Historique de La Systemique PDF
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L'idée de système se retrouve chez les philosophes grecs de l'antiquité, qui voyaient
l'univers comme un tout dont les parties sont interdépendantes les unes des autres. Leur
enseignement, retransmis par le Moyen-Age et la Renaissance, a été mis de côté par les
philosophes du siècle des Lumières qui voulaient à juste titre lutter contre la hiérarchie
opprimante des pouvoirs politiques et sociaux et ont plutôt insisté sur la prédominance de
l'individu face à l'environnement social. Par la suite, le développement des sciences
modernes s'est réalisé par le chemin de l'expérimentation empirique, qui divisait les objets
étudiés en parties les plus petites possibles pour mieux contrôler le processus de recherche
et ainsi assurer la validité des résultats.
1 Ce texte a été publié dans le volume L'approche systémique en santé mentale, Presses de
l'Université de Montréal et Fidès, 1999. Les autres chapitres sont: La systémique pour les
nuls, Dr Jean Paratte; Le rôle de l'intuition, Louise Landry-Balas; Comment nous
communiquons, Louise Landry-Balas; Le respect de l'autonomie, Dr Suzanne Lamarre; Le
changement institutionnel, Diane Beauséjour; L'alcoolisme: de la solution au problème,
Marie Dumas; La protection de la jeunesse, Jacques Bruneau; Le Journal d'Aurore:
Itinéraire d'une intégration, Marc-Antoine Gingras.
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Dans les années 1920-1950, face à la division et à la croissance constante des spécialités,
des scientifiques cherchèrent des principes autour desquels pourraient s'intégrer les sciences
naturelles et sociales2. Le premier auteur à avancer l'idée des lois des systèmes semble
avoir été A. Lotka, en 1925, à Baltimore. R. Defay, en Belgique, en 1929, appliqua le
concept de système dans l'étude de la thermodynamique. Ludwig Von Bertalanffy, un
biologiste, était convaincu de la nécessité d'identifier les règles qui "organisent les relations
dans les interactions entre les parties des organismes", et qui font que "les comportements
de ces éléments sont différents quant ils sont étudiés en isolation ou à l'intérieur de
l'organisme". Il développa les éléments de la théorie générale des systèmes dès 1932, mais
ne put les publier, en raison de la guerre, qu'en 1950, pour écrire un texte plus complet en
1955, repris dans sa forme définitive en 1968: "General System Theory". Il critiquait le
réductionnisme des sciences naturelles, et disait que "les organismes vivants ne suivent pas
les mêmes règles que la physique"; par conséquent "on ne peut réduire les niveaux
biologiques, comportementaux et sociaux au niveau de la physique": les premiers sont des
systèmes ouverts, et le dernier est un système fermé. Il soulignait la nécessité de sortir de la
mécanique pour s'orienter vers la relativité et la complexité. Il tentait également d'éliminer
les contradictions entre les différentes théories en développant des principes applicables à
tous les phénomènes observés. Il proposa de les identifier comme "des systèmes, ou
ensembles d'éléments en interrelations entre eux et avec l'environnement".
Ses équations mathématiques pouvaient être traduites pour les sciences humaines par les
principes suivants: un système doit être compris comme un ensemble et non dans ses
composantes; on ne peut comprendre un système en étudiant ses parties de façon séparée; et
les systèmes humains sont auto-réflexifs, c'est-à-dire qu'ils peuvent s'observer et s'analyser
eux-mêmes, établir leurs propres buts, vérifier si les moyens pris sont adéquats et efficaces,
et apporter des correctifs venant de l'intérieur ou de l'extérieur. Un système humain
fonctionne donc grâce à un niveau élevé d'échanges d'informations (Boss, p. 328-330). Il
est essentiellement un système cybernétique.
Le caractère général de la théorie des systèmes fut perçu comme une source de
compréhension plus vaste, une nouvelle façon de voir les objets étudiés et le monde dans
lequel ils existent. Elle fut immédiatement utilisée par des scientifiques de haut niveau dans
les domaines de la biochimie, du management et de la sociologie, qui l'appliquèrent aux
théories spécifiques à leurs champs d'étude.
2Le lecteur qui veut approfondir les notions suivantes pourra lire les textes de présentation
de Mony Elkaïm (1995), les chapitres portant sur ces théories dans Boss et al. (1993) et les
premiers et derniers chapitres de Becvar et Becvar (1996).
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n'utilisa pas le terme de système, même s'il a insisté sur l'importance de l'homéostasie
(1958), "principe préservant la continuité de l'organisme humain dans des conditions
environnementales en changement constant ... et maintenant l'équilibre dynamique de
l'individu avec son environnement social". Il utilisait surtout le concept de rôle social.
