Droit Fiscal
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values
• Réduction de capital et liquidation
• Réorganisations
• Limitations à l’imputation des déductions fiscales
• Droit fiscal international
• Introduction
• Examen de la situation du contribuable assujetti à
l’IPP ou à l’ISoc qui reçoit des revenus de sources
étrangères
• Deux types de remèdes
• Remèdes de droit interne
• Convention préventives de la double
imposition (CPDI)
• Procédure, spécialement en matière d’impôt sur les revenus
• Avertissement
• Naissance, exigibilité et extinction de la dette d’impôt
• Naissance
• Exigibilité
• Extinction
• Paiement
• Prescription
• Surséance indéfinie au recouvrement
• La déclaration :
• Importance
• Obligation
• Délais
• Formes
• Procédures de taxation
• Rectification de la déclaration
• Taxation d’office
• Modes de preuve de l’administration
• De droit commun
• Spécifiques
• PV des agents du SPF Finances
• Preuves par signes ou indices d’aisance
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Les principaux impôts alimentant les recettes fiscales de 142 milliards d’euros pour l’année
2019 sont les suivants : (faire un schéma en tarte)
- Impôts sur les revenus (plus grosse partie du cours et des recettes fiscales) : 78 milliards
d’euros, ce montant se ventilant comme suit (j’omets l’impôt des personnes morales dont les
recettes sont négligeables) :
o Impôt des personnes physiques : 53 milliards d’euros
o Impôt des sociétés : 18 milliards d’euros
o Impôt des non-résidents : 1 milliard d’euros
o Précompte immobilier : 6 milliards
- Taxe sur la valeur ajoutée : 32 milliards d’euros
- Droits d’accise : 12 milliards d’euros (cela frappe ex : alcool, cigarettes, produits
énergétiques)
- Droits d’enregistrement (autres que ceux sur les donations) : 5 milliards d’euros
1 1
Les chiffres cités dans cette section proviennent de la base de données en ligne de la Banque Nationale de
Belgique NBB.Stat (adresse : stat.nbb.be). Ils sont similaires à ceux de l’OCDE (voir OCDE, Statistiques des
recettes publiques 2021. L’impact initial du COVID-19 sur les recettes fiscales de l’OCDE, Editions de l’OCDE,
Paris, 2021, doi.org/10.1787/ed5596c6-fr). Sauf indication contraire, ils sont arrondis au milliard d’euros,
l’objectif étant ici de donner des ordres de grandeur.
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On retient en général, comme définition de la notion d’impôt, celle donnée par la Cour de
cassation à l’occasion de litiges portant sur les contours de cette notion. La voici : « l’impôt est
un prélèvement pratiqué par voie d’autorité par l’État, les régions, les communautés, les provinces
ou les communes sur les ressources des personnes qui y vivent ou y possèdent des intérêts, pour
être affecté aux services d’utilité publique » (définition retrouvée de manière constante dans la
jurisprudence2 de la C.Cass et confirmée à nouveau dans un arrêt du 25 février 2022).
Pq la C.Cass définit cette notion finalement, alors qu’elle tranche des affaires de base ? Pour
savoir quand les principes s’appliquent (ex : légalité de l’impôt). D’où l’importance de déterminer
ce qu’est un impôt dont le principe s’applique seulement quand on est en présence d’impôt. Cette
détermination exacte se fait pas la C.Cass lorsqu’elle apprécie la légalité d’un règlement
communal, mais aussi dans le cadre du contrôle exercé par la C.Const sur la constitutionnalité des
lois, décrets et ordonnances pour savoir si ces derniers respectent le principe de la légalité de
l’impôt, à supposer que ces lois, décrets et ordonnances instituent un impôt.
2
voir not. Cass., 25 février 2022, RG n° F.20.0069.F, juportal.be, conclusions conformes du ministère public ; Cass.,
9 mai 2019, RG n° F.18.0010.F, juportal.be ; Cass., 20 mars 2003, RG n° C.010269.F, juportal.be, conclusions
du ministère public
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décision de son conseil. La loi détermine, relativement aux impositions visées à l'alinéa
1er, les exceptions dont la nécessité est démontrée.
La loi peut supprimer en tout ou en partie les impositions visées à l'alinéa 1er
§ 4. Aucune charge, aucune imposition ne peut être établie […] par la commune que par une
décision de [son] conseil. La loi détermine, relativement aux impositions visées à l'alinéa 1er,
les exceptions dont la nécessité est démontrée. »
Quant à l’article 172, alinéa 2, de la Constitution, il est conçu ainsi : (corolaire de 170)
« Nulle exemption ou modération d'impôt ne peut être établie que par une loi ».
Ce principe signifie que « la matière fiscale est une compétence que la Constitution a
réservé à la loi » (voir not. C.C., arrêt n° 24/2018 du 1er mars 2018, considérant B.23.1) et, plus
généralement, à l’acte adopté par le pouvoir législatif compétent :
Dans son aspect formel, ce principe signifie que pour établir un impôt, il faut que ce soit le
pouvoir législatif compétent qui établisse l’impôt. La Cour constitutionnelle est alors compétente
pour censurer les lois, décrets et ordonnances qui violent ce principe (loi spéciale du 6 janvier
1989 sur la Cour constitutionnelle, art. 1er, 2°, et 26, § 1er, 3° (reprend les normes de
contrôle)).
On doit distinguer deux expressions de cette législation : « par une loi » et « en vertu d’une
loi » :
- « Par une loi » signifie que c’est au législateur de définir et instaurer l’impôt dans toutes ses
composantes
- « en vertu » d’une loi : le législateur peut se contenter d’habiliter le Roi à instaurer l’impôt.
C’est de ce point de départ que la C.Const part lorsqu’elle dit que la matière fiscale est une
compétence réservée à la loi car il faut consentement du contribuable exprimé par l’intermédiaire
de leur représentant. En effet, « il se déduit des articles 170, § 1er, et 172, alinéa 2, de la
Constitution qu’aucun impôt ne peut être levé et qu’aucune exemption d’impôt ne peut être
accordée sans qu’ait été recueilli le consentement des contribuables, exprimé par leurs
représentants » (ibid.).
C’est la nuance, que l’on fait traditionnellement, entre le fait de ne pouvoir être établi que «
par une loi », c’est-à-dire sans possibilité de délégation, plutôt que de pouvoir l’être également,
comme le prévoyait la Constitution du Royaume des Pays-Bas de 18153, « en vertu d’une loi »4.
La Cour constitutionnelle fait preuve cependant d’une certaine souplesse quant à la manière
dont elle interprète ce principe parce qu’elle considère que le législateur doit seulement définir
les « éléments essentiels » de l’impôt. La cour constitutionnelle établit une distinction entre
éléments essentiels et secondaires. Et le législateur ne doit définir que les éléments essentiels de
l’impôt. Ces éléments essentiels sont la désignation du contribuable, la matière imposable et la
3
De Nederlandse Grondwet van 1815, art. 197, disponible sur www.denederlandsegrondwet.nl (« Geene
belastingen kunnen ten behoeve van 's Lands kas worden geheven, dan uit krachte van eene wet » - je mets en
italique).
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Voir not. W. GANSHOF VAN DER MEERSCH, « L’impôt et la loi », En hommage à Victor Gothot, Liège, Ed.
Faculté de droit de l’Université de Liège, 1962, p. 257 à 320, spéc. p. 257.
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La C.Const fait également preuve de souplesse lorsqu’elle dit que le législateur ne doit pas
définir ces éléments dans les moindres détails, le législateur doit donner les grands principes, mais
ne doit pas tout régler, le Roi peut recevoir le pouvoir de régler des aspects de détails sur les
éléments essentiels de l’État. Finalement en vertu du principe, le législateur doit définir les
éléments essentiels des éléments essentiels.
« Les dispositions constitutionnelles précitées ne vont toutefois pas jusqu’à obliger le
législateur à régler lui-même chacun des aspects d’un impôt ou d’une exemption. Une délégation
conférée à une autre autorité n’est pas contraire au principe de légalité, pour autant qu’elle soit
définie de manière suffisamment précise et qu’elle porte sur l’exécution de mesures dont les
éléments essentiels ont été fixés préalablement par le législateur. » (C.C., arrêt n° 24/2018 du 1er
mars 2018, considérant B.23.1).
Nous verrons plus loin, dans cette introduction générale, quels sont ces éléments essentiels de
l’impôt.
La Cour constitutionnelle fait également preuve de souplesse à un autre égard, en admettant la
délégation de pouvoir en cas d’urgence sous certaines conditions. Nous y reviendrons dans la
dernière partie du cours.
b. Notions voisines/portée :
Ce principe est intéressant car nous avons des notions voisines de l’impôt : la rétribution et
la cotisation de SS. Dans ces 2 cas, le principe constitutionnel de la légalité de l’impôt ne vaut
pas. Là, le pouvoir exécutif peut recevoir le pouvoir de définir les éléments essentiels de la
rétribution et de la cotisation de SS.
C’est une rémunération d'un service accompli par l'autorité au bénéfice du redevable considéré
isolément. Et la rétribution doit avoir un caractère purement indemnitaire. Ce qui suppose qu'un
rapport raisonnable doit exister entre le coût ou la valeur du service fourni et le montant dû par le
redevable (voir C.C., arrêt n° 162/2015 du 25 novembre 2015, considérant B.5 => Organisme
public instaure un droit de port en vertu d’une délégation d’un décret flamand, et ce droit de port
est à payer pour pouvoir accéder à la zone portuaire, et ce droit de port répond selon C.Const à
ces 2 éléments, donc on est en présence d’une rétribution et non d’un impôt.). Ici la délégation
peut porter sur des éléments essentiels.
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« Aucune rétribution ne peut être exigée qu’à titre d’impôt » : cela vise à éviter qu’un impôt soit
établi sous couvert de « rétribution » pour tourner le principe constitutionnel de la légalité de
l’impôt.
« Hors les cas formellement exceptés par la loi, [le décret ou l’ordonnance] ». La délégation peut
porter ici sur les éléments essentiels. En effet, comme la Cour constitutionnelle l’exprime, « en
matière de rétributions, il suffit que le législateur compétent détermine les cas susceptibles de
donner lieu à la perception de la rétribution, le règlement d'autres éléments essentiels, comme le
montant de la rétribution, pouvant faire l'objet d'une délégation » (C.C., arrêt n° 162/2015 du 25
novembre 2015 précité, considérant B.4).
La crainte du constituant, c’est que sous couvert de rétribution, on adopte des impôts sans
respecter le principe de la légalité de l’impôt, et c’est donc l’article 173 qui vise à éviter cela. Il
faut suivre le principe constitutionnel, et puis on a des exceptions prévues par la loi, le décret et
ordonnance où il est possible d’adopter une rétribution.
Exemple de rétribution : un droit de port en contrepartie d’un accès efficace, facile et sûr au
domaine portuaire public et privé (voir C.C., arrêt n° 162/2015 du 25 novembre 2015 précité,
considérant B.6.1, qui admet que les éléments essentiels d’un tel droit de port soient déterminés
par l’organisme public décentralisé qui gère le port)
Sans doute l’article 23 de la Constitution dispose-t-il que ‘la loi, le décret ou la règle visée à
l’article 134 garantissent, en tenant compte des obligations correspondantes, les droits
économiques, sociaux et culturels, et déterminent les conditions de leur exercice’ et que ces droits
comprennent ‘le droit à la sécurité sociale’. Mais il ne saurait être déduit de ces dispositions que
le législateur ne peut attribuer certains pouvoirs au Roi » (C.A., arrêt n° 14/99 du 10 février 1999,
considérant B.6.2
Lorsque le législateur fédéral intitule législation sociale dont il délègue la mission de déterminer
les éléments essentiels, en dépit de l’étiquette donnée par le législateur fédéral, est-ce une
cotisation sociale ou cela ne déguise pas un impôt ?
La C.Const, par le passé, disait que pour être en présence d’une cotisation de SS, il fallait que ce
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soit destiné au financement d’un régime de SS, et il fallait en plus que le paiement de la cotisation
fasse naître des droits complémentaires en faveur du redevable (conditions cumulatives).
Désormais, dans un arrêt du 14 octobre 2021 et d’un revirement de jurisprudence, la C.Const
considère qu’il faut un lien pertinent suffisant entre le redevable de la cotisation et le collectif des
assurés sociaux dont la protection sociale est (co)financée par la cotisation.
La Cour constitutionnelle admet donc aujourd’hui plus facilement la qualification de cotisation
de sécurité sociale.
Les impôts déguisés auparavant selon la C.Const car ne répond pas aux conditions cumulatives
vont désormais être considérés comme correspondant à des cotisations de SS.
Cela est fait pour répondre à la question de savoir s’il faut respecter ou non le principe de
légalité de l’impôt.
Les notions de « matière imposable » et de « base imposable » reprises dans cette énumération
méritent d’être clarifiées et gagnent à être rapprochées de la notion polysémique d’« assiette ».
Quant à la base imposable (ou base d’imposition – ce sont des synonymes), il s’agit de « l’assiette
sur laquelle l’impôt est calculé » selon la Cour constitutionnelle (voir not. C.C., arrêt n° 34/2018
du 22 mars 2018 précité, considérant B.9) ou, de manière plus précise et moins tautologique à
mon avis, de « l’évaluation de la matière imposable sur laquelle l’impôt est calculé ». Ainsi,
en matière de taxe sur la valeur ajoutée, la base imposable des livraisons de biens et des prestations
de services correspond en principe à « tout ce qui constitue la contrepartie obtenue ou à obtenir
par le fournisseur du bien ou par le prestataire du service de celui à qui le bien ou le service est
fourni, ou d’un tiers » (CTVA, art. 26, § 1er, al. 1er). A titre d’exemple, si un assujetti livre un
bien pour un prix de 100.000 euros hors taxe sur la valeur ajoutée, la base imposable est de
100.000 euros.
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Exemples :
- État fédéral : l’impôt des sociétés, qui est l’un des quatre impôts sur les revenus (voir
infra) ;
- Région de Bruxelles-Capitale : la taxe régionale sur les établissements d'hébergement
touristique6 ;
5
Voir G. CORNU (dir.), Vocabulaire juridique, 11e éd., Paris, Presses universitaires de France, 2016, v° Assiette.
6
Voir ordonnance de la Région de Bruxelles-Capitale du 23 décembre 2016 relative à la taxe régionale sur les
établissements d'hébergement touristique, MB, 6 janvier 2017.
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- Province du Brabant wallon : la taxe provinciale sur les panneaux d’affichage (annexe 1)7 ;
- Ville de Namur : la taxe communale sur la distribution gratuite d'écrits publicitaires ou
d'échantillons publicitaires non adressés et de supports de presse régionale gratuite (annexe
2)8.
Autonomie fiscale des communautés est resté lettre morte, car compliqué pour elle d’établir en
pratique des impôts.
Manifestation de ce pouvoir :
En exécution de ce pouvoir, le législateur fédéral a interdit en principe aux régions et aux
communautés de « lever des impôts dans les matières qui font l’objet d’une imposition par l’Etat
», de « percevoir des centimes additionnels aux impôts et perceptions au profit de l’Etat » et d’«
accorder des remises sur ceux-ci » (loi du 23 janvier 1989 relative à la compétence fiscale visée à
l’article 110 (numérotation avant 1994 donc vise bien 170), §§ 1er et 2, de la Constitution, art.
1er). Ex : une Région ne pourrait donc pas établir une TVA régionale car l’État fédéral le fait déjà
et il y a interdiction aux régions de lever un tel impôt. Idem pour l’impôt des sociétés ce qui
violerait l’interdiction faite par la loi du 23 janvier 1989 en exécution de la Constitution.
- Article 464 CIR : Le législateur fiscal a également interdit en principe aux provinces et
aux communes d’« établir des centimes additionnels à l’impôt des personnes physiques, à
l’impôt des sociétés, à l’impôt des personnes morales et à l’impôt des non-résidents ou des
taxes similaires sur la base ou sur le montant de ces impôts » (CIR, art. 464, 1°).
ð Interdiction de principe. Rq : Les communes établissent des centimes additionnels à
l’impôt des personnes physiques. Interdiction de principe qui fait l’objet d’exception dont
l’une est l’impôt des personnes physiques, mais pas pour l’impôt des sociétés.
ð Quid de la notion de taxe similaire ? Constitue ainsi une telle taxe similaire prohibée la
taxe communale sur les hôtels calculée sur les revenus bruts produits par la location et les
7
Voir règlement de la province du Brabant wallon du 28 novembre 2019 relatif à la perception de la taxe provinciale sur
les panneaux d’affichage, disponible sur le site de la province du Brabant wallon (adresse :
www.brabantwallon.be/bw/publications-officielles-1/taxes-provinciales).
8
Voir règlement-taxe de la Ville de Namur du 3 septembre 2019 sur la distribution gratuite d'écrits publicitaires ou
d'échantillons publicitaires non adressés et de supports de presse régionale gratuite, disponible sur le site des pouvoirs locaux
en Wallonie (adresse : interieur.wallonie.be/memento-fiscal). à Cela vise les dépliants publicitaires.
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La loi spéciale du 16 janvier 1989 (dit comment les régions et communautés sont financés)
relative au financement des Communautés et des Régions. Cette loi établit une distinction entre
les notions d’« impôt partagé », d’« impôt conjoint » et d’« impôts régionaux ». Ce sont surtout
impôt conjoint et régionaux qui nous intéressent. Cette notion d’« impôts régionaux » au sens de
la loi spéciale de financement ne doit pas être confondue avec les impôts que les régions peuvent
établir en vertu de leur autonomie fiscale (voir supra).
- L’impôt partagé : sert au financement des communauté. C’« est un impôt national perçu d’une
matière uniforme sur tout le territoire du Royaume et dont le produit est en tout ou en partie
attribué aux communautés » (LSF, art. 6, § 1er, al. 1er). Les communautés n’ont aucune
compétence pour déterminer les éléments essentiels de l’impôt partagé, elles reçoivent une
partie du produit dont les éléments essentiels sont définis par l’état fédéral. Il s’agit de la taxe
sur la valeur ajoutée et de l’impôt des personnes physiques fédéral (LSF, art. 6, § 1er, al. 2).
L’État fédéral reste donc ici pleinement compétent, les communautés recevant cependant une
partie du produit de ces impôts.
- L’impôt conjoint : il sert au financement des régions dont la définition est la suivante : « Un
impôt conjoint est un impôt national :
1° perçu d'une manière uniforme sur tout le territoire du Royaume ;
2° dont une partie déterminée du produit est attribuée aux Régions conformément aux
dispositions de la présente loi ;
3° et sur lequel les régions sont autorisées à percevoir une taxe additionnelle conformément
au titre III/1 » (LSF, art. 6, § 2, al. 1er). Cette taxe additionnelle est appelée impôt des personnes
physiques régionales. Il s’agit de l’impôt des personnes physiques fédéral (LSF, art. 6, § 2, al.
2).
Si l’impôt partagé finance les communautés, l’impôt conjoint finance les régions. Et les régions
non seulement reçoivent une partie du produit de l’impôt des personnes physiques fédéral, mais
sont en outre autorisées à établir, sous la forme d’une taxe additionnelle régionale, un impôt des
personnes physiques régional. Nous verrons plus loin que l’impôt des personnes physiques
régional se calcule en réalité à partir d’un solde dénommé « impôt Etat réduit » plutôt que de l’«
impôt des personnes physiques fédéral » à proprement parler.
- L’impôt régionaux : art 3 de LSF. Les impôts régionaux financent, comme leur nom
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Impôt régionaux au sens loi spéciale =/ impôt établi par la région dans le cadre de leur autonomie
fiscale !! ex : taxe sur les déchets en région wallonne qui est un impôt établi par la région dans le
cadre de leur autonomie fiscale, et là la région définit l’ensemble des éléments essentiels. Le
compétence des région au sens de la LSF où la compétence des régions est plus limitée (il s’agit
ici précompte immobilier, les droits de succession et de mutation par décès, et 4 catégories de
droits d’enregistrement), les régions peuvent modifier le taux d’imposition, la base d’imposition
et les exonérations. Elles ne peuvent donc pas modifier la matière imposable, ni la désignation
des contribuables.
Conséquence de cette compétence des régions : on a des dispositions modificatives adoptées par
les 3 régions, donc l’approche est différente en région flamande d’une part et les autres régions
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L’Union européenne a adopté des règlements et directives qui façonnent certains aspects du droit
fiscal belge. Parmi les impôts que nous allons étudier, c’est dans le domaine de la taxe sur la
valeur ajoutée que cette influence est la plus forte. Cette directive un système commun de TVA
dans l’UE. En matière de TVA, il faut systématiquement comparer les dispositions belges avec
les dispositions de la directive pour voir si correcte transposition. Cette influence est la plus forte
en matière de TVA.
En effet, aux termes de l’article 113 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne («
TFUE »), « le Conseil, statuant à l'unanimité conformément à une procédure législative spéciale,
et après consultation du Parlement européen et du Comité économique et social, arrête les
dispositions touchant à l'harmonisation des législations relatives aux taxes sur le chiffre d'affaires,
aux droits d'accises et autres impôts indirects dans la mesure où cette harmonisation est nécessaire
pour assurer l'établissement et le fonctionnement du marché intérieur et éviter les distorsions de
concurrence » (je souligne).
Le législateur européen a adopté sur cette base la directive 2006/112/CE du Conseil du 28
novembre 2006 relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée, régulièrement modifiée
et dont l’abréviation usuelle est « directive TVA ».
Nous parlerons également dans le cadre de ce cours de directives adoptées sur des points
particuliers en matière d’impôts directs dans les domaines de la fiscalité des entreprises et de la
procédure, cette fois sur la base de l’article 115 du TFUE. Cette disposition, qui est beaucoup plus
générale que l’article 113 du TFUE, est conçue ainsi : « sans préjudice de l’article 114, le
Conseil, statuant à l'unanimité conformément à une procédure législative spéciale, et après
consultation du Parlement européen et du Comité économique et social, arrête des directives pour
le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des États
membres qui ont une incidence directe sur l'établissement ou le fonctionnement du marché
intérieur » (je souligne).
L’article 115 du TFUE vaut donc « sans préjudice de l’article 114 ». Toutefois, si en vertu de
l’article 114, § 1er, du TFUE, l’unanimité n’est en principe pas requise pour arrêter « les
mesures relatives au rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et
administratives des États membres qui ont pour objet l'établissement et le fonctionnement du
marché intérieur », l’article 114, § 2, de ce Traité fait exception à ce principe en ce qui concerne
les « dispositions fiscales ». C’est ce qui explique les difficultés qui entourent assez souvent
l’adoption des règlements et des directives en matière fiscale. UE ne peut adopter de dispositions
en matière fiscale que si UNANIMITE des états membres !! (abandon fort de la souveraineté car
touche au budget).
17
Marion Osten
a. Présentation générale du SPF Finances [ce numéro ne doit pas être mémorisé
mot à mot ; une question d’examen pourrait cependant reprendre dans sa
formulation les informations qui s’y trouvent].
Le SPF Finances n’a pas une personnalité juridique distincte de celle de l’Etat11 et est placé sous
l’autorité du ministre qui a les finances dans ses attributions12. Ses missions consistent, pour ce
qui nous intéresse ici, dans « la préparation, l'exécution et l'évaluation de la politique en matière
d'impôts, taxes, droits et accises et en matière de recouvrements pour différentes autorités » ainsi
que dans « la préparation, l'exécution et l'évaluation de la politique en matière de circulation des
biens immobiliers et de documentation patrimoniale, en ce compris les mesures et évaluations
et la sécurité juridique »13.
9
Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 15 décembre 2016 portant création du Service public
régional de Bruxelles Fiscalité, M.B., 23 décembre 2016, art. 1er.
10
Arrêté du Gouvernement wallon du 19 juillet 2018 relatif au cadre organique du Service public de Wallonie, M.B., 11
septembre 2018, art. 1er, § 7.
11
Arrêté royal du 7 novembre 2000 portant création et composition des organes communs à chaque service publicfédéral, M.B.,
11 novembre 2000, art. 1er, première phrase
12
Arrêté royal du 17 février 2002 portant création du Service public fédéral Finances, M.B., 22 février 2002, art. 1er.
13
Ibid., art. 2, § 1er, 1° et 2°.
18
Marion Osten
SPF Finances
Organigramme
Président
Services Services
du Président autonomes
Services d’encadrement
B&CG P&O
Budget et Contrôle Personnel et
de la gestion Organisation
ICT
Technologie de l’information
et de la communication
Administrations générales
AGISI AGPR
Inspection spéciale des impôts Perception et Recouvrement
AGD&A AGDP
Douanes et Accises Documentation patrimoniale
AGFisc AGTrés
Fiscalité Trésorerie
AGESS
Expertise et
Support stratégiques
Je ne parcours ici que les administrations générales (au nombre de 7 : l’administration générale de
la fiscalité, de la perception et du recouvrement (en charge des impôt sur les revenus et TVA à
l’exception du précompte immobilier car ce sont des impôts régionaux pour lesquels le services et
repris par les régions donc plus le SPF Finances), de la documentation patrimoniale (droits
d’enregistrements, et de succession pour la région Bx-capitale et wallonne et revenu cadastrale),
l’inspection spéciale des impôts pour lutter contre la fraude structurée, et l’administration générale
expertise et support stratégique qui s’occupe de la tenue de la documentation)) et les 2 services
autonomes (il y a le service des décisions anticipées et le service de conciliation fiscale).
19
Marion Osten
14
Arrêté royal du 3 décembre 2009 organique des services opérationnels du Service public fédéral Finances, M.B., 9 décembre
2009, art. 1er, al. 1er.
15
Arrêté royal du 19 juillet 2013 fixant le règlement organique du Service public fédéral Finances ainsi que les dispositions
particulières applicables aux agents statutaires, M.B., 2 août 2013, art. 5.
16
Arrêté royal du 3 décembre 2009 organique des services opérationnels du Service public fédéral Finances, M.B., 9 décembre
2009, art. 2, 1°, et art. 4, 1°.
17
Ibid., art. 2, 1° et 2°.
18
Ibid., art. 4, 1° et 3°.
19
Ibid., art. 6, 1°.
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Marion Osten
Le Service des décisions anticipées, qui est le premier des deux services autonomes que compte
le SPF Finances, est placé sous la direction d’un collège (loi du 24 décembre 2002 modifiant le
régime des sociétés en matière d’impôts sur les revenus et instituant un système de décision
anticipée en matière fiscale, art. 26, 2e tiret, et arrêté royal du 13 août 2004 concernant la
création du service « décisions anticipées en matière fiscale » au sein du Service public
fédéral Finances, art. 2, al. 1er).
Le Service des décisions anticipées se prononce, par voie de décision anticipée, sur toute demande
relative à l’application des lois d’impôt qui relèvent de la compétence du SPF Finances ou dont
le SPF Finances assure le service de la perception et du recouvrement (loi du 24 décembre 2002
précitée, art. 20, al. 1er). Ce service autonome est donc d’une grande importance pour les praticiens
dans le domaine du droit fiscal, car ce service permet au contribuable d’obtenir une décision
anticipée appelée en pratique ‘ruling’.
Compétence de ce service fortement calquée sur la compétence du SPF Finance. Ainsi, pour
ce qui nous intéresse dans le cadre du cours, le Service des décisions anticipées est compétent
pour se prononcer sur l’application des dispositions relatives aux impôts sur les revenus (à
l’exception des dispositions relatives au précompte immobilier étant donné que le service du
précompte immobilier est assuré par les régions) et à la taxe sur la valeur ajoutée. Le Service
des décisions anticipées est également compétent pour se prononcer sur l’application en Région
de Bruxelles-Capitale et en Région wallonne des dispositions relatives aux droits
d’enregistrement qui constituent des impôts régionaux et aux droits de succession et de mutation
par décès (est-ce que le service de l’impôt a été repris ou non ? oui par région flamande (supra)).
En revanche, le Service des décisions anticipées n’est pas compétent pour se prononcer sur
l’application en Région flamande des dispositions relatives aux droits d’enregistrement qui
constituent des impôts régionaux et aux droits de succession, puisque la Région flamande a repris
le service de ces impôts régionaux. C’est Vlabel qui a cette compétence, le Code flamand de la
fiscalité donnant de manière générale à Vlabel la compétence de rendre des décisions anticipées
sur les demandes relatives à l’application des dispositions de ce Code (CFF, art. 3.22.0.0.1, § 1er,
al. 1er).
20
Ibid., art. 6, 1° et 5°.
21
Ibid., art. 5.
22
Ibid., art. 7/1, 1° et 5°.
21
Marion Osten
La décision anticipée accordée par le Service des décisions anticipées lie le SPF Finances pour
l’avenir (loi du 24 décembre 2002 précitée, art. 23, al. 2, 2e phrase, in limine). Les contribuables
demandent assez souvent une décision anticipée lorsqu’ils sont confrontés à un régime qui recourt
à des notions vagues telles que celles de « motifs économiques valables », de « besoins légitimes
de caractère financier ou économique » ou d’« opérations de gestion normale d’un patrimoine
privé » (sur ces différentes notions, voir infra). On peut avoir des doutes sur le fait de savoir si on
est en présence par exemple de motifs économiques valables, dès lors les praticiens en présence
d’une opération délicate peuvent souhaiter saisir ce service pour obtenir la confirmation qu’on a
bien des motifs économiques valables.
La décision anticipée cesse cependant de lier le SPF Finances lorsque les conditions auxquelles
elle est subordonnée ne sont pas remplies (ex : je ne respecte les conditions actées dans la décision
anticipée), lorsque le contribuable a décrit la situation ou les opérations de manière inexacte, ou
encore en cas de modification du droit applicable (loi du 24 décembre 2002 précitée, art. 23, al.
2, 2e phrase, 1° à 3°).
Le SPF Finances compte comme autre service autonome le Service de conciliation fiscale, qui est
placé sous la direction d’un collège à l’instar du Service des décisions anticipées (loi du 25 avril
2017 portant des dispositions diverses (IV), art. 116, § 5, 1er tiret, et arrêté royal du 9 mai 2017
portant exécution du Chapitre 5 du Titre VII de la loi du 25 avril 2017 portant des dispositions
diverses (IV), art. 1er, al. 1er).
Le Service de conciliation fiscale « examine les demandes de conciliation dont il est saisi »
et « tend à concilier les points de vue des parties et leur adresse un rapport de conciliation » (loi
du 25 avril 2017 précitée, art. 116, § 1er, al. 1er). Ainsi, en matière d’impôts sur les revenus, une
demande de conciliation peut être introduite auprès du Service de conciliation fiscale après
l’introduction d’une réclamation ou d’une demande de dégrèvement d’office (CIR, art.
376quinquies – voir également infra).
Illustration : Il a une mission de conciliation entre le contribuable et l’administration fiscale. Et
en matière d’impôt sur les revenus, cela se matérialise après l’introduction d’une réclamation ou
d’une demande de dégrèvement d’office. Mise en œuvre : je suis contribuable, j’ai un contrôle de
ma situation fiscale, le contrôle m’adresse un avis de rectification auquel je réponds mais il rejette
tout ce que je dis et établi un cotisation d’impôt. Dès lors j’introduis une réclamation contre cette
décision et la loi me permet de demander l’intervention de ce service autonome pour tenter de
dégager un accord entre le contrôleur et moi. Ex : j’ai un litige en matière de frais professionnels
avec l’administration fiscale. Le service de conciliation fiscale peut être saisi si attitude du
contrôleur est manifestement déraisonnable, et c’est une question de pure fait. S’il s’agit d’une
question de principe en droit, ce service ne va pas adopter une décision de principe qui est
22
Marion Osten
Il a reçu une mission supplémentaire à Pour ce qui concerne les impôts sur les revenus, une «
Cellule sanctions administratives » a été créée au sein du Service de conciliation fiscale, laquelle
a pour mission de « statue[r] sur les demandes ayant pour objet la remise ou la modération des
accroissements d’impôts et des amendes administratives visés aux articles 444 et 445 du Code
des impôts sur les revenus 1992 » (loi du 29 mars 2018 visant à élargir et à renforcer le rôle
du service de conciliation fiscale, art. 2, al. 1er, et art. 5 – voir également infra).
La position du SPF Finances est exprimée dans des circulaires, commentaires administratifs
(commentaire administratif du Code des impôts sur les revenus 1992 et commentaire TVA) et
répertoires (« Répertoire RJ » en matière de droits de succession et d’enregistrement)
publiés sur le site Fisconetplus (adresse : eservices.minfin.fgov.be/myminfin-web/pages/public/
fisconet), ainsi que dans les réponses du ministre des Finances à des questions parlementaires.
On retrouve également, toujours sur le site Fisconetplus, les décisions anticipées rendues par le
Service des décisions anticipées dans des cas particuliers. Le Service des décisions anticipées
publie par ailleurs un rapport annuel, disponible quant à lui sur le site de ce service autonome
(adresse : www.ruling.be/fr).
Il est important de consulter ces sources lorsqu’on effectue une recherche en droit fiscal. Outre
que la doctrine administrative est généralement de bonne qualité, elle permet assez souvent de
connaître la position du SPF Finances ou du Service des décisions anticipées sur la question
examinée ou en tout cas de déterminer la position que, selon toute vraisemblance, le SPF Finances
ou le Service des décisions anticipées adopterait. C’est, en soi, un élément d’information
important, que ce soit pour la rédaction d’un travail scientifique ou d’une consultation fiscale à
destination d’un client.
Cela n’est pas à dire, évidemment, que la doctrine administrative est toujours à l’abri de la
critique. Les cours et tribunaux condamnent d’ailleurs régulièrement la position adoptée par le
SPF Finances à propos de tel ou tel problème particulier.
RQ : Il est important de consulter ces sources lorsqu’on fait des recherches en droit fiscal : rédigé
avec soin, information jurisprudence CCass, position de l’administration fiscale qui prend parfois
une position favorable au contribuable, qui est important à savoir. Si elle se prononce de manière
défavorable, cela peut mener à des recherches plus approfondies, et information de notre client
sur le risque de litige. Pour la doctrine, si la loi dit le contraire, si conclusion contraire dans son
interprétation, il faut suivre celle-là et non celle défendue par l’administration fiscale dans la
doctrine administrative car cours et tribunaux vont suivre ce que la loi dit.
23
Marion Osten
La deuxième partie, consacrée aux impôts sur les revenus, se compose de cinq chapitres : (i)
introduction ; (ii) impôt des personnes physiques ; (iii) impôt des sociétés ; (iv) droit fiscal
international ; et (v) procédure.
Le corps de textes le plus important en matière d’impôts sur les revenus est celui constitué par
le Code des impôts sur les revenus 1992 (en abrégé « CIR » – on rencontre également les
abréviations « CIR 1992 » et « CIR 92 ») et son arrêté royal d’exécution (en abrégé « AR/CIR » –
on rencontre également les abréviations « AR/CIR 1992 » et « AR/CIR 92 »).
Le Code des impôts sur les revenus 1992, applicable à partir de l’exercice d’imposition 1992, est
issu de la codification à droit constant des dispositions alors existantes en matière d’impôts sur les
revenus23. à Ce code est l’instrument de référence en la matière complété par son AR.
Origines de notre système : La loi à l’origine de notre système d’impôts sur les revenus est la
loi du 29 octobre 1919 établissant des impôts cédulaires sur les revenus et un impôt
complémentaire sur le revenu global24. Cela pour trouver les recettes financière nécessaire à la
reconstruction du pays après la première guerre mondiale. Avant, ce sont des impôt basés sur de
simple présomption, alors que le système d’impôt sur les revenus adoptés par cette loi de 1919, a
cherché à atteindre pour la première le revenu réel du contribuable de manière généralisée. Pas mal
de ses dispositions figurent aujourd’hui dans le code de 1992.
Elle a ensuite été complétée et modifiée à de nombreuses reprises par une série de lois (il y a une
constante évolution en matière fiscale = matière évolutive). Cette loi a donc été coordonnée à
intervalles périodiques avec ses lois modificatives sous l’appellation « lois coordonnées relatives
aux impôts sur les revenus » (« LCIR » en abrégé), la dernière coordination ayant été effectuée
en 194825. Cette coordination de la loi du 29.10.1919 permet au contribuable de s’y retrouver plus
facilement.
Est venue ensuite la loi du 20 novembre 1962 portant réforme des impôts sur les revenus26 a,
comme son intitulé l’indique, réformé notre système fiscal. Elle donne au système sa physionomie
actuelle. Ainsi, c’est cette loi qui, notamment, a instauré la catégorie des revenus divers et un impôt
sur les revenus propre aux « sociétés » au sens fiscal de ce mot, à savoir « l’impôt des sociétés »
(voir infra). Cette loi est donc à l’origine de l’impôt sur les sociétés, avant elles étaient soumises à
23
Voir : arrêté royal 10 avril 1992 portant coordination des dispositions légales relatives aux impôts sur les revenus,
MB, 30 juillet 1992 ; loi du 12 juin 1992 portant confirmation du Code des impôts sur les revenus 1992, coordonné
le 10 avril 1992, MB, 30 juillet 1992.
24
MB, 24-25 novembre 1919.
25
Arrêté du Régent du 15 janvier 1948 portant coordination des lois et arrêtés relatifs aux impôts sur les revenus,
MB, 21 janvier 1948.
26
MB, 1er décembre 1962.
24
Marion Osten
la taxe professionnelle comme les entreprises individuelles. Il n’y avait d’impôt des sociétés
distinct.
Les modifications étaient fondamentales, donc il ne s’agit pas d’une simple coordination, il est
effectué à cette occasion l’adoption du CIR. Cette loi n’a pas adapté directement les dispositions
des lois coordonnées relatives aux impôts sur les revenus. Dès lors, pour faciliter la lisibilité
des textes, un arrêté royal a coordonné le tout en 1964, ce qui a donné naissance à un premier «
Code des impôts sur les revenus »27.
CCL : En matière d’impôt sur les revenus, certaines dispositions ont une origine très ancienne,
remontant parfois à 1919, et il est important de pouvoir retrouver le contexte d’adoption de la
disposition lorsqu’on travaille en droit fiscal.
A.
Le CIR établit quatre impôts sur les revenus :
- L’impôt des personnes physiques (en abrégé « IPP ») : frappe le revenu global des « habitants
du Royaume »
- L’impôt des sociétés (en abrégé « ISoc ») : à charge des « sociétés résidentes » (société a une
signification fiscale qui lui est propre)
- L’impôt des personnes morales (en abrégé « IPM ») : à charge des personnes morales établies
en Belgique autres que les sociétés résidentes
27
Arrêté royal du 26 février 1964 portant coordination des dispositions légales relatives aux impôts sur les revenus,
MB, 10 avril 1964.
28
Loi du 26 mars 1999 relative au plan d'action belge pour l'emploi 1998 et portant des dispositions diverses, MB,
1er avril 1999, art. 41 à 49.
25
Marion Osten
ð Pour ces trois premiers impôts la compétence fiscale de la Belgique est fondée sur la
résidence à Si résidence, Belgique compétente pour taxer ! La Belgique est alors
compétente pour taxer l’ensemble des revenus du contribuable, que ce soit de sources
belges ou étrangères. Ex : Je travaille en Belgique, mon employeur belge me paye une
rémunération = revenu de source belge. J’ai un immeuble en Belgique, je tire des loyers
= revenu de source belge. Je travaille à l’étranger, mon employeur me paye à l’étranger =
rémunération de source étrangère. Mais en tant que résident, que je sois une société, une
PP, une PM je vais être imposable sur l’ensembel de mes revenus que ce soit de source
belge ou étranger.
- l’impôt des non- résidents (en abrégé « INR ») : à charge des non-résidents à La compétence
fiscale de la Belgique est ici fondée sur la source du revenu. Ce sont les revenus de source
belge de non-résidents qui seront frappés par ces impôts. Ex : je suis résidant US, j’ai un
immeuble en Belgique qui m’apporte des loyers. Je suis frappé de l’impôt du non-résident car
revenue de source belge.
L’impôt des non-résidents frappe plus précisément les revenus de source belge des non- résidents
(exemples : des revenus d’une activité professionnelle exercée en Belgique, des loyers tirés d’un
immeuble situé en Belgique, des dividendes distribués par une société résidente, etc.)29.
On distingue, au sein de l’impôt des non-résidents, l’impôt des non-résidents personnes physiques
(en abrégé « INR-PP »), l’impôt des non-résidents sociétés (en abrégé « INR-Soc ») et l’impôt des
non-résidents personnes morales (en abrégé « INR-PM ») (voir CIR, art. 227). Cette subdivision
est donc similaire à la division faite par le CIR en ce qui concerne les trois impôts sur les revenus
à charge des résidents (IPP, ISoc et IPM).
29
Voir CIR, art. 228 à 231.
26
Marion Osten
fiscale, il arrive qu’un même revenu soit potentiellement imposable à la fois en Belgique et dans
un pays étranger. Il y a donc des situations de double-imposition. Nous nous limiterons dans le
cadre du cours au cas du résident fiscal belge qui recueille des revenus de source étrangère (le pays
étranger taxe le revenu en fondant sa compétence sur la source du revenu, la Belgique la fondant
sur la résidence. Ex : Je suis assujetti à l’IPP, j’ai un immeuble en Colombie que je donne en
location. Je retire des loyers de cet immeuble en Colombie. La Colombie taxe ces loyers. Et en
Belgique je suis imposable sur les loyers. à Double imposition potentielle).
Pour éviter la double imposition, il y a 2 types de mécanismes :
- Les remèdes de droit interne, prévus par le CIR : pour éviter ou alléger la double imposition.
- Les remèdes négociés entre la Belgique et le pays étranger dans une « convention préventive
de la double imposition » bilatérale. Exemple : la Convention entre le Royaume de Belgique
et le Royaume d’Espagne du 14 juin 1995 tendant à éviter les doubles impositions et à prévenir
l’évasion et la fraude fiscales en matière d’impôts sur les revenus et sur la fortune30. Ici la
question du remède à la double imposition sera organisé par cette Convention (et notamment
son article 6).
Seuls l’impôt des personnes physiques et l’impôt des sociétés retiendront notre attention dans la
suite du cours.
Le CIR prévoit un système de perception anticipée des impôts sur les revenus au moyen d’avances
dénommées « précomptes ». En effet, aux termes de l’article 1er, § 2, du CIR, « les impôts sont
perçus par voie de précomptes dans les limites et aux conditions prévues au titre VI, chapitre Ier », de ce
Code.
On pourrait imaginer un système où je perçois des revenus imposables, anticipant le fait que je
vais devoir payer l’impôt sur ces revenus, je mets une partie de côté correspondant à l’impôt
que j’ai estimé. Et plus tard, une fois que l’administration fiscale a calculé l’impôt que je devais,
je pays le tout en une fois à l’administration fiscale. Le Code a prévu un système différent, et
particulièrement marqué pour l’IPP. L’administration fiscale va prévoir des avances sur l’impot
dont je suis redevable. Et les avances sont l’idée du régime du précompte. Il y a 3 précomptes
organisés et énumérés à l’article 249 CIR.
Comme le précise l’article 249 du CIR, qui ouvre le titre VI, chapitre Ier, de ce Code, ces
précomptes sont au nombre de trois : précompte immobilier (en abrégé « PrI »), précompte
mobilier (en abrégé « PrM ») et précompte professionnel (en abrégé « PrPr »). Par le biais de
ces précomptes, l’administration perçoit de manière anticipée l’impôt. = idée générale du
système ! Nous verrons également qu’en dépit de sa dénomination, le précompte immobilier,
devenu un impôt régional, constitue aujourd’hui un impôt distinct, ayant perdu sa nature
de « précompte », et que le précompte mobilier constitue bien souvent l’impôt définitif par
l’effet du régime du précompte mobilier libératoire pour les contribuables soumis à l’IPP. En
30
MB, 22 septembre 2003, err., 25 novembre 2003
27
Marion Osten
ce qui concerne le PrI, devenu impôt régional, constitue aujourd’hui un impôt distinct, et donc
même si toujours cette dénomination qui laisse croire qu’il s’agit d’une avance est en réalité
devenu un impôt distinct qui a perdu sa nature d’avance. Le mobilier, sur le plan des principes
est toujours une avance, mais constitue souvent l’impôt définitif par l’effet du régime du
précompte mobilier libératoire.
Nous verrons que le précompte est dû tantôt par le contribuable (précompte immobilier)
tantôt par le débiteur du revenu ou un intermédiaire qui intervient dans le paiement de celui-ci
(précompte mobilier en principe et précompte professionnel – il y a alors « retenue à la
source »). (ex : employeur qui retient le précompte professionnel qu’il versera au Trésor,
précompte dû par un tiers (ici employeur) = retenue à la source).
4. Structure du CIR. – Connaître la structure du CIR permet de s’y retrouver plus facilement.
Le titre Ier « Des divers impôts sur les revenus – définitions » comprend les articles 1er et 2. Art
1 : Énumère les 4 impôt sur les revenus et qui dit que ces impôt sont prélevés par la voie de
précompte. Quant à l’article 2, il définit une série d’expressions pour les besoins du CIR.
Les quatre titres suivants sont consacrés chacun à l'un des quatre impôts sur les revenus :
titre II « Impôt des personnes physiques », qui comprend les articles 3 à 178/1 ; titre III « Impôt
des sociétés, qui comprend les articles 179 à 219quater ; titre IV « Impôt des personnes morales
», qui comprend les articles 220 à 226 ; et titre V « Impôt des non-résidents », qui comprend les
articles 227 à 248/3. On le voit, le titre II est de loin le plus long. C’est que l’IPP sert d’impôt de
référence, l’ISoc, l’IPM et l’INR étant construits en grande partie par renvoi aux dispositions
applicables à l’IPP. C’est pourquoi je réserverai une attention toute particulière à l’IPP dans le
cadre du cours.
Le titre VI « Disposition commune aux quatre impôts » comprend les articles 249 à 296 du CIR
et est en réalité consacré aux précomptes. L’intitulé de ce titre, quoique peu explicite, a le mérite
de souligner que les précomptes sont susceptibles de frapper les revenus recueillis par les
contribuables soumis à l’un des quatre impôts sur les revenus – et donc, pour ce qui nous intéresse
dans le cadre du cours, non seulement les revenus recueillis par un contribuable soumis à l’IPP
mais également les revenus recueillis par un contribuable soumis à l’ISoc (du moins, dans ce
dernier cas, en ce qui concerne le PrI et le PrM) => Disposition en matière de précompte commune
aux 4 impôts.
28
Marion Osten
Le titre VII « Etablissement et perception des impôts » comprend les articles 297 à 463 du CIR et
retiendra notre attention lorsque nous nous pencherons sur la procédure. Diverses dispositions qui
figuraient naguère dans le chapitre VIII, alors intitulé « Recouvrement de l’impôt » et rebaptisé
depuis « Respect de l’obligation de retenue, délai de paiement et intérêts », ont cependant été
transférées dans le Code du recouvrement amiable et forcé des créances fiscales et non fiscales
(en abrégé « CRec »). Il en va de même pour les dispositions de l’ancien chapitre IX « Droits et
privilèges du Trésor en matière de recouvrement ».
Le titre VIII « Attribution aux provinces, aux agglomérations et aux communes » comprend les
articles 464 à 470/2. L’article 464, 1°, que nous avons déjà vu dans l’introduction générale, énonce
l’interdiction de principe faite aux provinces et aux communes d’établir des centimes additionnels
à l’un des quatre impôts sur les revenus ou des taxes similaires à la base ou au montant de ces
impôts. Le titre VIII comporte également les exceptions apportées à ce principe.
Le titre IX « Le revenu cadastral des biens immobiliers » comprend les articles 471 à 504. Les
dispositions de ce titre servent à définir la base imposable du PrI de même que la base imposable
des revenus immobiliers à l’IPP.
Le titre X « Dispositions transitoires » comprend les articles 505 à 549. Seul l’article 518, relatif
à l’indexation des revenus cadastraux, retiendra notre attention ici.
a. Vue d’ensemble :
i. Remarque préalable relative à l’indexation
Le CIR mentionne toute une série de montants. Ces montants sont des montants de base, donc qui
ne sont pas indexés. Pour savoir à quoi ils correspondent actuellement, il faut se référer à l’avis
relatif à l’indexation automatique en matière d’impôt sur les revenus – exercice d’imposition
2023 (sur l’UV). L’Article 178 du CIR prévoit que les montants indiqués dans le code en matière
d’IPP sont des montants à indexer et il explique comment faire pour déterminer le montant indexé.
Cela est fastidieux à faire. Mais pour faciliter cela, l’administration publie un avis qui reprend
l’ensemble des montants indexés (ex : Barème d’imposition d’IPP art 130 CIR qui est un impôt
progressif par tranche31, ces montants sont des montants de base, donc qui ne sont pas indexés. Il
ne sont pas en vigueur actuellement, il faut alors se référer à l’avis d’indexation et son annexe pour
ce cas où il y a les montants indexés pour l’exercice d’imposition 2023 à 8120€ correspond
actuellement à 13870€, 24 800€ à 42 370€).
(Pour chaque tranche de cet article, il faut tenir compte de la quotité du revenu exempté d’impôt.)
CCL : Montant de base dans le code et pour connaître indexation il faut se référer à l’annexe de
l’avis d’indexation.
31
Revenu divisé en tranche de revenu, et à mesure que l’on monte dans les tranches de revenu, le taux d’imposition
augmente
29
Marion Osten
Il s’agit de la question du contribuable. Pour savoir cela il faut se référer à l’article 3 du CIR92
(premier article du titre 2 du CIR). Cette disposition vise les ‘habitants du Royaume’. Cela n’est
donc pas clair. On peut trouver des précisions dans l’article 2 qui précise la notion. On doit ainsi
les lire en combinaison (art 2 et 3). C’est l’article 2 qui précise ce qu’on entend par habitants du
royaume = on entend les PP qui ont établi leur domicile en Belgique ou lorsqu’elles n’ont pas de
domicile en Belgique, le siège de leur fortune en Belgique = critère alternatif que commence par
poser cette définition = 1er élément. L’établissement en Belgique du domicile ou du siège de la
fortune s’apprécie en fonction des éléments de faits (= 2ème élément). Et il y a ensuite 2
présomptions :
- Présomption réfragable : si inscription au registre national des personnes physiques, je suis
présumée avoir en Belgique mon domicile fiscale.
- Présomption irréfragable : c’est pour le cas des personnes mariées, des conjoints et des
Cohabitant légaux, pour ces personnes le domicile fiscal se situe à l’endroit où est établi le
ménage. Pour ce cas il faut aussi se référer à l’article 2, §1, 2° qui précise à quoi correspond
cohabitant légal, et conjoint. C’est pour cela que cette seconde présomption vaut également
pour les Cohabitants légaux.
- Une personne physique qui vit et travaille en Colombie mais dont la fortune est constituée
de 3 biens immeubles sis en Be ?
Le siège de la fortune c’est l’endroit où la fortune est gérée, et non pas l’endroit où elle
est située. La fortune semble ici être gérée en Colombie puisque c’est là que la personne
physique vit et travaille. Si la fortune est gérée en Colombie, peu importe qu’elle soit située
en Belgique, elle ne sera pas assujettie à l’IPP en Belgique. MAIS cette personne va être
frappée par l’impôt des non-résidents sur les revenus qu’elle tire de ses immeubles situés
en Belgique. = notion siège de la fortune.
Cet impôt des non-résident se subdivisent en 3 impôt : PM, société, et PP.
30
Marion Osten
Cette division se retrouve pour l’impôt des résidents (critère résidence), des non-résidents
où la Belgique fonde sa compétence fiscale ( critère de la source), ce qui permet de
construire ses impôt par renvoi.
- Une personne physique qui vit et travaille en Colombie mais qui vivait et travaillait
autrefois en Be et qui oublie de se faire radier du registre national des personnes physique ?
- Une personne physique qui travaille en Colombie toute l’année mais dont le conjoint et les
enfants vivent en Belgique , cette personne vient les voir pendant ses quelques semaines de
vacances ?
C’est une illustration de la présomption irréfragable pour les personnes mariées ainsi
que pour les cohabitants légaux. Ici le conjoint et les enfants vivent en BE, donc peu
importe qu’elle travaille en Colombie elle est assujettie à l’IPP en Belgique. Domicile fiscal
en Belgique à partir du moment où le ménage est établit en Belgique (si conjoint et enfant
vivent en Belgique).
L’article 5 du CIR contient le principe d’être assujettis à l’impôt des personnes physiques même
sur nos sources étrangères. à Si je suis assujetti à l’IPP, je suis imposable sur l’ensemble de mes
revenus qu’ils soient de source belge ou de source étrangère.
ð Principe :
Article 6 CIR. L’assiette c’est « l’ensemble des revenus nets diminués des dépenses déductibles ».
Et donc l’assiette est le « revenu imposable ».
- On prend comme point de départ les revenus bruts (ex : loyer, dividende) à la détermination
du revenu imposable.
- Ensuite, je déduis les frais du revenu brut. Les revenus nets : sont les revenus bruts diminués
des frais faits en vue de les acquérir ou de les conserver. Le code cherche à atteindre
l’enrichissement véritable du contribuable qui vaut au revenu – les frais. Il y a un grand
principe : pour passer du brut au net, il faut déduire les frais qui sont faits pour acquérir ou
conserver ses revenus. Il y a des systèmes de forfaits, de modulation qui fait que ce principe
est plus ou moins respecté selon les revenus en cause.
31
Marion Osten
- J’additionne ensuite les revenus nets = L’ensemble des revenus nets : c’est l’addition des
revenus nets des différentes catégories de revenus.
- Je déduis certaines dépenses (non plus pour l’optique de l’enrichissement véritable, mais
dans le but d’un incitant fiscal utilisé uniquement ajd pour les rentes alimentaires). Les
dépenses déductibles venant diminuer l’ensemble des revenus nets : aujourd’hui, les seules
rentes alimentaires. = incitant fiscal accordé que pour les seules rentes alimentaires.
ð Revenus bruts
La caractéristique de notre système fiscal, c’est qu’il est construit sur une approche cédulaire. La
cédule vise une catégorie de revenu, et le propre de l’enrichissement cédulaire, c’est que pour qu’il
y ait revenu sur le plan fiscal, il faut un enrichissement du contribuable et que cet enrichissement
provienne d’une source visée par la loi. Il y a une condition de source à la base. L’enrichissement
qui ne tombe pas dans l’une des catégories de revenus duCIR n’est pas imposable.
Notre système trouve son origine dans la loi du 29 octobre 1919 : « loi établissantdes impôts
cédulaires sur les revenus et un impôt complémentaire sur le revenu global »). Elle visait 3
catégories de revenu : mobilier (ex : les dividendes et les intérêts), immobilier (ex : loyer d’un bien
donné en location) et professionnel (ex : salaire = rémunération des travailleurs =/ rémunération
des dirigeants d’entreprise, les indépendants où l’on distingue les PP qui exploitent une entreprise
agricole, commerciale, industrielle = bénéfices =/ profession libérale = profits qui regroupent les
professions libérales, et c’est une catégorie résiduaire (ex : je détourne de l’argent de mon
employeur, cet argent n’est pas rémunération, mais c’est néanmoins un revenu si c’est un
détournement régulier, alors le produit sera imposable à titre de profit).
BREF : il y a les revenus mobilier, immobilier et professionnels où l’on peut faire grande
distinction entre rémunération, bénéfice ou profit.
Aujourd’hui, quatre grandes catégories, elles-mêmes composées de sous- catégories : revenus
immobiliers, revenus mobiliers, revenus professionnels (not. bénéfices et profits, tirés d’une
activité professionnelle indépendante, et rémunérations des travailleurs) et revenus divers
(catégories introduite par la loi du 20.11.1962). Les revenus divers fait qu’en pratique il faut
nuancer cette condition de source, car art 90, al1, 1° est rédigé de manière à inclure un grand
nombre de revenus occasionnels. En effet, cette disposition reprend parmi les revenus divers «
les bénéfices ou profits, quelle que soit leur qualification, qui résultent, même occasionnellement
ou fortuitement, de prestations, opérations ou spéculations quelconques ou de services rendus à
des tiers, en dehors de l’exercice d’une activité professionnelle, à l’exclusion des opérations de
gestion normale d’un patrimoine privé consistant en biens immobiliers, valeurs de portefeuille
ou objets mobiliers ». à Disposition IMPORTANTE ! Ex d’application : je me porte caution
pour quelqu’un moyennant rémunération, et je ne le fais qu’une fois, pas en tant qu’activité
professionnelle. Avant, cela échappait à l’impôt sur les revenus car fait de manière purement
occasionnel. On a donc, par cet article, une inclusion de principe de tous ces revenus qui
échappaient à l’impôt.
On a un système fiscale belge qui impose la condition de source formellement, mais on se rapproche
fortement d’un système qui ne prévoit pas de condition de source. Mais le principe demeure, comme
l’illustre l’exemple de la donation à Quand on lit cette disposition à la lumière des travaux
préparatoire, il faut une intervention active du bénéficiaire du revenu. En principe, le donataire
n’est pas imposable sur la donation qu’il reçoit à défaut d’intervention active. Donc ce que je reçois
pas donation, legs ou héritage ne tombe pas dans le champs d’application de cet article 90. J’ai un
32
Marion Osten
enrichissement mais la condition de source n’est pas remplie, donc ne tombe pas dans l’une des 4
catégories, donc pas imposable à titre d’IR par donation, par leg ou héritage.
Comparaison avec système américaine qui n’a pas cette condition de source : Ce que fait le droit
fiscal américain pour ne pas frapper de l’impôt ce que je reçois pas donation, leg ou héritage, il
prévoit une exclusion expresse. Principe posé : le revenu brut vise le revenu qu’elle qu’en soit la
source. Il doit alors prévoir cette exclusion dans une disposition expresse.
RQ : Les donation, legs, héritage ne tombe pas dans cette disposition car pas d’intervention active
amène à un corolaire, dans des circonstances particulières cela pourrait être un revenu divers (ex :
manœuvre de captation à je m’arrange pour qu’une personne âgé me donne ses biens, il y a une
intervention active de ma part (jamais fait jusqu’à présent)).
è Internal Revenue Code, Section 61: « Gross income means all income from whatever
source derived »
è Internal Revenue Code, Section 102 : « Gross income does not include the value of
property acquired by gift, bequest, devise, or inheritance »
ð Revenus nets :
33
Marion Osten
En droit Romain, on avait déjà cette même idée que pour apprécier ce qu’est un fruit il faut
également déduire toutes les dépenses qui ont été faites pour obtenir ces frutis et pour les
conserver :
• « Fructus intelleguntur deductis impensis, quae quaerendorum cogendorum
conservandorumque eorum gratia fiunt », « on n’entend par fruits que ce qui
provient d’une chose, déduction faite des dépenses qu’ils ont occasionnées pour les
faire venir, les amasser et les conserver » (D. 5.3.36.5 (Paul), traduction par H. Hulot
et J.-F. Berthelot)
• « Fructus eos esse constat, qui deducta impensa supererunt » , « il est
constant qu’on ne regarde comme fruit que ce qui a été perçu, déductionfaite
des dépenses » (D. 24.3.7pr (Ulpien), traduction par H. Hulot et J.-F.
Berthelot)
RQ : Dans le Code, nous voyons qu’il y a une section pour chaque catégorie, il y est mis pour
chacun le revenu imposable, puis passage au revenu net avec précision de certaine exonération
entre deux.
RQ TERMINOLOGIQUE : Revenu imposable article 6 = globale. Dans la table des matière =
revenus bruts, ce qu’on entend pour chaque catégorie de revenu (les éléments de revenus en
particulier qui sont imposable).
Cette technique d’incitant fiscal était autrefois assez répondue, aujourd’hui elle ne subsiste que
pour les rentes alimentaires = Titre II, chapitre 2, section6, article 104. Dépense déductible=/
technique de la réduction d’impôt !
Article 104 CIR : Incitant fiscal consistant dans la déduction de 80 % des rentes alimentaires payées
sous les conditions suivantes :
- La personne à qui la rente alimentaire est versée (crédirentier) ne fait plus partie de mon
ménage
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Marion Osten
QUID du régime fiscal chez le crédirentier ? Je reçois une rente = Revenu imposable ? Le
débirentier peut déduire la rente à titre de dépenses déductible, donc crédirentier imposable sur la
rente ? A partir du moment où on peut déduire, le fisc perd de l’argent d’un côté, donc va le
récupérer de l’autre. La rente alimentaire entre dans la catégorie des revenus divers au sens de
l’article 90, 3° qui vise les rentes alimentaires régulièrement attribuées par une personne qui ne fait
pas partie du ménage, et qui est effectuée en résultat d’une obligation du code judiciaire ou du code
civil. Ces rentes sont imposables à concurrence de 80% de leur montant (art 99 CIR). è Symétrie.
Avantage fiscal?
En général oui, parce que l’IPP est progressif par tranches et que le taux marginal d’imposition
du crédirentier est souvent inférieur, en raison d’un revenu imposable moindre, à celui du
débirentier (celui qui paie). Le débirentier est dans une tranche d’imposition plus élevée. Donc
si j’ai un revenu de 50.000€, je peux en déduire 5000€, donc revenu imposable de 45000€. Je
passe de 50 à 45 en pouvant déduire, donc différentielle d’impôt est de 25000 en impliquant un
taux de 50% (art 130). En déduisant j’économise 2500€. Alors que le crédirentier (en général
pas de revenu, ou peu), s’il s’agit de son seul revenu, il ne paie pas d’impôt du tout. D’où
l’avantage fiscal pour le contribuable, même si sur le plan de la base d’imposition ce qui sort
d’un côté est repris de l’autre, compte tenu du fait que c’est un tarif progressif par tranche (plus
je touche, plus je dois payer), le système est dans sa globalité favorable pour les contribuable.
RATIO : Rente alimentaire sont déductible car le législateur fiscal veut un incitant fiscal pour que
la personne la paie.
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Marion Osten
Raison d’être : la réduction d’impôt évite de favoriser les contribuables lesplus aisés. Le législateur
a voulu éviter de favoriser les contribuables les plus aisés qui est l’un des effets non désirable de
l’incitant fiscale prenant la forme de la dépense déductible de l’ensemble des revenus nets issus du
fait que notre système veut un impôt progressif par tranche. En effet, la dépense déductible est
d’autant plus avantageuse que le taux d’impôt est élevé. Or, comme on l’a déjà vu, l’IPP est un
impôt progressif par tranches.
Illustration de ce que la dépense déductible est d’autant plus avantageuse que le taux d’impôt est
élevé: J’envisage une situation où taux de 90% et la seconde où taux de 10% à Dépense déductible
de 1000€ :
- Avantage d’une dépense déductible de 1.000 euros si le taux d’impôt est de 90 % : 900
euros (pour une base imposable de 10.000 euros, impôt de 9.000euros sans la déduction
(10.000 euros x 90 %) et de 8.100 euros avec la déduction (9.000 euros x 90 %)).
BI : 10.000, taux de 90% = impôt de 9000€. Si contribuable peut déduire une dépense de
1000€. BI sera de 9000€ avec un taux de 90%, qui donne un impôt de 8100€. à Avantage
fiscal de 900€.
- Avantage d’une dépense déductible de 1.000 euros si le taux d’impôt est de 10 % : 100
euros (pour une base imposable de 10.000 euros, impôt de 1.000euros sans la déduction
(10.000 euros x 10 %) et de 900 euros avec la déduction (9.000 euros x 10 %)).
BI de 10.000€, impôt de 1000€. 1000€ déductible. Donc BI 9000€. Taux de 10%, impôt de
900€. La différence entre les 2 ne s’élève qu’à 100.
Cela illustre l’effet pervers de la dépense déductible de l’ensemble revenus nets comme technique
des incitants fiscale, raison pour laquelle on utilise massivement la réduction d’impôt qui intervient
au stade du calcul de l’impôt.
ð Période imposable
Une certaine logique consisterait à dire que si on veut frapper l’enrichissement du contribuable, est
d’attendre son décès pour voir exactement son enrichissement au cours de sa vie. Mais un tel
système serait difficilement praticable, ne serait-ce qu’en raison du besoin de l’État de toucher des
rentrées fiscales de manière périodiques. C’est pourquoi le temps fiscal est segmenté en période
imposable = Le « revenu imposable » s’apprécie sur une période donnée, à savoir la « période
imposable », qui correspond en principe à l’année civile.
L’impôt est établi en principe pour l’exercice d’imposition dont le millésime suit celui de la période
imposable. Car si je veux frapper votre revenu pour la période imposable 2022, je ne peux pas
connaître ce revenu en 2022 ? mais qu’au début de l’année 2023. C’est pour cela qu’il y a un
décalage entre l’exercice d’imposition et la période imposable. Lors de l’exercice d’imposition
2023, le fisc établit l’impot des PP sur les revenus imposable de la période imposable 2022 car il
en pourrait le faire déjà pour 2023 étant donné qu’il ne connaître le revenu qu’en 2024. La
cotisation pour 2023 frappe le revenu de la période imposable 2022 (n-1).
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Marion Osten
imposable 2022
Il y a une exception en cas de décès ou d’expatriation : Car si je décède en septembre 2022, le fisc
sera déjà capable pour l’exercice ‘imposition 2022 d’établir une cotisation sur les revnus pour la
période imposable 2022 qui s’est arrêtée en septembre 2022. J’aurai donc une première imposition
sur les revenus 2021, et une seconde appelée exercice d’imposition spéciale pour les revenus touché
avant le décès. Idem si expatriation. (le revenu imposable de la période imposable 2022 qui s’est
terminée prématurément est soumis à l’impôt de l’exercice d’imposition 2022) (CIR, art. 360, et
AR/CIR, art. 203, § 1er, al. 2, et § 2, 2°).
Cette segmentation amène à la difficulté suivante : il faut déterminer (important) à quelle période
imposable il faut rattacher tel ou tel élément de revenu. L’article 360 alinéa 1er, du CIR, prévoit le
principe d’annualité de l’impôt, en vertu duquel « l’impôt dû pour un exercice d’imposition est
établi sur les revenus que le contribuable a recueillis pendant la période imposable », il faut donc
déterminer ce terme ‘recueilli’. Cela revient à dire que le revenu se rattache en principe à la période
imposable de sa naissance.
Illustration : Employeur doit 40.000€ à son travailleur pour des prestation effectuées en 2022.
L’employeur ne lui paie en 2022 que 25.000€, alors qu’exigible pendant PI 2022 et ce montant
rémunère des prestations effectuées pendant PI 2022. Ce que le Code prévoit dans ce cas, c’est que
les rémunérations des travailleurs naissent une fois mise à disposition du travailleur, c’est à dire à
partir du moment où le revenu est susceptible de paiement immédiat, pcq le débiteur peut/veut
payer. Ici l’employeur ne peut/veut pas payer. IL n’y a donc pas de mise à disposition du revenu.
Donc seulement un montant de 25.000 formera le revenu imposable du travailleur pour la PI 2022.
Le solde (15.000) viendront concourir à former les revenus pour un PI ultérieur où l’employeur va
mettre ce montant à disposition du travailleur.
Le fait générateur du revenu de droit commun est la mise à disposition (cf. Cass., 29 janvier 1917,
Pas., 1917, I, p. 98), laquelle comporte deux extensions par rapport au paiement :
- Le revenu est mis à disposition dès qu’il est susceptible de paiement immédiat parce que le
débiteur peut et veut payer, peu importe que le paiement effectif intervienne plus tard. Ce
qu’on souhaite éviter c’est la situation où un avocat qui devrait recevoir des honoraires en
décembre 2022, il a déjà adressé son état d’honoraire à son client, et quand il fait ses calculs
il estime qu’il serait mieux d’un point de vue fiscal de toucher ses revenus plutôt en 2023.
Donc il contacte son client en demandant d’attendre 2023. Dans ce cas là, le fisc pourrait
taxer ces honoraires pour 2022 car revenu susceptible de paiement immédiat car client
voulait et pouvait payer directement l’avocat. C’est pour éviter que le contribuable puisse
manipuler le rattachement d’un revenu à une période plutôt qu’à une autre.
- Revenu sans qu’il y ait paiement au sens du droit civil dans le cas du détournement. Si je
détourne de l’argent au détriment de mon employeur, il n’y a pas de paiement de sa part,
mais il y a un revenu imposable ne droit fiscal. La mise à disposition peut donc revêtir une
forme autre que le paiement (exemple : vol ou détournement par le contribuable).
Remarque : pour viser le revenu mis à disposition, le CIR et l’AR/CIR utilisent plutôt
l’expression de revenu « payé ou attribué ».
37
Marion Osten
Remarque sur la distinction entre impôts directs et impôts indirects : Il y a plusieurs distinction
selon la situation. L’IPP est un impôt direct.
- L’impôt direct frappe une situation durable (revenu imposable sur une période donnée en
matière d’impôts sur les revenus), alors que l’impôtindirect frappe un fait ou un acte isolé
(importation de marchandises, livraison de bien, etc.) = Distinction la plus importante :
celle faite entre l’impôt direct lorsqu’il frappe une situation durable. Il ne va pas frapper un
revenu qu’on perçoit à un moment donné, mais sur une période donnée qui correspond à un
an. On dit alors qu’il s’agit d’un impôt direct dans cette première conception. >< impôt
indirect qui frappe un fait ou un acte isolé (ex : TVA où livraison de bien, il y a matière
imposable au regard de la TVA et ce qui est frappé par l’impôt est un acte isolé).
- L’impôt direct est établi par voie de rôle, ce qui n’est pas le cas de l’impôt indirect. L’impôt
direct est établi par voie de rôle par >< à l’impôt indirect. Le rôle = liste nominative des
contribuable d’une commune. L’impôt direct naît en 2 temps dans une procédure : dans un
premier à l’expiration de la période imposable (j’ai touché tous les revenus et exposé tous
les frais afférent à cette période, et pour que sa naissance soit parfaite il faut un enrôlement
de la part de l’administration fiscale (nom du contribuable repris sur la liste et rôle rendu
exécutoire par le fonctionnaire compétent). Ce qui n’est pas le cas de l’impôt indirect
(TVA).
- L’impôt direct frappe le débiteur de l’impôt, alors que l’impôt indirect frappeun tiers, à qui
le débiteur de l’impôt le répercute. L’impôt direct frappe le débiteur de l’impôt alors que
l’indirect dissocie (il frappe un tiers qui ensuite le répercute au débiteur de l’impôt. Ex :
TVA à Le débiteur de l’impôt est le consommateur, mais elle n’est pas versée directement
au Trésor, mais collectée par la personne qui vend le café et qui va verser la taxe au Trésor
même si ce n’est pas elle qui est frappée par la TVA).
DONC : revenu net à J’ai un revenu brut, j’expose certaines frais et mon revenu net s’obtient en
déduisant mes frais de mon revenu.
ð Régime des pertes :
Situation inverse : mes frais que j’expose pour acquérir ou conserver mes revenus sont plus
importants que mes revenus brut. Ex : je me lance dans une activité commerciale, j’ai beaucoup de
frais au démarrage. J’ai un CA de 10.000€ mais j’ai des frais de 30.000€. Mes frais sont supérieurs
à mon revenu brut. Donc j’aurais une perte et non plus un revenu net (de - 20.000€). Perte : solde
négatif, pour une catégorie ou sous-catégorie derevenus, entre les revenus bruts et les frais faits en
vue de lesacquérir ou de les conserver.
Logique du système
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Marion Osten
Pas d’imputation de la perte sur les revenus nets d’autres catégories ou sous-catégories (approche
cédulaire) : Si j’ai une perte en matière de revenu professionnelle je ne vais pas pouvoir l’utiliser
pour diminuer le revenu immobilier. Logique de cette condition de source où mes revenus sont en
catégories.
Pas d’imputation de la perte sur les revenus nets de même catégorie ou sous-catégorie mais d’une
autre période imposable (principe d’annualité de l’impôt : Comme période segmentée, je ne peux
pas l’imputée sur les revenus d’une autre période imposable EN PRINCIPE. Il y a des exceptions,
notamment pour le cas des pertes dans un contexte professionnel (concerne les revenus
professionnels) où je peux les reporter sur la période imposable suivante (Nous y reviendrons
infra).
Il y a 2 mécanismes qui lissent la base imposable des 2 conjoints, à savoir le régime du quotient
conjugale et le régime du conjoint aidant.
39
Marion Osten
comme la déduction des rentes alimentaires. Mais toujours applicable pour le moment, et rien ne
dit que cette réforme aboutira. C’est un régime avantageux pour le contribuable, la contrepartie
serait alors d’abaisser les taux de l’IPP ou augmenter le caractère progressif.)
Ce régime du quotient conjugale concerne le cas où l’un des 2 conjoints ne travaillent pas, ou qu’il
a des revenus qui sont faibles : Si les revenus professionnels nets d’un conjoint n’atteignent pas un
montant indexé pour 2023 de 11.450€ (de base 6700€) (seuil absolu) OU 30% (seuil relatif) du
total des revenus professionnels des 2 conjoints.
On va alors attribué à l’autre conjoint une quote-part permettant d’atteindre le premier de ces 2
seuils.
Illustration :
Avant application du QC : Le premier conjoint a des RP de 40.000€ et le second de 10.000€.
En application du régime du QC : un montant de 1450€ va être attribué au second conjoint pour lui
permettre d’atteindre le premier des deux seuils (le seuil absolu des 11450€ seonc seuil étant de
15.000€ puisque le total des RP des 2 conjoints est de 50.000€ et que 30% de 50.000 = 15.000€).
Après application : La conséquence est que le premier conjoint sera imposable sur un RP qui sera
moindre, de 38550€, et RP de 11.450€ attribués au second conjoint.
