9 Bbiermer
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Maladie de Biermer
(et autres carences en vitamine B12)
Sommaire :
- Définition
- Aspects cliniques généraux de la maladie de Biermer
- Hémogramme
- Myélogramme
- Biochimie
- Fibroscopie
- Autres situations de carence en vitamine B12
- Diagnostic différentiel avec les autres macrocytoses
- Traitement
Définition
Le déficit en vitamine B12 est particulièrement fréquent chez le sujet âgé, il a 2 étiologies
principales :
Ce seront parfois des signes en rapport avec l'atrophie des muqueuses digestives qui
sont mis en avant (glossite atrophique avec sécheresse buccale, brûlures, langue lisse,
rouge, brillante, dépapillée; dysphagie, douleurs abdominales, troubles dyspeptiques,
2. Hémogramme
- Anémie:
- Frottis sanguin :
Remarque :
Dans les formes sévères (Hb < 6 g/dl) on retrouve des schizocytes, une thrombopénie, des
signes d’anémie hémolytique, correspondant à une « pseudo microangiopathie
thrombotique » (10% des cas)
3. Myélogramme
Moelle très riche, paraissant « bleue » au faible grossissement, du fait d’un excès de
cellules immatures très basophiles et un nombre plus modéré de cellules plus matures.
Quand la carence n’est pas totalement installée deux populations d’érythroblastes (normaux
et mégaloblastiques) peuvent coexister
Les autres signes de dysérythropoïèse sont présents : excès de mitoses (anormales), corps
de Howell Jolly, nombreuses cellules en lyse sur les frottis (les mégaloblastes meurent très
précocement par apoptose). Cette hémolyse intra médullaire se traduit par des signes
cliniques (ictère) et biologiques (bilirubine, LDH) d’hémolyse.
4. Biochimie
4.1. Dosage de la vitamine B12 plasmatique: essentiellement par techniques de
compétition
Valeurs normales : 200 - 800 pg/ml
Définition standardisée de la carence : cobalamine sérique < 200 pg/ml confirmée à 2
reprises, ou en association à une homocystéinémie > 13 µmol/l.
Remarques :
* des résultats de dosages proches des valeurs inférieures de la normale doivent être
interprétés avec prudence (des valeurs normales basses n’excluent pas un début de
carence ; voir plus loin les autres situations de carence en vitamine B12)
* on dose les folates sériques en parallèle, dont la valeur est normale ou augmentée,
alors que les folates érythrocytaires sont souvent bas
- un bilan martial est utile (fer sérique et capacité totale de fixation de la sidérophiline) pour
apprécier les réserves martiales
NB : l’achlorhydrie gastrique diminue la dissociation du fer alimentaire et la transformation en
fer ferreux, pouvant aboutir à la carence martiale, soit associée à la carence en B12, soit
ultérieurement, lors de la phase de correction de l’anémie.
Augmentée jusqu’à > 100 fois la normale (liée au défaut de sécrétion dans le liquide
gastrique; bien différencier d’avec le traitement antisécrétoire, qui est l’autre cause majeure
d’augmentation de la gastrinémie)
5. La fibroscopie gastrique.
* Recherche de signes de gastrite atrophique fundique auto-immune, avec infiltrat
inflammatoire de cellules mononucléées, destruction glandulaire locale et métaplasie
pylorique ou intestinale (atrophie sévère et définitive).
* Recherche de signes d’infection à Helicobacter pylori (on peut compléter par une recherche
d’Ac sériques anti H pylori)
* Recherche de polypes ou d’autres lésions (polypes et de tumeurs endocrines à cellules
entérochromaffine-like (EC-Lomes).
NB: la fîbroscopie n'a pas d'intérêt diagnostique. Elle a un intérêt pronostique à la recherche
d'une dégénérescence.
NB: le risque de cancer gastrique est légèrement augmenté, surtout chez les pts ayant des signes de
dysplasie au diagnostic (10% des cas). On constate surtout dans l’évolution du Biermer une
augmentation du nombre des polypes et de tumeurs endocrines à cellules entérochromaffine-like (EC-
Lomes). Ces tumeurs ont un effet métastasiant faible (doser par principe la chromogranine A) mais on
conseille leur ablation (même si nombreuses) chez les pts jeunes (éviter la gastrectomie totale).En
l’absence de dysplasie ou de lésion cancéreuse initiale:suivi endoscopique tous les 3 – 5 ans chez les
sujets jeunes.
Eradication de H pylori s’il est présent.
Références utiles : Federici et coll, Rev Med Interne, 2006, sous presse
(M Zandecki, sept 2006)