Mémoire MADUA KITAMBI ORIGINAL

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1

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE INSTITUT SUPERIEUR
PEDAGOGIQUE DE KINDU
ISP-KINDU
B.P : 186

DOMAINE : Lettres, langues et arts


MENTION : Histoire et gestion du patrimoine

DE L’ORGANISATION SOCIALE DU
GROUPEMENT MWINGA DANS LE
SECTEUR DE WAZIMBA WA MARINGA DE
(1927 à nos jours)

Par : KITAMBI MADUA Félicien

Projet défendu en vue l’obtention du


grade de Licencié en Pédagogie
Appliquée.

Encadrant : KAMAY
KAYOKADieudonné
Chef de Travaux

Directeur : KABUNGAMA MUSALIA


Mérimée Chef de Travaux

ANNEE académique 2023/2024


i

EPIGRAPHE

« Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et


sa culture ressemble à un arbre sans racines ».(GARVEY, M »)
ii

IN MEMORIAM

- A vous notre regretté père, KITAMBI Paul Camille que la mort


nous inopinément arraché sans apprécier le fruit de votre
éducation de base. Que la terre de nos ancêtres vous soit
légère et que votre âme repose en paix dans l’éternité.
- A vous notre petit - frère KITAMBI MASUDI Ferdinand, pour
nous avoir brusquement quitté, alors que nous avions encore
besoin de votre présence.
iii

DEDICACE

A vous notre mère biologique, MASIDA Jeanne pour les


sacrifices consentis en notre faveur.

A notre chère épouse,RuthBAHATI pour la fidélité,


l’affection, le soutien et la vision d’avenir.

A vous frères et sœurs, KITAMBI FARIALA Jean, KITAMBI


MALALI Martin, KITAMBI Anjela ; KITAMBI Scolastique, KITAMBI
ZAWADI Christina, KITAMBI Henriette.
iv

REMERCIEMENTS

AU terme de nos études à l’ISP/ KINDU, nous tenons à


remercier grandement Dieu Le Tout-Puissant, L’Eternel, Maître de
l’univers, pour l’intelligence, la sagesse, le souffle de vie et courage
qu’il nous a accordés tout au long de ce parcours estudiantin.

Ce travail n’est pas l’œuvre d’une seule personne, car


sa réalisation a connu le concours de plusieurs.

Nos sentiments de profonde gratitude aux Autorités


Académiques de l’ISP/ KINDU, pour avoir largement contribué à
notre formation.

Nous tenons à remercier très sincèrement le Professeur


ordinaire KABUNGAMA YUKA Expédit pour nous avoir parrainés
pendant notre séjour à l’ISP-KINDU

Nos vifs remerciements vont tout droitement aux Chefs de


Travaux KABUNGAMA MUSALIA Mérimée et KAMAY KAYOKA
Dieudonné respectivement directeur et encadreur de ce mémoire
pour nous avoir donné des bonnes orientations qui nous ont permis
d’atteindre nos objectifs.

Il se révélerait anormal que de nous limiter à notre


famille sans penser à d’autres qui nous ont assisté tant
matériellement, financièrement que moralement. Il s’agit de :
MUSSA Valentin Kapere, KIBUNDILA Cosmas, Jérôme MALIPIZI,
YUMA Roger KATIS, SALEH NDJADI, SUMA Jean-Marie, KISOMBO
ISSA, Pascal…

Nous serions ingrat de notre part, si nous ne remercions


pas notre chef d’Etablissement à l’Institut Maringa : USSENI
UMANDE Jacques et les collègues de service, MUKUBWA FAZILI,
v

MUKUBWA NASIBU, ISSA KICHINJA, SEFU FIKIRINI, SALEH SAIDI,


MASTAKI NGUBA MUNGANGA MUZURI, MAURIDI KABALA.

Avant de clore les remerciements, nous songions


également aux camarades de lutte avec qui nous avons cheminé
pendant ce parcours académique de trois ans. Aussi, citons-nous :
MUTANGALA Edmond, MUTANGALA Mathieu, MULAMBA MWINYI…

Ceux-là dont nous ignorons les noms qui nous ont


égalementassistés trouvent tous ici l’expression de notre profonde
gratitude.

Aux autres dont les noms ne sont pas repris ici de ne


point se sentir lésés. Nous n’oublierons jamais leurs innombrables
bienfaits.

KITAMBI MADUA FELICIEN

SIGLES ET ABREVIATIONS

 7èCEGCO : 7ème Communauté des Eglises de Grâce au Congo


vi

 C.S : Centre de Santé


 CEPECO : Communauté des Eglises Pentecôtistes en Afrique
 CSR : Centre de Santé de Référence
 E : Ecole
 E.C.Cath : Ecole Conventionnée Catholique
 E.C.I : Ecole Conventionnée Islamique
 E.N.C : Ecole Non Conventionnée
 E.P : Ecole Primaire
 ECK : Ecole Conventionnée Kimbanguiste
 ECP : Ecole Conventionnée Protestante ;
 Ed : Edition
 F : Fille
 G : Garçon
 G.P : Gestion du Patrimoine
 H.S.S : Histoire et Sciences Sociales
 I.S.P : Institut Supérieur Pédagogique
 N.B : Notez Bien
 Op cit : Opus citation (locution latine qui se traduite par
Ouvrage déjà cité);
 P : Page
 RDC : République Démocratique du Congo
 RMK : Radio Maendeleo ya Kasongo
 RMKa : Radio Matumaini ya Kasongo
 RMU : Radio wa Umoja
 RNK : Radio Ngoma ya Kwetu
 RSM : Radio Sauti ya Mkaaji
 TFC : Travail de Fin de Cycle.
1

0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. ETAT DE LA QUESTION

En ayant une idée de produire une œuvre originale, l’on est


obligé de procéder à la consultation des travaux de prédécesseurs ;
de crainte de faire un travail superflu ou de traiter l’un qui aurait
déjà fait le même objet d’étude.

A cet effet nous avons consulté le travail de FAZILI ATIBU


Placide intitulé « Essai monographique du Groupement Mwinga de
1927 à 2013 »1. L’auteur est arrivé à la conclusion selon laquelle le
groupement Mwinga présente huit villages avec 452012 habitants
dont, le village Kituta a occupé le premier rang avec 32% et en
dernière position le village Ponda et Kibwana chacun 5%.

Toujours dans le cadre de recherche, nous avons également


parcouru celui de MUSAFIRI ALFANI dont l’intitulé « Essais d’Histoire
socio-politique Du Groupement Mwinga dans le Secteur des
Wazimba wa Maringa de 1931 à 2019 »2. le chercheur souligne que
le groupement Mwinga serait l’un des groupements le plus peuplé du
secteur de Wazimba wa Maringa en particulier et de la province du
Maniema en général.

Comme point convergent tous trois, nous parlons du passé


d’un même Groupement en l’occurrence « Mwinga » dans le Secteur
de Wazimba wa Maringa.

Quant à la divergence, les deux susmentionnés se sont


intéressés à produire chacun un « Essai d’histoire socio-politique »,
alors que de notre part, il s’agira de l’histoire socio-politique de la
même entité politico-administrative, à savoir le Groupement Mwinga.

0.2. DE LA PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL

1
FAZILI A, P, Essai monographique du Groupement Mwinga de 1927 à 2013, TFC, HSS, ISP-KINDU, inédit, 2014 .
2
MUSAFIRI A, Essai d’histoire Socio-politique du Groupement Mwinga dans le Secteur des WazimbawaMaringa
de 1931 à 2019, TFC, HSS, ISP/KASONGO, inédit 2019.
2

La problématique est l’ensemble de questions que suscite


un sujet d’étude, ce qu’il faut découvrir, questions auxquelles il
faudra répondre, à l’issue des investigations et qui constituent les
objectifs mêmes de la recherche.

