Cours - Plan Émergence Au Maroc

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I/- Portée et objectifs du plan Plan Emergence au Maroc :

1°)- Portée et objet du Plan « Emergence » :


Le secteur industriel qui représente plus de 16% de la valeur ajoutée totale au Maroc a été
marqué par le lancement d’une nouvelle politique industrielle baptisée « Plan Emergence ».
Lancé en 2006, le Plan « Emergence » vise le repositionnement du tissu industriel national sur
des métiers porteurs qui représenteront 70% de la croissance industrielle et dans lesquels le
Maroc pourrait faire valoir ses atouts (proximité, main d’œuvre qualifiée, accès aux marchés,
etc.).
2°)- Objectifs et moyens nécessaires :
a- Objectifs chiffrés :
- Création de 220.000 emplois industriels directs pérennes et résorption du chômage urbain ;
- Création de richesses à travers une augmentation du PIB industriel de 50 Milliards de
Dirhams ;
- Génération d’un volume supplémentaire d’exportations de 95 Milliards de Dirhams afin de
réduire le déficit commercial ;
- Génération d'investissements privés supplémentaires, tant nationaux qu’étrager, dans l’activité
industrielle à hauteur de 50 Milliards de Dirhams.
b- Les moyens nécessaires pour la mise en œuvre du Plan Emergence :
• Coût du Programme : 12,4 Milliards de Dirhams sur la période 2009-2015
• 34% du coût total dédiés à la Formation et au Capital Humain.
• 24% du coût total dédiés aux incitations pour les investisseurs.

II/- Les Métiers mondiaux du Maroc visés par le plan « Emergence » :


Les objectifs du Plan Emergence se focalisent essentiellement sur les Métiers mondiaux du
Maroc (MMM), c’est-à-dire les filières dans lesquelles le Maroc présente des avantages
compétitifs. Il s’agit, d’une part, des métiers orientés Investissements directs étrangers « IDE »
(l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique et l’électronique) et, d’autre part, des métiers
traditionnels (le secteur du textile-cuir et de l’agroalimentaire).
1°)- Offshoring :
Le domaine de l'Offshoring est le secteur le plus avancé en termes d'implémentation de la
stratégie Emergence. Le plan d'action défini en 2006 a été en grande partie mis en place. Les
zones dédiées, les incitations sectorielles ainsi que le plan de formation, malgré les retards de
lancement initiaux, sont aujourd'hui opérationnels.
Les efforts consentis dans l'impulsion du secteur commencent à donner leurs fruits. D'une part, le
Maroc est aujourd'hui entré dans le club fermé des destinations Offshoring reconnues dans le
monde, en particulier dans le monde francophone. La destination Maroc est systématiquement
considérée dans la majorité des décisions d'Offshoring et des acteurs de référence ont fait
confiance au Maroc. D'autre part, le secteur a connu un succès très important sur le terrain : en
une année, plus de 50 entreprises ont manifesté leur intérêt de s'implanter dans les zones de
Casanearshore et Rabat Technopolis. Les 2 premières tranches de Casanearshore sont
aujourd'hui entièrement réservées. Et enfin, le secteur a connu la création de plus de 20.000
emplois entre 2005 et 2008.
2°)- Automobile :
Le domaine Automobile a connu sur les 5 dernières années un fort développement au Maroc sur
les deux fronts Equipementiers et Constructeurs. Il présente des opportunités de développement
encore plus importantes pour la prochaine décennie.

