Composition Chimique-Lipides Mbnes-BCM 2019 - 241102 - 115011

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Les lipides membranaires

I- Introduction
I1- Les lipides en général :
-Forment un groupe de molécules très hétérogènes sur le plan structural et fonctionnel
-Sont hydrophobes ou amphiphiles
-Constituent une source énergétique importante (1 g = 9 cal)
-Sur le plan structural : constituants fondamentaux des membranes (formation de la bicouche,
contrôle de la fluidité)
-Sur le plan fonctionnel :
Impliqués dans la signalisation (hormones stéroïdes, messagers secondaires…)
Le transport (lipoprotéines)
Le développement de certaines pathologies (hyperlipidémies, obésité…)
Constituent certaines vitamines (A, E, D, K) et hormones (stéroïdes)

- Classés en lipides simples (formés par une seule molécule / AG, cholestérol) ou complexes
(formés par des AG liés à d’autres molécules / triglycérides, phospholipides…)

I2- Les lipides membranaires sont :


-Formés de 3 classes (phopholipides, glycolipides et stérols)
-Amphiphiles (un pôle H2Ophile et un pôle H2Ophobe)
- A pH physiologique, ionisables
- Hydrolysables
II- Les acides gras

- Acides carboxyliques (fonction -COOH formant la partie polaire)


- Chaînes hydrocarbonées plus ou moins longues (groupements méthyles formant la partie apolaire R)
- RCOOH
- Le C du groupement carboxyle (COOH ) est le 1er carbone (C1)
- Le C du groupement méthyle terminal est le Cn ou ω
- Saturés ou insaturés
- En quantité, ils induisent une toxicité cellulaire d’où leur liaison à d’autres molécules par
estérification aux TRI, PL, Chol… et ne sont libérés qu’en cas de nécessité :
Besoin d’énergie / lipolyse
Libération de médiateurs de l’inflammation (PGs) à partir de l’acide arachidonique

Nomenclature
Selon le nombre de carbone (C4, C14, C16…, nbre pair)
Selon le taux d’insaturation (1 ou plusieurs doubles liaisons)
L’AG est noté selon le nombre de doubles liaisons par Δ à partir de C1
L’AG est noté selon la 1ère double liaison à partir du CH3 terminal appelé aussi ω.
II1- Nomenclature de quelques acides gras saturés

-Formule générale : CH3-(CH2)n-COOH


-Nomenclature utilisée : Cx : 0 (Cx = nombre d’atomes de C ; 0 : absence de double
liaison
-Les AG saturés les plus fréquents :
A/butyrique (4:0) ; A/palmitique (16 :0) ; A/stéarique (18 :0) ; A/lignocérique (24 :0)
II2- Nomenclature de quelques acides gras insaturés

-Les A/G à une double liaison : A/G monoinsaturés (AGMI)


-Les A/G à plusieurs doubles liaisons : A/G polyinsaturés (AGPI)
-La présence d’une double liaison introduit la possibilité d’une isomérie cis ou trans (la plupart des A/G
insaturés naturels présentent une isomérie cis)

Trans Cis
-L’isomérie Cis indique la présence d’une plicature
-Le passage de la configuration spatiale Cis à la Trans indique la disparition de la plicature, une
plus grande rigidité,
-A/G trans (source naturelle mineure ; source industrielle majeure qui concerne l’hydrogénation
ponctuelle des A/G insaturés cis + acquisition de l’isomérie trans et perte d’H2 pour la
formation d’A/G insaturés trans permettant une meilleure conservation et un meilleur goût aux
-Si l’A/G présente plusieurs doubles liaisons, elles sont en position malonique, séparées par 3
carbones

-Nomenclature Cn : x cis Δ abc (n = nbre d’atomes de carbone ; x = nbre de doubles liaisons, Δ = la ou


les doubles liaisons à partir de C1 ; abc = position des doubles liaisons sur la chaîne H2Ocarbonée

1- A/G monoinsaturés : présentant une double liaison


-Ex1 : Acide oléique : C 18 : 1 cis Δ 9

-Autre nomenclature : Cn : ωx (numérotation où x correspond à la position de la 1ère double liaison à


partir du carbone terminal appelé ω) qui correspond à C18 : w9

-Ex2 : Acide palmitoléique : C16 : 1 cis Δ 9 ou C16 : ω7

-Nomenclature utilisée notamment en nutrition pour la classification des aliments


-Il existe 4 séries principales d’A/G ω : 3, 6, 7, 9.
2- A/G polyinsaturés : ils présentent 2 ou plusieurs doubles liaisons
-Chaque double liaison résulte du départ de 2 Hydrogènes sous l’action d’une enzyme : la désaturase
-Chaque désaturase est spécifique d’une position ; ex la Δ4 désaturase crée la double liaison entre C4 et C5,
la Δ6 désaturase entre C6 et C7 …
-Les deux principales familles d’A/G polyinsaturés chez l’homme sont les ω6 et les ω3

-Ex d’ ω6 : A/ linoléique par désaturation vers C1 (entre C6 et C7) donne l’A/γ linolénique. Ce dernier par
désaturation vers C1 et élongation donne l’A/ arachidonique.