Dès 1937, il insistait sur le fait que la famille doit être vue comme une unité, avec
des interactions qui influencent le développement et le fonctionnement de ses membres. Il
écrit que "la famille modèle les genres de personnes qu'elle requiert pour remplir ses
fonctions" (1958). Il demandait aux membres de l'équipe de faire des visites à domicile
pour évaluer l'effet des conditions matérielles sur le développement des enfants et sur le
fonctionnement global des familles. Il souligna la faiblesse des diagnostics traditionnels,
qui "atomisent conceptuellement l'individu et le coupent des groupes qui l'entourent" ... au
lieu de considérer "la manière suivant laquelle les relations familiales influencent le
fonctionnement des membres de la famille". Il affirma que "fondamentalement, la
biologie, la psychologie et la sociologie sont des éléments artificiellement séparés de la
science du comportement." Enfin, il remarqua que "les diagnostics sont parfois
inappropriés à cause d'une emphase sur les aspects pathologiques, négligeant les aspects
aussi réels indiquant la santé". Il ajouta: "Cette considération est d'une grande importance
parce que la réhabilitation des personnes en détresse émotionnelle repose sur notre
capacité d'utiliser pleinement ce qui est sain chez ces personnes et leurs familles".
Les premiers psychiatres à utiliser la théorie des systèmes travaillaient auprès des
schizophrènes. En élargissant leur champ d'étude pour comprendre l'origine des problèmes
de perception et de communication de leurs patients, ils avaient graduellement passé de
l'étude du patient à l'étude des relations entre le patient et sa mère, puis entre le patient, sa
mère et son père, et finalement à l'étude des relations dans la famille, en utilisant la théorie
de la communication et la théorie des systèmes. Ce premier groupe se centra sur l'étude de
la famille, même s'il mentionna les effets de l'environnement social et physique.
Lyman Wynne insista sur l'importance des relations de rôles et des patterns de
communication. Il proposa les concepts de pseudo-mutualité, règle exigeant que dans les
échanges tous les membres doivent agir comme s'ils étaient d'accord quoi qu'il se passe, au
détriment de la différentiation des personnes; de pseudo-hostilité, règle favorisant des
échanges apparemment opposés et même hostiles, mais superficiels et devant s'arrêter
aussitôt qu'une certaine limite est atteinte; et de "frontière de caoutchouc" entre les
membres, frontière en constant mouvement en fonction non pas des événements vécus
mais de la relation à maintenir, avec des rapprochements et des distanciations
imprévisibles et inexplicables si on ne regarde que les faits. Ce qui entraîne de la
confusion, de la rigidité et l'aliénation des membres.
Durant la même période, d'autres disciplines appliquaient la théorie des systèmes à l'étude
des systèmes humains, en développant des théories différentes de celles utilisées par la
psychiatrie. La première fut la cybernétique, science étudiant les façons suivant lesquelles
un mécanisme ou un organisme contrôle le passage de l'information pour s'auto-réguler. La
cybernétique s'occupe non pas des objets ou des personnes, mais des façons suivant
lesquelles ils se comportent; elle ne cherche pas "quoi" ou "pourquoi", mais "comment".
Elle se développa durant la guerre 1939-45, dans des groupes de recherche composés de
mathématiciens, dont John Von Neumann, Norbert Wiener, qui nomma la cybernétique à
partir d'une idée exprimée par le physicien écossais James Maxwell en 1865, des
psychologues, dont Kurt Lewin, des anthropologues Gregory Bateson et Margaret Mead,
des physiologues, des ingénieurs,. Quelques groupes continuèrent ensuite leurs rencontres
pour développer la théorie et ses champs d'application, spécialement dans les relations
humaines. Ils développèrent les concepts de feedback, de boucles de rétroactions ouvertes
ou fermées, d'homéostasie, d'ensemble, d'interdépendance, d'auto-régulation et d'inter-
échanges avec l'environnement. Avec la théorie de l'information et de la communication,
qui étudiaient non pas le contenu des messages mais comment ces messages étaient émis,
transmis, reçus, et décodés, la cybernétique contribua fortement au développement du
paradygme nouveau que constitue la systémique.
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Dès 1941, il entra en contact avec Milton Erickson et ses idées sur la communication
hypnotique comme moyen de contourner les blocages psychologiques et de libérer les
forces internes des personnes. Le résultat fut "une solution au problème des buts visés par
les comportements relationnels". Il découvrit l'importance de la récursivité dans les
comportements répétitifs. La récursivité est généralement perçue en systémique comme
l'échange circulaire entre les personnes vivant une même situation, qui fait que le
comportement de l'un ne peut être compris que si on considère les comportements de ceux
qui l'entourent et lui donnent un sens: un dominant ne peut exister que s'il y a des personnes
qui acceptent - ou sont forcées - de se soumettre, et vice-versa, chacun influençant et étant
influencé.
