Rapport TSN EDF Tricastin 2021

Tricastin Rapport annuel d’information
2021 du public relatif aux installations

nucléaires de la centrale EDF
du Tricastin – 2021
Ce rapport est rédigé au titre

des articles L125-15 et L125-16
du Code de l’environnement
Introduction
Tout exploitant d’une installation nucléaire de base (INB) établit chaque

année un rapport destiné à informer le public quant aux activités qui y
sont menées.
Les réacteurs nucléaires sont définis → 1 Les dispositions prises pour prévenir Conformément à l’article L. 125-16 du
comme des INB selon l’article L.593-2 du ou limiter les risques et inconvé- Code de l’environnement, le rapport est
Code de l’environnement. Ces ins- nients que l’installation peut pré- soumis à la Commission santé, sécuri-
tallations sont autorisées par décret senter pour les intérêts mentionnés té et conditions de travail (CSSCT) du
pris après avis de l’Autorité de sûreté à l’article L. 593-1 ; Comité social et économique (CSE) de
nucléaire (ASN) et après enquête pu- → 2 Les incidents et accidents, soumis à l’INB qui peut formuler des recomman-
blique. Leur conception, construction, obligation de déclaration en appli- dations. Ces recommandations sont, le
fonctionnement et démantèlement cation de l’article L. 591-5, survenus cas échéant, annexées au document aux
sont réglementés avec pour objectif dans le périmètre de l’installation fins de publication et de transmission.
de prévenir et de limiter : les risques ainsi que les mesures prises pour Le rapport est rendu public. Il est éga-
et inconvénients que l’installation peut en limiter le développement et les lement transmis à la Commission locale
présenter pour les intérêts mentionnés conséquences sur la santé des per- d’information (CLI) et au Haut comité
à l’article L. 593-1 du Code de l’environ- sonnes et sur l’environnement ; pour la transparence et l’information
nement. sur la sécurité nucléaire (HCTISN).
→ 3 La nature et les résultats des me-
Conformément à l’article L. 125-15 du sures des rejets radioactifs et non
Code de l’environnement, EDF, exploitant radioactifs de l’installation dans
des INB de la centrale du Tricastin, a l’environnement ;
établi le présent rapport concernant :
→ 4 La nature et la quantité de déchets
entreposés dans le périmètre de ASN / CLI / CSE
l’installation ainsi que les mesures → voir le glossaire p.54
prises pour en limiter le volume et
les effets sur la santé et sur l’envi-
ronnement, en particulier sur les
sols et les eaux.
2 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

→
Sommaire
Les installations nucléaires ▪ 2.5 Les contrôles ..........................................................p 24
1
de la centrale EDF du Tricastin ............... p 04 2.5.1 Les contrôles internes ......................................p 24
2.5.2 Les contrôles externes ................................... p 25
La prévention et la limitation
2
des risques et inconvénients .................... p 06 ▪ 2.6 Les actions d’amélioration ........................ p 26
▪ 2.1 Définitions et objectif : risques, 2.6.1 La formation pour renforcer
inconvénients, intérêts protégés ........ p 06 les compétences ................................................. p 26
2.6.2 Les procédures administratives
▪ 2.2 La prévention et la limitation
menées en 2021 ................................................. p 26
des risques .............................................................. p 07
2.2.1 La sûreté nucléaire ............................................ p 07 La radioprotection
3
2.2.2 La maîtrise du risque incendie en lien des intervenants .................................................. p 28
avec le service départemental
Les incidents et accidents survenus
d’incendie et de secours .............................. p 10 4
dans les installations en 2021 .................... p 31
2.2.3 La maîtrise des risques liés
à l’utilisation des fluides La nature et les résultats
5
industriels ................................................................ p 12 des mesures des rejets ................................... p 36
2.2.4 Les évaluations complémentaires ▪ 5.1 Les rejets d’effluents radioactifs .......... p 36
de sûreté à la suite de l’accident 5.1.1 Les rejets d’effluents
de Fukushima ........................................................ p 13 radioactifs liquides ............................................. p 36
2.2.5 L’organisation de la crise .............................. p 14 5.1.2 Les rejets d’effluents
▪ 2.3 La prévention et la limitation radioactifs gazeux ............................................. p 38
des inconvénients .............................................. p 16 ▪ 5.2 Les rejets d’effluents
2.3.1 Les impacts : non radioactifs ................................................... p 38
prélèvements et rejets ..................................... p 16 5.2.1 Les rejets d’effluents chimiques .............. p 38
2.3.1.1 Les rejets d’effluents 5.2.2 Les rejets thermiques ..................................... p 39
radioactifs liquides ................................................ p 16
2.3.1.2 Les rejets d’effluents 6 La gestion des déchets .................................. p 40
radioactifs gazeux ................................................. p 17
▪ 6.1 Les déchets radioactifs ................................ p 40
2.3.1.3 Les rejets chimiques ............................. p 18
▪ 6.2 Les déchets non radioactifs ..................... p 45
2.3.1.4 Les rejets thermiques ......................... p 18
2.3.1.5 Les rejets et prises d’eau .................... p 19 Les actions en matière
7
2.3.1.6 La surveillance des rejets de transparence et d’information ...... p 47
et de l’environnement ......................................... p 19
2.3.2 Les nuisances ........................................................ p 21 Conclusion ........................................................................... p 50
▪ 2.4 Les réexamens périodiques ...................... p 22 Recommandations du CSE ...................................... p 52
Glossaire ................................................................................. p 54
Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 3

1 Les installations nucléaires
de la centrale du Tricastin
Les installations nucléaires de base du centre Le CNPE fait partie intégrante du complexe
nucléaire de production d’électricité (CNPE) du nucléaire du Tricastin, qui regroupe la centrale de
Tricastin sont situées sur la commune de Saint- production d’électricité EDF et différentes instal-
Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme, à mi-che- lations nucléaires du groupe ORANO intervenant
min des villes de Montélimar et d’Orange et dans le cycle de l’uranium utilisé dans les réacteurs
au carrefour de quatre départements (Drôme, à eau sous pression (REP).
Ardèche, Vaucluse et Gard) et de trois régions La centrale EDF occupe une surface de 55 hec-
administratives (Auvergne-Rhône-Alpes, tares, dont 35 hectares dédiés aux installations de
Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie). production, en bordure du canal de dérivation du
Rhône (canal de Donzère-Mondragon). Les pre-
miers travaux de construction ont débuté en 1974.
Les installations EDF du Tricastin comprennent
quatre unités de production d’électricité en fonc-
tionnement :
→ deux unités de la filière à eau sous pression (REP)
d’une puissance de 915 mégawatts électriques,
refroidies chacune par l’eau du canal de dériva-
tion du Rhône : Tricastin 1 et 2, mises en service
en 1980. Ces deux réacteurs constituent l’installa-
tion nucléaire de base (INB) n° 87 ;
→ deux unités de la filière à eau sous pression
(REP) d’une puissance respective de 940 et 915
mégawatts électriques, refroidies chacune par
l’eau du canal de dérivation du Rhône : Tricastin 3
et 4, mises en service en 1981. Ces deux réacteurs
constituent l’installation nucléaire de base (INB)
n° 88.
Le site compte 1 400 salariés EDF et près de 600
salariés d’entreprises extérieures.

→ LOCALISATION DU SITE

2 La prévention et la limitation
des risques et inconvénients
2.1 Définitions et objectif : risques,

inconvénients, intérêts protégés
Ce rapport a notamment pour objectif de Pour atteindre un niveau de risques aussi faible
présenter « les dispositions prises pour préve- que possible, l’exploitant prévoit des mesures
nir ou limiter les risques et inconvénients que prises pour prévenir ces risques et des mesures
l’installation peut présenter pour les intérêts propres à limiter la probabilité des accidents et
mentionnés à l’article L. 593-1 » (article L. 125-15 leurs effets. Cette démonstration de la maîtrise
du code de l’environnement). Les intérêts pro- des risques est portée par le rapport de sûreté.
tégés sont la sécurité, la santé et la salubrité Pour atteindre un niveau d’inconvénients aussi
publiques ainsi que la protection de la nature faible que possible, l’exploitant prévoit des me-
et de l’environnement. sures pour éviter ces inconvénients ou, à défaut,
Le décret autorisant la création d’une installation des mesures visant à les réduire ou à les com-
nucléaire ne peut être délivré que si l’exploitant penser. Les inconvénients incluent, d’une part les
démontre que les dispositions techniques ou impacts occasionnés par l’installation sur la santé
d’organisation prises ou envisagées aux stades de du public et l’environnement du fait des prélève-
la conception, de la construction et du fonction- ments d’eau et rejets, et d’autre part, les nuisances
nement, ainsi que les principes généraux proposés qu’elle peut engendrer, notamment par la disper-
pour le démantèlement sont de nature à prévenir sion de micro-organismes pathogènes, les bruits et
ou à limiter de manière suffisante les risques ou vibrations, les odeurs ou l’envol de poussières. La
inconvénients que l’installation présente pour les démonstration de la maîtrise des inconvénients est
intérêts protégés. L’objectif est d’atteindre, compte portée par l’étude d’impact.
tenu de l’état des connaissances, des pratiques et
de la vulnérabilité de l’environnement, un niveau
des risques et inconvénients aussi faible que
possible dans des conditions économiquement
acceptables.

2.2 La prévention
et la limitation des risques
2.2.1 La sûreté nucléaire
La priorité du groupe EDF est d’assurer la sûreté Ces « barrières de sûreté » sont des obstacles phy-
nucléaire, en garantissant le confinement de la siques à la dispersion des produits radioactifs dans
matière radioactive. La mise en œuvre des dispo- l’environnement. Les sources des produits radioac-
sitions décrites dans le paragraphe ci-dessous (La tifs ont des origines diverses, dont l’une d’elles est
sûreté nucléaire) permet la protection des popula- le combustible placé dans le cœur du réacteur. Les
tions. Par ailleurs, EDF apporte sa contribution à la trois barrières physiques qui séparent le combus-
sensibilisation du public aux risques, en particulier tible de l’atmosphère sont :
au travers de campagnes de renouvellement des → la gaine du combustible ;
comprimés d’iode auprès des riverains.
→ le circuit primaire ;
La sûreté nucléaire est l’ensemble des dispositions
→ l’enceinte de confinement en béton du bâtiment
techniques et des mesures d’organisation relatives
réacteur.
à la conception, à la construction, au fonctionne-
ment, à l’arrêt et au démantèlement des installa- L’étanchéité de ces barrières est mesurée en
tions nucléaires de base ainsi qu’au transport des permanence pendant le fonctionnement de
substances radioactives, prises en vue de prévenir l’installation, et fait l’objet d’essais périodiques. Les
les accidents ou d’en limiter les effets. Ces dispo- critères à satisfaire sont inscrits dans le référentiel
sitions et mesures, intégrées à la conception et la de sûreté (voir page 8 Des règles d’exploitation
construction, sont renforcées et améliorées tout strictes et rigoureuses) approuvé par l’Autorité de
sûreté nucléaire (ASN). ASN
au long de l’exploitation de l’installation nucléaire.
→ voir le
LES QUATRE FONCTIONS DE LA LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE REPOSE ÉGALEMENT glossaire p.54
DÉMONSTRATION DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE : SUR DEUX PRINCIPES MAJEURS :
→ contrôler et maîtriser à tout instant la puissance → la « défense en profondeur », qui consiste à
des réacteurs ; installer plusieurs lignes de défenses successives
contre les défaillances possibles des matériels et
→ refroidir le combustible en fonction de l’énergie
des hommes ;
produite grâce aux systèmes prévus en redon-
dance pour pallier les défaillances ; → la « redondance des circuits », qui repose sur
la duplication des systèmes de sûreté pour
→ confiner les produits radioactifs derrière trois
disposer toujours d’un matériel disponible pour
barrières successives ;
conduire l’installation.
→ assurer la protection des personnes et de l’envi-
ronnement contre les rayonnements ionisants.
→ TROIS BARRIÈRES DE SÛRETÉ

ENFIN, L’EXIGENCE EN MATIÈRE DE SÛRETÉ DES RÈGLES D’EXPLOITATION STRICTES
NUCLÉAIRE S’APPUIE SUR PLUSIEURS ET RIGOUREUSES
FONDAMENTAUX, NOTAMMENT : L’exploitation des réacteurs nucléaires en fonc-
→ la robustesse de la conception des installations ; tionnement est régie par un ensemble de textes,
→ la qualité de l’exploitation grâce à un personnel appelé le « référentiel », décrivant tant la concep-
formé en permanence, grâce aux organisation de l’installation que les exigences de conduite
tions et à l’application de procédures strictes et de contrôle. Sans être exhaustif, les documents
(à l’image de ce que font d’autres industries majeurs de ce référentiel sont :
de pointe), grâce enfin à la « culture de sûreté », → le rapport de sûreté (RDS) qui recense les
véritable état d’esprit conditionnant les atti- risques auxquels l’installation peut exposer,
tudes et les pratiques. directement ou indirectement, les intérêts
Cette « culture de sûreté » est notamment mentionnés à l’article L. 593-1, que la cause soit
développée par la formation et l’entraînement interne ou externe à l’installation ;
du personnel EDF et des entreprises prestataires → les règles générales d’exploitation (RGE) qui pré-
amenées à intervenir sur les installations. cisent les spécifications techniques à respecter,
Pour conserver en permanence les meilleures les essais périodiques à effectuer et la conduite
performances en matière de sûreté nucléaire, à tenir en cas d’incident ou d’accident. Elles
les centrales ont mis en place un contrôle interne tiennent compte de l’état de l’installation et cer-
présent à tous les niveaux. taines d’entre elles sont approuvées par l’ASN ;
Pour assurer la mission interne de vérification, - les spécifications techniques d’exploitation
le directeur de la centrale s’appuie sur une struc- listent les matériels devant être disponibles
ture sûreté qualité, constituée d’une direction pour exploiter l’installation et décrivent la
et d’un service sûreté qualité. conduite à tenir en cas d’indisponibilité de l’un d’eux ;
Ce service comprend des ingénieurs sûreté, des - le programme d’essais périodiques à réaliser
auditeurs et des chargés de mission qui assurent, pour chaque matériel nécessaire à la sûreté et
dans le domaine de la sûreté et de la qualité, les les critères à satisfaire pour s’assurer de leur
missions relevant de la vérification, de l’analyse bon fonctionnement ;
et du conseil-assistance auprès des services - l’ensemble des procédures à suivre en cas
opérationnels. d’incident ou d’accident pour la conduite de
Par ailleurs, les installations nucléaires sont sou- l’installation ;
mises au contrôle de l’ASN. Celle-ci, compétente - l’ensemble des procédures à suivre lors du
pour autoriser la mise en service d’une centrale redémarrage après le changement du com-
nucléaire, veille également au respect des dispo- bustible et la surveillance du comportement
sitions tendant à la protection des intérêts et, en du combustible pendant le cycle.
premier lieu, aux règles de sûreté nucléaire et de Le cas échéant, l’exploitant déclare à l’ASN selon
radioprotection, en cours de fonctionnement les modalités de son guide relatif à la déclaration
et de démantèlement. et à la codification des critères relatifs aux événe-
ments significatifs du 21 octobre 2005, mis à jour
en 2019, sous forme d’événements significatifs
impliquant la sûreté (ESS), les éventuels non-res-
pects aux référentiels, ce qui constitue une forme
de mesure d’évaluation de leur mise en œuvre.
Des règles strictes pour assurer la sûreté des installations