A/ linoléique A/ γ linolénique A/ arachidonique


(C18 : 2 cis Δ 9, 12), ω6 (C18 : 3 cis Δ 6, 9, 12), ω6 (C20 :4 cis Δ 5, 8, 11,14), ω6

Ex d’ ω3 : l’A/ a linolénique (C18 : 3 cis Δ 9, 12, 15 ) donne par élongation et désaturation l’EPA (C20 : 5 cis Δ 5,
8, 11, 14, 17) lequel donne le DHA (C22 : 6 cis Δ 4, 7, 10, 13, 16, 19)

Notion d’A/G indispensables


-L’acide oléique est le plus abondant de l’organisme et pour obtenir les A/G ω6 et ω3, il faut désaturer
vers le C terminal or ce n’est pas possible car la Δ12 désaturase n’existe pas chez l’homme

-Par conséquent les A/G linoléique et linolénique sont dits indispensables ou essentiels. Les autres A/G
(w3 et w6) deviennent indispensables en absence de ces derniers.
II3- Propriétés Physico-chimiques des acides gras

1- Solubilité
-A/G à courte chaîne H2Ocarbonée (inférieure à 10 C) sont solubles dans l’eau
-Plus la chaîne est longue plus la solubilité dans l’eau diminue et la solubilité dans les solvants
organiques apolaires augmente.

2- Point de fusion : passage de l’état solide à l’état liquide sous pression atmosphérique
-Dépend du degré d’insaturation et de la longueur de la chaîne H2OCarbonée
-IL augmente avec la longueur de la chaîne H2OCarbonée
-Exemple :
Acide butyrique (C4 : 0) : -8°C
Acide palmitique (C16 :0) : 63,5°C
Acide stéarique (C18 : 0) : 70°C
-Il diminue avec l’augmentation du nombre de doubles liaisons
-Exemple :
Acide stéarique (C18 : 0) : 70°C
Acide oléique (C18 : 1) : +13°C
Acide linoléique (C18 : 2) : -5°C
Acide linolénique (C18 : 3) : -17°C

-Les A/G insaturés ont un pt de fusion inférieur à celui des A/G saturés à longueur de chaîne égale ou
inégale
-Exemple :
Acide stéarique (C18 : 0) : 70°C
 Acide palmitique (C16 : 0) : 63.5 °C
Acide oléique (C18 : 1) : +13°C
-Conclusion : A T° ordinaire
 Les A/G à nombre de C < 10 C sont liquides
Les A/G à nombre de C > 10 C sont solides
Tous les A/G insaturés sont liquides

3- Indice de saponification : addition de sels de Na+ ou de K+ aux fonctions COOH des A/G
induit la formation de savons d’où le calcul de l’indice de saponification qui correspond à la
masse de KOH (mg) nécessaire à la saponification de 1 g de matière grasse.

4- Indice d’iode qui permet d’évaluer le taux d’insaturation lequel correspond à la masse
d’iode (g) que l’on peut fixer sur 100 g de matière grasse.
III- Les phospholipides membranaires

Glycérophospholipides Sphyngolipides Glycolipides


Molécule de base Molécule de base Glycérophospholipides
Ol = Glycérol Ol = Sphyngosine Sphyngoglycolipides

III1- Les Glycérophospholipides


Tous les glycérophospholipides dérivent de l’acide phosphatidique.
C’est l’élément de base des glycérophospholipides.
Acide phosphatidique = Glycérol estérifié par 2 Acides Gras en C1 et C2
et un acide phosphorique (H3PO4) en C3.
Les deux acides gras ont une chaîne longue (≥ 14C),
L’acide gras en position 2 est souvent insaturé.

Structure générale des dérivés de l’acide


phosphatidique

-Ce sont des hétérolipides contenant C, O, H, P et parfois N


-Ils sont obtenus après estérification de l’acide phosphorique
par un alcool /acide aminé (X)
- X permet d’identifier 5 familles de glycérophospholipides
(ne pas oublier les A/G)
- X peut être un AA ( Sérine) ; un alcool (éthanolamine,
choline, glycérol, inositol)
-Lorsque X contient un azote (sérine, éthanolamine, choline),
les glycérophospholipides sont dits azotés,
-Lorsque X ne contient pas d’azote (glycérol, inositol), les
glycérophosholipdes sont dits non azotés
III2- Glycéropholipides azotés

Phosphatidylsérines (PS)
Phosphatidyléthanolamines (PE)

Charge négative
Charge neutre

A/ phosphatidique Sérine
DAG + A/Phosphorique

Phosphatidylcholines (PC)

