Livret Préparatoire Prompt-Secours 2024
Livret Préparatoire Prompt-Secours 2024
Livret Préparatoire Prompt-Secours 2024
Etablissement public
Corps départemental de sapeurs-pompiers
V1.1 – 02/02/2024
SERVICE DEPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU DOUBS
Etablissement public
Corps départemental de sapeurs-pompiers
PREAMBULE :
V1.1 – 02/02/2024
SERVICE DEPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU DOUBS
Etablissement public
Corps départemental de sapeurs-pompiers
2. Protection et sécurité
Equipement de protection individuelle
Sécurité sur intervention
3. Hygiène et asepsie
Accident d’exposition à un risque viral
Risque infectieux
Précaution standard contre le risque infectieux
Précautions particulières contre le risque infectieux
4. Urgences vitales
Arrêts cardiaques
Détresse circulatoire
Détresse neurologique
Détresse respiratoire
Hémorragie externe
Hémorragies extériorisées
Obstruction des voies aériennes par un corps étranger
Perte de connaissance
Section de membre
V1.1 – 02/02/2024
SERVICE DEPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU DOUBS
Etablissement public
Corps départemental de sapeurs-pompiers
5. Atteintes circonstancielles
La noyade
6. Traumatismes
Brulures
Plaies
Traumatisme des membres
7. Malaises
Malaise et aggravation de maladie
8. Situations particulières
Situation a nombreuses victimes
9. Anatomie - physiologie
V1.1 – 02/02/2024
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[01AC01 / 12-2022] PSE①
Le citoyen de Sécurité Civile
Cette fiche ne fait pas l’objet d’un enseignement spécifique. Les messages ci-après doivent être distillés
tout au long de la formation au moment le plus opportun et en fonction de la teneur des échanges.
La loi de 2004, dite de « modernisation de la sécurité civile », faisait du citoyen un acteur majeur de la
Sécurité Civile. Reprise dans l’article L721-1 du code de la Sécurité Intérieure, elle affirme entre autres que
« Toute personne concourt par son comportement à la sécurité civile. En fonction des situations auxquelles
elle est confrontée et dans la mesure de ses possibilités, elle veille à prévenir les services de secours et à
prendre les premières dispositions nécessaires. »
Au-delà des gestes techniques de secours, toute formation de Sécurité Civile à destination des citoyens est
donc une occasion de rappeler la place essentielle de ces derniers.
Messages clés
Le premier maillon
Le secouriste est la première personne formée à la prise en charge de victimes d’un accident, un malaise,
une aggravation brutale d’une maladie ou toute autre situation venant interrompre leur quotidien, de
manière soudaine et inattendue, et susceptible de déborder les capacités individuelles ou collectives à faire
face.
x est une occasion de ne pas être impacté, à court, moyen ou long terme par un événement ;
x réduit la sollicitation des secours et du système de santé.
Ces actions passent entre autres par le respect des consignes de sécurité édictées par les autorités,
collectivités, encadrants d’activités de loisirs ou inscrites dans des notices techniques (électroportatifs,
électroménager, produits ménagers, etc.).
Il est à noter que certaines aggravations de situations pourraient être anticipées ou limitées par l’action du
citoyen :
x En allant au-devant des personnes (personne semblant ne pas se sentir bien, personnes fragiles,
personnes âgées en période de grand froid ou fortes chaleurs, parent ou voisin dont on a pas de
nouvelles, etc.) ;
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x En adoptant une attitude empathique et une posture permettant de réduire l’impact psychologique de
la victime ou des témoins pouvant aggraver certaines situations.
De même, toute personne suivant une formation aux gestes qui sauvent (GQS), dont le but était
initialement de répondre à une situation d’attentat, est invitée à développer ses compétences au travers
d’une formation PSC1, formation de base du citoyen permettant de répondre aux enjeux du quotidien, ou
d’un niveau supérieur.
S’engager
Que le citoyen soit confronté de manière directe ou indirecte à une situation dangereuse, un accident, une
catastrophe naturelle ou un attentat terroriste, sa mobilisation est essentielle et peut permettre de sauver
des vies.
Chaque citoyen peut s’engager sur la base du volontariat ou du bénévolat, pour contribuer à la sécurité du
pays et pour aider les victimes. Pompier volontaire, bénévole de Sécurité Civile, réserviste, volontaire du
Service civique, il existe de nombreuses façons de mettre ses compétences au service de la solidarité
nationale.
Se mobiliser, c’est aussi adopter des gestes simples - donner son sang, avoir les bonnes pratiques
numériques face à l’urgence – qui inscrivent chaque citoyen dans une démarche responsable et solidaire.
https://www.gouvernement.fr/risques/s-engager-pour-aider-en-cas-de-crise
x partager son expérience acquise en formation et inciter à se former aux premiers secours ;
x véhiculer les communications relatives à la Sécurité Civile ;
x partager ses compétences lors de crises auprès des associations agréées de Sécurité Civile.
x sa préparation en se formant régulièrement, ce qui lui permet d’intervenir avec une moindre gêne des
effets du stress ou de comprendre comment il va être pris en charge s’il est la victime.
x sa posture lorsqu’il intervient sur une victime : en se mettant à sa hauteur, en l’écoutant et en la
rassurant, en l’accompagnant du regard, en respectant son intimité, etc.
x l’échange avec les secours présents sur place, une fois la victime prise en charge.
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[01AC02 / 11-2021] PSE①
Enjeux et principes
Le secouriste est la première personne opérationnelle, formée et entraînée à la prise en charge de victimes
d’un accident, un malaise, une aggravation brutale d’une maladie ou toute autre situation venant
interrompre leur quotidien, de manière soudaine et inattendue, et susceptible de déborder les capacités
individuelles ou collectives à faire face.
Rôles et missions
Seul En équipe
Protéger Seul ou en équipe, la recherche d’un danger pour soi, la victime ou les tiers est primordiale. Une action immédiate doit être
entreprise pour mettre tout le monde en sécurité ou compléter un dispositif existant.
Examiner Le secouriste réalise un bilan avec les moyens dont il dispose. Le secouriste réalise un bilan avec matériel.
Le but est de déceler une détresse vitale et/ou psychique en vue de déterminer une prise en charge adaptée.
Alerter / Seul ou via un témoin, l’alerte des secours publics doit être Les terminaux de transmission et le téléphone sont les plus
Faire alerter réalisée le plus précocement possible. souvent utilisés pour transmettre les informations de la
victime à son responsable ou aux secours publics.
L’utilisation du téléphone portable donne de nombreux
avantages : haut-parleur, échange entre la victime et le Quoiqu’il en soit, en équipe, l’alerte se fait dans le respect des
médecin … procédures internes.
Secourir Le secouriste met en œuvre les conduites à tenir et Le secouriste met en œuvre les conduites à tenir et
techniques adaptées à un intervenant seul. techniques adaptées.
Il agit avec les moyens du bord et utilise les témoins pour Il agit avec le matériel à sa disposition, ou à défaut, avec les
mener son intervention. moyens du bord. Il utilise en cas de nécessité les témoins.
Surveiller Le secouriste assure une surveillance constante de la victime, tant sur le plan physique que psychologique. Il cherche une
éventuelle évolution et veille à l’efficacité des moyens mis en œuvre.
Aider les À l’arrivée des renforts, le secouriste transmet les éléments de l’intervention à ces derniers et propose son aide pour la
renforts poursuite de l’intervention, dans la limite de ses compétences.
Après une Le secouriste isolé pourra prendre contact avec son autorité Le secouriste veille au reconditionnement matériel.
intervention d’emploi en cas de besoin.
Il contribue au débriefing post-intervention prenant en
compte l’aspect technique, mais également psychologique.
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Maintenir ses acquis
Le secouriste a pour devoir de maintenir ses connaissances et ses compétences à jour, en participant
régulièrement aux séances de formation continue. La formation continue lui permet ainsi de réaliser un
retour d’expérience et d’améliorer ses futures missions, de mieux coordonner son action avec un ou
plusieurs équipiers, d’apprendre à utiliser les nouveaux matériels et de prendre connaissance des nouvelles
techniques et procédures.
Principes de base
Les exemples ne sont pas exhaustifs et pour certains sont précisés tout au long du présent référentiel.
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Par exemple, il est souvent judicieux, en l’absence de risque vital, de laisser une victime dans la position où
elle se trouve plutôt que d’essayer de la déplacer sans avoir le personnel et le matériel nécessaires.
S’adapter à la situation
Certaines situations ne permettent pas au secouriste de mettre en œuvre les techniques apprises et celui-ci
doit faire preuve de faculté d’adaptation.
Par exemple, en l’absence de matériel spécifique : utiliser des morceaux de vêtements pour réaliser un
tampon compressif ou une chaise d’ameublement pour déplacer une victime.
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[01AC03 / 11-2021] PSE①
Attitude et comportement du secouriste
Le secouriste dans ses actions de secours est amené à intervenir en urgence auprès de personnes victimes,
en détresse physique et/ou psychologique. Outre la maîtrise des gestes et des techniques de secourisme,
l'intervenant doit également être en mesure de dispenser les premiers secours psychologiques.
Toute action de secours sous-entend qu’un événement imprévu, inhabituel et potentiellement dangereux
ait touché une ou plusieurs personnes, considérées alors comme victimes. En fonction du niveau
d’exposition à cet événement « critique » et du vécu de la situation, l’impact psychologique et la blessure
psychique potentielle qui en découlent seront variables.
Le secouriste devra prendre en compte ces dernières dans leur ensemble, tant les victimes primaires que
les victimes secondaires. Les premières auront été directement exposées à l’événement en tant que sujet
(avoir subi), acteur (avoir provoqué volontairement ou involontairement) ou encore comme témoin (avoir
vu, assisté). Elles peuvent être impactées dans leur corps (blessures physiques), mais aussi moralement
(blessures psychologiques). Et puis, les secondes, les proches des victimes primaires (parents, amis,
collègues …), non confrontées directement à l’événement critique, peuvent devenir victimes secondaires
lorsqu’elles découvrent ce qui est arrivé à leur proche et qu’elles ressentent un stress intense et des
émotions douloureuses.
x Face à une situation soudaine, imprévue et potentiellement menaçante, toute personne présentera
un ensemble de manifestations regroupées sous le terme de réaction de stress.
Des frissons, des tremblements et une pâleur peuvent également être observés. La victime peut
exprimer une sensation de faiblesse, des sensations pénibles de « boule dans la gorge », de
striction thoracique, de « nœud à l’estomac », se plaindre de spasmes viscéraux désagréables, de
maux de tête, de nausées, et ressentir une envie impérieuse d’uriner. Peuvent être associés des
symptômes psychomoteurs, tels que lenteur ou imprécision des gestes et altération de la voix.
Utile, adaptative, mais brève, cette réaction de stress est en revanche très coûteuse en énergie.
Une fois la menace écartée apparaît un état ambigu d’euphorie et d’épuisement.
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x Quand le stress est trop intense, trop prolongé ou chronique, il peut devenir incapacitant.
Notamment, quand la personne perçoit le danger ou la contrainte comme étant plus élevé que ses
capacités à faire face, elle ressent une insécurité massive et ne parvient plus à gérer le stress.
Le cortex préfrontal, siège des capacités cognitives, n’est plus en mesure de réguler l’action des
amygdales cérébrales, sièges des émotions.
La victime perd alors sa capacité à s’adapter, est en rupture d’équilibre et présente à ce moment-là
des réactions inhabituelles traduisant un état de crise (cf. : chapitre « Les personnes en situation de
crise »).
Le retentissement psychologique est avant tout un vécu personnel, qui se vit avec plus ou moins d’intensité
selon le contexte, selon le sens que lui attribue la personne, selon sa culture, son éducation, son histoire
personnelle, ses antécédents et sa personnalité.
Les effets de l’impact psychologique (cf. « évaluation de l’impact psychologique ») sont observables au
travers des perturbations des fonctions cognitives (altération de la capacité à penser efficacement),
émotionnelles (sentiments de peur, tristesse, impuissance, colère, etc.), et comportementales (agressivité,
prostration, stupeur, fuite panique …).
Plus l’impact psychologique est important chez la victime, plus le risque de blessure psychologique est
élevé. Ces victimes nécessitent d’être orientées vers une prise en charge psychologique spécialisée aux
urgences hospitalières ou sur les lieux par la CUMP (Cellule d’Urgence Médico-Psychologique) en cas
d’événements impliquant de nombreuses victimes.
Le secouriste agit avec calme. Il intervient avec humanité et gagne la confiance de la victime et de son
entourage d’autant plus facilement qu’il est courtois, attentif et posé.
Le secouriste veille à ce que peut induire sa propre attitude pour éviter tout conflit qui pourrait nuire au
bon déroulement de l’intervention. La dégradation d’une situation ne tient souvent qu’à une parole ou un
comportement.