Les assemblages de conbustible dans la piscine d’un réacteur

→ La formation apporte une culture du risque
2.2.2 La maîtrise du risque incendie à l’ensemble des salariés et prestataires
incendie en lien avec les intervenant au CNPE. Ainsi les règles d’alertes et
services départementaux de prévention sont connues de tous. Les forma-
d’incendie et de secours tions sont adaptées selon le type de population
potentiellement en lien avec le risque incendie.
Au sein d’EDF, la maîtrise du risque incendie fait Des exercices sont organisés de manière régu-
appel à un ensemble de dispositions prises à la lière pour les équipes d’intervention internes en
conception des centrales et pendant leur exploi- coopération avec les secours extérieurs.
tation. Ces dispositions sont complémentaires et
→ L’intervention repose sur une organisation
constituent, en application du principe de défense
adaptée permettant d’accomplir les actions
en profondeur, un ensemble cohérent de dé-
nécessaires pour la lutte contre l’incendie, dans
fense : la prévention à la conception, la prévention
l’attente de la mise en œuvre des moyens des
en exploitation et l’intervention. Cette dernière
secours externes. Dans ce cadre, les agents EDF
s’appuie notamment sur l’expertise d’un officier
agissent en complémentarité des secours ex-
sapeur-pompier professionnel, mis à disposition du
ternes, lorsque ces derniers sont engagés. Afin
CNPE par le Service départemental d’incendie et
de faciliter l’engagement des secours externes
de secours (SDIS), dans le cadre d’une convention.
et optimiser l’intervention, des scénarios incen-
Le choix d’organisation d’EDF dans le domaine de die ont été rédigés conjointement. Ils sont mis
SDIS l’incendie s’appuie sur les principes de la préven- en œuvre lors d’exercices communs. L’organisa-
→ voir le tion, de la formation et de l’intervention : tion mise en place s’intègre dans l’organisation
glossaire p.54
→ La prévention a pour objectif d’éviter la nais- de crise.
sance d’un incendie et de limiter sa propagation.
Le risque incendie est pris en compte dès la En 2021, le CNPE du Tricastin n’a pas enregistré
d’événement incendie classé marquant ou mi-
conception notamment grâce aux choix des
neur. Au total, le site a sollicité 20 fois le SDIS
matériaux de construction, aux systèmes de
pour une suspicion de départ de feu.
détection et de protection incendie. La sectori-
sation coupe-feu des locaux est un obstacle La formation, les exercices, les entraînements, le
à la propagation du feu. L’objectif est de préser- travail de coordination des équipes d’EDF avec
ver la sûreté de l’installation. les secours externes sont autant de façons de se
→ MAÎTRISE DU RISQUE INCENDIE

préparer à maîtriser le risque incendie. Le CNPE a initié et encadré quatre manœuvres
C’est dans ce cadre que le CNPE du Tricastin à dimension réduite, impliquant l’engagement
poursuit une coopération étroite avec le SDIS des moyens des sapeurs-pompiers des centres
du département de la Drôme. d’incendie et de secours limitrophes. Les théma-
Les conventions « partenariat et couverture tiques étant préalablement définies de manière
opérationnelle » entre le SDIS, le CNPE et la pré- commune.
fecture de la Drôme ont été révisées et signées Le CNPE a accueilli douze sapeurs-pompiers dans
le 2 octobre 2019 pour une durée de trois ans. le cadre du stage de chef d’équipe risques radio-
Initié dans le cadre d’un dispositif national, un logiques, lors d’une journée spécifique dédiée à
officier sapeur-pompier professionnel (OSPP) est la découverte du milieu nucléaire et à la mise en
présent à la centrale depuis 2007. Son rôle est de œuvre des mesures de radioprotection.
faciliter les relations entre le CNPE et le SDIS, de Une journée de formation à la connaissance des
promouvoir les actions de prévention de l’incendie, procédures d’intervention du CNPE a été réalisée,
d’appuyer et de conseiller le directeur de l’unité réunissant six sapeurs-pompiers des centres de
et enfin, d’intervenir dans la formation du person- proximité.
nel ainsi que dans la préparation et la réalisation Deux visites des installations ont également été
d’exercices internes à la centrale afin d’optimiser organisées, auxquelles trois officiers, membres de
la lutte contre l’incendie. la chaîne de commandement, ont participé.
Trois exercices à dimension départementale ont eu Le bilan des actions réalisées en 2021 et l’éla-
lieu dans les installations. Ils ont permis de tester la boration des axes de progression pour 2022
mise en œuvre des plans sécurité protection et de sera présenté lors de la réunion du bilan annuel du
développer la coordination entre EDF, les forces de partenariat entre le CODIR du SDIS 26 et l’équipe
l’ordre et les sapeurs-pompiers dans les situations de direction du CNPE.
d’intrusion.
Vérification du bon fonctionnement du respect des exigences relatives à la maîtrise du risque incendie.

- l’arrêté du 30 décembre 2015 modifié relatif
2.2.3 La maîtrise des risques liés aux équipements sous pression nucléaires et à
à l’utilisation des fluides certains accessoires de sécurité destinés à leur
industriels protection et l’arrêté du 10 novembre 1999
modifié relatif à la surveillance de l’exploitation
L’exploitation d’une centrale nucléaire nécessite du circuit primaire principal et des circuits se-
l’utilisation de fluides industriels (liquides ou ga- condaires principaux des réacteurs nucléaires à
zeux) transportés, dans les installations, dans des eau sous pression.
tuyauteries identifiées par le terme générique de Parallèlement, un important travail a été engagé
« substance dangereuse » (tuyauteries auparavant sur les tuyauteries « substance dangereuse ».
nommées TRICE pour « toxique et/ou radiologique, Le programme de maintenance sur les tuyaute-
inflammable, corrosif et explosif »). ries de l‘îlot nucléaire et sur la robinetterie a été
Les fluides industriels (soude, acide, ammoniac, étendu à l’ensemble des tuyauteries des installa-
huile, fuel, morpholine, acétylène, oxygène, hy- tions. Cette extension a fait l’objet, par EDF, d’une
drogène...), selon leurs caractéristiques chimiques doctrine déployée à partir de fin 2007 dans toutes
et physiques, peuvent présenter des risques et les centrales.
doivent donc être stockés, transportés et utilisés Elle demande :
avec précaution. → la signalisation et le repérage des tuyauteries
Deux risques principaux sont identifiés : l’incen- « substance dangereuse », avec l’établissement
die et l’explosion. Ils sont pris en compte dès la de schémas à remettre au Service départemen-
conception des centrales nucléaires, et durant leur tal d’incendie et de secours ;
exploitation, pour protéger les salariés, l’environne- → la maintenance et le suivi de l’état de tous les
ment externe et garantir l’intégrité et la sûreté des matériels, dans l’ensemble des installations, dans
installations. le cadre de l’élaboration d’un programme local
Trois produits sont plus particulièrement sensibles de maintenance préventive.
que d’autres à l’incendie et/ou l’explosion : l’hydro- Les actions de contrôle, repérage et remise en
gène, l’acétylène et l’oxygène. Avant leur utilisation, peinture des tuyauteries ainsi que l’amélioration
ces trois gaz sont stockés dans des bonbonnes des plans de cheminement des tuyauteries ont
situées dans des zones de stockage appropriées. permis à toutes les centrales d’atteindre le meilleur
Ainsi, les « parcs à gaz » construits à proximité et niveau en termes de prévention des risques incen-
à l’extérieur des salles des machines de chaque die/explosion. Au titre de ses missions, l’Autorité de
réacteur accueillent de l’hydrogène. Des tuyaute- sûreté nucléaire (ASN) réalise aussi des contrôles
ries permettent ensuite de le transporter vers le réguliers sur des thèmes spécifiques comme le
lieu où il sera utilisé, en l’occurrence pour l’hydro- risque incendie ou explosion.
gène, vers l’alternateur pour le refroidir ou dans les
bâtiments auxiliaires nucléaires pour être mélangé
à l’eau du circuit primaire afin d’en garantir les
paramètres chimiques.
Pour encadrer l’utilisation de ces gaz, les exploi-
tants des centrales nucléaires d’EDF appliquent les
principales réglementations suivantes :
→ l’arrêté du 7 février 2012 dit arrêté « INB » et la
décision n°2014-DC-0417 de l’Autorité de sûreté
nucléaire du 28 janvier 2014 relative aux règles
applicables aux installations nucléaires de base
(INB) pour la maîtrise des risques liés à l’incendie ;
→ la décision de l’Autorité de sûreté nucléaire Envi-
ronnement modifiée (n°2013-DC-0360) ;
→ le Code du travail aux articles R. 4227-1 à
R. 4227-57 (réglementation ATEX pour ATmos-
phère EXplosible) qui définit les dispositions de
protection des travailleurs contre la formation
d’atmosphère explosive. Cette réglementation
s’applique à toutes les activités, industrielles ou
autres ;
→ les textes relatifs aux équipements sous pression :
- les articles R.557-1 et suivants du Code de
l’environnement relatifs aux équipements sous
pression ;
- l’arrêté du 20 novembre 2017 relatif au suivi en Une signalétique particulière est apposée sur
service des équipements sous pression, les locaux concernés par le risque ATEX

2.2.4 Les évaluations complémen-
taires de sûreté à la suite
de l’accident de Fukushima
UN RETOUR D’EXPÉRIENCE NÉCESSAIRE À LA SUITE DE
L’ACCIDENT DE FUKUSHIMA
Après l’accident de Fukushima en mars 2011, EDF
À la suite de la remise des rapports d’évaluation complé-
a, dans les plus brefs délais, mené une évaluation
mentaire de la sûreté (RECS) par EDF à l’Autorité de sûreté
de la robustesse de ses installations vis-à-vis des
agresseurs naturels. EDF a remis à l’Autorité de nucléaire (ASN) en septembre 2011 pour les réacteurs en
sûreté nucléaire (ASN) les rapports d’évaluation exploitation et en construction, des prescriptions techniques
complémentaire de la sûreté (RECS) le 15 sep- réglementaires s’appliquant à ces réacteurs ont été publiées
tembre 2011 pour les réacteurs en exploitation et par l’ASN en juin 2012. Ces premières prescriptions ont été
en construction. L’ASN a autorisé la poursuite de complétées par l’ASN début janvier 2014, par des décisions
l’exploitation des installations nucléaires sur la base fixant des exigences complémentaires que doivent respecter
des résultats des ‘‘stress tests’’ réalisés sur toutes les structures, systèmes et composants du « NOYAU DUR ».
les unités du parc par EDF. Elle a considéré que la
poursuite de l’exploitation nécessitait d’augmenter, Ce programme a consisté dans un premier temps
dans les meilleurs délais, au-delà des marges de à mettre en place un certain nombre de mesures
sûreté dont elles disposent déjà, leur robustesse à court terme. Cette première phase s’est ache-
face à des situations extrêmes. À la suite de la vée en 2015 et a permis de déployer les moyens
remise de ces rapports, l’ASN a publié le 26 juin suivants : NOYAU DUR
2012 des prescriptions techniques réglemen- → voir le
→ groupe électrogène de secours (complémentaire glossaire p.54
taires s’appliquant aux réacteurs d’EDF (Décision
au turboalternateur de secours existant) pour
n°2012-DC-0292). Ces premières prescriptions ont
assurer la réalimentation électrique de l’éclairage
été complétées par l’ASN en janvier 2014 par des
de secours de la salle de commande, du contrôle
décisions fixant des exigences complémentaires
commande minimal ainsi que de la mesure du
que doivent respecter les structures, systèmes et
niveau de la piscine d’entreposage du combus-
composants du « noyau dur » (Décision n°2014-
tible usé ;
DC-0412).
→ appoint en eau borée de sauvegarde en arrêt
EDF a déjà engagé un vaste programme pendant
pour maintenance (pompe mobile) pour les réac-
plusieurs années qui consiste notamment à :
teurs 900 MWe (les réacteurs 1 300 et 1 450 MWe
→ vérifier le bon dimensionnement des installations en sont déjà équipés) ;
pour faire face aux agressions naturelles, car c’est
→ mise en œuvre de piquages standardisés FARN
le retour d’expérience majeur de l’accident de
permettant de connecter des moyens mobiles
Fukushima ;
d’alimentation en eau, air et électricité ;
→ doter l’ensemble des CNPE de nouveaux moyens → augmentation de l’autonomie des batteries ;
d’abord mobiles et fixes provisoires (phase 1) et
→ fiabilisation de l’ouverture des soupapes du
fixes (phase 2) permettant d’augmenter l’autono-
pressuriseur ;
mie en eau et en électricité ;
→ moyens mobiles et leur stockage (pompes,
→ doter le parc en exploitation d’une Force d’action
flexibles, éclairages portatifs…) ;
rapide nucléaire (FARN) pouvant intervenir sous
24 heures dans un site de 6 réacteurs (opération- → renforcement au séisme et à l’inondation des
nelle depuis 2015) ; locaux de gestion de crise selon les besoins du
site ;
→ renforcer la robustesse aux situations de perte
de sources électriques totale par la mise en place → nouveaux moyens de télécommunication de
pour chaque réacteur d’un nouveau diesel ultime crise (téléphones par satellite) ;
secours (DUS) robuste aux agresseurs extrêmes ; → mise en place opérationnelle de la Force d’action
→ renforcer les autonomies en eau par la mise en rapide nucléaire (300 personnes).
place pour chaque réacteur d’une source d’eau
ultime ;
→ intégrer la situation de perte totale de la source
froide pour l’ensemble du CNPE dans la démons-
tration de sûreté ;
→ améliorer la sûreté des entreposages des assem-
blages combustible ;
→ renforcer et entraîner les équipes de conduite
en quart.
Entraînement de la Force d’action rapide nucléaire

(FARN)

Ce programme est complété par la mise en œuvre → la mise en place d’un système de détection et
de « moyens pérennes » (phase 2) jusqu’en 2021 qui de gestion des fuites en cas d’accident pour
permettent d’améliorer encore la couverture des les piscines de stockage du combustible et les
situations de perte totale en eau et en électricité. circuits d’injection de sécurité du réacteur et
Cette phase de déploiement consiste notamment à la d’aspersion enceinte.
mise en œuvre des premiers moyens fixes du « noyau On peut également ajouter le renforcement de
dur » (diesel d’ultime secours, source d’eau ultime). certaines zones de la station de pompage pour
EDF poursuit l’amélioration de la sûreté des instal- éviter tout risque de surverse et d’inondation.
lations dans le cadre de son programme industriel ganisation de la crise
pour tendre vers les objectifs de sûreté des réac-
teurs de 3e génération, à l’horizon des prochains
réexamens décennaux.
Le CNPE du Tricastin a engagé son plan d’actions
NOYAU DUR : dispositions matérielles et
post-Fukushima conformément aux actions défi-
organisationnelles robustes visant, pour
nies par EDF.
des situations extrêmes considérées dans
Depuis 2011, des travaux ont été réalisés et se les évaluations complémentaires de la
poursuivent pour respecter les prescriptions tech- sûreté (ECS), à prévenir un accident avec
niques de l’ASN, avec notamment :
fusion ou à en limiter la progression, et
→ la mise en exploitation des diesels d’ultime à permettre à l’exploitant d’assurer ses
secours, missions dans la gestion de crise. C’est un
→ les divers travaux de protection du site contre filet de protections ultimes pour éviter
les inondations externes et notamment la mise tout rejet radioactif important et durable
en place de seuils aux différents accès. dans l’environnement. Ce volet prévoit
La source d’eau ultime (SEG) notamment l’installation de centres de crise
→ La source d’eau ultime consiste en un pompage locaux (CCL). La réalisation de ce bâtiment
dans la nappe souterraine à l’aide d’une pompe est en cours à la centrale du Tricastin selon
alimentée par le diesel d’ultime secours. L’eau pom- un calendrier dédié, partagé avec l’ASN.
pée est ensuite acheminée, grâce à des moyens
locaux de crise (MLC), dans la piscine du bâtiment
combustible et dans le réservoir d’alimentation en
eau des générateurs de vapeur. L’objectif est de ga- EDF a transmis à l’Autorité de sûreté nucléaire
rantir la pérennité du refroidissement du combus- les réponses aux prescriptions de la décision ASN
tible en cas de perte totale de la source froide. n°2014-DC-412 du 21 janvier 2014. EDF a respecté
toutes les échéances des réponses prescrites dans
→ La centrale du Tricastin a respecté son engage-
la décision.
ment de mettre en exploitation les puits SEG
des 4 unités avant le 31 décembre 2021.
En complément de ces moyens « noyau dur », de
nombreuses améliorations de robustesse, notam- 2.2.5 L’organisation de la crise
ment vis-à-vis du risque sismique et des agres-
sions climatiques, sont mises en œuvre lors des Pour faire face à des situations de crise ayant des
quatrièmes visites décennales. Ainsi, en 2019 pour conséquences potentielles ou réelles sur la sûreté
Tricastin 1 et en 2021 pour Tricastin 2 l’intégration nucléaire ou la sécurité classique, une organisation
du REX Fukushima a donné lieu à des améliorations spécifique est définie pour le CNPE du Tricastin.
qui seront mises en œuvre pour Tricastin 3 au Elle identifie les actions à mener et la responsabili-
cours de la visite décennale de 2022 : té des parties prenantes. Validée par l’Autorité de
→ le renforcement du réseau incendie et du réseau sûreté nucléaire (ASN) et le haut fonctionnaire de
de ventilation des locaux électriques compte défense et de sécurité dans le cadre de leurs attri-
tenu des nouvelles normes sismiques ; butions réglementaires respectives, cette organisa-
tion est constituée du plan d’urgence interne (PUI)
→ l’isolement du circuit de refroidissement du
PUI / PPI et du plan sûreté protection (PSP), applicables à
condenseur en cas de détection d'une inonda-
→ voir le l’intérieur du périmètre du CNPE en cohérence
glossaire p.54 tion produite par un séisme, selon les nouvelles
avec le plan particulier d’intervention (PPI) de la
normes sismiques ;
préfecture de la Drôme. En complément de cette
→ le renforcement du noyau dur du circuit d’ali- organisation globale, les plans d’appui et de mobi-
mentation électrique du réacteur et de ses lisation (PAM) permettent de traiter des situations
systèmes auxiliaires ; complexes et d’anticiper leur dégradation.
→ la substitution des turboalternateurs LLS par Depuis 2012, la centrale EDF du Tricastin dispose
les diesels d’ultime secours (DUS) pour une d’un nouveau référentiel de crise, et ce faisant,
fiabilité accrue ; de nouveaux plans d’urgence interne (PUI), plan
→ le renforcement aux nouvelles normes sis- sûreté protection (PSP) et plans d’appui et de mo-
miques du pont de manutention du bâtiment bilisation (PAM). Si elle évolue à la suite du retour
réacteur ; d’expérience vers une standardisation permettant,

notamment, de mieux intégrer les dispositions - gréement pour assistance technique ;
organisationnelles issues du retour d’expérience - secours aux victimes ou événement
de l’accident de Fukushima, l’organisation de crise de radioprotection ;
reste fondée sur l’alerte et la mobilisation des - environnement
ressources pour :
- événement de transport de matières
→ maîtriser la situation technique et en limiter
radioactives ;
les conséquences ;
- événement sanitaire ;
→ protéger, porter secours et informer
- pandémie ;
le personnel ;
- perte du système d’information ;
→ informer les pouvoirs publics ;
- alerte protection.
→ communiquer en interne et à l’externe.
Pour tester l’efficacité de son dispositif d’orga-
Le référentiel intègre le retour d’expérience du nisation de crise, le CNPE du Tricastin réalise des
parc nucléaire avec des possibilités d’agressions exercices de simulation. Certains d’entre eux im-
plus vastes de nature industrielle, naturelle, pliquent le niveau national d’EDF avec la contribu-
sanitaire et sécuritaire. La gestion d’événements tion de l’ASN et de la préfecture.
multiples est également intégrée avec une pres-
En 2021, 8 exercices de crise mobilisant les per-
cription de l’Autorité de sûreté nucléaire, à la suite
sonnels d’astreinte ont été effectués. Ces exercices
de l’accident de Fukushima.
demandent la participation totale ou partielle des
Ce nouveau référentiel permet : équipes de crise et permettent de tester les dispo-
→ d’intégrer l’ensemble des risques, radiologiques sitifs d’alerte, la gestion technique des situations
ou non, avec la déclinaison de cinq plans d’ur- de crise, les interactions entre les intervenants. Ils
gence interne (PUI) : mettent également en avant la coordination des
- sûreté radiologique ; différents postes de commandement, la gestion
- sûreté aléas climatiques et assimilés ; anticipée des mesures et le gréement adapté des
équipes.
- toxique ;
- incendie hors zone contrôlée ; Certains scénarios se déroulent depuis le simula-
teur du CNPE, réplique à l’identique d’une salle de
- secours aux victimes.
commande.
→ de rendre l’organisation de crise plus modulable
et graduée, avec la mise en place d’un plan sûre-
té protection (PSP) et de huit plans d’appuis
et de mobilisation (PAM) :
→ EXERCICES DE CRISE RÉALISÉS EN 2021 À TRICASTIN
Exercice Date
PSP sécuritaire 15/01/21
PUI sûreté radiologique 26/02/21
PUI sûreté radiologique 12/03/21
PUI secours aux victimes 21/05/21
PUI sûreté aléa climatique 17/09/21
PAM environnement 29/09/21
PSP sécuritaire 02/12/21
PAM transport de matières radioactives 10/12/21

