables. Vous avez peur de ne
pas maîtriser votre vie. Vous avez peur d’échouer ce qui aboutit à un
perfectionnisme invalidant.

L’insatisfaction chronique. Elle vous terrorise. Vous avez un besoin de


changer souvent d’activités, de métier, de passer d’une profession à une
autre sans jamais être satisfait, sans trouver votre place également. Souvent,
vous cherchez ce que vous n’avez pas et ne voyez pas ce que vous avez.
Vous cherchez ce que vous fuyez. L’ennui est un compagnon de vie
récurrent pour lequel vous luttez depuis votre plus tendre enfance. Il peut
vous pousser dans de mauvaises directions et attiser vos difficultés dans les
relations intimes. Vous craignez l’ennui existentiel, l’ennui au quotidien qui
attaque votre sentiment de vivre. Il faut une énergie sans cesse en
mouvement pour vous relancer en permanence dans une vie qui ressemble à
un terrain vague. Il vous faut vous créer sans cesse des stimulations pour ne
pas vous immobiliser en cours de route. Le remède à l’ennui est
l’hyperactivité, face cachée et très mal vécue par certains partenaires qui la
considère comme un désintérêt. Vous faites mille chose à la fois, de
préférence vite sans prendre le temps d’un regard, d’une attention envers
votre compagne, compagnon. Vous ne vous arrêtez jamais. Vous semblez
inépuisables et impénétrables. Et ce feu d’artifice brûle les flammes de
l’amour. Attention, devant un obstacle émotionnel, cette hyperactivité peut
vous épuiser et vous entraîner vers un temps mort exposant à un ennui
incontournable. Si vous avez compris ceci, vous êtes sauvés et saurez vous
prémunir en cas d’arrêt forcé.

L’impatience difficile à masquer. Elle est très vite considérée comme


un défaut qui peut parfois mener à l’erreur. Cependant, cette impatience
peut vous permettre aussi de ne pas rater quelque chose de la vie en refusant
d’attendre pour rien et en laissant d’autres occasions passer. L’impatience
est différente de la précipitation. Elle est difficile à vivre avec son cortège
de sensations physiques et psychiques, avec toutes les critiques de
l’entourage, les attaques qu’elle suscite. C’est une arme à double tranchant.
Après quelques cours d’escrime, vous saurez la manier avec justesse et
grâce.
Besoin vital d’avoir une relation stable avec stimulation amoureuse.
Vous recherchez une relation indéfectible, solide, même si vous restez très
instables sur le plan sentimental avec un besoin quasi inné d’excitation
amoureuse constante, totalement dépendante de cette décharge dans tous les
sens qui rend la vie si belle et si flamboyante. C’est en effet un puissant
exutoire à l’ennui. Votre vie amoureuse est marquée par la peur de l’ennui.
Même à bas bruit, elle est là. Le savoir permet d’être mieux armé pour faire
face et composer sa vie.

L’envie de et l’éponge. Parfois, une forte envie fait que vous ne pouvez
vous empêcher d’apporter votre éclairage, votre soutien, votre
compréhension sans qu’on vous y invite, aussi irritant et source de conflit.
Vous voulez aider car vous pensez savoir quoi faire, comment faire.
Paradoxalement, vous devenez aussi celui auquel on se confie car vous
semblez tellement comprendre au plus profond de l’autre. Cette capacité à
intégrer l’analyse du problème rend votre avis précieux, vos conseils
recherchés. Confident, vous abordez toutes les émotions de l’autre. Vous les
absorbez alors comme une éponge à en souffrir vous-même au plus profond
de votre chair jusqu’à vous éloigner de votre famille. Les émotions de
l’autre deviennent les vôtres. Votre bulle vitale est percée.

Vous pouvez aussi prendre une attitude opposée, vous éloigner contre
toute attente pour ne pas être envahis par tant d’émotions, ce qui surprendra
aussi votre entourage. Non que vous vous désintéressez. Bien au contraire,
vous vous sentez trop concernés. Vous pouvez donner une image de
détachement des autres, du monde, sans affect. Vous gonflez un ballon
opaque impénétrable pour ne plus recevoir de charges émotionnelles et
apparaissez aux yeux des autres comme une personne distante, froide, sans
sentiment pour autrui. Prisonnier de vous-même, vous êtes doublement mal
traités, d’une part par l’énergie que vous déployez pour vous tenir à distance
et par l’image que vous donnez si loin de ce que vous êtes. À l’origine de
votre mal-être relationnel.

Petit truc
Renforcez votre système de protection pour rester en
équilibre sans trop vous éloigner de vos émotions.
Un couple durable
Les couples durables sont souvent ceux qui se font entre HP reconnus et
respectés. Ils vous diront aussi qu’ils ont traversé des ouragans. Ils vous
étonneront par leur amour résistant aux multiples intempéries existentielles.
Un couple épanoui jongle avec trois balles. La première, la relation avec
son ou sa partenaire, la deuxième avec son jardin secret et la troisième les
arcanes de l’autre. Si vous respectez cette règle des trois, vous serez
heureux en couple et vous ne souffrirez plus de la vie de l’autre sans vous.

La rupture sentimentale aussi délabrante qu’un décès

Vous êtes submergés par la peine. Vous pensez être incapables de


redevenir amoureux ou amoureuses. Vous avez avant tout immensément
mal. Bien au-delà, souvent, de votre amour déchu. Vous perdez beaucoup
plus qu’une âme sœur.
La relation amoureuse vous donnait, justement, l’illusion d’être
complet : en pensant combler les manques de votre moitié, vous avez trouvé
un sens à votre existence ; en étant aimé en retour, vous croyez vos
manques comblés. Mais tout cela n’est qu’illusion.

Un sentiment de vide extrême


Quand le voile se déchire, vous réalisez que vous êtes existentiellement
incomplet. Le vide de l’appartement résonne avec celui que vous portez en
vous. Un moment de vertige surtout lorsque vous avez besoin de l’autre
pour soutenir une image idéale, forte et positive de vous. L’enjeu
narcissique est alors si important que vous trouvez la réponse dans la
dépréciation, jusqu’à la dépression.

Une angoisse d’abandon intense


Les ruptures peuvent vous pousser dans des conduites addictives.
Attention à votre déchéance émotionnelle qui vous coupe de votre cerveau
intelligent et vous pousse dans des distorsions de raisonnement. Ne prenez
pas de décisions hâtives.
Rebondir après un chagrin d’amour
Vous êtes perdu dans un monde en ruine, ravagé. Il est bien difficile
d’envisager les bénéfices secondaires du chagrin d’amour qui vous emporte.
Et pourtant… ne serait-ce pas aussi l’occasion d’une renaissance ?

Lorsqu’une séparation s’impose à vous, vous en vivez les différentes


étapes de façon exacerbée. Vous vous laissez aller à exprimer votre tristesse
ou votre colère. Puis vient le temps de la reconstruction et de la renaissance.
C’est une étape qui se fait petit pas à petit pas. Vous prenez souvent du recul
par rapport à l’événement, cherchant à comprendre ce qui l’a provoqué.
Vous le resituez dans votre parcours pour lui donner un sens. Vous refusez
de ne considérer que l’aspect négatif de la situation, pour faire de l’épreuve
un atout pour l’avenir. Après un long apprentissage sur vous-même, à
l’écoute de vous-même et de votre bien-être, et après avoir abandonné votre
veste de dépendance, vous êtes capables de reconnaître lorsqu’une situation
entrave votre épanouissement personnel. Vous pouvez alors trouver le
courage d’y mettre un terme, acceptant la difficulté de rompre et la part
d’inconnu que cela génère. Vos alliés dans ces épreuves sont votre capacité
à exprimer vos émotions. Vous avez un immense besoin d’exprimer ce que
vous ressentez, ce que vous vivez. Vous n’hésitez plus à demander de l’aide
si besoin est. Vous gardez un œil sur le futur, afin de vous maintenir dans
une démarche évolutive. Grâce à tout cela, vous êtes à même de pouvoir
bénéficier des fruits de ces étapes éprouvantes et essentielles de la vie.
Continuez ainsi, sans consacrer trop d’énergie à analyser le pourquoi du
comment.

