Chapitre 17

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Chapitre XVII

PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DE MATHÉMATIQUES


FINANCIÈRES

On ne cherchera ici qu’à fournir les quelques rudiments de mathématiques


financières nécessaires à la compréhension des mécanismes de troc d’argent dans
le temps1. Une calculette financière spécialisée dans les calculs faisant intervenir les
intérêts composés, est accessible dans la version CD-Rom de ce chapitre, à partir de
l’icône représentant une calculette mise en marge de chaque page. L’aide en ligne de Calculette

cette calculette est «interfacée» avec ce chapitre. L’usage des fonctions financières C =
7 8
/
9
*

du tableur Excel est expliqué en détail, pour vous permettre d’utiliser efficacement ces 4
1
5
2
6
3
0 ,

possibilités en entreprise.

SECTION I LES DIVERSES NOTIONS D’INTÉRÊT


L’intérêt I s’analyse comme la rémunération du prêt d’une somme S pendant
Table des
matières

un temps t . On distingue deux types d’intérêt : l’intérêt simple et l’intérêt


composé.
I-1 L’intérêt simple
Lorsque la durée du prêt est inférieure à l’année, il est habituel de convenir que
thématique

l’intérêt I sera versé en une fois et sera proportionnel d’une part à un taux annuel
Index

i et, d’autre part, à la durée t (exprimée en fraction d’année) du placement, on


parle alors d’intérêt simple.
I = Sit (intérêt simple) relation 484
Le taux i est encore appelé taux annuel d’intérêt simple et le produit it est
appelé taux proportionnel (sous-entendu au taux annuel i, le coefficient de
proportionnalité étant t, exprimé en année).
EXEMPLE : Prenons l’exemple d’un crédit de campagne (destiné à financer les stocks
d’une activité saisonnière) avec S = 25000; i = 10%; t = (90 jours) / (360 jours) = 0,25. On a
alors un taux proportionnel it = 2,5% et un intérêt versé I = 625 €. Dans cet exemple, la banque
travaille avec des mois de 30 jours et une année de 360 jours mais les usages bancaires varient
(travail en jours ouvrables ou en jours calendaires). La terminologie bancaire encore en usage
appelle diviseur, le quotient du nombre annuel de jours par le taux d’intérêt annuel (ici 360/0,1
= 3600) et nombre, le produit de la somme S par le nombre de jours du prêt (ici 25000 x 90

1. Le lecteur qui désire approfondir ces points se reportera à l’ouvrage de Piermay, Hereil et Lazimi (1989, [334])
ou celui de Bonneau (1976, [61]), d’un niveau mathématique nettement plus élevé mais qui reste l’ouvrage de
référence dans ce domaine.
1148 Gestion de la production et des flux

= 2 250 000), l’intérêt se calculant comme le quotient du nombre par le diviseur (ici
2250000 / 3600 = 625).
L’intérêt simple s’applique aux facilités de découvert accordées par une banque.
Le découvert d’une entreprise peut varier d’un jour à l’autre. L’informatique
permet facilement aux banques de calculer, pour une entreprise donnée et chaque
mois, son découvert quotidien moyen, puis de calculer les agios dus en appliquant
à cette valeur, le taux proportionnel calculé sur le mois.
La forme la plus répandue des mécanismes de l’intérêt simple est l’escompte
qui s’analyse comme l’intérêt simple payé par un commerçant qui mobilise un
effet commercial1 auprès de son banquier. Pour l’entreprise, cette mobilisation
consiste à se faire prêter par son banquier jusqu’à la date d’échéance de l’effet, le
montant N de celui-ci dit montant nominal ou valeur nominale. L’escompte I
n’est rien d’autre que le montant des frais financiers entraînés par ce prêt (s’y
ajoute une commission dont l’importance varie avec le support utilisé pour maté-
rialiser les titres, le support «magnétique» étant, bien entendu, le plus avanta-
geux). Dans la pratique, l’entreprise fait appel à la mobilisation d’effets lorsque
son compte devient débiteur, parce que son coût est inférieur à celui du découvert.
Le jour de valeur du débit de ces frais peut varier selon les banques, les entre-
prises et la technique de financement retenue. L’intérêt est dit précompté s’il est
dû lors de l’octroi du prêt et il est dit postcompté, s’il est dû lors du rembourse-
ment de ce prêt. La première de ces deux solutions avantage la banque qui, pour
une même rémunération, doit prêter une somme moindre.

Table des
matières
I-2 Intérêt composé
I-2.1 Principes
Lorsque la durée du prêt ou du placement excède un an, il est d’usage que

thématique
Index
l’intérêt soit payé périodiquement au moins une fois par an et non en une seule
fois. C’est même une obligation légale pour les emprunts obligataires à long terme
qui comportent nécessairement un intérêt annuel à terme échu. Il est dès lors
possible de replacer l’intérêt pendant le reste de la durée du prêt; c’est ainsi que si
les intérêts sont versés annuellement, une somme x0 = 20000, placée au taux i =
10%, produit pendant un an un intérêt ix0 = 0,1 x 20000 = 2000. Le capital dispo-
nible x1 à la fin de la première période est donc x1 = x0 + ix0 = x0 (1 + i), soit dans
notre exemple numérique: x1 = 20000 + 2000 = 20000 x 1,1 = 22000.
Si l’on décide de placer encore un an le capital initial plus les intérêts, le capital
disponible à la fin de la seconde période annuelle x2 est égal au capital placé au
début de cette période, c’est-à-dire x1 = 22000, auquel il faut ajouter les intérêts
produits pendant cette seconde période, c’est-à-dire ix1 = 0,1 x 22000 = 2200; en
définitive x2 est égal à:
x2 = x1 + ix1 = x1 (1 + i) = 22000 + 2200 = 22000 x 1,1 = 24200

1. On distingue traditionnellement trois catégories d’effets commerciaux:


- la traite ou lettre de change, tirée par le commerçant créancier et acceptée par son client,
- le billet à ordre émis par le client,
- le warrant endossé par l’emprunteur à l’ordre du prêteur.
Il existe par ailleurs, un effet financier (c’est-à-dire non lié à une ou plusieurs transactions commerciales
particulières), appelé billet de trésorerie, qui est émis par une entreprise pour couvrir sur une courte période un
découvert; techniquement le mécanisme est voisin de celui de l’escompte.
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1149

ce qui peut encore s’exprimer en fonction du placement initial x0 en remplaçant x1


par sa valeur exprimée en fonction de x 0 = 20 000 c’est-à-dire x 0 (1 + i) =
20000 x 1,1:
x2 = x1 (1 + i) = [x0 (1 + i)] (1 + i) = x0 (1 + i) 2
2
soit dans notre exemple numérique x2 = 20000 x 1,1 .
En poursuivant le raisonnement, il est facile d’établir que le capital disponible
après un nombre entier t d’années est:
xt = x0 (1 + i) t relation 485
Cette relation 485 est applicable à un découpage temporel quelconque
(mensuel, trimestriel, etc.), à condition que le taux soit défini de manière cohé-
rente avec ce découpage (voir § II-2, page 1159).
Lorsque les intérêts produits sont aussitôt et intégralement replacés (comme on
vient de le voir), on parle de placement à intérêt composé, le capital disponible xt
est appelé par les actuaires: valeur acquise (pour un capital x0 placé à l’intérêt
composé au taux annuel i pendant t années) ou encore valeur future. L’opération
qui consiste à calculer xt à partir des valeurs x0, i et t est dite capitalisation et le
coefficient (1 + i) t est appelé coefficient de capitalisation.
On peut ajouter que lorsque le nombre d’années t n’est pas entier, par exemple
2,25 années, deux méthodes sont utilisables:
Table des

- la première, utilisée généralement par les banques, est souvent qualifiée de


matières

capitalisation mixte:
• elle consiste à ajouter à la valeur acquise au bout de la valeur tronquée du
nombre d’années de placement, ici 24200 au bout de 2 ans, les intérêts
simples calculés pro rata temporis sur la fraction d’année restante1 (ici
thématique

0,25 an), soit 0,1 x 0,25 x 24200 = 605, ce qui donne une valeur finale de
Index

24200 + 605 = 24805;


• si l’on généralise le raisonnement en désignant par θ la valeur tronquée du
nombre d’années de placement (θ = 2, dans notre exemple), et par (t – θ)
la fraction d’année résiduelle (t – θ = 0,25, dans notre exemple), on peut
écrire xt = x0 (1 + i) q [1 + (t – θ) i] = 20000 x 1,12 x 1,025;
• on peut remarquer qu’il est indifférent de situer la fraction d’année rési-
duelle en fin de placement (ce que nous avons fait) ou au début de celui-ci
(ce qui aurait conduit à avoir: 20000 x 1,025 x 1,12);
- la seconde, utilisée principalement en calcul économique, consiste à appli-
quer directement la relation trouvée, avec une élévation à une puissance non
entière, ce qui donne ici 20000 x 1,12,25 = 24783,55; la différence entre les
deux solutions numériques est faible et va toujours dans le sens d’une valeur
supérieure pour la capitalisation mixte2.

1. le calcul sera souvent plus complexe car pour de nombreuses opérations, les établissements bancaires calculent
des intérêts simples pour la période qui va jusqu’au 31 décembre, puis capitalisent les intérêts par année civile.
2. ce qui tient au fait que (1 + i) t – θ < [1 + (t – θ) i], ce que l’on ne démontrera pas ici.
1150 Gestion de la production et des flux

I-2.2 Les modalités pratiques de calcul d’une capitalisation


Nous n’aborderons ici que le cas de la capitalisation d’un versement unique
(présenté dans ses principes au § I-2.1) et étudierons ultérieurement le cas de la
capitalisation d’un échéancier de versements (cf. § II, page 1156). Les tables
financières, longtemps utilisées, ne seront pas présentées parce que leur intérêt a
été réduit à néant par l’évolution technologique. On se concentrera donc sur
l’usage des calculettes et des tableurs.
Prenons l’exemple du calcul du capital disponible au bout de 12 ans après avoir
placé à intérêts composés une somme de 20000, au taux annuel de 9%. L’applica-
tion de la relation 485 de la page 1149, pour t = 12, i = 9 / 100 = 0,09 et x0 = 20000,
donne : x12 = (1 + 0,09) 12 x 20000. Trois approches permettent de résoudre le
problème posé:
- l’utilisation d’une calculette de base, dotée de la fonction puissance, donne
1,0912 = 2,81266478 qui, multiplié par 20000, donne 56253,29564 que l’on
doit arrondir à 56253,30;
- l’utilisation d’une calculette dotée de fonctions financières fournit le même
résultat que précédemment: on saisit les valeurs des paramètres x0, i et t à
l’aide des touches appropriées, généralement repérées par:
• PV pour x0, où PV signifie «present value», c’est-à-dire la valeur actuelle;
ici on saisit la valeur – 20000 (le signe «–» s’imposant pour indiquer qu’il
s’agit d’un décaissement),
• N pour t, où N signifie «number of periods» (ici 12),

Table des
matières
• i restant i (i pour «interest»); le taux i est à saisir en pourcentage (par
exemple: 9 pour 9%) et non en valeur décimale (c’est-à-dire 0,09 pour
9%);
on appuie ensuite sur la touche FV , où FV signifie « future value » (sur
certaines machines, cette frappe doit être précédée de celle de la touche CPT 1

thématique
Index
où CPT signifie «compute», ce qui déclenche le calcul et l’affichage de la
valeur cherchée xt, ici x12 = 56253,30);
- Les tableurs possèdent des fonctionnalités de mathématiques financières
comparables à celles des calculettes financières. Examinons comment calculer
avec la version 5 d’Excel  (tableur retenu systématiquement à titre d’exemple
compte tenu de sa très large diffusion) la valeur capitalisée x12, en supposant
que les données du problème posé aient été préalablement saisies dans la feuille
de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule B4 étant vide initialement). Il suffit
alors de taper2 «= VC(B1;B2;0;B3;0)», dans la cellule B4, pour obtenir le résultat
voulu. On aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’importe quelle cellule
(ici la cellule B6) comme étant «= VC(0,09;12;0; -20000; 0)». Enfin, pour calculer

1. L’absence de cette touche sur la calculette implique qu’il suffit de frapper la touche «FV»; sur certaines calcu-
lettes (et en particulier celles qui utilisent la touche «CPT»), il faut d’abord s’assurer que la valeur prise par le
paramètre P / Y (pour payments / year, c’est-à-dire nombre de versements effectués sur la période, ici l’année,
retenue pour définir le taux) est égale à 1 (ce qui est bien le cas dans notre exemple, puisqu’il n’y a qu’un verse-
ment par an); cette initialisation s’effectue en utilisant la touche P/Y.
2. Une autre solution consiste à taper «=» dans le cadre de saisie de formule de la cellule active, ce qui
déclenche l’affichage d’une touche fx, immédiatement à gauche de ce cadre, puis à cliquer sur ce
bouton pour obtenir l’«assistant - fonction» (ou à choisir l’option «Fonction» de l’option ins. de la barre
de menu). On obtient alors un double menu déroulant. Il faut alors choisir l’option Finances, puis
passer dans le menu déroulant de droite pour sélectionner la fonction VC pour saisir les paramètres,
il faut alors appuyer sur la touche suivant et l’utilisateur est alors guidé pas à pas. On peut ajouter
qu’un système d’aide en ligne bien fait est disponible.
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1151

le coefficient de capitalisation 1,0912 dans une cellule quelconque, il suffit de


donner à cette cellule la définition «= 1,09^12».