Les victimes ou leur entourage peuvent parfois vivre l’intervention des secours comme une irruption, voire
une intrusion difficilement supportable. Il s’agit donc d’intervenir dans le calme et avec humilité, en
adoptant une attitude respectueuse tant à l’égard des personnes que des lieux (précautions lors de
déplacements de meubles, bibelots, par exemple…).
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Au même titre que les personnels de santé, les secouristes sont tenus par le secret professionnel. Les
informations recueillies ne peuvent être divulguées qu’aux personnes contribuant à la prise en charge 1.
Il est important de retenir que les victimes se trouvent dans un moment de vulnérabilité et souvent en
difficulté d’adaptation. C’est donc au secouriste que revient la nécessité de s’adapter à elles et à leurs
besoins.
En effet, bien que son intervention soit très limitée dans le temps, la qualité de la relation mise en place
influencera l’ensemble de la prise en charge, de l’adhésion de la victime à son rétablissement.
L’empathie dont il fait preuve ne doit donc pas être considérée uniquement comme une qualité humaine,
mais bien comme une véritable compétence professionnelle à développer pour assurer pleinement sa
mission de secours à personne (cf. « l’abord relationnel en pratique »).
Le secouriste s’attache à soigner l’ensemble des aspects de sa communication, verbale et non verbale, en
s’adressant toujours directement à la victime, quel que soit son âge. Le secouriste se montre
particulièrement attentif :
1
Art. L1110-4 "I.- Toute personne prise en charge par un professionnel de santé, un établissement ou service, un professionnel ou
organisme concourant à la prévention ou aux soins dont les conditions d'exercice ou les activités sont régies par le présent code, le
service de santé des armées, un professionnel du secteur médico-social ou social ou un établissement ou service social et médico-
social mentionné au I de l'article L. 312-1 du code de l'action sociale et des familles a droit au respect de sa vie privée et du secret
des informations la concernant."
Article 226-13 du code pénal incrimine « La révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire
soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire ».
17
[01PR01 / 11-2021] PSE①
L’abord relationnel en pratique
L’abord relationnel vise à assurer une écoute et à établir le contact et le dialogue. Cette approche favorise
souvent l’apaisement émotionnel et permet d’autre part de rechercher les éléments essentiels du bilan,
avant d’engager les actions nécessaires.
Aborder la victime
Il est recommandé de privilégier au sein de l’équipe un interlocuteur principal pour dialoguer avec la
victime (de préférence, celui vers lequel elle se tournera le plus naturellement). N’en changer que si la
communication n’est plus efficace.
Établir le contact : il est important, en dehors d’une situation d’urgence vitale, de prendre le temps de se
présenter. Si on peut obtenir l’identité de la personne, il est possible de s’entretenir avec elle en la
nommant et lui permettre ainsi de se sentir reconnue. Si l’emploi du prénom peut faciliter la relation, il ne
sera employé qu’après avoir obtenu la permission de la personne concernée.
Instaurer le dialogue et une relation de confiance, en commençant par poser une question ouverte afin de
permettre à la victime d’entamer la discussion et ainsi expliquer ce qu’elle vit :
Questionner la problématique repérée lorsque celle-ci n’est pas spontanément explicitée (suspicion de
violence subie, intention suicidaire …)
« Avez-vous subi des violences ? »,
« Souffrez-vous au point de vouloir vous faire du mal ou mourir ? » …
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Reformuler, c’est-à-dire s’assurer que l’on a bien compris ce qu’elle a exprimé de manière verbale et non
verbale (cf. « l’écoute active »)
« Vous me dites que vous êtes seul, cela veut dire que vous ne voyez personne ? »
« D’après ce que vous me dites (ce que je vois …, je comprends que…, il me semble que… est-ce que
je vois juste ? »
x En lui demandant ce qui peut la soulager ou ce qui a marché la dernière fois qu’elle était dans cet état,
si elle l’a déjà vécu, ce dont elle aurait besoin pour faire diminuer son inconfort :
« De quoi auriez-vous besoin maintenant ? »
« Vous est-il déjà arrivé de vivre une telle situation ? », « Comment avez-vous fait pour surmonter
une telle situation ? »
x En lui demandant si elle souhaite appeler une personne qui représente pour elle un soutien :
« Y a-t-il une personne que vous souhaiteriez contacter pour venir vous rejoindre ? »
En étant honnête avec elle, c’est-à-dire en abordant la réalité de la situation, avec tact. Il est primordial de
ne pas mentir et ne pas faire de promesses à moins d’être certain de pouvoir les tenir.
Passer le relais
Préparer le passage de relais : (prise en charge, orientation, hospitalisation …)
« Nous allons vous accompagner à l’hôpital afin que vous puissiez voir un médecin et réaliser les
examens utiles pour comprendre ce qui se passe… »
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[01PR02 / 11-2021] PSE①
Intervenir auprès d’un enfant
Lorsque la situation de secours met l'équipage en présence d'un enfant conscient (blessé ou non), ce
dernier peut être victime primaire (a subi, a provoqué ou a vu l'événement survenir) ou victime secondaire
(lien affectif avec la victime blessée et n'ayant pas assisté à l’événement concerné).
Intervenir auprès d’enfants implique certaines particularités à prendre en compte. Face à des événements
graves, exceptionnels, l'enfant, tout comme l'adulte, peut réagir par une réaction de stress modérée ou de
forte intensité. Pour lui, l'impact est double :
x D'une part, elle affecte ses capacités de compréhension et d'expression et, à l'inverse de l’adulte qui
s'exprime par le langage verbal en plus du langage corporel, l'enfant ne peut pas toujours s’appuyer sur
les mots pour mettre du sens sur l’événement et pour exprimer ses peurs, sa détresse. Plus souvent,
lors d’un drame, l’enfant se mure dans le silence.
x D'autre part, lorsque l’enfant est au côté de ses parents dans pareilles expériences, il peut être
confronté à leurs vulnérabilités (parents blessés, qui pleurent, souffrent, crient, paniquent…). L’enfant
perd alors un élément fondamental de ce qui constitue la sécurité pour lui. La présence du secouriste
sera d'autant plus déterminante pour sécuriser et contenir l'enfant. Un enfant dans certaines situations
peut également agir pour protéger son parent (ne pas montrer sa détresse, être faussement calme).
x Implique les parents au maximum en tenant compte des circonstances, si possible installe l'enfant dans
leurs bras.
x Signifie à l'enfant qu’il a besoin de sa participation pour mieux l'aider et comprendre ce qu'il ressent :
« Dis-moi dans quelle position tu te sens le mieux. Installe-toi le plus confortablement ».
x Évalue la douleur : au-delà de 5 ans, la douleur est évaluée à partir d’échelles d’auto-évaluation
adaptées à l’âge et à la compréhension de l’enfant. En dessous de 5 ans, l’évaluation est
essentiellement basée sur l’appréciation des modifications physiques et comportementales liées à la
douleur (pleurs, crispations, agitation, etc.).
x Et simultanément, couvre, au plus vite, une plaie, une déformation de membre ou tout autre facteur
générateur d’angoisse pour l’enfant.
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x Utilise une peluche (si présente dans le matériel secouriste) pour faciliter la prise de contact et la
relation ultérieure. Elle va permettre de créer un lien avec l'enfant plus rapidement. En utilisant la
peluche, objet familier pour l'enfant, l'équipier s'adapte à ses besoins, et témoigne ainsi de sa volonté
de rencontrer l'enfant dans son monde. Si l'enfant dispose de son propre doudou et/ou de sa tétine, ils
seront à privilégier (ou à utiliser en complément) : présenter la peluche à l'enfant et lui proposer de la
prendre après ce temps de présentation mutuelle et d'explications simples. Elle servira de médiateur
tout au long de l'intervention.
Par le biais de la peluche et les explications du secouriste, l’enfant peut comprendre ce qu’on attend de
lui, être prévenu des gestes techniques ou médicaux avant qu'ils soient faits et y participer plus
facilement : « Regarde, je lui mets ce masque sur le museau pour l’aider à respirer… Maintenant, je fais
pareil avec toi pour t’aider à respirer calmement ».
L'enfant peut également montrer sur la peluche où il a mal, comme un miroir de son propre corps.
Enfin, elle va détourner son attention pendant les gestes de secourisme ou les manœuvres de
l'intervention. Elle peut également, au travers du jeu, détourner l’enfant de sa douleur et/ou de ses
angoisses.
x Ne pas mentir (« Ça ne fait pas mal. C’est juste une petite attelle »). Mais plutôt : « il est possible que
tu sentes quelque chose. Dis-le-moi. »
x Ne pas l'obliger à parler
x Ne pas banaliser ni dramatiser (comme : « Ce n’est pas grave / Tu as de la chance de t’en être sorti ! »),
mais rassurer sur la fin de la situation de danger.
x Ne pas encourager les attitudes héroïques (« Sois courageux, tu es un(e) grand(e) »), mais plutôt
l'autoriser à exprimer ses émotions (« tu peux pleurer si tu en as besoin, dire tout ce que tu as envie de
dire »), accepter ses réactions normales liées à la douleur, à la peur et aux émotions douloureuses.
x Ne pas menacer (« Si tu cries, je dis à tes parents de partir. »), mais plutôt, valoriser l'enfant,
l'encourager dans ses comportements adaptés et positifs : « C'est bien, respire calmement. Tu sais
exactement comment faire pour te soulager, continue ».
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[01AC04 / 11-2021] PSE①
Préservation du potentiel mental
du secouriste
Dans son activité, le secouriste est soumis à une charge mentale élevée et n’est donc pas préservé de la
souffrance psychique. Le contact soutenu et répété à différentes contraintes émotionnelles confronte le
secouriste à certains risques psychologiques, notamment des troubles relevant du stress, du traumatisme
ou encore de l’usure et de l’épuisement.
Il est important qu’il ait connaissance de ces risques afin de pouvoir les repérer et s’y préparer. Il pourra
ainsi gérer au mieux ces situations particulières et ses propres réactions, afin de limiter l’impact et les
conséquences dommageables pour sa santé.
Le stress est dit de forte intensité lorsque le secouriste voit ses capacités d’adaptation se dégrader,
entraînant des réactions inhabituelles et inadaptées :
x L’agitation désordonnée (présente un état d’excitation rendant ses gestes fébriles, parfois inutiles et
inefficaces, ses actions sont incohérentes et non coordonnées avec celles de l’équipe …);
x La fuite (se met à distance, se réfugie dans des actions lui permettant de se soustraire à la situation) ;
x L’action automatique (agit en mode réflexe par des gestes mécaniques et/ou ralentis et est en
incapacité de s’adapter en cas de changement de la situation) ;
x La sidération (se retrouve en incapacité d’agir, de penser, est comme « anesthésié » au niveau
émotionnel).
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dépression et les conduites addictives à l’alcool ou autres substances. Des soins médicaux et
psychologiques sont préconisés afin de faire face à l’installation de tels troubles dans la durée.
x Il existe une forme de psychotraumatisme moins connue, nommée traumatisme vicariant. En effet, le
secouriste, exposé de manière répétée et chronique aux horreurs vécues par les victimes d’événements
traumatisants (tels que : le viol, la maltraitance, la violence, les accidents graves, la torture, la mort, les
mutilations) risque de développer la conviction d’un monde dangereux. Il peut alors vivre avec la peur
d’être mis en danger (comme la victime) et voir apparaître des symptômes de stress aigu ou post-
traumatique.
Le secouriste qui a été exposé de manière répétée à la souffrance intense devient hypersensible à l’état
émotionnel des victimes. Il se sent impuissant, souvent triste, cynique ou en colère, il peut remettre en
question son engagement.
Des symptômes dépressifs peuvent se développer ainsi que des symptômes somatiques : fatigue
généralisée, migraines, douleurs gastriques, Troubles Musculo-Squelettiques, tensions musculaires,
troubles du sommeil, hypertension artérielle …
L’opérationnalité mentale correspond ainsi à la capacité à mobiliser les ressources mentales (sang-froid,
lucidité, capacités d’analyse et d’adaptation) nécessaires à la réalisation optimale d’une mission. C’est elle
qui permet d’analyser sans biais les situations de secours, qui favorise les prises de décisions rationnelles et
permet l’engagement dans l’action.
Or certains facteurs peuvent troubler, voire compromettre cette opérationnalité mentale. Ainsi, le stress,
certaines émotions, ressentis, sensations, peuvent générer des troubles cognitifs plus ou moins importants
et invalidants selon l’individu, mais également selon le contexte et le moment. Il est donc indispensable de
prendre en compte ces facteurs, de savoir les reconnaître et d’apprendre à les gérer pour ne pas ou moins
les subir.
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Afin d’entretenir son opérationnalité mentale et augmenter sa capacité à amortir les impacts
psychologiques, le secouriste doit travailler et entraîner ses capacités comportementales, cognitives et
émotionnelles.