Témoignages

Ophélia

Au début, elle n’en revient pas d’être aussi amoureuse. Chaque jour
apporte sa cargaison de miracles. La vie est une succession de matins
ensoleillés, même les matins pluvieux. Elle est fière de la complicité qui
s’établit dans son couple. Elle comprend l’autre à demi-mot. Le bonheur
existe. Il est simple, c’est un visage. Après une succession de nombreux
dimanches, à la faveur d’une crise existentielle, Ophélia se rend compte
qu’elle n’est pas heureuse. Elle n’a pas d’enfant accaparant. Elle essaie
de se persuader que chaque jour solidifie son amour dans l’espoir
d’obtenir une grossesse souhaitée. Le mot fin fait irruption un samedi.
Le week-end se transforme en grandes eaux. L’ange est passé. Quarante
ans est trop vieux pour être jeune, trop jeune pour être vieux. Entre deux
âges, bâtard. Pour elle, son couple s’écroule comme un immeuble
dynamité. Elle accepte l’idée de rupture puis se dirige vers une rupture.
Son partenaire est effondré. Il tente de relever le défi de regagner
l’amour d’Ophélia. Les contes de fées n’existent que dans les contes de
fées. La réalité est bien plus décevante, sauf si on sort des sentiers
battus. Ce qu’a fait Ophélia sans aucune intention. Ayant accepté cette
rupture, elle fait l’apprentissage de la sincérité, de ses envies et ses
émotions. De sa féminité. Contre toute attente, elle fait la connaissance
d’un artiste. Il arrive parfois que les événements extérieurs jouent un
concerto pour permettre d’accomplir une mission. Sans se poser de
questions, elle vit à fond cette nouvelle relation et se surprend à
répondre à la volonté de reconquête de son partenaire. À l’aube
naissante d’un matin enneigé, elle comprend. Elle a besoin pour être
heureuse d’un TOUT affectif. Son partenaire et son artiste satisfont ce
TOUT. Comment n’a-t-elle pu le dessiller ? Elle conserve ce secret sans
culpabilité ce qui fait qu’elle en rend heureuse deux, sa mission.

Vous êtes nombreux à vouloir vivre un TOUT, à vouloir le trouver dans


une seule personne et à l’attendre indéfiniment, trop souvent seul(e) après
de multiples rencontres. Pensez, lorsque vous êtes dans une impasse, à sortir
du cadre comme vous savez si bien le faire dans bien des domaines.

Vanessa

Vanessa a mis sept ans pour divorcer. Elle vit avec ses deux filles,
seule pendant cinq ans. Elle rencontre des hommes auxquels elle
s’attache immédiatement, toujours poursuivie par sa dépendance
affective et sa haute mésestime de soi qui sont à l’origine des moments
d’irrespect encore vécus lors de ses rencontres. Elle fait une dépression
après sa dernière rupture et la lecture du rapport du juge des affaires
familiale qui, depuis le début du divorce, est contre elle. Elle se décide
enfin à faire une psychothérapie soutenue, qui l’aide dans l’éducation
de ses deux filles à la dérive, ballotées de droite à gauche. Après six
mois de thérapie, Vanessa rencontre l’âme sœur et ses filles vont mieux.
La patience est le secret du bonheur.

Passées les larmes et la douleur, cette épreuve dans laquelle vous croyez
mourir vous aide aussi à grandir. Elle vous éclaire sur vos capacités de
résistance face à la séparation comme sur votre aptitude à trouver, peu à
peu, votre autonomie. Vous aussi allez croiser une nouvelle âme sœur et
connaître une densité d’émotion et de sentiments nouveaux. Quelque chose
qui coupe le souffle, qui donne des frissons, qui fait rire. Un parfum suave
et avenant. Une force mystérieuse, l’Amour.
Apprendre la patience

Vous voulez TOUT tout de suite et même pour hier ! Vous êtes nés
impatients.

Prenez conscience de votre impatience

J’ai voulu consacrer un chapitre à cette impatience source de


malentendus, de quiproquos en veux-tu en voilà, car elle est omniprésente
chez vous tous. Cette impatience innée est le nerf de la guerre, l’artère des
erreurs d’interprétation, la veine de vos entailles. Pour guérir de votre
impatience, il est impératif de comprendre cette impatience et d’apprendre
la patience, non innée chez vous.
Le temps est une idée toute relative et élastique. Pour vous, une semaine
représente au minimum un mois pour les adultes non HP. Ceci est à
l’origine de beaucoup d’hostilité. Essayez de considérer ce théorème, il
vous aidera à patienter. Vous vous adapterez mieux.

1 jour HP = 1 mois non HP


Une exception au théorème lorsque vous vous ennuyez.
E = ennui
1 jour E non HP = 1 mois E HP

Développez la patience

Chez votre enfant


Adultes, apprenez très tôt la patience à vos enfants HP. Ne cédez pas
tout de suite à leurs injonctions. Résistez à la tentation de leur donner tout
tout de suite. Prenez le temps de mûrir un projet, de prévoir une sortie au
cinéma, de préparer un voyage à l’étranger. Réveillez ici votre créativité
pour y parvenir. Bien sûr, vous continuerez à répondre aux urgences de vos
enfants tellement séducteurs.

Chez vous
Lorsque vous avez une envie de changement dans quelque domaine que
ce soit, une nouvelle idée à faire partager à votre équipe, votre collègue,
votre ami(e), prenez le temps de la réflexion d’une nuit au moins. Cela vous
permettra de valider la pertinence de vos idées nouvelles ou de vos
changements. Lorsque vous êtes dans une période de bouillonnement
d’idées à en perdre le fil, prévenez votre interlocuteur de votre état. Dites-
lui que les idées fusent ou que vous êtes en éruption émotionnelle et qu’il
risque de ne pas tout comprendre.
Précisez-lui qu’il n’hésite pas à vous interrompre pour vous demander
des éclaircissements. Pendant que vous exposez votre tableau émotionnel,
vos idées vont tranquillement s’ordonner par magie, ou votre Volcan va
laisser une lave refroidie derrière lui.

Lorsque vous recevez une remarque désobligeante injuste, vos ailes


acerbes ont une envie forte de se déployer dans la seconde qui suit. Si vous
répondez immédiatement avec les mots appropriés, vous serez considéré à
tort d’impulsif, par l’autre partie qui ne comprendra pas votre réplique ultra
rapide et ne la prendra pas en considération. Elle ira même jusqu’à la
rejeter, ce qui vous énervera encore plus. Vous pouvez rester dans le silence
qui laisse à chacun le temps d’évoluer dans de meilleures dispositions.
Alors vous entendrez la voix de la sagesse. Cela vous évitera bien des
déconvenues inutiles et des dépenses d’énergie gaspillée. Attendez pour
dire les choses. Repérez le bon moment pour les annoncer sans succomber à
votre envie pressante de faire savoir immédiatement.

Petit truc
Répondez au plus tôt le lendemain à une critique négative.
Votre interlocuteur aura le temps de comprendre votre position,
votre ressenti qu’il considérera comme recevable.

Isolez-vous dans le silence

Vous ne pouvez pas appartenir à un monde sans âme ni conscience, à un


monde mort et agonisant. Il y a bien une raison à cette différence de
perception du temps. Dans le silence, vous découvrirez un sens, vous
trouverez l’âme du monde. Vous aurez une sensation d’intimité sereine avec
vous-même, une impression de calme minéral.

Patience pour retrouver l’estime de soi

Il est essentiel de vous dépister HP. Vous-même ne vous percevez pas


comme tel, seulement singulier. Vous avez conscience que vous avez un
mode de fonctionnement différent mais vous l’attribuez à un trait de
caractère et à une originalité plutôt marginale. Vous cherchez votre identité,
vous avez un immense besoin de comprendre qui vous êtes, comment vous
fonctionnez, pourquoi on vous aime, et on vous rejette, quels sont vos
forces, vos atouts et vos vraies limites.

J’insiste encore auprès de vous pour vous dire ce que vous ignorez et
vous crier que vous êtes souvent en mode sous-estime car vous avez subi
beaucoup de préjudices moraux. Vous êtes fragiles parce que vous avez une
forme de pensée un mode de raisonnement excentriques, une façon de
percevoir, de comprendre et d’analyser le monde insolite. J’ai l’intime
conviction qu’il faut que vous mettiez à la poubelle votre mésestime,
surtout quand les autres vous considèrent extraordinaires. Cela peut prendre
beaucoup de temps. Le temps d’abandonner votre personnalité d’emprunt.
Protégez-vous pour mûrir, défendez-vous pour vivre. Mettez de la distance
émotionnelle. Soyez aussi vigilants à ne pas mettre trop d’espacement
entraînant parfois une anesthésie affective à démasquer car elles sont
souvent inadaptées aux situations. Maniez l’humour comme une épée, avec
modération, car à force de tout tourner en dérision, vous serez touchés par
votre propre épée.

Apprendre la patience, c’est déjà être conscient de son impatience.


Développer la patience, c’est essayer de retenir sa pensée simplement de
quelques secondes. Ceci a pour conséquence immédiate de ne plus couper
la parole. Lorsque vous aurez acquis une dextérité en patience, vous serez
alors capable d’adoucir vos critiques éruptives qui seront plus écoutées et
de structurer vos pensées fusantes au plus grand bonheur de beaucoup.

Dégustez la saveur de l’attente.


La patience est le secret du bonheur.
4e partie

Savoir qu’on est HP,


ça change tout :
témoignages
Découverte de son haut
potentiel à l’âge adulte

La découverte de votre HP dans l’enfance, à l’adolescence à l’âge


adulte, 30, 40 ans ou après est libérateur, une sorte de reconnaissance. Elle
permet de comprendre votre comportement antérieur, de lever un tabou.
Elle contribue à redorer votre blason une étape clé dans le processus
d’épanouissement.

