Cours de Methodologie Juridique Appliquee (1) DR Kounvolo
Cours de Methodologie Juridique Appliquee (1) DR Kounvolo
Cours de Methodologie Juridique Appliquee (1) DR Kounvolo
6- Le mémoire de Master
3- La consulta
tion juridique
INTRODUCTION
Le droit se définit, généralement, comme étant lensemble des règles régissant la vie en
société et dont la violation est sanctionnée par la puissance publique. Pris sous cet angle, le
droit désigne une réalité objective à laquelle aucun citoyen ne peut échapper. Il a dailleurs
un triple caractère général, impersonnel et coercitif en vertu duquel tous les citoyens sont
égaux devant le droit (la loi) et que personne, de ce fait, na le droit de se rendre justice. La
sanction de la violation du droit appartient à la puissance publique et non aux individus. Mais
dans le langage courant, le droit est perçue sous sa facette subjective, qui le fait définir
comme étant une prérogative (un avantage) attribuée à un individu dans son intérêt, lui
permettant ainsi de jouir (bénéficier) dune chose, dune valeur ou dexiger dautrui une
prestation. Cest lexemple quon peut tirer de lexpression : cest mon droit ou
jai le droit de ..
En tant que discipline, le droit nest pas une notion à définir de façon subjective, mais plutôt
de nature objective. Le droit désigne, par conséquent, dans le cadre de cette réflexion,
lensemble des règles qui régissent la vie dans une société donnée et dont la violation est
sanctionnée par les autorités compétentes appelées la puissance publique.
Tel que défini, le droit est une science qui sapprend. On ne naît donc pas juriste, cest-à-
dire, spécialiste du droit. Mais on apprend à devenir juriste. Le droit nest pas non plus une
connaissance dogmatique, cest-à-dire bloquée, quon ne peut discuter. Le droit se nourrit
plutôt de la contradiction sans toutefois être une science dincertitude et de délation. Cela
veut tout simplement dire que le droit est une discipline particulière reposant sur un langage
particulier. Celui qui veut devenir un spécialiste du droit doit dabord accepter quil ne
connaît pas le droit et quil lui revient de lapprendre comme il appris, sagement, à marcher
et à parler dès le bas âge, à lire et écrire une fois en âge daller à lécole. Cela suppose que
lintéressé doit apprendre au fil du temps le langage juridique. Il est si différent quil repose
sur un vocabulaire personnel. Lapprenant doit se donner le courage de lapprendre au lieu
de se nourrir de déductions hasardeuses. Quest-ce quun acte juridique ? Quest-ce que
linfraction ? Quest-ce quun contrat ? Etc. Ces réponses ne simaginent pas et se
déduisent pas. La discipline juridique donne à chacune des expressions, qui relèvent de son
domaine, un sens concret quil faut apprendre.
Pour devenir un bon pratiquant du droit, il faut savoir doffice que le droit refuse la frivolité,
la suffisance et la surestimation de soi. Cest une discipline réservée aux personnes humbles
qui apprennent et qui acceptent avec humilité à surmonter à tout instant leur limite en toute
responsabilité. Le droit repose sur le contradictoire et non sur des dogmes. Ici, tout se discute
pour aboutir à une meilleure compréhension, à une vérité objective et convaincante. Si vous
êtes incapable dadmettre que vous vous êtes trompé que lautre a raison, si vous pensé que
le monde se résume à vous et que personne ne doit remettre en cause ce que vous dites, parce
que cest comme ça et que les choses doivent toujours être comme vous le voulez, vous ne
serez jamais un juriste. Lavocat sait quau palais de justice, en pleine audience, il doit
plaider, défendre la cause de son client devant un autre avocat qui tentera de démontrer les
limites de ses arguments. Le professeur qui donne le cours de droit sait que certaines de ses
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
positions doctrinales peuvent ne pas convenir à ses étudiants qui, plus tard, seront en mesure
dopter pour une thèse doctrinale contraire. Le juge de première instance sait que sa décision
peut faire lobjet dun recours en appel et celui de la cours dappel sait aussi que sa
décision peut faire lobjet dun pourvoi en cassation. A chacune de ces étapes, la décision
du premier juge peut être battue en brèche par le second et ainsi de suite. Mais chacun accepte
ce contradictoire et corrige ses limites à partir des observations et critiques des autres.
Le juriste, spécialiste du droit, dailleurs, ne se précipite jamais sur la parole et ne se
prononce pas en vrac, car toute question qui lui est posée, toute situation ayant des incidences
juridiques qui est portée à sa connaissance, nécessite une réponse qui repose, naturellement,
sur une méthodologie particulière. Nous avons dit méthodologie ! Quest-ce
qualors la méthodologie ?
La méthodologie se définit, fondamentalement, comme étant « lensemble des méthodes
appliquées à un domaine particulier de la science, de la recherche 1». Elle sexprime à travers
une marche rationnelle de lesprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la
vérité. La méthode permet ainsi daboutir à un résultat difficilement contestable, puisque
cohérent et convaincant.
Le juriste, cest-à-dire le spécialiste de droit est celui qui aime convaincre, qui aime dire
juste et vrai. Le juriste a, naturellement, horreur du tâtonnement, de paraître ridicule par la
qualité de son raisonnement. La méthodologie de raisonnement du juriste relève, de ce fait,
dune particularité liée à la nature de sa profession et de la matière quil étudie.
En effet, son raisonnement sappuie sur des textes quon appelle communément la loi.
Ainsi, raisonner en droit ne signifie pas de dire ce que lon pense personnellement sur la
question posée. Il sagit plutôt de faire usage de sa capacité à pouvoir répondre à une
question donnée, et ce, à la lumière de sa connaissance des textes juridiques. Cest pourquoi
le droit semble difficile pour ceux qui ignorent les règles juridiques, mais est amusant pour le
juriste averti.
Sil est, en fait, vrai selon un adage populaire dans le domaine du droit que nul nest
censé ignorer la loi2, il est de triste constat que rares sont ceux qui savent raisonner en
droit. Ce quil faut donc savoir cest quen droit, on raisonne suivant une méthode bien
déterminée. Et cette méthode diffère selon le type de sujet soumis à la réflexion du juriste.
Aussi, peut-on être amené à se prononcer suivants des types de méthodologie tels que :
- La dissertation juridique,
- Le cas pratique et la consultation juridique,
- Le commentaire de texte,
- Le commentaire darrêt,
- Le mémoire de Master en droit.
Telles sont les méthodes juridiques de raisonnement que le présent document vous expose,
sans toutefois avoir la prétention davoir tout exposé ou tout expliqué à ce sujet. Dautres
ouvrages plus approfondis vous permettront daller loin dans la perfection de lacquis que
cet ouvrage vous aura offert.
1
Dictionnaire Hachette, Edition HACHETTE 2010, p.1033.
2
« Nemo censetur ignorare legem », ce qui signifie que personne nest censé ignorer la loi.
Adage interdisant à quiconque de se retrancher derrière son ignorance du droit pour échapper à ses
obligations. (Cf. R. GUILLIEN et J. VINCENT ; Lexique des termes juridiques ; 12ème 1999 ; p.355).
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
Bonne lecture.
Docteur COULIBALY Mamadou Kounvolo
Enseignant-Chercheur en droit des affaires et droits de lHomme
TITRE I :
LA DISSERTATION
JURIDIQUE
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Pour une personne ayant déjà effectué des études secondaires, le mot « dissertation » lui est
bien familier. Cette personne a dailleurs tendance à croire que toute dissertation obéit au
même plan et à la même méthode de raisonnement. Mais, la dissertation juridique sinscrit
en faut contre une telle perception des choses. Contrairement à lessai littéraire ou
dissertation littéraire tout comme à la dissertation philosophique, la dissertation juridique est
soumise à une série de règles bien particulières. Ici, lon demande à létudiant en droit ou au
professionnel de droit de montrer sa capacité à adapter ses connaissances tirées du cours et de
ses lectures personnelles à une question théorique.
Paragraphe I : Lintroduction
Trop souvent négligée, lintroduction a autant dimportance que chacune des parties de la
dissertation. Une bonne introduction fait une excellente impression sur le correcteur et facilite
toute la suite du devoir. Lintroduction comprend les éléments suivants :
1- Partir de la généralité, une idée générale englobant le sujet ou partir de la définition
du mot clé du sujet : On utilise, généralement, la méthode de lentonnoir. Il sagit davoir
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une vision large au départ, mais pointue à larrivée, cest-à-dire, situer progressivement le
sujet à traiter dans lensemble de la matière en centrant, surtout, jusquà cerner ledit sujet
avec précision et clarté.
2- Présenter le sujet et lexpliquer brièvement :
3- Si possible délimiter le sujet en expliquant pourquoi lon rejette certains aspects que
lon considère être hors sujet ou pas nécessaire en lespèce ;
4- Si possible évoquer lhistorique du sujet si lon sait que la question a fait lobjet
dune évolution législative ou doctrinale ou jurisprudentielle,
5- Lintérêt du sujet : il sagit à ce niveau, comme le souligne un auteur, de présenter
les intérêts théoriques et pratiques, cest-à-dire, lactualité (revirement de jurisprudence,
réforme législative, sociologique, etc.) et limportance juridique ou numérique (en termes de
contentieux) de la question posée. Nhésitez pas à démontrer éventuellement la spécificité du
sujet dans son contexte, dans son domaine, par rapport à son environnement juridique. Le
but est de mettre en relief le sujet : vous devez ici expliquer que le sujet est intéressant, mais
surtout pourquoi et en quoi il est.
NB : Lintérêt du sujet peut se placer avant ou après le ou les problème(s) de droit.
6- Faire suivre les interrogations importantes (problème(s) de droit) que reflètent les idées
qui vont être développées,
7- Faire lannonce du plan : présenter ainsi les deux ou trois axes de réflexion à suivre. Il
faut retenir que le plan annonce les étapes à suivre pour répondre aux questions qui
constituent le problème de droit.
