Université Paris-Dauphine Microéconomie – 2e semestre

Département LSO

EXAMEN- MAI 2019

Durée : 2 h - Sans documents. Sans calculette

EXERCICE 1 (6 pts)

En raison de nombreuses fusions, le nombre de banques dans la plupart des pays ne cesse de diminuer. Il ne
faudrait pas s’en étonner si l’activité bancaire était plutôt à rendements croissants ; mais ce serait moins simple
à expliquer dans le cas contraire.

1. Justifier ces deux dernières idées à propos de n’importe quelle activité économique.

2. Dans le cas particulier des banques, déterminez laquelle de ces deux idées vous semble la plus convaincante,
tout en expliquant pourquoi l’autre idée ne serait pas absurde.

.
EXERCICE 2 (5 pts)

On considère une branche, dans un environnement concurrentiel, avec une demande globale :
Q ( p ) = 600 − 50 p , avec p le prix du produit considéré.
Considérons 50 entreprises dans la branche.

Chaque entreprise est caractérisée par la même fonction de coût suivante :

C ( q ) = q ² + 9 , avec q la production de l’entreprise considérée.

1. Déterminer l’offre individuelle en tenant compte du seuil de rentabilité. (3 pts)

2. Déterminer l’équilibre de la branche et les profits individuels. Que pouvons attendre comme processus avec
ces profits positifs ? (2pts)

EXERCICE 3 (9 pts)

Soit une entreprise caractérisée par la fonction de production définie par :

F ( K , L) = K 1/2 L1/4 avec K représentant la quantité de capital et L celle de travail.

1. Déterminer et commenter le Taux Marginal de Substitution Technique. (2 pts)

Par la suite, on suppose k = 2 et w = 1 avec k le prix du capital, et w le salaire nominal.

2. Calculer l’équation du sentier d’expansion. (1 pt)

3. Soit p le prix du produit de l’entreprise, déterminer les fonctions de demandes (dites marshalliennes) de
facteurs de production. Commenter une des demandes. En déduire la combinaison optimale des facteurs de
production. (4 pts)

4. Que se passe-t-il si la productivité marginale du travail est inférieure à son cout réel d’utilisation (w/p) ?
(2 pts)
1
CORRIGE

EXERCICE 1 (6 pts)

En raison de nombreuses fusions, le nombre de banques dans la plupart des pays ne cesse de diminuer.
Il ne faudrait pas s’en étonner si l’activité bancaire était plutôt à rendements croissants ; mais ce serait
moins simple à expliquer dans le cas contraire.

1. Justifier ces deux dernières idées à propos de n’importe quelle activité économique.

Définition Rendements d’Echelle RE

Lien RE et nombre d’entreprises
Cas rendements d’échelle croissants
Cas rendements d’échelle decroissants

2. Dans le cas particulier des banques, déterminez laquelle de ces deux idées vous semble la plus
convaincante, tout en expliquant pourquoi l’autre idée ne serait pas absurde.

Lien CM et RE
Définition CM
CF / CV en liaison avec décroissance / croissance du CM
Dans la banque : exemples CF ? exemples CV ?
Conclusions selon explications de l’étudiant

EXERCICE 2 (5 pts)

On considère une branche, dans un environnement concurrentiel, avec une demande globale :
Q ( p ) = 600 − 50 p , avec p le prix du produit considéré.
Considérons 50 entreprises dans la branche.

Chaque entreprise est caractérisée par la même fonction de coût suivante :

C ( q ) = q ² + 9 , avec q la production de l’entreprise considérée.