Ludovic, 28 ans, dépisté dans l’enfance

J’ai fait mes premiers pas à 8 mois. Mes parents détectent très vite
une vivacité d’esprit et surtout une curiosité pour tout, je commence le
piano à 5 ans, puis le violoncelle à 7 ans. L’entrée en maternelle
classique se passe très mal du fait d’un manque de propositions
intéressantes du corps enseignant et d’un encadrement strict. Mes
parents me retirent de cette école au bout de trois mois pour aller dans
une crèche parentale au milieu de la nature dans un château bouddhiste.

Je rentre au CP dans une classe unique en campagne avec un


instituteur à la méthode Freinet, les plus beaux souvenirs de ma
scolarité. Ma curiosité et ma soif de savoir sont assouvies et il n’y pas
de limites à l’apprentissage avec une grande liberté. Ce n’est pas le
résultat qui est encouragé mais le travail effectué. Il ne donne pas de
note. Je le fréquente encore. Suite à un déménagement, je commence
mon CE1 à Toulouse. Les débuts sont difficiles, beaucoup moins de
libertés et plus d’encadrement. Le premier jour, je me lève pour aller
aux toilettes quand l’instituteur me reprend pour me dire qu’il faut
demander la permission… un choc ! Cependant, l’instituteur est une
bonne personne et étant dans un classe double CE1-CE2, je passe
rapidement en CE2 et devient un des meilleurs de la classe. En CM1,
avec un an d’avance, je me retrouve dans une classe musique avec plein
d’autres élèves qui se connaissent d’avant et avec un instituteur fou. Il
nous frappe, nous humilie et déteste ma différence et ma curiosité… De
plus avec son aide, je suis rejeté par tous les autres élèves. C’est l’année
où je prends du poids. Après cette année difficile, mes parents me
remettent dans l’ancienne classe en CM2 où je me retrouve avec mes
anciens camarades et le prof de CEI-CE2. Une bonne année où je me
reconstruis.
En 6ème, je rentre en horaires aménagés au Conservatoire de Musique
avec… les anciens élèves de ma terrible année de CM1. La 6ème et la 5ème
se passent avec des bons résultats sauf dans les choses formelles comme
l’orthographe ou la présentation, là où il faut de la rigueur. Quand je
rentre à la maison, je dis à mes parents que cela n’a pas de sens ce que
j’apprends à l’école. Tout ça pour quoi faire ? En 4ème, cela devient plus
difficile, et tout en restant correct, mes résultats baissent, en effet
jusque-là je n’avais jamais révisé à la maison, car je n’en avais pas
besoin pour réussir, mais en quatrième cela ne suffit pas.
Arrivé au lycée, je passe d’une classe de quinze à un groupe de
trente. C’est plus facile d’être différent. Chacun est dans une recherche
personnelle. J’obtiens 9,98/20 au Bac S car mon père décède le jour de
la rentrée et je suis très peu présent en cours l’année de ma terminale.
En dehors de la scolarité, mes parents m’encouragent tôt dans mon
indépendance. Dès 7 ans, je rentre seul à la maison en métro et à 12 ans
je pars cinq jours chez des amis à Paris en préparant tout seul mon
voyage jusqu’à réserver mes activités sur le minitel. En plus du
violoncelle, j’ai commencé le théâtre à 14 ans. Depuis mon plus jeune
âge, mes parents me font partager tout, parfois un peu trop tôt, comme
voir le film Épouses et Concubines à 7 ans. Ils m’emmènent au théâtre,
aux concerts, en réunions politiques.
Je décide de monter à Paris faire du théâtre à 17 ans. Après sept
années de théâtre et ne réussissant pas comme je le souhaite, je me
dirige vers l’audiovisuel et reprends des études de montage vidéo grâce
aux équivalences, je suis maintenant monteur image et je commence à
réaliser des documentaires.

Frédéric, 40 ans

Je suis né au Tchad en 1964, il y a 48 ans, d’un père militaire. Mes


premiers souvenirs datent de l’Allemagne où j’ai effectué mes années de
maternelle. Ensuite, Paris puis Toulouse pour l’école primaire. Trois
années de bons souvenirs : stabilité, premiers copains, club de rugby,
cabanes dans les bois… Assez bizarrement, je n’ai que très peu de
souvenirs de ma scolarité de primaire et si je n’avais pas gagné le prix
du meilleur élève en CM1, un livret de Caisse d’Épargne avec 20 francs,
j’aurais pensé aujourd’hui que j’étais un élève moyen. C’est aussi le
moment, à l’âge de 9 ans, où je commence à comprendre que je suis
« intelligent ». Avec une année d’avance, je réussis le concours d’entrée
au Prytanée militaire de La Flèche pour entrer en 6e où je suis content
d’être interne. Mon ambition est de devenir président de la République,
le vœu de mes parents s’envole à cause de résultats scolaires moyens,
parfois un peu en dessous. Personne ne me parle plus d’intelligence, je
redouble ma Seconde en arrivant en Martinique, effectue
laborieusement ma Première et ma Terminale à Limoges où je rate le
bac. L’ennui caractérise ma scolarité, j’écoute en cours mais je ne
travaille jamais en dehors. Rien ne me plaît vraiment. À 18 ans, mes
parents divorcent, je les quitte pour donner des cours de planche à voile
en Corrèze, puis je m’installe à Bordeaux avec Anna. Petits boulots,
usine, porte à porte, animateur de colo pendant un an, service militaire.
Après le service, je commence à faire une série de tests pour intégrer
une école de technicien en informatique. Là encore excellents résultats.
Je commence le stage d’un an à Chantilly pendant lequel je suis un
élève un peu au-dessus de la moyenne. Il n’y a là aucune vocation,
seulement la réponse à une demande parentale.
Un jour j’ai dû voir ou lire quelque chose sur les enfants précoces
mais on les présentait comme des surdoués qui avaient appris à lire
dans les rayons du supermarché ou qui jouaient du violon à 5 ans. Je ne
m’y retrouvais pas du tout. À 22 ans, je suis seul avec un diplôme peu
valorisé et un avenir incertain. Quitte à être pauvre, je m’installe au
soleil de Perpignan pour satisfaire mon goût de la planche à voile.
Pendant une année de dérive, je fais la connaissance d’un prof
indépendant « surdoué » de la programmation. Je crée une société de
formation en informatique pour exploiter ses talents et découvre du
plaisir à être gestionnaire. L’indépendance, les responsabilités et la
vision globale de mon projet me portent. Malheureusement le manque
de clients m’oblige à fermer un an plus tard. À 25 ans je deviens salarié
d’une entreprise de documentation technique aéronautique à Toulouse,
je suis responsable du parc informatique et pense avoir trouvé la
stabilité que je recherchais depuis sept ans. J’éprouve un certain plaisir
aux responsabilités et à la gratification des collègues en dépannant
leurs machines toute la journée.

Mais au bout d’un an de travail salarié, je ressens comme un grand


vide dans mon activité informatique. Finalement six mois plus tard, je
refuse un CDI. Aucune recherche d’adrénaline dans ce comportement,
seulement répondre à l’urgence de la nouveauté, de la stimulation, je
n’avais pas de famille, pas de responsabilités, pas de contraintes, alors
pourquoi pas ? Je prends une année sabbatique à parcourir le globe :
voyages, rencontres, discussions et installation en Amérique du Nord
pour commencer ma première récolte d’herbe. Mon chemin croise si
souvent le cannabis que je ne résiste pas. J’ai été aidé par une équipe en
qui j’avais entièrement confiance et qui m’a tout appris. Récoltes,
voyages, rencontres, découvertes, aventures, une stimulation
permanente, la plus riche période de ma vie, d’une densité
incomparable. Retour à Toulouse en 2000 où je monte deux grosses et
belles exploitations. 11 septembre 2001, pendant que les tours jumelles
s’écroulent, je suis arrêté à la frontière à mon retour de Suisse où j’étais
allé chercher quelques centaines de boutures d’herbe. L’arrestation se
passe mal, violence, fouille au corps, vexations avant qu’ils ne
s’aperçoivent que j’avais déjà été en contact avec leur service par
l’intermédiaire de mon dealer huit ans auparavant. Ma conviction est
faite, l’administration a complètement perdu les pédales et le contrôle
du trafic de drogue. Mais mon but est atteint, je voulais qu’ils sachent,
maintenant ils savent. Mon choix est fait, je continuerai les récoltes
jusqu’à « tomber ». C’est arrivé en juin 2005. Bêtement. Comme d’hab.
Pas de surprise quand je suis condamné à quatre ans ferme. Comme
l’administration s’en est tenu à la procédure, garde à vue-juge-prison,
elle a envoyé un flic dans ma cellule pour essayer de savoir ce que
j’avais dans la tête. L’hypersensible que je suis l’a vite repéré et je ne
me suis pas privé de lui dire ce qui m’arrangeait. En 2007, il m’a fallu
trouver un CDI pour sortir un peu en avance. Là, je suis resté quatre
ans salarié à développer des écrans multimédias pour l’industrie
aéronautique et militaire. Depuis ma sortie de prison, j’ai beaucoup de
mal à retrouver une vie normale. Depuis un an, j’ai pris le temps de
faire un gros retour sur moi-même pour faire le point. D’où ma
recherche et la conclusion qu’une vie plus heureuse passe par la
compréhension de mon hypersensibilité, de ses conséquences sur mes
relations et mes attitudes parfois excessives.