24
x Réagir :
Il est recommandé d’informer le chef d’équipe lorsqu’un ou plusieurs membres de l’équipe perçoivent
ou présentent des manifestations inhabituelles. Cela permet d’ajuster la mission.
Après l'intervention, et notamment si elle est éprouvante ou avec une charge émotionnelle importante,
il peut être nécessaire de :
Un appui psychologique précoce et approprié permet une récupération sur les plans personnels et
professionnels.
Une orientation vers une aide professionnelle spécialisée peut être nécessaire afin de bénéficier d’une
prise en charge psychothérapeutique.
25
[01FT01 / 11-2021] PSE①
Évaluation de l’impact psychologique
Indications et justifications
Au même titre que les détresses vitales, l’évaluation de l’impact psychologique fait partie intégrante du
bilan secouriste. Lorsque la victime manifeste des signes de détresse psychologique et que ces derniers ne
sont pas pris en compte, cela risque de :
x parasiter ou complexifier le travail des secouristes (manifestations émotionnelles difficiles à contenir
victime non coopérante, opposante ou agressive) ;
x impacter ses paramètres vitaux, ses ressentis (élévation du rythme cardiaque, augmentation de sa
perception de la douleur, etc.) ;
x engendrer des répercussions psychologiques négatives à plus long terme (troubles liés à des
traumatismes ou des facteurs de stress).
Réalisation
Les éléments révélant un potentiel impact psychologique nécessitent d’être recherchés et transmis au
même titre que les paramètres vitaux.
Observer Se questionner
La présentation
x l’expression du visage et le regard qui traduisent x Qu’est-ce que m’évoquent ses mimiques et
l’état affectif et émotionnel dans lequel se trouve la son regard ?
personne (en cohérence avec ses propos ?)
x le comportement et la gestuelle (attitude générale x Comment se comporte-t-elle ?
calme, agitée, coopérante, réticente ?)
x la présence de blessures, marques visibles x « Y a-t-il des traces visibles de blessures,
éventuelles, attitudes particulières pouvant révéler des marques, des attitudes particulières,
un état douloureux ou autre évocatrices … ?
L’état de conscience
x la vigilance : sa capacité à réagir de façon appropriée x Comment réagit-elle ?
aux événements, à prendre des décisions, par
rapport à elle, aux autres et au monde extérieur x Est-elle capable de se remémorer les faits,
(hypervigilante, hypovigilante, désorientée au niveau de retenir de nouvelles informations ?
temporel et spatial ?)
x la mémoire (troubles de la mémoire, amnésie) x Comment s’exprime-t-elle ?
x le langage (discours accéléré ou ralenti, bégaiement,
répétition, anomalies diverses, particularité de la voix x Est-elle capable de penser, analyser,
…) émettre un avis ?
x le jugement et le raisonnement
L’expression x Qu’est-ce qu’elle nous dit ?
x le contenu de son discours, ce dont elle se plaint x De quoi se plaint-elle ?
x ce qu’elle nous dit de ses émotions, de son état x Semble-t-elle consciente de sa situation ?
d’esprit Sa perception est-elle en cohérence avec la
x sa façon de percevoir son environnement, les autres. réalité ?
26
[01FT02 / 11-2021] PSE①
Stabiliser l’état psycho-physiologique
d’une victime
Indications et justifications
Lors de l’action de secours, le niveau de stress et de détresse de la victime peut rester élevé et ainsi
aggraver la blessure psychologique. Il s’agit de limiter les effets nocifs (physiologiques et psychologiques)
de cette situation stressante, en procédant à une « stabilisation » de la victime.
Cette stabilisation consiste à focaliser positivement l’attention de la victime sur le secouriste afin de
réduire sa réaction de stress et d’augmenter son sentiment de contrôle, au fur et à mesure des différentes
étapes de sa prise en charge.
Ce protocole s’applique auprès de victimes conscientes et n’étant pas sous emprise d’alcool ou de produits
stupéfiants.
Réalisation
Le secouriste qui sera auprès de la victime et qui l’accompagnera tout au long de l’action de secours
s’appliquera dans les actions suivantes :
x Il demande à la victime de focaliser son attention sur lui, du début à la fin de l’intervention, en utilisant
les différents canaux de communication :
Si des éléments visuels négatifs (blessure importante, sang …) focalisent l’attention de la victime, les
masquer à sa vue ou proposer de fermer les yeux en restant concentrée sur la voix du secouriste.
x Il détermine avec elle un code de communication : convenir d'un signe de la main, du pouce,
clignement d'œil … pour dire oui ou non (dans le cas de bruits importants, ou si la victime ne peut pas
parler (traumatisme de la face ou autre, port du masque O², difficultés respiratoires...).
« Si vous avez besoin de dire quelque chose, dites-le-moi ».
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« Pour communiquer, nous pouvons aussi établir un code entre nous, votre main peut me faire
signe, un signe de la main ou du pouce peut me dire oui ou non, par exemple. »
x Il suggère un travail sur la respiration : le secouriste guide la respiration de la victime et favorise une
focalisation sur ce processus tout au long de l’intervention. Se concentrer sur la respiration permet de
modifier certaines réponses physiologiques (cf. « respiration contrôlée »).
x Il apporte des explications et normalise les réactions du corps : le secouriste explique la normalité des
mécanismes de stress et des réactions de la victime.
Il est important de maintenir la stabilisation à chaque phase de l'intervention, notamment lors du passage
dans l’ambulance ou vers l'hôpital en préparant la fin de l'intervention des secours. Suggérer à la victime le
maintien d’un certain contrôle, avec la capacité à réactiver ces sensations de calme et ainsi de mobiliser ses
ressources dans les suites de sa prise en charge.
28
[01FT03 / 11-2021] PSE①
L’écoute active
Indications et justifications
L’écoute active est une technique de communication qui consiste à utiliser le questionnement et la
reformulation afin de s’assurer que l’on a compris au mieux le message de son interlocuteur et de lui
démontrer.
Pratiquer l’écoute active, c’est adopter une attitude ouverte et bienveillante en laissant l’autre s’exprimer
sans jugement pour favoriser une alliance positive avec la personne.
Réalisation
Pour la mise en pratique de l’écoute active, il est utile de s’appuyer sur les 4 (Recontextualiser, Reformuler,
Renforcer, Résumer).
Recontextualiser Remettre dans le contexte et associer ce que dit la personne aux conditions de
survenue. Il s'agit d'aider la personne à préciser la situation, en posant des questions
ouvertes :
Relancer l’échange à partir des mots utilisés par la personne : "Je ne sens plus mon
pied" / "Vous ne sentez plus votre pied?" ou "Quand je respire, j'ai mal à la poitrine" /
" A la poitrine?"
Reprendre les propos de la personne en commençant par : "Si je comprends bien ..." /
" En somme ..." / " Ce que vous me dites c'est ..." et en répétant ou en résumant
ensuite ce qu'elle dit.
Renforcer Demander si nécessaire des approfondissements afin d'avoir plus d'éléments sur le
point de vue de l'autre : " Comment pourriez-vous faire? Quelle solution pouvez-vous
trouver?"
Renforcer un fait, une action : " Super! Vous voyez, vous réussissez à ..."
29
Contraintes
Le secouriste veillera à ne pas :
x Conseiller, proposer des solutions : « Si j’étais à votre place... », « Vous devriez... ».
x Juger négativement, critiquer : « Vous avez tort... » « C’est ridicule de ... », « vous n’auriez pas dû… »,
« C'est n'importe quoi ».
x Rationaliser, raisonner : « Mais enfin, réfléchissez ! », « L’expérience prouve que... », « Vous savez que
ce n'est pas possible ».
x Menacer, faire du chantage : « Je vous avertis... », « Si vous faites cela... ».
x Culpabiliser, faire la morale : « vous rouliez sans doute trop vite », « Pensez à votre entourage… », « Ça
ne vaut pas le coup de se mettre dans cet état… », « c'est de votre faute, quelle idée de ... », « vous
auriez pu être plus vigilant ... ».
x Rabaisser, ridiculiser : « Un enfant de 10 ans le ferait... », « Vous ne comprenez pas ce que je vous
dis », « Ne faites pas le douillet ».
x Pratiquer une pseudo-analyse : « Vous dites cela parce que vous manquez de confiance en vous... »,
« Votre crise d'angoisse, ça doit venir de votre enfance ».
x Consoler, minimiser : « Vous exagérez le problème », « Ne vous en faites pas, ça va passer... », « Une
de perdue dix de retrouvées », « Ce n’est pas grave », « Ce n'est que du matériel », « Vous avez de la
chance », « Estimez-vous heureux, vous auriez pu… ».
x Parler de soi : « Moi, ça m'est aussi arrivé́... », « C’est comme l’année dernière, j’étais... »,
x Faire des comparaisons : « Regardez untel, il le fait bien, lui ! », « Non, mais il y a pire que vous ».
30
[01FT04 / 11-2021] PSE①
La respiration contrôlée
Indications et justifications
La respiration contribue à l’équilibre physiologique et psychologique. La fonction respiratoire est la seule
fonction qui soit à la fois volontaire et involontaire. Outre le fait que la respiration nous soit indispensable
pour vivre, de par son possible contrôle volontaire, elle permet de réguler nos états internes via son action
sur le système nerveux autonome : branche orthosympathique (l’accélérateur), branche parasympathique
(le frein).
Par l’effet conjugué d’une meilleure oxygénation sanguine et de réflexes neurovégétatifs, en contrôlant
notre manière de respirer, nous pouvons agir sur notre niveau de vigilance. En prolongeant le temps
d’expiration (3 temps d’expiration minimum pour 1 temps d’inspiration), cela favorise la détente ; et
lorsque le temps d’inspiration est augmenté, suivi d’une expiration brève (3 temps sur l’inspiration pour 1
temps d’expiration), c’est un effet dynamisant qui est induit.
Lors d’une action de secours à personne, et donc en situation de stress, la respiration chez la victime est
souvent perturbée : respiration rapide, superficielle, voire « souffle coupé ». L’objectif du contrôle
respiratoire, dans ce contexte, sera donc d’induire une respiration relaxante pour se détendre et se calmer.
Cette technique est également applicable par le secouriste, pour lui-même, dans la régulation de son
niveau de stress.
x la respiration complète qui consiste à mobiliser (successivement ou simultanément) les trois étages
respiratoires : abdominal, thoracique et scapulaire (ventre, thorax, épaules)
« Vous inspirez, le ventre se gonfle, le thorax se dilate et les épaules se soulèvent »
« Vous expirez, les épaules s’abaissent, votre thorax se vide et votre ventre rentre »
x la respiration abdominale : il s’agit de gonfler le ventre pour inspirer et de le rentrer pour expirer, sans
mobiliser le thorax ni les épaules.
« Placez une main sur votre ventre »
« Inspirer lentement et profondément par le nez en gonflant votre ventre »
« Expirez profondément par la bouche en rentrant le ventre »
x Il faut être attentif à ce que les volumes inspiratoires et expiratoires soient identiques, car une
expiration forcée entraine une inspiration profonde (dynamisante et donc effet inverse de celui
recherché) par un mécanisme réflexe. En cas de difficulté, demander à la personne de se concentrer
uniquement sur l’expiration, l’inspiration se faisant ensuite automatiquement.
x L’association d’images relatives à la détente permet d’accentuer l’effet relaxant (ex : une mer calme,
une musique douce, se dire des mots « relax », « calme » …)
31
Réalisation
En pratique : sur 3 à 5 minutes
Respiration complète
x « Inspirez avec les 3 étages, en 2 temps »
x « Expirez lentement et profondément, sur 6 temps »
x « Vous pouvez approfondir votre état de détente en laissant venir des images signifiant pour vous
calme et détente »
x « Quand c’est le moment, vous laissez venir l’inspiration, puis vous recommencez cet exercice plusieurs
fois en prenant conscience de votre calme et de votre détente de plus en plus profonds »
x « C’est très bien »
x « Puis, vous reprenez votre rythme respiratoire habituel »
Respiration abdominale
x « Placez une main sur votre ventre ».
x « Inspirer lentement et profondément par le nez en gonflant votre ventre, sur 3 temps »
x « Expirez profondément par la bouche en rentrant le ventre, sur 6 temps ».
x « Répétez l’exercice, en prenant des inspirations et des expirations amples et profondes. Respirez en
gonflant votre ventre comme un ballon et en essayant que votre poitrine bouge le moins possible…
Inspirez calmement… Expirez tranquillement… »
x « Tout en gonflant puis en rentrant votre ventre, vous laisser venir à l’inspiration et à l’expiration des
images de calme et de détente… des objets, couleurs…, musiques… sensations, … pensées…
x Vous prenez conscience des sensations induites par cette respiration abdominale lente.
