Cours 3

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Ces études paléopathologique renouvellent les problématique sur la prise en charge des malades et

handicapés dans les sociétés du passé.

Analyses isotopiques
– Isotope = Partie de molécule (nucléide)
– Définissable grâce à la spectrométrie de masse : composition (fer, cuivre, carbone, etc) =
traceurs pour l'étude des origines géographiques
=> Reconstituer des régimes alimentaires et des interactions bioculturelles.
Tous les isotopes sont composés selon l'endroit où l'on habite, selon ce que l'on mange ou l'origine
de ce que l'on mange.
Les personnes bougent à l'époque médiévale et si elles ont un traceur qui renvoient au Maghreb ça
ne veut pas forcément dire qu'elles viennent de là-bas.

Analyses ADN (Acide désoxyribonucléique)


– Génome = Ensemble du matériel génétique
– Analyse de paléogénomes
– Ascendances matrilinéaires/patrilinéaires – On peut avoir des ascendances patrilinéaires
depuis quelques années seulement.
– Virus
Les inhumation de l'époque médiévale sont très souvent réouvertes et on réinhume des gens par
dessus. On s'interroge sur les relations génétiques que peuvent avoir ces individus. Il peut y avoir
une ascendance matrilinéaire.
Il y a une limite → couple n'ont pas le même adn.
Il faut appliquer la notion médiévale à la famille, la famille c'est aussi les vassaux, les affiliés.
Les analyses ADN permettent aussi de faire des analyses sur les virus.
Les textes ont tendance à tous appeler peste et lèpre mais les analyses permettent de voir d'autres
choses.

3. La paléodémographie et le recrutement
Paléodémographie : étude démographique appliquée à des populations archéologiques.

Recrutement : étude de la composition de la population archéologique par âge et par sexe.

Ces études permettent d'établir ce qu'on appelle des tables type de mortalité en suivant un schéma
de mortalité dit archaïque, c'est-à-dire pré-jennérienne (S. Ledermann 1969) (avant vaccination
antivariolique)

Calcul : espérance de vie à la naissance (=e°) et les quotients de mortalité (aQx). Calculés à partir
de la mortalité dit archaïque.

Fouilles des cordeliers – Il y a moins d'enfants que dans la normale. De 9 à + 19 ans, il y a plus de
morts que dans la normale. → Famile, épidémie ou guerre. Épisode qui a entraîné plus de morts que
d'habitude.

Cela permet de savoir si il y a des épisodes de crises. Crises épidémiques, guerres. On s'interroge
avec des marqueurs sur les ossements.

Cimetière de la Trinité – Beaucoup de morts d'un coup.

Conclusion
Apprendre par cœur les différentes sépultures, les dépôts.
Cours 3-4 : Les pratiques funéraires. Approche interdisciplinaire
Importance du christianisme

Avant le IVe :
– Polythéisme
– Religion comme protection de la communauté des croyants (peu de place pour l'individu).
Dans la réflexion des premiers chrétiens c'est complètement l'inverse. On est dans une vision
eschatologique de la société, les actes de l'individu compte pour le jugement dernier.
– Antiquité tardive : évolution de la religiosité. Les élites, les classes sénatoriales commencent
à s'interroger sur leur individualité. Comment eux avoir des actions qui peuvent engendrer
des choses positives pour l'au-delà.
(cf. Article d'É. Rebillard)

Est-ce que l'archéologie a assez de matières pour voir si un individu est un chrétien ? Il y a des
éléments qui le permettent et d'autres qui ne le permettent pas.

Quelles évolutions entre le IV et XVIIIe siècle ?


Comment se déroule la christianisation des pratiques funéraires ?
Comment cela est-il perçu lors des fouilles ?
Peut-on en déduire que le défunt était chrétien ou non ?
Chant, prières, bénédictions ne peuvent pas être repérées, on rate pas mal d'éléments.
La christianisation de la société change-t-elle les pratiques ?