Bateson proposa une dimension complémentaire: les comportements sont répétitifs dans
des situations du même type ou de types reliés; chaque répétition accumule des
informations sur l'acte posé dans un contexte donné; à chaque répétition nouvelle, les
comportements antérieurs et leurs contextes sont présents, mais différents, et influencent le
comportement nouveau: à partir des informations accumulées dans ses expériences
antérieures du même type ou qu'il juge être du même type, l'organisme doit établir un lien
avec le contexte actuel, et décider à partir de ce jugement de l'action à poser. Un système
dont les règles sont souples peut s'enrichir et évoluer à chaque répétition; un système dont
les règles sont rigides peut se rigidifier davantage à chaque répétition.
Bateson jugea que cette récursivité est plus importante pour comprendre l'action que le
comportement lui-même, et qu'une décision se prend à partir de la hiérarchie des ordres de
récursivité, qui détermine quelle information est la plus appropriée dans un contexte précis.
Ceci s'avéra fondamental dans l'étude des communications et des décisions.
En 1952, il s'établit à Palo Alto, en Californie, et mit sur pied une équipe de recherche sur la
communication, avec Jay Haley, spécialiste en communication, Don Jackson, psychiatre,
John Weakland, ingénieur chimiste et anthropologue. L'équipe s'intéressa aux
inconsistances entre les niveaux de communication et entre les demandes et les réponses. Ils
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étudièrent les difficultés des schizophrènes de distinguer entre les niveaux de messages
dans leurs communications avec leur entourage. Le groupe publia en 1956 "Vers une
théorie de la schizophrénie", fondée sur les messages à double contrainte (double-bind). Il
croyait que la communication des schizophrènes n'est pas privée de sens ni d'ordre, mais est
incompréhensible en raison d'une erreur de structure logique dans la relation entre le
locuteur et le contexte. Elle ne peut être comprise que si on considère la complexité de la
communication: le message des faits et des idées, le message affectif, et le message sur la
relation entre les personnes impliquées et avec le contexte. Les membres de l'équipe
croyaient alors que le problème de la personne schizophrène venait de ce qu'elle a été
soumise dans son enfance à une répétition de messages où le contenu logique était contredit
par le contenu affectif et relationnel, et où les messages relationnels étaient souvent confus
et contradictoires, sans qu'elle ait le droit de demander des informations. Ils reconnurent
plus tard que cette hypothèse de causalité principale n'était pas fondée, même si les
problèmes relationnels et de communication jouent un rôle important chez plusieurs
schizophrènes.
Cette période fut marquante pour le passage de l'attention à l'individu dans les relations
humaines, surtout dans le traitement de la schizophrénie, à l'attention aux relations qui
l'entourent et le modèlent; pour le passage de l'utilisation quasi exclusive de la
psychodynamique et des sciences médicales à l'utilisation d'autres théories qui éclairent la
compréhension des relations humaines, la complètent et finalement vont la transformer et
proposer un paradygme nouveau, à partir de l'application de la théorie des systèmes. Ces
développements se sont réalisés dans des équipes multidisciplinaires, souvent fort éloignées
de la notion de maladie ou de pathologie. Ces équipes ont amené une transformation
profonde de l'intervention auprès des systèmes humains, principalement la famille. Les
concepts développés durant cette période furent tous utilisés dans les périodes suivantes.
Mais les applications à la famille se faisaient en limitant l'étude au système familial vu
comme problématique.
Aux Etats-Unis:
Au MRI, Don Jackson attira dans sa nouvelle équipe Paul Watzlawick, linguiste,
spécialiste en communication et psychothérapeute, Virginia Satir, enseignante et
travailleuse sociale, et Jules Riskin, psychiatre. L'étude de la communication dans la
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Après le décès de Jackson, en 1968, l'équipe continua dans la même ligne. Leurs
recherche développèrent l'importance du rôle des deux hémisphères du cerveau dans la
perception et les décisions de changement; pour contourner l'hémisphère dominant,
logique, qui maintenait le problème, l'intervention accédait à l'hémisphère non dominant,
analogique, par des images, des recadrages, des ambiguïtés et des paradoxes. Le Pourquoi
logique est inefficace et doit être remplacé par le Quoi et le Comment les faits se
déroulent. Le changement efficace n'est pas du premier ordre logique, touchant les faits ou
comportements pour lesquels la demande de service a été faite, mais est un changement de
second ordre, touchant l'organisation des relations autour des faits problématiques. Par ses
volumes: Le langage du changement; Changement, paradoxes et psychothérapie; La
réalité de la réalité, Paul Watzlawick exerça une immense influence auprès de tous les
thérapeutes systémiques et familiaux. En 1974, John Weakland, Richard Fisch, psychiatre,
et Lynn Segal, travailleuse sociale, publièrent Les tactiques du changement, qui présente
et illustre leur approche.