→ ORGANISATION DE CRISE NUCLÉAIRE
2.3 La prévention et la limitation

des inconvénients
2.3.1 Les impacts : 2.3.1.1 Les rejets d’effluents

prélèvements et rejets radioactifs liquides
Le fonctionnement d’une centrale nucléaire génère
Comme de nombreuses autres activités indus- des effluents radioactifs liquides provenant du
trielles, l’exploitation d’une centrale nucléaire circuit primaire et des circuits annexes de l’îlot
entraîne la production d’effluents liquides et nucléaire.
gazeux. Certains de ces effluents contiennent des Les effluents hydrogénés liquides provenant
substances radioactives (radionucléides) issues de du circuit primaire contiennent des gaz de fission
réactions nucléaires dont seule une infime partie dissous (xénon, iode...), des produits de fission (cé-
se retrouve, après traitements, dans les rejets sium, tritium...), des produits d’activation (cobalt,
d’effluents gazeux et/ou liquides et dont la gestion manganèse, tritium, carbone 14...) mais aussi des
obéit à une réglementation exigeante et précise. substances chimiques telles que l’acide borique ou
Tracés, contrôlés et surveillés, ces rejets sont limi- le lithium. Ces effluents sont traités pour récupé-
tés afin qu’ils soient inférieurs aux seuils réglemen- rer les substances pouvant être réutilisées (recy-
taires fixés par l’ASN dans un objectif de protec- clage).
tion de l’environnement.

Les effluents liquides aérés, usés et non recy- leur radioactivité. Les effluents traités sont ensuite
clables constituent le reste des effluents, parmi acheminés vers des réservoirs où ils sont entrepo-
lesquels on distingue les effluents actifs et chimi- sés et analysés sur les plans radioactif et chimique
quement propres, les effluents actifs et chargés avant d’être rejetés dans le strict respect de la
chimiquement et les effluents peu actifs issus des réglementation.
drains de planchers et des « eaux usées ». Cette Pour minimiser l’impact de ses activités sur l’envi-
distinction permet d’orienter vers un traitement ronnement, EDF a mis en œuvre une démarche vo-
adapté chaque type d’effluents, notamment dans lontariste de traitement de ses effluents radioac-
le but de réduire les déchets issus du traitement et tifs pour réduire l’activité rejetée à une valeur aussi
de recycler une partie de ces effluents. basse que raisonnablement possible.
Les principaux composés radioactifs contenus
dans les rejets radioactifs liquides sont le tritium, 2.3.1.2 Les rejets d’effluents
le carbone 14, les iodes et les produits de fission radioactifs gazeux
ou d’activation.
Chaque centrale est équipée de dispositifs de col- IL EXISTE DEUX CATÉGORIES D’EFFLUENTS
lecte, de traitement et de contrôle/surveillance des GAZEUX RADIOACTIFS.
effluents avant et pendant les rejets. Par ailleurs, Les effluents gazeux hydrogénés proviennent du
l’organisation mise en œuvre pour assurer la ges- dégazage du circuit primaire. Ils contiennent de
tion optimisée des effluents vise notamment à : l’hydrogène, de l’azote et des produits de fission/
→ réduire à la source la production d’effluents, activation gazeux (krypton, xénon, iode, tritium...).
notamment par le recyclage ; Ils sont entreposés dans des réservoirs sous at-
mosphère inerte, pendant au moins 30 jours avant
→ réduire les rejets des substances radioactives ou
rejet, ce qui permet de profiter de la décroissance
chimiques au moyen de traitements appropriés ;
radioactive et donc de réduire de manière signifi-
→ valoriser, si possible, les « résidus » de traitement cative l’activité rejetée. Après leur analyse et leur
(exemple : bore). passage dans des pièges à iodes et dans des filtres
Tous les effluents produits sont collectés puis à très haute efficacité, ils sont rejetés dans l’atmos-
traités selon leur nature pour retenir l’essentiel de phère par la cheminée de rejet.
→ CENTRALE NUCLÉAIRE SANS AÉRORÉFRIGÉRANT

Les rejets radioactifs et chimiques

Les effluents gazeux aérés proviennent de la 2.3.1.3 Les rejets chimiques
ventilation des locaux des bâtiments nucléaires qui
maintient les locaux en dépression pour limiter la LES REJETS CHIMIQUES SONT ISSUS :
dissémination de poussières radioactives. Ces ef- → des produits de conditionnement utilisés pour ga-
fluents constituent, en volume, l’essentiel des rejets rantir l’intégrité des matériels contre la corrosion ;
gazeux. Ils sont rejetés par la cheminée après leur → des traitements de l’eau contre le tartre ou le
passage dans un filtre absolu et, éventuellement, développement de micro-organismes ;
dans un piège à iode.
→ de l’usure normale des matériaux.
Compte tenu de la qualité des traitements, des
confinements et des filtrations, seule une faible LES PRODUITS CHIMIQUES UTILISÉS
part des radionucléides contenus dans les ef- À LA CENTRALE DU TRICASTIN
fluents est rejetée dans l’environnement, toujours Les rejets chimiques sont composés par les produits
après un contrôle. utilisés dans l’eau des circuits, selon des paramètres
L’exploitant est tenu par la réglementation de physiques et chimiques requis pour obtenir un bon
mesurer les rejets, radionucléide par radionucléide, fonctionnement des installations. Sont utilisés :
qu’ils se présentent sous forme liquide ou gazeuse, → l’acide borique, pour sa propriété d’absorbeur
à tous les exutoires des installations. de neutrons grâce au bore qu'il contient. Cette
Une fois dans l’environnement, les radionucléides propriété du bore permet de contrôler le taux de
initialement présents dans les rejets d’effluents fission du combustible nucléaire et, par consé-
radioactifs liquides et gazeux peuvent contribuer quent, la réactivité du cœur du réacteur ;
à une exposition (externe et interne) de la popula- → la lithine (ou hydroxyde de lithium) pour maintenir
tion. L’impact dit « sanitaire » des rejets d’effluents le pH optimal de l’eau du circuit primaire vis-à-vis
radioactifs liquides et gazeux - auquel on préfèrera de la corrosion des matériaux ;
la notion d’impact « dosimétrique » - est exprimé
→ l’hydrazine pour le conditionnement chimique de
chaque année dans le rapport environnemental
l’eau du circuit secondaire. Ce produit permet
annuel de chaque centrale. Cette dose, de l’ordre
d’éliminer les traces d’oxygène, de limiter les phé-
du microsievert par an (soit 0,000001 Sv*/an) est
nomènes de corrosion et d’adapter le pH de l’eau
bien inférieure à la limite d’exposition du public
du circuit secondaire. L’hydrazine est aussi utilisée
fixée à 1 000 microsievert/an (1 mSv/an) dans l’ar-
avant la divergence des réacteurs pour évacuer
ticle R 1333-11 du Code de la santé publique.
une partie de l’oxygène dissous de l’eau du circuit
primaire ;
→ l’éthalonamine permet de protéger contre la cor-
rosion les matériels du circuit secondaire ;
→ le phosphate pour le conditionnement des circuits
*LE SIEVERT (SV) est l’unité de mesure auxiliaires des circuits primaire et secondaire.
utilisée pour évaluer l’impact des rayon- Certains traitements du circuit tertiaire génèrent,
nements sur l’homme. 1 milliSievert (mSv) directement ou indirectement, la formation d’azote,
correspond à un millième de Sievert. d’hydrogène et d’ammoniaque, que l’on retrouve
dans les rejets sous forme d’ions ammonium, de
nitrates et de nitrites.
La production d’eau déminéralisée conduit égale-
ment à des rejets de :
→ sodium ;
→ chlorures ;
→ sulfates.
Plusieurs milliers d’analyses sont réalisés chaque année

2.3.1.4 Les rejets thermiques 2.3.1.6 La surveillance des rejets
et de l’environnement
Les centrales nucléaires prélèvent de l’eau pour
assurer leur refroidissement et alimenter les diffé- La conformité à la réglementation en vigueur, la
rents circuits nécessaires à leur fonctionnement. prévention des pollutions et la recherche de l’amé-
L’échauffement de l’eau prélevée, qui est ensuite lioration continue de notre performance environne-
restituée au cours d’eau ou à la mer, doit respecter mentale constituent l’un des dix engagements de la
des limites fixées dans les arrêtés de rejet et de politique environnementale d’EDF.
prise d’eau. Dans ce cadre, tous les sites nucléaires d’EDF dis-
Pour faire face aux aléas climatiques extrêmes posent d’un système de management de l’environ-
(grand froid et grand chaud), des hypothèses nement certifié ISO 14001.
relatives aux températures maximales et minimales Leur maîtrise des événements susceptibles d’avoir
d’air et d’eau ont été intégrées dès la conception un impact sur l’environnement repose sur une
des centrales. Des procédures d’exploitation dé- application stricte des règles de prévention (bonne
diées sont déployées et des dispositions complé- gestion des effluents, de leur traitement, de leur
mentaires sont mises en place. entreposage, de leur surveillance avant rejet, etc.) et
sur un système complet de surveillance de l’environ-
2.3.1.5 Les rejets et prises d’eau nement autour des centrales nucléaires.
Pour chaque centrale, une décision d’autorisation Pour chaque centrale, des rejets se faisant dans l’air
fixe la nature, la fréquence et le type de contrôles et l’eau, le dispositif de surveillance de l’environne-
pour chaque paramètre (flux ou débit, concen- ment concerne l'écosystème terrestre, l'air am-
tration, activité, température…), tant au niveau biant, les eaux souterraines et les eaux de surface.
des prélèvements d’eau que des rejets d’effluents Plusieurs milliers d'analyses sont réalisées chaque
radioactifs, chimiques et thermiques. année.
Pour la centrale du Tricastin, il s’agit de l’arrêté Le programme de surveillance de l’environnement
interministériel du 8 juillet 2008, autorisant EDF est établi conformément à la réglementation. Il fixe
à procéder à des rejets d’effluents radioactifs la nature, les fréquences, la localisation des diffé-
liquides par les installations nucléaires de base rents prélèvements, ainsi que la nature des analyses
de la centrale du Tricastin. à faire. Sa stricte application fait l’objet d’inspections
programmées ou inopinées de l’ASN qui peut le cas
échéant faire mener des expertises indépendantes.
→ SURVEILLANCE DE L’ENVIRONNEMENT
Contrôles quotidiens, hebdomadaires et mensuels

→ CONTRÔLE PERMANENT DES REJETS
Par EDF et par les pouvoirs publics
UN BILAN RADIOÉCOLOGIQUE DE RÉFÉRENCE veillance de la radioactivité de l’environnement sont

Avant la construction d’une installation nucléaire, exportés vers le site internet du Réseau national de
EDF procède à un bilan radioécologique initial de mesure de la radioactivité de l’environnement où ils
chaque site qui constitue la référence pour l’inter- sont accessibles en libre accès au public.
prétation des résultats des analyses ultérieures. Enfin, chaque année, le CNPE du Tricastin, comme
En prenant pour base ce bilan radioécologique, chaque autre CNPE, met à disposition de la com-
l’exploitant, qui dispose de ses propres labora- mission locale d’information (CLI) et des pouvoirs
toires, effectue en permanence des mesures de publics, un rapport complet sur la surveillance de
surveillance de l’environnement. l’environnement.
Chaque année, EDF fait réaliser par des organismes
reconnus pour leurs compétences dans le domaine EDF ET LE RÉSEAU NATIONAL DE MESURES
un bilan radioécologique portant sur les écosys- DE LA RADIOACTIVITÉ DE L’ENVIRONNEMENT
tèmes terrestre et aquatique afin d’avoir une bonne Sous l’égide de l’ASN, le Réseau national de me-
connaissance de l’état radiologique de l’environne- sures de la radioactivité de l’environnement (RNM)
ment de ses installations et surtout de l’évolution a été créé en France. Son ambition est d’optimiser
des niveaux de radioactivité tant naturelle qu’artifi- la collecte, la gestion et la valorisation des mesures
cielle dans l’environnement de chacun de ses CNPE. de surveillance de la radioactivité de l’environne-
Ces études sont également complétées par des ment réalisées par des établissements publics, des
suivis hydrobiologiques portant sur la biologie du services de l’État, des exploitants nucléaires, des
système aquatique afin de suivre l’impact du fonc- collectivités territoriales ou des associations.
tionnement de l’installation sur son environnement. Le RNM a trois objectifs :
Les équipes dédiées à la surveillance de l’environ- → proposer un portail Internet (mesure-radioacti-
nement suivent des mesures réalisées en continu,
vite.fr) pour assurer la transparence des infor-
comme pour la radioactivité ambiante, ou de façon
mations sur la radioactivité de l’environnement
périodique (quotidiennes, hebdomadaires, men-
en France ;
suelles, trimestrielles et annuelles) sur différents
types de matrices environnementales prélevées → proposer une base de données collectant et
autour des centrales et notamment des poussières centralisant les données de surveillance de la
atmosphériques, de l’eau, du lait, de l’herbe, etc.. Lors radioactivité de l’environnement pour contribuer
des opérations de rejets radioactifs dans l’environne- à l’estimation des doses dues aux rayonnements
ment, des mesures de surveillance sont effectuées ionisants auxquels la population est exposée ;
avant, pendant et immédiatement après ces rejets. → garantir la qualité des données par la créa-
L’ensemble des prélèvements réalisés chaque tion d’un réseau pluraliste de laboratoires de
année, à des fins de contrôles et de surveillance, mesures ayant obtenu un agrément délivré par
représente au total environ 20 000 mesures et l’ASN pour les mesures qu’ils réalisent.
analyses chimiques et/ou radiologiques, réalisées Les laboratoires des CNPE d’EDF sont agréés pour les
dans les laboratoires de la centrale du Tricastin. principales mesures de surveillance de la radioactivi-
Les résultats de ces mesures sont consignés dans té de l’environnement. Les mesures dites « d’exper-
des registres réglementaires transmis tous les mois à tise », ne pouvant être effectuées dans des labora-
l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Un bilan synthé- toires industriels pour des raisons de technicité ou
tique est publié chaque mois sur le site internet edf. de temps de comptage trop long, sont sous-traitées
fr et tous les résultats des analyses issues de la sur- à des laboratoires d’expertise agréés par l’ASN.

