Géographie de L'afrique - Wikipédia

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Géographie de l'Afrique

étude du territoire africain

La géographie de l'Afrique comprend 61 entités politiques, dont 54 États souverains1 depuis


2011 (non inclus le Sahara occidental et le Somaliland), et ses 30 368 609 km2 couvrent 20,3 %
des terres émergées (et 6 % de la surface de la Terre). Il s'agit du deuxième plus grand continent
après l'Asie, en surface (ou le troisième si l'on considère l'Amérique comme formée d'un seul
continent et non de deux continents) et en population. Elle est reliée à cette dernière à son
extrémité nord-est par l'isthme de Suez, aujourd'hui traversé par le canal du même nom. Ses
points extrêmes sont distants d'environ 8 000 km du nord au sud (du cap Blanc en Tunisie au cap
des Aiguilles en Afrique du Sud) et de 7 400 km d'est en ouest (du Ras Hafun en Somalie à Santo
Antão au Cap-Vert). Le littoral mesure environ 26 000 km.

Carte politique du continent africain

L'altitude moyenne est d'environ 600 mètres, soit à peu près égale à celle de l'Amérique, mais
largement inférieure à celle de l'Asie (900 mètres). Les régions très hautes ou au contraire très
basses sont rares. Le paysage rencontré le plus fréquemment est celui de plateaux de moyenne
altitude, parsemés de sommets ou de chaînes montagneuses isolées. Les plus hauts plateaux se
trouvent à l'est et au sud, l'altitude décroissant progressivement vers l'ouest et vers le nord.
Géographie physique

Grandes régions

Image satellite de l'Afrique

L'Afrique peut être divisée en plusieurs grandes régions, selon les écoles :

Afrique du Nord : Maghreb, région de l'Atlas et Égypte

Sahara (zone saharienne) : le plus grand désert chaud du globe avec une superficie de 8 à 9
millions de km2

Sahel (zone sahélienne) : bande géographique semi-désertique située au sud du Sahara avec
une superficie de 2 à 3 millions de km2

Soudan (zone soudanaise), « Bilad ad Sudan » (pays des Noirs), en Afrique occidentale, à ne
pas confondre avec l'état du Soudan. C'est une zone de savane, située au sud du Sahel.

Corne de l'Afrique, autour de l'Éthiopie. Caractérisée par de très hauts plateaux arrosés et
fertiles, c'est une région de pasteurs. L'activité volcanique y a engendré des lacs.

Afrique équatoriale tropicale et humide

Afrique australe

Madagascar, où l'isolement géographique a créé des écosystèmes distincts du continent.


Relief

Topographie de l'Afrique

Diagramme de distribution des altitudes de l'Afrique (continent


et îles proches)2

Diagramme de distribution des altitudes de l'Afrique


(continent et îles proches) - échelle logarithmique2
« Une ligne tirée de Port-
Soudan à Lobito Djebel Toubkal (4 167 m)
diviserait, en diagonale,
le continent entre une
« Afrique haute » à l'est, Port-Soudan

de l'Éthiopie au
Drakensberg, et une
Mont Cameroun
« Afrique basse », celle (4 070 m)
de l'ouest. À l'exception
Mont Stanley (5 109 m) Mont Kenya
du mont Cameroun (4
Kilimandjaro (5 891 m) (5 199 m)
070 m) et de l'Atlas
marocain (4 167 m),
toutes les hautes Lobito

montagnes d'Afrique se
placent à l'est de cette
ligne3. »

Plus hauts sommets du continent.

Plateaux

Les plateaux du sud et de l'est se situent à une altitude moyenne de 1 000 mètres et tombent
rarement en dessous des 600 m. Le plateau sud-africain, autour du 12e parallèle sud, est bordé à
l'est, à l'ouest et au sud par de hautes falaises tombant brutalement vers la mer. Au sud, trois
escarpements successifs en paliers séparent le plateau de la plaine côtière et de la mer. Le plus
grand d'entre eux, le Grand Karoo, est une région aride et infertile. Une partie du plateau lui-même
est formé du désert du Kalahari.

