Sémiologie Respiratoire

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Sémiologie respiratoire:

Dyspnée et toux

Cours de sémiologie pour 3° année Pharmacie


2021-2022

Dr GUETTARI Médecine interne HMRUC


Dyspnée

Définition
Rappel physiologique
Analyse sémiologique
Evaluation de la sévérité
Principales causes
I-Définition:
Dyspnée est une difficulté ou une gêne à respirer .
II-Rappel physiologique:
La respiration a pour rôle d’assurer la bonne
oxygénation du sang ( Hématose) pour les tissus, il existe
de nombreux systèmes de contrôle et des paramètres ,
dont le rôle est d’adapter la respiration aux besoins de
l’organismes , ces paramètres intriqués doivent être
coordonnés par un centre respiratoire situé au niveau du
tronc cérébral, les différents paramètres sont :
mécaniques ( mécanorécepteurs ) situés dans la paroi
thoracique et le parenchyme pulmonaire , informant sur
les paramètres ventilatoires , tel que la fréquence
respiratoire (FR) normale: 14 à 22 mouvements/minute
chez l’adulte , 22 à 30 chez l’enfant et l’efficacité des
muscles respiratoires , compliance du parenchyme au
volume d’air contenu.
Récepteurs chimiques ( chémorécepteurs): détectant les
variations fines du CO₂ et PH, permettant une adaptation
immédiate du poumon , alors que les variations d’O₂,
moins fine entrent enjeu en cas de besoin.
la respiration est automatique et inconsciente, si
l’équilibre de ces paramètre est adéquat, selon le réflexe
d’Héring-Breuer ( inspiration appelle une expiration) , au
cours de l’inspiration ( temps actif) les fibres d’origine
pulmonaire sont excité par la distension du poumon ,
elles envoient un influx inhibiteur au centre respiratoire
qui suspend son activité , rendant possible l’expiration
( temps passif), au cours l’expiration , le centre ne reçoit
plus cet influx , il reprend son activité et excite le nerf
phrénique ( diaphragme) , d’où inspiration .
III-Analyse sémiologique
La dyspnée est une perception consciente d’une gêne
respiratoire , donc c’est un signe subjectif ou fonctionnel , elle
sera analysée par l’interrogatoire soigneux comportant :
- Date et le mode de début ( brutal ou progressif)
- Circonstances d’apparition : caractère spontané ou
provoqué ( effort, fumée, saison, animaux..)
- Evolution dans le temps: permanente ou paroxystique
( évolution par accès ou crise , durant quelques minutes à
quelques heures) , l’horaire dans le nycthémère ( diurne ou
nocturne) .
-Existence de signes accompagnateurs : toux , expectoration .
Dyspnée -un signe subjectif- s’accompagne de modifications
objectives de la respiration , portant sur la fréquence ,
l’amplitude et la durée des 2 temps respiratoires .
Différentes types de Dyspnée
Selon le mode de début:
Dyspnée aigue : début brutal, la dyspnée est d’emblée
à son maximum
Dyspnée chronique : début progressif le plus souvent
Selon les circonstances d’apparition:
Dyspnée d’effort: elle est chronique, induite par des
efforts très limités et courants, elle se prolonge au
delà de la durée normale ( plus de 5 minutes),après
la cessation de l’effort et qui va en s’aggravant dans
le temps jusqu’aux effort moindre tel que l’habillage ,
c’est la première manifestation de l’insuffisance
respiratoire .
Selon le mode d’évolution:
Dyspnée paroxystique: crise de dyspnée ,durant quelques
minutes à quelques heures ,séparés par des intervalles de
respiration normale ,exemple : crise d’asthme .
Dyspnée permanente: dyspnée de repos, apparait au
terme d’une période plus ou moins longue de dyspnée
d’effort, elle se manifeste surtout dans le décubitus
( position couchée),soulagée parfois par la position
assise , buste vertical, c’est l’orthopnée
Selon la fréquence respiratoire ( FR)
Polypnée: si FR est supérieure 22 mouvement /minute
chez l’adulte et à 30 chez l’enfant
Bradypnée: si FR est inférieure 14 chez l’adulte et à 22
chez l’enfant .
Selon le temps respiratoire
Bradypnée inspiratoire: se voit lorsqu’il y a un obstacle à
la pénétration de l’air, obstruction laryngée par une
inflammation du larynx ( laryngite), par des fausses
membranes (Diphtérie ou croup) ou par un corps
étranger, elle réalise une dyspnée aigue et s’accompagne
souvent de cornage et un tirage ( mise en jeu des
muscles respiratoires accessoires ).
Bradypnée expiratoire: se voit lorsqu'il y a un obstacle à
la sortie de l’air , par atteinte diffuse des bronches de tous
les calibres, ce qui est réalisé par la crise d’asthme
( Bronchoconstriction et œdème de la muqueuse
bronchique), c’est une dyspnée paroxystique , elle
s’accompagne de sifflements expiratoires .
Dyspnée mixte : inspiratoire et expiratoire, se voit
dans la pathologie trachéale , métabolique ou toute
pathologie pulmonaire sévère , il est parfois difficile
pour le patient de déterminer le temps , la difficulté
est ainsi ressentie en inspiration dans l’asthme
( thorax bloqué en inspiration ) alors que la cause
est pulmonaire
Cas rare de Platypnée : est une dyspnée uniquement
ressentie en position débout( orthostatisme), qui
oriente vers un shunt droit-gauche intra cardiaque
( foramen ovale perméable).
IV-Evaluer le sévérité de la dyspnée
- Classification selon les stades de NYHA(New york Heart Association):
Stade I: aucune limitation d’activité physique
Stade II : dyspnée pour des efforts intenses de la vie quotidienne
(montée des escaliers)
Stade III: dyspnée pour les efforts légers avec limitation importante
( toilette , se coiffer )
Stade IV: dyspnée de repos
Il est important de s’assurer que ces limitations sont provoquées par des
difficultés respiratoires et non pas par une autre infirmité d’ordre
articulaire ou coronarienne
- On peut s’aider par d’autres moyens pour apprécier le retentissement :
nombre d’étages ,périmètre de marche sur 6 minutes (6 minutes walking
test), nombre d’oreillers , autre moyen subjectif tel que l’échelle visuelle
analogique ( de non essoufflé à très essoufflé),mais l’exploration
fonctionnelle respiratoire donne de meilleurs résultats .
V-Principales causes de dyspnée:
Selon le mécanisme
Causes mécaniques:
-Trouble ventilatoire obstructif ( réduction du calibre des voies
aériennes): asthme , broncho-pneumopathie obstructive ( BPCO),
corps étranger trachéal, cancer ORL.
-Trouble ventilatoire restrictif: réduction du volume parenchymateux
soit anatomique ( épanchement pleural liquidien ou gazeux,
pneumonectomie, séquelle d’infection), soit fonctionnel
(pneumopathie infiltrative avec atteinte interstitielle empêchant le
poumon de s’expandre ( mauvaise compliance), atteinte de la paroi
thoracique ( fracture des cotes , déformation),cause neuromusculaire