I-2.3 Représentation graphique de problèmes de mathématiques


financières
Le calcul financier permet d’échanger un décaissement (ou une série de
décaissements) contre un encaissement (ou une série d’encaissements). L’encais-
sement s’analyse comme une somme positive et le décaissement comme une
somme négative. Encaissements et décaissements sont datés, c’est donc sur un
graphique à 2 dimensions, l’une repérant le temps et l’autre les flux de trésorerie,
que l’on représentera le phénomène.
Dans l’exemple du paragraphe précédent, le calcul financier au taux annuel
Table des
matières

d’intérêt composé de 9%, considérait comme équivalent un décaissement initial


de 20000, c’est-à-dire du flux de trésorerie à la date t = 0 de – 20000, et un
remboursement 12 ans plus tard de 56253,30, c’est-à-dire un flux de trésorerie à
la date t = 12 de +56253,30. Ces 2 flux pourraient se représenter simplement par
thématique

2 points sur un graphique, mais il est plus parlant de représenter ces flux par des
Index

vecteurs qui soulignent l’amplitude des flux et leur direction (voir figure 277).
FIGURE 277
Capitalisation d’un flux unique
Flux nets de
trésorerie +56253,30
Décaissement Encaissement

i = 9%

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 temps
(année)
– 20000

I-2.4 Remarques
Dans la formulation implicite du problème des intérêts composés, on a
–t
x0 – xt ( 1 + i ) = 0 , où 4 paramètres interviennent (t, i, x0, xt); nous avons défini
l’un d’entre eux à partir des 3 autres supposés connus, lorsque nous avons cherché
1152 Gestion de la production et des flux

à déterminer x0 (cf. § I-2, page 1148) et xt (cf. § I-3, page 1154). Il est bien évident
que l’on peut également chercher à déterminer t ou i, les autres paramètres étant
supposés connus.
I-2.4.1 Recherche de i (t, x0 et xt étant supposés connus)
À partir de la relation 485 de la page 1149: xt = x0 (1 + i) t, on déduit immédiate-
ment que:
xt 1 ⁄ t
i= - ---- –1 relation 486
x0
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Recherche du taux annuel
d’intérêt qui, pour un placement de 20000 à intérêts composés servis annuellement à terme
échu, donne 12 ans plus tard une valeur future de 56253,30. L’application de la relation 486
56253,30 0,083333
donne, avec 1 / 12 = 0,083333 : i = ---------------------- – 1 = 0,09 , d’où i = 9%. Cela étant, les
20000,0
calculettes financières fournissent directement cette valeur : il suffit de saisir x0 = 20 000
(touche PV ), xt = 56253,30 (touche FV ), t = 12 (touche N ), puis de taper sur la
touche i (sur certaines machines, cette frappe doit être précédée de celle de la
touche CPT ), pour obtenir i = 9%. Examinons comment calculer ce taux avec le tableur Excel,
en supposant que les données du problème aient été préalablement saisies dans la feuille de calcul,
dans les cellules A1 à B4 (la cellule B1 étant vide). Il suffit alors de taper «= TAUX (B2;0;B3;B4;0) »,
dans la cellule B1, pour obtenir le résultat voulu. On aurait obtenu le résultat souhaité en définissant
n’importe quelle cellule comme étant «= TAUX (12;0;-20000;56253,3;0) ».

Table des
matières
thématique
Index

Remarquons que ce problème aurait pu se formuler comme rechercher le taux


d’actualisation qui rend équivalent la disposition de 20000 € maintenant ou celle
de 56253,30 € dans 12 ans ; implicitement, lorsque l’on parle de taux d’actualisa-
tion sans autre précision, la période est annuelle et le calcul se fait à intérêts
composés.
Cette relation 486 permet de calculer le taux i12 mensuel (trimestriel ou semes-
triel…) équivalent au taux annuel si l’on retient une optique de placement à inté-
rêts composés, c’est-à-dire servis respectivement toutes les fins de mois (ou 3
mois, ou 6 mois…), étant entendu que l’intérêt servi n’est pas le douzième (ou le
quart, ou la moitié…) de l’intérêt annuel, ce qui serait le cas d’un placement à
intérêt simple servi en plusieurs fois, mais que l’intérêt est capitalisé. Ceci
implique que l’on ait: x0 (1 + i12) 12 = x1 = x0 (1 + i), d’où: i12 = (1 + i) 1 / 12 – 1
et, d’une façon générale, pour h versements par an, le taux équivalent ih est:
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1153

ih = ( 1 + i ) 1 ⁄ h – 1 relation 487
On reviendra sur ces différentes définitions de taux au § II-2, page 1159.
EXEMPLE : Pour i = 9%, le taux proportionnel mensuel est = 0,09 / 12 = 0,0075 tandis que
le taux mensuel équivalent est i12 = 1,091 / 12 –1 = 0,007207 = 0,7207 %, et le taux trimestriel
équivalent est i4 = 1,090,25 –1 = 0,021778 = 2,1778 %.
Le taux équivalent est inférieur au taux proportionnel, en raison de la capitali-
sation des intérêts.
I-2.4.2 Recherche de t (i, x0 et xt étant supposés connus)
Le calcul de t, les autres paramètres étant fixés, est un peu plus compliqué car
il nécessite de passer par les logarithmes. Nous venons de voir que:
t
(xt / x0) = (1 + i)
d’où: Log (xt) – Log (x0) = t Log (1 + i) et :
Log ( xt ) – Log ( x0 )
t = ------------------------------------------
- relation 488
Log ( 1 + i )
Les logarithmes utilisés ici sont les logarithmes népériens, mais la relation reste
vraie si l’on utilise les logarithmes décimaux.
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Recherche de la durée nécessaire
t pour obtenir 56253,30 en plaçant 20000 à intérêts composés servis annuellement à terme échu,
au taux annuel de 9%. L’utilisation d’une calculette donne les valeurs des logarithmes népériens
Table des
matières

(Log (56253,3) = 10,937620; Log (20000) = 9,903488; Log (1,09) = 0,086178) ou celle des
logarithmes décimaux (log (56253,3) = 4,750148 ; log (20000) = 4,301030 ; log (1,09) =
10,937620 – 9,903488 4,750148 – 4,301030
0,037426). Il s’ensuit que t a pour valeur: t = ----------------------------------------------------- = --------------------------------------------------
0,086178 0,037426
= 12. Cela étant, les calculettes financières fournissent directement cette valeur: il suffit de
thématique

saisir x0 = 20000 (touche PV ), xt = 56253,3 (touche FV ), i = 9% (touche i ), puis de


Index

taper sur la touche N (sur certaines machines, cette frappe doit être précédée de
celle de la touche CPT ), pour obtenir t = 12. Examinons comment calculer cette durée avec
le tableur Excel, en supposant que les données du problème aient été préalablement saisies dans la
feuille de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule B2 étant vide). Il suffit alors de taper « =NPM
(B1;0;B3;B4;0) » (ou «=NPM (B1;0;B3;B4) »), dans la cellule B2, pour obtenir le résultat voulu. On
aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’importe quelle cellule comme étant «=NPM (0,09;0;-
20000;56253,3;0) ».
1154 Gestion de la production et des flux

I-3 Actualisation
I-3.1 Principes
La formule xt = x0 (1 + i)t fait intervenir quatre paramètres (x0, xt, t et i). La
connaissance de trois d’entre eux entraîne nécessairement celle du quatrième. Si
l’on connaît xt, i et t, on peut chercher x0, c’est-à-dire le montant du capital qui,
placé à intérêts composés au taux d’intérêt annuel i pendant t années, donne xt.
Cette opération est connue sous le nom d’actualisation. Mathématiquement on a:
xt = x0 (1 + i) t ⇔ x0 = xt (1 + i)–t relation 489
Le coefficient (1 + i)– t qui, multiplié à la valeur future xt, permet de retrouver
la valeur actuelle x0 est appelé coefficient d’actualisation. Pour i et t fixés, le
coefficient d’actualisation est l’inverse du coefficient de capitalisation. La figure
278, illustre bien la différence de vision du temps dans les approches de capitali-
sation et d’actualisation; cela étant, la relation 489 montre bien que mathémati-
quement il s’agît de la même chose. On peut ajouter que le taux d’actualisation est
souvent noté α, pour éviter la confusion avec le taux d’intérêt.
FIGURE 278
Le déroulement du temps dans les processus de capitalisation et d’actualisation

CAPITALISATION ACTUALISATION

Table des
matières
x2 = 121 = – (– 100) x (1+0,1) 2 x2 = 121

i = 10% / an α = 10% / an
0

thématique
temps temps

Index
1 2 0 1 2

x0 = – 100 x0 = – 100 = – (121) x (1+0,1)–2

I-3.2 Modalités pratiques de calcul d’une actualisation


Soit à calculer la valeur d’une obligation à coupons capitalisés à 9 % et
remboursée 56253,30 € dans 12 ans (capital + intérêts). Techniquement1, il s’agit
de calculer la valeur actuelle x0 d’une somme de 56253,30 € disponible dans 12
ans et résultant d’un placement à intérêts composés au taux d’intérêt annuel de
9%. Examinons successivement les trois approches de résolution:
- l’utilisation de la fonction puissance permet de calculer 1,09 –12, ce qui donne
0,35553473 (pour un affichage à 8 chiffres après la virgule) qui, multiplié par
56253,3 donne 20000,00 € comme valeur actuelle (compte tenu du fait qu’il
n’est pas possible de descendre en dessous du centime);

1. Le taux est constant sur la période pour les obligations à taux capitalisées; ce n’est pas le cas avec les bons de
capitalisation où le taux varie par tranche de période (par exemple 10% pour les deux premières années, 7%
pour les trois suivantes et 8% pour les deux dernières), les intérêts restant composés.
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1155

- l’utilisation d’une calculette dotée des fonctions financières donne le même


résultat qu’à l’alinéa précédent. On entre les valeurs t = 12 (touche N ), i = 9
(en%, touche i ) et xt = 56253,3 (touche FV ), puis on appuie sur la touche PV
(sur certaines machines, cette frappe doit être précédée de celle de la touche
CPT ), pour obtenir x0 (valeur affectée du signe «moins»);
- examinons enfin comment calculer, avec le tableur Excel, celle valeur actualisée,
en supposant que les données du problème aient été préalablement saisies dans
la feuille de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule B3 étant vide); il suffit alors
de taper «=VA (B1;B2;0;B4;0)» dans la cellule B3, pour obtenir le résultat voulu
(voir page suivante). Pour calculer le coefficient d’actualisation 1,09–12 dans une
cellule quelconque, il suffit de donner à cette cellule la définition «=1,09^ (-12)».

I-3.3 Actualisation et bilan actualisé


Table des
matières

Dans un certain nombre de problèmes financiers, x0 et xt ne correspondent pas


à des placements mais représentent des flux de trésorerie quelconques (recettes,
dépenses, emprunt, prêt). L’actualisation ne fait alors que traduire une équivalence
entre une somme disponible à la date t et une somme disponible maintenant. C’est
thématique

ce principe d’équivalence qui est à la base du bilan actualisé qui est une technique
Index

de calcul économique permettant de synthétiser par un seul nombre la rentabilité


d’un projet d’investissement en vue de la comparer à celle d’autres projets
d’investissement (le terme bilan n’est donc pas à prendre ici dans son acception
comptable). Un projet d’investissement se caractérise par un échéancier d’encais-
sements et de décaissements. L’indicateur synthétique de la rentabilité du projet
est obtenu en effectuant la somme algébrique des valeurs actuelles des flux de
trésorerie de cet échéancier. Cet indicateur est connu sous le nom de Flux Net de
Trésorerie Actualisé (FNTA) ou encore sous celui de bénéfice actualisé1 ou de
Valeur Actuelle Nette (VAN).
Dans le bilan actualisé, le taux d’intérêt ne s’analyse plus comme la rémunéra-
tion d’un placement, mais comme une technique cohérente permettant de
«troquer» un échéancier contre une somme ponctuelle. Cette différence d’optique
se marque en utilisant le terme de taux d’actualisation à la place de celui de taux
d’intérêt.
Lorsque le FNTA, calculé avec le taux i, est positif, on est assuré que la renta-
bilité financière du projet examiné est supérieure au taux i et, lorsque le FNTA est