Risques et contraintes
La pathologie de la victime peut contre-indiquer :
32
[01FT05 / 11-2021] PSE①
La focalisation/défocalisation
attentionnelle
Indications et justifications
Les techniques de focalisation et de défocalisation de l’attention sont d’excellents outils de régulation du
stress. Plus une victime est en mesure de dégager son attention des facteurs de pression liés à un
événement critique ou à l’intervention, plus elle réduit sa vulnérabilité émotionnelle. En outre, cette
modification de l’attention entraîne progressivement toute une série d’autres conséquences cliniquement
significatives. Le secouriste pourra donc travailler à orienter l’attention de la victime sur des éléments qui
favoriseront le bon déroulement de l’intervention et un état psychologique de la victime stabilisé.
Réalisation
Focalisation attentionnelle
x Cette technique est déjà naturellement utilisée, au travers de certaines questions posées dans le cadre
du bilan secouriste, telles que : la date de naissance, les coordonnées, les antécédents et traitements,
demander de chercher les papiers …
Ces questions qui sont posées à la victime constituent des tâches attentionnelles distractives.
x Ces dernières peuvent être renforcées au travers d’une implication directe de la victime dans
certaines actions du bilan comme :
« Mettez une main sur votre ventre et comptez combien de fois votre ventre se soulève sur 30
secondes »
« Je vous demande de maintenir … ce pansement, cette poche de froid … »
« Vous allez surveiller, à l’aide de cet appareil, votre fréquence cardiaque et me signaler lorsque
cette dernière passera en dessous de 100 »
x D’autres tâches attentionnelles permettent également de stabiliser la victime, en l’incitant par exemple
à parler d’un sujet extérieur à l’intervention, comme par exemple l’interroger sur son activité
professionnelle, ses loisirs, ses dernières vacances …
x Plus spécifiquement, des tâches d’ancrage peuvent être réalisées. Au préalable de la mise en œuvre,
quand les tâches ne sont plus en lien avec le bilan, il est essentiel de préciser que ces exercices visent à
la stabilisation émotionnelle.
33
« Concentrez-vous sur votre respiration, vous pouvez sentir l'air sur votre lèvre supérieure, l’air dans
les narines, ressentir la fraîcheur qui monte dans les sinus, ressentir la chaleur à l'expiration, suivre
le mouvement du souffle dans votre ventre … »
Formuler une phrase qui enracine dans le présent, la dire et faire répéter à la victime à chaque fois
qu’elle sent son niveau de stress augmenter : « Nous sommes (date) le …. 2020, je suis avec un
secouriste, je suis en sécurité »
Aider la victime à reprendre conscience du lieu où elle se situe. : « Nommer (préciser un nombre : 5,
10, 15 ou 20) objets que vous voyez ? »
« Comptez à rebours depuis 100 en soustrayant 3 ou 7 »
« Nommer le nom d'un pays pour chaque lettre de l’alphabet »
Nommer 5 objets d'une même couleur dans votre environnement
« Vous pouvez par exemple vous imaginer sur une barque au milieu d'un lac calme, sur une plage au
soleil ou faire venir à votre esprit le souvenir d'un moment heureux de votre vie que vous prenez le
temps de revivre. Prenez le temps d’observer votre image : ses couleurs, ses sons, ses odeurs …
(portez attention aux différents sens : vue, ouïe, odorat …). Imprégnez-vous de calme, de sensations
de bien-être ».
« Imaginez que vous vous déplacez vers un endroit que vous connaissez bien et qui vous apporte
détente, calme, sécurité.́ .. Prenez le temps qu’il faut pour aller dans cet endroit...
Indiquez-moi (en donnant le signal « OUI ») quand vous y êtes.
Imaginez cet endroit, les objets que vous y voyez..., les images..., les sons typiques, la température
..., les odeurs ..., toutes les sensations qui vous rassurent ..., qui vous indiquent que vous êtes bien en
sécurité.́ ..
Vous restez là... dans cet endroit agréable, confortable pendant que notre équipe travaille pour vous
faire sortir »
34
76
[03AC01 / 06-2018] PSE①
Équipement de protection individuelle
Protection individuelle de l’intervenant
Simple, léger et efficace, l’équipement de protection individuelle doit participer et favoriser à la sécurité de
l’intervenant. En fonction des missions, il comprend :
x une paire de gants à usage unique, pour prévenir le risque de transmission par les mains, de germes
dangereux ;
x des bandes réfléchissantes sur les vêtements ou sur une chasuble, pour améliorer la visibilité du
secouriste, notamment la nuit ;
x des gants de manutention, pour se protéger du risque de plaies des mains lors de manipulation
d’objets tranchants ;
x un blouson adapté en cas de conditions climatiques difficiles, et éventuellement, un casque de
protection si le secouriste intervient sur un accident de la circulation, de chantier ;
x une lampe de poche ou frontale pour travailler en sécurité dans l’obscurité.
77
Vaccination
Même si l’on est contaminé par un agent infectieux, le développement de la maladie n’est pas obligatoire,
notamment si l’organisme est immunisé ou résistant à cet agent. Un des moyens d’acquérir cette
résistance est la vaccination.
La vaccination consiste à injecter dans l’organisme tout ou partie de l’agent infectieux tué ou atténué et
permettre ainsi à son propre système immunitaire de développer une résistance spécifique. Comme cette
résistance peut s’atténuer avec le temps, il est nécessaire, pour certains vaccins, de renouveler la
vaccination à intervalle régulier, c’est le « rappel ».
Un certain nombre de vaccinations est recommandé pour le secouriste, en règle général par le service
médical de l’autorité d’emploi de l’intervenant. Ce même service peut recommander ou effectuer d’autres
vaccinations qu’il juge nécessaires.
Il n’existe pas de vaccination pour chaque germe existant, c’est pourquoi les méthodes de protection
décrites ci-dessus sont indispensables.
78
[03PR01 / 06-2018] PSE①
Sécurité sur intervention
Lors du 1er regard, il convient de reconnaitre les dangers. Pour cela :
x effectuer une approche prudente de la zone de l’accident afin d’évaluer les dangers potentiels pour les
intervenants et les témoins ;
x repérer les personnes qui pourraient être exposées aux dangers identifiés et le nombre de victimes.
Éventuellement, se renseigner auprès des témoins ;
x regarder autour de la victime, en restant à distance d’elle pour évaluer la présence de dangers
persistants qui peuvent la menacer.
Pour réaliser la protection, les intervenants doivent utiliser tous les moyens matériels dont ils peuvent
disposer et s’assurent si besoin du concours de toute autre personne qui pourrait apporter une aide dans la
mise en œuvre de cette protection.
79
85
[04AC01 / 09-2014] PSE①
Accident d’exposition à un risque viral
Définition
Un accident d’exposition à un risque viral est défini comme toute exposition percutanée (par piqûre ou
coupure) ou tout contact direct sur une peau lésée ou des muqueuses (bouche, yeux) avec du sang ou un
liquide biologique souillé par du sang.
Causes
On définit par liquides biologiques tous les éléments liquides issus du corps humain, comme le sang, la
salive, les urines, les vomissures, le liquide amniotique, le liquide céphalo-rachidien…
Le risque de transmission a été prouvé pour les trois virus VIH, VHB et VHC par le sang et les liquides
biologiques contenant du sang. En revanche, le risque est considéré comme nul pour les urines et les selles,
sauf si elles contiennent du sang. Ce sont alors des liquides biologiques à risque prouvé.
Le sperme et les sécrétions vaginales présentent un risque de transmission intrinsèque pour les virus VIH,
VHB, VHC.
Les risques avec la salive sont faibles. Cependant, dès que la salive contient du sang (gencives fragiles,
traumatisme facial), il s’agit alors d’un liquide biologique à risque prouvé.
En dehors de toute maladie, le sang est normalement stérile. Toutefois, le sang ainsi que les liquides
biologiques peuvent véhiculer des agents infectieux divers comme les bactéries, les champignons, les
parasites, les virus.
Pour la plupart de ces agents, on dispose de médicaments anti-infectieux efficaces. En revanche, pour les
virus concernés dans l’accident d’exposition au sang (VIH, VHB, VHC), il y a peu de traitements curatifs.
Les risques sont plus importants lors d’une effraction cutanée par un objet piquant, tranchant ou coupant
que par un simple contact avec la peau ou les muqueuses.
Il convient de ne pas négliger le risque lié à une projection de sang dans les yeux.
Signes
L’action de secours doit permettre de réaliser immédiatement les soins adaptés en cas d’accident
d’exposition à un risque viral avéré.
86
[04PR01 / 09-2014] PSE①
Accident d’exposition à un risque viral
Dès la constatation d’un accident d’exposition à un risque viral
x interrompre l’action de secours en cours, si possible ;
x se faire relayer.
En revanche, il convient de ne pas utiliser les produits pour traitement hygiénique des mains par friction.
87
[04AC02 / 09-2014] PSE①
Risque infectieux
Principes de transmission des maladies infectieuses
Une infection est la conséquence de la pénétration dans l’organisme d’un nombre suffisant d’agents
(bactérie, virus, champignon, parasite) pour pouvoir y proliférer par multiplication. L’infection peut
s’accompagner, après un temps d’incubation variable, de signes cliniques. Elle peut rester muette. On parle
alors de porteur sain.
Des agents infectieux sont présents, naturellement ou exceptionnellement, dans l’environnement. On peut
les mettre en évidence dans l’air, sur des objets, dont les instruments utilisés pour les soins, dans les
aliments ou à leur surface (souillure), dans le derme de la peau des mains ou à leur surface. Une personne
(victime, secouriste), peut représenter un réservoir d’agents infectieux.
Les germes se transmettent de différentes façons :
x par contact ;
C’est la voie la plus importante de transmission des microorganismes. Le réservoir principal est l’être
humain. Donc, tout contact avec une victime potentiellement infectée ou contaminée (peau, sang,
liquides biologiques), ou avec des matériels, des surfaces souillées ou des déchets d’activités de soins,
présente un danger. Dans la plupart des cas, les mains sont le vecteur.
x par les gouttelettes de « pflugge » ;
Ce sont de fines gouttes d’eau ou de salive (postillons) émises en expirant, en parlant ou en toussant.
Elles contiennent des microorganismes présents dans les voies aériennes et digestives supérieures. Elles
ne restent pas longtemps en suspension dans l’air et ne sont contaminantes que sur une courte
distance. Elles sont le vecteur de transmission de nombreuses infections virales (comme la grippe) et
bactériennes.
x par l’air ;
Les supports de cette contamination sont de très fines particules provenant de gouttelettes
déshydratées ou de poussières d’origine cutanée, textile ou végétale. Même en l’absence de source
directe, l’air reste contaminant et les particules demeurent longtemps en suspension dans l’air. L’air est
le vecteur de transmission de maladies telles que la tuberculose ou la varicelle.
x par d’autres voies.
L’eau peut être contaminée par des déjections humaines ou animales. La nourriture peut transmettre
des germes transmis par l’eau elle-même contaminée (toxi-infection alimentaire).
Certains médicaments issus de porteurs sains (sang et dérivés) peuvent être contaminants.
Le matériel de secours insuffisamment désinfecté (aspirateur de mucosités, insufflateurs manuels) peut
être également en cause.
Précautions à prendre
L’intervenant ignore souvent si la victime ou les secouristes eux-mêmes présentent une infection en cours
d’évolution. Pour limiter le risque de transmission d’infections entre la victime et l’intervenant, il faut
prendre systématiquement des précautions dites standards.
Dans certaines situations, il convient de prendre des précautions particulières.
Les précautions standards doivent être appliquées par tous les intervenants. Elles ont un objectif double : la
protection du personnel et la protection de la victime. Elles concernent l’hygiène corporelle quotidienne de
l’intervenant ainsi que des précautions à observer pendant et après l’intervention.
Les précautions particulières sont complémentaires aux précautions standards. Elles sont mises en œuvre
en fonction du niveau de risque ou sur consignes des autorités d’emploi.
88
Appliquées par les intervenants, elles réduisent la transmission de microorganismes dangereux ou
résistants, ou de maladies transmissibles (tuberculose, méningite).
Lors de l’intervention, les précautions standards doivent être appliquées pour tous, dès la prise en charge
d’une victime.
L’intervenant doit impérativement porter tous les équipements de sécurité adaptés au type d’intervention
(lors d’une désincarcération, ne pas oublier de baisser la visière ; en intervention, travailler avec les
manches longues ; mettre les gants à usage unique, voire un double « gantage », en cas d’hémorragie
externe).
Il convient d’être particulièrement vigilant en présence d’objets coupants ou piquants sur les lieux
d’intervention et respecter impérativement les règles d’utilisation des emballages à DASRI.
Après toute intervention, la peau, la tenue, le matériel ainsi que le véhicule peuvent avoir été contaminés
par du sang ou un liquide biologique susceptible d’en contenir.
Le retrait de gants à usage unique se fait alors selon la procédure adaptée ainsi que le nettoyage et la
désinfection des matériels.
89
[04PR02 / 09-2014] PSE①
Précautions standards
contre le risque infectieux
De façon générale, il convient de
x se laver quotidiennement le corps ;
x avoir les ongles coupés courts ;
x se laver et se désinfecter régulièrement les mains dans la vie courante.
