DM Polynome

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 5

Partie I – Polynômes du second degré

Dans toute cette partie, on étudie des polynômes ! du second degré à


coefficients réels où l’on utilisera pour tous les expressions génériques suivantes :

"($) = '$! + )$ + * avec 0 ≠ 0

3 = )! − 5'* son discriminant

Si Δ = 0, on note $" sa racine double

Si Δ > 0, on note $# < $! ses deux racines distinctes

Exercice 1

Dans le tableau ci-dessous, on donne des informations concernant P, un polynôme


du second degré. Les notations littérales utilisées correspondent à celles
présentées en introduction. Les extrémums de P seront notés B0C(!) pour un
maximum et BDE(!) pour un minimum. On demande d’en déduire la forme
factorisée la forme développée. À noter que tous ces polynômes peuvent se
factoriser, c’est-à-dire Δ ≥ 0. Un exemple est donné à la première ligne.

Propriétés Forme factorisée Forme développée

' = G ; ) = −5 ; * = −I 2 (C + 1)(C − 3) 2C $ − 4C − 6

' = −O; $# = O ; $! = G

$# = −O ; $! = O ; "(P) = −O

$" = Q ; "(G) = O

O
$" = ; "(G) = R
$"

STU(") = "(O) = −Q ; $# − $! = G

S'$(") = "(P) = O ; |'| = O/5

Note : La maîtrise des relations coefficients-racines d’un polynôme et la capacité à


déduire des informations à partir de la lecture graphique de sa parabole permet
non seulement de vérifier ses résultats, mais donne un avantage colossal pour
résoudre les exercices, permettant d’aller prodigieusement plus vite que la moyenne
des étudiants.
Exercice 2

Ci-après des courbes d’équation X = !(C) où ! admet 2 comme racine. En


observant ces courbes, donner le signe de 0 et de Y (< 0 ; > 0 ou = 0) .

0 Y 0 Y 0 Y

0 Y 0 Y

Exercice 3

Résoudre dans ℝ les équations suivantes :

1) C $ − C − 1 = 0

2) C $ − 4C + 1 = 0

% '(%
3) &
=B+ '

4) C ) + C $ − 2 = 0

5) ` * + ` (* = 3
Partie II – Suites
A) Étude d’une suite géométrique

a. = 1
Soit la suite (a+ )+∈ℕ définie par b %
∀E ∈ ℕ, a+/% = & a+

1) Étudier les variations de la suite (a+ )+∈ℕ

Les théorèmes de convergence sur les suites nous affirment entre autres les choses
suivantes :

- Toute suite croissante et majorée est convergente


- Toute suite croissante et non majorée diverge vers +∞
- Toute suite décroissante et minorée est convergente
- Toute suite décroissante et non minorée diverge vers −∞

2) Que peut-on dire de la suite (a+ )+∈ℕ ?

3) Calculer les 4 premiers termes de la suite

On veut montrer que le terme général de la suite peut s’écrire :

∀E ∈ ℕ, a+ = 0 ∙ h+

Ce type de suite est appelée suite géométrique de raison i.

4) D’après les résultats précédents, conjecturer les valeurs de 0 et de h .

5) Montrer que a. s 0 écritbien de cette manière pour E = 0 avec les valeurs de 0


et de h trouvées à la question précédente.

6) Soit E ∈ ℕ, supposons que a+ = 0 ∙ h+ avec les valeurs de 0 et de h trouvées


à la question 3). Montrer que a+/% vérifie alors la relation :

a+/% = 0 ∙ h+/%

Note : La question 4) et 5) sont les deux étapes de ce qu’on l’on appelle une
démonstration par récurrence. Elle sert à démontrer une propriété vérifiée pour
un ensemble d’entiers (une propriété vérifiée ∀E ∈ ℕ typiquement). Elle s’articule en
deux étapes :

- L’initialisation faite à la question 4) sert à montrer que la propriété est


vraie pour le premier entier (ici E = 0).