1. Cette dernière appellation est contestable car la comparaison de certains projets d’investissement peut ne porter
que sur des dépenses et donc être exclusive de toute idée de bénéfice («achat d’immeuble» contre «location
d’immeubles» pour le siège d’une société par exemple).
1156 Gestion de la production et des flux

nul, que la rentabilité financière du projet est strictement égale à i. Dans ce dernier
cas, il est financièrement indifférent de réaliser le projet d’investissement d’une
durée de vie de T années ou de placer à intérêts composés la même somme pendant
T ans, si le taux d’intérêt versé est i, ce qui confère à i le rôle de la rémunération
non d’un placement financier, mais d’un «placement industriel». Le taux d’actua-
lisation qui donne un FNTA nul est appelé selon les auteurs Taux de Rentabilité
Interne (TRI) ou encore Taux Moyen de Rentabilité (TMR). Les financiers
parlent de taux actuariel ou de taux effectif d’une opération lorsque les flux nets
de trésorerie sont uniquement liés à des transactions financières. Sur certaines
calculettes financières, ce taux est obtenu en utilisant la touche IRR (IRR pour
Internal Rate of Return, qui est la traduction littérale de TRI).
Ajoutons enfin que, dans un bilan actualisé, il est d’usage de surligner (xt) les
valeurs futures xt, pour désigner les valeurs actuelles qui leur sont équivalentes au
taux d’actualisation i. Cette convention est nécessaire dans la mesure où x0 ne
saurait sans ambiguïté désigner la valeur actuelle de l’une quelconque des valeurs
futures.
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Calculer le FNTA d’un projet
d’investissement dont l’échéancier est le suivant : – 2 000 (investissement, et donc
décaissement) réalisé à la date 0, et de + 1000 de flux net de trésorerie (= bénéfice après impôt
+ amortissement) disponibles à la fin de l’année 1, + 900 à la fin de l’année 2, et + 1200 à la fin
de l’année 3, le taux d’actualisation étant de 5%:
x0 = – 2000

Table des
x1 = 1000 x 1,05 –1 = 952,381

matières
x2 = 900 x 1,05 –2 = 816,327
x3 = 1200 x 1,05 –3 = 1036,605
FNTA = – 2000 + 952,381 + 816,327 + 1036,605 = 805,313

thématique
Le TRI de ce projet est 24,685115%, ce que l’on peut vérifier aisément à l’aide d’une calculette:

Index
– 2000 + (1000 x 1,246851 15 –1) + (900 x 1,24685115 –2) + (1200 x 1,24685115 –3) = 0
Examinons comment calculer celle valeur actualisée avec le tableur Excel, en suppo-
sant que les données du problème aient été préalablement saisies dans la feuille de
calcul, dans les cellules A1 à B7 (les cellules B6 et B7 étant vides). Pour calculer le
FNTA, il suffit alors de taper dans la cellule B6 « =B2+VAN(B1;B3 :B5) » ou
«=B2+VAN(B1;B3;B4;B5)» ou d’utiliser les facilités offertes en insertion de fonction
financière. Pour calculer le TRI, il faut taper dans la cellule B7 «= TRI (B2: B5)». Pour
le calcul du FNTA, on aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’importe quelle
cellule comme étant «-2000+VAN(0,05;1000;900;1200)». Par contre, pour le calcul
du TRI, le calcul direct n’est pas possible. D’une manière générale, il est judicieux de
séparer les données, des traitements à effectuer. Ceci permet ensuite très facilement
de contrôler l’impact d’un changement de données sur des calculs et effectuer ainsi
des analyses de sensibilité (par exemple ici, le changement de la valeur de la cellule
B3 passant de 1000 à 1200, conduit à un FNTA de 995,79 et un TRI de 30,07%).
L’influence du taux d’actualisation sur la valeur prise par le FNTA est illustrée
par la figure 279.

SECTION II LE TRAITEMENT DES ÉCHÉANCIERS


Dans la section I, nous avons vu que l’utilisation d’un taux d’intérêt ou d’un
taux d’actualisation donné permettait de définir l’équivalence de sommes disponi-
bles à deux dates différentes. Mais en réalité, comme le laissait d’ailleurs entrevoir
l’exemple du § I-3.3, page 1155, les principes de la capitalisation ou de l’actuali-
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1157

FIGURE 279
Évolution des FNTA en fonction du taux d’actualisation
FNTA
1200
1000
805,31 800
600
400
24,69%
200
Table des
matières

5% Taux d’actualisation
0
0,08

0,12

0,16

0,2

0,24

0,28

0,32

0,36

0,4

0,44

0,48
0,04

– 200
– 400
– 600
thématique
Index

sation permettent également de définir l’équivalence entre un échéancier et une


somme disponible à une date quelconque. De très nombreux problèmes financiers
utilisent des échéanciers constants, ce qui permet l’emploi de formules de calcul
relativement simples; ceux qui seront abordés dans cette section utilisent exclusi-
vement une logique d’intérêts composés. Mais avant d’aborder ces points, on
examinera d’une part, comment adapter au cas des échéanciers la représentation
graphique présentée au § I-2.3, page 1151, et, d’autre part, les problèmes posés
par la définition des taux.
II-1 Représentation graphique des échéanciers
Dans de nombreux problèmes économiques, les flux de trésorerie peuvent être
considérés comme sécrétés à longueur de période (par exemple les ventes d’un
article de consommation courante) et non à des dates ponctuelles, comme c’est le
cas pour des remboursements d’emprunt, paiements de loyer, etc. Nous convien-
drons toujours, dans ce chapitre, de définir la première période comme celle
comprise entre les dates 0 et 1, la seconde période, comme celle comprise entre
les dates 1 et 2, etc., ces dates sont, bien entendu, conventionnelles et dépendent
du problème traité. Par exemple si l’on s’intéresse au versement trimestriel d’un
loyer (la recette étant ponctuelle dans ce cas) à partir du 31 mars 2003, on peut
convenir conventionnellement que la date 0 est celle du 1er janvier 2003, puisqu’il
1158 Gestion de la production et des flux

s’agit de versements trimestriels, la date 1 est celle du 31 mars 2003, date du


premier versement ; la date 2 est celle du 30 juin 2003, la date 3 est celle du
30 septembre 2003, etc.
Pour visualiser le problème des flux sécrétés de manière plus ou moins
continue, on utilise parfois un graphique du type de celui de la figure 280, où les
flux de trésorerie sont représentés par des flèches épaisses au-dessus (s’il s’agit
d’encaissement) ou en dessous (s’il s’agit de décaissement) de l’axe des temps, à
l’aplomb de chaque période concernée. Le problème analysé ici est celui d’un
investissement de 1000 (décaissement ⇒ un flux égal à – 1000) rapportant, au
cours de chacune des 5 périodes suivantes, un flux net de trésorerie de 263,80
(encaissement ⇒ 5 flux égaux à + 263,80).
FIGURE 280
Flux de période et flux ponctuels
Flux nets de
Décaissement Encaissement

trésorerie i = 10%

+263,80
0
temps
1 2 3 4 5 (année)
période période périodepériode période
1 2 3 4 5

– 1000

Table des
matières
Mais en réalité, le calcul financier nécessite de convenir que le flux de trésorerie
d’une période est «sécrété» ponctuellement à une date précise et non à longueur
de temps (à moins de passer en notation continue ce qui dépasse l’objectif d’initia-

thématique
tion poursuivi ici). Dans la pratique, on privilégie:

Index
- soit la convention d’un versement en fin de période, appelé encore verse-
ment à terme échu,
- soit celle d’un versement en début de période, appelé encore versement à
terme d’avance (lequel est simplement décalé d’une période par rapport au
versement en fin de période).
De toute façon, on peut toujours calculer d’une façon simple l’incidence de toute
autre convention comme celle d’un versement en milieu de période (comme on le
verra au § II-6, page 1183). Tant que l’on n’est pas familiarisé avec les consé-
quences du choix d’un raisonnement « fin de période » ou d’un raisonnement
«début de période», l’appel à un schéma d’analyse s’avère indispensable pour ne
pas se tromper. Les figures 281 et 282, page 1159, illustrent ce point:
- si la convention de flux sécrété en fin de période est prise (figure 281), la
rentabilité de l’investissement (voir définition au § I-3.3, page 1155), c’est-
à-dire son taux de rentabilité interne est de 10% / an.
- si la convention de flux sécrété en début de période est prise (figure 282), tout
se passe, du point de vue des calculs, comme si l’investissement net initial
correspondait à un flux égal à – 1000 + 263,8 = – 736,2, étant entendu qu’il
ne procure plus alors que 4 rentrées ponctuelles de + 263,8; on peut ajouter,
pour souligner le poids de l’hypothèse retenue, que, dans ce premier cas, la
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1159

FIGURE 281
Échéancier de flux en fin de période
Flux nets de

Décaissement Encaissement
trésorerie i = 10%
+263,80
0 temps
(année)
1 2 3 4 5

– 1000

rentabilité de l’investissement, c’est-à-dire son taux de rentabilité interne, est


de 16,13% / an.
FIGURE 282
Échéancier de flux en début de période

Flux nets de
Décaissement Encaissement

trésorerie i = 16,13%
+263,80
temps
0 (année)
1 2 3 4 5
Table des
matières

– 736,20
– 1000
thématique

II-2 Les différents taux d’intérêt en cas de versements pluri-


Index

annuels
Le taux d’intérêt se définit toujours pour une période de référence donnée. On
retiendra ici comme période l’année mais rien ne s’oppose à ce que celle-ci soit le
trimestre, le semestre ou le mois. L’échéancier que l’on a à traiter peut être défini
avec un découpage temporel plus fin; par exemple, on peut avoir un taux annuel
et devoir travailler sur des données mensuelles. Dans ce cas, le taux d’intérêt à
utiliser dans les calculs n’est pas le taux annuel mais un taux défini pour la période
la plus courte ; un tel taux est dit taux périodique. Le traitement de données
trimestrielles conduit à utiliser un taux trimestriel, celui de données mensuelles,
à utiliser un taux mensuel, etc. L’usage d’un taux périodique n’a rien à voir avec
le mode de calcul le liant au taux annuel. Dans cette section, le taux périodique
sera toujours utilisé en suivant la logique de l’intérêt composé, quel que soit le
mode de calcul retenu. Deux modes de calcul sont possibles:
- le mode de calcul suivant la logique de l’intérêt simple présentée en
section I; dans ce cas, la règle de calcul liant taux périodique et taux annuel
est
taux annuel = taux périodique x nombre de périodes par an relation 490
on ajoute le qualificatif nominal (ou le qualificatif proportionnel) et l’on
parle de taux nominal annuel (ou de taux proportionnel annuel) et de taux
nominal mensuel (ou de taux proportionnel mensuel), en cas de verse-
1160 Gestion de la production et des flux

ments mensuels, etc.; cette règle de calcul est celle utilisée par les banques
dans les opérations de prêt consenti à plus d’un an; le plus souvent, lorsque
l’on parle de taux nominal, il s’agit du taux nominal annuel; le taux effectif
global utilisé dans les dossiers de prêt est un taux annuel proportionnel au
taux périodique (mode de calcul) qui est régi suivant la logique des intérêts
composés (usage), l’échange entre une somme disponible nette de frais de
dossier et un échéancier de versements incluant remboursements, assurances
et intérêts (voir § II-5.2, page 1180);
- le mode de calcul suivant la logique des intérêts composés présentée avec la
relation 485 de la page 1149:
taux annuel = (1 + taux périodique) nombre de périodes par an – 1relation 491
on ajoute le qualificatif actuariel (ou le qualificatif équivalent) et l’on parle
de taux actuariel annuel (ou de taux équivalent annuel) et de taux actua-
riel mensuel ou de ( taux équivalent mensuel), en cas de versements
mensuels, etc.; le taux périodique équivalent est utilisé systématiquement
dans les analyses de rentabilité des dossiers d’investissement (dans le cadre
de bilans actualisés présentés au chapitre III, § II-2.2, page 176) et générale-
ment dans les opérations de crédit-bail.
FIGURE 283
Exemple de passage du taux annuel au taux périodique
mensuel… et réciproquement

Table des
matières
Taux DÉTERMINATION SELON LA Taux
annuel mensuel
logique de l’intérêt simple

thématique
relation 492 12% / 12

Index
12% 1%
relation 490
1% x 12

logique de l’intérêt composé


relation 493 1,121/12 – 1
12%
0,949%
12
1,00949 – 1 relation 491

Si, pour qualifier le taux d’intérêt i, on utilise:


- un premier indice qui peut prendre:
• la valeur a pour désigner un taux annuel
• ou la valeur p, pour désigner un taux périodique (mensuel ou trimestriel
ou…), calculé sur h versements par an (h = 12 ou h = 4 ou…)
- un second indice (pouvant être omis) qui peut prendre:
• la valeur A pour désigner un taux actuariel (ou un taux effectif)
• ou la valeur N, pour désigner un taux nominal (ou un taux proportionnel)
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1161

On peut alors synthétiser les relations qui existent entre ces taux:
- calcul du taux nominal périodique iNp à partir du taux annuel ia :
i Np = ia ⁄ h relation 492
Remarque sur l’usage des calculettes financières: la plupart de ces calculettes permet-
tent de travailler automatiquement avec ce taux périodique proportionnel en définissant:
• le paramètre P / Y (nombre de paiements par an) comme étant égal au nombre h de
périodes par an (par exemple h = 12, si l’on travaille avec un taux annuel et que l’on
traite des données mensuelles),
• certaines calculettes (comme la BSII de Texas Instrument) utilisent un second para-
mètre, C / Y (nombre de compositions des intérêts par an) qui, dans ce cas, doit être
égal aussi au nombre h de périodes par an;
• en conséquence de quoi, pour i = 12%, P / Y = 12 (et C / Y = 12, pour les calculettes
du type BSII), les calculs seront effectués sur des données mensuelles utilisant un repé-
rage temporel exprimé en nombre de mois, avec le taux mensuel de 1% (en application
de la relation 492). La contrepartie de cette facilité offerte est qu’il faut veiller à bien
avoir P / Y = 1 (et C / Y = 1, pour les calculettes du type BSII), si l’on traite des
données annuelles (ou des données définies avec la même unité de temps que celle
utilisée pour le taux).
- calcul du taux périodique équivalent iAp à partir du taux annuel ia : la relation
493 reprend, avec une symbolique différente, la relation 486 de la page 1152:
1⁄h
iAp = ( 1 + iAa ) –1 relation 493
Remarque sur l’usage des calculettes financières: les calculettes (comme la BSII de
Texas Instrument) utilisant les paramètres P / Y et C / Y permettent de travailler automa-
tiquement avec ce taux périodique équivalent en définissant:
Table des
matières