Altération de la vascularisation pulmonaire : embolie pulmonaire


Altération de barrière alvéolocapillaire : œdème aigu du poumon
(OAP), emphysème

Causes chimiques: variation du PH, acidose, anémie …


Toux

Définition
Physiopathologie
Analyse sémiologique et orientation étiologique
I-Définition

La toux est une brusque , bruyante et brève expiration


à travers la glotte rétrécie.
La toux peut être volontaire, mais le plus souvent
involontaire, a toujours une signification pathologique
C’est un réflexe de défense destiné :
- A empêcher la pénétration de corps étranger dans les
voies respiratoires
- A expulser les mucosités qui s’y trouvent accumulées.
II-Physiopathologie
La toux est un acte réflexe qui se déroule en 3 phases :
inspiration profonde, fermeture de la glotte et brusque
contraction des muscles de la paroi abdominale , d’où
augmentation de la pression intra-abdominale et
refoulement violant et passif du diaphragme vers le haut
qui aboutit à l’expulsion de l’air sous pression.
Ce réflexe est déclenché par l’irritation de l’épithélium
des voies respiratoires trachéo-bronchiques , larynx ou
en dehors de zones dite tussigène : muqueuse nasale
pharyngée et séreuse pleurale, ou à distance ( estomac
, voies biliaires, ovaires) , cette irritation est due :
soit à une inflammation , soit à corps étranger ou
un exsudats jouant le rôle de corps étranger .
III- Analyse sémiologique et orientation étiologique
L’interrogatoire doit préciser:
-Terrain: atopie, prise médicamenteuse, tabagisme
-Caractère productif ou non:
Toux sèche: bruit sonore , plus ou moins éclatants, non suivi
d’expectoration
Toux productive ou grasse ou humide: elle s’accompagne de
déplacement bruyant de mucosités , plus ou moins abondantes ,
l’expectoration peut ne pas être extériorisée.
- Horaire:
Toux matinale : bronchite chronique , bronchectasie ( dilatation des
bronches) appelée la toilette ou ramonage bronchique .
Toux vespérale et nocturne : asthme , œdème aigu du poumon (OAP).
- Mode évolutif :
Toux aigue : fréquente , infections ORL ou trachéo-bronchiques, ou par
l’inhalation ( toxique, corps étranger)
Toux chronique : si elle évolue depuis plus 2 ou 3 semaines , si survient
chez un tabagique ( cancer, BPCO) , chez non tabagique ( asthme, cause
ORL, inhibiteur de l’enzyme de conversion …)
- Rythme :
Toux moniliforme: 1 à 2 secousses de toux irrégulièrement
espacés de temps a autre
Toux quinteuse ou spasmodique: dont le type est la toux
observée au cours de la coqueluche, qui survient par accès ou
quintes constituées par une série de secousses expiratoires
entrecoupées d’une inspiration profonde ou reprise bruyante
appelée « chant du coq », une toux quinteuse observée en
dehors de la coqueluche est appelée toux coquelucoide .
- Timbre :
Toux bitonale: qui présente un double timbre , aigu et grave, liée
à une paralysée d’une corde vocale par compression d’un nerf
récurrent ( cancer broncho-pulmonaire).
Toux rauque: toux a tonalité étouffée , en cas d’irritation
laryngée .
- Circonstances déclenchantes:
Toux Positionnelle: pathologie pleurale ,reflux gastro-œsophagien
( RGO).
Exposition allergénique, lieu de travail, contacte avec animal: asthme.
Chronologie avec une introduction médicamenteuse ( IEC).
Déglutition ou postprandiale : une fausse route ou une fistule
( communication œso-bronchique).
Effort : Asthme , insuffisance cardiaque gauche (OAP)
Signes accompagnateurs:
Toux émétisante: responsable de vomissement , s’observe au cours
de la coqueluche, diverticule œsophagien .
Toux syncopale : collapsus expiratoire de la trachée par dystonie ou
trachéomalacie , les quintes de toux prolongées , peuvent entrainer
une perte de la conscience ,consécutive à une diminution du retour
veineux du cerveau ( ictus laryngé)

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