NB : Il faut éviter les fausses annonces qui consistent à annoncer un intitulé et développer
des choses étrangères. Il faut sassurer que les idées développées correspondent au sujet.
Si elles sont contraires au sujet donné ou si lon constate quon tourne en rond sans pouvoir
répondre au problème soulevé par le sujet, alors cest cela le hors sujet. Il faut sarrêter,
revoir la compréhension du sujet ou les intitulés du plan de développement pour mieux
sorienter.
Paragraphe II : Le développement
Le développement se fait dans un plan comportant des intitulés et des sous intitulés. Ainsi, les
I et II représentent les grandes idées à développer. Les A et B contenus dans les I et II sont les
sous idées de ces grandes idées. On aura donc le plan de développement suivant :
I- Première idée essentielle
A- Sous-idée
B- Sous-idée
II- Deuxième idée essentielle
A- Sous-idée
B- Sous-idée
SECTION II : ANALYSE PRATIQUE DE LA DISSERTATION JURIDIQUE
Lanalyse pratique de la dissertation juridique consiste à partir dun exemple de cours de
droit. Ensuite, des sujets de dissertation seront énoncés et traités conformément au cours
exposé tout en restant coller à la méthodologie.
Paragraphe I : Exemple de cours de droit
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Lisez attentivement cet extrait de cours dintroduction à létude du droit. Cherchez surtout à
le comprendre. Il nous servira de base dexpérimentation pour une meilleure assimilation de
la méthodologie de dissertation et aussi des autres méthodologies quon aura à étudier.
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Un tel sujet de réflexion soulève un intérêt certain. En effet, il nous permet de comprend
quand le droit prend en compte lexistence de tout être humain et lui accorde plus
dattention. (Intérêt du sujet).
La question qui se pose est alors celle de savoir : à quel moment ou comment acquiert-on la
personnalité ? (Problème de droit).
La réponse à cette question passe par un principe (I) qui admet tout de même une exception
(II). (Annonce du plan).
NB : Cette introduction proposée correspond mieux à un débutant. Pour un étudiant
chevronné dune faculté de droit, elle sera plus raffinée. Mais elle a le mérite de montrer
comment il faut agencer les idées tout en respectant scrupuleusement les étapes de
lintroduction.
Le développement pourrait se faire selon le plan ci-dessous proposé :
I- Le principe de lacquisition de la personnalité juridique à la naissance
A- La signification du principe
B- Les conditions dapplication du principe
II- Lexception au principe de lacquisition de la personnalité juridique
A- La règle Infans conceptus
B- La portée de la règle Infans conceptus
Notons que ce plan nest pas le seul qui puisse permettre de traiter ce sujet. On peut, par
conséquent, trouver dautres plans permettant de traiter avec efficacité le même sujet. Ce qui
compte, le plan doit permettre de couvrir le sujet, de prouver quon a une maîtrise de la
matière. On ne traite pas le sujet à moitié. On ne fait pas non plus un plan vague pour parler
de tout sauf lessentiel. Le plan doit traduire les différentes articulations de la pensée de
létudiant sur un sujet précis : le sujet de dissertation.
Ce quil faut retenir également, cest que lors de la rédaction du développement, à la fin de
chaque sous-division, on prend soin de placer une phrase de transition pour éviter un trop
brusque changement didée.
C- La conclusion
En principe, dans le cadre de la dissertation juridique, la conclusion nest pas nécessaire. On
dit quelle est facultative. Mais si létudiant décide de faire une conclusion à son devoir,
celle-ci ne doit pas être le résumé ou le catalogue des idées non développées dans le corps du
devoir. Elle doit principalement permettre daborder un problème nouveau quon na pas
traité dans le sujet mais qui est en rapport avec le sujet.
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2. Aller à la ligne dès que vous abordez une idée nouvelle (faire des paragraphes);
3. Faire apparaître le plan très nettement en sautant des lignes à la fin de chaque partie ou
sous-partie ;
4. Choisissez soigneusement les titres des parties (I et II) et sous-parties (A et B),
inscrivez-les et soulignez-les clairement ;
5. Nhésitez pas à écrire I et II, A et B devant les intitulés, le plan nen sera que plus
clair.
Paragraphe II : Le style
- Ecrivez dans un langage simple, concis et non pompeux ou désuet (dépassé) ;
- Faites des phrases courtes et précises ;
- Evitez les abréviations et le style télégraphique.
1. Le contenu :
- Progressez régulièrement dans votre exposé et annoncez la question que lon va
examiner. Cest le chapeau.
- Traitez successivement les divers points de votre plan détaillé avec clarté,
précision, sans tourner en rond et faire revenir les mêmes informations, les mêmes
arguments.
- Evitez de vous contredire ;
- Sachez nuancer une affirmation autrement quen la contredisant brutalement ;
- Veillez à ne pas dire dans la première partie des choses qui doivent être dites dans
la seconde ou à répéter dans la seconde partie ce qui a été déjà dit dans la première
partie ;
- Donnez des exemples et faire référence à la jurisprudence, à la loi, à la coutume, à
la doctrine.
SECTION IV - LES DIFFERENTS TYPES DE SUJETS DE DISSERTATION
Trois types de sujets théoriques sont susceptibles dêtre proposés dans le cadre de la
dissertation juridique comme thème à traiter. Ce sont le sujet-titre, le sujet-question, le sujet-
citation.
Paragraphe I : Le sujet-titre (ou sujet intitulé)
Le sujet-titre est un thème dont lénoncé, très général, laisse au candidat une marge de
liberté : sous réserve de ne pas le dénaturer, le thème offre plusieurs approches possibles. Des
connaissances très précises sont certes attendues par le correcteur, mais le candidat dispose
dune grande latitude pour poser une problématique, pour donner une dynamique au sujet
dont lintitulé pourrait être le titre dun livre, dun article de doctrine. Exemples de sujets-
titres : « lEtat fédéré », « les pouvoirs normatifs du président de la république », « la liberté
contractuelle », « la notion de capacité en droit » .
Paragraphe II : Le sujet-question (ou sujet-interrogation)
Le sujet-question est plus sécurisant que le sujet-titre mais il laisse moins de liberté au
candidat. Lapproche du sujet-question est en effet prédéterminée par le correcteur. Le
candidat doit rédiger un devoir-réponse, lexercice se rapportant directement et précisément
à la question posée, cependant, le plus souvent, des réponses variées peuvent être données à
condition quelles soient solidement argumentées.
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6. Annonce du plan. A .
B .
SUJETS DAPPLICATION
Sujet 1 : Les caractères de la règle de droit
Sujet 2 : Le droit et la religion
Sujet 3 : Lélaboration de la constitution
Sujet 4 : Le mariage en droit ivoirien
Sujet 5 : La liberté dexpression en Côte dIvoire
Sujet 6 : Le divorce en droit ivoirien
Sujet 7 : Lattribution du nom
Sujet 8 : Ladoption
Sujet 9 : La personnalité juridique
Sujet 10 : Lacquisition de la personnalité juridique
Sujet 11 : La perte de la personnalité juridique
Sujet 12 : Les éléments constitutifs de lEtat
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TITRE II :
LE CAS PRATIQUE
ET LA CONSULTATION JURIDIQUE
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TITRE II :
LE CAS PRATIQUE ET LA CONSULTATION JURIDIQUE
Généralement, le cas pratique et la consultation juridique sont présentés comme étant la même
méthodologie, cest-à-dire, le même type dexercice. Il est fréquent dans ce cas dentendre
parler de cas pratique dans le milieu universitaire. Dans la vie professionnelle, on parle plus
de consultation juridique et non de cas pratique. Devant cette situation très peu rassurante, les
deux méritent dêtre présentés afin de mettre en relief leurs particularités respectives.
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1- Le résumé des faits : ils doivent être représentés dans leur chronologie propre et être
composés des idées essentielles. Les détails et les répétitions didées ne sont pas nécessaires
pour le résumé.
2- La qualification juridique des faits (domaine): Les faits, une fois résumés, doivent faire
lobjet de qualification juridique, cest-à-dire les intégrer dans la réalité juridique à laquelle
ils renvoient. Exemple 1 : les faits tels que présentés sont relatifs à lintégrité du
consentement dans la conclusion du contrat. Exemple 2 : les faits ci-dessous exposés sont
relatifs à lacquisition et la perte de la personnalité juridique.
NB : certains enseignants exigent quon commence par présenter le domaine, ces-à-dire
situer les faits avant de les exposer. Ainsi, on commence par : «lexercice soumis à notre
analyse est un cas pratique. Il porte sur lacquisition de la personnalité juridique. Des
faits, il ressort que ..». Pour dautres enseignants, il faut commencer directement par
présenter le résumé des faits suivi de la qualification juridique des faits. Ainsi, lintroduction
commence par : « M. X, un commerçant a vendu un .. qui finalement nest
pas de bonne qualité. Les faits tels que exposés sont relatifs au vice de consentement en
matière de conclusion de contrats ».
Dans lun ou lautre cas, les éléments de lintroduction du cas pratique demeurent les
mêmes. Seul leur emplacement change. Il faut donc pouvoir sy adapter sans que cela ne
vous déroute.
3- Le ou les problème(s) de droit : ils doivent être posés clairement à la suite des faits. Si
des questions sont posées assez clairement par lexercice, létudiant doit leur trouver une
formulation personnelle en conformité avec les cadres juridiques ordinaires.
4- Le plan : il y a autant de parties quil y a de problèmes à résoudre.
NB : Le plan peut être fait en fonction des différentes personnes citées dans les faits tout
comme il peut être fait en fonction des actes juridiques commis ou des problèmes à résoudre.