Au cours de l’intervention
x porter une tenue adaptée, confortable et lavable ;
Cette tenue doit être changée dès qu’elle est souillée.
x se nettoyer régulièrement les mains et les désinfecter ;
x porter des gants à usage unique et les changer régulièrement ;
x porter un masque à usage unique :
o lors de certains gestes de secours (brûlés),
o associé à des lunettes ou à une visière de protection, s’il existe un risque de projections
(aspirations, risques de vomissements, toux).
x respecter les procédures :
o de gestion des déchets d’activités de soins à risques infectieux et du matériel souillé par des
liquides biologiques,
o en cas d’accident d’exposition à un risque viral.
x recouvrir toute plaie par un pansement ;
x utiliser, sur le brancard, des draps à usage unique ou lavés après chaque transport ;
x utiliser, si possible, une couverture bactériostatique pour couvrir la victime ;
Cette couverture doit être nettoyée ou changée si elle a été souillée.
x assurer l’entretien des surfaces et du matériel après chaque intervention.
90
[04PR03 / 09-2014] PSE①
Précautions particulières
contre le risque infectieux
Les précautions particulières sont complémentaires aux précautions standards. Elles sont mises en œuvre
en fonction du niveau de risque ou sur consignes des autorités d’emploi.
Ces précautions particulières peuvent imposer de :
x porter des gants à usage unique non stériles dès l’entrée dans la pièce ou le véhicule dans lequel se
situe la victime ;
x se laver les mains avant de sortir de la pièce ou du véhicule dans lequel se situe la victime ;
Il convient alors de ne plus toucher l’environnement de la victime après avoir ôté les gants et s’être
lavé les mains.
x porter :
o pour les intervenants :
un masque de protection classé FFP2, avant d’entrer dans la pièce où se situe la
victime,
une surblouse et une protection des cheveux (charlotte), en cas de contact avec la
victime ou avec des surfaces ou matériels pouvant être contaminés.
o pour la victime :
un masque de type chirurgical ou un masque de protection respiratoire (sans soupape
d’expiration)1.
x utiliser au maximum du matériel à usage unique ;
x limiter les déplacements de la victime ;
x isoler la victime dans une pièce particulière lors de sa prise en charge ;
x envelopper la victime dans un drap à usage unique ;
x nettoyer et désinfecter le véhicule et le matériel dès la fin du transport ;
x transporter individuellement chaque victime.
1
Le port d’un masque par la victime évite ou limite la dissémination des particules infectieuses.
91
109
[05AC01 / 12-2022] PSE
Arrêt cardiaque
Définition
Une
Causes
aque :
;
Cette
maladies cardiaques.
Parfois, cardiaque survient sans aucune anomalie préexistante connue
peut avoir une origine respiratoire, due en particulier à :
o une obstruction complète
o un traumatisme du crâne, du rachis ou du thorax,
o
peut survenir à la
:
tique) ;
de strangulation (jeux) ;
complète des voies aériennes ;
Quand la respirat
assurée. Le cerveau est l'organe le plus sensible de l'organisme au manque d'oxygène. Si aucun geste de
Progressivement, ces lésions deviennent irréversibles, rendant les chances de survie quasiment nulle en
110
[05AC02 / 12-2022] PSE
Détresse circulatoire
Définition
On appelle détresse circulatoire une atteint
Causes
Plusieurs causes peuvent entraîner une détresse circulatoire. Par exemple :
;
une diminution de la quantité de sang en circulation, par exemple :
o
o
une dilatation des vais
Certaines causes sont facilement identifiables, comme les hémorragies externes ou extériorisées.
signes circulatoires ou grâce au bilan circonstanciel ou au bilan
complémentaire.
Signes
Une détresse circulatoire peut être identifiée :
1. Au début du bilan (2ème regard) si la victime présente un arrêt cardiaque (voir arrêt cardiaque).
2. Lors de de la fonction circulatoire au cours du bilan (3ème regard).
La victime est le plus souvent agitée ou angoissée et parfois somnolente si elle pas perdu
connaissance.
Elle présente :
o une décoloration de la peau ou pâleur qui siège surtout au niveau des extrémités, de la face interne
de la paupière inférieure et des lèvres ;
o des marbrures cutanées (alternance de zones pâles et de zones violacées donnant à la peau
;
Elle est moite (transpiration) et froide au toucher (sueurs froides)
119
Le pouls radial est
3. La mesure des paramètres physiologiques peut confirmer cette détresse :
o le temps de recoloration cutanée (TRC) est supérieur à 2 secondes ;
o la fréquence cardiaque est supérieure à 120 battements par minute (chez une personne au repos)
ou inférieure à 40 battements par minute ;
o la pression artérielle systolique est inférieure à 90 mmHg ou diminuée de plus de 30% de la valeur
de la PA habituelle si la victime est hypertendue.
4. La détresse circulatoire peut ne pas être évidente si elle est en cours de constitution. Elle doit être
suspectée devant :
o -dessus,
o assis ou debout (vertiges),
o une sensation de soif.
Enfin, lors des mesures répétées des paramètres physiologiques (surveillance) ; une accélération du
pouls, un allongement du TRC et un pincement puis une chute progressive de la PA doivent faire
évoquer détresse circulatoire (même si ces mesures restent dans les limites de la
normale).
;
;
de surveiller attentivement la victime et adapter les gestes de sec
120
[05AC03 / 12-2022] PSE
Détresse neurologique
Définition
On appelle détresse neurologique une atteinte de la fonction neurologique
Les trois fonctions vitales sont étroitement liées et une altération de la fonction neurologique entraîne plus
ou moins rapidement une perturbation des autres.
Causes
De nombreuses causes peuvent entraîner une altération de la fonction neurologique et un trouble de la
conscience, par exemple :
un traumatisme, comme un choc sur la tête ;
une maladie atteignant directement le cerveau (accident vasculaire cérébral), la moelle épinière ou les
nerfs ;
certaines intoxications ;
un manque de sucre (hypoglycémie).
Signes
La détresse neurologique est identifiée :
1. Dès le début du bilan (2ème regard) si la victime ne répond pas quand on lui parle, pas un
ordre simple (ex. « serrez-moi la main », « ouvrez les yeux ») et ne réagit pas quand on la secoue
délicatement au niveau des épaules.
Une victime qui ne répond pas et ne réagit pas et dont la ventilation est arrêtée ou anormale
(ventilation agonique) doit être considéré en arrêt cardiaque.
Une victime qui ne répond pas et ne réagit pas, mais qui respire, doit être considérée à haut risque de
détresse respiratoire, car ses voies aériennes sont menacées.
2. Lors de de la fonction neurologique au cours du bilan (3ème regard) si la détresse
neurologique est présente.
La victime ;
o est somnolente, ou présente un retard de réponse aux questions ou aux ordres ;
o est désorientée. Elle ne se rappelle plus son nom, du lieu où elle se trouve, en quelle année nous
sommes ;
o ;
122
Si elle peut la victime peut se plaindre :
o de ne plus pouvoir bouger un ou plusieurs de ses membres (paralysie).
o
Le secouriste peut aussi constater :
o des convulsions généralisées ;
o une asymétrie évidente du visage de la victime ;
o t de diamètres différents) et une
absence de réaction des pupilles à la lumière.
3. Lors de la mesure des paramètres neurologiques :
du niveau de conscience (score EVDA ou Glasgow) (4ème regard) peut venir confirmer cette
détresse. Une victime qui a perdu connaissance et qui plus réactive à la voix est considérée en
détresse neurologique.
La mesure de la glycémie peut venir confirmer une hypoglycémie. est une des causes
de la détresse neurologique. Elle doit être corrigée rapidement.
4. Enfin la détresse neurologique peut ne pas être évidente si elle est en cours de constitution. Les signes
suivants doivent faire évoquer détresse neurologique :
o aggravation progressive du niveau de conscience,
o perte de connais
o trouble de la parole isolé (la victime a du mal à trouver ses mots ou déforme spontanément les
mots).
Si suspecte un accident vasculaire cérébral (paralysie, trouble de la parole, de la vue, etc.) et si ces
manifestations sont aléatoires (les signes apparaissent et disparaissent), la réalisation score de
peut dévoiler cette détresse.
123
[05AC04 / 12-2022] PSE
Détresse respiratoire
Définition
On appelle
existe un certain nombre de situations où une victime peut présenter des signes visibles de détresse
en arrêt respiratoire.
Les trois fonctions vitales sont étroitement liées et une altération de la fonction respiratoire entraîne, plus
ou moins rapidement, une perturbation des autres.
Causes
Plusieurs causes peuvent entraîner une détresse respiratoire. Par exemple :
traumatisme ou infection ;
les maladies pulmonaires, ;
le traumatisme du thorax ;
fumées.
Signes
:
1. Lors de la recherche de respiration, si la ventilation est absente ou agonique.
2. Lors de de la respiration.
La victime :
o a perdu connaissance, est confuse, somnolente, anxieuse ou agitée. Ces signes traduisent un
o
respiration ;
o se :« », « », «
respire ».
Le secouriste peut entendre en écoutant la ventilation :
o ;
o des gargouillements traduisant un encombrement des voies aériennes par des sécrétions ou des
vomissures ;
o des râles traduisant la présence de liquide dans les poumons.
125
Le secouriste constate que la victime fait des efforts pour respirer, se tient la poitrine et ne peut plus
parler. Elle présente :
o une ventilation rapide, voire superficielle. Il est difficile de voir facilement le ventre et la poitrine de
la victime se soulever
o une contraction des muscles du haut du thorax et du cou (tirage) ;
o un battement des ailes du nez et un creusement au-dessus du sternum ou au niveau du creux de
;
o
carbone (CO2 ) contenu dans le sang ;
o une coloration bleutée (cyanose), surtout au niveau des doigts, du lobe des oreilles et des lèvres.
de secours
tion de secours doit permettre :
ion
complète des voies aériennes ;
e et
;
avis médical ;
de surveiller attentivement la victime et
126
[05AC05 / 06-2018] PSE
Hémorragie externe
Définition
Une hémorragie externe est
Causes
souvent
rarement médicale (rupture de varices).
Dans un premier temps, la fréquence cardiaque augmente pour compenser cette perte et maintenir un
débit et une pression suffisant
Dans un deuxième
diminue et une détresse circulatoire apparaît. Elle peut provoquer un « désamorçage de la pompe » et un
Signes
évidente et constatée au début du bilan (2ème regard).
Parfois, elle est découverte lors de la recherche de lésions traumatiques (4ème regard). En effet,
(manteau, blouson).
t minime, peu abondant, dû à une écorchure,
128
[05AC06 / 06-2018] PSE
Hémorragies extériorisées
Définition
Causes
, mais aussi
Malheureusement, certaines hémorragies extériorisées ne peuvent pas être arrêtées par des gestes de
secours habituels.
Signes
,
fracture du crâne.
Par la bouche, il est le plus souvent lié à des crachats ou des vomissements.
de sang inhabituelle, émanant des voies :
urinaires : émission de s ;
anale : sang dans les selles ou saignement isolé ;
vaginale : règles anormalement abondantes ou saignement inattendu.
sans retard.
130
[05AC07 / 12-2022] PSE
Obstruction des voies aériennes
par un corps étranger
Définition
(OVA) par un corps étranger est la gêne ou l'empêchement brutal des
es poumons. Elle est qualifiée :
e la respiration reste efficace ;
complète, lorsque la respiration
Causes
en train de manger, de boire ou de porter un objet à la bouche. Elle est également fréquente chez les
personnes âgées.
Des facteurs de risques exposent au risque de surve
diminuent ou altèrent la déglutition ou la toux, la
démence, mais aussi une mauvaise dentition.
Signes
voies aériennes par un corps étranger est un élément clé.
Elle est réalisée dès les premières secondes, si on est témoin de la situation. Dans le cas contraire, la
reconnaissance peut être difficile.
Le plus souvent, la victime est en train de manger, ou de jo
Lors du 2ème regard des trois situations suivantes :
132
ite et devient rapidement bleue,
Il obstruction complète des voies aériennes. Cette situation survient dans les premières
minutes après
Cette situation se rencontre lorsque des voies aériennes est partielle. Elle peut durer plusieurs
minutes après , car la respiration pas complètement interrompue.
Cette situation survient chez une victime qui a inhalé un corps étranger, lorsque les gestes de
désobstruction des voies aériennes :
;
sont inefficaces.
133
[05AC08 / 12-2022] PSE
Perte de connaissance
Définition
La pe
.
Causes
Signes
science est réalisée en quelques secondes.
aériennes.
136
[05AC09 / 12-2022] PSE
Section de membre
Définition
Causes
;
de retrouver et préserver le membre sectionné.
139
214
[07AC09 / 06-2018] PSE①
Noyade
Définition
La noyade est une détresse respiratoire due à l’immersion ou à la submersion de la victime.