Son approche active et son insistance que la psychiatrie pour enfants engage
nécessairement la famille provoquèrent de fortes réactions; des enquêteurs envoyés par le
département de psychiatrie de l'université de Pennsylvanie déclarèrent même que "les
idées du Dr Minuchin sont dangereuses pour le département". Il reconnut plus tard (1993)
qu'il avait partiellement provoqué ces réactions, et que cette provocation lui semblait
nécessaire face à l'intolérance des autorités professionnelles devant les besoins des enfants
et des familles, spécialement des milieux pauvres.
Il forma avec Jay Haley des thérapeutes familiaux sans formation académique
antérieure, venant des milieux défavorisés, principalement des ghettos noirs. Il croyait que
ces personnes pourraient mieux intégrer une pensée systémique puisqu'elles n'avaient pas
été socialisées dans des modèles de pathologie et de thérapie individuelles; de plus leurs
connaissances Expérientielles constitueraient un apport puissant pour saisir l'influence du
milieu de vie. L'expérience a été féconde, car leur appréhension rapide des effets des
situations matérielles et leur attention au vécu et aux capacités des personnes qui
réussissent à fonctionner dans un contexte difficile a été enrichissant pour les nombreux
thérapeutes qu'elles ont contribué à former.
Il est intéressant de noter que Minuchin était très près pratiquement de Carl
Wittaker (1989), dont la position théorique était apparemment contraire: il insistait sur la
spontanéité, refusait - en apparence - les règles théoriques. Les deux thérapeutes se
rejoignent sur la nécessité d'écouter la famille, de partir de ce qu'elle demande et de ne pas
suivrais les règles établies lorsqu'elles ne sont pas efficaces.
Jay Haley fonda en 1976 le Family Therapy Institute de Washington, avec Cloé
Madanes. Il propose une approche inspirée de Minuchin (Haley, 1981, p.14) et des travaux
du MRI. Comme Minuchin, Haley insiste sur la hiérarchie et le pouvoir relié aux positions
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Une des innovations de Jay Haley a été de souligner que puisque "la solution
tentée devient une partie du problème", la façon dont les intervenants définissent la
situation et proposent une solution peut causer un nouveau problème ou aggraver la
situation. Ses volumes (1971, 1981) contiennent quelques pages excellentes sur l'analyse
systémique des institutions et de leurs interventions, où il rappelle que les intervenants
font partie du système-action, que leur action n'est pas dégagée de ce qu'ils sont, et que
leurs biais personnels et institutionnels sont aussi importants que ceux des clients.
Réactions critiques:
Les groupes qui faisaient une analyse socio-politique des problèmes humains et
surtout les groupes féministes s'opposèrent à l'approche systémique, parce que
- la conception systémique telle que pratiquée par les hommes faisait
systématiquement des femmes les boucs émissaires des situations-problèmes (Rachel
Hare-Mustin, 1978);
- elle masquait les causes souvent sociales et économiques des problèmes, en
psychologisant et familialisant les problèmes d'ordre matériel et interactionnel;
- elle postulait que le changement institutionnel dépend seulement et en dernière
instance de changements individuels.
- en dépit des affirmations relevées chez Minuchin et Haley, elle n'avait ni perspective
critique des positions occupées par les hommes et les femmes, ni analyse des effets
des règles familiales, et contribuait à perpétuer des inégalités et des oppressions
structurelles.
Il est intéressant de noter que ces groupes faisaient une analyse écosystémique des
situations, mais ont refusé de reconnaître cette appartenance, pour ne pas être identifiés au
mouvement de thérapie familiale qui semblait monopoliser l'appellation systémique.
En Europe
Une autre différence est l'influence très grande de la psychanalyse en Europe, alors
que les théories comportementales avaient cours aux Etats-Unis. Les patients en
psychanalyse ne pouvant changer que lorsque l'inconscient est rejoint, plusieurs européens
attachèrent davantage d'importance aux façons indirectes paradoxales, qui amènent les
patients et les familles à changer sans savoir pourquoi. De même, les interventions directes
étaient beaucoup moins acceptées, parce qu'elles "manquaient de respect" pour les espaces
des familles, en comparaison avec les interventions indirectes, déséquilibrantes
paradoxalement, mais plus "acceptables".
Le dernier point, peut-être aussi important, fut que les européens prirent
connaissance en même temps des publications de Watzlawick, Haley, Minuchin, Satir,
Bowen et des autres, à partir de 1970. Ils furent ainsi protégés des divisions qui s'étaient
construites entre les écoles américaines et insistèrent sur la perspective systémique
générale. Ils se référèrent d'ailleurs plus à la cybernétique qu'à la théorie générale des
systèmes.