• le paramètre P / Y (nombre de paiements par an) comme étant égal au nombre de


périodes par an (par exemple 12, si l’on travaille avec un taux annuel et que l’on traite
des données mensuelles),
• le paramètre C / Y (nombre de compositions des intérêts par an) comme étant égal à 1,
le taux d’intérêt i à saisir est toujours le taux annuel.
thématique

En conséquence de quoi, pour C / Y = P / Y = 12 et i = 12%, les calculs seront effectués


Index

sur des données mensuelles, avec un repérage temporel exprimé en nombre de mois, avec
le taux mensuel de 0,949% (en application de la relation 493). Pour les calculettes n’utili-
sant pas le paramètre C / Y, une solution de remplacement sera évoquée à la fin de ce § II-
2.
- calcul du taux nominal annuel iNa à partir du taux périodique ip :
iNa = h ⋅ ip relation 494
Remarque sur l’usage des calculettes financières: Les calculettes financières travaillant
avec le paramètre P / Y (plus éventuellement, le paramètre C / Y) ayant pris la valeur du
nombre h de périodes par an peuvent être utilisées pour calculer le taux qui assure
l’échange entre un échéancier constant et une somme ponctuelle (ce qui correspond à une
généralisation de la démarche décrite au § I-2.4.1, page 1152); dans ce cas, c’est le taux
annuel et non le taux périodique qui est affiché.
- calcul du taux actuariel (ou effectif) annuel iAa à partir du taux périodique ip :
h
iAa = ( 1 + ip ) – 1 relation 495
Il est fréquent de vouloir calculer le taux annuel équivalent associé à un taux
nominal annuel utilisé sur une période mensuelle (ou trimestrielle ou, etc.). Le
taux actuariel annuel correspondant au taux nominal mensuel calculé à partir du
taux nominal annuel de 12% est, en application de la relation 495: (1 + 0,12 / 12)12
– 1 = 12,6825 %. Un usage bancaire assez répandu qualifie ce taux actuariel
annuel de taux équivalent mensuel; ceci s’explique par le fait que les banquiers
1162 Gestion de la production et des flux

n’utilisant pas de taux périodiques équivalents (les taux périodiques qu’ils utili-
sent étant nécessairement proportionnels), l’expression utilisée ne semble pas
ambiguë et correspond bien pour tous à un « taux annuel équivalent à un taux
mensuel proportionnel à un taux nominal annuel» (il faut bien reconnaître que
cette dernière expression est un peu longue!).
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur: Les calculettes qui n’utilisent pas
le paramètre C / Y donnent généralement la possibilité de passer du taux nominal annuel, au
taux annuel équivalent au taux périodique proportionnel à ce taux nominal annuel ; il suffit
d’utiliser la fonction correspondante pour pouvoir se ramener au cas du taux périodique
proportionnel: par exemple, pour un découpage temporel mensuel, à un taux annuel équivalent
de 12,6825% correspond le taux annuel nominal de 12%, valeur que l’on rentre pour i (à la
place de 12,6825%), ce qui conduit à travailler avec un taux mensuel de 1% qui est bien le taux
mensuel équivalent au taux annuel de 12,6825%. Cette démarche est également implicitement
celle des tableurs, comme on va le voir. Examinons comment calculer le taux actuariel annuel corres-
pondant au taux nominal annuel de 12% pour des versements mensuels. Pour effectuer cette conver-
sion, il suffit de taper «=TAUX.EFFECTIF(0,12;12)» dans n’importe quelle cellule, pour obtenir la valeur
cherchée (0,126825). On notera que cette fonction fait partie des fonctions additionnelles à installer
sous Excel. Symétriquement, pour calculer le taux nominal annuel correspondant au taux effectif annuel
de 4,0604%, pour des versements trimestriels, il suffit de taper «=TAUX.NOMINAL(0,126825;12)»
dans n’importe quelle cellule, pour obtenir la valeur cherchée (0,12).

Table des
matières
thématique
II-3 CAPITALISATION D’UN ÉCHÉANCIER CONSTANT Index

II-3.1 Capitalisation d’un échéancier constant de versements en fin


de période (aF)
Prenons l’exemple d’une compagnie d’assurance lidurienne qui perçoit à la fin
de chaque trimestre une somme de 10000 € tirée de loyers des locaux commer-
ciaux d’un immeuble. Cette somme payable à terme échu est aussitôt placée sur le
marché financier à un taux d’intérêt trimestriel de 1% (⇒ flux de fin de période
= –10000). Supposons que le problème posé soit celui de la capitalisation, au 30
juin 2004, des loyers placés en 2003 et en 2004 jusqu’à cette date (ce qui implique
que le loyer du second trimestre 2004, c’est-à-dire à la date conventionnelle t = 6,
aura été perçu et placé mais n’aura pas eu le temps de produire des intérêts).
L’analyse graphique de ce problème de capitalisation à terme échu est faite à la
figure 284.
La solution du problème posé peut s’effectuer à partir des connaissances
acquises en section I, en sommant les valeurs capitalisées des loyers perçus, ce
qu’illustre le tableau 355. C’est donc une somme de 61520,15 € dont dispose la
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1163

FIGURE 284
Capitalisation d’un échéancier constant de versements de fin de période

61520,15

Décaissement Encaissement
Flux nets de
trésorerie
i = 1% / trimestre
0 1 2 3 4 5 6 temps
(trimestre)
– 10000

compagnie d’assurance au 30 juin 2004. Par ailleurs, ce tableau de calcul montre


qu’il revient au même de multiplier l’annuité constante changée de signe1 (–
10000 ⇒ +10000) par la somme des coefficients de capitalisation (10000 x
6,152 015) ou de faire le cumul des coefficients de capitalisation préalablement
multipliés par l’annuité constante changée de signe (10 510,10 + 10 406,04
+ 10303,01 +10201,00 + 10100,00 + 10000,00), ce qui résulte d’une propriété
bien connue de l’opérateur Σ: ∑ axi = a ∑ xi . Il suffit donc de cumuler les coeffi-
i i
cients de capitalisation de t = 1 à t = n – 1, et d’y ajouter 1 (pour le versement
effectué à la date n) pour trouver directement la valeur cherchée.
Table des
matières

TABLEAU 355
Capitalisation d’un échéancier constant de versements de fin de période
Date de perception du loyer Durée de la Coefficient Montant
de capitalisation capitalisé
thématique

capitalisation
Date réelle Date conventionnelle t
Index

n=6–t (1+0,01) n 10000 x 1,01n


31 / 03 / 2003 1 5 1,051010 10510,10
30 / 06 / 2003 2 4 1,040604 10406,04
30 / 09 / 2003 3 3 1,030301 10303,01
31 / 12 / 2003 4 2 1,020100 10201,00
31 / 03 / 2004 5 1 1,010000 10100,00
30 / 06 / 2004 6 0 1,000000 10000,00
Σ - - 6,152 015 61520,15

Il existe une formule pour calculer directement cette somme:


5 6
5 4 t 1,01 – 1
3 2 1 0
1,01 + 1,01 + 1,01 + 1,01 + 1,01 + 1,01 = ∑ 1,01 = --------------------
t=0
1,01 – 1
1,061520 – 1
dont l’application donne : ------------------------------ = 6,152015 . D’une façon générale, on
0,01
montre que, pour un nombre k quelconque, on a:

1. le changement de signe s’explique par le fait le flux résultant est l’encaissement échangé contre les
décaissements correspondant aux annuités utilisées.
1164 Gestion de la production et des flux

r r+1 r+1
t k –1 1–k
∑ k = ------------------
k – 1
= ------------------
1–k
relation 496
t=0
ce qui donne ici, en posant k = 1 + i :
r r+1
(1 + i)
t –1
∑ ( 1 + i ) = ------------------------------
i
relation 497
t=0
Dans cette relation 497, le nombre r représente le « nombre de versements
moins 1». Si l’on préfère exprimer la formule de capitalisation à la date n (d’où r
= n – 1), en fonction du nombre n de loyers trimestriels placés, on a alors en
désignant par a F le versement constant de FIN de période et x n , la valeur
capitalisée :
n–1 n
(1 + i) – 1
t
xn = aF ∑ ( 1 + i ) = aF ------------------------- relation 498
t=0
i
(xn = valeur capitalisée à la date n, de n versements périodiques aF, en fin de période)
C’est à cette relation qu’il convient donc de faire appel si votre calculette n’est
pas dotée des fonctions financières. Dans le cas contraire, il faut d’abord s’assurer
(dans le mode d’emploi) que les calculs sont prévus pour des versements effectués
en fin de période et non en début de période. En général, lorsqu’une seule des deux
possibilités est offerte, ce sont des versements de fin période qui sont retenus.
Certaines machines offrent les deux possibilités et sont alors dotées d’un

Table des
matières
« commutateur » spécifique aux « touches financières », comportant deux posi-
tions, l’une, notée BEGIN (= début), implique que les versements soient effectués
en début de période, tandis que l’autre, notée END (= fin), s’applique aux
problèmes financiers faisant intervenir les versements en fin de période. Une

thématique
cinquième touche financière, généralement notée PMT (pour « Payment », c’est-à-

Index
dire versement), permet de saisir le versement constant de l’échéancier.
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : utilisons la calculette financière
pour résoudre notre exemple, en supposant que le découpage temporel retenu1 pour définir les
données et le taux soit le même (trimestre) conduit à saisir n = 6 (touche N ), aF = – 10000
(touche PMT ), i = 1% (touche i ), puis de taper sur la touche FV (sur certaines machines,
cette frappe doit être précédée de celle de la touche CPT ), pour obtenir xn = 61520,15 €. Exami-
nons comment calculer cette valeur capitalisée avec le tableur Excel, en supposant que les données du
problème aient été préalablement saisies dans la feuille de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule
B4 étant vide) Il suffit alors de taper «=VC(B1;B2;B3;0;0)» ou «=VC(B1;B2;B3)» (ou d’utiliser les faci-
lités offertes en insertion de fonction financière), dans la cellule B4, pour obtenir le résultat voulu. On
aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’importe quelle cellule comme étant «=VC(0,01;6;-
10000)» ou «=VC(0,01;6;-10000;0;0)»; dans cette dernière formulation, le dernier argument spécifie
si les versements sont effectués en fin (0) ou en début (1) de période et l’avant-dernier argument corres-
pond à la possibilité de spécifier un flux (positif ou négatif) à l’instant 0, indépendamment du versement
périodique constant (certaines calculettes financières offrent également cette possibilité). Si l’on
suppose maintenant que l’on veuille travailler avec la calculette financière en utilisant un taux
défini sur une période annuelle (4 % / an), le découpage temporel restant trimestriel. La
démarche est identique à la précédente mais il faut préalablement avoir initialisé à 4 le para-
mètre P / Y (et, pour les calculettes de type BSII, le paramètre C / Y). La manipulation à effec-
tuer est ensuite identique à celle précédemment décrite, sauf pour la valeur à saisir pour le taux:

1. ce qui conduit préalablement à donner la valeur 1 au paramètre P / Y (ainsi qu’au paramètre C / Y pour les calcu-
lettes de type BSII ou BAII).
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1165

n = 6 (touche N ), aF = –10000 (touche PMT ), i = 4% (touche i ), puis il faut taper sur la


touche FV (sur certaines machines, cette frappe doit être précédée de celle de la touche CPT ),
pour obtenir xn = 61520,15 €. Sous Excel, pour expliciter le taux annuel il suffit, par exemple dans la
dernière formulation présentée de remplacer «= VC (0,01; 6; – 10000; 0; 0)» par «= VC (0,04 / 4; 6;-
10000; 0; 0)». Le choix de calculs effectués à partir d’un taux déjà défini sur la période de base
utilisée par l’échéancier ou à partir d’un taux annuel et d’un découpage temporel plus fin est
arbitraire. Dans la suite, on travaillera avec la première formulation dans les exemples d’utilisa-
tion de calculette ou de tableur, sans illustrer la seconde formulation qui repose toujours sur les
principes que l’on vient de décrire.

II-3.2 Capitalisation à la fin de la période n d’un échéancier cons-


tant de versements de début de période (aD)
Supposons maintenant que les loyers sont, pour des raisons contractuelles,
Table des
matières

payables au début de chaque trimestre. Le problème posé est décrit à la figure 285,
en excluant le loyer du 3e trimestre 2004 (pour ne conserver que 6 versements). Si
nous cherchons à résoudre ce problème à partir des connaissances acquises en
section I, comme nous l’avons fait pour résoudre le cas précédent, on obtient le
thématique

tableau 356 de la page 1166.