La problématique n’est autre que la préoccupation


majeure du chercheur qui traduit en une série des questions qu’il se
pose, en vue de trouver des réponses appropriées. 3

Selon le Dictionnaire français le Robert, la problématique


est la science de poser les problèmes.4

Au vu de ces différentes définitions, notre problématique


se présente comme suit :

o Comment la population du groupement Mwinga est socialement


organisée ?
o Quelle est l’origine du peuple du groupement Mwinga dans le
secteur de Wazimba wa Maringa?
0.3. HYPOTHESES

D’après le dictionnaire français le Robert, l’hypothèse est


une proposition relative à l’explication de phénomènes naturels,
admise provisoirement avant d’être soumise au contrôle de
l’expérience.5

Autrement-dit, les hypothèses sont des réponses


provisoires aux interrogations de la problématique que l’on doit
confirmer et affirmer à l’issue de l’analyse du sujet d’étude. Aussi,
les notre sont-elles ainsi formulées :

 La population du groupement Mwinga est socialement


organisée sur base des faits et phénomènes ci-après : le

3
MULUMBATI, N. Manuel de sociologie générale, Lubumbashi, éd. africa 1980, P 22, 23.
4
Dictionnaire le Robert, Fermin-DIDOT, Paris XIème, 1979, P. 1534.
5
Idem P. 952
3

mariage ; l’agriculture, l’élevage, la pêche, la pisciculture et le


petit commerce, loisir, la politique et la culture.
 La population serait originaire de Bembe (Babembe)

0.4. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

Tout chercheur qui aspire à un résultat escompté doit


fournir tous ses efforts d’emprunter une voie appelée « Méthode ».
Or, pour que celle-ci atteigne son but, elle doit être soutenue par des
procédés ou techniques qui sont alors des moyens utilisés pour la
collecte des données. Pour Pinto et GRAWITZ, la méthode est
l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les
démontre et les vérifie.6

0.4.1. METHODE HISTORIQUE

De toutes les méthodes auxquelles s’appliquent des travaux


scientifiques, nous avons fait usage de la méthode historique,
consistant à récolter les données à analyser les faits ou événements,
à expliquer les causes et à confronter les documents en vue
d’aboutir à un regroupement harmonieux et cohérent qu’est la
synthèse dans une diachronie en vue de déceler l’évolution, les
changements.

Sans soutien des techniques, à elle, seule la méthode ne


vaut ou ne peut rien.

0.4.2. TECHNIQUES :

Par technique, il faut comprendre « l’ensemble des


procédés employés pour produire une œuvre ou obtenir un résultat
déterminé ».

6
PINTO, GRAWITZ, M, Méthodes de recherche en sciences sociales 4ème éd Dalloz Paris, 1979, P. 176.
4

Selon le Robert la technique est l’ensemble de procédés


méthodiques, fondés sur des connaissances scientifiques, employés
à la production.7

Au regard de la collecte des données relatives à notre


champ d’étude, nous nous sommes servi de techniques ci-après :

0.4.2.1. TECHNIQUE DOCUMENTAIRE :

Selon PINTO et GRAWITZ M, la technique documentaire


consiste en une fouille systématique de tout ce qui est écrit ayant
une liaison avec le domaine de recherche.8

En d’autres termes, elle consiste à étudier et analyser les


documents écrits, afin d’arriver à déterminer les faits ou
phénomènes dont les documents portent des traces.

Aussi, avons-nous eu recours aux archives, ouvrages généraux, TFC


etc.

0.4.2.2. TECHNIQUE D’INTERVIEW

D’après Albert Bruno cette technique a pour but d’organiser


un rapport de communication verbale entre deux personnes. Nous
pouvons également ajouter qu’il s’agit d’un procès-verbal de
communication entre deux personnes, l’enquêteur et l’enquêté, au
moyen des questions-réponses, le premier tente d’obtenir du second
des informations dont il a besoin pour l’étude d’un problème précis.

0.4.2.3. TECHNIQUE DE QUESTIONNAIRE

Partant d’un questionnaire préalablement conçu nous avons


réussi à recueillir des données auprès des certaines personnes
ciblées d’avance.

Un questionnaire d’enquête peut se présenter de deux


manières :
7
Dictionnaire Français le Robert, P. 1931.
8
PINTO et GRAWITZ. OP.cit P. 571.
5

 Il est ouvert, lorsque les questions donnent accès à des


réponses libres, mais selon un ordre logique préétabli pour ne
pas s’encarter de l’objet de la recherche ;
 Il est dit formé, lorsqu’il s’agit d’un questionnaire standardisé,
c’est-à-dire la réponse attendue est contraignante ; dans ce
sens, il ne permet pas à l’enquêté de s’étendre sur ce qu’il
connaît, il doit répondre par oui ou non, vrai ou faux, ainsi, doit-
on élaborer des question claires, précises et pertinentes. 9
0.4.3. SOURCES

En histoire, nous comprenons par « source » tous ce qui


peut aider le chercheur (historien) à reconstituer le passé de
l’homme. Eu égard au présent travail, notre attention s’est focalisée
sur deux catégories de sources dont :

0.4.3.1. SOURCES ECRITES :

Les sources écrites sont celles qui portent l’écriture parmi


les traces qui la servent à reconstituer l’activité humaine.

L’écriture occupe une place importante, car elle est une technique,
un moyen de conserver et de transmettre la pensée et le langage.

L’écriture a succédé à la tradition orale pour prévenir


l’altération et garantir la perpétuation de la vérité « verba volant
scripta monent » autrement dit, « les paroles s’envolent, les écrits
demeurent » et une autre renchérit, nous citons : « un vieillard qui
meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».

Dans le cadre de notre travail, il s’agit particulièrement des


archives du Groupement Mwinga.

0.4.3.2. SOURCES ORALES

9
MUKWAMBA. O, Cours d’initiation à la Recherche, BAC 1 HSS, ISP/KINDU, Campus de Karomo, inédit, 2022
6

Il s’agit de sources qui se transmettent oralement par


apprentissage et par expérience, des personnes plus âgées, même
les jeunes, d’une génération à une autre.

Dans le cadre de ce travail, il s’agit des informations


récoltées auprès des personnes susceptibles de nous procurer les
éclaircissements sur notre sujet d’étude. Ces sources semblent
sûres, car il ya souvent de l’unanimité chez les narrateurs en
relatant. Mais elle souffre de l’interprétation, la chronologie et
l’authenticité de faits.

0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET


0.5.1. CHOIX DU SUJET

Le choix de ce sujet n’est pas le fait du hasard, car il repose


sur certaines motivations. Etant originaire de ce Groupement qui
nous a vu naitre et grandir, d’où le souci de sa revalorisation. Il
convient de souligner que la présente étude revêt un double intérêt :
intérêt scientifique et intérêt social.

0.5.2. INTERET DU SUJET


0.5.2.1. INTERET SCIENTIFIQUE

Sur le plan scientifique, cette étude est dédiée aux


chercheurs surtout historiens, d’avoir une certaine connaissance sur
l’organisation sociale du Groupement Mwinga.

0.5.2.2. INTERET SOCIAL

Sur le plan social, cette étude sert à montrer à la population


de ce Groupement qu’elle a sa propre histoire.

0.5.3. OBJECTIFS DE TRAVAIL


0.5.3.1. OBJECTIF PEDAGOGIQUE
7

Notre objectif est celui de sortir la population du


groupement Mwinga de l’ignorance de son histoire et aussi
apprendre aux enfants et adolescents à connaître l’histoire de leur
Groupement ;

0.5.3.2. OBJECTIF GENERAL

Les différentes personnes qui l’un à l’autre jour pourront


s’intéresser à la lecture de notre travail de fin de nos études à la
Section « Lettres et Sciences Humaines » à son option Histoire et
Sciences Sociale, découvrons sans doute quelquesrenseignements
liés à l’organisation sociale du Groupement Mwinga dans le Secteur
de Wazimba wa Maringa.

0.6. DELIMITATION

Tout travail scientifique doit se circonscrire dans le temps et


l’espace.

C’est ainsi que nous avons :

 Dans le temps : l’année 1927 ou terminusa quo ou l’année


qui marque la création du Groupement Mwinga ; 2024 ou
celle indiquant la fin de notre recherche ;
 Dans l’espace : le Groupement Mwinga, Secteur de Wazimba
wa Maringa, Territoire de Kasongo, Province du Maniema, en
RDC.
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction générale et la Conclusion générale,


notre travail s’articule autour de trois chapitres que voici :

- Chapitre premier : Généralités sur le Groupement Mwinga ;


- Chapitre deuxième : Origine du Groupement Mwinga ;
- Troisième chapitre : organisation sociale du Groupement
Mwinga.
8

CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES SUR LE


GROUPEMENT MWINGA

Ce premier chapitre concerne la définition conceptuelle et


la présentation détaillée de notre milieu d’étude ; notions
indispensables à l’élucidation des mots qui peuvent contrecarrer la
compréhension du reste du travail.

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

Pour éviter toute équivoque et en vue d’avoir une même


compréhension, le titre susmentionné héberge des concepts qui
méritentd’être explicités.

Il s’agit principalement de : histoire socio-politique,


Groupement, Secteur, Wazimba wa Maringa.

1.1.1. HISTOIRE

Il n’est pas du tout facile de donner une définition unique à


l’histoire qui est un concept très ancien,riche et lourd de contenu.
Cette difficulté est lié au fait que l’histoire est composés et définie
différemment selon les auteurs, en fonction des époques, milieux,
écoles, courant de pensées, selon qu’il s’agit des initiés ou des non
initiés dans ce domaine du savoir.