Vers le nord-est, le plateau sud-africain rejoint celui d'Afrique de l'Est, composé d'une succession
de chaînes montagneuses, de plaines et de dépressions et creusé du nord au sud par les deux
branches du rift africain, occupé dans sa partie basse par les Grands Lacs (lac Tanganyika, lac
Victoria, lac Malawi, lac Édouard, lac Albert et lac Kivu). Après avoir longé le lac Victoria sur
chaque rive, les deux branches se rejoignent au niveau du nord du lac Malawi pour former une
vallée unique. La vallée du rift est parsemée de volcans, dont le Kilimandjaro (éteint), point
culminant du continent à 5 889 mètres.

Les plateaux d'Éthiopie constituent la troisième zone de hauts plateaux et la plus grande région
d'altitude, descendant rarement en dessous de 1 500 mètres et dont les sommets atteignent
4 600 à 4 900 mètres. Ils sont situés juste à l'ouest du grand rift, dont le prolongement vers le
nord longe l'escarpement oriental sur sa trajectoire vers la mer Rouge. Le centre est constitué
d'un bassin circulaire occupé par le lac Tana.

À l'est comme à l'ouest du continent, les hauts plateaux sont bordés par des bandes de terre
parallèles à la côte. Les plateaux d'Éthiopie continuent vers le nord le long de la mer Rouge en
une série de crêtes atteignant parfois 2 000 mètres d'altitude. À l'ouest, le plateau est plus large,
mais aussi moins élevé. Les zones les plus montagneuses se trouvent près du creux du golfe de
Guinée, avec des altitudes à 1 800 voire 2 400 mètres. Le mont Cameroun, point culminant de
l'Afrique centrale à 4 095 mètres, est le sommet d'une chaîne volcanique qui se prolonge dans
l'océan Atlantique avec les îles d'Annobón, Sao Tomé, Principe et Bioko. Vers l'extrême ouest, la
chaîne du Fouta-Djalon donne naissance à de nombreux fleuves.

Plaines

Image de l'Afrique prise en


février 2012 par le satellite Suomi
NPP.

La zone entre les massifs côtiers de l'est et de l'ouest, principalement désertique au nord du 17e
parallèle, se divise en deux bassins séparés par des bandes montagneuses, dont l'une parcourt
l'Afrique du Nord sur une ligne correspondant grossièrement à l'axe incurvé du continent. Le plus
marqué de ces bassins est le bassin du Congo, qui occupe une région circulaire de part et d'autre
de l'équateur et qui fut probablement une mer intérieure.

Au-delà de 17° de latitude nord, le Sahara, plus grand désert du monde, occupe 9 000 000 de
km2, de l'Atlantique à la mer Rouge. D'altitude peu élevée en moyenne, on y trouve néanmoins
des chaînes montagneuses dont les sommets atteignent 2 400 mètres. Il est délimité au nord-
ouest par le massif de l'Atlas, et séparé de la mer Méditerranée au nord-est par un plateau
rocheux dont l'extrémité orientale fait place au delta du Nil. De nombreux oueds se dirigent vers
le Sahara depuis le versant intérieur de l'Atlas.

Le Sahara est bordé au sud par une bande de terre aride, parcourant comme lui l'Afrique d'est en
ouest en traversant huit pays: le Sahel.
Côtes

Ses côtes, peu découpées, sont longues de 26 000 km. L'absence de profondes entailles de sa
rive est remarquable ; en effet, par comparaison, l'Europe, qui s'étend sur 10,4 millions de km2,
soit environ un tiers de la surface de l'Afrique, présente un littoral de 32 000 km4, plus long de
6 000 km.

Trente-neuf pays africains disposent d'un littoral. À l'exception de l'Afrique de l'ouest, les côtes
africaines sont relativement droites et pauvres en ports naturellement profonds. Les paysages
côtiers sont composés d'estuaires, de deltas, lagons, marécages, mangroves et barrières de
corail (ces deux derniers surtout en Afrique de l'est, favorisés par les courants océaniques
chauds). Les courants longeant la côte occidentale sont plus froids5.

