Chapitre 2 Psy Cog

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PSYCHOLOGIE COGNITIVE ET TRAITEMENT DE L’INFORMATION


CHAPITRE 2: L’ENREGISTREMENT SENSORIEL (pp. 29-61)

I. PERCEPTION DU MONDE QUI NOUS ENTOURE (p.29)

— Définition de l’enregistrement sensoriel (ou registre sensoriel ou mémoire sensorielle):


Il s’agit d’un tampon mnémonique inconscient qui a une valeur temporelle et spatiale pour
de l’information dynamique. Elle permet de mettre l’individu en contact avec le monde. La
mémoire sensorielle (MS) est alimentée par les sensations visuelles, auditives, olfactives,
tactiles, gustatives, proprioceptives (vestibulaire et kinesthésique).

— S’il n’y a pas de sensation, il est impossible de connaître le monde extérieur.

— Le corps reçoit sans cesse des stimulations, mais elles ne sont pas toujours actualisées
(conscientisées):
1) soit en raison du niveau d’attention;
2) soit en raison de la faiblesse de l’intensité du stimulus.

— L’organisme enregistre quand même ces sensations même si l’individu n’y est pas attentif.

— Toute information qui atteint les sens est enregistrée dans la mémoire sensorielle.

— La mémoire sensorielle (MS) correspond à une sorte de structure qui conserve


l’information sensorielle (information visuelle, auditive, etc.) pendant un très court laps de
temps, et ce, sans que l’individu en soit conscient.

— LA MÉMOIRE correspond à la structure pour emmagasiner.

— L’ENREGISTREMENT correspond au processus (ou étapes) de traitement pour


emmagasiner l’information dans la structure (= la mémoire sensorielle).

a) QU’EST-CE QUE TU AS DIT? AH! OUI ... (p. 30).

— La mémoire sensorielle permet donc de conserver l’information reçue pendant un court


laps de temps et qu’il est possible de la traiter subséquemment et d’en comprendre la
signification.
—> Ex.: Quelqu’un vous adresse la parole, vous entendez sans écouter puis vous
demandez: «Qu’as-tu dit?» et une seconde plus tard, vous avez compris avant qu’il ne
répète. Le tout dépend de la direction de l’attention.

— Qu’est-ce que contient la mémoire sensorielle?


1) les sons eux-mêmes (la sensation);
2) la signification de la sensation.

1) Dans la première situation, l’enregistrement sensoriel est identique au stimulus


physique.
2) Dans la deuxième situation, si l’enregistrement sensoriel porte sur la signification du
message, le contenu de la mémoire sensorielle de deux messages formulés différents,
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mais avec le même sens, devrait être le même, peu importe la forme exacte des
messages.

—> Finalement, il semble que l’information soit gardée sous sa forme physique initiale.
—> La signification du message n’apparaît que lorsque l’individu prête attention à
l’information.

— L’information reste très peu de temps dans la mémoire sensorielle, de 1 à 4 secondes sans
se dégrader et sans le concours de l’attention.

b) UNE ÉTOILE FILANTE ET UNE CIGARETTE DANS LE NOIR (p.31):

— L’enregistrement sensoriel est fonctionnel de la naissance à la mort, et ce, même pendant le


sommeil puisqu’il influence le contenu des rêves (sons, sensations corporelles).

— Nul n’est conscient du processus de déroulement de l’enregistrement sensoriel.

— Il est possible de mettre en évidence l’existence de la mémoire sensorielle.


Ex.: une étoile filante correspond à un point qui se déplace rapidement dans le ciel.
— Elle est vue comme une traînée.
— Les stimulations (auditives, visuelles, etc.) sont encore perceptibles quelques
secondes après leur disparition.
— La persistance est plus grande si le fond est noir (si le contraste est grand).
— Le tison d’une cigarette, l’étoile filante, la lampe de poche, le faisceau laser, etc. sont
des sources de lumière ponctuelle sur fond noir.

— Si la source est déplacée assez rapidement, chaque point lumineux occupé dans l’espace
persiste pour un court laps de temps.

— Chaque position antérieure du stimulus demeure visible et s’additionne à la nouvelle


position adjacente.

— Elle est vue comme un trait continu.