On parle de submersion lorsque le visage de la victime est recouvert d’eau ou d’un liquide, ce qui entraine
l’asphyxie de la victime et un arrêt cardiaque en quelques minutes.
On parle d’immersion lorsque le corps de la victime est dans l’eau alors que sa tête est au-dessus du niveau
de l’eau, dans la plupart des cas grâce au port d’un gilet de sauvetage. Dans ce cas, la victime a les voies
aériennes au-dessus de l’eau, même si elle a le visage éclaboussé par de l’eau, mais devient rapidement
hypotherme.
Une personne victime d’une noyade peut mourir ou survivre avec ou sans séquelles, mais quel que soit son
devenir, on dira qu’elle a été victime d’une noyade.
On parle de noyé lorsque la victime décède à la suite d’une noyade et qu’aucun geste de réanimation n’a
été réalisé.
Causes
La noyade peut provenir :
x d’une incapacité de la personne à maintenir ses voies aériennes hors de l’eau, car elle ne sait pas nager
(chute dans l’eau) ou est incapable de maintenir ses voies aériennes à l’air libre bien que sachant nager
(crampes ou épuisement musculaire, incarcération dans un véhicule tombé à l’eau, un bateau qui a
coulé) ;
x d’une affection médicale qui survient dans l’eau, particulièrement celle qui entraîne un trouble de la
conscience, une crise convulsive, un accident vasculaire cérébral ou un trouble du rythme cardiaque ;
x d’un traumatisme comme un traumatisme du rachis, la plupart du temps consécutif à un plongeon en
eau peu profonde ;
x de problèmes spécifiques survenant lors d’une plongée sous-marine (apnée ou en scaphandre
autonome).
L’hypothermie, l’hypoglycémie, la prise d’alcool ou de toxiques sont autant de facteurs qui peuvent faciliter
une noyade.
247
x la perte de connaissance est due à l’hypoxie ou parfois à un traumatisme, notamment de la nuque ou
du crâne ;
x les régurgitations sont fréquentes chez la victime de noyade et le risque d’inhalation de liquide
gastrique est très élevé. Ce risque augmente si des tentatives d’extraire l’eau contenue dans l’estomac
sont réalisées comme les compressions abdominales ;
x l’hypothermie chez la victime de noyade est fréquente et se constitue toujours rapidement. Ce
phénomène est amplifié chez le nourrisson et l’enfant ;
x l’arrêt cardiaque est le plus souvent d’origine respiratoire, secondaire à la noyade, plus rarement
d’origine cardiaque, précédant la noyade.
La noyade constitue un problème majeur de santé publique. En France, les noyades accidentelles sont
responsables de plus de 500 décès chaque année et parfois de graves séquelles. Chez les enfants d’un à
quatorze ans, elles représentent la deuxième cause de décès accidentel. Les hommes représentent plus de
deux tiers des victimes et les noyades surviennent préférentiellement à la mer ou dans des cours ou plans
d’eau.
Signes
C’est le 1er regard qui permet d’évoquer la noyade.
En fonction du temps passé dans l’eau, de l’âge et des antécédents, la victime peut présenter lors du bilan
un état de gravité différent. Ainsi, il est possible de se trouver en présence d’une victime :
x consciente qui est fatiguée, a froid et est souvent angoissée. Elle peut présenter une toux persistante
qui signe le passage d’eau dans les poumons ;
x consciente qui présente des signes de détresse respiratoire souvent associés à des vomissements et
des frissons ;
x qui a perdu connaissance et qui présente des signes de détresse respiratoire sans arrêt de la
respiration ;
x en arrêt cardiaque.
248
268
[08AC01 / 06-2018] PSE①
Brûlures
Définition
La brûlure est une lésion de la peau, des muqueuses (voies aériennes ou digestives) et des tissus sous-
jacents. Elle est qualifiée de :
x brûlure simple, lorsqu’il s’agit de rougeurs de la peau chez l’adulte ou d’une cloque dont la surface est
inférieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime ;
x brûlure grave, dès lors que l’on est en présence :
o d’une ou plusieurs cloques dont la surface totale est supérieure à celle de la moitié de la paume
de la main de la victime,
o d’une destruction plus profonde (aspect blanchâtre, couleur peau de chamois ou noirâtre
parfois indolore) associée souvent à des cloques et à une rougeur plus ou moins étendue,
o d’un aspect circulaire (qui fait le tour du cou ou d’un membre),
o d’une brûlure dont la localisation est sur le visage ou le cou, les mains, les articulations ou au
voisinage des orifices naturels,
Les brûlures de la bouche et du nez font toujours craindre la survenue rapide d’une difficulté
respiratoire, en particulier si elles sont associées à une raucité de la voix,
o d’une rougeur étendue (un coup de soleil généralisé par exemple) de la peau chez l’enfant,
o d’une brûlure d’origine électrique ou radiologique.
Cette gravité est plus ou moins importante en fonction des différentes caractéristiques de la brûlure.
Certaines brûlures sont du domaine du médecin traitant, d’autres nécessitent une prise en charge par un
véhicule d’évacuation et de premiers secours pour être acheminées vers un service d’urgence. Enfin, les
brûlures les plus graves nécessitent une médicalisation de leur transport avant leur acheminement vers un
centre de traitement des brûlures.
Causes
La brûlure peut être provoquée par la chaleur, des substances chimiques, l’électricité, le frottement ou des
radiations.
Signes
La reconnaissance d’une brûlure est en règle générale facile. Elle est réalisée le plus souvent au cours du
1er regard ou par l’écoute de la plainte principale.
269
Que la victime présente ou pas une détresse vitale, c’est au cours du 4ème regard que le secouriste analyse
les caractéristiques et par là même la gravité d’une brûlure.
Une brûlure se caractérise par :
x son aspect ;
x son étendue ;
x sa localisation ;
x la présence de douleur.
L’aspect des brûlures diffère en fonction de la profondeur de celle-ci :
x une peau rouge, sèche et douloureuse traduit une atteinte superficielle ;
x des cloques ou phlyctènes, uniques ou multiples et plus ou moins étendues, accompagnées d’une
douleur forte ou modérée, traduit une atteinte plus profonde ;
Elles peuvent se rompre spontanément en libérant un liquide clair. Leur apparition peut être retardée.
L’aspect humide d’une zone brûlée en dehors d’un refroidissement à l’eau signe cette atteinte plus
profonde.
x une pâleur cireuse, un aspect noirâtre ou brunâtre de la peau traduit une atteinte très profonde de
toutes les couches de la peau.
Ces brûlures sont souvent peu douloureuses, car les terminaisons nerveuses ont été détruites.
Une zone brûlée peut revêtir plusieurs aspects conjoints.
L’étendue de la brûlure doit être évaluée, car la surface atteinte conditionne également la conduite à tenir.
Pour évaluer cette étendue, le secouriste peut s’aider de différentes règles dont la plus connue, chez
l’adulte, est la règle de Wallace.
Chez l’enfant et pour des petites surfaces, il peut s’aider de la surface de la main (paume et doigts) de la
victime qui est égale à 1 % de la surface totale de la peau de la victime, quel que soit l’âge.
La localisation de la brûlure doit être décrite avec précision, notamment s’il s’agit de localisations
particulières comme :
x les brûlures des voies aériennes, objectivées par la présence de traces noires autour des narines et de
la bouche ou de la langue, l’existence de toux ou de crachats noirs (qui seront systématiquement
recherchés en cas de victimes d’incendie) ou de la modification de la voix qui devient rauque ;
x les brûlures des mains, des plis de flexion, du visage ;
x les brûlures à proximité immédiate des orifices naturels.
Une brûlure par ingestion doit être suspectée chez une personne qui, après avoir absorbé un liquide
brûlant ou caustique, présente de violentes douleurs dans la poitrine ou à l’abdomen, parfois associées à
des lésions de brûlure (chaleurs) ou des traces blanchâtres (caustiques) au niveau des lèvres ou de la
bouche.
Une brûlure par inhalation doit être suspectée chez une personne qui a respiré des fumées d’incendies ou
inhalé des produits chimiques.
270
[08PR01 / 11-2021] PSE①
Brûlures
Dans tous les cas,
x soustraire la victime à la cause et assurer une protection adaptée au contexte ;
x initier le bilan et lutter contre la brûlure ;
x poursuivre le bilan et surveiller attentivement la victime.
Brûlure thermique
x appliquer si nécessaire la conduite à tenir face à une victime dont les vêtements sont en feu ;
x refroidir la surface brûlée, le plus tôt possible après la survenue de la brûlure :
o si la brûlure s’est produite il y a moins de 30 minutes ;
o et si la victime est consciente ;
o et n’a pas de détresse circulatoire ;
x et si la surface brûlée est inférieure à : 20 % chez un adulte, 10 % chez un enfant ou un nourrisson.
Le refroidissement est réalisé avec de l’eau tempérée (15 à 25 °C), en laissant ruisseler l’eau sans
pression sur la brûlure1.
En l’absence de point d’eau tempérée, il est possible d’utiliser des compresses stériles enduites de gel
d’eau. Les conditions d’utilisation sont les mêmes que celles de l’arrosage et précisées par le fabriquant
ou l’autorité d’emploi.
x retirer les vêtements de la victime ;
Les vêtements de la victime doivent être retirés le plus tôt possible (en particulier lorsqu’il s’agit de
vêtements imprégnés de liquide brûlant) sans ôter ceux qui adhèrent à la peau. Ceci peut être fait
pendant l’arrosage. Il en est de même pour les bijoux, les montres, les ceintures qui doivent être retirés
de la zone brûlée avant que le gonflement ne devienne important.
x poursuivre la prise en charge en fonction de la gravité de la brûlure.
1
L’arrosage immédiat d’une brûlure soulage la douleur.
2
La couverture isotherme permet de lutter contre une hypothermie qui, chez un brûlé grave, peut survenir rapidement.
271
En présence d’une brûlure simple
x poursuivre l’arrosage jusqu’à la disparition de la douleur ;
x ne pas percer les cloques ;
x protéger la brûlure par un pansement stérile ou un film plastique non adhésif (type film alimentaire)
qui maintient l’humidité et épouse facilement la zone brûlée;
x conseiller à la victime de consulter un médecin ou un autre professionnel de santé :
o en cas d’apparition dans les jours qui suivent de fièvre, d’une zone chaude, rouge, gonflée ou
douloureuse,
o pour vérifier la validité de la vaccination antitétanique,
o s’il s’agit d’un enfant ou d’un nourrisson.
Brûlure électrique
x ne jamais toucher la victime avant d’avoir la certitude que tout risque électrique est écarté ;
x en présence d’une détresse vitale, appliquer la conduite à tenir adaptée ;
x en l’absence de détresse vitale :
o rechercher les points d’entrée et de sortie,
o traiter la brûlure comme une brûlure thermique.
Brûlure chimique
x ôter, en se protégeant, ou faire ôter par la victime, immédiatement, les vêtements et les chaussures,
s’ils sont imbibés de produit ;
x laver à grande eau tempérée (15 à 25 °C), durant vingt minutes au moins, la zone atteinte pour diluer et
éliminer le produit chimique ;
1
Ce type de brûlure doit être suspecté chez une personne qui a respiré des fumées d’incendie ou inhalé des produits chimiques.
2
Les difficultés respiratoires peuvent survenir à distance de l’accident.
272
[08AC02 / 09-2014] PSE①
Plaie
Définition
La plaie est une lésion de la peau avec effraction et atteinte possible des tissus sous-jacents.
Causes
Les plaies sont généralement secondaires à un traumatisme de :
x l’extérieur vers l’intérieur : coupure, piqûre, projectile, coup, morsures ;
x l’intérieur vers l’extérieur : fracture ouverte, l’os cassé perfore la peau.
Signes
La personne est le plus souvent victime d’un traumatisme, avec ou sans signe de détresse vitale.
C’est au cours du 4ème regard qu’est recherchée la présence de plaies, déterminée leur localisation, leur
aspect et identifiée leur gravité.
L’aspect d’une plaie permet d’apprécier plus facilement sa gravité et de décrire précisément la lésion lors
de la transmission du bilan. On distingue ainsi :
ವ la contusion, qui est un choc ou un coup susceptible de provoquer une rupture des vaisseaux situés
immédiatement sous la peau ;
Le sang s’échappe dans les tissus sous l’épiderme, donnant une coloration violette et un aspect gonflé à
la peau qui ne peut pas être rompue, c’est l’hématome. Ces hématomes sont parfois très étendus,
traduisant une lésion plus profonde comme une fracture ou une lésion interne.
ವ l’écorchure, qui est une plaie simple et superficielle avec un aspect rouge et suintant, souvent
douloureuse et généralement provoquée par une chute avec glissement ou friction ;
De petits corps étrangers incrustés dans la peau peuvent entraîner des infections secondaires.