Hydrographie

Une des caractéristiques géographiques les plus marquantes de l'Afrique est que le tiers environ
de sa superficie est absolument dépourvu d'hydrographie, soit près de 10 millions de km² ce qui
correspond à une superficie totale supérieure à celle des États-Unis ou de la Chine. Ceci est dû
au fait que l'Afrique offre de très nombreux déserts, souvent très accentués et présents aux
quatre coins du continent, dont certains sont d'une immense étendue ; par exemple, le Sahara est
un véritable océan de sable et de rochers où la notion de désert prend son sens le plus parfait.

Quatre grands bassins occupent la majeure partie des plaines basses d'Afrique du Nord et de
l'Ouest : celui du Nil, du Congo, du Niger et du lac Tchad. Le reste est constitué de terres arides
irriguées sporadiquement par des cours d'eau saisonniers endoréiques.

Le total des ressources renouvelables en eau atteint 3 930 km3, soit moins de 9 % des
ressources mondiales. Les trois quarts de la population dépendent des eaux souterraines
comme première source d'eau potable, eaux qui représentent 15 % des ressources du continent6.
Nil

Bassin du Nil.

Les principaux bassins drainants sont orientés vers le nord ou vers l'ouest. La région des Grands
Lac alimente les deux plus longs fleuves du continent, le Nil et le Congo. Les sources du Nil
naissent dans les montagnes d'Afrique centrale, près de l'équateur, puis coulent vers l'est dans le
lac Victoria, et vers le nord dans le lac Édouard et le lac Albert. Le fleuve suit une trajectoire du
sud au nord à travers une vaste zone marécageuse, où sa course est parfois freinée par la
densité de la végétation. Après avoir reçu l'affluence du Bahr el-Ghazal sur sa rive occidentale et
le Sobat, le Nil Bleu et l'Atbara des plateaux d'Éthiopie, il creuse sa vallée fertile à travers le désert
avant de se jeter dans la Méditerranée en formant un immense delta.

Congo

Le Congo et ses affluents.

La source la plus en amont du Congo est le Chambeshi, qui coule vers le sud-ouest dans les
marécages du lac Bangwelo. De ce dernier sort le Congo, qui effectue un virage vers le nord à
travers le lac Moero puis descend vers le bassin de l'Afrique équatoriale, recouvert de forêt
tropicale, qu'il traverse en une large courbe. Après avoir reçu les eaux de nombreux affluents, il
s'incurve vers le sud-ouest avant de se jeter dans l'Atlantique.

Au nord du bassin du Congo, séparé par de larges plis du terrain, se trouve le bassin du lac
Tchad, alimenté principalement par le Chari au cœur d'une vaste plaine.

Niger

Bassin du Niger.

Le Niger, troisième plus long fleuve africain, prend sa source à la frontière de la Sierra Leone et
de la Guinée, soit proche de l’extrême ouest de l'Afrique continentale et coule vers le nord-est, à
rebours du Congo. Sa trajectoire s'incurve fortement au Mali entre Tombouctou et Gao, puis il
coule vers le sud-est avant finalement se jeter dans le golfe de Guinée donnant sur l'Atlantique –
un fait qui laissa les géographes occidentaux perplexes durant plusieurs siècles.

Zambèze

Bassin du Zambèze.

Parmi les fleuves se jetant dans l'océan Indien, le Zambèze est le seul à drainer une part
significative du plateau intérieur. Après sa source près de la frontière entre la République
démocratique du Congo et la Zambie, il fait une courte incursion en Angola avant de revenir en
Zambie, qu'il traverse du nord au sud, puis se dirige vers l'est. Ses principaux affluents, y compris
le Shire, émissaire du lac Malawi, coulent le long du versant sud du massif qui traverse l'Afrique
entre le 10e et le 12e parallèle sud. Au sud-ouest, le système fluvial du Zambèze interfère avec
celui de l'Okavango duquel il reçoit de temps en temps de l'eau, le reste se perdant dans un delta
salin au cœur du désert du Kalahari.

Autres fleuves

Parmi les autres fleuves qui se jettent dans l'Atlantique, l'Orange, à l'extrémité Sud du continent,
charrie les eaux du Drakensberg situé sur la côte opposée, tandis que les fleuves Cunene,
Cuanza, Ogooué et Sanaga proviennent des hauts plateaux de la côte Ouest, comme beaucoup
plus au Nord pour les fleuves Volta, Comoé, Bandama, Gambie et Sénégal. Les seuls cours d'eau
plus au Nord sont plus modestes et prennent source dans les monts de l'Atlas pour aboutir dans
l'Atlantique ou la Méditerranée.