En Angleterre, Bowlby avait commencé à voir les familles avec les enfants. Il voyait
la famille non comme système, mais comme le lieu le plus important du développement de
l'enfant. La vague de l'antipsychiatrie attaqua les normes établies dans l'évaluation des
problèmes de santé mentale. Ce n'est pas l'enfant qui est malade mais la famille et la
société, clament Laing, Cooper et leurs collègues. Une position systémique moins radicale
et très raffinée se développa à l'Institut Tavistock de Londres, qui maintint en même temps
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son orientation analytique, et dans d'autres centres britanniques. Leurs productions sont
malheureusement peu connues dans le monde francophone.
Stefano Cirillo fit une étude spécialement intéressante des règles et des jeux des
familles naturelles et des familles d'accueil lors d'un placement, et des jeux entre les
intervenants et les deux familles, et dans le système des intervenants.
Dans les pays francophones, l'apport des premiers systémiciens fut d'abord la
diffusion de la pensée et des méthodes systémiques par la traduction des ouvrages
américains. Jean-Claude Benoît fut un artisan important de cette diffusion comme
responsable de la collection des Sciences sociales appliquées, aux éditions ESF. Les
applications de la théorie systémique se développèrent surtout dans deux lignes. La
première se situe dans le champ de la psychiatrie, et utilisa la théorie de la communication
et la cybernétique, en les reliant aux concepts psychanalytiques. Des centres se
développèrent à Paris et Grenoble. Une deuxième ligne de développement se situa dans
l'application de la pensée systémique aux institutions dans leur organisation et dans leurs
relations avec leurs clients. Jean-Claude Benoît (1984) fut un agent important mais non
unique de l'application de la pensée systémique dans ce champ.
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Guy Ausloos, psychiatre belge ayant pris une formation en France, Italie et
Suisse, proposa une approche fondée sur l'existence des ressources internes des systèmes
traités. Il recommande, plutôt que d'imposer des façons correspondant aux normes des
systèmes traitants, d'activer les ressources des systèmes qui prendront ensuite les
directions qui leur conviendront. Il appliqua ces prémisses dans des interventions auprès
de jeunes en institution ou dans leur famille, ainsi qu'auprès des alcooliques. Il fonda à
Genève, avec Daniel Masson, la revue Thérapie Familiale.
Au Québec et au Canada:
Grâce à quelques formateurs attentifs, les connaissances développées dans les centres
américains ont été très tôt étudiés au Québec. Dès 1958, Heyda Denault, de l'Ecole de
service social de l'Université Laval, proposait une perspective systémique dans l'étude de
la famille et puisait dans les publications du Dr Nathan Ackerman. A Montréal, Myer
Katz de l'Ecole de service social de l'Université McGill, en collaboration avec l'Institut
Baron de Hirsch et les Services sociaux juifs à la famille développait une approche
familiale qui considérait les problèmes des familles comme relevant de l'organisation de la
famille et de ses relations avec l'environnement social, au-delà des caractéristiques des
personnes qui composaient la famille.
Dans les années 1970 ont émergé deux tendances plus spécifiquement québécoises.
Gérard Duceppe et Jacqueline Prudhomme ont élaboré un programme de formation à la
thérapie familiale systémique et développementale, basée sur l'approche de Virginia Satir,
mais utilisant aussi des éléments inspirés d'autres auteurs. Grâce à la valeur et au charisme
des deux formateurs, leur approche fut acceptée par un grand nombre de thérapeutes. Ce
noyau de formateurs fut à l'origine d'une revue spécialisée de haute qualité, Systèmes
humains, durant les années 1980.
Moreau proposa une approche critique qu'il appela d'abord écosystémique puis
structurelle, fondée sur une analyse socio-politique des situations, centrée sur
l'identification et la dénonciation des inégalités et des oppressions causés par les
conditions sociales: les comportements sont influencés directement par la position occupée
par les personnes dans une société, en raison des déterminants socio-politiques reliés à
cette position. Les problèmes viennent des inégalités établies à l'extérieur des familles et
intériorisées par les personnes, non conscientes des pressions qui les amènent à se croire
responsables personnellement de leurs difficultés, amenées en fait par les conditions
sociales et matérielles. L'approche cessait d'être surtout familiale et devenait une approche
individuelle et de groupe, la famille étant vue par plusieurs intervenants comme le lieu de
reproduction des valeurs traditionnelles inégalitaires. Le cadre d'analyse n'était plus la
théorie des systèmes mais l'analyse critique conflictuelle de l'organisation sociale.
Néanmoins, Moreau se fondait constamment sur une analyse écosystémique des situations.