Index

FIGURE 285
Capitalisation d’un échéancier constant de versements de début de période

62135,35
Décaissement Encaissement

Flux nets de
trésorerie
i = 1% / trimestre
0 1 2 3 4 5 6 temps
(trimestre)

– 10000

Le résultat obtenu (62135,35) aurait pu être trouvé directement en utilisant une


formule, qui découle de la relation 498 de la page 1164:
6 6 5
1,01
t t t
∑ 1,01 = ---------
- ∑ 1,01 = 1,01 ∑ 1,01
1,01 t = 1
t=1 t=0
et qui conduit à multiplier par 1,01 la valeur capitalisée trouvée pour l’échéancier
de fin de période (61520,15): 61520,15 x 1,01 = 62135,35. D’une façon générale,
on peut écrire ce coefficient de capitalisation en fonction du nombre n de périodes:
1166 Gestion de la production et des flux

TABLEAU 356
Capitalisation d’un échéancier constant de versements effectués en début de
période
Date de perception du loyer Durée de la Coefficient Montant
capitalisation de capitalisation capitalisé
Date réelle Date conventionnelle t
n=6–t (1+0,01) n 10000 x 1,01 n
1 / 01 / 2003 0 6 1,061 520 10615,20
1 / 04 / 2003 1 5 1,051 010 10510,10
1 / 07 / 2003 2 4 1,040 604 10406,04
1 / 10 / 2003 3 3 1,030 301 10303,01
1 / 01 / 2004 4 2 1,020 100 10201,00
1 / 04 / 2004 5 1 1,010 000 10100,00
Σ 6,213 535 62135,35

n n
t (1 + i) – 1
xn = a D ∑ ( 1 + i ) = a D ( 1 + i ) ------------------------- relation 499
t=1
i
(xn = valeur capitalisée à la date n, de n versements périodiques aD, en début de période)
Si la calculette dotée des fonctions financières ne traite que le cas de versements
en fin de période et si l’on a à résoudre un problème de début de période, il
convient alors de multiplier par (1 + i) le résultat obtenu en raisonnant comme si
les versements étaient effectués en fin de période. Cela est évident en comparant

Table des
matières
la relation 498, page 1164, avec la relation 499, mais ce résultat aurait pu être
trouvé directement en remarquant que le versement aF est financièrement équi-
valent au versement de aD pendant un trimestre, ce qui donne:
aF = aD (1 + i) relation 500

thématique
Index
Utilisation d’un tableur : examinons comment calculer cette valeur capitalisée avec le tableur
Excel. Par rapport au cas des versements en fin de période, le processus est le même mais il faut
changer la valeur du dernier argument et taper «=VC(B1;B2;B3;0;1)», dans la cellule B4, pour obtenir
le résultat voulu. Bien entendu, on aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’importe quelle
cellule comme étant « =VC(0,01 ;6 ;-10 000 ;0 ;1) ». L’interprétation des deux derniers arguments (ici
«0;1») a été donnée en page 1164.
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1167

II-3.3 Recherche du versement constant périodique aF ou aD équi-


valant à une somme future xn
La résolution de ces problèmes découle directement de celle des problèmes
analysés au § II-3.1, page 1162, et au § II-3.2, page 1165. Concrètement, il s’agit
de définir le montant unitaire d’une série de versements constants permettant de
disposer d’un certain capital à une date donnée. Ce problème (toujours illustré par
la figure 285, page 1165) se pose en pratique pour le calcul de certaines assurances
et retraites.
II-3.3.1 Cas de versements de fin de période (aF)
Le versement aF, effectué à la FIN de chacune des n périodes, donne droit, à la
n
(1 + i) – 1
date t = n, à une somme x n . La relation 498 ( xn = aF ------------------------- ), permet
i
n
d’écrire, après multiplication des deux membres de l’équation par i ⁄ [ ( 1 + i ) – 1 ] :
i
aF = xn ------------------------
n
- (versements de fin de période) relation 501
(1 + i) – 1
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Soit à définir le versement annuel
aF qui, placé à la fin de chaque année à intérêt composé i = 10%, donnera d’ici n = 15 ans, un
capital de 100000 €. L’application directe de la relation 501 avec une calculette classique donne
3147,38; autrement dit, en versant chaque année en fin d’année une somme de 3147,38 €, on
récupère à intérêts composés au taux de 10%, une somme de 100000 €, à la fin de la 15e année.
Table des
matières

Les calculettes financières fournissent directement cette valeur. Après avoir vérifié que l’on est
bien en mode fin de période (option END), il suffit de saisir i = 10% (touche i ), n = 15 (touche
N ), x15 = 100000 (touche FV ), puis de taper sur la touche PMT (sur certaines
machines, cette frappe doit être précédée de celle de la touche CPT ), pour obtenir
aF = – 3147,38. Examinons enfin comment calculer ce virement périodique de fin de période avec le
thématique
Index

tableur Excel, en supposant que les données du problème aient été préalablement saisies dans la feuille
de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule B3 étant vide). Il suffit alors de taper
«=VPM(B1;B2;0;B4;0)» (ou d’utiliser les facilités offertes en insertion de fonction financière), dans la
cellule B3, pour obtenir le résultat voulu. On aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’importe
quelle cellule comme étant « =VPM(0,1 ;15 ;0 ;100 000 ;0) ». On peut ajouter que le dernier argument
spécifie si les versements sont effectués en fin (0) ou en début (1) de période et que le troisième argu-
ment correspond à la possibilité de spécifier un flux (positif ou négatif) à l’instant 0, indépendant du
versement périodique constant et s’ajoutant à celui-ci. Ce type de possibilité a déjà été rencontré dans
l’exemple de la page 1164, dans le problème symétrique de la recherche de xn, aF étant connu.
1168 Gestion de la production et des flux

II-3.3.2 Cas de versements de début de période (aD)


Si le versement aD est effectué au DEBUT de chacune des n périodes et donne
droit, à la date t = n, à une somme xn, on a d’après la relation 499, page 1166:
n n
(1 + i) – 1 (1 + i) – 1
xn = a D ( 1 + i ) ------------------------- , qui divisé membre à membre par ( 1 + i ) -------------------------
i i
donne:
i
a D = xn -------------------------------------------
n
- (versements de début de période) relation 502
(1 + i)[(1 + i) – 1]
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Même problème que précédem-
ment mais avec des versements en début de période (y compris un versement immédiat au
moment où le problème est posé). L’application directe de la relation 502 avec une calculette
classique donne 2861,25, somme qui n’est autre que l’annuité trouvée dans le problème précé-
dent, divisée par (1 + 0,1): 3147,38 / 1,1 = 2861,25, ce qui ne saurait surprendre compte tenu
de la relation 500, page 1166. Cela étant, les calculettes financières fournissent directement cette
valeur, après avoir vérifié que l’on est bien en mode début de période (option BEGIN): il suffit
de saisir i = 10% (touche i ), n = 15 (touche N ), x15 = 100000 (touche FV ), puis de
taper sur la touche PMT (sur certaines machines, cette frappe doit être précédée
de celle de la touche CPT ), pour obtenir aD = 2861,25. Examinons comment calculer ce
versement périodique de début de période avec le tableur Excel. Par rapport au cas des versements en
fin de période, le processus est le même mais il faut taper «=VPM(B1;B2;0;B4;1)» (ou d’utiliser les faci-
lités offertes en insertion de fonction financière), dans la cellule B3, pour obtenir le résultat voulu. On
aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’impor te quelle cellule comme étant

Table des
«=VPM(0,1;15;0;100000;1)». L’interprétation des 3° et 5° argument a été donné dans l’exemple précé-

matières
dent).

thématique
Index

II-4 Actualisation d’un échéancier constant


Cette catégorie de problèmes est fréquente en calcul économique (bilan actua-
lisé) et en crédit (détermination d’un emprunt à partir d’une capacité de rembour-
sements constants périodiques). On retrouve, une fois de plus, le problème du
choix entre des versements effectués en début ou en fin de période.
II-4.1 Actualisation d’un échéancier de versements constants en fin
de période (aF)
Soit un investissement, réalisé au 1er janvier 2003, rapportant à la fin de chacune
des 5 années de sa durée de vie1, un flux net de trésorerie de +5000. Le problème
posé est celui du calcul de la valeur x0 équivalente à cet échéancier, pour un taux
d’actualisation annuel de 6%, afin de décider de l’opportunité de procéder à cet
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1169

investissement qui coûte 15000. En effet, si cette valeur x0 est supérieure à 15000,
l’investissement peut être considéré comme intéressant, si le taux d’actualisation
n’est pas inférieur au taux du meilleur placement financier1. En effet, dans ce cas,
un placement financier de 15000 à un taux d’intérêt égal au taux d’actualisation,
ne permet pas d’obtenir un échéancier d’encaissements meilleur que celui étudié :
il faut au moins que l’un des encaissements soit inférieur2, les autres étant identi-
ques.
FIGURE 286
Actualisation d’un échéancier constant d’un échéancier de flux constants de fin
de période
Flux nets de
Décaissement Encaissement

trésorerie i = 6%
+5000
0 temps
(année)
1 2 3 4 5

– 21061,82

La figure 286, effectue l’analyse graphique du problème, conformément à


l’hypothèse de versements en fin de période. La solution du problème posé peut
s’effectuer à partir des connaissances acquises en section I, en sommant les
valeurs actualisées des flux nets de trésorerie dans le tableau 357. Bien entendu,
Table des
matières

TABLEAU 357
Actualisation d’un échéancier constant d’un échéancier de versements constants
de fin de période
thématique

Date de perception du Coefficient Montants actualisés des


Index

flux de trésorerie FNTt d’actualisation FNTt


Date réelle Date conventionnelle t (1+0,06)–t 5000 x (1+0,06)–t
1 / 1 / 2004 1 0,943 396 4716,98
1 / 1 / 2005 2 0,889 996 4449,98
1 / 1 / 2006 3 0,839 619 4198,10
1 / 1 / 2007 4 0,792 094 3960,47
1 / 1 / 2008 5 0,747 258 3736,29
Σ - 4,212 364† 21061,82
†. la somme des valeurs arrondies (ici 4,212 363) est légèrement différente de la valeur arrondie
de la somme (4,212 364), qu’il est préférable d’utiliser.

1. Ici la fin d’année peut être conventionnellement la fin de la journée du 31 décembre ou le début du 1 janvier de


l’année suivante (solution retenue ici), l’important étant de pouvoir considérer qu’il s’écoule exactement 1 an
entre la date d’actualisation et la date du premier versement.
1. d’une durée d’immobilisation et d’un risque équivalent.
2. Par exemple, pour 6 %, on peut troquer un décaissement initial de 15000, contre l’échéancier: [5000; 5000,
5000; 2064,07; 0], ce qui montre bien que l’investissement est plus intéressant que le placement financier (si les
risques encourus ne sont pas sensiblement différents).
1170 Gestion de la production et des flux

ce résultat peut être obtenu directement par l’intermédiaire d’une formule de


calcul. En effet, le travail effectué dans le tableau 357 peut être décrit comme suit:
5 4
–1 –2 –3 –4 –5 –t –1 –t
1,06 + 1,06 + 1,06 + 1,06 + 1,06 = ∑ 1,06 = 1,06 ∑ 1,06
t=1 t=0

Cette dernière formule en utilisant la relation 496 (page 1164) et en posant


–1
k = 1,06 , devient:
5 4 –1 4 + 1
–1 t –1 1 – [ 1,06 ]–1 t –1
∑ [ 1,06 ] = [ 1,06 ] ∑ [ 1,06 ] = [ 1,06 ] -----------------------------------
–1
-
t=1 t=0 1 – [ 1,06 ]
–5 –5
1 – 1,06 1 – 1,06 1 – 0,74725817
= ---------------------------------------------
–1
= ---------------------------------
1–1
- = ------------------------------------ = 4,212364
1, 06 { 1 – [ 1,06 ] } 1,06 – 1,06 0,06
et l’on retrouve, la même valeur que par le calcul direct. On généralise facilement
ce raisonnement. D’une façon générale, la formule de l’actualisation à la date 0
d’un échéancier de n versements périodiques aF constants et versés en fin de
période est, pour un taux d’actualisation i :
n –n
1 – (1 + i)
–t
x0 = aF ∑ ( 1 + i ) = aF --------------------------- relation 503
t=1
i
(x0 = valeur actualisée à la date 0, de n versements périodiques aF en fin de période).