ವ la coupure, qui est provoquée par un objet tranchant (couteau, morceau de verre) ;
Elle peut être accompagnée d’une hémorragie ou d’une lésion d’un organe sous-jacent.
ವ la plaie punctiforme (en forme de point), qui est une plaie souvent profonde, provoquée par un objet
pointu (clou, arme blanche, projectile) pouvant traverser les organes sous-jacents ;
273
C’est une plaie souvent grave même si son aspect extérieur ne l’est pas. Une plaie par injection de
liquide sous pression (accidents du travail ou de bricolage) présente le plus souvent ces caractéristiques.
ವ la lacération, qui est une déchirure souvent complexe de la peau par arrachement ou écrasement.
Cette plaie est irrégulière avec une atteinte des tissus sous-jacents.
Au-delà de l’aspect de la plaie, il convient d’en distinguer la gravité. Ainsi :
x une plaie est considérée comme simple lorsqu’il s’agit d’une petite coupure superficielle, d’une éraflure
saignant peu, qui n’est pas située au niveau d’un orifice naturel ou de l’œil ;
x une plaie est considérée comme grave du fait, entre autres :
o d’une hémorragie associée,
o d’un mécanisme pénétrant (objet tranchant ou perforant, morsures, projectiles),
o de sa localisation : cou, thorax, abdomen, œil, orifices naturels,
o de son aspect (déchiquetée, écrasée),
o de plaies multiples.
En cas de doute, la plaie doit être considérée comme grave.
Une plaie par injection de liquide sous pression est toujours une plaie grave dont la prise en charge
chirurgicale est urgente.
274
[08PR02 / 11-2021] PSE①
Plaie
En présence d’une plaie grave
Si la victime présente une détresse vitale :
x appliquer la conduite à tenir adaptée selon la détresse vitale constatée ;
x ne jamais retirer le corps étranger pénétrant ;
x protéger la plaie par un pansement stérile humidifié (eau stérile ou sérum physiologique).
En l’absence de détresse vitale :
x installer la victime en position d’attente adaptée ;
x ne jamais retirer le corps étranger pénétrant ;
x protéger la plaie par pansement stérile, à l’exception des plaies du thorax pour lesquelles il convient de
mettre en œuvre la procédure adaptée ;
x protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries ;
x poursuivre le bilan et surveiller attentivement son état.
276
[08AC08 / 09-2019] PSE①
Traumatisme des membres
Définition
Il existe trois types d’atteintes des os et des articulations des membres :
x l’entorse, qui est une lésion traumatique avec élongation, déchirure ou arrachement d’un ou plusieurs
ligaments à la suite d’un mouvement exagéré ou forcé de l’articulation (faux mouvement), créant un
écartement transitoire des deux extrémités osseuses ;
Une entorse peut s’accompagner d’un arrachement osseux.
x la luxation, qui est une lésion traumatique d’une articulation avec perte complète et permanente des
rapports articulaires normaux (l’articulation est déboîtée) ;
Les deux extrémités des os ne sont plus au contact l’une de l’autre. Ce déplacement s’accompagne le
plus souvent d’une lésion, voire d’une déchirure des ligaments qui entouraient et maintenaient
l’articulation. Parfois, la luxation s’accompagne d’une fracture ou d’une atteinte des nerfs et des
vaisseaux.
x la fracture, qui est une rupture totale ou partielle de l’os.
Elle est dite :
o simple lorsqu’il n’existe pas de lésions associées visibles,
o compliquée lorsqu’il existe des lésions des structures adjacentes (nerfs, ligaments, muscles,
vaisseaux), lorsqu’elle est accompagnée d’une plaie (fracture ouverte) et/ou si elle est
déplacée.
296
Signes
L’expression du mécanisme : Un traumatisme des membres ou des articulations est (chute ou choc
violent…).
Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre :
x de la perception d’un craquement au moment de la chute ou du choc ;
x d’une douleur vive à l’endroit de la blessure ou à côté, augmentée par le mouvement ou la palpation ;
x de la difficulté voire de l’impossibilité à bouger le membre atteint ou à se déplacer.
À l’examen, on peut trouver une déformation et un gonflement visibles au niveau de la lésion.
Chez la victime qui a perdu connaissance, même en l’absence d’une déformation et d’un gonflement
visible, une manifestation douloureuse lors de la palpation ou de la mobilisation de la victime doit faire
suspecter une fracture.
Si la plupart des lésions des os et des articulations sont évidentes, elles peuvent être parfois plus difficiles à
identifier. Le traumatisme de membre sera alors seulement suspecté par le secouriste et confirmé
éventuellement lors de l’examen médical et radiographique.
297
[08PR08 / 09-2019] PSE①
Traumatisme des membres
x limiter autant que possible les mouvements du membre blessé ;
x installer la victime :
o en position allongée, si l’atteinte se situe au niveau d’un membre inférieur,
Il convient d’indiquer à la victime de ne pas bouger.
o en position assise, si l’atteinte se situe au niveau d’un membre supérieur.
Il convient alors d’indiquer à la victime de placer le membre atteint contre sa poitrine et de le
soutenir avec une main dans la position la moins douloureuse possible.
x immobiliser le membre atteint à l’aide de l’attelle la plus appropriée ;
Lors de la mise en place de l’attelle, il faut toujours immobiliser la lésion et les articulations situées au-
dessus et en dessous.
x appliquer du froid si possible, sauf s’il s’agit d’une fracture ouverte ;
L’application de froid a pour effet de limiter le gonflement et diminuer la douleur.
x poursuivre le bilan et surveiller la victime.
298
186
[06AC06 / 06-2018] PSE①
Malaise et aggravation de maladie
Définition
Le malaise est une sensation pénible, traduisant un trouble du fonctionnement de l’organisme, sans que la
personne qui en est victime puisse en identifier l'origine. Ce trouble peut être fugace ou durable, de
survenue brutale ou progressive, ou correspondre à une maladie qui s’aggrave.
Parfois, la victime ne se rend pas compte de son trouble ou ne peut l’exprimer, c’est alors son entourage
qui constate une anomalie et qui demande d’intervenir.
Certaines personnes présentent des malaises répétitifs, souvent identiques, typiques d’une maladie
(troubles cardiaques, diabète, asthme). On distingue couramment :
x le malaise bénin, qui est le plus courant, pour lequel la victime ne montre pas de détresse vitale et dont
les signes disparaissent après quelques minutes de repos ;
Ce type de malaise a souvent une cause facilement identifiable :
o fatigue et manque de sommeil,
o stress, émotion, colère,
o douleur violente,
o erreurs alimentaires : repas copieux bien arrosé ou jeûne trop prolongé.
x le malaise grave, qui peut être révélateur d'une situation pouvant à tout moment entraîner une
détresse vitale.
Les manifestations que présente la victime peuvent être caractéristiques d’une maladie
potentiellement grave et les signes, intenses et localisés, ne s’améliorent pas spontanément ou se
répètent malgré la mise au repos.
Causes
De nombreuses causes peuvent entraîner un malaise ou l’aggravation d’une maladie, telles que :
x une modification des conditions de vie : alimentation (jeûne prolongé, excès alimentaire), exercice
physique (intense, prolongé, inhabituel), surmenage, fatigue, manque de sommeil, stress, émotions,
traitements médicamenteux (prescription récente, modification de posologie, arrêt brutal d’un
traitement au long cours) ;
x l’expression d’un problème de santé non connu, comme :
o un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme cérébral accidentel récent,
o une hypo ou hyper-tension artérielle,
o une hypo ou hyper-glycémie,
o une fièvre élevée.
Il ne faut pas confondre un malaise ou une aggravation brutale d’une maladie avec la survenue de signes ou
de manifestions qui sont secondaires à :
x une exposition à des facteurs thermiques extrêmes induisant :
o une hypothermie par exposition accidentelle au froid,
o une hyperthermie (coup de chaleur, par exemple).
x une exposition à un produit toxique : monoxyde de carbone, drogue, alcool…
Signes
202
La victime est consciente et peut présenter des signes de gravité tels que :
x une sensation de froid 1;
x une pâleur intense ;
x une difficulté à respirer 2;
x une paralysie du bras ou de la jambe, même transitoire ;
x une difficulté à parler ainsi qu’une déformation de la bouche ;
x une température de la peau, en particulier chez le nourrisson et la personne âgée, très élevée ou très
basse après une exposition prolongée respectivement à la chaleur ou au froid.
En l’absence de signe de détresse vitale rapidement identifiable, c’est le 4ème regard qui permet de
retrouver les signes d’un malaise.
L’analyse de la plainte de la victime permet de mettre en évidence des sensations particulières
(symptômes) tels que :
x une angoisse, exprimée par des mots, tels que « Je ne me sens pas bien », « je me sens mal », « je vais
mourir… » ;
x une douleur « dans la poitrine » ou « au ventre », inhabituelle ;
x une difficulté à respirer ;
x une faiblesse brutale et intense ;
x une difficulté à réaliser certains mouvements ;
x des troubles visuels ou auditifs ;
x une sensation de chaleur ou de froid ;
x des nausées, vertiges ;
x des maux de tête intenses et récents.
L’interrogatoire permet de retrouver parfois des antécédents médicaux (maladies) ainsi que l’existence
d’un traitement à prendre régulièrement ou en cas de malaise.
L’examen de la victime permet de mettre en évidence des signes tels que :
x une difficulté d’élocution, une paralysie d’une partie du corps, des troubles de l’orientation dans
l’espace (où sommes-nous ?), dans le temps (d’après vous, quelle est la date d’aujourd’hui ?) ;
x des tremblements ;
x des extrémités bleutées (cyanose) ;
x une fréquence cardiaque supérieure à 120 battements par minute ou inférieure à quarante battements
par minute ;
x une fréquence respiratoire supérieure à vingt mouvements par minute ;
x des vomissements, des diarrhées.
1
La victime est couverte de sueur, sans avoir fourni d’effort ou sans que la température ambiante en soit la cause.
2
La victime ne peut plus parler ou le fait avec de grandes difficultés.
203
[06PR06 / 09-2014] PSE①
Malaise et aggravation de maladie
x mettre au repos :
o en position assise ou demi-assise, en cas de gêne respiratoire1,
o en position allongée (sur un lit, un brancard ou à même le sol)2, le plus souvent,
o dans la position où la victime se sent le mieux, en cas de refus d’adopter les positions précitées.
x aider la victime à :
o dégrafer ses vêtements, en cas de gêne,
o prendre son médicament ou du sucre si c’est nécessaire.
x rassurer la victime ;
x protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries ;
Si nécessaire, l’installer à l’abri et la soustraire des autres nuisances : bruit, foule…
x transmettre les informations recueillies pour avoir un avis médical et appliquer les consignes ;
x surveiller la victime.
1
La position assise ou demi-assise facilite la respiration et soulage la victime.
2
La position allongée est importante, car un malaise bénin cède spontanément une fois la victime dans cette position.
204
391
[11AC01 / 09-2014] PSE①
Situation à nombreuses victimes
Définition
La situation à nombreuses victimes se définit comme une situation accidentelle d’ampleur ayant fait de
nombreuses victimes ou ayant un potentiel évolutif pouvant entraîner de nombreuses victimes.
Une telle situation est un événement particulier qui nécessite une méthode de travail différente des autres
interventions.
L’accident catastrophique à effet limité est une situation à nombreuses victimes qui se caractérise par :
x un accident ou une situation unique entraînant un afflux brutal, mais relativement limité de victimes
(entre 10 et 100), plus ou moins gravement atteintes au plan physique ou psychique, auquel les secours
ne peuvent pas immédiatement faire face du fait d’une inadéquation temporaire entre les besoins et
les moyens rapidement disponibles ou l’inhibition de ces moyens par l’accident ;
x une situation évolutive, tel un incendie par exemple, susceptible d’entraîner un nombre
potentiellement élevé de victimes (moins de la centaine) et qui nécessite rapidement l’envoi de
moyens en nombre.
Causes
Les situations à multiples victimes trouvent leurs origines dans différents types de sinistres :
x accidents de trafic : routier, ferroviaire, aérien, maritime ou fluvial ;
x incendies : feux d’habitations collectives, d’établissements de soins (hôpitaux, maisons de retraite…),
d’établissements recevant du public (salles de spectacles…), de tunnel, etc. ;
x effondrements de structures (explosion, glissement de terrain, avalanche, vétusté) ;
x accidents sociaux : manifestations avec de grands mouvements de foules (émeutes, paniques…),
agressions collectives… ;
x actes de terrorisme : explosions, armes chimiques… ;
x catastrophes naturelles limitées : avalanches, glissements de terrain, tremblements de terre,
inondations, raz-de-marée, tornades… ;
x catastrophes technologiques : fuites de produits, explosion d’installations de matières dangereuses,
rupture de barrage… ;
x accidents infectieux : intoxications collectives, épidémies, bioterrorisme…
Caractéristiques
Les principales conséquences caractérisant un accident entraînant de nombreuses victimes peuvent être :
x la présence de nombreuses victimes réelles ou potentielles ;
x des dégâts matériels importants ;
x une inadéquation, initiale et temporaire, entre les moyens immédiatement disponibles et les besoins.