Paragraphe 2 : La rédaction du corps du commentaire de texte
Il faut à chaque étape :
1- Rappeler les faits nécessaires à la compréhension du titre formulé ;
2- Poser le problème résultant de ces faits ;
3- Evoquer la règle de droit applicable aux faits ;
4- Dire si oui ou non les faits correspondant à la règle exposée pour ainsi déduire la solution
qui simpose. NB : une conclusion générale nest pas utile
Paragraphe 1 : Introduction :
Lintroduction dun cas pratique exige la réunion des éléments suivants :
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Annoncer le plan.
2- Le développement
La rédaction du développement du cas pratique suppose le respect des étapes suivantes :
Question 1 :
- Résumé des faits à traiter
- Problème de droit tiré des faits
- Règle de droit applicable
- Solution concrète au problème de droit
- Exception possible si le principe ne résout pas totalement le problème de droit tiré
des faits.
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Enfin, il faut poser le problème. Le problème désigne la question de droit à laquelle il faut
répondre, et ce, conformément au droit. Si lanalyse des faits doit, bien sûr, conduire à
formuler un problème de droit. Le problème de droit, comme son nom lindique, doit avoir
sa réponse en droit, et donc relever du domaine juridique. Il ne sagit pas de sinterroger de
façon vague et incongrue. Il faut poser une question qui a un sens en droit parce que sa
réponse est prévue par le droit. En définitive, il doit exister un lien de connexité (un rapport
direct) entre les faits, la question ou les questions que soulèvent ces faits et le droit qui
sapplique à ces faits.
La deuxième étape consiste à pouvoir déterminer le droit applicable. Il existe en droit une
diversité de sources du droit. La référence aux seuls textes de loi est souvent insuffisante. Les
décrets, les conventions collectives, les usages, les textes de droit national ou communautaire
(UEMOA, OHADA, CEDEAO, etc.) ou la jurisprudence peuvent également conduire à la
proposition de la solution. Il faut pouvoir déceler parmi cette multitude de règles laquelle
sapplique au cas étudié. Une fois trouvé, il faut appliquer la règle. Parfois, la règle trouvée
sapplique directement et exactement à la situation en cause. Parfois, au contraire, il faudra
se demander si lon ne se trouve pas hors du champ dapplication de la règle. Lorsque lon
fait référence à la jurisprudence, il convient de se demander dans quelle mesure on peut sen
prévaloir.
Et enfin, une fois la règle de droit appliquée, il faut arriver à retenir une solution qui est la
réponse à la question posée dans les faits. Répondre strictement aux questions posées est la
règle de base. Il ne sagit pas de faire un exposé de connaissances. Ce qui veut dire quil est
formellement interdit à létudiant ou au juriste de procéder à cette étape de lexercice à la
récitation écrite de son cours, dun ouvrage ou de plusieurs textes ayant un lien avec le
problème posé. Ce quon attend de lui, cest de dire concrètement quest-ce quon retient
finalement comme solution à la lumière du droit applicable en la matière. La solution doit être
argumentée. Lorsque plusieurs solutions semblent possibles, le choix de lune delles doit
être justifié.
Cas Pratique3 : Un jeune délinquant dénommé ISMO SAYA est réputé dans le vol de
biens dans les véhicules de transport commun. Un jour, il eut lidée demprunter le Bus
n°49 dans lintention de voler des téléphones portables et autres objets de valeur
appartenant aux usagers du bus qui sont en général des étudiants en partance pour
luniversité de Cocody. Une fois dans le Bus, il aperçut un étudiant dont la poche du
pantalon par sa rondeur donnait limpression de contenir un téléphone portable.
Malheureusement pour lui, il sagissait dun gris-gris. Lorsquil mit lentement la main
et se saisit de lobjet, létudiant poussa un cri, se saisit aussitôt de sa main et lui
demanda: espèce de voleur, que cherche ta main dans ma poche ? Ah, tu voles aussi les
porte-bonheur ? Surpris, il na eu pour motifs que de dire non dès, je nai pas
voulu voler ton gris-gris. Je voulais plutôt voler ton portable. Et les étudiants saisirent
3
Le présent cas pratique est extrait dune fiche de travaux dirigés (T.D.) de droit pénal général,
amphi B de lUniversité de Cocody Abidjan au titre de lannée universitaire 2009-2010. Cest une
fiche confectionnée par M. Kounvolo Mamadou COULIBALY sous la direction du Dr MELEDJE
HENRI, chargé de cours de droit pénal. Ce dernier a été rappelé à DIEU, la même année, pendant les
vacances universitaires.
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la balle au rebond. Donc cest toi qui voles nos portables dans le bus? Allons on va
régler ça au campus. En chemin, ISMO préparait un coup pour échapper à la punition
des étudiants. A quelques mètres du quai du Bus, il fit semblant dêtre évanoui. Au
moment où les étudiant affolés sactivaient à le ramener à la vie, il se leva brusquement,
bouscula trois dentre eux pour se frayer un chemin, se saisit du téléphone portable de
lun dentre eux et séchappa aussitôt à pas de course. Arrêté quelques instants après
par la police, ISMO déclare quil na rien volé dans le Bus mais quil reconnaît avoir
volé un portable au quai du bus. A-t-il vraiment raison ? Justifiez votre position.
NB : Ce quil faut noter, cest que le cas pratique repose sur des faits à analyser. Les faits
posent des problèmes. Il revient au lecteur de déceler les différents problèmes de droit qui
sont dailleurs des cas de manquements au droit dont les responsabilités doivent être situées
conformément au droit, ou encore des situations qui doivent être réglées en conformité au
droit. Ainsi, lobjectif de lexercice de cas pratique est dapprendre à létudiant à déceler
des situations susceptibles de porter atteinte au droit ou qui le sont déjà et denvisager la
règle de droit qui peut éviter la situation préjudiciable ou la réparer. Le cas pratique, tel que
présenté, se distingue de la consultation juridique, malgré quelques similitudes entre ces deux
types de sujets.
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Si lon observe bien le plan présenté, la consultation juridique suit le même plan que le cas
pratique. La différence réside, à notre sens, dans deux éléments : la formulation des problèmes
posés et la présentation de la solution attendue. En ce qui concerne le problème de droit, il est
déduit de linquiétude soulevée par le requérant. Alors que dans le cas pratique, le problème
est recherché par létudiant à travers les faits qui lui sont soumis. Relativement à la réponse,
celle de la consultation juridique sadresse à celui qui la demandée alors que le cas pratique
laisse la possibilité à létudiant dapporter une série de réponses à tout ce qui semble
constituer des problèmes à résoudre. Il ny a pas de réponse concrète attendue tout comme il
ny a pas un requérant à satisfaire.
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Examen, session de février 1993, introduction à létude du droit, Université de Cocody Abidjan.
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contrat. Cette nullité peut être invoquée par la victime quest MADA pour obtenir la
nullité du contrat et donc la restitution de sa portion de forêt5.
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Cette correction a été proposée par un professeur de lUniversité de Cocody qui avait donné le sujet
à ses étudiants pour lexamen de la session de février 1993.
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TITRE III :
LE COMMENTAIRE DE TEXTE
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Cest dans le commentaire proprement dit quil est important de bien doser lanalyse
du texte et les connaissances générales. Une bonne méthode consiste, donc, à partir du texte, à
remonter aux connaissances générales, puis à revenir au texte.
II- LA METHODE DELABORATION DU COMMENTAIRE DE TEXTE
Différentes étapes à franchir participent à lélaboration dun commentaire de texte, bien
que ces étapes ne constituent pas le plan du commentaire.
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Le plan doit être détaillé de manière à faciliter la rédaction. Ce plan est précédé de
lintroduction qui a pour objet de situer le texte : genre, date, auteur, etc.. Elle dégage les
intérêts du texte, le plan du texte. Elle annonce et justifie le plan.
Trois choses :
- Ne pas paraphraser le texte cest-à-dire reprendre des pends entiers du texte pour
les reproduire ;
- Eviter de séloigner du texte pour disserter. Le risque ici cest le hors sujet ;
- Ne pas sélancer dans un style obscur pour vouloir impressionner. La meilleure
manière dimpressionner consiste à faire simplement et correctement son devoir
sans procéder par un étalage de ses limites intellectuelles à travers un écrit pédant,
plein dabsurdité.
Ce quil convient donc de faire :
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A- Lintroduction
B- Le corps du devoir
- Ici le plan énoncé dans lintroduction permet de présenter les différentes parties
du commentaire ;
- Les solutions contenues dans le texte à commenter vont faire lobjet de
développement ;
- Lon cherche à relever leur crédibilité à la lumière de la pratique juridique en
vigueur de la doctrine, de la législation et de lhistoire du droit (droit comparé).
Les enseignants de droit ont du mal à saccorder sur la méthode à suivre pour le raisonner au
niveau du développement. Ainsi, chaque enseignant insiste sur que doivent être
lintroduction et la conclusion tout en évitant de guider les étudiants au niveau du
développement. Cest comme si cela allait de soi. Cest comme si cétait la chose la plus
évidente et que létudiant na pas besoin de précision à ce niveau. On se contente de dire
que commenter cest poser, expliquer et illustrer les thèses défendues dans un texte. Mais
comment poser ? Comment expliquer et comment illustrer ?
A notre avis, lon pourrait dire aux étudiants que le raisonnement au niveau du
développement peut se faire comme suit :
Etape 5 : Passer à la seconde position ou idée défendue dans le texte, puis suivre les étapes
2 à 4 précédemment exposées.
Ceci nest quune très simple manière de voir les choses. Il nexiste donc pas une seule
manière de commenter. Il revient à lenseignant de suivre létudiant et de le guider jusquà
ce quil parvienne à construire sa propre méthode de raisonnement, sans toute fois le laisser
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faire de la répétition du texte sous dautres formes, ou encore faire de la dissertation en lieu
et place du commentaire.