A nouveau, ce mécanisme est avantageux compte tenu du taux progressif, si je n’ai pas de revenu
ou faible, les revenus qui me seront attribués ne seront pas imposés ou plus faiblement que ce qui
se serait passé chez l’autre conjoint. Avec 40.000€, le fait de pouvoir déplacé cette base imposable
chez l’autre conjoint va réduire la charge fiscale pour l’ensemble du ménage.
Le régime du conjoint aidant (art. 86 CIR) :
C’est un régime qui concerne aussi les revenus professionnels, mais plus précisément ceux tirés
d’une activité indépendante, donc des revenus professionnels ayant la nature de bénéfice ou de
profits.
Ce régime s’applique lorsque les revenus tirés par le conjoint aidant (vise le cas où l’un des conjoint
aide l’autre dans l’exercice de son activité professionnelle indépendant) d’une activité
professionnelle distincte ne dépasse pas un montant de 14860€ (montant indexé pour l’exercice
d’imposition 2022, montant de base de 8700€).
L’idée est la même, on va déplacer une partie des revenus imposables du conjoint qui gagne le
plus, pour les attribuer au conjoint qui gagne le moins (le mécanisme est le même, mais conditions
d’application différentes).
La condition d’application est qu’on impute une quote-part des bénéfices ou profits au conjoint
aidant à concurrence de la rémunération normale des prestations, sans pouvoir dépasser 30% des
revenus de l’activité professionnelle exercée en commun, SAUF lorsqu’il est manifeste que les
prestations du conjoint aidant lui ouvre droit à une quote-part plus importante. C’est une question
de fait : fait de savoir si cette condition est oui ou non réunie.
Ces revenus attribués au conjoint aidant sont imposables à titre de bénéfice ou profit selon le cas :
Si le conjoint qui exerce l’activité retire des bénéfices de son activité professionnelle car il exploite
une entreprise agricole, commerciale ou industrielle, ce qui sera attribué au conjoint aidant aura
donc la nature de bénéfice. Or que si le conjoint qui exerce une activité libérale, ce qui est attribué
au conjoint aidant aura la nature de profit. Puisque le conjoint qui exerce l’activité principale,
fiscalement ce qu’il tire de celle-ci a la nature de profit.
Outre ces 2 régimes, il y a aussi la possibilité d’imputer, dans une certaine mesure, les pertes d
el’un des conjoints sur les revenus de l’autre (art 129 CIR) ; voir infra.
40
Marion Osten
Principe : imposition globale au tarif d’imposition de l’IPP de l’article 130 du CIR (montants
indexés pour l’exercice d’imposition 2023). Ce que mentionne cet article sont des montants de
bases qui doivent être indexés.
Il s’agit bien des montants indexés pour l’exercice d’imposition 2023 dans ce tableau.
Tranches de Ta
revenus ux
0,01 à 13.870 25
euros %
13.870 à 24.480 40
euros %
24.480 à 42.370 45
euros %
> 42.370 50
euros %
Le calcul de l’impôt suppose de faire attention à une terminologie assez foisonnante qui est liée à
la régionalisation partielle de la matière. Les régions se sont vue reconnaître la compétence de
prélever une taxe additionnelle régionale à L’IPP. Lorsqu’on compare la situation quand il était
purement fédéral, il n’y a pas grand-chose qui change, simplement l’État fédéral et les régions se
partagent le gâteau de ce qui constituait auparavant l’IPP fédéral. En d’autres termes les régions
n’ont pas bcp exercé la compétence leur permettant de faire varier la part qui leur revient. Elles
pourraient le faire à l’avenir, et la loi spéciale et CIR utilise cette terminologie.
Pour les centimes additionnels régionaux, les régions n’ont pas exercé leur compétence, mais par
contre massivement pour les réductions d’impôt. Les incitants fiscaux sont octroyés plutôt sous le
forme de réduction d’impôt, que de dépense réductible, et la régionalisation porte sur la compétence
d’octroyer des réduction d’impôt dans certains domaines, compétence fortement utilisée par les
régions.
Article 130 : Impôt progressif par tranches = division du revenu imposable en tranches et
augmentation du taux d’imposition à mesure que l’on passe aux tranches les plus élevées. Il faut
l’appliquer sur le revenu imposable, tel que déterminé ci-dessus, le taux progressif par tranche. On
obtient ainsi « l’impôt de base ».
41
Marion Osten
‘Imposition globale’ : on additionne tous les revenus du contribuable, et puis on les soumet à ce
barème d’impôt progressif par tranche.
Exemple
2ème étape : Le Code dit qu’il faut calculer l’impôt de base, en ce compris la quotité exempté, et
puis il faut faire moins l’impôt exempté.
Quotité du revenu exemptée d’impôt = il s’agit d’un minimum vital de revenu (pas d’iPP à payer
pour ce minimum vital qui s’élève à un montant de base de 9.270 euros (CIR, art. 131, al. 1er –
montant indexé EI 2023).= montant de base dans le sens où sans suppléments pour personnes à
charge et non indexé. A concurrence de 9270€ on ne paie pas d’impôt.
Il y a divers supplément pour personnes à charges (notamment si enfant à charge pour article 132)
= montant non indexé. Plus on a d’enfants, plus le montant augmentera. C’est aussi un point qui
fait l’objet de discussion, et dire que pour chaque enfant même majoration et pas un montant
différent selon qu’il s’agisse du premier ou deuxième enfant.
Sur le plan du calcul de l’impôt, le CIR diminue l’impôt de base de l’impôt sur la quotité du
revenu exemptée d’impôt. Pour tenir compte de la quotité du revenu exemptée d’impôt, après avoir
frappé par l’impôt cette quotité du revenu exempté d’impôt, on va diminuer cet impôt de base de
l’impôt sur la quotité du revenu exempté d’impôt (on fait + et puis on fait – en diminuant le montant
obtenu de l’impôt). => CIR, art. 134, §§ 1er et 2
Exemple
Impôt de base de 12.445,50 euros (impôt obtenu après avoir appliqué le tarif de 130).
Célibataire sans enfant → quotité du revenu exemptée d’impôt de 9.270 euros
(CIR, art. 131, al. 1er, et 134, § 1er – montant indexé EI 2023)
Impôt sur la quotité du revenu exemptée d’impôt : 25 % x 9.270 euros = 2.317,50euros (CIR, art.
134, § 2, al. 2)
Impôt de base diminué de l’impôt sur la quotité du revenu exemptée d’impôt : 10.128 euros
(12.445,50 euros - 2.317,50 euros) (CIR, art. 134, § 2, al. 1er)
Exemple avec 1 enfant à charge : 9270€ (pas d’enfant) + 1690€ (enfant à charge) ce qui donne
11.960€ = quotité du revenu exempté.
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Marion Osten
Cela représente déjà une bonne idée de la charge fiscale que cette personne va subir. Mais il ya tout
un cheminement à suivre encore.
CIR ne donne pas de dénomination précise à l’étape impôt de base diminué de l’impôt sur la quotité
de revenu exempté d’impôt. Mais ce dernier montant s’intitule « impôt à répartir » dans la LSF
(loi spéciale de financement) et on est à ce stade (voir infra).
Remarque terminologique
- Le taux marginal est le taux le plus élevé auquel le contribuable est imposé. Ainsi, le taux
marginal est de 45 % dans notre exemple.
- A ne pas confondre avec le taux moyen, que l’on obtient en divisantl’impôt par le revenu
imposable. Dans l’exemple, le taux moyen s’élève à 28,94 % (impôt de 10.128 euros,
revenu imposable de 35.000 euros à 10128/35.000 = 28,94% = charge fiscal moyenne
subie par le contribuable.
Intérêt sur le plan du droit fiscal : dans certains cas des revenus sont imposables distinctement
à un taux moyen de l’exercice d’imposition concerné, soit de l’exercice d’imposition antérieur.
b. Imposition distincte
Par exception, certains revenus sont imposables distinctement à Renvoie à des cas d’imposition
qui ne sont pas globalisés. Et notamment en matière de revenu mobilier et de revenus divers à
caractère mobiliers qui sont imposés de manière distincte et non globalisés avec les autres. On
retrouve ces cas d’imposition distincte à l’article 171 CIR (Disposition IMPORTANTE car
s’applique souvent en pratique). C’est conçu comme un régime de faveur, donc ne va pas
s’appliquer si l’imposition globale est plus favorable (171 in limine)
Exemple
Contribuable ayant un revenu imposable à l’IPP de 36.000 euros
Revenus professionnels nets constitués de rémunérations de travailleurs de
25.000 euros
Revenus immobiliers nets de 10.000 euros
Revenus mobiliers nets constitués d’intérêts de source française, encaissésauprès d’une banque
française, d’un montant de 1.000 euros
(banque française car les intérêts d’une source belge encaissé sur une banque belge est soumis au
précompte mobilier qui est une difficulté abordée plus loin dans le cours).
Même contribuable mais recueille des intérêts d’une banque française pour un montant de 1000€.
43
Marion Osten
Les intérêts, au lieu d’être globalisés avec les revenus professionnels et les revenus immobiliers,
sont imposables distinctement, à un taux qui est en principe de 30 % (CIR, art. 171, 3°), ce qui
donne un supplément d’impôt de 300euros
Impôt que le contribuable devra payer à ce stade (après application de la quotité du revenu
exemptée d’impôt) : 10.428euros (10.128 euros + 300 euros)
Quid si le contribuable a un revenu imposable à l’IPP de 8.000 euros constitué par des revenus
professionnels nets de 7.000 euros et des intérêts de source française encaissés auprès d’une
banque française de 1.000 euros?
On est en dessous des 9270€, le contribuable ne paie pas d’impôt.
Pour l’application de la règle : imposition distincte ne s’applique si elle est favorable au
contribuable, si situation où pour le contribuable il est plus intéressant de globaliser, alors les
intérêts ne seront pas taxés distinctement mais globalisé. Et comme on est en dessous de 9270€, le
contribuable ne paiera pas du tout d’impôt sur les intérêts. (Art 171 début).
IPPF (impôt des personnes physiques fédéral) est un impôt conjoint : d’une part une partie du
produit est attribuée au région (à son financement), et d’autre part, les régions sont autorisées à
percevoir une taxe additionnelle sur l’IPPF (art 6§2 LSF). Ces centimes additionnels régionaux
sont établis sur l’impôt état réduit.
Critère de localisation qui détermine la région compétente: l’endroit où le contribuable a établi son
domicile fiscal (2 missions du domicile fiscale : si je suis ou non assujetti à l’IPP (BE par rapport
au monde extérieur) et au sein de la Belgique déterminer de quelle région je relève) à Art 5/1, §1,
al1 et §2.
Cette taxe additionnelle régionale sur l’impôt des personnes physiques, dénommé aussi IPP
régional, se détermine à partir des centimes additionnels que les régions sont autorisées à établir
44
Marion Osten
(art 5/1, §1, al.2 LSF). Les centimes additionnelles régionaux sont établis sur l’impôt État réduit,
lequel se détermine à partir de l’impôt État (LSF, art. 5/1, § 1er, al. 1er,1°, et 5/2, § 1er, al. 1er)
Exemple :
Contribuable ayant un revenu imposable à l’IPP de 36.000 euros
- Revenus professionnels nets constitués de rémunérations de travailleurs desource belge de
25.000 euros
- Revenus immobiliers nets de source belge de 10.000 euros
- Revenus mobiliers nets constitués d’intérêts de source française, encaissésauprès d’une
banque française, de 1.000 euros
Étape 1 : partie imposable globalement s’élevant à 35.000 euros, partie imposable distinctement
s’élevant à 1.000 euros
Étape 2 : impôt de base de 12.445,50 euros sur la partie imposable globalement (voir supra)
Étape 3 : impôt à répartir de 10.128 euros (quotité du revenu exemptée d’impôt de 2.317,50 euros
– voir supra)
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Marion Osten
Étape 4 : principal de 10.128 euros également (il n’y a ni réduction pour pensions et revenus de
remplacement ni réduction pour revenus d’origine étrangère – sur ces réductions, voir infra)
Étape 5 : impôt total sur les revenus imposés distinctement : 300 euros
Étape 6 : addition du principal et de l’impôt sur les revenus imposésdistinctement, ce qui donne
10.428 euros
Étape 7 : impôt État de 10.128 euros (diminution du montant de 10.428 euros de l’impôt de 300
euros afférent aux intérêts). Retrancher la partie de l’impôt afférente aux principaux revenus
mobilier, et divers (plus-values sur valeur ou titre mobilier). La partie qui se rapporte à cela sont
de 300€ (vise les intérêts). Donc impôt état de 10.128€.
Dans l’exemple, les étapes 5 à 7 sont inutiles (à l’issue de l’étape 4 on a déjà un montant de 10.128€,
à la 5 on ajoute 300€, à 6 on additionne, et à 7 on retranche cette somme), mais il n’en va pas
toujours ainsi.
D’une part, il existe des revenus imposables distinctement autres que les dividendes, intérêts,
redevances et plus-values sur valeurs et titre mobiliers(exemple : les indemnités de préavis
imposable distinctement, mais l’impôt le frappant ne sera pas retranché car on retranche que les
dividendes, intérêt, redevance, plus-values sur valeur au titre mobilier)
D’autre part, les dividendes, intérêts, redevances et plus-values sur valeurs ettitres mobiliers sont
imposables globalement lorsque l’imposition globale est plus favorable que l’imposition
distincte. A l’étape 7 on retranche la partie de l’impôt global ayant frappé les intérêts.
L’étape 7 vise à exclure l’IPP sur les dividendes, intérêts, redevances et plus- values sur valeurs et
titres de la base de calcul des additionnels régionaux et donc de la régionalisation partielle de l’IPP
En effet, l’IPP sur ces revenus revenant pour le tout à l’État fédéral (voir LSF, art.5/1, § 3)
Dans l’exemple, l’impôt État réduit s’élève 7.600,35 euros (10.128 euros x75,043 %). Sur cette
somme les régions appliquent les centimes additionnels régionaux.
46
Marion Osten
réduit majoré des centimes additionnels s’élève à 10.128 euros (7.600,35 euros + 2.527,65
euros)… ce qui correspond au montant de l’impôt État (10.128 euros)Cette faculté pour les régions
de prélever des centimes additionnels régionaux n’avait pas vraiment modifier le système. La
régionalisation de l’IPP n’a pas eu d’incidence en région wallonne. Le décret wallon du 13
décembre 2017 précité ne fait qu’appliquer la formule prévue par la loi spéciale de financement «
jusqu’à ce que les régions auront établi leurs propres règles en matière de centimes additionnels
régionaux » (LSF, art. 81quater, al. 1er, 1°)
Région flamande : l’impôt État réduit majoré des centimes additionnels régionaux correspond
également à l’impôt État (LSF, art. 81quater, al. 1er, 1°)
Région de Bruxelles-Capitale : l’impôt État réduit majoré des centimes additionnels régionaux
correspond à 99,5 % de l’impôt État (légère diminution en faveur du contribuable dans la région
de Bx de 0,5%) (ordonnance du 15 décembre 2014, art. 2)
Impôt des personnes physiques régional (compte tenu des mesures effectivement adoptées par
les régions jusqu’ici) (LSF, art. 5/1, § 1er, al. 2)
= centimes additionnels - réductions d’impôt (voir infra)
Impôt total : IPP fédéral (impôt état-réduit + dividendes. … - réduction d’impôt fédérale) + IPP régional
(en substance) (LSF, art. 5/3, § 2 – je fais abstraction de l’art. 5/3, § 1er, de la LSF dans le cadre du
cours) => Ce que le contribuable va payer.
Impôt total dans l’exemple de 10.428 euros (situation où aucune réduction d’impot ne peut être
revendiquée à ce stade)
IPP fédéral de 7.900,35 euros (impôt Etat réduit de 7.600,35 euros et impôt afférent aux intérêts
de 300 euros) + IPP régional de 2.527,65 euros
d. Réductions d’impôt
Tant l’État fédéral que les régions accordent des réductions d’impôt. Il y en a énormément, donc on
n’étudie que le mécanisme.
LSF donne aux régions une compétence exclusive pour accorder des réductions d’impôt dans
certains domaines. Dans certains domaines, seules les régions ont cette compétence de réduction
32
Art 2 §3 CIR renvoi à cette loi pour les définitions
47
Marion Osten
d’impôt régionale Les régions sont seules compétentes pour accorder les réductions d’impôt
relatives aux dépenses visées à l’article 5/5, § 4, al. 1er, de la loi spéciale de financement.
Exemples :
- Il en va ainsi pour les dépenses en vue d’acquérir ou conserver l’habitation propre
(habitation où le contribuable occupe personnellement ou là où il a son domicile fiscale).
(LSF, art.5/5, § 4, al. 1er, 1°)
Sous réserve d’un régime transitoire pour des prêts hypothécaires déjà existants, ajd si j’achète un
bien immobilier pas de réduction d’impôt pour paiement d’intérêt, remboursement de capital ou
d’éventuelles assurance solde-restant dû. Par le passé oui, mais réduction d’impôt supprimée par
la région fl et BX sous réserve de disposition transitoire pour les contrats existants. Sous réserve
de dispositions transitoires, seule la Région wallonne accorde aujourd’hui de telles réductions
d’impôt (régime dit du « chèque habitat »). Donc, la Région wallonne l’accorde encore (régime
du chèque habitat) avec des conditions plus sévères, essentiellement ciblé sur les bas et moyens
revenus.
Il y a aussi les dépenses pour les prestations payées par titre services (aide-ménagère, repassage).
(LSF, art. 5/5, § 4, al. 1er, 4°)
Ces réductions d’impôt sont de la compétence des régions et existent dans les 3 régions (145/22 et
23 CIR).
Pour l’État :
48
Marion Osten
Illustration du mécanisme à l’aide de la réduction d’impôt pour primes pour une assurance
protection juridique :
Réduction d’impôt qui s’élève à 40 % des primes que je paie pour cette assurance (CIR, art.
14549, § 1er, al. 3).
Conditions (visant à encadrer cette réduction d’impôt pour éviter une hémorragie budgétaire)(5) :
- Souscription auprès d’une entreprise d’assurance établie dans l’Espace économique
européen (EEE33) d’un contrat d’assurance protection juridique qui remplit toutes les
conditions prévues au chapitre 2 de la loi du 22 avril 2019 visant à rendre plus accessible
l’assurance protection juridique (CIR, art. 14549, § 1er, al. 1er)
- Attestation annuelle délivrée par l’entreprise d’assurance confirmant le respect de ces
conditions (CIR, art. 14549, § 2, al. 1er)
- Seulement les primes réellement payées par le contribuable pendant la période imposable,
avec un maximum de 310 euros (CIR, art. 14549, § 1er, al. 1er et 2 ; montant indexé pour
l’EI 2023)
Supposons que la prime s’élève à 300 euros et que les conditions pour bénéficier de la réduction
d’impôt soient remplies
→ la réduction d’impôt s’élève à 120 euros => 40% de 300€ (prime payée).
RQ : On voit que par rapport aux dépenses déductibles où l’incitant fiscal est octroyé via une
déduction qui s’applique sur la base imposable, alors que la réduction d’impôt s’applique sur
l’impôt total lui-même. Cette réduction d’impôt de 120€ dans l’exemple ne dépend pas des
revenus (pour les rentes alimentaires, avantage plus avantageux en raison du caractère
progressif par tranche, ici cette réduction est identique pour tout le monde).
e. Additionnels communaux – taxe communale additionnelle
Sur l’impôt total, les communes ont une compétence pour prélever une taxe communale
additionnelle.
On a vu (introduction générale) que l’article 464, 1°, du CIR, pris en exécution de l’article 170,
§ 4, alinéa 2, de la Constitution, interdit aux communes (et aux provinces) d’établir des centimes
additionnels à l’IPP, à l’ISoc, à l’IPM et à l’INR (non-résident) « ou des taxes similaires sur la base
ou sur le montant de ces impôts ». = interdiction de principe
Toutefois, par dérogation, « les communes peuvent établir une taxe additionnelle à l’impôt des
personnes physiques » (CIR, art. 465) 2 précisions :
- Taxe additionnelle est calculé sur l’« impôt total », au sens de la loi spéciale de
financement,diminué de la partie de l’IPP fédéral afférent aux dividendes et aux intérêts
(CIR, art. 2, § 3, et 466)
33
Pq ? Avant visait systématiquement la Belgique. Ajd l’EEE car liberté fondamentales, si octroyée uniquement aux
personnes qui souscrivent un contrat auprès d’une entreprise d’assurance belge, c’est une entrave à la libre prestation
de service au sein de l’UE. Entrave pour laquelle la BE a été condamnée par la CJUE. Donc Code a été adapté.
49
Marion Osten
Cette particularité vient du fait que les intérêts et dividendes sont susceptibles de faire l’objet
d’un régime mobilier libératoire.
Si on poursuit avec le même exemple (en tenant donc compte de la réduction d’impôt pour primes
pour une assurance protection juridique)
Impôt total de 10.308 euros, afférent aux intérêts à concurrence de 300 euros
Base de calcul de la taxe communale additionnelle : 10.008 euros (10.308euros – 300 euros)
Taxe communale additionnelle : 880,70 euros (8,8 % de 10.008 euros)
Charge fiscale totale : 11.188,70 euros (10.308 euros + 880,70 euros)
Autre façon de voir le calcul : taxe communale additionnelle de 880,70 euros (907,10 euros –
26,40 euros)
Calcul sur l’impôt total : 10.308 euros x 8,8 % = 907,10 euros (CIR, art. 466, al. 1er)
Diminution du montant de 907,10 euros ainsi obtenu de la quotité afférente aux intérêts,
dividendes (revenus mobiliers), à savoir 26,40 euros (CIR, art. 466, al. 2) => Quotité de la taxe
= 26,4€.
Application d’une règle proportionnelle : (impôt total afférent aux intérêts de 300 euros/impôt
total de 10.308 euros) x 907,10 euros = 26,40 euros
Charge fiscale totale dans l’exemple : 11.188,70 euros
Impôt total de 10.308 euros
Taxe communale additionnelle de 880,70 euros
Rq : Perception de cette taxe communale additionnelle selon CIR, par le SPF finance (pas le
receveur communal qui perçoit). Cette taxe communale additionnelle va être portée au rôle avec
l’IPP auquel elle se rapporte (art 298, §1 CIR).
En effet, l’IPP et donc également les additionnels communaux naît en 2 temps :
- Écoulement de la période imposable : l’IPP frappe une situation durable, le RI que le
contribuable recueille pendant une période donnée. A l’expiration de la période imposable,
on sait déterminer le revenu imposable et appliquer les dispositions légales du CIR, et on a
une dette d’impôt qui nait en partie à l’expiration de la période imposable (le contribuable
complète une déclaration fiscale pour atteindre le revenu réel du contribuable, et
l’administration dispose de certaines moyens pour connaître cela, mais la seule manière
d’être informée de l’ensemble des revenus du contribuable, sous réserve de l’exerce du
pouvoir de contrôle pour vérifier si ce que le contribuable a dit est bien exacte, c’est de
déposer une déclaration (pour fin juin/mi-juillet 2023). L’AER34 parvient au contribuable
34
Manière dont le contribuable est informé de l’enrôlement de l’impôt effectué à sa charge (art 300, §1 donne
50
Marion Osten
fin 2023, ou dans les premiers mois de 2024 car long travail.
- Il faut que l’administration effectue une démarche supplémentaire pour que la dette d’impôt
soit tout à fait formée (298, §1) : porter l’impôt au rôle qui est une liste des contribuables
établie pour l’IPP par commune. Le rôle est un acte authentique et en portant un
contribuable au rôle, l’administration se crée un titre contre lui. Un haut fonctionnaire est
chargé de rendre exécutoire le rôle de manière telle que l’administration disposera d’un titre
exécutoire contre le contribuable.
compétence au Roi qui en exécution de ce pouvoir, dans l’AR, art 136, la manière dont les rôle sont notifiés est en lui
adressant un AER).
51
Marion Osten
35
Cas où j’exerce un mandat d’administrateur, gérant ou liquidateur société. Je suis en activité indépendante,
mais la société doit retenir le PrPr sur la rémunération attribuée. Il en va également sur les pensions, rentes et
allocations. Si je touche pension car retraite, cette pension versée par l’État Belge est frappée par le PrPr.
52
Marion Osten
Délai de paiement :
Payable dans les 15 jours qui suivent l’expiration, selon le cas, du mois ou du trimestre, au cours
duquel les rémunération, auquel le PrPr se rapporte, ont été mise à la disposition du contribuable,
selon le cas, où le PrPr est devenu « exigible » (CIR, art. 412, al. 2 et 3). Ce qui détermine qu’il
faut payer ce PrPr à l’expiration du mois ou du trimestre de la mise à disposition des rémunérations,
c’est un seuil qui est le montant du PrPr qui a été retenu et veré au Trésor l’année précédente.
En effet, le PrPr est payable mensuellement ou trimestriellement selon que le PrPr de l’année
précédente atteint ou non 42.710 euros (CIR, art. 412, al. 2 et 3 ; montant indexé pour l’EI 2022).
Si je suis un petit payeur de PrPr parce que dans mon exemple lors de l’année précédente j’ai payé
moins de 42.710, alors à ce moment-là je pourrais payer mon PrPr au Trésor à l’issue de chaque
trimestre. En revanche si gros payeur car montant de PrPr supérieur à ce montant, alors à ce
moment-là je devrai payer mon PrPr plus régulièrement (càd dans les 15 jours de l’expiration de
chaque mois).
Il arrive que le PrPr soit porté au rôle. A l’IPP si l’administration fiscale ne porte pas l’IPP au rôle
dans le délai requis, le contribuable n’a pas de dette. Ce problème ne se pose pas en matière de
PrPr car définitivement dû par le simple fait de la mise à disposition des rémunérations,
l’administration ne court pas le risque que le contribuable, après avoir payé, vienne dire que puisque
l’administration a pas enrôle le PrPr, il peut le récupéré. Cet intérêt-là n’existe pas en matière de
PrPr. L’intérêt est alors pour l’administration fiscale, est si le contribuable ne paie pas. En portant
53
Marion Osten
le PrPr au rôle, ce rôle est ensuite rendu exécutoire, donc l’administration fiscale dispose d’un titre
exécutoire. L’intérêt est de pouvoir disposer d’un titre exécutoire contre la société, employeur. Si
elle concerne un revenu de la période imposable 2022, cela va être une cotisation de PrPr exercice
d’imposition 2022 car on peut connaître la dette de PrPr de la société employeur avant l’expiration
de la période imposable 2022. Et c’est donc la raison pour laquelle cette cotisation de PrPr sera une
cotisation rattachée à l’exercice d’imposition 2022 (coïncidence entre la période imposable et
l’exercice d’imposition à la différence en matière d’IPP).
Donc, en matière de PrPr, la période imposable coïncide avec l’exercice d’imposition (CIR, art.
360, al. 2, et AR/CIR, art. 199, c)
Déclaration au PrPr à déposer dans le délai de paiement (CIR, art. 312, et AR/CIR, art. 90,
§ 1er, al. 1er) : L’employeur doit déposer une déclaration au PrPr dans le délai de paiement. Si
petit payeur, c’est avant le 15 avril 2022 dans l’exemple. Alors que si gros payer, il faudra payer le
PrPr dans le délai expirant au 15 février et déposer une déclaration dans le même délai.
Important : Le PrPr est un mécanisme de retenue à la source36 car ce n’est pas le bénéficiaire du
revenu, à savoir le travailleur, qui va verser le PrPr au Trésor pendant la PI, mais le débiteur du
revenu, la société employeur dans l’exemple, qui va directement retenir le PrPr qui ne passe entre
les mains du travailleur pour protéger le Trésor du risque d’insolvabilité du travailleur.
Principes : Le PrPr est imputable sur l’IPP (CIR, art. 276, al. 1er, et 296, al. 1er) et sur la taxe
communale additionnelle (304, § 2, al. 1er) que l’on doit. Il en est également ainsi si le débiteur
du revenu a retenu le PrPr mais ne l’a pas versé au Trésor, par exemple en raison de difficultés
financières (voir CIR, art. 296, al. 2, 1er tiret) à pour 296 : il prévoit que sur l’impôt total que
je dois, est imputé le montant des PrPr perçu.
Scénario 1bis :
ð Cas où PrPr est inférieur à l’impôt que je dois : Si le PrPr est inférieur à ce que doit le
contribuable : le contribuable devra payer la différence dans les deux mois de l’envoi de
l’avertissement-extrait de rôle (CIR, art. 413, al. 1er, 2nde phrase) (voir annexe 3)
Imaginons que l’impôt dont est redevable le travailleur s’élève à 15.000, il un PrPr qui a été retenu
pour un montant de 10.000. L’administration fiscale calcule le montant dû par le travailleur et
arrive à un montant de 15.000. Ce qui sera porté au rôle est de 5000€ (PrPr s’impute sur l’impôt).
L’administration fiscale a mis sur son site des exemples anonymes d’AR, et une fois envoyé il faut
payer dans un délai de 2 mois. On aurait pu imaginer où on paye tout (les 15.000) en une fois quand
on réçoit l’AR. Mais intérêt pour le Trésor en prévoyant ce système de PrPr :
- S’assure que le contribuable a encore ces 15.000 et ne les a pas dépenser ce montant
autrement plutôt que de le mettre de côté (prémunir contre le risque d’insolvabilité)
36
retenue à la source = débiteur du revenu qui paie, cas aussi pour le précompte mobilier, mais pas pour précompte
immobilier où c’est le contribuable lui-même qui va le payer
54
Marion Osten
Précision : je peux avoir dans le montant de 15.000 une partie qui est l’impôt total de 14.000 et une
partie qui correspond à la taxe additionnelle. Le PrPr retenu n’est plus de 10.000 mais de 14.500.
296 dit alors que je peux imputer le PrPR sur l’impôt total (14.000) mais il reste encore la taxe
additionnelle de 1000€ et les 500€ supplémentaire de PrPr retenu. Les 14.000 d’impôt total sont
éliminés par les 14.500 de PrPr. Mais il reste encore 1000 de taxe additionnelle donc je vais pouvoir
imputer 500 de trop sur cette taxe, selon 304§237.
ð Cas où le PrPr est supérieur à l’impôt que je dois : Si le PrPr est supérieur à ce que doit le
contribuable :
Le contribuable se verra rembourser la différence par l’administration, et je vais recevoir cette fois
un AR mais pour annoncer une bonne nouvelle si > à 2,5€ (CIR, art. 304, § 2, al. 1er)
Précision : Q ? Art 304§2 prévoit qu’en cas de remboursement d’impôt car excès du PrPr retenu
par rapport à l’IPP dont je suis redevable. Et donc droit à un remboursement d’impôt. Cet article
précise que ce remoursement n’est effectué que s’il atteint un montant de 2,5€. Cette règle est
symétrique, dans l’autre sens, cela vaut aussi !
Quid si l’employeur est insolvable ? Employeur retient le PrPr, mais il tombe en faillite avec la
conséquence que l’État belge ne reçoit jamais le PrPr. Il y a t-il un risque que la Be porte au rôle le
montant total sans déduction du PrPr ? Al2 de 296 prémuni les travailleurs de cette situation
désagréable, et entend pas PrPr perçu les PrPr retenus ! (=protection du travailleur qui pourra se
voir imputer le PrPr sur son impôt) Si l’employeur ne respecte pas ses obligations de retenus en
matière de PrPr, le travailleur devra payer.
Majoration en cas d’absence ou d’insuffisance de versements anticipés (CIR, art. 157 à 168) :
37
‘Dans le chef des habitant du Royaume, l’excédent éventuel de PrPr est imputé s’il y a lieu sur taxe additionnelles
à l’IPP’.
55
Marion Osten
PrPr une partie du prix du pain ou de la consultation et de le verser au Trésor en tant que système
de retenue à la source. Cela rend le système impraticable, donc le CIR prévoit un autre système
pour permettre au Trésor de percevoir l’impôt de manière anticipée.
Il y a aussi le cas des dirigeants d’entreprise qui recouvrent notamment les administrateurs,
liquidateurs et gérant de société.
- Pour ce qui concerne les dirigeants d’entreprise il y a un PrPr qui est retenu : si je suis
administrateur d’une SRL qui me verse un montant en contrepartie du mandat que j’exerce
en son sein, c’est fiscalement la rémunération du dirigeant d’entreprise qui est frappé par le
PrPr. Idem si mandat de liquidateur. Mais le système des versement anticipés qui consistent
à inciter les personnes à verser d’avantage à titre d’avance sur l’impôt va également
s’appliquer au dirigeant d’entreprise en plus. On est dans des situations où ces personnes
ont des mandants dans plusieurs sociétés, donc chaque société va verser ses propres
rémunérations. Ces rémunérations appréciées individuellement peuvent être relativement
faibles et être de l’ordre de 5000€ par mandat. Quand on regarde les barèmes sur chacune
de ces rémunérations il ne va pas y avoir de PrPr qui va être retenu par la société ou un PrPr
relativement faible. Donc raison pour laquelle les dirigeants d’entreprise sont visés par ce
système de versement anticipé.
Ce système est un incitant fiscal qui consiste à appliquer une pénalité fiscale (jusqu’à présent,
forme d’avantage, ici non, système baton où majoration en cas d’absence ou insuffisance de
versement anticipé). Il est prévu une exception : indépendants débutants pour les trois premières
années de l’exercice de l’activité professionnelle (CIR, art. 164).
Ce système incite, sous peine de pénalité, à estimer au mieux l’impôt total qui se rapporte à mes
revenus professionnels quand je tombe dans une des catégories précitées, et à effectuer en
conséquence des versement anticipés pendant la PI.
A défaut, si je ne le fais pas du tout (aucun versement anticipés), mon impôt va être majoré sur
base d’un taux de référence de 2,25% (exercice d’imposition 2023) => 2,25 x le taux de référence
(1%) (art. 159, 1° CIR)
Taux de référence : Article 161 dit que le taux de référence est fixé par renvoi à un des 3 taux
directeur de la BCE et le taux le plus élevé est de 1% (CIR, art. 161)
Règle de minimis : Il y a une règle de de minimis : la majoration n’est pas due lorsque son montant
n’atteint pas 0,5 % de sa base de calcul ou 50 euros (CIR, art. 163) à Je ne dois pas payer la
majoration si le montant n’atteint 0,25% de la base de calcul (seuil de relatif) ou 50€ (seuil absolu).
Précision pour les éventuels précomptes : Cas du dirigeant d’entreprise, car pour ce qui le concerne,
la société que lui paie les rémunérations de dirigeant d’entreprise il y a un PrPr qui s’applique, dans
ce cas on tient compte de ce PrPr dans le cadre de ce système de versement anticipé. Si je recueille
des bénéfices ou profit et ce sont les seuls revenus professionnels, je n’aurais pas PrPr mais peut
56
Marion Osten
La majoration est limitée à 90% du montant ainsi obtenu (limitation en faveur du contribuable)
(CIR, art. 160)
Première situation : le contribuable n’a fait aucun versement et impôt total de 10.000.
Si je détermine la majoration pour absence de versement anticipé : 10.000 X 106% (porté l’impôt
total à 106%) X 2,25% et sur ce montant, réduction à 90% (CIR, art. 157, al. 1er, et 165).
Exemple :
Impôt total se rapportant à des profits de 10.000 euros, versement anticipé de 1.000 euros effectué
le 5 avril de la période imposable, aucun précompte imputable. Il n’a donc effectuée qu’UN seul
versement anticipé mais assez tôt dans la PI ce qui permet d’avoir le taux le plus élevé de
valorisation.
Il doit un impôt total de 10.000€ et n’a versé que 1000€ anticipativement, ce qui est très largement
inférieur à son impôt total. Donc, il y a une majoration qui s’applique pour insuffisance de
versement anticipé cette fois. On va tenir compte du versement de 1000€ qui a été fait en le
valorisant à 3% ce qui donne un montant de 30€. La différence entre la majoration pour absence
totale (238,50) et les 30€ = 208,50€ sachant que la majoration pour insuffisance versement anticipé
n’est retenue qu’à concurrence de 90% de son montant. Le contribuable devra payer une majoration
de 187,65€ (90% X 208,50€).
ð Différence positive de l’art. 159 du CIR : 208,50 euros (238,50 euros – 30 euros)
o Premier terme : 238,50 euros (10.000 euros x 106 % x 2,25 %)
o Second terme : 30 euros (1.000 euros x 3 %) • Majoration limitée à 90 % : 187,65
euros (208,50 euros x 90 %)
57
Marion Osten
insuffisance de versement anticipé, donc s’il décide de faire des versement anticipés de l’impôt
pour couvrir la différence, il bénéficie de cette bonification.
La bonification se fait alors selon des taux moitié moindres que ceux du régime de la majoration
(CIR, art. 177)
Exemple : versement de 1.000 euros le 5 avril de la période imposable → bonification de 15 euros
(qui diminue le montant de l’impôt dont je suis redevable (1.000 euros x 1,5 %)
Q ? Possibilité de faire un versement volontaire de PrPr ? oui cette possibilité est prévue par l’AR
du CIR (275 donnel pvr au Roi de fixer les barêmes en matière de PrPr et que dans le corps de
l’AR on a un second renvoi, et ces règles se trouvent dans l’annexe 3 de l’AR du CIR en 2
morceaux : règle d’application, et barêmes. Et à la fin des règles d’application il y a le chapitre 8
qui comporte des dispositions permettant ua bénéficiaire de revenus de demander à son employeur
d’effectuer une retenue complémentaire de PrPr, l’intérêt est souvant dans le cas où plusieurs
travaux à temps partiels, un montant inférieur à l’IPP qui sera dû en définitive, et pour y remédier
et éviter de payer un trop grand montant, je peux demander aux différents employeurs de prendre
plus en PrPr. Il y a une autre formule possible, avec valorisation des versements, à savoir la
technique de bonification)
58
Marion Osten
A) Revenus immobiliers
Rq préliminaire : Pour les revenus immobiliers, on va procéder en 3 temps : parler de la notion de
revenu cadastral qui est fondamental dans le système fiscal belge d’imposition des revenus
immobiliers à la fois pour l’IPP et pour le PrI. L’IPP fait l’objet du titre 2 du Code intégralement
consacré à l’IPP, tandis que le PrI fait l’objet du titre 6 du Code. Comme le revenu cadastral
intéresse tant l’IPP (même en réalité également l’IPM et INR), que le PrPr, et c’est pourquoi les
règles qui y sont relatives se trouvent dans le titre 9 du Code. Ensuite on verra l’IPP et le PrI. En
matière de RI le Code distingue 3 catégories de biens : les biens immeubles bâtis, les biens
immeubles non batis, et le matériel et outillage. On se concentrera sur le cas de l’immeuble bâti.
Particularité : imposition du contribuable sur le seul usage du bien, alors même qu’il n’y a pas de
revenu au sens strict du terme. Le contribuable est imposé sur le seul usage du bien. Càd, si je suis
propriétaire d’un bien immobilier que j’occupe personnellement, même à titre de seconde résidence
(je le donne pas en location, qui ne produit donc pas de fruit civil de ce bien) d’un pdv fiscal je vais
néanmoins être imposable dessus. Imposable sur base de la jouissance et usage du bien => sur le
plan fiscal, on fait comme si le bien était donné en location pour m’imposer sur un revenu. C’est
vraiment un point important en matière de RI, je suis imposé sur un revenu qui n’est pas réellement
produit par le bien immobilier quand je ne le donne pas en location. Cela explique l’importance
donné au revenu cadastral (= un revenu présumé). Et donc en matière de RI, ce revenu qui joue un
grand rôle, fait qu’en matière de revenu immobilier, alors que le Cir cherche à atteindre le
contribuable sur son revenu réel, en matière de RI et en tout état de cause ce revenu présumé
formé par le revenu cadastral joue un rôle important.
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Marion Osten
sur le système du revenu réel. Pour échapper à l’imposition du revenu cadastral, je pourrais
alors louer à un de mes proches le bien à un loyer dérisoire.
Il y a trois catégories de biens immobiliers (471, §1er, al. 1er Cir) aux fins de l’attribution du RC,
et aux fins de l’imposition du RI.
1) Bien immobiliers bâtis : cela nous intéresse.
2) Bien immobilier non bâtis
3) Matériel et outillage présentant le caractère d’immeuble par nature ou par destination qui
désigne « tous appareils, machines et autres installations utiles à une exploitation
industrielle, commerciale ou artisanale autres que les locaux, abris et des accessoires
indispensables à ces derniers » (CIR, art. 471, par.3, al.1er)
RQ : Notion d’immeuble par destination est plus restrictive en droit fiscal qu’en droit civil
(voir CIR, art. 471, par.3, al.2) -> en droit fiscal : «le matériel et l’outillage qui présentent le
caractère d’immeubles par destination ne sont pris en considération que s’ils sont attachés au
fonds à perpétuelle demeure ou s’ils sont affectés de manière permanente au service et à
l’exploitation et qu’en raison de leur poids, de leurs dimensions, des modalités de leur installation
ou de leur fonctionnement, ils sont destinés à être normalement utilisés en permanence à l’endroit
où ils se trouvent ou à rester stationnaires pendants leur emploi ». On attribue un RC qu’à ces
conditions.
Comment on attribue le RC/revenu présumé au bien immeuble ?
Cela implique que l’administration fasse une série d’opération, pendant longtemps il s’agissait dire
que uniquement pour les biens immeubles, leur revenus sont imposables sur la base du RC, et pour
les biens à l’étranger, comme la compétence ne s’étend pas aux biens situés à l’étranger, alors on
est imposable sur la base du revenu réel. On aboutit à un système beaucoup plus favorable en
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Marion Osten
comparaison à l’imposition sur la base du revenu réel. La Belgique a alors été condamnée pour
entrave à la libre circulation des biens. Le système belge a dû être adapté. Désormais, les biens
étrangers se voient attribués un RC.
Actuellement attribution d’un RC :
- Bien immobiliers situés en Belgique (Cir 471, §1er, al. 1er, 1°)
- Certains biens immobiliers situés à l’étranger : C’est pas pour chaque bien
Pour l’essentiel, ceux sur lesquels les contribuables assujettis à l’impôt des personnes physiques
ou à l’impôt des personnes morales ont un droit réel (CIR, art. 471, § 1er, al. 1er, 2°, a) => les
revenus produits par ces biens ou censés être produist par ces biens vont être imposables en
Belgique sur la base du RC. Pour l’essentiel, biens sur lesquels les contribuable assujettis à l’IPP
ou l’IPM ont un droit réel.
On entend par « Droit réel » ici : « tout type de droit étranger sur un bien immobilier qui, par le fait
que son titulaire en perçoit les fruits, s’apparente aux droits de propriété, d’emphytéose, de
superficie ou d’usufruit » (CIR, art. 471, § 1er, al. 2)
Définition du RC :
« Revenu moyen normal net d’une année » (Cir 471, §2)
L’administration fiscale (précisément l’administration Mesures & Évaluation qui fait partie de
l’administration générale de l’administration patrimoniale) cherche à déterminer le revenu moyen
normal net d’une année produit par ce bien.
RC est attribué par l’administration fiscale à chaque bien en Belgique et certains biens étrangers
qui représentent le revenu moyen normal net d’une année produit par ce bien.
Le RC est fixé par « parcelle cadastrale » (CIR, 472 CIR, §1) : Administration générale procède à
l’expertise des parcelles selon les règles et formes fixées par le Roi (AR du 30.JUILLET 2018
relatif à la constitution et à la mise à jour de la documentation cadastrale et fixant les modalités
pour la délivrance des extraits cadastraux).
Pour ce qui intéresse les biens immeubles batis, les règles de l’article 14 :
- On entend par parcelle cadastrale pour un immeuble bâti (AR du 30 juillet 2018, art. 14) :
Soit, Un bâtiment constituant une seule unité d’habitation ou d’exploitation avec ses dépendances
bâties et non bâties contiguës (ex. maison avec un terrain, cette maison et le terrain constituent une
parcelle cadastrale et se voient attribué à un RC)
Soit, une entité́ d’habitation ou d’exploitation distincte, ou partie privative identifiée dans un acte
de base (ex. j’habite dans un appartement (partie privative) qui se voit attribué un RC distinct même
si d’autres personnes dans les appartement du bâtiment).
- Le RC est fixé à partir d’une époque de référence (art. 477, §1er et 479, §1er CIR)
Sur le plan des principes : « Pour les parcelles bâties, le revenu cadastral est fixé sur la base des
valeurs locatives normales nettes à l'époque de référence définie à l'article 486. (…) » L’article 486
dispose « Par époque de référence, on entend le 1er janvier de l'année qui précède celle de la mise
en application des revenus cadastraux résultant d'une péréquation générale. »
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Puisqu’il s’agit d’un revenu présumé, on comprend que l’administration fasse ce travail peut être
pas tous les ans, mais avec uen certaines périodicité compte tenu des frais administratifs que cela
engendre d’évaluer pour chaque parcelle cadastrale le revenu moyen normal net d’une année. Le
Code prévoit qu’elle doit faire ça tous les 10 ans = péréquation générale (opération par laquelle
l’administration mesure et évaluation va mettre à jour, ifxer une nouvelle fois le RC attribué à
chaque parcelle) pour avoir des RC à jour. à Sur le plan des principes !!
La réalité est toutefois bien différente. La dernière péréquation générale a eu lieu depuis très
longtemps (fin des années 70) et l’époque de référence est toujours le 1 janvier 1975 (loi du 19
juillet 1979, art 44) qui a donc presque 50ans. RC représente le revenu moyen net de la parcelle au
01.01.75. Il y a une indexation partielle. D’où l’avantage qui a donné lieu à la condamnation de la
Belgique par la CJUE, c’est que à l’IPP, le fait d’être imposable sur le RC dans certianes
circonstances plutôt que sur le reveneu réel est extrêmement favorable compte tenu du fait que le
RC est un RC du 01.01.75 qui représente le revenu moyen net annuel de 1 janvier 1975.
NUANCE : il existe quand même une indexation partiel pour compenser l’absence d’une
péréquation générale (art. 518 al. 1er CIR38). L’indexation est faite à l’aide de l’indice des prix à
la consommation, et pas propre à l’évaluation du marché immobilier. C’est un indice général. Et
cette indexatioon ne se fait qu’à partir de la moyenne des indices des prix des années 88 et 89. On
a donc un RC dont la valeur est de 1975, on a eu une inflation importante entre 75 et les années 88
et 89 et l’indexation ne commence qu’à partir de la moyenne des indices des prix des années 88 et
89.
Coefficient d’indexation prévu par l’article 518 pour la période imposable 2022 : 1,9084 (voir
l’avis d’indexation, point I). Si RC non indexé 2000, ce RC 1000 représente le revenu normal
moyen net annuel de l’immeuble au 01.01.75, pour avoir un RC qui est censé représenté ce même
revenu pour la PI 2022 on applique ce coefficient : 1000 x 1. 9084 = 1. 908, 40 euros. Pour ce RC
1000 valeur 1975, pour la PI 2022, c’est un RC de 1908,40€.
RQ ! On confond la notion de RC et la notion de PrI. On dit ‘je dois payer mon cadastre’. Mais
cela renvoi en fait à autre chose. Le RC est la base imposable du PrI, mais cela n’est pas le PrI
même et la base imposable n’est pas seulement la BI du PrI mais aussi celle des revenus
immobiliers à l’IPP.
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C’est la DISPOSITION à retenir du titre 10 dans dispositions transitoires, car l’idée est de dire que dans l’attente de
la péréquation générale qui va finir par arriver on prévoit une indexation partielle des RC. Il s’applique toujours car la
péréquation générale ne s’est jusqu’à présent jamais produite.
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Prise d’effet du RC : il sera attribué à l’immeuble à partir du premier jour du mois qui suit, selon
le cas, l’occupation ou la location (CIR, art. 494, § 5, al. 1er), ce qui a une incidence importante en
matière de PrI. Ex : Si j’occupe un immeuble nouvellement construit le 05.10.22, le RC ne sera
attribué à cet immeuble qu’àpd du 01.11.22.
En matière de revenu immobilier à l’IPP, il faut maintenant avoir égard à deux impositions
distinctes pour le contribuable assujetti à l’IPP :
- Avoir égard au fait que les revenus immobiliers concourent à former le revenu imposable à
l’IPP (Cir art. 6 = le RI est déterminé àpd de la somme des 4 revenus imposables prévus
pas le Code)
- Mais le contribuable assujetti va aussi être frappé par le précompte immobilier, qui
constitue une imposition distincte (matière régionalisée, cf supra et infra)
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La base imposable dépend de l’affectation du bien (>< PrI où l’affectation a beaucoup moins
d’importance, alors qu’ici déterminante pour le régime fiscal)
Cet article fait une première distinction entre la location, la non-location, l’occupation personnelle
1er distinction à faire : est-ce que le bien est donné ou non en location ?
S’il n’est pas mis en location, il peut soit :
à être affecté à des fins privées
à être affecté à des fins professionnelles (c.à.d. à l’exercice d’une activité indépendante qui génère
des bénéfices ou des profits). Pcq en effet, j’ai à des fins fiscales, en tant que personne physique,
un patrimoine privé et professionnelle, et si le bien immobilier bâti est affecté au patrimoine
professionnelle alors le régime fiscal sera différent.
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professionnelle » et le c qui
prévoit le cas où je suis dans un
cas où j’ai une affectation au
moins partielle à des fins
professionnelles et donc je suis
taxé sur le montant le plus élevé
entre le revenu réel et le revenu
présumé et seulement si je
respecte les conditions de l’art 8
je pourrais avoir une
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ventilation .
Ex : Imaginons la situation
d’une personne physique qui a un
bien immobilier bâti qu’elle
donne à un locataire qui décide
d’y exploiter une maison de
repos. Le locataire exploite cette
maison de repos sans avoir le
moindre but de lucre. En
revanche, le bailleur, lui, agit
avec un but de lucre (rentabiliser
au maximum son
investissement), et la seule raison
pour laquelle il a conclu ce
contrat c’est parce que ça lui
rapporte un beau revenu sur son
bien. Dans cette situation, le
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Cadre de la réforme fiscale : on souhaite passer à un système généralisé sur la base des loyers réels, mais avec un
système différent en ce qui concerne le calcul de l’impôt, et faire basculer les revenus immobilier vers un régime
d’imposition distincte et de les imposer distinctement à 25%.
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Ce que nous avons vu : On examine l’IPP, on a terminé la vue d’ensemble, mtn nous voyons
chacune des 4 catégries des revenus imposables (mobilier, immobilier, professionnels, divers), et
là nous sommes dans les revenus immobiliers. En cette matière la notion de RC est très importante
pour déterminer le revenu imposable. Dans le cadre de ce cours il y a 2 impositions qui nous
intéressent en matières de revenus immobiliers : L’imposition des revenus immobiliers dans le
cadre de l’IPP et le précompte immobilier. Nous sommes dans l’imposition des revenus
immobiliers à l’IPP et cette imposition est déterminée par l’affectation qui est donnée au bien :
- Est-ce que le bien ets ou non donné en location par le contribuable ?
o Si oui, quelle affectation donnée par le bien par le locataire ?
Le principe selon les dispositions en matière de RC c’est que si j’ai un bien immobilier
nouvellement construit, le RC qui va être attribué à ce bien ne commencera à exister qu’à partir du
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mois qui suit celui de l’occupation ou de la location. Donc si j’occupe un bien pour la première fois
maintenant en octobre 2022 ? Ce bien aura un RC (que je le donne en location ou titre de 2de
résidence), en novembre 2022. Le Code a changé la règle et a été adaptée, on a désormais un prorata
jour par jour. Ex : Si j’ai commencé à occuper le bien le 6 janvier 2022, csq : je vais être imposable
à concurrence 360/365quième du revenu cadastral de 2022.
(CIR, art. 9 :
« (…) Pour l'application de la présente section et sous réserve de l'article 494, §§ 3 et 6, un revenu
cadastral résultant d'une évaluation ou d'une réévaluation est censé exister :
1° à partir du jour où l'évènement dont la déclaration est prescrite par l'article 473, § 1er et § 2
(occupation ou location), alinéa 1er, s'est produit ;
2° à partir du 1er janvier 2021 pour les biens immobiliers visés à l'article 473, § 2, alinéa 2;
3° à partir du 1er jour de la période imposable au cours de laquelle le contribuable devient assujetti
à l'impôt des personnes physiques pour les biens immobiliers visés à l'article 473, § 2, alinéa 3.
(…)
En cas de détermination ou de révision du revenu cadastral ou de changement dans l'affectation
d'un bien immobilier dans le courant d'une période imposable, les revenus imposables pour ladite
période sont fixés proportionnellement à la durée réelle exprimée en jours, de chacune des parties
de la période imposable précédant ou suivant la modification des situations.».)
Si j’applique la règle en matière de RC qui n’existe qu’à partir du 1er jour du mois qui suit
l’événement, alors je ne serais pas imposable au Prorata 360/365, mais un RI sur 11/12. Cette règle
ne vaut qu’en matière d’IPP (pas pour le PrI).
Si 24 décembre 2022 : imposable sur 8/365ème sur la période imposable 2022. Si année bissextile,
Prorata de 366.
En matière de PrI la règle est donc différente !
1° Forfait pour frais d’entretien et de réparation : 1ère chose que je peux déduire :
è Dans le cas où la base imposable se déterminé à partir du revenu présumé constitué
par le RC : En matière de Revenu Immobilier, le RC est un revenu semi-brut car
l’administration fiscale que le détermine prend déjà 40% de frais d’entretien, réparation. Le
RC doit intégré dans son calcul un forfait pour frais d’entretien et de réparation. Donc si
j’ai un bien immobilier, que je le donne en location à une PP qui ne l’affecte pas à des fins
professionnelles ou que je l’occupe à titre de Scde résidence, => je vais être imposable sur
le RC indexé majoré de 40%, sans déduction de forfait pour frais d’entretien et de réparation
sinon on le ferait deux fois car le RC intégre déjà dans son calcul ce forfait pour frais
d’entretien et de réparation. Il est déjà intégrer dans le calcul du RC, il ne faut pas le déduire
une deuxième fois pour la détermination du revenu imposable de la personne qui donne un
bien en location ou en seconde résidence (voir Cir, art. 477, §§1er et 2)!!
è Lorsque le locataire affecte le bien à des fins professionnelles, on a une imposition de chez
le bailleur sur la base des loyers réels, le revenu présumé constitué par le RC ne devenant
alors une base minimum d’imposition. Revenu réel constitué par le loyer et les avantages
locatifs : Si on regarde ce que prévoit le contrat de bail : locataire doit payer 2000€/mois
soit 24.000€/an, ce montant est un montant brut dont on n’a pas déduit le forfait pour frais
d’entretien et de réparation, donc article 13 prévoit que le contribuable peut déduire un
forfait pour frais d’entretien et de réparation de 40% avec un plafond.40% avec un
maximum correspondant à 2/3 du RC revalorisé en fonction de l’évolution des loyers
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commerciaux depuis le 1er janvier 1975 (4,23% (indexé à Donc consultation avis
d’indexation : 4,86%) au revenu cadastral pour l’exercice d’imposition 2022 – voir art 13
CIR pour le coefficient de revalorisation), au-delà, le forfait des 40% n’est pas déductible.
(CIR, art. 13, 1er tiret). On se fonde sur le RC car donnée déterminée par l’administration
fiscale, et il est revalorisé et non indexé car pour les besoins de cette disposition, le RC dont
on va tenir compte va être plus élevé que le RC indexé. RC indexé : indexation par rapport
à l’indice des prix à la consommation, et partielle car indice des années 88/89, ici le
coefficient utilisé se rapproche d’avantage de la réalité, car calculé par rapport à l’évolution
des loyers depuis le 1/01/1975. Ce coefficient est à l’article 1 de l’AR d’exécution du Code
qui est de 4,63% (beaucoup plus élevé que 1,90).
Le calcul de l’impôt :
Imposition globale s’applique en matière de revenu immobilier (Cir, art. 130 et s. et art. 171 a
contrario), pas d’imposition distincte qui s’applique.
Il y a une assimilation faite par le Code :
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Assimilation de ces sommes à des revenus immobiliers (CIR, art. 7, § 1er, 3°) : Ce régime a
changé en 1979, il y a l’insertion d’une disposition qui incorpore dans le revenu immobilier ce droit
là (art. 7, 3°)
L’art 10 apporte une série de précisions et le régime est désastreux pour la PP qu’on cède, les
conditions sont telles que c’est une opération fortement déconseillée.
Intérêt : Il est plus avantageux de concéder un droit d’emphytéose de 99 ans ou droit de superficie
selon le cas plutôt que de céder la pleine propriété, car si je la cède, je vais avoir un taux de droit
d’enregistrement en région flamande de 12% et 12,5% dans les autres régions. Alors que le droits
d’emphytéose est soumis à un droit d’enregistrement de 2%. Pour cette raison, en pratique,
lorsqu’on a des opérations entre société, ces sociétés décident souvent que plutôt de céder la PP de
l’immeuble, de concéder un droit d’emphytéose de très longue durée ce qui sur le plan économique
est assez similaire. Si je peux jouir d’un bien pendant 99ans, ça se rapproche de la PP. C’est pour
cette raison que parfois on perd de vue que si une PP concède un droit d’emphytéose, on a cet
avantage en matière de droit d‘enregistrement (en tout cas pour l’acheteur), mais pour la PP le
régime fiscale est catastrophique !! Il ne faut pas perdre de vue les conséquences fiscales
désastreuses pour notre vendeur.
Régime très défavorable, spécialement en cas de constitution d’un droit en contrepartie d’un
canon unique :
- On a une imposition sur la base du revenu réel peu importe l’affectation donnée au
bien par l’acquéreur (CIR, art. 7, § 1er, 3°, et 10, § 1er, al. 1er) : bien immobilier de
500.000€, dont je concède un droit d’emphytéose de 99ans. Cela représente 475.000€ sur
lesquels je vais être imposable dessus peu importe l’affectation que l’acquéreur donne au
bien.
- Le revenu naît lorsqu’il est mis à la disposition du constituant et se rattache pour le
tout à la période imposable de sa naissance (voir CIR, art. 10, § 1er, al. 3) : donc je vais
avoir taxation de ces 450.000€ pour la PI où je constitue ce droit en une seule fois sur cet
argent.
- Pas de déduction pour frais d’entretien et de réparation pour ce que je reçois en
contrepartie de la constitution ou de la cession d’un droit d’emphytéose ou de
superficie : On a cette déduction de 40% pour frais d’entretien et de réparation mais qui est
plafonnée. Et donc compte tenu du plafond, par rapport au 450.000, comme on ce plafond
des 2/3 du RC revalorisé, cette déduction représenterait peu de chose. MAIS DE TOUTE
FACON ELLE NE S’APPLIQUE PAS !
- Revenu imposable globalement (Art 10, §1, al.3 CIR): je vais être frappé par l’impôt au
taux marginal de 50% compte tenu des sommes en jeu.
- Comp. infra, en matière de revenus divers, le régime de la vente : on verra plus loin
qu’en matière de revenu divers, si je cède en tant que PP, la pleine propriété, dans la
majorité des cas je ne suis pas imposable sur la plus-value. Donc pour une PP ce genre
d’opération n’a pas de sens. Si une PP cède le bien immobilier et réalise une plus-value.
Sur celle-ci elle n’est pas imposable ne général. Alors que si elle constitue un droit
d’emphytéose ou de superficie, ou cède un tel droit, on a ce régime très défavorable qui va
s’appliquer.
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Marion Osten
Notion mystérieuse : « Droits immobilier similaire » on ne sait pas trop ce que ça recouvre
exactement mais cela ne concerne pas l’usufruit qui est un point admis par l’administration fiscale
(Com. IR, n° 10/6). Si je concède un usufruit, sur le plan des droits d’enregistrement, j’ai le même
régime qu’en cas de cession de la Pleine Propriété (droits d’enregistrement applicable sur les
transmissions à titre onéreux de biens immeubles de 12,5% en région wallonne et région Bx-K, et
12% en région flamande si l’acquéreur n’entend pas y établir son logement principal).
Certaines exonérations en cas de cession de droit (CIR, art. 12, § 4) : je constitue pas une
emphytéose mais j’ai acquis une emphytéose et la cède, je ne vais pas être imposable sur cette
opérations dans certains cas. Dans deux cas les plus importants :
à Cession « au plus tôt cinq ans après la date de l'acte authentique de constitution ou d'acquisition
du droit »
à Cession de l’habitation qui « a été l'habitation propre du contribuable pendant une période
ininterrompue d'au moins 12 mois qui précède le mois au cours duquel l'aliénation a eu lieu »
Pq ces exonérations ? Car certaines opérations où des promoteurs, et notamment dans le cadre de
logement public, ont voulu céder des droits d’emphytéose aux personnes plutôt que la PP aux
personnes qui souhaitaient avoir un logement. Et le problème pour ces personnes c’est de savoir ce
qu’il se passaient si elles voulaient céder ce droits d’emphytéose. Ces opérations étaient rendues
compliquées par le régime décrit, raison pour laquelle le Code a prévu ces exonérations. Donc si
j’acquière un droit d’emphytéose plutôt que d’acheter la propriété de mon logement, si pour une
raison ou l’autre je dois revendre ce logement, grâce à ces exonérations, cela ne sera pas une
catastrophe fiscale et donc je peux acquérir ce droit d’emphytéose pour pouvoir habiter ce logement
en toute tranquillité d’esprit.
Exemple : j’ai un bien dont le prix est de 500.000 euros. Au lieu de le vendre, je cède un droit
d’emphytéose sur ce bien d’une durée de 99 ans pour 475.000 euros -> Dans ce cas-ci, on est pas en
présence d’un revenu immobilier.
Comme ces 475.000 euros sont considérés comme un revenu immobilier, cela veut dire que l’on ajoute
à la base imposable du contribuable les 475.000 euros. On applique donc l’imposition globale, à
l’exception pour ces sommes. Imaginons que j’ai par ailleurs un revenu global net de 30.000 euros (la
somme de mes revenus immobiliers et professionnels soumis au tarif progressif par tranches). Il faudra
rajouter à ces 30.000 euros les 475.000 euros qui seront frappés par le taux marginal de 50%, majoré
des additionnels communaux. Je me retrouverai alors avec un note fiscale de plus de 230.000 euros.
Le professionnel qui n’aurait pas eu à l’esprit cette conséquence, il pourra engagé sa responsabilité
pour la note élevée de 230.000 euros, ce qui n’aurait pas été le cas si j’avais simplement vendu mon
bien à 500.000 euros.
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n’est pas imposable à ce titre, mais bien le bénéficiaire du revenu, à savoir la personne qui est
propriétaire d’un immeuble, qui concède un droit et touche quelque chose en contrepartie de ce
droit, puisque c’est cela que l’article 7 assimile à un revenu. Une fois que je donne l’immeuble en
location, article 11 CIR dit que les revenus tirés de la location d’un immeuble sont imposable
suivant le cas dans le chef de l’emphytéote ; selon fins professionnelles ou privées.
Le PrI frappe uniquement les revenus des biens immobiliers situés en Belgique : cela est
différent de l’IPP où imposable sur les revenus mondiaux qui concerne aussi les biens situés à
l’étrangers, mais le PrI frappe uniquement le revenu des biens immobilier situés en Belgique (CIR,
art. 249, al. 1er).
Qui est redevable du PrI : propriétaire, possesseur, emphytéote, superficiaire ou usufruitier selon
le cas (CFF, art. 2.1.2.0.1 ; CIR, art. 251 tel qu’applicable en Région de Bruxelles-Capitale ; CIR,
art. 251 tel qu’applicable en Région wallonne)
o Quid si le bien est donné en en location et que le contrat met le Prl à charge du locataire
(lorsque le droit civil ne l’interdit pas) ?
D’un pdv fiscal, c’est ce qu’on appelle un avantage locatif (que le loyer soit stipulé en espèce ou
en nature, cela n’importe pas pour les besoins du CIR). Donc si mon locataire prend à sa charge le
PrI, cela constitue un revenu imposable pour le bailleur. Mais ici c’est différent, on veut savoir ce
qui va se passer par rapport à l’État ? est ce qu’il va directement le réclamer au locataire ? ou est-
ce que le proprio pourrait dire que j’ai prévu par contrat que c’est le locataire qui prend le PrI à sa
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Marion Osten
charge, donc l’état va voir le locataire et ce n’est pas mon problème ? Le bailleur propriétaire
pourrait se laver les mains de toute responsabilité si le locataire ne paie pas ?
à Le droit fiscal est d’ordre public, donc même si je le prévois par contrat que c’est le locataire
qui paie/redevable, comme le droit fiscal est d’ordre public la norme est supérieure et elle énonce
le propriétaire qui est redevable et non pas le locataire. Cela ne va rien changer du tout. On ne peut
pas déroger à la disposition qui prévoit qui est redevable
à Même entre des parties privées, une telle solution en se conçoit pas à partir du moment où le
tiers n’est pas partie au contrat (principe de droit des obligations).
Rappel : il y a un point fondamental : la région Fl pour les impôts régionaux a décidé de reprendre
les disposition dans un code spécifique (code flamand de la fiscalité). ATTENTION EXAMEN :
si le prof demande de justifier une solution en matière de PrI pour un bien région FL, ce ne sont
pas les dispositions du CIR qu’il faut citer mais bien celles du CFF en tout cas dans la mesure où
ça relève de la compétence de la région FL : à savoir disposition qui se rapporte à la base
d’imposition + aux taux + aux exonérations
Base imposable :
Quand on compare PrI avec l’IPP, il est bcp moins sensible à l’affectation qui est donné au bien,
que ce soit par la contribuable qui a un droit réel d’usage sur le bien ou que ce soit en cas de location
par le locataire.
En effet, la BI correspond au RC indexé au 1er janvier de l’exercice d’imposition (CFF, art.
2.1.3.0.1 ; CIR, art. 255 tel qu’applicable en Région de Bruxelles-Capitale, al. 1er ; CIR, art.
255 tel qu’applicable en Région wallonne, §1er, al.1er)
- Correspond au 1er janvier de la période imposable : la PI coïncide avec l’exercice
d’imposition. Le PrI qui est établi par les administrations fiscales régionales pour l’exercice
d’imposition 2022, frappe le revenu de la PI 2022. (CIR, art. 254 et 360, et AR/CIR, art.
199, a (textes fédéraux encore applicables en Région de Bruxelles-Capitale) ; CFF, art.
3.3.2.0.1, al. 1er, 1°, et al. 2, 1° ; décret de la Région wallonne du 6 mai 1999, art. 19,
al. 2, 2e tiret)
Pourquoi est-ce qu’on a cette coïncidence entre exercices d’imposition et période
imposable, que l’on n’a pas en matière d’IPP ? à l’IPP on a ce décalage car le revenu
imposable du contribuable n’est pas connu avant 2023. Et donc, il y a un principe dans le
Code qui est que l'administration fiscale va taxer dès qu'elle le peut. Donc en matière d’IPP,
elle ne peut pas taxer le revenu imposable, période imposable 2022 avant l'exercice
d'imposition 2023. En revanche, en matière PrI, l'administration fiscale connaît déjà le
revenu cadastral (et pour cause c’est elle qui l’a attribué au bien en question). C'est un
revenu présumé, indexé, donc au premier janvier de la période imposable, elle sait déjà
quelle va être la base imposable au précompte immobilier pour la période imposable 2022
et donc elle peut déjà établir l'impôt lors de l'exercice d'imposition 2022. Ce RC est le RCi
au 1er janvier de la PI et donc il est important de pouvori connaître ce revenu avant
l’expiration de la PI en question pour pouvoir encore le taxer en 2022. Donc je vais peut-
être avoir besoin de données que je n’obtiendrais que par la suite, mais tant que je les obtiens
avant le 31 décembre, c’est bon, je peux encore taxer en 2022.
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Marion Osten
- En matière de PrI, l’affectation du bien à une incidence beaucoup plus faible qu’en matière
d’IPP (voir art. 7 et 37, al.1er CIR). L’article 37 est l’article qui a pour conséquence qu’à
partir du moment où j’ai un bien immobilier en tant que PP, je ne le donne pa sen location,
mais l’affecte à mon activité professionnelle. Il est alors dans mon patrimoine
professionnel. Dans ce cas là le bien immobilier n’est plus productif de revenu immobilier
mais bascule dans la catégorie des revenus professionnels. Et est considéré comme un outil
de travail qui m’aide à générer les revenus professionnels. Cet article 37 précise in limine
que cette règle vaut sans préjudice de l’application des précomptes. Donc dans l’exemple
du boulanger qui affecte un immeuble à son activité professionnelle parce qu'il exerce son
entreprise de boulangerie dans cet immeuble, il échappera à l’impôt des personnes
physiques à tout imposition à titre de revenu immobilier par rapport à cet immeuble. En
revanche, cela ne va pas le dispenser de devoir payer le précompte immobilier puisque
l'article 37 précise qu'il vaut sans préjudice de l'application des précomptes. Le boulanger
devra quand même payer le PrI même si l’affectation du bien a une incidence bien plus
faible sur le régime fiscal en comparaison de ce que l’on a en matière d’IPP
77
Marion Osten
sinon quoi on toucherait à la matière imposable. Il n’est pas sûre que les régions puissent faire
cela.
Calcul du PrI :
Il y a diverses réductions à caractère sociales, notamment pour enfant à charge. Si j’ai des enfants
à charge, je paie moins de précompte que celui qui n’en a pas.
Lorsqu’on additionne les différents montants on a une charge fiscale qui excède 50% : PrI (taux
1,25%) + les centimes additionnels (1895 et 2990 centimes additionnels).
78
Marion Osten
2. les intérêts
3. les revenus de la location, de l’affermage, de l’usage et de la concession de biens mobiliers (ex.
la location de biens meubles corporels (meubles meublants), concession de bien meuble incorporel
( brevet). Le loyer et la redevance rentrent à des fins fiscales dans la catégorie des revenus
mobiliers).
4. les revenus compris dans les rentes viagères ou temporaires qui ne constituent pas des pensions
et qui (…) sont constituées à titre onéreux à charge de personnes morales ou d’entreprises
quelconques (…) ;
5. les revenus qui résultent de la cession ou de la concession de droits d’auteur et de droits voisins,
ainsi que des licences légales et obligatoires (…) »
2. Les intérêts :
« Les intérêts, primes et tous autres produits de prêts, (y compris de conventions constitutives de
sûreté réelle portant sur des instruments financiers), de dépôts d’argent et de toute autre créance »
sont des revenus mobiliers.
Il y une exonération de la première tranche de 980 euros SEULEMENT pour les intérêts d’un
livret d’épargne répondant à certaines conditions (pas valable pour intérêt d’un prêt
d’argent, ni ceux d’obligations ou quoi que ce soit c’est très spécifique), conformément à
l’article 21, al. 1er, 5° du CIR. Ici c’est valable pour les PrM
Ex : Location airbnb : Ici c’est une location meublé, je loue un bien immeuble + les biens
meublants qui s’y trouvent. Donc, quand je loue un tel bien, le loyer que je reçois en contrepartie
représente la location de l’immeuble + location des meubles meublants qui garnissent l’immeuble :
o Première possibilité : J’ai un contrat qui dit clairement que ce je touche en tant que
bailleur, il y a une partie qui se rapporte à la location du bien immeuble et une partie pour
les biens meubles meublants. Il y a une ventilation prévu dans le contrat qui dit clairement
la partie qui se rapporte à la location de l’immeuble et la partie qui se rapporte au meuble
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Marion Osten
meublant. Je peux avoir égards, le cas écheant, au loyer pour l’imposition à titre de revenu
immobilier (même si donnée pertinente ne général, car si je loue le bien à une personne
privée, imposition fondée exclusivement sur revenu présumé constitué par le RC). Et je
peux avoir égard à l’autre partie (meuble meublant) pour déterminer le revenu imposable à
titre de revenu mobilier.
o Deuxième possibilité : le contrat ne prévoit rien. Alors le AR/CIr, art 4, 2° b) dit ce qu’on
va devoir faire -> je dois alors considérer qu’en présence d’un loyer global, que les 2/5 du
loyer sont censés représenter le montant brut des revenus mobiliers imposables. Ex : je
donne en location un bien meuble meublé avec un loyer global de 1000€ (pas de contrat de
ventilation). Ce loyer est censé représenter à concurrence de 400euros le loyer que je touche
en contrepartie de la location des meubles meublants et à concurrence du sol, donc à
concurrence des 600€ le loyer que je touche en contrepartie de la location du bien immeuble
en tant que tel. Donc pour déterminer le revenu mobilier. Je vais prendre les 400 puisque
c'est les 2/5 du loyer et on va voir qu’en matière de revenus mobilier, il faut avoir égard aux
revenus réels. En revanche, en matière de revenu immobilier, ce n'est pas parce que le solde
est de 600 que je vais nécessairement être imposé sur cette base, il faut aller voir les règles
applicables en matière de revenu immobilier. Si le bien est donné en location à une personne
qui ne l'affecte pas à l'exercice de son activité professionnelle, je vais avoir une imposition
exclusivement fondée sur le revenu présumé constitué par le revenu cadastral. Je vais être
imposable à concurrence du revenu cadastral indexé majoré de 40% comme nous l'avons
vu lors du cours de la fois passée.
Rente à capital abandonné : A côté de cela, le code prévoit un régime particulier pour les rentes
à capital abandonné
Ex. la rente viagère. J’ai 65 ans, j’ai touché un capital pension de mon employeur, je veux me
garantir un revenu jusqu’à la fin de mes jours, je le verse à une compagnie d’assurance en capital.
Elle va me verser un montant tous les mois en contrepartie (arrérages) et ce jusqu’à mon décès.