Prélèvement d’herbe dans l’environnement Mesure de bruit
2.3.2 Les nuisances
Comme d’autres industries, les centrales nucléaires Parallèlement, des modélisations en trois dimen-
de production d’électricité doivent prendre en sions sont réalisées pour hiérarchiser les sources
compte l’ensemble des nuisances qui peut être sonores les plus prépondérantes, et si nécessaire,
généré par leur exploitation. C’est le cas pour le définir des objectifs d’insonorisation.
bruit et les risques microbiologiques dus à l’uti- Les principales sources de bruit des installations
lisation de tours de refroidissement. Ce dernier nucléaires sont généralement les réfrigérants
risque ne concerne pas le CNPE du Tricastin qui atmosphériques pour les sites équipés, les stations
utilise l’eau du canal de Donzère pour refroidir ses de pompage, les salles des machines, les chemi-
installations, sans tour aéroréfrigérante. nées du bâtiment des auxiliaires nucléaires et les
transformateurs.
RÉDUIRE L’IMPACT DU BRUIT
En janvier 2019, des mesures acoustiques ont été
L’arrêté du 7 février 2012 fixe les règles générales
menées au CNPE du Tricastin et dans son envi-
applicables à toutes les phases du cycle de vie des
ronnement proche pour actualiser les données
installations nucléaires de base (INB) visant à ga-
d’entrée. Ces mesures de longue durée, effec-
rantir la protection des intérêts contre l’ensemble
tuées avec les meilleures techniques disponibles,
des inconvénients ou des risques que peuvent
ont permis de prendre en compte l’influence des
présenter les INB. Le titre IV sur la maîtrise des
conditions météorologiques.
nuisances et de l’impact sur la santé et l’environne-
ment fixe deux critères visant à limiter l’impact du Les valeurs d’émergence obtenues aux points
bruit des INB. situés en zone à émergence réglementée du
site de la centrale du Tricastin sont statistique-
Le premier critère, appelé « émergence sonore » et
ment conformes à l’article 4.3.5 de l’arrêté INB
s’exprimant en décibel A - dB(A) - est la différence
du 7 février 2012. Les contributions des sources
de niveau sonore entre le niveau de bruit ambiant
industrielles calculées à la limite du périmètre de la
et le bruit résiduel. L’émergence sonore se calcule
centrale sont inférieures à 60 dBA et les points de
à partir de mesures réalisées aux premières habita-
ZER associés présentent des valeurs d’émergences
tions, en zone à émergence réglementée (ZER).
statistiquement conformes.
Le deuxième critère, en vigueur depuis le 1er juillet
En cohérence avec l’approche « nuisance »
2013, concerne le niveau sonore mesuré en dB (A)
proposée par EDF pour les points situés en zone
à la limite du périmètre de l’installation.
à émergence réglementée, les niveaux sonores
Pour répondre à ces exigences réglementaires et mesurés à la limite du périmètre de la centrale du
dans le but de réduire l’impact de ses installations, Tricastin permettent d’atteindre les objectifs fixés
EDF mène depuis 1999 des études sur l’impact par l’article 4.3.5 de l’arrêté INB du 7 février 2012.
acoustique fondées sur des mesures de longue
durée dans l’environnement et sur les matériels.

2.4 Les réexamens périodiques
L’exploitant d’une installation nucléaire de base → enfin, l’épreuve sur l’enceinte du bâtiment réac-
procède périodiquement au réexamen de son teur permet de mesurer l’étanchéité du béton,
installation en accord avec l’article L 593-18 du en gonflant d’air le bâtiment et en mesurant le
Code de l’environnement. Ce réexamen doit niveau de pression pendant 24 heures.
permettre d’apprécier la situation de l’instal- La synthèse de ces trois grands contrôles, qui ont
lation au regard des règles qui lui sont appli- tous été satisfaisants, a été étudiée par l’Autorité
cables et d’actualiser l’appréciation des risques de sûreté nucléaire. Elle a donné son accord pour
ou inconvénients que l’installation présente le redémarrage de l’unité n°2.
pour les intérêts mentionnés à l’article L. 593-1,
La prochaine visite décennale sera réalisée en 2022
en tenant compte notamment de l’état de l’ins-
sur l’unité de production numéro n°3 (VD4).
tallation, de l’expérience acquise au cours de
l’exploitation, de l’évolution des connaissances LES MODIFICATIONS « GRAND CHAUD »
et des règles applicables aux installations simi- DES UNITÉS DE PRODUCTION
laires. S’inscrivant dans la maîtrise et la mitigation du
Ces réexamens ont lieu tous les dix ans. Dans risque lié aux évolutions du climat, des modifi-
ce cadre, EDF analyse le retour d’expérience du cations renforçant les unités de production face
fonctionnement de ses réacteurs nucléaires en ex- aux épisodes climatiques ont été réalisées dans le
ploitation et des événements marquants survenus cadre d’un programme pluriannuel.
dans le reste du monde. La centrale nucléaire du Amélioration du conditionnement d’air et de
Tricastin contribue à ce retour d’expérience par la ventilation des locaux auxiliaires de l’îlot nu-
l’analyse du fonctionnement de ses 4 réacteurs. cléaire avec l’installation d’un aérotherme alimenté
Ces analyses sont traitées dans le cadre d’affaires en eau glacée. L’objectif : réduire la température
techniques et conduisent à des améliorations de dans ces locaux en situation de canicule (Grand
l’exploitation et du référentiel. Elles peuvent éga- Chaud) pour ne pas dépasser une température
lement conduire à des modifications matérielles maximale de 45°C.
sur les réacteurs. Le contenu et le planning de
ces travaux sont présentés à l’Autorité de sûreté Réalisation sur l’unité n°1 en 2018 - 2019 et sur
nucléaire (ASN). l’unité n°2 en 2020 - 2021 ; ces travaux sont
programmés en 2021 - 2022 pour l’unité n°3 et en
LA VISITE DÉCENNALE DE L’UNITÉ 2023 - 2024 pour l’unité n°4.
DE PRODUCTION NUMÉRO 2 Amélioration du conditionnement en tempéra-
En 2021, l’unité n°2 a connu un réexamen complet ture des locaux électriques moyenne et basse
durant sa 4e visite décennale, qui a mobilisé les tension en situation de canicule (Grand Chaud)
1 400 salariés d’EDF et près de 5 000 intervenants avec l'implantation de hottes sur les transforma-
de 120 entreprises extérieures durant près de teurs raccordées aux réseaux de ventilation déjà
6 mois. En parallèle, de nombreuses opérations existants.
de maintenance, des inspections sur l’ensemble Travaux réalisés sur l’unité n°1 en 2019 et sur l’unité
des installations, et des contrôles approfondis et n°2 en 2020 - 2021 ; ces travaux sont programmés
réglementaires ont été menés, sous le contrôle de en 2021 - 2022 pour l’unité n°3 et en 2023 - 2024
l’Autorité de sûreté nucléaire, sur les principaux pour l’unité n°4.
composants que sont la cuve du réacteur, le circuit
Remplacement de moteurs et courroies asso-
primaire et l’enceinte du bâtiment réacteur.
ciées par du matériel isolant plus performant sur
Ces trois typologies de contrôle sont l’épreuve hy- les aéroréfrigérants des groupes diesels-alterna-
draulique du circuit primaire, le contrôle de la cuve teurs afin d’améliorer leur robustesse face à la
du réacteur et l’épreuve d’étanchéité de l’enceinte situation d’agression Grand Chaud/Canicule.
du bâtiment réacteur :
Travaux réalisés sur l’unité n°1 en 2019 et sur l’unité
→ l’épreuve hydraulique consiste à mettre en pres- n°2 et n°3 en 2021 ; ces travaux sont programmés
sion le circuit primaire à une valeur supérieure à en 2022 pour l’unité n°4.
celle à laquelle il est soumis en fonctionnement
pour tester sa résistance et son étanchéité ;
→ les parois de la cuve du réacteur et toutes ses
soudures sont « auscultées » par ultrasons,
gammagraphie et examens télévisuels ;

Amélioration du refroidissement des groupes Au terme de ces réexamens, le CNPE du Tricastin a
diesels alternateurs par l’implantation de dé- transmis les rapports de conclusions de réexamen
flecteurs au niveau des aéroréfrigérants. (RCR) des tranches suivantes :
Ce dispositif améliore sensiblement le refroidisse- → de l’unité de production n°1, rapport transmis le
ment des moteurs diesels dans toutes les circons- 14/02/2020,
tances. Travaux réalisés en 2019 et 2020 sur les
→ de l’unité de production n°2, rapport transmis le
quatre unités de production.
10/11/2021
Mise à jour des paramètres du suivi automa-
tique d’encrassement des échangeurs qui → de l’unité de production n°3, rapport transmis le
contribuent au refroidissement des installations 05/03/2013
nucléaires pour mieux garantir leur capacité à éva- → de l’unité de production n°4, rapport transmis le
cuer la chaleur des matériels de l'îlot nucléaire. 18/06/2015
Travaux réalisés en 2019 sur l’unité n°1, en 2021 sur
Ces rapports montrent que les objectifs fixés pour
l’unité n° 2 ; ces travaux sont programmés en 2022
le réexamen périodique sont atteints.
pour l’unité n°3 et en 2024 pour l’unité n°4.
Ainsi, à l’issue de ces réexamens effectués à
LES CONCLUSIONS DES RÉEXAMENS l’occasion de leur 4e visite décennale (VD4 pour
PÉRIODIQUES les unités n°1 et n°2, VD3 pour les unités n°3 et
Les articles L. 593-18, L. 593-19 et R 593-62 du n°4), la justification est apportée que les unités de
Code de l’environnement demandent de réaliser production 1, 2,3 et 4 sont aptes à être exploitées
un réexamen périodique de chaque installation jusqu’à leur prochain réexamen avec un niveau de
nucléaire de base (INB) et de transmettre à l’Auto- sûreté satisfaisant.
rité de sûreté nucléaire un rapport de conclusions Par ailleurs, le rapport de conclusions de réexa-
de réexamen. men d’une installation permet de préciser, le
Le réexamen périodique vise à apporter la dé- cas échéant, le calendrier de mise en œuvre des
monstration de la maîtrise des risques et des dispositions restant à réaliser pour améliorer, si
inconvénients que les installations présentent vis- nécessaire, la maîtrise des risques et inconvénients
à-vis des intérêts à protéger. présentés par l’installation.
Le fonctionnement des matériels est éprouvé aux fortes températures

2.5 Les contrôles
2.5.1 Les contrôles internes
Les centrales nucléaires d’EDF disposent d’une → chaque CNPE dispose de sa propre filière indé-
filière de contrôle indépendante, présente à pendante de contrôle. Le directeur de la centrale
tous les niveaux, du CNPE à la présidence de s’appuie sur le service sûreté qualité. Il apporte
l’entreprise. assistance et conseil, réalise des vérifications pé-
Les acteurs du contrôle interne : riodiques et des audits, mène des analyses pour
détecter et apporter des solutions à des dysfonc-
→ l’inspecteur général pour la sûreté nucléaire et
tionnements, analyse les enseignements tirés des
la radioprotection et son équipe conseillent le
événements d’autres sites et fait en sorte qu’ils
Président d’EDF et lui apportent une appréciation
ne surviennent pas dans leur site.
globale sur la sûreté nucléaire au sein du groupe
EDF. Chaque année, l’inspection rédige un rap- À la centrale du Tricastin, le service sûreté qualité
port mis en toute transparence à disposition du est composé de 19 auditeurs et ingénieurs. Leur
public, notamment sur le site Internet edf.fr ; travail est d’évaluer quotidiennement le niveau
de sûreté de l’exploitation et de confronter leur
→ la division production nucléaire dispose pour sa
évaluation avec celle réalisée, selon une méthode
part, d’une entité, l’inspection nucléaire, compo-
différente, par les responsables des services d’ex-
sée d’une quarantaine d’inspecteurs expérimen-
ploitation des réacteurs nucléaires. En parallèle à
tés, de haut niveau, qui s’assure du bon état de
ces évaluations, les auditeurs et ingénieurs sûreté
sûreté des centrales. Ils apportent des conseils
du service sûreté qualité ont réalisé, en 2021, 97
sur les évolutions à mettre en œuvre pour
opérations d’audit et de vérification (85 audits dits
toujours progresser. Ces inspecteurs réalisent en
flashs : observations instantanées sur un thème
moyenne une soixantaine d’inspections par an,
précis et 12 audits qui se sont déroulés pendant
y compris dans les unités d’ingénierie nucléaire
plusieurs mois).
nationales ;
→ CONTRÔLE INTERNE

2.5.2 Les contrôles externes
LES REVUES DE L’AGENCE INTERNATIONALE LES INSPECTIONS DE L’AUTORITÉ DE SÛRETÉ

DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE (AIEA) NUCLÉAIRE (ASN)
Les centrales nucléaires d’EDF sont régulière- L’Autorité de sûreté nucléaire, au titre de sa mis-
ment évaluées au regard des meilleures pratiques sion, réalise un contrôle de l’exploitation des sites
internationales par les inspecteurs et experts nucléaires, dont celui du Tricastin. Pour l’ensemble
de l’Agence internationale de l’énergie atomique des installations du CNPE du Tricastin, en 2021,
(AIEA) dans le cadre d’évaluations appelées OSART l’ASN a réalisé 37 inspections, représentant
(Operational safety assesment review team - Re- 40 jours : AIEA
vues d’évaluation de la sûreté en exploitation). La → 31 inspections pour la partie réacteur à eau sous → voir le
centrale du Tricastin a connu une revue de ce type pression : 7 inspections inopinées de chantiers, glossaire p.54
en 2002. La prochaine est programmée fin 2022. 23 inspections thématiques programmées dont
Une peer review (revue de pairs WANO) et une 7 en lien avec la réalisation de la 4e visite décen-
évaluation complémentaire d’excellence (ECE) par nale de l’unité n°2 et 1 inspection thématique
l’inspection nucléaire d’EDF ont eu lieu en janvier inopinée ;
2021. → 6 inspections pour la partie hors réacteur à eau
sous pression concernant les thèmes de l’environ-
nement (gestion des prélèvements pour analyses
avant rejet, contrôle du laboratoire environne-
ment agréé du CNPE), de la radioprotection et de
la gestion des équipements sous pression et du
service d’inspection reconnu (SIR).
Les équipements sous pression sont régulièrement inspectés

2.6 Les actions d’amélioration
Pour l’ensemble des étapes de l’exploitation d’une installation nucléaire, les dispositions générales
techniques et organisationnelles relatives à la conception, la construction, au fonctionnement,
à l’arrêt et au démantèlement doivent garantir la protection des intérêts que sont la sécurité, la
santé et la salubrité publiques, et la protection de la nature et de l’environnement. Parmi ces dis-
positions, on compte – outre la sûreté nucléaire – l’efficacité de l’organisation du travail et le haut
niveau de professionnalisme des personnels.
2.6.1 La formation pour renforcer

les compétences
Pour l’ensemble des installations, 117 000 heures de Parmi les autres formations dispensées,
formation ont été dispensées en 2021. Ces forma- 8 800 heures de formation « sûreté qualité » et
tions sont réalisées dans les domaines suivants : « analyse des risques » ont été réalisées en 2021,
exploitation et maintenance des installations de contribuant au renouvellement des habilitations
production, santé, sécurité et prévention, mana- sûreté nucléaire des salariés des sites.
gement, systèmes d’information, informatique Dans le cadre du renouvellement des compétences,
et télécom et compétences transverses (langues, 25 embauches ont été réalisées en 2021, dont
management, développement personnel, commu- 2 travailleurs RQTH (reconnaissance qualité travail-
nication, achats, etc.). leur handicapé) en respect des engagements du
Par ailleurs, comme chaque centre de produc- site, 83 alternants, parmi lesquels 80 apprentis et
tion nucléaire, le CNPE du Tricastin est doté d’un 3 contrats de professionnalisation. 78 tuteurs ont
simulateur, réplique à l’identique d’une salle de été missionnés pour accompagner ces nouveaux
commande. Il est utilisé pour les formations ini- arrivants (nouvel embauché, apprenti, salarié muté
tiales et de maintien des compétences (des futurs sur le site, salarié en reconversion).
opérateurs, ingénieurs sûreté, chefs d’exploita- Depuis 2010, 560 recrutements ont été réalisés à
tion), l’entraînement, la mise en situation et le la centrale du Tricastin.
perfectionnement des équipes de conduite, des
Ces nouveaux arrivants suivent, par promotion, un
ingénieurs sûreté et des automaticiens. En 2021,
dispositif d’intégration et de professionnalisation
5 790 (hors parcours de formation initiale) heures
appelé « Académie des métiers savoirs communs »
de formation ont été réalisées sur ces simulateurs.
qui leur permet de découvrir leur nouvel univers
Le CNPE du Tricastin dispose également d’un de travail et de réaliser les premiers stages néces-
« chantier école », réplique d’un espace de travail saires avant leur habilitation et leur prise de poste.
industriel dans lequel les intervenants s’exercent
au comportement d’exploitant du nucléaire (mise
en situation avec l’application des pratiques de 2.6.2 Les procédures
fiabilisation, simulation d’accès en zone nucléaire, administratives menées
etc.). Plus de 14 700 heures de formation ont été en 2021
réalisées dans ce chantier école pour la formation
initiale et le maintien de capacité des salariés de la En 2021, le CNPE du Tricastin n’a pas engagé de
conduite et de la maintenance. procédure administrative.
Enfin, le CNPE du Tricastin dispose d’un espace
maquettes permettant aux salariés (EDF et
prestataires) de se former et de s’entraîner à des
gestes spécifiques avec des maquettes conformes
à la réalité avant des activités sensibles de main-
tenance ou d’exploitation. Cet espace est équipé
de 80 maquettes. Elles couvrent les domaines de
compétences de la chimie, de la robinetterie, des
machines tournantes, de l’électricité, des automa-
tismes, des essais et de la conduite. En 2021,
4 454 heures de formation ou d’entraînement ont
été réalisées sur ces maquettes, dont 33 % par des
salariés EDF.