A la lumière de tout ce qui précède, nous pouvons


simplement définir l’histoire avec Henri Iréné MARROU comme étant
la connaissance qui se veut véridique sur le passé humain, élaborée
sur base de sources authentiques, vérifiables, en s’appuyant sur une
méthodologie rigoureuse (critique historique) en vue de comprendre
le présent pour éclairer l’avenir.10

Selon le dictionnaire le Robert, l’histoire est la


connaissance ou relation des événements du passé, des faits relatifs
à l’évolution de l’humanité (d’un groupe social, d’une activité
10
C.T KAMAY KAYOKA, Cours de l’histoire de l’Afrique BAC 1 HSS, ISP/ KINDU, Campus de Karomo, inédit, 2022.
9

humaine), qui sont dignes ou jugés de mémoire ; les évènements,


les faits ainsi relatés.11

1.1.2. HISTOIRE SOCIO-POLITIQUE

Nous entendons par histoire socio-politique, la branche de


l’histoire qui s’intéresse à l’organisation sociale dans ses interactions
avec l’organisation politique d’un peuple à une période donnée de
son histoire.

1.1.3. GROUPEMENT

Ce concept « Groupement » en République Démocratique


du Congo se trouve ainsi mentionné dansla loi organique N°08/06 du
07 octobre 2008. Il signifie alors une subdivision administrative d’un
secteur ou chefferie dans un Territoire, au sein d’une Province. Il est
jusqu’ici une entité territoriale déconcentrée chapeauté par un chef
de Groupement.

1.1.4. GROUPEMENT MWINGA

Le groupement Mwinga qui est un ensemble de villages,


sous autorité d’un chef coutumier et dont le mode d’acquisition du
pouvoir, respecte les règles coutumières reste la cible de notre
travail.

Signalons que cette structure administrative n’ayant pas


existé avant la colonisation, c’est le souci d’asseoir son autorité pour
mieux exploiter les terres conquises par la force des armes que les
coloniaux conçut la collaboration des chefs locaux comme
intermédiaires entre eux et les populations autochtones.

1.1.5. SECTEUR

11
Le Robert, Dictionnaire français P. 931.
10

D’après le Robert, le concept Secteur désigne une division


artificielle d’un territoire (en vue d’organiser une action d’ensemble
de répartir les tâches).12

Secteur désigne également ensemble de circonscriptions


territoriales qui réunit des groupes indigènes différents en une
unité assez grande pour accéder à la personnalité administrative. 13

Dans le cadre de ce travail nous pouvons également


donner comme définition du concept Secteur conformément à
l’article 66 de la loi organique N° 08/016 du 07 octobre 2008 portant
composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales
décentralisées et leur rapport avec l’Etat et les Provinces. Le
Secteur est un ensemble généralement hétérogène de
communautés traditionnelles indépendantes sur base de la coutume.
Il a sa tête un chef élu et investi par le pouvoir public.

1.1.6. MWINGA

Ce nom désigne l’un des Groupements du Secteur des


Wazimba wa Maringa dans le Territoire de Kasongo. Son chef-lieu est
Karomo.

1.1.7. WAZIMBA

Ce concept Wazimba est une déformation du mot Babinja,


un peuple du Maniema subdivisé en BinjaNord ou Basongola
(Territoire de Kailo et de Punia) et Binja Sud ou Wazimba du
Territoire de Kasongo.

1.1.8. BINJA :

12
Kibamba, T
13
11

Dénomination authentique de la tribu communément


appelée « Zimba » elle est la plus prolifique du Territoire de
Kasongo. Les Binja, en tant que population, sont répartis en deux
entités décentralisées et subdivisées en Groupements. Ceux dont il
s’agit ici s’appellent selon Meussen « Binja-Sud » pour les distinguer
de Wasongola orienté aux « Binja Nord ».14

1.2. PRESENTATION DU GROUPEMENT MWINGA


1.2.1. LOCALISATION ET DELIMITATION

Le Groupement Mwinga est situé dans le Secteur des


Maringa, Territoire de Kasongo, Province du Maniema en République
Démocratique du Congo.

Il est délimité comme suit :

 Au Nord : par le village Ndaradi dans le Secteur de Mulu ;


 Au Sud-ouest : par les Groupements Ngenda et Amba ;
 A l’Est par le Groupement Mulangabala, dans le Secteur de
Nonda une de ses villages se trouve entre le Groupement
Ngenda et le Groupement Amba : c’est le village Sengamali
vers Sud-ouest.
1.2.2. RELIEF

Présente de vallée à Saidi, Kaparangao, Sengamali à très


faible altitude. En général la surface est plate.

1.2.3. CLIMAT

14
MEEUSSEN, cité par VERHAEGEN, B, Rébellions au Congo Maniema, Tome II Lovanium l’R.E/S-L.N.E.P.
Kinshasa, 1969.
12

Le climat est tropical humide avec l’alternance de deux


saisons. La saison pluvieuse, la plus longue s’étale Août à avril de
l’année suivante, soit 9 mois.

La saison sèche, quant à elle, va de mai, juillet. Signalons


s’observe quelque fois de perturbations climatiques,tel la carence en
pluies.

1.2.4. VEGETATION

Le Groupement Mwinga connaît deux végétations : la forêt


et la savane ; le premier type prime sur le second. Autrement-dit, la
forêt connaît la plus grande partie de cette entité, par rapport à la
savane.

1.2.5. HYDROGRAPHIE

Le Groupement est baigné par plusieurs rivières et


ruisseaux, entre autres :Kunda, Lwekatchi, Kabokwa,Kilwa,
Bikuse ;Bunda Kate, Kyamakala, Kamonyanye, Katutuma, Mbootchi,
Bisekele, Kangindi, Biboa, Mobenga…15

Il convient de souligner que ces cours fournissent à la population de


l’eau potable et lui facilitent l’aménagement de l’étang piscicole.

1.2.6. FAUNE

Autrefois riche, elle s’est appauvrie en espèces animales,


suite à l’excès de chasses présentement nous trouvons par là : des
écureuils, signes à queue, des porc-et-pic, des rats de gambi,
mangouste zebreux, des céphalophes ou antilopes naines, d’autres
rongeurs y compris des reptiles…

En savane nous rencontrons des oiseaux, des fournis.

1.2.7. POPULATION

15
MIKUBA, D, N, informateur interrogé à Karomo, le 06/ Juin 2024.
13

La partie majeure de la population use du Kiswahili et le


Kibinja ou Kizimba. Les statistiques de cette population se sont
révélé tel repris sur le tableau ci-dessous

Karo Kitut Kibw Said Sab Seng Kapara Pon Total


mo a ana i uri amali ngao da
7010 13.00 6800 9.80 7.54 11.00 2.206 4.50 61.965
0 0 6 5 8 0
Source : archive du groupement 2023

1.2.8. ACTIVITES ECONOMIQUES


1.2.8.1. AGRICULTURE

Elle vient au premier plan, et se pratique dans la forêt


primaire, secondaire, tertiaire. Les moyens techniques sont la
machette, la hache et la houe. Cette primordiale activité connait
deux saisons A et B. La saison A, d’Août à novembre. Sont cultivés
le manioc, l’arachide, le maïs, le riz et des légumes (amarantes,
légumes amers, tomates, patate douce…)

La saison B dedécembre, à mars, afin de produire du


manioc amer, arachides, maïs. Les produits agricoles sont destinés à
auto consommation à l’écoulement vers les grands centres qui sont :
Bikenge, Kindu, Kasongo, Kampene, Salamabila ; une petite quantité
est réservée pour les semailles.16

1.2.8.2. ELEVAGE

L’élevage concerne surtout les volailles et


lepetitebatail. Concernant le premier nous citons : les coqs, les
poules, les canards, les cannes, les pigeons, les pintades ; quant au
second, il concerne les boucs, les chèvres, les béliers, les brebis, les
porcs et les truies, les Cobailles.

N.B : Les produits de l’élevage servant à la consommation, à payer


les amandes lors des différents droits coutumiers deuil,
16
MASTAKI, R, informateur interrogée à Kibwana, le 12/05/2024.
14

blessuresgraves…) voire à la scolarisation des enfants,l’équipement


des maisons, et la dot.

1.2.8.3. LA PECHE

Elle se pratique dans les grands cours d’eau, tel que


Kunda, Kabokwa et Lwekatchi et ce de manière artisanale (hameçon,
filets, nasses).

La pisciculture se développe de plus en plus, au sein de chaque


village.17

1.2.8.4. LE COMMERCE

Le commerce n’est pas développé, car l’on rencontre


quelques boutiques à Karomo, Saidi, Kituta, Saburi, Sengamali. Les
produits manufacturés dont elles regorgent proviennent de Kindu,
Bukavu et Salamabila.