Difficulté de ventiler entre la composante capital et la composante revenus des arrérages : Ici
c’est compliqué de déterminer dans ce montant versé tous les mois la partie qui représente un
revenu. Car ce que je vais toucher en définitif, personne ne le sait avant le décès. Peut-être je vais
mourir vite, et je vais toucher qql mois d’arriérages ou si je suis centenaire, je vais toucher un
arrérage qui excède largement ce que j’ai versé à la compagnie d’assurance. D’un pdv fiscal, cela
pose des difficultés pour déterminer la quote-part revenu et la quote-part intérêt.
Plusieurs solutions possibles sur le plan des principes sont possibles.
Solution du CIR : revenu annuel imposable correspondant à 3 % du capital abandonné (CIR,
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Marion Osten
art. 20) : Le système qui a été retenu par le CIR est un système forfaitaire : Chaque année, on va
considérer que la cote part revenu de ce qu’il touche correspond à 3% du capital abandonnée (Cir
art.20)
Ex : je verse un K de 100.000 et en contrepartie j’ai droit à 500euros tous les mois (6.000
d’arrérages l’année). La règle dit que je suis censé toucher un revenu mobilier imposable qui
correspond à 3% du capital abandonné ( qui est de 100.000). Donc le revenu immobilier imposable
est de 3.000 euros. Sur les 6000 que j’ai touché à titre d’arriérages, le CIR considère que les 3.000
représentent un revenu mobilier imposable et le reste c’est le remboursement du capital que j’ai
abandonné à l’assurance.
(L’autre système possible est de dire que tant qu’on a pas récupérer au moins 100.000€ on ne taxe
pas, mais si on dépasse le seuil, alors taxe sur le plan des revenus mobiliers.)
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Marion Osten
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Marion Osten
c. Calcul de l’impôt
Précision : Les additionnels communaux ne s’appliquent pas sur la quotité de l’impôt relative
aux dividendes et aux intérêts (Cir, art. 468, al.2) : C’est l’exception. Pour les revenus de type
1 et 2 = pas d’additionnels. (voir régime de précompte mobilier libératoire pour comprendre la
raison d’être de cette règle)
d. Le précompte mobilier
= conçu comme une avance sur l’impôt que je dois en définitif (comme PrPr)
1. Redevable du PrM :
- Débiteur d’un revenu mobilier de source belge (payé par un débiteur établi en
Belgique) : En tant que tel, je dois retenir le PrM. ex. sté établie en Belgique et je paye un
dividende, donc PrM retenu sur ce dividende que je paie (Cir, 261, al. 1er, 1°). Idem si cette
société a émis des obligations, je vais retenir PrM sur les intérêts qu’elle paie. Il en va
également ainsi pour un établissement financier lorsqu’il paie des intérêts pour le dépôt à
terme que je fais auprès de lui, il va devoir retenir le PrM.
- Intermédiaire établit en Belgique qui intervient à qql titre que ce soit dans le paiement
83
Marion Osten
du revenu (Cir, art. 261, al.1er, 2°) : Ex : Dividende de source allemande (BMW), BMW
devra retenir le PrM sur le dividende qu’il me paie (je suis PP belge)? Non car non débiteur
d’un revenu mobilier de source belge, mais de source allemande. Cela se fait pour une
raison de territorialité fiscale belge. Je ne peux pas demander à des sociétés établies au 4
coins du monde de retenir et me verser des précomptes mobiliers retenus sur des dividendes
en raison du fait qu’ils sont versés à des assujettis en Belgique. C’est pour cela qu’on a cette
seconde disposition qui vise le cas où ces actions dans cette société allemande, je les ai
déposées sur un compte titre auprès d’un établissement financier belge. Le dividende est
payé par la société allemande (après application de la retenue à la source en Allemagne,
montant net de 850€). Ce montant net va être frappé par le PrM qui va être retenu par
l’établissement financier car il est un intermédiaire établi en Belgique qui intervient à
quelques titres que ce soit dans le paiement du revenu.
- Pas de retenue de PrM : Si maintenant je dépose ces actions sur un compte titre à
l’étranger, je ne tombe pas dans la première catégorie, ni dans le seconde, car le principe
de territorialité de la loi fiscale s’applique.
Remarque : En matière de dividende, il y a une exonération, mais le PrM est dû, même sur la
tranche de dividende exonéré, à savoir sur les premiers 800 euros de dividende (CIR, art. 261, al.
1er, 1° - cf « y compris la tranche des revenus visée à l’article 21, al. 1er, 14°)
2. Taux :
- Taux général de 30% (Cir, art. 269, §1er, 1°)
- Intérêt d’un livret d’épargne au-delà de 980 : 15% (Cir, art. 269, §1e, 2°)
- Droit d’auteurs jusqu’à 64.070 euros : 15% (Cir, 269, §1er, 4°)
Ils sont similaires au taux l’imposition distincte à comp. CIR, art. 171, 3° et 3°quinquies, et
CIR, art. 269, 1° et 2° : quand on a examiné l’imposition distincte, et qu’on rapproche les taux
applicables au calcul de l’impôt en matière d’IPP et qu’on les compare avec les taux applicables
en matière de précompte, c’est quasiment identique. Taux général de l’imposition distincte : 30%,
idem pour taux général PrM. (attention à ne pas confondre du coup avec l’art 171 Cir)
Conséquence de cette coïncidence entre les taux du PrM et les taux de l’imposition distincte :
l’impôt final (ce que je dois en définitive à titre d’imposition distincte) correspond dans l’immense
majorité des cas à ce qui a déjà été payé en matière de PrM (>< PrPr, et l’imposition globale, c’est
bien moins fréquent car incidence de toute une série de facteurs, dont il est difficile d’en tenir en
compte, telle que des réductions ex. enfants à charges).
Est-ce que ça a du sens pour l’état belge que je reprenne ces revenus dans ma déclaration dans la
plupart de cas ? Non, c’est ce qu’on appelle le régime du précompte mobilier libératoire.
Le PrM est « exigible » en raison de la mise à disposition du revenu (CIR, art. 267, al. 1er) :
En d’autre terme, la dette de précompte mobilier est définitivement due dès le moment de
l’attribution du revenu.
- Attention rappel la notion d’exigibilité n’est pas celle du droit civil. Il faut faire la
distinction entre l’exigibilité de l’impôt (définitivement dû au regard des impôt qui naissent
en 2 étapes comme l’IPP) et la notion d’exigibilité du paiement (= le créancier peut réclamer
immédiatement le paiement -> droit civil) : Cette notion d’exigibilité, n’est pas celle du
droit civil, il faut faire la distinction entre l’exigibilité de l’impôt càd le fait d’être
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Marion Osten
Le mécanisme de « précompte mobilier libératoire » ne vaut que pour les dividendes et les
intérêts (revenu mobilier des type 1 et 2) : Le PrM correspond à l’IPP la plupart du temps (comp.
CIR, art 171, 3° et 3° quinquies + CIR, art 269, §1, 1° et 2°).
- C’est quoi ce mécanismes ? c’est le fait d’avoir la faculté de ne pas mentionner les
dividendes et les intérêts dans la déclaration fiscale (art. 313 CIR, titre 7). L’article 313
énonce que lorsque je suis assujetti à l’IPP, je ne suis pas tenue de mentionner dans ma
déclaration fiscale les revenus de capitaux et biens immobiliers pour lesquels un précompte
a été réellement retenu. Ca ne vaut que pour les dividendes et les intérêts car ne s’applique
pas pour une série de revenu (type 3 à 5)
- Condition d’application de cette faculté de ne pas déclarer les dividendes et intérêts :
PrM = réellement retenu (art. 313, in limine)
Quid dividende distribué par une société belge, dividende distribué par une société
allemande et encaissé auprès d’une banque belge et dividende distribué par une société
allemande et encaissé auprès d’une banque allemande?
Ex1 : si j’ai un dividende payé par une sté belge. Est-ce que je ne vais pvr ne pas mentionner ce
dividende ds ma déclaration ? Oui, car ça été payé par une sté belge, la sté belge doit retenir le PrM
et le verser au Trésor. Donc un précompte mobilier a été réellement retenu en principe au taux de
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Marion Osten
30%. Donc je ne dois plus mentionner ce dividende dans ma déclaration fiscale sachant que ce
dividende à l’PP est également imposable au taux de 30% et donc j'ai une coïncidence entre le
précompte mobilier d'une part et l'imposition distincte à l'impôt des personnes physiques d’autre
part, donc l’État ne subit aucune perte si je ne reprends pas cela dans ma déclaration fiscale.
Ex2 : sté allemande qui paye le dividende et que j’ai déposé les actions sur un compte titre dans
une banque établit en Belgique, est ce que je vais devoir mentionner ce dividende dans ma
déclaration ? NON -> même raison, la Banque doit retenir le PrM, s’il a été réellement retenu je ne
dois pas le mentionner.
Ex3 : j’ai des actions dans cette sté allemande mais je ne les ai pas déposés sur un compte titre
auprès d’une banque établie en Belgique, mais auprès d’une banque au Luxembourg. Dans ce cas,
il faut le déclarer car le PrM n’a pas été retenu et l’État belge n’a rien reçu + l’art 313 énonce que
ce régime ne vaut que si un PrM a été réellement retenu. Or, ici, la sté allemande ne doit pas retenir
le PrM ni la banque luxembourgeoise (principe de territorialité).
RQ : Si je ne le fais pas : système d’échanges d’informations notamment grâce à une directive euro,
le fisc belge va être informé par le Luxembourg (fraude fiscale répandue par le passé, mais on a
maintenant des systèmes d’échanges d’information).
Pourquoi ce mécanisme ne vaut pas pour les revenus de 3ème et 4ème types, à savoir les
redevances et arrérages ? La personne qui va me payer le revenu mobilier pour la location des
meubles meublants est une PP, mais elle ne devra pas retenir le précompte car exonération de PrM.
Idem si le bénéficiaire est une PP pour les arrérages (4ème type). Donc si exonération de Précompte,
pas d’application du régime du PrM libératoire.
Quid pour les droits d’auteurs ? L’administration pourrait avoir un intérêt à ce que je reprenne
l’ensemble des droits d’auteurs que j’ai touché dans ma déclaration fiscale, car on a un plafond.
Donc lorsque je touche des droits d’auteurs, ce sont des revenus mobiliers mais uniquement pour
le plafond de 64.000€. Ce qui peut arriver en pratique, c’est que les droits d’auteurs soient touché
par plusieurs débiteurs différents, donc pour permettre à l’administration fiscale de contrôler, elle
a un intérêt à ce que ce soit déclarer car chaque débiteur pris individuellement ne peut pas apprécier
si le contribuable touche d’autres droits d’auteurs. Obligation de déclarer l’ensemble des droits
d’auteurs que je touche, comme ça l’administration examine si dépassement de plafond, et si oui,
examine s’il s’agit ou non de revenus mobiliers.
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Marion Osten
de 30% retenu dessus en tant que PrM, je vais devoir déclarer. Donc intérêt à ne pas utiliser la
faculté ouverte par le régime du PrM libératoire, mais à déclarer le dividende (l emontant du
dividende et le montant du PrM retenu) pour avoir cette exonération (demander l’application du
régime d’imposition globale à concurrence de ces premiers 800€). C’est l’un des cas où il est plus
favorable de déclarer.
- Cas où l’imposition globale est plus favorable (faibles revenus) :
Idem pour les revenus de faible importance, càd qui ne dépasse la quotité du revenu exempté
d’impôt (ce qui est considéré comme étant le revenu minimum vital), car si imposition globale
appliqué, je ne paie pas d’impôt du tout, et comme le PrM est imputable sur l’IPP et excédant
restituable, je vais avoir un remboursement de ce PrM. Si mon seul revenu est un dividende de
5000€ de source belge sur lequel il y a un PrM de 30% retenu par la société qui me paie ce dividende
(1500). Si c’est mon seul revenu , j’ai intérêt à le déclarer (revenu brut de 5000 et qu’un PrM a été
de retenu), car comme mon IPP est de 0, je vais pouvoir obtenir le remboursement de l’éventuel
excédent.
Ce mécanisme de « précompte mobilier libératoire » pour les dividendes et intérêts explique
pourquoi les additionnels communaux ne frappent pas la quotité de l’impôt total relative aux
dividendes et aux intérêts (modification apportée à l’article 466 du CIR à la suite de la
condamnation de la Belgique par la CJUE)
Illustration : le revenu net global se limite à 7.000 euros, composés de 6.000 euros de revenus
professionnels nets et 1.000 euros de dividendes. Pourquoi le contribuable a, dans ce cas
là, intérêt à déclarer son dividende en dépit de l’article 313 CIR qui lui permet de ne pas le faire ?
Car l’imposition distincte est une faveur. Lorsqu’elle n’est pas plus favorable que l’imposition
globale, on retombe sur le régime global. Or, ici, avec 7.000 euros de revenus, le montant de l’IPP
est de 0 car la quotité de revenus exempté d’impôt est de 9.050 euros (montant indexé).
Pourquoi les additionnels communaux ne frappent pas la quotité de l’impôt total relative aux
dividendes et aux intérêts (modification apportée à l’art. 466 du CIR à la suite de la
condamnation de la Belgique par la CJUE) : l’article 466 ne comportait pas l’exception dont
elle dispose désormais
C’est une raison de droit européen. En effet, la Belgique a été condamnée par la CJUE. Avec le
régime du PrM libératoire, si je ne mentionne pas le revenu pas dans ma déclaration, il n’est pas
possible de le soumettre à des additionnels communaux, que je n’aurais seulement si je le
mentionne dans ma déclaration. D’après le système, si le revenu est de source belge, je n’ai jamais
l’obligation de le ementionner, alors que si c’est un revenu de source étrangère, la question de
savoir s’il faut la mentionner ou non va dépendre du fait de savoir si je détiens aurpès d’un
établissement financier belge.
- Si belge : je peux également bénéficier du régime PrM libératoire
- Si non : Je dois reprendre cela dans ma déclaration.
Ce qu’il se passait jusqu’aux alentours de 2010, ce revenu étranger que je percevais par
l’intermédiaire d’un établissement financier étranger, je devais le mentionner dans ma déclaration,
je subissais alors des additionnels communaux sur ce revenu. Alors que mes revenus de source
belge, étrangère encaissé via établissement belge, échappait à ces additionnels communaux. Donc
CJUE dit que ça ne va pas, car en particulier dans le cas où j’ai des actions étrangères, j’ai un intérêt
financier à venir les déposer auprès d’un établissement belge pour échapper à la taxe communale
additionnelle sur ces revenus. Donc pour remédier à ce problème au regard du droit de l’UE qu’on
a cette disposition qui dit que la quotité de l’IPP qui se rapporte aux dividendes et intérêt n’est pas
frappé par ces additionnels communaux. Cela permet de mettre sur un pied d’égalité les revenus
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Marion Osten
3. Régimes anti-évitement :
Ils ont été conçu pour lutter contre le cas où un contribuable assujetti à l’IPP loge des actifs
productifs de revenus, et plus souvent des actifs productifs de dividende ou intérêt (ex. actions,
obligations, prêt auprès d’une banque) dans une sté situé dans un paradis fiscal.
Si je loge ce type d’avoir dans une société étrangère, est ce que je vais être imposable en tant que
PP sur les dividendes et intérêts ?
Illustration. Vous avez des actions dans une société allemande, par exemple dans la société
Adidas, vous transférez vos actions Adidas dans la société au Panama, à l'avenir, c'est la société
Panaméenne qui va toucher les dividendes Adidas, donc c'est elle qui serait en principe imposable
sur les dividendes Adidas si ce n'est qu’au Panama n’y a pas d'impôt des sociétés. Moi par contre,
en tant que contribuable belge, je ne serai plus imposable (sous réserve donc des régimes que nous
allons examiner) sur les dividendes de ces actions Adidas, je serai uniquement imposable sur les
éventuels dividendes qui me seraient versés par la société panaméenne dont je suis désormais
actionnaire.
Cela est le principe, avec une réserve : si je fais cela, c’est qu’on a aussi des règles concernant la
résidence fiscale des sociétés et ces règles se calquent en substance sur le critère du siège réel (en
fiscal). Donc, une question se posait même avant l’entrée en vigueur de la taxe Caïman, c’est de
savoir si cette PP, cette société à Panama dont il est le seul actionnaire est réellement géré à Panama.
Si la comptabilité de cette société était tenue en Belgique, les organes de décisions tenus en
Belgique, alors assujettissement de la société à l’ISoc. Le régime de la taxe Caïman permet de
couper court à ce type de décision.
Le cas type : la société contrôlée par un contribuable assujetti à l’IPP qui détient des biens mobiliers
productifs de revenu. Mais champs d’application est + large : Art. 344, §2 s’applique aussi aux
contribuable assujettis à impôt autre que l’IPP (dont celui des sté). Et quant à la taxe Caïman
concerne également les trusts (pas seulement les sociétés) et les revenus autres que les revenus
mobiliers (ex. immobilier)
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Marion Osten
Taxation par transparence : « les revenus perçus par la construction juridique sont imposables dans
le chef de l’habitant du Royaume qui est le fondateur de la construction juridique, comme si cet
habitant du Royaume les avait recueillis directement »(CIR, art. 5/1, § 1er, al. 1). C’est-à-dire
que l’on va faire abstraction de la construction juridique, donc de la société étrangère et d’imposer
directement le contribuable (assujetti directement à l’IPP actionnaire de cette société) sur les
intérêts et dividendes. En d’autres termes, on a une modification de l’attribution de ses revenus
(normalement ces revenus en vertu des règles du droit privé, devrait être attribuable à la société
établie au Panama, puisque cette société a la PJ et c’est elle qui recueille ces revenus. On a une
fiction fiscale qui fait comme si l’habitant du royaume a recueilli ces revenus directement.
« Construction juridique » (CIR, art. 2, § 1er, 13°, al. 1er, b, et al. 2) : vise :
- toute entité ayant la personnalité juridique qui n’est pas assujettie à un impôt sur les
revenus
- si elle est assujetti à un impôt sur les revenus qui est nettement moindre que l’ISoc
belge : c’est à dire à partir du moment où cette entité est soumise à un impôt sur les
revenus qui s’élève à moins de 15 % du revenu imposable de cette construction juridique
déterminé conformément aux règles applicables pour établir l’impôt belge sur les revenus
correspondants. Ce seuil de 15 % étant ramené à 1 % si l’entité est établie dans l’EEE :
voir AR du 18 décembre 2015, art. 1er, al. 1er, 3°. Cela répond à une crainte du
législateur belge que maintenir ce seuil pour des netités établies dans l’EEE pourrait
mener à des problèmes de comptabilité avec les libertés de circulation garantie par le
TFUE. à l’article vise le seuil de 15% mais dans la réalité des choses est un peu plus
complexe (seuil de 1% si l’entité est situé dans l’espace économique européen).
Régime non applicable, sous certaines conditions, en présence d’une « activité économique
effective » (CIR, art 5/1, §3, b) :
Imaginons la situation où en tant que contribuable belge je crée une société au Panama pour y faire
une activité. Dans ce cas-là, le législateur fiscale considère qu’il n’est pas justifié d’appliquer ce
régime de transparence car je suis en présence d’une activité économique effective au Panama,
40
Cette disposition permet d’échapper à son application lorsque j’établis que l’opération répond à des besoins de
caractère financiers ou économique : on entant par là une opération dont les motifs prépondérants ne sont pas des
motifs fiscaux.
41
Par référence aux iles Caïman, paradis fiscal. Car ce régime vise le cas du contribuable belge assujetti à l’IPP qui
détient une société dans un paradis fiscal où il loge des avoirs productifs de revenus.
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Marion Osten
donc je vais pouvoir échapper à l’application de la taxe Caïman, je ne vais pas être taxé par
transparence sur les bénéfices réalisés au Panama par cette société sur la vente de mes
biens/services.
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Marion Osten
RQ : Les revenus des biens du patrimoine professionnel sont des revenus professionnels et
non pas des revenus immobiliers ou mobiliers, conformément à l’article 37 CIR qui précise
cependant in limine que cela vaut « sans préjudice de l’application des précomptes ». ( c’est-
à-dire que cela permettra de réaliser une économie de loyer et d’avoir des revenus professionnels
plus élevé à concurrence de cette économie de loyer (pour les personnes physiques !) = précompte
immobilier déduit à titre de frais professionnels )
REGLE CAPITALE car vaut aussi pour l’ISoc et la détermination du bénéfice imposable des
entreprises individuelles, c’est de savoir ce que l’on va prendre comme point de départ pour
déterminer le revenu imposable d’une entreprise individuelle ou d’une société.
- En droit comparé, il y a deux approches :
à États Unis : dit on va prévoir des règles fiscale spécifique qui vont définir comment il faut
déterminer chaque élément qui concourt à la détermination du revenu imposable.
à Pays européens et Belgique : on va partir du bénéfice comptable. Puisque les sté sont
obligées de tenir une comptabilité et d’établir et déposer des comptes annuels. Le droit fiscal va
se fonder sur ces obligations faites par le droit comptable pour dire que le point de départ est le
bénéfice comptable (art. 24, al. 3, Cir)
Le bénéfice imposable se détermine à partir du bénéfice comptable : c’est le point de départ
pour déterminer le revenu imposable d’une entreprise ind (cela vaut pour l’impôt des sté).
On va regarder le bénéfice de l’exercice tel qu’il ressort de ces comptes annuels.
C’est un principe fondamental qui a pris un certain temps avant d’être dégagé. Aant 1919, on avait
le droit de patente qui devait être calculé sur les bénéfices tels qu’il ressortait des comptes annuels
des sociétés par action, c’était un principe implicite et non énoncé tel quel par le CIR. La C.Cass
l’a clairement consacré en février 1997. Et finalement en 2019, le législateur a coulé le principe
dans la loi, et notamment à l’article 24 al3 : « sous réserve des dispositions dérogatoires du CIR,
ainsi que les dispositions particulières en matière d’IPR, les bénéfices imposables sont déterminés
conformément à la législation belge relative aux obligations comptables des entreprises ».
Conséquence : le revenu nait lorsqu’il est mis à la disposition du contribuable de manière générale,
en matière d’IPP (lorsque le débiteur peut et veut payer, revenu susceptible d’encaissement
immédiat, il faut partir du paiement et ajouter 2 extensions : naissance au moment de
l’encaissement voir supra.). mais le fait d’appliquer le droit comptable a une incidence : on s’écarte
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du fait générateur de la mise à disposition pour appliquer le fait générateur comptable, art. 23, al.4
à Le revenu naît selon le fait générateur comptable (>< fait générateur de droit commun de
l’IPP de la mise à disposition du revenu)
Le fait générateur comptable de manière G naît au moment où en tant que créancier du
revenu j’ai exécuté l’essentiel de mes obligations :
ð Dans la vente : livraison du bien. Peu importe que le débiteur ait déjà payer ou non,
en appliquant le fait générateur comptable, le revenu imposable naît dès le moment où
j’ai exécuté mes obligations, le revenu imposable naît à ce moment. Ex. si je suis une
entreprise et que je vends des biens, le moment où j’ai effectué l’essentiel de mes
obligations c’est au moment où j’ai livré le bien. Peu importe que mon débiteur m’ait
déjà payé (ex. payable en 30j). Si j’appliquais la mise en disposition, le revenu n’naitrait
seulement à l’expiration des 30j si mon débiteur me paye. Mais ici, c’est au moment de
la livraison, le revenu imposable va naitre a ce moment. Si la livraison nait le 28
décembre, même si je suis payé le 28 janvier de l’année suivante, j’aurai néanmoins un
revenu imposable pour la période imposable en cours qui va contribuer à former mon
bénéfice imposable.
ð Contrat de bail : à mesure que j’exécute mes obligations en tant que bailleur càd
faire jouir le preneur de la chose donnée en location. Ex. si on prend le cas d'un
Contrat de bail, j'ai un bien qui est affecté à l'exercice de mon activité professionnelle
et je le donne en location. Par application de l'article 37, ce que je vais percevoir en
contrepartie, les loyers sont des revenus professionnels, ces loyer vont naître au rythme
de l'accomplissement de mon obligation générale de faire jouir le preneur de la chose
louée. Et donc en fait ça va naître prorata temporis (peu importe le moment où mon
débiteur règle le loyer)
Illustration : Imaginons que le 1 décembre 2022 (le cas où cette favorable pour le
contribuable), je donne un bien qui est affecté à l'exercice de mon activité
professionnelle en location. Mon locataire me règle à l’avance une année de loyer, donc
j’encaisse 12. 000 euros le 1 décembre 2022. Au regard du droit comptable comme le
revenu naît seulement au rythme de l’exécution de mon obligation de faire jouir le
preneur de la chose donnée en location. Et bien pour 2022 j’aurai fait jouir le preneur
du bien slmt pdt un mois (décmbre), et donc le seul revenu qui va naître en 2022, c'est
un revenu de 1000€, les 11000 autres euros de revenus naîtront lors de la période
imposable 2023.
Donc : on part du bénéfice comptable à des fins fiscales, et la loi fiscal apporte à ce bénéfice
comptable divers ajustements (tantôt à la hausse en ajoutant des éléments, tantôt à la baisse
en retranchant de ce bénéfice d’autres éléments qui auraient une incidence favorable pour le
contribuable) => voir infra. ISoc.
Autre spécificité : le régime des avantages anormaux et bénévoles (CIR, art. 26), cf infra (régime
des sté).
è Les profits
Se compose de deux sous catégories (art. 27, al. 1er Cir)
- Revenu d’une profession libérale, charge ou office (ex. ce que perçoit un notaire, médecin,
kiné ou un avocat etc). à Nature fiscale de profits
- Catégorie résiduelle : tous les revenus d’une occupation lucrative qui ne sont pas considérés
comme des bénéfices ou des rémunérations
Occupation lucrative :
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Marion Osten
à occupation il faut avoir une activité, ce n’est pas un acte isolé, il faut un caractère de
répétition et une organisation
à lucratif : ces actes doivent être accomplis de manière telle d’être susceptible de dégager
un revenu (ex. si j’achète et revends, je dois revendre à un prix plus élevé que mon prix
d’achat, un prix tel qu’une fois que j’ai couvert tous mes frais j’ai dégagé un surplus). Faut-
il vouloir s’enrichir ou non ? Je fais une activité, je dégage un revenu que je décide
d’affecter un but tout à fait désintéressé, cela donne lieu à discussion, mais c’est tout à faire
rare car en général consommé à des fins personnelles, et donc occupation lucrative.
Sachant que c’est une catégorie résiduelle : il ne faut pas tomber dans la catégorie des bénéfices ou
rémunération. Sachant aussi que si revenu de profession libérale, je tombe dans les profits. Donc
c’est une catégorie d’application assez restreinte.
Ex. des revenu détourné par un salarié à on considère que ces revenus détournés sont fiscalement
un profit. Quid d’un détournement unique ? NON, ce n’est pas un revenu qui a la nature fiscale
d’un profit, car il faut des détournements de caractère répétés.
Est-ce que je vais échapper à toute imposition ? Non, c’est la catégorie des revenus divers (art. 90
, al. 1er CIR)
Remarque art. 90, al.1, 1° : les termes sont un peu trompeur. Il est mentionné que les revenus divers
sont « 1° les bénéfices ou profits ». Mais, ce ne sont pas les bénéfices ou profits que nous venons
de voir (imposable à titre de revenu professionnel) => ici c’est les bénéfices ou profits en dehors
de l’exercice d’une activité professionnelle (cf suite de la disposition). Même si occasionnellement
ou fortuitement, je serais taxable à titre de revenus divers. Donc 1 seul détournement = revenu
divers
Pour ce qui est des profits, comme en matière de bénéfices, le montant brut des profits englobe
le chiffre d’affaires (« les recettes » en matière de profits) et les plus-values réalisées sur les
éléments d’actifs affectés à l’exercice de l’activité professionnelle (Cir, art. 27, al. 2, 1° à 3°).
Exemple : Si en tant qu’avocat PP, j’ai effectué des prestations pour un client, j’ai exécuté
l’essentiel de mes obligations, donc sur le plan comptable, la créance est née. Néanmoins,
tant que le client ne me paie pas, je n’aurai pas un revenu imposable sur le plan fiscal. J’ai
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accompli mes prestation en décembre 2022, mon client me paye qu’en 2023 je ne vais
pas avoir de profit imposable en 2022 (>< bénéfice). Le revenu imposable va naitre
seulement lors de la période imposable 2023. Car il faut appliquer le fait générateur de droit
commun, c’est à dire la notion de paiement élargi. Et donc je laisse 30j à mon client pour
payer, et c’est au moment où mon client est disposer à me payer (ex : 20janvier 2023), à ce
moment-là j’aurais un revnu imposable, et que le profit va naître sur le plan fiscal.
42
Élément de l’actif : terminologie du droit comptable. C’est la terminologie utilisée sur le plan comptable.
Et sur le plan comptable, on a le bilan (photo du patrimoine de l’entreprise à un moment donnée). C’est
souvent le dernier jour de la période comptable. Et du coup, pour faire ce bilan, on va reprendre dans une
colonne tous les éléments de l’actif (biens de l’entreprise) et dans une autre colonne tous les éléments de
passif (= toutes les sources de financement de l’entreprise qu’il s’agisse des fonds propres apportés par les
associés, des bénéfices conservé dans la sté etc..). donc éléments d’actif vise les différents bien de
l’entreprise (ici spécifiquement entreprise industrielle, commerciale ou agricole).
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Quid si le boulanger conserve ses actifs, ou un d’entre eux, ou donne location de son fonds de
commerce à qql’un ? question complexe. Il faut se pencher sur la portée de l’autre terme, à savoir
« constatée » :
à Discussion pour « constatés », avis du prof selon travaux préparatoire et jurisprudence
et autres dispositions du Code qui use ce terme en ce sens : «constatés » veut dire ici l’élément
d’actif qui est « transférés vers le patrimoine privé ».
Donc le CIR envisage 2 possibilités : Soit je revends, donc imposable à titre de cessation sur
la plus-value (car obtenu veut dire réalisé). Soit je ne le vends pas et soit le loue, donne ou
conserve et ainsi je le transfert dans mon patrimoine privé parce que je cesse mon activité
professionnel, alors je suis imposable à titre de plus-values constatée. L’administration fiscale
est bcp moins sévère que ça, elle l’interprète le terme constaté comme voulant dire ‘constaté dans
un acte quelconque’ : donc si je décide de donner cette boulangerie à l’un de mes enfants, à ce
moment-là, je vais être imposable à titre de plus-value de cessation constatée parce que dans l’acte
de donation, il y aura une constatation de la valeur de la boulangerie. Par contre, si je décide de
conserver cette boulangerie dans mon patrimoine privé sans rien faire, je ne vais pas être imposable
à titre de plus-value constatée (aucune constatation dans un acte quelconque). Mais selon le prof,
cette interprétation est erronée, c’est une mauvaise compréhension du terme constaté tel qu’il doit
être interprété à la lumière des Travaux Préparatoires de la disposition. Constaté doit s’entendre
comme sensé être réalisé.
b. Revenus promérités :
Les revenus qui sont obtenus ou constatés postérieurement à la cessation et qui proviennent
de l’activité professionnelle antérieurs. Art 28, al 1 et 2 CIR.
En pratique, cela concerne surtout les profits payés après la cessation de l’activité
professionnelle.
Ex : étudiant en droit qui commence sa carrière d’avocat et qui décide de changer d’orientation.
Entre temps, il a effectué une série de prestation pour des clients qui n’ont pas encore payé. Un
client le paye 6 mois plus tard alors qu’il a déjà arrêté son activité professionnel d’avocat. Ici on
n’a plus de profits (plus avocat) mais le Cir veut néanmoins taxer donc instaurer cette catégorie de
revenu « promérités)
4. les rémunérations
Il y a deux sous catégories en substance (art. 30) : En substance car : Code renvoi aussi à une 3ème
catégorie qui est l’ancien régime des conjoints aidants distinct du régime des conjoints aidant vu
précédemment où le conjoint aidant sous certaines conditions pouvait se voir attribuer une partie
des bénéfices ou profits de l’activité principale exercée par le conjoint qu’il aide, et cette attribution
de bénéfice ou profits conserve dans le cadre de ce régime sa nature de bénéfices ou de profits. Ce
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ne sont pas des revenus requalifiés en rémunération de conjoint aidant par l’article 30. Ce que vise
l’article 30 est l’ancien régime des conjoints aidant qui est en voie d’extinction dont on peut faire
abstraction pour ce cours.
- Rémunérations des travailleurs : « toutes rétributions qui constituent, pour le
travailleur, le produit du travail au service d’un employeur » (CIR, art. 31, al. 1er).
NB : cela va s’appliquer même si la rémunération est mise à disposition du travailleur par un
tiers (exemple : une autre société du groupe). Puisqu’on ne dit pas que la rémunération doit être
payé par l’employeur du travailleur.
Le cas type : si j’ai un bonus sous la forme d’action qui est payé par la sté mère, et non pas la filiale.
Imaginons une société américaine qui a une filiale en Belgique, c’est la filiale en Be qui emploie
le travailleur et lui paye le salaire tous les mois. Et si ce travailleur se voit attribué un bonus, alors
payé par la société américaine, à des fins fiscales, peu importe que ce bonus ne soit pas payé
directement par l’employeur du travailleur il s’agit néanmoins d’une rémunération de travailleur
imposable.
Par ailleurs cette catégorie de rémunération des travailleurs comprend également les allocations de
chômages (art. 31, al. 4 qui reprend les indemnités obtenues en réparation totales ou partielles
d’une perte temporaire de rémunération (vise donc les allocations de chômage rangées dans les
rémunérations des travailleurs sur le plan fiscal))
a) En matière de déduction des frais professionnelles, le régime est moins avantageux pour les
dirigeants d’entreprise. Pq ? Car le législateur a considéré qu’ils pouvaient plus facilement faire
prendre toute une série de frais en charge par la société et que donc il pourrait y avoir des doubles
emplois (cf infra)
b) Il y a certain revenu immobiliers qui sont susceptibles d’être requalifiés, notamment en tout cas
pour ce qui concerne les dirigeants d’entreprise de la première catégorie (càd l’administrateur, le
gérant ou le liquidateur) Art 32, al2, 3° CIR :
- Champs d’application : dirigeant d’entreprise de la première catégorie (c’est-àdire visé
à l’art. 32, al. 1er, 1°, du CIR) qui donne en location un bien immobilier à la société dans
laquelle il exerce un mandat ou des fonctions analogues
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Marion Osten
- Raison d’être de la règle : crainte du législateur fiscal que le loyer, convenu entre parties
liées, soit exagéré en pareille hypothèse, spécialement si le dirigeant d’entreprise a financé
l’acquisition du bien immobilier par emprunt
Exemple : Je suis administrateur d’une SRL unipersonnelle. Je suis donc l’unique actionnaire de
cette SRL, j’ai la totalité des actions et en plus, je suis administrateur de la SRL. Je suis propriétaire
d’un bien immobilier que je donne en location à la SRL. J’ai emprunté un montant assez important
pour acquérir ce bien immobilier, du coup, je paye chaque année un montant d’intérêt important à
la banque.
Le loyer de marché pour cette immeuble est de 24.000 et comme j’ai bcp emprunté à la banque je
dois payer chaque année des intérêts de 48.000 euros à la banque. L’activité que je fais en société
est : boulanger, et boulangerie fleurissante qui réalise d’importants bénéfices chaque année.
Qu’est-ce que je pourrais être tenté de faire dans cette situation ? Le loyer sera -t-il fixer par la
loi du marché ou peut-on craindre une manipulation du loyer ?
Je pourrais être tenté de gonfler le loyer, plutôt que de stipuler un loyer de 24k je vais prévoir que
ce loyer est de 48k. Ces 48k la sté va pouvoir les déduire de son bénéfice imposable à l’impôt des
sté. Je vais toucher 48k en PP et ces 48k sont des revenus immobiliers, et je peux déduire de mes
revenus immobiliers non seulement un forfait de frais de 40% (mais ce forfait de frais de 40% est
plafonné et donc si je gonfle, le plafond déterminé à partir du RC va pouvoir jouer). Mais sur le
solde je peux déduire des frais de financement (art14) et donc ça va me permettre de ramener mon
revenu immobilier imposable à 0 et donc situation win-win sur plan fiscal. La sté va déduire le
surcrout de 24k. Je touche 24k supplémentaire mais je les apure avec des intérêts déductibles.
Le fait de faire cela est une fraude, si ces 24k ont une origine autre que la rémunération de la mise
à disposition de l’immeuble. Mais, c’est compliqué pour l’administration fiscale de l’établir. Pour
éviter toute discussion et faciliter le travail de l’administration fiscale, on a une série de règle
particulière dans cette situation43. C’est une autre règle qui s’inscrit dans le même esprit (nbp 43) :
on va opérer une requalification en rémunération de dirigeants d’entreprise, donc en revenu
professionnel de la partie jugée excédentaire par rapport aux loyer. Partie excédentaire qui va
s’apprécier par rapport au RC qui est la donnée objective dont dispose l’administration fiscale. Ce
RC va être revalorisé par application du coefficient de l’article 13 qui tient compte de l’indexation
depuis 1975 (=/coefficient de l’art 518). On av prendre 5/3 du RC ainsi revalorisé. 5/3 car on a vu
que le RC est un revenu net, ou en tout cas semi-brut, car pour obtenir le RC l’administration part
du loyer et avantages locatifs susceptibles d’être produits par le bien, et retranche par cette
estimation un forfait de 40% pour frais d’entretien et de réparation. Le RC est 60% du montant
estimé du loyer et des avantages locatifs. Mais dans cet exemple, on veut opérer la requalification
à partir d’un montant brut de loyer. Et donc pour que le RC puisse servir d’étalon pour la PI 2023,
il faut non seulement le revaloriser pour avoir un chiffre PI 2023 et non un chiffre 1975. Mais
ensuite, il faut aussi repasser au revenu brut (puisque le RC a été réduit par ce coefficient de 40%)
et donc pour cela, il faut le multiplier par 5/3. En effet, le RC c’est 3/5 du revenu brut, et pour
retomber sur le revenu brut, il faut prendre 5/3 du RC. Ainsi j’ai mon étalon pour déterminer la
partie du loyer qui va être requalifiée n rémunération de dirigeants d’entreprise.
La conséquences de cette requalification : en présence de revenus de biens immobilier, l’art 14 me
permet d’en déduire les frais de financement. En revanche, en présence de revenu professionnel, je
ne peux pas déduire à titre de frais professionnel les intérêts que je dois payer pcq j’ai contracté un
43
situation où comme les parties sont liées je peux avoir une manipulation du prix convenu ou du loyer
convenu à des fins fiscales. Il y a des règles fiscales qui visent à déjouer cela, et en particulier le régime des
avantages anormaux ou bénévoles (voir infra et supra).
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prêt auprès d’une banque pour acquérir l’immeuble. Dans l’exemple, à concurrence de la partie
excédentaire, le dirigeant ne pourra pas déduire ce revenu des intérêts car en présence désormais
d’un revenu professionnel et non plus immobilier. Il pourra éventuellement appliquer sur cette
partie du revenu requalifié le forfait de frais professionnels pour dirigeant, mais cela est beaucoup
moins avantageux (infra).
Exemple illustratif de la règle : (rq : pour examen : pas de calculatrice, donc pas de calcul difficil)
- Données : RC de 3.500 euros, montant brut du loyer et des avantages locatifs sont de 36.000
euros, intérêts relatifs à l’emprunt ayant servi à acquérir l’immeuble sont de 36.000 euros.
Donc dirigeant dans situation où, abstraction faite de la règle de requalification, le montant
de ses revenus immobiliers seraient de 0, donc aussi le montant des revenus relatifs tirés de
la location de l’immeuble.
- 5/3 du RC revalorisé pour l’EI 2023 : 28.350 euros = 5/3 x 4,86 (coefficient de
revalorisation de l’article 13) x 3.500 euros. Donc revenus immobiliers correspondent à
28.350€ puisque c’est seuelemnt l’excédent par rapport à ce montant qui est requalifié en
rémunération de dirigeants d’entreprise. À concurrence de ce montant, cela reste des
revenus immobiliers sur lesquels je vais pouvoir déduire le forfait pour frais d’entretien et
réparation de 40% ainsi que mes fraisd e financement, ce qui va ramener le montant net à
0. En revanche, tout ce qui dépasse les 5/3 du RC revalorisé, à savoir les 28.350€ c’est
requalifié en rémunération de dirigeants d’entreprise, donc la partie qui excède les 28.350€
est de 7650€. Ce montant est requalifié en rémunération de dirigeants d’entreprise, avec la
conséquence que le dirigeant d’entreprise ne pourra pas imputer sur ce montant les intérêts
relatifs au prêt qu’il a contracté pour acquérir l’immeuble.
è Revenus immobiliers : montant brut de 28.350 euros, montant net de 0 euro (après
déduction du forfait pour frais d’entretien et de réparation et des frais de
financement)
è Partie requalifiée en rémunérations des dirigeants d’entreprise : 7.650 euros (36.000
euros – 28.350 euros) (aucune déduction de frais relatifs au bien immobilier mais
augmentation le cas échéant de la base de calcul des frais professionnels forfaitaires
– voir infra)
à C’est une règle propre aux rémunération des dirigeants d’entreprise de 1ère catégroei, à savoir
les administrateur, les gérants et liquidateurs !
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Marion Osten
Ce qui peut se produire en pratique, on a un remboursement sur une base réelle, mais elle peut
également être sur une base forfaitaire44 : L’idée est de dire que je suis souvent amené à travailler
à chez moi, j’ai des frais d’électricité, de chauffage, fourniture de bureau etc… qui sont exposés.
Donc ce que certains employeurs prévoient parfois, c’est que pour ces frais les travailleurs vont
recevoir des montants forfaitaires chaque mois (ex : en télétravail : circulaire prévoit un montant
de 140€, donc remboursement sur une base forfaitaire qui va être payé par l’employeur à tous les
travailleurs et non réelle). Idem pour la voiture de sté par exemple avec les frais de carwash.
è le remboursement peut se faire sur une base réelle ou forfaitaire. Aucune imposition sur le
travailleurs ou dirigeants + frais professionnels en principe45 déductibles chez l’employeur ou
l’entreprises (= frais professionnelles pour l’employeur).
RQ : Ces frais professionnels sont EN PRINCIPE déductible, car principe général de déduction de
frais professionnel (art 49) qui fait que les frais sont déductibles à titre de frais professionnel à
partir du moment où ils ont permis à l’employeur d’acquérir ou conserver des frais professionnels
(principe général du CIR qui permet de passer du brut au net). Mais ce principe général est modulé
de manières différentes selon chaque catégories de revenus. Ce principe générale vaut, mais
modulation pour des catégories de frais, comme par exemple les frais de représentation qui ne sont
déductibles qu’à concurrence de 50%. Donc dans l’exemple de la décision anticipée (Annexe UV :
Prefiling ou demande de décision anticipée en matière de frais propres à l’employeur), où j’attribue
à ces travailleurs de catégorie 1 un montant forfaitaire de 170€ n’est pas imposable chez le
travailleur, mais déductible ne principe chez l’employeur avec des limitations qui vaut pour
certaines catégories de frais et notamment les frais de représentation (50%). Donc dans les 170€
à 40€ pour des frais de représentations qui ne seront déductibles qu’à concurrence 50%.
44
nombreuses décisions sur ce dernier point : (voir par exemple la décision anticipée n° 2022.0344 du 28 juin 2022
(annexe 5) ; voir également le projet de demande anticipée intitulé « formulaire standard en matière de frais propres à
l’employeur » établi par le Service des décisions anticipées (annexe 6)
45
Il y a un principe général de l’art. 49 mais il est modulé selon les catégories de revenus. En matière de revenu
professionnel (cf infra), il y a certaines modulations pour des catégories particulière de frais dont les frais de
représentation qui ne sont déductible qu’à 50%
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Marion Osten
- Régime des avantages de toute nature (ATN) : ex : employeur qui met à la disposition
de son travailleur une voiture de société qu’il peut utiliser dans le cadre de sa profession
(pas d’ATN dans ce cas) MAIS AUSSI dans le cadre de sa vie privée/à des fins personnelles
(= ATN car forme de rémunération pour lui car permet de ne pas acheter de voiture par
exemple). C’est une rémunération qui constitue un revenu imposable à titre de revenu
professionnel, avec la difficulté qu’il faut l’évaluer.
Évaluation :
Principe : la rémunération des travailleurs et dirigeants d’entreprise est imposable entre les mains
du travailleur ou du dirigeant, que la rémunération soit stipulée en espèce ou en nature. « Les
avantages de toute nature qui sont obtenus autrement qu’en espèces sont comptés pour la
valeur réelle qu’ils ont dans le chef du bénéficiaire » (CIR, art. 36,§1er, al. 1er) à IL faut
avoir égard à la valeur réelle de l’avantage dans le chef du bénéficiaire.
Mais c’est difficile de l’évaluer en pratique. DONC, le CIR prévoit une évaluation forfaire
dans certains cas.
En conclusion :
- Chez le bénéficiaire : un forfait plus faible que la valeur réelle de l’ATN. Certes il y a une
imposition, mais l’évaluation forfaitaire est plus faible que la valeur réelle de l’ATN.
- Chez l’entreprise à une déduction des frais relatifs à l’ATN à titre de frais professionnels,
sachant qu’il existe des limitations particulières (notamment avec une limitation
particulière dans le cas particulier des véhicules).
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types :
ð « Avantages dont il n’est pas possible en raison des modalités de leur octroi, de
déterminer le montant effectivement recueilli par chacun des bénéficiaires ». Pour
comprendre il faut lire les Travaux Préparatoire de la loi 8 aout 1980. Cela vise l’accès
gratuit à des terrains de sport appartenant à l’entreprise par exemple ou aussi la fête de St
Nicolas organisée pour les enfants des membres du personnel. Ici, c’est difficile de
déterminer exactement quel est l’avantage pour chacun des membres du personnel (enfant
ou non ? présence ou non à la fête ? pour combien d‘enfant ? combien de temps sur
place ?...). Donc, c’est préférable d’exonérer ATN selon le législateur.
ð « Avantages qui, bien que personnalisables (à la différence des premiers), n’ont pas le
caractère d’une véritable rémunération ». Exemple : secours dans des circonstances
exceptionnelles (ex. aide pour une opération chirurgicale)
ð « Menus avantages ou cadeaux d’usage obtenus à l’occasion ou en raison
d’événements sans rapport direct avec l’activité professionnelle ». Exemple : menu
cadeau à l’occasion d’un mariage ou d’une naissance. Le travailleur qui reçoit un tel
avantage ne sera pas imposable sur le cadeau de mariage ou de naissance fait pas osn
employeur car il s’agit d’avantage sociaux de 3ème type.
En général, imposition comme revenus professionnels parce que les cotisations ayant servi à
financer les pensions sont déductibles à titre de frais professionnels ou ont donné lieu à une
réduction d’impôt : Ces montants vont être imposés comme rveenu prof à partir du moment où
soit les cotisations sont déductibles à titre de frais professionnelles (ex : pension légale ou cotisation
d’assurance groupe) ou ces cotisations ont donné lieu à une réduction d’impôt (ex : épargne-
pension). Cette réduction d’impôt à laquelle j’ai droit, la contrepartie, c’est que lorsque je pars à la
retraite et que je touche mon capital pension, il sera traité comme un revenu professionnel.
A l’inverse, la pension constituée dans un cadre purement privé et sans avantage fiscal n’est pas
imposable à titre de revenus professionnels – mais une partie peut l’être à titre de revenus mobiliers
(voir supra)
2°. Indemnités qui réparent ou qui sont censées réparer une perte permanente de revenus
professionnels (exemple : indemnité perçue en raison d’un accident du travail ou d’une maladie
professionnelle)
f. Passage du revenu brut au revenu net
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Marion Osten
Principe énoncé à l’article 49, alinéa 1er, du CIR : Disposition très importante ! Il s’agit d’un
principe général, à savoir :
« A titre de frais professionnels sont déductibles les frais que le contribuable a faits ou supportés
pendant la période imposable en vue d'acquérir ou de conserver les revenus imposables et dont il
justifie la réalité et le montant au moyen de documents probants ou, quand cela n'est pas possible,
par tous autres moyens de preuve admis par le droit commun, sauf le serment »
Cela s’explique par une règle en matière de charge de la preuve (cf : partie procédure du cours), il
appartient à l’administration fiscale d’établir l’existence d’un revenu brut et une fois que
l’administration a rapporté la preuve de cette existence, il appartient au contribuable d’établir
l’existence des frais pour acquérir ou conserver ce revenu. Donc cela explique que l’article 49
prévoit que le contribuable doit justifier la réalité et le montant de ses frais professionnels au moyen
de documents probants ou d’autres moyens de preuve admis par le droit commun.
En matière de frais professionnelle, s’applique en général le système du forfait : c’est à dire qu’en
tant que contribuable je vais pouvoir choisir ce qui m’est le plus favorable : soit je vais déduire les
frais réels (donc en rapportant la rélalité et le montant de ces frais professionnelle) soit, si mes frais
professionnels sont relativement faible, ou ne sont pas si importants que pour collecter les
documents probants et faire en sorte de pouvoir démontrer par d’autres moyens de preuves les frais,
je peux choisir le forfait.
Prise de décision : si je n’indique rien dans ma déclaration fiscale c’est le forfaitaire qui va
s’appliquer (je ne dois pas cocher une case en particulier), si j’indique un montant de frais prof réel
inférieur au forfait, c’est également le forfait qui va s’appliquer.
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engage de l’aide, il pourra déduire à titre de frais prof ce qu’il paie à ce personnel.
- « Les cotisations personnelles dues en exécution de la législation sociale » (CIR, art. 52,
7°) : cela vaut également pour le travailleur, car lorsque je suis employé, je dois payer des
cotisations de SS personnelles de 13,07% qui sont retenus et versées par mon employeur
pour mon compte. Donc CIR dit que ces cotisations de Sécurité personnelles sont
déductibles. Ex : Rémunération brut de 10.000€. 13,07% de 10.000 = 1307 €. Ce montant
de 1307€ prélevé tous les mois pourra être déduit à titre de frais professionnels. Sur les 12
mois de rémunération, je vais pouvoir déduire 12 fois 1307€. C’est un frais professionnel
car je ne serais pas soumis à cette retenue si je ne travaillais pas. C’est un frais que j’expose
pour acquérir ou conserve des revenus.
- « Les amortissements relatifs […] aux immobilisations incorporelles et corporelles
dont l'utilisation est limitée dans le temps » (CIR, art. 52, 6°) : Qu’est-ce qu’une
immobilisation ? Sur le plan du droit comptable on parle d’éléments d’actifs (et pas biens),
il en fait une distinction fondamentale entre les éléments actifs à savoir entre les
immobilisations d’une part et les actifs circulants d’autre part (cette distinction vaut aussi
en droit fiscal)46. L’immobilisation, c’est l’élément d’actif destiné à servir de façon durable
à l’activité de l’entreprise. Ex : boulanger personne physique : machine avec laquelle il fait
le pain/ le four/ la trancheuse (ce sont ses éléments de travail destinés à servir de manière
durable à son activité professionnel). Ce qui ne l’est pas c’est par exemple : son stock de
farine qui est une matière première qui est un actif circulant (ce n’es pas un élément d’actif
destiné à servir de manière durable à son activité professionnelle). Et donc les
amortissement peuvent être actés uniquement sur les immobilisations ! Donc si ne je suis
pas en présence d’une immobilisation, je ne peux pas acter d’amortissement, et donc pas
d’amortissement déductible à titre de frais professionnels. Cette immobilisation peut être
incorporelle (ex : brevet, la clientèle47) et corporelle (ex : four ou trancheuse). Je vais
pouvoir acter ces amortissements sur le four et sur la trancheuse. On va estimer la durée de
vie du four et la trancheuse (estimée à 10 ans par exemple) et ça coute 2500€ pour en acheter
une. Le boulanger pourra amortir cette trancheuse sur 10 ans, si amortissement linéaire il
pourra déduire 250€ chaque année à titre de frais professionnels. L’autre solution ça aurait
été de dire si le boulanger paie 2500€ pour la trancheuse, il peut déduire à titre de frais prof
ce montant de 2500€ en une fois mais la raison pour laquelle ça ne se passe pas comme ça
sur le plan fiscal, c’est qu’elle conserve de la valeur à l’issue de la période imposable. Et
comme cette trancheuse n’st pas un frai mois un élément d’actif et une immobilisation, c’est
la raison pour laquelle le montant ne pourra pas être déduit en une fois mais sera pris en
frais professionnel au fil du temps sur 10 ans si la durée de vie est estimée à 10 ans.
RQ : on a est des immobilisation dont l’utilisation n’est pas limitée dans le temps. Ex : un terrain,
il sera toujours là dans 100 ans. Mais la trancheuse non, elle ne vaudra plus rien. Si on regarde les
différentes dépenses que le boulanger peut exposer, il peut soit payer les factures d’électricité , de
gaz et eau (aucun élément d’actifs) ou il peut acheter un terrain ( = élément d’actif dont la durée de
vie n’est pas limitée dans le temps). Entre les 2, il y a les éléments d’actifs où à la fin de la période
imposable je vais encore pouvoir l’user, mais au bout d’un certain temps, elle ne vaudra plus rien.
46
Infra sur ISoc : en matière d’entreprise individuelle, industrielle, commerciale ou agricole le bénéfice imposable se
détermine à partir du bénéfice comptable, et on part du même principe en ISoc (examen de la notion d’amortissement
dans l’ISoc). Mais le fait de pouvoir déduire des amortissements relatifs aux immobilisations incorporels et corporels,
cette possibilité concerne également des contribuables qui perçoivent des profits et des contribuables qui perçoivent
des rémunérations.
47
Exemple type de l’immobilisation incorporelle pour les petites ou moyennes entreprises, exercée en PP ou en société.
103
Marion Osten
Donc les amortissements concernent cette catégorie intermédiaire. On amorti les éléments d’actif
s’il s’agit d’immobilisation et limité dans le temps. Il faut savoir si immobilisation dont la durée
de vie est limitée dans le temps ? Pour le brevet, oui car la durée de protection du brevet est limitée.
Pour la clientèle idem, car on regarde la clientèle telle qu’elle existe à un moment donné. Donc si
j’achète une clientèle, le droit à la clientèle, telle qu’elle existe à un moment donné, mais certains
client peuvent changer et se renouveler, donc je vais amortir la clientèle existante avec des
discussions entre administration et contribuable sur la durée de l’amortissement (c’est une question
de fait qui donne lieu à des litiges).
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Marion Osten
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Marion Osten
Régime de l’article 57 :
Ce régime se présente comme suit : il vise 4 catégorie de dépenses qui sont des dépenses dont la
déduction à titre de fais professionnelles est soumise à une conditions, à savoir que le contribuable
ne peut déduire les frais suivants/ces dépenses qu’en les justifiants par la production de fiches
individuelles et d’un relevé récapitulatif : Ces dépenses sont les suivantes :
- Commissions courtages, ristournes, vacations, honoraires, gratifications, rétributions
ou avantages de toute nature, et ce lorsqu’il s’agit de revenus professionnels pour le
bénéficiaire (- 1°) : on veut viser les revenus professionnels pour le bénéficiaire qui ne
rentre pas dans les 3 autres types de dépenses.
- Rémunérations, pensions, rentes ou allocation en tenant lieu ( -2°)
- Indemnités en remboursements de frais propres à l’employeur qu’elles soient
forfaitaires ou variables ( -3° et al 2).
- Revenus tirés de la cession ou de la concession de droits d’auteur (al 1- 4°).
Pourquoi le législateur subordonne la déduction de ces dépenses à titre de frais professionnelles
à ce mécanisme consistant à contraindre le contribuable à établir et transmettre à l’administration
fiscale une fiche individuelle reprenant l’identité du bénéficiaire ? Quel intérêt ? Pour le cas des
rémunérations : je paie des rémunérations à mon travailleur pour la PI 2022, et l’article 57 me dit
que je ne vais pouvoir les déduire que si je complète une fiche et la transmette à l’administration
fiscale. Pourquoi subordonner la déduction de la dépense à cette condition ? Cela permet à
l’administration de faire un contrôle croisé. En tant que travailleur, je reçois des rémunérations,
et je sais que le débiteur de cette rémunération transmet à l’administration fiscale une fiche pour
dire qu’untel a perçu une rémunération pour 15.000€. Ce montant je vais le reprendre dans ma
déclaration fiscale, frauder n’aurait aucun intérêt puisque l’administration fiscale aura été
informé par l’employeur de ce qu’il a versé. Donc l’administration veut s’assurer que le
bénéficiaire des revenus de ces différents types (revenus des 1, 2, 4ème type) les déclare bien. Pour
les 3èmes types de dépenses, l’administration veut être informé de l’existence de ces dépenses pour
contrôler que je n’ai pas collé l’étiquette remboursement de frais propres à l’employeur à ce ce
qui constitue de la rémunération si je suis un travailleur. Compte tenu du fait qu’à partir du
moment où je suis en présence de remboursement de frais propres à l’employeur, c’est déductible
pour l’employeur, et pas imposable pour le travailleur, donc on conçoit qu’employeur et
travailleur aient tendance à vouloir exagérer ces montants et à qualifier de remboursement de frais
propres à l’employeur ce qui constituent de la rémunération.
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Marion Osten
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Marion Osten
également à côté de mon activité de salarié une entreprise agricole, j’ai des revenus nets de
salarié de 24.000€. en revanache dans le cadre de cette exploitation, je subis une perte de
6000€. Je vais pouvoir imputer cette perte sur mes revenus nets de salarié de 24.000€ de
sorte que mes revenus professionnels ne seront que de 18.000€.
- La perte professionnelle éprouvée par un conjoint est déduite des revenus
professionnels de l’autre conjoint (129 CIR). Ex : Un conjoint exerce l’activité salariée,
et l’autre exploite l’entreprise agricole. Un conjoint tire des revenus professionnels net de
24.000€ de son activité de salarié. L’autre conjoint, dans le cadre de l’exploitation agricole
subit une perte de 6000€. Cette perte va pouvoir être imputée sur les revenus nets de
24.000€, de sorte que le conjoint qui a gagné ses revenus professionnels nets de 24.000€
sera imposable seulement sur 18.000€ (24.000 – 6000€ de perte subie par son conjoint).
- En principe, les pertes professionnelles antérieures sont successivement déduites des
revenus professionnels de chacune des périodes imposables suivantes (23 § 2 – 3° et 78
§ 1 CIR) : ex : ma seule activité est l’exploitation de cette entreprise agricole, je subis lors
de ma PI 2022 une perte de 6000€. Si lors de ma PI 2023, je tire de cette exploitation
agricole des revenus professionnels nets de 40.000€, je vais pouvoir imputer cette perte de
6000€ sur les 40.000€. je n’aurai pour la PI 2023 des revenus professionnels nets qui ne
s’élèvent qu’à 34.000€ (40.000 de revenus prof de la PI 2023 – la perte antérieur de 6000
de la PI 2022).
RQ !! Étant entendu que cette perte, si elle est utilisée pour réduire des revenus d’autres activités
professionnelles (ex : activité salariée), alors cette perte professionnelle est utilisée, et je ne peux
pas l’utiliser une deuxième fois pour venir réduire les revenus professionnelles de la PI suivante. Il
y a un ordre de déduction : si j’ai d’autres revenus professionnels, cette perte s’impute sur ceux-ci.
A défaut, elle vient réduire les revenus professionnels de mon conjoint. Si je ne peux rien faire de
cette perte lors de la PI (faute de revenus suffisant pour imputer la perte), alors elle est reportée sur
la PI suivante.
Le montant de 34.000€ va servir d’assiette et soumis au tarif progressif par tranche.
c. Calcul de l’impôt
108
Marion Osten
(il s’agit d’une immobilisation corporelle) et puis il vent cet immeuble. Il réalise
une plus-value de 300.000€ par cette vente. Donc pourquoi le législateur prévoit
une imposition distincte en pareille hypothèse ? Cette plus-value ne s’est pas créée
uniquement pour la PI 2022 mais provient de l’évolution de 20 ans. Cette prise de
valeur résulte d’une période de 20 ans où le boulanger a été propriétaire de
l’immeuble. On a un cas d’imposition distincte pour remédier au fait que le temps
fiscal est segmenté en PI d’un an, donc si on ne prévoit rien l’autre solution serait
de soumettre ces 300.000€ au taux progressif par tranche ce qui ne se justifie pas
pour législateur car cette plus-value s’est construite au fil du temps. Donc pour
éviter cet effet où le gros de la plus-value partirait en impôt, le législateur considère
qu’il est plus opportun de l’imposer de manière distincte.
o Plus-values de cessation sur les immobilisations incorporelles : en principe, 33
% sur une première tranche (CIR, art. 171, 1°, c ; imposition globale au-delà) :
o Plus-values de cessation sur les immobilisations corporelles ou incorporelles en
cas de cessation de l’activité à partir de 60 ans ou de décès : par exception, taux
plus favorable de 10 % (CIR, art. 171, 2°, a ; pour les immobilisations
incorporelles, seulement sur la tranche imposable distinctement) :c’est le
principe pour les plus-values réalisées sur immobilisation corporelle et incorporelle,
il ya un taux plus favorable qui s’applique par exception de 10% qui s’applique en
cas de cessation de l’activité à partir de 60 ans ou en cas de décès
o Taux distinct correspondant au taux moyen afférent à l’ensemble des revenus
imposables de la dernière année antérieure pendant laquelle le contribuable a
eu douze mois de revenus professionnels imposables :
§ Indemnités de licenciement (CIR, art. 171, 5°, a) : si j’ai travaillé pendant
longtemps pour entreprise, et je perçois une indemnité de licenciement qui
représente 3ans de salaire, si on ne prévoit li’mposition distincte, cette
indemnité de licenciement serait frappé par le taux progressif par tranche.
On veut éviter cet effet pervers de la segmentation du temps fiscal en période
imposable et la progressivité du barème, le législateur fait sortir l’indemnité
de licenciement de l’imposition globale, en prévoyant un cas particulier
d’imposition distincte. Les indemnités de licenciement étant imposables
distinctement au taux moyen48 afférent à l’ensemble des RI de la dernière
année antérieure pendant laquelle le contribuable a eu 12 mois de revenus
professionnels imposables.
§ Rémunérations, ainsi que pensions, rentes ou allocations en tenant lieu,
« dont le paiement n’a eu lieu, par le fait d’une autorité publique ou de
l’existence d’un litige, qu’après l’expiration de la période imposable à
laquelle elles se rapportent effectivement » (CIR, art. 171, 5°, b) : litige
avec employeur sur le montant exacte des rémunération qu’il doit, et pour
finir je gagne, ej vais toucher d’un seul coup un montant important de
rémunération, donc imposition distincte pour éviter le barème progressif.
§ Bénéfices ou profits promérités (CIR, art. 171, 5°, c).
48
Voir supra sur le calcul de l’impôt : taux moyen = division de l’impôt par le revenu imposable (ex : impot de 10128€
et RI de 35.000€, taux moyen de 28,94%). L’indemnité de licenciement va être frappée par ce taux moyen. >< Taux
marginal.(le législateur dit que seules certaines réductions d’impôt devaient être prises en considération pour claculer
ce taux moyen, il faut en faire abstraction pour ce cours).
109
Marion Osten
Pensions complémentaires liquidées en capital : Il s’agit d’un régime complexe. C’est l’idée où
j’ai travaillé pendant toute ma carrière, j’ai cotisé pour me constituer une pension complémentaire.
Et puis je peux soit choisir de la liquider sous la forme d’une rente ou d’un capital.
Sous forme de capital, je vais recevoir en une fois un montant assez important en tant que revenu
prof. Donc le législateur veut faire échapper ce revenu (le capital de pension complémentaire) à la
progressivité du tarif d’imposition à l’IPP. En général il sera imposé distinctement.
Ou alors rente fictive, donc on va faire comme-ci la pension ‘avait pas été liquidée en capital, mais
sou la forme d’une rente sur le plan fiscal, et donc je vais être imposable sur un certain nombre
d’année sur une rente fictive. (CIR, art. 169 et 170) = pas connaître plus que ça pour examen.
Trop complexe.
- Pour être en présence de ce type de revenus divers il faut une intervention active du
contribuable (par exemple, le bien donné n’est pas un revenu imposable en principe – voir
110
Marion Osten
supra) : Donc si je reçois à titre de donation un bien, comme il n’y a aucune intervention
active de ma part, ce que je reçois à titre de donation ne constitue pas entre mes mains un
revenu divers imposable sur pied de cette disposition, sauf dans le cas où je me serais livrée
à des manœuvres de captation pour obtenir cette donation.
- « En dehors de l’exercice d’une activité professionnelle » : Car si j’obtiens les revenus
dans le cadre d’une activité professionnelle, il s’agit alors de revenus professionnels
constitutifs de bénéfices ou de profits et non revenus divers.
- « À l’exclusion des opérations de gestion normale d’un patrimoine privé » : il s’agit
d’une exception importante apportée par cette disposition. Cela explique qu’en droit fiscal
belge, les plus-values ne sont en général par imposables. Elles ne constituent pas des
revenus imposables. Si je réalise une plus-value sur un immeuble (en dehors du cadre de
l’activité professionnelle, si affectation professionnelle, alors on est en présence d’un
bénéfice ou d’un profit), ici c’est un bien affecté à mon patrimoine privé, alors pas
d’imposition en général en droit fiscal belge. Pour les valeurs de portefeuille, cela vaut pour
les obligations. Ca a valu pendant très longtemps pour les actions, mais la disposition qui
règle le cas des actions est l’article 90, al 1, 9°.
o Qui de la notion de gestion normale d’un patrimoine privé ? Cela >< Spéculation,
à savoir l’« achat de bien comportant un risque de perte mais effectué dans
l’espoir de réaliser par la revente un bénéfice à la faveur de la hausse des prix
du marché » (Cass., 6 mai 1988, Pas., 1988, I, p. 1092). Si je spécule, je ne suis pas
ne présence d’un acte de gestion normale d’un patrimoine privé. Donc si j’achète
des obligations à crédit car je pense qu els taux d’intérêts vont brusquement baisser,
et je le fais pour les revendre avec plus-value 3 jours plus tard. Il s’agit d’une
spéculation, donc revenu divers imposable.
o Mais aussi >< gestion anormale du patrimoine privé même sans spéculation :
Cas où je ne spécule pas, mais je fais quelque chose qui pourrait sortir de la gestion
normale du patrimoine privé. Il s’agit du cas où je constitue une société avec un
capital de 20.000€ et je vends des savons. Ma société a un grand succès, puis
j’approche de l’âge de la retraite et je veux céder les actions de ma SRL pour un
montant d’1 million d’euros. Il ne s’agit pas de spéculation, toute la plus-value vient
du fait que j’ai développé cette société pendant 20 ans. Pendant longtemps pas de
contestation sur le fait que cette plus)value n’était pas imposable à titre de revenu
divers. Mais certains acheteurs malhonnêtes étrangers demandaient d’acheter la
société pour 1,1 million d’€ à condition de vendre au préalable tous les actifs de la
sociétés. Il faut que la société réalise tout son patrimoine et qu’il y ait juste un
compte en banque. Donc si je vends tout, je vais réaliser les plus-values qui sont
imposables. Donc la société vaut 1 million car j’ai réalisé des plus-value j’ai une
dette d’impôt à concurrence de 100.000€. donc si j’ai du cash à concurrence de
1,1million, ces 100.000 sont destinés à payer l’ISoc sur les plus-values. Les
acheteurs prenaient les 1,1million d’euros et puis disparaissaient dans la nature et le
fisc ne touchait jamais les 100.000€ car les acheteurs étrangers disparaissaient dans
la nature. Donc fisc dit qu’en réalisant la plus-value 1,1million, certes pas de
spéculation, mais comme s’inscrit dans un contexte où on fait faire à la société des
111
Marion Osten
opérations comme réaliser tout son patrimoine pour le transformer en liquidité, cela
sort de la gestion normale du patrimoine privé. Donc il y a, entre la gestion normale,
et la spéculation, une voie intermédiaire qui était une gestion anormale du
patrimoine privé même sans spéculation. La C.Cass dit qu’on peut avoir une
opération de gestion qui sort de la gestion normale sans spéculation, etdonc on peut
taxer ce vendeur sur un revenu divers. Mais il y a une subtilité : si seule la cession
– et donc pas l’acquisition préalable – sort du cadre de la gestion normale du
patrimoine privé, alors le revenu imposable se limite à ce qui résulte du
caractère anormal de la cession (>< toute la plus-value en cas de cession d’un
bien) (Cass., 30 novembre 2006, Pas., 2006, n° 614). L’administration fiscale se
limite à la partie anormale de la plus value, soit les 100.000€ selon l’exemple. Donc,
même sans spéculation je peux poser un acte qui sort de la gestion normale du
patrimoine privé. Le RI se limite à ce que j’obtiens pas l’acte de gestion anormale
du patrimoine privé !
On peut aussi demander un ruling au service des décisions anticipée visant à confirmer que si je
réalise une plus-value sur un immeuble il s’agit d’un acte de gestion normale d’un patrimoine privé.
RQ : La question de gestion normale permet de comprendre pourquoi on a une disposition
spécifique pour la taxation des plus-values action. C’est la réaction du législateur fiscale à cette
jurisprudence qui a considéré que si même sans spéculer, je réalise une plus-value sur action dans
des circonstances où je sors de la gestion normale de mon patrimoine privé, je dois, en tant que
contribuable être imposé sur le montant total de la plus-value, et pas seulement sur la partie de la
plus-value qui résulte de mon acte de gestion anormal de mon patrimoine privé. à Art 90, al 1,
9°. Disposition qui est la réaction du législateur à la jurisprudence de la Cour de cassation. C’est
la totalité de la plus-value sur actions qui sera imposable comme revenu divers. Même si je ne
spécule pas, et que je réalise une plus-value sur action dans la circonstance où je sors de la gestion
normale du patrimoine privé, c’est la totalité de la plus-value qui est imposable à titre de revenu
divers. Alors que la C.Cass c’était basée dans son arrêt du 30.11.2006 sur une lecture littérale de
l’article 90, al 1, 1° en disant que cette disposition vise le seul profit qui résulte de l’acte de la
gestion normale du patrimoine privé et pas la totalité de la plus-value. Donc Art 90, Al 1, 1°, en
visant la plus-value elle-même rend clair qu’en cas de plus-value sur action, c’est la totalité de la
plus-value qui est imposable. Cela dit l’enseignement de l’arrêt du 30 ;11.2006 continue à
s’appliquer pour les autres éléments d’actifs visés par l’exclusion à savoir : les biens immobilier,
les valeurs de portefeuilles et objets immobiliers.
112
Marion Osten
biens mobiliers corporels. En d’autres termes, j’ai un brevet dans mon patrimoine
privé que je cède dans des circonstances où je m’inscrits dans le cadre de la gestion
normale de mon patrimoine privé, je serais néanmoins imposable sur la plus-value
que je réalise à cette occasion car je ne pourrais pas me prévaloir de l’exception
prévue à l’article 90, al 1, 1° in fine. Car mon brevet n’est pas un bien immobilier,
ni une valeur de portefeuille, ni un objet mobiliers qui visent seulement les biens
mobiliers corporels.
• Biens immobiliers, « Sans préjudice des dispositions [des][...]8°et10°» : Le 8° et
10°, ce sont des dispositions relatives à d’autres sous catégories de revenus divers
(plus-values à court terme sur bien immobilier). Ce sont des dispositions relatives à
d’autres sous-catégories de revenus divers, et notamment relative à l’imposition des
plus-value à court terme sur les biens immobiliers. Donc en d’autres termes, si je
réalise une plus-value sur un bien immobilier :
§ Cette plus-value sort de la gestion normale de mon patrimoine privé : Ex.
j’achète un bien immobilier à crédit, je le revends un mois plus tard avec
une plus-value considérable, je spécule et suis taxable à titre de revenus
divers sur base de l’article 90, al 1, 1°
§ J’achète le bien et le revends dans des circonstances où je m’inscris dans le
cadre de la gestion normale du patrimoine privé : Ex. J’achète un
appartement à la mer, je le garde pendant un certain temps puis je le revends
car je déménage, et plus d’intérêts. Cette vente s’inscrit dans la gestion
normale de mon patrimoine privé car je ne spécule pas. Mais la disposition
dit qu’il tenir compte des dispositions des 8° et 10° qui prévoient que même
si on reste dans le cadre de la gestion normale du patrimoine privé, les plus-
values réalisées à court terme sur biens immobiliers sont imposable (voir
infra).
à La plus-value sur un immeuble, même réalisée dans le cadre de la gestion normale du
patrimoine privé, est parfois imposable (voir infra).
Application du principe, exprimé à l’article 97, § 1er, du CIR : « Les revenus visés à l’article 90,
alinéa 1er, 1°, s’entendent de leur montant net, c’est-à-dire de leur montant brut diminué des frais
que le contribuable justifie avoir faits ou supportés pendant la période imposable en vue d’acquérir
ou de conserver ces revenus ». Principe donc selon lequel, je peux déduire le sfrais que j’ai fait en
vue d’acquérir ou de conserver les revenus s’applique à cette sous-catégorie de revenus divers.
113
Marion Osten
sur celle-ci je réalise une plus-value, je vais pouvoir utiliser cette perte. Je vais pouvoir reporter la
perte sur les revenus de même nature que j’obtiendrais dans les 5 périodes imposables suivantes.
Par contre, je ne vais pas pouvoir imputer la perte sur les autres catégories de revenus divers.