Table des
matières
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Cette formule est celle à appliquer
par ceux qui utilisent une calculette non financière. Dans le cas contraire, après avoir vérifié que
l’on est bien en mode «fin de période» (option END) et que P / Y (=C / Y) = 1, on entre succes-
sivement n = 5 (touche N ), i = 6% (touche i ), aF = 5000 (touche PMT ), puis on appuie sur
la touche PV (sur certaines machines, cette frappe doit être précédée de celle de la touche

thématique
CPT ), pour obtenir x0 = –21061,82. Examinons comment calculer cette valeur actualisée avec le

Index
tableur Excel, en supposant que les données du problème aient été préalablement saisies dans la feuille
de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule B4 étant vide). Il suffit alors de taper
«=VA(B1;B2;B3;0;0)» ou «=VA(B1;B2;B3)» (ou d’utiliser les facilités offertes en insertion de fonction
financière), dans la cellule B4, pour obtenir le résultat voulu. On aurait obtenu le résultat souhaité en
définissant n’importe quelle cellule comme étant «=VA(0,06;5;5000)» ou «=VA(0,06;5;5000;0;0)». Les
deux derniers arguments de la dernière formulation sont nuls. Le dernier spécifie si les versements sont
effectués en fin (0) ou en début (1) de période et l’avant-dernier offre la possibilité de spécifier un flux
(positif ou négatif) à l’instant t = n, différent du versement périodique constant et s’ajoutant à celui-ci.
Cette dernière possibilité, utilisée avec un échéancier de valeurs nulles, a déjà été utilisée dans le calcul
de la valeur actuelle, d’une valeur future (page 1154).
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1171

Une remarque doit être ajoutée sur le raisonnement d’équivalence en cascade


que l’on effectue classiquement en mathématique financière:
- si l’on capitalise l’échéancier à la date t = 5, on obtient, en utilisant la relation
499 (page 1166), une valeur x5 équivalente à cet échéancier au taux de 6%:
1,06 5 – 1
x5 = 5000 × -------------------- = 28185,46;
0,06
- la valeur actuelle x0 équivalente à la valeur future x5 pour un taux de 6% est:
x0 = x5 x 1,06 – 5 = 21061,82.
Il est donc financièrement indifférent, au taux annuel de 6%:
- de disposer de 21061,82 en t = 0;
- de disposer de 28185,46 en t = 5;
- de disposer de 5000 aux dates t = 1 à t = 5.
Ceci illustre bien l’objectif des mathématiques financières qui est de définir les
conditions du troc d’une somme ponctuelle ou d’un échéancier contre une autre
somme ponctuelle ou un autre échéancier.
Rappelons enfin que lorsque l’actualisation est réalisée dans le cadre de
l’analyse d’un projet d’investissement, le taux d’actualisation périodique est lié au
taux d’actualisation annuel par le mécanisme d’équivalence (relation 493, page
1161) et non celui de proportionnalité (relation 492, page 1161).
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur: l’actualisation d’une économie
salariale mensuelle de 55000 pendant 8 ans (⇒ n = 12 x 8 = 96) au taux d’actualisation annuel
de 9%, conduit à utiliser le taux mensuel équivalent de 1,091 / 12 – 1 = 0,720732 %, et à trouver
Table des
matières

une valeur actualisée de – 3801321,71. Sous Excel, ce résultat est obtenu en tapant dans une cellule
quelconque «=VA(0,0720732;96;55000;0;0)» ou «=VA(TAUX.EFFECTIF(0,09;12);96;55000;0;0)».
Il convient de ne pas oublier, dans ce cas, que la convention de signes utilisée
par les calculettes financières et les tableurs est orientée vers les transactions
thématique

bancaires. Ici, la transaction est «interne», il n’y a pas d’échange d’argent entre
Index

deux parties. Il s’ensuit que le changement de signe n’est pas approprié dans
l’actualisation de recettes ou de dépenses d’un projet1.
II-4.2 Actualisation d’un échéancier de versements constants en
début de période (aD)
Là encore, les deux mêmes approches du problème sont possibles, le calcul
direct et l’utilisation de résultats analytiques. Si l’on reprend le même exemple, en
supposant cette fois que l’on convienne de considérer que les flux nets de tréso-
rerie sont disponibles en début de période, et non en fin de période, on obtient alors
l’analyse graphique de la figure 287 et le tableau 358 de la page 1172.
Le résultat trouvé (22325,53) peut être trouvé directement par l’intermédiaire
d’une formule permettant de calculer directement cette somme des coefficients
d’actualisation. En effet, le travail effectué dans ce tableau peut s’écrire:
4 –5
–1 –2 –3 –t 1 – 1,06
–4
1 + 1,06 + 1,06 + 1,06 + 1,06 = ∑ 1,06 = ----------------------
–1
-
t=0 1 – 1,06
En multipliant le numérateur et le dénominateur par 1,06, on obtient:
1. Etant entendu qu’en cas de financement associé au projet, il est conseillé de dissocier les deux opérations (un
projet «physique» et un projet «financier»), comme on l’a indiqué à la page 178.
1172 Gestion de la production et des flux

FIGURE 287
Actualisation d’un échéancier de versements constants en début de période
Flux nets de

Décaissement Encaissement
trésorerie i = 6%
+5000
temps
0 (année)
1 2 3 4 5

– 22325,53

TABLEAU 358
Actualisation d’un échéancier de versements constants en début de période
Date de perception du Coefficient Montants actualisés des
flux de trésorerie FNTt d’actualisation FNTt
Date réelle Date conventionnelle t (1+0,06) – t 5000 x (1+0,06) – t
1 / 1 / 2003 0 1,000000 5000,00
1 / 1 / 2004 1 0,943396 4716,98
1 / 1 / 2005 2 0,889996 4449,98
1 / 1 / 2006 3 0,839619 4198,10
1 / 1 / 2007 4 0,792094 3960,47

Table des
matières
Σ - 4,465106 22325,53

4 –5 –5
–t 1,06 ( 1 – 1,06 ) 1 – 1,06
∑ 1,06 = -------------------------------------
–0
- = 1,06 ----------------------- = 4,465105
0,06
1,06 – 1,06

thématique
t=0

Index
et l’on retrouve donc la même valeur que par le calcul direct1. D’une façon géné-
rale, la formule de l’actualisation à la date 0 d’un échéancier de n versements
périodiques aD constants et versés en début de période, pour le taux d’actualisation
i, est:
n–1 –n
–t 1 – (1 + i)
x0 = a D ∑ ( 1 + i ) = a D ( 1 + i ) --------------------------- relation 504
t=0
i
(x0 = valeur actualisée de n versements périodiques aD en début de période)
Exemple: Cette formule est à appliquer par ceux qui utilisent une calculette non financière.
Dans le cas contraire, après avoir vérifié que l’on est bien en mode début de période (option
BEGIN), on saisit successivement n = 5 (touche N ), i = 6% (touche i ), aD = 5000 (touche
PMT ), puis on appuie sur la touche PV (sur certaines machines, cette frappe doit être précédée
de celle de la touche CPT ), pour obtenir x0 = – 22325,53.2 Examinons comment calculer cette
valeur actualisée avec le tableur Excel. Par rapport au cas des versements en fin de période (voir page

1. La différence sur le dernier chiffre s’expliquant par le fait que la somme des arrondis n’est pas égale à l’arrondi
de la somme.
2. Si la calculette dotée des fonctions financières est prévue pour ne traiter que le cas des échéanciers versés en fin
de période, il convient, pour traiter un problème d’actualisation d’échéancier de versements constants en début
de période, de se ramener à un problème de fin de période, et de multiplier le résultat par (1 + i).
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1173

1170), le traitement est le même mais il faut changer la valeur du dernier argument et taper
«=VA(B1;B2;B3;0;1)», dans la cellule B4, pour obtenir le résultat voulu.

II-4.3 Recherche du versement constant a d’un échéancier équiva-


lent à une somme actuelle (x0)
Ce problème se pose en particulier dans la détermination de l’échéancier de
remboursement d’un emprunt, lorsque le remboursement s’effectue par verse-
ments constants. Il convient de distinguer le cas de versements effectués en fin de
période (§ II-4.3.1) de celui de versements effectués en début de période (§ II-
4.3.2, page 1177).
II-4.3.1 Cas de versements aF réalisés en fin de période
Table des
matières

On examinera successivement le calcul du versement constant périodique et


celui, important en cas de remboursement anticipé, du capital restant dû après un
versement périodique.
II-4.3.1.1 Calcul des versements constants périodiques aF (en fonction de n, i
thématique

et x0)
Index

Si le versement est effectué à la FIN de chacune des n périodes, en contrepartie


d’une libre disposition, à la date t = 0, d’une somme x0, on tire aF de la relation
–n
1 – (1 + i)
503, page 1170  x0 = aF --------------------------- :
i
i
aF = x0 ---------------------------
–n
- relation 505
1 – (1 + i)
(échéancier de n versements aF de fin de période, équivalent à une somme initiale x0)
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Soit à calculer l’annuité de
remboursement à terme échu d’un prêt de 100000 € sur 15 ans pour un taux d’intérêt nominal
de 10%. L’application directe de la relation 505 donne directement 13147,38 €. Les calculettes
financières fournissent directement cette valeur, après avoir vérifié que l’on est bien en mode
«fin de période» (option END) et que P / Y (=C / Y) = 1, il suffit de saisir i = 10% (touche i ),
n = 15 (touche N ), x0 = 100000 (touche PV ), puis de taper sur la touche PMT (sur
certaines machines, cette frappe doit être précédée de celle de la touche CPT ),
pour obtenir aF = – 13147,38 € (valeur négative, puis qu’il s’agit d’un décaissement, la valeur
saisie pour x0 étant positive). Avec le tableur Excel, en supposant que les données du problème aient
été préalablement saisies dans la feuille de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule B3 étant vide), il
suffit de taper « =VPM(B1 ;B2 ;B4 ;0 ;0) » ou « =VPM(B1 ;B2 ;B4) » dans la cellule B3, pour obtenir le
résultat voulu mais on aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’importe quelle cellule comme
1174 Gestion de la production et des flux

étant «=VPM (0,1;15;100000)». Les deux derniers arguments facultatifs de cette fonction VPM sont les
mêmes que ceux de la fonction VA (voir page 1170): le dernier spécifie si les versements sont effectués
en fin (0) ou en début (1) de période et l’avant-dernier offre la possibilité de spécifier un flux (positif ou
négatif) à l’instant t = n, différent du versement périodique constant et s’ajoutant à celui-ci. On peut
ajouter que si le remboursement doit être mensuel et non annuel, il suffit sur les calculettes
financières de modifier l’initialisation des paramètres P / Y (=C / Y) = 12 et de passer à N
= 15 x 12 = 180, pour trouver – 1074,61. Sur Excel, ce dernier résultat est obtenu en définissant
n’importe quelle cellule comme étant « =VPM(0,1/12 ;15*12 ;100 000 ;0 ;0) » ou
«=VPM(0,1/12;15*12;100000)».

II-4.3.1.2 Calcul du capital restant dû après un versement (fin de période) ainsi

Table des
que du cumul des intérêts ou du capital remboursé au cours de

matières
versements successifs
Lorsque le remboursement d’un emprunt s’effectue par versements constants,
il est évident qu’au début, ces remboursements intègrent davantage de paiement
d’intérêt (= rémunération de l’emprunt), que de remboursement du capital (appelé

thématique
Index
encore principal). Par contre, pour les derniers remboursements, c’est l’inverse
qui se produit puisque le capital étant progressivement remboursé, le capital
restant dû (qui conditionne le montant des intérêts) est de plus en plus faible. La
relation 506 permet de calculer le capital ct restant à rembourser à une date t, après
versement effectué à la fin de cette période, dans le cas de n remboursements
périodiques constants :
n t
(1 + i) – (1 + i)
ct = x0 --------------------------------------
n
relation 506
(1 + i) – 1
(ct = capital restant à rembourser en fin de période t (après versement) dans le cas de n verse-
ments constants périodiques à terme échu)
Il découle de cette formule que:
- le montant du capital remboursé entre deux dates se calcule immédiatement
et, par voie de conséquence le montant des intérêts versés, par différence
entre le cumul des versements effectués (égal au produit du versement pério-
dique par le nombre de périodes considérées) et le capital remboursé entre
ces deux dates;
- l’intérêt It versé en t au titre de la période t et calculé sur le capital restant à
rembourser à la fin de la période précédente, c’est-à-dire à la date t–1, est:
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1175

n t–1
(1 + i) – (1 + i)
I t = ix0 --------------------------------------------
n
- relation 507
(1 + i) – 1
(It = intérêts versés en t, au titre de la période t, dans le cas de n versements périodiques de fin
de période)
Ces deux relations sont disponibles sur les calculettes financières par l’intermé-
diaire de touches de fonctions.
On démontre facilement que ce capital restant dû peut se calculer également
comme la valeur actuelle de l’échéancier des versements restant à courir1. Cette
observation a une conséquence importante: tout se passe comme si l’emprunteur,
après chaque remboursement, apurait sa dette et contractait aussitôt un
emprunt égal au capital restant dû et ce au taux initial. Le raisonnement souvent
entendu selon lequel «l’emprunteur paye d’abord les intérêts» est donc tout à fait
erroné, ce qui n’empêche pas que le poids des intérêts dans les remboursements
baisse au cours du temps (ce qui s’explique tout simplement par la décroissance
du capital restant dû sur lequel les intérêts sont calculés).
D’après la relation 506 de la page 1174, le capital restant dû au début de la
n t1 – 1
période t1 (après le versement effectué en t1 – 1) est ct – 1 = x0 (-----------------------------------------------
1 + i) – (1 + i)
n
,
1
(1 + i) – 1
tandis que celui restant dû à la fin de la période t 2 (après versement) est
n t2
(1 + i) – (1 + i)
Table des
matières

- . Le capital remboursé au titre des périodes t1 à t2 est donc:


ct = x0 ----------------------------------------
n
2
(1 + i) – 1
t t –1
(1 + i) 2 – (1 + i) 1
x0 ----------------------------------------------
n
relation 508
(1 + i) – 1
thématique
Index