- Le caractère héréditaire de la propriété faite à la question 5). En supposant


que la propriété à démontrer est vérifié pour un entier E fixé, on montre que
la propriété est alors vérifiée également pour E + 1. Autrement dit, cette
partie consiste à démontrer une implication :

(mD) !nopnDéqé rstuv à aE n0Ex E ⟹ (0zonm) !nopnDéqé rstuv 0a n0Ex E + 1

- Ainsi, le premier terme est vérifié et la vérification à un rang implique la


vérification au rang suivant. On aura donc montré que par « récurrence »
chaque rang qui suit le premier rang (ici E = 0) va toujours se vérifier, on
aura donc montré la propriété ∀U ∈ ℕ

Cette méthode de démonstration sera utilisée de manière incessante durant le


chapitre sur les suites, il est donc conseillé de bien le comprendre avec rigueur.

On note {+ la somme des termes allant de a. à a+ (soit E + 1 termes) :

{+ = a. + a% + a$ + ⋯ + a+($ + a+(% + a+

7) Exprimer {+ en fonction de la 0 et de h

8) Montrer que (1 − h) ∙ {+ = 1 − h+/%


En déduire le terme général {+ en fonction de E

Note : Le terme de {+ que l’on trouve est ce qu’on appelle le terme général de la série
géométrique, une série étant la somme des termes d’une suite, ici, la somme d’une
suite géométrique.

9) Calculer la limite de {+

B) Exemple du paradoxe de Zénon d’Élée

Zénon d’Elée, un philosophe grec du Ve siècle avant J.C. avance le paradoxe


suivant :

Le héros grec Achille décide de faire la course avec une tortue qui pourtant court
2 fois moins vite que lui. Il lui laisse donc 1km d’avance.

Achille court donc et termine le premier kilomètre. Seulement, pendant ce temps,


la tortue a également avancé de 500 mètres (car elle court 2 fois moins vite) avant
que celui-ci n’arrive au point de départ de la tortue. Achille continue la course et
parcourt les 500 mètres que la tortue lui a pris.

Oui mais voilà, en attendant, la tortue a encore avancé de 250 mètres. Achille ne
se démonte pas, et rattrape ses nouveaux 250 mètres de retard. Pendant ce temps,
la tortue en reprend 125… Et ainsi de suite. Achille ne rattrapera-t-il donc
jamais la tortue ?

Notons un la distance en km qu’Achille parcourt à chaque étape. On indexera la


suite à partir de 0. On a donc a. = 1 (km).
1) Quelle relation vérifie a+/% et a+ ?

2) En déduire le terme général de a+

3) Après E étapes, combien quelle distance aura parcouru Achille ? Cette


distance est-elle convergente ou divergente ?

4) Qu’en déduit-on du paradoxe ?

Bravo, si le dernier exercice a pu être résolu, le sophisme de Zénon n’est alors plus
un secret. Bergson analysait cette erreur de raisonnement sur la manière erronée
de concevoir le temps, notamment en confondant la notion d’espace et de
mouvement sous une même propriété.
.
En effet, lorsque l’on fait converger un terme en faisant tendre n vers l’infini, cela
ne signifie pas nécessairement qu’un temps infini doit s’écouler pour ce faire.

“L’illusion des Éléates vient de ce qu’ils identifient cette série d’actes indivisibles et
sui generis avec l’espace homogène qui les soustend. Comme cet espace peut être
divisé et recomposé selon une loi quelconque, ils se croient autorisés à reconstituer
le mouvement total d’Achille, non plus avec des pas d’Achille, mais avec des pas de
tortue : à Achille poursuivant la tortue ils substituent en réalité deux tortues réglées
l’une sur l’autre, deux tortues qui se condamnent à faire le même genre de pas ou
d’actes simultanés, de manière à ne s’atteindre jamais. Pourquoi Achille dépasse-t-
il la tortue ? Parce que chacun des pas d’Achille et chacun des pas de la tortue sont
des indivisibles en tant que mouvements, et des grandeurs différentes en tant
qu’espace : de sorte que l’addition ne lardera pas à donner, pour l’espace parcouru
par Achille, une longueur supérieure à la somme de l’espace parcouru par la tortue
et de l’avance qu’elle avait sur lui.”

Essai sur les données immédiates de la conscience (1889) – Henri Bergson

Vous aimerez peut-être aussi