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Marion Osten
ð Imposition distincte :
- Pour les plus-values de la première sous-catégorie : 33% (CIR 171, 1°, a) (logique que ce
soit le même taux qui s’applique que pour les revenus visés à l’article 90, al 1, 1°)
- Pour les plus-values de la seconde sous-catégorie (cession sur participation importante) :
16,5% (CIR 171, 4°e).
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Marion Osten
- Immeuble bâti : en règle, la plus-value n’est imposable que si la cession intervient dans
les cinq ans de l’acte d’acquisition à titre onéreux (CIR 90, al 1er, 10°, a). Régime moins
sévère pour les immeubles bâtis que les non-bâtis (8 ans contre 5 ans).
- L’immeuble est considéré comme non bâti si la valeur vénale des bâtiments est
inférieure à 30% du prix de réalisation de l’ensemble (CIR 91). Cela pour éviter de se
déroger à cette sévérité, une disposition prévoit à partir de quel moment l’immeuble est
considéré comme non-bâti. Ex : immeuble d’une valeur d’1 million. Le terrain vaut
800.000. Les constructions valent 200.000. Dans ce cas-là on considère qu’on est dans le
cas d’un immeuble non-bâti (ensemble cela vaut 1 million en tant que valeur vénale, et la
valeur vénale des constructions est de 200.000 qui est < de 30% qui vaut 300.000).
Le plus souvent, on tient compte que si je revends à CT je vais être taxé, donc incitant fiscal à
attendre les expirations des délais avant de réaliser une plus-value (à condition que je reste dans la
gestion normale de mon patrimoine privé).
ð Imposition distincte :
- Plus-value sur immeuble non bâti : 33% si plus-value réalisée dans les cinq premières
années, 16,5% si plus-value réalisée les trois années suivante (CIR 171, 1°, b et 4°, d).
- Plus-value sur immeuble bâti : 16,5% (CIR 171, 4°, e).
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A) Vue d’ensemble
a. Assujettissement
Concernant l’assujettissement à l’impôt des sociétés, c’est le CIR en son article 179 qui le prévoit :
(178 prévoit l’indexation à l’impôt des montant IPP)
Quelles sont les sociétés assujetties ? Il s’agit des sociétés résidentes (on peut oublier la suite de
la disposition).
Une société résidente est (// habitant du royaume définit à l’article 2): (article 2 du CIR). Cette
définition se compose de 2 éléments ; savoir ce qu’est une société et savoir ce qu’est une société
résidente.
La définition de la société est particulière à des fins fiscales : le CIR comprend une définition de la
société qui lui est donc propre.
Une manière de synthétiser les choses est que en substance pour être une société résidente au
sens du CIR je dois réunir 3 conditions. Pour être une société il faut les 2 premières conditions
et pour être résidente il faut les 3.
• Avoir la personnalité juridique (CIR art 2, §1er, 5°, a, al1er) :
Pour déterminer si un organisme a la personnalité juridique, il faut se référer au droit privé, belge
ou étranger (CIR 2, §1er, 5°, a, al1,1e tiret) selon que l’organisme soit régi par le droit belge (il
faut regarder le droit belge pour savoir si la société a la PJ) ou étranger (il faut aller voir si
organisme a ou non la PJ au regard du droit étranger). Il y a une extension à la société régie par
un droit étranger qui n’a pas la personnalité juridique mais qui a une forme analogue à celle
d’une société de droit belge dotée de la personnalité juridique (CIR 2, §1er, 5°, a, al1, 2e tiret).
C’est principalement pour viser les sociétés en commandites qu’on a fait cela, ces sociétés ont la
PJ en droit belge, mais pour d’autres droits étrangers. Donc extension qui a pour effet qu’une telle
société est considérée comme ayant la PJ à des fins fiscales avec un assujettissement potentiel à
l’ISoc si les autres conditions d’assujettissement sont réunies.
Si la société n’a pas la personnalité juridique, elle est dite « transparente » sur le plan fiscal.
La conséquence de la transparence est que les associés de cette société vont être directement
imposables sur leur quote-part dans les revenus (CIR 29, §1er et 364). Donc si la société réalise
un bénéfice d’1 million d’Euros et je détiens 75% des parts de cette société, je vais être directement
imposable sur la quote-part dans mes revenus, et si cette quote-part est proportionnelle à mon %
d’intérêt, je vais être directement imposable sur un montant de 750.000€, ce montant va m’être
imputé à des fin sfiscale,s puisque la société en tant qu’entité transparente ne constitue pas une
personne distincte au regard du droit fiscal.
• Se livrer à des opérations à caractère lucratif (si j’ai une PJ et activité à but
lucratif, je suis une société au sens du CIR) :
‘se livrer’ implique une intervention active. Il y a eu des discussions sur le fait de savoir si une
société qui détient un patrimoine (ex : un patrimoine immobilier) et qui se contente d’encaisser les
loyers, est-ce qu’elle se livre à des opérations à caractère lucratif ? La cour de cassation a dit oui
car à partiru du moment où on est en présence d’une société au sens du droit privé (cas dans cette
affaire : SRL), l’activité est nécessairement professionnelle et donc il faut considérer à des fins
fiscales qu’on se livre à opérations à caractère lucratif avec la conséquence qu’on ne peut pas
échapper à l’assujettissement à ISoc en faisant valoir qu’on ne se livre pas à des opérations à
118
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Quid de l’ASBL, peut-elle être assujettie à l’ISoc ? Oui celle peut être une société au regard du
CIR car la définition de société est propre au droit fiscal. Donc une ASBL peut être assujetti à
l’ISoc si elle se livre à des activités à caractère lucratif même si fins désintéressées.
Si cette condition de se livrer à des opérations à caractère lucratif n’est pas remplie (ex : ASBL
se contente de gérer passivement son patrimoine, on est en présence d’une ASBL ET pas une
société au sens du droit privé, donc enseignement de C.Cass vu supra ne s’applique pas), on n’a
pas d’assujettissement à l’ISoc mais assujettissement à l’IPM (CIR 220, 3° : si les autres
conditions sont remplies à savoir PJ et résidence fiscale). La base imposable est alors limitée à
quelques éléments de revenu (CIR 221 et suivant). à DONC le critère de la PJ c’est la ligne de
démarcation entre assujettissement à l’ISoc et le fait qu’on a une entité transparente et le fait de se
livrer à des opérations à caractère lucratif est la ligne de démarcation entre l’ISoc et l’IPM. Si je
suis assujetti à l’IPM ma base imposable se limite à quelques éléments de revenus (art 221 et
suivant du CIR qui renvoi à des dispositions de l’IPP)
Il y a quelques cas particuliers qui échappent à l’ISoc pour être assujettis à l’IPM même si ils
remplissent la 2e condition. Article 180 à 182 CIR, l’article 182 prévoyant ainsi que pour les
ASBL, et les autres PM qui ne poursuivent pas un but lucratif, ne sont pas considérées comme
des opérations à caractère lucratif :
1° Les opérations isolées ou exceptionnelles ; (pas une véritable exception, mais une application
du critère de se livrer à des opérations à caractère lucratif)
2° Les opérations qui consistent dans le placement des fonds récoltés dans l’exercice de leur
mission statutaire ;
3° Les opérations qui constituent une activité ne comportant qu’accessoirement des opérations
industrielles, commerciales ou agricoles ou ne mettant pas en œuvre des méthodes industrielles ou
commerciales (cela donne lieu à des nombreux débats, donc OSEF de la portée exacte).
119
Marion Osten
Donc le droit qui régit la société se détermine en fonction du siège statutaire. En droit fiscal on est
resté au critère du siège réel. Ex : je crée une société à Panama, et qu’elle a son siège statutaire à
Panama, en droit fiscal ce n’est pas le critère pertinent, la question est donc de savoir où se trouve
le siège réel de cette société (ex : la comptabilité de la société est tenue depuis la Be, les AG se
tiennent en Be, la conseil d’administration se tiennent en Be).
Mais il y a une présomption que la société qui a son siège statutaire en Belgique y a également
son siège réel (CIR, art. 2, § 1er, 5°, b). Ex : si je constitue une SRL de droit belge, elle est
présumée avoir son siège en Be, et si elle l’a en réalité en Allemagne, c’est au dirigeant de montrer
que la direction se fait non pas depuis la Be mais depuis l’Allemagne.
Cette présomption est en général réfragable. Elle devient cependant irréfragable si la société
ne peut pas démontrer qu’elle a un domicile fiscal dans un autre État, et ce pour éviter qu’une
société régie par le droit belge soit dépourvue de domicile fiscal. Cette disposition date du
basculement vers le siège statutaire car repose sur la crainte que des sociétés de droit belge à la
suite de cette réforme n’ait plus de siège fiscale. Ex : Le groupe Apple. Irlande VS USA. En Irlande,
pour l’assujettissement à l’ISoc irlandais, el critère est le siège réel. En revanche aux USA il est le
siège statutaire. Donc Apple avait constitué une société en Irlande (siège statutaire), mais cette
société était gérée depuis les USA. Donc en Irlande pas de domicile fiscal car certes de droit
irlandais, mais pas de résidence fiscale en Irlande car pas de siège fiscal. Et il n’y avait pas de siège
fiscal aux USA non plus car on y regarde le siège statutaire et la société avait ce siège en Irlande.
Donc on avait un cas d’une société apatride sur le plan fiscal. Dès lors, la Be, lors de l’adaptation
du CIR a inséré la disposition qui dit que si société régie par le droit belge n’avait pas de domicile
fiscal dans le monde, alors même si elle n’avait pas son siège en Be, elle est néanmoins assujetti à
l’ISoc en disant que la présomption selon laquelle la société qui a son siège statutaire en Be y a
également son siège réel devient irréfragable si la société ne peut pas démontrer qu’elle a son siège
fiscal dans un autre État.
Quid si j’ai un organisme doté de la PJ qui se livre à opérations à caractère lucratif mais qui n’y a
pas sa résidence fiscale alors même qu’il a des revenus de source belge ? Si le critère n’est pas
rempli, cet organisme sera assujetti à l’impôt des non-résidents (INR) seulement dans l’hypothèse
où ils ont des revenus de source belge (si je suis une société canadienne, aucun revenu de source
belge, pas assujetti à l’INR). Donc cette troisième condition trace la ligne de démarcation entre les
organisme assujettis à l’Isoc et ceux qui sont assujetti à l’INR.
b. Assiette de l’impôt
120
Marion Osten
leur nature de revenu mobilier ou immobilier pour prendre celle de revenus professionnels. → Pas
de revenus mobiliers ni immobiliers
à C’est donc la combinaison de ces différentes règles qui fait que tous les revenus d’une société
sont professionnels. Si on nous pose une question à l’examen, on ne doit pas parler des règles
applicables en matière de revenu divers/revenus immobiliers/mobiliers. TOUS LES REVENUS
D’UNE SOCIETE SONT PROFESSIONNELS !! Donc il faut uniquement se référer aux
dispositions en matière de REVENUS PROFESSIONNELS ! Plus précisément, ce sont les seules
dispositions en matière de bénéfice des entreprises industrielles, commerciales ou agricoles
puisqu’en effet, article 183 dit que le montant de la BI est déterminé d’après les règles applicables
aux bénéfices.
Bénéfice comptable ? Renvoi fait par 183 à l’art. 24, al. 3, du CIR (voir supra). On entend par
bénéfice comptable celui du droit comptable belge/législation belge. Le bénéfice comptable est
celui tel que déterminé par le droit comptable belge, c’est à dire issu de la transposition de la
directive comptable unique (>< référentiel IFRS).
En effet, en droit comptable il y a plusieurs types de normes pour les sociétés belges, et 2 sont
pertinentes en particulier :
- Le droit comptable belge qui est pris en transposition de la directive comptable unique
retrouvé dans l’AR du CSA. Et c’est ce droit comptable qui est pertinent pour l’ISoc
- Référentiel IFRS : S’applique notamment aux comptes consolidés des sociétés cotées. Si
on entend que le bénéfice par action de telle ou telle société est d’autant, c’est un bénéfice
déterminé par rapport aux normes Internationales d’Informations Financières (IRFS).
Le droit comptable qui est pertinent ici est celui relatif aux comptes annuels (>< comptes
consolides) :
- Comptes annuels : compte de chaque société doit établir et déposer à la BNB. Ce sont des
comptes qui sont relatifs au patrimoine et la performance financière de cette société en
particulier
- Comptes consolidés : cherche à refléter le patrimoine et la performance financière d’un
groupe de société.
Sur le plan du droit fiscal, le bénéfice comptable auquel il faut avoir égard c’est celui réalisé par
une société en particulier, tel qu’il résulte des comptes annuels, et non pas celui qui résulte des
comptes consolidés.
- CSA, art. 3:1, § 1er, première phrase : « chaque année, l’organe d’administration
dresse un inventaire suivant les règles d’évaluation fixés par le Roi et établit les
comptes annuels dont la forme et le contenu sont déterminés par le Roi » à
Compétence au Roi pour adopter les règles d’évaluation qui vont servir à établir les comptes
annuels des sociétés.
• Règles qui figurent principalement dans le livre 3 de l’AR/CSA.
• Règles qui transposent la « directive comptable unique » (directive 2013/34/UE du
Parlement européen et du Conseil du 23 juin 2013 relative aux états financiers
121
Marion Osten
Concernant ce bénéfice comptable qui sert donc de point de départ, il y a, en pratique, une grande
importance des avis de la Commission des Normes comptables (CNC) : « Institution autonome
dotée de la personnalité juridique » qui a notamment pour mission « de contribuer au
développement de la doctrine comptable [...] par la voie d’avis » (CDE, art. III.93, § 1er, al. 1er,
2°, et al. 2). Étant entendu qu’il s’agit de doctrine, les avis n’ont aucune force normative, comme
la CNC l’explique elle-même : ils « remplissent la même fonction juridique que la doctrine
juridique » et « tirent, tout comme la doctrine juridique, leur autorité de leur acceptation par le
corps social comme source de droit, complémentaire aux dispositions légales ou règlementaires »,
« cette acceptation [étant] à son tour essentiellement tributaire de la validité du raisonnement qui
[les] sous-tend » (CNC, avis n° 14/1 du 1er février 1993 « compétence d’avis », www.cnc-cbn.be
– voir annexe 1).
Nuance ne pratique : s’il s’agit de doctrine, il s’agit de doctrine autorisée (émane d’un
organisme public) : les avis de la CNC sont suivis en pratique généralement pour établir leur
compte annuel, sauf bons arguments contre la légalité de tel ou tel avis peuvent être valus. A
partir du moment où s’écarter des avis de la CNC amène à des conséquences favorables pour le
contribuable sur le plan fiscal pour le contribuable, il y a un risque de litige avec l’administration
fiscale qui va dire qu’on n’a pas respecté le droit comptable puisque la commission a dit que c’était
comme ça qu’il fallait l’appliquer, donc ce sont les cours et tribunaux qui vont être amené à trancher
la question pour savoir si raison ou non de s’écarter de ce que la CNC a dit.
122
Marion Osten
comptable et donc période imposable du 1er avril 2022 au 31 mars 2023, l’impôt qui va
frapper le bénéfice imposable pour une PI donnée (1er avril 2022 au 31 mars 2023 où on
connaît déjà le bénéfice imposable pour cette PI, donc administration fiscale en mesure
d’établir une cotisation d’ISoc frappant ce bénéfice dès l’exercice d’imposition 2023) établi
pour l’exercice d’imposition 2023.
ð Taux d’impôt :
Taux d’impôt de l’ISoc est de 25 % en principe (CIR, art. 215, al. 1er) : on avait un taux au
milieu des années 90 de 40, 17%, en 2003 à 33,99% et depuis 2017 à 25%. Ce taux est le résultat
d’un processus qui a consisté, ces dernières années, à abaisser de plus en plus le taux d’imposition
des sociétés.
Taux d’impôt parfois ramené à 20 % sur la première tranche de 100.000 euros à certaines
conditions (CIR, art. 2, § 1er, 5°, c)bis, et 215, al. 2) : Cela intéresse en particulier les PME.
- Une des conditions pour en bénéficier est d’être une petite société sur la base de l’article
1:24, §§ 1er à 6, du CSA (CIR, art. 2, § 1er, 5°, c)bis). L’intérêt d’être une petit société
en DSA est de pouvoir établir les comptes annuels selon un schéma abrégé. CIR octroie des
avantages fiscaux à la petite société au sens du CSA définit à l’art 2 qui renvoi à 1 :24§1
à 6 et donc pas au §7 (qui prévoit que dans certain cas, en DSA, l’appréciation ne se fait
pas sur une base consolidée).
• En substance la société qui à la date du bilan du dernier exercice comptable clôturé
ne dépasse pas plus d’un des critères suivants (CSA, art. 1:24, § 1er)
§ Nombre de travailleurs, en moyenne annuelle : 50
§ Chiffre d’affaires annuel, hors TVA : 9 millions d’euros
§ Total du bilan : 4,5 millions d’euros (on peut dépasser 1 mais pas plus) !
• Appréciation sur une base consolidée si la société fait partie d’un groupe (CSA,
art. 1:24, § 6) : en d’autres terme, si je suis un groupe de société, je ne pourrais pas
fractionner l’activité entre différentes sociétés du groupe pour rester en dessous des
seuils et bénéficier des avantages fiscaux réservés aux petites sociétés. Quand on
regarde sur une base consolidée on voit le groupe dans son ensemble. Le droit fiscal
prévoie l’appréciation sur une base consolidée, c’est à dire pour l’ensemble des
sociétés du groupe ; avec exclusion du §7 qui dit que cette appréciation se fait
seulement pour la société mère, alors qu’en droit fiscal cela vaut aussi pour les
filiales.
• La valeur d’acquisition des actions ou parts que la société aurait dans d’autres
sociétés n’excède pas 50 % du capital libéré augmenté des réserves taxées et
des plus-values comptabilisées : cela est relatif aux fonds propres fiscaux de la
123
Marion Osten
société. L’idée est de dire qu’à partir du moment où les actions/parts qu’on a dans
d’autres sociétés excèdent 50% de certains éléments de nos fonds propres fiscaux,
alors même si on est une petite société on n’a pas droit à nos avantages.
• Les actions ou parts de la société ne sont pas aux mains d’autres sociétés à
concurrence de plus de 50 %
• Au moins un dirigeant d’entreprise a une rémunération égale ou supérieure à
45.000 euros ou, si le bénéfice imposable est inférieur à 45.000 euros, à ce
bénéfice imposable: il faut accorder une rémunération minimale à au moins un
dirigeant d’entreprise ! Si j’exerce une activité professionnel indépendante, je vais
me demander s’il est plus avantageux de l’exercer en PP ou en société. Pour les PP,
les revenus tirés d’une entreprise, les revenus sont frappés par le barème du revenu
progressif par tranche, à majoré d’additionnels communaux. Donc le contribuable
va faire un arbitrage entre le cout fiscal d’exercer en PP ou en société. Et il est
devenu de plus en plus favorable d’exercer son activité en société. Cette dernière
condition en matière de tux réduit, est une mesure assez modérée, adopté pour lutter
contre cette perte de recette fiscale liée au faite qu’on peut décider d’exercer mon
activité en personne physique ou société. Si on est une petite société et qu’on
prétend bénéficier de ce taux, il faut qu’au moins 1 dirigeant reçoive une
rémunération de dirigeant d’entreprise qui va être imposée globalement à l’IPP avec
les aux vus précédemment. C’est donc pour le législateur un moyen de s’assurer
qu’on ne soit pas dans une situation où un dirigeant ne se rémunère pas du tout et
se distribue ce bénéfice sous forme de dividende. Et l’élément qui atténue est la
condition qu’au moins un dirigeant ait une rémunération égale ou supérieur à 45
000 euros (seuil absolu). Si le bénéfice est inférieur, alors dans ce cas il faut que la
rémunération soit au moins églae au bénéfice imposable (exemple : bénéfice
imposable de 25.000 euros, rémunération de 26.000 euros au dirigeant d’entreprise,
c’est bon. Bon aussi si 25.000€. Par contre pas de condition remplie si de 24.000€
car inférieur au bénéfice imposable de la société)
124
Marion Osten
qui s’est rendue compte que la société avait fait des ventes en noir. Ex : boulanger en société
et des pains/viennoiseries sont vendues en noir sur la période imposable. Et le CA relatif à
ces ventes s’élèvent à 10.000€, avec utilisation de matières premières dans ce processus,
donc bénéfice total de 5000€. Mais aucune trace de ce bénéfice dans le patrimoine de la
société. Donc l’administration fiscale a dit que ce bénéfice n’était pas retrouvé, et donc
nécessairement il a dû être atribué sous forme de rémunération à l’administrateur et taxait
à titre de rémunération de dirigeant d’entreprise. Mais les cours et tribunaux ont donné tord
en disant qu’il s’agissait d’un raionement par présomption qui n’ »tait pas probante car la
société pouvait avoir fait tout autre chose avec ce bénéfice de 5000€. Donc le seul fait connu
que les 5000 ne se trouvaient pas dans le patrimoine de la société ne permettait pas d’établir
par présomption l’existence d’une rémunération de dirigeant d’entreprise non délcaré. Et
donc en l’occurrence une dépense non justifiée qui doit être soumise à la cotisation
distincte. Donc l’article 219 a été modifié en disant qu’à partir du moment où je suis ne
présence d’un bénéfice dissimulé (les 5000 dans l’exemple) qui ne se retrouve pas parmi
les éléments du patrimoine de la société, je peux également appliquer la cotisation distincte
de 100%. Donc l’administration fiscale, en d’autres termes, bénéfice d’une présomption
irréfragable que de tels bénéfices ont servi à financer des dépenses visées à l’article 57
du CIR qui ne sont pas justifiées (attribué à titre de rémunération est la présomption et
donc imposition distincte de 100% est due).
Il y a une atténuation qui est le cas où la société prouve que le bénéficiaire est une PM. Le taux est
alors ramené à 50 % si la société rapporte la preuve que le bénéficiaire est une personne morale
(CIR, art. 219, al. 2). Cela est relatif à un point de politique fiscale, c’est à dire que le législateur
fiscale oscille entre une conception de la cotisation distincte en tant que sanction ou purement
indemnitaire. Avant ce taux de la cotisation distincte était de 309% et a été ramené à 100% car
l’idée est que la cotisation distincte est une purement indemnitaire. Mais le balancier est parti dans
l’autre sens. Le législateur conçoit cette cotisation distincte comme ayant un caractère indemnitaire
pour le fisc. Donc si les dépenses n’ont pas été justifiées par des fiches, la conséquence est que le
bénéficiaire des rémunérations ne les a pas mentionner dans sa déclaration. Et donc si c’est un
bonus qui vient s’ajouter à d’autres revenus professionnels qui ont été déclarés, la perte pour le fisc
belge est une perte qui correspond à 45/50% d’impôt à majorer des additionnels communaux. Alors
que si le bénéficiaire est une PM, la perte est moindre car le taux de l’ISoc est de 25% et que la
cotisation est conçue comme ayant un caractère indemnitaire. Pq un taux de 100% en comparaison
avec le taux de 50% du barème de l’IPP ? Car on regarde ce que le bénéficiaire a en net, donc en
d’autres termes, si je paie un bonus de 10.000 non justifié par une fiche. Ce montant est un montant
net pour lui. Mais avec un taux de 50%, et à supposer que la société déclare le bonus, le bonus qu’il
faut utiliser pour pouvoir donner un montant net de 10.000€ au bénéficiaire est de 20.000€. Donc
à supposer qu’on fait les choses de manière correcte en tant que société pour donner un montant de
10.000 net à notre travailleur on doit avoir un budget de 20.000 et c’est pourquoi on a une cotisation
distincte de 100% car si on ne mentionne pas le bonus sur la fiche, le travailleur a ce montant net
de 10.000 s’il ne déclare pas, est donc l’indemnité à percevoir est un montant de 10.000€ puisque
c’est un budget de 20.000 qui a dû être consacré par la société pour donner 10.000 à supposer que
les choses ont été faites correctement. On regarde uniquement les conséquences sur le plan du droit
fiscal, mais cela fait abstraction de l’impact sur le plan de la SS à la différence du taux de 309%
qui calculait l’impact sur le plan de la législation sociale. Voilà pourquoi 100% en tout cas lorsque
le bénéficiaire est autre qu’une PM.
125
Marion Osten
Trois exceptions (en substance) (différence entre régime art 57 et imposition distincte de
100%) :
- Mention par le bénéficiaire dans une déclaration en matière d’impôts sur les revenus
régulièrement introduite ou dans une déclaration analogue introduite à l’étranger
(CIR, art. 219, al. 5) Rare en pratique : Cas où la société peut prouver que le bénéficiaire
a déclaré le montant dans une déclaration à l’IPP. Il s’agit d’une pure erreur de distraction,
personne n’a jamais eu l’intention de dissimuler quoi que ce soit au fisc, le bonus est payé
par la société et le travailleur vigilant reprend le montant dans sa déclaration à l’IPP.
- Identification du bénéficiaire de manière univoque au plus tard dans un délai de 2 ans
et 6 mois à partir du 1er janvier de l'exercice d'imposition concerné (CIR, art. 219, al.
6) : situation où la société a payé le bonus sans le reprendre sur une fiche. L’administration
qui effectue un contrôle auprès de cette société et se rend compte de l’omission. Elle
redresse alors la PP en lui adressant un avis de rectification pour dire que pas déclarer à
l’IPP. Et donc elle ajoute au revenu imposable de la PI 2022 le montant du bonus
l’administration découvrant cela en 2024/2025. Puis l’administration établit une cotisation
d’IPP sur cette base. Si cela se produit dans un délai de 2ans et 6mois à partir du 1er janvier
d’exercice d’imposition concerné qui est le 1er janvier 2023 dans l’exemple. Et que
l’administration identifie le bénéficiaire au plus tard le 30 juin 2025 dans l’exemple, alors
pas de cotisation distincte due car l’administration va réclamer un supplément au
bénéficiaire du revenu et donc pas de raison d’être en plus indemnisé de la cotisation
distincte de 100%. A savoir qu’en l’absence de fraude, l’administration fiscale dispose d’un
délai de 3 ans à partir du 1er janvier de l’exercice d’imposition concerné pour établir l’impôt
ou le supplément d’impôt. Avant d’établir l’impôt, l’administration doit adresser un avis de
rectification au contribuable, ensuite le contribuable peut y répondre, et ensuite seulement,
elle pourra établir la cotisation supplémentaire de l’IPP à charge du contribuable. Donc ce
tampon de 6 mois par rapport au délai d’imposition pour établir une cotisation
supplémentaire en cas de déclaration inexacte de la part du bénéficiaire de la rémunération
s’explique par le fait que l’administration fiscale doit disposer du temps nécessaire pour
rédiger l’avis de rectification et le contribuable du temps nécessaire pour y répondre. Si
l’administration fiscale se rend compte qu’un revenu n’a pas été déclaré un 15.12.2025, elle
n’aura plus de temps pour mettre en œuvre la procédure de rectification et de récupérer
l’impôt chez le bénéficiaire à l’IPP et donc établit la cotisation distincte de 100% à charge
de la société.
- Imposition effective du montant dans les délais d’imposition, lorsque le bénéficiaire
du revenu est tenu de déposer une déclaration en matière d’impôts sur les revenus en
Belgique et qu’il marque son accord (CIR, art. 219, al. 6) : Si le bénéficiaire est identifié
en juin 2025, à nouveau dans l’hypothèse où pas de fraude, et l’administration fiscale par
sa négligence n’établit pas de supplément d’impôt, elle ne pourra pas se rattraper en
infligeant la cotisation distincte de 100%. On s’est alors retrouvé dans des cas où
l’administration fiscale avait identifié le bénéficiaire après le délai de 2 ans et 6 mois (ex :
septembre 2025 par renvoie à l’exemple précédent). Elle avait encore eu le temps de rédiger
un avis de rectification dans les délais, et le contribuable avait répondu, et donc une
cotisation supplémentaire à l’IPP avait été établit dans le chef du bénéficiaire du revenu
même si le bénéficiaire du revenu n’avait pas été identifié dans le délai. Et donc
l’administration fiscale a non seulement établit une cotisation supplémentaire à l’IPP dans
le chef du bénéficiaire du revenu mais en plus infligé la cotisation distincte de 100% à la
société en disant : oui on a taxé le bénéficiaire du revenu mais on ne l’avait pas identifié
126
Marion Osten
dans le délai et donc pas dans le champs d’application de 219 et donc inflige l’imposition
distincte de 100%. La C.Const a dit que ça n’allait pas aux regards des article 10, 11 et 172
Constitution. Raison pour laquelle il y a une exception supplémentaire à l’article 219
consistant à dire qu’en cas d’imposition effective du bénéficiaire, la cotisation distincte de
100% ne peut plus être infligée et ce à la condition supplémentaire que le bénéficiaire
marque son accord sur l’imposition (car si pas accord, procédure peut durer très longtemps
car administration se serait trompée de bénéficiaire).
On avait cette conception de la cotisation distincte purement indemnitaire au début des années
2010. Et la conséquence est que si j’utilise ce budget 20.000€ (exemple précédent) pour payer un
bonus de 10.000€ sous l’angle fiscal à mon employer. Ce budget total de 20.000 est déductible sur
le plan fiscal en tant que frais professionnel pour la société. Et donc dans la conception purement
indemnitaire de la cotisation distincte on avait le même pricnipe : dépense non justifié de 10.000€,
cette dépense non justifiée, la ociété peut la déduire et la société peut déduire également la
cotisation distincte de 100% (système au début des années 2010). Mais retour de balancier : pour
percevoir des recettes fiscales supplémentaires, le législateur dit :
- Non-déductibilité de la cotisation distincte, en tant que composante de l’impôt des
sociétés (CIR, art. 198, § 1er, 1°, et 219, al. 1er) : donc la cotisation de 100% des dépenses
justifiées de 10.000€ dans l’exemple n’est pas déductible.
- Déductibilité des dépenses non justifiées ? => On en est au stade pour le moment d’un
projet de loi qui prévoit que les dépenses non justifiées seront à leur tour non déductible.
• Jusqu’ici, oui en principe, à la différence donc de l’IPP : la sanction à l’IPP est la
non déductibilité des dépenses non justifiées. Pour le moment on a un systèmes où
à l’ISoc elles sont déductibles si répondent à la condition générale d’avoir été faite
en vue d’acquérir ou conserver des revenus imposables (ce qui est le cas pour les
rémunérations que je paie à l’un de mes employés).
• Mais la Chambre est actuellement saisie d’un projet de loi qui étend à l’ISoc la non-
déductibilité des dépenses non justifiées (projet de loi portant des dispositions
fiscales et financières diverses, Doc. parl., Chambre, 2021-2022, n° 2899/1, art. 46,
qui réécrit l’art. 197, al. 1er, du CIR). Tout au plus la déductibilité est-elle maintenue
lorsqu’une des trois exceptions précitées s’applique (CIR, art. 197, al. 2, cet alinéa
demeurant inchangé) = cumul de sanction où à la fois non déductibilité +
cotisation distincte de 100%.
127
Marion Osten
nature première du revenu immobilier ou mobilier. Avec la conséquence que la société qui est
propriétaire d’un bien immobilier devra payer le précompte immobilier. Et de même si la société
recueille des dividendes, le débiteur des dividendes (la société dans laquelle la société bénéficiaire
des dividendes a une participation) va retenir le précompte mobilier en principe (série d’exception
à ce principe de la débitions des précomptes). Il faut raisonner en 2 temps :
- Est-ce que le précompte est dû ? (ci-dessus)
- Est-ce que le précompte est imputable ? Même règle que pour l’IPP : Le PrM est
imputable et remboursable à concurrence de l’éventuel excédent, restituable (CIR,
art. 279 et 304, §2, al 2). Alors que le PrI n’est pas imputable, mais déductible comme
frais professionnels (vu précédemment : CIR art.52, 1° auqel l’article 183 renvoie).
Sachant que cette déduction du PrI comme frais professionnels est confirmée à l’article 52,
1° et cette confirmation vaut également pour l’ISoc car il renvoi aux règles applicables à
l’IPP et pour la détermination de l’assiette aux règles applicables en matière de bénéfices.
B) Questions particulières :
49
Correspond à l’estimation forfaitaire des additionnels communaux. À l’ISoc il n’y a pas d’additionnels communaux
car interdiction pour les communes de prélever des additionnels sur les différents impots sur les revenus avec une
exception à l’IPP. Ici le principe vaut : pas d’additionnel communaux à l’ISoc.
128
Marion Osten
ð En personne physique :
Un seul niveau d’imposition (par >< à l’ISoc où j’ai 2 niveaux d’imposition si je distribue les
bénéfices que je réalise sous la forme de dividendes puisque j’ai un premier niveau d’imposition
qui est l’imposition à la société même à l’ISoc, et puis j’ai un second degré d’imposition à l’IPP
sur les distributions de dividende puisque ce bénéfice réalisé par la société doit arriver entre les
mains de l’actionnaire PP sous forme de dividende qui est imposable distinctement à l’IPP sachant
que la société établie en Belgique doit retenir le PrM sur le dividende et que par application du
régime de PrM libératoire, cette retenue de PrM aura généralement un caractère définitif), mais :
- Bénéfice réalisé sera soumis au tarif progressif par tranches, à savoir que je vais avoir
un taux d’imposition 45 % pour la tranche de 24.480 euros à 42.370 euros et 50 % au-
delà de 42.370 euros.
- A cette charge fiscale il faut encore ajouter la charge fiscale des additionnels communaux
et la charge parafiscale des cotisations de sécurité sociale des indépendants (environ 20%
sur une première tranche de revenu, et environ 14% sur une seconde tranche de revenu et
puis sur l’excédent, plus due).
ð En société :
Si j’ai une petite société, une PP aura la double casquette d’administrateur et actionnaire. Donc ce
que la société peut décider d’attribuer une rémunération tout d’abord qui est soumise à l’IPP et
déductible de la base imposable à l’ISoc. Et donc dans ce cas-là, pour le régime fiscale de la
rémunération, on rebascule vers celui qui s’applique à l’IPP si ce n’est qu’ici ce sont des revenus
professionnels qui ont la nature de rémunération de dirigeant d’entreprise : raison pour laquelle il
y a cette condition de rémunération minimale en ce qui concerne les taux réduits.
Première possibilité : la société décide de rémunérer son administrateur en lui octroyant la
rémunération de dirigeant ‘entreprise, donc dans ce cas là, la société n’a pas vraiment d’intérêt.
En revanche, si la société décide de distribuer à cette personne des dividendes, en sachant qu’elle
a aussi la qualité d’actionnaire (en pratique, la société va faire les 2 pour répondre à la condition
pour bénéficier du taux réduit), et pour ce qui est distribué sous la forme de dividende (là où avoir
une société peut être plus intéressant), on a un double niveau d’imposition, mais ce double niveau
d’imposition, sans même tenir compte des avantages fiscaux pour les petites sociétés, qui se limite
à un taux effectif combiné de 47,50 % :
- ISoc sur le bénéfice imposable de la société : taux ordinaire de 25 % (CIR, art. 219, al.
1er)
- PrM et imposition distincte à l’IPP sur les dividendes distribués : taux qui s’élève en
principe à 30 % (CIR, art. 171, 3°, et 269, § 1er, 1°)
= 47,5% quand je combine les 2 (et non 55% car je vais d’abord appliquer les 25 sur un montant
de 100 et puis les 30% sur les 75 de bénéfice qu’il reste après application de l’ISoc. C’est pourquoi
le taux combiné effectif qui frappe les 100 n’est que de 47,5%.
Illustration :
Bénéfice de 100€ soumis à 25% de l’ISoc. Il reste après impôt 75€. A titre de dividende, je ne vais
pas pouvoir distribuer 100 mais 75 au maximum. Donc si je distribue cela sous forme de dividende,
en tant que société je vais devoir retenir le PrM sur ce montant de 75. Et 30% de 75 donne 22,5€.
129
Marion Osten
Donc ne tant que PP je vais recevoir un montant de 52,5€. Donc ce qui est prélevé sous la forme
d’impôt est un ISoc de 25 et puis un PrM de 22,5 = 47,5. Car les 30% sont appliqués sur le montant
net d’impôt et non les 100€.
Et donc c’est un montant inférieur au taux de 50% qui s’applique au-delà de 42 370€ avec les
avantages financiers supplémentaire : que je n’ai pas d’additionnels communaux ni de
cotisations de sécurité sociale des indépendants qui vont s’appliquer sur les bénéfices de la
société, avec une petite nuance qui est une cotisation annuelle forfaitaire à charge des sociétés
(entre 350 et 800 selon la taille de la société).
Rien qu’en regardant le régime ordinaire, il est plus avantageux d’exercer en société mais en plus
avantages pour les petites sociétés !
- Avantages fiscaux supplémentaires pour la « petite société » :
è ISoc de 20 % sur la première tranche de 100.000 euros sous certaines
conditions (CIR, art. 2, § 1er, 5°, c)bis, et 219, al. 2 – voir supra) : avantage pour le
premier niveau d’imposition chez la société qui baisse déjà le taux effectif de 47,5%.
è Régime « VVPRbis » (VVPR pour « verlaagde voorheffing/précompte réduit »
et « bis » pour le distinguer d’un régime similaire entre-temps abrogé) (CIR,
art. 2, § 1er, 5°, c)bis, 171, 3°sexies, et 269, § 2). : cela concerne le second niveau
d’imposition, à savoir le niveau imposition distincte à l’IPP et qui se répercute aussi
sur le plan du PrM. Quand je peux bénéficier de ce régime (je suis une petite
société), alors les taux de PrM et d’imposition distincte sont de 15% seulement et
pas 30%. Je peux en bénéficier si :
1. j’ai reçu des actions de parts en raison d’apports en numéraire que j’ai
apporté moi-même (par le contribuable) : Donc je ne peux en bénéficier
si j’ai acheté des actions ou parts mais seulement si je les obtenus en
effectuant un apport en numéraire.
2. Il faut respecter un délai d’attente de 3 ans avant la distribution
è Régime « de la réserve de liquidation » ou « VVPRter » :
1. La petite société peut soumettre tout ou partie de son bénéfice
comptable après impôt à une cotisation distincte de 10 % (CIR, art. 2, §
1er, 5°, c)bis, 184quater et 219quater) : le bénéfice subi d’abord l’ISoc au
taux de 25% ou au taux de 20% s’il s’agit de la 1ère tranche de 100.000€ et
que les autres conditions pour bénéficier du taux réduit de 20% sont réunies.
Et la société peut choisir après de soumettre le solde (bénéfice de 75)
volontairement à une cotisation distincte de 10%. Ce qui donne environ
7,5% et il reste donc 67,5 après application de ce %. Cette société peut
ensuite faire 2 choses avec ce montant de 67,5 :
I. Distribution sous la forme de dividende, si elle respecte un délai
d’attente de 5 ans avant la distribution, auquel cas la charge
fiscale supplémentaire sera limitée à 5%. PrM et imposition
distincte limités à 5 % si respect d’un délai d’attente de cinq
ans avant la distribution (CIR, art. 171, 3°septies, et 269, §
1er, 8°)
II. Le garder en réserve et en définitive ce montant reveint à
l’actionnaire au moment de la liquidation, alors aucune charge
fiscale supplémentaire à exonération pure et simple si la
distribution intervient lors de la liquidation. CIR, art. 21, al.
1er, 11°, et art. 261, al. 1er , 1°, a contrario)
130
Marion Osten
Illustration : taux réduit à Si le taux réduit de 20% s’applique, on a un bénéfice de 100, donc
il reste 80. Je peux le soumettre à la cotisation distincte de 10% qui donne 8. Il reste 72 et si je
le reçois au moment de la liquidation, je vais recevoir 72 en montant net. Donc ça fait une charge
fiscale de 28% uniquement.
CCL : Charges fiscales diminuée à l’extrême grâce à ses régimes de faveur :
1er niveau d’imposition :taux réduit de 20%
2ème niveau d’imposition : régime de la réserve de liquidation.
Pour un montant impôt de 100, l’actionnaire PP reçoit 72.
Rq : lors de la liquidation, il peut y avoir pour conséquence que l’argent est bloqué dans la société
pendant tout un temps. Mais donc i ly a aussi le risque que si la société fait des pertes ou tombe en
faillite, ce montant de 72, l’actionnaire PP ne le percevra jamais. Donc quand même un risque en
tant qu’actionnaire PP.
Cela permet de comprendre pourquoi la plupart des indépendant choisissent l’activité en société
dès qu’ils atteignent un certain seuil de revenu :
- De lege lata, dès que l’activité indépendante génère un niveau de revenus assez faible,
il est donc plus intéressant de l’exercer en société sur le plan fiscal. rq : comptabilité
peut entraîner des contraintes, payer un comptable, des frais fixes, même si certains
avantages fiscaux atteints, il faut que ce soit assez important pour compenser les frais
liés à la constitution et existence de la société
- Conclusion qui varie cependant dans le temps et dans l’espace
Actif Passif
= Emploie des ressources financières = ensemble des sources de financement
de la société soit par des apports de ses
actionnaires, par dettes, par les
bénéfices mis en réserve (non distribués
à ses actionnaires)
Distinction fondamentale : Pour l’essentiel, les capitaux propres et
- « Immobilisations » ou « actifs les dettes.
immobilisés » (synonymes) : « les actifs - Capitaux propres : regroupe les
qui sont destinés à servir de façon apports des associés, le bénéfice
durable à l'activité de l'entreprise » reporté (que la société laisse en
(directive comptable unique, art. 2, point 4, attendant sur un compte en banque,
et art. 12, point 3). Il y a trois catégories ou placement de trésorerie).
131
Marion Osten
50
société dont ses revenus bruts/produits ne vont pas naître au moment de l’encaissement, mais naissance des produits
où l’essentiel des obligation a été exécuté (ex : Josselin qui a un gros chantier, et le produit sera reconnu au moment
où la société adresse sa facture au client et non pas au moment du paiement suite à une possibilité de délai de paiement).
51
achat d’instrument de placement à titre de placement
52
Tout ce qui se trouve sur les comptes bancaires de la société.
132
Marion Osten
Reconnaissance du CA : Quand le CA doit être reconnu ? (supra : IPP, le bénéfice des entreprises
industrielles, commerciales ou agricoles)
- Comptabilité d’engagement >< Comptabilité de Trésorerie :
Le moment de la reconnaissance du revenu brut se reconnait par le fait générateur comptable et pas
de la mise à disposition car on est dans une logique de comptabilité d’engagement et pas de
caisse. Pour déterminer quand un produit doit être reconnu, on n’a pas égard au moment où la
société l’encaisse mais plutôt à un autre moment qui n’est pas si clair que ça.
Ex : si une société touche l’ensemble des loyers fins décembre 2022 qui se rapporte à la période
imposable 2023. Si j’avais un système de comptabilité de caisse, ce montant de 12.000€ serait un
produit qui devrait être reconnu pour l’exercice d’imposition 2023, PI 2022. Et ce produit viendrait
concourir à former le bénéfice comptable et donc le bénéfice imposable. La société rend une
consultation à un client qui lui parvient fin 2022, ainsi que la facture de la société en rémunération
de ses services. La logique de comptabilité de trésorerie, à partir du moment où le client ne paie
pas tout de suite (car délai de paiement) et paie seulement en 2023. La logique de comptabilité de
caisse est que je n’ai pas de produit avant 2023. Sur le plan comptable, on applique la logique de
la comptabilité d’engagement, ave la conséquence que si la prestation de service a été rendue et la
facture a été adressée au client en 2022, je vais avoir un produit qui va naître dès 2022, peu importe
que le paiement intervienne en 2023. Cela explique l’existence de la créance commerciale dans le
bilan. =/ Activité en PP où le revenu naît au moment de la mise à disposition par le client car nature
de profit. Alors que si activité en société, on bascule dans le champs d’applique de l’ISoc avec
renvoie vers les règles applicables aux bénéfices des entreprises industrielles, commerciales ou
agricoles à l’IPP, peu importe que la profession d’avocat soit libérale.
Sur le plan comptable, il ne faut pas avoir égard au moment de l’encaissement pour déterminer le
moment où le produit nait sur le plan comptable, et donc le revenu brut nait sur le plan fiscal.
Pour préciser le critère exact, la commission des normes comptables a rendu un avis. La CNC
établit une distinction entre le cas de la prestation d‘un service et de la vente d’un bien :
- Prestation d’un service :
Le moment où le produit naît est le moment où la société a accompli l’essentiel de la prestation.
Donc pour l’avocat, le moment où sa société a accompli l’essentiel de la prestation est le moment
où l’arrestation a été rendue au client, peu importe que le client paie lors de l’exercice comptable
suivant. à Moment où la société a accompli l’essentiel de la prestation (voir CNC, avis n°
2012/17 du 7 novembre 2012 « reconnaissance des produits et des charges », www.cnc-cbn.be, n°
5 – avis en annexe 3)
Peu étroit car envisage seulement le cas où la société exécute la prestation à un moment précis, au
moment où l’essentiel de l’obligation est accompli. Quid du cas où la société donne un immeuble
en location ? ce critère ets impraticable, car il en faut pas regarder le moment où la société a
accompli l’essentiel de la prestation (moment où le bien est mis à la destination du locataire, ou fin
du contrat de bail ?). Tout le monde est ok pour dire que les loyers doivent être reconnu en produit
prorata temporis. Donc le critères est alors la reconnaissance du produit à mesure que la société
exécute son obligation, ici de faire jouir le locataire du bien donné en location (obligation générale
à charge du bailleur).
- Vente d’un bien :
Selon la CNC, dans ce cas, il faut avoir égard au moment où la société a transféré l’essentiel des
133
Marion Osten
risques de perte du bien par cas fortuit à l’acheteur (ibid., n° 4) : si une société vend un bien
immeuble, il faut regarder quand exactement c’est l’acheteur qui subit les risques de perte du bien
par cas fortuit (en général au moment du transfert de la propriété sauf clause particulière).
A mon avis, il s’agit également du moment où la société a exécuté l’essentiel de ses obligations,
à savoir en général le moment où la société a rempli son obligation de délivrance (voir ancien
CCiv, art. 1604, al. 2 : « la délivrance est le transport de la chose vendue en la puissance et
possession de l’acheteur »). Pq la CNC s’écarte de ce critère dans le cas de la vente d’un bien ?
Peu de cohérence avec ça selon le prof.
ð élément d’actif :
134
Marion Osten
En substance, « les éléments de l’actif sont évalués à leur valeur d’acquisition, déduction faite
des amortissements et réductions de valeur y afférents » et augmentée des plus-values de
réévaluation y afférents (AR/CSA, art. 3:13, al. 1er)
b. Les amortissements :
En substance (AR/CSA, art 3 :23, Al1) dit qu’il s’agit :
- De quoi il s’agit : des « Montants pris en charge par le compte de résultats »
- Cond° : « relatifs aux […] immobilisations incorporelles [ou] corporelles dont
l’utilisation est limitée dans le temps » : sont uniquement amortissables les
immobilisations INCORPORELLE ou CORPORELLE (pas les financière). Le boulanger
peut amortir sa trancheuse, mais une société où l’activité est grossiste de trancheuse, il n’y
a pas d’amortissement car les trancheuse ne sont pas une immobilisation, ce sont des
éléments de stocks et des actifs circulants non amortissables.Si je suis en présence d’une
immobilisation financière (ex : participation dans une filiale) ce n’est pas amortissable. ET
il faut que l’utilisation soit limitée dans le temps. Ex : si j’achète un bien immobilier en tant
que société pour l’utiliser à fin des bureau, ce bien est composé de 2 éléments, un terrain et
un immeuble. Le terrain ne pourra pas faire l’objet d’amortissement car son utilisation n’est
pas limitée dans le temps. En revanche, les constructions, leur utilisation est limitée dans le
temps (un immeuble se dégrade, et sans rénovation, il finira en ruine), donc des
amortissement doivent être actés sur le plan comptable. Un brevet à titre d’immobilisation
incorporelle, aussi car protection limitée dans le temps donc amortissement. Pour les PC, il
s’agit aussi d’une durée de vie limitée dans le temps donc amortissement.
- But : « en vue de répartir […] le coût d’acquisition […] de ces immobilisations sur
leur durée d’utilité ou d’utilisation probable » : Donc idée est que si j’achète un PC
portable pour 900€, je ne vais pas pouvoir déduire ce montant sur le plan fiscal en une fois,
car à la fin de la prmeière année d’acquisition ce PC aura toujours de la valeur car il s’agit
d’un élément d’actif et non d’une charge. Dès lors ces 900€ ne pourront pas être reconnu
en charge en une fois sur le plan comptable, déduit à titre de frais professionnels en une fois
sur le plan fiscal, on va avoir un montant qui vaut annuité d’amortissement. 300€ si on
estime qu’un PC a une durée d’utilisation de 3 ans qui va être reconnu chaque année comme
frais professionnels sur le plan fiscal et comme charge sur le plan comptable.
Les amortissements sont calculés selon un plan (AR/CSA, art. 3:39, § 1er, al. 1er, et art. 3:42,
§ 1er, al. 1er)
Illustration du plan d’amortissement :
- Machine acquise le 1er janvier 2022 et destinée à servir de façon durable à l’activité
de l’entreprise : immobilisation corporelle.
- Valeur d’acquisition : prix d’acquisition de 100.000 euros HTVA (TVA déductible)
- Durée d’utilisation probable de 5 ans : durée de vie limitée dans le temps donc
amortissable.
- Méthode linéaire qui est utilisée (voir Com. IR, n° 61/102 : « méthode suivant laquelle
l'amortissement est fixé annuellement à un montant fixe, obtenu en appliquant un
135
Marion Osten
136
Marion Osten
indicatifs).
- A l’ISoc : proratisation de la première annuité d’amortissement (CIR, art. 196, § 2). Si en
cours d’année, je dois proratiser.
Dans l’exemple, si la machine avait été acquise le 1er février (en cours d’année), la première
annuité d’amortissement aurait été limitée à 334/365 x 20.000 euros (ce qui donne
18.301,37 euros) = prorata temporis.
137
Marion Osten
En droit fiscal, on a des dispositions fiscales particulières pour les réductions de valeur sur
créances commerciales. Donc la réduction de valeur que j’acte sur le plan comptale va venir
diminuer mon bénéfice comptable et donc en raison du lien d’interdépendance entre bénéfice fiscal
et bénéfice comptable va aussi venir réduire en principe mon bénéfice fiscale.
Mais pour le cas particulier des réductions de valeur des créances commerciales on a des disposions
complémentaires sur le plan du droit fiscal. Réduction de valeur sur créance commerciale= je preste
des services en tant que société, je vends des marchandises, et le client dispose d’un certain délai
pour payer, donc créance envers ce client. Mais ce client peut rencontrer des difficultés financières
si bien qu’il ne paiera jamais ou avec retard.
Ces dispositions en la matière sont les suivantes :
- Ces réductions sont en principe rajoutées en principe au bénéfice comptable (CIR,
art. 25, 5°, et 48, al. 1er – implicitement : résulte de l’historique et du rapprochement
des deux dispositions) : ajustement fiscal à la hausse en principe, pour être ensuite
exonérée si ertaines conditions sont réunies.
- Mais « exonération » SSI les réductions de valeur « sont comptabilisées […] en vue de
faire face à des pertes ou charges nettement précisées et que les événements en cours
rendent probables », et ce « dans les limites et aux conditions déterminées par le Roi
» (CIR, art. 48, al. 1er).
Si j’acte ces réductions de valeur dans les conditions prévues par le droit comptable, pas de
problème sur le plan fiscal, mais il faut encore respecter les limites et conditions respectées par le
Roi qui sont les suivantes (AR/CIR (art. 22):
1°. « les pertes auxquelles ces réductions de valeur sont destinées à faire face doivent […] se
rapporter uniquement à des créances non représentées par des obligations ou autres titres
analogues, nominatifs, au porteur ou dématérialisés » : les réductions de valeur doivent se
rapporter uniquement à des créances commerciales (non représentées par des obligations ou autres
titres analogues qui sont des Trésorerie et non des créances commerciales).
2°. « ces pertes doivent être nettement précisées et leur probabilité doit résulter, pour chaque
créance, non d'un simple risque d'ordre général, mais bien de circonstances particulières
survenues au cours de la période imposable et subsistant à l'expiration de celle-ci » : Il s’agit
138
Marion Osten
de la véritable limite qui existe sur le plan fiscal car le droit comptable me permet d’appliquer des
réductions de valeur globales et forfaitaires sur les créances commerciales. Ex cas-type : vente par
correspondance comme LaRedoute qui un grand nombre de créances mais à montant relativement
faible. Donc il est fastidieux d’évaluer le risque que le client ne paie pas pour chaque créance. Donc
droit comptable dit qu’on peut faire une estimation globale des impayés sur la base de notre
expérience. Mais le droit fiscal rend cela impossible par cette condition de l’article 22.
3°. « les réductions de valeur doivent être comptabilisées à la clôture des écritures de la
période imposable et leur montant doit apparaître à un ou plusieurs comptes distincts » : Si
la société respecte le droit comptable il n’y a pas de problème.
4°. « le montant total des réductions de valeur immunisées subsistant à l'expiration d'une
période imposable quelconque doit être justifié et détaillé, par objet, dans un relevé dont le
modèle est déterminé par le Ministre des Finances ou son délégué […] » : il faut joindre un
relevé qui reprend les réductions de valeur à la déclaration fiscale non seulement pour la PI pour
laquelle les réductions ont été actées mais aussi tant qu’elles subsistent (perte sur la créance non
jugée définitive).
CCL : il faut partir de la valeur d’acquisition, la diminuer du montant des amortissement, des
réductions de valeur, et l’augmenter ensuite des plus-values de réévaluation.
139
Marion Osten
53
Notre droit comptable est relativement jeune, mais reprend ce qui existe en 1976 dans une directive comptable. En
revanche les dispositions fiscales sont très anciennes ce qui explique cette différence de terminologie
140
Marion Osten
On peut avoir une divergence entre la PV réalisée sur le plan comptable et celle réalisée sur le plan
fiscal. Et de manière générale, je peux avoir une différence entre la valeur comptable d’un élément
d’actif et sa valeur fiscale car elle se détermine à partir de sa valeur comptable mais parfois s’en
écarte.
Pourquoi une PV fiscale qui s’écarte de la PV comptable ? Car l’administration fiscale peut rejeter
les amortissement actés sur le plan comptable suite à un contrôle fiscal. Si je considère que la durée
d’utilisation probable est de 5 ans, mais l’administration considère que c’st de 10 ans. Cela veut
dire que l’amortissement déductible à titre de frais professionnels chaque année n’est plus de
20.000 mais de 10 000 euros. En tant que société, je peux contester ou me dire que ça n’en vaut
pas la peine car il s’agit d’une différence purement temporelle étant donné que les amortissements,
je ne peux pas amortir quand le bien est totalement amortis, donc soit je vais dans le sens du
contribuable et je vais amortir à concurrence de 20.000 euros chaque année venant diminuer mon
bénéfice comptable et fiscale, soit dans la thèse du fisc sur 10 ans et les 5 premières années j’acte
et donc déduis sur le plan fiscal comme amortissement un montant de 10 000 au lieu de 20 000.
Mais je vais pouvoir pendant les 5 années suivantes, pouvoir amortir 10 000 dans la thèse du fisc
alors que ma machine est complètement amortie. En pratique, si la société maintient sa position,
rien ne change d’un point de vue comptable, mais le fisc va redresser en ajoutant 10 000 les 5
premières années à la base imposable en disant qu’il a amortis de trop (amorti à concurrence de
20.000 alors que je ne pouvais le faire que pour 10.000). Je pourrais alors revendiquer dans ma
déclaration fiscale 10.000 d’amortissement supplémentaire pour chaque année des années 6 à 10.
Résumé de l’exemple : même exemple que précédent avec un élément supplémentaire : le fisc
considère que la machine a une durée d’utilisation probable de 10 ans et n’admet dès lors
141
Marion Osten
ð Régime du remploi :
Cela concerne certaines plus-values réalisées (pas tjrs la même qu’en droit fiscal car
l’administration peut rejeter certains amortissements). Cette plus-value est susceptible de faire
l’objet d’exonération. Il ya une exonération particulière sur les actions ou parts. Lorsqu’une
personne physique cède dans le cadre de la gestion normale de son patrimoine des actions ou parts
elle n’st pas imposable sur la plus-value. Il en va de même pour les sociétés sous certaines
conditions sur la plus-value réalisée sur la participation ou l’action. Le régime du remploi se situe
entre le cas de l’imposition immédiate (cas général de la plus-value réalisée : si une société réalise
une plus-value elle vient concourrir à former le bénéfice de la période imposable, il y a une
imposition immédiate de cette plus-value) et l’exonération permanante. En effet, le régime du
remploi permet une exonération temporaire. On a une exonération de la plus-value réalisée si elle
rentre dans les prévisions su régime du remploi et que la société décide d’y recourir, mais cela ne
sera que temporaire.
Incitant à l’investissement qui prend la forme d’une exonération temporaire (CIR, art. 47).
En effet, cela concerne les immobilisations (immobilisations >< actifs circulants).
- La plus-value réalisée a dans l’intervalle le statut de « réserves exonérées » (ce bénéfice
exonéré de manière temporaire, est une réserve exonérée sur le plan fiscal), également
dénommées « réserves immunisées » (sur le plan comptable) (réserves qui n’échappent que
provisoirement à l’ISoc). Sur le plan fiscal les deux notions veulent dire la même chose.
Elles sont exonérées de manière temporaire, elles n’ont pas encore subi l’impôt des
sociétés mais elles vont le subir tôt ou tard à terme.
Pour bénéficier de ce régime il y a des conditions liées à la nature du bien qui est cédé. Bien aliéné
(CIR, art. 47, § 1er, 2°, al. 1er – cas de l’aliénation volontaire). Le bien qui est cédé doit être
une immobilisation corporelle ou incorporelle avec d’autres conditions.
- Immobilisation corporelle ou incorporelle mais seulement, dans ce dernier cas, si «
des amortissements ont été admis fiscalement », ce qui exclut la clientèle constituée.
Pq ? Car la clientèle que je vais me constituer ne va pas apparaître au bilan sous la forme
d’un actif. Certes c’est grâce à certaines de mes dépenses que je l’ai, mais cela ne va pas
apparaître à l’actif au bilan. Par contre si j’achète la clientèle, le montant sera repris sous
les immobilisations incorporelles, la considération étant que si j’achète une clientèle, alors
il faudra une traduction comptable qui dit que je paye un montant pour quelque chose qui
ne vaut rien du tout. Donc il y a cette distinction en droit comptable en disant que si clientèle
constituée nous-même elle n’apparaît pas au bilan, mais si on l’achète, alors elle apparaît
au bilan. Ce que dit le texte : il y a eu des litiges pour savoir si je pouvais bénéficier du
régime du remploi quand j’étais en présence d’une clientèle constituée, mais le fisc a dit
que non. Donc le législateur donne raison à l’administration fiscale en disant que le régime
du remploi ne fonctionne pas si l’immobilisation incorporelle que l’on cède est une clientèle
que l’on a constitué nous-même. Par contre si c’est une clientèle acquise, alors c’est bon.
Donc précision que si immobilisation incorporelle il faut que des amortissement aient été
admis fiscalement. La clientèle achetée est limitée dans le temps donc je peux l’amortir.
La clientèle que je me constitue, est celle que je parviens à avoir avec mes propres efforts,
142
Marion Osten
et tous les frais que je paie apparaissent dans les charges de mon compte de résultat, je
n’aurais rien à l’actif, et la clientèle n’y figure pas non plus. Par contre si j’achète une
clientèle existante, je vais payer différents éléments et notamment la clientèle existante, et
dans ce cas-là cela va apparaître parmi les immobilisations incorporelles. Cette clientèle va
s’évanouir petit-à-petit car les gens peuvent décéder, déménager, changer de fournisseur,
donc durée de vie limitée dans le temps, dès lors je peux l’amortir (amortissement
admissible sur le plan comptable et fiscal). La précision a pour objectif de dire : ok si
clientèle que j’achète, non si je la constitue.
- Nature d’immobilisations depuis plus de 5 ans au moment de l’aliénation :
l’immobilisation doit être dans mon patrimoine depuis 5 ans au moment où je la cède,
notamment dans le cas de l’aliénation volontaire.
Idée est d’inciter à faire des investissements, et je vais devoir remployer quelque chose dans un
autre actif. Il y a des conditions relatives à l’actif que je cède, mais aussi à l’actif que j’acquière en
remploi :
- « Montant égal [...] à la valeur de réalisation » (>< seule plus-value) (CIR, art. 47 in
limine). Le remploi doit porter sur la totalité de la valeur de la réalisation. Ex : j’ai un bien
quia une valeur comptable et fiscale de 150.000 euros et je le cède pour 200.000 euros. Ma
PV est de 50.000. On pourrait croire que ce que je dois remployer est les 50.000 mais le
régime dit que je dois remployer la valeur de réalisation, donc la totalité du montant de
200.000 euros pour bénéficier de ce régime.
- En « immobilisations corporelles ou incorporelles amortissables, utilisées dans un État
membre de l’[EEE] » (CIR, art. 47, § 2). Le remploi doit être utilisé en immobilisation
corporelles ou incorporelles amortissables (immobilisation car un incitant à
l’investissement et ‘amortissable’ c’est lié au mécanisme même du régime car la plus-value
est exonérée de manière temporaire et non permanente). Pq EEE ? car avant Be, mais
contraire à la libre circulation des capitaux, donc EEE.
Délai du remploi : Si je réalise ma PV (50.000) , j’ai ce montant de 200.000 que je dois remployer
mais dans un certain délai si je veux prétendre bénéficier du régime du remploi. Puisque c’est une
exonération temporaire, on comprend que le législateur fiscal veut que le remploi intervienne dans
un certain délai, car la logique du système est seulement lorsque que le remploi a été effectué que
la taxation de la PV peut commencer. Le remploi doit intervenir, en principe, dans un « délai de
3 ans prenant cours le premier jour de la période imposable de réalisation des plus-values »
(CIR, art. 47, § 3, 2°). Donc si je réalise cette PV le 26.10.22, et que je tiens ma comptabilité par
année civile, donc PI qui va du 1er janvier au 31 décembre, donc le premier jour de la PI de la
réalisation des PV est le 1er janvier 2022. Donc délai de 3 ans à je vais pouvoir remployer le
montant jusque 31.12.24 en tant que dernier moment utile, mais ça n’ira pas au-delà. Si je réalise
une PV en décembre, même si certes délai de 3ans, le délai effectif ne sera que de 2 ans dans ce
cas.
Régime plus favorable en cas de remploi en « immeuble bâti, navire ou aéronef » (CIR, art.
47, § 4, al. 1er). Rq : j’achète un immeuble bâti pour 200.000 tout compris ça ne fonctionne pas
car c’est 200.000 euros en construction, donc 200.000 tout compris prend en compte le terrain et
pas amortissable, donc il faut que ce soit 200.000 de construction :
- Délai de 3 ans porté à 5ans.
- Faculté de remploi anticipé à savoir que le contribuable peut choisir de faire courir le
délai de 5 ans depuis « le premier jour de la pénultième période imposable précédant
celle de la réalisation de la plus-value ». pénultième = avant dernière. Ex : dder.
143
Marion Osten
Il y a des conditions de formalités. Relevé à joindre aux déclarations fiscales (CIR, art. 47, §
5) jusqu’à imposition complète de la PV réalisée.
- Déclaration fiscale « de l’exercice d’imposition affèrent à la période imposable de
réalisation de la plus-value ».
- Déclarations fiscales des exercices d’imposition ultérieurs « jusqu’à imposition complète
de la plus-value réalisée ».
Il faut aussi le respect de la condition d’intangibilité de l’art. 190 du CIR (voir les rubriques
« réserves immunisées » et « impôts différés ») (vue en matière PV de réévaluation) C’est à dire
qu’elle doit apparaître de manière distincte au passif de la société ce qui veut dire qu’elle doit
figurer au compte réserves immunisées, et plus précisément il vaut évaluer l’impôt qui sera dû (si
25%, 12500 sur une PV de 50.000 je vais avoir le montant net d’impôt sous le poste réserve
immusiée de 37.500€ et les 12.500 sera trouvé sous le poste impôt différé).
Exemple :
- Vente le 1er juillet 2020 pour 200.000 euros d’une machine (immobilisation corporelle)
ayant une valeur comptable et fiscale de 150.000 euros ; la plus-value s’élève donc à
50.000 euros.
- Remploi le 1er janvier 2022 de la valeur de réalisation de 200.000 euros dans une
machine achetée pour 250.000 euros (= bien acquis en remploi) et dont la durée
d’utilisation probable est de 5 ans
→ Amortissement de la nouvelle machine à concurrence de 50.000 euros lors de
chacune des périodes imposables 2022 à 2026.
DONC → La plus-value temporairement immunisée de 50.000 euros devient imposable à
concurrence de 10.000 euros (1/5e) lors de chacune des périodes imposables 2022 à 2026.
à J’ai des amortissements sur le bien acquis en remploi (250.000) puisque sa durée de vie est 5
ans, donc amortissement de 50.000 chaque année. La PV temporairement exonérée devient
imposable au rythme des amortissements sur le bien acquis en remploi et devient donc imposable
à concurrence 1/5e pendant chacune de ces 5 années, donc imposable à concurrence de 10.000
chaque année. Donc ne 2022, amortissement de 50.000 sur le bien acquis en remploi, et imposition
corrélative de la PV à concurrence de 10.000, idem pour 2023, 2024, …
C’est donc un incitant à l’investissement car la société qui reçoit les 200.000 euros et donc une PV
taxable à concurrence de 50.000 va pouvoir garder cette enveloppe totale de 200.000 euros pour
faire un investissement. Alors que si elle avait été frappée directement par l’impôt elle aurait eu
une enveloppe de 200.000 – impôt sur la PV. Donc on nous laisse l’enveloppe totale, mais la
manière dont on va nous taxer est que puisqu’on a des amortissement de 50.000 et une PV taxable
à concurrence de 10.000 au même rythme. Au lieu de pouvoir déduire un amortissement de 50.000
on pourra déduire 40.000 et le système revient à ce que je peux déduire moins d’amortissement sur
le bien que j’acquière en remploi.
144
Marion Osten
c. Financement de la société.
Une société peut être financée de 2 manières : soit par des fonds propres (= mise de départ des
associés sous forme d’apport ainsi que les bénéfices mis en réserve) soit par emprunt (prêt au près
d’une banque ou d’une société du groupe plus riche qu’elle).
La difficulté sur le plan fiscal, c’est que le traitement fiscal est radicalement différent selon que
l’on envisage le financement par fond propre ou par emprunt :
Financement par fonds propres :
- Aucune charge sur le plan comptable, le dividende intervenant au stade de
l’affectation du résultat (voir schéma du compte de résultats), et donc en principe
aucune déduction sur le plan fiscal : la rémunération des fonds propres est essentiellement
le dividende. Mais le dividende, si une société le paie, est une question d’affectation du
résultat et non une charge déductible à titre de frais professionnels.
- Les dividendes sont cependant parfois exonérés chez le bénéficiaire qui est une autre
société : quand le bénéficiaire est une société, elle est parfois exonérée sous certaines
conditions (enfin le mécanisme prend la forme d’une déduction).
ð Déduction pour capital à risque : (mesure de type carotte pour financer le financement par
fonds propres) Il est fort probable que cette mesure disparaisse.
« Notionnels » >< réels : on peut déduire à des fins fiscales un intérêt, en faisant comme si les
fonds propres avaient été empruntés.
145
Marion Osten
Idée de la mesure est de dire que les dividendes ne sont pas des charges financières, mais rien
n’empêche de raisonner autrement. Puisque même dans notre système d’imposition des société où
le bénéfice imposable se déterminé à partir du bénéfice comptable, ce n’est qu’un point de départ
et on peut apporter une série de correction d’un point de vue fiscal. Ici c’est dans l’optique
d’apporter un ajustement à la baisse, donc un ajustement en faveur du contribuable au bénéfice
comptable. Et cet ajustement à la baisse consiste à faire comme si sur le plan fiscal les fonds propres
ont été emprunté. C’est une sorte de fiction : on fait COMME SI les fonds propres de la société ont
été emprunte et COMME SI la société payait un intérêt sur ces fonds propres à des fins fiscales, et
c’est ce à quoi correspond cette déduction. Pour la base de calcul de la déduction :
- Pendant longtemps, l’ensemble des fonds propres : possibilité la plus favorable.
- Aujourd’hui (àpd 2018), leur seule augmentation des fonds propres. Étalement sur 5 ans
: base de calcul d’un cinquième de l’augmentation des fonds propres pendant 5 ans
(CIR, art. 205ter, § 1er, et 205quater, § 1er). Donc c’est seulement lorsque j’augmente
mes fonds propres, que sur cette augmentation j’ai droit à ma déduction pour capital à risque
et ce de manière étalée sur 5 ans.
Pour le taux de la déduction, donc le taux de cet intérêt fictif où on fait comme ci la société a payé
un intérêt sur ses fonds propres est le taux moyen des obligations à 10 ans de l’État belge pour
les mois de juillet, août et septembre de l’année précédente (CIR, art. 205quater, § 2). Taux
moyen = moyenne des taux des mois de juillet, août et septembre de l’année précédente.
Aujourd’hui, taux négatif (- 0,057 % ; voir SPF Finances (Administration générale Expertise et
Support Stratégiques – Service Règlementation), avis relatif à la déduction fiscale pour capital à
risque – taux pour l’exercice d’imposition 2023, M.B., 19 septembre 2022).
- Déduction inexistante (confirmation par CIR, art. 205 quater, §6/1) : On s’est
demander si cette déduction n’aurait pas un coût pour la société car à partir dû moment où
taux d’intérêt négatif, il fallait faire comme si la société recevait un intérêt, mais le
législateur a confirmé que ce n’était pas le cas. A partir du moment où on passe en négatif,
il faut considérer que la déduction est inexistante. = vaut pour l’ensemble des sociétés sauf :
- Exception pour la petite société : taux de 0,443% car la petite société bénéficie d’un
avantage fiscal consistant à majorer le taux de 0,5 % (CIR, art. 205quater, § 6). Les petites
sociétés ont un taux positif car il faut majoré le taux de référence d’un taux de 0,5%, donc
on un taux positif, mais qui reste très bas. Donc outre le fait que la base de calcul a été
modifiée pour la rendre moins favorable, c’est aussi la chute des taux qui explique que cet
avantage fiscal n’a guère beaucoup d’importance.
146
Marion Osten
147
Marion Osten
d’emprunt dans la mesure où il dépassent 30% de l’EBITDA fiscal. Dans la mesure où les surcoûts
dépassent 30%, la déduction est rejetée. Il y a certaines exceptions à cette restriction –
exemples :
- La « société isolée » au sens de l’art. 198 /1, §6, 14°, du CIR.
- Les établissements de crédit (CIR, art.198/1, §6, 1°).
Règles particulières pour les groupes de sociétés (voir CIR, art.198/1,§3,al. 3 et 4).
Illustration :
- Données (en euros) : société qui a des intérêts payés de 13 millions, intérêts reçus de 3
millions, bénéfice de la période imposable de 4 millions et amortissements d’un million.
- Surcoûts d’emprunt: 10 millions d’euros (13 millions – 3 millions). = excédant des
intérêts payés (13 millions) par rapport aux intérêts reçu (3 millions) = 13-3= 10 millions.
- EBITDA fiscal : 15 millions d’euros (4 millions + 10 millions + 1 million) = résultat de la
PI (4 million) + les surcoût (10.000millions) + réductions de valeur et amortissement (1
million) = 15 millions.
- Il faut prendre 30% de l’EBITDA fiscal (15 million : 4,5 millions d’euros (seuil le plus
élevé en comparaison avec le seuil absolu de 3 millions d’euros) à Je dois regarder si 30%
de l’EBITDA dépasse oui ou non le seuil de 3 million. C’est le cas en l’espèce.
- Surcoûts d’emprunt non déductibles : 5,5 millions d’euros (10 millions – 4,5 millions) =
tout ce qui excède 30% de l’EBITDA fiscal à savoir 4,5 millions n’est pas déductible. Donc
5,5 millions n’est pas déductible à titre de frais professionnels.
Restrictions visant les intérêts payés à une société à régime fiscal favorable54 :
a) Restriction fondée sur la « sous-capitalisation » de la société (CIR, art. 198, § 1er, 11°).
On vient de voir une restriction dans une optique compte de résultat où on compare les surcoûts
d’emprunts, ici on a une approche fondée sur le bilan qui est de regarder le montant total des
emprunts conclu pas la société par rapport au montant des fonds propres. Dans la mesures où ces
emprunts sont jugés excessifs par rapport aux fonds propres, les intérêts relatifs à ces emprunts
excédentaires ne sont pas déductibles.
Ce régime s’applique si société à régime fiscal favorable ici :
- Soit le bénéficiaire effectif des intérêts qui n’est pas soumis à un impôt sur les revenus :
donc s’il s’agit d’une société du Bermudes, il n’y a pas d’ISoc au Bermudes, donc régime
s’applique.
- Soit le bénéficiaire effectif des intérêts qui est soumis à un impôt sur les revenus mais,
en ce qui concerne ces intérêts, selon un régime de taxation notablement plus
avantageux que le régime belge de droit commun : il y a un régime de taxation beaucoup
plus avantageux que le régime belge de droit commun pour ces intérêts. Hypothèse où un
état dirait : mes sociétés subissent l’ISoc mais les intérêts payés par une société belge ne
concourent pas à former la base imposable. Ex : je taxe les intérêts de telle ressource, mais
pas de source étrangère.