— Pour voir une trace lumineuse de 10 cm, il faut que le temps du parcours de 10 cm soit
inférieur à la durée de la trace sensorielle.

c) LE LANGAGE ET LE FILM: 2 SÉRIES D’ÉVÉNEMENTS SUCCESSIFS (p.32):

— Il est indispensable de pouvoir retenir brièvement l’information sensorielle pour traiter de


l’information dynamique (i.e. information qui est le produit du changement).
Ex. —> les sons du langage (AUDITIF) sont des événements qui se produisent
successivement dans le temps.
—> Ex.: «démonstrativement» quand la dernière syllabe est prononcée, il faut se rappeler
des premières pour comprendre le mot.

— Le film (VISUEL) est également constitué d’information dynamique.


— Il s’agit d’une suite d’informations perçues en mouvement en raison de la vitesse de
présentation des photogrammes.
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— Si le ruban du film défilait plus lentement, l’image du premier photogramme aurait le


temps de disparaître.
— Le second photogramme serait analysé comme une seconde illustration.
— Ça aurait l’air d’un diaporama.
— Le temps entre les deux photogrammes doit être inférieur à la durée de la mémoire
sensorielle pour que le mouvement apparaisse.
(Plus ça va vite, moins c’est saccadé).

d) QUESTIONS SUSCITÉES PAR L’OBSERVATION DES PHÉNOMÈNES

— Caractéristiques de la mémoire sensorielle:


1) Capacité de la mémoire sensorielle (quantité d’informations dans cette mémoire).
2) Durée de cette mémoire.
3) Sous quelle forme l’information est-elle conservée dans cette mémoire (brute, non
analysée, stimulation physique)?

II. MÉMOIRE SENSORIELLE (p.33):

— En psychologie expérimentale, la MS est vue comme une représentation qui suit l’étape de
la sensation du stimulus et de durée très brève.

— Il y a une mémoire sensorielle pour chaque modalité sensorielle (vision, audition, goût,
olfaction, somesthésie).

— Les deux modalités les plus souvent abordées sont la vision et l’audition.

III. MÉMOIRE SENSORIELLE VISUELLE (mémoire iconique) (p.34):

— Recherches de SPERLING (1960) sur la mémoire sensorielle.


—>Comparer la performance mnémonique d’individus dans des conditions de rapports
complet et partiel.

a) ÉTUDE DE LA MÉMOIRE SENSORIELLE: LES RAPPORTS COMPLET ET


PARTIEL

— DÉFINITION du RAPPORT COMPLET: rapporter toutes les lettres mémorisées après une
brève présentation (50 ms) d’un stimulus composé de lettres.

— FIG. 2.1 A: exemple de procédure de rapport complet.


— matrice de 12 lettres
— 50 ms de présentation (3 rangées de 4 lettres).
RÉSULTATS
— Le participant peut rapporter 4 ou 5 lettres sur les 12 présentées.

— QUESTION: Ce nombre de lettres rapportées (4 ou 5) correspondrait au maximum de la


capacité de la mémoire sensorielle?
—> Le temps d’apprendre les premiers éléments et les autres sont oubliés.

— Il faut donc procéder à des études plus poussées: Le rapport PARTIEL (p.36).
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— Même consigne que pour le rapport complet, mais le participant doit rapporter seulement
une partie des éléments présentés.

— FIG. 2.1 B: Le participant doit rapporter les lettres qui se trouvent sur la ligne qui
correspond à la hauteur du son (un INDICATEUR AUDITIF de fréquence élevée,
moyenne ou basse) qu’il entend après la présentation visuelle.

—> Il est important que l’indicateur utilisé dans les expériences de rapport partiel ne soit pas de
la même modalité sensorielle pour éviter l’effet de masquage par effacement ou par
intégration.

— Si le son est présenté immédiatement après le stimulus visuel, le participant peut nommer 3
des 4 lettres de la ligne.
En fait, il serait idéalement capable de rapporter 9 des 12 lettres.