I. La christianisation de la mort entre le Ive et le XIIe


1.Christianisation de la pensée et encadrement des fidèles
Christianisation de la pensée ?
– Écrits patristiques (écrits des Pères de l'Église)
– Les Pères écrivent une code de « Bonne mort »
– Vision eschatologique du Monde (« sommeil »). On est dans un sommeil transitoire.
– « mort apprivoisée » (Philippe Ariès) – Ce que les chrétiens font dans leur vie ils le font en
vue de leur mort et résurrection
– Augustin d'Hippone, l'un des premiers évêques à s'y intéresser (m. 430) : De cura pro
mortuis gerenda (destin des âmes). S'interroge directement sur les morts. Sur ce qu'on peut
faire pour aider les morts dans l'au-delà. S'interroge beaucoup sur la mort de sa mère. C'est
l'un des premiers à développer des moyens pour aider un défunt.
– Premier moyen = Prière
– Célébration eucharistique (messe). Est importante durant la vie mais également au
moment de sa mort. On peut célébrer l'eucharistie alors qu'il est en train de mourir et
après sa mort
– Les aumônes ou donations pro(remedio) anima à l'Église. On donne de l'argent pour le
remède de son âme. Faire des donations pour avoir des messes anniversaires. Plutôt fait
par les aristocrates. Ces donations reviennent beaucoup dans les textes.
– L'inhumation ad sanctos – Le fait de se faire enterrer auprès d'un saint. Corps d'un saint
est chargé d'une aura appelée virtus, qui peut se transmettre à ceux qui l'entourent.
– Récits hagiographiques
– à partir Ixe = l’Église développe des concepts moralisation, de péché individuel

Purgatoire = lieu transitoire. Il y a des lieux pas entièrement mauvais qui ne peuvent pas
directement aller au paradis. Création au XI-XIIe
Pareil pour les limbes des enfants. Création tardive.
Christianisation est très progressive au sein de l'antiquité tardive et haut MA.
La population romaine n'est pas entièrement chrétienne. Il faut jongler avec une population qui a
encore des pratiques païennes.
Il y a une dualité entre pratiques funéraires chrétiennes et pratiques païennes.
Christianisation se fait dans le sens social vertical, des élites jusqu'en bas.
Il n'y a pas forcément un bâtiment type église au sein des nécropoles.

On a des populations germaniques qui gardent aussi jusqu'au VIIe siècle en Espagne des pratiques
païennes.
Peuvent aussi épouser des pratiques ariennes.

En terme d'encadrement de la société, on a ce qu'on appelle une paroissialisation. Lente à se mettre


en place.
Mise en place à partir du Ve siècle.
Cela facilite l'institutionnalisation de pratiques funéraires chrétiennes. C'est grâce à la création de la
paroisse qu'on voit apparaître des églises et les cimetières qui fonctionnent avec. Au départ on est
surtout dans des cimetières familiaux.

Accélération à l'époque carolingienne


– Instauration de la dîme. Les chrétiens se fixent dans la paroisse.
– Baptême, inhumation, cimetière. Bien mourir c'est bien naître, le baptême est obligatoire
pour recevoir une inhumation chrétienne. Est la même chose jusqu'au XVIIIe siècle et même
normalement jusqu'à aujourd'hui.
Se développe le limbe. Se voit apparaître un accouchement différent. Si on pense que le
bébé est mort dans le ventre, la mère n'expulse pas directement l'enfant. Se développe un
baptême in utero. On insère de l'eau bénite.
Se développe aussi les sanctuaires à répit. Sont souvent des sanctuaires qui sont dédiés à la vierge.
On emmène son enfant mort dans ce sanctuaire et on demande à la vierge un miracle, qu'elle fasse
ressusciter l'enfant le temps qu'on le baptise. Est une création qui n'est pas institutionnalisée par
l’Église mais qui se met en place pour contourner la loi.
L'inhumation et le cimetière deviennent très codifiés à l'époque carolingienne. Le cimetière n'est pas
quelque chose qui est conçu dès le début du christianisme.
Il faut qu'un évêque soit présent pour consacré un endroit pour qu'il devienne un cimetière chrétien.
Avant l'époque carolingienne, le cimetière n'existe pas. Avant cela on parle de nécropole.
– Encadrement épiscopal : consécration liturgique de l'église et du cimetière

2. Le déroulement des funérailles


Il y a des pratiques funéraires dans l'Ancien Testament.
Les premières pratiques funéraires chrétiennes sont des pratiques funéraires juives. Ces pratiques
sont ancrées dans l'antiquité donc on va aussi avoir des pratiques antiques.
Quand quelqu'un meurt il faut laver le corps, le veiller, donner une messe, enterrer le corps.
On a une part particulière entre privé et public. Ça part d'un milieu privé mais il y a une large part
publique.
Pour l'aristocratie il y a deux corps, un corps privé et un corps public.

La toilette funéraires
Un roi par exemple va être dans le cadre de l'embaumement car il doit être publique pendant
longtemps.
Le corps est présenté. On le présente avec des habits. Ça on peut le percevoir en archéologie.