C- La conclusion
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Introduction
Cest à la question de la définition du droit que nous convie létude de ce texte. Lauteur
du texte montre quil est impossible détablir une définition « homogène et définitive du
droit ». Autrement dit, selon lui, la notion de droit ne bénéficie pas dune définition
complète, satisfaisante et objective. Cest pourquoi, à travers ce texte, lauteur nous propose
plusieurs perspectives et approches de définition de ladite notion (I) tant au regard de lobjet
et de la discipline elle-même quau regard du fondement de la règle de droit (II).
Les divergences entre les différentes approches apparaissent aussi bien dans lobjet du droit
(A) que dans la définition de la discipline juridique (B).
A- LOBJET DU DROIT
Par son objet, le droit apparaît pour les uns comme un idéal de justice et pour les autres
comme une règle positive (Expliquez à ce niveau ces deux perceptions du droit). Mais pour
le juriste, le droit ne se réduit pas à une approche simplement ou exclusivement positive.
Certaines règles de droit cherchent à concilier la positivité et lidéal de justice (loi relative au
statut de la femme).
Le droit à été défini comme la recherche dune bonne conduite sociale. Il en dégage deux
approches différentes. Une qui banalise le droit en le présentant comme une simple discipline
sociale et pour les autres établir une bonne conduite sociale.
Dans la 1ere approche on pourrait dire que le droit existe sans se forcer de rechercher le cadre
social dans lequel il a été formé. Dans la 2 ème approche, il sagit de rechercher que le droit
nest pas quune simple discipline sociale, mais une discipline sociale qui recherche la
cohésion sociale. Nous passons donc de lobjet à la discipline juridique.
B- LA DISCIPLINE JURIDIQUE
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
Pour les uns, le droit est une discipline comme lhistoire et la sociologie, cest-à-dire une
discipline qui étudie le comportement social de lhomme. En réalité le droit est bien plus que
cette approche. Il sagit dune discipline qui a sa spécificité.
Lauteur met en évidence cette spécificité. Nous rêvons à la positivité du droit cest-à-dire
contrairement à lhistoire, le droit est une science qui étudie ce qui est. Et ces principes
propres du droit qui est une science en rapport avec le pouvoir politique dans ces relations
avec le citoyen, le gouvernement.
Le droit cherche à étudier les règles qui régissent les relations avec les citoyens et les relations
entre le pouvoir et la société (relation de droit public). Cest une science qui étudie le modèle
politique et social qui est en formation ou en consolidation sur la base de règles édictées et
plus ou moins précisées. Des divergences apparaissent dont le fondement même de la règle de
droit.
Ces approches proposées par lauteur pour expliquer le fondement du droit reposent sur des
théories qui proposent que le droit soit obligatoire en raison des rapports de force (A) qui le
font naître ou alors en raison de lactivité de lhomme que lon qualifie de positivisme
juridique (B).
Il sagit essentiellement de la doctrine Marxiste pour qui le droit est une superstructure
idéologique conditionnée par linfrastructure économique. Les contradictions qui font
évoluer linfrastructure idéologique quest le droit. Il en est de même de la doctrine
positiviste et sociologique qui admet que le droit relève dun certain type de rapports de la
société.
B- LE POSITIVISME JURIDIQUE
Le problème est de savoir pourquoi la règle de droit existe et pourquoi elle est obligatoire. Et
cest là la question du fondement du droit.
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Introduction
- Situer larticle 25 de la constitution dans le système politique établi par la Côte dIvoire.
- Mais, noter que son contenu va au-delà du régime présidentiel choisi par la Côte dIvoire,
dautant que les incompatibilités quil prévoit transcendent le niveau du régime politique
choisi.
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Sujet dexamen de droit constitutionnel, Université de Cocody- Abidjan, session décembre 1998.
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Conclusion
- Le bilan
- Ouverture, perspectives.
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TITRE IV :
LE COMMENTAIRE DARRÊT
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les voies de recours utilisées et sil sagit dun arrêt de la cour de cassation, les moyens du
pourvoi dans la mesure où ils sont exposés dans la décision.
Ces éléments se trouvent en général dans les attendus au début ou à la fin de larrêt, mais il
faut parfois les compléter en déduisant certains éléments inconnus dautres qui sont connus.
Ainsi, si la décision mentionne un arrêt dappel sans donner dindication sur le jugement de
première instance, mais en précisant le caractère infirmatif ou confirmatif de larrêt de la
cour dappel, cette indication permettra de déduire la solution donnée en première instance.
Ces diverses indications doivent permettre de passer à une 3ème étape qui consiste à poser :
3. Le problème juridique : il doit être déterminé et être énoncé dune façon aussi claire et
précise que possible, la question de droit qui se pose. Mais comment arriver à dégager le
problème de droit dune décision de justice ?
Certains estiment quil faut se baser sur les prétentions des parties à linstance et dautres
pensent quil faut se référer à la solution formulée par le juge pour cerner la question qui lui
était posée. Mais en réalité, la méthode la plus juste consiste à rechercher le problème de droit
à la lumière des prétentions de la partie qui a saisi le juge ayant rendu la décision à
commenter. Par exemple : une femme saisit le juge aux fins de prononcer le divorce parce que
son époux est un homme faible qui nest capable de dire ses quatre vérités à un autre homme.
Le juge répondra si oui ou non il peut avoir divorce pour une telle raison. Autrement dit, est-
ce quune femme peut demander et obtenir le divorce au motif que son époux est un homme
faible ?
4. La solution donnée par la juridiction et les motifs sur lesquels elle est fondée : enfin il
faut indiquer sommairement quelle est la solution apportée par la décision et les motifs sur
lesquels elle se base. Ce nest quensuite que lon pourra passer à la phase de discussion
qui va constituer lessentiel du devoir.
5. Lappréciation de la décision : par rapport à la loi, par rapport à la jurisprudence.
Lappréciation revient à préciser que toute cette analyse doit être aussi concise que possible
car elle ne constituera que lintroduction du devoir.
Le corps du sujet étant constitué par la discussion qui sera traitée suivant un plan annoncé à la
fin de lintroduction.
Ainsi, lintroduction du commentaire darrêt doit suivre les étapes de raisonnement
suivantes :
1. Sil sagit de lintroduction du commentaire dun seul arrêt
- Indiquer la nature de la décision juridictionnelle en usant de la terminologie
juridique appropriée (jugement, arrêt (appel, cassation), décision du conseil
constitutionnel) ;
- Indiquer la place ou limportance du thème général de larrêt ;
- Rappeler ou reconstituer les faits et la procédure suivie ;
- Poser le problème juridique soulevé par laffaire (la question à laquelle le juge
devait répondre) ;
- Envisager la ou les solutions sous forme de plan (le commentaire portera sur la
décision du juge).
-
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1- La situation (on situe les deux Arrêts cumulativement). Exemple : le texte soumis à
notre analyse est composé de deux arrêts de la cour suprême dAbidjan. Le 1 er a été
rendu le .par la chambre civile et le second a été rendu trois plus tard, le .
par la même chambre civile.
2- Donner simultanément les faits des deux Arrêts. Exemple : des faits du premier arrêt,
il ressort que « .. ». dans le second arrêt, il est reproché à «
. ».
3- Procédure: Donner successivement, comme cela a été fait au niveau des faits, la
procédure des deux Arrêts ;
1. Larticulation de la décision :
Une décision de justice sarticule comme suit :
- la référence ou lindication de la juridiction et la date
Exemple : Tribunal de première Instance de Korhogo, Jugement civil du 26 septembre 2015
- Le visa : il est énoncé à travers lexpression « vu » suivi de lénoncé de la règle de
droit « vu larticle 1134 du code civil » ;
- Lexposé objectif des faits : ils se situent soit après le chapeau (visa), soit en tête de
larrêt lorsquil y a plusieurs moyens auxquels il convient de répondre.
- Le grief fait à la décision attaquée : « attendu que, pour accueillir ou pour rejeter la
demande, larrêt retient . ». Le grief est suivi des motifs jugés erronés par le
demandeur au pourvoir. Ensuite vient lexpression « Mais attendu que » permettant à
la Cour dintroduire sa décision.
- Le conclusif : permet de conclure en donnant de façon effective la solution de la Cour
de cassation. Lexpression qui permet de lexprimer se formule comme suit :
« quen statuant ainsi, la cour dappel (les juges du fond) a violé le texte susvisé »
ou bien « quen se déterminant ainsi, la cour dappel na pas donné de base légale
à sa décision ».
2- Le raisonnement dans un arrêt de cassation se présente, en général, comme suit :
- La règle : le visa et le chapeau ;
- La juridiction du fond a décidé ceci ;
- Mais en statuant ainsi, elle a violé la loi (le conclusif).
3- Le raisonnement dans un arrêt de rejet se formule comme suit :
- La règle : le visa et le chapeau ;
- Les griefs formulés contre la décision attaquée ;
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La COUR : - Sur le moyen unique : Vu le principe selon lequel lenfant conçu est réputé né
chaque fois quil y va de son intérêt. - Attendu que Bernard Segers, au service de la Soc. Comex,
avait adhéré, le 20 aout 1979, à une police dassurance-groupe souscrite par son employeur pour
son personnel auprès de la compagnie Européenne dassurance sur la vie (Euravie), laquelle
garantissait, en cas de décès, le paiement dun capital dun montant de 200% du salaire de base,
majoré de 30% par enfant à charge vivant au foyer de lassuré ; que Bernard Segers, déjà père de
trois enfants, dont deux issus dun premier mariage, a désigné comme bénéficiaire de
lassurance-groupe sa seconde épouse Brigitte Segers, née Bonneau, et, à défaut ses enfants ;
quil est décédé le 1er mars 1980 ; que Mme Segers a mis au monde deux jumeaux le 24 mai
1980 ; que la compagnie Euravie lui a réglé la somme de 522 300 F, mais a refusé de tenir compte
des deux enfants qui nétaient pas nés au moment de la réalisation du risque ; que Mme Segers a,
le 30 juillet 1981, assigné cet assureur en paiement de la somme complémentaire de 108 062, 25 F.