1. Déterminer l’offre individuelle en tenant compte du seuil de rentabilité (3 pts)

L’offre recherchée résulte du comportement de la firme quand elle cherche à maximiser son profit tout en
respectant les contraintes techniques . Sur les marchés concurrentiels, les entreprises prennent les prix
comme des données.
L’offre de la firme résulte de la maximisation du profit.
A la maximisation du profit, il n’existe aucune modification de production qui permettrait d’augmenter le
profit, d’où le programme suivant : max π i ( qi ) = pqi − CiT ( qi )
En remplaçant la fonction de coût, nous obtenons :
max π i ( qi ) = pqi − ( qi2 + 9) .
∂π i ( qi )
= p − 2qi = 0 ⇔ p = 2qi = Cmi ( qi ) .
∂qi
Nous retrouvons la condition habituelle de maximisation du profit : le prix est égal au coût marginal. La
dernière unité coûte autant qu’elle rapporte.
p
Nous obtenons la fonction d’offre qis ( p ) correspondante : qis ( p ) =
2

Determinons le seuil de rentabilité.

2
Le seuil de rentabilité est le prix à partir duquel l’entrreprise réalise un profit positif.
Pour calculer le seuil de rentabilité, on peut commencer par déterminer le minimum du coût moyen, le coût
par unité produite.
CT 9
Le coût moyen de l’entreprise i CM i ( qi ) est : CM = =q+ .
qi q
dCM 9
Annulons la dérivée du coût moyen pour trouver son minimum = 1− = 0
dq q²
Le coût moyen est minimum pour la quantité q = 3 . D’où le seuil de rentabilité qui correspond au
9
minimum du cout moyen CM (3) = 3 + = 6 .
3
p
L’entreprise i offrira dès lors que p> 6 avec qis ( p ) = OU La fonction d’offre est :
2
 qis ( p ) = 0 si p < 6

 s p
 qi ( p ) = si p > 6
 2
2. Déterminer l’équilibre de la branche (2 pts)

Pour 50 entreprises, l’offre globale vaut qGs ( p ) = 25 p pour p > 6

Avec l’égalité offre = demande, nous obtenons : 600 − 50 p = 25 p .
Soit p* = 8 (avec p >6).
La quantité qui égalise l’offre et la demande est alors q *G = 200
L’offre individuelle est q *i = 4
Le profit individuel est donc : π = 8* 4 − (16 + 9) = 7
Avec des profits positifs à court terme, nous pouvons nous attendre à des entrées d’entreprises. Tout profit
positif attire des entreprises…..

EXERCICE 3 (9 pts)

Soit une entreprise caractérisée par la fonction de production définie par F ( K , L) = K 1/2 L1/4 avec K
représentant le capital et L le travail.

1. Déterminer et commenter le Taux Marginal de Substitution Technique. 2 pts

 dK 
Avec deux facteurs substituables, le TMST, défini par −   , est la quantité supplémentaire de facteur
 dL 
capital que l’entreprise doit utiliser pour compenser la perte d’une unité de facteur travail, tout en conservant
le même niveau de production. Ce taux dépend des volumes de facteurs utilisés, K et L. Pour déterminer sa
PmK
valeur, on peut utiliser la proposition qui égalise le TMST au rapport des productivités marginales PmL
3 1
−
4 2
∂Q L K
 dK
 PmL ∂L = 4 = K .
soit ici : TMST = −  = =
 PmK ∂Q
1 −1
 dL 4 2
2L
∂K L K
2
Commentaires l’un des deux
1) le TMST décroit car plus un facteur est abondant et plus il est facile à remplacer et ce à même niveau
de production.
2) Le TMST décroît quand la quantité de travail L augmente et que la quantité de capital K garde sa
valeur. Plus simplement, le producteur qui possède beaucoup de travail L sera alors moins affecté
3
 par la perte d’une unité. Il exigera donc moins de facteur capital K pour compenser cette perte, tout
en conservant le même niveau de production.
Remarque :Le TMST se calcule le long d’une isoquante. Dans le repère ( L, K ) , l’isoquante a pour équation
Q²
K= 1 . C’est une hyperbole qui est décroissante et convexe. A production constante Q , plus la quantité de
2
L
travail L croit, plus le TMST décroit. Le long de l’isoquante, lorsque la quantité de travail L est faible, le
producteur exige beaucoup plus de capital K en échange d’une unité de travail que lorsqu’il détient beaucoup
de travail L . Donc, le taux d’échange, le TMST, est élevé quand la quantité de travail L est faible. Un facteur
devenu rare sera difficilement remplacé par l’autre facteur quand celui-ci est abondamment utilisé. Donc, le
TMST décroit le long de l’isoquante.

