PR OUARAB Cours Maysthenie DGC
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La myasthénie auto-immune
Diagnostic
Objectifs pédagogiques
Savoir définir la myasthénie auto immune
Connaitre ses particularités épidémiologiques
Savoir diagnostiquer une myasthénie auto-immune cliniquement .
Connaitre les examens complémentaires pour confirmer le diagnostic
Connaitre l'évolution et savoir diagnostiquer les formes sévères
Connaitre les formes cliniques
Connaitre les diagnostics différentiels
SOMMAIRE
I- Définition
II- Epidémiologie:
V- Formes cliniques
VII- Conclusion
Bibliographie
I- Définition
La myasthénie est une maladie immunologique liée à un blocage des récepteurs de
l'Acetyl choline de la plaque motrice par des anticorps anti-récepteurs de l'A.choline.
Elle se traduit cliniquement par une fatigabilité excessive de la musculature striée qui
est améliorée par le repos et les drogues anticholinestérasiques.
II- Epidémiologie:
La myasthénie auto-immune est une maladie rare qui touche environ 10 personnes
sur 100 000.
La myasthénie s'observe à tout âge, souvent avant 40 ans et touche les 2 sexes.
- Début entre 20-40 ans : 60 % des cas - 5 F /1 H - HLA B8 et DR3
- Début après 40 ans : 40 % ; F = H - HLA B5
- Association dans 10 % des cas à d’autres MAI : dysthyroîdie, Biermer, LED, PR,
pemphigus, polymyosite, rétraction corticale (ISL)
1/ Diagnostic clinique:
Quelquefois évident, le diagnostic est souvent difficile et longtemps méconnu.
Il s'agit essentiellement d'une fatigabilité excessive touchant certains muscles
s’accentuant à l’effort et s’améliorant plus ou moins complètement au repos ʺc’est le
phénomène myasthénique ʺ.
• Une parésie faciale donnant un faciès atone est souvent associée aux troubles
bulbaires, réalisant le faciès myasthénique avec : disparition des plis et des rides,
réduction de la mimique, lèvres entrouvertes, yeux mi-clos, chute de la mâchoire
inférieure.
• La fatigabilité des muscles cervicaux est à l'origine d'une chute de la tête en avant
ou de douleurs cervicales liées à un phénomène de contracture.
- Atteinte des membres, prédomine sur les muscles proximaux avec: Marche
dandinante (pseudo-myopathique.)
L’examen peut être normal si les symptômes sont intermittents et s’il est réalisé en
période intercritique. Ceci contribue à la difficulté du diagnostic de cette maladie.
- Il doit mettre en évidence le phénomène myasthénique par des mouvements
répétés et prolongés (occlusion palpébrale, accroupissement)
Classe I: Déficit des muscles oculaires. Peut avoir une faiblesse de l’occlusion des
yeux. La force de tous les autres muscles est normale
Classe II: Déficit discret des muscles autres que les muscles oculaires. Peut avoir
un déficit des muscles oculaires de quelque sévérité qu’il soit
II a: Affectant de façon prédominante les muscles des membres ou axiaux
II b: Affectant de façon prédominante les muscles oropharyngés ou respiratoires
Classe III: Déficit modéré des muscles autres que les muscles oculaires. Peut
avoir un déficit des muscles oculaires de quelque sévérité qu’il soit
III a: Affectant de façon prédominante les muscles des membres ou axiaux
III b: Affectant de façon prédominante les muscles oropharyngés ou respiratoires
Classe IV: Déficit sévère des muscles autres que les muscles oculaires. Peut
avoir un déficit des muscles oculaires de quelque sévérité qu’il soit
IV a: Affectant de façon prédominante les muscles des membres ou axiaux
IV b: Affectant de façon prédominante les muscles oropharyngés ou respiratoires
Classe V Nécessité d’une intubation
Membres inférieurs, malade en décubitus dorsal, cuisses fléchies à 90° sur le bassin,
jambes à 90° sur les cuisses:
1 point par 5 secondes
- pendant 75 secondes : 15
- pendant 50 secondes : 10
- pendant 25 secondes : 5
Flexion de la tête, le malade en décubitus dorsal:
- contre résistance : 10
- sans résistance : 5
- impossible : 0
Oculomotricité extrinsèque:
- normale : 10
- ptosis isolé : 5
- diplopie : 0
Occlusion palpébrale:
- complète : 10
- incomplète : 5
- nulle : 0
Mastication (le patient est capable de conserver un abaisse langue entre les dents
contre résistance):
- normale : 10
- diminuée : 5
- nulle : 0
Déglutition:
- normale : 10
- dysphagie sans fausse route : 5
- dysphagie avec fausse route : 0
Phonation
- voix normale : 10
- voix nasonnée : 5
- aphonie : 0
V/ Formes cliniques
Formes oculaires de myasthénie: 15 à 20 % des cas.
L'atteinte reste limitée aux muscles oculomoteurs tout au long de l'évolution. Il faut
les distinguer d'une forme oculaire au début qui se généralise ensuite.
La myasthénie oculaire de l’adulte se caractéristique par : prédominance masculine,
âge de survenue habituellement au-delà de 40 ans, rareté du thymome.
La variabilité franche, dont le ptosis alternant est la manifestation la plus
caractéristique, est très utile pour poser le diagnostic.
Les anticorps anti récepteurs d'A. choline sont présents dans seulement 56% des
cas.
L’électroneuromyographie conventionnelle est fréquemment négative.
Ces formes posent essentiellement un problème fonctionnel.
Myasthénie de l'enfant:
Les cas pré bubertaires sont le plus souvent oculaires, les formes post pubertaires,
généralisées, sont les plus fréquentes chez l’enfant. Pas de différence avec celle de
l'adulte.
Le thymome est exceptionnellement présent. La recherche d'une pathologie auto
immune associée s'impose en particulier une dysthyroidie par un bilan thyroïdien,
une thyroïdite d’Hashimoto étant associée dans 30% aux formes généralisées avec
anti corps anti-RACh positifs.
L’évolution est plus sévère au cours des formes généralisées en particulier celles
associées aux anti-MuSK.
Myasthénie familiale: Elle débute précocement et a une évolution plus longue.
Myasthénie néonatale:
2.1. Botulisme: qui est précédé de 12 à 36Hrs par un syndrome digestif (nausées –
vomissements – diarrhées) Il s'accompagne d'une paralysie de l'accommodation
avec mydriase bilatérale et diplopie et d'un déficit moteur généralisé avec risque
d'atteinte respiratoire.
VII- Conclusion
La myasthénie auto-immune est de loin la plus fréquente des syndromes
myasthéniques.
Son diagnostic est évoqué devant des déficits moteurs liés à l’effort et fluctuants
(ptosis, diplopie, voix nasonnée, troubles de la déglutition, muscles de la nuque,
ceinture scapulaire) et confirmé par :
.le test thérapeutique aux anticholinestérasiques (Reversol®, Prostigmine®) ;
.la présence d’un bloc neuromusculaire à l’électromyogramme ;
.la présence d’anticorps antirécepteurs de l’acétylcholine ;
Bibliographie:
1- Scherer K, Bedlack RS, Simel DL. Does this patient have myasthenia gravis?
JAMA. 2005 20;293(15):1906- 14
6- Kaminski HJ, Cutter G, Ruff R. Muscle Nerve 43: 625 - 626, 2011.
8- Wolfe GI, Kaminski HJ, Aban IB et al. MGTX Study Group. N Engl J Med. 2016
(Août).