A Karomo, chef-lieu du Groupement se tient un


marché chaque Mercredi et Dimanche ; y sont écoulés, des denrées
alimentaires (manioc, riz, maïs, banane plantin, arachide, banane à
table, huile de palme…) et des produits manufacturés (vêtements,
habits ustensiles, cosmétiques…). Les vendeurs et acheteurs
proviennent de toutes parts (axes Mobanga, Selenge, Saidi et
Mulangabala).

1.2.9. ACTIVITES SOCIO-CULTURELLES

La vie socio-culturelle dans le Groupement Mwinga est


principalement marquée par la religion, l’éducation, la santé ainsi
que les sports et loisirs.

1.2.9.1. La religion
17
MUTANGALA, G, informateur interrogé à Saidi, le 25 Mars 2024.
15

Sur le plan religieux, les Babinja avaient leur religion


traditionnelle. Ils pratiquaient le culte des ancêtres et des forces de
la nature. Mais ils connaissaient FILINYAMBE « Dieu créateur » et
Kakua ka Lungongo » fils de « l’Etre Suprême » à qu’ils
s’adressaient par la médiation des Mikinje « esprit d’en bas » c’est-à-
dire les ancêtres défunts (Bakwo) et meomboya Nganda les
émergentes, c’est-à-dire les forces de la nature (Kaona).

Le but de cette croyance à leurs différentes divinités était :

- Solliciter l’abondance des gibiers ;


- La guérison d’une maladie ou découvrir le (s) malfaiteur (s) ou
jeteur (s) de sortilège (s) ;
- Interroger le cas de décès fréquents dans la famille ou
combattre la pauvreté ;
- Solliciter la fécondité d’une femme.

C’est à partir de cette croyance que les Babinja possèdent un riche


patrimoine dans le domaine de l’art oral. Les genres littéraires les
plus prises sont les proverbes (bisimo). Les devinettes à référence
contextuelle (bokolwe), les contes populaires (ngano), les chansons
(nembo) et les danses (makacho). De la sorte, les Babinja habillent
naturellement leurs discours de plusieurs proverbes comme un signe
de sagesse et maturité.

Actuellement, ces convictions spirituelles ont cédé le pas au


christianisme et à l’Islam suite aux contacts historiques des Babinja
avec les Arabo-Swahili et administration coloniale belge, qui leur ont
légué ces deux religions monothéistes.

Toutefois, des sociétés à caractère religieux, notamment la


sorcellerie, existent encore à travers le Groupement. Nous trouvons
les religions ci-après : Catholique, Neno, Neema, Viens et vois,
Bethel, Mont Horeb,TaifaJipya, Kitawala, NzambeMalamu, Frères en
16

Christ, Témoins, de Jéhovah, Kimbanguiste, Kimbangu Rouge,


MukulumuNjia, Islam, Ahamadia, CELPA, Cega.18

De toutes ces communautés, le Catholicisme romain et


l’Islam ont beaucoup d’adeptes.

1.2.9.2. EDUCATION

Bien éduquer et former la population, c’est construire des


bases solides pour le développement du Pays, disent les
pédagogues. C’est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour
changer le Monde.

L’implantation des écoles tant maternelles, primaires que


secondaires dans le Groupement Mwinga est rayonnant grâve à sa
population jouissant d’un taux élevé.

1.2.9.2.1. ECOLES MATERNELLES

N° Dénominati Réseau Lieu Nbr Effectifs


on d’implantati de G F
on classe
01 E.P : NAFISA Kitawal Karomo 3 18 12
a
Commentaires : Dans le Groupement, il n’existe qu’une école
maternelle à Karomo.19

1.2.9.2.2. ECOLES PRIMAIRES

N Dénomination Réseau Lieu Nbr Effecti


° d’implantati de fs
on class G F

18
BRAHIMU N M, informateur interrogé à Saidi, le 10 Mars 2024.
19
Directrice d’école maternelle TWAIRU F, interrogé à Karomo, le 20/08/2024.
17

e
1 E.P KAROMO E.C.Cath KAROMO 14 280 26
2 E.P MAENDELEO ECI KAROMO 09 180 2
3 E.P USHINDI 30ème PONDA 06 45 17
4 E.P2 KAROMO CEPECO PONDA 12 126 0
5 E.P WAVIDILILA 5èmeCELPA PONDA 06 65 16
6 E.P KABOKYO 2 CAGECO PONDA 06 22 0
7 E.P MONDA ECK SABURI 06 109 10
8 E.P MAVUNO E.C.CATH SABURI 06 102 0
9 E.P KASANGALA ECI KASANGALA 06 100 49
10 E.P MAKUTANO E.C.CATH MULIMBI 08 75 30
11 E.P SUNGU ECI KIBWANA 06 101 87
12 LOMBE ENC KIBWANA 07 138 72
13 E.P LUKOHO ECI KITUTA 06 93 97
14 E.P MAMBA ECK KITUTA 06 131 71
15 E.P MIYABA E.C.CATH KITUTA 10 207 10
16 E.P KAHONDA ECI KITUTA 06 91 0
17 E.P : PENEWENGE ECI KAPARANGAO 06 110 93
18 E.P : NGEMBA E.C.CATH KAPARANGAO 10 79 11
19 E.P RASHINDI ECI SAIDI 10 272 8
20 N’KIMA E.C.CATH SAIDI 06 97 91
21 E.P SAIDI ECP/8 SENGAMALI 06 55 25
22 E.P KEBAA ECI SAIDI 06 65 9
23 E.P MAPENZI ECP/5 SAIDI 12 149 10
24 E.P MULUMBA ECP/33 SENGAMALI 06 148 7
25 E.P MARCELINE E.C.CATH SENGAMALI 06 102 79
26 E.P SENGAMALI ECK SENGAMALI 06 80 10
E.P AKILI 7è 6
E.P KITINGI 20
3
73
12
18

0
35
13
4
15
0
67
70

1.2.9.2.3. ECOLES SECONDAIRES

N Dénomination Réseau Lieu Nbr Effecti


° d’implantati de fs
on class G F
e
1 INST MWINGA ENC Karomo 10 138 11
2 INST FARIALA ECI Karomo 06 77 5
3 INS BENYE KIMBANG Ponda 10 80 67
4 SAMBA U Saburi 06 76 60
5 INST MONDA ECCATH Kibwana 10 101 90
6 INST MULU ECK Kituta 06 80 94
7 INST KITUTA ECK Kituta 06 107 40
8 INST HESHIMA ECI Saidi 10 123 12
9 INST MARINGA ECCATH Saidi 12 105 4
10 INST MBUMBA ECI Saidi 06 33 90
11 INST KAKUTO ECP Saidi 06 21 59
12 INST KALULWA 30è Sengamali 07 146 28
13 INST SENGAMALI ENC Sengamali 06 22 09
14 INST KAMBINGA ECK Kasangala 06 66 10
15 INST LAMBA 30ème Sengamali 06 87 1
19

INST YENGAYENGA 7ème 18


42
56
Commentaire : A l’instar des écoles primaires, il se révèle que le
domaine éducationnel est très actif dans le secondaire. Cependant,
les établissements susmentionnés souffrent de la sous-qualification
pédagogique chez la plupart des enseignants. 20

1.2.9.2.4. LES INFRASTRUCTURES SANITAIRES ET ANNEES DE


CREATIONS

CSR Nombre Date de création


Sengamali 1 1976
Karomo 1 16/3/1986
Saburi 1 2001
Kituta 1 1992
Saidi 1 2010
Commentaire : De ces cinq centres de santé, deux sont dotés de
médecins : Sengamali et Karomo, car servant de CSR.

Postes de Nombre Date de création


santé
Kituta 1 1999
Kimbwana 1 2023
Selenge 1 2022
Saidi 1 2023
Commentaire : Ces Postes sont crées pour soulager la population,
suite à la distance qui la sépare de Centres respectifs.

1.2.9.2.5. SPORTS ET LOISIRS

Au sein du Groupement Mwinga, il existe un cercle


sportif qui regorge le Groupement et qui ressemble un certain
nombre de clubs sportifs, à savoir : Sukisa sport, Sesi sport, Ndonga

20
Nous-mêmes, descente sur le terrain, du 10 au 14 Juillet 2024.
20

sport, Ouragan sport, Gilette sport, Meemba sport, Monda Union,


Etoile jaune sport. 21

CHAPITRE II : LES ORIGINES DU GROUPEMENT MWINGA

A travers ce second chapitre, il sera question de parler


respectivement de Migration et installation. De l’organisation
politique, économique, sociale et culturelle traditionnelle.