Climat

Températures

Climats en Afrique

Le cirque de Moul N'ga dans le


Tadrart Acacus, Algérie.

Végétation tropicale au Rwanda, dans


la région de Kigali, à hauteur de
l'équateur.
Rayonnement solaire moyen
quotidien en Afrique.

L'Afrique, étant située presque entièrement dans la zone intertropicale aussi appelée zone torride,
est le continent le plus (uniformément) chaud de la planète, que cela soit en termes de
températures moyennes estivales, hivernales ou annuelles. Ces dernières sont très élevées dans
l'ensemble du continent, tant que l'altitude ne les corrige pas : l'isotherme annuel de 20 °C
recouvre presque toute l'Afrique à l'exception des pays de l'Atlas, le Cap et la côte du sud-ouest
africain7. En réalité, le climat de l'Afrique est par définition d'une chaleur excessive et constante,
que tempèrent seulement les pluies annuelles, les vents de mer et l'élévation du sol8 ; les lieux les
moins affectés par ces trois facteurs sont donc les plus chauds. Ainsi, la moitié sud de l'Afrique
jouit d'une chaleur moyenne annuelle amoindrie comparée à la moitié nord du continent à cause
de son altitude moyenne importante toujours proche de 1 000 m mais aussi grâce à sa forme
beaucoup plus étroite et à la proximité immédiate de l'océan, à l'ouest, à l'est et au sud, d'où une
atténuation des températures.

À l'intérieur de cette immense zone de grande chaleur même, il existe une vaste partie plus
chaude encore où la moyenne de l'année atteint ou dépasse 30 °C. Cette région brûlante
constitue l'équateur thermique, c'est-à-dire une ligne imaginaire reliant à chaque longitude du
globe les points de plus grande chaleur annuelle, et ne se confond pas avec l'équateur
géographique. Elle est reportée de plus de 1 000 km dans le nord, et se situe au sud du Sahara et
passe dans le Sahel, grossièrement entre les latitudes 10° et 20°7. La chaleur y est partiellement
corrigée par la différence de température entre le jour et la nuit. La chaleur moyenne annuelle
atteint le record mondial de 35 °C dans le désert de Danakil, situé dans le Triangle de l'Afar en
Éthiopie et en Érythrée par 120 m en dessous du niveau de la mer9. Le continent africain est
donc marqué par la constance et le maintien de températures élevées tout au long de l'année, à
l'exception peut-être des extrémités nord et sud du continent correspondant aux climats
méditerranéens, tempérés chauds avec l'existence plus ou moins marquée d'une période
hivernale fraîche. Pour donner une idée de cette caractéristique du climat africain général, il faut
savoir qu'en aucun point de l'Afrique ayant une altitude raisonnable, les températures moyennes
mensuelles (maximales et minimales confondues) les plus basses ne descendent au-dessous de
10 °C ; et pour les 9/10 du continent, elles restent même supérieures à 15 °C.
Les températures moyennes les plus élevées se rencontrent, soit à la fin de la saison sèche juste
avant les premières pluies de l'hivernage en Afrique tropicale en dehors des déserts, c'est-à-dire
la portion du continent africain comprise entre les deux tropiques ou soit en été dans les
contrées méditerranéennes et désertiques.

Précipitations

Les plus grandes différences climatiques d'une région à l'autre sont d'ordre pluviométrique.

La moyenne des précipitations sur l'ensemble de l'Afrique s'établit à 686 mm par an10, ce qui est
peu pour un continent aussi chaud (avec les effets de l'évaporation due à la chaleur). À cause de
la nature des systèmes météorologiques générateurs de pluie, le régime pluviométrique
démontre un très grand caractère saisonnier10. Ainsi, dans beaucoup de régions africaines, il
peut ne pas pleuvoir du tout pendant plusieurs mois consécutifs et tomber en quelques mois
seulement le total annuel moyen des précipitations, et ce caractère saisonnier et irrégulier des
pluies s'accentue d'autant plus que la région est sèche.