54
On parle souvent de société située dans un paradis fiscal qui n’est pas une notion juridique dans le CIR, il y a
différentes manières d’appréhender cette réalité sur le plan juridique.
148
Marion Osten
Illustration :
- Données : emprunt de 20 millions d’euros auprès d’une société établie aux Bermudes à
un taux de 3 %, intérêts payés de 600.000 euros (3 % de 20 millions), capital libéré à la
fin de la période imposable de 250.000 euros, réserves taxées au début de la période
imposable de 750.000 euros.
- Fonds propres fiscaux à prendre en considération : un million d’euros (250.000 euros
(capital libéré) + 750.000 euros (réserves taxées)).
- Est jugée excessif tous les emprunts qui dépassent 5 fois les fonds propres fiscaux/excèdent
d’emprunt par rapport à cinq fois ces fonds propres (1 million) : 15 millions d’euros
(empreint de 20 millions d’euros – 5 millions d’euros (5x1million)). Donc ici est jugé
excessif le montant de 15 millions d’euros de l’emprunt.
- Intérêts afférents à l’excédent d’emprunt ne sont pas déductibles à titre de frais
professionnels : Donc 450.000 euros (15/20èmes du montant total d’intérêts de 600.000
euros55 ou 3 % de 15 millions est 450 000 euros sur les 600.000 euros).
55
Il s’agit d’une règle de 3 par rapport au montant total des intérêts de 600.000. J’ai 600.00 au total, les 5 millions pour
lesquels je peux déduire les intérêts = 5/20 du montant total = 150.000 d’intérêts que je peux déduire. L’excédent par
rapport à 150.000, je ne peux pas les déduire. Comme le montant total est de 600.000, 6000-150.000 = 450.000 euros.
149
Marion Osten
société située en Belgique, alors pas déduction à titre de frais professionnels). Quand on
parle de caractère réel et sincère d’une opération cela s’oppose à simulation.
- Cette règle peut être rapprochée la restriction prévu à l’article 54 CIR (Taxe
Cayman) : ici on est un peu en présence du même phénomène que pour la taxe Cayman.
On vise le cas d’une PP qui a une société dans un paradis fiscal. Ici ce qu’on va faire c’est
regarder la situation au regard du régime de la taxe cayman au détriment de 344§2. Ici c’est
le même principe, on a ce régime plus récent qui va s’appliquer avant tout, mais on a cette
disposition de l’article 54 plus ancienne qui existe encore, et dans des cas marginaux où le
régime plus récent et plus sévère ne s’applique pas, alors on ira voir 54. (osef pour le cours).
Après restriction à caractère générale, restriction fondée au fait ue des intérêts étaient payés à une
société avec régime fiscal favorable, maintenant restriction en raison des liens du prêteur avec la
société.
Exemple introductif :
- Une société résidente fabrique des savons dont le coût à l’unité est de 5 euros.
- Elle les vend à 5 euros à une société établie en Irlande qui fait partie du même groupe
(il n’est pas contestable que le siège de direction effective de cette société se situe bien en
Irlande).
150
Marion Osten
- La société établie en Irlande les revend à 30 euros à une société établie aux Etats-Unis
qui ne fait pas partie du groupe.
- La société résidente expédie directement les savons à la société établie aux Etats-Unis.
On a une société résidente qui fabrique les savons, ça lui coûte 5€, elle les revend à la société établie
en Irlande pour 5€. Le bénéfice de la société établie en Belgique est de 0€ alors même qu’elle fait
otu le travail. La société établie en Irlande achète les savons pour 5€ et les revend à 30€. Son
bénéfice est alors de 25€. Donc en fait, c’est le bénéfice global sur l’opération et c’est ça le
problème des prix de transfert dans l’exemple : on a 2 sociétés au sein d’un groupe et le groupe
décide de transférer tout le bénéfice imposable à la société irlandaise car en Irlande le taux d’ISoc
est de 12,5%. C’est donc ça le problème de politique fiscale, car à partir du moment où on est au
sein d’un groupe, les sociétés pourraient décider de transférer tout le bénéfice vers une société
étrangère faiblement imposée. => Voici le point de départ, le problème qui se pose !
La société belge fait la totalité du travail, dans ce cas-là cette transaction qui n’aurait pas convenu
entre partie indépendante. Ici c’est un avantage anormal ou bénévole est ajouté aux bénéfices
comptables de la société belge pour déterminer son bénéfice imposable. La logique aurait voulu
que la société belge fasse payer les savons à 29€ à la société irlandaise pour se faire 24€ à son
bénéfice imposable, et a société irlandaise les revende 30€ pour se faire 1€. Ar c’est un avantage
anormal ou bénévole accordé à la société irlandaise. Cet avantage est ajouté au bénéfice comptable
de la société belge pour déterminer son bénéfice imposable. C’est un ajustement à la hausse en
défaveur du contribuable prévu à l’article 26 CIR.
151
Marion Osten
RQ : On a une situation où le montant de l’avantage anormal ou bénévole est de 24€ qui ont été
imposé en Irlande au taux de 12,5% et par application de l’article 26 on a en plus une imposition
en Belgique également sur ce montant de 24€ au taux de 25%. = Situation de double imposition
économique.
- Distinction du cas de double imposition juridique où c’est le même contribuable qui est
imposé 2 fois sur le même revenu >< cas de double imposition économique : double
imposition du même revenu mais entre les mains de contribuable différents. On est
confronté à un cas de double imposition économique car on a un même revenu frappé par
l’impôt entre les mains de 2 contribuable différents. Il existe alors des instruments
internationaux qui font que dans ce genre de situation, je vais pouvoir entant que société
belge enclencher une procédure qui va avoir pour effet que, pour l’exemple,
l’administration fiscale belge va devoir discuter avec l’administration fiscale étrangère pour
déterminer où ce montant de 24€ est imposable. La question est de savoir s’il est justifié ou
non d’ajouter ces 24€ à la BI de la société belge ou s’il faut partager le gâteau de manière
différente. Certains instruments internationaux offrent au contribuable des recours
permettant de faire supprimer cette double imposition économique.
• Convention préventive de double imposition conclue
• Convention d’arbitrage de 1990 qui prévoit que si pas d’accord entre les États, il va
y avoir un mécanisme d’arbitrage (un comité consultatif va rendre un avis, et si pas
d’accord il faudra se plier à ce que dit ce comité). Cette procédure s’applique
seulement s’il n’y a pas eu d’infraction grave (dans l’exemple il y a manifestement
à première vue un problème de mauvaise foi). En réalité, c’est parfois très
compliqué de savoir à quel prix fixé le prix de transfert entre 2 sociétés au sein d’un
groupe, donc on peut avoir des discussions avec des contribuables qui sont
parfaitement de bonne foi.
Quid si la société achète et revend les savons est résidente (plutôt que d’être établie en
Irlande)?
Comme on est entre 2 société belges, certes il y a un manque à gagner pour la société qui fabrique
les savons et els revend à prix coutant, donc aucun bénéfice, mais la totalité de la marge bénéficiaire
est cette fois-ci logée dans une société établie en Belgique également. Donc le fisc belge va pouvoir
taxer les 25€, certes pas chez la première société, mais chez la société qui achète et revend les
savons. Le fisc ne perd donc rien du tout. L’article 26 ne s’applique pas dans ce cas-là. C’est une
application de l’exception que comporte l’article 26, al1, in fine CIR. Ce que le fisc belge perd
d’un côté, il le récupère de l’autre.
Cette différence de traitement est une restriction à la liberté d’établissement garantie par le
TFUE mais elle est justifiée « par la nécessité de sauvegarder la répartition équilibrée du
152
Marion Osten
pouvoir d’imposition entre les Etats membres » (voir CJUE, 21 janvier 2010, SGI, C-
311/08).
Quid si la société qui achète et revend les savons est résidente et a en outre d’importantes
pertes antérieures?
Les pertes antérieures sont en principe successivement déduites des revenus de chacune des
périodes imposables suivantes (CIR, art. 206, § 1er, al. 1er) : les pertes antérieurs sont
déductibles des bénéfices des périodes imposables suivantes. Ex : société qui achète et revend les
savons a un stock de pertes antérieures de 10millions et le bénéfice réalisé sur l’achat et la revente
est de 900.000€ (un régime limite l’imputation des pertes antérieures mais ne s’applique pas tant
que pas en dessous d’1 million par an (voir infra). Intérêt de faire cela ? Elle ne réalise pas de
bénéfice sur le plan fiscal (oui sur le plan comptable) grâce à son stock de perte antérieure, et donc
elle ne paie pas d’impôt. Donc c’est un type de situation, où à des fins fiscales, au sein d’un groupe
de société, on peut être tenté de manipuler les prix de transfert, mais cette fois dans un contexte
purement interne.
Exception : aucune déduction ne peut être opérée sur la partie du résultat qui provient
d’avantages anormaux ou bénévoles (CIR, art. 79 et 206/3, § 1er, al. 1er, premier tiret) : Cet
article 206 pose le principe que je peux déduire mes pertes antérieures des PI suivantes, et prévoit
des restrictions à cela. Notamment celle précitée. Donc on se place non plus chez la société qui
accorde l’avanatge, mais chez la société qui reçoit l’avantage !! Il faut bien distinguer la société
qui accorde l’avantage de celle qui reçoit (celle qui reçoit plus que ce à quoi elle a droit en raison
du travail qu’elle, ici la société qui est établie en Irlande relocalisée en Be). L’article 206 dit donc
que la perte antérieure ne peut être imputée sur l’avantage anormal ou bénévole que l’on reçoit.
Donc si cette avantage s’élève à 24 euros par savons, donc 900 000 euros et 850 000 représente
l’avantage anormal, elle ne peut pas imputer les pertes antérieures sur ces 850.000 avec la
conséquence que ce montant sera frappé par l’ISoc au taux de 25%.
L’article 26 ne s’applique à partir du moment où l’avantage intervient dans la détermination des
revenus imposables du bénéficiaire, et ici, l’avantage intervient dans la détermination des revenus
imposables de la société qui achète et revend les savons, donc pas d’application de l’article 26 chez
la société qui accorde l’avantage (celle qui fabrique les savons).
Dans sa comptabilité, ça va contribuer à former son bénéficie et en principe, je peux imputer mes
pertes antérieures sur le plan fiscal, je vais avoir un bénéfice comptable de 900 000 euros – 900
000 via les pertes antérieures donc pas d’impôt mais compte tenu de 206/3 non.
→ L’exception de l’art. 26, al. 1er , in fine, du CIR s’applique également
Quid si la société achète et revend les savons est résidente et qu’elle achète les savons à 2€
pièce plutôt qu’à 5€ pièce (n’a plus de perte antérieure) ?
Cette fois, la société qui fabrique, elle fait en plus du manque à gagner de base (ne fait pas de
bénéfice sur ses reventes) une perte sur la vente des savons. Son bénéfice est plus important car
bénéfice de 28€ sur la vente des savons qui est soumis à l’ISoc et est effectivement imposé dessus
car n’a plus de perte antérieure. La perte peut très vite augmenter. La question est de savoir si on
applique l’article 26 purement et strictement, ou si on va avoir égard à l’article 49 qui dit que je
peux déduire un frais professionnel que si je l’ai subi en vue d’acquérir ou conserve le revenu
imposable. Il y a une discussion car si j’applique 49, je ne peux pas déduire la perte de 3€, mais
alors j’ai à nouveau le phénomène de double imposition économique, car l’autre société belge sera
imposable sur un montant de 28€ (j’ai +3 chez la société intermédiaire et pas de -3 chez le fabricant
153
Marion Osten
car art 49, donc double imposition économique sur ce montant de 3). Il y a une disposition spéciale
qui règle la question :
- A concurrence de la partie de l’avantage accordé qui représente un manque à gagner :
l’exception de l’art 26, al 1, in fine, du CIR s’applique : aucune correction en doit être
faite à partir du moment où l’avantage intervient dans la détermination des revenus du
bénéficiaire. C’est donc ce qui a été plaidé, il ne fallait pas appliquer 49 et corriger la perte
réalisée sur le plan comptable par le fabricant, car 26 dit qu’il ne faut rien ajouter à partir
du moment où l’avantage intervient dans la détermination des revenus du bénéficiaire. Cette
thèse avait du sens pour éviter ce phénomène de la double imposition économique.
Mais ce n’est pas l’avis de la C.Cass qui tranche la question en défaveur du contribuable, ni du
législateur fiscale qui précise qu’il faut bien appliquer l’article 49 et rejeter la perte de 3€ dans
l’exemple. En effet :
- A concurrence de la partie de l’avantage accordé qui représente une dépense (3€ dans
cet exemple).
• A suivre le régime de l’article 26 : l’exception s’applique
• A suivre le régime de l’article 49 : L’exception ne s’applique pas (la dépense
qui n’est pas faite en vue d’acquérir ou conserver des revenus imposables n’est
pas déductible)
• Primauté de l’article 49 consacrée à l’art.26, al1, in limine (« sans préjudice de
l’pplication de l’article 49 ») : l’exception ne s’applique donc pas. Précision
ajoutée par le législateur qui vise à rendre claire que la perte de 3€ n’est pas
déductible.
• Cas de double imposition économique assumé par le législateur.
RQ : La question se pose chaque fois qu’une société preste des services au bénéfice d’une autre
société du groupe (ex : de conseil) et que je facture un montant de 100.000€ pour ces services, et
le fisc considère que le prix de marché est de 75.000€ il y aura aussi un litige sur ce point même si
tout bonne foie, et l’issue du litige est que si la société perd, qu’on rejette le montant de 25.000€
chez la société qui a bénéfice des services et a payé ce montant de 100.000 alors que ce montant
de 100.000 reste pleinement imposable chez la société qui a presté les services. à pourquoi
finalement cette double imposition économique dans ce cas-là aussi ? Pas justifié pour le prof.
Quid si la société n’achète pas des savons destinés à être revendus mais une machine qu’elle
affecte durablement à son activité (prix convenu entre les parties : 10.000 euros ; valeur
vénale : 250.000 euros) et qu’elle est résidente?
C’est le cas où c’est un élément d’actif qui est transféré. On a toujours cette société qui fabrique
les savons, la société intermédiaire est située en Belgique, et la transaction entre les 2 sociétés est
la vente d’une machine. La machine revendue par une société belge a une valeur vénale de
250.000€ mais le prix convenu avec l’autre société belge est un prix de 10.000€. Il n’y aura pas de
plus-value car c’est l’excédent par rapport à la valeur fiscale de l’élément d’actif qui est déterminé
donc pas de plus-value pour la société qui vend la machine.
Quid pour la société qui achète la machine (achat d’un élément d’actif pour beaucoup moins que
sa valeur vénale) ? Comptabilisation d’une valeur de 10.000 dans les éléments d’actif car c’est le
principe est l’évaluation de la valeur au coût historique qui prévaut (En vertu du droit comptable,
la machine doit être comptabilisée à sa valeur d’acquisition de 10.000 euros et pas à sa valeur
vénale de 250.000 euros (AR/CSA, art. 3:13 et art. 3:14, al. 1er ; question tranchée par CJUE,
154
Marion Osten
3 octobre 2013, GIMLE, C322/12)). La société peut décider de réévaluer, mais il s’agira d’une
plus-value de réévaluation qui fera pour le plan fiscal une non-imposition, mais situation qui
s’apprécie APRES l’acquisition de l’élément d’actif. Au moment de l’acquisition c’est la méthode
de la valeur historique.
La société qui a acheté ne réalise pas un bénéfice sur le plan comptable, ni sur le plan fiscal du
coup car le bénéfice imposable se détermine à partir du bénéfice comptable (CIR, art. 24, al.
3, et 183).
è Avantage anormal ou bénévole de 240.000 euros
En principe article 26 s’applique en principe et dit qu’il faut ajouter l’avantage à la base imposable
de la société qui a accordé l’avantage, mais avec cette exception : sauf si l’avantage anormal ou
bénévole est intervenu pour déterminer les revenus imposables du bénéficiaire.
Normalement, pas appliquée, car au moment de l’acquisition de la machine, l’avantage anormal
reçu par le bénéficiaire n’intervient pas pour déterminer ses revenus imposables car achète la
machine pour 10.000 et il doit la comptabiliser pour 10.000€.
L’exception s’applique : Mais la question est délicate. L’administration dit que l’avantage
intervient pour déterminer les revenus imposables du bénéficiaire car administration fiscal
accepte que dans ce cas il ne faut pas regarder la situation uniquement au moment de l’acquisition
de la machine par le bénéficiaire de l’avantage, amis aussi regarder la situation ultérieurement. Et
ultérieurement, si j’achète une machine pour 10.000 alors qu’elle en vaut 250.000 je vais avoir 2
désavantages :
- Amortissements moindres, puisqu’ils sont calculés sur 10.000 euros au lieu de l’être
sur 250.000 euros : Le droit comptable se fonde sur le coût historique : donc certes au
moment où j’achète la machine je ne vais pas la comptabilisée à 250.000€ et donc pas de
PV imposable sur le plan fiscal. Mais la base d’amortissement va également correspondre
à ce montant de 10.000€. L’administration fiscale de manière indirecte les 250.000€ sur la
durée de vie de la machine.
- En cas de revente, plus-value plus importante, la plus-value étant également
déterminée à partir de la valeur d’acquisition de 10.000 euros et pas de la valeur
vénale de 250.000 euros : Le jour où je revends la machine, la PV va être calculée par
référence à la valeur d’acquisition et non par référence à la valeur vénale (PV peut ainsi
atteindre 290.000€ facilement).
Donc l’avantage reçu par la société intermédiaire, il y a certes pas d’imposition immédiate, mais
il y a une imposition ultérieure de l’avantage pour ces 2 motifs.
L’administration fiscale admet que l’exception de l’article 26 joue.
Donc en synthèse : si une société belge revend à une autre société belge une machine pour 10.000
alors qu’elle en vaut 250.000. Chez l société qui reçoit l’avantage, application du coût historique,
donc pas d’imposition d’un quelconque montant car pas de PV sur le plan comptable par
application de la méthode d’évaluation sur le plan historique. Et pour la société qui accorde
l’avantage, pas d’application de l’article 26 car l’exception de l’article 26 s’applique en raison de
2 considérations fiscales qui permettent une imposition ultérieure
1) Les dividendes reçues pour la participation dans une autre société : en tant que société
je reçois un dividende en raison d’une participation que j’ai dans une autre société
Si j’ai une filiale en tant que groupe belge mais établie en Allemagne et fait un bénéfice là-bas et
155
Marion Osten
est taxé sur l’Isoc allemand et me distribue les bénéfice comme dividende à moi société belge qui
a déjà été frappé de l’impôt allemand, si est à nouveau frappé par l’impôt en Belgique j’ai un
désincitant fiscal.
La directive prévoit un remède à la double imposition de chez la société belge mais il y a aussi le
problème de la retenue à la source équivalent à notre précompte mobilier.
Ex : une société italienne qui a une filiale établie en Belgique et réalise des bénéfice qu’elle
distribue à
Position du problème :
Si j’ai une filiale en tant que groupe belge établie en Allemagne, qui réalise un bénéfice en
Allemagne, taxé à l’ISoc allemand, et distribue ensuite à la société belge tête de groupe, sous la
forme de dividendes, la bénéfices qu’elle a réalisé en Allemagne, et qui ont déjà été frappés par
l’ISoc allemand. Si ce bénéfice que je reçois sous la forme de dividende en tant que société belge
est à nouveau frappé par l’ISoc en Belgique, j’ai un dés-incitant fiscal à développer une activité en
Allemagne, en constituant une filiale active sur le marché allemand.
Donc double imposition économique si la société bénéficiaire était imposée sur les dividendes
reçus de la société distributrice : ces dividendes proviennent de bénéfices qui, en général, ont
déjà été imposés chez cette dernière. Il est possible que des groupes de société forme des étages
de société, et là il y a une imposition multiple, et alors il y a non seulement une imposition au
niveau de la société allemande, puis pour la première société belge qui reçoit les dividendes et puis
société qui contrôle cette société belge cotée en bourse qui redistribue à nouveau le bénéfice sous
la forme de dividende et ainsi 3 niveaux d’imposition. Pareille imposition en cascade serait un
frein à la formation de groupes de sociétés, not. dans l’Union européenne
Pour remédier à cela : Directive européenne dite « mère-filiale » (directive 2011/96/UE du
Conseil du 30 novembre 2011 concernant le régime fiscal commun applicable aux sociétés mères
et filiales d’États membres différents).
Cette directive prévoit un remède à la double imposition économique chez la société
bénéficiaire (la « mère »/ ici la société belge qui reçoit des dividendes de la société allemande
tirés de bénéfice qui ont été frappé par l’ISoc allemand). à Cela remédie à la double
imposition.
Rq : Prenons le cas où nous sommes en présence d’une société mère établie en Be, et une filiale
établie en Be également : la filiale distribue des dividendes d’1million à la société mère, donc en
principe retient le PrM. Quid pour la société mère avec ce PrM (300.000) pour le verser à
l’administration fiscale ? La société mère pourra les imputer en tant qu’avance sur son ISoc (donc
si Isoc de 500.000 et PrM de 300.000 à 500.000 -300.000 donc elle ne devra payer que de
200.000€ et si ISoc est de 0€, même principe que pour le PrPr pour l’IPP, il lui sera remboursé
300.000 de PrM car ce n’est qu’une avance sur l’impôt). Cette situation est différente de celle où
je suis une filiale belge contrôlée par une société italienne où dans ce cas le PrM est une charge
fiscale définitive (Impôt des non-résident pour la filiale italienne).
156
Marion Osten
Pour une société belge, le PrM n’est qu’une avance sur un impôt alors que pour une société
étrangère c’est un impôt définitif.
ð Transposition en droit belge – exonération du PrM (dans l’AR/CIR sur pied de CIR,
art. 266, al. 1er)
L’exonération de PrM est organisée par l’Ar d’exécution du CIR par disposition prise en
transposition de l’article 266.
RQ : cette exonération n’intéresse que les filiales établies en Belgique. Si société qui distribue le
dividende en Allemagne, et société mère en Belgique, la question de savoir si exonération de
retenue à la source sur le dividende distribué par la société allemande est une question de droit
fiscal allemand. Ce que l’on voit ici n’a de sens QUE SI LA société distributrice/filiale est établie
en Belgique !!
Conditions d’application :
1ère condition : La société mère doit être résident, (établie dans un autre Etat membre de l’UE
ou établie dans un Etat avec lequel la Belgique a conclu une CPDI (avec un niveau suffisant
d’échange de renseignements dans ce dernier cas) (AR/CIR, art. 106, § 5, al. 1er, et § 6, al.
1er) : l’exonération va s’appliquer seulement si la société-mère est une société résidente. Et donc
cette exonération qui concerne le cas où la société distributrice est établie en Belgique et cette
exonération de PrM qui concerne ce cas, ne va s’appliquer que si la société bénéficiaire est une
société résidente (cas où filiale établie en Be qui distribue un dividende à une autre société établie
en Belgique OU qu’elle est établie dans un autre EM de l’UE (cas où société mère est établie en
Italie) OU cette société est établie dans un pays avec lequel la Be a conclu une Convention
préventive de la double imposition, du moins si cette convention prévoit un niveau suffisant
d’échange de renseignement (ex :avec les USA à Si une société Us a une filiale en Belgique qui
lui distribue un dividende, cette 1ère condition sera gélament remplie compte tenu de cette existence
de la convention).
157
Marion Osten
capital, à la suite de la réforme, a en grande partie distribue, et notamment pour la SRL, mais ce
n’est pas pour autant que si une SRL distribue un dividende cette condition ne sera jamais réunie
car elle n’a pas de capital. Certes la S-M doit avoir une participation d’au moins 10% dans la filiale
belge qui peut être une SRL et cette notion de capital a un propre au droit fiscal qui est beaucoup
plus large que la notion de capital en DSA.
Capital dans le chef d’une société = capital d’une SA qui a toujours un capital. Pour les formes où
pas de notion analogue, il s’agit des capitaux propres si apports en numéraire ou en nature autre
que des apports en industrie.
Il y a des conditions supplémentaires pour la société autre que résidente : (société mère est
une société autre que résidente. Ex : société italienne supra)
- Forme juridique énumérée dans l’annexe 1 de la directive mère-filiale ou forme
analogue si la société est établie dans un État hors UE avec lequel la Belgique a une
CPDI (AR/CIR, art. 106, § 5, al. 3, a) : Il s’agit de cas assez rare. En général, s’il s’agit
d’une société établie dans un pays de l’UE la forme sera reprise dans cette annexe. Le cas
où cela peut poser des difficultés, c’est le cas où on a une réforme, comme on l’a eu en Be,
mais ce sont des cas très particuliers qui dépassent ce cours de base.
- La société a bien son domicile fiscal dans l’État où elle est dit être établie (AR/CIR,
art. 106, § 5, al. 3, b) : Le législateur s’est méfié des cas où la société aurait une double
résidence fiscale avec un pays où il y a une convention préventive de la double imposition.
Ex : l’Italie a une convention préventive de la double imposition avec Panama. Et cette
société à laquelle la société belge distribue le dividende a sa résidence fiscale à la fois en
Italie et au Panama. Et donc elle dit à la Be qu’elle est une société avec résidence fiscale en
Italie, donc remplie la condition pour bénéficier de l’exonération. Mais par ailleurs, la
convention préventive de la double imposition entre Italie et Panama prévoit que dans ce
cas, pour déterminer dans quel état contractant la société est imposable il faut regarder
certains éléments, et il se fait que ces éléments rattachent plutôt la société au Panama. Et
bien dans ce cas-là, la Be veut éviter que la société, bien qu’ayant sa résidence fiscale en
Italie au regard u droit interne italien, par l’effet de la convention préventive entre les 2
pays ne paient en réalité pas du tout d’impôt en Italie mais est rattaché au Panama. Donc
par l’effet d’une convention préventive, une société qui peut avoir son domicile fiscale dans
l’UE au regard du droit interne d’un EM peut, par l’effet d’instruments internationaux, avoir
au regard de ces instruments, son domicile fiscal en dehors de l’UE dans un pays avec lequel
la Be n’a pas de convention préventive.
- Assujettissement à l’impôt sur les sociétés (comp. directive mère-filiale, art. 2, point a,
iii, et AR/CIR, art. 106, § 5, al. 3, c) : il faut que cette société mère soit assujettie à l’ISoc
avec une terminologie différente dans la directive, mais c’est ça l’idée générale.
ð Transposition en droit belge – remède chez la société mère
158
Marion Osten
Hypothèse où SM est établie en Belgique et elle reçoit le dividende d’une filiale qui peut également
être tébalie en Be, mais aussi en Allemagne, et en réalité ici le régime s’applique par rapport aux
dividendes reçus de n’importe quelle société dans le monde. Ce régime va aussi s’appliquer si la
société reçoit un dividende d’une société US, colombienne ou située dans un paradis fiscal (mais
dans ce dernier cas le remède va bien souvent ne pas s’appliquer en raison de ses conditions).
Ce remède prend la forme d’une déduction fiscale correspondant à 100 % des dividendes reçus
: la « déduction pour revenus définitivement taxés » ou « déduction RDT » (CIR, art. 202, §
1er, al. 1er, 1°, et 204). Donc si en tant que société mère belge je reçois un dividende d’un million,
je vais pouvoir déduire sur le plan fiscal 1 million. Ce montant d’1m va concourir à former le
bénéfice comptable (c’est un produit financier sur le plan comptable), mais ici je vais avoir un
ajustement à la baisse en faveur du contribuable, qui fait que lorsque l’on va passer du bénéfice
comptable au bénéfice fiscal, on va perdre moins 1 million à titre d’ajustement propre au droit
fiscal. Cette déduction fiscal correspondant à 100ù a un grand intérêt pratique (on parle de réduction
RDT ou déduction pour revenue définitivement taxé).
159
Marion Osten
à 1) Exonération de PrM en faveur de la société mère autre que résidente qui répond aux
conditions vues précédemment lorsque sa participation est inférieure à 10 % du capital de la
filiale mais a une valeur d’acquisition d’au moins 2,5 millions d’euros (CIR, art. 264/1, § 1er) :
160
Marion Osten
Si j’ai une filiale établie en Be qui distribue un dividende à une société mère établie en Be, le PrM
retenu à cette occasion n’est qu’une avance sur impôt, alors que si la société mère est établie en
Italie, le PrM représente l’impôt définitif (impôt des non-résidents du en Be, sachant que le pays
étranger va avoir en général un régime qui fait que l’impôt belge ne sera pas imputable sur l’impôt
étranger sinon cela voudrait dire que l’Italie finance la Be).
Le problème qui s’est posé par rapport à cela est le cas où j’ai une participation en tant que société
belge dans ma filiale belge, inférieur à 10% du capital mais d’une valeur d’acquisition de plus de
2,5 millions d’euros. Dans ce cas-là j’aurais doit à la déduction RDT si ma filiale me distribue un
dividende d’1 millions d’euros, car les conditions RDT sont remplies. Donc même si la société
mère a un dividende d’1 million d’euros, elle va avoir droit à déduction correspondant à 100% du
montant perçu. Donc 1million – 1 million = 0. Donc elle ne paiera pas d’ISoc. La filiale doit retenir
le PrM sur ce dividende ? Oui, en ce qui concerne l’exonération de PrM, la condition de
participation est plus stricte : il faut avoir 10% et pas de seuil alternatif. Donc participation acquise
de 2,5millions mais qui ne représente que 3% du capital, donc application du PrM. Donc, si c’est
un dividende d’1million, la filiale retient 300.000 qu’elle verse au Trésor. Mais la société Mère
pourra obtenir remboursement des 300.000 car ce n’est qu’une avance sur impôt, et son impôt est
de 0. En effet, lorsque la société mère est résidente, le PrM n’est qu’une avance sur l’impôt
des sociétés (>< impôt définitif à l’INR lorsque la société est étrangère : CIR, art. 248, § 1er,
al. 1er)
En revanche, la société italienne, dans les mêmes circonstances pour elle le PrM est un impôt
définitif. Donc elle ne pourra pas le récupérer en introduisant une déclaration similaire à celle
établie en Justice. Et la CJUE a trouvé que cela n’était pas justifié au regard de la liberté
d’établissement et a condamné la Be sur ce point. C’est pour cela, qu’on a une exonération du PrM
complémentaire en faveur de la société mère qui n’est pas résidente (car si non imputable sur l’ISoc
et récupérable à concurrence de l’excédent). Dans le cas particulier où la participation est < à 10%
du capital de la filiale, si > on est dans le régime ordinaire organisé par l’AR, mais a une valeur
d’acquisition d’au moins 2,5 millions d’euros (art 264/1, §1). Ce régime fait suite à la
condamnation de la Belgique pour violation de la libre circulation des capitaux (CJUE, 12
juillet 2012 (ord.), Tate & Lyle Investments, C384/11)
à 2) Lorsque la filiale est établie dans l’EEE, la déduction RDT peut être reportée sur les
périodes imposables postérieures (CIR, art. 205, § 2, al. 2, et § 3) :
Ce régime fait suite à la condamnation de la Belgique pour violation de l’article 4, § 1er, a,
de la directive mère-filiale en vertu duquel la Belgique doit s’abstenir d’imposer les bénéfices
distribués (CJUE, 12 février 2009, Cobelfret, C-138/07).
Il s’agit du mécanismes des excédents de RDT. Il s’agit de la situation où un société reçoit un
dividende de 100. Mais en raison de sa situation, son bénéfice imposable n’est que de 60 parce que
cette société a une perte d’exploitation de 40. Comme elle a reçu un dividende de 100, et cette
société remplit les conditions pour la réduction RDT. Donc elle a droit une déduction RDT de 100.
Pendant longtemps, la société pouvait déduire la RDT à concurrence de 60, don ce qui ramenait
son bénéfice à 0. Et la question qui se posait était de savoir ce qu’il se passait avce les 40 restants.
Et le réponse était qu’il ne se passait rien du tout car l’article 202, §1, 1er. En effet, aux termes de
l’article 202, § 1er, 1°, du CIR, « des bénéfices de la période imposable sont également déduits,
[mais seulement] dans la mesure où ils s’y retrouvent, les dividendes […] ». Cela dit que la
RDT s’applique au bénéfice de la PI mais seulement dans la mesure où les dividendes se retrouvent
dans ses bénéfices, or dans l’exemple les dividendes ne se retrouvent qu’à concurrence de 60.
Raison pour laquelle la société pouvait ramener son bénéfice à 0, mais pour les 40 excédentaires,
161
Marion Osten
elle les perdait. La CJUE dit que cela n’allait pas en raison de la directive mère-filiale. Cette
directive en son article 4 dit que la Be doit s’abstenir d’imposer les bénéfices distribués. Et la CJUE
a considéré qu’en faisant cela, la Be ne s’abstenait pas d’imposer les bénéfices distribué. Selon la
CJUE, cette dernière règle aboutit à une imposition indirecte lorsque la société mère a par
ailleurs une perte d’exploitation. En effet, il fallait comparer la situation avec et sans le dividende.
- Perte de 40 sans dividende : perte reportable de 40. Les pertes antérieures sont
déductibles des bénéfices des périodes imposables postérieures. Donc si j’ai une perte de
40, je vais pouvoir la déduire des résultats des périodes imposables postérieures.
- Perte de 40 avec un dividende de 100, ce qui donne un bénéfice de 60 avant déduction
RDT : déduction RDT limitée à 60, puisque les dividendes ne se retrouvent dans les
bénéfices de la période imposable qu’à concurrence de 60, et donc pas ici de perte
reportable de 40. Donc dans le système belge, comme la réduction RDT est limitée à 60,
le fait d’avoir un dividende va avoir pour effet que je vais toujours pas payer d’impôt pour
l’exercice où je touche ce dividende, mais je vais perdre cette perte reportable de 40. Donc
inconvénient qui consiste à ne plus avoir la perte reportable de 40. Donc, la Be, pour se
mettre en conformité avec l’arrêt, admet le report des excédents de RDT.
- Solution adoptée par la Belgique : excédents de RDT reportables de 40. La Be aurait
pu prévoir autre système en disant que la déduction RDT pouvait avoir pour effet de
maintenir la perte de 40, et donc on a toujours une perte de 40 reportée. Mais Be part du
bénéfice avec le dividende (60 dans l’exemple), on a une réduction RDT de 100, on peut
l’utiliser à concurrence de 60 pour ramener notre bénéfice imposable à 0 pour ce qui et de
la PI au cours de laquelle on recueille le dividende, et à concurrence de l’excédent (des 40),
on peut reporter cet excédent de RDT sur les PI postérieures.
• Situation sans dividende : perte reportable
• Situation avec dividende : excédent d’un RDT
J’ai dans les 2 cas une déduction fiscale que je peux reporter pour l’exercice suivant.
Rq : Puisque cela est pour se mettre en conformité avec la directive mère-filiale, ça vaut
seulement si ma filiale est établie dans l’EEE. Si elle n’est pas établie dans l’EEE, en tout
cas à s’en tenir au CIR, le mécanisme ne vaut pas. (En pratique : si je reçoie un dividende
d’une filiale établie dans un pays avec lequel il y a une convention de la double-imposition,
je peux avoir des arguments pour dire que c’est comme cela qu’il faut procéder).
à 3) La déduction RDT n’est pas imputable sur certaines dépenses non admises, mais
seulement dans le cas où la filiale est établie en dehors de l’EEE (CIR, art. 205, §2) :
La déduction RDT je ne peux pas l’imputer notamment sur certains frais.
Exemple : la partie non déductible des frais de restaurant et des frais de voiture (CIR, art.
205, § 2, al. 1er, 2° et 6°, et al. 2). Si j’ai une société dont le seul revenu c’est un dividende de
1000, et cette société a comme seuls frais, des frais de restaurant et de voiture à concurrence d’un
montant de 100. Le régime (correctif apporté pour mettre en conformité avec droit de l’UE) a pour
conséquence que je ne vais pas pouvoir apporter ma déduction RDT sur ce montant de 100. La Be
doit s’abstenir d’imposer les bénéfices distribuer, donc code mis en conformité et prévoit que ce
régime de limite à l’imputation de certaines dépenses ne s’appliquent que dans le cas où la filiale
qui distribue les dividendes est établie dans l’EEE.
162
Marion Osten
Avec les actions ou part, une société peut non seulement recueillir un dividende, mais peut aussi
recueillir une plus-value ou une moins-value sur la participation.
à Plus-values : exonération des plus-values sur actions ou parts « dans la mesure où les
revenus éventuels de ces actions ou parts sont susceptibles d’être déduits des bénéfices en
vertu des articles 202 et 203 […] » (CIR, art. 192, § 1er, al. 1er). Le régime ici est assez simple,
en ce sens que ce régime, en matière de plus-value, on a un régime d’exonération par renvoie aux
conditions d’application du régime de la déduction pour revenu définitivement taxé. Donc
l’exonération dont il est question ici est permanente. Pour le régime du remploi, il prévoit une
exonération qui n’est que temporaire. Ici, elle est permanente, en ce sens que si je peux en
bénéficier, je ne serais jamais imposé sur ma plus-value sur action ou part. Ex : société qui a une
participation d’1 millions de valeur comptable et fiscale et la société vend pour 3 millions et a une
plus-values sur action ou part de 2 millions, et si les conditions pour bénéficier de l’exonération,
ce montant de 2 millions sera exonéré de manière permanente, elle ne devra jamais payé d’ISoc
dessus. Les conditions pour en bénéficier sont définies par renvoie au régime de la déduction pour
revenu définitivement taxé (192 CIR) :
- Conditions de participation : participation de 10% au moins ou d’une valeur d’acquisition
de 2,5 millions d’euros (seuil alternatif)
- Conditions de détention: société est pleine propriétaire de la participation pendant 1 an
- Condition de taxation: condition de l’article 203.
à ) Réductions de valeur et moins-values : non déductibles en règle générale (CIR, art. 198,
§ 1er, 7°).
Ex : La société a des actions ou parts de 1 millions mais n’en tire que 400 000 et réalise donc une
moins-values de 600 000 euros qui n’est jamais déductible. = contrepartie de l’exonération des
plus-values sur actions ou parts, les moins-values ne sont pas déductibles mais avec une asymétrie
dans le régime en ce sens que les moins-values ne sont jamais déductibles donc même si les
conditions du régime RDT ne sont pas remplies, même si les actions de part représentent moins de
10% des actions ou part, la moins-value ne sera pas déductible alors même que se sera taxable.
D’où l’asymétrie : à Donc exonération des plus-value sur actions ou parts mais seulement sous
certaines conditions. En revanche les moins-values ne sont JAMAIS déductibles, et ce même si les
conditions du régimes RDT ne sont pas remplies !
Réduction de valeur =/ moins-values : Une réduction de valeur sera actée tant qu’on est encore
propriétaire de la participation. C’est la situation où le droit comptable dit qu’on a une dépréciation,
et donc il faut acter une réduction de valeur des actions ou parts qui constituent une immobilisation
financière. Alors que quand ‘j’aurais une moins-value, c’est que quand je les réalise, si je parvines
à avoir un bénéfice, j’aurais une PV réalisée, alors que si perte, une MV réalisée.
163
Marion Osten
SA, ou alors les fonds propres dans la mesure où ils formes par des apports en
numéraire ou en nature autre que des apports en industrie.
• Capital libéré : Partie du capital fiscal dans la mesure où il est formé par des
apports réellement libéré en numéraire ou en nature autre qu’en industrie et où il n’a
fait l’objet d’aucun remboursement ou réduction. En d’autre termes, je constitue
une SRL, j’y apporte un montant de 10.000 et je libère mon apport pour 10.000 =
capital libéré de cette SRL à des fins fiscales = mise des associés. Si je récupère ce
montant de 10.000 euros au moment de la liquidation, il n’est pas justifié de le taxer
dans une optique où je veux taxer l’enrichissement de l’associé, car il avait 10.000€
qu’il a injecté et les récupère soit en cours de vie sociale, soit au moment de la
liquidation. Logique du Code : montant est dépourvu de charge fiscal car c’est la
mise des associés.
Il faut examiner la charge fiscale chez la société d’une part et celle de l’associé d’autre part.
Ce raisonnement justifie la distinction pour savoir ce qu’il se passe pour la société et pour
l’associé. Pour le capital libéré, il n’y a pas de charges d’ISoc, ni même de revenus mobiliers
imposables pour l’associé.
Capital libéré restitué à Pas d’ISoc, ni de PrM, donc pas d’imposition distincte à
l’IPP.
- Les réserves taxées (il s’agit bénéfice qui a été imposé mais pas encore distribué) : Ex :
j’apporte SRL un capital de 10 000€ que j’ai libéré donc il s’agit d’un capital libéré à des
fins fiscale. La SRL développe son activité et réalisé un bénéfice de 5000€.Il est frappé par
l’ISoc (20% car petite société donc taux réduit de 20% = 4000€ de bénéfice après ISoc =
réserve taxée). L’associé va être imposable sur ce montant de 4000€ car le dividende est un
revenu mobilier. Et c’est logique car ce montant représente un enrichissement pour
l’associé grâce à son apport de 10.000. Donc imposition à titre de revenu mobilier en cas
de distribution de réserve taxée.
Réserve a déjà subi ISoc, et à la distribution donc plus d’ISoc car déjà payé, mais
constitue un revenu mobilier imposable pour l’associé (donc retenu de PrM par la
société résidente qui verse ces réserves taxées et imposition distincte à l’IPP car
constitutif d’un revene mobilier, mais mécanisme du PrM libératoire).
- Les réserves exonérées (voir supra) : ex ; taxation étalée de la plus-values moyennant
remploi, dans ce cas-là la PV est exonérée mais de façon provisoire. 0 partir du moment où
le remploi est effectué, la PV est alors imposable au rythme des amortissement sur le bien
acquis en remploi. Et ces bénéfices exonérés de manière temporaire ont le statut sur le plan
fiscal de la réserve exonérée ( bénéfice qui n’a pas encore subi Isoc mais doit le subir à
terme) avec la conséquence que s’il est distribué aux associés (condition d’intangibilité
donc exonération vaut seulement si maintenue dans la patrimoine de la société, mais s’il
quitte le patrimoine, et est distribué, alors imposable) j’aurai un revenu mobilier imposable
chez l’associé (second niveau d’imposition) mais aussi l’Isoc (premier niveau d’imposition
car exonération en vaut que si bénéfice maintenu dans le patrimoine de la société).
Donc soumis à ISoc et PrM et imposition distincte à l’IPP (avec régime du PrM
libératoire)
164
Marion Osten
Variante - Pour la réserve incorporée au capital : si je prends le cas d’une société anonyme
(pourrait être une SRL). Elle a un capital libéré de 1 million et c’est aussi son capital social en droit
des sociétés : capital constitué par ses actionnaires (apport en numéraire d’1 million) et ont libéré
cet apports. Puis cette société et ont réalisés des bénéfices de 9 millions. Et elle décide d’incorporer
à son capital des réserves disponibles (càd là où on retrouve les 9 millions d’euros).
- Capital social d’1 million
- Bénéfice de 9 millions d’euros mis en réserves qui apparaît au passif de son bilan sou sl
rubrique réserve disponible
Le DSA permet d’incorporer au capital ce montant de 9 millions. Avant cette incorporation on au
passif, 1 million de capital social et 9 millions de réserves disponibles. Et après, on a un montant
de 10 millions d’euros de capital social.
- Capital social de 10 million d’euros : donc si je restitue à mes associés un montant de 2
millions d’euros. Il s’agit en fait d’une réduction de capital pour le tout pour le DSA. Et
165
Marion Osten
donc les associés ne vont pas payer d’impôt en tant que revenu mobilier. à il n’y a que du
capital libéré donc règle proportionnelle ne vaut pas.
Par ailleurs, cela ne fonctionne pas car on distingue ‘capital libéré à des fins fiscales’ du ‘capital
social’. Sinon facile fiscalement de pouvoir convertir les réserves taxées en capital libéré
simplement en décidant de les incorporer au capital. C’est pour ça qu’on a la notion propre de
capital libéré qui est le capital formé par des apports REELLEMENT libérés en numéraires. Et il
s’agit ici d’un montant d’1 million. Pour les 9 millions d’euros, ils ne sont pas issus d’apports
libérés en numéraires, mais issus de bénéfices réalisés par la société avec la conséquence que, peu
importe du point de vue DSA ces fonds propres ont été incorporés dans le capital social, du point
de vue fiscal, ces fonds propres conservent leur nature de réserves taxées.
2) Liquidation
ð Imposition de la société liquidée : Côté société en liquidation :
J’ai une société, et l’AG décide de sa dissolution, donc société entre en phase de la liquidation :
- La société reste assujettie à l’ISoc pendant la liquidation (CIR, art. 208, al. 1er)
Si, plutôt que de réaliser un bien et de distribuer le produit de réalisation aux associés, la société
décide de leur distribuer ce bien en nature, la plus-value demeure imposable (voir CIR, art.
208, al. 2, qui vise « les plus-values réalisées ou constatées à l'occasion du partage de l'avoir
social »). Donc l’article 208, al 2 précise que la société est imposable non seulement sur les PV
réalisées, mais également sur les PV constatée qui signifie que c’est une PV considérée comme
réalisée (supra). Le Code a voulu viser par-là les distribution en nature. Donc si j’ai une machine
dont la valeur comptable et fiscal est de 10.000 mais qui vaut 100.000, je peux la vendre 100.000
et réaliser une PV de 90.000. Je peux aussi décider de la distribuer à mes associés qui renvoi à
l’hypothèse de la PV constatée. Ce n’est pas parce que je décide de la distribuer à mon associé
unique qu’il faut traiter la situation autrement que comme le cas de la vente. La société sera imposée
sur une PV même si elle distribuée en nature à titre de distribution à l’associé unique. DONC
imposition sur les PV réalisées comme sur les PV constatées.
– Exemple.
• Une SRL en liquidation distribue à son actionnaire unique un brevet qui a une
valeur comptable et fiscale de 100.000 euros mais dont la valeur vénale est d’un
million d’euros :
• La SRL en liquidation est imposable à l’Isoc sur une « plus-value constatée »
de 900.000 euros (un million d’euros moins 100.000 euros – voir supra à propos
de la détermination de la plus-value)
- Imposition des réserves exonérées, celles-ci disparaissant du patrimoine de la société :
Ce régime est subordonnée au respect de la condition d’intangibilité (il faut qu’elles restent
dans le patrimoine de la société). Et la liquidation a pour effet la disparition de la société,
on va avoir des distribution de liquidation qui vont s’imputer sur les réserves exonérées, et
donc va avoir pour effet de les rendre imposable. Puisqu’à nouveau les réserves sont
exonérées de l’ISoc, mais seulement temporairement. Donc temporairement : taxation
étalée moyennant emploi, mais si la société disparaît, pas de possibilité d’étalement de la
taxation dans le temps. Mais comme le fisc veut quand même pouvoir toucher l’ISoc, la
conséquence est que je vais avoir une imposition immédiate au moment où ces réserves
exonérées quittent le patrimoine de la société.
166
Marion Osten
») et est imposable à titre de revenus mobiliers sur l’excédent, que l’on intitule en pratique le
« boni de liquidation ». Ex : j’apporte 10000 à une SRL dont je suis l’associé unique. Cette SRL
réalisé des bénéfices pendant des années. Elle a pour finir un patrimoine, des fonds propres de
250.000. elle réalise l’ensemble de son patrimoine, et je reçois un montant de 250.000 en numéraire
alors que j’ai apporté 10.000. Je ne suis pas imposé sur le montant de 10.000 car c’est ma mise,
mais sur 240.000 je suis imposable à titre de revenu mobilier sur ce montant. Le boni de liquidation
est donc l’excédent par rapport au capital libéré = 240.000 :
- CIR, art. 209, al. 1er : « en cas de partage de l'avoir social d'une société, par suite de
dissolution ou de toute autre cause, l'excédent que présentent les sommes réparties, en
espèces, en titres ou autrement, sur la valeur réévaluée du capital libéré, est considéré
comme un dividende distribué » : Il vise plus précisément la valeur réévaluée du capital
libéré (c’est à dire la valeur qui s’applique seulement pour le capital libéré avant 1950 mais
osef pr exam)
- CIR, art. 18, al. 1er, 2°ter : « les dividendes comprennent les sommes définies comme
dividendes par [l’]articl[e] 209 en cas de partage total […] de l'avoir social d'une
société résidente » : Partage total est la manière dont le CIR désigne la liquidation.
Donc le Boni de liquidation est un revenu mobilier :
- Imposition : PrM et imposition distincte à l’IPP (avec le régime du PrM libératoire)
(voir dispositions légales supra) : son régime fiscal chez l’associé PP est le même que
celui des autres dividendes à savoir retenu de PrM par la société de liquidation au taux de
30% et faculté pour l’associé PP de ne pas déclarer le revenu mobilier par application du
régime PrM libératoire.
RQ : Lorsque nous avons comparé le régime fiscal de l’entreprise individuelle et celui de celle
exercée en société, a été développé le régime particulier pour la liquidation. Ce régime est celui de
la réserve de liquidation (surpa : imposition à l’ISoc et avantage pour les petites sociétés, et dans
le second niveau d’imposition, à savoir imposition du Revenu Mobilier au taux de 30% et dans
certains cas, le taux était moindre à 15% et régime de la réserve de liquidation. Ce régime c’est le
cas où si la société décide de payer une cotisation distincte de 10% en cours de vie sociale, et donc
en plus de l’ISoc, et la contrepartie de cela est que cette cotisation distincte vaut imposition
anticipée des associés PP. Et donc la conséquence de cela, c’est que ces sommes mises en réserve
de la liquidation sont alors distribuées au moment de la liquidation sans charge fiscal puisqu’on a
eu cette imposition anticipée au taux de 10%. C’est donc unrégime favorable pour les petites
sociétés, et il s’agit d’une faculté et non d’une obligation. La petite société a le choix de le faire ou
non.
g. Réorganisations :
Examen limité au cas de la fusion par absorption. Et notamment au cas où tous les associés
sont assujettis à l’IPP.
Définition fusion par absorption : « l'opération par laquelle une ou plusieurs sociétés
transfèrent à une autre société, par suite d'une dissolution sans liquidation, l'intégralité de
leur patrimoine, activement et passivement, moyennant l'attribution aux associés ou
actionnaires de la société dissoute de parts ou d'actions de la société bénéficiaire et, le cas
échéant, d'une soulte en espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nominale des parts
ou actions attribuées, ou à défaut de valeur nominale, de leur pair comptable » (CSA, art.
12:2)
167
Marion Osten
Nous voyons cela maintenant car le CIR (d’un point de vue fiscal) assimile l’absorption à la
liquidation. D’une point de vue fiscal, donc si j’ai une société absorbée par une autre, la société
absorbée est d’après le CIR réputée liquidée. La liquidation entraîne une taxation à 2 niveaux :
• Société absorbée : ISoc sur les plus-values latentes et les réserves exonérées (CIR, art. 210, §
1er, 1°, et § 2)
• Associés assujettis à l’IPP : PrM et imposition distincte à l’IPP (avec régime du PrM
libératoire) sur le boni de liquidation réputé distribué (sous réserve de controverses) (voir
dispositions légales supra)
Donc c’est extrêmement défavorable, puisque la liquidation suppose une taxation de plus-values
latente à titre de plus-values constatée, il y a une taxation de réserves exonérées (au niveau de la
société) et puis il faut encore considérer que les réserves de la société sont considérées distribuées
(boni de liquidation réputé distribué aux associés) et donc coût fiscal important. Avec la
conséquence qu’il y a un désincitant fiscal terrible pour ce type d’opération ce qui est une entrave
qui ferait que ces opérations seraient assez rares en pratique en raison du coût fiscal considérable.
Le coût fiscal est tel qu’il constituerait un obstacle aux réorganisations, nationales ou
transfrontalières. C’est la raison pour laquelle l’UE a adopté une directive (car régime similaire
aussi dans d’autres sociétés et frein important à ce type d’organisation qui peut pourtant être
bénéfique pour le marché intérieur). → directive fiscale sur les réorganisations (directive
2009/133/CE du Conseil du 19 octobre 2009 concernant le régime fiscal commun applicable
aux fusions, scissions, scissions partielles, apports d’actifs et échanges d’actions intéressant
des sociétés d’États membres différents, ainsi qu’au transfert du siège statutaire d’une SE ou
d’une SCE d’un État membre à un autre). Donc le régime est de dire que si certaines conditions
sont réunies, il ne faudra pas traiter les réorganisations, et notamment l’absorption d’une société
par une autre, comme une liquidation.
Rq : le Code présente l’assimilation à une liquidation comme étant la règle, et l’exonération comme
étant ue exception, mais en pratique c’est l’inverse. Càd que si j’ai une opération de réorganisation
il y aura ce régime de faveur, et c’est seulement par exception qu’il y aura assimilation à la
liquidation.
168
Marion Osten
absorption beaucoup plus souple qu’en Be. En Be il faut une rémunération des associés de
la société absorbée par des actions ou parts avec une soulte qui ne peut pas dépasser 10%.
Quid si droit qui permet une soulte de 30% ? le législateur fiscale considère que ce n’est
pas une fusion par absorption. Donc cette définition permet également une certaine rigueur
dans la définition et donc si le droit étranger est beaucoup plus souple, cela permet d’avoir
des opération de réorganisation dans des circonstances où cela n’aurait pas été possible en
prsence de 2 sociétés régies par le droit belge.
- « La société absorbante […] [est] une société résidente ou une société
intraeuropéenne56 » (CIR, art. 211, § 1er, al. 4, 1°), si la société absorbante est intra-
européenne, la matière imposable57 – plus-values latentes et réserves exonérées – doit
demeurer en Belgique (CIR, art. 211, § 1er, al. 5). Ex : si j’ai une société fr qui absorbe une
société belge, la matière imposable doit rester située en Belgique. Car si en conséquence de
la fusion par absorption (ex : des machines) et que ces machines sont rapatriées en France,
la conséquence du régime de neutralité, est que si j’ai une plus-value latente sur la machine
(ex : valeur comptable d’1 million et valeur vénale de 5 million), soit j’ai pas d’application
du régime de neutralité et donc 4 millions taxables, soit j’ai le régime de neutralité et j’aurais
une imposition le jour où la société absorbante vendra la machine. Cela suppose que ces
machines restent en Be, puisque si les machines sont transférées en France je ne vais pas
avoir d’imposition ajd par application du régime de neutralité ni demain car plus de matière
imposable en Be. Raison pour laquelle si la société absorbante est intra-européenne, la
matière imposable doit demeurer en Be.
- « L’opération ne peut avoir comme objectif principal ou comme un de ses objectifs
principaux la fraude ou l’évasion fiscales » (CIR, art. 183bis, al. 1er, et 211, § 1er, al.
4, 3°)
Présomption réfragable que tel est le cas en l’absence de « motifs économiques valables
( CIR article 183bis al 2)». Si pas motifs économiques valables pour l’opération, elle est
présumée réfragablement avoir pour objectif principal la fraude ou l’évasion fiscale.
Déductions fiscales : je me limite ici à la déduction des pertes antérieures (supra), à la déduction
des excédents de RDT (supra) et à la déduction pour capital à risque (supra à Disparition
prochaine). Ces limitations sont susceptibles de concerner d’autres déductions fiscales, mais pas
vue précédemment donc osef.
56
Société établie dans l’UE. Si société établie aux USA qui absorbe une société belge, alors pas d’application de ce
régime de neutralité.
57
Activité de la société belge
169
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170
Marion Osten
imposable ultérieure » notamment Les pertes antérieures et les excédents de RDT » : si j’ai
un changement de contrôle d’une société motivée par des considération essentiellement fiscale, les
pertes antérieures et excédants de RDT disparaissent. C’est le cas notamment pour l’illustration ci-
dessous car le comptable achète les actions essentiellement dans un but fiscal à savoir l’utilisation
des pertes antérieures. Dans ce cas-là, disparition et donc pas d’imputation sur le bénéfice.
Illustration :
Un comptable qui veut exercer son activité en société (pour les avantages que ça apporte). Donc il
veut créer une nouvelle société pour exercer cette activité de comptable. Mais ce qu’il a fait, c’est
autre chose. En effet, il est tombé sur des personnes associées et dirigeants d’une société qui
exploitait un restaurant qui a périclité (donc les pertes se sont accumulées et puis les associés,
dirigeants en ont eu marre et ont voulu vendre la société). C’est une société où il n’y avait plus
d’actif, mais simplement un gros stock de pertes antérieures (pour 300.000). Pourquoi il était
intéressé de racheter les parts de la société plutôt que d’en créer une nouvelle ?
Il récupère une société qui n’a plus d’actifs, si ce n’est 300 000 euros de pertes antérieurs. Donc
les premiers 300 000 euros de bénéfices qu’il allait réaliser, plutôt que d’être taxé dessus, il allait
pouvoir imputer les pertes antérieures accumulées à l’époque où la société exerçait cette activité
de restaurant. Cela, dans les années 80, c’était très fréquent et il y avait un véritable commerce de
ce type de société dont l’activité avec périclité et qui avait accumulé des pertes antérieures. Donc
le législateur fiscal a réagi et a fait l’objet de la disposition ci-dessus.
Besoin légitime de caractère financier ou économique : la société est reprise par des associés qui
entendent poursuivre l’activité de restaurant avec le maintien du personnel par exemple. Dans ce
cas-là on va avoir des besoins légitimes de caractère financier ou économique donc la société va
conserver ses pertes antérieures de 300.000. Il s’agit du cas type de disposition où on demande une
décision anticipée au SDA avant de procéder à la reprise pour les cas gris où difficulté d’avoir
certitude.
e. Réorganisation :
En cas de la fusion par absorption (société absorbante qui existait avant l’opération et existe
toujours après l’opération et la société absorbée qui disparaît sans liquidation. Donc si perte chez
l’absorbante et l’absorbée, abstraction faite du régime présent, l’absorbante va conserver ses pertes
antérieures car existe toujours mais l’absorbée non) et en l’absence de disposition spécifique à ce
propos, le sens de la fusion influence le montant après fusion des pertes antérieures et des
excédents de RDT
En effet, la société absorbante conserve tout, alors que la société absorbée ne conserve rien.
DONC Intérêt fiscal à faire absorber une société prospère par une coquille vide ayant
d’importantes pertes antérieures ou excédents de RDT : des millions de pertes reportées
absorbait une société prospère. Ici, schéma de planification fiscal rencontré : fusion par
absorption faite à des fins purement fiscale, ou des coquilles vides (comme pour société qui
périclite ou qui avait des millions de pertes reportées) qui absorbaient une société prospère. Donc
des cas où en raison de l’important stock de perte reportée, la société prospère qui se faisant
absorbée n’allait plus devoirs payer d’impôts pendant des 10aines d’années.
Donc réaction du législateur (CIR, art. 206, § 2, al. 1er et 2) pour éviter cela. C’est une réaction
qu consiste à modifier la règle et éviter que le sens de la fusion est une quelconque importance en
disant : si on est une société absorbante, le stock de pertes antérieures ou de déductions RDT qu’on
pourra déduire après la fusion va être limité, et chez la société absorbée, même s’il est vrai qu’on
disparaît (avec le stock de pertes antérieurs et excédants RDT), néanmoins, on va permettre un
report de ce stock.
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Réduction prévue à l’article 156 du CIR : Ce principe concerne uniquement les personnes
assujetties à l’IPP (pas ISoc) (celui-ci s’applique en cas d’absence de CPDI, à l’inverse de l’art.
155 CIR92 qui s’applique en exécution d’une CPDI) qui dispose :
« Est réduite de moitié la partie de l’impôt (…) qui correspond proportionnellement :
174
Marion Osten
disposition n’est applicable que dans la mesure où ces revenussont imputés sur les
résultats d'établissements situés à l'étranger, en raison de l’activité exercée par les
bénéficiaires au profit de ces établissements;
- 3° aux revenus divers ci-après : a) bénéfices ou profits réalisés et imposés à l'étranger
; b) prix, subsides, rentes ou pensions à charge de pouvoirs publics ou organismes
publics étrangers ; c) rentes alimentaires à charge de non-habitants du Royaume.
[Lorsqu’une imposition commune est établie, la réduction est calculée par contribuable
sur l’ensemble de ses revenus nets.] »
On a vu dans le calcul de l’IPP, en raison de la régionalisation on avait ces concepts d’impôt État
et d’impôt État réduit. Et pour la détermination de l’« impôt État » il faut suivre une série
d’Étape (loi spéciale de financement, art. 5/2, § 2, 4°). Et le fait d’appliquer cette réduction
d’impôt est la 4ème étape du calcul. 3ème étape du calcul est celle qui permet d’obtenir l’impôt à
répartir, et une fois qu’on a cet impôt à répartir, pour obtenir le principal, il faut appliquer à l’impôt
à répartir l’éventuelle réduction d’impôt pour revenu de remplacement ou la réduction d’impôt
pour revenu de source étrangère. à Réduction appliquée à l’impôt à répartir (c’est-à-dire à
l’impôt de base diminué de l’impôt sur la quotité du revenu exempté d’impôt – voir supra).
Cela permet d’obtenir le « principal ».
Condition d’application :
- La réduction concerne les revenus immobiliers, les revenus professionnels et certains
revenus divers (à savoir, pour ce qui nous intéresse dans le cadre du cours, ceux
consistant en bénéfices ou profits réalisés à l’étranger58 et ceux consistant en rentes
alimentaires à charge des non-habitants du Royaume) –mais pas les revenus
mobiliers : ex : la personne qui touche un dividende de sourcecolombienne, ne se verra pas
appliquer cette réduction pour soulager d’avantage la double imposition.
- Condition d’imposition mais seulement pour certains revenus :
v Pour les revenus professionnels et les revenus divers consistant en bénéfices ou
profits réalisés à l’étranger (CIR, art. 156, al. 1er, 2° et 3°, a) : doivent avoir été
réalisé à l’étranger.
v Le revenu doit avoir été « imposé » à l’étranger : voir infra sur la portée de cette
expression. Le mot imposé a un sens particulier. On distingue 3 situations en droit
fiscal international : cas où le revenu doit être imposable, doit être imposé, et doit être
effectivement imposé.
Cette réduction d’impôt ne va s’appliquer que si les revenus ont été imposés dans certaines
circonstances (on ne va pas la rencontrer pour certains types de revenus tel que les revenus
immobiliers ainsi que pour les rentes alimentaires à charge de non résident).
Ce contribuable a, par hypothèse, des rémunérations nets de source étrangère d’un montant de
25.000 euros, l’impôt étranger est par hypothèse de 5.000 euros, de sorte qu’on a un revenu
net frontière de 20.000 euros (rémunération net de source étrangère – impôt étranger = revenu
net frontière imposable en Belgique de 20.000 euros). Par ailleurs, ce contribuable a également des
rémunérations nets de source belge de 15 000 € donc son revenu imposable est de 35 000 €. On
58
Au sens de l’article 90 al 1, 1er
175
Marion Osten
a vu que l’impôt de base diminué de l’impôt sur la quotité du revenu exempté d’impôt est, dans
cette hypothèse de 10 128 €.
La première chose à faire ici, c’est de déterminer la partie de l’impôt qui correspond au revenu
étranger : J’ai un impôt à répartir de 10 128 € pour un revenu imposable de 35 000 € (dont 20 000 € de
revenus de source étrangère et 15 000 € de revenus de source belge). Pour cela on applique une
règle proportionnelle. Donc on va appliquer à ce montant de 10 128 € une fraction dont le
numérateur est le montant du revenu de source étrangère (20 000 €) et le dénominateur est le montant
total du revenu imposable (35 000 €). Donc fraction de 20.000/35.000 que j’applique à mon montant
d’impôt à répartir de 10.128. Donc j’obtiens, comme partie de l’impôt qui correspond au revenu étranger,
un montant de 5787,43 (= partie de l’impôt à répartir qui correspond au revenu étranger). 10 128 € x 20
000/35 000 = 5787.43 € qui correspond au montant de la partie à répartir du revenu étranger.
La disposition dit que j’ai droit à une réduction pour revenu d’origine étrangère qui correspond à
la moitiéde cette partie de l’impôt afférent aux revenus étrangers (non pas à la totalité de 5787,43
mais à la moitié), donc à la moitié de ce montant de 5784.43 € à 2893.71 €. C’est ça le montant de
la réduction d’impôt pour revenu de source étrangère dans le cas où pas de CPDI. De sorte que, le
principal que j’obtiens à l’issue de la 4ème étape pour calculer l’impôt état s’élève à 7234,29€.
Ce qu’on vient de voir c’est la situation où en tant que contribuable, je touche un revenu provenant
d’un pays avec lequel la Belgique n’a pas conclu de CPDI. Comme elle en a conclu un certain
nombre, il va falloir regarder ce que cette convention prévoit (ce sera toujours plus favorable que
la réduction d’impôt de moitié), à la place de cette réduction de moitié, on aura plutôt une réduction
de la totalité de l’impôt afférent à mes revenus de source étrangère. Le principe de l’imposition du
net frontière est un principe général qui va rester, mais la réduction de moitié, les CPDI ont pour
effet qu’en tant que contribuable à l’IPP je ne vais pas avoir une réduction de moitié, mais à la
place une réduction de la totalité de la partie d eli’mpôt qui se rapport à mes revenus de sources
étrangères.
c. CPDI
è Généralités sur les CPDI :
- Traités internationaux bilatéraux : Il s’agit de Traité internationaux bilatéraux que la
Belgique a conclu avec un pays en particulier
- CPDI avec les 26 autres États membres de l’UE et la plupart des partenaires
économiques de la Belgique
Certain nombre de CPDI mais pas concevable de toutes les analyser ! Mais :
Forte similitude entre les différentes CPDI conclues par la Belgique, et ce pour deux raisons :
- Elles s’inspirent pour la plupart du Modèle OCDE pour conclure ses conventions :
organisation pour la coopération et le développement économique, établie à Paris. Les
autres pays de l’UE ont la même position, donc les 2 parties s’inspirent de ce modèle, donc
CPDI qui ressemble assez fort à ce modèle.
- Politique conventionnelle de la Belgique : elle l’applique de manière générale
notamment lorsque le modèle OCDE laisse une certaine marge de manœuvre. Ex : État de
résidence remédie à la double imposition, la Be a une méthode d’imputation et
d’exonération. La Be a la politique conventionnelle d’exonérer sous réserve de
progressivité quand il s’agit d’un revenu perçu par une PP résidente fiscale belge. Et cette
politique conventionnelle, al Be l’applique de manière générale dans ses conventions.
176
Marion Osten
è Modèle OCDE :
« Organisation de coopération et de développement économiques » : organisation
internationale située à Paris, avec notamment un « Comité des Affaires fiscales »
Le modèle s’accompagne d’un commentaire détaillé : celui-ci a une grande importance car
envisage les difficultés d’application que l’on a rencontré au fil du temps.
Ce modèle est revu à intervalle périodique qui mène à une disparité entre les convention conclues
par la Be à ce moment-là. La convention conclue dans les années 80 était avec un modèle tel qu’il
était en vigueur à cette époque, alors qu’une convention conclue aujourd’hui sera sur la base de la
dernière version du modèle OCDE. Le premier a été mis au point dans les années 60. Il y a eu une
importante révision du Modèle OCDE intervenue en 2017. Cette révision intervenue à la suite
des travaux sur « l'érosion de la base d'imposition et le transfert de bénéfices ». C’est
seulement au moment de la renégociation de la convention que les nouveautés vont être intégrées
dans la convention bilatérale. Mais négociation à des intervalles très importantes (20/30ans), onc
une révision adoptée aujourd’hui au modèle, pouvait mettre 15/20.25 ans avant d’avoir une
incidence sur les recettes fiscales perçues par les États et sur la convention. Et les révisions de 2017
sont assez fondamentales pour les États et donc volonté de la mettre plus rapidement en application.
Donc « Convention multilatérale » (« MLI ») en vue d’adapter plus rapidement les CPDI
existantes. C’est une convention où tous les États qui le souhaitaient pouvaient y adhérer et cela a
pour effet que cela modifie tout le réseau de conventions pour les dispositions que les États
souhaitaient voir modifier (précisées par les États eux-mêmes).
Cas où une personne est résidente dans deux Etats contractants : règles de départage (Modèle
OCDE 2017, art. 4, §§ 2 et 3) prévue par la convention également.
Exemple : convention avec le Luxembourg. Et la Belgique et le Luxembourg considèrent que je
suis assujetti à l’IPP. La Belgique considère que je suis assujetti à l’IPP et le Luxembourg considère
que je suis également assujetti à l’IPP. Dans ce cas, la convention prévoit des règles de départage
177
Marion Osten
en disant comment je dois faire pour déterminer si je suis résident fiscal belge ou luxembourgeois
pour les besoinsde la convention. Même principe pour les sociétés !
Pour les impôts visés : il s’agit des « impôts sur le revenu et sur la fortune perçus pour le
compte d’un État contractant, de ses subdivisions politiques ou de ses collectivités locales,
quel que soit le système de perception » (Modèle OCDE 2017, art. 2, § 1er). Donc l’IPP est visé
par la convention, et l’ISoc également.
- Revenus immobiliers et gains en capital sur des biens immobiliers : pouvoir illimité
de l’Etat de la source (Modèle OCDE 2017, art. 6, § 1er, et 13, § 1er) :
Ex : je suis un résident fiscal belge et j’ai un immeuble en Espagne ou au Luxembourg, la question
qui se pose c’est de savoir dans quelle mesure le Luxembourg ou l’Espagne peut taxer les loyers que
je retire de cet immeuble si je le donne en location, ou un revenu fictif tel qu’un revenu cadastral si
jamais je l’utilise comme seconde résidence (cet immeuble : ex appartement en Espagne où j’y
passe mes vacances). Le modèle OCDE suggère dans ce cas-là, de laisser un pouvoir illimité à l’État
de la source (art. 6 §1er pour les revenus et art. 13 §1er pour les gains en capital Modèle OCDE),
ce qui est très largement suivi dans les CPDI conclues par la Belgique. L’Espagne, lux, Allemagne
peuvent axer de manière illimitées les biens sur leur territoire.
178
Marion Osten
comme cela vaut pour une société. Ici, tout va dépendre de la question de savoir si on a ou non un
établissement stable dans l’État de la source. Question de se pose surtout en Be pour les société.
Ex : je suis une société et j’exerce une activité en tant que société en Allemagne ou au Luxembourg,
la question qui se pose c’est de savoir à partir de quel moment le Luxembourg ou l’Allemagne va
avoir le droit de me taxer en tant que société résidente fiscale belge au regard de la Convention ? Je
vais pouvoir être taxé en Allemagne ou au Luxembourg à partir du moment où j’ai un établissement
stable au Luxembourg ou en Allemagne selon le cas.
L’établissement stable nécessite d’avoir une activité assez importante au préalable mais parfois
c’est une notion qui est perdue de vue et pourtant nécessite une présence assez importante.
1. En l’absence d’établissement stable : aucun pouvoir d’imposition de
l’Etat de la source (Modèle OCDE 2017, art. 7, § 1er in limine)
2. En présence d’un établissement stable : pouvoir d’imposition illimité de
l’Etat de la source sur les bénéfices attribuables à l’établissement stable
(Modèle OCDE 2017, art. 7, § 1er)
Exemple : une personne qui décide de constituer une société en Irlande car le taux y est de 12.5%
pourexercer une activité en Belgique (cas où non résident qui exerce une activité en Be). Donc j’ai
unc contribubale belge qui se dit qu’il veut payer moins d’impôt, et donc va exercer son activité
via une société irlandaise. Le FISC peut dire que le contribuable décrit cette société comme étant
irlandaise, mais d’un point de vue fiscal, le critère qui est important c’est le critère du siège réel.
Donc, même si société de droit irlandais, à partir du moment où une société a son siège réel en
Belgique car c’est là que les réunions des CA ou de l’OA ont lieu, la société a beau être de droit
irlandais, elle a néanmoins sa résidence fiscale en Belgique et doit dès lors être soumise à l’impôt
des sociétés. Maintenant, il se produit que certains contribuables sont plus prudents, donc ils font en
sorte que la sociétéait son siège réel en Irlande, donc ils font en sorte que les réunions de l’OA ou du
CA aient lieu en Irlande,que la comptabilité soit tenue en Irlande et que les AG aient lieu en Irlande.
Ce qu’on perd de vue c’est cette notion d’établissement stable. Donc même si j’ai une société qui
a son siège réel en Irlande, à partir du moment où elle exerce toute son activité en Belgique, ce n’est
pas pcq non résidente qu’elle ne pourra pas la taxer, la Belgique pourra l’assujettir à l’impôt des
non-résidents sociétés et la taxer sur les bénéfices réalisés par l’établissement stable en Belgique.
Pourquoi ? Car les dispositions du CIR92 en matière d’imposition des non-résidents prévoient que
la Belgique peut taxer les bénéfices imputables à un établissement belge, et la convention belgo-
irlandaise dit que la Belgique peut taxer les bénéfices réalisés par un établissement stable en
Belgique. !!! une telle société qui a un établissement stable en Be est soumis à l’ISoc des NR. Il
faut avoir en tête ce critère que les NR peuvent néanmoins être frappés par l’impôt.