2.1. MIGRATION ET INSTALLATION

A travers ce chapitre, le second de notre modeste


travail, nous nous efforcerons d’exposer tant soit peu l’origine de la
population habitant l’espace appelé Groupement Mwinga. Dans les
sociétés traditionnelles de l’Afrique noire, les données historiques
s’obtiennent grâce à l’oralité ; autrement-dit la transmission de
dites données de bouche à l’oriel, d’une génération à l’autre.

C’est ainsi qu’ayant mené nos enquêtes en vue de


connaître, les origines de la population considérée comme

21
KAROMO K, informateur interrogé à Sengamali, le 10 août 2024.
21

« autochtone » nous allons ci-après examiner diversesversions y


relatives.

Selon notre 1èrenquêté.22

L’ancêtre de Mwinga ou mieux de Benye Mwinga des cendrait de


Benye Ebende et dont l’Ancêtre MBOSOMBO, de Kisanji, Groupement
Peneyumbi.

Mbosembo engendra 3 enfants, à savoir : Meocho, Mwenga et


Ngenda.

Mwenga fut prise en mariage par Ndangelwaya MOOKO. De cette


union naquirent 5 fils :

- Sesi (Saidi)
- Kebaya (Kyaombe)
- Kachombo (Be kachumbu)
- Motondo (Saburi)
- Ngose (Kituta)

Selon le second, ce nom désigne l’un de Groupements du Secteur de


Wazimba wa Maringa dans le Territoire de Kasongo. Son chef-lieu est
Karomo.

D’après la tradition orale locale, Mwinga désigne l’Ancêtre


féminin originaire de Peneyumbi dans le Groupement Kisandji du
même Secteur, épouse de l’Ancêtre masculin NDANGILWA venu de
Kakanja dans le Secteur de Mulu et qui s’installa dans le milieu
actuellement l’espace géographique sur lequel est situé le
Groupement portant ce nom.

La coutume Binja consiste, surtout dans une famille


polygamique, à désigner la progéniture par le nom de la mère. C’est
ainsi que les descendants de l’Ancêtre Ndangilwa par son épouse

22
RECUEIL à l’usage des fonctionnaires et des agents du service territorial du Congo Belge, 5ème édition
Bruxelles, 1920, P 8-9.
22

Mwinga sont désignés « Benye-Mwinga) pour dire « descendants de


Mwinga » et l’espace qu’ils habitent est dénommé « Mwinga ». Ce
Groupement fut crée par le décret royal de 1927 avec Karomo ABEDI
comme premier Chef coutumier. 23

D’après le troisième le nom Mwinga est en réalité une


déformation du mot binja « Mwéénga » qui signifie vallée.

Comme le père de Mwinga était un grand chasseur, il serait


parti à la chasse avec sa femme devenue enceinte. C’est là que
celle-ci accoucha d’une fille dans la vallée de la rivière Kunda. C’est
la raison pour laquelle il fut donné à la nouveau-née le nom de
« Mwéénga »devenu MWINGA, appelant son lieu de naissance. 24

D’après une autre source selon la tradition orale, la


population qui constitue le Groupement Mwinga, faisant l’objet de
notre étude vivrait initialement sur l’espace connu de nos jours sous
le nom de Kalembelembe en Territoire de Fizi dans le Sud-Kivu.
Ayant été victimes de toutes sortes de tracasseries de la part des
autochtones qui les attaquaient souvent, les Wazimba se décidèrent
d’entreprendre une migration vers un autre lieu ou ils vaqueraient
paisiblement à l’agriculture. C’est ainsi ils atteignirent Kayoo devenu
avec le temps l’un de villages de la chefferie des Nonda. La
population s’étant accrue considérablement, il se déclara une
insuffisance de terres arables, dont la conséquence une autre
migration dans plusieurs directions à savoir : Marungu, Rudika et
Makangila. Parmi ceux fixés à Rudika et Makangila certains jugèrent
bon de quitter ces milieux pour aller s’installer ailleurs, plus
précisément sur la rive droite de la rivière Kabokwa.

Et d’ici pour s’installer sur les espaces appelés aujourd’hui


Karomo, Saidi, Saburi, Kituta et ailleurs.25
23
FUNDI, F, informateur interrogé à Karomo, le 13 Juin 2024.
24
ARUBU, b ? L, essai d’histoire de l’agglomération Sengamali dans le Groupement Mwinga, Secteur de
WazimbawaMaringa (1909-2017). TFC, HSS/ISP/ Kasongo, inédit, 2017, P, 12 et 13.
25
MUSAFIRI, essai d’histoire socio-politique du Groupement Mwinga dans le secteur de WazimbawaMaringa.
De 1932 à 2019. TFC, HSS 8226 P, ISP, Kasongo, inédit, 2029, P, 9-10
23

2.2. ORGANISATION POLITIQUE

Sous la période ancestrale le village constituait l’unité


politique de base, il était peuplé des familles et il comprenait un
conseil du village tout en étant dirigé par un notable qui jouait le rôle
de chef de clan.

Le conseil du village était considéré comme organe


consultatif composé des membres du village, les plus âgés. Ces
derniers avaient pour fonction d’émettre et donner des conseils au
Chef du village. Au-dessus du chef de village, l’on trouvait les Chefs
de clans dont chacun avait un responsable. Le chef de clan dirigeait
un ensemble des villages sous la responsabilité des notables tel
qu’on le voit ici, le village était toute communauté traditionnelle
organisée sur base de la coutume à des usages locaux dont l’unité et
la cohésion interne fondée principalement sur de liens de solidarité
clanique ou parentèle (parenté, consanguinité, ensemble des
parents).

2.3. ORGANISATION ECONOMIQUE

En vue d’assurer leur survie le Maringa s’adonnait à


plusieurs activités économiques sont :

a. L’agriculture, avec pour moyens techniques la houes, la


machette, la hache. Les principaux produits étaient : l’arachide,
maïs, le manioc. Après la récolte, le terrain restait en jachère,
pendant deux à trois ans, afin de permettre de se reconstituer
en fertilité. Signalons toutefois que les travaux champêtres
s’effectuaient soit individuellement soit collectivement
(Keomba), les produits étaient destinés à l’auto consommation
et une partie réservée comme semence (arachide, manioc) à la
prochaine culture.
b. La chasse : elle se présenter sous deux formes dont la chasse
aux filets qui consistait à trouver un espace considérable de la
24

forêt en se servant des chiens portant autour du cou


instrument produisant du bruit dans le but de brusquer les
bêtes sauvages se trouvant à l’intérieur du périmètre pour
qu’elle soient capturées dans les filets. L’usage du fusil appelé
« popo » dont les variantes : Kitumba, Mongobori, muraba…
c. L’élevage : il concernait surtout le petit bétail et volaille ; pour
le premier, les boucs, les chèvres, les moutons, les brebis ; les
coqs, les poules, les canards, les canes, pour le second. Les
produits servaient à satisfaire les besoins familiaux, la
consommation, la dot, l’accueil, des visiteurs des marques, le
payement des droits coutumiers lors de deuil ou palabres.
d. La pêche : elle était pratiquée dans les rivières.
2.4. ORGANISATION SOCIALE

En proverbe Binja stipule « NONDA ne


mwenjinakenongoko », c’est-à-dire « le crapaud est faible mais
apparente à la poule » il peut paraitre insensé de trouver un lien
entre la poule et le petit par la pendaison il ya certainement un
rapprochement ; cela permet de comprendre le sens de la famille
étendue.

 Le mariage : le mariage était un accord entre deux familles


dont les enfants, les progénitures. Dans le temps, le mariage
ne s’effectuait jamais entre un jeune homme et une jeune
fille, mais selon l’accord entre les parents. C’étaient ces
derniers qui cherchaient l’époux ou l’épouse de leur fils ou
leur fille, le garçon à l’âge de se marier devait construire une
maison, avoir un champ… les parents l’envoyaient chez la
famille sans rien dire et vice-versa. Ils dotaient pour lui afin
que la fiancée devient son épouse. Une fois complété la dot
c’est-à-dire, ainsi remettre des chèvres de bonne qualité dont
le membre variait entre 20 et 25 chèvres. La fiancée était
25

accompagnée à la famille du garçon (fiancée) pour la


cérémonie du mariage.
 La mort : selon la coutume du Groupement Mwinga, l’on
donnait deux poules, pour celui du premier enfant décédé
appelé « KEMONGO » ou « SASAMBAYA » quand ou deuxième,
une chèvre. Si les cas de décès continuant les hommes
faisaient les soins traditionnels en public appelé « MOEMBA »
de la part de sa mère (les oncles ») en commettant beaucoup
d’abus tel, incendie des maisons.
 La naissance : une fête s’organisait en famille ; les femmes
et les hommes buvaient, mangeaient, chantaient et
dansaient.