J’en étais arrivé là quand je suis tombé sur votre vidéo{7} qui fut un
choc dès le début quand j’ai entendu parler de résilience. Je me suis
senti tellement concerné que je n’ai pas ressenti très fortement le besoin
de faire des tests pour confirmer le diagnostic mais j’ai pensé de suite
comme « si j’étais ». Vous m’avez convaincu de passer les tests, et un
doute s’est dissipé. Mon premier réflexe a été de passer ma vie en revue
après vous avoir écrit mon premier mail. Des regrets ? Un seul : celui
de n’avoir pas fait l’effort de rester au Canada quand tout allait bien. Si
j’avais été au courant de mon caractère à ce moment-là, j’aurais mieux
accepté cet effort. Cette nouvelle vision m’a permis de me déculpabiliser
sur un certain nombre de comportement, de comprendre que ma
recherche correspondait à une urgence de ne plus m’ennuyer, même
pour répondre au conformisme ambiant. Quand l’occasion le permet, je
parle de mon hypersensibilité. Cela permet de justifier un comportement
un peu décalé, de rassurer certaines personnes et de me calmer quand je
connais quelques débordements. J’évite de répondre positivement à des
invitations si je soupçonne m’y ennuyer. Cela me donne un rapport plus
clair aux autres. Mais la grande découverte que je n’avais jamais
soupçonné, c’est de regarder ses échecs, de ne pas se satisfaire de ses
réussites. À partir de là, tout redevient possible. Ma confiance se
renforce.

Flora, 38 ans

J’ai commencé avec une enfance heureuse au milieu des roses, des
pins, des cigales et du soleil. Quand mon frère est né, je me suis sentie
un peu exclue. Maman me plaçait dans un petit parc en plastique rond
bordé par un filet quand elle s’occupait de mon frère. J’arrivais à
démailler le filet en tirant sur les fils et en les mâchant. J’ai veillé sur
lui comme une deuxième maman, aînée de quatorze mois.
J’ai encore à l’esprit l’image de cette salle dans le chalet, ce sol de
planches où toute seule, j’ai fait mes premiers pas. J’ai dû au départ
m’accrocher au mur pour tenir et tout à coup, de la même façon que
l’on s’élance sur un vélo pour la première fois, je me suis lancée dans la
pièce. J’en faisais tout le tour en courant sans plus me tenir. Je me
rappelle cette sensation, la joie que j’ai ressentie. Il n’y avait personne
et j’avais appris à marcher seule avant un an. Puis maman m’a appris à
lire, c’était facile, logique, une consonne plus une voyelle et un son. J’ai
commencé par les livres Oui Oui puis les Pagnol. Il parlait des collines,
de ce que j’aimais. J’avais quatre ans. J’ai vu que maman avait perché
dans l’armoire L’Arrache-cœur de Boris Vian, car elle ne voulait pas
que je tombe dessus. Je suis montée sur une chaise, je l’ai attrapé, je
l’ai lu. Je n’ai pas tout compris. Je faisais des parallèles avec les
animaux que je voyais. Je n’ai jamais voulu relire ce livre pour garder
intactes les images de ce « livre de grand » que j’avais lu à quatre ans.
Ensuite, j’ai dévoré tout ce que je trouvais, série bleue, série verte, tout
y passait.
Je suis rentrée directement au CP. Je détestais faire des lignes de
bâtons, je trouvais ça stupide mais je ne savais pas écrire. Par contre je
savais parfaitement lire et je m’ennuyais. J’attendais les autres. Quand
le maître montrait la phrase avec sa baguette, je ne pouvais m’empêcher
de répondre. Quand on disait de bonnes réponses on avait un bon point,
quand on avait dix bons points on avait une image et quand on avait dix
images on était roi ou reine, on avait une couronne toute la journée et
on pouvait choisir son roi. Et il y avait un petit garçon bien gentil à qui
je donnais toujours la couronne. Par contre, une petite fille, je me
rappelle encore de son nom, S… avait repéré que je connaissais toutes
les réponses. Même en mathématiques, j’étais incollable. Au début, elle
m’avait demandé les réponses pour être la reine et je les lui avais
données pour lui faire plaisir. Elle la voulait tout le temps, je n’ai pas
trouvé ça juste et j’ai refusé de lui donner d’autres réponses. Alors elle
a commencé à me pincer « en douce » pour les avoir, à être mauvaise, se
moquer de moi. Un jour, elle me faisait un sourire alors j’étais toute
heureuse, je me disais ça y est, elle a décidé de faire la paix, je vais lui
pardonner. Quand je passais par derrière, elle me faisait un croc en
jambe…
À l’école j’étais effacée, timide, je n’avais pas d’amis, sauf un petit
garçon dont j’étais amoureuse en cachette. Quand la récréation sonnait,
j’allais me réfugier dans un angle de la cour, j’observais les autres qui
criaient et couraient en tous sens, j’avais très peur des ballons. Un jour,
j’en avais reçu un sur la tête, je n’aurais jamais osé l’attraper. La seule
chose que j’aimais, c’était quand le maître passait derrière le tableau
noir et nous faisait un spectacle de marionnette pour nous récompenser.
Je crois que je n’aimais l’école que pour ça et aussi pour les petits pots
que l’on devait peindre pour la fête des mères ou les belles frises
colorées que l’on avait le droit de dessiner dans le cahier quand on
avait terminé, enfin pour ce goûter de Noël que l’on recevait dans un
sac en papier et qui était plein de surprises, de brioches à la fleur
d’oranger, de mandarines, fleurant Noël. À la maison, je montrais mon
mauvais caractère et j’imposais mes façons de voir à mon petit frère,
mais toujours gentiment, je voulais que ça soit juste, je n’ai jamais
supporté l’injustice. Dès que quelqu’un d’étranger arrivait, y compris
mes cousines et mes tantes, je me renfermais dans ma coquille. Mes
cousines étaient délurées, elles disaient des mots grossiers et les autres
s’esclaffaient. Tout le monde les admirait. Mes tantes me traitaient de
gourde, godiche, empotée. Et c’est comme ça que je finissais par me
voir. Je me suis plongée dans les bouquins, au pied d’un grand pin,
adossée à mon gros rocher. J’en connaissais par cœur toutes ses
aspérités. Je me faisais gronder bien sûr quand je passais toute la
journée à lire. Je lisais encore en cachette le soir… J’imaginais ces
grands voyages dans les pays lointains, les îles, les pirates, les grandes
robes à la cour, les passions… Ces lectures me sortaient un peu de tout
le système scolaire que je détestais. Je fuyais les ballons, les moqueries,
la réussite, les cris, les obligations.
J’ai grandi et ma hantise de l’école avec. Puis nous avons déménagé
à l’âge de 10 ans. Nous avons quitté le soleil pour l’humidité verte du
Sud-Ouest. J’ai eu beaucoup de mal à accepter ce changement. Nous
avons été placés avec mon frère dans un collège catholique à l’ancienne
où les garçons en blouse bleue étaient séparés des filles en blouse rose.
Le curé directeur nous tenait en haute estime car nous étions premier et
deuxième de la classe, alternativement. J’étais fière d’être la seule en
cours de musique à percevoir les demis ou quart de tons. J’adorais la
musique et j’allais à l’église pour chanter. J’étais mal habillée et je
cachais tout ça sous ma blouse boutonnée jusqu’au col. Comme j’étais
très timide, on a commencé par se moquer. Je n’allais pas vers les
garçons. Je n’ouvrais pas ma blouse pour leur montrer mes attributs. Je
ne cherchais pas à fumer en cachette. Je travaillais sagement et
respectais tout le monde. Un jour, je n’ai plus accepté que l’on se moque
de moi. J’ai pris mon courage à deux mains et je me suis dirigée vers les
filles qui ricanaient sur leur banc : « Je peux savoir pourquoi vous vous
moquez de moi ? » Elles étaient à mille lieues de s’imaginer que je
pouvais faire une chose pareille. Elles sont restées la bouche ouverte.
J’étais interne. Je connaissais tout le monde. On se confiait à moi.
J’essayais d’arranger les choses. J’ai commencé par séparer les filles
qui se battaient en leur parlant, en les calmant. Dans ce collège
religieux, je suis passée pour une sainte. Mais on ne me comprenait pas.
Mes parents ont déménagé et il a fallu intégrer un lycée public.
Encore une succession de railleries parce que je me tenais d’une façon
gauche, je n’osais pas aller vers les gens, je n’arrivais pas à trouver
d’intérêt dans les discussions entre camarades. J’avais bien quelques
amies mais cela restait superficiel. Leurs intérêts n’étaient pas les
miens. Je m’ennuyais en leur compagnie. Je finissais par les fuir ou les
éviter. Les professeurs n’étaient pas non plus des plus intéressants. Il
fallait retenir par cœur et je détestais ça. Je voulais comprendre. J’avais
besoin d’une logique que je ne trouvais pas dans cette succession de
recettes à mémoriser. Alors que mes notes avaient toujours été
excellentes dans tous les domaines j’ai commencé à flancher, je ne
pouvais pas retenir ce qui n’avait pas de sens, et je n’acceptais pas non
plus de faire des choses qui me paraissaient stupides. Ma hantise, c’était
le cours de gym : être évaluée devant tous les autres, partir au bon
moment, au top du chrono, faire la meilleure performance devant tous
ces yeux qui ricanent… Stressée, je n’arrivais pas à partir au top, par la
volonté inconsciente de faire le contraire de ce qui est attendu. Il faut le
faire, tout le monde la fait, cette roulade. Les autres vont voir mes
fesses. Ils vont encore se moquer. Les barres asymétriques, c’est
terrifiant. J’ai peur de me percher tout en haut, d’enjamber cette barre.
Je vais tomber c’est sûr. J’avais des notes lamentables, en sport et dans
d’autres matières. Trop de stress avant et durant les épreuves. Pendant
les contrôles, je regardais ma page blanche, j’entendais le crissement
des stylos sur les feuilles, le bruit d’une tondeuse dehors, et je regardais
l’heure. Il ne me reste qu’une demi-heure et je n’ai pas encore
commencé. Il ne me reste que 10 minutes, je savais. Je ne sais plus, je ne
me rappelle plus, mes mains sont moites, je vais tout rater c’est sûr !