(capital remboursé au titre des périodes t1 à t2, dans le cas de n versements périodiques de fin
de période)
Compte tenu qu’il y a eu (t2 – t1 + 1) versements entre dates t1 et t2, et donc que
n
i i(1 + i)
le total versé est ( t 2 – t 1 + 1 ) x0 ---------------------------
–n
- = ( t 2 – t 1 + 1 ) x0 ------------------------
n
- (en utilisant la
1 – (1 + i) (1 + i) – 1
relation 505, page 1173), on en tire les intérêts versés au titre des périodes t1 à t2 :
n t t –1
i(1 + i) (1 + i) 2 – (1 + i) 1
( t 2 – t 1 + 1 ) x0 ------------------------
n
- – x 0 ----------------------------------------------
n
, d’où:
(1 + i) – 1 (1 + i) – 1

1. À la date t, il reste encore n – t versements (fin de périodes), on peut donc écrire, une fois connue aF
i
( aF = x0 ---------------------------
–n
- , d’après la relation 505 de la page 1173):
1 – (1 + i)
n–t –( n – t )
–θ 1 – (1 + i)
ct = ∑ aF ⋅ ( 1 + i ) = aF -------------------------------------
i
θ=1
–( n – t ) (n – t ) n t
i 1 – (1 + i) (1 + i) (1 + i) – (1 + i)
–n
- ⋅ ------------------------------------- ⋅ --------------------------
ct = x0 ---------------------- ( n – t
-) = x0 --------------------------------------
n
1–1+i i (1 + i) (1 + i) – 1
1176 Gestion de la production et des flux

n t –1 t
i(t2 – t1 + 1)(1 + i) + (1 + i) 1 – (1 + i) 2
x0 -------------------------------------------------------------------------------------------------
n
relation 509
(1 + i) – 1
(intérêts versés au titre des périodes t1 à t2, dans le cas de n versements périodiques de fin de
période)
Utilisation d’une calculette financière1 ou d’un tableur : Soit un emprunt de 10000
remboursable par annuités constantes en 5 ans à terme échu, pour un taux d’intérêt de 10%. On
peut alors décomposer l’annuité constante de remboursement (= 2637,97) dans le tableau 359,
5 3
1,1 – 1,1
- = 4578, 3
page 1176. L’application de la relation 506 pour t = 3 donne: c3 = 10000 ------------------------
5
1,1 – 1

TABLEAU 359
Capital restant dû, après versement de l’annuité
t Ct–1 It = iCt–1 a a – It Ct
Intérêts dus
Capital restant
Capital restant (au taux i = 10%) Annuité Rembourse-
dû à la fin de
Année dû au cours de sur le capital constante ment du capital
l’année t, après
l’année t restant dû au d’amortissement de l’année t
remboursement
cours de l’année t
1 10000,00 1000,00 2637,97 1637,97 8362,03
2 8362,03 836,20 2637,97 1801,77 6560,25
3 6560,25 656,03 2637,97 1981,95 4578,30

Table des
matières
4 4578,30 457,83 2637,97 2180,14 2398,16
5 2398,16 239,82 2637,97 2398,16 0,00
Σ - 31 89,87 13189,87 10000,00 -

thématique
et celle de l’actualisation des versements restant dus (relation 503, page 1170) :
–( 5 – 3 )

Index
1 – 1,1
c3 = 2637, 97 × ------------------------------- = 4578, 3 .
0,1
Examinons comment calculer, avec le tableur Excel, le capital restant dû, en supposant que les
données du problème aient été préalablement saisies dans la feuille de calcul, dans les cellules A1 à B6
(les cellules B5 et B6 étant vides). Il suffit alors de taper «=INTPER(B1;B2;B3;B4;0)» dans la cellule B5
et «=PRINCPER(B1;B2;B3;B4;0)» dans la cellule B6, pour obtenir les résultats voulus (les signes sont
négatifs parce qu’il s’agit de la décomposition d’un décaissement). On aurait obtenu le montant des inté-
rêts versés au titre de la période 3 en définissant n’impor te quelle cellule comme étant
«=INTPER(0,1;3;5;10000; 0)». De même, on aurait obtenu le montant du capital remboursé au titre de
la période 3 en définissant n’importe quelle cellule comme étant «=PRINCPER(0,1;3;5;10000;0)». On
peut ajouter que l’on peut également calculer simplement le cumul des intérêts versés ou du capital
remboursé entre les versements effectués en t1 et celui effectué en t2 ; par exemple, pour t1 = 2 et t2 =
3, on obtient le cumul des intérêts versés en définissant n’importe quelle cellule comme étant
2
«=CUMUL.INTER(0,1;5;10000;2;3;0)» , pour obtenir la valeur cherchée (–1492,23; qui est bien la

1. L’application des formules 506 à 509 repose implicitement sur l’hypothèse d’un versement périodique corres-
pondant exactement à celui défini par la relation 505 de la page 1173. Le nombre de chiffres après la virgule
retenu dans les contrats – et donc dans les échéanciers de remboursements – s’aligne sur les possibilités offertes
légalement de fractionnement maximal de l’unité monétaire utilisée dans le pays (en France, c’est le centime).
Il s’ensuit que les résultats peuvent différer légèrement de ceux fournis par l’utilisation de ces formules.
Certaines calculettes financières s’appuyant sur ces contraintes, fournissent des résultats de capital restant dû et
de cumul de paiements d’intérêt ou de remboursements de capital entre deux périodes qui sont cohérents avec
le nombre de chiffres après la virgule retenu par l’utilisateur. Dès lors, le capital restant dû ne sera pas
nécessairement le même en fonction du format d’affichage retenu par la calculette.
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1177

somme de 836,20 et de 656,03 (affectés du signe moins, puisqu’il s’agit de décaissements). De même,
1
pour obtenir le capital remboursé entre ces deux versements, on utilisera « =CUMUL. PRINCPER
(0,1;5;10000;2;3;0)», pour obtenir la valeur cherchée (–3783,72).
Table des
matières
thématique

II-4.3.2 Cas de versements aD réalisés en début de période


Index

II-4.3.2.1 Calcul des versements constants périodiques aD (en fonction de n, i


et x0)
Si le versement est effectué au début de chacune des n périodes, en contrepartie
d’une libre disposition à la date t = 0 d’une somme x0, on a, d’après la relation 504
–n
– (1 + i)
(page 1172): x0 = aD ( 1 + i ) 1---------------------------
- ; d’où l’on tire aD :
i
i
a D = x0 -----------------------------------------------
–n
relation 510
(1 + i)[1 – (1 + i) ]
(n versements aD en début de période équivalents à une somme initiale x0 au début de la
première période)
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Calculer la mensualité de
remboursement payable en début de période d’un prêt de 100000 sur 15 ans, pour un taux
d’intérêt nominal de 10% / an. L’application de la relation 510, pour i = 0,1 / 12 donne 1065,72
(valeur qui est égale à 1074,61 / {1+0,1 / 12}, comme on pouvait s’y attendre avec la relation

2. Note de la page précédente. La syntaxe de cette fonction étant CUMUL.INTER (i, n, xo, t1, t2, k), avec k = 0 pour
un versement de fin de période; la syntaxe de la fonction CUMUL.PRINCPER est identique.
1. Certaines fonctions d’Excel ne sont pas disponibles par défaut. Pour disposer de l’ensemble des fonctions, il
convient de cocher l’option «utilitaires d’analyse» de l’option «macros complémentaires» du menu «outils».
1178 Gestion de la production et des flux

500, page 1166). Les calculettes financières fournissent directement cette valeur, après avoir
vérifié que l’on est bien en mode début de période (option BEGIN) et que P / Y (=C / Y) = 12,
il suffit de saisir i = 10% (touche i ), n = 180 (touche N ), x0 = 100000 (touche PV ), puis
de taper sur la touche PMT (sur certaines machines, cette frappe doit être précédée
de celle de la touche CPT ), pour obtenir aD = –1065,72 (valeur négative, puis qu’il s’agit
d’un décaissement, la valeur saisie pour x0 étant positive). Examinons comment calculer ce verse-
ment périodique de début de période avec le tableur Excel, en supposant que les données du problème
aient été préalablement saisies dans la feuille de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule B3 étant
vide). Il suffit alors de taper «= VPM (B1; B2; B4; 0; 1)», dans la cellule B3, pour obtenir le résultat voulu.
On aurait obtenu le résultat souhaité en définissant n’importe quelle cellule comme étant « = VPM

(0,1 / 12; 15*12; 100000; 0; 1)». On notera que le dernier argument spécifie si les versements sont
effectués en fin (0) ou en début (1) de période et que l’avant dernier argument est utilisé pour saisir, si
nécessaire, un flux quelconque (positif ou négatif) à la fin de la dernière période (qui comporte donc un
versement en début de période et un versement en fin de période).

Table des
matières
II-4.3.2.2 Calcul du capital restant dû après un versement (début de période)
ainsi que du cumul des intérêts ou du capital remboursé au cours de
versements successifs
Le calcul du capital résiduel restant dû, lorsque l’on se situe dans le cadre de

thématique
versements de début de période est simple à établir. En effet, au moment même où

Index
l’on perçoit la somme x0, il faut reverser la somme aD. Il s’ensuit que l’on est en
présence d’un échange entre une somme ponctuelle de x0 – aD, disponible à la date
t = 0, contre un échéancier constant de n – 1 versements aD de fin de période. On
en déduit la relation 511 qui est le pendant, pour les échéanciers de début de
période, de la relation 506 de la page 1174, établie pour les échéanciers de fin de
période.
n t
(1 + i) – (1 + i)
- , pour t > 0
ct = x0 --------------------------------------------
n
relation 511
(1 + i)[(1 + i) – 1]
(ct = capital restant à rembourser en début de période t (après le versement de début de période)
dans le cas de n versements constants périodiques en début de période)
En adaptant le raisonnement suivi en page 11761, il est facile de calculer les
intérêts versés au titre des périodes t1 à t2 (relation 512) :
n t –1 t
i(t2 – t1 + 1)(1 + i) + (1 + i) 1 – (1 + i) 2
x0 -------------------------------------------------------------------------------------------------
n
relation 512
(1 + i)[(1 + i) – 1]
(intérêts versés au titre des périodes t1 à t2, pour2 1 <t1 <t2, dans le cas de n versements
périodiques de début de période)
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1179

II-5 Recherche du TRI (ou du taux actuariel) d’une opération


II-5.1 Principe
Il existe toujours un taux d’intérêt assurant l’équivalence entre une somme
disponible à une date donnée et un échéancier, ou entre deux échéanciers quelcon-
ques, l’un d’investissement et l’autre de marges brutes, par exemple.
Utilisation d’une calculette financière ou d’un tableur : Si l’on reprend l’exemple du § II-
4.1, page 1168, d’un échange en un versement initial de – 21061,82 contre 5 versements pério-
diques (de fin de période) de +5000. Il existe un seul taux permettant ce troc au cours du temps.
Avec une calculette financière, après avoir vérifié que l’on est bien en mode «fin de période»
(option END) et que P / Y (=C / Y) = 1, il faut taper le décaissement initial (–21061,82; touche
PV ), puis le nombre de versements (5, touche N ), puis le versement périodique constant
(5000; touche PMT ) et l’on obtient le taux effectif de l’opération (6%) en tapant sur la touche
i (sur certaines machines, cette frappe devant être précédée de celle de la touche CPT ). Exami-
nons comment calculer cette valeur capitalisée avec le tableur Excel, en supposant que les données du
problème aient été préalablement saisies dans la feuille de calcul, dans les cellules A1 à B4 (la cellule
B1 étant vide). Il suffit alors de taper «=TAUX(B2;B3;B4;0;0)» (ou d’utiliser les facilités offertes en inser-
tion de fonction financière), dans la cellule B1, pour obtenir le résultat voulu. On aurait obtenu le résultat
souhaité en définissant n’importe quelle cellule comme étant «=TAUX(5;5000; -21061,82;0;0)».
Table des
matières
thématique
Index

Les échéanciers traités peuvent être inégaux. En finance, un cas de figure très
fréquent est celui du taux de rendement d’un emprunt pour l’investisseur qui sous-
crit à un emprunt de x0 donnant lieu à un versement annuel d’intérêts (coupons) de
j x x0 et remboursé xn au bout de n années (xn est supérieur à x0, une prime d’émis-
sion étant à déduire du prix nominal à l’achat et une prime de remboursement étant
à ajouter à ce prix nominal lors du remboursement1).

t2 t1 – 1 n t1 – 1 t2
i (1 + i) – (1 + i) i(1 + i) (1 + i) – (1 + i)
1. ( t 2 – t 1 + 1 ) x0 ----------------------------------------------
–n
- = ( t 2 – t 1 + 1 ) x0 --------------------------------------------
- – x0 ----------------------------------------------
n n
-.
+ x0 ----------------------------------------------
n
Comme
(1 + i)[1 – (1 + i) ] (1 + i)[(1 + i) – 1] (1 + i)[(1 + i) – 1] (1 + i)[(1 + i) – 1]
dans le cas des versements de fin de période, l’application des formules 511 à 512 repose implicitement sur
l’hypothèse d’un versement périodique correspondant exactement à celui défini par la relation 510 de la page
1177. Le nombre de chiffres après la virgule retenu dans les contrats – et donc dans les échéanciers de rembour-
sements – s’aligne sur les possibilités offertes légalement de fractionnement maximal de l’unité monétaire
utilisée dans le pays (en France, c’est le centime). Il s’ensuit que les résultats peuvent différer légèrement de ceux
fournis par l’utilisation de ces formules. Certaines calculettes financières s’appuyant sur ces contraintes, four-
nissent des résultats de capital restant dû et de cumul de paiements d’intérêt ou de remboursements de capital
entre deux périodes qui sont cohérents avec le nombre de chiffres après la virgule retenu par l’utilisateur. Dès
lors, le capital restant dû ne sera pas nécessairement le même en fonction du format d’affichage retenu par la
calculette.
2. Le premier versement (en t1 = 1) étant concomitant au prêt, il correspond à un remboursement de capital. Il
s’ensuit que si t1 = t2 = 1, le montant des intérêts versé est nul et que si t1 = 1 et t2 > 1, le montant des intérêts
versés est égal à celui versé au titre des périodes 2 à t2.
1180 Gestion de la production et des flux

