Cours Génétique Moléculaire 1er Année

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ANATOMIE PHYSIOLOGIE INFSPM OUARGLA

Génétique moléculaire

Introduction

La variété des organismes vivants est extraordinaire, on estime qu'il ya de nos jours plus de 10 millions
d'espèces. Chaque espèce est différente des autres. Cette différence est due au contenu en information
génétique de chaque espèce. Les généticiens ont envisagé que des molécules spécifiques étaient
porteuses de cette information génétique.

A. La génétique moléculaire

1. Définition de la génétique moléculaire

Est une branche de la biologie et de la génétique, qui consiste en l'analyse de la structure et de la


fonction des gènes, normaux ou mutants, au niveau moléculaire.

Dans le contexte de la biologie médicale, elle fait partie de la génétique biologique, et consiste en
l'analyse du matériel génétique humain directement au niveau des acides nucléiques à partir de
liquides biologiques dans le but de caractériser l'origine génétique d'une maladie.

2. Structure et fonction des gènes.


La compréhension de la vraie nature des maladies génétiques nécessite une connaissance détaillée de la
structure et de la fonction des gènes humains.
Le génome (séquence complète d’ADN) humain est composé de 3,3 milliards de paires de bases, La taille
des gènes est très variable, le plus petit gène comprenant quelques centaines de paires de bases, alors
que le plus grand peut avoir plus d’un million de paires de bases de longueur ; un kilo base (1 kb)
équivaut à 1000 paires de bases.

Les introns sont des segments d’ADN localisés au sein du gène, transcrit en ARN, puis épissés avant
que l’ARN messager ne soit traduit en protéine.
Les exons sont les régions du gène qui contiennent l’information codante.
La région 5’ et la région 3’, situées aux deux extrémités du gène sont des régions non codantes (non
traduites).
3. ADN et ARN
L’ADN est formé de quatre bases, adénine (A) et guanine (G), cytosine (C) et thymine (T).

Par convention, le groupe phosphorique représente le bout 5’, le groupe OH le bout 3’ ; c’est également
dans ce sens que se lit une molécule d’ADN.

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Réplication de l’ADN
La réplication se fait par l’intermédiaire d’une enzyme, l’ADN polymérase qui va synthétiser un second
brin en prenant le premier comme exemple.

Les ADN polymérase travaillent de façon unidirectionnelle, allant du 5’ vers le 3’, la synthèse du second
brin qui est antiparallèle.

Configuration antiparallèle

Chaque brin isolé possède une polarité intrinsèque : une de ses extrémités se termine par un –OH 3’ et
l’autre par un PO4 5’. L’ADN bicaténaire a toujours une configuration antiparallèle, l’un des brins allant
de 5’ à 3’ et l’autre de 3’ à 5’.

Structure et fonction de l’ARN


La transcription consiste en la génération d’une molécule d’ARN à simple brin à partir d’une matrice
d’ADN à double brin présente dans le noyau cellulaire.

Le processus de transcription est réalisé par l’ARN polymérase qui reconnaît une séquence spécifique
de l’extrémité 5’ du gène (le promoteur) et commence la transcription en ARN messager (ARNm), ce
dernier se rend vers les ribosomes ou il est traduit en une séquence protéique.
L’ARN de transfert (ARNt) se lie de façon covalente à un acide aminé particulier complémentaire du
codon spécifique de l’ARNm.

4. Principales techniques de génétique moléculaire.


4.1 La dénaturation : est la dissociation des deux brins de l’ADN qui deviennent simple brin, lorsqu’ils
sont chauffés à une certaine température. La dénaturation est progressive, les régions à faibles forces
d’association (riches en A-T, ayant deux liaisons hydrogènes) lâchant d’abord, suivies des régions plus
stables (riches en C-G, ayant trois liaisons hydrogène).
4.2 La renaturation ou hybridation : quand une solution d’ADN dénaturé est refroidie progressivement,
les deux brins se rejoignent parfaitement et l’ADN double brin devient fonctionnel. La renaturation
n’est pas réservée à l’ADN simple brin mais peut aussi avoir lieu entre des molécules d’ADN et d’ARN.
Il est également possible d’hybrider des ADN d’espèces différentes. Dans l’hybridation, seul compte, la
séquence des nucléotides.

5. Les modifications génétiques

Une mutation est une modification du matériel génétique. Les mutations sont des changements de la
séquence de l’ADN. C’est le processus par lequel des gènes passent d’une forme allélique à une autre.

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Elles sont à l’origine de la variation génétique. De nombreuses mutations ont des effets nuisibles,
provoquant chez l’homme et l’animal diverses anomalies et maladies héréditaires.

Les mutations dues à des changements naturels de la structure de l’ADN sont appelées mutations
spontanées. Les mutations dues à des changements provoqués par des agents chimiques ou physiques
dans l’environnement sont des mutations induites. Tout agent présent dans l’environnement et qui
augmente significativement le taux de mutation spontanée est un mutagène.