Il n’y a qu’en français, en musique et en langue vivante où


j’excellais. Le français car mon stylo partait tout seul et mes idées aussi.
J’ai bien quelquefois fait du hors sujet mais j’arrivais à rendre des
dissertations de huit pages écrites en une heure de temps. L’idée de faire
de la philosophie me plaisait et j’attendais le cours avec impatience.
Quel bonheur que de pouvoir exprimer ses propres idées sur la vie et les
gens ! La musique, c’était évident, ça me parlait. Les langues vivantes
aussi. Elles nous permettaient de voyager, d’écouter des chansons de
découvrir le monde.
J’ai commencé à faire du théâtre. J’étais à la fois angoissée et
enthousiasmée par cette idée. Je me débrouillais bien. Quand j’étais sur
scène, je changeais de peau, j’incarnais mon personnage et je pouvais
tout lui donner. Quelquefois on ne me reconnaissait pas. J’avais passé
tellement de temps à observer les gens leurs manières de s’exprimer,
leurs tics. Tout me revenait quand j’incarnais un personnage et
tellement d’idées en même temps que dans l’improvisation je me
dépassais. En même temps j’avais besoin que l’on me regarde quand je
faisais tout ça. Ce n’était pas pour moi que je jouais mais pour les
autres, pour les faire rire ou pleurer. Je me rappelle une séance dans les
toilettes du lycée, j’ai parié aux filles que je pouvais les faire pleurer.
Elles ont rigolé. Puis j’ai commencé. Je devais être drôlement crédible
puisque des larmes ont commencé à couler sur leurs joues. C’était une
victoire pour moi. C’est ce que je voulais faire, aller vers le spectacle,
j’avais plein d’idées. Le chant aussi. Le jour de mon premier spectacle
sur scène, j’étais paralysée d’horreur. Le rideau devait se lever sur moi
et « mon mari ». Moi, assise stupidement sur une chaise bancale
maquillée en fauteuil avec du carton, qui menaçait de tomber au
moindre mouvement. Avant le spectacle, je n’avais plus de voix, rien ne
sortait. Le metteur en scène m’a amenée sur scène et m’a dit « on va
faire quelques vocalises, ça va te détendre ». Quand j’ai ouvert la
bouche et ai commencé à chanter il a été subjugué : « Tu as une de ces
voix ! Tu devrais faire du chant ! » J’ai gardé en mémoire son visage
étonné et cette possible faculté que je pouvais avoir. Quand le rideau
s’est ouvert je n’étais plus la même personne.
Comme je ne savais pas ce que je voulais faire et malgré les
tentatives de la prof de français à me faire suivre une voie littéraire, je
me suis engagée vers ce qui était devenu ma bête noire à force
d’incompréhension, les maths. L’artistique, il faut le voir comme un
passe-temps, pas comme un métier, pensais-je à cette époque. Le bac C
en poche, ne sachant toujours pas quoi faire, je me suis inscrite en
première année de deug, deuxième année, licence puis maîtrise de
maths. Ceci me donnait l’occasion d’aller me balader en montagne le
week-end, et de faire partie d’une chorale, qui me permettait de chanter.
Quel bonheur ! Je ne vivais que pour ça. Je suis arrivée en maîtrise
peut-être parce qu’enfin les maths avaient plus de sens. Tout se
regroupait et formait enfin une unité, avait une logique qui me
permettait de faire des liens. Mais aimer les maths, ça non, c’était
tellement rébarbatif ! Je faisais des fiches récapitulatives pour mon
frère qui ne prenait pas les cours, j’essayais donc de dégager l’essentiel
pour qu’il comprenne bien, de les faire les plus complètes possibles. Il
ne travaillait qu’avec ça et le jour de l’examen, il avait dix points de
plus que moi ! Il était fier de sa grande sœur qui détestait les maths mais
qui les comprenait tellement bien ! À la fin de la maîtrise, il fallait que
je fasse quelque chose et rien ne me plaisait. Je m’imaginais mal en
petit ingénieur coincé derrière son écran. Je voulais vivre, découvrir,
voir et connaître plein de choses et me rapprocher encore du milieu
artistique. Mes congénères parlaient déjà retraite, carrière, famille et
ricanaient de petites bêtises qui ne m’intéressaient pas. Je n’avais pas
d’amis, plutôt des gens qui venaient me demander conseil ou soutien.
Personne ne s’intéressait vraiment à moi et d’ailleurs, cela ne me
dérangeait pas. Je faisais peur à certains parce qu’ils ne me
comprenaient pas : ni mes réactions indignes d’une timide bêtasse
empotée, ni ma façon de vivre avec mes rêves et mes livres qui, eux,
m’apportaient un semblant de bonheur et une réelle évasion. J’étais
amoureuse, oui, de l’image d’un homme croisé en passant, d’un
professeur même vieillissant, d’un compagnon de marche. Le soir
j’imaginais, ses sentiments, ce qu’il pourrait dire, ce qu’il pouvait
penser, ce qui aurait pu être s’il m’avait remarquée. Les seuls hommes à
qui je pouvais adresser la parole étaient ceux qui ne me plaisaient pas.
Je fuyais les autres et même toute espèce humaine. Il me fallait un
périmètre de sécurité. Je fuyais le contact avec un homme. Et pourtant
le moindre frôlement du coude d’un homme aimé, l’effluve de son
parfum me faisais fantasmer pendant des journées entières.
Subitement, j’ai décidé de préparer les concours d’enseignement à
Nice, puisque c’était près de Cannes, du cinéma, de la montagne, de la
mer. C’est aussi là que j’ai vécu mes premiers émois et relations
amoureuses, à l’âge de 25 ans. Il a fallu que je franchisse le pas, que
j’accepte enfin le contact. Les études ne m’intéressaient vraiment pas
mais c’est là que j’ai rencontré du monde et que pour une fois je me suis
fait des amis. Des amis pour des barbecues sur la plage, pour des
soirées karaoké dans les bars, pour des randonnées en montagne, je me
suis inscrite à un cours de théâtre et un cours de chant. J’ai passé là des
années à enseigner à droite ou à gauche et à m’occuper de mes parents.
Je ne trouvais jamais d’amis parmi les enseignants, je ne partageais
rien avec eux. J’aurais tant voulu faire une école d’art. Mes parents ne
voulaient pas ! J’ai loué des gites dans la nature, j’ai vécu plus ou
moins recluse. J’ai commencé à développer ma voix à l’académie de
Nice où j’ai connu Valérie. Car j’avais en effet un potentiel vocal. Je
voulais m’exprimer, faire ressentir, émouvoir, non seulement par les
vibrations de la voix, par le timbre mais aussi par l’interprétation, ce
que l’on peut lire sur le visage. De nombreuses personnes sont venues
me dire qu’elles avaient eu des frissons en m’entendant chanter ou
qu’elles avaient été particulièrement émues par ma voix. Cela m’a
confortée, un moment seulement car très vite, reviennent les doutes, le
manque de confiance. Je suis trop vieille pour réussir et je n’aime pas
marcher sur les autres.
Valérie m’a ouvert les yeux sur moi en me disant : je crois bien que
tu as un parcours typique de l’enfant HP devenu adulte. Je pensais
qu’elle parlait à mon voisin. Je me suis alors lancée un peu ragaillardie
dans de petits concerts devant quelques personnes. Je suis heureuse de
donner simplement un peu de bonheur, le temps d’une représentation.
Puisque j’ai cette faculté là autant m’en servir pour améliorer le
quotidien des autres. J’ai très longtemps attendu avant de passer les
tests pour me rassurer. J’ai rencontré des hommes au hasard de
l’existence, des hommes qui m’attiraient au départ et m’ennuyaient
ensuite. Mes relations n’ont pas duré. Au bout de six mois ou même
avant, j’avais fait le tour de l’homme que j’avais en face, et celui-ci
devenait tellement banal qu’il finissait par m’horripiler. J’y crois au
début, je déchante ensuite. Je n’avais pas envie de passer mon temps à
faire le professeur auprès d’un homme qui est censé me soutenir, mais
qui n’est pas capable de voir plus loin que le bout de son nez. Il me faut
un homme capable de réfléchir rapidement, un homme curieux et
inventif, sur qui je puisse me reposer en cas de coup dur. Et cet homme,
je ne l’ai jamais rencontré. J’ai passé mon temps à expliquer, à essayer
de raisonner les hommes avec qui j’étais. Je me suis dit que j’étais trop
difficile. J’ai fait profil bas au début, mais au bout d’un moment je ne
pouvais plus supporter d’entendre des aberrations ou des raisonnements
illogiques et cela minait la relation. Pour que j’aime, il faut que
j’admire et je ne suis pas arrivée à les admirer. J’ai rencontré sur
Internet un homme qui n’a connu qu’une seule femme dans sa vie et vit
toujours chez sa mère, il envisage de faire construire à côté. Je décide
de négliger ces foutus détails. Il est compositeur pianiste et peut déjà me
rejoindre au niveau musique. Le précédent était d’une telle bêtise que je
voyais un mieux. J’apprends à mieux le connaître, à connaître sa mère,
à vivre chez elle. Ils essaient de me mettre à leur sauce, à leur goût en
commençant par changer ma garde-robe. J’encaisse sans rien dire, je
fais le dos rond, car les moindres raisonnements logiques que j’ai à
propos de choses sur lesquels ils se sont fait une idée fixe, déclenchent
des orages. En deux mots, je suis insignifiante et il faut qu’ils me
façonnent pour que je corresponde à l’image qu’elle veut pour son fils
adoré, une femme soumise, mince, blonde aux cheveux raides. Comme
lui est la réincarnation de Mozart et elle de Leonard de Vinci, rien n’est
trop beau pour des âmes aussi pures et les êtres qui offrent une
quelconque contradiction n’ont rien à faire dans leur périmètre. Il me
parle de mariage, juste après il me fait part de ses doutes. Il me fait
changer le lieu de mon travail pour vivre avec moi. Je suis enceinte et il
me quitte… Tout cela est très récent. Je me retrouve dans une région
inconnue, sans ami avec une petite graine dans le ventre qui je l’espère
ne va pas m’abandonner…
News chanteuse, il n’y en a pas pour l’instant. Pourtant, dès que
j’ouvre la bouche, il semble que je fais des heureux mais il faudrait pour
cela que je trouve un bon pianiste accompagnateur. Je ne suis pas
arrivée non plus à m’investir dans mon travail car j’ai du mal à me
concentrer sur une cause et puis l’enseignement a un côté routinier qui
me déplaît, que je fais par force. Heureusement, un peu par plaisir, car
j’ai besoin de faire comprendre aux élèves la logique des
mathématiques, ce que moi je n’ai pas eu, et qui a contribué peu à peu à
démolir le peu de confiance que j’avais en moi. Si je devais aujourd’hui
faire un bilan de ma vie en me basant sur ce que l’on appelle une vie
réussie, le mot échec apparaîtrait sans peine. Pas de carrière, pas de
vrai travail, pas de famille, ni même de compagnon. J’ai une curieuse
impression que j’ai passé mon temps à me mettre des bâtons dans les
roues parce que j’étais godiche, niaise, crédule, stupide à la base. J’ai
trop réfléchi, trop analysé chaque chose. Je n’ai pas vécu assez
instinctivement. J’ai pris de plein fouet les malheurs des autres. On m’a
reproché ensuite de me mêler de ce qui ne me regardait pas. J’ai
regretté de ne pas me lancer à corps perdu comme les autres dans une
carrière, dans une relation, sans me poser de questions ou du moins les
questions qui font hésiter, revenir en arrière, peser le pour et le contre,
sentir l’avenir avant qu’il n’arrive. Prévoir toujours le pire, ce qui à la
longue le fait arriver. Il me reste des rêves et l’espoir encore d’un avenir
heureux. J’essaie de vivre au jour le jour, de profiter de chaque instant
paisible, des beautés de la nature, d’un sourire, de l’amour de ce qu’il
me reste de famille, d’une amitié.