QUID du cas des entreprises actives dans l’économie numérique ? Elles peuvent avoir une activité
importante dans un État tout en y ayant une présence physique très faible. Dans ce cas-là en
revanche, comme la notion d’établissement stable nécessite un certain seuil de présence, la
difficulté aux yeux de certaines états, c’est que ces sociétés peuvent exercer une activité importante
sur leur territoire mais sans avoir d’établissement stable et avec la conséquence qu’il est difficile
de les taxer. En effet, ces sociétés exercent leur activité par le biais de différentes sociétés
implantées dans différents pays. Exemple : Google Irlande qui gère les activités de google en
Irlande, ce que la Convention belgo- irlandaise dit c’est que la Belgique peut seulement taxer
google si elle a un établissement stable en Belgique. Comme ce seuil d’activité sur le territoire
belge, ce n’est pas évident d’avoir un établissement stable compte tenu des activités de google et
de google Irlande exercent dans l’exemple. C’est un point qui fait l’objet de nombreuses
discussions à l’heure actuelle, afin de permettre aux états où google est active, de les taxer malgré
tout. Ce n’est pas encore reflété dans le Modèle OCDE 2017 qui utilise cette notion d’établissement
179
Marion Osten
stable pour déterminer si oui ou non je peux taxer en tant qu’État de la source : Pouvoir
d’imposition que si ETABLISSEMENT STABLE.
Alors, avant de voir quand il y a un établissement stable : ce que le modèle entend par gain en
capital est une plus-value. Ex : j’ai un immeuble dont je peux retirer des revenus ou vendre avec
une PV. Est-ce que l’État de la source est compétent pour taxer cette PV ? Oui si je suis assujettie
à l’IPP ou l’Isoc, mais immeble en Espagne sur lequel je réalise une PV, l’Espagne peut taxer sur
cette PV réalisée sur l’immeuble.
à L’établissement stable peut également être « personnel » : il l’est s’il y a dans l’autre État
une personne autre qu’un agent indépendant qui agit ou est réputé agir au nom et pour le
compte de l’entreprise (Modèle OCDE 2017, art. 5, §§ 5 et 6). Càd : Imaginons une société
belge qui a une activité de gestion de fortune, elle est établie en Belgique et elle envoie des
employés dans l’État de la source (typiquement un pays voisin). Donc ces employés partent de
la Belgique le matin et y reviennent le soir, ils travaillent peut-être deux jours par semaine en
Belgique. Mais le reste de la semaine ils vont sur le territoire de l’état voisin et ils prospectent
la clientèle (ils rencontrent des clients et leur font signer des contrats avec la société belge pour
laquelle ils travaillent). Dans ce cas, on n’a pas d’établissement matériel de la société belge dans
le pays étranger, car on n’a pas de bureau de la société belge dans le pays étranger. Néanmoins,
on a voulu laisser un pouvoir d’imposition à l’État de la source et le fait que l’employé se rende
180
Marion Osten
dans le pays étranger pour rencontrer des clients et leur fait signer des contrats avec la société
belge de gestion de fortune, fera qu’on n’aura pas un établissement stable matériel mais bien un
établissement stable personnel.
Disposition plus compliquée que ça : ce que ces société faisaient, c’est de dire que si client désire
travailler avec la société belge, pour éviter d’avoir un établissement stable personnel, on ne signe
rien, et la signature se fera en Belgique et puis on enverra les documents comme ça en tant
qu’employé, certes quand on regarde la définition d’établissement stable personnel on est une
personne autre q’un agent indépendant car employé mais on ne répond pas à la condition d’agir au
nom et pour le compte de l’entreprise puisque le contrat est signé par le siège en Belgique. Comme
dans l’exemple cela est assez artificiel, donc on élargi la définition au cas où l’agent indépendant
est réputé agir au nom et pour le compte de l’entreprise pour viser ce cas de l’agent autre qu’un
agent indépendant. Donc vaut pour l’employé aussi. On considère, depuis 2017, dans ce cas là
également, il y a un établissement stable personnel compte tenu du fait que c’est l’employé qui a
négocié toutes les modalités de la convention quand il s’est rendu à l’étranger. Faire de la publicité
à l’étranger ne vaut pas !
- Dividendes et intérêts :
Pouvoir limité de l’État de la source :
Le Modèle OCDE plafonne l’imposition à 15 % pour les dividendes en règle générale et à 10
% pour les intérêts (Modèle OCDE 2017, art. 10, §§ 1 et 2, et 11, §§ 1 et 2) : L’impôt qu’il
peut prélevé pour les personnes physiques est plafonné à 15% pour les dividendes en règle
générale et à 10% pour les intérêts (cas du contribuable résident en Be, et actions dans une société
étrangère où CPDI). Cela vaut aussi pour les entreprises sauf si les actions ou la créance sont
affectées à un établissement stable dans l’État de la source (Modèle OCDE 2017, art. 10, § 4,
et 11, § 4) : la règle de l’art. 37 CIR92 qui dit qu’il faut considérer les dividendes et les intérêts
comme des revenus professionnels à partir du moment où je suisune société (par détour de 183) ne
vaut pas pour les besoins de la CPDI. Avec une exception pour les actions ou la créance qui sont
affectées à un établissement stable dans l’État de la source. Ex : je suis une société belge, j’ai un
établissement stable en Allemagne, j’affecte une participation dans une autre société allemande à mon
établissement stable en Allemagne, à ce moment-là, cas particulier où Allemagne aura un pouvoir
181
Marion Osten
d’imposition illimité sur les dividendes ou la créance en raison de cette affectation à l’établissement
stable. En revanche, si je suis une société belge et que j’ai des actions dans une société allemande sans
y avoir d’établissement stable, alors ce principe s’applique à savoir limitation à 15% ou 10% sur sa
retenue à la source. Rq : régime mère-filiale peut s’appliquer pour le cas de l’Allemagne, donc si
participation de 10% au moins, alors exonération pure et simple par application de cette directive si je
détiens cette participation depuis plus d’un an.
- Gains en capital sur des biens mobiliers (règle générale) : (Plus-values sur action par
exemple)
Aucun pouvoir d’imposition de l’État de la source (Modèle OCDE 2017, art. 13, § 5)
Cela vaut aussi pour les entreprises sauf si les biens mobiliers sont affectés à un établissement
stable dans l’État de la source (Modèle OCDE 2017, art. 13, § 2). Ex : je suis un contribuable
assujetti à l’IPP ou à l’impôt des sociétés et que je revends avec plus-value des actions dans une
société allemande. Si la convention belgoallemande suit le Modèle OCDE sur ce point, alors je ne
vais pas avoir de possibilité pour l’Allemagne d’imposer cette plus-value pcq l’État de la source
n’a aucun pouvoir d’imposition sur les gains en capital. Avec la même réserve qu’il en va
différemment en présence d’un établissement stable dans l’État de la source, que si la société belge
a un établissement stable en Allemagne, et les actions y sont affectées, dans ce cas particulier,
l’Allemagne pourra taxer.
Mais, cela n’est pas à dire qu’il y aura nécessairement une imposition dans l’État de résidence
: pourquoi? L’Allemagne ne peut pas imposer la PV. Imaginons qu’il s’agisse d’une plus-value
réalisée par une personne physique, est-ce que cela signifie qu’à contrario, la plus-value sera taxée
par la Belgique ? Il faut d’abord voir ce qu’il pour l’État de la source et puis l’État de résidence où il
y a des remèdes à la double imposition. Mais comme il n’y a aucune imposition dans l’État de la
source, pas besoin de remédier à la double imposition vu qu’elle n’est pas. Donc en fait, tout dépend
de ce que prévoit le droit interne belge. Donc CPDI ne fait jamais obligations aux États de taxer,
on a un partage du pouvoir d’imposition, mais en tant qu’État de la source je peux taxer ou non.
Donc dans l’exemple de la PV, la convention dit qu’on ne peut pas taxer en tant qu’État de la source
donc pas d’obligation de remédier à la double imposition pour l’État de résidence, mais cela ne
veut pas dire qu’il y aura nécessairement une imposition en Be. En effet, pour les PV sur action, à
partir du moment où je reste dans le cadre de la gestion normale de mon patrimoine privé, je n’ai
pas de revenus divers imposables. Donc la convention a pour objet de répartir les pouvoirs
d’imposition, mais aucune obligation, une fois que j’ai ce pouvoir, de taxer. C’est une question à
résoudre au regard du droit interne.
- Rémunérations :
Imaginons que je suis un contribuable belge assujetti à l’IPP et que je vais travailler dans un autre
état avec lequel la Belgique a conclu une CPDI conforme au modèle OCDE.
Principe est qu’il y a un pouvoir illimité de l’État de la source (État dans lequel je vais
travailler) mais sur les seules rémunérations qui proviennent d’un emploi exercé dans cet
État et avec une importante exception (Modèle OCDE 2017, art. 15, §§ 1 et 2) : cet état dans
lequel je vais travailler a un pouvoir illimité pour taxer mes rémunérations, pour autant que les
rémunérations proviennent d’un emploi exercé sur son territoire.
Exception (Modèle OCDE 2017, art. 15, § 2) :
L’article 15 prévoit que même si je vais travailler dans un autre état, je ne serai imposable dans
mon étatde résidence que si plusieurs conditions sont réunies de manière cumulative :
182
Marion Osten
i) La période pendant laquelle je vais travailler sur le territoire de l’autre État ne peut pas
excéder 183 jours durant toute la période de 12 mois (seuil non dépassé)
ii) Les rémunérations doivent être payées par un employeur qui n’est pas résident dans
l’État de la source : rémunération non payée par une personne résidente de l’État de la
source
iii) Les rémunérations ne doivent pas être supportées par un établissement stable que
l’employeur a dans l’État de source : rémunérations pas mises à charge d’un
établissement stable que l’employeur a dans l’État de la source.
Illustration :
Je travaille pour la filiale belge d’une société américaine en Belgique et cette filiale m’envoie aux
USA pendant 15 jours. Donc pendant 15 jours j’exerce mon activité aux USA. Est-ce que je vais
devoir déposer une déclaration fiscale aux USA et me faire taxer aux USA avec toutes les
complications administratives que cela engendreraient ? NON car :
- j’ai travaillé 15 jours (ce qui est moins que 183 jours)
- la société qui paie ma rémunération n’est pas établie aux USA, il s’agit de sa filiale belge
- la rémunération n’est pas non plus payée par un établissement stable que la société belge
aurait aux USA.
Objectif de la règle : éviter d’être contraint en tant que contribuable belge de déposer une
déclaration aux USA.
Autre cas de figure : je suis contribuable belge et je travaille pour une société française 90 jours par
an en France et le reste du temps en Belgique. Est-ce que je vais devoir payer mes impôts en France
?
- En dessous du seuil des 183 jour. On est en dessous du seuil de 183 jours, donc à priori, pas
de pouvoir d’imposition pour la France.
- La seconde condition pour que la France n’ai pas de pouvoir d’imposition n’est pas remplie
car ici, les rémunérations sont payées par un employeur qui est résident de l’état de la
source. C’est une situation différente de mon premier exemple où les rémunérations étaient
payées par une société belge et non par une société US. Alors qu’ici les rémunérations sont
payées par une société française. Donc dans ce cas-là, dans la logique du modèle OCDE,
même si le travail a été exercé en France pendant moins de 183 jours, comme la
rémunération est cette-fois payée par une société établie dans l’État de la source, l’État de
la source a le pouvoir d’imposer la rémunération qui correspond à ces 90 jours de travail
payés en France. A nouveau la différence par rapport au premier exemple, c’est que dans
cet exemple la rémunération était payée par une société belge, donc une société établie dans
l’État de résidence, et donc dans un autre État que la source. Alors que dans cet exemple ci,
la société qui paie la rémunération est établie dans l’État de la source avec al conséquence
que la seconde condition n’est pas remplie et donc il peut alors taxer comme l’exception ne
s’applique pas. .
Quid si le bénéficiaire des rémunérations travaille pour un employeur qui est résident dans
le même État que lui et exerce son emploi dans l’État de la source pendant 65 jours?
Quid si le bénéficiaire des rémunérations travaille pour un employeur qui est résident dans
l’État de la source et exerce son emploi dans l’État de la source pendant 65 jours?
Conditions doivent être remplies cumulativement pour que l’exception soit applicable. Mais elle
ne s’applique pas, l’État de la source a le droit de taxer les rémunérations reçues au titre de
l’exercice d’un emploi dans l’État de la source.
183
Marion Osten
184
Marion Osten
si le taux d’imposition est plus faible à l’étranger, comme c’est une exemption totale, on aura une
charge fiscale plus faible sur le revenu réalisé àl’étranger.
Trois précisions quant à la manière dont la Belgique applique exactement cette méthode
d’exemption :
à Le revenu doit être imposable dans l’état de la source (première possibilité). La convention
dit qu’à partir du moment où le revenu est imposable dans l’état de la source, alors vous Belgique
vous devez exonérer le revenu. è Exemption même si le revenu n’a pas été soumis à un régime
fiscal.
Exemple de l’État qui limiterait la notion de rémunérations imposables aux rémunérations
en espèces (sans viser donc les rémunérations en nature) : le revenu imposable dans l’état de la
source : cela veut dire que l’état de la source doit avoir un pouvoir d’imposition MAIS peu importe
qu’il ne le mette pas en œuvre. Tout à l’heure, on a parlé de la disposition balai qui ne reconnait
aucun pouvoir d’imposition à l’état de la source à exemple : dans le casdes rentes alimentaires,
elles ne sont pas imposables dans l’état de la source donc cette condition n’est pas remplie. En
revanche si maintenant l’état de la source a un pouvoir d’imposition, comme par exemple en
matière de rémunération. Le travailleur exerce son activité dans l’état de la source et ne peut pas
185
Marion Osten
se prévaloir de l’exception de l’art. 15 §2, donc ici l’état de la source a bel et bien un pouvoir
d’imposition. Toutefois, d’après le droit interne de l’état de la source, sont seules imposables à titre
de rémunération, les rémunérations versées en espèce. Et il se fait que ce travailleur a également une
partie de sa rémunération qui lui est attribuée sous la forme d’avantage de toute nature. Dans ce
cas-là, le revenu est imposable dans l’état de la source. Parce que l’état de la source a le pouvoir
d’imposer simplement dans son droit fiscal interne, seulement la rémunération en espèce constitue
le revenu imposable. Mais l’expression revenu imposable c’est une expression qui ne prévoit pas
une condition d’imposition effective. En effet, il suffit qu’en tant qu’état de la source, je me sois vu
reconnaitre le pouvoir d’imposer le revenu, peu importe que je ne mette pas cette compétence en
œuvre effectivement. C’est donc un revenu pour lequel la convention préventive reconnaît un
pouvoir d’imposition à l’État de la source peu importe que cet État n’ai pas mis ce pouvoir
d’imposition en œuvre.
à Le revenu doit avoir été imposé dans l’état de la source (Niveau intermédiaire). Ce que la
conventionprévoit c’est que c’est seulement si le revenu a été imposé dans l’état de la source, que
la Belgique doit remédier à la double imposition en applique la méthode d’exemption. è
Exemption seulement si le revenu a été soumis à un régime fiscal, qui peut cependant
consister en une exonération.
Exemple de l’État qui impose en principe les rémunérations quel que soit le secteur d’activité
mais qui aurait prévu en faveur des travailleurs dans le secteur du textile une exonération
pendant une période de cinq ans à titre de mesure de soutien : le cas du revenu imposé dans
l’état de la source. Attention, ce terme imposé ici a une signification particulière, pourquoi ? Parce
qu’un revenu imposé dans l’état de la source, cela vise non seulement un revenu qui a été
effectivement imposé dans l’état de la source, mais cela vise aussi un revenu qui a été soumis à un
régime fiscal, et ce, même si ce régime fiscal est le régime de l’exonération. Ex : Cas d’un état qui
impose en principe les rémunérations, et ce quel que soit le secteur d’activité du travailleur, mais
qui aurait prévu une exonération très particulière en faveur des travailleurs actifs dans le domaine
du textile. Il s’agit donc d’un état qui aurait prévu que pendant 5 ans, les rémunérations des
travailleurs actifs dans le domaine du textile sont exonérées et ce à titre de mesure de soutien pour
favoriser le secteur du textile ainsi que ses travailleurs. Dans ce cas, on considère que le revenu a
été imposé. Pourquoi ? Parce que certes, il n’y a pas d’imposition effective, mais il a été soumis à
un régime fiscal dans l’état de la source, en l’occurrence un régime d’exonération.
186
Marion Osten
par tranche, c’est donc la raison pour laquelle cette réserve de progressivité n’intéresse pas les
sociétés mais que les PP.
Porte laissée ouverte par le Modèle OCDE (Modèle OCDE 2017, art. 23 A, § 1er) : C’est une
porte que la Belgique a ouvert grâce au modèle et c’est quelque chose que la Belgique prévoit de
manière systématique dans ses conventions, comme dans la convention belgo-luxembourgeoise à
Politique conventionnelle de la Belgique de le prévoir (voir par exemple la CPDI belgo-
luxembourgeoise, art. 23, § 2, 1°, seconde phrase).
Mise en œuvre : CIR, art. 155, al. 1er : L’idée de ce régime c’est que la Belgique est donc d’accord
d’exempter le revenu réalisé à l’étranger, mais elle veut pouvoir en tenir compte dans le calcul de
l’impôt qui frappe les revenus de source belge. Ca c’est l’idée de la réserve de progressivité dont la
mise en œuvre fait l’objet de l’art. 155 CIR92. Ce dernier prévoit une réduction d’impôt qui
correspond à la partie de l’impôt relative au revenu étranger. Dans les remèdes de droit interne, on
avait vu qu’il y avait une réduction d’impôt qui correspond à la moitié de l’impôt relatif aux revenus
étrangers. Et ici, le mécanisme est tout à fait similaire, si ce n’est une étape qui saute : il ne faut
plus diviser la partie qui correspond au revenu étranger par deux car c’est la totalité de l’impôt qui
correspond au revenu étranger qui va venir réduire le montant de l’impôt dû.
Voir exemple en annexe (suite exemple 2) : on envisage le cas d’une exonération pure et simple,
on a des rémunérations totales de 35K € dont des revenus nets de source étrangère de 20K € et des
revenus nets de source belge de 15K €,avec une exonération totale, on a un impôt de 1602 €. Alors
qu’avec l’exemption sous réserve de progressivité, on a un impôt principal (intervient au moment
où on cherche à déterminer le montant de l’Impôt État) nettement plus élevé puisqu’il est de 4340
€, mais cela reste toujours plus avantageux que la situation dans laquelle on n’a pas de convention
du tout, puisque dans cette situation-là, la réduction d’impôt correspond seulement à la moitié de la
partie de l’impôt relatif aux revenus étrangers à impôt principal de 7234.29 €.
187
Marion Osten
DONC On a une convention qui a pour effet de limiter la retenue à la source à l’étranger. S’il s’agit
d’un dividende, ce sera limité à 15%. Donc si le droit interne étranger prévoit qu’en principe la
retenu à la source est de 25%, la convention aura pour effet que l’Allemagne ne pourra retenir que
15% car la Convention a introduit une contrainte. Mais la Belgique elle va taxer l’intégralité de ce
dividende, simplement il y aura ce mécanisme du net-frontière, à savoir que cet impôt étranger de
15% est déductible du montant brut du dividende.
L’avantage que le contribuable tire de la CPDI se limite donc au plafonnement de la retenue
à la source étrangère : Ex : la Belgique ne va pas taxer les 1000, mais elle va taxer 1000 – 150 de
retenue à la source étrangère. Cela constitue donc une application du mécanisme du revenu net
frontière selon lequel le revenu net et le revenu imposable est un montant de 850 €. Mais il n’empêche
que quand on regarde le revenu net (le montant obtenu après l’application de l’impôt allemand +
application de l’impôt belge), le montant est inférieur à ce que j’aurais eu si j’avais investi dans
une société belge puisqu’en effet, dans une société belge j’aurais eu un montant net de 700 €. Alors
qu’en investissant dans une société allemande, j’ai seulement un montant net de 595 €. Voir
exemple en annexe (suite exemple 1).
Selon la CJUE, pas de restriction injustifiée à la libre circulation des capitaux car résulte de
l’exercice parallèle des compétences fiscales des Etats membres(voir not. CJUE, 14 novembre
2006, Kerckhaert-Morres, C-513/04) :
A cet égard, certains contribuables belges ont saisi la CJUE pour dire qu’il s’agissait là d’une
entrave à la libre circulation des capitaux, puisqu’il est financièrement plus avantageux d’investir
dans une société belge, plutôt que dans une société située dans un autre EM de l’UE.
La CJUE a dit que si restriction à la libre circulation des capitaux il y avait, elle serait en toute
hypothèse justifiée par une raison impérieuse d’intérêt général. En effet, ici, cette restriction résulte
de l’exercice en parallèle de la compétence fiscale des EM. Donc en matière de fiscalité directe qui
est une matière harmonisée sur certains harmonisées sur certains points au niveau de l’UE. Sur
beaucoup d’autres questions et notamment sur la question qui nous intéresse ici des retenues à la
source effectuées sur des dividendes payés à des personnes physiques où également à des sociétés
en dehors des prévisions de la Directive Mère-filiale, il n’y a pas d’harmonisation. Donc, aux yeux
de la CJUE, c’est pour cela que cette restriction à la libre circulation des capitaux est justifiée.
Selon elle, cette entrave à la libre circulation des capitaux découle simplement du manque
d’harmonisation. Mais également du fait que les EM exercent leurs compétences fiscales en
parallèle, c’est pour cette raison-là qu’on ne peut pas reprocher à la Belgique de ne pas prévoir de
manière unilatérale un remède à la double imposition (qui résulte du fait que l’Allemagne taxe
également le dividende).
188
Marion Osten
pouvoirs d’investigation et qui porte à un an le délai dans lequel le contribuable peut introduire une
réclamation (projet de loi portant des dispositions fiscales et financières diverses, Doc. parl.,
Chambre, 2021-2022, n° 2899/5) . Il est quasi certain que d’ici la fin de l’année, ce projet sera
devenu loi et que cette loi aura été publiée au Moniteur belge. Les modifications s’appliqueront
pour l’essentiel dès l’exercice d’imposition 2023 (voir projet de loi, art. 102). C’est pourquoi vous
trouverez sur l’UV un document qui reproduit les articles 315, 333, 354, 358 et 371 du CIR tels
que modifiés par ce projet de loi, ainsi que l’article 354/1 de ce code tel qu’inséré par ce projet de
loi. Ce document est disponible sur l’UV. Vous pourrez le prendre avec vous à l’examen. C’est
aux dispositions de ces articles que je me référerai dans la suite de la présentation. Je vous
informerai, par une annonce sur l’UV, de la publication de la loi au Moniteur belge (ou, si jamais
cela devait se produire, du rejet du projet de loi en séance plénière)
n Seconde étape : dette d’impôt tout à fait formée seulement par un acte individuel
d’établissement de l’impôt accompli par l’administration
189
Marion Osten
= la dette d’impôt doit être portée au rôle. L’IPP et l’ISoc sont portés au rôle, en principal,
additionnels (pour l’IPP) et accroissements, et « sont exigibles à la date à laquelle le rôle a été
rendu exécutoire » (CIR, art. 298, § 1er, 304, § 1er, al. 3, et 413, al. 1er, première phrase).
En ce qui concerne le terme « définitivement dû », la terminologie qui est utilisée par le CIR92
c’est « exigible ». Donc, ce que le code dit c’est que l’IPP ainsi que l’impôt des sociétés sont
exigibles à la dateà laquelle le rôle a été rendu exécutoire (≠ le mot exigible n’a pas ici la même
signification qu’en droit des obligations où on entend par exigible le fait d’être payé
immédiatement). En effet ici, on a une distinction inspirée du droit de la TVA entre l’«
exigibilité de l’impôt » (propre au droit fiscal, vise le caractère « définitivement dû » de la
dette d’impôt) et l’« exigibilité du paiement » (dette payable immédiatement).
Le rôle est « acte authentique par lequel l’administration […] se crée un titre contre le
contribuable et manifeste sa volonté d’exiger le paiement de l’impôt » (Cass., 17 juin 1929,
Pas., 1929, p. 246 ; voir aussi Com. IR, n° 298/1, qui se réfère à cet arrêt) : d’une part,
l’administration se crée un titre contre le contribuable, et d’autre part, il a un caractère exécutoire
donc l’administration fiscale dispose par le simplefait de l’enrôlement, un titre exécutoire contre le
contribuable. è Caractère exécutoire du rôle (privilège de l’exécution forcée) (voir CIR, art.
298, § 1er)
Les cotisations d’IPP et d’ISoc sont portées aux rôles, formés par commune, au nom des
contribuables (CIR, art. 300, § 1er, et AR/CIR, art. 131 et 133, § 1er). L’enrôlement est notifié
au contribuable par l’envoi d’un « avertissement-extrait de rôle » (CIR, art. 300, § 1er, et
AR/CIR, art. 136) (pour des exemples, voir IPP vue d’ensemble, annexes 3 et 4).
à En matière de PrI : La dette d’impôt naît également en deux étapes (CIR, art. 304, § 1er,
première phrase, et 413, al. 1er, première phrase). Il faut également un enrôlement pour que le
PrI soit définitivement dû.
à En matière de PrPr et de PrM en revanche, les deux moments sont condensés en un seul :
La dette d’impôt naît de manière parfaite, sans enrôlement. La mise à disposition (d’un revenu
mobilier ou professionnelle) fait naître, outre le revenu (voir supra), la dette d’impôt, et ce de
manière définitive (voir CIR, art. 267, al. 1er , et 273, 1°, et la réf. faite par ces deux
dispositions au caractère « exigible » du précompte) : dès que revenu mis à disposition, le PrPr
et le PrM sont définitivement dû. (pour l’aspect naissance de la dette d’impôt).
190
Marion Osten
Rq : On a vu que l’enrôlement a un autre intérêt pour l’administration fiscale qui est celui de
disposer d’un titre exécutoire. C’est pourquoi le PrM et PrPr, même si naissance parfaite par la
simple mise à disposition du revenu, sont parfois enrôlés, notamment lorsque le redevable du Pr ne
le paie pas dans le délai. A ce moment-là, l’administration enrôle alors le Pr pour avoir un titre
exécutoire. à Enrôlement seulement si l’administration fiscale a besoin d’un titre exécutoire
en raison du défaut de paiement du contribuable (voir CIR, art. 298, § 1er, et 304, § 1er, al.
2)
- Exigibilité du paiement :
Il s’agit de l’exigibilité du paiement pour IPP, ISoc et PrI : La dette d’impôt devient exigible 2
mois après l’envoi de l’AER (CIR, art. 413, al. 1er, seconde phrase).
Tandis que pour le PrPr et PrM : il faut avoir égard aux délais à l’art. 412 du CIR (supra) : Pour
le PrM, 15 jours à partir de la mise à disposition du revenu. Pour le PrPr, il faut regarder le montant
du précompte professionnel de l’année précédente et selon qu’il ait ou non dépassé un seuil
d’environ 42 000 €, le PrPr est payable dans les 15 jours du trimestre ou dans les 15jours du mois
qui suit la mise à disposition des rémunérations.
Par exception, IPP, ISoc et précomptes exigibles avant ces délais « lorsque les droits du
Trésor sont en péril » (CIR, art. 413, al. 3).
Il y a suspension des voies d’exécution lorsque la dette d’impôt/les revenus est contestée.
Ex : si j’ai un litige fiscal avec l’administration et qu’il y a une contestation sur le montant de mes
revenus car j’ai déclaré avoir des revenus de 30 000 € et l’administration dit que c’est inexact. En
réalité je n’ai pas complété ma déclaration correctement et en fait selon l’administration j’ai des
revenus de 40 000 €. Si je conteste cela, cela entrainera la suspension des voies d’exécution.
Point important : l’administration peut procéder pendant ce temps-là à des mesures conservatoires
(CRec, art. 60). Ce qui peut faire que dans certains cas, même si je conteste, je peux avoir intérêt à
payer l’impôt sachant que si je gagne ensuite mon litige, l’impôt me sera remboursé. Donc, un des
intérêts de cela c’est d’éviter que l’administration prenne des mesures conservatoires dans certaines
circonstances.
Exceptions à la suspension des voies d’exécution :
- Contestation de la partie de l’impôt correspondant aux revenus déclarés (CRec, art. 61,
al. 1er) :
Ex : je déclare mes revenus à concurrence de 40 000 € alors que mon revenu imposable ne s’élève
qu’à 30 000 € mais je me suis trompée donc ce n’est pas l’administration qui majore mon revenu
imposable qu’à concurrence de 40 000 €. Dans ce cas-là, je peux le contester mais comme c’est
191
Marion Osten
moi qui ai pris l’initiative de déclarer le revenu imposable de 40 000 €, si je le conteste, cela ne va
pas entrainer la suspension des voies d’exécution.
- En cas de taxation d’office, partie de l’impôt qui n’excède pas la dernière imposition
définitivement établie à charge du redevable pour un exercice d'imposition antérieur
(CRec., art. 61, al. 1er) :
Ex : cas lorsque le contribuable ne dépose pas de déclaration, il est taxé d’office. Dans ce cas-là,
la partie de l’impôt qui n’excède pas la dernière imposition définitivement établie pour cette partie
de l’impôt, il n’y a pas de suspension des voies d’exécution.
- Assimilation des revenus sur lesquels le contribuable a marqué son accord à des
revenus déclarés (CRec, art. 61, al. 2) :
Ex : l’administration fiscale a rectifié le revenu imposable, le contribuable a déclaré 30 000 € et
l’administration l’a rectifié à concurrence de 40 000 €. Si le contribuable a marqué son accord sur
cette rectification, mais qu’ensuite il décide de le contester malgré tout, l’accord qu’il a marqué sur
cette rectification est assimilée au fait d’avoir déclaré le revenu avec la conséquence que les voies
d’exécution ne seront pas non plus suspendues pour la partie de l’impôt qui se rapporte à ses
revenus.
à Prescription : Délai de cinq ans à compter de la date d’exécutoire du rôle (CRec, art. 23, §
1er) :
La dette d’impôt peut également s’éteindre par prescription. Le délai de prescription est de 5 ans à
compter de la date exécutoire du rôle43.
C’est plus rare que la dette d’impôt s’éteigne par prescription car la prescription peut être
interrompue44 ou suspendue.
192
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b. La déclaration :
§1. Importance de la déclaration en matière d’impôts sur les revenus :
La déclaration joue un rôle fondamental en matière d’IR car :
193
Marion Osten
- Le CIR cherche en général à atteindre un revenu réel plutôt que présumé… mais cela
suppose que l’administration puisse prendre connaissance de ce revenu réel : c’est en
grande partie grâce à la déclaration du contribuable qu’elle va prendre connaissance du
revenu réel. La cotisation d’impôt va être établie sur base de la déclaration, sachant que
l’administration n’est pas liée par ce que le contribuable a déclaré car il pourrait avoir
déclaré des choses inexactes à un revenu inférieur à son revenu réel, absence de déclaration
de certains revenus bruts, etc.
CIR, art. 339, al. 1er : « La déclaration est vérifiée et la cotisation est établie par
l'administration en charge de l'établissement des impôts sur les revenus. Celle-ci prend pour
base de l'impôt les revenus et les autres éléments déclarés, à moins qu'elle ne les reconnaisse
inexacts. » : cela s’inscrit dans la philosophie selon laquelle le CIR92 cherche à atteindre le revenu
réel et que la déclaration est la premier moyen pour l’administration puisse prendre connaissance
du revenu réel.
L’article 339, alinéa 1er, du CIR ne règle pas cependant la charge de la preuve/n’a aucune
incidence sur le plan de la charge de la preuve, dont le régime est le suivant :
- L’administration doit prouver les éléments positifs (assujettissement, revenus) : c’est
à elle de prouver que tel ou tel contribuable est un résident qui a sa résidence fiscale en
Belgique, si elle veut l’assujettir à l’IPP.
- Le contribuable doit prouver les éléments négatifs (déduction, dépense donnant droit
à une réduction d’impôt, exonération)
- IPP :
Le délai est celui qui est « indiqué sur la formule » de déclaration (donc c’est le délai indiqué
par l’administration fiscale), sans pouvoir « être inférieur à un mois à compter de son envoi »
(CIR, art. 307bis, § 2, et 308, § 1er). donc si l’administration fiscale m’envoie ma formule de
déclaration à l’IPP le 15 mai 2023, elle ne peut pas medire que je dois déposer ma déclaration pour
le 1er juin 2023 au plus tard, elle est obligée de me laisser un mois au moins.
La déclaration peut être introduite soit sous format papier soit sous format électronique.
194
Marion Osten
Le CIR92 comporte également une disposition qui concerne le cas où le contribuable n’a pas reçu
sa formule de déclaration le 1er juin de l’année, dont le millésime désigne l’exercice d’imposition
(= pour l’exercice d’imposition 2022 à l’IPP c’est avant le 1er juin 2023), c’est au contribuable de
contacter l’administration pour en demander une à Obligation de demander une formule de
déclaration à défaut d’en avoir reçu une le 1er juin de l’année dont le millésime désigne
l’exercice d’imposition (sauf choix fait de déposer électroniquement) (CIR, art. 308, § 3)
- ISoc :
Le délai est de 7 mois après la clôture de l’exercice comptable (CIR, art. 310, al. 1er, première
phrase)
L’administration doit justifier la décision qu’elle prend, en particulier si elle refuse la demande du
contribuable. Décision qui doit être justifiée sur la base de la loi du 29 juillet 1991 relative à la
motivation formelle des actes administratifs. En effet, l’administration fiscale est une autorité
administrative (voir cette loi, art. 1er) et donc a l’obligation de motivation formelle pour les
actes administratifs tels que pareille décision (cette loi, art. 2). Elle ne peut pas juste dire « non
je refuse », elle doit expliquer pourquoi on n’est pas en présence de circonstances telles que la
maladie grave du contribuablepar exemple.
« La formule est remplie conformément aux indications qui y figurent, certifiée exacte, datée
et signée » (CIR, art. 307, § 2). La déclaration peut aussi être remplie par voie électronique :
faculté à l’IPP (CIR, art. 307bis, § 1er), obligation à ISoc (CIR, art. 307bis, § 3, al. 1er).
195
Marion Osten
j’ouvre ce compte, de déclarer l’existence du compte au point de contact central des comptes et des
contrats financiers tenu par la BNB.
Les comptes bancaires belges sont également déclarés à ce Point de contact, mais par les
institutions financières elles-mêmes (loi du 8 juillet 2018 et CIR, art. 322, § 3). Donc, en ce qui
les concerne, je ne dois pas les déclarer à ce point central tenu par la BNB car ce sont les institutions
financières elles-mêmes qui se chargeront de l’informer. Je ne dois pas non plus les mentionner
dans ma déclaration d’impôts.
2ème mention : « Constructions juridiques » (sur cette notion, voir supra, « Taxe Caïman »)
(CIR, art. 307, § 1er/1, al. 1er, c). Ce sont les constructions qui sont également concernées par la
Taxe Cayman dont on a déjà parlé à ex : j’ai une société aux Bermudes, c’est une construction
juridique pour les raisons évoquées plus haut dans le cours, je dois donc la mentionner dans ma
déclaration à l’IPP.
- A l’ISoc :
Il y a également certaines mentions qui doivent être faites. Ici, on va s’attarder sur une mention
particulièrement importante qui doit être faite, non pas dans la déclaration elle-même, mais dans
une annexe à la déclaration à l’ISoc :
- Mention des paiements vers des « paradis fiscaux » (CIR, art. 307, § 1er/2, al. 1er à 4)
(voir annexe 3) : En effet, il existe des limites concernant le paiement d’intérêts à des
paradis fiscaux. Limite qui se fondait en partie sur cette obligation de déclaration, puisqu’en
effet, si cette obligation de déclaration n’est pas respectée les paiements d’intérêts dans le
cadre du financement des sociétés, rejet de déduction à l’ISoc.
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Marion Osten
**Liste belge – notion d’« Etat à fiscalité inexistante ou peu élevée » (CIR, art. 307, § 1er/2,
al. 2)
Il s’agit d’un État situé en dehors de l’EEE qui
è soit n’assujettit pas les sociétés à un impôt sur les sociétés qui frappe tant les
revenus d’origine domestique que les revenus d’origine étrangère : pas d’ISoc
du tout
è soit est considéré comme imposant trop faiblement les sociétés, à savoir que le
taux nominal de l’impôt sur les sociétés est inférieur à 10 % ou que la charge
fiscale effective sur les revenus d’origine étrangère est inférieure à 15 %. Liste
établie par AR (voir AR/CIR, art. 179) : Fiscalité peu élevée
c. Procédure de taxation :
§1. Rectification de la déclaration (CIR, art. 346)
2ème étape : Le contribuable reçoit cet avis et doit répondre dans un délai d’un mois « à
compter du troisième jour ouvrable qui suit l’envoi de cet avis » (CIR, art. 346, al. 3).
RQ : Cette précision fait suite à une jurisprudence de la CC qui considérait que c’était
discriminatoire de fairecourir le délai à partir de l’envoi de l’avis comme c’était prévu auparavant.
Elle suggérait que le délai devait commencer à courir à partir de la réception. Pour traduire cela, le
législateur a modifié la loi en prévoyant que, désormais, le délai commençait à courir à partir du
moment où le contribuable était présumé avoir reçu l’avis de rectification = au plus tard le 3ème jour
ouvrable qui suit l’envoi.
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3ème étape : L’administration fiscale doit fait connaître au contribuable, « au plus tard
le jour de l’établissement de la cotisation », « les observations que celui-ci a formulées […] et
dont elle n’a pas tenu compte, en indiquant les motifs qui justifient sa décision » (CIR, art.
346, al. 5)
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3ème étape : L’administration fiscale doit fait connaître au contribuable, « au plus tard le jour
de l’établissement de la cotisation », « les observations que celui-ci a formulées […] et dont
elle n’a pas tenu compte, en indiquant les motifs qui justifient sa décision » (CIR, art. 352bis)
De plus, il existe des minima imposables en cas d’absence de déclaration ou de remise tardive
de celle-ci (CIR, art. 342, §§ 2 à 4). Ainsi, pour la société assujettie à l’impôt des sociétés,
minimum absolu de 41.900 euros de bénéfices (CIR, art. 342, § 4, al. 1er et 3 – montant indexé
EI 2023 (voir avis d’indexation, annexe, titre XI)). Donc si l’administration ne disposed’aucun
élément, elle peut taxer une société assujettie à l’ISoc sur un minimum de bénéfices imposablesde
41 900 €64.
§1. Modes de preuve de droit commun (hormis le serment) (CIR, art. 340, al. 1er) :
En pratique, l’administration recourt surtout à la preuve par présomptions de fait.
Ce mode de preuve ne concerne en pratique que les personnes physiques (même si l’article
341 du CIR vise aussi les personnes morales). Il faut un fait connu, à savoir des signes ou
indices d’où résulte une aisance supérieure à celle qu’attestent les revenus déclarés.
Ex: achat d’une voiture de luxe, vacances chères, loisirs coûteux, apport d’un montant élevé
dans une société, etc. par un contribuable qui ne déclare que de faibles revenus.
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L’administration va utiliser cette preuve, pour me taxer sur un revenu important. Elle va partir du
fait qu’il y a un décalageentre le revenu déclaré et mon aisance.
Ce que l’administration fiscale avait essayé de faire au tout début de notre système d’impôt sur les
revenus, elle avait essayé de raisonner par présomption de fait conformément à ce que le droit
commun lui permet de faire. Mais la difficulté à laquelle, elle s’est heurtée c’est que les
contribuables lui répondaient que c’est le conjoint qui lui a permis de réaliser ces dépenses, j’ai
emprunté, etc. à Difficulté de prouver par simple présomption de fait l’existence de revenus
imposables non déclarés à partir de la seule insuffisance indiciaire. (Voir les travaux
préparatoires de la loi du 28 juillet 1938 à l’origine de la preuve par signes ou indices d’aisance :
« Des [contribuables] affirment qu’ils vivent sur leur capital ou celui de leur conjoint, qu’ils ont
emprunté ou encore qu’ils jouissent de revenus exonérés […]. Dorénavant, le contribuable devra
fournir la preuve de ces affirmations » (exposé des motifs, Doc. parl., Chambre, 1937-1938, n°
263, p. 9)).
C’est pourquoi une loi de 1938 organisait un renversement légal de la charge de la preuve. Àpd du
momentoù l’administration fiscale établi l’existence de cette différence entre le train de vie et les
revenus déclaré, c’est au contribuable de prouver que cette aisance provient de revenus non
déclarés. Plus précisément, cette présomption légale s’analyse en double présomption légale
(instaurée par le législateur fiscal en faveur de l’administration) :
à L’insuffisance indiciaire est présumée provenir de revenus imposables non déclarés (alors
qu’ils auraient dû l’être >< dividendes ou intérêts ayant subi le précompte mobilier)
à Les revenus imposables sont présumés avoir été recueillis pendant la période imposable.
Caractère réfragable de la présomption en ses deux aspects (cf. CIR, art. 341, al. 1er , in limine
: « sauf preuve contraire) :
à Le contribuable peut prouver que l’insuffisance ne provient pas de revenus imposables
(fonds empruntés, donation ou héritage, etc.) ou provient de revenus imposables qu’il ne
devait pas déclarer (dividendes ou intérêts ayant subi le précompte mobilier)
à Le contribuable peut prouver l’existence d’une épargne au dernier jour de la période
imposable précédente
ð Taxation par comparaison ou sur une base forfaitaire (CIR, art. 342)
C’est un mode de preuve assez primitif qui remonte au 19e siècle. Il est relativement peu appliqué
par l’administration. Selon ce mode de preuve, l’administration va taxer le contribuable par
comparaison avec des contribuables dans une situation similaire.
Condition pour que ce mode de preuve puisse s’appliquer : Si l’administration prouve que la
comptabilité, et donc la déclaration, n’est pas fiable (voir CIR, art. 342, § 1er, al. 1er : « à
défaut d’éléments probants »). Donc la la comptabiliténe doit pas être probante, c’est un mode
de preuve qui concerne spécifiquement les activités professionnelles génératrice de bénéfices ou
de profits.
200
Marion Osten
- Les bénéfices ou profits générés par l’activité correspondent à ceux déterminés en ayant
égard aux bénéfices ou profits normaux d’au moins trois contribuables similaires
- Les données relatives aux trois contribuables qui servent de points de comparaison sont
exactes (corollaire du secret professionnel auquel l’administration est tenue en vertu de
l’article 337, al. 1er, du CIR)
Ce qui rend ce mode de preuve un peu délicat sur le plan des droits de la défense pour le contribuable
taxé par comparaison puisqu’on présume que le revenu imposable peut se déterminer àpd de 3
contribuables similaires. Dès lors, lorsque l’administration est confrontée à la situation d’un
contribuable qui n’a pas de comptabilité probante, dans bien des cas l’administration va privilégier
la preuve par présomption de fait. En effet, il s’agit d’une simple faculté pour l’administration :
celle-ci demeure libre de privilégier la preuve par présomptions de fait.
e. Pouvoirs d’investigation :
Ces pouvoirs ne peuvent être exercé que dans certains délais mais comme ceux-ci sont calqué sur
les délais d’imposition (en réforme) on va d’abord parler des pouvoirs d’investigation, puis des
délais d’imposition puis des délais d’investigation.
à Demande de renseignements :
L’administration peut adresser une demande de renseignement à laquelle le contribuable est tenu
derépondre par écrit dans un délai d’un mois (CIR, art 316). Sachant qu’une prolongation est
possible pour de juste motif. La décision doit être justifiée sur la base de la loi du 29 juillet
1991 relative à la motivation formelle des actes administratifs (voir déjà supra, à propos de
la prolongation du délai de dépôt de la déclaration).
201
Marion Osten
Point sur les deux premiers pouvoirs d’investigation de l’administration, il y a une possibilité
d’invoquer pour l’imposition des tiers les renseignements recueillis en examinant les livres et
documents ou à la suite de demande de renseignements (CIR, art. 317). Il y a une exception
prévue pour le cas des institutions financières (CIR, art. 318, al. 1). Ex : Imaginons que
l’administration contrôle la situation de BNP Paribas Fortis, elle va voir une série de renseignement
qui concerne les clients, dans ce cas elle ne va pas pouvoir utiliserces renseignements pour aller
taxer ces clients. Il y a une exception à l’exception quand même, en présence « éléments concrets
permettant de présumer l’existence ou la préparation d’un mécanisme de fraude fiscale »
(CIR, art. 318, al. 2).
à Visite fiscale des locaux où une activité s’exerce ou est présumé s’exercer (CIR, art. 319) :
RQ : cette visite fiscale n’est pas un droit de perquisition. En d’autres termes, les agents de
l’administration fiscale ne peuvent pas commencer à ouvrir les tiroirs ni à fouiller les sacsà main.
Visite fiscale des locaux où une activité s’exerce ou est présumé s’exercer (CIR, art. 319)
Finalités :
- « Constater la nature et l'importance de ladite activité et de vérifier l'existence, la
nature et la quantité de marchandises et objets de toute espèce que ces personnes y
possèdent ou y détiennent à quelque titre que ce soit, en ce compris les moyens de
production et de transport » (CIR, art. 319, al. 1er)
- « Examiner tous les livres et documents qui se trouvent dans les locaux » et, lorsque le
contribuable recourt « à un système informatisé ou à tout autre appareil électronique
», vérifier « la fiabilité des informations, données et traitements informatiques » (CIR,
art. 319, al. 1er)
à Demande de renseignements
« En ce qui concerne un contribuable déterminé » (CIR, art. 322, § 1er) ou « sur toute
personne ou ensemble de personnes, même non nominativement désignées, avec qui [ceux à
qui les renseignements sont demandés] ont été directement ou indirectement en relation en
raison de ces opérations ou activités » (CIR, art. 323, § 1er). Exemple : l’administration peut
demander à un contribuable à qui avez-vous vendudes boisons au-delà d’un tel montant un tel jour
(cela concerne un groupe de contribuable qui n’est pas nominativement désigné).
Cas particulier des demandes de renseignements adressées à des institutions financières :
RQ : ATTENTION a bien distingué de ce qu’on a vu supra. Ce qu’on a vu plus haut, c’est la
situation où l’administration fiscale contrôle la situation de l’institution financière et à cette
occasion tombe sur des infos utiles pour lataxation des clients. La situation ici n’est pas la même
202
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car l’administration contrôle la situation fiscale du client et pour ce faire, l’administration souhaite
avoir des infos financières. Ici l’institution financière est un tiers par rapport à la personne dont la
situation fiscale est contrôlée. Dans ce cas- là, l’administration peut demander des infos aux
institutions financières mais seulement dans des cas particuliers. Principalement dans les deux
situations suivantes (et avec certaines conditions) :
De manière plus générale, ces infos peuvent être demandé aux « établissements et organismes
publics ».
Ces échanges d’infos ont également lieu spontanément. Ainsi, Code d’instruction criminelle,
art. 29bis : « si une enquête pénale révèle des indices de fraude en matière d'impôts directs
ou indirects, le procureur du Roi en informe le ministre des Finances ou le service qu'il
désigne et accorde consultation et copie sauf si l'accès au dossier et la prise de copie du dossier
risquent de compromettre des enquêtes pénales en cours ». Même chose pour la CTIF (Cellule
de traitement des informations financières) qui transmet également au ministre des Finances les
203
Marion Osten
f. Délais d’imposition :
§1. Délai ordinaire de 18 mois (CIR, art. 353, al. 1er, et 359) :
Le délai d’imposition qu’on qualifie d’ordinaire c’est le délai d’imposition de 18 mois (CIR, art
353, al 1 et 359). On parle de délai ordinaire car c’est le délai d’imposition qui va s’appliquer si en
tant que contribuable j’ai tout fais correctement (introduit une déclaration impeccable sur le fond
et sur la forme). Ce délai de 18 mois se calcul àpd du 1er janvier de l’exercice d’imposition. à En
matière not. d’IPP et d’Isoc
Ce délai s’applique en matière d’Isoc et IPP MAIS pas en matière de précompte immobilier
(matière régionalisée en ce compris la matière de l’imposition): délai d’imposition de minimum
3 ans en Région de Bruxelles-Capitale (CIR, art. 354, §§ 1 et 3) et en Région wallonne (décret
wallon du 6 mai 1999, art. 20, al. 2, 6e tiret) et de minimum 5 ans en Région flamande (CFF,
art. 3.3.3.0.1, § 1er, al. 1er). On a vu que la période imposable correspond à l’exercice d’imposition
et donc pour le précompte immobilier exercice d’imposition 2022, l’administration aura tjrs au
moins un délai de 3 ans. Donc plutôt que de pouvoir l’établir jusqu’au 30 juin 2023, elle pourra
l’établir jusqu’au 31 décembre 2024. Cet art 354 a fait l’objet d’une réforme profonde (on doit aller
voir le texte en ligne et non pas celui dans notre Code : c’est exprimé de manière indirecte (§3)).
Ce délai ne s’applique pas non plus en matière de PrM et PrPr sachant qu’on aura un
enrôlement pour ces précomptes seulement si le contribuable ne paye pas dans les délais (CIR,
art. 354, § 3). L’adminisdtreation dispose d’un délai d’imposition de minimum 3 ans
204
Marion Osten
Le délai commence à courir le 1er janvier de l’exercice d’imposition. En matière d’IPP, c’est
àpd du 1er janvier de l’exercice d’imposition si j’ai une période imposable complète (ce qui n’est
pas toujours le cas). Illustration : Le cas typique pour l’exercice d’imposition 2023 qui sert de
référence à ce cours. J’ai touché des revenus entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022, ces revenus
sont taxés lors de l’exercice d’imposition 2023, je dépose ma déclaration en juin-juillet 2023 à l’Ipp.
L’administration a jusqu’au 30 juin2024 pour me taxer. Ceci est le délai de 18 mois.
Toutefois, il ne peut être inférieur à six mois « à compter de la date à elle la déclaration est
parvenue au service indiqué sur la formule » (CIR, art. 353, al. 1er, in fine). Le code a voulu
prévoir le cas des sociétés qui tiennent leur comptabilité autrement que par année civile. Donc cette
disposition vise les sociétés tenant leur comptabilité autrement que par année civile.
En effet, on pourrait se retrouver dans une situation où l’administration fiscale n’est pas en mesure
d’établir l’impôt dans ce délai de 18 mois. Cela provient du fait que si je tiens ma comptabilité
autrement que par année civile (Ex : société qui clôture son exercice comptable le 30 novembre
2022), cette société pour l’exercice comptable aller du 31 décembre 2021 allant du 30 novembre
2022, comme l’administration peut déjà taxer cette société en 2022, la cotisation d’impôt sera
rattachée à l’exercice d’imposition 2022. Par rapport à lasociété qui clôture le 31 décembre, on a
ici une cotisation d’impôt qui est rattaché à un exercice d’imposition antérieur. Avec la
conséquence que comme le délai de 18 mois court àpd du1er janvier de l’exercice d’imposition,
le délai dont l’administration fiscale dispose pour taxer une telle société est moindre. En effet,
à s’en tenir à la règle selon laquelle le délai court àpd du 1er janvier de l’exercice d’imposition,
dans cet exemple, la cotisation d’impot se rattache à l’exercice d’imposition 2022 mais comme ce
délai court àpd du 1er janvier 2022 cela voudrait dire que l’administration ne peut plus la taxer
après le 30 juin 2023. Or si la société clôture ses comptes le 30 novembre 2022, elle doit encore
introduire sa déclaration à l’Isoc, quelle est le délai qu’elle dispose pour introduire cette
déclaration ? Un délai de 7 mois, la société a donc jusqu’au 30 juin 2023 pour déposer sa
déclaration et l’administration ne peut la taxer que jusqu’au 30 juin 2023. Pour éviter cette situation
où l’administration n’est pas en mesure de taxer le contribuable on a cette précision que
l’administration dispose d’un délai min. de 6 mois. Dans notre exemple, si la société dépose sa
déclaration le 30 juin 2023, l’admin pourra la taxer jusqu’au 31 décembre 2023, par l’effet de
cette règle, elle sera donc en mesure de taxer cette société.
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Marion Osten
C’est une nouveauté du projet de loi. Ce délai s’applique en cas d’absence de déclaration ou
remise tardive de celle-ci.
à Délai de 10 ans :
Ce délai s’applique dans deux hypothèses :
- Déclaration « complexe », à savoir, pour ce qui intéresse le cours, déclaration IPP
devant faire mention d’une « construction juridique » (CIR, art. 354, § 1er, al. 4) :
on a vu le régime de la taxe Caïman, on a vu que si en tant que contribuable assujettie à
l’IPP j’ai une société (société établie dans certains paradis fiscaux), elle est considérée
comme fiscalement transparente donc je vais directement être imposable sur les revenus
recueillis par cette société. Cette société est qualifiée de « construction juridique »
dans le régime dans les dispositions de l’art.2. On a également l’obligation de
mentionner cette construction juridique dans la déclaration fiscale. La troisième
conséquence de cette constructionjuridique, c’est que l’art 354 tel que remanié par le
projet de loi, considère que la déclaration de l’IPP est rendue complexe par le fait par
exemple que j’ai cette société au Bermudes.
- Fraude fiscale (CIR, art. 354, § 2) : imaginons le cas où je dépose ma déclaration à l’IPP
de l’exercice d’imposition 2023, je suis donc taxé sur mes revenus 2022. J’ai fraudé, j’ai
déduit une série de revenus professionnels en sachant que cela n’était pas le cas. Jusqu’à
quand l’administration va-t-elle pouvoir établir un supplément d’impôt ? le délai de 10 ans
va s’appliquer, comme ce délai commence à courir le1 janvier 2023, l’admin aura jusqu’au
31 décembre 2032 pour taxer.
à On a la prolongation pour la société qui ne tient pas sa comptabilité par année civile.
Principe : Les délais généraux commencent à courir à partir du 1er janvier de l’exercice
d’imposition (voir dispositions précitées).
L’idée de ce mécanisme est de toujours avoir un délai effectif, selon le cas, 3/4/6/10 ans àpd la
clôture de l’exercice comptable. Il s’agit d’une prolongation « d'une période égale à celle qui
s'étend entre le 1er janvier de l'année dont le millésime désigne l'exercice d'imposition et la
date de clôture de l'exercice comptable au cours de cette même année » (CIR, art. 354, § 4)
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Exemple :
Société qui clôture son exercice comptable le 30 novembre. La cotisation d’impôt des sociétés sur
le bénéfice comptable allant du 1er décembre 2021 ou 30 novembre 2022, cette cotisation d’impôt
sur le bénéfice imposable pour cette période imposable, c’est une cotisation d’impôt qui se rattache
à l’exercice d’imposition 2022. Avec la conséquence, que si on est dans le cas d’une inexactitude
de la déclaration sans intention frauduleuse, c’est le délai de 3 ans qui va s’appliquer àpd du 1er
janvier 2022. Cela voudrait donc dire que sans correctif, l’admin peut seulement taxer jusqu’au
31 décembre 2024 (expiration du délai en principe à cette date). Donc ça laisse à l’admin, par
rapport au moment de la clôture des comptes un délai qui est seulement d’un délai de 2 ans et 1
mois. A comparer avec le délai dont l’administration dispose pour une société qui tient sa
comptabilité par année civile, clôture des comptes le 31 décembre 2022, dans ce cas-là la cotisation
d’ISoc est rattaché à l’exercice d’imposition 2023 et dans cet exemple, l’admin peut taxer dansun
délai de 3 ans jusqu’au 31 décembre 2025 (elle a vrmt un délai de 3ans qu’elle n’aurait pas dans
notreexemple, où elle peut seulement taxer jusqu’au 31 décembre 2024) . C’est pour cela qu’il y a
une disposition qui prévoit que lorsqu’on ne tient pas la comptabilité par année civile, il faut
prolonger le délaid’imposition d’une période permettant qu’être dans la même situation qu’une
société qui tient sa comptabilité par année civile. A savoir dans l’exemple, le délai d’imposition est
prolongé de 11 mois (jusqu’au 30 novembre 2025, de manière à ce que l’admin ait un délai
effectif de 3 ans pour taxer). è Prolongation jusque cette date.
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Marion Osten
Il y a 5 circonstances qui donnent lieu à un délai plus étendu (ici, on va se concentrer sur les 4
premièrescirconstances) :
- Contrôle fiscal qui fait apparaître du PrM ou du PrPr qu’il n’a pas été ou mal déclaré
au cours d’une des cinq années précédentes (CIR, art. 358, § 1er, 1°) : A partir de ce
moment, l’administration fiscale dispose d’un délai de 12 mois pour établir l’impôt ou
le supplément d’impôt (CIR, art. 358, § 2, 1°)
- Informations obtenues dans le cadre de l’échange d’informations avec des autorités
fiscales étrangères qui font apparaître que des revenus imposables, le PrM ou le PrPr
n’ont pas été déclarés au cours des cinq années précédentes (sept années précédentes en
cas de fraude) (CIR, art. 358, § 1er, 2°) : A partir de la date où elle a connaissance de ces
informations, l’administration fiscale dispose d’un délai de 24 mois pour établir
l’impôt ou le supplément d’impôt (CIR, art. 358, § 3)
- Action judiciaire qui fait apparaître que des revenus imposables, le PrM ou le
PrPR n'ont pas été déclarés au cours d'une des cinq années qui précèdent celle de
l'intentement de l'action (CIR, art. 358, § 1er, 3°) : A partir du moment où la
décision sur l’action judiciaire n’est plus susceptible d’opposition ou de recours
(>< moment de l’intentement de l’action), l’administration fiscale dispose d’un délai
de 12 mois pour établir l’impôt ou le supplément d’impôt (CIR, art. 358, § 1er,
2°). Cette nuance a pour effet que parfois l’administration peut établir l’impôt ou des
suppléments d’impôt pour des exercices d’imposition qui sont écoulés depuis très
longtemps.
- Éléments probants venus à la connaissance de l’administration fiscale qui font
apparaître que des revenus imposables n'ont pas été déclarés au cours d'une des cinq
années précédentes (CIR, art. 358, § 1er, 4°) : A partir de la date où elle a connaissance
de ces éléments probants, l’administration fiscale dispose d’un délai de 12 mois pour
établir l’impôt ou le supplément d’impôt(CIR, art. 358, § 2, 3°)
Exemple n° 1 relatif à la 4ème circonstance : Les explications données par le contribuable lors
d’un contrôle mené aujourd’hui (14 novembre 2022) font apparaître que celui-ci n’a pas déclaré
certains revenus imposables chaque année depuis de très nombreuses années (pas de fraude). Le
contribuable avait une ristourne de fin d’année de ses fournisseurs et il ne savait pasque c’était un
revenu imposable donc il ne l’a jamais déclaré. Des éléments probants font donc apparaitre que
depuis très longtemps, le contribuable ne déclare pas certains de ses revenus imposables. A l’IPP (et
à l’ISoc si le contribuable tient sa comptabilité par année civile), des éléments probants font donc
apparaître que le contribuable n’a pas déclaré des revenus imposables au cours des cinq années
précédentes, à savoir qu’il ne les a pas repris dans ses déclarations relatives aux exercices
d’imposition 2017 à 2021 (périodes imposables 2016 à 2020). L’administration peut établir un
supplément d’impôt pour ces exercices d’imposition jusqu’au 14 novembre 2023 (CIR, art. 358, §
2, 3°)
RQ : Mais en fait, qu’est-ce que ça veut dire un contribuable qui n’a pas déclaré ses revenus
imposables au cours des 5 années précédentes ? Il s’agit du contribuable qui a déposé des
déclarations inexactes au cours de chaque année précédente (en 2021 – 2020 – 2019 – 2018 -2017).
Le contribuable n’a pas reprisdans ses déclarations relatives aux période d’imposition 2017 à 2021,
208
Marion Osten
les revenus des périodes imposables 2016 à 2020. Donc ce sont les revenus de ces déclarations,
que l’administration peut taxer. Elle dispose alors d’un délai de 12 mois pour établir un supplément
d’impôt jusqu’au 14 novembre 2023.
209
Marion Osten
Puisqu’elle peut alors, même si le délai pour fixer la cotisation est écoulée, établir à partir du même
redevable, une nouvelle cotisation en raison de tout ou partie des mêmes éléments d’imposition. à
L’administration fiscale peut, « même si le délai fixé pour l'établissement de la cotisation est
alors écoulé, établir à charge du même redevable, une nouvelle cotisation en raison de tout
ou partie des mêmes éléments d'imposition » (ibid.).
Attention, l’administration fiscale dispose d’un délai de 3 ans pour établir l’impôt, si elle l’établit
en dehors de ce délai, le conseiller général va également devoir accueillir la réclamation du
contribuable qui dit que l’impôt illégalement parce qu’établit hors délai. Mais dans ce cas-ci,
l’administration ne dispose pas de sa faculté de réimposition, car c’est en raison de la prescription
que la cotisation d’impôt est illégale.
Délai de trois mois à partir « de la date à laquelle la décision du conseiller général […] n'est
plus susceptible de recours en justice » (ibid.) pour que l’administration mette en œuvre son droit
de réimposition.
g. Délais d’investigation :
210
Marion Osten
d’ailleurs pour cela que lorsque l’administration reçoit ma déclaration, elle va d’abord établir une
cotisation d’impôt conforme à cette déclaration. C’est seulement par la suite qu’elle va contrôler
ma déclaration et c’est alors à ce moment-là, qu’elle va établir un supplément d’impôt sur les
revenus que je n’aurais pas déclaré ou sur les frais professionnels que j’aurais déduit à tort.
Les investigations peuvent déjà être effectuées dans le courant de la période imposable (CIR,
art. 333, al. 2). Ex : visite fiscale au cours de l’exercice d’imposition 2022 si elle pense que je
minimise l’activité professionnelle qui a lieu dans mes locaux professionnels, pour avoir des
indications sur l’ampleur de l’activité.
Les investigations peuvent également être effectuées dans les délais d’imposition généraux de
l’article 354 (CIR, art. 333, al. 2). Si j’ai déposé ma déclaration à temps, l’administration peut
exercer son pouvoir d’investigation dans le délai de 3 ans pour voir s’il n’y a pas des inexactitudes
dedans. Si je n’ai pas déposé de déclaration ou d’une déclaration tardive, l’administration dispose
alors d’un délai de 4 ans. Si je suis dans le cas où j’ai repris dans ma déclaration d’une opération
internationale, l’administration dispose d’un délai de 6 ans. Parfois, il y a un délai de 10 ans pour
les PP qui ont une construction juridique. Ca ce sont les délais généraux de l’art. 354 CIR92.
Il faut mentionner qu’il existe également un dernier délai de 10 ans qui s’applique en cas de fraude.
Ici aussi l’administration peut donc mettre en œuvre ce délai d’imposition de 10 ans, toutefois l’art.
333 al 3 comporte une disposition spécifique prévoyant en ce qui concerne ce délai d’imposition
général de 10 ans en cas de fraude : « à peine de nullité de l’imposition », l’administration
fiscale doit notifier au contribuable, « sur la base d’indices de fraude, dans ce même délai, la
présomption de fraude et son intention d’appliquer ce délai étendu, pour un ou plusieurs
exercices d’imposition, suite à cette présomption de fraude » (CIR, art. 333, al. 3).
Donc l’administration peut mener des investigations dans ce délai de 10 ans en cas de fraude mais
elledoit le notifier au contribuable, et ce à peine de nullité de l’imposition tout en indiquant quels
sont les indices sérieux qui fondent cette présomption de fraude.
Les investigations peuvent encore être effectuées dans deux cas qui se rapportent aux délais
d’imposition spécifiques de l’article 358 du CIR :
- Informations en provenance d’une autorité fiscale étrangère : investigations possibles
dans le délai de 24 mois dont l’administration fiscale dispose pour établir l’impôt ou
le supplément d’impôt (CIR, art. 333/2)
- Contrôle qui fait apparaître du PrM non ou mal déclaré : investigations possibles dans
le délai de 12 mois dont l’administration fiscale dispose pour établir l’impôt ou le
supplément d’impôt (CIR, art. 333/3)
Remarque préalable : la fraude fiscale et la fraude fiscale grave peuvent donner lieu par
ailleurs à des poursuites pénales. En effet, l’article 449 du CIR érige le fraude fiscale en
infraction pénale lorsque celle-ci est fait dans une intention frauduleuse ou à dessein de nuire.
- Al. 1 : « Sera puni d'un emprisonnement de huit jours à deux ans et d'une amende de 250
euros à 500.000 euros, ou de l'une de ces peines seulement, celui qui, dans une intention
211
Marion Osten
Elles sont infligées par l’administration fiscale au contraire des peines qui sont infligées par un
tribunal :
ð Les accroissement d’impôts :
« En cas d'absence de déclaration, de remise tardive de celle-ci ou en cas de déclaration
incomplète ou inexacte, les impôts dus sur la portion des revenus non déclarés ou déclarés
tardivement, déterminés avant toute imputation de précomptes, de crédits d'impôt, de
quotité forfaitaire d'impôt étranger et de versements anticipés, sont majorés d'un
accroissement d'impôt fixé d'après la nature et la gravité de l'infraction, selon une échelle
dont les graduations sont déterminées par le Roi et allant de 10 p.c. à 200 p.c. des impôts dus
sur la portion des revenus non déclarés » (CIR, art. 444, al. 1er). Donc ceux-ci vont de 10% à
200% selon une échelle dont les graduations sont déterminées par le Roi (on la retrouve dans
l’AR/CIR92, art 225 à 229)).
ð Les amendes :
« Le fonctionnaire délégué par le conseiller général peut appliquer pour toute infraction aux
dispositions du présent Code, ainsi que des arrêtés pris pour leur exécution, une amende de
50 EUR à 1250 EUR » (CIR, art. 445, § 1er, al. 1er) à L’administration fiscale peut également
infliger des amandes pour toute infraction aux dispositions duCIR92.
Ex : l’administration mène des investigations, elle fait une visite sur place et demande au
contribuable de lui donner les livres et renseignements mais celui-ci refuse. Dans tous ces cas,
l’administration fiscale peut alors infliger une amende.
212
Marion Osten
« Le Roi fixe l'échelle des amendes administratives et règle les modalités d'application de
celles-ci » (CIR, art. 445, § 1er, al. 2) : voir AR/CIR, art. 229/1 à 229/4 : Celle-ci va de 50 à
1250 €.
En ce qui concerne le rôle du juge et son contrôle, si ces accroissements et amendes ont un
caractère fiscal en droit interne, ceux-ci ont également un caractère pénal au regard de l’art. 6
CEDH qui garantit ce droit d’accès à un juge (sur l’étendue de ce contrôle selon la Cour de
cassation, voir not. Cass., 18 avril 2013, Pas., 2013, n° 244). La question de savoir quelle est
l’étendue exacte de ce pouvoir du juge n’est pas très claire. En effet, il y a des arrêts de la CCASS
sur la question mais ils sont sinueux83 à raisonnement dans lequel on voit que la Cour ne veut pas
trancher très clairement la question.
Quelques particularités :
213
Marion Osten
è Suspension du cours des intérêts de retard six mois après l’introduction d’une
réclamation lorsque l’administration ne s’est toujours pas prononcée (CIR,
art. 414, § 2) :
Si le contribuable introduit une réclamation et que l’administration tarde à se prononcer, alors à ce
moment-là les intérêts de retard cessent de courir. L’idée étant que le contribuable ne doit pas être
pénalisé par une négligence de l’administration. Le délai qui est jugé raisonnable pour que
l’administration se prononce sur la réclamation du contribuable, c’est un délai de 6 mois.
è Prise de cours rétroactive au 1er juillet qui suit l’exercice d’imposition en cas
d’accroissement de 50 % (CIR, art. 415, § 1er, al. 1er, 3°, a contrario) :
Cela vise le cas de la fraude fiscale. Si le contribuable n’a pas déclaré des revenus et qu’il l’a fait
dans l’intention frauduleuse de payer moins d’impôt, les intérêts vont courir de manière rétroactive.
Exemple : imaginons que l’administration établisse aujourd’hui (14 novembre 2022) un
supplément d’impôt IPP (accroissement de 50 %) relatif à l’exercice d’imposition 2017 établi le
14 novembre 2022, avec une déclaration incomplète ou inexacte avec intention d'éluder l'impôt (–
voir AR/CIR, art. 226). En principe, puisque la cotisation d’impôt est établie aujourd’hui, les
intérêts de retard ne vont commencer à courir qu’à partir du 1er février 2023. Cependant, en cas de
fraude, l’administration a considéré que c’était trop gentil, c’est pour cela qu’on va avoir une prise
de cours des intérêts le 1er juillet qui suit l’exercice d’imposition à ici comme c’est relatif à
l’exercice d’imposition 2017, les intérêts de retard commenceront à courir de manière rétroactive
à partir du 1er juillet 2018.
è L’administration peut accorder la remise des intérêts de retard « dans les cas
spéciaux » (CRec., art. 70)
- « Intérêts moratoires » :
Ce sont ceux dus par l’administration. C’est le cas type où on a un litige fiscal, en tant que
contribuable, il y a un risque que je le perdre mais je n’ai pas envie d’être redevable d’intérêts de
retard en plus de la cotisation d’impôts. Donc je paie l’impôt litigieux. Et si pour finir, je gagne le
litige, l’administration va non seulement devoir me rembourser l’impôt litigieux mais elle va aussi
devoir me verser des intérêts moratoires si j’ai pris la précaution de la mettre en demeure.
Le taux des intérêts moratoires, est 2x moindre que le taux des intérêts de retard à Taux qui est
actuellement de 2 % (CIR, art. 418, al. 1er et 2). À la différence des intérêts de retard qui courent
de plein droit en faveur de l’administration, le contribuable doit, lui adresser, une mise en demeure
à l’administration pour les faire courir. Donc une mise en demeure est nécessaire (CIR, art. 418,
al. 1er).
La différence de traitement entre le Trésor et le contribuable/taux plus élevé pour les intérêts
de retard et taux moins élevé pour les intérêts moratoires n’est pas discriminatoire selon la Cour
constitutionnelle (CC, n°168/2018 du 29 novembre 2018)
i. Recours du contribuable :
214
Marion Osten
réponds mais l’administration n’est pas convaincue par mes observations, elle y répond donc en
m’adressant un avis de taxation (+ un supplément d’impôt à ma charge). Moi, en tant que
contribuable, je ne suis toujours pas d’accord, qu’est-ce que je dois faire ? C’est introduire une
réclamation.
Formes :
- Par écrit et doit être motivée (CIR, art. 366, al. 1er, et 371, al. 1er)
- Auprès du conseiller général compétent (CIR, art. 366, al. 1er). Mais la réclamation est
également recevable si elle est adressée à « un [autre] fonctionnaire de l'administration
chargé de l'établissement des impôts sur les revenus, à un agent de l'administration
chargée de la perception et du recouvrement des impôts sur les revenus, ou au Service
de conciliation fiscale […] »(CIR, art. 366, al. 2)
- Délai d’un an à compter du troisième jour ouvrable qui suit la date d’envoi de de
l’avertissement-extrait de rôle (CIR, art. 371, al. 1er) = délai dont je dispose pour
introduire une réclamation. RQ : Mais le projet de loi modifie ce délai et le porte à 1 an90,
ce projet de loi devrait devenir loi très rapidement à compensation qui a été accordée au
contribuable encompensation de l’augmentation des délais d’investigation et d’imposition
en faveur de l’administration.
Elle va jouer seulement dans certains cas particuliers (CIR, art. 376, § 1er , in limine). Elle ne
peut être introduite que dans certains cas particuliers comme (= contrepartie au délai beaucoup plus
long que la réclamation) :
- Surtaxes résultant d'erreurs matérielles : par exemple : on mentionne par inadvertance
un revenu imposable d’un million € dans notre déclaration, alors que notre revenu réel est
de 10 000 €. Pour faire corriger la surtaxe qui résulte d’une telle erreur matérielle, on peut
faire une demande de dégrèvement d’office
- Surtaxes résultant de doubles emplois : Ex : on se trompe de période imposable à laquelle
on doit rattacher nos revenus, et l’administration me corrige en rattachant ce revenu à la
période imposable 2023 à on est donc en présence d’une surtaxe résultat du double emploi
car ce revenu est taxé 2 fois : une fois pour la période imposable 2022 et une fois pour la
période imposable 2023 car l’administration a rectifié ma déclaration en ajoutant ce revenu
à mon revenu imposable.
- Surtaxes qui apparaîtraient à la lumière de documents ou faits nouveaux probants,
dont la production ou l'allégation tardive par le redevable est justifiée par de justes
59
Le CIR92 est muet sur ce point mais cela résulte de la loi du 11 avril 1994 relative à la publicité de l’administration.
215
Marion Osten
motifs : c’est typiquement le cas où il y a un paiement indu. J’ai reçu une rémunération, mais
celle-ci est trop élevée, donc mon employeur me contacte et me demande de lui rembourser
une partie alors que je l’ai déjà déclaré et que j’ai été imposé dessus.
Le délai est ici plus long, car la surtaxe doit avoir été constatée par l’administration ou signalée
par le contribuable dans les 5 ans à partir du 1er janvier de l’année au cours de laquelle
l’impôt a été établi (art. 376 §1er, 1° CIR92). Ex : j’ai déclaré 1 millions € au lieu de 10 000 €
dans ma déclaration d’imposition 2023. L’impôt étant encore établi en 2023, j’ai un délai de 5 ans
à partir du 1er janvier 2023 pour introduire une demande de dégrèvement d’office à donc du 1er
janvier 2023 jusqu’au 31 décembre 2027
Demande de dégrèvement ne peut être introduite QUE SI si le contribuable n’a pas déjà
introduit une réclamation qui a donné lieu à une décision sur le fond (CIR, art. 376, §1, 2°) :
Logique car si l’administration s’est déjà prononcée sur ma situation de manière négative, je ne
peux pas l’obliger àrevoir ma situation en introduisant cette fois, une demande de dégrèvement
d’office.