Charge neutre

Choline
III3- Glycérophospholipides non azotés

Phosphatidylglycérols (PG)
Phosphatidylinositols (PI)

Diphosphatidylglycérol ou DiPG ou Cardiolipine


C’est l’équivalent de 2 acides phosphatidiques avec en commun une molécule de glycérol ou
l’équivalent de l’A/ phosphatidique et du phosphatidyl glycérol
Retrouvés dans membranes mitochondriales
Plasmalogènes
Présence d’une liaison vinyl éther à la place d’une liaison ester
carboxylique
L’alcool est une éthanolamine ou une choline
Retrouvés dans tissus à haute densité respiratoire (cerveau, muscle)

Charge des GPL


-Lorsque X est chargé >0 (éthanolamine, choline), le GPL n’a pas de charge si on tient compte de la charge <0
de H3PO4
-Lorsque X n’a pas de charge (sérine, inositol, glycérol), le GPL sera chargé <0.
IV- Les sphyngolipides

• Dans ce groupe de phospholipides, la molécule d’alcool retrouvée est un dialcool aminé à longue
chaîne H2Ocarbonée, la sphingosine.
Structure de la sphyngosine
• C’est un di-ol aminé présentant une chaîne H2Ocarbonée à 18 at de C avec une = liaison trans entre C4 et C5
• Présente deux fonctions ol, en C1 (alcool Iaire CH2OH) et C3 (alcool IIaire OH) et un grpt amine en C2
• Présente une région H2phile (de C1 à C3) et une région H2Ophobe (de C4 à C18 = chaîne H2Ocarbonée)
Structure du céramide
• l’acylation de la fonction amine , en C2 de la sphingosine par un acide gras via son grpt COO- forme
un céramide. Cette molécule est le précurseur de tous les sphingolipides.
• L’acide gras est saturé et à longue chaîne ,
• La liaison est de type amide
• Le Céramide est un second messager intracellulaire

Liaison amide
IV- Structure d’un sphyngolipide : la sphyngomyéline

- Elle est constituée de l’association suivante :


Sphingosine + AG + Phosphorylcholine (fixée à la ft ol en C1 de la sphingosine par
une liaison ester phosphorique *)
Céramide (Cer)

-A pH Physiologique, la sphyngomyéline a une charge neutre


- La liaison Cer-phosphoryléthanolamine donnera la sphyngomyéline à éthanolamine

• Les sphingolipides sont particulièrement abondants dans le tissu nerveux et dans certains domaines
spécialisés des membranes plasmiques, les rafts ou radeaux.
V- Les Glycolipides
-Les glycéroglycolipides (ol = glycérol) : Formés par le DAG + 1 ou plusieurs oses neutres
-Ex : DAG + Glc lié en C3 du glycérol par une liaison osidique donnant le glycosyl diacyl glycérol

-Les sphyngoglycolipides (ol = sphyngosine)


Organisation générale des sphingoglycolipides :
-Céramide + 1 ose neutre = Sphyngoglycolipide neutre simple ou Cérébroside (Galactosylcer…)

-Céramide + 2 oses et plus neutres = Sphyngoglycolipides neutres complexes ou Cérébrosides


(Lactosylcéramide)

-Céramide + oses neutres + 1 ou plusieurs oses chargés (acide sialique ou N ANA) = Gangliosides

-En fonction du nombre d’acide sialique, les gangliosides sont classés en mono (GM), di (GD), tri (GT),
- Le nombre max d’oses ne dépasse pas 5

ex1 GM3 :
-GM indique le ganglioside qui présente un ose chargé ;
- 3 indique la différence 5-2 ou 5 correspond au nombre max d’oses neutres ; 2 correspond au nombre
d’oses neutres
GM3 = ganglioside à 1 ose chargé (A/sialique) et 2 oses neutres
Structure schématique d’un glycolipide
neutre simple Structure schématique d’un
Cérébroside glycolipide neutre complexe

Structure schématique d’un


Exemple de ganglioside : GM
ganglioside
Les stérols / Le cholestérol

-C’est un lipide à 27 atomes de C dont la fonction hydroxyle (OH) en C3 constitue


l’unique région H2Ophile : le cholestérol libre est amphiphile

-Le grpt OH peut être estérifié donnant le cholestérol estérifié H2Ophobe : dans la
circulation, il est transporté par les lipoprotéines et dans le cellule il constitue la
réserve

-La partie H2Ophobe comporte un groupe tétracyclique rigide et une chaîne latérale
flexible , en C17 formée de 9 atomes de carbone

-C’est un constituant fondamental des membranes biologiques, il s’insère dans une


monocouche

-Il est apporté dans l’alimentation et synthétisé dans le foie et transporté dans la
circulation par les lipoprotéines

-Il permet la synthèse de différentes molécules (hormones stéroïdes, vit D)

-Il est dégradé dans le foie sous formes d’acides biliaires.

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