L'angle d'incidence toujours haut du rayonnement solaire, les basses pressions et les fortes
convections de l'air rendent la zone équatoriale chaude et humide, près de 1/5 de la superficie du
continent. Au contraire, parce que les effets anticycloniques des ceintures de hautes pressions
subtropicales au nord et au sud des régions équatoriales persistent tout au long de l'année, de
vastes zones de l'Afrique au nord comme au sud de l'équateur sont désertiques, près des 2/5 de
la superficie du continent. L'Afrique est d'ailleurs le seul continent au monde à subir l'influence
des anticyclones subtropicaux au niveau des deux hémisphères. Il existe, entre les bandes
latitudinales de sécheresse de d'humidité, des zones de transition qui sont les tropiques secs et
humides, aussi appelés les tropiques de savane, qui possèdent une saison sèche (influence
anticyclonique) et une saison des pluies (influence dépressionnaire), et représentent les 2/5 de la
superficie du continent.

De là, les grands déserts d'Afrique septentrionale (ex : Sahara) et australe (ex : Kalahari) ne
reçoivent que des pluies d'une extrême rareté et en quantité excessivement faible avec des
moyennes annuelles tombant souvent à 0 mm dans les régions les plus arides.
La zone de fortes précipitations est légèrement déviée d'ouest en est, le désert du nord
descendant plus au sud sur la côte est, et celui du sud remontant plus au nord sur la côte ouest.
La région la plus humide du continent est une bande côtière à l'ouest du mont Cameroun avec
9 991 millimètres de précipitations par an ; à titre de comparaison, Cherrapunji, au nord-est de
l'Inde, revendique les pluies les plus abondantes de la planète avec 11 633 mm.

Ensoleillement

Article connexe : Énergie solaire en Afrique.


En Afrique, la durée moyenne effective maximale de l'ensoleillement, supérieure à 4 000 h/an,
soit plus de 90 % de la période diurne, est atteinte dans les « ceintures solaires », c'est-à-dire
dans les régions désertiques situées le long des tropiques du Cancer et du Capricorne, où le ciel
reste immuablement dégagé en toute saison et l'atmosphère le plus souvent transparente11. La
plus grande durée moyenne de l'ensoleillement de toute l'Afrique est enregistrée dans le désert
Libyque et le désert de Nubie qui forment le cœur du Sahara oriental avec des valeurs maximales
culminant à près de 4 300 h/an, soit 97 à 98 % de la période diurne12, enregistrés notamment
dans la région de Wadi Halfa par 21°N de latitude, au niveau de la frontière entre l'Égypte et le
Soudan13. Cette valeur constitue un véritable record mondial mais des valeurs similaires se
rencontrent dans l'ensemble de la région environnante comme à Assouan en Égypte ou à Koufra
en Libye, tous deux situés par 24°N de latitude, et il est très probable que des points locaux
encore plus souvent ensoleillés s'y trouvent. Le total annuel moyen tombe le plus souvent à
environ 3 600 h/an dans la périphérie de ces régions sèches, au niveau des marges
septentrionales et méridionales plus humides. Au niveau de ces zones perpétuellement
ensoleillées, la « panne de soleil » est rare voire rarissime en dehors des périodes de vents de
sable, surtout dans les déserts les plus absolus, et est d'ailleurs parfois prévisible car elle a
tendance à se produire localement à des époques de l'année plus ou moins propices.

Dans le centre de l'Afrique, en zone climatique équatoriale et subéquatoriale humide, la durée