— EXEMPLES:
— 3 lignes de 4 lettres sont présentées pendant 50 ms.
— Le participant peut rapporter 3 lettres d’une ligne correspondant à la hauteur du son.
— Puis un autre groupe de 12 lettres est présenté.
— Etc.
— À chaque présentation, le participant a donc une mémoire de 9 lettres puisqu’il ne
connaît pas préalablement la hauteur du son qui va suivre la présentation visuelle et qu’il
est capable de rapporter 3 lettres d’une ligne de 4.
— Donc 9/12 lettres sont enregistrées (75%).
— Pourquoi dans l’expérience de rapport complet le participant ne rapporte que 4 ou 5
lettres sur 12?

— Selon Sperling, dans la condition de rapport complet, la performance reflète les limites de
la durée de la mémoire sensorielle.

— Pendant que le participant identifie, maintient en mémoire et rapporte 4 à 5 lettres, les


autres éléments se détériorent. Les autres éléments se sont graduellement effacés de la
mémoire sensorielle.

— En rapport partiel, le nombre d’éléments rappelés est très élevé, donc toute l’information
visuelle doit effectivement être enregistrée. Ceci reflèterait la limite de capacité de la MS.

— La limite du nombre d’éléments rapportés résulte du fait que le rapport des premiers
éléments interfère avec les éléments suivants, i.e. pendant que le participant rapporte les
premiers éléments, il ne peut traiter les autres qui s’effaceront.

— Dans le rapport partiel, l’attention dirigée permet d’augmenter les chances de rappel.

— CONCLUSION:
«Il existe donc une mémoire sensorielle visuelle».

— L’information reste présente pendant une courte période.


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— Le temps de se rappeler quelques éléments et les autres s’effacent.

— La capacité de cette mémoire dépasse largement ce qu’un simple rappel laisse croire (il
faudra faire d’autres expériences).

b) COMBIEN DE TEMPS L’INFORMATION EST-ELLE CONSERVÉE EN MÉMOIRE


ICONIQUE?

— Neisser (1967): Il a proposé le nom de MÉMOIRE ICONIQUE pour désigner la


MÉMOIRE SENSORIELLE VISUELLE.

— QUESTION: À quel rythme l’icône se dégrade-t-il?

— EXPÉRIENCE de Sperling (1960): Il faisait varier le temps entre le stimulus visuel et


l’indicateur auditif de 50 à 150, à 300 et à 1000 ms et le nombre de lettres rappelées
diminuait de plus en plus.

— Schéma 2.1 (p.38), Sperling (1960) — Procédure de rapport partiel.

— Fig. 2.2: Nombre de lettres rappelées vs le délai entre le stimulus visuel et l’indicateur
auditif.

c) UNE CONFIRMATION DES ESTIMATIONS DE SPERLING (p.39).

SELON SPERLING:

1) RAPPORT COMPLET: détérioration de l’information pendant que l’individu se rappelle


des 4 ou 5 premières lettres.

2) RAPPORT PARTIEL: il y a aussi dégradation de l’information avec le temps. Pendant que


l’individu énumère les trois premiers items d’une rangée, le dernier élément se détériore.

— Averbach et Coriell (1961) ont réalisé des expériences semblables à celles de Sperling avec
résultats semblables, ce qui confirme Sperling (pp.39-42).

— CONCLUSION SUR EXPÉRIENCES DE AVERBACH ET CORIELL (p.42):

— L’information en mémoire sensorielle se dégrade rapidement.

— Le délai entre le stimulus visuel et l’indicateur auditif diminue la performance puisque


l’information s’efface.

— Au-delà de 200 ms, une augmentation du délai ne diminue presque plus la performance, car
l’individu n’utilise plus l’information en MS.

— En fait, le participant rapporterait l’information même sans indicateur sonore comme en


rapport complet.
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— La durée de l’icône (image) se situe donc entre 200 et 300 ms. En fait, il s’agit de 0 à 2
secondes en fonction du genre d’information visuelle.

d) LE MASQUAGE ET SA FONCTION (p.43):

— DÉFINITION du MASQUAGE RÉTROACTIF: Il s’agit d’une situation à l’inverse du


rapport partiel. Au lieu de diriger l’attention, elle est troublée. La tâche consiste à empêcher
le traitement d’un premier stimulus par la présentation immédiate d’un second (le masque)
dans la même modalité sensorielle.
Ex.: «i» pendant 50 ms puis «w» au même endroit.
Il y aura masquage (ou effacement) du premier stimulus par le second.
— Le participant ira même jusqu’à dire qu’une seule lettre lui a été présentée: le «w»
— c’est un MASQUAGE PAR EFFACEMENT (i + w = w).