Une autre approche écosystémique, moins critique, mais qui préférait ne pas
souligner son aspect systémique, se développa dans les années 1970, avec Claude
Brodeur, Richard Rousseau et Pierre Daher (Brodeur, 1980): l'approche de réseau. Elle
posait les conditions environnementales comme les principales sources des problèmes
vécus par les personnes et les familles, et comme possédant les principales ressources pour
la résolution de ces problèmes: leur principe est que le problème vient du milieu, et que la
solution vient aussi du milieu. Plutôt que de se lancer d'abord dans une action socio-
politique, l'approche portait sur le regroupement et la stimulation de l'environnement
immédiat, en portant attention aux ressources plus qu'aux problèmes. Elle s'avéra très
valable pour les problèmes de santé mentale, par la responsabilisation et l'activation des
ressources environnementales.
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Quelques formateurs de l'Ouest canadien, dont surtout Karl Tomm, de Calgary, qui
développa les questions circulaires proposées par l'école de Milan, comme moyen
d'accéder aux significations et aux ressources inconscientes de la famille, et David
Freeman, de Vancouver, exercèrent une grande influence.
On voit donc que cette période se termine par une turbulence des idées et des
pouvoirs propre à provoquer de nouvelles percées dans les théories et les pratiques. Les
différences et les complémentarités des pensées américaine et européenne constituent une
nouvelle source de développement. Minuchin pouvait dire en 1978 (Elkaïm, 1995, ):
"Nous entrons dans une nouvelle phase, pleine d'incertitudes et d'interrogations ... il
appartient aux nouvelles générations de trouver de nouvelles intégrations".
Face au fait que les pressions de changement sont inéluctables dans tout système vivant, la
seconde cybernétique étudia les mécanismes suivant lesquels le système change son
organisation et se transforme, soit en s'ouvrant au nouveau, soit en devenant plus rigide.
Des recherches plus élaborées par les biologistes Maturana et Varela, et par le physicien
Von Foerster, tinrent compte que le système observé et le système observateur étaient en
relation continue et avaient des échanges constants, et que chacun avait une influence sur
l'autre: il s'agissait donc d'un nouveau système, composé des deux premiers. On développa
alors les règles de la cybernétique de second ordre. Elle se distingue de la cybernétique
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du premier ordre, où l'observé est perçu comme séparé de l'observateur, par le principe que
dans le second ordre l'observateur et l'observé sont en relation et constituent un nouveau
système; les échanges entre les deux sous-systèmes amènent une modification de chacun;
l'observateur est influencé par l'observé autant que l'observé est influencé par l'observateur.
La réalité nouvelle construite chez chacun en cours d'observation tient des deux
perceptions de la réalité. Chacun demeure soi et auto-organisationnel, et devient autre dans
une co-évolution vers une signification et un projet ouverts à un avenir possible nouveau.
Elkaïm insiste sur le fait que ce qui se développe chez l'observateur et chez l'observé est
fonction de ce qui se passe non seulement en eux mais entre eux et dans le système.
Pour l'intervention, il s'agissait d'un changement aussi radical que le fut l'arrivée de la
théorie des systèmes. L'analyse ne porte plus sur ce qui se passe "là, en dehors", sur ce que
nous découvrons et pouvons partager avec l'"autre", mais sur les échanges et la relation
entre l'observé et l'observateur, sur ce que nous pensons et sur l'épistémologie de chacun
(Becvar et Becvar, 1996). Le mouvement de changement ne dépend plus seulement du
système observé mais aussi du système observateur et des échanges entre eux. Il se fait
grâce au couplage entre les deux. Elkaïm établit que les comportements du système
observateur sont auto-référentiels, c'est-à-dire qu'il réagit en référence à ses connaissances
et aussi à ses expériences semblables ou du même type que les expériences rapportées par
le système client ou vécues dans la rencontre. Il parle de "résonances" pour identifier les
réactions de l'observateur face à ce que l'observé lui présente - sachant que les deux sont
observé et observateur. Ces résonances ne correspondent pas à l'ensemble des expériences,
mais elles sont limitées et précises; une partie seulement de l'auto-référence totale est
active. L'intervenant systémique peut, s'il est conscient de ce qui se joue, choisir dans ses
multiples expériences ce qui convient au mouvement désiré. Elkaïm compare ce processus
au fait de feuilleter rapidement un livre contenant des centaines de pages; l'interaction avec
l'autre fait "résoner" des pages plus que d'autres; et chacun - s'il en est conscient - peut
choisir dans ces pages celles qui conviennent au mouvement désiré; sinon, le choix se fait
de façon automatique et incontrôlée.
Un corollaire intéressant est tiré par Ausloos: pour être efficace et "résoner" de façon
appropriée, le thérapeute doit se sentir confortable, et prendre les moyens pour y arriver. Il
dit donc que la question n'est pas simplement quel problème a le client, mais quel
problème j'ai avec le client et son problème. Dans la même ligne, Jacqueline Prudhomme
insiste sur la nécessité d'aider le thérapeute à se sentir bien et capable de répondre aux
demandes du client.
corresponde à ce que le système est à ce moment. Si les règles internes sont souples et
ouvertes, le changement se fait harmonieusement, facilement et avec cohérence; si les
règles sont rigides et fermées, le changement se fait difficilement et avec tensions.