moyenne pendant laquelle le soleil brille est considérablement réduite par le haut degré de
nébulosité ainsi que par l'atmosphère moite. Cette durée de l'ensoleillement est d'ailleurs
sensiblement la même que celle que l'on retrouve dans les pays tempérés océaniques, avec des
valeurs s'échelonnant entre 1 700 et 2 300 h/an dans le bassin du Congo14 et dans la forêt
guinéenne de l'Ouest africain alors que les forêts qui longent immédiatement le golfe de Guinée
ne reçoivent quant à elles que 1 270 à 1 650 h/an14, ainsi Malabo, en Guinée équatoriale par 3°N
de latitude, est de loin la capitale la moins ensoleillée de toute l'Afrique avec seulement
1 200 h/an. Au niveau des marges de cette zone, elle peut s'élever jusqu'à 2 400 h/an mais de
façon très localisée. Néanmoins, même dans ces zones forestières, les jours où la durée de
l'ensoleillement est totalement nulle restent paradoxalement rares car le ciel ne reste quasiment
jamais couvert du matin au soir. En Afrique orientale, dans la « zone équatoriale sèche », le soleil
brille beaucoup plus amplement que sous les mêmes basses latitudes de l'Afrique occidentale :
on enregistre quasiment partout une moyenne supérieure à 2 500 h/an, et dans de vastes
étendues de la Somalie, du Kenya, de la Tanzanie et de l'Éthiopie notamment, on y observe une
durée dépassant la barre des 3 000 h/an, ce qui est assurément extraordinaire par de telles
latitudes.

En Afrique tropicale, entre les zones désertiques de chaque hémisphère et la zone forestière, la
durée moyenne effective de l'ensoleillement varie généralement entre 2 400 h/an et 3 600 h/an
dans les contrées où saison sèche et saison des pluies se partagent plus ou moins
équitablement l'année. On peut citer quelques exemples : les valeurs moyennes officielles
enregistrées sont de 2 998 h/an à Birao en République centrafricaine par 10°N de latitude ;
3 238 h/an à Sokoto au Nigéria par 13°N de latitude ; 2 778 h/an à Lubumbashi en République
démocratique du Congo par 11°S de latitude ; 3 166 h/an à Livingstone en Zambie par 17°S de
latitude ; 3 039 h/an à Antsiranana à Madagascar par 12°S de latitude ; 3 144 h/an à Garissa au
Kenya pas 0.5°S de latitude, soit à peu près au niveau de l'équateur ; 2 929 h/an à Wau au Soudan
du Sud par 7°N de latitude15. Dans la plupart des contrées africaines à saison sèche
suffisamment longue et prononcée, elle dépasse 3 000 h/an. Évidemment, elle augmente
d'autant plus que l'on s'approche des déserts et elle diminue d'autant plus que l'on s'approche
des forêts. Par la même logique, les mois secs ont naturellement tendance à être plus riches en
durée de l'ensoleillement que les mois humides. Globalement, dans toute Afrique, la durée
moyenne de l'ensoleillement dépend essentiellement de la sécheresse ou de l'humidité du climat
local.

Aérologie

Durant des périodes de l'année bien définies, les pays situés immédiatement à proximité des
déserts sont fréquemment exposés à des vents torrides, desséchants, souvent chargés de
particules de sable ou de poussière. Par exemple, dans la zone sahélienne et soudanienne, au
sud du Sahara mais bien au nord de l'équateur, on rencontre régulièrement en saison sèche
l'harmattan, vent d'est ou de nord-est. En Afrique du Nord, on rencontre aussi le plus souvent au
printemps (de mars à mai) divers vents sahariens connus sous le nom de khamsin en Égypte,
sirocco sur la Méditerranée, irifi au Sahara occidental, ghibli en Libye, chergui au Maroc. Ces vents
rendent l'évaporation considérable étant donné leur degré de chaleur et de sécheresse. On
retrouve un phénomène similaire sur le Kalahari au sud.

Sur la côte est, les effets des moussons de l'océan Indien se font régulièrement sentir, et le sud-
est est parfois victime d'ouragans.

Environnement

Terres agricoles

Les terres agricoles sont inégalement réparties. La plupart des terres fertiles se trouvent entre
les tropiques et à la pointe sud-est. 10 % des terres arables sont qualifiés d'andisols par la FAO ;
riches en nutriments, possédant des couches perméables profondes, peu sujettes au stress
hydriques, il s'agit des terres les plus propices à l'agriculture. On en trouve principalement au sud
du Sahel (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria et Tchad) ainsi qu'au
Mozambique, en Zambie, au Zimbabwe et en Afrique du Sud. Un quart des terres possède un
potentiel moyen à faible, principalement dans le bassin du Congo, en Sierra Leone et au Liberia ;
composées principalement de latérite et pauvres en nutriments, l'érosion y est prononcée. À la
marge des déserts, les sols sont fortement acides, alcalins ou salin et largement érodés ; leur
potentiel est faible16.