Origine des mutations

Pour survivre et se reproduire, les organismes vivants doivent répliquer fidèlement leur ADN et le
protéger des détériorations physico-chimiques. En effet, des mutations chez l’homme peuvent par
exemple dérégler le contrôle strict de la division cellulaire, entraîner la prolifération continue de
certaines cellules et former une tumeur cancéreuse. De la même manière si les mutations concernent
l’ADN du spermatozoïde ou de l’ovule des parents, des maladies génétiques peuvent en résulter chez
l’enfant.

Les différents types de mutation modifiant ou non la fonction

Les mutations géniques sont tout d’abord les mutations ponctuelles, qui appartiennent à la catégorie
des transitions et des transversions.

➤Mutation directe : change un allèle de type sauvage.

➤ Mutation réverse (réversion, ou mutation en retour) : restaure l’allèle de type sauvage au départ
d’un allèle mutant

➤ La mutation dite « silencieuse » si l’acide aminé n’est pas modifié ce qui est souvent le cas si le
changement de base concerne la 3e position du codon.

➤ La mutation dite « faux sens » si l’acide aminé est différent de celui normalement codé.

➤ La mutation dite « non-sens » si un codon stop est formé, ce qui aboutit à une protéine tronquée.

Bibliographie

 Laurent Chouchana Mémo infirmier « Biologie fondamentale et génétique » – 2012, Elsevier


Masson. FRANCE
 Myriam. Harry, Génétique moléculaire et évolutive 2ème édition, Maloine 2008. France.

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B- Abérration chromosomique

1. Définition d’aberration chromosomique

Anomalie du nombre ou de la structure des chromosomes.

Les maladies chromosomiques sont des maladies dues à des anomalies des chromosomes soit dans leur
nombre, soit dans leur structure. -autosomiques : touchant les autosomes (de la 1ère à la 22ème paire de
chromosomes) -ou gonosomiques : touchant les chromosomes sexuels.

Dans de nombreux cas, les aberrations chromosomiques sont congénitales, provenant d'une mauvaise
répartition chromosomique (lors de la formation de l'ovule ou du spermatozoïde, ou au cours des
premières divisions de l'ovule fécondé) ou d'un arrangement chromosomique anormal de l'un des deux
parents, mais elles peuvent aussi être acquises (chromosome Philadelphie dans la leucémie myéloïde
chronique par exemple).

2. Les différents types d’aberration chromosomique


2.1 Les anomalies de nombre
Par définition, les anomalies de nombre affectent le nombre des chromosomes et non leur structure qui
demeure normale. Les plus fréquentes sont les aneuploïdies c’est à dire la perte ou le gain d’un ou
quelques chromosomes. Les polyploïdies désignent un nombre anormal de lots haploïdes entiers.
2.1.1 Les trisomies :
Les trisomies représentent l’anomalie numérique la plus observée, caractérisée par l’existence d’un
chromosome en triple exemplaire au lieu de deux et le caryotype compte 47 éléments.
Aberration chromosomique
A. La trisomie 21 : (Le caryotype : 47, XY, +21 ou 47, XX, +21
Elle affecte 1/800 à 1000 naissances vivantes, et est la plus fréquentes des trisomies.
Cette trisomie produit le syndrome de Down (décrit par Langdon Down en 1866).

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B. La trisomie 18 ou Syndrome d’Edwards : (Le caryotype : 47, XY, +18)


Elle se caractérise par la présence d’un chromosome 18 en triple exemplaire (dans 80% des cas) et
représente la seconde trisomie autosomique par ordre de fréquence (1/6000 naissances).95 % des
grossesses avec trisomie 18 finissent par un avortement spontané.

C. La trisomie 13 ou syndrome de patau : (Le caryotype : 47, XY, +13)


Et seulement 5%d’entre eux sont encore vivants à l’âge de 12mois. Certains enfants ont survécu à
l'adolescence, mais avec de graves problèmes médicaux.

2.1.2 Monosomies
Une monosomie correspond à la perte d’un chromosome. Le nombre de chromosome est donc de 45.
- Le syndrome de Turner (45, X)
Le syndrome de Turner est une affection chromosomique liée à l'absence complète (monosomie X) ou
partielle d'un chromosome X. L'origine en est accidentelle, liée à une non disjonction des chromosomes
sexuels lors de la méiose avec perte d'un chromosome X.

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2.2 Les anomalies chromosomiques de structure :


Selon la définition classique, les anomalies de structure sont la conséquence de cassures
chromosomiques suivies par un ou plusieurs recollements anormaux
Elles peuvent être : équilibrées ne modifient pas le contenu génétique des cellules et ne se traduit pas
par une anomalie du phénotype, ou déséquilibrées se définissent par le gain ou la perte de matériel
génétique et se traduisent par une anomalie du phénotype.

2.2.1 Anomalies de structure touchant un chromosome


Délétion (del) : perte d’un segment chromosomique qui a pour conséquence une monosomie partielle
avec haplo-insuffisance des gènes localisés au niveau du segment perdu. Exemple : Syndrome du cri du
chat est un syndrome provoqué par une délétion dans le chromosome 5 induisant une déficience
intellectuelle et une malformation du larynx.