Nombres 19,11-12 – On part du principe que le corps est un objet impur. Il faut gérer cette
impureté.
Le corps d'un saint est dit imputrescible.

Évangile de Jean (19,39-42) – On toilette un corps car dans les évangiles de Jean c'est noté. Jésus
est enterré car un juif donc les premiers chrétiens sont enterrés comme des juifs.
On a des parfums, ici myrrhe et aloès.
On enveloppe le corps dans un linceul.

Toilette funéraire est institutionnalisée à l'époque carolingienne.

Sacramentaire d'Ivrée

A Cluny il existe une tabula, une table pour laver les cadavres.

La lazarisation du corps
Résurrection de Lazare est un miracle du Christ

Jésus n'est pas le seul à être entouré de bandelettes de linceul. On applique cette pratique.
On le retrouve beaucoup en iconographie, en sculpture, et en architecture funéraire.

Bible, IX-Xe, Angers Sarcophage


de sainte
Quitterie
L'embaumement
Fonctionne avec des pratiques de conservation du corps.
Hincmar de Reims, Annales de Saint-Bertin – Rapporte la mort de Charles-le-Chauve.
Les techniques d'embaumement n'interviennent pas seulement pour le transport.

Décarnisation de plus en plus utilisé. On multiplie les lieux d'inhumation donc on multiplie les
prières et les messes anniversaires. L'Eglise est contre cette coutume.

Exposition du corps et veillée funèbre


Le fait de chanter, rires, sont des traditions antiques.

La procession jusqu'au lieu de sépulture

Il y a des personnages tonsurés. Écriture montre


qu'on est dans une procession privée/publique et
institutionnalisée par l'Eglise.
À partir époque caro on voit un dépôt religieux
important dans les tombes → Cierges, lumières,
croix.

Feretrum = Brancard, lit funéraire. Objet sur lequel on dépose le cadavre pour l'exposer. Sert aussi
pour le transport, et pour descendre le cadavre dans l'inhumation.
Celui qui creuse est appelé fossoyeur. L’Église va
institutionnaliser cette fonction de fossoyeur.

Sacramentaire d'Ivrée

Il persiste une très grande liberté dans les pratiques.

Decubitus = inhumation sur le dos


Procubitus = sur le ventre

3. Le corps du défunt
Avant XI-XIIe : Pas de textes de l'Eglise sur les vêtements et les offrandes funéraires
Jusqu'au VIIe : « inhumation habillée »
Deux types d'objets :
– Les parures et les vêtements
– Les objets de la vie quotidienne

La nécropole d'Evrecy (Calvados)

– Diagnostic 2013/Fouille 2014


– Aminte Thoman (INRAP)
– 300 tombes
– V-VIIe siècle
– Recrutement : hommes, femmes, enfants
– Tombes avec dépôts d'objets, datent toutes du Ve. Plus on va vers le VIIe, moins il y a de
dépôt d'objets dans les tombes

Nécropole en rangée. Tombes organisées en rangées, la plupart sont dans la même orientation.
Délimité par un fossé.

Parmi ces tombes on a l'inhumation d'un homme adulte avec une vingtaine d'objets déposés avec
lui. Vaisselle céramique, dépôts en verre, pot en bois avec cerclage en bronze, une hache plutôt
d'origine franque, un poignard, une monnaie en argent déposée sur la bouche.
On a une paire de chaussures déposées à côté des pieds.
En terme de connexions anatomiques, on a un corps qui correspond à ce qu'on attends d'un être
humain.
Mise en plat des os costaux. Décrochement de la mâchoire → Espace vide
La patella est en place, il portait sans doute des vêtements.

Pièce sur la bouche → Obole à Charron. On a une tradition funéraire antique.


Dépôt d'arme de type franque → Individu plutôt issu d'une population dites barbare.
Briquet, pince à épiler, seau etc → Objets pour préparer la vie après la mort ?
L'exposition du corps est publique. Les objets sont visibles par la population. La famille ici peut
décider de déposer beaucoup d'objets pour montrer sa richesse.

Sur cette nécropole plus on va vers VIIe moins on a de dépôts.


Inhumation d'une jeune femme – Bracelet, pique à cheveux.
On a des inhumations sans rien, des inhumations avec boucles d'oreilles.

Beaucoup de choses ne peuvent pas être perçues comme les fleurs, les tissus. Avec analyse des
pollens ? on s'aperçoit que les tombes qui semblent être des tombes de pauvres sont des tombes
extrêmement fleuries.

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