2.5. CULTURE ANCENTRALES

Un proverbe Binja annonce que


« Usumbyamukineingone » c’est-à-dire louper une pierre à la divinité
c’est synonyme de s’attirer malédiction. Ce proverbe veut dire
personne n’osera lancer une pierre à « Mukinje » la divinité des
Babinja. Si quelqu’un ose le faire certainement sans viser c’est une
peine perdue de s’en prendre à une divinité. Il faut savoir que l’on
peut se mesurer. Il n’ya que le feu et l’insensé qui luttent contre le
vent dont ils ne savent d’où il tire sa force. La términité n’est pas de
la bravoure. Cela nous fait penser aux loups dans la table de la
fontaine qui a accusé l’agneau de términité enfin de pouvoir le
châtier. Ces proverbes susmentionnés attestent à suffisance que les
Binja du Groupement Mwinga furent fondamentalement croyants.
Leur culte d’origine fut caractérisé par :

 Les « Kakwo » est un mot Binja suit, c’est le pluriel du mot


« Mokwo » qui signifie les morts. Il s’agit des « Mânes » ou
esprit des ancêtres.
26

 Le « KAKWASI » objet sacré qui consiste à la conservation


des valeurs matérielles de la vie sociale et de la nature. Le
« Kakwasi » exerce son en fluence dans les domaines de la
vie.
 Le « BUNYEMBELE » ou « KETANDA » est une pratique,
magico -religieuse admirée par tous les Binja et surtout les
guerriers cette initiation mystique pour trouver les
puissances surnaturelles capables de donner victoire à un
guerrier. A travers cette initiative, les guerriers acquièrent
un esprit de la guerre dénommé « MUTOKE » en plus le
« Bunyembele » ou « Ketanda » donne aux initiés une
puissance spéciale de nature à anéantir tous les dossiers
difficiles.
 Le « BOSEKE » c’est une cérémonie de réconciliation entre
les membres d’une famille, d’un même clan ou d’une
même ethnie.

Elle se fait de la manière suivante : regrouper les personnes


concernées autour d’un pot rempli d’eau. Ceci sert de signe de
repentance. Tous les participants munis chacun d’un brin de
graminée, le plongent dans le récipient et récitent tour à tour une
réplique enfin d’obtenir le pardon des aïeux vis-à-vis du
manquement en cause et permettre la normale des relations
rompues entre les membres opposés.

 Le « MOSOBU » était aussi une cérémonie de réconciliation


officielle par un neveu, une nièce ou une tente paternelle.
Cette opération se réalisait à la demande d’un ou des
plusieurs membres de la famille suite à un marasme au sein
de la communauté.
2.6. SPORTS ET LOISIRS

Les Binja du Groupement Mwinga pratiquaient plusieurs


jeux parmi lesquels :
27

 Les danses : elles étaient exhibées en deux circonstances à


savoir heureuses et malheureuses. Pendant les premières
c’est-à-dire les loisirs, les fêtes. L’on exhibait le « NGWAYA,
KEMOTENDE, BOLAMBA … » en plein air accompagnées au
rythme de tambour et chansons divers.

Pendant les secondes c’est-à-dire le deuil, l’on exhibait deux danses


dont l’une par les femmes et l’autre par les hommes. Ces danses
étaient appelées dans la langue Binja les « MIKWELE » pour les
premières dans la maison et la « MOLEMBA » chanté et dansé par les
sœurs en plein air.

CHAPITE III : DE L’ORANISATION SOCIALE


« CREATION ET EVOLUTION DU GROUPEMENT MWINGA »

3.1. PENETRATION ETRANGERE A L’INTERIEUR DU


GROUPEMENT

Au cours de ce chapitre, il sera question de montrer


comment ce Groupement est entré en contact avec les étrangers, de
qu’elle manière il a été créé et qu’elle est son évolution sur le plan
administratif, politique et socio-économique.

Le Groupement Mwinga a connu la présence des Arabo


Swahili en provenance de la côte orientale de l’Afrique à la
recherche de l’ivoire et des esclaves qui, dans la suite furent chassés
par la Force Publique de l’E.I.C en Janvier 1893, après d’atroces
combats amorcés en 1891.

Habitué au pouvoir clanique de type segmentaire, le


Mubinja fut réfractaire à tout pouvoir extérieur. C’est ainsi qu’il
développa une attitude hostile à l’égard des Arabes, puis vis-à-vis du
pouvoir colonial. Des scènes de bagarre et même d’adversité
28

sanglantes sont rapportées comme ayant émaillée les contacts,


entre les Babinja et les responsables de Razzias puis de
l’administration coloniale.26

Les Arabes Swahili ayant été vaincu par les troupes de la F.P ; il
faillait organiser l’espace de Kasongo.

3.2. CREATION DU GROUPEMENT MWINGA

L’EIC ayant cédé le pays au Congo Belge il fallait une autre


réorganisation administrative. C’est dans ce contexte que le
groupement Mwinga fut créé par l’arrêté N°27/08/1927 du
commissaire de district du Maniema conformément au décret-loi du
02/05/ de la même année.

A l’arrivée du colonisateur, les Groupement traditionnels ne


seront pas supprimés, mais maintenu, car jugés indispensables à la
pénétration européenne dans ce Territoire comme ailleurs.

C’est ainsi que l’organisation et le fonctionnement des entités,


socio-politique traditionnelles, furent réglées par le décret du 02 Mai
1910 créant les chefferies et sous-chefferies. Dans le « Recueil » à
l’usage des fonctionnaires et des agents du service territorial du
Congo Belge il est dit ceci : il faut recourir aux dirigeants indigènes.
Ceux-ci connaissent le milieu indigène et ses coutumes… les ordres
et instructions doivent être donnés aux populations par
l’intermédiaire des chefs.27

3.3. EVOLUTION DU GROUPEMENT MWINGA

3.2.1. LA SUCCESSION DES CEFS DE ROUPEMENT

N Nom et post-nom Année de Règne Durée


°
26

27
Recueil à l’usage des fonctionnaires et des agents du service territorial au Congo Belge 5ème édition Bruxelles,
1930, P 8-9.
29

1 KAROMO KINGOE 1885-1937 52 Ans


2 ABEDI MUKULUTATAT 1937 – 1977 40 Ans
3 KAROMO SALUMU jacques 1964 - 1966 2 Ans
4 KAROMO MALIPIZI 1966 - 1970 4 Ans
5 KAROMO LUPUKI 1970 - 1977 7 Ans
6 KAROMO SALUMU 1977 - 2001 24 Ans
7 ABEDI WEMBO 2001 - 2004 3 Ans
8 KAROMO MAKANGA 2004 à nos jours
Commentaire : Les règnes les plus longs furent ceux de Karomo
Kingoe, Abedi Mukulutata et de Karomo Salumu Uyungu Jacques. 28

3.2.2. EVOLUTION ADMINISTRATIVE

A la création en 1927, le Groupement était constitué de


Cinq villages, à savoir :

1. Karomo
2. Kituta
3. Kaparangao
4. Saburi
5. Kibwana

En 1941, eut lieu un second regroupement c’est-à-dire aux cinq


premiers villages s’ajoutèrent 3 autres villages dont :

- Ponda
- Saidi
- Sengamali.29

Ainsi avons-nous au total 8 villages.

28
Archives du Groupement Mwinga 2024.
29
MAKANGA Constantin, Interroger à Karomo
30

3.2.3. REALISATIONS RESPECTIVES DES CHEFS DE


GROUPEMENT
3.2.3.1. KAROMO KINGOE :

C’est sous son règne que la première école primaire ouvrit


ses portes à Karomo sous le nom de l’E.P : Karomo, une école
d’obédience Catholique ; l’instauration de la paix à travers le
Groupement et avec les Groupements voisins tels : Ngenda, Kasele
et Amba. Il avait imposé à sa population de s’adonner à l’agriculture
afin d’éviter la famine. Il avait sollicité auprès de missionnaires
pères Blanc d’Afriques la construction d’une église Catholique au
chef-lieu de son Groupement ; il s’opposait farouchement au Mariage
précoce.Il fut premier à introduire une variété de manguier appelé
« Embe dodo ».

3.2.3.2. KAROMO ABEDI MUKULUTATA

Implantation du premier centre de Santé de Sengamali en


1976 : A l’instar de son père, il encouragea sa population aux
travaux champêtres ; il fut le premier à doter Karomo d’un marché
où se pratiquaient divers échanges entre de gens qui venaient de
toutes parts; il convia également à ceux qui se sentaient capables,
de se lancer dans des aventures commerciales.