— L’effet du masquage dépend de la relation entre les formes des 2 stimuli.


Ex.: — «i» suivi d’une barre horizontale dans la partie supérieure du i;
— le participant rapportera un «t» et pas de «i».
(i + — = t) => MASQUAGE PAR INTÉGRATION.

— L’effet de masquage est beaucoup étudié en psychologie de la perception.

— Dans la vie quotidienne c’est un mécanisme très utile qui permet d’éviter les fouillis
sensoriels par surimpression continuelle de l’information.

— Le masquage en psychologie expérimentale permet de contrôler précisément le temps


pendant lequel un individu voit un stimulus (le masque donne l’assurance que cet individu
cesse de voir le stimulus). Et dans le même ordre d’idée…

e) LA TECHNIQUE DE SYNCHRONIE (p.45):

— Crowder (1978):
— étude des méthodes de répétition;
—> la technique de synchronie
pour étudier les caractéristiques de la mémoire sensorielle.

— Définition de la synchronisation: donner l’impression de deux événements simultanément.


Ex.: dans un film, l’image est en synchronie avec le son.

— Explication: Deux stimuli sont présentés successivement à l’intérieur d’un laps de temps
très court et cela donne l’impression d’un seul stimulus.

— Quel est l’intervalle minimum de temps nécessaire pour détecter la répétition d’une
information visuelle ou auditive?

—> EXPÉRIENCE— Haber et Standing (1969)


— Présentation successive de 2 cercles.
— Chacun est présent pendant 10 ms.
— Intervalle est variable entre la présentation des 2 cercles.
— Question posée aux participants: Voyez-vous 1 ou 2 cercles?
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SCHÉMA 2.2.

RÉSULTATS:
— Si intervalle de présentation des deux cercles est inférieur à 250-300 ms, le participant ne
voit qu’un seul cercle. Le premier cercle était encore disponible en MS lorsque le deuxième
apparaissait.
— Si intervalle est de plus de 250-300 ms, le participant dit voir 2 cercles de suite (successif et
distinct).

— Il existe donc un système de mémoire iconique dans lequel l’information visuelle se


dégrade très rapidement, sur une durée d’environ 250 à 300 ms.

IV. LA MÉMOIRE SENSORIELLE AUDITIVE: p.50.

— Neisser (1967) a également proposé l’expression MÉMOIRE ÉCHOÏQUE (identifié en


même temps que la «mémoire iconique», pour parler de la mémoire sensorielle auditive.

a) LE RAPPORT PARTIEL POUR ÉTUDIER LA MÉMOIRE ÉCHOÏQUE (p.42).

— Darwin, Turvey, Crowder: expérience (1972): Étude des caractéristiques de la mémoire


sensorielle auditive.

— Procédures analogues à celles de Sperling.

— Les stimuli sont des lettres et des chiffres présentés auditivement.

— À l’aide de mixages stéréophoniques (fig. 2.5), les stimuli sont présentés simultanément à
l’oreille droite, gauche et aux deux oreilles à la fois.

— CONDITION DE RAPPORT COMPLET: rapporter tous les items entendus.

— CONDITION DE RAPPORT PARTIEL: un indicateur visuel est présenté après l’audition.


Le participant devait rapporter les items localisés par l’indicateur visuel.

— RÔLE DE L’INDICATEUR: indiquer si le participant doit rapporter les items de gauche,


de droite ou ceux du milieu.

— Présentation de l’indicateur à différents moments (délai de 0 à 4 s).

CONCLUSION SUR LES EXPÉRIENCES EN AUDITION (p.48):

— Supériorité du rapport partiel sur le rapport complet comme en vision.

— Il existe donc une mémoire sensorielle auditive dont la durée est brève puisque pendant que
certains éléments sont rapportés, les autres se détériorent.

— LA DURÉE DE LA REPRÉSENTATION SENSORIELLE AUDITIVE EST PLUS


IMPORTANTE QUE CELLE DE LA VISION (ICONIQUE).
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— EN VISION jusqu’à 2 s (MÉMOIRE ICONIQUE).