Une autre théorie reliée est celle du chaos. Elle a été développée par les astrophysiciens,
dans l'étude de l'évolution de l'univers: comment du chaos primitif un univers organisé a-
t-il pu émerger? On a constaté que dans le chaos, où la désorganisation semble complète,
les éléments de nouvelles organisations y existent; et l'organisation qui va primer sur les
autres et donner forme au nouveau système dépendra des influences - internes et externes -
qui s'appliqueront dans les conditions primitives, au début de la désorganisation donc au
début de la nouvelle organisation. Une petite influence qui s'exerce à ce moment amène
une convergence des énergies, alors vulnérables aux pressions parce qu'elles ne sont pas
encore organisées, et aura des effets d'une grande ampleur plus tard. De plus des
simulations informatiques de chaos ont montré que les lignes chaotiques qui se tracent ont
de la régularité, et passent toutes dans des endroits répétitifs, qu'on a appelés des
Attracteurs étranges.
Cela a donné un nouvel éclairage à l'analyse et à l'intervention: même dans les situations
chaotiques il existe des éléments d'organisation. On n'a qu'à demeurer disponible et
attendre; les répétitions vont nous indiquer les endroits d'intervention. Ces interventions ne
sont pas nécessairement fortes; si elles sont faites au bon moment - comme en crise - et au
bon endroit, une organisation nouvelle, correspondant au système en cause, va émerger
d'elle-même et va se consolider avec notre appui.
Applications à l'intervention
Mais de nombreuses critiques s'élevèrent, surtout face aux positions radicales de certains
relativistes, pour qui tout devient "normal", et refusent de considérer la valeur éthique et
la pondération des faits. Le "bon sens" peut ici servir de frein à ces constructions
intellectuelles extrêmes, en considérant les faits objectifs dans leurs contextes et avec leurs
conséquences externes, non seulement subjectives et internes; par exemple, la violence
comme affirmation de soi et de ses droits n'en demeure pas moins destructrice.
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Cet aspect de la non-imposition par le thérapeute de ses valeurs, de ses normes et de ses
connaissances est spécialement important ici. Il a amené des auteurs systémiques
importants, dont Harold Goolishian, Harlene Anderson, Lynn Hoffman, à refuser de
continuer dans l'approche systémique, vue comme "une ingénierie fondée sur le contrôle".
Pour eux, le thérapeute qui utilise son pouvoir pour diriger, organiser des stratégies et
intervenir directement par des directives ou indirectement par des paradoxes, est pris dans
son programme et ne peut rejoindre l'autre; il domine le client et met des limites aux
possibilités et au pouvoir de ce dernier; il accorde trop d'importance aux techniques, au
détriment de la relation, du partage et de la co-évolution. Ils proposent donc la
collaboration, la non-intervention dans l'échange, l'approche qui ne sait pas (not-knowing)
pour ne pas limiter les possibilités. Ils proposent la déconstruction des problèmes au lieu
de leur résolution. Il est intéressant de lire les groupes d'articles sur le sujet dans Family
Process des années 88-93. Goolishian et Anderson (1992) résument bien l'historique de la
controverse et font ressortir les épistémologies différentes.
Ces aspects ont été repris, de façon moins radicale apparemment, par d'autres équipes, qui
joignent le courant initié par l'équipe de Watzlawick et Milton Erickson, dans la recherche
d'une intervention brève orientée vers la solution du problème présenté, au lieu de chercher
"le" problème sous-jacent, et en partant des clients, de ce qu'ils veulent et de ce qui leur
convient. Le groupe le plus connu fut dirigé par Steve de Shazer, au Brief Family Therapy
Center, à Milwaukee. Il appliqua la théorie des systèmes de façon rigoureuse et innovatrice
sur plusieurs points. Dès le début, il travailla en coopération avec le système-client:
puisque les recherches indiquaient que la plupart des familles continuaient les
changements après la fin de l'intervention, elles devaient avoir les capacités de changer,
une fois le changement initié. Il continua en affirmant que la résistance classique
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d'opposition au changement n'existait pas. Ce qui était appelé résistance était une façon du
client de demander à l'intervenant de s'y prendre autrement pour qu'il puisse utiliser ses
capacités. Enfin, il utilisa le fait qu'il est plus facile de faire répéter ce qui est déjà connu
que de changer les comportements.
