Item 203 Dyspnee 2023
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Item 203
Dyspnée aiguë et chronique
NB : les objectifs concernant les corps étrangers trachéo-bronchiques sont traités dans l’item 359bis
(corps étrangers trachéo-bronchiques)
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Points clés :
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I. DEFINITION DE LA DYSPNEE
Il s’agit d’une sensation qui comporte comme la douleur une composante sensorielle
véhiculée par des afférences périphériques jusqu’au cerveau (perçue comme une
oppression thoracique ou une inspiration incomplète) et une composante (ou décharge)
affective et émotionnelle (perçue comme un désagrément, une anxiété ou une frayeur).
Il ne s’agit pas simplement d’une modification du rythme respiratoire telle que la tachypnée.
On peut être tachypnéique sans être dyspnéique ou, à l’inverse, dyspnéique sans être
tachypnéique.
Cette mobilisation est conduite par l’INSPIRATION, sous le contrôle du système nerveux. La
commande respiratoire est à la fois automatique (au niveau du tronc cérébral) et volontaire
(au niveau du cortex moteur). Cette commande respiratoire va en premier lieu activer les
muscles dilatateurs du pharynx (afin d’ouvrir les voies aériennes supérieures) puis les
muscles inspiratoires de la partie supérieure du thorax (qui vont stabiliser la paroi thoracique)
afin que les muscles inspiratoires intercostaux et surtout le diaphragme se mettent en jeu.
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En se contractant les muscles inspiratoires vont créer une dépression intra thoracique et
donc une baisse de la pression alvéolaire en dessous de la pression athmosphérique. Ce
gradient de pression va faire pénétrer l’air atmosphèrique dans le poumon. L’air ainsi inspiré,
va atteindre la surface alvéolo-capillaire, permettant le transfert de l’oxygène contenu dans
l’air vers le sang capillaire sous la forme d’oxyhémoglobine et oxygène dissous.
IV.1.1 Chronologie :
Elle conditionne la démarche diagnostique car la dyspnée aigue et chronique ne relèvent pas
des mêmes étiologies.
§ Dyspnée aiguë: installation brutale en quelques heures à quelques jours, on peut
dater le début des symptômes
§ Dyspnée chronique : persistante depuis plusieurs semaines (≥ 8) à plusieurs mois ou
années. Le début est le souvent progressif mais il faut toujours rechercher par un
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interrogatoire orienté un facteur déclenchant et/ou une date de début de la dyspnée.
Préciser aussi si la dyspnée s’est aggravée récemment ou non.
IV.1.3 Position
La dyspnée peut survenir dans une position particulière et évoquer un mécanisme/une
étiologie particulier.
§ Orthopnée = dyspnée en décubitus dorsal
insuffisance cardiaque, dysfonction diaphragmatique, obésité
§ Antépnée : dyspnée en antéflexion (position penchée en avant)
dysfonction diaphragmatique, obésité
§ Platypnée : dyspnée en position debout
shunt anatomique intracardiaque (foramen ovale perméable) ou intrapulmonaire
(malformation ou fistule artério-veineuse, syndrome hépato-pulmonaire).
Volume courant :
§ hyperpnée : augmentation de l’amplitude du volume courant
§ hypopnée : diminution de l’amplitude du volume courant
Fréquence respiratoire
§ tachypnée (ou polypnée) : augmentation excessive de la fréquence respiratoire
§ bradypnée : réduction franche de la fréquence respiratoire
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IV.2.2 Symptômes associés
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- anomalies cardiaques : douleur angineuse, palpitations, signes d’insuffisance
cardiaque droite, souffle cardiaque
- signes extra-respiratoires : anomalies cutanées, anomalies articulaires, anomalies
neurologiques (amyotrophie, myalgies, fasciculations, déficit musculaire)
En première intention :
Radiographie thoracique d’orientation étiologique (distension, syndrome interstitiel,
cardiomégalie).
NFS, afin d’éliminer une anémie,
BNP en cas de suspicion de cardiopathie
ECG à la recherche de signes de cardiopathie dysrythmique ou ischémique
Les examens de seconde intention sont orientés par les examens de première intention et
la suspicion clinique.
En cas d’orientation vers une pathologie respiratoire :
- Des explorations fonctionnelles respiratoires de repos associant spirométrie lente et
forcée (courbe débit-volume), détermination des volumes pulmonaires statiques
(pléthysmographie) et mesure de la DLCO
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- Une gazométrie artérielle de repos en position assise pour rechercher une hypoxémie
ou une hypoventilation alvéolaire chronique
- Des explorations fonctionnelles d’exercice. Idéalement une Exploration Fonctionnelle
d’eXercice incrémentale (EFXi) sur cycloergomètre avec mesures concomitantes des
symptômes et des réponses fonctionnelles (métaboliques, ventilatoires, échanges
gazeux pulmonaires, cardio-circulatoires). Plus simplement pour détecter une
désaturation d’exercice un test de marche de 6 minutes ou un test de lever de chaise
de 3 minutes ou tout autre modalité d’exercice suffisament longue et standardisée pour
détecter une baisse significative (∆ 3%) de SpO2.
- Le scanner thoracique est à réaliser sans injection si l’on est orienté vers une
bronchopathie chronique ou une pathologie interstitielle chronique. Au contraire avec
injection en cas d’orientation vers une cause vasculaire (EP - HTP-Shunt droit-gauche)
VI.1 Quantification
L’échelle la plus utilisée pour la dyspnée chronique est l’échelle mMRC (Echelle modifiée du
Medical Research Council). C’est une échelle opérationnelle qui évalue l’impact de la
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dyspnée sur des activités physiques classées en 5 catégories (de 0 à 5). Cette cotation
globale est très proche de la NYHA (New York Heart Association) utilisée en cardiologie. Elle
permet de catégoriser l’impact de la dyspnée mais elle est peu sensible au changement
donc peu utile pour juger d’une dégradation ou d’une amélioration. Cette échelle est
utilement complétée par le score DIRECT en 10 questions (ci-dessous). Plusieurs autres
questionnaires sont disponiibles avec des caractéristiques proches.
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Score DIRECT d’impact de la dyspnée sur les activités de la vie quotidienne
VI.2 Répercussion
La chronicité de la dyspnée quelle que soit sa cause a un impact délétère sur la qualité de
vie. De nombreux questionnaires plus ou moins longs, supervisés ou en auto-questionnaires
sont disponibles. Parmi ceux-ci, le plus répandu est le questionnaire CAT pour la qualité de
vie liée à la santé respiratoire et le questionnaire Anxiété-Dépression ubiquitaire.
Ci-dessous à titre d’exemple le CAT
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