— EN AUDITION jusqu’à 4 s. (MÉMOIRE ÉCHOÏQUE).

b) LE MASQUAGE AUDITIF (p.48).

— Massaro (1970) = estimation de la durée de la “mémoire échoïque.

— Expérience de masquage avec un stimulus dans la même modalité que le matériel à


discriminer: Discrimination de 2 sons de fréquences différentes = 770 Hz (grave) et 870 Hz
(aiguë).
— Le participant devait dire si c’était aigu ou grave.
— Puis, le son était suivi d’un «masque auditif» de 820 Hz (entre les 2 sons initiaux)
d’une durée de 500 ms.
— L’intervalle entre le son #1 et le masque variait de 0, 40, 80, 160, 250, 350, 500 ms.
— Le son initial avait toujours la même durée soit, 20 ms.
VOIR SCHÉMA 2.3.

—> RÉSULTATS: (expériences de Massaro) — Fig. 2.6:


«La performance des participants s’améliore à mesure que l’intervalle entre le son test et le
masque augmente (jusqu’à 250 ms)».

Après 250 ms, le pourcentage d’identifications correctes n’augmente plus en fonction de


l’augmentation de la durée de l’intervalle.

Le masque termine donc le traitement perceptuel de l’image auditive et cette image devrait
persister pour permettre le traitement préalable nécessaire à son identification.

— CONCLUSION: L’information auditive doit être disponible pendant au moins 250 ms pour
qu'elle soit effectivement traitée.
—> LA MÉMOIRE SENSORIELLE AUDITIVE MAINTIENT DONC L’INFORMATION
PENDANT AU MOINS 250 ms (C’EST LE MAXIMUM EN VISION).

c) LA PERCEPTION DE LA RÉPÉTITION EN MÉMOIRE ÉCHOÏQUE (p.50):

— Anne TREISMAN (1964) dit que la mémoire échoïque a une durée de 2 secondes.

EXPÉRIENCE:

— Présentation de 2 messages identiques, mais non simultanés à l’une et l’autre oreille.

— Le participant doit répéter l’un des messages entendus (TÂCHE DE FILATURE) au fur et
à mesure que le message est présenté (Fig. 2.7, p.51).

— Le participant n’est attentif qu’à un des messages, donc il ne détecte pas la similitude.

— Le délai de décalage varie.


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— Quel délai minimum faut-il pour que le participant détecte la similitude des deux
messages?

— Si le participant détecte la similitude, sa mémoire échoïque possède encore le premier


message.

— Si le délai est de 2 s ou moins, le participant détecte qu’il s’agit du même message répété
aux 2 oreilles.

— Par contre, dans l’expérience de Darwin, Turvey et Crowder, le délai de 4 s était nécessaire
pour que le rapport partiel soit comparable au rapport complet.

— LA MÉMOIRE ÉCHOÏQUE EST D’UNE DURÉE PLUS LONGUE QUE CELLE DE LA


MÉMOIRE ICONIQUE parce que…

— L’information auditive est plus transitoire que l’information visuelle.

— Les sons sont présentés pendant une période de temps très brève. Pour permettre un
traitement de l’information, elle doit donc persister un certain temps.

— D’ailleurs, dans la vie quotidienne, l’information visuelle est disponible plus longtemps. Il
n’est donc pas nécessaire que l’image sensorielle visuelle soit aussi durable. En général,
l’information visuelle est disponible aussi longtemps que désiré.

d) LES EFFETS DE PRIMAUTÉ ET DE RÉCENCE (p.52)

— EXPÉRIENCE: 8 lettres présentées auditivement par un magnétophone.


— Condition contrôle (sans manipulation):
—> La liste est présentée;
—> après un bref moment de silence, le participant rapporte par écrit le plus grand
nombre d’éléments possible;
—> le participant se rappelle davantage les éléments de début et de fin de liste.

— RÉSULTATS:
— EFFET DE PRIMAUTÉ: rappelle les premiers éléments;
— EFFET DE RÉCENCE: rappelle des derniers éléments.