3.2.3.3. KAROMO LUPUKI

Son règne a connu l’implantation d’un centre de santé à


Karomo. Ainsi, la population cessa-t-elle de se rendre à Sengamali
pour les soins ; l’implantation de l’Institut de Kabumbu sis
auparavant à Kabumbu chez les Bakwange, venu dans la suite
l’institut Mwinga après recensement par SECOPER en 1986.Il fut un
véritable protecteur de la population vis-à-vis de tracasseries de la
gendarmerie nationale sous Mobutu.Très irascible, il se suicida en
1994 par un coup de feu, enfermé dans sa maison.
31

3.2.3.4. KAROMO SALUMU Jacques

Aucun acte notoire en matière de développement à signaler.

3.2.3.5. KAROMO MALIPIZI Modeste

Sous son règne, l’on a assisté à l’implantation d’un C.O


appelé Institut Kasongo II, succursale de l’Institut Kasongo II de
Rudika. Le chef était plein d’autorité, mais, comme le pouvoir, enivre
parfois, il avait instauré un régime de terreur. A titre d’exemple, les
éléments de Cader, sous son ordre, avaient fort tabassé un originaire
du Groupement Ambaqui se rendait à sa belle-famille. Ce Monsieur
avait reçu des coups très violents pour s’être opposé à participer au
Salongo et il en décéda. Cet acte entraina la destitution de ce chef.

3.2.3.6. KAROMO MAKANGA Constantin (2006 à NOUS


JOURS)

L’évolution des activités de commerce à travers le


Groupement et en dehors de celui-ci ; la construction en dur des
écoles entre autres : l’Institut Benye Samba à Ponda/ ECK, l’Institut
Sengamali/ ENC à Sengamali, l’E.P : Mapenzi/ ECI à Sengamali,
l’Institut de Kituta/ ECK à Kituta pour ne citer que celles-là ; l’arrivée
des associations de développement tels que : UWAKI, Umama,
AFILMA dans le domaine agricole et d’élevage de petit bétail,
l’extension du village Karomo grâce aux ressortissants de différents
milieux ; la présence de deux centres de santé de référence au sein
de son entité, celui de Karomo et celui de Sengamali. A ces chefs
cités, signalons deux usurpateurs : KAROMO MAAKIMU Roger et
KAROMO KAYONA Furaha.

3.3. EVOLUTION SOCIO-ECONOMIQUE

Les habitants de ce Groupement, comme ailleurs,


connaissent une pleine évolution, celle-ci, se manifeste à travers les
faits saillants ci-après :
32

 Le développement de la technologie qui a attient le


Groupement Mwinga : Téléphonie cellulaire, panneaux solaires,
motos, etc.
 La construction des maisons en dur et en semi durable.
 L’instruction qui, jadis, était réservée aux garçons a
sérieusement atteint les filles de ce Groupement dont plusieurs
ont déjà leurs diplômes d’Etat sur place à partir de 2002.
 Les produits des champs, les poissons sont acheminés vers le
marché de Kipaka et apportent de l’argent qui permet
d’acheter divers produits manufacturés et l’installation de
quelques boutiques.
 Sur le plan économique également, le Groupement Mwinga est
aussi en évolution, car, son économie repose sur la culture,
l’élevage du petit bétail et le commerce.
 Les échanges qui se faisaient autrefois par le troc ; été
remplacé par la monnaie. Les activités commerciales se
développent rapidement suite à une grande activité de la
population de ce Groupement qui sont : la présence de
plusieurs boutiques, des étangs-piscicoles et de plusieurs
motos. Ce Groupement capte des émissions radiodiffusées des
stations ci-après : RSM, RMK, RMKA, RMU, RNK.
 La présence de décortiqueuses de Paddy à Karomo, Saidi,
Saburi, Sengamali, Kituta. Le riz est vendu sur les marchés de
Karomo, Kipaka, Kasongo, Kindu, Bikenge, Salamabila,
Kampene, Bukavu.
 Le transport des hommes et leurs biens par Motos, en toutes
directions.
 Les shops de dépôt et retrait de fonds/ Airtel-Money et
Vodacom M-PESA.
Des officines (pharmacies) se rencontrent à chacun de village
en vue de répondre tant soit peu au besoin de patients.
33

CONCLUSION

Parvenu au terme de ce modeste travail dont l’intitulé « De


l’organisation sociale du Groupement Mwinga dans le Secteur des
Wazimba wa Maringa (de 1927 à nos jours) », c’est pour nous
l’obligation de signaler que son exploitation était axée sur deux
questions qui en ont constitué la problématique :

o Comment la population du groupement Mwinga est socialement


organisée ?
o Quelle est l’origine du peuple du groupement Mwinga dans le
secteur de Wazimba wa Maringa?

Nous référant aux questions susmentionnées, les Hypothèses ci-


après ont été émises :

 La population du groupement Mwinga est socialement


organisée sur base des faits et phénomènes ci-après : le
mariage ; l’agriculture, l’élevage, la pêche, la pisciculture et le
petit commerce, loisir, la politique et la culture ;
 La population serait originaire de Bembe (Babembe).
34

Après l’analyse de diverses données recueillies grâce à la


méthode historique soutenue par les techniques documentaires, de
questionnaire et d’interview, de même que les sources écrites,
orales et soumises au cible de la critique historique, les résultats
obtenus nous ont permis de confirmer nos hypothèses.

Ce travail présenté dans le cadre purement académique ne se


prétend pas parfait, ni encore exhaustif, car il s’est agi d’une
production d’amateur. Les remarques et observations seront les
bienvenues.

Nous demanderions à nos lecteurs de ne pas nous en tenir


rigueur puisque des chercheurs ultérieurs pourraient le compléter.
35

BIBLIOGRAPHIE

I. SOURCES ECRITES
a. Archives du Groupement Mwinga
b. Sources officielles :
6. Loi organique n°08/06 du 30 octobre 2008 portant
compositions, organisation et fonctionnement des entités
territorial décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les
provinces ;
7. Journal officiel de la RDC
- Loi n° 15/015 du 25/08/2015 fixant le statut des chefs
coutumiers
8. La loi organique n°05/06 du 07 Octobre définissant le
Groupement ;
c. Instrument de travail
1. Dictionnaire Robert, DIDOT Paris, 1979
d. Ouvrages
1. MULUMBATI N, Manuel de Biologie Générale, Ed. Africa,
Lubumbashi, 1980 ;
2. PINTO, R et FRAWITZ, M, Méthode de recherche en science
sociale, éd, Dolloz, Paris, 1975 ;
e. Notes de cours :
1. MUKWAMBA, D, Cours d’initiation à la recherche scientifique,
BAC 1 HSS/ISP KINDU, inédit, 2022 ;
2. KAMAY K, D, Cours de l’histoire de l’Afrique, BAC 1, HSS, ISP-
Kindu, inédit, 2022 ;
f. Travaux (TFC, Mémoires…)
1. FAZILI, A, P, Essai monographique du Groupement Mwinga
de 1927 à 2013, TFC, HSS, ISP Kindu, inédit, 2014 ;
36

2. MUSAFIRI A, Essai d’histoire socio-politique du Groupement


Mwinga dans le Secteur des Wazimba wa Maringa de 1931 à
2019, TFC, HSS, ISP Kasongo, inédit, 2019 ;
g. Sources orales

Cfr tableau des informateurs


37

QUESTIONNAIRE

o L’IDENTITE DE L’INFORMATEUR (TRICE)


 Nom, Post-nom et prénom :…………………………………………
 Sexe :………………………………………………………………………
 Age :………………………………………………………………………
 Profession ancienne : …………………………………………………
 Profession actuelle :…………………………………………………….
 Adresse :………………………………………………………………
 Lieu et date d’interview :………………………………………………

Nous sommes étudiant de l’ISP-KINDU en BAC 3 ou L3 promotion,


département « d’Histoire et science Social, édition 2023-2024.
En vue de l’obtention du diplôme de Bachelier en Pédagogie
appliquée, nous avons dans le cadre de recherche choisi notre sujet
intitulé « Histoire Sociopolitique du Groupement dans le Secteur de
WazimbawaMaringa (1927-2024) » pour nous permettre de faire un
bon pas dans cette thématique, vos contributions sont de grandes
considérations dans l’enrichissement de notre travail. C’est ainsi que
nous vous demanderions de répondre à nos questions vous
adressées ci-après :