Ce taux d’intérêt correspond au Taux de Rentabilité Interne (TRI) ou au taux


actuariel d’une opération financière (soit emprunt contre remboursements, soit
versements contre valeur capitalisée) ou d’une opération d’investissement.
Lorsque l’échéancier n’est pas constant, les calculs sont plus complexes. C’est
ainsi que, si l’on prend le cas d’un emprunt x0 remboursable en 5 annuités xt et si
l’on remplace (1 + i) –1 par y, le TRI de l’emprunt est tel que l’on a:
x0 – x1 y 1 – x2 y 2 – x3 y 3 – x4 y 4 – x5 y 5 = 0
qui est une équation polynomiale de degré 5 dont la résolution est passablement
compliquée dans le cas général. Aussi procède-t-on en général par itération1 pour
chercher la valeur de y qui satisfait cette équation, qui normalement n’a qu’une
racine réelle2 ; dans le cas contraire, on dit qu’il y a taux de rentabilité multiple
(mais ces cas sont suffisamment peu fréquents pour pouvoir les ignorer ici).
Les calculettes financières permettent maintenant de traiter sans problème des
échéanciers comportant jusqu’à une dizaine ou une vingtaine de flux constants
différents (par exemple 5 versements de 1000, puis 15 versements de 3000, puis
10 versements de 1500, puis…). Un exemple d’utilisation de la fonction d’Excel
à utiliser pour ce calcul a été présenté en page 1156.
II-5.2 Le Taux effectif global (TEG) d’un emprunt
La comparaison du coût d’emprunts est «brouillée» par des coûts de dossier et
d’assurance. Pour faciliter la comparaison, le Ministère des finances a rendu obli-

Table des
matières
gatoire la mention du taux effectif global de l’emprunt qui est défini par le décret
2002-927 du 10 juin 2002 qui s’aligne sur la directive 98/7/CE du 16 février
19983. Il s’agit d’un taux annuel équivalent au taux périodique calculé en tenant
compte de l’emprunt, des remboursements et de tous les frais divers et charges.
Pour un particulier, les frais divers liés à l’emprunt sont principalement les frais

thématique
de dossier et d’assurance. Du point de vue strict des mathématiques financières, le

Index
problème à résoudre est simple, l’ensemble des données étant fixées par un contrat
(§ II-5.2.1.). Nous verrons ensuite (§ II-5.2.2, page 1181) que la comparaison
d’offre ne fait pas seulement jouer une comparaison de TEG.
II-5.2.1 Le calcul du TEG
Une fois déterminé l’échéancier, le calcul du TEG n’est rien d’autre qu’un
calcul de taux annuel équivalent au taux périodique qui assure l’échange entre les

1. Note de la page précédente. Exemple nominal = 1000 €, coupon = 100 € (taux fixe de 10%), prix d’acquisition
980 €, remboursement de l’emprunt 1020 €. L’échéancier est donc x0 = – 980, x1 = x2 = … = x9 = +100, x10
= +100 + 1020 = +1120 €. Le taux de rendement de cette opération est de 10,455%.
1. Il existe plusieurs algorithmes permettant d’atteindre le résultat souhaité, avec une précision désirée des résultats
en un nombre limité d’itérations (sauf si l’on se trouve dans le cas de racines multiples).
2. S’il n’y a pas plus d’un changement de signe entre deux monômes consécutifs du polynôme.
3. Voir http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=ECOT0214223D#. Le décret 85-944 du
4 octobre 1985, en vigueur jusque qu’en 2002 définissait le TEG comme «un taux annuel proportionnel au taux
de période, à terme échu et exprimé pour cent unités monétaires… le taux de période est calculé actuariellement,
à partir d’une période unitaire correspondant à la périodicité des versements effectués par l’emprunteur. Il assure,
selon la méthode des intérêts composés, l’égalité entre, d’une part, les sommes prêtées et, d’autre part, tous les
versements dus au titre de ce prêt, en capital, intérêts et frais divers, ces derniers étant, le cas échéant, estimés».
Le changement porte donc sur le passage du taux périodique au taux annuel qui utilise la relation 491 de la page
1160, à la place de la relation 490.
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1181

sommes versées et perçues suivant la logique des intérêts composés. Appuyons-


nous sur un exemple, pour illustrer la démarche.
Supposons qu’un particulier emprunte 200000 € à sa banque, contre 120
mensualités constantes, la première étant due un mois après la réception de la
somme empruntée, l’emprunt étant contracté au taux nominal de 8%. Le verse-
ment mensuel constant (intérêts + principal) est égal à – 2426,55 €, comme vous
pouvez le vérifier. Supposons maintenant que l’emprunteur a l’obligation de
contracter une assurance-vie calculée sur la base de 5 € par tranche de 10000 ı
empruntée (assurance d’un montant constant à ajouter au versement périodique);
il devra donc décaisser, chaque mois, 100 € de plus. On est alors en présence d’un
flux mensuel égal à – 2 426,55 – 100 = – 2 526,55 €. Supposons en outre que
l’octroi de ce prêt ait été conditionné à l’acceptation préalable de frais de dossier
d’un montant de 1000 €, payables à mise à disposition des fonds. À cette date, le
particulier recevra donc un solde de +199000 €. Comme vous pouvez le vérifier,
le taux actuariel mensuel qui assure l’équivalence entre un virement ponctuel de
+199 000 € et 120 virements mensuels (fin de période) de – 2 526,55 € est
0,75441 % ; le taux annuel équivalent (qui est le TEG) s’élève alors à
(1+0,0075441)12 = 9,4382%.
FIGURE 288
Détermination graphique de l’échéancier de calcul du TEG
200000
Table des
matières

199000

1 2 3 4 120
thématique
Index

– 1000 – 2426,55
– 100
– 2526,55
– 2526,55

Dans l’exemple retenu, l’assurance est calculée sur la base du capital initiale-
ment emprunté. Elle est parfois calculée sur la base du capital restant dû, le verse-
ment périodique avec assurance restant constant. Ceci revient à majorer le taux
périodique du taux d’assurance et conduit à une prime d’assurance décroissante
au cours du temps. Si l’on reprend l’exemple précédent en considérant que l’assu-
rance mensuelle est égale à 0,05% du capital restant dû, le taux périodique à appli-
quer est 0,08/12 + 0,0005 = 0,71667%; le versement mensuel s’élève alors à –
2 490,42 € et le TEG, à 9,0734 %. Cette diminution du TEG est facilement
explicable : l’assurance ne s’élève à 100 € que pour le premier versement et
diminue régulièrement ensuite. La feuille de calcul de ce problème est donnée ci-
après.
II-5.2.2 La comparaison des offres de prêt
La comparaison d’offres de crédit ne doit pas s’effectuer uniquement sur la base
du seul TEG. Deux éléments complémentaires doivent être pris en compte.
1182 Gestion de la production et des flux

Table des
matières
thématique
Index
- Tout d’abord, il est évident que la capacité de remboursement vient
restreindre l’ensemble des solutions admissibles: on peut raisonnablement
préférer une offre dont la durée de remboursement et le TEG sont plus élevés
que ceux d’une autre offre si cette dernière a une incidence inacceptable sur
la trésorerie.
- Un second élément doit être pris en compte. Très souvent, un emprunt est
contracté pour financer partiellement une dépense (par exemple, 500000 €),
sachant que la partie autofinancée est prédéterminée (par exemple,
200000 €) et ne dépend pas des offres bancaires. Il s’ensuit qu’en pratique,
tout se passe comme si l’emprunteur devait intégrer les frais de dossier (par
exemple, 1000 €) dans la somme à emprunter (ce qui donne ici 301000 €).
Refuser de considérer ainsi le problème posé n’est possible qu’à condition de
modifier l’hypothèse relative à l’autofinancement (qui devrait passer à
201000 €, si l’on n’emprunte que 300000 €). Il doit être clair qu’une fois
fixé le montant à emprunter, le contrat sera passé avec la banque sur cette
base et le contractant disposera de 301000 + 200000 – 1000 = 500000 €. Il
doit être clair que cette intégration des frais de dossier au montant emprunté
n’a de sens que vu du côté du contractant devant compléter le financement
d’un projet. Du point de vue de la banque, ces frais de dossier correspondent
à une rétribution de prestations qui est indépendante du montant emprunté.
Chapitre XVII - Principaux éléments de mathématiques financières 1183

On peut ajouter que deux emprunts permettant d’obtenir une même somme
nette de frais de dossier (600000 €, par exemple) et faisant l’objet d’un
remboursement constant sur le même calendrier (120 mensualités, par
exemple) ont nécessairement le même classement avec les TEG ou les vire-
ments périodiques; ceci n’est plus forcément vrai si les comparaisons sont
effectuées sur la base d’un autofinancement variable (la variation correspon-
dant aux frais de dossier).
Exemple : Pour une capacité d’autofinancement de 400 000,00 € et une dépense à
financer de 1 million deux banques sont consultées, pour un remboursement en 120
mensualités. La banque A propose un taux nominal de 8%, une assurance mensuelle de
0,05% du capital initialement emprunté et des frais de dossier de 8000,00 €; on doit alors
emprunter 608000,00 €, ce qui conduit à un versement périodique (assurance comprise)
de 7680,72 € et un TEG est de 9,6483%. La banque B propose un taux nominal annuel
de 8,25%, une assurance mensuelle de 0,06% du capital restant dû (ce qui doit être intégré
au taux nominal annuel après multiplication préalable par 12, pour pouvoir retrouver un
taux nominal mensuel augmenté de cette majoration de 0,06%) et demande 2000,00 €
comme frais de dossier: dans ce cas, on emprunte 602000,00 €, le versement périodique
est de 7616,11 € et le TEG, de 9,4327%. Il faut donc retenir la banque B. La feuille de
calcul de ce problème est la suivante.
Table des
matières
thématique
Index

II-6 Choix d’une date différente de celle de début ou de fin de


période
On a évoqué, avec l’exemple du § II-1, page 1157, l’impact du choix d’une date
conventionnelle de fin ou de début de période sur les calculs, et plus particuliè-
rement sur le taux moyen de rentabilité. Ce problème se pose en particulier dans
1184 Gestion de la production et des flux

l’analyse des projets d’investissement, où l’on ramène classiquement certains flux


engendrés au cours d’une période, à une somme ponctuelle.
Les différentes formules obtenues montrent que pour passer des formules
d’actualisation ou de capitalisation concernant des échéanciers de fin de période,
à celles concernant les échéanciers de début de période, il convenait de multiplier
par (1 + i) les formules de fin de période pour obtenir celles de début de période
(voir en particulier la relation 500 de la page 1166). Une généralisation de ce
raisonnement peut immédiatement être faite pour toute date conventionnelle de
transaction en cours d’année, comprises entre 0 et 1 (l’unité étant l’année).
Prenons le cas, par exemple, d’un échéancier de n versements constants pour
lequel on décide de retenir comme date «ponctuelle» conventionnelle pour les
flux de trésorerie sécrétés au cours de la période t, c’est-à-dire celle qui s’étend de
t – 1 à t, la date t – d, avec 0 < d < 1. On peut écrire:
n n
–( t – d ) d –t
- pour une actualisation: ∑ ( 1 + i ) = (1 + i) ∑ (1 + i)
t=1 t=1
n–1 n–1
- et pour une capitalisation: ∑ ( 1 + i )( t + d ) = ( 1 + i ) ∑ ( 1 + i )t
d

t=0 t=0

Il convient donc, si d est l’avance par rapport à t, de multiplier les formules de


fin de période par (1 + i) d pour obtenir les formules correspondant à ces dates
décalées. Il s’ensuit que la modification des dates conventionnelles ne fait que

Table des
matières
multiplier par une constante les résultats actualisés (ou capitalisés). L’importance
respective des flux nets de trésorerie actualisés de différents projets examinés reste
donc la même quelle que soit la date de référence choisie (début de période, fin de
période ou cours de période). Ceci explique que des gestionnaires n’aient guère de

thématique
scrupule à raisonner le plus souvent en fin de période dans l’analyse des projets

Index
d’investissement, ce qu’ils peuvent faire sans problème à condition d’être
homogènes sur tous les projets étudiés, et qu’en outre le rythme de sécrétion des
flux de trésorerie soit à peu près le même au cours d’une période, pour tous les
projets. Il n’en est plus de même lorsque les comparaisons portent sur les taux de
rentabilité interne.
Exemple: Reprenons l’exemple du § II-4.1, page 1168, et supposons que l’on convienne que
les FNT sont ponctuellement sécrétés au 31 mai (d’où: d = 1 – 5 / 12 = 7 / 12), la valeur actua-
7 / 12
lisée de l’échéancier est alors: 21061,82 x 1,06 = 21061,82 x 1,034 57 = 21790,02.

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