Par la suite, on suppose k = 2 et w = 1 avec le prix du capital, k et le salaire w.

2. Calculer l’équation du sentier d’expansion (1 pt)

Le sentier d’expansion est l’ensemble des combinaisons de facteurs qui minimisent la dépense quand le niveau
de production varie Ou l’ensemble des combinaisons optimales de facteurs pour tout niveau de production
Son équation est donnée par l’égalité du TMST de la firme et du rapport inverse des prix des facteurs.
K 1
= ce qui donne K = L .
2L 2
Remarque : Si l’on trace le sentier d’expansion K(L) = L dans le repère (L,K), c’est la droite qui passe par
l’origine de coefficient directeur 1 (bissectrice).

3. Soit p le prix du produit de l’entreprise, déterminer les fonctions de demandes (dites

marshalliennes) de facteurs de production. Commenter une des demandes. En déduire la combinaison
optimale des facteurs de production. (4 pts)
Définition des demandes de facteurs
Les demandes de facteurs sont déterminées à l’équilibre du producteur lorsque ce dernier maximise son profit,
soit : Maxπ = RT − CT

En appliquant à l’énoncé, on obtient : max π ( K , L) = p K 1/ 2 L1/ 4 − k K – w T

K ,T

À l’optimalité, il n’existe aucune modification des quantités utilisées de facteurs qui permettrait d’augmenter le
 δπ ( K , L)
 δ K =0
profit. La condition du premier ordre s’énonce : 
 δπ ( K , L) = 0
 δ L

 k
 PmK =
 p.PmK − k = 0  p
Les conditions d’équilibre sont :  soit : 
 p.PmL − w = 0  Pm = w
 L p

À la maximisation du profit, les productivités marginales des facteurs sont égales à leur coût réel d’utilisation :
−1
 1
4 2
 Pm = L K = k
 K
2 p PmK 2 L k
 soit : = =
3 1 PmL K w
 −
L 4K 2 w
 PmL = =
 4 p
4
En remplaçant dans une des deux équations d’égalité de productivité marginale à son coût réel
K = ( w2 L) / k
d’utilisation, on obtient les fonctions de demande de facteurs : K d = p4
= Ld
4 w² k ²
La demande en capital augmente avec le prix du bien et diminue quand le prix des facteurs augmente.
La demande de travail augmente avec le prix et diminue quand le prix des facteurs augmente.
AN : K d = (p / 4) 4 = Ld

4. Que se passe t il si la productivité marginale du Travail est inférieure à son cout réel d’utilisation
(w/p) ? (2 pts)

En licenciant un salarié, l'entreprise ne rémunère plus ce salarié et économise w sur le poste salaire. Mais elle
perd une production d'une unité car la productivité marginale du travail est de PmL. L’entreprise ne vendant
pas cette unité au prix p , elle perd également p sur le poste des ventes
Globalement, l'entreprise est ainsi gagnante avec pour une unité de production un gain supérieur au cout.

En poursuivant le processus, le nombre de salariés diminue et la productivité marginale du travail augmente

car la productivité marginale du facteur considérée est décroissante
w
Lorsque la productivité marginale du travail atteint la valeur , c'est-à-dire le salaire réel , la firme maximise
p
son profit.
w
Pour résumer : la firme devrait licencier jusqu'à ce que la productivité du travail PmT soit égale à PmT =
p
pour atteindre l’optimalité quand elle maximise son profit.