Attendu que larrêt attaqué (Paris, 24 mai 1984) a rejeté sa demande, aux motifs essentiels que la
seule bénéficiaire contractuellement désigné de lassurance-décès était Mme Segers, que la clause
de la police était « envisagée comme une notion de seul fait » et que les enfants simplement conçus
dont il sagit « ne vivaient pas au foyer de lassuré » - Attendu, cependant, que si les conditions
dapplication du contrat dassurance-décès doivent être appréciées au moment de la réalisation
du risque, la détermination des enfants à charge vivant au foyer doit être faite en se conformant aux
principes généraux du droit, spécialement à celui daprès lequel lenfant conçu est réputé né
chaque fois quil y va de son intérêt, étant observé que la majoration du capital-décès, lorsquil
existe des enfants à charge, est destinée à faciliter lentretien de ces enfants ; quen statuant
comme elle la fait, en écartant, pour le calcul de majoration du capital-décès, les enfants
simplement conçus et qui, en lespèce, sont nés viables, la cour dappel a violé la règle susvisée ;
Par ces motifs, casse , renvoie devant la cour dappel de Versailles.
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La COUR :
- Sur le moyen unique : Vu le principe selon lequel lenfant conçu est réputé né chaque fois quil
y va de son intérêt.
- Attendu que Bernard Segers, au service de la Soc. Comex, avait adhéré, le 20 aout 1979, à une
police dassurance-groupe souscrite par son employeur pour son personnel auprès de la
compagnie Européenne dassurance sur la vie (Euravie), laquelle garantissait, en cas de décès, le
paiement dun capital dun montant de 200% du salaire de base, majoré de 30% par enfant à
charge vivant au foyer de lassuré ; que Bernard Segers, déjà père de trois enfants, dont deux issus
dun premier mariage, a désigné comme bénéficiaire de lassurance-groupe sa seconde épouse
Brigitte Segers, née Bonneau, et, à défaut ses enfants ; quil est décédé le 1er mars 1980 ; que
Mme Segers a mis au monde deux jumeaux le 24 mai 1980 ; que la compagnie Euravie lui a réglé
la somme de 522 300 F, mais a refusé de tenir compte des deux enfants qui nétaient pas nés au
moment de la réalisation du risque ; que Mme Segers a, le 30 juillet 1981, assigné cet assureur en
paiement de la somme complémentaire de 108 062, 25 F.
Attendu que larrêt attaqué (Paris, 24 mai 1984) a rejeté sa demande, aux motifs essentiels que la
seule bénéficiaire contractuellement désigné de lassurance-décès était Mme Segers, que la clause
de la police était « envisagée comme une notion de seul fait » et que les enfants simplement conçus
dont il sagit « ne vivaient pas au foyer de lassuré » - Attendu, cependant, que si les conditions
dapplication du contrat dassurance-décès doivent être appréciées au moment de la réalisation
du risque, la détermination des enfants à charge vivant au foyer doit être faite en se conformant aux
principes généraux du droit, spécialement à celui daprès lequel lenfant conçu est réputé né
chaque fois quil y va de son intérêt, étant observé que la majoration du capital-décès, lorsquil
existe des enfants à charge, est destinée à faciliter lentretien de ces enfants ; quen statuant
comme elle la fait, en écartant, pour le calcul de majoration du capital-décès, les enfants
simplement conçus et qui, en lespèce, sont nés viables, la cour dappel a violé la règle susvisée ;
Par ces motifs, casse , renvoie devant la cour dappel de Versailles.
NB : Il suffit de supprimer de ce texte les mots qui ont été barrés et de remplacer les points
virgules par des points. Vous aurez alors un texte très simple et facile à comprendre. Voici la
preuve ci-dessous présentée.
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La COUR :
- Sur le moyen unique : Vu le principe selon lequel lenfant conçu est réputé né chaque fois
quil y va de son intérêt.
Bernard Segers, au service de la Soc. Comex, avait adhéré, le 20 aout 1979, à une police
dassurance-groupe souscrite par son employeur pour son personnel auprès de la compagnie
Européenne dassurance sur la vie (Euravie), laquelle garantissait, en cas de décès, le paiement
dun capital dun montant de 200% du salaire de base, majoré de 30% par enfant à charge vivant
au foyer de lassuré.
Bernard Segers, déjà père de trois enfants, dont deux issus dun premier mariage, a désigné
comme bénéficiaire de lassurance-groupe sa seconde épouse Brigitte Segers, née Bonneau, et, à
défaut ses enfants. Il est décédé le 1 er mars 1980. Mme Segers a mis au monde deux jumeaux le 24
mai 1980. La compagnie Euravie lui a réglé la somme de 522 300 F, mais a refusé de tenir compte
des deux enfants qui nétaient pas nés au moment de la réalisation du risque. Mme Segers a, le 30
juillet 1981, assigné cet assureur en paiement de la somme complémentaire de 108 062, 25 F.
Larrêt attaqué (Paris, 24 mai 1984) a rejeté sa demande, aux motifs essentiels que la seule
bénéficiaire contractuellement désigné de lassurance-décès était Mme Segers, que la clause de la
police était « envisagée comme une notion de seul fait » et que les enfants simplement conçus dont
il sagit « ne vivaient pas au foyer de lassuré ».
NB : Il suffit seulement de relire attentivement ce texte et lon comprend aisément les faits, ce
que le juge a décidé ainsi que ce sur quoi il sest basé pour prendre une telle décision. On peut
alors aisément faire la fiche de cet arrêt.
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
Les faits : Monsieur Segers souscrit un contrat dassurance-vie et propose comme « clause
spéciale » Madame Brigitte Segers sa 2ème épouse comme bénéficiaire de ladite assurance et à
défaut ses enfants à charge vivant dans le foyer. Après son décès en 1980, Madame Segers
met au monde des jumeaux dont la compagnie refuse de tenir compte.
NB : Pour certains auteurs, on ne devrait pas faire allusion à la saisine de la Cour dAppel,
car on ignore laquelle des parties laura saisie. Comme vous pouvez le remarquer, il nous
semble possible de préciser que la Cour dAppel a connu de laffaire sans être tenu de
préciser lidentité de lappelant (demandeur en appel).
Problème de droit : Une mère est-elle en droit exiger un assureur la prise en compte
denfants nés après le décès son époux alors que cette assurance devrait profitée aux enfants
à charge au moment du décès de son conjoint ?
Quel que soit le plan adopté, il faut garder présent à lesprit quelques principes directeurs : le
commentaire dun arrêt doit essentiellement en préciser : le sens, la valeur et la portée, mais
ces trois notions ne doivent pas constituer le plan.
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Jacques VOULET : linterprétation des arrêts de la cour de cassation JCP. 1970 I - 2305
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2. La valeur : cest là que sinstaure réellement la discussion à partir des éléments connus qui
viennent dêtre dégagés. Chaque motif doit être étudié et critiqué. Une appréciation
juridiquement motivée doit être donnée sur chaque argument, les lacunes éventuelles doivent
être soulignées. Toutefois, cette partie du travail, qui, est certainement la plus délicate, doit
être menée avec prudence et mesure et surtout très solidement étayée10.
3. La portée : enfin, il faut tenter de déterminer linfluence quaura cette décision en ce qui
concerne le problème posé. Mais cette partie du travail, très intéressante pour
larrêtiste qui commente une décision toute récente, qui lui permet de tenter de
prédire le sort réservé à la solution quelle apporte, est plus restreinte pour létudiant qui
commente une décision déjà ancienne et dont linfluence est connue11.
En conclusion, on notera que bien que le devoir ne sera pas, en réalité, divisé en deux parties :
analyse et discussion. Lanalyse constituera lentrée en matière ou lintroduction, cest-à-
dire environ une bonne page.
9
Idem.
10
Jacques VOULET ; Idem.
11
Jacques VOULET ; Ibidem.
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articulée en plusieurs points. Il sera donc possible de reprendre ces distinctions du moins
lorsque les arguments présentés sont de nature différente.
- Sil ny a quun problème juridique, le plan doit sy adapter et être conçu
selon 2 ou plusieurs axes, en relation étroite avec le point de droit discuté. Il sagira souvent
de 2 aspects complémentaires (par exemple, une faute a pu être analysée comme la violation
dune règle à laquelle sest ajoutée une erreur de conduite) ou de 2 aspects opposés (par
exemple : le nom est considéré par le pourvoi comme lobjet dun droit de propriété, alors
que la cour de cassation en fait un droit de la personnalité.
Un autre plan possible. On pourrait consacrer une 1 ère partie à indiquer le sens de larrêt
daprès le contexte antérieur : loi, doctrine, jurisprudence et se livrer dans une 2 ème partie à
une étude critique de la valeur de larrêt en motivant juridiquement toute prise de position.
Une introduction :
- Le résumé très rapide mais très complet et très précis des faits de la cause ;
Un développement :
En somme il faut :
1- Dans un premier temps, donner le sens de la décision en expliquant ce que le juge a
voulu dire dans sa décision.
2- Dans un second temps, critiquer la décision, cest-à-dire rechercher sa conformité au
droit, (qui est le texte légal ou la jurisprudence), en prendre la défense ou au contraire
lattaquer en droit surtout bien entendu et éventuellement sur dautres plans.
12
Jacques VOULET ; précité.
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
3- Dans un dernier temps : découvrir la portée que cette décision a eu ou peut avoir dans
lavenir dans le domaine du droit considéré ou ailleurs.