La duplication (dup) : est le gain d’un segment chromosomique qui a pour conséquence une trisomie
partielle avec présence de 3 copies des gènes localisés au niveau du segment dupliqué.

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Une inversion : est une anomalie de structure intra-chromosomique équilibrée.

Une inversion résulte de deux cassures sur un même chromosome suivies de réparation après inversion
du segment intermédiaire.

Elles sont dites péricentriques si le centromère est compris dans le segment intermédiaire.

Elles sont dites paracentriques si les deux cassures se sont produites sur le même bras
chromosomique.

Chromosome en anneau : un chromosome en anneau résulte d’une cassure à chaque extrémité d’un
chromosome suivie par un recollement avec perte des segments. distaux.
Diagnostique : Les aberrations chromosomiques sont mises en évidence par l'étude du caryotype
(représentation photographique des chromosomes d'une cellule). En cas de grossesse à risques
(antécédents familiaux, anomalie échographique, femme âgée de plus de 38 ans), le médecin propose
vers la 15e semaine une analyse chromosomique des cellules du fœtus, prélevées au cours d'une
amniocentèse. En cas de détection d'une anomalie grave, il peut être envisagé de mettre fin à la grossesse.
Un généticien évalue alors les risques d'anomalie pour les grossesses ultérieures.
Traitement : Étant donné la nature des anomalies décelées, qui portent sur toutes les cellules d'un
individu, aucune guérison n'est possible. La plupart des anomalies autosomiques ne permettent pas une
longue survie. Les traitements hormonaux et chirurgicaux contribuent à corriger certaines anomalies
du développement caractéristiques des syndromes de Turner et de Klinefelter.

Bibliographie

 Laurent Chouchana Mémo infirmier « Biologie fondamentale et génétique » – 2012, Elsevier


Masson. FRANCE
 Myriam. Harry, Génétique moléculaire et évolutive 2ème édition, Maloine 2008. France.

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C. Conseil génétique

1. Définition

Le conseil génétique est défini comme un processus de communication qui s’occupe des problèmes
humains associés à la présence ou au risque d’une maladie génétique dans une famille. Il permet d’aider
les patients à comprendre les données médicales, l’hérédité, les risques de récurrence et les options
disponibles, à choisir le plan d’action qui leur convient le plus et à gérer du mieux possible la présence
de la maladie et/ou le risque de récurrence.

2. Responsabilité professionnelle

Le médecin a la responsabilité de s’assurer que le conseil génétique

- Soit donné de façon appropriée.

- Et qu’il soit donné dans le cadre de pratiques actuelles.

-La responsabilité ne s’applique qu’au consultant avec le droit à la confidentialité.

3. Indications du conseil génétique

- Maladie héréditaire connue ou suspectée - Malformations congénitales - Retard mental inexpliqué.

- Âge maternel avancé - Exposition à des agents tératogènes - Consanguinité.

4. Moyens du conseil génétique

Interrogatoire ou L'enquête génétique : Il doit contenir :

- Âge, sexe, état de santé.

- Cas de décès dans la famille (+causes).

- Décès dans la période périnatale.

- Notion de consanguinité.

- Ethnie, race. Ces informations doivent être objectives et mis à jour. Un arbre généalogique est établi
avec la famille.

Recours au laboratoire :

- Examens cytogénétiques : caryotype.

- Dosages enzymatiques.

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- Biologie moléculaire.

- Examens radiologiques (échographie, IRM).

- Si grossesse en cours : diagnostic prénatal.

5. Notion de confidentialité

L’information médical lui appartient et le médecin n’a pas le droit de divulguer cette information sans
son accord. L’information génétique appartient à patient qui consulté, mais peut avoir des implications
pour ses apparentés. Dans ce contexte se pose la question de confidentialité par rapport à la
communication de l’information aux membres de la famille à risque qui doivent être identifiés.

La responsabilité de la diffusion de l’information génétique au sein de la famille appartient au


consultant.

Si le patient refuse de transmettre l’information à un apparenté à risque. Le médecin peut être délié du
secret dans un cadre éclairé pour la protection d’autrui.

Conclusion générale

Grâce à la technologie de l'ADN recombinant, il est maintenant possible d'obtenir « à volonté »,


d'analyser et de manipuler n'importe quel gène de n'importe quel organisme vivant. Du fait de sa
« puissance », le génie génétique devait bientôt quitter les laboratoires où il avait vu le jour pour
pénétrer, et modifier, une très large gamme de secteurs d'activité : la quasi-totalité de la biologie, la
médecine, la médecine légale, l'industrie, l'agriculture...

On peut dire que l'ADN, source de l'hérédité, a entraîné des changements dans les consciences et les
sociétés... ce qui ne va pas sans poser de redoutables questions au niveau de l'éthique et de la morale...
voire de la politique des États.

Bibliographie

 Laurent Chouchana Mémo infirmier « Biologie fondamentale et génétique » – 2012, Elsevier


Masson. FRANCE
 Myriam. Harry, Génétique moléculaire et évolutive 2ème édition, Maloine 2008. France

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