— FIG. 2.8 (p.53) (Crowder et Morton, 1969): moins bon rappel des éléments du milieu.
Les derniers éléments de la liste ne subissent pas l’INTERFÉRENCE causée par du
matériel verbal présenté après ces éléments.
—> i.e.: les autres sons sont effacés par ceux qui suivent: MASQUAGE AUDITIF.

— Les derniers items auditifs restent dans la mémoire échoïque sans qu’aucune autre
information auditive ne vienne interférer.

e) EFFET DE SUFFIXE (p.54) («Go»).


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Crowder et Morton (1969): après la condition contrôle, il y a la condition expérimentale —


> le participant entendait «Go» pour lui donner le signal du rappel des 8 lettres.

— RÉSULTATS —> L’EFFET DE RÉCENCE EST ÉLIMINÉ,


i.e.: les derniers éléments ne sont pas plus rappelés que ceux du milieu.
«EFFET DE SUFFIXE»: élimination de l’effet de récence par présentation d’un stimulus
auditif après la présentation verbale de la liste d’items à mémoriser.

— Si le stimulus auditif «GO» est remplacé par un stimulus visuel «GO», l’effet de récence
demeure (parce qu’il n’est pas dans la même modalité sensorielle).

— L’effet de récence est donc dû à la persistance en mémoire échoïque de l’information


présentée en fin de liste.

— Pour qu’un message auditif soit retenu en mémoire, il faut attendre un certain temps avant
de le faire suivre d’un signal sonore.

V. LA FORME DU CONTENU EN MÉMOIRE SENSORIELLE (p.55).

— DEUX HYPOTHÈSES:
1) Dans la MS, l’information est brute, non transformée, identique aux sons qui ont été
transmis.
VS
2) L’information est déjà analysée au niveau de la signification en mémoire sensorielle.

— Les résultats des recherches montrent que l’information est entreposée sous forme brute
(Sperling, 1960).

— Ex.: La lettre «A».


— Dans la MS, c’est le «A» tel quel.
— Après son passage dans la MS et si l’individu prête attention au stimulus celui-ci sera
catégorisé, identifié comme une lettre et ensuite comme un «A».
— Tout cela en une seconde.

— Dans ses expériences, Sperling (1960) avait montré la supériorité du rapport partiel sur le
rapport complet.

— L’indicateur auditif informe le participant sur la position des items à rapporter.

— La sélection s’effectue selon une caractéristique physique des stimuli, i.e. leur position.

AUTRE EXPÉRIENCE DE SPERLING:

—> Les stimuli sont des lettres et des chiffres.

— L’indicateur:
— un son aigu: le participant doit rapporter les lettres;
— un son grave: le participant doit rapporter les chiffres.
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— Si l’information est déjà catégorisée, identifiée en MS: la sélection devrait être aussi facile
dans le rapport partiel que dans l’expérience précédente (i.e., hauteur du son vs ligne à
mémoriser).

— Mais si l’information n’est pas identifiée: le participant devra effectuer ce traitement avant
de sélectionner ou rejeter chaque élément.

— Et pendant ce temps, l’information se détériore en mémoire sensorielle.

— Ceci diminue l’avantage du rapport partiel sur le rapport complet.

— RÉSULTATS:
1) Si les stimuli à rapporter doivent être identifiés pour être rapportés, alors les 2
performances (i.e., rapport partiel et rapport complet) sont semblables.
2) L’information en mémoire iconique n’est donc pas identifiée, catégorisée.

— Treisman et Rostron (1972) ont réalisé une expérience semblable en audition et les résultats
vont dans le même sens.
—> i.e.: la représentation en mémoire échoïque est proche de la dimension physique du
stimulus.

— Une reproduction exacte de la stimulation est donc conservée pendant une très courte
durée.

— RÔLE DE L’ENREGISTREMENT SENSORIEL: maintenir temporairement une partie de


l’information sensorielle qui atteint les sens puisqu’il n’est pas possible de traiter
simultanément toute l’information sensorielle. Cette information peut être sélectionnée et
traitée plus tard.

VI. UTILITÉ DE LA MÉMOIRE SENSORIELLE (p.58)

— Ce chapitre traitait de l’existence de la MS visuelle et auditive.

— Malheureusement, la MS est très critiquée aujourd’hui.

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