Analyser conjointement les solutions des deux Arrêts en suivant les mêmes étapes de
raisonnement que le commentaire dun seul Arrêt.
Une conclusion :
Elle sera axée essentiellement sur lapport de larrêt cest-à-dire de nous dire si nous
sommes en présence darrêt de principe ou dun arrêt confirmatif ou dun arrêt de
revirement jurisprudentiel.
NB : Ces quelques indications, très sommaires, ont essentiellement pour but de donner une
méthode de travail, mais il est évident quil ne sagit là que dun cadre souple et non des
règles rigides. Il conviendra dadapter ces conseils à larrêt à commenter, mais en
conservant toujours à lesprit trois idées (nécessité absolue) :
- Dun plan très net ;
- Pour mener la discussion, il faut dabord faire le point des divers arguments en présence. En
général, ces arguments sont reproduits dans larrêt, qui expose les thèses des parties, puis
celle de larrêt, (arrêt de cour dappel) ou la thèse du pourvoi et celle de la cour de cassation
(arrêt de la cour de cassation). On recherchera donc dans le texte de larrêt ces divers
arguments que lon sefforcera de séparer et de clarifier sils se présentent sous forme
enchevêtrée.
Parfois, au contraire, larrêt affirme une solution sans la justifier. Il faut alors chercher en
dehors de larrêt (dans des arrêts antérieurs, dans le cours, dans les manuels) sa justification.
De toute façon, il nest jamais interdit dajouter dautres arguments à ceux de larrêt.
- Les divers arguments étant réunis, il faut les ordonner, pour que le commentaire soit
présenté logiquement.
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
Le premier type de plan parait le meilleur, car il peut toujours être utilisé. Mais, selon les
espèces, les deux autres (la liste nest dailleurs pas limitative) pourront lui être préférés.
Lexposé de ces arguments, discutés un à un, doit se terminer par votre opinion sur lintérêt.
Le commentaire est un jugement de valeur porté sur une décision.
Si le jugement porté sur un arrêt doit être ferme et motivé ; il doit aussi être exprimé avec
mesure et discrétion. Les expressions telles que la cour de cassation a été mal avisée
de ou la cour a commis une erreur grossière en jugeant que sont à proscrire
absolument. En toute hypothèse dailleurs, une critique exprime en termes mesurés a
beaucoup plus de poids quune affirmation agressive, polémique ou désobligeante.
c) la portée de larrêt
Un commentaire na de valeur que sil est orienté vers lavenir, et sil permet de mesurer
la portée de larrêt, cest-à-dire les conséquences quil est susceptible dentrainer, et,
éventuellement, les développements futurs quil annonce.
Larrêt est un arrêt despèce sil se contente dapporter une entorse à un principe, en
fonction dune hypothèse de fait particulièrement favorable, et qui ne risque pas de se
reproduire trop souvent. Il en est ainsi, assez fréquemment, des arrêts de rejet de la cour de
cassation. La cour de cassation statue en équité lorsquelle constate que la décision
entreprise est juste et que, mieux rédigée, elle échapperait à sa censure.
Mais il arrive également quun revirement de jurisprudence se fasse annoncer par des arrêts
despèce. Une grande prudence est donc nécessaire dans lappréciation des arrêts de rejet.
Les arrêts de cassation en revanche, sont généralement des arrêts de principe, en raison de la
pratique du chapeau dans lequel la cour de cassation indique à la cour de renvoi la
règle juridique à suivre.
De toute façon, lorsque le commentaire porte sur un arrêt ancien, il faut rechercher les
décisions postérieures à larrêt commenté.
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
Attendu, selon les énonciations des juges du fond, que Mme Colette X... a mis au
monde, le 18 octobre 1943, une fille, prénommée Françoise, qu'elle a reconnue ; qu'un
jugement du tribunal civil d'Epinal, du 17 mai 1945, a condamné Y... à verser une
pension alimentaire à Mme X... en se fondant sur les termes d'un acte sous seings privés
du 31 juillet 1943 par lequel Y..., alors époux de Mme Z..., reconnaissait l'enfant à
naître et s'engageait à pourvoir à son entretien ; que, le 12 janvier 1989, Mme Françoise
X... a assigné Mme Z..., veuve Y..., pour faire constater sa possession d'état d'enfant
naturel à l'égard de Y..., décédé en mai 1988 ; que l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 29
mai 1991) l'a déboutée de sa demande ;
Attendu que Mme Françoise X... fait grief à cet arrêt d'avoir ainsi statué, alors, selon le
moyen, qu'en présence du jugement, devenu irrévocable, du tribunal d'Epinal rappelant
la teneur de la reconnaissance souscrite par Y... et constatant que celui-ci était le père de
Mme X..., la cour d'appel, en décidant, que cette reconnaissance n'était pas établie, a
violé l'article 334 ancien, devenu article 335 du Code civil ;
Mais attendu que, pour présenter le caractère d'authenticité exigé par l'article 334 ancien
du Code civil, dont les dispositions ont été reprises par l'article 335, l'aveu de paternité
constaté judiciairement doit avoir été fait devant un juge ou être contenu dans un acte de
procédure établi sur les instructions de celui à qui on l'oppose ; qu'en l'espèce, l'arrêt
constate que le jugement du tribunal d'Epinal - qui n'a statué que sur des aliments - a été
prononcé par défaut, Y... n'ayant pas comparu ; que par ce seul motif, la cour d'appel a
légalement justifié sa décision ;
Attendu qu'il est encore reproché à la cour d'appel de s'être prononcée comme elle a fait,
alors, selon le moyen, qu'ayant énoncé que "les correspondances échangées entre Mme
X... mère et M. Y..., puis entre celui-ci et Mme Françoise X... démontraient
indiscutablement qu'il tenait bien celle-ci pour sa fille naturelle" et que "les proches de
Mme X... mère et de Mme Françoise X... étaient informés de cette situation", les juges
du second degré, en décidant, néanmoins, que les éléments constitutifs de la possession
d'état revendiquée par Mme X... n'étaient pas réunis, n'ont pas tiré les conséquences
légales de leurs propres constatations, violant ainsi les articles 311-1, 311-2 et 334-8 du
Code civil ;
Mais attendu qu'ayant constaté que le comportement adopté par Y... à l'égard de Mme
Françoise X... et de la mère de celle-ci, ne l'avait été qu'à l'occasion de relations
épisodiques, la cour d'appel a pu estimer que les divers éléments relevés étaient
insuffisants pour caractériser la possession d'état telle qu'elle est définie par les articles
311-1 et 311-2 du Code civil ; qu'elle a ainsi légalement justifié sa décision ;
REJETTE le pourvoi.
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
Pour rejeter laction en recherche de paternité la cour dappel a écarté largument tiré
dune reconnaissance effectuée par le prétendu père par acte sous seing privé, reconnaissance
ayant néanmoins justifié sa condamnation par le tribunal dEPINAL le 17 mai 1945 à payer à
la mère de Françoise une pension alimentaire pour lentretien et léducation de celle-ci. La
cour dappel a aussi considéré que la possession détat denfant naturel de Françoise à
légard de Roland nétait pas établie. A lappui de son pourvoi la demanderesse fait valoir
quau contraire la reconnaissance constatée par un jugement devenu irrévocable doit être
retenue et quen outre les éléments constitutifs de la possession détat sont acquis.
Aux termes de larticle 335 du code Civil la reconnaissance par le père doit être établie par
acte authentique. La cour de cassation a considéré quil nen allait pas ainsi du jugement se
fondant sur une reconnaissance par acte sous seing privé.
14
Ce corrigé est proposé sur internet. Comme vous pouvez le constater, il a le mérite de nous servir
dexemple. Mais il ne respecte pas à tout point de vue la méthodologie juridique du commentaire
darrêt. Cf. http://forum-juridique.net-iris.fr/entraide-aux-etudiants-droit/46506-a-laide-commentaire-
darret.html.
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
Lacte authentique visé par larticle 335 du code Civil ne peut être quun acte reçu par
notaire ou par un officier détat civil constatant la reconnaissance du père. Il peut cependant
aussi sagir dun jugement prenant acte dune reconnaissance. Or, en lespèce il ny
avait pas eu de reconnaissance par devant notaire ou par devant un officier détat civil.
Toutefois, cette omission ne peut surprendre puisquen 1943 la reconnaissance dun enfant
adultérin ne pouvait intervenir, létablissement de la filiation de ceux-ci étant prohibée.
Cette prohibition explique aussi quen 1943 la mère de Françoise nait pu exercer laction
en recherche en paternité et quelle ait simplement pu faire valoir ses droits à une pension
alimentaire. Or, le Tribunal alors compétent a fait droit à cette demande en se fondant sur une
reconnaissance faite par acte sous seing privé. Cest donc la question de la portée de ce
jugement qui se trouvait en cause et non la validité de la reconnaissance par acte sous seing
privé. La cour de cassation refuse toute efficacité à un tel jugement.
Les critères dexistence de la possession détat sont en partie définis par le code Civil.
Il sagit cependant dune notion de fait laissée à lappréciation subjective des juges du
fond, laquelle nest pas toujours sans encourir la critique.
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
considéré que les relations entre la mère et le prétendu père nétant quépisodiques il ny
avait pas continuité de la possession détat et que celle-ci ne pouvait être retenue.
Il est vrai que les juges se montrent vigilant quant à lexistence de la possession détat, afin
de ne pas laisser létablissement de la filiation dun enfant aux aléas des comportements des
adultes qui peuvent à leur gré faire ou défaire une possession détat.
Leur appréciation paraît cependant parfois critiquable.
En lespèce, cette appréciation paraît dautant plus critiquable que le caractère épisodique
des relations entre lenfant et son prétendu père résulte en parti du caractère adultérin de sa
naissance.