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Certes, le Maroc a connu la plus grande discontinuité industrielle en Afrique avec l'implantation
d'un site d'assemblage majeur de 400.000 véhicules par an à terme. Ce projet de 1 milliard
d'Euros d'investissements devrait créer à terme près de 36 000 emplois directs et indirects et
contribuer au développement massif et accéléré de l'industrie automobile marocaine.
La stratégie du Maroc pour le secteur automobile s'articule autour de :
• l'implantation d'équipementiers et constructeurs qui puissent élargir leur rayon
d'approvisionnement, vers les pays à bas coûts ;
• l'implantation de l'assemblage de spécialité (poids-lourds, bus, cars, carrosserie et autres
spécialités de niche) ;
• l'attraction d'un second constructeur majeur au Maroc à terme, pour concrétiser le potentiel du
Maroc mis en évidence par l'installation du premier constructeur.
L'impact estimé de ces potentiels se chiffre à près de 12 milliards de Dirhams de PIB
additionnels et se traduirait par la création d'environ 70000 nouveaux emplois dans l'ensemble du
secteur Automobile à l'horizon 2015.
Tenant compte de ces potentiels de développement majeurs, l'Etat marocain s'engage à mettre en
place des mesures concrètes permettant au pays de s'ériger en future base industrielle du secteur
Automobile international. Pour ce faire, les Parties s'accordent à mettre en place un plan d'action
volontariste de développement du secteur Automobile reposant sur les 6 initiatives suivantes :
une Offre Maroc Equipementiers, une Offre Maroc Constructeurs, une Offre Maroc
Constructeurs de spécialités, un programme de formation adapté au secteur, un programme ciblé
de promotion, des plateformes industrielles intégrées dédiées.
3°)- Aéronautique et Spatial :
Compte-tenu de la restructuration profonde que connaît le domaine Aéronautique et Spatial à
l'échelle internationale, cette industrie, en plein essor au Maroc, représente une opportunité
majeure. En effet, le secteur, en très forte croissance dans le monde, avec des carnets de
commande de près d'un millier d'avions pour les prochaines années et une croissance soutenue de
5% sur 20 ans, doit faire face à une refonte complète de sa carte industrielle avec l'arrivée de
concurrents dits « low-cost », l'exercice d'une forte pression sur les prix et des changements
technologiques majeurs.
La bataille pour conquérir de nouveaux marchés, notamment dans les pays émergents, oblige les
sociétés sous-traitantes à être plus compétitives tout en répondant aux exigences de sécurité et en
préservant la haute qualité des pièces fabriquées. La recherche constante de niches de
compétitivité est ainsi devenue une condition de survie pour toute la chaîne de valeur
aéronautique.
Au Maroc, ce secteur est constitué de véritables centres d'excellence couvrant la production, les
services, la maintenance et l'ingénierie.
4°)- Electronique :
Le domaine Electronique comprend deux branches très différentes : l'Electronique grand public
(composants en amont, produits bruns, produits blancs etc.) et l'Electronique de
spécialité/intégrée (électronique embarquée, industrielle, médicale etc.).
Le domaine de l'Electronique de spécialité, en croissance encore limitée au Maroc, présente un
potentiel très prometteur et peut contribuer fortement à l'industrialisation du pays. D'une part, les
caractéristiques de cette industrie, fortement consommatrice de main d'œuvre, produisant des
séries « customisées » de petite taille et d'une intensité capitalistique et technologique faible, lui
permettent de se développer au Maroc. D'autre part, le changement de structure de l'industrie
permettra au Maroc de développer des produits plus intégrés et à plus forte valeur ajoutée.
5°)- Textile et Cuir :
Le domaine Textile et Cuir constitue un domaine de première importance pour l'industrie
nationale avec un poids majeur dans les emplois (40% des emplois industriels) et une
contribution importante au PIB et aux exportations industriels (respectivement 13% et 27%).
Cependant, le bilan de développement du domaine Textile et Cuir est mitigé sur les dernières

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années avec en particulier un recul important des exportations en 2005 lié à la levée temporaire
des quotas sur les produits chinois en Europe (recul des exportations de 10%). Depuis 2006, ce
domaine d’activité a bénéficié d'une fenêtre de sursis stratégique grâce à la réinstauration des
quotas sur les produits chinois, et au positionnement réussi du Maroc sur le segment du fast
fashion, à travers le développement de la sous-traitance pour un acteur de référence de ce
segment.
6°)- Agroalimentaire :
La filière agroalimentaire représente un domaine industriel primordial (environ 35% du PIB
industriel et 15 à 20% des entreprises industrielles, des emplois formels et des exports de
produits transformés). On constate néanmoins actuellement une stagnation globale du secteur à
tous les niveaux, du fait notamment d'un tissu d'acteurs fragile et peu compétitif.
Le Maroc se doit aujourd'hui de soutenir cette filière de façon volontariste, afin de profiter de ses
fondamentaux exceptionnels (ex., coûts de main d'œuvre, matières premières agricoles, tradition
culinaire et industrielle, position logistique) pour relancer sa croissance, favoriser
l'investissement et le renforcement du tissu des entreprises, et créer des emplois. Pour cela, il
convient de bâtir sur les opportunités majeures nées des initiatives stratégiques nationales
(notamment le lancement du Plan Maroc Vert donnant un nouveau souffle au secteur par la
relance de l'amont), d'une demande intérieure en forte croissance et d'un marché international
fortement demandeur des produits du « panier méditerranéen ».
L'impact estimé se chiffre à 10 milliards de Dirhams de PIB additionnels et se traduirait par la
création d'environ 24.000 nouveaux emplois directs à l'horizon 2015. Dans ce cadre, l'Etat
s'engage à appuyer le développement du secteur agroalimentaire à travers la promotion d'une
stratégie volontariste reposant sur cinq initiatives, à savoir : un plan de développement des
filières à fort potentiel à l'export, des plans de développement et de restructuration des filières
des denrées de base nationales, un plan d'appui ciblé en faveur des « filières intermédiaires », un
programme de formation adapté au secteur, et un réseau d'agropoles.