Plus de 100 000 heures de formation sont dispensées chaque année à la centrale du Tricastin

3 La radioprotection
des intervenants
LA RADIOPROTECTION DES INTERVENANTS CES PRINCIPAUX ACTEURS SONT :

REPOSE SUR TROIS PRINCIPES FONDAMENTAUX → le service de prévention des risques (SPR),
→ la justification : une activité ou une inter- service compétent en radioprotection au sens
vention nucléaire ne peut être entreprise ou de la réglementation, et à ce titre distinct des
exercée que si elle est justifiée par les avantages services opérationnels et de production ;
qu’elle procure rapportés aux risques inhérents → le service de santé au travail (SST), qui assure le
à l’exposition aux rayonnements ionisants ; suivi médical particulier des salariés travaillant
→ l’optimisation : les expositions individuelles et en milieu radiologique ;
collectives doivent être maintenues aussi bas → le chargé de travaux, responsable de son chan-
qu’il est raisonnablement possible en dessous tier dans tous les domaines de la sécurité et de
des limites réglementaires, et ce compte tenu la sûreté. Il lui appartient notamment de faire
de l’état des techniques et des facteurs écono- respecter les dispositions de prévention définies
ALARA miques et sociétaux (principe appelé ALARA) ; au préalable en matière de radioprotection ;
→ voir le → la limitation : les expositions individuelles ne → l’intervenant, acteur essentiel de sa propre sécu-
glossaire p.54 doivent pas dépasser les limites de doses régle- rité, reçoit à ce titre une formation à l’ensemble
mentaires. des risques inhérents à son poste de travail, no-
Les progrès en radioprotection font partie inté- tamment aux risques radiologiques spécifiques.
grante de la politique d’amélioration de la préven- Pour estimer et mesurer l’effet du rayonnement
tion des risques. sur l’homme, les expositions s’expriment en millisie-
vert (mSv). À titre d’exemple, en France, l’exposition
CETTE DÉMARCHE DE PROGRÈS S’APPUIE
d’un individu à la radioactivité naturelle est en
NOTAMMENT SUR :
moyenne de 3 mSv par an. L’exploitant nucléaire
→ la responsabilisation des acteurs à tous les suit un indicateur qui est la dose collective, somme
niveaux ; des doses individuelles reçues par tous les inter-
→ la prise en compte technique du risque radiolo- venants dans les installations durant une période
gique dès la conception, durant l’exploitation donnée. Elle s’exprime en Homme.Sievert (H.Sv).
et pendant la déconstruction des installations ; Par exemple, une dose collective de 1 H.Sv cor-
→ la mise en œuvre de moyens techniques adaptés respond à la dose reçue par un groupe de 1 000
pour la surveillance continue des installations, personnes ayant chacune reçu 1 mSv.
des salariés et de l’environnement ;
→ le professionnalisme de l’ensemble des acteurs,
ainsi que le maintien de leurs compétences.

UN NIVEAU DE RADIOPROTECTION SATISFAISANT POUR LES INTERVENANTS
Dans les centrales nucléaires françaises, les L’année 2021 est revenue à un volume
salariés d’EDF et des entreprises prestataires d’heures de nouveau révélateur d’une volumé-
amenés à travailler en zone nucléaire sont tous trie très importante de travaux de mainte-
soumis aux mêmes exigences strictes de prépa- nance, puisque pour la 2e fois de l’histoire du
ration, de prévention et de contrôle vis-à-vis de parc la barre des 7 millions d’heures est dé-
l’exposition aux rayonnements ionisants. passée (7 072 533 heures). Dans ce contexte,
La limite annuelle réglementaire à ne pas dé- la dose collective enregistrée en 2021 est
passer, fixée par l’article R4451-6 du Code du également à la hausse et a respecté l’objectif
travail, est de 20 millisievert (mSv) en douze annuel initialement fixé, avec un résultat de
mois glissants pour tous les salariés travaillant 0,71 H.Sv par réacteur. Par ailleurs, l’année
dans la filière nucléaire française. Les efforts 2021 a souligné la poursuite et l’augmentation
engagés par EDF et par les entreprises presta- des arrêts programmés de type décennale,
taires ont permis de réduire progressivement avec 8 réacteurs en visite (5 VD4 900MW,
la dose reçue par tous les intervenants. 2 VD3 1 300MW, 1 VD2 1 450MW).
Au cours des 20 dernières années, la dose Concernant la tendance de la dosimétrie
annuelle collective du parc a tout d’abord des intervenants, le travail de fond engagé
connu une phase de baisse continue jusqu’en par EDF et les entreprises partenaires est
2007 passant de 1,21 H.Sv par réacteur en profitable pour les métiers les plus exposés,
1998 à 0,63 H.Sv par réacteur en 2007, soit et permet de souligner une dosimétrie indivi-
une baisse globale d’environ 48 %. Elle s’établit duelle optimisée et maîtrisée.
depuis, dans une plage de valeurs centrée sur La dose moyenne individuelle est passée de
0,70 H.Sv par réacteur +/- 13 %. Dans le même 1,47 mSv en 2007 à 0,96 mSv en 2019, soit
temps, la dose moyenne individuelle est pas- une baisse de 35 %. En 2020 et 2021, la dose
sée de 1,47 mSv/an en 2007 à 0,96 mSv/an moyenne individuelle est restée inférieure à 1
en 2019, soit une baisse de 35 %. En 2020, mSv, pour s’établir à 0,96 mSv pour 2021. De
notamment en raison de l’impact de la crise plus, le bilan de la période 2019-2021 montre
sanitaire sur la programmation des arrêts de que seuls un peu plus de 3 % des salariés
maintenance des réacteurs, la dose moyenne EDF et d’entreprises partenaires dépassent le
individuelle baisse de 5 % pour se stabiliser à seuil de 6 mSv.
0,91 mSv/an. Enfin, depuis 2004, dans l’ensemble du parc
Lors des huit dernières années, l'influence de nucléaire français aucun intervenant n’a
la volumétrie des travaux de maintenance sur dépassé la limite réglementaire d’exposition
la dose collective est nettement perceptible : individuelle de 20 mSv en douze mois. Depuis
en 2013 et 2016, années particulièrement mi-2012, aucun intervenant ne dépasse 16 mSv
chargées, la dose collective atteint respective- cumulés en 12 mois. De façon encore plus no-
ment 0,79 H.Sv par réacteur et 0,76 H.Sv par table, on avait constaté que le seuil de dose de
réacteur, soit les 2 valeurs les plus élevées des 14 mSv en 12 mois glissants avait été dépassé
huit dernières années. Les nombres d’heures ponctuellement une seule fois pour un mois
travaillées en zone contrôlée constatés pour 1 intervenant, en 2019 et en 2020, avec
pendant ces 2 années, en cohérence avec un bilan annuel où aucun intervenant ne dé-
les programmes d’activités, font également passait ce seuil. En 2021, aucun dépassement
partie des plus élevés de la décennie écoulée ponctuel n’a été relevé et aucun intervenant
(respectivement 6,7 et 6,9 millions d’heures). n’a donc dépassé ce seuil de 14 mSv.
L’année 2019 avait confirmé ce constat avec La maîtrise de la radioactivité véhiculée ou
l’enregistrement du plus haut historique du déposée dans les circuits, une meilleure pré-
nombre d’heures travaillées en zone contrô- paration des interventions de maintenance,
lée, soit 7,3 millions d’heures. En 2020, la une gestion optimisée des intervenants au
réduction des programmes d’activités liée au sein des équipes pour les opérations les plus
contexte de la crise sanitaire avait amené une dosantes, l’utilisation d’outils de mesure et
baisse de 11 % des heures travaillées et de de gestion de la dosimétrie toujours plus
18 % de la dose collective, en comparaison performants et une optimisation des poses de
avec 2019. protections biologiques au cours des arrêts
ont permis ces progrès importants.

→ ECHELLE DES EXPOSITIONS
dues aux rayonnements ionisants
LES RÉSULTATS DE DOSIMÉTRIE 2021 POUR LE CNPE

DU TRICASTIN
Au CNPE du Tricastin depuis 2012, pour l’ensemble des
installations, aucun intervenant, qu’il soit salarié d’EDF ou
d’une entreprise prestataire, n’a reçu de dose supérieure
à la limite réglementaire de 20 mSv en 12 mois glissants.
En effet aucun n’a reçu une dose supérieure à 12 mSv.
En 2021, pour les 4 réacteurs, la dosimétrie collective a
été de 4,45 H.Sv, soit une augmentation de 40 % par
rapport à 2020 (3.18 H.Sv). Cette hausse est due à un vo-
lume d’activité en zone contrôlée plus important en 2021
et à une nature des travaux différente générés par la
4e visite décennale de l'unité de production n°2.

4
Les incidents et accidents
survenus dans les installations
en 2021
EDF MET EN APPLICATION L’ÉCHELLE → les conséquences à l’extérieur du site, appré-
INTERNATIONALE DES ÉVÉNEMENTS ciées en termes de rejets radioactifs pouvant
NUCLÉAIRES (INES). toucher le public et l’environnement ;
L’échelle INES (International nuclear event scale), → les conséquences à l’intérieur du site, pouvant INES
appliquée dans une soixantaine de pays depuis toucher les travailleurs, ainsi que l’état des → voir le
1991, est destinée à faciliter la perception par les installations ; glossaire p.54
média et le public de l’importance des incidents → La dégradation des lignes de défense en profon-
et accidents nucléaires. deur de l’installation, constituée des barrières
Elle s’applique à tout événement se produisant successives (systèmes de sûreté, procédures,
dans les installations nucléaires de base (INB) contrôles techniques ou administratifs, etc.)
civiles, y compris celles classées secrètes, et lors du interposées entre les produits radioactifs et
transport des matières nucléaires. Ces événements l’environnement. Pour les transports de matières
sont classés par l’Autorité de sûreté nucléaire selon radioactives qui ont lieu sur la voie publique,
8 niveaux de 0 à 7, suivant leur importance. seuls les critères des conséquences hors site et
L’application de l’échelle INES aux INB se fonde sur de la dégradation de la défense en profondeur
trois critères de classement : sont retenus par l’application de l’échelle INES.
→ ÉCHELLE INES
Échelle internationale des évènements nucléaires

Les événements sans impact sur la sûreté, la radio- En 2021, à l’échelle du parc de production :
protection et le transport sont classés au niveau 0 → 2 événements significatifs génériques (communs
et qualifiés d’écarts. à plusieurs unités du parc) sûreté de niveau 1 ont
La terminologie d’incident est appliquée aux été déclarés,
événements à partir de leur classement au niveau → Aucun événement significatif générique radiopro-
1 de l’échelle INES, et celle d’accident à partir du tection de niveau 1 et plus n’a été déclaré,
niveau 4.
→ Aucun événement significatif générique trans-
Les événements sont dits significatifs selon les cri- port de niveau 1 et plus n’a été déclaré,
tères de déclaration définis dans le guide ASN du
→ 1 événement significatif générique environne-
21/10/2005 mis à jour en 2019, relatif aux modali-
ment a été déclaré.
tés de déclaration et à la codification des critères
des événements significatifs impliquant la sûreté, Parmi ces événements génériques tous ne
la radioprotection ou l’environnement applicables concernent pas la centrale du Tricastin et ne sont
aux installations nucléaires de base et aux trans- donc pas repris dans les tableaux ci-dessous.
ports de matières radioactives.
LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS DE SÛRETÉ
LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS DE NIVEAU 1 ET PLUS POUR LA CENTRALE DU
DE NIVEAU 0 ET 1 À TRICASTIN TRICASTIN
En 2021, pour l’ensemble des installations nu- 4 événements de niveau 1 ont été déclarés en 2021
cléaires de base, le CNPE du Tricastin a déclaré auxquels s’ajoute 1 événement générique de niveau 1.
62 événements significatifs : Ces évènements significatifs ont fait l’objet d’une
communication à l’externe.
→ 49 pour la sûreté ;
→ 6 pour la radioprotection ;
→ 4 pour l’environnement ;
→ 3 pour le transport.
→ TABLEAU RÉCAPITULATIF DES ÉVÈNEMENTS SIGNIFICATIFS DE SÛRETÉ

DE NIVEAU 1 ET PLUS POUR L’ANNÉE 2021 À TRICASTIN
Date de Date de
INB Évènement Actions correctives
déclaration l’évènement
INB 88 05/03/2021 03/03/2021 Communication externe Travail au sein de l’entreprise prestataire sur les
8 mars 2021 exigences d’assurance qualité et de rigueur dans l’uti-
Détection tardive de l’in- lisation des modes opératoires ainsi que sur la prise
disponibilité partielle d’un en compte du retour d’expérience.
système de ventilation sur Amélioration des documents opératoires utilisés pour
l’unité de production n°3. garantir le bon sens de rotation du ventilateur.
Demande d’instruction à l’ingénierie du parc de
mettre en place un contrôle périodique des perfor-
mances des ventilateurs iode DVC 001 et 002 ZV.
INB 88 13/04/2021 08/04/2021 Communication externe Mise en place d’un mode opératoire pour les opé-
déclaration avril et juin 2021 rateurs facilitant la gestion du niveau du réservoir
au niveau 0 Dépassement du délai au- RCV 002 BA en cas de perte des capteurs de ni-
3/06/2021 torisé pour la mise à l’arrêt veau associés pour limiter l’utilisation du réservoir
reclassement du réacteur n°4. PTR 001 BA.
au niveau 1 Définition d’un positionnement sur la nécessité de
réaliser certains essais périodiques incompatibles
avec un transitoire de repli. Amélioration de la
consigne spécifique de pilotage des replis deman-
dés par les règles générales d’exploitation.
Réalisation de rappels auprès des opérateurs sur
les principes de pilotage permettant d’optimiser la
durée des transitoires de refroidissement et intégra-
tion d’un entraînement spécifique au simulateur.

Date de Date de
INB 87 21/09/2021 21/09/2021 Communication externe Remise en conformité des ancrages (cheville et
Géné- 5 octobre 2021 dispositif de fixation) des équipements concernés.
rique Anomalie de concep- Les dispositions applicables actuellement lors des
tion identifiée lors d’un montages de nouveaux matériels sont suffisants
contrôle de maintenance pour éviter le renouvellement des dysfonctionne-
préventive. ments identifiés.
Cet événement sera mis à jour chaque année, dès
2022, afin d’intégrer les réacteurs ayant terminé
les contrôles préventifs des ancrages et, cela,
jusqu’au solde de la réalisation de ces contrôles
pour l’ensemble des réacteurs du parc nucléaire.
INB 88 26/10/2021 21/10/2021 Communication externe Remplacement d’une des cartes de commande des
28 octobre 2021 grappes dont la défaillance a été confirmée par le
Dépassement du délai au- constructeur.
torisé pour le positionne- Des contrôles complémentaires seront réalisés lors
ment des grappes d’arrêt du prochain arrêt pour maintenance pour garantir
du réacteur n°3. l’absence de défaut supplémentaire.
INB 87 31/12/2021 27/12/2021 Communication externe Remplacement de la carte électronique à l’origine

3 janvier 2022 du défaut.
Indisponibilité d’un des Mise en place d’actions pour améliorer la qualité du
paramètres mesurant diagnostic lors des défauts sur les chaînes de me-
le flux neutronique du sures de flux neutronique de nouvelle génération
réacteur n°1. et prendre en compte ce retour d’expérience. Ces
actions concernent les automaticiens et les agents
du service conduite.
LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS TRANSPORT

DE NIVEAU 1 ET PLUS POUR LA CENTRALE DU
TRICASTIN
Il n’y a eu aucun événement de niveau 1
et plus dans ce domaine.

LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS
POUR L’ENVIRONNEMENT
4 événements ont été déclarés à l’Autorité de sûre-
té nucléaire. Ils ont tous fait l’objet d’une informa-
tion dans la lettre externe mensuelle « C’est à lire »
de la centrale du Tricastin, disponible sur le site
internet edf.fr.
→ TABLEAU RÉCAPITULATIF DES ÉVÈNEMENTS SIGNIFICATIFS POUR L’ENVIRONNEMENT

POUR L’ANNÉE 2021 À TRICASTIN
Date de Date de
Com- 27/04/2021 02/04/2021 Défaut de gestion de cap- Mise en place d’un contrôle interne sur la réalisation
mun Réindexation et 01/11/2021 teurs de mesure de débit des exigences réglementaires.
le 18/11/2021 des réservoirs d’effluents. Rappels effectués sur la protection des intérêts et les
exigences concernant les matériels associés lors des
recyclage sur la thématique environnement.
Modification des modes opératoires relatifs aux rejets
d’effluents liquides pour intégrer un contrôle des
débitmètres sur les lignes de rejets.
Com- 15/07/2021 04/06/2021 Atteinte temporaire de Réparation de la tuyauterie endommagée lors de

mun seuils 2 chimiques au travaux de forage.
niveau d’un piézomètre du Contrôle des autres tuyauteries à proximité de la
site à la suite du déboite- zone de chantier.
ment d’une tuyauterie.
Signalement du risque au pilote de la modification
concernée pour la sécurisation des chantiers futurs
et sensibilisation des agents du service respon-
sable de la réalisation des travaux de génie civil
vis-à-vis du confinement liquide.
Renforcement de la télésurveillance du poste de
relevage et de sa pompe.
Renforcement de l’analyse des résultats des prélè-
vements de surveillance de l’environnement pour
détecter au plus tôt des évolutions anormales.
Com- 01/12/2021 07/10/2021 Dépassement ponctuel de Les investigations n’ont pas mis en évidence
mun la concentration limite en de défaut dans l’exploitation du déshuileur.
hydrocarbure à la sortie Des contrôles de la partie mécanique et génie
d’un déshuileur. civil du déshuileur sont programmés.
Com- 15/12/2021 11/12/2021 Marquage en tritium Réfection de l’étanchéité du puisard concerné.

mun de l’eau souterraine Fiabilisation des capteurs de niveaux des réservoirs
contenue dans l’enceinte d’effluents à l’origine du déversement.
géotechnique située sous
Formation et sensibilisation de l’ensemble des
la centrale du Tricastin.
intervenants afin d’accroître leur culture de la
maîtrise des enjeux environnementaux, et ainsi
de mieux détecter des anomalies éventuelles et
renforcer les démarches de prévention.

LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS
RADIOPROTECTION DE NIVEAU 1 ET PLUS
Il n’y a eu aucun événement de niveau 1 et plus
dans ce domaine.
CONCLUSION
En 2021, le bilan est de 4 événements significatifs Dans le domaine de la radioprotection, la dé-
de sûreté de niveau 1 pour 7 en 2020. Cette baisse marche engagée pour maîtriser la dosimétrie
est la conséquence d’une mobilisation collective améliore significativement les résultats de la cen-
pour la sûreté et d’un engagement constant pour trale. Le site doit encore s’améliorer sur la propreté
analyser les risques, préparer les interventions, radiologique des installations.
appliquer les pratiques de fiabilisation. L’année 2021 confirme une performance envi-
Des progrès sont à noter dans la maîtrise des ronnementale globalement satisfaisante malgré
non-conformités au référentiel, des lignages des un évènement marquant fin 2021 concernant un
circuits ainsi que dans la maîtrise du risque incen- marquage de la nappe interne du site. Ce domaine
die. Cependant, nos résultats montrent le besoin doit encore s’améliorer par une meilleure fiabilité
de renforcer la fiabilité de nos matériels vis-à-vis des équipements de surveillance. Des progrès
du risque d’arrêt automatique réacteur et les acti- notables ont été réalisés concernant le volume de
vités sur les matériels de surveillance de la réaction nos effluents et la gestion de nos déchets.
nucléaire.
La salle des machines de la centrale du Tricastin

5 La nature et les résultats
du contrôle des rejets
5.1 Les rejets d’effluents radioactifs

→ Le carbone 14 est principalement produit par
5.1.1 Les rejets d’effluents l’activation neutronique de l’oxygène 17 contenu
radioactifs liquides dans l’eau du circuit primaire, ce radionucléide est
présent dans les rejets liquides et gazeux. Égale-
Le fonctionnement d’une centrale nucléaire génère ment appelé radiocarbone, il est aussi connu pour
des effluents radioactifs liquides provenant du son utilisation dans la datation car le carbone 14
circuit primaire et des circuits annexes de l’îlot est également produit naturellement dans la haute
nucléaire. Les principaux composés radioactifs ou atmosphère (1 500 TBq/an soit environ 8 kg/an).
radionucléides contenus dans les rejets d’effluents → Les iodes radioactifs sont issus de la réaction
radioactifs liquides sont le tritium, le carbone 14, nucléaire (fission) qui a lieu dans le cœur du
les iodes et les produits de fission ou d’activation. réacteur. Ceci explique leur présence potentielle
dans les rejets.
LA NATURE DES REJETS D’EFFLUENTS RADIOAC-
TIFS LIQUIDES → Les autres produits de fission ou d’activation
regroupés sous cette appellation sont présents
→ Le tritium présent dans les rejets liquides et
dans les rejets liquides et gazeux. Ils sont issus de
gazeux d’une centrale nucléaire provient majo-
l’activation neutronique des matériaux de structure
ritairement de l’activation neutronique du bore
des installations (fer, cobalt, nickel contenu dans les
et dans une moindre mesure de celle du lithium
aciers) ou de la fission du combustible nucléaire.
présents dans l’eau du circuit primaire. Le bore
est utilisé sous forme d’acide borique pour ré- LES RÉSULTATS POUR 2021
guler la réaction nucléaire de fission ; le lithium
Les résultats 2021 pour les rejets d’effluents ra-
provient de la lithine utilisée pour le contrôle du
dioactifs liquides sont présentés ci-dessous selon
pH de l’eau du circuit primaire.
les 4 catégories imposées par la réglementation.
La quasi-intégralité du tritium produit (quelques Pour la centrale du Tricastin, les activités mesurées
grammes à l’échelle du parc nucléaire EDF) est sont restées très inférieures aux limites de rejet
rejetée après contrôle dans le strict respect de prescrites dans l’arrêté interministériel du 8 juillet
la réglementation. 2008, portant homologation des décisions
Du tritium est également produit naturellement N° 2008 – DC- 0101 et 2008 – DC- 0102, qui
dans les hautes couches de l’atmosphère à raison autorisent la centrale du Tricastin à procéder
de 150 g/an soit environ 50 000 TBq. à des rejets d’effluents radioactifs liquides.

→ REJETS D’EFFLUENTS RADIOACTIFS LIQUIDES EN 2021
Limites annuelles % de la limite

Unité Activité rejetée
réglementaires réglementaire
Tritium GBq 90 000 42 100 47
Carbone 14 GBq 260 43,8 17
Iodes GBq 0,600 0,021 3,5
Autres PF PA
(Carbone 14 et nickel 63 GBq 60 0,894 1,5
exclus)
→ RADIOACTIVITÉ : RAYONNEMENTS ÉMIS
Pénétration des rayonnements ionisants
LE PHÉNOMÈNE DE LA RADIOACTIVITÉ est la transformation spontanée d’un noyau instable en un noyau plus stable
avec libération d’énergie.
Ce phénomène s’observe aussi bien sur des noyaux d’atomes présents dans la nature (radioactivité naturelle) que sur des
noyaux d’atomes qui apparaissent dans les réacteurs nucléaires, comme les produits de fission (radioactivité artificielle).
Cette transformation peut se traduire par différents types de rayonnement, notamment :
→ rayonnement alpha = émission d’une particule chargée composée de 2 protons et de 2 neutrons,
→ rayonnement bêta = émission d’un électron (e-),
→ rayonnement gamma = émission d’un rayonnement de type électromagnétique (photons), analogue aux rayons X
mais provenant du noyau de l’atome et non du cortège électronique.

5.1.2 Les rejets d’effluents
radioactifs gazeux
LA NATURE DES REJETS D’EFFLUENTS GAZEUX → Les aérosols ont de fines poussières sur
La réglementation distingue, sous forme gazeuse lesquelles peuvent se fixer des radionucléides
ou assimilée, les 5 catégories suivantes de radionu- autres que gazeux comme, par exemple, des ra-
cléides ou famille de radionucléides : le tritium, le dionucléides du type Césium 137 ou Cobalt 60.
carbone 14, les iodes et tous les autres produits
d’activation et de fission, rejetés sous les deux LES RÉSULTATS POUR 2021
formes suivantes : Pour l’ensemble des installations nucléaires de la
→ Les gaz rares, xénon et krypton principale- centrale EDF du Tricastin, en 2021, les activités
ment, proviennent de la fission du combustible mesurées sont restées très inférieures aux limites
LES GAZ de rejet prescrites dans l’arrêté interministériel
nucléaire. Inertes, ils ne réagissent pas avec
INERTES du 8 juillet 2008, portant homologation des déci-
d’autres composés et ne sont pas absorbés
→ voir le sions n°2008 – DC- 0101 et 2008 – DC- 0102, qui
par l’homme, les animaux ou les plantes. Une
glossaire p.54
exposition à cette famille de radionucléides est autorisent la centrale du Tricastin à procéder à des
assimilable à une exposition externe. rejets d’effluents radioactifs gazeux.
→ REJETS D’EFFLUENTS RADIOACTIFS GAZEUX 2021
Limites annuelles % de la limite

Unité Activité rejetée
réglementaires réglementaire
Gaz rares TBq 72 1,4 1,9
Tritium TBq 8 0,967 12
Carbone 14 TBq 2,2 0,379 17
Iodes GBq 1,6 0,021 1,3
Autres PF PA
(carbone 14 GBq 1,6 0,0034 0,2
exclu)
5.2 Les rejets d’effluents

non radioactifs
5.2.1 Les rejets d’effluents
chimiques
LES RÉSULTATS POUR 2021

Toutes les limites indiquées dans les tableaux
suivants sont issues de l’arrêté interministériel du
8 juillet 2008 fixant les valeurs limites de rejet
dans l’environnement des effluents chimiques des
installations. Ces critères liés à la concentration et
au débit ont tous été respectés en 2021.

→ REJETS CHIMIQUES POUR LES RÉACTEURS EN FONCTIONNEMENT
Paramètres Quantité annuelle autorisée (kg) Quantité rejetée en 2021 (kg)
Acide borique 17 700 8 237
Hydrate d’Hydrazine 50 1,18
Éthanolamine 1 280 14,7
Azote total 7 600 2 780
Phosphate 1 250 159
Détergents 8 100 48,3
Paramètres Flux* 24 H autorisé (kg) Flux* 24 H maxi 2021 (kg)
Acide borique 2 400 608
Hydrate d’Hydrazine 5 0,016
Éthanolamine 27 3,1
Azote total 66 41,4
Phosphate 205 94
Détergents 480 1,2
Métaux totaux 28 6
Matières en suspension 540 221
Demande chimique en oxygène 960 36
Sulfates 3 450 2 690
Chlorures 856 302
Sodium 1 770 1 210
* Les rejets de produits chimiques issus des circuits (primaire, secondaire et tertiaire) sont réglementés par les ar-
rêtés de rejet et de prise d’eau en termes de flux (ou débits) enregistrés pendant deux heures, pendant 24 heures
ou annuellement. Les valeurs mesurées sont ajoutées à celles déjà présentes à l’état naturel dans l’environnement.
5.2.2 Les rejets thermiques
L’arrêté interministériel du 8 juillet 2008 portant Ce même arrêté interministériel du 8 juillet 2008
homologation de la décision n°2008 – DC- 0102, du fixe à 28 °C la température moyenne journalière
13 mai 2008 de l’Autorité de sûreté nucléaire fixe maximale du canal de Donzère-Mondragon au
à 4 °C la limite d’échauffement du canal de Don- point de rejet des effluents du site, en condition
zère-Mondragon au point de rejet des effluents du climatique normale. Cette température est portée
site, tant que le débit du canal reste au-dessus de à 29 °C lors de conditions climatiques exception-
480 m3/s. Sous ce débit, la limite est portée à 6 °C. nelles avec une restriction sur l’échauffement
Pour vérifier que cette exigence est respectée, cet moyen journalier du canal entre l’amont et l’aval du
échauffement est calculé en continu et enregistré. rejet à 3 °C.
En 2021, cette limite a toujours été respectée ; Pour vérifier que cette exigence est respectée, la
l’échauffement maximum calculé a été de 4,5 °C température en aval du rejet est calculée en conti-
au mois d’octobre 2021. Ce jour-là le débit moyen nu et enregistrée. En 2021, cette limite a toujours
du canal de Donzère-Mondragon était de 398 m3/s, été respectée ; la température moyenne journa-
inférieur à 480 m3/s. lière calculée en aval du rejet a été au maximum de
26,4 °C au mois de septembre 2021. Il n’y a pas eu
de conditions climatiques dites « exceptionnelles ».

6 La gestion des déchets
Comme toute activité industrielle, la produc- Pour la centrale EDF du Tricastin, la limitation de la
tion d’électricité d’origine nucléaire génère des production des déchets se traduit par la réduction
déchets, dont des déchets conventionnels et du volume et de la nocivité des déchets, dès la
radioactifs, à gérer avec la plus grande rigueur. phase d’achat de matériel et lors de la réalisation
Responsable légalement, industriellement et des chantiers, pour atteindre des valeurs aussi
financièrement des déchets qu’il produit, EDF basses que possible.
a, depuis l’entrée en service de ses premières Plus généralement, les dispositions mises en œuvre
centrales nucléaires, mis en œuvre des procé- à chaque phase du processus de gestion des
dés adaptés qui permettent d’en maîtriser et déchets permettent de protéger efficacement l’en-
d’en réduire les impacts. vironnement, les populations, les travailleurs et les
La démarche industrielle d’EDF repose sur quatre générations futures contre les risques et nuisances
principes : dus à ces déchets, en particulier contre l’exposition
aux rayonnements liée aux déchets radioactifs.
→ limiter les quantités produites ;
→ trier par nature et niveau de radioactivité ;
→ conditionner et préparer la gestion à long terme ;
→ isoler de l’homme et de l’environnement.
6.1 Les déchets radioactifs

Les déchets radioactifs n’ont aucune interaction Les déchets conditionnés et contrôlés sont ensuite
avec les eaux (nappe et cours d’eau) et les sols. expédiés vers les filières de stockage définitif dédiées.
Les opérations de tri, de conditionnement, Les mesures prises pour limiter les effets de ces
de préparation à l’expédition s’effectuent dans déchets sur la santé comptent parmi les objectifs
des locaux dédiés et équipés de systèmes de col- visés par les dispositions mises en œuvre pour pro-
lecte d’effluents éventuels. téger la population et les intervenants des risques
Lorsque les déchets radioactifs sortent des bâti- de la radioactivité. L’ensemble de ces dispositions
ments, ils bénéficient tous d’un conditionnement constitue la radioprotection. Ainsi, pour protéger
étanche qui constitue une barrière à la radioactivi- les personnes travaillant dans les centrales, et,
té et prévient tout transfert dans l’environnement. plus particulièrement, les équipes chargées de
L’efficacité de ce conditionnement fait l’objet en la gestion des déchets radioactifs, des mesures
permanence de nombreux contrôles de la part simples sont prises, comme la mise en place d’un
des experts internes, des filières de traitement ou plusieurs écrans (murs et dalles de béton, parois
et de stockage, ainsi que des pouvoirs publics, en plomb, verres spéciaux chargés en plomb, eau
qui vérifient en particulier ses performances de des piscines, etc.), dont l’épaisseur est adaptée à la
confinement et l’absence de risque de dispersion nature du déchet, au regard du rayonnement qu’il
de la contamination. induit.

QU’EST-CE QU’UNE MATIÈRE OU UN DÉCHET RADIOACTIF ?
L’article L542-1-1 du Code de l’environnement définit :
→ une substance radioactive est une substance qui contient des radionucléides, naturels
ou artificiels, dont l’activité ou la concentration justifie un contrôle de radioprotection ;
→ une matière radioactive est une substance radioactive pour laquelle une utilisation
ultérieure est prévue ou envisagée, le cas échéant après traitement ;
→ les déchets radioactifs sont des substances radioactives pour lesquelles aucune utilisation
ultérieure n’est prévue ou envisagée ou qui ont été requalifiées comme tels par l’ASN.
DEUX GRANDES CATÉGORIES DE DÉCHETS RADIOACTIFS

Selon la durée de vie des éléments radioactifs contenus et le niveau d’activité radiologique
qu’ils présentent, les déchets sont classés en plusieurs catégories. On distingue les déchets « à
vie courte » des déchets « à vie longue » en fonction de leur période (une période s’exprime en
années, jours, minutes ou secondes. Elle quantifie le temps au bout duquel l’activité radioactive
initiale du déchet est divisée par deux).
6.1.1 Les déchets dits 6.1.2 Les déchets dits