Les juges nont donc pas cru devoir se pencher sur la date de naissance de lenfant dont la
filiation paternelle parce quadultérine ne pouvait être établie. Dans ces circonstances
précisent, la décision peut apparaître sévère même si elle est conforme aux décisions
antérieures rendues en matière de possession détat. Il en est dautant plus ainsi
quactuellement lévolution tant législative que jurisprudentielle traduit une volonté
dégalité entre les filiations légitimes et naturelles que cette dernière soit adultérine ou non.
EXERCICES DASSIMILATION :
Faites la fiche darrêt et le commentaire de larrêt ci-dessous :
Décision de la Cour de cassation du 11 juillet 1989
Attendu, selon le pourvoi, que larrêt attaqué (cour dappel de Paris, 1re chambre D, 11
octobre 1985) ne satisferait pas aux exigences de larticle 456 du nouveau Code de
procédure civile, cette décision nétant pas signée par le président sans quil soit fait
mention de lempêchement de ce dernier ;
Mais attendu, quen labsence de preuve contraire, un tel empêchement est présumé ;
Attendu, selon larrêt attaqué, que M. Secher steward à la compagnie Air-France, a sollicité
en faveur de M. Toillon avec lequel il déclarait entretenir une liaison homosexuelle, la
délivrance par son employeur dun billet à tarif réduit, dit billet R permettant de voyager sur
les lignes de la compagnie ;
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Attendu, quil fait grief à la cour dappel davoir rejeté sa demande, alors, dune part,
quen estimant que le bénéfice des dispositions réglementaires prises en application du statut
du personnel dAir-France prévoyant des facultés de transport au profit des concubins des
agents de la compagnie ne pourrait être invoqué que si lagent et son concubin nétaient pas
du même sexe, condition qui ne résulte pas des dites dispositions, la cour dappel a violé par
fausse application larticle 74 du statut du personnel au sol dAir-France et le paragraphe 11
de la note complémentaire aux paragraphes 2411 et 2432 datée du 1er octobre 1983 ,
alors, dautre part, et en tout état de cause, quen statuant par de tels motifs qui ne
suffisaient pas à justifier linterprétation ainsi adoptée par elle, la cour dappel na pas
donné de base légale à sa décision au regard des dispositions susvisées, alors, en outre,
quune telle interprétation dudit règlement, si elle était retenue, aboutirait à le rendre illégal,
comme contraire à diverses dispositions législatives proscrivant toute discrimination,
notamment en droit du travail, à raison du sexe ou des murs et au préambule de la
Convention européenne des droits de lhomme en sorte quil appartenait à la cour dappel
de renvoyer au Conseil dEtat le problème de la légalité du règlement sur ce point et alors,
enfin, que sagissant dune question dordre public, la Cour de Cassation ne pourrait elle-
même rejeter ces griefs sans renvoyer à titre préjudiciel aux juridictions administratives
lexamen de la légalité de larticle 74 du statut du personnel au sol auquel se réfère
larticle 92 du personnel navigant ainsi que du paragraphe 11 de la note complémentaire
précitée ;
Mais attendu, quaprès avoir observé que la réglementation du personnel au sol, également
applicable au personnel navigant, sur le fondement de laquelle M. Secher avait formé sa
demande a été prise en application de larticle 74 du statut aux termes duquel des facilités de
transport sur les lignes de la compagnie sont accordées aux agents et aux membres de leur
famille, la cour dappel a justement décidé que larticle 2411 de cette réglementation qui
étend le bénéfice de ladite mesure au conjoint en union libre , doit être compris comme
ayant entendu avantager deux personnes ayant décidé de vivre comme des époux, sans pour
autant sunir par le mariage, ce qui ne peut concerner quun couple constitué dun homme
et dune femme ; quayant ainsi défini le champ dapplication de la disposition litigieuse,
elle a, sans avoir à trancher une question de légalité, justifié sa décision ;
REJETTE le pourvoi.
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COURS DE METHODOLOGIE JURIDIQUE : Dr. Mamadou Kounvolo COULIBALY
TITRE V :
LA METHODOLOGIE DU MEMOIRE
DE MASTER EN DROIT
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TITRE V :
LA METHODOLOGIE DU MEMOIRE
DE MASTER EN DROIT
Comme déjà précisé dans lintroduction du présent ouvrage, la méthodologie est une
démarche, une marche de lesprit, de la raison à travers la conquête de la matière qui peut
être mathématique, juridique, psychologique
Dans la mesure où il sagit daptitudes ou de prédispositions dans un domaine de la
connaissance, il est important de connaître ses méthodes ou aptitudes.
Pour le Docteur Paul NDA, « la recherche scientifique consiste en un travail de recherche
patiente, de prospection laborieuse, danalyse systématique et perspicace des données
observables et vérifiables pour apporter une réponse ou des éléments de réponse à un
problème donné, à une question qui se pose »15. Ainsi précise-t-il que la recherche « a pour
finalité de découvrir linconnu, de traquer la vérité cachée afin de faire sortir quelques
évidences »16.
Tout étudiant ayant atteint le niveau Master dans le système LMD doit faire de la recherche,
quil opte pour un Master professionnel ou un Master de recherche. Lobjectif est de lui
permettre de savoir mettre en uvre les acquis théoriques.
Il faut noter que la recherche devant aboutir à la soutenance dun mémoire de Master passe,
en général, par trois (3) étapes qui concernent : le choix du sujet, la recherche proprement
dite et enfin la soutenance du mémoire.
17
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La recherche fondamentale est faite pour acquérir des connaissances nouvelles, sans
visée utilitaire, économique ou sociale. Cest lexemple dune recherche sur
lexistence effective de Dieu, sur lévolution du comportement humain dans le
temps, sur limpact de la sanction pénale sur le comportement du délinquant. La
recherche fondamentale aboutit au mémoire de recherche et concerne le « Master de
recherche » autrefois appelé le DEA (Diplôme dEtude Approfondie). Le mémoire
de recherche est en général réservé à ceux qui ont opté pour un Master de recherche
susceptible daboutir au 3ème cycle, le doctorat.
NB : La différence entre ces deux types de recherches nest pas toujours perceptible compte
tenu des implications de la vie active sur les réflexions scientifiques fondamentales. Ce qui
compte, cest que le chercheur ou létudiant chercheur doit choisir un sujet ayant un rapport
direct avec ses connaissances de base, ses aptitudes personnelles. Sinon, la recherche naura
aucun intérêt pour lui.
Cependant, la question qui se pose de façon pratique est plutôt celle de savoir comment un
étudiant, quil soit en Master de recherche ou en Master professionnel, devra procéder pour
choisir un bon sujet de mémoire. La règle largement promue en matière denseignement de
la méthodologie de la recherche est la suivante :
Létudiant devra dabord savoir ce qui caractérise un sujet de recherche ;
Létudiant devra également savoir qui et comment choisit-on un sujet de recherche ;
Enfin, létudiant doit savoir pourquoi il a choisi un tel sujet.
18
Dictionnaire Larousse, 2008, p.974.
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domaine détude quil comprend ou quil est prêt à cerner. Il doit aimer le domaine dans
lequel le sujet intervient pour y trouver un intérêt à mener des recherches.
On note avec ces auteurs que les deux types de sujet recommandés pour un mémoire sont : le
sujet historique et le sujet thématique car ils permettent au débutant dapprendre
effectivement à faire de la recherche.
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Mais pour dautres auteurs, il existe trois types de sujets que lon rencontre en matière de
recherche scientifique. Il sagit du sujet de synthèse, du sujet de cours ou du sujet de
conquête.
Le Sujet de cours : il permet à létudiant de vérifier simplement sil a bien maîtrisé
une partie du cours.
Le Sujet de synthèse : cest le sujet de recherches, de réflexion et dorganisation
personnelle. Cest le sujet de Recherches déléments dans un ensemble de
connaissances dont le cours. cest aussi le sujet de Réflexion parce quil faut
trouver des idées pour les relier (cest lesprit de synthèse). Cest enfin le sujet
dOrganisation personnelle, parce quil faut un plan propre, un raisonnement
personnel, un style original, etc.
Le Sujet de conquête : cest un sujet qui nécessite des investigations dans un
domaine du droit. Il est en fait le reflet de points de droits non traités, mal traités ou
évolutifs19.
En fait, létudiant choisit un sujet ou se fait proposer un sujet qui relèvera, à coup sûr, de
lun de ces types de sujets qui déterminera le type de recherches à mener. Et si létudiant
parvient à se choisir un sujet, il lui faut mener des recherches permettant de procéder à la
rédaction de son mémoire.
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contenu de cet Acte Uniforme21 et dont la lecture lui aurait permis den avoir une perception
claire et précise.
Enfin, une fois la documentation réunie, il devra lexploiter en procédant à des
classifications :
- fiche des textes d1
- loi (nationaux ou internationaux),
- doctrine (générale ou spécifique),
- Jurisprudence.
En analysant les différents documents, létudiant peut procéder à létablissement de certains
tableaux permettant de faire le point de leur contenu. Il pourra, pour finir, classer ses fiches
par affinité selon lorientation quil donne à sa recherche.
21
On peut citer à titre dexemple : « Résumé de lacte Uniforme OHADA relatif au Droit des sociétés
coopératives », par Martial Gervais ODEN BELLA et Laetitia ABANDA avec la collaboration de Joël
NLEPPE, In : http://agriculture.afrikblog.com/archives/2013/08/06/27794054.html/20-04-2015.
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La capacité de rédaction du candidat (le résultat de la recherche doit être rédigé dans
un langage correct).
En dautres termes, la façon décrire son mémoire dépend de la prise en compte de ces
réalités susmentionnées.
(4)- Les problèmes qui se posent : les difficultés à surmonter (le difficile accès à la
documentation, labsence de spécialistes en la matière, labsence ou
linsuffisance de textes règlementant le domaine ).