III/- Compétitivité des entreprises :


1°)- Compétitivité des PME :
Les PME représentent une part importante du tissu économique marocain avec plus de 95% des
entreprises. Néanmoins, elles représentent un tissu fragile et fragmenté, globalement figé :
• Un nombre insuffisant d'entreprises est créé chaque année ;
• La croissance des PME reste faible ;
• Un nombre important d'entreprises sont en situation difficile.
De plus, les fondamentaux de l'entreprise marocaine sont dégradés :
• Faible capacité d'investissement et de financement ;
• Actionnariat quasi exclusivement familial ;
• Faible ouverture sur les marchés extérieurs ;
• Taux d'encadrement faible.
Pour pouvoir faire face aux défis de l'ouverture et de la compétition internationale mais
également pour pouvoir bénéficier des opportunités offertes par l'extension des marchés
accessibles, les PME doivent aujourd'hui se moderniser. L'Etat, conscient de l'importance socio-
économique de la PME, a consenti des efforts importants ces dernières années. Cependant un
effort supplémentaire s'impose. L'arsenal de modernisation des entreprises doit être redynamisé
pour accompagner la PME tout au long de son cycle de vie et lui permettre d'atteindre une
compétitivité suffisante afin d'évoluer dans un marché globalisé.
Dans ce cadre, les Parties s'accordent sur la nécessité de mettre en place un programme
volontariste de renforcement de la Compétitivité des PME autour de trois initiatives :
1. Un plan ciblé pour la croissance des PME et le renforcement de leur productivité ;
2. Un plan volontariste de reconfiguration et consolidation du tissu ;
3. Un plan accéléré pour la création de nouvelles PME compétitives.
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2°)- Climat des Affaires :
De nombreuses réformes ambitieuses sur les plans législatifs, réglementaires et institutionnels
ont été menées par les pouvoirs publics pour faciliter la pratique des affaires au Maroc. De
manière générale, de bonnes bases existent aujourd'hui pour l'investisseur national et étranger et
une évolution positive se dessine depuis plusieurs années.
Dans ce cadre, les projets portant sur l'amélioration du climat des affaires au Maroc se sont
multipliés. Néanmoins, afin de répondre aux préoccupations liées à la croissance de l'économie
nationale et à la création de l'emploi dans un contexte de concurrence acharnée au niveau
régional et mondial, une mise en cohérence d'ensemble sur les actions à mener s'impose.
3°)- Formation :
La composante ressources humaines est l'un des principaux éléments de la réussite du
développement des activités industrielles au Maroc. La qualité des ressources humaines et la
disponibilité qualitative et quantitative des compétences conditionnent en effet largement
l'attractivité de la destination Maroc ainsi que la montée en charge des implantations actuelles.
C'est aussi un enjeu majeur pour assurer une compétitivité durable à la destination Maroc, dans
des secteurs à forte valeur ajoutée, que d'autres pays cherchent à attirer.
4°)- Plateformes Industrielles Intégrées :
Les Plateformes Industrielles Intégrées représentent l’un des principaux outils de mise en œuvre
de ce programme. Il s’agit de mettre à la disposition des investisseurs les meilleures espaces
d’accueil pour l’exercice de leurs activités.
Pour ce faire, les Parties s’accordent sur la nécessité de mettre en place les trois initiatives
suivantes :
1. Un programme de Plateformes Industrielles Intégrées ;
2. Des outils de financement adaptés ;
3. Un plan de développement et d’amélioration des zones industrielles locales.

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