Chapitre 2 - La Guerre de Cent Ans
Chapitre 2 - La Guerre de Cent Ans
Chapitre 2 - La Guerre de Cent Ans
Ce conflit prend des formes neuves. Des éléments jamais vus vont intervenir.
Cette phase va de la déclaration de la guerre à la mort de Philippe VI. A la fin de
son règne, Philippe VI ne remporte plus aucune bataille, il connaît alors de
grandes défaites et surtout l’arrivée de la peste noire.
Au XVe siècle, Henry VI sombre dans la folie quand il comprend que tout est
perdu. La question de légitimité est cruciale, contrairement à avant : il était
question de combats féodaux, pas de légitimité.
La guerre ne se passe pas du tout en Guyenne, tout à lieu au nord de la France car
il y a d’autres enjeux.
Du point de vue français, la guerre n’est pas une mauvaise chose en soi. En effet,
Philippe VI a déjà gagné contre la Flandre au début de son règne. Cette nouvelle
guerre permet de montrer qu’il est toujours un bon chevalier, fort mais elle lui
permet aussi de prélever des impôts aux nobles. Il pense gagner, que le roi
d’Angleterre va lui rendre hommage après sa défaite et que tout va rentrer dans
l’ordre.
Le roi de France ne voit pas que l’enjeu des Anglais est sérieux, qu’il s’agit de la
guerre pour la couronne.
Edouard III va alors voir l’empereur allemand -à qui il donne des sous- et le
reconnaît comme vicaire sur la France. En échange, l’empereur lui garantit ses
droits sur la couronne de France.
Mais il ne se passe rien de plus car les Flamands, qui n’aiment ni les Français ni
les Anglais ne veulent pas agir et les Allemands n’ont aucun intérêt à entrer dans
ce conflit. Ils retournent donc à leurs affaires : rien ne se passe, on parle, on promet
mais c’est tout.
Edouard III hésite à s’engager. Il faut attendre la fin de l’été 1339 où le roi
d’Angleterre, sanguin, décide d’attaquer après trois ans d’inaction totale.
Edouard III en tire des leçons : le roi de France a été hésitant, long. Philippe VI
montre qu’il est un roi qui ne peut pas protéger ses sujets. Mais le problème est
qu’Edouard III brûle le pays dont il se réclame être le roi : il ne peut donc pas être
bien accueilli. Il est identifié comme l’ennemi absolu et il est considéré comme
l’envahisseur : ce sont les Anglais coués (petite queue poilue à l’arrière).
Cette chevauchée n’est glorieuse pour aucun des deux rois. Edouard III le sait.
Un texte de propagande dit qu’Edouard III est le vrai roi de France. Il explique
aussi que les autres rois de France avaient augmenté les impôts, dévalué la
monnaie. Edouard III propose ainsi de diminuer les impôts dans ce manifeste.
Mais après avoir brûlé des villages, sa promesse ne sert à rien, il comprend que ce
manifeste est ridicule et il se retire alors en Angleterre.
Les Anglais utilisent les armes économique et idéologique.
Les affaires maritimes ont été confiées à deux hommes qui ont réfléchis à la guerre
sur mer en préparant un document où ils donnent les objectifs de la guerre.
Pour vaincre, il faut mobiliser toute la flotte et désorganiser les lignes maritimes
anglaises (ports, bateaux). On attaque la flotte du vin, les pêcheurs anglais (ils font
le gros de la flotte) et les ports du sud.
En 1337/38, on mène des raids à Portsmouth par exemple.
En 1339, il y a un débarquement (prévu ?). Les troupes restent sur les côtes. Cela
devient une vraie guerre nationale.
Au début de l’été 1340, Edouard III et ses navires sont en route pour la Flandre.
La flotte française, que l’on destinait à l’invasion de l’Angleterre, est détournée
vers les côtes flamandes pour lui couper la route. C’est là que se déroule la
première grande bataille de la guerre, près de l’Ecluse, avant-port de Bruges, le
24 juin 1340.
Pendant que l’armée ravage l’arrière-pays, on bloque l’importation de la laine
anglaise. Mais la flotte d’Edouard III arrive pour débarquer des hommes. Les
Français décident de rester sur place et de faire une épreuve de force, en bloquant
l’accès de Bruges à la flotte anglaise.
Les forces sont équivalentes (environ 250 navires de chaque côté). Du côté
français, 20 000 hommes formés, capables de se battre. Côté anglais, plus de
soldats (12 000 archers, 4 000 hommes d’armes) que de marins.
Leur tactique est considérable : ils enchaînent leurs navires sur trois rangs et
établissent des planches stables pour se battre sur l’eau. Les Français ne peuvent
pas se replier car ils sont près des terres flamandes alors que les Anglais peuvent
faire marche arrière si cela tourne mal. Edouard III organise des navires d’archers,
qui entourent d’autres bateaux. Les Français sont détruits, repoussés malgré de
nombreuses pertes anglaises. Seule une trentaine de bateaux français parviennent
à s’en sortir.