« à vie courte » « à vie longue »
Les déchets dits « à vie courte » ont une période Des déchets dits « à vie longue » dont la période
inférieure ou égale à 31 ans. Ils bénéficient de so- est supérieure à 31 ans, sont induits directement
lutions de gestion industrielles définitives dans les ou indirectement par le fonctionnement du CNPE.
centres spécialisés de l’ANDRA situés dans l’Aube Ils sont générés : ANDRA
à Morvilliers (déchets de très faible activité, TFA) → voir le
→ par le traitement du combustible nucléaire usé,
ou Soulaines (déchets de faible à moyenne activité glossaire p.54
consistant à séparer les matières qui peuvent
à vie courte, FMA-VC). Ces déchets proviennent
être valorisées et les déchets. Cette opération est
essentiellement :
réalisée dans l’usine ORANO de la Hague, dans la
→ des systèmes de filtration (épuration du circuit Manche. Après une utilisation en réacteur pendant
primaire : filtres, résines, concentrats, boues...); quatre à cinq années, le combustible nucléaire
→ des opérations de maintenance sur matériels : contient encore 96 % d’uranium qui peuvent être
pompes, vannes... ; recyclé pour produire de nouveaux assemblages
→ des opérations d’entretien divers : vinyles, tissus, de combustible. Les 4 % restants (les « cendres
gants... ; » de la combustion nucléaire) constituent les
→ de certains travaux de déconstruction des déchets ultimes qui sont vitrifiés et coulés dans
centrales mises à l’arrêt définitivement (gravats, des conteneurs en acier inoxydable : ce sont des
pièces métalliques...). déchets de haute activité à vie longue (HAVL). Les
parties métalliques des assemblages sont com-
Le conditionnement des déchets triés consiste à les
pactées et conditionnées dans des conteneurs en
enfermer dans des conteneurs adaptés pour éviter
acier inoxydable qui sont entreposés dans l’usine
toute dissémination de la radioactivité, après les
précitée : ce sont des déchets de moyenne activi-
avoir mélangés pour certains avec un matériau de
té à vie longue (MAVL). Depuis la mise en service
blocage. On obtient alors des déchets conditionnés,
du parc nucléaire d’EDF et à production éner-
appelés aussi « colis de déchets ». Dans les sites
gétique équivalente, l’amélioration continue de
nucléaires, le choix du conditionnement dépend de
l’efficacité énergétique du combustible a permis
plusieurs paramètres, notamment du niveau d’activi-
de réduire de 25 % la quantité de combustible
té et des dimensions du déchet, de la possibilité d’en
consommée chaque année. Ce gain a permis de
réduire le volume (par compactage ou incinération
réduire dans les mêmes proportions la production
par exemple) et de la destination du colis. Ainsi, le
conditionnement de ces déchets est effectué dans de déchets issus des structures métalliques des
différents types d’emballage : coque en béton, assemblages de combustible.
fût ou caisson métallique, fût plastique (PEHD : → par la mise au rebut de certaines pièces métal-
polyéthylène haute densité) pour les déchets des- liques issues de parties internes du réacteur.
tinés à l’incinération dans l’installation Centraco ; Le remplacement de certains équipements du
big-bags ou casiers pour les déchets TFA. cœur des réacteurs actuellement en exploitation
Les progrès constants accomplis, tant au niveau de (« grappes » utilisées pour le réglage de la puis-
la conception des centrales que de la gestion du sance, fourreaux d’instrumentation, etc.) produit
combustible et de l’exploitation des installations, des déchets métalliques assez proches en typolo-
ont permis de réduire les volumes de déchets à gie et en activité des structures d’assemblages de
vie courte de façon significative. Ainsi, les volumes combustible. Il s’agit aussi de déchets de moyenne
des déchets d’exploitation ont été divisés par trois activité à vie longue (MAVL), entreposés dans les
depuis 1985, à production électrique équivalente. piscines de désactivation ;

→ par les opérations de déconstruction en cours S’agissant des déchets dits « à vie courte », ils
qui produisent également des déchets métal- peuvent être orientés après leur conditionnement
liques de moyenne activité à vie longue. Celles selon leur nature et leur activité radiologique vers :
qui sont programmées pour les centrales
→ le centre industriel de regroupement, d’entrepo-
d’ancienne génération généreront des déchets
sage et de stockage des déchets de très faible
de faible activité à vie longue (FAVL), correspon-
activité (Cires), exploité par l’ANDRA et situé à
dant aux empilements de graphite des réacteurs
Morvilliers (Aube) ;
UNGG (uranium naturel graphite/gaz).
→ le centre de stockage de l’Aube (CSA) pour les
En ce qui concerne les déchets de haute et de
déchets à faible ou moyenne activité, exploité
moyenne activité « à vie longue », la solution
par l’ANDRA et situé à Soulaines (Aube) ;
industrielle de gestion à long terme retenue par la
loi du 28 juin 2006 est celle du stockage géo- → l’installation Centraco exploitée par CYCLIFE
logique (projet Cigéo, en cours de conception). France et située à Marcoule (Gard) qui reçoit
Les déchets déjà existants sont pour le moment les déchets de faible activité destinés à l’inciné-
entreposés en toute sûreté sur leur lieu de produc- ration et à la fusion. Après leur traitement, ces
tion. L’installation Iceda (Installation de condition- déchets sont évacués vers l’un des deux centres
nement et d’entreposage des déchets activés) va de stockage exploités par l’ANDRA.
permettre de conditionner les déchets métalliques
MAVL actuellement présents dans les piscines de
désactivation et de les entreposer jusqu’à l’ouver-
ture du stockage géologique.
→ LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE DÉCHETS,

LES NIVEAUX D’ACTIVITÉ ET LES CONDITIONNEMENTS UTILISÉS
Niveau Durée
Type de déchet Classification Conditionnement
d’activité de vie
FMA-VC
(faible et moyenne
Filtres d’eau Faible et moyenne Fûts, coques
activité
à vie courte)
Filtres d’air
Résines
Courte
Concentrats, boues
TFA Casiers, big-bags,
Pièces métalliques Très faible,
(très faible activité), fûts, coques,
faible et moyenne
FMA-VC caissons
Matières plastiques,
cellulosiques
Déchets non métal-

liques (gravats…)
Déchets graphite FAVL

(réacteurs technolo- Faible (faible activité Entreposage sur site
gie UNGG) à vie longue)
Entreposage sur site

(en piscine de refroi-
Longue
dissement pour les
Pièces métalliques MAVL
grappes et autres
et autres déchets Moyenne (moyenne activité
déchets activés
activés à vie longue)
REP), puis condition-
nement en coque à
ICEDA

→ TRANSPORT DE DÉCHETS RADIOACTIFS
de la centrale aux centres de traitement et de stockage
→ QUANTITÉS DE DÉCHETS RADIOACTIFS ENTREPOSÉES

AU 31 DÉCEMBRE 2021 POUR LES 4 RÉACTEURS EN FONCTIONNEMENT
LES DÉCHETS BRUTS EN ATTENTE DE CONDITIONNEMENT
Quantité entreposée
Catégorie de déchet Commentaires
au 31/12/2021
TFA 391,5 tonnes En conteneur sur l'aire TFA
FMA-VC (Liquides) 32,92 tonnes Effluents du lessivage chimique, huiles, solvants…
Localisation bâtiment des auxiliaires nucléaires (BAN)

FMA-VC (Solides) 246 tonnes
et bâtiment auxiliaire de conditionnement (BAC)
Concerne les grappes et les étuis dans les piscines de désactivation

MAVL 376 objets (déchets technologiques, galettes inox, blocs béton et chemises
graphite)
LES DÉCHETS CONDITIONNÉS EN ATTENTE D’EXPÉDITION
Quantité entreposée
Catégorie de déchet Type d’emballage
au 31/12/2021
TFA 166 colis Tous types d'emballages confondus
FMA-VC 32 colis Coques béton
FMA-VC 502 colis Fûts (métalliques, PEHD)
FMA-VC 14 colis Autres (caissons, pièces massives…)

NOMBRE DE COLIS ÉVACUÉS ET SITES DE TRAITEMENT OU DE STOCKAGE
Site destinataire Nombre de colis évacués
Cires à Morvilliers 236
CSA à Soulaines 1 029
Centraco à Marcoule 3 894
En 2021, 5 159 colis ont été évacués vers les différents sites de traitement ou de stockage appropriés
(Centraco, Andra ou Iceda).
ÉVACUATION ET CONDITIONNEMENT des alvéoles d’entreposage de la piscine et placés

DU COMBUSTIBLE USÉ sous l’écran d’eau de la piscine, dans des embal-
Dans les sites nucléaires, lors des arrêts program- lages de transport blindés dits « châteaux ». Ces
més des réacteurs, les assemblages de combus- derniers sont conçus à la fois pour permettre
tible sont retirés un à un de la cuve du réacteur, l’évacuation de la chaleur résiduelle du combus-
transférés dans la piscine de désactivation du tible, pour résister aux accidents de transport les
bâtiment combustible et disposés verticalement plus sévères et pour assurer une bonne protection
dans des alvéoles métalliques. Les assemblages de contre les rayonnements. Ces emballages sont
combustible usé sont entreposés dans une piscine transportés par voie ferrée et par la route vers
de désactivation pendant environ un à deux ans l’usine de traitement d’ORANO de La Hague.
(trois à quatre ans pour les assemblages MOX), S’agissant de combustibles usés, en 2021, pour les
durée nécessaire à leur refroidissement et à la 4 réacteurs en fonctionnement, 10 évacuations ont
MOX été réalisées, ce qui correspond à 120 assemblages
→ voir le décroissance de la radioactivité, en vue de leur
évacuation vers l’usine de traitement. À l’issue de de combustible évacués.
glossaire p.54
cette période, les assemblages usés sont extraits
Transport d’assemblages de combustible par voie ferrée

6.2 Les déchets non radioactifs
Conformément à l’arrêté INB et à la décision → les déchets non dangereux (DND) qui sont égale-
ASN 2015-DC-0508, les INB établissent et ment non inertes et qui ne présentent aucune
gèrent un plan de zonage des déchets, qui des propriétés qui rendent un déchet dangereux
vise à distinguer : (gants, plastiques, déchets métalliques, papiers,
→ les zones à déchets conventionnels (ZDC) d’une cartons, caoutchoucs, bois, câbles électriques…)
part, à l’intérieur desquelles les déchets produits → les déchets dangereux (DD) qui contiennent des
ne sont ni contaminés, ni activés, ni susceptibles substances dangereuses ou toxiques, ou sont
de l’être ; souillés par de telles substances (accumulateurs
→ les zones à production possible de déchets au plomb, boues/terres marquées aux hydrocar-
nucléaires (ZPPDN) d’autre part, à l’intérieur bures, résines, peintures, piles, néons, déchets
desquelles les déchets produits sont contami- inertes et industriels banals souillés, déchets
nés, activés ou susceptibles de l’être. amiantifères, bombes aérosols…).
Les déchets conventionnels produits par Ils sont gérés conformément aux principes définis
les INB sont ceux issus de ZDC et sont classés par les dispositions du Code de l’environnement
en 3 catégories : relatives aux déchets afin de :
→ les déchets inertes (DI), qui ne contiennent → réduire leur production et leur dangerosité par
aucune trace de substances toxiques ou dan- une gestion optimisée ;
gereuses et ne subissent aucune modification → favoriser le recyclage et la valorisation.
physique, chimique ou biologique, ne se dé- Les quantités de déchets conventionnels produites
composent pas, ne brûlent pas, ne produisent en 2021 par les INB EDF sont précisées dans le
aucune réaction physique ou chimique, ne sont tableau ci-dessous.
pas biodégradables et ne détériorent pas les
matières avec lesquelles ils entrent en contact
d’une manière susceptible d’entraîner des
atteintes à l’environnement ou à la santé hu-
maine (déchets minéraux, verre, déblais, terres
et gravats…)
→ QUANTITÉS DE DÉCHETS CONVENTIONNELS PRODUITES EN 2021 PAR LES INB EDF
Déchets non dange-

Déchets dangereux Déchets inertes Total
Quantités reux non inertes
2021
en tonnes
produits valorisés produits valorisés produits valorisés produits valorisés
Sites en
11 316 9 782 41 512 34 966 124 577 124 502 177 404 169 250
exploitation
Sites en
135 44 964 878 1 618 1 618 2 717 2 540
déconstruction
La production de déchets inertes reste consé- Les productions de déchets dangereux et de dé-
quente en 2021 du fait de la poursuite d’impor- chets non dangereux non inertes restent relative-
tants chantiers, liés notamment aux chantiers de ment stables.
modifications post Fukushima, au projet Grand
Carénage, ainsi qu’à des chantiers de voirie, d’amé-
nagement de zones d’entreposage, de parkings, de
bâtiments tertiaires et des chantiers de rénovation
des systèmes de traitement des eaux usées.

De nombreuses actions sont mises en œuvre par → la définition, à partir de 2008, d’objectifs de
EDF pour en optimiser la gestion des déchets, valorisation des déchets plus ambitieux que
conventionnels notamment pour en limiter les vo- les objectifs de valorisation réglementaires.
lumes et les effets sur la santé et l’environnement. L’objectif reconduit en 2021 est une valorisation
Parmi celles-ci, peuvent être citées : d’a minima 90 % de l’ensemble des déchets
→ la création en 2006 du Groupe déchets écono- conventionnels produits ;
mie circulaire, chargé d’animer la gestion des → la prise en compte de la gestion des déchets
déchets conventionnels pour l’ensemble des dans les contrats de gestion des sites ;
entités d’EDF. Ce groupe, qui s’inscrit dans le → la mise en place de structures opérationnelles
cadre du système de management environne- assurant la coordination et la sensibilisation à la
mental certifié ISO 14001 d’EDF, est composé de gestion des déchets de l’ensemble des métiers ;
représentants des divisions/métiers des diffé-
→ la création de formation spécifique « gestion
rentes directions productrices de déchets. Ses
des déchets conventionnels » ;
principales missions consistent à apporter de la
cohérence en proposant des règles et outils de → la création, en 2020, d’une plateforme interne
référence aux entités productrices de déchets ; de réemploi (EDF Reutiliz), visant à faciliter la
seconde vie des équipements et matériels dont
→ les entités productrices de déchets conven-
les sites n’ont plus l’usage ;
tionnels disposent d’un outil informatique qui
permet en particulier de maîtriser les inventaires → le recensement annuel des actions de préven-
de déchets et leurs voies de gestion ; tion de production des déchets.
POUR LA CENTRALE DU TRICASTIN :

En 2021, les 4 unités de production de la centrale du Tricastin ont produit 9 315 tonnes de déchets
conventionnels. 97,6 % de ces déchets ont été valorisés ou recyclés.
Les déchets sont conditionnés et contrôlés pour être expédiés vers les filières de stockage dédiées

7 Les actions en matière de
transparence et d’information
Tout au long de l’année, les responsables des installations nucléaires de la centrale du Tricastin
donnent des informations sur l’actualité de leur site et apportent, si nécessaire, leur contribution
aux actions d’informations de la Commission locale d’information des grands établissements
énergétiques du Tricastin (CLIGEET) et des pouvoirs publics.
LES CONTRIBUTIONS À LA COMMISSION 25 novembre 2021 : réunion plénière de la CLIGEET.

LOCALE D’INFORMATION La direction du CNPE a présenté l’actualité de son
Cette commission indépendante a comme princi- programme industriel et les résultats de l’année
paux objectifs d’informer les riverains sur l’actua- 2021 en matière de sûreté, environnement, sécuri-
lité du site et de favoriser les échanges, ainsi que té et radioprotection.
l’expression des interrogations éventuelles. La com-
DES ÉCHANGES RÉGULIERS AVEC LES MEDIA
mission compte une soixantaine de membres nom-
més par le Président du conseil départemental. Il Tout au long de l’année, la direction de la centrale
s’agit d’élus locaux, de représentants des pouvoirs entretient des relations suivies avec les media
publics et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), locaux :
de membres d’associations et de syndicats. → un point presse a été réalisé le 15 janvier 2021
En 2021, une information régulière a été assurée présentant le bilan 2020 de la centrale et ses
auprès de la Commission locale d’information (CLI). perspectives pour 2021 ;
25 mai 2021 : réunion plénière de la CLIGEET. La → une visite des installations a été organisée le
direction du CNPE a présenté l’activité industrielle 21 juin 2021 sur le thème VD4 et post Fukushima ;
de la centrale depuis le début de l’année avec → une autre visite a été réalisée le 8 octobre 2021
notamment la 4e visite décennale de l’unité de dans le cadre des rencontres sur l’avenir du
production n°2 engagée depuis le 6 février 2021, nucléaire organisée par Anthony Cellier, député
les travaux du nouveau centre de gestion de crise du Gard ;
et les résultats de la centrale en matière de sûreté, → un point est réalisé sur les actualités (activités,
environnement, sécurité et radioprotection. chantiers…) via l’envoi d’un mail régulier à desti-
28 septembre 2021 : réunion publique de la nation des media.
CLIGEET à Suze-la-Rousse sur le thème « 10 ans
après Fukushima, quelles conséquences pour les DES RENCONTRES AVEC LES ÉLUS
installations du Tricastin ? ». Cette réunion était ET LES REPRÉSENTANTS INSTITUTIONNELS
ouverte aux membres et partenaires de la CLIGEET → Deux délégations de l’ASN ont visité la centrale
ainsi qu’au grand public, en ciblant le bassin de les 28 juin et 19 août 2021.
population PPI du Tricastin, soit 20 km autour → Le Préfet de la Drôme est venu le 23 septembre
de la centrale. La centrale a présenté les amélio- et le député européen Christophe Grudler
rations de sûreté réalisées en 10 ans pour faire le 19 novembre 2021.
face aux aléas climatiques et assurer les fonctions
→ Le 21 octobre 2021, le CNPE a convié les élus de
essentielles de sûreté ainsi que pour protéger
proximité à un dîner pour évoquer l’actualité de
les populations en limitant les impacts autour de
la centrale et ses enjeux. Ils ont également été
la centrale. L’organisation et les moyens mis en
invités à visiter la centrale.
œuvre en cas d’événement ont aussi été explicités.