Rébecca, 30 ans

J’ai eu un parcours émotionnel difficile, fait d’incompréhension où


on s’impose à l’autre comme un être insatisfait et compliqué à
comprendre. J’ai été perçue comme instable à cause de mes
questionnements divers sur la vie, mes remises en question, mes
émotions, ma vision naïve sur les choses que l’on idéalise. J’ai mieux
compris quand j’ai su à 30 ans d’où venait mon mal de vivre.
Souffrance de se poser tant de questions, un cerveau comparable à
une éruption volcanique permanente. Une sensibilité à fleur de peau, la
recherche impossible de la perfection avec une fatigue liée à toute cette
décharge émotionnelle qui peut parfois nous mener au fond d’un gouffre
face auquel on va rebondir mieux que quiconque. On en ressortira plus
fort, plus mûr pour affronter la prochaine situation difficile, une vie
comparable à un parcours du combattant avec des obstacles qu’on se
crée là ou d’autres laisseraient la vie suivre son cours. Ce trait de
personnalité qui nous pousse toujours plus haut et plus fort lutte contre
la lassitude qui s’installe facilement chez nous, notre pire ennemi.
L’ennui nous rend non productif. Relever les défis nous maintient
dans le tempo de la fertilité. Prendre des décisions qui paraissent
hâtives pour certains et si logique pour moi, me permet d’honorer mes
challenges. Cela provoque une peur de la part des autres, qui pensent
que j’ai des réactions irréfléchies, prises trop vite par rapport à la
normale. Je suis une insatisfaite de la vie car je veux et cherche toujours
à améliorer les choses jusqu’à m’épuiser.
J’ai la sensation désagréable de ne trouver ma place nulle part,
d’être un bouc-émissaire durant l’enfance. J’ai souffert de ne pas
m’entendre avec les personnes de mon âge et de n’être qu’un enfant aux
yeux des adultes, non considéré dans les conversations. Une enfance où
j’ai préféré me ranger dans le camp des plus faibles pour défier les
injustices, au risque de me voir moi-même dans cette situation. Ma
franchise à toute épreuve est perçue comme un affront. Non cela fait
juste partie de mon fonctionnement. La spontanéité… Cette curiosité
insaisissable éreintante aux yeux de mes parents avec ce “pourquoi
maman…” récurrent pour essayer de percer les mystères de la vie. Et
enfin cet affect que l’on a avec les autres. Prêt à avoir la meilleure note
avec un prof parce qu’on l’aime bien et en faire le moins possible avec
un autre parce qu’on s’ennuie dans ses cours. Et puis parfois cet ennui
est vu comme de la paresse, ou des lacunes. Mais comment expliquer ce
que l’on ressent quand les grands ne m’écoutent pas et me cataloguent.
Et quand on n’a aucune idée du pourquoi de cette différence avec les
autres, il est difficile d’avoir du recul. Alors on se renferme sur soi.
Pourquoi quand je lis un passage d’un livre en classe, je m’arrête sur
les mots, les phrases pour essayer de ressentir chaque émotion décrite
par le poète ou l’écrivain ? Je me fais réprimander parce que je suis
dans la “lune”, je ne suis jamais concentrée, je me disperse, que je fais
des hors sujets dans mes devoirs… Est-ce normal si l’intitulé du
problème n’est pas assez précis pour moi, alors que la maîtresse me dit
que tout est écrit et que je n’ai qu’à lire… Comment lui dire que pour
moi un mot peut avoir un sens pour elle mais un autre pour moi, que ça
m’angoisse car souvent je préfère trop en dire que pas assez, et c’est là
que vient le hors sujet… et les fausses idées de mes parents qui croient
que je n’ai pas ou mal appris ma leçon.