Si, en tant que contribuable, je ne suis pas satisfait des suites que l’administration fiscale a réservé
à maréclamation ou à ma demande de dégrèvement d’office, je pourrai introduire une demande en
justice.
Compétence :
- Compétence matérielle : Compétence matérielle exclusive du tribunal de première
instance pour les « contestations relatives à une loi d’impôt » (Code jud., art. 569, al.
1er, 32°)
- Compétence territoriale : Lieu où est situé « le bureau où la perception a été ou doit
être faite » en principe (Code jud., art. 632, al. 1er) ET seulement (la division du)
tribunal de première instance qui siège à un chef-lieu de province (pour Luxembourg
: Marche-en-Famenne plutôt qu’Arlon cependant) (Code jud., art. 632 et AR du 25
mars 1999)
Ici, le jugement susceptible d’appel même lorsque le montant de la demande ne dépasse pas
2.500 euros (Code jud., art. 617, al. 3) !
Délai :
- Trois mois à partir de la notification de la décision administrative rejetant ma
réclamation ou ma demande de dégrèvement d’office pour porter l’affaire devant le tribunal
de 1ère instance compétent (Code jud., art. 1385undecies, al. 2).
Si l’administration tarde à se prononcer :
216
Marion Osten
- Cependant, si le recours administratif est pendant depuis plus de six mois (neuf mois en cas
de taxation d’office), possibilité de saisir le tribunal à tout moment (Code jud., art.
1385undecies, al. 2 et 3) : Je vais pouvoir saisir le tribunal de 1ère instance même en
l’absence de réponse de la part de l’administration. Si j’introduis une réclamation et que
l’administration ne s’est pas prononcée dans les 6 mois, je vais alors pouvoir me tourner
vers les Cours et tribunaux. Il y a une prolongation à 9 mois en cas de taxation d’office.
Introduction de la demande :
Ce recours peut être introduit par requête contradictoire avec copie de la décision
administrative ou, dans le cas où l’administration tarde à prendre sa décision, copie du recours
administratif et de son accusé de réception (Code jud., art. 1385decies, al. 1er, 3 et 4)
Faculté de réimposition pour l’administration fiscale (CIR, art. 356 – voir supra) : donc La
cotisation est annulée (au stade du recours administratif) pour un motif autre que la prescription, il
est possible de réimposer sur base d’une nouvelle imposition
217
Marion Osten
Il y a également un impôt régional pour le tout (pas cette division comme en matière de droit
d’enregitrement) : le droit de succession et le droit de mutation par décès (art. 3, al 1er, 4°
LSF).
218
Marion Osten
- Le droit de succession : frappe tout ce qui est recueilli dans la succession d’un
habitant du Royaume ((CSucc Bxl, art. 1er, al. 1er, 1° ; CSucc W, art. 1er, al. 1er, 1° ;
CFF, art. 2.7.1.0.1 et 2.7.3.1.1, al. 1er)
è Habitant du royaume : la personne qui a son domicile ou le siège de sa fortune
en Belgique (CSucc Bxl, art. 1er, al. 2 ; CSucc W, art. 1er, al. 2 ; CFF, art.
1.1.0.0.2, al. 1er, 18°, 2.7.1.0.1, et 2.7.3.1.1, al. 1er)
- A côté du droit de succession, il y a un droit de mutation par décès qui ne frappe, quant
à lui, que les seuls biens immeubles qui se trouvent en Belgique (>< : tout ce qui est
recueilli dans la succession) mais ici recueillis dans la succession d’un non habitant du
Royaume (CSucc Bxl, art. 1er, al. 1er, 2° ; CSucc W, art. 1er, al. 1er, 2° ; CFF, art.
2.7.1.0.1 et 2.7.3.1.1, al. 2)
Soit je suis habitant du royaume et ce que mes héritiers vont recueillir dans ma succession va être
frappé pour le tout par le droit de succession, peu importe le caractère meuble ou immeuble et la
localisation du bien. En revanche, si j’hérite d’un non habitant du Royaume, je suis frappé dans
ce cas là par le droit de mutation par décès, et cela concerne seulement la situation où ce non
habitant du Royaume a des biens immeubles situés en Be.
Section 2. Les compétences des Régions
à Seconde raison de la régionalisation dite PARTIELLE : Il y a une forme de compétence partagée
Ces impôts régionaux font l’objet d’un partage de compétence entre l’État fédéral et les Régions.
Compétence des régions :
- En effet, l’État fédéral reste compétent pour déterminer quelle est la matière imposable, la
compétence des Régions consistant à pouvoir déterminer le taux d’imposition, la base
d’imposition et d’exonération (art. 4 §1er LSF).
- Avec en plus, lorsqu’une région a repris le Service de l’impôt, la compétence de fixer
les règles de procédure administrative (LSF, art. 5, § 3, al. 1er, troisième tiret, et § 4)
à pour les droits d’enregistrement et de succession, seule la Région flamande a repris le
Service.
è Application : Donc en Région flamande, les droits d’enregistrements et de
succession sont portés au rôle, on a donc la naissance de la dette d’impôt en
deux étapes comme l’impôt sur les revenus (CFF, art 3.2.1.0.1§1er) : C’est une
spécificité à la Région flamande, on ne retrouve pas ça ni en Région wallonne, ni
en Région de Bruxelles capitale où cela se fait en une seule étape et la dette d’impôt
pas portée au rôle.
- Aucune compétence concernant la détermination de la matière imposable
è Matière imposable : « l’élément générateur de l’impôt, la situation ou le fait
qui donne lieu à taxation » (voir not. CC, arrêt n° 34/2018 du 22 mars 2018,
considérant B.9)
Section 3. Détermination de la région compétente
Intérêt : On peut avoir une situation où les parties sont situées dans deux Régions différentes, et la
matière imposable est située dans une troisième Région.
Pour déterminer la Région compétente, la LSF recourt à des critères fondés sur la localisation
(LSF, Art 5, §1).
219
Marion Osten
- Pour l’ensemble des droits d’enregistrement (autres que le droit sur les donations, sauf
cas de la donation d’un bien immeuble situé en Belgique par un non habitant du
Royaume – voir infra) et droit de mutation par décès, le critère utilisé est :
ð Endroit où le bien immeuble est situé (LSF, art. 5, § 2, 6°, al. 1er, 7°, première
phrase, et 8°, second tiret) à Critère assez général.
ð Échange, constitution d’hypothèque sur plusieurs biens par un même acte, droit
de mutation par décès : région à laquelle appartient le bureau de perception dans
le ressort duquel se trouve la partie des biens qui présente le revenu cadastral
fédéral le plus élevé (LSF, art. 5, § 2, 6°, al. 2, et 7°, seconde phrase) : Une petite
précision est apportée par le code pour le cas où un bien immeuble est situé sur le
territoire de plusieurs Régions ou encore, je recueille des biens immeubles dans la
succession d’un non habitant du royaume, des biens immeubles situées pour partie en
Bx-K et pour partie en région Wallonne. Dans ce cas-là, le critère de l’endroit où le bien
immeuble est situé doit être affiné, la LSF dit qu’ici on va regarder le revenu cadastral
des biens et que la Région compétente va être celle à laquelle appartient le bureau de
perception dans le ressort duquel se trouve la partie des biens qui présente le revenu
cadastral le plus élevé. Critère de départage fondé sur le RC fédéral.
- Pour les droits de succession (Attention, il faut que le droit de succession soit du !!! cette
règle n’a d’importance que si le défunt était un habitant du Royaume au moment du
décès, s’il n’était pas un habitant du Royaume cette règle n’a aucune importance. Ex : un
an avant son décès, le défunt est partie vivre en Espagne, alors cette règle ne vaut pas car il
n’y a aucun droit de succession dû en Belgique) :
ð Dans ce cas-là, il faut regarder l’endroit du domicile fiscal au moment du décès pour
déterminer la Région compétente.
ð Règle particulière lorsque le défunt avec son domicile fiscal établi dans plusieurs
régions dans les 5 ans précédant le décès : on va regarder alors, l’endroit où le
domicile fiscal a été établi le plus longtemps pendant cette période. Ex : le défunt a
eu son domicile fiscal en région wallonne pendant toute sa vie, et un an et demi avant
son décès il est venu s’établir en région de Bx-K, par application de cette règle, dans les
5 ans précédant le décès, le défunt a eu son domicile fiscal en Région Bx pendant 1 an
et demi. Mais il l’a eu au surplus pendant 3ans et demi en région wallonne. Donc c’est
la région wallonne qui est compétente même si au moment du décès il avait son domicile
fiscal en région de BxK. En revanche, si défunt parti en Espagne, pas de droit de
succession dû en Be.
Il faut donc raisonner en deux temps. Premièrement, il faut se demander si oui ou non, le droit de
succession est dû en Belgique. Autrement dit, si le contribuable a la qualité d’habitant du Royaume.
Si la Belgique est compétente, il faudra, deuxièmement, appliquer le critère de la loi spéciale de
financement, autrement dit, se demander quelle est la Région compétente, en principe à l’endroit
où le défunt avait son domicile fiscal en Belgique, en sachant que si le défunt a changé de domicile
fiscal dans les 5 ans précédents son décès, alors il faudra avoir égard à l’endroit où le défunt a eu
son domicile fiscal pendant le plus longtemps. Exemple : Une personne s’est installé il y a 9 mois
à Monaco, de sorte que l’on peut réellement considéré qu’elle a son domicile fiscal là-bas. Avant
cela, la personne a vécu 3 ans en Région wallonne, et encore avant, 10 ans en Région flamande.
Doit-t’elle payer des droits de succession ? si oui, dans quelle région ? En sachant que dans la
période des 5 ans, elle a passé le plus de temps en Région wallonne. Est-ce que oui ou non, le droit
de succession est dû en Belgique ? A-t-elle la qualité d’habitant du Royaume ? ici, la Belgique
220
Marion Osten
n’est pas compétente pour prélever le droit de succession, donc la question de savoir quelle Région
aura la compétence n’est pas pertinente car le droit de succession n’est pas établi.
QUID si le donateur n’est pas une PP mais une personne morale dont le siège est établi en Belgique
ou à l’étranger. Ou encore une personne physique qui a son domicile fiscal établi ailleurs qu’en
Belgique et qui n’a donc pas la qualité d’habitant du Royaume et que la donation porte sur un bien
meuble situé en Belgique mais sur un bien meuble. Dans tous ces cas, la LSF est muette (vide
législatif) car dans ces situations-là, il n’y aura pas de droits d’enregistrement. L’importance
pratique de la question est relativement faible, ce qui explique ce vide législatif qui existe déjà
depuis un certain temps et non comblé.
Section 4. Textes
Remarque : Si on nous soumet un cas pratique où c’est la législation applicable, il faut se référer
aux dispositions du code flamand. En cas de doute, pour Code des drotis de succession/ou
enregistrements, préciser la région à laquelle on veut faire référence. Elles ne sont pas compétentes
pour tout, mais seulement pour le taux, la base imposable et les exonérations, mais en pratique la
frontière entre la matière imposable qui relève de la compétence d l’État fédéral et la base
imposable qui relève de la compétence des régions est parfois assez floue, et donc si doute, préciser
que c’est la disposition du code des droits de succ ou enregistrement tel qu’applicable en région de
Bx-K ou en région Wallonne.
221
Marion Osten
- Le droit fixe général d’un montant de 50€ : applicable par défaut (C.Enr, art 11)
S’applique par défaut. Si j’enregistre un document et que je ne suis pas dans un cas d’application
du droit proportionnel ou d’un droit fixe spécifique, ce que je devrais payer en contrepartie de ce
droit d’enregistrement est ce droit fixe général de 50€.
Nous dans le cadre du cours, on va se concentrer sur les droits proportionnels car ce sont ceux qui
rapportent le plus de recettes fiscales à l’État, mais on parlera aussi du droit fixe général puisque
c’est le droit d’enregistrement qui s’applique par défaut.
222
Marion Osten
a une portée tout à fait générale, ça s’applique également en cas de partage (si j’enregistre un acte
relatif au partage d’un immeuble situé à l’étranger, c’est le même principe, idem pour acte relatif à
un bail qui porte sur un immeuble situé à l’étranger).
La disposition dit que cela vaut pour les actes autres que les apports soumis au droit prévu par
l’article 115bis, mais comme ce droit est de 0%, il ne s’agit pas d’une vraie exception puisqu’au
lieu d’avoir le droit fixe général, j’ai un droit de 0% ce qui est encore mieux.
à Aliénation translative ou déclarative d’un bâtiment neuf à titre onéreux soumise à la TVA
(art. 159, 8° CEnr) :
Cette exclusion trace la frontière avec la TVA (infra). Cette exclusion concerne les cas où la TVA
s’applique pour l’aliénation translative ou déclarative d’un bâtiment neuf. Nous y reviendrons plus
tard (lorsqu’on verra la TVA).
La TVA peut dans certaines circonstances, frapper la transmission d’un bien immeuble ainsi que
le transmission d’un droit réel sur un bien immeuble. C’est le cas notamment quand on est en
présence d’un immeuble neuf avec la portion de terrain qui s’y rapporte (infra). Puisque je dois
déjà payer la TVA de 21% quand j’achète un bâtiment neuf, je ne vais pas devoir en plus payer des
droits d’enregistrement de 12.5%. Il n’y a pas de cumul : soit je paie la TVA soit je paie les droits
d’enregistrement mais pas les deux. Et donc il y a une exclusion importante selon laquelle, si je
dois payer de la TVA sur l’acquisition de mon bâtiment neuf, alors dans ce cas, en matière de droit
d’enregistrement, c’est seulement le droit fixe général qui va s’appliquer. A nouveau avec la
précision que s’il s’agit d’un apport, ce n’est pas le droit fixe général, mais un droit de 0%. Le point
important est que si je suis en présence d’une opération soumise à TVA pcq l’opération porte sur
un bâtiment neuf, alors pas de droit d’enregistrement proportionnel, mais seulement le droit fixe
général de 50€.
B) Aperçu :
§1. Droit proportionnel sur la transmission à titre onéreux d’un immeuble :
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Suite de l’exemple : imaginons que le vendeur m’aime bien et donc il m’a consenti des conditions
de faveurs dans le prix (500.000 euros et 200.000 euros de charges) alors qu’en réalité, la valeur
vénale de l’immeuble est de 800.000 euros. Dans ce cas, l’administration fiscale pourra se fonder
sur la valeur vénale de l’immeuble, en vertu de l’art. 46 CEnr, et non pas sur le prix réel de la vente
et des charges. Il faut dès lors indiquer dans l’acte une valeur pro fisc, en indiquant également la
valeur vénale de l’immeuble.
Précisions : abattements possibles pour l’acquisition d’un premier immeuble d’habitation en
vue d’y établir sa résidence principale sous certaines conditions :
- Région de Bruxelles-Capitale : abattement de 175 000 € (mais seulement si la base
imposable (abstraction faite de l’abattement) est inférieure à 500 000 € (CEnr Bxl,
Art.46 bis).
- Région wallonne : abattement de 20 000 € (CEnr W, art. 46bis)
- Réforme en discussion (PM) : Pour l’un et l’autre de ces régimes, il y a des discussions en
cours qui visent à rendre ces régimes plus favorables. En RBC il est question de porter
l’abattement à 200 000 € et de porter le seuil à 500 000 € et en RW, il est question de
doubler le seuil et donc de le faire passer à 40 000 €.
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Bail d’immeuble : Vise le bail, le sous-bail et la cession de bail (CEnr, art. 83, al. 1er, 1°), ainsi
que la constitution ou la cession d’un droit d’emphytéose ou de superficie (CEnr, art. 83, al.
3) : Le droit proportionnel sur le bail d’un immeuble s’applique également en présence de la
constitution ou de la cession d’un droit d’emphytéose, de superficie ainsi que sur le sous-bail et la
cession de bail. Il n’est PAS régionalisé !!
Pour les baux de résidence principale, l’enregistrement est gratuit. Le droit fixe général de 50%
ne s’applique donc pas ici. (art. 161, 12° CEnr)
§3. Droit proportionnel sur la constitution d’hypothèque sur un immeuble (CEnr, art. 87)
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tout, la valeur du bien hypothéqué est frappé d’un droit proportionnel de 1,3%. Si on emprunte,
pour acquérir un immeuble, la banque peut proposer de prendre une hypothèque pour une partie de
la valeur du bien (droit d’enregistrement sur la constitution d’hypothèque et droit d’hypothèque
s’appliquant à dû concurrence). Pour le surplus, elle proposera la formule du mandat hypothécaire
(mandat irrévocable, constaté par un acte notarié de pouvoir prendre hypothèque sur le bien si elle
avait des inquiétudes quant à notre solvabilité, l’établissement financier aura encore le temps de
constituer son hypothèque donc). Cette technique s’explique par des techniques fiscales, pour
l’emprunteur cela permet de faire l’économie de ces droits qui s’élèvent à 1.3% sur les sommes
empruntées. Exemple : Un bien vaut 500.000 euros. On emprunte à concurrence de 300.000 euros.
la banque peut proposer de prendre une hypothèque pour 100.000 euros et pour les 200.000 euros,
d’avoir un mandat hypothécaire. Dans ce cas, l’impôt frappera à 1,3% les 100.000 euros, et les
200.000 euros seront frappés uniquement si la banque prend hypothèque si elle a des inquiétudes
= technique du mandat hypothécaire.
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CEnr, art. 120, al. 1er : « lorsqu'un apport en société est rémunéré en partie autrement que
par l'attribution de droits sociaux, la convention est, dans la mesure de cette rémunération,
assujettie aux droits fixés dans le présent chapitre pour les conventions à titre onéreux ayant
pour objet des biens de même nature ». Exemple : apport d’un immeuble d’une valeur d’un
million d’euros à une société avec reprise d’une dette sous forme de crédit hypothécaire de 250.000
euros (je suis propriétaire de l’immeuble mais j’ai emprunté pour acquérir l’immeuble et il reste un
solde sur mon crédit de 250.000 euros). Lorsque j’apporte l’immeuble à la société, je prévois dans
l’acte d’apport que la société reprend le crédit. Mon apport d’immeuble qui vaut 1 million me
donne droit en contrepartie 750.000 euros d’actions et pour le reste, j’ai la reprise d’un crédit de
250.000 euros. = apport mixte. Le droit proportionnel de 0% ne s’appliquera pas sur l’apport du
montant de 250.000 euros. On appliquera le droit de 12,5% sur la transmission à titre onéreux car,
en effet, l’opération que l’on a ici n’est pas la transmission d’un immeuble contre des actions mais
bien contre une reprise de dettes à concurrence de 250.000 euros, ce qui sort des prévisions des
droits d’apports et qui est donc assujettis au droit proportionnel de 12,5%. En pareille hypothèse,
l’article 120, al. 1er du CEnr dispose que « lorsqu'un apport en société est rémunéré en partie
autrement que par l'attribution de droits sociaux, la conversion est, dans la mesure de cette
rémunération, assujettie aux droits fixés dans le présent chapitre pour les conventions à titre
onéreux ayant pour objet des biens de même nature ».
➔ Exception à ce principe : régime d’exemption en cas de réorganisation sous certaines
conditions (CEnr, art. 117 et 120, al. 3) : En cas de réorganisation, ce régime peut être très lourd.
Par exemple si j’ai une fusion, je peux avoir un cas d’apport mixte puisque l’absorbant va reprendre
l’ensemble du patrimoine de la société absorbée, on aurait donc l’application de ce droit
d’enregistrement de 12.5%. C’est pour cela qu’on a ce régime d’exemption.
Régime de droit commun : Application d’un tarif progressif par tranches qui dépend de la
proximité entre donateur et donataire (CEnr applicable en Région de Bruxelles-Capitale, art.
131, §1er ; CEnr applicable en Région wallonne, art. 131 ; CFF, art. 2.8.4.1.1, §1er).
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2°. Régime d’exonération pour les donations d’entreprise sous certaines conditions :
è Voir CEnr applicable en Région de Bruxelles-Capitale, art. 140/1 et suiv. ; CEnr applicable
en Régionwallonne, art. 140bis et suiv. ; CFF, art. 2.8.6.0.3, § 1er
§7. Droit proportionnel sur les arrêts et Jugements des cours et tribunaux portant
condamnation à payer une somme d’argent (CEnr, art. 142, al. 1er)
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A) Les actes notariés, les exploits et procès-verbaux des huissiers de justice ainsi que
les arrêts et jugements qui contiennent des dispositions assujetties à un droit
proportionnel :
CEnr, art. 19, al. 1er, 1° : Exemple : j’ai un litige quant au fait de savoir si oui ou non un
immeuble a été vendu parce qu’il y a des discussions sur le fait de savoir s’il y avait bien un accord
sur la chose et sur le prix. Le jugement dit que oui, il y avait bien un accord. Et bien, comme celui-
ci contient une disposition assujettie à un droit proportionnel puisqu’il décide qu’il y a une
transmission d’un bien immeuble à titre onéreux, il DOIT être enregistré.
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Pas de paiement préalable à l’enregistrement car est fait exprès par le contribuable.
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§1. Délai : 4 mois, il est toutefois ramené à 2 mois pour le bail de résidence principale
(CEnr, art 32, 5°).
§2. Les personnes sont tenues à l’obligation d’enregistrement : sont les parties
contractantes, ou dans le cas du bail de résidence principale, le seul bailleur (CEnr, art.
35, al. 1er, 6° et 7°).
Attention, cette catégorie vise également la constitution ou la cession d’un droit
d’emphytéose ou de superficie (voir supra).
§1. Délai : de 4 mois pour faire enregistrer mon acte. (CEnr, art 32, 7°)
§2. Personnes tenues àl’enregistrement : les parties contractantes. (CEnr, art 35, al 1, 6°).
NB : Il faut noter que si l’apport est constaté par acte authentique (ce qui est le cas pour les SRL),
alors ce n’est pas le délai de 4 mois qui va s’appliquer, pourquoi ? Parce que comme j’ai un acte
authentique (= un actenotarié), je retombe dans le champ d’application du 1er délai, et dans ce cas-
ci, c’est un délai de 15 jours qui s’applique. (voir supra).
F) « Actes notariés passés en pays étranger qui font titre d'une donation entre vifs de
biens meubles par un habitant du royaume »
Jusqu’il y a peu, une technique mise en œuvre par certains contribuables pour éviter des droits de
donations et donc même, les droits de donation plus favorables sur les donations de biens meubles,
c’était d’aller passer l’acte de donation devant un notaire étranger. Typiquement devant un notaire
néerlandais, comme cela il n’y avait aucune obligation de l’enregistrer en Belgique (en effet, cela
n’était pas prévu parles 4 cas où l’enregistrement est obligatoire). Dès lors, depuis peu, il y a une
nouvelle obligation d’enregistrement qui vise précisément ce cas-là, désormais les actes notariés
passés en pays étranger qui font titre d’une donation entre vifs de biens meubles par un habitant du
Royaume doivent être enregistrés en Belgique.
§1. Délai : 4 mois. (CEnr, art. 32, 8°).
§2. Personnes tenues à l’obligations d’enregistrement : les parties contractantes (CEnr, art.
35, al 1, 8°).
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Section 2 : Tarif
Le tarif qui s’applique ici est un tarif progressif par tranche, celui-ci dépend de la proximité
avec le défunt. (CSucc Bxl, art. 48 ; CSucc W, art. 48 ; CFF, art. 2.7.4.1.1, § 1er). Dans le tarif
progressif par tranche applicable en Région de Bruxelles-Capitale, on constate une distinction plus
fine que celle qui est faite en matière de donation, puisqu’on a d’abord le tarif en ligne directe, ainsi
qu’entre époux et entre cohabitants légaux. Puis, on a le tarif entre frères et sœurs, le tarif entre
oncles ettantes/ neveux, nièces. Et enfin, on a le tarif entre toutes les autres personnes, avec à
chaque fois, des taux de droits de succession qui sont de plus en plus élevés.
Ce tarif progressif par tranche connait deux modalités de calcul un peu particulière :
1ère : Allègement en Région flamande en ligne directe et entre partenaires : les biens mobiliers
et les biens immobiliers sont divisés en deux masses distinctes pour les besoins de l’application
du tarif (CFF, art. 1.1.0.0.2, al. 6, 4°, et 2.7.4.1.1, § 2, al. 2 ; sur la notion de « partenaires », voir
supra) : modalité de calcul que l’on retrouve en Région flamande. En ligne directe et entre
partenaires (= époux, cohabitants légaux et cohabitants de fait, à condition que ces derniers aient
cohabités ensemble pendant un certain temps), la Région prévoit un régime de faveur qui prévoit
que pour l’application du tarif, on va diviser les biens mobiliers ainsi que les biens immobiliers en
2 masses distinctes.
Exemple : Je recueille dans une succession, en tant que partenaire ou en tant qu’enfant, 150 000 €
de biens meubles ainsi qu’un bien immeuble qui a une valeur de 250 000 €. Le régime normal
voudrait qu’onne distingue pas en fonction de la nature des biens, comme j’ai recueilli un montant
de 400 000 € en tout, c’est ce montant qui est soumis aux tarifs progressifs par tranches des droits
de succession tel qu’applicable en Région flamande.
Le régime de faveur donc consiste à diviser ces biens en deux masses distinctes, ainsi à envisager
séparément les 150 000€ de biens mobiliers et le bien mobilier de 250 000€, pour les soumettre
séparément aux tarifs progressifs par tranches :
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Il s’agit ici d’un régime important en pratique en matière de droit des successions, qui concerne la
réintégration dans l’assiette des donations faites peu de temps avant le décès. En effet sur la base
de ceque nous avons vu, je peux si je sens que ma fin est proche décider de faire des donations à mes
héritiers. Et dans ces donations, quid si je décide de faire une donation indirecte ou un don manuel
? Il n’y aurait aucun droit d’enregistrement qui sera dû, donc je pourrais me dépouiller avant mon
décès, de la partie demon patrimoine qui est constituée de biens meubles.
Si je procède par la voie de la donation indirecte ou du don de meubles, aucun droit d’enregistrement
n’est dû, mais est-ce que les droits de succession sont dus en principe ? En l’absence de disposition
expresse, aucun droit de succession n’est dû puisque je me suis dépouillé de cela avant mon décès,
donc ce n’est pas recueilli par mes héritiers dans ma succession.
On comprend donc qu’en l’absence de correctif, ce serait une technique assez facile pour ne pas
payer de droit de succession du tout en tout cas sur la partie meuble du patrimoine. C’est pour cette
raison qu’ily a une disposition qui prévoit une fiction fiscale selon laquelle il faut réintégrer dans
l’assiette des droits de succession, les donations qui ont été faites peu de temps avant le décès.
La règle de moins de 3 ans et de moins de 5 ans est combinée avec des armes assez redoutables
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Marion Osten
pour
l’administration fiscale dont :
Le Code des droits de succession à Bruxelles et en Wallonie et le Code flamand de la fiscalité en
Flandres, qui prévoient une présomption légale réfragable selon laquelle les biens ayant fait
l’objetd’un acte de propriété passé par le défunt font partie de l’actif imposable ( CSucc Bxl
et W, art. 108, al. 1er ; CFF, art. 2.7.3.2.5, al. 1er).
Ex : si j’ai un retrait en espèce d’un compte en banque, si j’ai un encaissement en espèce du
prix d’un bien que j’ai vendu.
Avec une précision quand même, il existe une limite temporelle à cette présomption pour les
biens meubles corporels et l’argent comptant : la présomption ne concerne que les actes qui
remontant selon le cas, à moins de trois ou cinq ans avant le décès (CSucc Bxl, art 108, al.2;
CFF, art 2.7.3.2.5, al.2; CSucc W, art 108, al.2) : cela coïncide avec la fiction fiscale et ne
concerne que les actes qui remontent à moins de 3 ans ou de 5 ans avant le décès.
Exemple : un défunt a retiré un montant de 25 000 € de son compte en banque un an avant son
décès.On ne sait pas très bien où est passé cet argent, mais l’administration fiscale peut dire qu’à
défaut d’indication contraire, elle a cette présomption légale en sa faveur qui dit que ces actifs font
partie du patrimoine du défunt. C’est donc à la personne qui hérite de prouver que ce n’est pas le
cas.
S’il se trouve que le défunt a donné ces 25 000 € (il a fait un don manuel à concurrence de 25 000
€), c’est une arme dont l’administration dispose pour établir l’existence de cette donation. Cette
arme est combinée avec une autre.
L’administration fiscale dispose du pouvoir de mener une enquête en banque (CSucc Bxl et
W, art.100, al 1 et 2 ; CFF, art 3.13.1.3.1, §1 et §6, al 1 et 2) : pour la période de 3 ans précédant
le décès, l’administration ne doit même pas préciser les faits qui sont l’objet de la recherche
(C.Succ Bxl et W, art.100, al 3 ; CFF, art 3.13.1.3.1, §6, al.5). Néanmoins, l’autorisation d’un
haut fonctionnaire est requise afin de pouvoir mener cette enquête (C.Succ Bxl et W, art.100,
al 3 ; CFF, art.3.13.1.3.1, §6, al.3).
§2. Ce que le bénéficiaire recueille à titre gratuit au décès du défunt en vertu d’un contrat
renfermant unestipulation à son profit par le défunt ou par un tiers (CSucc, art. 8 et al. 1er
; CFF, art. 2.7.1.0.6, § 1er, al. 1er)
§3. Le bien meuble ou immeuble, acquis à titre onéreux par le défunt pour l’usufruit et par
un tiers pour la nue-propriété (CSucc, art. 9 ; CFF, art. 2.7.1.0.7, al. 1er)
« Tiers » au sens de cette disposition : vise ici pour l’essentiel les héritiers et les légataires
(Csucc Bxl et W, art. 14, 2°, et 33 ; CFF, art. 2.7.1.0.7, al. 2, 2°, in fine, et 2.7.3.4.4)
235
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Cas typique d’un parent qui achète l’usufruit d’un bien immeuble et son enfant achète la nue-
propriété. Le parent décède avant l’enfant et au moment du décès, l’enfant a un bien en pleine
propriété et l’usufruit viager s’éteint (usufruit acquis à titre onéreux). Il n’y a donc aucune raison,
qu’en l’absence de dispositions particulières, ce bien immeuble soit dans l’assiette des droits de
succession. Donc, cela pourrait aussi constitué une technique pour éviter le droit de succession.
Toutefois, le législateur ne la combat pas en elle-même. Mais il a la crainte que la situation suivante
se produise : les parents et leurs enfants achètent un bien immeuble sur lequel ils conviennent que
les enfants auront la nue-propriété et les parents en garderont l’usufruit. Alors qu’en réalité ce sont
les parents qui paient tout le bien (qui vaut 250 000 €) mais le bien est mis au nom de l’enfant pour
la nue-propriétéet au nom des parents pour l’usufruit.
Ce que cette disposition dit c’est que dans ce cas, il y a une double présomption pour
l’administration. À savoir :
- Le tiers a acquis la nue-propriété au moyen de fonds appartenant au défunt
- Le défunt n’a pas joui de son usufruit
Comme il s’agit d’une présomption réfragable de la double présomption, l’héritier a la possibilité
de la renverser au moment du décès notamment en :
- Prouvant qu’il n’y a pas eu de libéralités
Exemple : un bien de 250 000 € dont l’usufruit vaut 150 000 € et la valeur de la nue-propriété est de
100000 €. Si je prouve, en tant qu’héritier, qu’à l’époque c’est moi qui ai payé les 100 000 € pour
acquérir lanue-propriété, parce que ces 100 000 € je les avais sur mon compte en banque au moment
où la vente aété conclue. Et bien, à ce moment-là, je renverse le premier aspect de la présomption
et ce bien ne sera pas intégré dans l’assiette des successions (CSucc Bxl et W, art.9, in fine ;
CFF, art. 2.7.1.0.7, al 2., 1°).
- Prouvant que le défunt a réellement joui de son usufruit : diminution de la base imposable
à due concurrence (C.Succ Bxl et W, art. 12 ; CFF, art.2.7.3.2.11)
Exemple : c’est le défunt qui a effectivement payé le prix total de 250 000 € (donc les 150 000 € de
sonusufruit et les 100 000 € de ma nue-propriété), mais ici c’est lui qui a vécu dans l’immeuble ou
il a donnél’immeuble en location et a perçu des loyers jusqu’à son décès, il a donc réellement joui
de son usufruit. Dans ce cas, comme c’est le défunt qui a payé le prix de la nue-propriété, je ne vais
pas pouvoir renverser la présomption pour le tout, donc il va y avoir intégration de ce bien
immobilier dans l’assiette des droits de succession MAIS la base imposable va être diminuée à
concurrence de la valeur de l’usufruit dont le défunt a joui142.
236
Marion Osten
Compte tenu de l’existence de cette Directive, la CJUE est régulièrement interrogée à titre
préjudiciel surla portée des dispositions de celle-ci (= donc les dispositions de la directive que le
droit interne belge doittransposer fidèlement) à Importance pratique des nombreux arrêts de
la CJUE rendus sur la portée de la directive TVA.
Donc nous venons de voir les droits d'enregistrement et les droits de succession qui sont les impôts
les plus archaïques. On rencontrait déjà des impôts tout à fait semblables aux droits
d'enregistrement et auxdroits de succession en droit féodal. On a vu l'impôt sur les revenus qu'il y
a un impôt qui s'est développéfin 19e, début, 20e et donc maintenant la TVA c'est l'impôt le plus
moderne, impôt qui est apparu, qui a été conçu dans les années 50. Et puis donc qui a été mis en
œuvre dans différents États. Donc on a maintenant cette directive d'harmonisation au sein de l'Union
européenne. Mais on le rencontre également dans de nombreux États, en dehors de l'Union
européenne, avec l'une ou l'autre exception notable, et en particulier les États-Unis qui ne
connaissent pas la TVA.
« Le principe du système commun de TVA est d'appliquer aux biens et aux services un impôt
général sur la consommation exactement proportionnel au prix des biens et des services, quel
que soit le nombre des opérations intervenues dans le processus de production et de
237
Marion Osten
distribution antérieur au stade d'imposition ». Donc cette TVA c’est un impôt général sur la
consommation. La personne qui supporte la TVA, c'est vous quand vous achetez un bien ou un
service en tant que particulier, vous êtes frappé par la TVA, c'est un impôt qui est mis à charge de
cette consommation. Cet impôt est un impôt qui est proportionnel au prix des biens et des services.
« proportionnelle » c'est un impôt qui correspond à un certain pourcentage des biens et des services.
ð Les taux de TVA applicables en Belgique ? 21%, c'est le taux général deTVA . Il y a
également des taux réduits, on a 3 taux réduits, on a un taux de 0% et on verra qui a une
distinction à faire en TVA entre le taux de 0% et l'exonération vous verrez que dans un
cas on a un droit à déduction et pas dans l'autre. Le taux de 0% à vraiment très
spécifique. En fait, ils s'appliquent uniquement à certains journaux. Il y a également 2
autres taux réduits, des taux de 6 et 12% qui ont en revanche une portée beaucoup plus
générale, notamment le taux de 6% s'applique àtous les produits alimentaires ou presque
tous sauf quelques produits, par exemple le caviar.
.
« À chaque opération, la TVA, calculée sur le prix du bien ou du service au taux applicable à
ce bien ou à ce service, est exigible déduction faite du montant de la taxe qui a grevé
directement le coût des divers éléments constitutifs du prix » : Cet impôt concerne non
seulement les biens mais aussi les services, donc l'impôt, la TVA on va voir y a 4 opérations
imposables en matière de TVA, donc on pourrait croire que c'est limité à la livraison de biens donc
quand j’achète un bien mais pas du tout ! Ça vaut également en principe pour les services. Les
comptables sont assujettis à la TVA et répercutent une TVA leurs clients et les avocats également.
La TVA ne va pas dépendre du nombre des opérations intervenues dans le processus de production
et de distribution antérieure au stade d'imposition. Le résultat il est obtenu parce qu’on va pouvoir
à chaque fois déduire dela taxe qu'on doit verser au Trésor, donc, en tant qu’assujetti TVA, je suis
comptable, avocat où je suis un supermarché donc je perçois de la taxe de mes consommateurs, de
taxes que je vais devoir verser au Trésor mais de cette taxe je vais pouvoir déduire la taxe, que je
paye moi-même à mes fournisseurs. C'estce mécanisme de déduction taxes sur taxes Qui caractérise
le la TVA et qui fait que le poids de la TVA est indépendant de la longueur du processus de
production et de distribution.
« Le système commun de TVA est appliqué jusqu'au stade du commerce de détail inclus »
Ce n'est pas l'acquéreur du bien ou le preneur de service qui va verser la TVA au Trésor, en
tout cas de manière générale. L’acquéreur du bien ou le preneur du service supporte
juridiquement la taxe, puisque la TVA est un « impôt général sur la consommation » (voir
transparent précédent). Mais plutôt que de verser la taxe directement au Trésor, il la verse
en général à son co-contractant, et c’est le co-contractant qui verse la taxe au Trésor (voir
CTVA, art. 51, § 1er, 1°)
Raison pratique : le consommateur final devrait sinon verser la taxe au Trésor sur le moindre
bien ou service… Donc, si vous allez dans un supermarché et que vous achetez des produits
alimentaires, ce n'est pas vous qu'elle est payée la TVA que vous payez sur ces produits
alimentaires auTrésor, vous allez payer cette TV à au magasin et c'est le magasin qui va verser la
TVA au Trésor et c'estune des raisons pour lesquelles on dit que la taxe sur la valeur ajoutée est
un impôt indirect (cf supra : quand je vous avais parlé des impôts sur les revenus, je vous avais
dit que ce n’était pas l'impôt sur les revenus mais des impôts directs. Je vous avais expliqué à cette
occasion la distinction entre les impôts directs et indirects en vous disant qu'il y avait 3 axes de
238
Marion Osten
distinction. Un des axes de distinction, c'est précisément cette dissociation entre le débiteur de
l'impôt, le magasin dans mon exemple et le contribuable, c'est à dire vous donc vous ne payez pas
directement la taxe au Trésor, vous la payez indirectement par l'intermédiaire du magasin et c'est
une des raisons pour lesquelles on dit que la TV à est un impôt indirect).
Intérêt de la TVA en comparaison avec les taxes cumulatives en cascade : la charge fiscale
totale ne dépend pas de la longueur de la chaîne de production et de distribution à Si j'ai une
taxe cumulative, si j'ai une taxe à la consommation, c'est à dire que si je ne peux pas déduire la taxe
que j'ai payé au stade antérieur, dans ce cas-là, la charge fiscale totale va être directement
dépendante de la longueur de la chaîne de production et de distribution. Mais, la TVA évite cela en
prévoyant un mécanisme de déduction taxe sur taxe, c'est à dire que si je suis un assujetti, je vais
pouvoir déduire de la taxe que je reçois de mes clients, donc le magasin reçoit de la TVA de votre
part dans mon exemple, mais ce n'est pas cette TVA là qui va devoir être versée dans son intégralité
au Trésor parce qu'il va pouvoir déduire de la TVA qu'il reçoit de vous la taxe qu'il a lui-même dû
payer à ses fournisseurs à tous ceux qui lui ont vendu des produits alimentaires et c'est seulement le
solde qui va verser au Trésor en raison de cette déduction, taxes sur taxes. Et donc, pour bien
distinguer la TVA queje reçois en tant qu’assujetti et celle que j'ai payé à mes fournisseurs, on a
différentes dénominations. Donc la TVA que je reçois, on l'appelle tantôt « TVA reçu », « TV en
aval » ou encore « TVA collectée »tandis que la taxe que j'ai payé à mes fournisseurs et que je
peux en principe déduire on va parler de « TVA payée », « TVA en amont » ou encore si je peux
effectivement la déduire on parle alors de « TVA déductible ».
à Donc, moyen pour y parvenir : « déduction taxe sur taxe », à savoir que l’« assujetti » peut
en principe déduire de la TVA reçue de ses clients (dénommée « TVA reçue », « TVA en aval
» ou encore « TVA collectée ») la TVA payée à ses fournisseurs (dénommée « TVA payée »,
« TVA en amont » ou encore, lorsqu’elle est effectivement déductible, « TVA déductible »)
Illustration – vente de pains : Et donc dans mon hypothèse, je vais donc comparer le
fonctionnement de la TVA avec celled'une taxe cumulative.
Dans mon illustration j'envisage 2 hypothèses et c'est une illustration qui concerne la vente de
pain :
- Dans la première hypothèse, on a une vente directe, c'est à dire qu'en fait c'est la même
personne qui fait tout. Donc on a un agriculteur qui cultive le blé. Il mou également le blé,
ilfabrique les pains et il vend les pains aux consommateurs finaux et sur une année, ça
lui fait des recettes de 100000€. è la même personne fait tout
- Ensuite, 2nde hypothèse : cette fois, le travail est divisé, donc on a un circuit de production
et de distribution, c'est à dire qu'il y a un agriculteur qui cultive le blé. Cet agriculteur
vend ensuite le blé au meunier pour 25000,00€. Le meunier vend la farine au boulanger
pour 50000€, le boulanger vend les pains à un magasin pour 75000€, c'est le magasin
qui revend les pains au consommateurs finaux pour 100000€. è division du travail
Je prends un taux de taxe de 6% puisque tel est le taux de la taxe applicable en Belgique, en
principe en présence de produits alimentaires et en tout cas en présence de pain.
Alors si j'ai une taxe cumulative de transmission de 6% en cas de vente directe, je vais avoir une
seule taxe puisque c'est la même personne qui fait tout, je vais avoir cette taxe de 6% qui s'applique
lorsque cette personne qui fait tout vend les pains au consommateur et puisque c'est une taxe 6%
239
Marion Osten
et que le chiffre d'affaires est de 100000€, cela donne une taxe de 6000€.
En revanche si j'ai un circuit de production et de distribution, la taxe va être d'un montant beaucoup
plus élevé. Il va être cette fois de 15000€. En effet, dans l'exemple d'une taxe cumulative de
transmission, cette taxe de 6% va s'appliquer à chaque échelon de la chaîne. Donc première
échelon, l'agriculteur qui vend le blé au Meunier pour 25000€, puis taxes cumulatives de
transmission qui s'applique sur les 25000,00€ (6% de 25000€ ça donne 1500,00€). 2e étape, c'est
maintenant le Meunier qui va vendre la farine qu'il a achetée à l'agriculteur au boulanger. Pour
50000€, la taxe de 6% s'applique sur les 50000€ avec la conséquenceque le Meunier doit verser
une au trésor, une taxe de 3000,00€. Même chose au stade au stade suivant. Lorsque le boulanger
vend les pains au magasin pour septembre 5000,00€, on a une taxe de 6% de septante, 5000€, ce
qui donne 4500,00€. Puis enfin, lorsque le magasin revend les pains aux consommateurs finaux
pour 100000,00€, même chose taxe de 6% de 100000,06€, 1000€. D'où le montant total de taxes
cumulatives de 15000€. Quand vous additionnez ces différents montants, à comparer donc avec
6000,00€.
ð La taxe fait dépendre la charge fiscale totale de la longueur de la chaîne de
production et dedistribution.
Illustration – taxes cumulatives de transmission : Même exemple, mais cette fois avec le
système de la TVA alors la première étape, elle ne change pas. Si c’est ventes directes, j'ai la même
personne qui fait tout et qui vend également au consommateur final. Chiffre d'affaires de
100000,00€ la TVA s'élève à 6% de 100000,00€ soit 6000,00€. Ce qui est remarquable, c'est que
si j'ai un circuit de production et de distribution, cette fois, la TVA va également s'élever à
6000€ d'où donc le caractère neutre par rapport à la longueur de la chaîne de production et de
distribution. Donc l'agriculteur vend le blé au meunier pour 25000€, l'agriculteur va verser au Trésor
une TVA de 1500,00€. En effet, l'agriculteur reçoit du Meunier 6% de 25000€ à titre de TVA donc
un montant de 1500€. La 2e étape en revanche est différente. En effet, le Meunier reçoit toujours du
boulanger une taxe de 3000€, soit 6% du chiffre d'affaires réalisé en vendant la farine au boulanger.
Maisce qui va pouvoir faire, c'est déduire de ces 3000€ reçus à titre de TVA, la TVA qu'il a lui-
même payé à l'agriculteur. Donc le Meunier ayant payé une TVA de 1500€ à l'agriculteur (ça c'est
la TVA payée/ TVA en amont). Le meunier va donc pouvoir déduire cette TVA payé en amont
d’un montant de 1500€ de la TVA qu'il a reçu de son client, donc qu'il a reçu du boulanger la TVA
de 3000,00€. Il va verser au Trésor seulement la différence, soit un montant de 1500€. Le meunier
reçoit du boulanger une TVA de 3000€ TVA reçu/TVA en aval, il peut déduire de cette TVA reçue
de 3000€ la TVA qu'il a lui-même payé à son fournisseur à l'agriculteur (TVA en amont), et il verse
au Trésor seulement la différence après cette opération de déduction de taxes sur taxes, soit un
montant de 1500€. Et c'est la même chose qui va se produire aux étapes suivantes. Donc le
boulanger vend les pains au magasin pour 75000€, donc le boulanger facture les pains à son
client au magasin pour 75000€+6% de TVA qu'il réclame au magasin 4500,00€ de TVA et
collecte cette TVA de 4500€ auprès du magasin. Mais tel n'est pas le montant de la TVA qu'il va
verser au Trésor puisque en effet, il peut déduire de la TVA collectée, de la TVA qu'il a reçu de
son client le magasin, la TVA qu'il a reçu de son fournisseur, à savoir le Meunier, qui lui a vendu
la farine, donc TVA reçu de son fournisseur d'un montant de 3000€, qui est déductible de la TVA
reçue deson client le magasin donc 4500,00€-3000€ cela donne un montant de 1500,00€. C'est
également ce montant de 1500,00€ que le boulanger va verser au Trésor. Enfin, dernière étape, le
magasin revend lespains aux consommateurs finaux pour 100.000,00€, donc chaque fois que le
magasin vend un pain, il lefacture avec une TVA de 6%. Au total, le magasin collecte 100000€
hors TVA plus une TVA de 6000€ auprès de ces clients auprès des consommateurs finaux à
240
Marion Osten
nouveau, ce n'est pas ce montant de 6000€ que le magasin va verser au Trésor parce que le magasin
peut déduire de la TVA reçu de ses clients de 6000€ la TVA qu'il a lui-même payé à son
fournisseur, à savoir le boulanger. Et c'est seulement la différence qu'il va verser au Trésor, soit
différence entre 6000 et 4500€ (1500,00€ ). Donc, avec ce mécanisme de déduction, c'est en
définitive une TVA de 1500€ qui a été payé à chaque étape dela chaîne. On arrive à un montant total
de 6000,00€, à savoir donc exactement le même montant que si c'est une même personne qui avait
tout fait, à savoir donc une même personne qui a cultivé le blé qui a mou blé.
Chapitre 3 : Assujettissement
Pour qu'il y ait une opération taxable, donc une livraison de biens ou une prestation de services, je
dois être un assujetti TVA. Si en tant que particulier, je vends un bien d'occasion, je ne vais pas être
un assujettiTVA pour autant et donc je ne devrais pas porter en compte à l'acheteur du bien que je
vends d'occasionune TVA à défaut d'avoir la qualité d'assujetti TVA.
D'après le code de la TVA (Art 4, §1er), un assujetti TVA « c’est quiconque effectue dans l'exercice
d'une activité économique d'une manière habituelle et indépendante à titre principal ou à titre
d'appoint, avec ou sans esprit de lucre des livraisons de biens ou des prestations de services
visées par le code, quel que soit le lieu où s'exerce l'activité économique » (CTVA, art.4, §1).
« D'une manière indépendante » : les prestations que je fournis, je ne les fournis pas dans le cadre
d'uncontrat de travail (lien de subordination). Si je travaille pour un employeur, je vais effectuer
une série de prestations de services pour cet employeur mais je ne vais pas devoir lui porter de la
TVA en compte. Je ne vais pas collecter dela TVA que je vais verser ensuite au Trésor lorsque je
travaille dans le cadre d'un contrat de travail et plus généralement en présence d'un lien de
subordination. Je n’ai pas la qualité d'assujetti TVA j'ai la qualité d'assujetti TVA uniquement s'il
y a une activité indépendante. Alors ce point a été confirmé par une loi du 16 octobre 2022 (pour
mémoire).
« Quiconque » : vise les personnes physiques et les personnes morales (sociétés comme
association).
241
Marion Osten
- Ce que dit le code, c'est qu'il y a une exclusion de principe de l'assujettissement pour les
opérations qui sont accomplies par les organismes publics en tant qu'autorité publique
mais avec 2 exceptions :
a. la 1ère exception : c'est le cas où le non assujettissement conduirait à une
distorsion de concurrence(CTVA, art 6, al.2)
b. la 2ème exception : c'est qu'il y a certaines activités qui sont expressément
énumérées et ce qu'on dit généralement, c'est que pour ces activités, il y a une sorte
de présomption qu'on a une distorsion de concurrence et que donc c'est la raison
pour laquelle les organismes publics sont toujours des assujettis TVA dans la
mesure où il se livre à ses activités. Ses activités sont énuméréesà l'article 6, alinéa
3 (Ex : les services de télécommunication, la fourniture et la distribution d'eau, de
gaz, d'électricité et d'énergie thermique, le transport de biens et de personnes, etc.).
2°) le cas de la société holding : donc le cas de la société dont le patrimoine se compose
exclusivement de participations dans d'autres sociétés et dont l'activité consiste à gérer de manière
plus ou moins active, ces participations.
- Le simple fait d'avoir une participation dans une autre société n'entraine pas
l'assujettissement parce qu’il n’y a pas « une exploitation d’un bien visant à produire
des recettes ayant un caractère de permanence, dès lors que la perception d’un
éventuel dividende, fruit de cette participation, résulte de la simple propriété du bien
» (CJUE, 5 juillet 2018, Marle Participations, C-320/17, pt. 28 –jurisprudence
constante) : on considère qu'il n'y a pas d'activitééconomique entraînant l'assujettissement
à la TVA.
- Il y a va cependant différemment en cas d’«immixtion, directe ou indirecte, dans la
gestion de la filiale ».
- C'est la raison pour laquelle, en matière de TVA on fait une distinction entre la société
holding passive qui n'est pas un assujetti TVA et la société holding active.
242
Marion Osten
« Est considéré comme livraison d’un bien, le transfert du pouvoir de disposer d’un bien
corporel comme un propriétaire » (CTVA, art. 10, § 1er, al. 1er)
- Première remarque, c'est que cette notion est plus large que la vente, donc le transfert de
pouvoir disposer d'un bien corporel comme un propriétaire. Cela vise aussi l'apport, le
partage et même précise le code de la TVA la remise d'un bien fait à titre de prêt de
consommation (sur ces deux derniers points, voir CTVA, art. 10, § 1er, al. 2, et 10, §
3).
- Il y a toutefois une restriction importante et un peu contre intuitive comme, qui est lié au
caractère corporel du bien (CTVA, art.9, al1 et 10, §1, al 1) : donc une condition pour
que j'ai une livraison de biens, c'est que le bien doit avoir un caractère corporel. En d'autres
termes, est-ce que si je le vends un brevet, est- ce que je vais avoir une livraison de biens
au regard de la TVA ? Si je le vends un brevet au regard de la TVA, j'ai une prestation de
services parce que je sors de la définition de la livraison de biens parce que l'opération ne
porte pas sur un bien corporel. Si je suis en présence d'un bien qui n'est pas un bien corporel,
juste je sors du champ d'application de la livraison de biens et je vais être dans le cadre
d'une prestation de service. Même chose d'ailleurs, bah si je ne vends pas le brevet mais que
je l'apporte. Le code précise que cela vise l'électricité, le gaz, la chaleur et le froid
(CTVA, art 9, al 2, 1°). Il y a une véritable extension, c'est que certains droits réels sur
immeubles sont considérés comme des biens corporels. En fait, ils sont assimilés à
l'immeuble lui-même, ce qui a une importance en pour le régime TVA (cf.infra).
Donc cette livraison de biens pour qu'elle constitue une opération imposable, il faut qu'elle soit
effectuée par un assujetti agissant en tant que tel (CTVA, art.2, al.1er). Donc à nouveau si j'ai
un bien et que je le revends d'occasion, si j'ai des vêtements que j'ai achetés pour mes enfants mais
qu’ils les utilisent plus et je revends d'occasion ces vêtements. Je ne vais pas être frappé par la TVA
pour cette opération parce que ça répond à la définition d'une livraison de biens, mais ce n'est pas
une opération qui est effectuée par un assujetti agissant en tant que tel dans mon exemple, si je
perçois un prix, elle est effectuée à titre onéreux, mais elle n'est pas effectuée par un assujetti
agissant en tant que tel première opération (CTVA, art. 2, al. 1er).
A nouveau, l'opération est imposable lorsqu'elle est effectuée par un assujetti en tant que tel,
avec également cette même précision que l'opération doit être effectuée à titre onéreux (CTVA, art
2, al.1).
Arret Tolsma CJUE 3 mars 1994 : L'administration fiscale néerlandaise avait passé son temps à
soutenir qu’un musicien ambulant qui jouait d'un instrument de musique sur la voie publique, et ce
musicien sollicitait à chaque fois, une obole des passants était soumis à la TVA. La Cour de justice
a été saisie sur le fait de savoir est-ce que oui ou non ce musicien a accompli une prestation de
243
Marion Osten
service et la Cour de justice a dit que non parce que pour qu'on ait une prestation de services
constitutives d'une opération imposable en matière deTVA, il faut que cette opération soit accomplie
à titre onéreux et que en l'occurrence, le caractère onéreux n'était pas réuni parce que certes, ce
musicien ambulant avait reçu une obole mais qu'on ne pouvait pas assimiler cela à la contrepartie
que l'on reçoit, par exemple dans le cadre d'un contrat.
244
Marion Osten
Définitions :
- Fait générateur de la taxe: « le fait par lequel sont réalisées les conditions légales
nécessaires pour l’exigibilité de la taxe » (CTVA, art. 1er, § 12, 1°)
- Exigibilité de la taxe: « le droit que le Trésor peut faire valoir aux termes de la loi, à partir
d’un moment donné, auprès du redevable pour le paiement de la taxe, même si le
paiement peut en être reporté » (CTVA, art. 1er, § 12, 2°) : C’est le montant des taxes
exigibles qui doit être mentionné dans la déclaration périodique (CTVA, art. 53, § 1er,
al. 1er, 2°, b – sur la déclaration périodique, voir infra)
- Exigibilité du paiement : voir infra
ð L'exigibilité de la taxe
Quant à elle en règle générale, c'est le moment de l'émission de la facture. Donc document très
important en matière de TVA et obligation pour les assujettis TVA. C'est le fait de délivrer une
facture et l'exigibilité de la taxe est liée à la délivrance de cette facture. Donc, la taxe est dite exigible
au moment où la facture est émise et ce peu importe que l'émission interviennent avant ou
après le moment où le fait générateur s’est produit (CTVA, art. 17, § 1er, al. 1er, et art. 22bis,
§ 1er, al. 1er). Il y a une nuance au caractère absolu de la règle, à savoir des exceptions :
- La perception du prix rend la taxe exigible à due concurrence, même si la facture n’a
pas encore été émise (CTVA, art. 17, § 1er, al. 3, et art. 22bis, § 1er, al. 3) :
- Si l’assujetti tarde à émettre la facture, la taxe devient exigible le quinzième du jour du
mois qui suit celui au cours duquel le fait générateur s’est produit (CTVA, art. 17, § 1er,
al. 2, et art. 22bis, § 1er, al. 2)
Exemple : Je suis un assujetti TVA, je livre un bien aujourd'hui, le bien a mis à disposition de
l'acquéreur aujourd'hui le 17 novembre 2022. Bah si j'émets la facture plus ou moins au même
moment, la taxe devient également exigible à ce moment. Si en revanche, je tarde à émettre la
facture, la taxe deviendra exigibleau plus tard le 15e du jour du mois qui suit celui au cours duquel
le fait générateur s’est produit donc dansmon exemple, la taxe deviendra exigible le 15 décembre
2022. Sachant en fait que ce délai n'a pas été pris par hasard. C'est en fait le délai dans lequel je
suis tenu d'émettre la facture. Donc si je ne respecte pas mon obligation d'émettre une facture au
plus tard le 15e du jour du mois qui suit celui au cours duquelle fait générateur s'est produit. Ben je
suis en défaut d'avoir respecté mon obligation d'émettre la facture.Et en plus la taxe devient exigible
à ce moment.
Donc cette notion d'exigibilité de la taxe, elle va avoir pour incidence que je dois reprendre les
TVA concernées dans ma déclaration périodique. Déclaration périodique qui est en principe
mensuel et qui peut également être trimestriel sous un certain seuil de chiffre d'affaires. Quand est-
ce que je dois verser au Trésor la différence entre la TVA collectée, donc la TVA que j'ai reçue de
mes clients, et la TVA, payer celle que j'ai payée à mes fournisseurs ? Je dois la payer dans le délai
qui expiré au 20e jour du mois quiDonc, En d'autres termes, si je livre un bien aujourd'hui, je délivre
245
Marion Osten
la facture de manière concomitante, donc la taxe exigible aujourd'hui le 15 novembre 2022. Si j'ai
une déclaration mensuelle, je devrais indiquer cette opération et la TVA que j'ai collectée dans ma
déclaration TVA de novembre 2022 mais c'est l'exigibilité de la taxe, ça ne veut pas dire que c'est
aujourd'hui que je dois verser cette taxe au Trésor. Je devrais verser la TVA au Trésor et donc TVA
qui correspondra à la différence entre toutes les taxes que j'ai collectées pour le compte du Trésor
qui sont devenus exigibles en novembre 2022, et les taxes que j'ai payées à mes fournisseurs au
cours du même mois. Mais je devrais verser ce solde au plus tard pourle 20 décembre 2022.
Chapitre 7 : Taux
§1 Directive TVA :
La directive TVA donne certaines indications mais les États disposent d'une large marge de
manœuvre. Donc ce que dit la directive TVA, c'est que les États membres doivent prévoir un taux
normal, identique pour les livraisons de biens et les prestations de services, qui ne peut pas
être inférieures à 15% (directive TVA, art 96 et 97) è Taux de 21% en Be.
Avec une faculté pour les États membres de prévoir un ou 2 taux réduits (directive TVA,
art.98, §1, al.2).
- Pour ces taux réduit, il doit avoir un plancher de 5% (directive TVA, art.98, §1, al.2)
- ces taux réduit peuvent seulement être appliqués à des biens et services qui sont repris dans
l'annexe 3 de la directive TVA avec un maximum de 24 de ses biens et de ses services
(directive TVA, art.98, §1, al.2 et 3). La manière dont ça a été mis en œuvre en Belgique,
c'est qu'on a 2 taux réduits. Ce sont les taux de 6 et 12%.
Enfin, dernier point de la directive TVA, c'est qu'il y a une faculté de descendre en dessous du
taux de 5%, et notamment d'appliquer une exonération avec droit à déduction de la TVA
payée. C'est alors encore plus restrictif que pour les taux réduits, c'est à dire que ça s'applique
seulement à certains des biens et services qui sont repris dans l'annexe 3 de la directive, et ce
avec un maximum de 7 de ses biens et de ses services (directive TVA, art. 98, § 2, al. 1er à 3).
§2 Transposition en Belgique :
La manière dont ça a été mis en œuvre en Belgique, c'est ce taux de 0% dont je vous ai parlé. Ce
taux de0% s'accompagne du maintien au droit, à la déduction de la TVA payée et le cas le plus
important où ce taux 0 s'applique. C'est le cas de la presse (cf. supra).
Transposition en Be : Taux fixés par le Roi et confirmés par le législateur (CTVA, art. 37).
Le taux normal est de 21 % (AR TVAn° 20, art. 1er, al. 1er).
Il y a 2 taux réduits : taux réduit de 6% et taux réduit de 12%.
246
Marion Osten
Il existe aussi des taux réduits qui ne sont que temporaires. Exemples relatifs à la crise de
l’énergie : vous avez des mesures qui ont été prises concernant les taux de TVA et vous avez ainsi
le taux de TVA qui a été ramené à 6%, donc taux de TVA qui est en principe de 21% mais qui
a été ramené aussi à 6% jusqu'au 31 décembre 2022 pour la livraison d’électricité dans le
cadre d’un contrat résidentiel (AR TVA n°2°, art.1er bis, §1er). Et la mesure sera peut être
247
Marion Osten
prolongée. C'est comme ça que cela fonctionne pour cette eau réduit qui ne sont que temporaires,
ils sont d'abord adoptés pour une certaine période. Et puis si politiquement il y a un accord pour
prolonger, alors on prolonge et ainsi de suite. Pour le moment, pour la livraison d'électricité dans
le cadre d'un contrat résidentiel, c'est un taux de 6% qui s'applique (AR TVA n° 20, art. 1er bis, §
1er).
Quant à la livraison de gaz naturel, que ce soit dans le cadre d'un contrat résidentiel ou non c'est
également un taux de 6% qui s'applique (AR TVA n° 20, art. 1erbis/1, § 1er). Mais ce sont
donc des taux qui s'appliquent pour le moment jusqu'au 31 décembre 2022, ce sont des taux qui
à nouveau n'ont qu'un caractère temporaire.
Chapitre 8 : Déductions
§1. Le principe
Le principe du droit à déduction est énoncé à l'article 45, §1 du CTVA : « Tout assujetti peut
déduire de la taxe dont il est redevable, les taxes ayant grevé les biens et les services qui lui
ont été fournis, les biens qu’il a importés et les acquisitions intracommunautaires de biens
qu’il a effectuées, dans la mesure où il les utilise pour effectuer : 1° des opérations taxées ; 2°
des opérations exonérées en vertu des articles 39 à 42; 3° des opérations réalisées à l'étranger
qui ouvriraient droit à déduction si elles étaient effectuées à l’intérieur du pays […] » : donc,
en tant que assujetti, je peux déduire de la taxe dont je suis redevable, donc les taxes que j'ai
collectées auprès de mes clients, les taxes qui ont grevé les biens et les services qui m'ont été fournis
ainsi que les biens que j'ai apportés et les acquisitions intracommunautaires de biens que j'ai
effectuées. Mais ça, c'est dans un cadre international dans la mesure du moins où j'utilise ces biens
pour effectuer des opérations taxées, des opérations exonérées en vertu des articles 39 à 42. Mais
ça, c'est essentiellement des opérations dans un cadre international et le 3e cas, c'est également les
opérations réalisées à l'étranger, donc dans un cadre international.
ð Quelle est la différence entre une exonération visée à l'article 44 et une opération soumise au
taux de 0%151 ? Quand on lit cette disposition, on voit que si l'opération est exonérée en vertu
de l'article 44, est-ce que je vais avoir droit à la déduction de ma TVA en amont et ce que je
vais pouvoir déduire ? la TVA que j'ai payé à mes fournisseurs ? La réponse est non parce que
ce n'est pas une opération taxée, donc elle n'est pas visée au Premièrement et ce n'est pas non
plus une opération exonérée en vertu des articles 39 à 42, c'est une opération exonérée en vertu
de l'article 44. Et donc par application de cette disposition, pour reprendre l'exemple du
médecin, le médecin ne peut pas déduire la TVA quia grevé les biens et les services qu'il a
acquis pour exercer son activité de médecin. En revanche, le fait de dire que je taxe à 0% fait
que je suis en présence d'une opération taxée au regard de l'article 45,§1.Et donc la société qui
diffuse la libre Belgique, tout comme la société qui diffuse le soir, elle va pouvoir quant à elle
déduire les TVA qui ont grevé les biens et les services qui lui ont été fournis parcequ’on a une
taxation à 0%, certes, mais une taxation quand même, ce qui permet d'atteindre ce résultat de la
directive d'exonération avec maintien du droit à déduction.
§2 Les exceptions
- Véhicules automobiles : déduction plafonnée en principe à 50 % (CTVA, art. 45, § 2, al. 1er)
: Donc, même si je suis dans des circonstances ou pour un autre, bien je peux déduire 100%
pour le véhicule automobile, je ne peux déduire que 50% de la TVA.
- Tabacs manufacturés (CTVA, art. 45, § 3, 1°)
248
Marion Osten
- Boissons spiritueuses (CTVA, art. 45, § 3, 2° ‒ voir les exceptions visées par ce texte)
- Frais de logement et frais de boissons et nourriture fournies dans les restaurants et débits
de boissons (CTVA, art. 18, § 1er, al. 2, 10° et 11°, et 45, § 3, 3° ‒ voir les exceptions visées
par ce derniertexte)
- Frais de réception (CTVA, art. 45, § 3, 4°) : ce sont des exceptions plutôt marginales. J'ai des
boissons spiritueuses, je les achète, mais ce sont des boissons spiritueuses que j'achète parce
que je vais les revendre ou parce que je vais les servir dans mon restaurant. Ben dans ce cas-
là, alors je peux quand même déduire la TVA.
§3 Cas de biens à usage mixte
Il s'agit d'un bien qui est utilisé à la fois pour les besoins de l'activité économique et à la fois
pour ses besoins privés.
Exemple : Je suis assujetti TVA, j’achète une voiture et cette voiture je l'utilise à la fois pour les
besoins
de mon activité économique et pour mes besoins privés OU un assujetti qui achète un ordinateur et
qu'il utilise à concurrence 75% pour les besoinsde son activité économique et à concurrence de
25% pour ses besoins privés.
Le principe, c'est que la déduction n'est autorisée qu'à concurrence de l'utilisation pour les
besoins de l'activité économique.
Exemple : comme cet ordinateur a été acheté pour 1500,00€+315,00€ de TVA, l'Assujetti ne va
pouvoir déduire que 75% de la TVA payé aux fournisseurs, donc 75% de 315€, ce qui donne un
montant de 236,20 5€.
Alors attention, si on combiné ça avec ce que je vous ai dit précédemment. Pour la voiture, prenons
un assujetti qui achète une voiture et il utilise à 75% pour son activité économique et à 25% pour
ses besoins privés. La déduction dans ce cas-là sera plafonnée à 50% par application de la règle
que nous avons vu précédemment. Donc même si l'utilisation pour les besoins de l'activité
économique est plus importante, pas possible de déduire la TVA au-delà de 50%.
L’assujetti, exonéré, celui qui effectue seulement des opérations exonérées en vertu de l'article 44,
n'a aucun droit à déduction.
249
Marion Osten
100000,00€ et 60000,00€pour son activité de comptable indépendant. Donc ce sont des opérations
qui permettent la déduction parce que ce sont des prestations de services qui sont soumises à la
taxe et une activité de courtier en assurance, comme on l'a vu, activité de courtier en assurance. Les
opérations qui sont accomplies dans ce cadre, ce sont des opérations exonérées en vertu de l'article
44 donc pas de droit de déduction pour ces opérations. Enfin, pour la taxe en amont de pas de droit
à déduction de la taxe en amont pour ces opérations.
Alors pour déterminer l'étendue du droit à déduction en pareil hypothèse, le code prévoit 2
méthodes, la première méthode, c'est la méthode du prorata général et la seconde méthode, c'est
la méthode de l'affectation réelle (CTVA, art. 46). L'assujettit TVA peut en principe choisir avec
certaines balises que je n'ai pas le temps d'examiner avec vous, mais il doit faire connaître son
choix pour l'affectation réelle. Il doit faire connaître ce choix à l'administration fiscale.
Cette fois la déduction va être opérée suivant l'affectation réelle de tout ou partie des biens et
des services(CTVA, art.46, §2, al.1er).
Donc dans mon exemple, tout va dépendre si j'applique cette méthode d'affectation réelle, tout va
dépendre de la question de savoir cet ordinateur est utilisé pour quelle activité. Si l'ordinateur est
utilisé pour l'activité de comptable indépendant comme dans le cadre de cette activité l’assujettie
effectue des prestations de services taxé qui lui ouvrent donc droit à déduction. Ben alors, toute la
TVA sera déductible.En revanche, si l'ordinateur est affecté à l'activité de courtier en assurance ou
250
Marion Osten
dans le cadre de cette activité, l'assujettit effectue seulement des opérations exonérées en vertu de
l'article 44, opération qui nepermettent pas la déduction de la TVA en amont. Alors la TVA de 315€
ne sera pas du tout déductif.
§6 Révision éventuelle des taxes ayant grevé les biens d’investissement (CTVA,
art. 48, § 2 et 49)
Biens d’investissement : vise les biens et services « destinés à être utilisés d'une manière
durable commeinstruments de travail ou moyens d'exploitation » (AR TVA n° 3, art. 6, al.
1er)
C'est par exemple le cas de l'ordinateur dont je vous ai parlé précédemment. Tout comme le cas
d'une
voiture qui serait achetée par l’assujettie pour être utilisé dans le cadre de son activité.
Dans ce cas-là, on a une période de révision de 5 ans, en tout cas pour les biens d'investissement
autres que les biens immobiliers, ils sont sujet à cette révision (CTVA, art. 48, §2, al1,
première phrase).
La période de révision commence à courir le premier janvier de l'année au cours de laquelle
les biens d'investissements ont été mis en service (AR TVA n°3, art.9, §1er). Sachant que la
révision s'opère chaque année à concurrence d'un 5e du montant des taxes lorsque les
variations sont intervenues dansles éléments qui ont été pris en considération pour le calcul
des taxes déductibles (CTVA, art. 48, § 2, al.1er, seconde phrase).
Ce système de révision concerne tant le bien d'investissement à usage mixte que le bien
d'investissement d'un assujetti mixte, donc ça vise les 2 situations. Sachant qu'en ce qui concerne
le bien investissement à usage mixte, s’il cesse d'être à usage mixte, c'est à dire s'il devient pour
le tout et définitivement un bien affecté aux besoins privés de l'assujetti, alors on a un régime
plus sévère du prélèvement obligatoire qui s'applique, c'est à dire qu'on considère qu'il y a une
sortie du patrimoine TVA et une opération imposable, opération imposable qui est assimilée à
une livraison de biens (CTVA, art.12, §1, al1, 1°). Sur ce que sur ce point-là il faut considérer
que l'assujetti a 2 patrimoines, un patrimoine professionnel et un patrimoine privé, et que le passage
de l'un à l'autre est assimilé à une opération entre 2 personnes distinctes. Mais donc ça c'est le cas
ou un bien à usage mixte devient affecté pour le tout à des fins privées.
Si maintenant on n’est pas dans ce cas, donc on est dans le cas de la révision et en fait ça vise le
cas oùon a un bien un investissement à usage mixte ou e bien investissement également d'un
assujetti mixte etqu’au fil des ans la proportion dans le premier cas entre l'usage pour l'activité taxé
et l'usage à des fins privées et, dans le 2nd cas-là proportion entre le chiffre d'affaires généré par
l'activité taxée et le chiffre d'affaires généré par l'activité exonérée varie. C'est dans ce cadre-là
qu'on va avoir une révision.
En effet, en matière de biens d’investissement, pour avoir une appréciation plus fine des cas où on
a un bien qui est utilisé, à la fois pour les besoins de l’activité de l’assujetti et à la fois pour des
besoins privés, ou dans le cadre d’un bien d’investissement qui est utilisé par un assujetti mixte, on
va apprécier la déduction TVA non pas sur 1 an mais sur une période de 5 ans. Càd que la déduction
va d’abord s’opérersur la base de la proportion privée – professionnel dans le cadre d’un bien
d’investissement utilisé à des fins mixtes ou sur base du prorata général définitif. Et ensuite on aura
une révision pendant une période de 5 ans. Donc, pendant l’année 2, 3, 4 et 5 (puisque la période
de révision est de 5 ans à partir du 1er janvier de l’année au cours de laquelle le bien
d’investissement est mis en service) il va falloir procéder àcette révision.
251
Marion Osten
Il existe à cet égard une série de règles très détaillées, mais on se concentrera uniquement sur le
principedans le cadre du cours.
llustration : un ordinateur acheté par un assujetti mixte, dont la déduction a été opérée initialement
sur la base d’un prorata général de 60%. Viens ensuite l’année suivante (l’année 2/5), où le prorata
général n’est cette fois plus que de 10%. En effet, car les opérations effectuées en tant que
comptable indépendant, qui étaient de 600 000 € l’année précédente, ne sont plus que de 100 000
€. Alors qu’au contraire, les opérations effectuées en tant que courtier d’assurances ont augmenté de
40 000 €. Donc aunumérateur, on a les opérations taxées (un montant de 10 000 €) et au dénominateur,
on reprend le chiffre d’affaires total, en ce compris celui relatif aux opérations exonérées sur base de
l’art. 44 à on a un montant de 100 000 €, d’où le prorata général de 10%.
Ici, la TVA initialement déduite est de 189 € (60% de 315 €). L’ordinateur portable coutait 1500 € avec
une TVA total de 21% à 315 €. Comme le prorata général initial était de 60%, la TVA qui a été
déduite initialement était de 189 €.
Donc 1/5 de la TVA qui a été déduite, c’est 37.80 € à pourquoi 1/5 ? Parce que ce système prévoit
la règle que c’est la révision qui s’opère chaque année à concurrence d’1/5 du montant de la taxe.
Et donc,1/5 de la taxe qui a été déduite : 1/5 de 189 € = 37.80 €.
Si maintenant, on regarde ce que donne 1/5 de la TVA de 315 € (déductible sur base de ce nouveau
prorata général de 10%), on n’a plus qu’un montant de 6.3 €. Avec la conséquence, qu’une révision
s’opérera également au Trésor à concurrence de la différence entre 1/5 de la TVA qui a été déduite,
soit
37.80 € et 1/5 de la TVA qui est déductible sur la base du prorata général de l’année concernée, soit
6.3
€. Sans oublier la révision en faveur du Trésor pour la différence qui est égale à 31.5 € pour l’année
2. Puis, pour l’année 3, il faudra faire le même exercice, idem pour l’année 4 et 5
252
Marion Osten
c’est 2 500 000 €, mais dans certains secteurs sensibles à la fraude, le seuil est plus bas à 250 000
€.