Déforestation

Les forêts africaines couvrent un cinquième du territoire. Avec 40 000 km2 de forêts rasées
chaque année, le taux de déforestation y est le plus élevé du monde ; les principales causes sont
l'exploitation forestière, la conversion de terres pour l'agriculture, les incendies, l'exploitation du
bois de chauffage et du charbon et les troubles civils. Lorsqu'elle est accompagnée de
surexploitation et de surpâturage, la déforestation appauvrit les terres en les rendant
particulièrement vulnérables à l'érosion et, dans les cas extrêmes, à la désertification. À
Madagascar, la forêt primaire, qui recouvrait la quasi-totalité de l'île, a perdu 80 à 90 % de sa
surface17.

Entre 2000 et 2005, la surface forestière a augmenté dans cinq pays : Maroc, Algérie, Tunisie,
Égypte, Côte d'Ivoire. Elle est restée stable en Libye, en Afrique du Sud et au Gabon, mais diminue
dans les autres à un rythme compris entre 1 et 6 %. Sur les dix pays au monde ayant enregistré la
plus forte déforestation pendant ce laps de temps, six sont africains (Soudan, Zambie, Tanzanie,
Nigeria, République du Congo et Zimbabwe)18.

Géographie humaine

Démographie
Article détaillé : Démographie de l'Afrique.

La moitié de la population
africaine est âgée de 17 ans ou
moins.

La population africaine, estimée à 922 millions en 2005, a doublé depuis 1980, et pratiquement
quintuplé depuis 195019. L'Afrique a dépassé le cap du milliard trois cent millions d'habitants en
200920. La population est jeune, avec un âge médian de 17 ans (la médiane mondiale est de 23
ans). 45 % des Africains ont moins de 15 ans (21 % de la population dans l'OCDE, 30 % dans le
monde), et les plus de 65 ans ne représentent que 3 % de la population (contre 13 % dans le reste
du monde). Au tournant des années 2000, la croissance démographique a diminué, passant de
3 % à 2,3 % sous l'effet conjugué de la baisse de la natalité et de la mortalité, le VIH n'empéchant
pas une baisse forte de la mortalité ; le taux de mortalité en 2019 (8 pour mille) est inférieur à
celui de l'Europe (11 pour mille) du fait de la structure par âge plus jeune de l'Afrique. Le taux de
mortalité infantile de l'Afrique subsaharienne a très fortement diminué (45 pour mille en 2019
contre 190 pour mille en 1950) , mais il reste plus élevé que la moyenne mondiale (28 pour mille)
21
. En 2000, 22 % des décès dans le monde eurent lieu en Afrique, pour 13 % de la population22.
En 2007, ONUSIDA estimait à environ 22 millions le nombre d'Africains affectés par le virus du
Sida23.

L'Afrique subsaharienne, hormis l'Afrique du Sud, atteint un indice synthétique de fécondité de 4,8
enfants par femme, à peu près à mi-chemin entre le maximum atteint en 1980 (6,8) et l'indice
moderne de remplacement des générations (2,1). De manière générale, la maîtrise de la natalité
coïncide avec la scolarisation des filles et un accès facilité à la contraception, et permet le
développement économique du pays en augmentant la part de la population active21.

L'exode rural accélère l'urbanisation : en 1900, 3 % de la population vivait en ville, contre 9 % pour
l'ensemble des pays en voie de développement ; en 2019, les citadins représentaient 45 % de la
population totale. Ces migrations, incitées par le niveau de vie et l'accès aux services (eau,
électricité, santé), ont eu un impact fortement négatif sur le salaire moyen et le taux d'occupation
des habitants des villes, et sur l'environnement urbain avec le développement anarchique de
vastes bidonvilles22.

Diversité linguistique

Il y a entre 200 et 2 000 langues différentes selon la distinction que l'on fait entre langues et
dialectes.