(5)- La problématique : les questions de droit que soulève le thème (une ou deux
questions dans lintroduction à développer dans le corps de la thèse et donner une
réponse précise dans la conclusion.
(6)- Lapproche : elle peut être une méthode connue : approche sociologique,
comparative et technique,
NB : Les éléments 4 ; 5 ; 6 et 7 doivent être perceptibles dans leur ordre dans lintroduction.
Les éléments 1 ; 2 et 3 nont pas un ordre strict dans lintroduction.
Conseils : écrire sans paniquer, ne pas faire à la soutenance une lecture servile mais posée,
avoir un ton constant (le même débit), expliquer plus ce que vous connaissez mais moins ce
quon ignore.
A ce niveau, nous conseillons à létudiant de faire siens ces conseils du professeur (S.)
THIAM : « maintenant la présentation des travaux obéit, faut-il le rappeler, à des normes
académiques et il y a lieu de sarrêter sur un certain nombre de rubriques.
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La page de garde : Il est vrai quil faut toujours sinspirer des travaux précédents.
Et que tout le monde subit linfluence de lextérieur. Mais on risque parfois de
reproduire des bêtises. Il faut donc vérifier lexactitude des informations auprès des
enseignants-chercheurs. Chemin faisant, il serait judicieux que, de leur côté, les
enseignants, voire même les professeurs, réservent un jour de la semaine, au moins,
pour recevoir les étudiants. Parlant de professeur, la page de garde risque de fâcher
si on désigne professeur lencadreur qui ne lest pas. En effet, on peut aisément
connaître le vrai grade de lencadreur, à moins de considérer que tout enseignant est
généralement professeur.
Les remerciements : Attention au remplissage : il faut remercier simplement ceux qui
vous ont aidé à la réalisation de ce travail scientifique. Le bon Dieu ne se fâchera pas,
parce quil na pas été cité dans le travail ; le prophète Issa (Jésus), le prophète
Mohamed, selon lordre dapparition, ne seront pas non plus ignorés. En effet on
nest pas dans le domaine religieux ; le candidat est réellement dans le domaine
scientifique. Il sagit moins dun degré élevé de foi chrétienne ou islamique quun
degré remarquable de « foi scientifique », jauge daspiration à la qualité délite
universitaire.
Les Dédicaces : Ce nest pas une nouvelle liste de remerciements ou le complément
de la liste inachevée des remerciements. Il serait souhaitable ici de réserver cette page
à des personnes, souvent de grands auteurs en droit, qui se sont distingués dans le
même domaine de recherches.
Le Sommaire : Il ne sagit pas dune table des matières qui, généralement, se situe
en fin de travail, et qui présente de façon détaillée tous les points de droit traités par
lauteur. Il ne faut pas non plus confondre Sommaire et Indexe qui vise les mots clés
par ordre alphabétique, en sélectionnant des entrées avec un grand intérêt. La page
sommaire consiste effectivement à donner a priori une idée de la démarche suivie, en
présentant les lignes fondamentales (généralement parties, titres, chapitres, voire
sections).
La Bibliographie : Grâces aux notes des recherches, on va constituer la
bibliographie. Il faut le faire honnêtement, c'est-à-dire quil faut présenter les
documents sur lesquels on a travaillé par thèmes ou par ordre alphabétique, en
respectant les sources du droit : la législation (textes de lois, décrets et arrêtés ), la
doctrine (ouvrages généraux, spéciaux et articles) et la jurisprudence (arrêts,
jugements, accompagnés parfois de notes ou dobservations). Aussi les sources
dArchives méritent-elles dêtre soulignées ici, en ce sens quelles concernent le
secrétariat du Gouvernement, les ministères, les entreprises privées, les professions
libérales, etc.
La rigueur scientifique ne pardonne pas des références incomplètes. Puisque la
conclusion générale conduit, nous le verrons, à des questions voisines, les recherches
accomplies doivent permettre daccéder à des sources précises.
Les Annexes : Les annexes font partie normalement de la numérotation. Lécueil à
éviter est alors de grossir le travail scientifique. Il faut présenter essentiellement des
documents utiles et inaccoutumés, des photos nécessaires, des cartes pour situer.
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22
(S. THIAM), La méthodologie en droit, exposé au cours du séminaire sur la méthodologie,
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), 23 mai 2008.
23
DEFRENOIS-SOULEAU Isabelle, Je veux réussir mon droit, Méthodes de travail et clés du succès,
Ed. Armand Colin 1996, p.151
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suivre en se laissant guider par son directeur de mémoire. Ces étapes sont généralement les
suivantes :
1- choisir le sujet ;
2- mener des recherches préalables ;
3- choisir son plan en fonction de la problématique et du sujet ;
4- faire lorganisation et la présentation du corps du mémoire ;
5- procéder à la rédaction : démonstration scientifique ;
6- prendre en compte le style et la forme du texte ;
7- préparer et effectuer la soutenance.
Certains auteurs précisent tout simplement que la méthodologie du mémoire se décline sous
forme de marches descaliers :
Marche 1 : Cerner le sujet (définition du sujet)
Marche 2 : Rentrer dans le sujet (recherche documentaire)
Marche 3 : Creuser le sujet (analyse des documents)
Marche 4 : Compléter le traitement du sujet
Marche 5 : Faire le bouclage des recherches
Marche 6 : Procéder à la rédaction et correction du mémoire
Marche 7 : Procéder à la soutenance du mémoire
En dautres termes, il sagit dun travail méticuleux qui demande une organisation de soi et
un don de soi.
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CONCLUSION GENERALE
La méthodologie juridique, telle que présentée, varie dun type de sujet à un autre.
Cela se justifie par le fait que les objectifs des différents types de sujets ne sont pas
les mêmes. Létudiant, qui désire devenir un vrai juriste compétent et compétitif,
doit non seulement apprendre ses cours, faire des recherches pour les approfondir,
mais aussi doit assimiler la méthodologie juridique en tenant compte des différents
types de sujets qui peuvent lui être soumis. Il doit veiller à en avoir une
connaissance parfaite. Cela est indispensable, parce que le droit, en tant que science
normative, ne peut sappliquer de façon hasardeuse mais reste plutôt une discipline
jalouse de sa délicatesse et de son exigence à nêtre pratiquée que par des avertis,
des professionnels de droit.
Lon aura remarqué ainsi que le droit (les études juridiques) repose sur une
méthodologie diversifiée selon le type de question à répondre. Ces différentes
méthodes de raisonnement sont indispensables pour des personnes désireuses de se
construire une carrière de juriste confirmé. Là peu prêt ne marche pas en droit.
Simprégner de la méthode de travail est la meilleure manière dacquérir une bonne
maîtrise du droit.
Ce support, sans toutefois démériter, nest quun point de départ pour votre
compréhension. Il reste à espérer que votre curiosité vous permettra, et ce sera de
bonne guerre, de consulter des ouvrages spécifiques plus outillés à vous enseigner
avec clarté et conviction les méthodes de raisonnements juridiques.
Tel est notre vu le plus ardent.
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Bibliographie
- Ouvrages généraux
- Ouvrages spécialisés
- Dictionnaires et lexiques
- Thèses et Mémoires
- Textes de lois
- Articles
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- Rapports
- Sites web
Table des matières
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Sujet 3 : Cas pratique: Dans mon pays, une nouvelle danse a été créée et elle sappelle
Le sauter-tombé. Elle consiste à sauter effectivement, à tomber sur son postérieur et à
se relever rapidement. Ce nest pas chose facile mais qui va se négliger. Cest la mode, on
va faire comment !!!!!!! Le problème est que papa a interdit à la maison quon fasse une telle
danse chez lui. Nantou voulait sentêter à sentrainer à la maison, papa lui a demandé de
quitter chez lui et depuis quelle est partie, cela fait huit (8) mois que nous navons plus de
ses nouvelles. Tout le monde sinquiète actuellement pour elle. Je me demande bien si on
doit dire quelle est en état dabsence du domicile familial ou quelle se trouve en état de
disparition. Cette danse, je pense que papa a vraiment raison de ne pas lapprécier. Tu vois,
un minicar en partance pour Bassam jouait cette musique. Une fille voulant faire quelques
démonstrations pour épater les passagers du minicar est tombée dans la cabine du chauffeur,
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effrayé, ce dernier a perdu la direction du véhicule. Ce fut la cause dun grave accident de
circulation. Les passagers du minicar, qui est dailleurs parti en fumer, ont été transportés au
CHU de Treichville. Mais selon le chauffeur, il y avait 18 personnes à bord du véhicule alors
que les sapeurs pompiers disent navoir découvert que 17 personnes. Tout le monde est
inquiet. On se demande où est la 18 ème personne qui nest pas au CHU et dont le corps na
pas été retrouvé. Je me demande encore si on doit dire que cette personne est en état
dabsence ou quelle se trouve en état de disparition. Enfin, une femme enceinte ayant subi
les secousses de laccident a donné naissance, au CHU de Treichville lors de leur
hospitalisation, à des triplés. Le premier est mort-né, le second a la fièvre et le pédiatre dit
quil pourra sen sortir, sil plaît à Dieu, tandis que le dernier est né avec une malformation
exagérée du cur. Le pédiatre a dit quun tel enfant ne peut vivre pendant plus de deux ans.
Je demande enfin si ces trois enfants ont acquis la personnalité juridique.
BIBLIOGRAPHIE
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EDUCI 2003.
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travail et clés du succès, Ed. Armand Colin 1996, p.151.
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doctorat, un mémoire de DEA ou de maîtrise ou tout autre travail universitaire,
Paris 1999, Editions La Découverte.
10. NDA Paul, Méthodologie de la recherche. De la problématique à la
discussion des résultats. Comment réaliser un mémoire, une thèse dun bout à
lautre, Abidjan, EDUCI 2006.
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