392
Les lésions rencontrées chez les victimes sont uniques ou multiples, visibles ou non, et leurs conséquences
peuvent être immédiates ou retardées. Des lésions internes, dues à une explosion, une compression
prolongée d’un membre ou à une exposition à des toxiques (chimiques, radiologiques, fumées d’incendie…)
peuvent entraîner des détresses vitales après un temps de latence.
L’accès aux victimes est un élément important de ce type d’intervention. Certaines peuvent être accessibles
immédiatement, car retrouvées en surface ou, au contraire, difficilement repérables, car recouvertes
(poussières…). D’autres, emprisonnées sous d’importantes structures ou enfouies en profondeur, sous les
gravats, nécessiteront la mise en œuvre de moyens spécialisés de dégagement. Le piétinement des
structures et le bruit sont autant d’éléments qui peuvent rendre plus difficile leur localisation.
Les blessés ne sont pas les seules victimes à prendre en charge. Un grand nombre de personnes, non
blessées, sont tout de même considérées comme victimes de la catastrophe, car elles auront un proche
perdu de vue, tué ou blessé, ou bien parce qu’elles auront assisté à des scènes difficilement supportables,
perdu un bien matériel important (habitation détruite…). Victimes d’un traumatisme psychique, ces
personnes présentent des manifestations caractéristiques que les secours reconnaîtront et dont la prise en
charge est nécessaire.
Leur regroupement au sein d’une zone dédiée aux impliqués est primordial pour assurer leur prise en
charge. Au côté du personnel spécialisé des cellules d’urgence médico-psychologique (CUMP), le secouriste
peut apporter une aide et une écoute réconfortante à ces victimes et faciliter ainsi l’expression des
émotions ressenties.
Un certain nombre de victimes seront aussi découvertes en arrêt cardiaque ou mortes. Les corps peuvent
être intacts ou fortement mutilés.
1
L’organisation de la réponse de la sécurité civile (ORSEC) est définie par le décret n° 2005-1157 du 13 septembre 2005 modifié
relatif au plan ORSEC et pris pour application des articles L741-1 à L741-5 du code de la sécurité intérieure.
393
SERVICE DEPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DU DOUBS
Etablissement public
Corps départemental de sapeurs-pompiers
ANATOMIE - PHYSIOLOGIE:
pour faciliter les échanges entre les différents intervenant, et votre compréhension, il
est nécessaire d’acquerir certaines connaissances théoriques sur le corps humain.
L’ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE
1. LA FONCTION CIRCULATOIRE
1.1 Rôle
L’appareil circulatoire a pour fonction essentielle d’assurer le transport de l’oxygène des poumons
aux différentes parties du corps (cerveau, cœur, muscle, foie, reins…) et de permettre en retour
l’élimination du dioxyde de carbone. Il intervient également dans la distribution des aliments aux
tissus et, en retour, le transport des déchets pour permettre leur élimination. De plus, il intervient
dans la régulation de la température.
1.2 Composition
1.1.1 Le cœur
Artère aorte
Artère pulmonaire
Veine pulmonaire
Oreillette gauche
Oreillette droite
Ventricule gauche
Ventricule droite
Myocarde
Péricarde
Artère aorte
Veine pulmonaire
Artère
pulmonaire
Artère
coronaire
Péricarde
24
Les vaisseaux sanguins dirigent le sang à l’intérieur de l’organisme. Le corps humain possède trois
types de vaisseaux
Les artères qui ont un débit important et une pression élevée, chargées de diriger le sang de la
sortie du cœur vers les capillaires ;
Les veines qui sont chargées de ramener le sang des capillaires vers le cœur. Elles peuvent
aussi avoir un débit important ;
Les capillaires (petits vaisseaux) qui composent un véritable réseau de distribution du sang
aux différentes parties du corps humain.
Capillaires
1.1.3 Le sang
Le sang est composé d’un liquide contenant des cellules et d’autres composants, chacun ayant
une fonction spécifique. Son volume est de 5 à 7 litres chez l’adulte.
Le liquide qui transporte les cellules est le plasma. Les différentes cellules sont :
Les globules rouges, qui transportent l’oxygène des poumons aux tissus de l’organisme et, en
retour, le gaz carbonique ;
Les globules blancs, qui ont une fonction de « recherche et destruction » et qui luttent
contre les agents infectieux qui ont pénétré dans l’organisme ;
Les plaquettes, qui réagissent entre elles et avec les autres composants du plasma pour
fabriquer le « caillot » qui obture les plaies et arrête le saignement.
Plasma
Globule blanc
Plaquette
Globule rouge
2. LA FONCTION RESPIRATOIRE
2.1 Composition
Les voies respiratoires ou voies aériennes sont constituées d’une série de cavités et de
conduits s’étendant du nez jusqu’aux poumons. Elles sont composées :
Du larynx. Le signe externe qui permet de le reconnaître chez l’individu est la pomme
d’Adam. Il contient les cordes vocales qui permettent, non seulement de créer la voix mais
aussi de fermer le larynx et d’éviter ainsi le passage de corps étrangers dans les poumons.
De la trachée. Tube vertical qui descend à travers le cou jusque dans le thorax.
Fosses nasales
Bouche
Pharynx
Langue
Epiglotte
Larynx
Œsophage
Trachée
Fig. 1
Larynx
Trachée
Plèvre
Bronches
Poumon gauche
Diaphragme
Fig. 2
Alvéoles
pulmonaires
Bronches
Fig. 3
Artère aorte
Veine pulmonaire
Vaisseaux
pulmonaires
Cage articulée où sont enfermés les poumons et le cœur. Elle est constituée :
Des côtes, qui sont réunies en avant par le sternum et s’articulent en arrière avec la
colonne vertébrale ;
Des muscles respiratoires principaux qui assurent les mouvements de la cage
thoracique ;
Des muscles inspirateurs qui élèvent et écartent les côtes ;
Des muscles expirateurs qui abaissent et rapprochent les côtes ;
Des muscles respiratoires accessoires qui ne sont mis en œuvre que lors d’un effort
intense, d’une détresse respiratoire ou d’une fièvre élevée.
Cartilages
costaux
Sternum
Appendice
Côtes xiphoïde
Diaphragme
Nous inspirons de l’air afin d’amener l’oxygène dans les poumons et nous expirons l’air pour
évacuer le déchet gazeux - le dioxyde de carbone (gaz carbonique).
La respiration comprend, non seulement l’échange des gaz (oxygène et dioxyde de carbone) au
niveau des poumons mais aussi leur transport par le sang et leur utilisation au niveau des cellules
de tout le corps.
L’appareil respiratoire est composé des voies aériennes, des poumons et des vaisseaux sanguins
pulmonaires.
Dans les poumons, l’oxygène passe des petits sacs d’air (alvéoles pulmonaires) vers des petits
vaisseaux sanguins (capillaires pulmonaires). Au même moment, le dioxyde de carbone est libéré
des capillaires vers les alvéoles puis il est évacué lorsque nous expirons.
La respiration est donc l’utilisation de l’oxygène par notre corps et le rejet de dioxyde de
carbone. L’appareil circulatoire assure la distribution de l’oxygène des poumons vers les tissus et
la récupération du gaz carbonique.
CO2 O2
Poumons
Capillaire
s
Echanges
gazeux
Veines pulmonaires
Artères pulmonaires
Artères
Cœur
Veines
Organes
Capillaires
La respiration est contrôlée par des centres nerveux situés dans la base du cerveau. La respiration
se décompose en deux temps :
L’inspiration normale :
L’air entre ;
L’expiration normale :
3. LA FONCTION NEUROLOGIQUE
3.1 Composition
3.1.1 Le cerveau
Le cerveau est une véritable « unité centrale » d’un ordinateur et contrôle plusieurs fonctions :
La moelle épinière est un véritable conducteur vertical constitué d’un réseau complexe de nerfs qui
permet un transit bidirectionnel d’informations entre le cerveau et le reste de l’organisme.
Les nerfs sortent de la moelle épinière et se dirigent vers toutes les parties de l’organisme. Certains
nerfs transmettent au cerveau des informations sur ce que le corps ressent ou reçoit.
Cerveau
Moële
épinière
Nerfs
Sans système nerveux nous ne pourrions pas percevoir les sensations et nous ne pourrions pas
contrôler les contractions de nos muscles. Une atteinte de la moelle épinière et des nerfs entraîne une
perturbation voire une disparition des sensations et de la contraction des muscles (paralysie).
Elle a pour rôle :
- Le réflexe de toux, qui permet l’expulsion des liquides ou petites particules des
voies aériennes ;
Une altération du cerveau peut entraîner une perte de toute capacité relationnelle, des troubles du
comportement et une perte de la conscience, une disparition du tonus musculaire (obstruction
des voies aériennes) et une perte du pouvoir de déglutition (encombrement des voies aériennes).
4. L’APPAREIL LOCOMOTEUR
Les termes anatomiques de ce paragraphe sont utilisés pour nommer et situer le lieu d’une lésion
traumatique (plaie, brûlure, déformation…), d’une douleur ou de toute autre manifestation visible
sur le corps humain.
La position anatomique de référence est la position imaginaire d’une personne à partir de laquelle
doit se faire toute localisation d’une lésion éventuelle.
Cette position se définie comme une personne debout, de face, bras légèrement écartés,
pouces vers l’extérieur.
Antérieur identifie la partie «vue de face» de la personne et postérieur la partie «vu de dos»
;
Axe médian : se réfère à une ligne verticale imaginaire passant par la tête et par les pieds.
Il sépare le corps en deux parties, partie droite et partie gauche de la personne.
Supérieur, partie proche de la tête et inférieur, partie proche des pieds.
Membres
supérieurs
Membres
inférieurs
Tête
Cou, nuque
Tronc
Membre
supérieur
Membre
inférieur
4.2 Composition
L’appareil locomoteur est composé d’un ensemble d’os unis entre eux par des articulations et mis
en mouvements par des muscles. Il constitue la charpente du corps.
1.2.1 Le squelette
Fig. 1 Fig. 2
Cervicales
Dorsales
Disques
intervertébraux
Lombaires
Sacrum
38
Coccyx
Fig. 3
Clavicules
Omoplates
Humérus
Radius
Cubitus
Carpes (8)
Métacarpes (5)
Phalanges (14)
Fig. 4
Sternum
Côtes
Fig. 5
Os iliaques
Fig. 6
Fémur
Péroné
Tibia
Phalanges (14)
Les articulations immobiles soudent deux os l’un à l’autre, comme les os du bassin ou les
os du crâne (Fig. 1) ;
Les articulations semi-mobiles (vertèbres), qui ne permettent qu’un très léger mouvement ;
(Fig. 2)
Les articulations mobiles permettent les mouvements, comme le coude et le genou (Fig. 3).
Au sein d’une articulation, l’extrémité des deux os est recouverte de cartilage et enduite d’un
liquide lubrifiant pour limiter les effets du frottement. Ces deux extrémités sont maintenues l’une
contre l’autre grâce à des bandes de tissu élastique, les ligaments.
Fig. 3 (coude)
Les muscles permettent les mouvements des différentes parties du corps. Ils sont fixés aux os par
des bandelettes très solides, les tendons et peuvent être commandés par le cerveau. Ils agissent par
groupe, quand un groupe se contracte, le groupe de muscles opposé se relâche.
Tendons
La peau recouvre toute la surface du corps et se continue par les muqueuses au niveau des
orifices naturels (fig. 1.1).
La peau a trois fonctions essentielles :
• Protéger l’organisme contre les agressions extérieures ;
• Participer à la régulation de la température ;
• Informer l’organisme sur l’environnement extérieur.
La peau protège notre organisme des agressions extérieures. Ses différentes couches
constituent une barrière aux nombreux facteurs agressifs comme les agents infectieux
(bactéries et virus).
La peau participe aussi à la régulation de la température de l’organisme :
• Si la température augmente, les petits vaisseaux contenus dans la peau se dilatent et
transportent la chaleur à la surface de la peau pour l’échanger avec l’air. L’évaporation
de la sueur participe à la déperdition de la chaleur.
• Exposés au froid, les petits vaisseaux de la peau se contractent, orientant ainsi la
chaleur vers l’intérieur de l’organisme en évitant une déperdition de chaleur.
La peau perçoit les informations sur l’environnement extérieur. Le toucher, la pression et la
douleur sont les principales informations perçues. Il en est de même pour la sensation de
chaud et de froid. Ces perceptions sont récoltées par des capteurs situés dans la peau et
transmis par l’intermédiaire des nerfs, puis de la moelle épinière au cerveau. Ce dernier agit
comme un ordinateur pour interpréter ces perceptions.
Epiderme Pore
s
Derme Glandes
sudoripares