Parmi les langues se distinguent :

le groupe de langues « bantoues » d'après le néologisme (bantu) forgé par Wilhelm Heinrich
Immanuel Bleek vers 1860, et regroupant les langues dans lesquelles le pluriel est marqué par
« ba » et le mot signifiant « être humain » se rapproche de « ntu » ou « nto » : exemple lingala,
douala, kikongo, kilari, la plus grande partie de l'Afrique centrale ;

le swahili (appartenant au groupe bantou) : 15 millions de personnes, parlé en Afrique


orientale ;

le haoussa : Niger, Nigeria, Tchad ;

les langues mandeng : 6 millions de locuteurs (Mali, Burkina Faso, Gambie, Sierra Leone, Cote
D'ivoire, Guinée…)
Il y a aussi des langues qui se perdent ou des langues très spécifiques, comme la langue des
Bushmen ([Botswana]).

Dans la plupart des anciennes colonies, la langue officielle est la langue importée de l'ex-
métropole ; cependant seulement 10 % de la population la parle, ce qui montre l'importance des
langues locales. Les seuls pays ayant leur langue locale pour langue officielle sont le Lesotho, le
Rwanda et le Burundi.

Diversité religieuse
Article détaillé : Religion en Afrique.

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Comment faire ?

Urbanisation

Densité de population en 2005.

Article détaillé : Liste des aires urbaines de l'Afrique.

Entre 1950 et 2000, l'Afrique a enregistré la plus forte croissance urbaine au monde, soit 4,4 %.
Les pays qui ont affiché la plus forte croissance (Botswana : 13,5 %, Swaziland : 10,5 %,
Tanzanie : 10,3, suivis par le Lesotho, la Libye, la Mauritanie et le Mozambique) comptaient
également parmi les plus pauvres en 1960. En 2000, 35 villes dans 26 pays dépassaient le
million d'habitants, et quatre en comptaient plus de cinq millions (Le Caire, Lagos, Kinshasa et
Johannesburg)24.

Une telle croissance n'est pas allée sans poser de problèmes aux gouvernements en place, et
l'accès aux services et infrastructures de base est resté faible. L'accès à l'eau déclina dans un
quart des pays au cours des années 1980. En 1996, 38 % des ménages disposaient d'un accès
direct à l'eau courante, 13 % aux égouts, 42 % à l'électricité et 12 % au téléphone. Environ 40 % de
la population urbaine vit dans des conditions insalubres25.

Sources

Références
1. France-Diplomatie (http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo/soudan-du-sud/la-fran
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2. Données : MNT - SRTM (résolution 500 m)

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-cap-du-milliard-d-habitants_1267171_3244.html) [archive]).

21. PopulationData.net : Pauvreté - Démographie en Afrique (http://www.populationdata.net/pa


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22. Stephen Smith, Atlas de l'Afrique, Éditions Autrement, 2005, page 14-15.

23. « Le sida reste la première cause de mortalité en Afrique (https://archive.wikiwix.com/cach


e/20090703000000/http://www.hns-info.net/spip.php?article12696) », sur hns-info.net via
Wikiwix (consulté le 8 octobre 2023).

24. Carole Rakodi, Emmanuel Nkurunziza, Globalization and urban centres in Africa, United
Nations Human Settlements Programme, 2007, page 32 ss.

25. Carole Rakodi, Emmanuel Nkurunziza, Globalization and urban centres in Africa, United
Nations Human Settlements Programme, 2007, page 43 ss.

Bibliographie
PNUE, Afrique, Atlas d'un environnement en mutation, Nairobi, 2008

Atlas de l'Afrique, Paris, Éditions du Jaguar, 2009, 255 p. (ISBN 978-2-86950-426-4).

Compléments

Articles connexes
Transition démographique

Liens externes
(fr) Alain Dubresson, Les Grandes villes d'Afrique, compte-rendu de la conférence de 1999 (htt
p://hist-geo.ac-rouen.fr/site/article.php3?id_article=150) [archive], site de l'académie de Rouen
(fr) L'Afrique subsaharienne : de la décolonisation à la mondialisation (http://www.ladocument
ationfrancaise.fr/dossiers/afrique-subsaharienne-decolonisation-mondialisation/index.shtm
l) [archive], La Documentation française

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