LES ACTIONS D’INFORMATION EXTERNE DU → La centrale du Tricastin est présente sur Twitter
CNPE À DESTINATION DU GRAND PUBLIC, DES via son compte @EDFTricastin.
REPRÉSENTANTS INSTITUTIONNELS ET DES → Le site dispose d’un espace d’information du
MEDIA public qui reçoit en temps normal près de
En 2021, le CNPE du Tricastin a mis à disposition 6 000 visiteurs chaque année. Avec la pandémie,
plusieurs supports pour informer le grand public : l’espace d’information est resté fermé de janvier
→ Une lettre externe numérique est diffusée 2021 à la mi-juillet. Depuis, l’accès à l’espace
mensuellement (12 numéros), à la CLI, aux élus d’information du public est possible uniquement
et à toutes les parties prenantes externes du sur inscription.
CNPE. Cette lettre a pour objectif de présenter En 2021, une grande partie des rencontres habi-
de manière pédagogique les chantiers phare, tuelles (forums de l’emploi, visites de site, partena-
les métiers, les différents circuits et systèmes riats…) ont été suspendues en raison de la pandé-
de la centrale. Elle présente aussi les principaux mie de COVID 19.
résultats du site en matière de sûreté, d’environ-
nement (rejets liquides et gazeux, surveillance LES RÉPONSES AUX SOLLICITATIONS DIRECTES
de l’environnement), de radioprotection et de DU PUBLIC
propreté des transports (déchets, outillages, En 2021, le CNPE du Tricastin a reçu trois sollici-
etc.). tations locales traitées dans le cadre de l’article
→ Un suivi photo mensuel, témoin de l’évolution et L.125-10 et suivant du Code de l’environnement.
des activités du CNPE, est diffusé chaque mois Ces demandes concernaient les thématiques
sur Internet. suivantes :
→ Un rapport annuel d’information du public → les risques de choc froid liés à l’injection d’eau
relatif aux INB de la centrale EDF du Tricastin en cas de brèche dans le circuit primaire ;
est réalisé chaque année. Le rapport 2020 a été → les contrôles réalisés par la machine d’inspection
diffusé en juin 2021. Il est disponible sur le site en service (Mis) sur la cuve n°1 ;
Internet de la centrale du Tricastin tricastin.edf.
→ le fonctionnement de la centrale.
com.
La centrale du Tricastin, comme toutes les autres
→ Le site Internet du groupe EDF (edf.fr), permet
centrales nucléaires, a également été concernée
au public de trouver des informations sur le
par une demande nationale d’information et de
fonctionnement d’une centrale et ses enjeux.
publication de mesures environnementales et de
En plus d’outils pédagogiques, des notes d’infor-
rejets.
mation sur des thématiques diverses (la surveil-
lance de l’environnement, le travail en zone nu- Pour chaque sollicitation, une réponse a été
cléaire, les entreprises prestataires du nucléaire, faite par écrit dans le délai légal, à savoir un ou
etc.) sont mises en ligne pour permettre au deux mois selon le volume et la complexité de la
grand public de disposer d’un contexte et d’une demande et selon la forme requise par la loi. Une
information complète. copie des réponses a été envoyée à la Présidente
de la CLIGEET.
→ La centrale du Tricastin dispose d’un « mini-site
internet », hébergé sur le site du groupe EDF
« edf.fr». Cet espace dédié permet de tenir le
grand public informé de toute l’actualité de
la centrale de Tricastin. Cet espace est acces-
sible dans la rubrique « nos énergies » du site
internet du groupe EDF. La synthèse mensuelle
des données relatives à la surveillance des rejets
et de la surveillance de l'environnement de la
centrale y est également mise en ligne. On y
retrouve également le bilan annuel environne-
ment de l’année précédente, mis en ligne à la
mi-année.

Cédrick Hausseguy (à gauche), directeur de la centrale du Tricastin et Jean-Bernard Levy, Président-directeur général
du groupe EDF, (au centre, casque blanc), lors de la visite organisée dans le cadre des rencontres sur l’avenir du nucléaire

→
Conclusion
L’année 2021 a été encore marquée par la pan- Dans le domaine de la sûreté, le site a déclaré 49
démie de Covid 19. Le site a mis en place toutes événements significatifs auprès de l’autorité de
les mesures nécessaires à la protection des sûreté dont 4 au niveau 1 de l’échelle INES, soit
salariés (EDF ou d’entreprises prestataires). 3 de moins qu’en 2020. Cette baisse souligne un
Toutes les activités techniques planifiées en 2021 engagement constant pour analyser les risques,
ont été accomplies. Les équipes de la centrale préparer les interventions et appliquer les pra-
et des entreprises partenaires ont réalisé 4 arrêts tiques de fiabilisation.
programmés pour maintenance : Dans le domaine environnemental, le site a
→ 1 visite décennale (unité n°2) strictement respecté les limites règlementaires
fixées dans son arrêté de rejet. L’année 2021 a
Pendant cet arrêt d’ampleur qui a duré plus de
été marquée par la mise en service d’un nouveau
6 mois, 4 grands contrôles réglementaires ont
laboratoire « effluents » de 200 m2 après 1 an et
été réalisés et réussis : l’inspection de la cuve, les
demi de travaux et par le renouvellement de l’ac-
épreuves hydrauliques du circuit primaire et du
créditation Cofrac (Comité français d’accréditation)
circuit secondaire et l’épreuve de l’enceinte de
du laboratoire environnement de la centrale. Une
confinement.
reconnaissance qui permet de garantir la qualité
Des chantiers de maintenance majeurs ont été des mesures (eau, air) réalisées par ce laboratoire.
réalisés et plus de 80 améliorations significatives
Concernant la radioprotection, la démarche enga-
de sûreté sont désormais opérationnelles dont la
gée pour maîtriser la dosimétrie porte ses fruits et
mise en œuvre d’un dispositif de récupération du
les événements de niveau 0 ont été réduits d’un
corium.
tiers (6 en 2021 contre 9 en 2020). La centrale doit
Le niveau de sûreté de l’unité de production n°2 encore progresser dans la maîtrise de la propreté
a été renforcé pour être au niveau des standards radiologique des installations.
internationaux les plus exigeants.
L’intégration des jeunes et la formation des salariés
→ 2 arrêts pour rechargement du combustible restent aussi au cœur des préoccupations de la
(unités n°3 et 4) centrale. Des tuteurs formés accompagnent tout
→ 1 visite partielle (unité n°1) au long de l’année 83 alternants. Via l’alternance,
L’ensemble des activités de préparation de la visite la centrale offre à ces jeunes une formation à la
décennale de l’unité n°3 prévue en 2022 ont été filière nucléaire qui offre des emplois industriels
réalisées. d’avenir. Les 1 400 salariés de la centrale ont béné-
ficié de 117 000 heures de formation en 2021 qui,
Le programme industriel de la centrale du Tri-
proportionnellement, représentent plus de deux
castin, prévu jusqu’en 2028, s’est poursuivi en
semaines ½ de formation par salarié.
2021 avec la mise en place d’améliorations pour
rehausser le niveau de sûreté, notamment en cas En 2021, la centrale du Tricastin a produit 23,79 TWh
d’agressions climatiques extrêmes (alimentations (milliards de KWh) bas carbone en toute sûreté.
supplémentaires en électricité et en eau…), les
préparatifs de la construction du centre de crise
local opérationnel qui aura lieu en 2022 et l’obten-
tion, en novembre 2021, de l’arrêté interpréfectoral
autorisant la poursuite des travaux de renforce-
ment sur la digue pour garantir sa robustesse aux
exigences sismiques complémentaires issues du
retour d’expérience post Fukushima.

2021 a été l’année de la 4e visite décennale de l’unité de production n°2

→
→ Recommandations
Recommandationsd
CSE CSE
EXTRAORDINAIRE
EXTRAORDINAIRE
DU 30
DUMAI
30 MAI
20222022
RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIONS
DES DES
ÉLUSÉLUS
DE L’ALLIANCE
DE L’ALLIANCE
CFE CFE
UNSAUNSA
ENERGIES
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Les élus
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en termes
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l’environnement.
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2 52 Installations
Installations
nucléaires
nucléaires
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EDF du
EDFTricastin
du Tricastin
2021 2021
du CSE
CSE EXTRAORDINAIRE DU 30 MAI 2022

RECOMMANDATIONS DES ÉLUS DE LA CGT
Recommandation n°1 Recommandation n°3

Les salariés n’accordent aucune crédibilité à tout Les effectifs, en particulier dans les collèges exécu-
futur variant du projet Hercule pour conserver tion et maîtrise, sont insuffisants. Le quasi-gel des
un système électrique stable, bas carbone et au effectifs dans plusieurs métiers n’est pas accep-
meilleur coût. table. Les emplois du tertiaire sont sacrifiés et trop
Ceci est un préalable indispensable pour enga- souvent occupés par des alternants. Le tertiaire
ger et réussir le renouvellement des moyens de diffus a ses limites et révèle de fortes contraintes
production pilotables, mais aussi assurer dans la auprès des managers des métiers qui manquent de
durée une exploitation, une réinternalisation des compétences dans ce domaine. Un manque d’ef-
activités et une maintenance de haut niveau pour fectif qui a pour conséquence des conditions de
l’ensemble du parc. travail dégradées avec le non-respect de la durée
du travail journalier, une sursollicitation qui em-
Le souci majeur de l’opinion publique, comme des
pêche la pose des congés ou des repos compen-
salariés, est l’amélioration de la sûreté, condition
sateurs générés par les heures supplémentaires,
sine qua non de la pérennité de l’électronucléaire
une surcharge de travail (multiplication des tâches,
civil, sous la responsabilité du propriétaire exploi-
réduction des effectifs), une intensification du
tant. Il est indispensable qu’EDF demeure une
travail (réduction du temps imparti pour effectuer
entreprise saine industriellement, financièrement
une tâche) et des risques importants vis-à-vis de la
et socialement.
santé et de la sécurité des intervenants et pourrait
Recommandation n°2 entraîner des conséquences négatives vis-à-vis de
la sûreté des installations.
Les salariés d’EDF perdent leurs compétences et
savoir-faire des activités, mais néanmoins doivent Recommandation n°4
conserver ceux-ci pour en assurer le suivi, le
Le risque majeur dans un CNPE est l'incendie ; il est
contrôle technique et leur rôle pendant l’astreinte.
donc impératif de créer des équipes de secours
Des activités aujourd’hui sous-traitées doivent être
professionnelles pompier en 3x8 afin d’intervenir
réinternalisées dans l’entreprise. Outre la produc-
pour tous types d’incidents ou d’accidents. Ils
tivité, le temps métal est facteur d’attractivité (les
auraient la connaissance des lieux et des risques
soudeurs, robinetiers, électriciens veulent prati-
inhérents aux installations.
quer leur métier), de pratique constante, de com-
pétences, de sérénité, de qualité et donc de sûreté.
Ce ne sont pas les compétences des salariés de la
sous-traitance qui sont en cause, mais les modes
d’organisation du travail.

→ Glossaire
RETROUVEZ ICI LA DÉFINITION DES PRINCIPAUX SIGLES UTILISÉS DANS CE RAPPORT.
AIEA CLI PUI

L’Agence internationale de l’énergie ato- Commission locale d’information sur les Plan d’urgence interne. Établi et déclen-
mique est une organisation intergouver- centrales nucléaires. ché par l’exploitant, ce plan a pour objet
nementale autonome dont le siège est à de ramener l’installation dans un état
Vienne, en Autriche. Elle a été créée en CNPE sûr et de limiter les conséquences de
1957, conformément à une décision de Centre nucléaire de production d’élec- l’accident sur les personnes, les biens et
l’Assemblée générale des Nations unies, tricité. l’environnement.
pour notamment :
CSE RADIOACTIVITÉ
→ encourager la recherche et le déve-
loppement pacifiques de l’énergie Comité social et économique. Les unités de mesure de la radioactivité :
atomique ; → Becquerel (Bq) Mesure l’activité de la
GAZ INERTES
→ favoriser les échanges de renseigne- source, soit le nombre de transforma-
Gaz qui ne réagissent pas entre eux, tions radioactives par seconde. À titre
ments scientifiques et techniques ;
ni avec d’autres gaz, et n’interfèrent d’exemple, la radioactivité du granit
→ instituer et appliquer un système de pas avec les tissus vivants (végétaux, est de 1 000 Bq/kg.
garanties afin que les matières nu- animaux, corps humains).
cléaires destinées à des programmes → Gray (Gy) Mesure l’énergie absorbée
civils ne puissent être détournées à INES par unité de masse dans la matière
des fins militaires ; inerte ou la matière vivante, le gray
(International nuclear event scale).
correspond à une énergie absorbée
→ établir ou adopter des normes en Échelle de classement internationale
de 1 joule par kg.
matière de santé et de sûreté. Les des événements nucléaires conçue
experts internationaux de l’AIEA pour évaluer leur gravité. → Sievert (Sv) Mesure les effets des
réalisent régulièrement des mis- rayonnements sur l’homme. Les
sions d’inspection dans les centrales MOX expositions s’expriment en général en
nucléaires françaises. Ces missions, Mixed OXydes (« mélange d’oxydes » millisievert (mSv) et en microsievert
appelées OSART (Operating safety d’uranium et de plutonium). (µSv). À titre d’exemple, la radioacti-
assessment review team), ont pour vité naturelle en France pendant une
but de renforcer la sûreté en exploi- NOYAU DUR année est de 3 mSv.
tation des centrales nucléaires grâce Dispositions matérielles et organisa-
REP
à la mise en commun de l’expérience tionnelles robustes visant, pour des
d’exploitation acquise. situations extrêmes considérées dans Réacteur à eau pressurisée.
les évaluations complémentaires de
ALARA SDIS
sûreté (ECS), à prévenir un accident
As low as reasonably achievable (aussi avec fusion ou en limiter la progression, Service départemental d’incendie et de
bas que raisonnablement possible). et permettre à l’exploitant d’assurer ses secours.
missions dans la gestion de crise. C’est
ANDRA UNGG
un filet de protections ultimes pour évi-
Agence nationale pour la gestion des ter tout rejet radioactif important dans Filière nucléaire uranium naturel
déchets radioactifs. Établissement pu- l’environnement. graphite gaz.
blic à caractère industriel et commercial
PPI WANO
chargé de la gestion et du stockage des
déchets radioactifs solides. Plan particulier d’intervention. Il est L’association WANO (World association
destiné à protéger les populations, for nuclear operators) est une
ASN les biens et l’environnement à l’extérieur association indépendante regroupant
Autorité de sûreté nucléaire. L’ASN, au- du site, si un accident grave survenait. 127 exploitants nucléaires mondiaux. Elle
torité administrative indépendante, par- Il est placé sous l’autorité du préfet travaille à améliorer l’exploitation des
ticipe au contrôle de la sûreté nucléaire et sert à coordonner l’ensemble des centrales dans les domaines de la sûreté
et de la radioprotection et à l’informa- moyens mis en œuvre pour gérer une et de la disponibilité au travers d’actions
tion du public dans ces domaines. telle situation. d’échanges techniques, dont les « peer
review », évaluations par des pairs de
l’exploitation des centrales à partir d’un
référentiel d’excellence.

La salle de commande de l’unité de production n° 2 de la centrale du Tricastin
Installations nucléaires du site de Tricastin 2020 55

Tricastin Rapport annuel d’information du public
relatif aux installations nucléaires
2021 de la centrale EDF du Tricastin
Images : © C. Crespeau /Mediathèque EDF – 2022

Bollène - 04 90 30 55 70
EDF
Direction Production Nucléaire
CNPE de Tricastin
4 502, route du site du Tricastin
26130 Saint-Paul-Trois-Châteaux
Contact :
Denis Brunel : + 33 (0) 4 75 50 36 02
Conception et réalisation :
Courriel : [email protected]
Tous droits réservés.
Siège social
22-30, avenue de Wagram
75008 Paris
R.C.S. Paris 552 081 317
SA au capital de 1 868 467 354 euros
www.edf.fr

Rapport TSN EDF Tricastin 2021

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Tricastin Rapport annuel d’information

2021 du public relatif aux installations

Ce rapport est rédigé au titre

Tout exploitant d’une installation nucléaire de base (INB) établit chaque

2 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 3

4 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 5

2.1 Définitions et objectif : risques,

6 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

→ TROIS BARRIÈRES DE SÛRETÉ

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 7

Des règles strictes pour assurer la sûreté des installations

8 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 9

→ MAÎTRISE DU RISQUE INCENDIE

10 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 11

12 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Entraînement de la Force d’action rapide nucléaire

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 13

14 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

→ EXERCICES DE CRISE RÉALISÉS EN 2021 À TRICASTIN

PSP sécuritaire 15/01/21

PUI sûreté radiologique 26/02/21

PUI sûreté radiologique 12/03/21

PUI secours aux victimes 21/05/21

PUI sûreté aléa climatique 17/09/21

PAM environnement 29/09/21

PSP sécuritaire 02/12/21

PAM transport de matières radioactives 10/12/21

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 15

2.3 La prévention et la limitation

2.3.1 Les impacts : 2.3.1.1 Les rejets d’effluents

16 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

→ CENTRALE NUCLÉAIRE SANS AÉRORÉFRIGÉRANT

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 17

Plusieurs milliers d’analyses sont réalisés chaque année

18 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 19

UN BILAN RADIOÉCOLOGIQUE DE RÉFÉRENCE veillance de la radioactivité de l’environnement sont

20 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

2.3.2 Les nuisances

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 21

22 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Le fonctionnement des matériels est éprouvé aux fortes températures

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 23

2.5.1 Les contrôles internes

24 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

LES REVUES DE L’AGENCE INTERNATIONALE LES INSPECTIONS DE L’AUTORITÉ DE SÛRETÉ

Les équipements sous pression sont régulièrement inspectés

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 25

2.6.1 La formation pour renforcer

26 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 27

LA RADIOPROTECTION DES INTERVENANTS CES PRINCIPAUX ACTEURS SONT :

28 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021

Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021 29

LES RÉSULTATS DE DOSIMÉTRIE 2021 POUR LE CNPE

30 Installations nucléaires de la centrale EDF du Tricastin 2021