1. A quand la création du Groupement Mwinga ?


2. Quels son les cours d’eau qui serpentent le Groupement ?
3. Quelles sont les espèces animales qui vivent dans notre forêt ?
4. Combien d’écoles, tant primaires que secondaires au sein du
Groupement ?
5. Existe-il un centre ou une Poste de santé ? Si Oui, quand la
date de sa création ?
6. Comment était l’organisation traditionnelle sur le plan
politique ?
7. Comment nos Ancêtre pratiquaient leurs cultes ?
38

8. Quels étaient les sortes des sports et loisirs avait la pénétration


étrangère ?
9. Quelle était l’organe social traditionnel concernant le mariage,
la mort et la naissance ?
10. Pouvez-vous nous parler de la succession de chefs de
Groupement Mwinga au pouvoir et la (les) réalisations de
chacun d’eux ?
39

TABLEAU REPERTOIRE DES INFORMATEURS

N NOM et Post-nom Age Tribu Profession Lieu Date


° d’interview
Ancienne Nouvelle
0 IBRAHIMU BIN ± 88 BINJA Cultivateur Cultivateur Saidi 10/03/2024
1 MWINYIALI ± 78 BINJA Cultivateur Cultivateur Saidi 25/03/2024
0 Germain ± 60 BINJA Chef coutumier Chef coutumier Karomo 03/04/2024
2 MUTANGALA ± 68 BINJA Chef Chef Karomo 07/04/2024
0 KAROMO MAKANGA ± 72 BINJA d’établissement d’établissement Kibwana 12/05/2024
3 Constantin ± 82 BINJA Cultivateur Cultivateur Sengamli 16/05/2024
0 AWAZI FURAH ± 48 BINJA Cultivateur - Saidi 28/05/2024
4 Imelde ± 60 BINJA Chef Chef Karomo 06/06/2024
0 MASTAKI Rogatien ± 72 BINJA d’établissement d’établissement Karomo 13/06/2024
5 Philémond ZAKUANI ± 80 BINJA Cultivateur - Karomo 14/07/2024
0 UMANDE JACQUES ± 64 BINJA Cultivateur - Karomo 20/07/2024
6 MIKUBA David ± 39 BINJA Cultivateur - Karomo 07/08/2024
0 NATALIS ± 40 BINJA Chef Chef Sengamali 10/08/2024
7
40

0 FUNDI Fulgence ± 50 BINJA d’établissement d’établissement Karomo 20/08/2024


8 Adolphe KINGOE Enseignant Enseignant
0 ZAKUANI SHINDANO Infirmier Infirmier
9 USENI MUSSA Chef Chef
1 KAROMO KUNJA d’établissement d’établissement
0 TWAIRU FAILA
1
1
1
2
1
3
1
4
41

Table des matières


EPIGRAPHE..........................................................................................................................................i
IN MEMORIAM...................................................................................................................................ii
DEDICACE..........................................................................................................................................iii
REMERCIEMENTS.............................................................................................................................iv
SIGLES ET ABREVIATIONS..........................................................................................................vi
0. INTRODUCTION GENERALE.........................................................................................- 1 -
0.1. ETAT DE LA QUESTION..........................................................................................- 1 -
0.2. DE LA PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL...........................................................- 2 -
0.3. HYPOTHESES..............................................................................................................- 2 -
0.4. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE..........................................- 3 -
0.4.1. METHODE HISTORIQUE.....................................................................................- 3 -
0.4.2. TECHNIQUES :....................................................................................................- 3 -
0.4.2.1. TECHNIQUE DOCUMENTAIRE :..............................................................- 4 -
0.4.2.2. TECHNIQUE D’INTERVIEW.......................................................................- 4 -
0.4.3. SOURCES...............................................................................................................- 5 -
0.4.3.1. SOURCES ECRITES :....................................................................................- 5 -
0.4.3.2. SOURCES ORALES........................................................................................- 6 -
0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET.............................................................................- 6 -
0.5.1. CHOIX DU SUJET................................................................................................- 6 -
0.5.2. INTERET DU SUJET...........................................................................................- 6 -
0.5.2.1. INTERET SCIENTIFIQUE.............................................................................- 6 -
0.5.2.2. INTERET SOCIAL............................................................................................- 6 -
0.5.3. OBJECTIFS DE TRAVAIL.................................................................................- 7 -
0.5.3.1. OBJECTIF PEDAGOGIQUE..........................................................................- 7 -
0.5.3.2. OBJECTIF GENERAL....................................................................................- 7 -
0.6. DELIMITATION............................................................................................................- 7 -
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL..................................................................................- 7 -
CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES SUR LE GROUPEMENT MWINGA..............- 8 -
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE...........................................................- 8 -
1.1.1. HISTOIRE...............................................................................................................- 8 -
1.1.2. HISTOIRE SOCIO-POLITIQUE......................................................................- 9 -
1.1.3. GROUPEMENT.....................................................................................................- 9 -
1.1.4. GROUPEMENT MWINGA................................................................................- 9 -
1.1.5. SECTEUR..............................................................................................................- 10 -
42

1.1.6. MWINGA..............................................................................................................- 10 -
1.1.7. WAZIMBA............................................................................................................- 10 -
1.1.8. BINJA :...................................................................................................................- 11 -
1.2. PRESENTATION DU GROUPEMENT MWINGA...........................................- 11 -
1.2.1. LOCALISATION ET DELIMITATION.........................................................- 11 -
1.2.2. RELIEF...................................................................................................................- 11 -
1.2.3. CLIMAT.................................................................................................................- 12 -
1.2.4. VEGETATION.....................................................................................................- 12 -
1.2.5. HYDROGRAPHIE..............................................................................................- 12 -
1.2.6. FAUNE...................................................................................................................- 12 -
1.2.7. POPULATION.....................................................................................................- 13 -
1.2.8. ACTIVITES ECONOMIQUES.........................................................................- 13 -
1.2.8.1. AGRICULTURE...............................................................................................- 13 -
1.2.8.2. ELEVAGE..........................................................................................................- 13 -
1.2.8.3. LA PECHE........................................................................................................- 14 -
1.2.8.4. LE COMMERCE..............................................................................................- 14 -
1.2.9. ACTIVITES SOCIO-CULTURELLES...........................................................- 15 -
1.2.9.1. La religion......................................................................................................- 15 -
1.2.9.2. EDUCATION....................................................................................................- 16 -
1.2.9.2.1. ECOLES MATERNELLES......................................................................- 16 -
1.2.9.2.2. ECOLES PRIMAIRES...............................................................................- 17 -
1.2.9.2.3. ECOLES SECONDAIRES........................................................................- 18 -
1.2.9.2.4. LES INFRASTRUCTURES SANITAIRES ET ANNEES DE
CREATIONS........................................................................................................................- 18 -
1.2.9.2.5. SPORTS ET LOISIRS...............................................................................- 19 -
CHAPITRE II : LES ORIGINES DU GROUPEMENT MWINGA............................................- 20 -
2.1. MIGRATION ET INSTALLATION......................................................................- 20 -
2.2. ORGANISATION POLITIQUE.............................................................................- 22 -
2.3. ORGANISATION ECONOMIQUE........................................................................- 23 -
2.4. ORGANISATION SOCIALE...................................................................................- 24 -
2.5. CULTURE ANCENTRALES...................................................................................- 25 -
2.6. SPORTS ET LOISIRS.............................................................................................- 26 -
CHAPITE III : DE L’ORANISATION SOCIALE........................................................................- 27 -
3.1. PENETRATION ETRANGERE A L’INTERIEUR DU GROUPEMENT......................- 27 -
3.2. CREATION DU GROUPEMENT MWINGA................................................................- 27 -
3.3. EVOLUTION DU GROUPEMENT MWINGA..............................................................- 28 -
43

3.2.1. LA SUCCESSION DES CEFS DE ROUPEMENT...................................- 28 -


3.2.2. EVOLUTION ADMINISTRATIVE.................................................................- 29 -
3.2.3. REALISATIONS RESPECTIVES DES CHEFS DE GROUPEMENT. - 29 -
3.2.3.1. KAROMO KINGOE :.....................................................................................- 29 -
3.2.3.2. KAROMO ABEDI MUKULUTATA.........................................................- 30 -
3.2.3.3. KAROMO LUPUKI.......................................................................................- 30 -
3.2.3.4. KAROMO SALUMU Jacques..................................................................- 30 -
3.2.3.5. KAROMO MALIPIZI Modeste..............................................................- 30 -
3.2.3.6. KAROMO MAKANGA Constantin (2006 à NOUS JOURS).....- 31 -
3.3. EVOLUTION SOCIO-ECONOMIQUE.................................................................- 31 -
CONCLUSION...............................................................................................................................- 33 -
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................................35
QUESTIONNAIRE.............................................................................................................................37
TABLEAU REPERTOIRE DES INFORMATEURS........................................................................39

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