Rien ne me paraît infaisable. Il y a une solution à tout problème,


foncer est mon mot d’ordre. Se donner à 200 %, anticiper, innover, telles
sont mes motivations. Me démarquer des autres, toujours peut-être pour
être reconnue comme différente parce que je ne me sens pas bien de ce
moule façonné par la société. Je me vois comme une sorte de marginale,
une révolutionnaire de la société. Une idéaliste comprise seulement par
ceux qui me ressemblent… que ça fait du bien et que c’est rassurant de
voir qu’on appartient à une « autre normalité » mais à une normalité
humaine quand même. Cependant, on ne peut tout maîtriser car il y a
toujours un autre que soi dans l’histoire, dure réalité. Pouvoir faire trois
fois plus de choses… qui n’en a jamais rêvé, moi je peux le faire. Être
au téléphone, faire de la comptabilité et noter ce que je dois faire tout ça
en même temps. Ça paraît fou à l’écrire… Être plus rapide que tous les
autres, ne pas avoir besoin qu’une phrase se finisse pour en connaître la
suite. On a tendance à couper la parole, à raccourcir nos phrases ou
nos raisonnements, totalement incompris, probablement parce que une
tonne d’idées afflue et pour ne pas perdre de temps. On a toujours
quelque chose de nouveau à faire qui nous attend.

Derrick, 48 ans

Oiseau des îles, pianiste et oisif émérite, fier de le clamer, j’adore


qu’on m’appelle Derrick, en mémoire de ma série policière préférée. Je
suis détenteur du Bac C, après deux essais, pour répondre aux exigences
de mes parents. Dès mon adolescence, j’ai parcouru l’Afrique en
tournée. Je suis venu en France pour étudier le piano. Je suis professeur
de piano, j’ai trois filles HP et je suis épanoui dans ma vie de couple,
d’artiste et devant Derrick !

Victoire, 48 ans

Découvrir mon haut potentiel, même à 40 ans, ça change tout ou


presque tout. Je me sens depuis comme une boussole qui a retrouvé le
Nord, guidée par une aiguille qui me montre le chemin.

L’avant, altérité bizarre, QUI SUIS-JE ? J’ai eu une enfance dans le


moule de la docilité, avec une balance réussites/échecs tournée vers le
succès, jalonnée de nombreuses périodes d’ennuis que je rapportais à
une pauvreté intellectuelle chez moi, pensant ne point être capable de
m’intéresser aux programmes scolaires dispensés à cette époque, ou
bien à certains sujets dans mes études supérieures. Je me suis
engouffrée rapidement dans mon rôle de mère à m’y perdre avec
bonheur. Je m’efforçais de plaire aux autres, allais au galop secourir la
planète, au risque de m’enliser et attendais bien sûr qu’on me renvoie
l’ascenseur. L’ascenseur restant bloqué à l’étage chacun-pour-soi, ou
celui inférieur je-n’ai-pas-entendu, ceci me provoquait une immense
déception et édifiante souffrance incomprise bien des jours après. Il
m’arrivait souvent d’arborer un sourire équivoque pouvant être
parfaitement à l’opposé de mes réels sentiments pour cacher cette
souffrance.
Juste après la découverte, BOUFFÉES D’OXYGÈNE. J’ai été
gagnée par une double sensation. Sensation de colère, dans l’abîme de
ma mémoire, avec une nette impression d’avoir gâché une partie de ma
vie, d’avoir gaspillé mon temps à ressasser sans pause, réducteur de
créativité. Sensation de libération qui m’a permis de regarder par la
lunette du savoir et de l’objectivité mon enfance, mon adolescence et ma
jeune vie d’adulte. La musique de ces mots a eu un effet anesthésiant
pour réduire les fractures anciennes restées à ma grande stupéfaction
béante, expliquant pourquoi je pouvais endurer d’impressionnantes
douleurs.
La découverte du HP remet les pendules à l’heure, une seconde
naissance physique. Je suis née le… avec, bien sûr, une espérance de vie
allongée par cette ouate de bonheur qui m’enveloppe. Les jours
deviennent étroits. Je détruis mon image inventée pas à pas pour
satisfaire les attentes des autres. J’ai l’impression de pouvoir redresser
un looping in extremis, juste avant de couper le câble d’un téléphérique.
Effet bluffant sur la confiance en soi ! Je suis gagnée par une frénésie
découvreuse. De l’air, du souffle. Je déploie la grande voile. Je ne fais
plus dans l’étriqué ! J’ai le vent en poupe. Tout me réussit. Je dévoile et
assume ma créativité enfouie au théâtre, en peinture, en musique, en
poésie, en écriture. Je me lance dans des défis en tout genre. Enfin, je
m’occupe de moi. Je ne me laisse plus envahir par les injonctions de
mes enfants. Je prends du temps pour moi, pour exercer mes passions
que je partage aussi avec eux. Je reprends des études couronnées d’un
nouveau diplôme, après avoir dû me plier aux conditions scolaires
rigides que je n’aurais pas acceptées avant en laissant tomber et en
arguant le manque de temps. Cette compréhension de moi-même avec
ma différence a un effet apaisant inattendu sur mes chérubins. Je me
respecte. Ils me respectent. Je m’écoute. Ils m’écoutent.

À distance, J’OSE DIRE. C’est une prise de conscience de mon


mode de fonctionnement différent. C’est la découverte d’une
merveilleuse aventure que celle du développement personnel, aidée d’un
thérapeute sur plusieurs années. Je sors de mon silence qui s’était
engouffré dans tout mon intérieur, s’étant installé dans les moindres
recoins, de pièce en pièce. J’ose exprimer toutes mes émotions. Je
prends conscience de mon rythme effréné qui m’épuise et adapte mon
emploi du temps. Je me rends compte de mon impatience démesurée
dans certaines circonstances qui me vaut d’être mal considérée par mes
collègues. Je comprends pourquoi rien n’inquiète mon mari hyperactif.
Monsieur vit comme un grand enfant, vibrant à son ordinateur, à
Zéphyr, à la neige profonde, lustrant son joujou automobile. C’est moi
qui porte les anxiétés, les contrariétés, les problèmes psychologiques, la
peur du lendemain pour toute la famille. Il se laisse porter par le
courant, pendant que je mets mon énergie à lire dans le ciel le sens du
vent. Puérilité prolongé du sexe dit fort et une volonté féminine de
s’arroger les douloureux privilèges de l’inquiétude.
J’ose déléguer et partager cette anxiété. J’ose même révéler mes
angoisses délirantes face à des événements peu angoissants pour
d’autres. Je n’ai plus peur de dire que je suis terrorisée par une
broutille. Effet immédiat, je suis mieux comprise et on me rassure plus
vite. J’arrive à retenir mon élocution lapidaire qui aurait pu faire
revenir à moi le boomerang empoisonné. C’est compliqué de se heurter
à la méchanceté : j’apprends à parer les conflits en maîtrisant ma
violence oratoire pour préserver mon avenir. Il y a bien sûr des ratés qui
continuent de me terrasser au lit pendant plusieurs jours.
Fondamentale, la découverte de mon HP. Je prends conscience de mes
oscillations émotionnelles aussi soudaines et imprévisibles qu’une
avalanche. Je m’efforce de les émousser en modulant mon langage qui
tempère aussi la sensation physique. Je décrivais facilement un
événement par « c’est super très bien fait ». Je nuance mes propos par
« c’est bien fait », aussi dans le cas où j’ai une fâcheuse tendance à
vouloir crier « c’est nul à chier ». Cette découverte n’a cependant que le
pouvoir de transformer les gammes de l’émotion sans les éradiquer,
heureusement !

Après avec des années d’expérience, VOLUPTUEUX


FRÉMISSEMENT. J’ôte le vernis d’adaptation à outrance à l’autre
pour laisser filtrer ma vraie personnalité et accepte de ne pas plaire à
tout le monde. Je fais la grève du zèle. L’hostilité du monde amassée
jusque-là se dissipe au fur et à mesure que je me découvre, je comprends
que ce que je peux faire, l’autre ne peut pas toujours, malgré toute sa
bonne volonté. Un déclic. Une révélation qui change les relations
amicales, professionnelles, familiales, de couples. Un sourire
authentique irradiant explose à la frange de mes lèvres. Je m’accorde le
droit de répondre à une imperceptible fêlure, une délectable nébulosité
dans le naturel d’une conversation, en la traduisant en langage
compréhensible au lieu de prendre la fuite comme avant. Je m’offre le
luxe de ne plus m’ennuyer. Je devance l’ennui en renonçant à certaines
situations a priori ennuyeuses ou en emmenant avec moi un antidote
adapté aux circonstances. L’art de faire deux choses à la fois, tellement
jalousé qu’il en est nié. Oui depuis que je sais, je me donne le droit de
faire ce que j’ai la chance de pouvoir faire, et même bien faire, deux
choses à la fois, comme jouer au scrabble et écrire, ce qui exaspère ma
mère qui croit que je ne suis pas au jeu ou que je ne fais pas attention à
elle. Faux, je suis capable de lui dire le dernier mot qu’elle a placé avec
le nombre de points. Cette situation est une belle source d’inspiration.
C’est aussi une façon de s’adapter au rythme plus lent des autres.
L’ambiance familiale a changé malgré mes crises existentielles de plus
en plus fréquentes qui bouleversent toute la famille. Cependant, elles
sont de moins en moins longues. Elles ne sont plus voie-sans-issue mais
portes ouvertes à un dialogue construit. Cela m’a évité de divorcer cinq
fois.
Ce qui n’a pas changé ! Les sens tellement à vif ! Le doute : est-ce
que j’ai bien fait, est-ce que je l’ai blessé(e), pourquoi il ou elle ne
répond pas ? Faire naturellement en une heure ce que la plupart fait une
journée. Le bonheur ça se sent, ça ne se raisonne pas.
Aujourd’hui, je me sens accomplie, après avoir eu besoin cependant
de rattraper le temps perdu en exprimant mes divers talents dans une
course effrénée contre la montre imposée par moi seule. J’abandonne
mon chronomètre et suis sereine sans contrainte de temps. Je vis au
rythme de mes envies que j’honore.
Conclusion

Certaines vies sont des étangs impassibles sans passion, sans drame,
sans heurts. D’autres traversent des fêlures indélébiles. Ces brisures
s’atténuent ou non et créent une myriade de nervures qui finissent par tout
contaminer et mettre en péril la solidité de l’ensemble. Votre vie
d’adulte HP, au préalable enfant, en est le plus bel exemple.