Il nomma son approche centrée sur les solutions (Berg, 1996). Il développa des moyens
d'amener le client à découvrir lui-même les objectifs qu'il sait, consciemment ou non, être
assez significatifs et valables pour s'y diriger, et être accessibles avec ses capacités
actuelles. Il proposa des techniques comme la question miracle et la question d'échelle. Il
s'agit d'un changement paradigmatique dans la définition du changement et des
responsabilités: le mouvement part du désir du client, c'est lui qui établit les objectifs
valables et accessibles pour lui, et le travail du thérapeute consiste à l'encadrer et le
supporter dans son travail.
William O'Hanlon continua dans la même ligne orientée vers les solutions. Il ajouta plus
d'importance à la reconnaissance de la valeur de ce que le client avait vécu, la recherche de
ses succès passés, pour sortir de ce qu'il appelle la carte des problèmes, connaître la carte
des succès, et entrer dans la carte des possibles (1995, 1997).
Aux Etats-Unis, J. V. Compher (1989) démontra, comme l'avait fait déjà Jean-Claude
Benoît, que souvent les organismes d'aide qui doivent réaliser un travail en commun
"dansent" autour de leurs clients ou patients, en se préoccupant plus de la protection de
leurs intérêts face aux autres organismes que de l'action à réaliser.
En France, des équipes d'éducateurs ont développé une méthode d'entretiens non
thérapeutiques, où les jeunes, leurs parents et l'équipe se rencontrent mensuellement pour
discuter ensemble, sans supérieurs ni inférieurs, de l'évolution des jeunes et des moyens à
prendre pour l'améliorer.
Enfin, à Genève, Olivier Amiguet et Claude Julier (1996) ont publié une application
spécialement intéressante de la systémique à l'étude de l'intervention, particulièrement à
l'analyse des facteurs qui jouent lors de la demande et de l'offre de services.
La hiérarchie dans le système n'est pas niée, mais est reconnue la coexistence de deux - ou
plus - hiérarchies différentes, fondées sur des pouvoirs et des positions complémentaires:
le savoir du système-thérapeute, qui a des connaissances et des compétences que le
système-client n'a pas, et le savoir du système-client, qui a des connaissances et des
compétences que le système-thérapeute n'a pas; et le pouvoir que le système-client seul a
sur ses décisions de changement: Malerewicz disait qu'il est illusoire de penser pouvoir
gérer le client. Depuis plus de 20 ans, Ausloos maintient son attention à la compétence des
familles, vs l'attention à la pathologie. Il rappelle (1994) qu'on utilise actuellement avec
toutes les familles des concepts développés il y a 30 ans et plus pour étudier des familles
ayant un membre schizophrène. Marianne Walters remarquait que dans la formation à
l'intervention systémique, il y a trop de médical - dans le sens de recherche de la maladie
alors qu'il s'agit de comportements de la vie quotidienne.
une maladie ou un problème que sur les capacités et les intentions positives. Cette position
correspond d'ailleurs à ce que demandait Françoise Dolto à propos des enfants: leur parler
comme à des personnes capables de comprendre et de décider. Von Foerster dit que "sans
autonomie, il ne peut y avoir de responsabilité, ni par conséquent d'éthique". (Watzlawick,
1984). Suzanne Lamarre (Aider sans nuire, Montréal, Lescop, 1998) reprend les mêmes
points, de façon concrète et opérationnelle.
Conclusion:
Comment procéder dans cette prolifération de possibilités? La réponse est donnée par
Bateson: "la rigueur isolée est mort paralytique, l'imagination isolée est insanité". On peut
avancer si on maintient l'évaluation de ce qui est offert. Les différences dans les
orientations possibles sont fondées; les oppositions peuvent en découler, et les
complémentarités également, ce qui rend possible des collaborations dans une "évolution
cohérente". De nouveaux concepts ou de nouvelles applications des concepts, ainsi que
l'enrichissement venant des autres théories, ouvrent des voies nouvelles. Les premières
équipes qui ont développé les applications de la théorie des systèmes étaient
multidisciplinaires, enrichies par les connaissances et les expériences diversifiées de leurs
membres qui avaient accumulé des expériences dans plusieurs lieux de travail et de
recherche. Peut-être devrons-nous solliciter l'apport de disciplines loin de la thérapie,
comme au début. De tels échanges sont facilités actuellement par la mondialisation des
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échanges, par Internet. Qu'arrivera-t-il quand nous entrerons en contact avec la pensée
systémique des africains et des asiatiques? Déjà, de Shazer dit avoir été influencé par les
idées taoïstes et bouddhistes, grâce à sa compagne Insoo Kim Berg. Le progrès est venu
de, et continuera par la recherche, l'acceptation de la complexité et de l'évolution, et la
confiance dans les capacités et les forces des systèmes. Pour la suite, à la suite de
Minuchin et comme disent de Shazer et Howood (Elkaïm, 1995, p. 555), nous
continuerons "d'ici à là, vers on ne sait où".
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