Réponse Pour La Question Sur Les Dates
Réponse Pour La Question Sur Les Dates
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Nous allons maintenant chercher à comprendre comment le jeune royaume de Belgique, coincé
entre ces trois grandes puissances, a été entraîné dans la guerre.
Suite à un traité signé en 1839, la Belgique est un pays neutre. Elle ne peut faire partie d’aucune
alliance. Malgré sa petite taille, le pays va donc tout miser sur son développement économique. Dès
1835, il se dote de sa première ligne de chemin de fer, la première d’une longue série. A la veille de
la Première Guerre mondiale, le pays possède d’ailleurs l’un des réseaux ferroviaires et routiers les
plus denses du monde, un avantage tactique qui n’échappera pas aux généraux de l’armée
allemande (DOC n°1). Si la Belgique est contrainte à la neutralité, ce n’est pas le cas des autres pays
européens. Très inquiet par le désir de revanche français, le IIe Reich se réconcilie avec l’Empire
austro-hongrois et conclut dès 1882 une alliance avec ce pays et l’Italie : la Triplice. En 1914, cette
alliance aura un rôle décisif dans le déclenchement de la guerre même si l’Italie demeure indécise
quant à son futur engagement dans le conflit. (DOC n°5)
Le continent africain constitue une autre source de tension entre pays européens. En 1885, les chefs
d’Etats se réunissent à Berlin pour se partager l’Afrique. Le partage est très inégal car “les premiers
arrivés sont les premiers servis”. L’Angleterre et la France, déjà présentes en Afrique, obtiennent les
territoires les plus intéressants. Au regard de la nouvelle puissance allemande, les territoires donnés
au IIe Reich sont insignifiants. Même la Belgique est mieux pourvue en obtenant le gigantesque
bassin du Congo situé au centre de l’Afrique. (DOC n°4)
Dès la fin du XIXe siècle, les Belges comprennent donc qu’une guerre entre les grandes puissances
voisines n’est pas impossible et que leur territoire est directement menacé. Ils décident de
construire des forts pour défendre leur neutralité. Les forts de la Meuse sont achevés en 1892.
Construits en béton non armé, ils sont très modernes pour l’époque mais ne le seront plus en 1914
face à la puissance des canons allemands (DOC n°1). En 1894, c’est au tour de la France d’être
inquiète et de conclure une première alliance avec la Russie. La France complète celle-ci par une
deuxième alliance avec l’Angleterre en 1904, suivie trois ans plus tard d’une entente à trois : la
Triple Entente. (DOC n°5)
Le rapprochement de la France et de la Grande-Bretagne est un “coup de massue” pour l’Allemagne.
Elle se sent direcement visée et encerclée puisque la Russie est elle-même liée à la France. Après
avoir cherché à contester la présence française au Maroc par le “coup de Tanger” (1e crise
marocaine en 1905), les Allemands considèrent qu’ils n’ont plus rien à perdre. Même si les Anglais
semblent très attachés au respect de la neutralité belge, le général allemand Schlieffen conçoit, en
cas de guerre, un plan d’invasion de la Hollande, de la Belgique et du Nord de la France. Ces
territoires pourraient d’ailleurs servir de “monnaie d’échange” au cas où les intérêts coloniaux
allemands seraient attaqués par la marine britannique (DOC n°2). Il s’en faut de peu que la guerre
n’éclate en 1911 lors de la crise d’Agadir (2e protestation allemande au Maroc). Dès cette époque,
la Belgique prend toutes les mesures défensives pour protéger son territoire, littéralement coincé
entre la France et l’Allemagne. (DOC n°4)
L’Allemagne est terrorisée à l’idée d’être encerclée par la Triple Entente. Dès le 2 août, elle
déclenche le plan Schlieffen prévoyant le passage par la Belgique pour attaquer la France. Un
message est transmis à Bruxelles pour demander que notre gouvernement accorde le libre passage
des armées allemandes, prétextant une attaque française imminente contre la Belgique. Le Roi
Albert et ses ministres ne sont pas dupes de la manoeuvre allemande. La Belgique refuse
solennellement d’accepter un pareil marchandage et se prépare à la guerre. Le 4 août, la Belgique
est envahie par les troupes allemandes. Elle peut dès lors demander l’aide de la France et de
l’Angleterre pour résister. (DOC n°6)