Vous pouvez choisir de cacher votre HP, de le réduire à néant pour ne


pas choquer le groupe, la famille, pour vous dissoudre dans la norme.
Cependant, ce HP pèse tout au long de votre vie sur votre comportement,
sur votre rapport avec le monde sur votre chemin. Ce ressenti détermine vos
choix de vie d’autant que cette différence sera ou non tolérée. Le HP est pris
en grippe. C’est un intrus qui ne rentre pas dans la case comme le cygne
noir. Il existe une cruauté permanente du groupe envers l’intrus. On mesure
à l’aube de la souffrance éprouvée, le poids de la différence dans la vie d’un
homme, d’une femme. Beaucoup de souffrance, d’inhibition, réduisent,
influencent les choix, ou bouchent l’horizon. Celui qui est cygne noir
apprend très tôt dans la solitude à se protéger psychologiquement des
difficultés intimes qu’il rencontre. Tantôt vous allez de l’avant et réussissez.
Tantôt vous vivez un clivage permanent entre votre personnalité profonde et
vos valeurs auxquelles vous êtes attachés. Vous prenez votre masque de cire
que vous revêtez pour vous mettre à l’abri ou vous intégrer. Souvent, vous
utilisez l’autodérision pour vous faire accepter et écartez les questions
gênantes qui pourraient vous dévoiler en tant que différent : difficultés à
s’adapter au monde, mal-être caractéristique chez l’adulte, abattement,
comportement dépressif qui conduit à un échec affectif social et
professionnel. On vous supporte de moins en moins, surtout quand vous
vous marginalisez et faites de plus en plus vivre vos secousses telluriques.
On fabrique des anticorps de plus en plus trop violents contre vous,
antigènes trop différents.

Lorsqu’on parle d’enfant HP dans l’enfance c’est plus facile. Par contre,
comment y croire adulte. Moi, HP, comment oser penser cela ? Pourtant
vous êtes HP. Être HP est plus un mode de fonctionnement particulier avec
ses cadeaux et ses fardeaux. Ce fonctionnement se poursuit dans le temps.
Après l’enfance, après ce bouleversement du moment de l’adolescence,
vient l’âge adulte. Vous, ces enfants atypiques qui avez souvent rencontré
sur votre itinéraire des obstacles inattendus, devenez des adultes avec cette
personnalité que vous cherchez trop souvent à étouffer. De l’enfant précoce
à l’adulte épanoui, il s’agit souvent d’un parcours de combattant.

Vous, adultes HP, avez souvent cette intuition tenace, comme quoi vous
êtes ce cygne noir. Malgré cette sensation de décalage persistant, malgré ce
sentiment confus d’être incompris, vous vous posez le sens de votre
histoire, comment comprendre ce qui vous est arrivé. Maintenant, vous
vous reconnaissez dans ce profil si différent de HP. Il est important de vous
connecter avec cette part de vous-même qui rassure. Se sentir enfin compris
dans ce que l’on est, est la première marche vers le bonheur. Certains
d’entre vous sont en perditions. En étant compris, vous remarcherez sur un
chemin praticable. Vous découvrir HP, c’est comme si vous repreniez une
coloration normale, que les ramures de votre cerveau laissaient filtrer les
rayons du soleil comme un tamis. C’est comme si vous ne passiez plus à
côté de votre vie. Il vous faudra apprendre à gérer ce paradoxe, votre
extrême intelligence associée à vos débordements émotionnels, source de
bien des ennuis et d’échecs. Ressentir et percevoir avec une extra lucidité
génère une réactivité émotionnelle particulière anxiogène. Ce n’est pas
parce que vous avez un haut potentiel reconnu ou non que vous allez réussir
en tout. Potentiel n’est pas synonyme de performance de réussites. Ignorer
ce monde HP aux caractéristiques communes, revient à vivre de façon
bancale, favorise le lit des malheurs, condamne à une errance angoissante
dans laquelle la singularité est plus vécue comme un fardeau que comme un
cadeau.

S’épanouir n’est facile pour personne. Le mode d’emploi du bonheur


avec la peur de se brûler les yeux et les ailes au cœur de l’émerveillement
est difficile à décoder chez les adultes HP. Souvent, les adultes HP épanouis
ont un parcours atypique, souvent sinueux semé de pierres qui s’enchaînent
à un rythme effréné, plein d’originalité. Ces cygnes noirs discutent avec
Socrate et se costument en caméléon. La connaissance de soi passe avant
tout par la reconnaissance de son haut potentiel, présent dès l’enfance et
l’abandon du déni. L’adaptation est le moteur de la résilience imposée à ces
êtres délicieux. Une personne HP est un univers inconnu et mystérieux à
explorer qui tombe dans les pièges, surtout lorsqu’elle ignore la topographie
de son univers. Cette expédition complexe a souvent besoin d’un guide
expérimenté. Le dépistage de votre HP est le début d’une aventure
passionnante, à la découverte de ce trésor, vos propres dons qui ne sautent
pas toujours aux yeux. Peu à peu l’écheveau de l’incompréhension, de
culpabilité qui depuis votre enfance, se défait. Fouillez à l’intérieur de vous-
même pour découvrir votre mine d’or. Dévoilez vos talents latents, vos
talents refoulés, votre HP réel. Dépliez vos ailes cachées et envolez-vous
vers la rencontre de votre HP en chassant vos démons qui ne désirent
qu’une chose les replier, les coller à votre corps. Soyez audacieux, mettez
du soleil dans vos idées et sortez du moule. Alors vous serez un adulte HP,
un cygne noir, heureux. Votre vie est une succession de tentatives pour
savoir qui vous êtes. Faites la paix avec vous-mêmes.

Lorsque vous vous nourrissez de tout ce qui va bien, cadeau, vous


trouvez la force d’affronter tout ce qui va mal, fardeau. Bonheur vous
contemple et Soupirs passent au travers de la fenêtre.

Vous avez maintenant les clés pour éviter la perte d’énergie et l’asphyxie
à lutter contre la différence, l’incompréhension et l’étroitesse de vue
d’autrui. Soyez vrai, la vitamine de la relation. Restez attentif à cette
hygiène de conscience, cultivez votre bonheur, en prenant soin de votre
carburant intérieur, la créativité.

J’espère vous avoir aidé à poursuivre ou construire une vie qui vous
ressemble, ainsi qu’à devenir une adulte HP heureux. Mon plus grand
bonheur est qu’une personne au moins se reconnaisse, pour qu’elle rattrape
vingt ans d’absence par le sourire de ces lignes. Je souhaite que ce livre
ouvre des portes à des personnes qui, jusque-là, ignorent ce qu’elles sont
profondément pour qu’elles portent un regard différent à leur existence,
pour qu’une nouvelle histoire débute.

Je vous souhaite, élèves HP, de dépasser avec virtuosité vos maîtres HP


qui vous nourrissent de leur savoir et leur expérience.
{1}
Pour plus d’information : Marie-Pier Levesque consultante accréditée MBTI (site
www.mplevesque.com). Lire le livre de Pierre Cauvin et Geneviève Cailloux, Les types de
personnalité.
{2}
Un livre à lire Échapper aux manipulateurs de Christel Petitcollin, Guy Trédaniel éditeur.
{3}
Jacinthe Thiboutot, Gestion du stress et travail policier, Modulo Éditeur, 2000.
{4}
Lire pour plus d’information du même auteur : Coaching diabète et Bien vivre sans
surrénales.
{5}
Lire pour plus d’information du même auteur : Revivre après un cancer du sein.
{6}
Lire pour plus d’information du même auteur : Revivre après un cancer du sein.
{7}
Vidéo : www.congres-virtuels.com
from

Your gateway to knowledge and culture. Accessible for everyone.

z-library.se singlelogin.re go-to-zlibrary.se single-login.ru

O cial Telegram channel

Z-Access

https://wikipedia.org/wiki/Z-Library
ffi

Vous aimerez peut-être aussi