Exemple : dans le secteur des téléphones portables, il y a eu des fraudes par le passé, et désormais,
le
seuil est de 150 000 €
Pour ce qui est de la déclaration, le modèle se trouve à l’annexe 1 de l’AR TVA n°1.
Il existe encore une obligation de déclaration importante. En effet, dans le contexte international,
il y a un autre relevé à déposer en plus de la déclaration, c’est ce qu’on appelle le listing clients(=
une liste annuelle des clients assujettis à la TVA (CTVA, art. 53quinquies, al. 1er, et art.
53duodecies, et AR TVA n° 23, art. 1er, § 1er, al. 1er). Je dois déposer ce listing pour le 31
mars de l’année suivante (donc ici pour le 31 mars 2023, je devrai déposer mon listing clients
pour l’année 2022). Dans ce listing, on doit reprendre par client, le chiffres d’affaires et la TVA
à prendre en compte, cela permet à l’administration fiscale d’effectuer un contrôle croisé.
§2. Obligation de verser la TVA au Trésor (CTVA, art.53, §1, al.1, 3° et art.
53duodecies)
Cela vise l’exigibilité du paiement. On avait vu la fois passée, l’exigibilité de la taxe qui est
principalement déterminée au moment où la facture est émise (avec ses exceptions). L’exigibilité de
la taxe va déterminer le moment où l’opération est reprise dans la déclaration et s’il y a une TVA
qui devient exigible (Le délai de paiement coïncide avec celui pour remettre la déclaration,
CTVA, art.53, §1, al.1, 3°) à ex : j’ai effectué un service en novembre dont je fais une facture, je
vais reprendre cette TVA dans ma déclarationde novembre 2022 parce que la taxe sera devenue
exigible.
Mais, pour ce qui est du moment où je vais devoir la verser au Trésor, le délai de paiement coïncide
aveccelui dont je dispose pour remettre ma déclaration de novembre161. Donc, cela veut dire que je
devrai verser la TVA au Trésor dans le délai qui expire le 20 décembre 2022 (dans le cas de la
déclaration de novembre 2022).
ð Champs d’application :
Principe : Je dois émettre une facture à partir du moment où je livre un bien ou que j’effectue une
prestation de services à un assujetti ou à une PM non assujettie (CTVA, art.53, §2, al.1, 1°).
Parfois même en présence d’un client PP destinant le bien ou le service à un usage privé
(CTVA, art. 53, § 2, al. 5, et AR TVA n° 1, art. 1er, al. 1er) : Ca c’est le principe, mais la
réglementation apporte quelques précisions, notamment quand je suis en présence d’un client
personne physique qui destine le bien ou le service à un usage privé. Dans ce cas, je ne dois
pas lui délivrer de facture, car cela vise uniquement le cas où je preste un service auprès d’un
assujettie ou d’une PM non assujettie. Cependant, il existe certaines exceptions, et notamment dans
le cas de la livraison d’une voiture. Lorsque le bien qui est livré est une voiture, il faut alors délivrer
une facture (AR TVA n° 1, art. 1er, al. 1er, 1°, a).
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Marion Osten
ð Délai :
Le délai pour délivrer une facture c’est au plus tard le 15ème jour du mois qui suit celui du fait
générateur (CTVA, art.53 duodecies et AR TVA n°1, art.4, §1, al.1).
En ce qui concerne l’exigibilité de la taxe, comme elle est déterminée par le moment où la facture
est émise, si on s’en tient à cette règle, on pourrait ne jamais émettre de facture pour que la taxe ne
devienne jamais exigible. C’est la raison pour laquelle il y a une exception qui est apportée à ce
principe : si je n’ai pas délivré de facture, la taxe devient néanmoins exigible le 15ème jour du mois
qui suit celui de la survenance du fait générateur. Il est intéressant de noter que ce délai n’a pas été
choisi au hasard puisqu’il s’agit du délai maximum dans lequel je dois délivrer une facture.
à Exemple : si j’accomplis mon service aujourd’hui, si je livre mon bien aujourd’hui, en tant
qu’assujetti TVA, je vais devoir délivrer une facture au plus tard le 15 décembre 2022.
ð Principales mentions :
Cette facture doit comporter toute une série de mentions (CTVA, art.53 duodecies et AR TVA
n°1, art.5):
- Le nom ou la dénomination sociale, tant du fournisseur que du client, l’adresse de leur siège
administratif ou social et leur numéro d’identification à la TVA (AR TVA n° 1, art. 5, § 1er,
2°,al. 1er, et 3°)
- La date d’émission et le numéro séquentiel permettant d’identifier la facture dans le facturier
de sortie. (AR TVA n° 1, art. 5, § 1er, 1°)
- La facture doit comporter des éléments nécessaires pour déterminer l’opération et le taux de
la taxe et notamment : La dénomination usuelle des biens livrés et des services fournis, leur
quantité, l’objet des services (AR TVA n° 1, art. 5, § 1er, 6°)
ð Documents rectificatifs :
En plus de cette obligation d’émettre une facture, je peux être amené à devoir émettre un document
rectificatif (= une note de crédit).
Une note de crédit est un document qui modifie la facture initiale et qui y fait référence de
manière spécifique et non équivoque (CTVA , art.53, §2, al.3) et cela sera assimilé à une
facutre. J’ai l’obligation d’émettre un tel document lorsqu’une correction est nécessaire (CTVA,
art 53 duodecies, et AR TVA n°1, art.12, §1, al.1).
Exemple : j’ai facturé une certaine somme au client mais je me suis trompée car j’avais convenu
d’un certain prix avec lui par rapport aux quantités livrées et j’ai fait une erreur de calcul lorsque
j’ai multiplié le prix au kilo par la quantité livrée. Donc je lui ai réclamé un montant trop important.
Le client reçoit la facture, s’en rend compte et proteste, je dois donc corriger ce que j’ai fait. La
correction que je vais utiliser, ce n’estpas l’émission d’une facture nouvelle, je vais garder la facture
précédemment émise mais je vais la rectifier via la note de crédit.
Exemple : mon fournisseur me livre un bien, celui-ci ne me convient pas. Je le retourne à mon
fournisseur,qui va également devoir me délivrer une note de crédit qui, cette fois, annule la facture
initiale.
Attention remarque et point important : l’assujetti exonéré n’est PAS soumis à ces différentes
obligations (CTVA, art.53, §§1, in limine et 2, in limine) : si je suis médecin généraliste,
j’effectue exclusivement des opérations qui sont exonérées surla base de l’art. 44. Donc, je ne
collecte pas de TVA pour le compte du Trésor et je ne peux pas déduire la TVA car je n’ai pas de
254
Marion Osten
véritable raison de me plier à ses obligations. De même, il n’y a aucun intérêt pour le Trésor que je
me soumette à ces différentes obligations, c’est pour cela que le CTVA prévoit que je ne dois pas
les respecter.
Exonération en principe :
Livraison d’un bien immeuble non bâti ou d’un bâtiment ou d’une fraction de bâtiment et
du sol y attenant (CTVA, art. 44, § 3, 1°, a, al. 1er, lu à la lumière de directive TVA, art. 135,
§ 1er, j et k) : Le principe ici c’est que la livraison d’un immeuble est exonérée. Que vais-je avoir
comme taxe indirecte en cas de livraison d’un immeuble ? La livraison d’un immeuble est exonérée
de la TVA donc cela veut dire que je ne vais pas avoir de taxe indirecte sur la livraison de celui-ci.
Mais je vais devoir payer des droits d’enregistrement car j’ai une transmission à titre onéreux quand
je regarde les dispositions du CEnr tel qu’applicable à Bruxelles et en Wallonie + le CFF.
Donc ce que prévoit le CTVA, c’est que j’ai une exonération de principe, qui va toujours
s’appliquer lorsque le bien qui est livré est un immeuble non bâti.
RQ : si on est en présence de la livraison d’un bâtiment ou d’une fraction de celui-ci ainsi que du
sol y attenant, la situation est plus complexe (infra).
Donc, ce régime vaut pour la livraison d’un bien immeuble, transfert de la pleine propriété.
« Livraison » d’un droit réel autre que le droit de propriété donnant à son titulaire un pouvoir
d’utilisation sur un tel bien immeuble (CTVA, art. 44, § 3, 1°, b, al. 1er, lu à la lumière de
directive TVA, art. 135, § 1er, j et k) : Ex : je cède un droit d’usufruit et pas la PP. Cela vaut
également en cas de livraison d’un droit réel, autre que le droit de propriété donnant à son titulaire
un pouvoir d’utilisation sur un tel bien immeuble par exemple. En fait, ce que je cède ce n’est pas
la pleine propriété mais c’est l’usufruit, dès lors je vais tomber dans les prévisions du régime que
nous allons examiner. Idem pour le droit d’emphytéose et pour le droit de superficie. Car en
matière de TVA, ces droits sont assimilés à un bien en dépit de son caractère incorporel
(CTVA, art.9, al.2, 2°). De ce fait, on a une livraison de bien même si ce droit en lui-mêmeest
incorporel.
è J’ai un bien immeuble non bâti, je le livre ou le transfère. Je dois donc constituer un droit
d’usufruit,d’emphytéose ou de superficie sur celui-ci. Ici, j’ai toujours une exonération.
En revanche, si maintenant je suis en présence d’un bâtiment ou d’une fraction de bâtiment (cas de
l’immeuble bâti avec sol y attenant), tout va dépendre de si on est en présence d’un immeuble neuf
ou non.
Si on est en présence d’un bâtiment neuf, la TVA va s’appliquer à la livraison du bien, seulement
s’ily a transfert de la pleine propriété mais aussi s’il y a constitution ou cession d’un droit d’usufruit,
de superficie ou d’emphytéose. à Le régime TVA va s’appliquer et on va avoir, en manière de
droit d’enregistrement, le droit d’enregistrement fixe de 50€.
Alors que si le bâtiment n’est pas neuf, c’est le régime des droits d’enregistrement proportionnel
qui va s’appliquer
è Application, selon le cas, du droit d’enregistrement proportionnel sur la transmission à
titre onéreux d’un bien immeuble ou, en cas d’emphytéose ou de superficie, du droit
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Marion Osten
La première question qui se pose c’est de savoir ce qu’on entend par bâtiment ou fraction de
bâtiment et sol y attenant. Ce sont les termes qui sont définis par le CTVA art. 1er, §9, al.1, 1° et
2° :
- Bâtiment ou fraction de bâtiment : Cela vise toute construction incorporée au sol.
- Sol y attenant : c’est le terrain sur lequel il est permis de bâtir et qui est cédé par la même
personne, en même temps que le bâtiment et attenant à celui-ci
Une fois qu’on a déterminé la notion de bâtiment neuf, càd l’opération qui est susceptible d’être
soumise
à la TVA, il faut maintenant examiner la qualité de la personne qui vend le bâtiment.
Il y a 3 possibilités :
- assujetti dénommé en pratique « le constructeur professionnel » càd un assujetti TVA qui est
un constructeur professionnel :
Ici, l’immeuble neuf est cédé ou un droit réel d’utilisation est cédé par un constructeur
professionnel.
= Assujetti qui d’une manière habituelle cède à titre onéreux des bâtiments neufs (ou des
droits réels donnant le pouvoir d’utilisation sur des bâtiments neufs) qu’il a construits, fait
construire ou acquis avec application de la taxe (CTVA, art. 12, § 2, et art. 44, § 3, 1°, a, al.
2, premier tiret, et b, al. 2, premier tiret) à cas typique des promoteurs immobiliers.
Cet assujetti a l’obligation, à l’inverse des deux autres, de soumettre la livraison de biens à la
TVA s’il cède le bâtiment neuf (CTVA, art.44, §3, 1°, a, al.2, premier tiret et b, al.2, premier
tiret).
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Marion Osten
QUID si maintenant ce promoteur immobilier ne parvient pas à vendre cet immeuble pour une
raison ou pour une autre, ou qu’il décide simplement de ne pas le faire ?
Cet immeuble est neuf puisqu’il en a achevé la construction et puis le temps passe, pour finir on
dépasse le délai de 2 ans. Ce qu’il se passe dans ce cas-là c’est qu’il y a une fiction de livraison,
ce qu’on a intitulé en matière de TVA « prélèvement ». On a un cas de prélèvement, dans ce cas
on suppose que l’assujetti a utilisé le bâtiment neuf pour ses besoins propres (le prélèvement étant
assimilé à une livraison de biens). è Si aucune livraison n’est intervenue au moment où
l’immeuble cesse d’être neuf : la livraison est censée intervenir à ce moment-là (fiction de
prélèvement pour les propres besoins de l’assujetti, le prélèvement étant assimilé, comme
nous l’avons déjà vu, à une livraison de biens) (CTVA, art. 12, § 2)
Exemple : si un constructeur professionnel achève un bien et que celui-ci est occupé ou loué pour
la première fois le 21 novembre 2022, ce bien demeure neuf jusqu’au 31 décembre 2024. Mais si
c’est le promoteur qui est toujours en possession de ce bien au 1er janvier 2025, alors c’est cette fiction
de livraisonqui va s’appliquer, avec la conséquence que là, le promoteur devra verser la TVA au
Trésor à ce moment-là.
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- Pour l’assujetti qui acquiert le bien ou le droit avec application de la taxe : délai de
révision de 15 ans (CTVA, art. 48, § 2, al. 2) :
- Cas de l’immeuble à usage mixte et de l’immeuble d’un assujetti mixte
- Vise également le cas où l’immeuble est cédé dans ce délai sans application de la
TVA (AR TVA n° 3, art. 10, § 1er, al. 1er, 4°)
Pour soumettre une location à TVA, il existe un régime de leasing où la TVA va s’appliquer sous
certaines conditions (CTVA, art.44, §3, 2°, b). L’intérêt pour le donneur en leasing est de pouvoir
exercer un droit à la déduction sur la TVA en amont.
Location d’un bâtiment ou d’une fraction de bâtiment, le cas échéant avec le sol y attenant,
entre deux assujettis, le preneur utilisant le bien exclusivement pour son activité d’assujetti :
faculté pour les parties de soumettre l’opération à la TVA (CTVA, art. 44, § 3, 2°, d) è
Régime beaucoup plus récent, et application du taux de 21%.
Attention, il existe un taux réduit de 6% pour les travaux immobiliers relatifs à un logement
privé. Petite remarque à cet égard : ce point a été modifié récemment dans le sens de la
simplification. Avant, on avait des dispositions identiques dans deux rubriques du CTVA. Mais une
loi récente est venue mettre un terme à cette situation. è La loi du 16 octobre 2022 portant des
dispositions diverses en matière de taxe sur la valeur ajoutée (MB, 24 octobre 2022) a
simplifié la matière, en conséquence de quoi vous devez apporter deux adaptations à votre
Code (ce sont les seules annotations autorisées – voir au surplus l’avis relatif au cours) :
- Première adaptation relative à l’AR TVA n° 20, annexe, tableau A, rubrique XXXI, §
1er, al. 1er, 3°et 5° : barrer dans chacune de ces dispositions « quinze » et écrire « dix »
(loi précitée, art. 24 : « dans la rubrique XXXI, § 1er, alinéa 1er, du tableau A de l'annexe
à [l’AR n° 20], les mots "quinze ans" sont à chaque fois remplacés par les mots "dix ans"
»)
- Seconde adaptation relative à l’AR TVA n° 20, annexe, tableau A, rubrique XXXVIII:
barrer toute cette rubrique (loi précitée, art. 25 : « la rubrique XXXVIII du tableau A
de l'annexe [à l’AR TVA n° 20] est abrogée »)
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Marion Osten
Ca c’est pour les conditions de fond, il existe également une condition de forme :
- La facture doit comporter une mention particulière (AR TVA n° 20, annexe, tableau A,
rubrique XXXI, § 1er, al. 1er, 5°) qui dit que c’est le client qui est présumé reconnaitre que les
différentes conditions sont remplies. L’intérêt d’avoir cette mention dans la facture c’est que si
celui qui a effectué les travaux est de bonne foi, et que le client a menti, parce que par exemple
le bâtiment n’a pas10 ans au moment où la première facture est émise mais seulement 9 ans et
3 mois, l’administration fiscale ne pourra alors pas se retourner contre celui qui a effectué les
travaux immobiliers à partir du moment où il a bien imposé cette mention sur la facture.
« Taux de T.V.A.: En l'absence de contestation par écrit, dans un délai d'un mois à compter de la
réception de la facture, le client est présumé reconnaître que (1) les travaux sont effectués à un
bâtiment d'habitation dont la première occupation a eu lieu au cours d'une année civile qui précède
d'au moins dix ans la date de la première facture relative à ces travaux, (2) qu'après l'exécution
de ces travaux, l'habitation est utilisée, soit exclusivement soit à titre principal comme logement
privé et (3) que ces travaux sont fournis et facturés à un consommateur final. Si au moins une de
ces conditions n'est pas remplie, le taux normal de TVA de 21% sera applicable et le client
endossera, par rapport à ces conditions, la responsabilité quant au paiement de la taxe, des intérêts
et des amendes dus »
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Marion Osten
§1. Livraison d’un bien par un fournisseur établi dans le territoire TVA à un client
également établi dans le territoire TVA mais dans un autre Etat membre –
régime de la directive TVA :
Ici, il y a une série de distinctions à faire, le premier axe de distinction important c’est la question de
savoir si on a une opération avec un pays qui se situe dans le territoire TVA ou en dehors du
territoire TVA à correspond grosso modo au territoire institutionnel de l’UE (Voir art. 1er §§2
à 5 CTVA). Cependant, il existe certaines nuances : par exemple la Guadeloupe et la Martinique,
sont exclues du territoire TVA.
On se place d’abord dans le cas où on est dans le territoire TVA et on a un fournisseur qui est établi
dansun autre EM (donc clients et fournisseurs sont établis dans deux pays différents). QUID quand
l’un ou l’autre est en Belgique ?
Selon la Directive, il y a un principe de localisation dans le pays d’origine. En d’autres termes,
c’est le pays du fournisseur qui va pouvoir collecter la TVA sur l’opération, mais c’est à combiner
avec des correctifs en faveur du pays de destination, ils sont très importants surtout dans le cas
où on est en présence d’une opération entre assujettis.
Ces correctifs peuvent revêtir deux techinques/formes :
- Prévoir une exception à la règle générale en disant que l’opération va être localisée dans le
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Marion Osten
pays dedestination et non pas dans le pays d’origine àLocaliser, par exception au principe,
la livraison de biens dans le pays de destination.
- Ériger en opération imposable distincte l’acquisition intracommunautaire de biens dans le
pays de destination (avec exonération corrélative de la livraison de biens, qui reste
localisée dans le pays d’origine) : elle concerne les opérations au sein du territoire TVA ><
importation : cas de biens qui proviennent d’en dehors du territoire TVA.
è Idem dans le cas d’une livraison de biens internationale. En effet, elle n’est pas cantonnée au
contexte interne, mais elle est susceptible de s’accompagner dans le pays de destination d’une
acquisition intracommunautaire pour laquelle l’acquéreur devra payer la TVA.
§3. La livraison d’un bien par un fournisseur établi dans un autre EM.
Jusqu’à présent, on avait envisagé la livraison d’un bien par un fournisseur établi en Belgique pour
un client établi en Belgique également. La différence par rapport à cette situation c’est qu’ici le
client est toujours établi en Belgique, mais la livraison de biens est effectuée par un fournisseur établi
dans un autre EM, par exemple en France.
Le principe applicable ici, est repris de la Directive par le CTVA, et veut qu’il n’y a en principe
pas de TVAbelge due sur cette opération, pourquoi ? Parce que la livraison de biens est localisée
dans le pays d’origine (CTVA, 14, §2, al.1). Donc en France, c’est la TVA française qui va
s’appliquer sur le bien et non pas la TVA belge.
è Correctif général en cas de livraison avec installation ou montage (CTVA, art.14, §2, al1):
à Modification de la règle de localisation en faveur du pays de destination et donc TVA belge
(CTVA, art.14, §3).
Cependant, il existe toute une série de correctifs à cette application de principe de la TVA française,
comme le correctif général. Celui-ci concerne tant les particuliers que les assujettis.
Illustration : C’est typiquement le cas où on a une livraison avec une installation ou un montage.
Je fais appel à un fournisseur français pour avoir une cuisine équipée chez moi. Dans ce cas-là,
puisqu’on est enprésence d’une livraison avec installation au montage, il y a une exception au
principe selon laquelle la livraison de biens est localisée dans le pays d’origine. Dès qu’on a une
installation ou un montage, la règle de localisation prévoit que l’opération est, par exception,
localisée dans le pays de destination.
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Marion Osten
Dans cette hypothèse, l’opération de livraison de biens effectuée par le fournisseur est soumise à
la TVAbelge parce que la livraison de biens est localisée en Belgique. Cette règle est contraignante
pour le fournisseur français, car il va devoir effectuer toutes les formalités notamment verser la
TVA au Trésor et remplir une déclaration. C’est la raison pour laquelle si le client établi en Be
n’est pas un particulier, mais une entreprise, donc un assujetti (tenu de déposer des déclarations
périodiques), c’est le régime d’auto-liquidation de la TVA qui va s’appliquer (CTVA, art.51,
§2, al.1, 5°). Donc, c’est le client qui va être redevable de la TVA ce qui, dans cette seconde
hypothèse, épargnera à ce fournisseur français dedevoir se soumettre à des obligations TVA en
Belgique (Autoliquidation = TVA due par le client).
Il existe également des correctifs différents qui vont s’appliquer selon la qualité du client (><
correctif général).
263
Marion Osten
Client : notamment toute personne non assujettie autre qu’une personne morale (CTVA,
art. 1er, § 19, 1°)
Autre correctif plus récent qui a été systématisé pour les particuliers avec le développement des
ventes en ligne. Par exemple Amazon, ou tout autre site de vente en ligne pouvait avoir un très gros
chiffre d’affaires en Belgique, tout en étant basé au Luxembourg ou en France et en expédiant des
biens vers laBelgique à destination des particuliers. C’est pourquoi dans ce cas-là, on a également
un autre correctif qui vise à permettre au Trésor belge de percevoir la TVA en pareille hypothèse :
notion de vente à distance intracommunautaire de biens. Ici,on ne va plus recourir à la technique
de l’acquisition intracommunautaire de biens comme opérations imposables distinctement, on va
modifier la règle de localisation, donc sur le plan technique, c’est comme dans le cas de la livraison
de biens avec installation ou montage. On va donc jouer sur la localisation de la livraison de biens
et on va prévoir que dans certaines circonstances, la livraison de biens est localiséeen Belgique à
donc pour ces ventes à distance intracommunautaires de biens.
Attention, ce régime vaut seulement lorsqu’on est en présence d’une livraison de biens autre
qu’une livraison de biens avec montage ou installation ou un moyen de transport neuf
(CTVA, art1, §19, 2°). Puisque en effet dans ces deux cas-là, il y a déjà d’autres correctifs qui
s’appliquent (ceux que nous venons de voir).
CCL : Donc client particulier, la règle selon laquelle l’opération est localisée dans le pays d’origine
264
Marion Osten
vaut largement, mais correctif de portée générale (cas de la livraison de biens avec installation et
montage) et puis il y a deux correctifs propres à cette situation : la livraison d’un moyen de transport
neuf, et le cas de la vente à distance intracommunautaire de bien.
ð Correctif lorsque le client est un assujetti ou une personne morale non assujettie :
Dans ce cas-là, on va toujours avoir cette règle selon laquelle la livraison de biens est localisée
dans le pays d’origine (= principe). à Mais on va avoir un correctif de portée tout à fait général
qui est le correctif de l’acquisition intracommunautaire de biens en Belgique et donc TVA
belge (CTVA, art.3bis et 25 ter, §1, al.1) à Vaut sauf quand on est en présence d’une livraison
de biens avec montage ou installation où en effet, la TVA belge est déjà due dans ce cas en
vertu du correctif général (CTVA, art.25ter, §1, al.1).
Ce correctif va avoir pour conséquence que le Trésor belge va pouvoir percevoir la TVA sur cette
opération, TVA va donc être perçue non pas en modifiant le critère de localisation de la livraison
de biens à la livraison de biens reste localisée en France si le fournisseur est établi en France : en
pareille hypothèse, il y a une exonération spécifique prévue pour éviter un cumul des TVA. En fait,
il y a une exonération spécifique qui est prévue pour éviter que les TVA se cumulent évidemment.
Donc, on n’est pas dans une situation où on est soumis à la fois à la TVA française et à la fois à la
TVA belge, on va avoir une livraison de biens qui reste localisée en France mais avec une
exonération prévue par la réglementation TVA française et en Belgique, je vais avoir une opération
imposable, à savoir une acquisition intracommunautaire de biens avec pour conséquence que la
TVA va être due le client qui est un assujetti ou une PM non assujettie (elle effectue une acquisition
intracommunautaire de biens et elle doit verser la TVA au Trésor belge).
Attention, cela vaut seulement en l’absence de livraison avec montage ou installation puisque dans
cecas on a une modification de la règle de localisation avec une portée générale, et vaut que le
client soit un particulier, un assujettie ou une PM non assujettie.
Ici aussi, on a une règle de minimis mais qui vaut uniquement pour ce qu’on appelle en pratique
« le groupe des 4». Càd quatre catégories très particulières d’assujettis (CTVA, art.25ter, al.2, 2°,
a):
- L’assujetti petite entreprise qui bénéficie de la franchise de la taxe parce que son chiffre
d’affaires est en dessous de 25 000 €, donc il a choisi de bénéficier de ce régime
- L’assujetti exploitant agricole
- L’assujetti exonéré : celui qui effectue exclusivement des opérations visées à l’art. 44
CTVA
- La personne morale non assujettie (Ex : Holding passif)
Pour ces 4 catégories bien particulières d’assujettis, il n’y a pas d’imposition lorsque les
acquisitions intracommunautaires de biens n’excédant pas un seuil annuel de 11 200 € lors de
l’année civile en courset lors de l’année précédente (CTVA, art.25ter, al.2, 2°, b et c, première
phrase)
Illustration : si je suis un assujetti exonéré, je suis un médecin et j’effectue exclusivement des
prestationsqui sont visées par l’art. 44 CTVA, donc aucune opération taxable. Je vais acheter un
ordinateur en France, ordinateur d’une valeur de 1500 €. Si c’est ma seule livraison de biens dans
des circonstances où, l’acquisition intracommunautaire serait susceptible de s’appliquer, je ne vais
pas avoir d’imposition comme je reste en dessous d’un seuil annuel de 11 200 €. Pour autant que
l’année précédente également, je n’avais pas effectué d’acquisition intracommunautaire de biens
excédant ce montant.
Sauf exercice de l’option contraire par le client, qui est présumée lorsque celui-ci
communique son numéro de TVA au fournisseur pour faire une acquisition
265
Marion Osten
intracommunautaire de biens (art. 25ter, al. 2, 2°, c, seconde phrase, et al. 4) : Sachant que je
peux toujours, même pour ces 4 catégories d’assujettis, exercer une option en sens contraire.
Cette option étant présumée, si je communique un numéro de TVA au fournisseur étranger.
Attention, cette règle de minimis ne vaut PAS pour les moyens de transport neufs et certains
produits soumis à accis. De toute façon un seuil de 11 200 €, prouve que l’hypothèse est peu
fréquente. Mais toujours est-il que si je suis en présence d’un moyen de transport neuf, je n’ai pas de
seuil mais j’ai une acquisition intracommunautaire de biens. Idem pour ces 4 catégories d’assujettis
à partir du moment où ils sont en présence d’un moyen de transport neuf, il s’agit toujours d’une
acquisition intracommunautaire de biens même s’il se trouve en dessous du seuil de 11 200 €. Le
même principe vaut également pour certains produits soumis à accise tels que les boissons
alcoolisées, le tabac et les produits pétroliers à le seuil de 11 200 € ne vaut pas.
En l’absence d’acquisition intracommunautaire de biens imposable, le régime des ventes à
distance intracommunautaires de biens est susceptible de s’appliquer, comme pour les
particuliers (CTVA, art. 1er, § 19, 1° (la référence à l’article 3, § 1er, de la directive TVA vise
la règle de minimis), et les dispositions précitées concernant ce régime), avec la conséquence
que la TVA belge sera due dans ce cas. Donc, si je fais appel à ce régime, donc je fais appel au
régime selon lequel lorsque je suis en dessous du seuil, je n’ai pas d’acquisition
intracommunautaire et je fais des commandes auprès de fournisseur à distance (le fournisseur se
charge du transport du bien). Ex : Bien commandé sur un site de vente ne ligne. Alors dans ce cas-
là, le régime de vente à distance intracommunautaire de biens que nous avons vu pour les
particulier, va également s’appliquer avec la conséquence que la TVA belge sera due dans ce cas.
Exemple : un médecin qui, dans le cadre de son activité d’assujetti exonéré, commande un bien
sur Amazon. Amazon étant lui-même établi dans un autre EM, en France par exemple. ce bien lui
est livré parAmazon France, il s’agit d’un ordinateur d’une valeur de 1500 €. Comme on est en
dessous du seuil de 11 200 €, il n’y a pas d’acquisition intracommunautaire de biens (on est en
dessous de ce seuil). Mais en revanche, puisque l’ordinateurest commandé via Amazon, on va avoir
une vente à distance intracommunautaire de biens, donc la TVA belge sera due sur cette opération.
Donc différence par rapport au cas où le médecin va acheter son ordinateur en France où on est en
dessous du seuil, et comme c’est le médecin qui va acheter l’ordinateur en France, le transport n’est
pas effectué pour le fournisseur ou pour son compte, aucune TVA belge n’est alors due.
è Règles lorsqu’un client belge achète un bein à un fournisseur établi dans un autre EM de l’UE.
§3. Livraison d’un bien à un client établi dans un autre EM :
è Il s’agit du cas où je suis assujetti TVA et j’ai un client situé dans un autre EM.
Ici c’est le même principe général qui va s’appliquer à savoir que normalement c’est la TVA belge
qui s’applique si j’ai un client qui est situé dans un autre EM, étant donné que la livraison de
biens est localisée dans le pays d’origine (CTVA, art.14, §2, al.1). Pourquoi ? Parce qu’il y a un
principe de localisation de la livraison de biens dans le pays d’origine. Donc la livraison de biens
que j’effectue estlocalisée en Belgique et c’est la TVA belge qui va s’appliquer.
266
Marion Osten
la TVA belge nesera pas due sur cette opération puisqu’en effet dans ce cas-là, l’opération est
localisée dans le pays de destination, à savoir l’Allemagne. à Localisation de livraison de biens
à l’étranger et donc pas de TVA belge (CTVA, art.14, §3).
Attention précision importante : Maintien du droit à déduction comme l’opération ouvrirait
un droit à déduction si elle était localisée en Be (CTVA, art.45, §1, 3°) à même si aucune TVA
belge n’est due, je vais quand même pouvoir déduire mes TVA en amont (celle que j’ai dû payer à
mes fournisseurs pour acheter les différents éléments qui composent la cuisine équipée, je vais
pouvoir la déduire). En effet, si on reprend les termes de l’art. 45 CTVA, je peux déduire non
seulement les taxes qui grèvent les biens et les services qui m’ont été fournis pour effectuer les
opération taxées (art 45, §1, 1°) mais je peux également déduire cette taxe dans la mesure où
j’utilise ces biens et services qui sont grevés de cette taxe pour effectuer des opérations à l’étranger
qui ouvriraient un droit à la déduction si elles étaient effectuées à l’intérieur du pays. C’est le cas
avec cette livraison et installation de la cuisine équipée. Si cette opération avait été effectuéeen
Belgique, cela aurait évidemment été une opération taxée avec application de la TVA belge.
267
Marion Osten
OSS pour « one stop shop ») (CTVA, art.58 quater). Ce régime du guichet unique présente
l’intérêt de pouvoir déclarer et payer la TVA étrangère en Belgique. On peut apercevoir le
problème, si j’effectue des ventes pour des montants relativement réduits dans l’ensemble des
autres pays de l’UE, sans cette particularité, je devrais à chaque fois avoir un numéro de TVA dans
ces différents pays et effectuer les différentes formalités imposées par les réglementations TVA
étrangères. Cette possibilité permet donc d’épargner toutes ces formalités administratives et de
déclarer et payer la TVA étrangère en Belgique.
è Correctif lorsque le client est un assujetti ou une personne morale non assujettie qui a
communiqué son numéro de TVA :
Dans ce cas-là, comme je vais avoir une acquisition intracommunautaire de biens à l’étranger, je
vais toujours avoir une livraison de biens localisée en Belgique. Mais compte tenu du fait que cette
acquisition intracommunautaire de biens va donner lieu à l’application de la TVA étrangère, la
livraison de biens qui demeure localisée en Belgique va être exonérée (= La livraison de biens,
quoique demeurant localisée en Belgique, est exonérée (CTVA, art. 39bis, al. 1er, 1°, b), en
corollaire de l’imposition à l’étranger de l’acquisition intracommunautaire de biens).
Dans le cas où l’assujetti établi en Belgique est un garage par exemple, il vend une voiture à un
particulier établie aux Pays-Bas. Mais si le client est un particulier, il va y avoir une acquisition
intracommunautaire de biens seulement dans le cas où ce que le garage vend est un moyen de
transport neuf. En revanche, si le client est un assujetti ou une PM non assujettie qui a communiqué
son numéro de TVA, ce régime est d’application tout à fait générale puisqu’en effet, dans ce cas-
là, un tel client va effectuer une acquisition intracommunautaire de bien dans son pays avec la
conséquence que la livraison de biens effectuée en Belgique est exonérée pour éviter cumul es
TVA. Ce régime est d’application tout à fait générale.
Exemple : je suis un assujetti établi en Belgique et je vends des ordinateurs et des téléphones
portablesà un client établi à l’étranger. Mais ce client, qui m’a acheté ces ordinateurs ou téléphones
portables avec sa qualité d’assujetti, verra sa livraison toujours localisée en Belgique mais exonérée
de la TVA compte tenudu fait que mon client a effectué une acquisition intracommunautaire de
biens, frappée par la TVA étrangère, dans le pays dans lequel il est établi.
En tant qu’assujetti établi en Belgique, lorsque j’effectue des opérations de ce type, je conserve mon
droit à la déduction malgré exonération à Maintien du droit à déduction, l’opération étant
exonérée en vertu d’une des dispositions des articles 39 à 42 (CTVA, art. 45, § 1er, 2°) (><
exonérations dans un contexte interne de l’art. 44 du CTVA). C’est exactement le même
raisonnement que celui qui s’applique en matière de moyens de transport neufs vendus à un
particulier.
2 remarques :
La particularité de cette situation, c’est que si je suis un assujetti pour la plupart des clients sont
établis dans d'autres États membres de l'Union européenne c’est que je peux me retrouver dans une
situation où j'ai une TVA belge déductible qui est plus importante que la TVA belge collectée
à Assujetti se retrouvant parfois en situation de crédit de TVA structurel.
Puisqu'en effet, j'effectue des opérations des livraisons intracommunautaire exonérées qui me
donnent droit à déduction je peux déduire ma TVA en amont mais à la sortie comme j'ai cette
exonération qui s'applique compte tenu du fait qu'une acquisition intracommunautaire de biens est
effectuée à l'étranger par mon client assujetti, je peux me retrouver dans une situation où je peux
déduire plus de TVA belge que je dois en payer. Alors dans cette situation si j'ai pour une raison
ou une autre un excédent de TVA en amont par rapport à la TVA que je te dois au Trésor. Donc de
manière générale, ce qui se passe avec cela va être reporté dans ma déclaration TVA suivante et
268
Marion Osten
c'est comme cela que je vais pouvoir faire valoir ce droit à déduction parce que lors du mois ou
lors du trimestre, je vais à nouveau être dans une situation où je dois versé de la TVA à l'État belge,
et donc je vais pouvoir imputer cette TVA déductible sur la TVA que je dois verser. Si cette situation
de crédit de TVA est structurelle parce que mon activité économique est telle que mes clients sont
pour la plupart établis dans d'autres États membres et sont des clients assujettis, là, j'ai un souci
parce que je ne vais pas pouvoir faire valoir mon droit à déduction de cette manière. Et c'est donc la
raison pour laquelle dans ce cas-là, je vais pouvoir obtenir la restitution de cette TVA déductible,
l’état va me rembourser cet excédent de TVA déductible, mais c'est toujours sur demande
expresse de l’assujettie et à certaines conditions, mais donc aussi avec une procédure qui tient
compte de ces cas particuliers où on a des assujettis qui se trouvent en situation de crédit TVA
structurelle pour leur permettre d’obtenir le remboursement de cette TVA dans un délai
raisonnable.
Alors autre problème par rapport à cette exonération, problème également pour le Trésor public, c'est
que c'est une exonération qui a donné lieu à beaucoup de fraudes. Et donc, compte tenu de cette
fraude,que l'on a rencontré en Belgique comme dans d'autres États membres, au fil du temps, cette
exonération a été encadrée et le régime est actuellement le suivant :
- Preuve que le bien a été effectivement transporté vers un autre EM (CTVA, art.39 bis,
al .1, 1°, in limine) : pour pouvoir faire valoir cette exonération, c'est à moi assujetti TVA qu’il
appartient de prouver que le bien a été effectivement transporté vers un autre État membre
(documents de transport).
- Identification du client à la TVA dans cet autre État membre (CTVA, art. 39bis, al.1, b,
premier tiret) : puisque cette exonération vaut en présence d’un assujettià la TVA dans un
autre État membre ou en tout cas d'une personne morale non assujettie qui a communiqué son
numéro de TVA.
- Communication de ce numéro de TVA au fournisseur (CTVA, art.39bis, al.1, b, second
tiret) : Ce numéro de TVA doit m'avoir été communiqué
- Le fournisseur doit reprendre cette livraison dans le relevé des opérations
intracommunautaires qu’il est tenu de déposer (CTVA, art.39bis, al.2 et 53sexies, §1, 1° - sur ce
relevé, voir aussi infra en matière de prestation de services) : donc on a ajouté une formalité de
déclaration pour permettre à l'administration fiscale de vérifier les exonérations que je
revendique ou en raison de ces livraisons intracommunautaires, c'est que je dois mentionner
dans un relevé des opérations intracommunautaires les livraisons que j'effectue et pour
lesquelles je demande cette exonération de TVA belge. Relever des opérations
intracommunautaires que je dois en principe déposer avec la même périodicité que ma
déclaration : si je suis un assujetti, tenu de déposer des déclarations TVA, tous les mois, je
dois déposer en principe, ce relevé des opérations intracommunautaire tous les mois. C’est
que si j'effectue des opérations intra- communautaires sinon, évidemment, je ne dois pas
déposer ce relevé. et donc c'est relever des opérations intracommunautaire et non pas des seuls
livraisons intracommunautaires parce que, comme nous le verrons en matière de prestations
de service, je dois également reprendre dans ce relevé certaines prestations de services.
269
Marion Osten
L’importation : le bien qui rentre dans le territoire TVA (ex : bien qui vient de Chine ou autre et
importé en Be) = introduction sur le territoire belge un bien qui ne provient pas du territoire TVA
>< Exportation : bien qui sort du territoire TVA.
L’« importation » est une opération imposable à part entière et consiste en substance à
introduire sur le territoire belge un bien qui ne provient pas du « territoire TVA » (CTVA,
art. 1er, §§ 3 à 5, art. 3, et art. 23, §§ 1 à 3).
La particularité ici, c'est que cette opération peut être accomplie par quiconque donc y a pas de
conditions d'assujettissement à la TVA (cas pour les livraisons de biens et prestations de services)
et il n'y a pas non plus ce qu'on a vu en matière d'acquisition intracommunautaire (on a une extension
à la personne morale sous certaines conditions (renvoie au régime du seuil des 11200€ pour le
régime de la bande des 4)).
En revanche, en matière d'importation, il n'y a absolument aucune exclusion pour les particuliers,
l'importation est susceptible d'être effectuée par quiconque (donc aussi par les particuliers) è
CTVA, art.3. Si on revient avec un bien des USA, de Chine, ou autres, on effectue une opération
imposable, une importation est donc taxable à la TVA.
Mais il y a certaines franchises. Donc les biens contenus dans les bagages personnels des
voyageurs sous certaines conditions et dans certaines limites sont exonérées (CTVA, art. 40, §
4, et AR TVA n° 7, art. 43). De même pour les envois d'un particulier situé dans un pays tiers
à un particulier situé en Belgique lorsque la valeur globale n’est pas supérieure à 45 euros
(CTVA, art. 40, § 4, et AR TVA n° 7, art. 44). Il y a alors une exonération de l'importation
imposable à la TVA. Il y a peu, on avait également une exonération lorsque c'était assujetti. Vous
envoyez un bien depuis l'extérieur du territoire TVA dans ce cas-là, le seuil n’était pas de 45 mais
de 22€. Ce seuil a été supprimé. Donc même si bien est inférieur à 22€, il y a application de la TVA
belge sur l’importation car seuil supprimé.
C'est la situation où je suis un assujetti, établi en Belgique et j’ai des clients qui sont établis en
dehors duterritoire TVA. = Livraison d’un bien par un assujetti à une personne établie en
dehors du territoire TVA.
La livraison est localisée en Belgique en vertu de l'application de la règle selon laquelle la
livraison de biens est localisé dans le pays d'origine (=le principe général à CTVA, art.14, §2,
al.1) mais il y a une exonération qui va s'appliquer (CTVA, art. 39, § 1er, 1° et 2°), donc
exonération ici qui vaut pour toutes les exportations. Donc aussi lorsque le client est un particulier
puisqu'on a vu au sein du territoire TVA l'exonération pour livraison intracommunautaire vaut
lorsque mon client est assujetti ou est à tout le moins une personne morale non assujettie qui m'a
communiqué un numéro de TVA. Pour ce qui est de l'exportation, l'exonération a une portée
générale elle vaut également si mon client est un particulier (logique ne terme de politique fiscale
puisque le pays tiers vers lequel j’exporte le bien connaît aussi un système TVA, ce bien va être
soumis à la TVA sur l’importation, donc si je prévois pas cette exonération, je vais avoir un
désavantage compétitif pour les entreprises belges. Puisque dans le cas contraire cela voudrait dire
que je vais voir une TVA belge sur le bien exporté et une TVA étrangère. Et donc pour éviter ce
désavantage compétitif j’ai une exonération de la livraison en Be (pas de TVA belge applicable).
270
Marion Osten
Ce qui explique aussi pourquoi, tout comme en matière de livraison intracommunautaire, j’ai un
maintien de mon droit à déduction, l’opération est exonérée en vertu d’une des disposition de
l’article 39, et donc cela répond à la condition de l’article 45, §1, 2° selon laquelle le droit à
déduction est maintenu lorsque je suis en présence d’opération exonérée en vertu des articles 39 à
42. à Maintien du droit à déduction, l’opération étant exonérée en vertu d’une des
dispositions des articles 39à 42 (CTVA, art. 45, § 1er, 2°) (>< exonérations dans un contexte
interne de l’art. 44 du CTVA)
La règle générale c’est que la prestation de service va être localisé à l’endroit où le preneur de
services a établi le siège de son activité économique (CTVA, art. 21, § 2).
Si un avocat ou un comptable rend une prestation de service en faveur d'une entreprise établie en
Espagne par application de cette règle est-ce-que la TVA Belge est due ? Non, il ne va pas y avoir
de TVA belge puisque la prestation va être localisée en Espagne puisque le preneur de service c'est
l’entreprise établi en Espagne qui fait appel au comptable ou à l'avocat assujetti établi en Belgique.
à 2 règles particulières :
- Prestataire établi à l’étranger, preneur établi en Belgique : autoliquidation de la TVA
par le preneur établi en Belgique (CTVA, art. 51, § 2, al. 1er, 1°)
- Prestataire établi en Belgique, preneur établi dans un autre État membre : le prestataire
établi en Belgique doit reprendre la prestation dans le relevé des opérations
intracommunautaires (CTVA, art. 53sexies, § 1er, 3° – sauf si la prestation est exonérée
dans l’État du preneur)
Exemples : Si on a un avocat qui une prestation de service en faveur d’une entreprise établie en
Espagne. Dans ce cas, le prestataire établi en Belgique donc l'avocat ou le comptable doit reprendre
la prestation dans le relevé des opérations intracommunautaires qui reprend non seulement les
livraisons intracommunautaires de biens que je fais, mais qui reprend également les prestations de
services que j'effectue au bénéfice d'un autre assujetti.
La situation inverse, ça serait cette fois-ci, un assujetti établi en Belgique fait appel au service d'un
comptable ou d'un avocat, par exemple, établi en Espagne. Donc dans ce cas, application de la
même règle de la prestation qui va être localisée en Belgique avec la conséquence que c'est la TVA
271
Marion Osten
belge qui est dessus et pas la TVA espagnol. Et donc normalement, si on suit la règle de principe
que nous avons vu pour ce qui est du redevable de la taxe, c'est l'entreprise espagnole (le
comptable/l'avocat établi en Espagne), qui devrait collecter la TVA belge auprès de son client établi
en Belgique et la verser au Trésor belge.
Donc on comprend bien que pour cette entreprise espagnole, c’est potentiellement lourd de devoir
faire cela, surtout si elle intervient de manière ponctuelle pour des clients assujettis établis en Be.
Du point de vue des entreprises Espagnoles, Mais il y aussi le point e vue du trésor belge, c’est que
c’est potentiellement risqué qu’on ait une TVA belge qui soit versée à qqln à l’étranger qui pourrait
décider de garder cette TVA pour elle. Et ce sont les 2 raisons pour lesquelles dans ce cas-là, on
déroge au principe que c'est le prestataire qui le est redevable de la TVA envers le trésor belge et
qu'on va appliquer ce régime d'auto liquidation que nous avons déjà vue. Dans ce cas particulier on
va dire par dérogation que c'est le preneur qui est redevable de la TVA, donc c'est le client qui est
redevable de la TVA par dérogation au principe général et c'est donc l'entreprise établie en Belgique
qui a fait appel à cet avocat ou à ce comptable établi en Espagne. Cette entreprise va garder la
TVA belge qu'elle verse normalement aux prestataires de services et elle va directement verser
cette TVA au Trésor, plus exactement, la manière dont ça va se matérialiser dans sa déclaration,
c’est qu’elle va reprendre ce montant TVA à payer. Si c’est un assujetti ordinaire, avec un droit
intégrale à déduction, on va avoir le même montant en TVA déduit, en revanche si c’est un assujetti,
son droit à déduction est limité et on aura un paiement effectif de TVA au trésor Belge qui dépendra
de la limitation apportée au droit à déduction.
La règle générale est différente puisqu'en effet ici, c'est en fait le principe exactement inverse selon
lequel la prestation est localisée à l'endroit où le prestataire de service a établi le siège de son
activité économique (CTVA, art 21 bis, §1er). Donc si j’ai affaire à une prestation entre assujetti,
le critère de localisation est là où le preneur de service a établi le siège de son activité économique.
En revanche, si prestation entre non assujetti, le critère de localisation est l’endroit où le fournisseur
a établi le siège de son activité économique. Ex : client établi en Espagne qui n’est pas assujetti, un
client particulier qui consulte avocat pour une question de droit familiale, dans un contexte privé
par ce client établi en Espagne, la prestation est localisée à l’endroit où le prestataire a établi son
siège, donc, en Be, donc TVA belge qui sera due. L’avocat a facturé sa prestation avec TVA belge
qui lui sera payé par le client et versée au Trésor belge.
Il y a également les 2 exceptions que nous avons vues précédemment relatives aux biens immeubles
272
Marion Osten
parnature et aux prestations de restaurants ou de restauration, avec à chaque fois le même critère
de localisation ici en présence d'une prestation entre assujettie :
- Prestation relative à un bien immeuble par nature : endroit où le bien est situé (CTVA,
art. 21bis, § 2,1°)
- Prestation de restaurant ou de restauration : endroit où la prestation de services est
matériellement exécutée (en principe) (CTVA, art. 21bis, § 2, 6°, a)
- Endroit où le preneur de services est établi pour les services fournis par voie électronique,
les services de télécommunications et les services de radiodiffusion et de télévision
(CTVA, art. 21bis, § 2, 9°, al. 1er) :
Cela concerne notamment le service fourni par voie électronique, le cas où j’ai décidé d'acheter sur
une plateforme située à l'étranger un livre en version électronique plutôt qu'en version papier. On
a déjà vu ce qui se passait lorsque vous achetez votre livre en version papier. On a vu dans ce cas-
là pour cette plateforme établie dans un autre EM parce que la plateforme est établiedans un autre
État membre du territoire, donc, autre État membre de l'Union européenne et donc ça correspond
plus ou moins au territoire TVA, dans ce cas-là, on a une vente à distance intracommunautaire de
biens, sauf si la personne établie à l’étranger effectue des opérations relativement minimes (seuil
de 10.000 pour l’ensemble des ventes faites dans les autres états membre), donc dès que l'activité
a une certaine ampleur, on va avoir une application de ce régime vraiment dans le sens,
intracommunautaire avec la csq que c’est la TVAbelge qui sera du par dérogation au principe selon,
lequel la livraison de biens est localisée dans le pays d'origine.
Ici c'est un peu le même esprit. Si maintenant votre livre vous l'achetez en version électronique,
l'idée, c'est qu'il faut que le même principe s'applique. Or, si je m’en tiens à la règle générale,
lorsque la prestation est effectuée au bénéfice d’un non assujetti, c’est la TVA du pays où la
plateforme est établie qui serait due. C’est pour cela qu’on a cette exception, selon laquelle on
bascule de l'endroit où le prestataire (règle générale) vers le critère de l'endroit où le preneur de
services est établi. C'est à dire dans mon exemple vous, à partir du moment où vous êtes client
établis en Belgique et que vous achetez ce livre sous format électronique, il y a un service qui vous
est fourni par voie électronique et l'exception va s'appliquer. La prestation de service sera localisée
en Belgique dans mon exemple, parce que telle est l'endroit où le preneur de service, où le client
est établi.
Sachant que dans ce cas (prestataire établi en Be, preneur non assujetti établi dans un autre
EM), on a le régime du guichet unique qui va s'appliquer (voir supra). On a une localisation de
ces différentes prestations, potentiellement dans tous les autres ME de l’UE, avec la difficulté de
devoir collecter la TVA étrangère et la verse aux différents Trésors nationaux, donc régime du
guichet unique selon lequel je peux verser cette TVA aux trésors belges qui va se charger de
reverser cette TVA aux différents Trésors nationaux.
Il y a une exception, endroit où le prestataire est établi à certaines conditions et sauf option
contraire de celui-ci (CTVA, art.21 bis, §2, ç°, al.2 et 4)à lorsque les prestations n’excèdent pas
un certain seuil donc exception qui s'applique dans les 2 situations que j'ai envisagé :
- dans la situation où le prestataire de service est établi en Belgique, mais un client particulier
ou en tout cas non assujetti qui est établi dans un autre État membre
- ou inversement : mais également dans la situation où le prestataire est établi à l'étranger
(Exemple, la plateformede vente en ligne est établie à l'étranger et c'est, c'est le client alors
non assujetti, qui est établi en Belgique).
Dans les 2 cas, j'ai cette règle des minimis selon laquelle lorsque les services de cette nature, donc
273
Marion Osten
les services pour fournis par voie électronique, les services de télécommunication et les services de
radiodiffusion et de télévision, n’excèdent pas un seuil annuel de 10000€, lorsqu'on les cumule aux
ventes à distance intracommunautaire de biens. Alors si ce seuil n'est pas dépassé lors de l'année
civile en cours et lors de l'année précédente sauf option contraire du prestataire, la prestation reste
localisée dans le pays où le prestataire de service est établi.
Je vous ai parlé de l'application de cette exception dans le contexte où le client non assujetti à la
TVAest établi dans un autre État membre, mais cette exception a une portée plus large. Elle vaut
aussi dans le cas où le preneur de service est établi dans un État tiers. Et dans ce cas-là, l’exception
est de portée générale. Mais dans ce cas-là, le parallèle à faire c'est plutôt avec le cas de
l'exportation. Puisqu'en effet, la raison pour laquelle on va prévoir que le preneur de service est
établi dans un Étattiers en dehors du territoire TVA, on va déroger aux critères selon lequel il faut
localiser la prestation dans le pays du prestataire pour le localiser dans le pays du preneur de service,
c'est à nouveau plutôtpour éviter que les entreprises belges soient dans une position défavorable.
Puisqu'en effet, si je suisune entreprise belge, on peut poursuivre avec l'exemple de l'entreprise de
vente en ligne et que je fournis des services par voie électronique à des clients qui sont établis en
Australie et en Chine, au Canada mais il est parfaitement possible qui est déjà une TVA ou
l'équivalent de la TVA, qui va s'appliquer dans ces pays. Et donc si j'en reste aux critères de
localisation dans le pays du prestataire, c'est à dire donc en Belgique dans mon exemple, et que
j'applique de la TVA belge, nouveau je vais avoir ce problème de désavantage effectif, à savoir le
service que je vais fournir par voie électroniqueva être à la fois frappé par la TVA belge et par la
TVA du pays étranger.
Donc a les deux aspects dans cette règle, la règle est libellée de façon générale, mais la dérogation
a un esprit différent selon le cas d’un preneur établi dans le territoire TVA et pour l’assujetti établi
en dehors du territoire TVA.
Autre exception : Endroit où le preneur de services est établi lorsque celui-ci est établi en
dehors du territoire TVA pour les services à l’article 21bis, §2, 10° CTVA : Il y a la règle où
le preneur de service est établi en dehors du territoire TVA. Cette fois ci c’est une règle qui vise à
ne pas défavoriser des entreprises belges/les entreprises de l’UE. Si je suis un assujetti TVA établi
en Be (vise notamment le cas des avocats et comptables), si j’ai un client établi à l’étranger ou un
client non assujetti, pcq si j’ai en fait un client assujetti (c’est la règle de la localisation du preneur
de service appliquée, donc pas de TVA belge), mais si le client est non assujetti, comme le critère
général est localisation dans le pays du prestataire de services. Pour l’avocat qui rend une
consultation sur des aspects de droit familiale à un client non assujetti en Chine ou autre, puisque
localisation de principe dans le pays prestataire, de la TVA belge serait due à nouveau avec le
risque que le pays étranger prévoit également une TVA sur le service est due. Donc pour éviter
tous désavantages compétitifs des assujettis belges pour une série de prestations de service, s’il y a
une autre exception à la localisation dans le pays du prestataire de services prévue en présence des
services visés à l’article 21bis, §2, 10° du CTVA, cela englobe notamment :
- « Les cessions et concessions de droits d'auteurs, de brevets, de droits de licences, de
marques de fabrique et de commerce, et d'autres droits similaires » (CTVA, art. 21bis,
§ 2, 10°, a)
- « Les prestations de publicité » (CTVA, art. 21bis, § 2, 10°, b)
- « Les prestations des conseillers, ingénieurs, bureaux d'études, avocats, experts
comptables et autres prestations similaires, ainsi que le traitement de données et la
fourniture d'informations » (CTVA, art. 21bis, § 2, 10°, c)
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C'est sur la base, ce morceau de phrases (en italique) que la Cour européenne des droits de l'homme
considère que ce principe de légalité comporte une exigence quant à la « qualité » de la loi, à
savoir que la loi doit être accessible pour ses destinataires, précise et prévisible dans son
application
Et en l'espèce, la Cour européenne des droits de l'homme a condamné l'Ukraine parce qu'elle a été
confrontée à un contribuable qui a été confronté à un cas où on lui a réclamé de la TVA dans des
circonstances où les lois ukrainiennes étaient confuses sur la question de savoir si certaines
petites entreprises bénéficiaient ou non d’une exonération de la TVA à l’importation, ce qui
a conduit la cour suprême ukrainienne à rendre deux décisions en sens contraire à moins
d’un an d’intervalle, et ce sans donner la moindre raison quant à ce revirement de
jurisprudence. Donc il n'était pas possible de savoir si de la TVA à l'importation était due dans les
circonstances dans lesquelles se trouvaient se contribuable en question et en plus la jurisprudence
de la cour suprême ukrainienne était assez confuse sur la question puisqu'il y avait eu un revirement
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- Le premier arrêt, c'est l'arrêt Brepols qui est une imprimerie (Cass., 6 juin 1961). Un
actionnaire de contrôle d'une autre société avait décidé plutôt que de financer cette société par
apport de la financée par prêt dans des circonstances où fiscalement il était beaucoup plus
avantageux de financer la société par prêt. Donc, le fisc à contester en disant, mais non,
normalement dans la logique commerciale, vous auriez dû financer cette société par la voie
d'un apport plutôt que d'un prêt. Et la Cour de cassation a considéré qu'il n'y a « ni simulation
prohibée à l'égard du fisc, ni partant fraude fiscale, lorsqu’en vue de bénéficier d'un
régime fiscal plus favorable, les parties usant de la liberté et des conventions sont
toutefois violées aucune obligation légale établissent des actes dont elles acceptent toutes
les conséquences même si la forme qu'elle vous donne n'est pas la plus normale ». En
l’espèce, financement par prêt plutôt que par apport.
- Le second arrêt, c’est l’arrêt Au Vieux Saint-Martin (Cass., 22 mars 1990) qui est un
restaurant : La cour rend un attendu/arrêt presqu’identique. En l’espèce : société en perte
ayant absorbé société florissante (voir réaction du législateur supra). En l'occurrence ce
qui s'était passé dans cette affaire, c'est qu'une société en perte avait absorbé une société
florissante de manière à ce que les pertes soient utilisées pour éliminer les bénéfices
imposables de l'activité qui était jusqu'alors logée dans la société florissante. Donc on a vu
que le législateur a réagi par rapport à cela en prévoyant une solution qui limite les pertes
antérieures déductibles en cas de fusion et donc cette affaire par cet arrêt a été rendu à une
époque où cette disposition spécifique n'existait pas encore et donc la Cour de cassationa dit
qu'en l'absence de dispositions spécifiques, le fait de le faire ce n'était pas interdit par la loi
fiscale et que donc je pouvais faire cette opération et payer moins d'impôts en conséquence de
cette opération.
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à des fins fiscales. Mais cet acte apparent ne correspond pas à la réalité parce qu'avec mon
contractant il y a une contre-lettre qui constitue la véritable convention entre les parties.
« Il y a simulation lorsque les parties font un acte apparent dont elles conviennent de
modifier ou de détruire les effets par une autre convention, demeurée secrète. La simulation
suppose donc deux conventions, contemporaines l’une de l’autre, mais dont l’une n’est
destinée qu’à donner le change. Il n’existe au fond qu’une seule convention réelle, la
convention secrète. » à Définition de H. De Page. à Il s’agit d’une fraude fiscale ! On ne peut
pas mentir à l’administration fiscale pour pouvoir payer moins d’impôt.
Exemples :
- Immeuble vendu pour un prix de 300.000 euros selon l’acte apparent présenté à
l’enregistrement, alors que le prix réellement convenu entre les parties est de 400.000
euros (paiement « sous la table » de 100.000 euros) :
Si j’achète un immeuble pour un prix de 400000€ je ne peux pas faire indiquer dans les actes de
ventes un prix de 300000,00€ et convenir d'un dessous de table non déclaré à l'administration fiscale
de 100000€, c'est une fraude. Sije fais cela, c'est un cas type de simulation. Pourquoi ? Car on a un
acte apparent selon lequel le prix de vente est de 300.000 et une contre lettre où c’est en réalité de
400.000€. Et si la stimulation porte sur un des éléments essentiels de la Convention acte apparent
pris 300000€, acte contre lettre prix de 400000€ donc la simulation porte ici sur un des éléments
essentiels de la convention.
- Immeuble qui aurait été vendu selon l’acte apparent présenté à l’enregistrement, alors
qu’en réalité l’immeuble a été donné (« prix » qui ne sera jamais payé) :
La simulation peut également porter sur la qualification de la Convention. Si j'ai envie de donner
un immeuble à une personne (aucun lien de parenté), les droits de donations que je vais devoir
payer sont assez élevés surtout si l’immeuble à une valeur importante. Et donc il s'est déjà produit
la fraude suivante, à savoir que ce que les parties font c’est qu’elles simulent un contrat de vente
pour limiter la charge fiscale aux droits d'enregistrement sur les transmissions à titre onéreux. Alors
qu'en réalité, les parties conviennent que l'immeuble est donné, c'est à dire que le vendeur ne
réclamera jamais le prix de la ventemême principe, c'est une simulation, c'est une fraude.
• Inopposabilité au fisc des actes qui violent une disposition légale d’ordre public
étrangère au droit fiscal en vue d’éviter l’impôt (Cass., 5 mars 1999) :
C'est un principe prétorien dégagé par la Cour de cassation. Un premier arrêt concernait le cas d'un
pharmacien qui constitue une société et lui apporte son officine c'est un pharmacien qui exerçait
jusqu'alors son activité de pharmacien en personnes physiques. Il arrête son activité de pharmacien
en personne physique et il apporte son officine à la société qu'il constitue à cette occasion. Comme
le pharmacien cesse son activité professionnelle indépendante et qu'il apporte les éléments de cette
activitéprofessionnelle indépendante à la société. On a dans ce cas-là une plus-value de cessation
pour les éléments qui sont transférés à la société pour cette occasion. Plus-value de cessation qui,
comme on l'a vu, est imposable distinctement (Imposition distincte des plus-values de cessation
à l’IPP). En effet, pour les PV de cessation, il faut faire une distinction entre les immobilisations
corporelles et incorporelles : les immobilisations corporelles sont taxées à un taux distinct de 16,5%
et les immobilisations incorporelles, en tout cas à concurrence d'une certaine tranche à un taux
distinct de 33%.
Et donc c'est un régime fiscal relativement favorable, spécialement pour les immobilisations
corporelles, puisque je paye que 16,5% d’impôt. Et en l'occurrence ce qui s'était passé, c'est que le
prix de cession excédait le maximum autorisé par la réglementation économique, donc en
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valorisant le montant pour lequel l'officine était apportée à la société, on avait dépassé ce que
permettait de faire la réglementation économique applicable. Ce qui s'est passé, c'est que
l'administration fiscale a soutenu la thèse que les amortissements sur des immobilisations actives
pour 300000€. Ces amortissements ne pouvaient se faireque sur le montant de 200000€ dans mon
exemple, qui est donc le montant correspondant au prix de cession maximum avec la conséquence
qu'il fallait rejeter les amortissements sur la partie excédentaire du prix donc 100000€ dans
mon exemple. Et c'est sur ce point où la Cour de cassation a donné gain de cause au fisc en disant
ici ce que vous avez fait, ça n'avait pas violer le droit fiscal mais vous avez violé une disposition
légale autre que fiscale, une disposition légale d'ordre public (réglementation économique). Et je
considère que même si la disposition est tout à fait étrangère au droit fiscal, vous ne pouvez pas
opposer au fisc cet acte qui viole le droit fiscal et que donc c'est à bon droit que l'administration
fiscale a rejeté les amortissements sur la partie excédentaire de prix sur les 100000€ dans mon
exemple.
Les débats ont en grande partie tourné sur l'interprétation sur ce membre de phrase de l’arrêt
Brepols :
« sans toutefois violées aucune obligation légale ». C'est sous-entendu les obligations tirées de la
législation fiscale et donc une autre interprétation qui consistait à dire non, c'est toute obligation
légale, même non fiscale. Et c'est donc cette 2e thèse que la Cour de cassation a consacrée.
• Abus fiscal :
C’une notion assez ouverte et donc la question de savoir quand est-ce qu'on est en présence d'un
abus fiscal. De plus, c'est une notion relativement récente, donc on commence à avoir de la
jurisprudence de la Cour de cassation (arrêts fin 2021 mais qui est des arrêts qui portaient plutôt
sur des questions de détail donc ça n'éclaire pas encore vraiment ce qu’est un abus fiscal). Enfin, il
y a une complication supplémentaire, c'est que l'Union européenne s'intéresse aussi à la question
et que donc on a une interaction avec le droit de l'Union européenne, mais une interaction qui est
elle-même être assez obscure. Ce sont 3 raisons qui rendent la matière extrêmement complexe.
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pour laquelle, en 2012, le législateur fiscal a décidé de la réécrire dans les termes suivant : « N'est
pas opposable à l'administration, l'acte juridique ni l'ensemble d'actes juridiques réalisant
une même opération lorsque l'administration démontre par présomptions ou par d'autres
moyens de preuve visés à l'article 340 et à la lumière de circonstances objectives, qu'il y a
abus fiscal ».
La suite du texte précise cette notion en disant qu'on va avoir un abus fiscal, soit si je me place
dans le champ d'application d'une exonération alors que je n'y ai pas droit, soit je me place en
dehors d'une disposition qui me taxe. C'est ce que prévoit la suite de l'article 344, paragraphe
premier, cette disposition énonçant en effet : « Il y a abus fiscal lorsque le contribuable réalise,
par l'acte juridique ou l'ensemble d'actes juridiques qu'il a posé, l'une des opérations
suivantes :
1° une opération par laquelle il se place en violation des objectifs d'une disposition du présent
Code ou des arrêtés pris en exécution de celui-ci, en-dehors du champ d'application de cette
disposition ; ou 2° une opération par laquelle il prétend à un avantage fiscal prévu par une
disposition du présent Code ou des arrêtés pris en exécution de celui-ci, dont l'octroi serait
contraire aux objectifs de cette disposition et dont le but essentiel est l'obtention de cet
avantage ».
Enfin, fin de la disposition : « Il appartient au contribuable de prouver que le choix de cet acte
juridique oude cet ensemble d'actes juridiques se justifie par d'autres motifs que la volonté
d'éviter les impôts sur lesrevenus. Lorsque le contribuable ne fournit pas la preuve contraire,
la base imposable et le calcul de l'impôt sont rétablis en manière telle que l'opération est
soumise à un prélèvement conforme à l'objectif de la loi, comme si l'abus n'avait pas eu lieu
».
è Lecture de l’article 344, §1 CIR conforme au principe de légalité de l’impôt (CC, arrêt
30.10.2013) : La Cour constitutionnelle a été saisie d'un recours en annulation contre la loi de 2012
ayant introduit cette nouvelle version de l'article 344, § premier, dans notre code. Et la Cour
constitutionnelle a, à cette occasion, apporté une série de précision quant à la manière d'interpréter
cette disposition. Précisions qui vont dans le sens d'une lecture stricte. Donc la Cour
constitutionnelle a considéré cette disposition est conforme au principe de la légalité de l'impôt.
Mais cela suppose toutefois d'interpréter cette disposition d'une certaine manière, et ainsi de lui
donner en définitive un champ d'application assez restreint sur une série de points. L'analyse que
l'on adopte, c'est qu'on décompose cette notion d'abus en 2 éléments (// droit de l’UE infra) :
- Un élément objectif :
= C'est qu'on doit avoir un effet d'éviter l'impôt en contradiction avec les objectifs poursuivis
par la disposition concernée (et pas simplement étranger à de tels objectifs). C’est la première
précision qu'apporte la Cour constitutionnelle, c'est qu'il faut comprendre la disposition, en tout
cas, c'est comme ça qu'il faut la lire pour qu'elle soit conforme aux principes de légalité de l'impôt
comme voulant dire, qu'on doit avoir un effet d'éviter l'impôt en contradiction avec les objectifs
poursuivis par la disposition concernée et pas simplement que le fait de ne pas payer l'impôt soit
étranger aux objectifs poursuivis par la mesure.
C'est une situation où le contribuable ne paye pas l'impôt et il ne paye pas l'impôt en contradiction
avec les objectifs de la disposition en cause. Il faut qu'il y ait une véritable contradiction et pas
simplement que le fit de ne pas payer l’impôt soit étranger aux objectif de la disposition en cause.
Selon la Cour constitutionnelle, les objectifs en question doivent ressortir clairement du texte
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- Un élément subjectif :
= Le motif d'éviter l'impôt à ce point essentiel que les éventuels autres motifs du contribuable
doivent être considérés comme négligeables ou purement artificiels.
Donc pour qu’il y ait abus, non seulement je dois être dans une situation où je ne paye pas l'impôt
en contradiction avec les objectifs de la disposition en cause (Ça c'est l'élément objectif). Mais il
faut en plus un élément subjectif, c'est à dire un motif, que ce soit mon intention de me placer dans
cette situation où je ne paye pas l'impôt en contradiction avec les objectifs poursuivis par la
disposition en cause et que ce motif d'éviter l'impôt doit être à ce point essentiel que les éventuels
autres motifs sont négligeables où purement artificiels.
La Cour constitutionnelle apporte encore dans cette affaire des précisions relatives à la charge de
la preuve en disant que c'est à l'administration de prouver l'élément objectif et également l'élément
subjectif, ou en tout cas pour ce qui est de l'élément subjectif, que l'administration doit prouver par
présomption que le motif déterminant est d'éviter l'impôt, sachant comme matière de charge à la
preuve que si l'administration rapporte cette preuve. à Donc l’administration doit prouver à la
fois l’élément objectif et, s’agissant de l’élément subjectif, le motif « déterminant » d’éviter
l’impôt. C'est alors le contribuable qui doit démontrer d'autres motifs éventuels si
l’administration rapporte cette preuve.
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la directive Mère filial lorsque vous êtes confronté à un cas d'abus et donc les précisions apportées
par la Cour à cette occasion sont les suivantes, donc, la Cour dit qu'il y a un principe que « les
justiciables ne sauraient frauduleusement où abusivement se prévaloir des normes du droit de
l'Union ». Cela vise toutes les normes du droit de l'Union, peu importe que « les droits et les
avantages dont il est abusé trouvent leur fondement dans les traités, dans un règlement ou
dans une directive ».
= Le droit ou l’avantage tiré d’une norme de l’Union « doit, en présence d’une pratique
frauduleuse ou abusive, être refusé à un contribuable par les autorités et les juridictions
nationales, même en l’absence de dispositions du droit national ou conventionnel prévoyant
un tel refus ».
La Cour de justice de l'Union européenne rappelle quels sont les éléments constitutifs de l’abus en
droit de l’UE où on retrouve aussi cette distinction entre l'élément objectif et l'élément
subjectif mais avec une conception de l'abus qui est beaucoup plus large que celle que l'on a en droit
belge lorsqu'on lit l'article 344 à la lumière des précisions apportées par la Cour constitutionnelle.
:
- « Un ensemble de circonstances objectives d’où il résulte que, malgré un respect formel
des conditions prévues par la réglementation de l’Union, l’objectif poursuivi par cette
réglementation n’a pas été atteint » ; et
- « Un élément subjectif consistant en la volonté d’obtenir un avantage résultant de la
réglementation de l’Union en créant artificiellement les conditions requises pour son
obtention »
La Cour apporte encore des précisions relatives à la preuve de l’abus en disant que « la réunion
d'un certain nombre d'indices peut attester de l'existence d'un abus de droit, pour autant que
ces indices soient objectifs et concordants » et en précisant que « le contribuable doit avoir eu
la possibilité d'apporter la preuve contraire ».
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liquidation étaient exonérés et donc cette loi rend les bonis de liquidation imposables et cette
loi rend les bonis de liquidation imposables au PrM pour ce qui est des bonis de liquidation mis à
la disposition du contribuable pendant la période imposable 2002. Et cette loi soumet
également ces bonis de liquidation à l'impôt des personnes physiques.
La Cour constitutionnelle, décide d'annuler le premier volet des 2 volets de cette mesure qui
est le seul à être rétroactif sur le plan fiscal, c'est à dire le fait de soumettre aux précomptes
mobiliers des Bonis de liquidation mis à la disposition du contribuable pendant la période
imposable 2002 alors que la loi n'a été publiée au moniteur belge que le 31 décembre 2002 et donc
ne prend effet qu'à ce moment. Parce qu'en effet, en matière de précompte mobilier, comme on
l'a vu, la dette d'un impôt nait dès que le revenu est mis à la disposition du contribuable. Et
donc si j'ai un Boni de liquidation qui a été payé en avril 2002, la dette de précompte mobilier est
née en avril 2002 donc entre temps on a une loi fin décembre 2002, c'est une loi qui est rétroactive
sur le plan fiscal. En revanche pour ce qui est de la naissance de la dette d'impôt des personnes
physiques c’est à l’expiration de la PI. Comme la dette d'impôt naît à l'expiration de la période
imposable et qui, si la loi est adoptée, le 31 décembre 2002, soit le dernier jour de la période
imposable, il est encore temps d'adopter la loi sans que cette loi soit rétroactive puisque la dette
d’IPP qui naît en 2 étapes, dont la première est à l’expiration de la PI, PI qui n’a pas encore eu lieu
dès lors que la loi est adoptée le 31 décembre. Dans ce ca- là, la Cour constitutionnelle a considéré
que la rétroactivité n'était pas justifiée, donc elle l'a censuré.
Mais à d'autres arrêts où elle a considéré que la rétroactivité était justifiée selon la distinction
suivante :
- De manière générale : rétroactivité « indispensable à un objectif d’intérêt général » (voir not.
CC, arrêt n° 41/2008 du 4 mars 2008, pt. B.6.1)
- Procédure judiciaire pendante : « circonstances exceptionnelles » ou « motifs impérieux
d’intérêt général » (voir not. CC, arrêt n° 87/2013 du 13 juin 2013, pt. B.7)
- Décision coulée en force de chose jugée : rétroactivité jamais justifiée (voir not. CC, arrêt n°
199/2009du 17 décembre 2009, pt. B.8)
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