On compte 15 000 morts sur 20 000 du côté français. Ces pertes posent un
problème : il n’y a plus personne pour se battre sur l’eau car ils sont tous morts…
La voie vers la Flandre est ouverte pour les Anglais et la suprématie maritime
française n’est plus.
Les conséquences à long terme sont importantes.
La Flandre est quant à elle, dans le chaos. Elle ne prend parti pour personne et des
guerres civiles ont lieu.
Après la bataille, Edouard III tue tous les prisonniers dans le but d’une politique
d’extermination.
Crécy reste un épisode durable. Elle montre une monstrueuse erreur tactique, la
butte où les Anglais s’étaient positionnés leur a été fatale.
Edouard III continue jusqu’à Calais qu’il veut prendre. Les Anglais restent devant
pendant 11 mois. Le roi construit une ville de bois tout autour (Villeneuve-le-
Hardi). Pendant quelques mois, les habitants reçoivent des ravitaillements par la
mer.
Des troupes sont réunies près de Compiègne en octobre, puis rapidement
licenciées, Philippe VI n’osant plus attaquer après le désastre de Crécy…
En 1346, le roi d’Ecosse est capturé. Un an plus tard, c’est au tour de Charles de
Blois, prétendant au duché de Bretagne.
Une trêve a lieu en septembre 1347 car ces affaires sont présentes. Elle reconnaît
la possession de Calais par les Anglais.
֍ La peste noire
En 1348, la peste s’abat en Europe. On pense que ce sont les résultats d’envoi de
flèches invisibles.
La peste provoque un avant et un après. C’est un réel bouleversement au court
comme au long terme. Cette maladie revient de manière cyclique jusqu’au XVIIIe
siècle.
La peste fait son apparition à Caffa, une colonie génoise fortifiée, sur les bords de
la Mer Noire. Des Mongols assiègent la ville. Pour s’en emparer, ils catapultent
des soldats atteints de la peste, contaminant ainsi toute la cité. (essai de guerre
bactériologique). La résistance continue en face malgré tout.
Les génois qui peuvent prendre la mer envoient trois galères avec des rats infectés,
tout comme les hommes présents à bord. Ils arrivent à Constantinople, en Grèce,
en Sicile et à Gênes où l’entrée leur est interdite puis à Marseille en novembre
1347. La maladie se répand alors très vite partout entre 1347 et 1352 en Europe.
Grâce à la documentation, on suit la progression de la peste : la Provence est
d’abord infectée. Elle suit la côte méditerranéenne, puis longe la vallée du Rhône.
Elle arrive à Bordeaux (transmission par les rats et les puces aux Anglais par le
commerce de vin), et enfin à Paris.
La maladie se propage surtout par les navires. L’Europe est ainsi victime des
performances fluviales, des bateaux qui ont toujours des rats et des puces à bord.
La peste étonne l’Europe car elle a disparu depuis 767. Elle est donc inconnue
quand elle réapparaît. Ainsi, les organismes ne sont plus adaptés depuis plusieurs
siècles. (le microbe s’adapte à l’homme)
Il y a des dizaines de milliers de morts. On compte jusqu’à 500 morts par jour à
Paris et Froissart affirme que le 1/3 du monde est touché mortellement par cette
maladie. Mais les chiffres sont exagérés, parfois plus importants que le nombre
d’habitants, d’où la nécessité d’être prudent avec ces chiffres.
La peste est très importante le long des voies navigables, dans les villes mais peu
dans les campagnes, les montagnes… Il est plus facile de se protéger dans un
village car on y interdit l’accès à tout étranger.
La peste profite du manque d’hygiène. Quand on se lave, (on va dans des étuves)
on ne change pas forcément l’eau à chaque fois : c’est donc un vecteur de la
maladie.
Les plus touchés sont :
• Les villes : l’entassement des ordures et la densité des hommes favorise la
multiplication des rats, puces et la contagion directe.
• Les pauvres : la plupart vit sur un sol de terre battue.
• Les enfants.
La haute aristocratie est moins touchée car elle se confine à la campagne. De plus,
il semble que les demeures solides des élites laisse les rats dehors et le sol pavé
ne favorise pas la nidation des puces.
On estime que sur 20 millions d’habitants, 8 millions sont morts en France, soit
un peu plus du tiers. On estime que la moitié de la population anglaise est morte.
La cour de France et d’Angleterre s’en sortent bien. On arrête les combats, la trêve
va jusqu’en 1355. Edouard III ne peut pas profiter de ses avantages.
L’économie souffre aussi, avec une baisse fiscale d’un quart. Les seigneurs
s’effondrent, il y a un appauvrissement dans les campagnes et les villes (il n’y a
plus de main d’œuvre), les prix flambent.
D’un point de vue militaire, il y a aussi des contraintes : on réduit le nombre de
militaires par trois. La guerre se fait par des petits contingents.
Mais cette catastrophe n’ébranle pas les monarchies française et anglaise. Edouard
III veut reprendre vite.
La reine française meurt de la peste et Philippe VI décède en 1350. C’est alors
son fils Jean II le Bon qui lui succède. C’est un bon chevalier qui souhaite
reprendre les combats suite aux défaites.